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LEGISLATION SOCIALE
[Date]
Notes de cours à l’usage des étudiants de
deuxième graduat en Gestion Informatique
Assistant Félicien MUSENGE LUKOMBA Toute photocopie ou impression non autorisée est un délit
Législation Sociale / DTSS
INTRODUCTIION
1
Dominique GRANDGUILLOT, Droit du travail et de la sécurité sociale, Gualino, Paris, 1998, p. 3.
2
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Législation sociale
Droit du travail
Droit de la Sécurité sociale
Règles qui garantissent :
Les règles qui déterminent :
- La fonction principale de protection du travailleur
salarié du secteur privé et du secteur public non - La nature des risques sociaux (risques
soumis professionnels et non professionnels)
à un statut particulier - La réparation des risques sociaux
- Les conditions d’accès à l’emploi - Les bénéficiaires de la réparation des
risques sociaux
- La nature du contrat de travail (définition et validité)
- Les modalités de paiement des indemnités
- Les obligations des parties au contrat
des risques sociaux (pensions, rentes,
- Les relations individuelles et collectives de travail - allocations)
Les modalités de fixation et du paiement du salaire - Les services compétents en matière de
Les modalités de suspension du contrat de travail sécurité sociale
- Les procédures de résolution des conflits du travail
- Les modalités de résiliation du contrat de travail
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Législation Sociale / DTSS
ALLIAUME Denis et alii, Contrat de travail : du recrutement à la rupture, 4ème éd. DELAMS,
Paris, 2001.
LUWENYEMA LULE, Précis de droit du travail, éd. Lule, Kinshasa,1987.
Arrêté Ministériel n°12/CAB-MIN/TPS/110/2005 du 26 octobre 2005 fixant les modalités
d’attribution de logement, de sa contre-valeur et des conditions auxquelles il doit répondre.
Convention collective interprofessionnelle nationale révisée le 22 juillet 1980. B.I.T,
Les normes internationales du travail, 3ème éd., Genève, 1992.
GUILLIEN, R. et VINCENT, J., Lexique des termes juridiques, 14ème éd., Paris, Dalloz, 2003.
GRANDGUILLOT, D., Droit du travail et de la sécurité sociale, Gualino, coll. Les zoom’s, Paris,
1998.
CSC, Guide de législation Sociale, Bimensuel, n° 489, Bruxelles, mars 1998.
Arrêté Départemental n° 0021 du 10 avril 1978 relatif à l’affiliation des employeurs...
ALPHONSE VERHULST, P., Comptabilité analytique d’exploitation, Tome 4, CRP, Kin, 1994.
INSS, Guide de l’Assurance sociale, Kinshasa, janvier 1988, p.19
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Lire CSC, Op cit, p. 22
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5. L’outplacement :
Il faut comprendre par « outplacement » un ensemble de services et de conseils de guidance fournis
individuellement ou en groupe par un tiers, dénommé ci-après « Bureau d’outplacement », contre
paiement et à la demande d’un employeur afin de permettre à un travailleur de retrouver lui-même
et le plus rapidement possible un emploi auprès d’un nouvel employeur ou de développer une
activité professionnelle en tant qu’indépendant.3
NB. L’organisation et les conditions de ce service varient d’un pays à l’autre et d’un service à l’autre.
I.2. LE CONTRAT DE TRAVAIL
I.2.1. Définitions
Plusieurs définitions sont proposées par des auteurs parmi lesquelles Camerlynck qui pense que le
contrat de travail comme « une convention par laquelle une personne, le salarié, met son activité
professionnelle au service d’une autre personne, l’employeur ou le patron, qui a autorité sur elle
et lui verse une rémunération, le salaire ». 4 Et, généralement, le contrat de travail est toute
convention par laquelle une personne (travailleur ou employé), s’engage à fournir à une autre
personne (employeur), un travail manuel ou autre, sous la direction et l’autorité directe ou indirecte
de celui-ci et moyennant rémunération.
De ces définitions, il ressort que le contrat de travail implique toujours trois éléments à savoir :
- L’exécution du travail : pouvant être d’ordre manuel, intellectuel ou autre.
- Le rapport de subordination : dans lequel l’employé est toujours en position de faiblesse par
rapport à son patron exerçant sur lui une autorité de direction.
- La rémunération : en tant que contrepartie de la prestation du travail.
I.2.2. Liberté des parties
Les contrats de travail sont passés librement. Ce sont les deux parties qui déterminent les
conditions dans lesquelles elles s’engagent. Mais (…)
I.2.3. Conditions de validité du contrat de travail.
Pour qu’un contrat soir réputé valide, il doit remplir les conditions de fond et de forme ci-après :
A. Conditions de fond (capacité juridique de contracter, consentement et objet du contrat)
A.1. Capacité juridique de contracter : Code de travail (loi n°015/2002), article 6 : chapitre 3)
La question de la capacité de contracter se rapporte à l’âge, le sexe, la nationalité ainsi qu’à l’état
moral et mental du travailleur. Sont donc incapables de conclure valablement un contrat de travail,
les personnes ci-après : les mineurs, les interdits (prodigues, malades mentaux...) et les étrangers.
1°. Les mineurs (âge)
Quoi que le code civil fixe la capacité à 18 ans, pour le code du travail et ses mesures d’application
fixent la librement de contracter aux enfants mineurs à partir de 16 ans en cas de son propre
consentement et non celui de son représentant légal. Ce dernier n’a alors que le droit de s’opposer
au contrat uniquement de manière expresse et non tacite. Toutefois, il interdit d’employer les enfants
(mineurs) dans les débits des boissons (bars, dancing club, ...) ainsi que dans les locaux où
s’exécutent les travaux de confection, manutention et vente d’écrits, imprimés, ... ; contraires aux
bonnes mœurs (art 34 et 35 de l’AM n°68/13 de 1968) et article 3 du CT de 2002.
3
Commissariat Général à la promotion du Travail (CGPT), Guide pratique à l’intention des membres du conseil
d’entreprise : Coordination de la législation, 2ème partie, Bruxelles, 1996, P.159.
4
CAMERLYNCK, cité par Brunot ANDRE et al., Droit du travail, Sirey, 1978, p. 287.
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Cependant, une personne âgée de 15 ans peut être engagée ou maintenue en service moyennant
dérogation expresse de l’Inspecteur du Travail et de l’autorité parentale ou tutélaire. Cette exception
engendre les conséquences suivantes :
- Tant que le tribunal ne s’est pas prononcé, l’engagement d’une personne de 15 ans est interdit
en cas d’opposition de ses parents, mais celle-ci peut être levée par le tribunal lorsque les
circonstances ou l’équité le justifient.
- Une personne de 15 ans ne peut être engagée ou maintenue en service que pour l’exécution des
travaux légers et salubres (cfr. art. 6 et 38).
- L’âge de la personne à recruter (mineur) sera constaté sur base de l’acte de naissance
(conformément à la loi n°87-010 du 1er Août 1987 portant code de la famille en ces articles
106 et 116) ; à défaut, se conformer aux modalités fixées par un arrêté du ministre du Travail.
- Le mineur ne sera pas engagé pour des travaux à caractère immoral.
- Il est strictement interdit de faire travailler un enfant de moins de 18 ans pendant plus de 8
heures par jour de travail effectif, le dimanche et la nuit malgré son consentement. Les travaux
dangereux ou insalubres
Aux termes des articles 32 et 33 de l’arrêté ministériel n° 68-13 de 1968, il est interdit aux enfants
de moins de 18 ans d’exécuter les travaux (art. 3 du CT de 2002) ci-après :
- graissage, nettoyage et réparation des machines (grosse)
- conduite ou manœuvre d’appareils de levage
- travail des abattoirs
- extraction des minerais
- conduite des engins mécaniques
- manipulation des scies circulaires ou à ruban
- manipulation ou transport des inflammatoires - peinture industrielle en sulfate de plomb,
- travaux de nuit et du dimanche.
Il faut noter que le non-respect de ces dispositions est punissable pénalement.
2°. le sexe
a) Cas des femmes mariées (art. 125 à 132 du CT de 2002)
Longtemps considérée comme incapable de conclure le contrat de travail sans autorisation maritale,
la femme mariée est aujourd’hui sous la couverture du courant international de son émancipation.
L’actuel code de travail congolais (Titre. IV, loi n° 015 du 16 octobre 2002) reste muet à ce sujet.
Comme la loi ne dit rien de la capacité de la femme mariée, il faut se référer au code de la famille
(article 448 à 452). Face à ce débat d’incertitude, certains auteurs comme NKUMBU5, estime : « ce
silence de la loi fait que la femme mariée soit considérée comme incapable juridique en matière de
travail ».
Par ailleurs, l’Art. 37 de la convention collective interprofessionnelle nationale du travail du 30
septembre 1995 stipule que « la femme jouit des mêmes droits au travail que l’homme
conformément aux dispositions légales et réglementaires ». Qu’à cela ne tienne, la femme présente
certaines incapacités légales car certains travaux lui sont interdits.
5
NKUMBU ki NGIMBI, « Le silence coupable », in Afrique d’espérance, n°2, Février-Mai, 2003.
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N.B
Ces taux fixés ci-haut s’appliquent également :
- Aux associés actifs
- Aux travailleurs expatriés
- Membres des familles des propriétaires œuvrant dans les entreprises individuelles
Tout employeur qui se propose d’engager un travailleur expatrié doit au préalable déposer
l’offre d’emploi au bureau de placement de la direction de l’emploi et de la formation
professionnelle (ou alors à l’inspection du travail). Dans le cas où cette offre demeure
insatisfaite dans un délai de 30 jours, l’employeur est obligé de recourir à une compétence
étrangère en soumettant le dossier à la commission nationale de l’emploi des étrangers pour
examen. (Art. 4, AD 87 / 005 du 21 janvier 1987). Par conséquent, il est interdit même à la
commission nationale de l’emploi d’accepter ou d’examiner tout dossier d’un expatrié
détenteur d’un passeport avec visa touristique ou de visite familiale.
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- Documentaliste - Comptable
- Programmeur - Mécanicien
- Soudeur - Ajusteur
6
Journal officiel du Zaïre, n° 5 du 01 mars 1981 p. 45
7
AD 28 / 75 du 30 octobre 1975 in J.O.Z, n° 4, 15 février 1976, p. 170
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La formule de conclusion de travail identifie clairement les parties contractantes en énonçant (art.
8
Léon THEMBO M., Cours de correspondance commerciale et administrative, inédit, ISC / CIDEP-Goma, 2004
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36 et 212 du CT) :
- Le nom de l’employeur ou la raison sociale de l’entreprise ;
- Le numéro d’immatriculation de l’employé à la CNSS ;
- Le prénom, nom et, le ou les post nom et le sexe du travailleur
- La nationalité, le lieu et la date de naissance de l’employé ;
- Le numéro d’affiliation du travailleur à la CNSS
b. Le dispositif,
Les dispositifs présentent les éléments tels que :
- La nature et les modalités du travail à fournir ;
- La situation familiale de l’employé : prénom, nom, post nom du conjoint et noms, lieux et
dates de naissance de chaque enfant en charge.
- Le montant de la rémunération et des autres avantages convenus ;
- Le(s) lieu(x) d’exécution du contrat
- La durée du contrat de travail
- La période d’essai
- La date d’entrée en vigueur du contrat
- Les différentes conditions de travail
- L’aptitude de travail dûment constatée par le médecin
- La durée du préavis de licenciement
- Les dispositions transitoires
c. Les éléments périphériques, comprenant :
- L’entête ou adresse complète de l’entreprise
- Le titre « Contrat de travail »
- Le lieu et la date de la conclusion du contrat
- La signature et noms de chacune des deux parties
- Le visa et sceau du service de l’emploi (I.T).
Le contrat de travail écrit doit être établi en quatre exemplaires au moins et signé par les deux parties.
Si une des parties ne sait pas écrire, elle apposera une empreinte digitale sur le contrat. De ces quatre
exemplaires du contrat de travail, l’un est considéré comme brouillon ou projet de contrat et remis
au futur employé 48H avant la signature pour prise de connaissance. Les trois autres sont des
originaux respectivement destinés à l’employeur, au travailleur et au service de l’emploi. Quoi que
rédigé en français, le contrat de travail peut être traduit dans la langue vernaculaire de l’employé, à
la demande de celui-ci. Toutefois, seuls les originaux en langue française feront foi, en cas de
contestation.
B.2. Le visa du service de l’emploi
L’employeur est tenu de soumettre tout contrat de travail écrit au visa de l’office national de
l’emploi. A défaut de cela, le travailleur peut résilier le contrat à tout moment sans préavis et il peut
réclamer des dommages et intérêts. En plus, le contrat que l’office national de l’emploi a refusé de
viser prend fin de plein droit (article 47 du code de travail de 2002). Cette obligation de soumettre
le contrat au visa doit se faire dans un délai maximum de 15 jours ouvrables à dater du jour de la
signature du contrat (A.M n°15 / 67 du 03 octobre 1967-forme, preuve et visa du contrat de travail).
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Le visa est apposé, sur chaque exemplaire du contrat de travail de la manière suivante :
Signature et cachet »
B.3. La preuve
La forme écrite du contrat de travail est en général une preuve même quand les deux parties ayant
signées ce contrat aucune d’elles ne peut le contester à moins qu’il y ait eu vice de consentement
(dol, violence, erreur). Mais, le travailleur peut, malgré la forme écrite du contrat établir ou prouver
par toute voix de droit l’existence et le contenu du contrat, ainsi que toutes les modifications
ultérieures (art. 49 du CT). L’employé peut ainsi le prouver par aveu, serment, témoins ou autre
moyen légale.
En définitive, tout contrat de travail constaté par écrit qui ne mentionne pas qu’il a été conclu :
- Soit pour une durée déterminée ;
- Soit pour un ouvrage déterminé ;
- Soit pour le remplacement d’un travailleur temporairement indisponible, ou qui n’indique
pas dans ce dernier cas ;
- Les motifs et conditions particulières du remplacement ;
Est réputé avoir été conclu pour une durée indéterminée (art. 45 CT). Remarque
: Nullité pour défaut de validité
Lorsque l’une des conditions de validité du contrat de travail fait défaut (ex : Incapacité juridique,
absence de consentement, objet illicite, cause immorale, …) la sanction est généralement la nullité
du contrat avec effets rétroactifs. Mais actuellement, la jurisprudence appuyée par la doctrine a
tendance d’anéantir la rétroactivité dans le but de protéger le travailleur souvent irresponsable. I.2.4.
Les types de contrat de travail
Généralement deux grands types de contrat de travail sont les plus connus et leur forme écrite est
une garantie. Il s’agit du contrat à durée déterminée et le contrat à durée indéterminée.
Toutefois, un contrat de travail avec ou sans durée déterminée peut être précédée d’une période
probatoire, objet d’un contrat d’essai est d’une durée bien déterminée. De même, un contrat de
travail peut être la confirmation d’un contrat d’apprentissage, celui-ci étant considéré dans ce cas
comme l’équivalent du contrat d’essai.
Par ailleurs, le contrat journalier, dont la forme verbale est la règle, est souvent d’usage dans
certaines entreprises pour des activités bien précises pour une période donnée. Ci-après, nous
présentons brièvement le contrat d’apprentissage, le contrat d’essai, le contrat à durée déterminée,
le contrat temporaire et le contrat à durée indéterminée.
1. Le contrat d’apprentissage
a. Définition
Le contrat d’apprentissage est celui par lequel une personne physique ou morale, le maître
d’apprentissage, s’oblige à donner ou à faire donner une formation professionnelle méthodique et
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complète à une autre personne, l’apprenti, et par lequel ce dernier s’oblige en retour à se conformer
aux instructions qu’il recevra et à exécuter les ouvrages qui lui seront confiés en vue de son
apprentissage (art. 7 alinéa 9 du Contrat de Travail).
b. Forme et fond
Toujours sous la forme écrite, le contrat d’apprentissage doit être rédigé en langue officielle ou
nationale connue de l’apprenti. Ce contrat est établi en quatre exemplaires au moins dont
généralement une copie pour le service de l’emploi (inspection du travail), un tuteur ou parent de
l’apprenti (s’il est mineur), une pour l’apprenti et enfin une dernière pour le maître. Le contrat
d’apprentissage doit obligatoirement faire mention des éléments ci-après (art. 20 du CT) :
- Les noms, adresses et identités du maître et de l’apprenti ;
- La date du début et la durée du contrat conformément aux usages de la profession sans pour
autant excéder quatre ans ;
- Les indemnités et avantages convenus ;
- L’identification de la profession ou du métier à apprendre ainsi que les cours professionnels
que le maître s’engage à faire suivre à l’apprenti ; - Le lieu d’apprentissage.
Visé par le service de l’emploi, le contrat d’apprentissage est signé par le maître, l’apprenti et les
parents, à défaut de ceux-ci par le tuteur ou la personne autorisée par les parents ou encore le juge
compétent (art. 19 al. 3 du CT). A défaut du visa ou en cas de refus de celui-ci, le contrat
d’apprentissage est annulable. En cas d’annulation ou de doute sur l’objet du contrat non écrit, les
services de l’apprenti sont présumés avoir été prestés en exécution d’un contrat de travail (art. 23).
c. Mesures générales
Il est établi que tout maître physique doit être :
- Agé de 18 ans au moins ;
- Reconnu de bonne vie et mœurs ;
- Suffisamment qualifié pour donner une formation appropriée ;
A plus, aucun maître, s’il ne vit en famille ou en communauté, ne peut être logée comme apprenties
des jeunes filles mineures. Le contrat d’apprentissage crée l’obligation au maître de devoir
rémunérer l’apprenti lorsqu’il tire profit dans le travail de ce dernier. Cette rémunération de
l’apprenti est une indemnité qui peut être majorée au fur et à mesure des années d’apprentissage.
L’apprenti jouit également d’un congé annuel de même durée et mêmes avantages que ceux du
contrat de travail.
En cas de maladie ou d’accident, l’apprenti a droit aux prestations sociales à l’exception des celles
qui sont dues à la famille du travailleur et des prestations au salaire. L’apprenti est tenu de respecter
et d’honorer les engagements faisant l’objet du contrat d’apprentissage établi conformément au titre
III du CT.
2. Le contrat d’essai et la durée probatoire
Le contrat d’essai est une convention préparatoire à un contrat de travail effectif par laquelle les
deux parties cherchent à se connaître mutuellement. Pendant ce contrat à courte durée, l’employeur
compte découvrir le caractère et les aptitudes au travail de son employé, et celui-ci profite non
seulement à s’adapter à son nouvel emploi mais aussi à découvrir son employeur.
Le contrat d’essai doit être expressément stipulé par écrit avec possibilité de renouvellement. A
l’absence de ce contrat, une clause d’essai sera clarifiée dans tout contrat de travail quelle qu’en soit
la durée (déterminée ou indéterminée). Il faut noter que l’absence de clause de la durée probatoire
(clause d’essai) dans un contrat à durée déterminée suppose que ce contrat est présumé d’office être
à durée indéterminée.
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Le contrat d’essai peut être conclu séparément du contrat de travail définitif ou alors faire l’objet
d’une clause d’essai au sein du contrat définitif. L’article 43 du code du travail (loi n°015/2002) et
l’art.20 de la convention collective interprofessionnelle nationale du travail (révisée le 22 juillet
1980) déterminent que la clause d’essai doit être écrite et ne se présume pas. L’absence d’une clause
d’essai écrite fait que le contrat soit considéré être conclu à titre définitif sans période d’essai.
La durée de l’essai varie selon la classification des emplois, conformément à art.42 CT. Elle est de
:
- un mois maximum pour les manœuvres sans spécialité,
- six mois maximums pour les autres catégories.
Au terme de l’article 43 du Code de travail, la prolongation des services au-delà de cette durée
maximale entraîne automatiquement la confirmation du contrat de travail. Il faut noter que les délais
d’engagement et de route ne sont pas compris dans la durée d’essai. Pendant la période probatoire,
la rupture d’essai est simple car la partie lésée peut mettre fin au contrat sans justification. Dans ce
cas le préavis est de trois jours ouvrables.
NB :
• Les trois premiers jours d’essai ne font pas l’objet d’un préavis obligatoire lors de la
résiliation du contrat
• Toutefois les parties sont libres de déterminer la période d’essai à condition de respecter le
délai ci-haut (art.43 alinéa 2 du code de travail) ou qu’elles tiennent compte des usages de
la profession.
3. Le contrat journalier
Le contrat journalier est conclu entre un employeur et un journalier, ce dernier étant considéré
comme travailleur payé à la fin de journée et dont les obligations sont limitées à la journée au jour.
En principe le contrat journalier est supposé être conclu chaque fois que l’ouvrier se présente au
service et qu‘il est autorisé à preste service. Partant, ce type de contrat est renouvelable plusieurs
fois consécutivement ou non.
Toutes fois l’article 40 du code du travail prévoit si le journalier totalise vingt-deux jours (22)
de service d’affilé sur une période de 52 jours, le 23ème contrat est automatiquement présumé
être un nouveau type de contrat conclu pour une durée indéterminée. Autrement dit, le
contrat journalier n’est pas renouvelable successivement plus de 22 fois pour une même
période.
Quant à la forme, il est prévu que, pour ne pas fatiguer l’employeur à établir chaque jour un contrat
pour son employé journalier, le contrat journalier soit toujours verbal.
4. Le Contrat à durée déterminée (CDD)
Le contrat à durée déterminée est celui par lequel l’échéance est fixée à l’avance par les deux parties
contractantes. Ce type de contrat repose sur un double principe que, d’une part, le contrat à durée
déterminée ne doit pas avoir pour objet ou pour effet de pourvoir durablement un emploi lié à
l’activité normale et permanente de l’entreprise et d’autre part qu’il ne peut être conclu que pour
l’exécution d’une tâche précise et temporaire.
En RDC, l’article 40 du CT stipule que le CTDD est conclu soit pour un temps déterminé, soit pour
un ouvrage déterminé, soit pour le remplacement d’un travailleur temporairement indisponible. Il
faut noter que la fin normale d’un contrat de travail à durée déterminée (arrive à terme) ne donne
droit ni au préavis, ni à une indemnité. Par ailleurs, le législateur n’encourage pas le recours au
contrat de travail à durée déterminée car ce contrat ne garantit pas pour longtemps la vie
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DIKETE, Cours de législation sociale, inédit, FSE / CUEG, 2004, p. 33.
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ALLIAUME D. et alii, Contrat de travail, du recrutement à la rupture, 4ème ed. DELMAS, Paris, 2001, p. 83
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16. Eviter tout détournement de main-d’œuvre : le fait qu’un préposé utilise frauduleusement à
son profit, ou au profit d’un tiers les services des travailleurs placés sous ses ordres sans
l’accord de son employeur constitue une contravention à cette obligation.
17. Exécuter son travail au lieu et temps convenus En principe le pouvoir disciplinaire de
l’employeur s’exerce pendant les heures de service.
Toutefois le salarié reste soumis à son patron au moment où il se trouve dans l’enceinte de
l’entreprise, excepté le cas des sorties de travail.
NB. L’employeur ne tiendra pas compte de l’inconduite privée de son travailleur pour le congédier
que si cette inconduite scandalise et handicape l’emploi.
18. Se conformer à la politique et aux lois du pays : la politique reste le garant de toute la vie
sociale dans un pays.
19. N’utiliser le matériel (outils) de l’entreprise qu’aux fins de celle-ci.
20. Déclarer immédiatement l’apparition de toute lésion ou de tout malaise suspect, susceptible
d’être en relation avec le travail.
21. Déclarer immédiatement toute avarie survenant aux installations de protection individuelle ou
collective.
2.3.2. Les obligations de l’employeur (Art.55 à 56 du CT/2002)
Les obligations de l’employeur se présentent sous trois aspects : aspect contractuel, aspect
administratif et aspect politique.
a. Sur le plan contractuel l’employeur est tenu de
• Fournir l’emploi convenu faisant l’objet du contrat dans les conditions, au temps et au lieu
convenus. Cette obligation est transmise aux héritiers de l’employeur après sa mort ou aux
successeurs après fusion ou transformation de l’entreprise ;
• Mettre à la disposition des représentants des travailleurs un exemplaire du code de travail en
vue de permettre une bonne représentation des salariés (Cfr. Art.255 à 266 du CT/2002) ;
• Payer la rémunération avec ses accessoires est l’obligation principale ;
• Diriger le travailleur conformément à la législation sociale ;
• Assurer le transport du travailleur ;
• Procurer le logement au travailleur ou à la femme travailleuse conformément au contrat de
travail, au code du travail, à la convention collective ou aux règlements d’entreprise (Cfr. Art.
138-139 du CT/2002)
• Être juste, honnête et impartial vis-à-vis de tous ;
• Respecter scrupuleusement le contrat, les statuts et ROI de l’entreprise ainsi qu’au code du
travail.
• Payer le décompte final en cas de nécessité,
• Se conformer à la politique du pays ;
• Assurer la protection collective des travailleurs ainsi que leur protection individuelle.
• Veiller à la sécurité, à la santé et à la dignité des employés.
• Organiser régulièrement des causeries à l’intention des travailleurs exposés à des risques de
maladies ou d’accidents d’origine professionnelle. Ces causes avertiront les employés des
dangers que présentent leurs tâches et leur fourniront des explications à propos de l’utilisation
des moyens de protection contre ces risques.
N.B : En langue usuelle de la contrée, ces causeries font partie des heures de service et sont l’objet
d’un résumé imprimé et des images reprenant les idées majeures de sécurité qui seront
affichés ou distribués aux employés.
• Ne pas exploiter le travailleur sous prétexte qu’il sera payé.
• Assurer la protection collective et individuelle des employés.
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11
Pour plus de détails Cfr l’Ar. n° 001 du 4 août 1972 modifié par l’A.D. n° 70/77 du 05 mai 1977.
12
Code du travail zaïrois, mesures d’application, depuis le 1 juillet 1979, 8° éd., CADICEC, Kin, p.59.
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• Est le fait pour toute personne d’exercer sur autrui des agissements dans le but d’obtenir
des faveurs de nature sexuelle à son profit ou au profit d’un tiers.
• Il est aussi toute pratique consistant à se prévaloir de son autorité ou faire pression sur
une personne afin d’en obtenir des faveurs de nature sexuelle, pour son propre compte ou
pour le compte d’un tiers. Par pression, on entend le fait de proférer des menaces,
d’intimer des ordres ou soumettre à des contraintes.
2° Le harcèlement moral
Il s’agit d’un ensemble d’agissement répété qui ont pour objet ou pour effet une dégradation des
conditions de travail susceptible de porter atteinte aux droits de travailleur ou de l’employeur, ainsi
qu’à sa dignité, d’altérer sa santé physique ou mentale ou de compromettre son avenir
professionnel, et cela dans le but d’obtenir indûment des droits ou des avantages quelconques.
En effet, tout acte constitutif d’harcèlement sexuel ou moral est prohibé dans les relations
professionnelles, notamment en matière d’apprentissage, d’embauche, de rémunération, de
formation, d’affectation, de mutation, de résiliation ou de renouvellement du contrat de travail. Par
conséquent, toute personne victime d’harcèlement sexuel ou moral a le droit de résilier son contrat
pour faute lourde à charge de l’autre partie contractante.
13
AM N°12/CAB-MIN/TPS/114/2005 du 26 octobre 2005 portant interdiction du harcèlement sexuel ou moral dans
l’exécution d’un contrat du travail.
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D’usage dans les services publics de l’Etat, le Détachement est la position d’un agent qui est autorisé
à interrompre provisoirement ses fonctions dans les conditions suivantes :
1. Pour exercer un mandat public ;
2. Pour exercer les fonctions au sein de l’armée,
3. Pour exercer des fonctions à temps plein au sein des organismes publics personnalisés ou
internationaux.
4. Pour exercer des fonctions au sein du syndicat national.
Décidé et autorisé par la direction du service, le détachement rend vacant l’emploi qu’occupait
l’agent détaché. La période de détachement fait partie de la carrière de l’agent. A ce titre, l’agent
détaché continue à bénéficier de son droit à l’avancement en grade et en traitement. Néanmoins, il
n’est plus à charge de son service de départ, mais plutôt rémunéré par le nouveau service auprès
duquel il est détaché. A l’expiration du détachement, l’agent détaché est repris en activité dans son
service de départ et réaffecté à un poste correspondant à son grade actuel.
II.1.3. De la disponibilité
Comme le détachement, la disponibilité est aussi une pratique au sein des services publics de l’Etat.
La disponibilité est entendue comme étant la position d’un agent dont l’activité de service est
interrompue pour des raisons autres que celles du détachement et différentes des cas de sanctions
(mise à pied, suspension, ...).
La mise en disponibilité est prononcée et décidée par la hiérarchie compétente dans deux cas
suivants :
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14
Pour plus de détail lire l’art.60 de l’O.L. n° 82-031 du 19 mars 1982
15
Van LIERDE, Notions de législations Sociales... CRP, Kin, 1983, p.28
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4°. Cas du Lock-out : Le lock-out consiste en la fermeture de l’entreprise par le patron dans le but
de prévenir ou réagir contre une grève ou autre situation néfaste.
Lock-out et mise à pied16 : Il convient d’opposer le lock-out à la mise à pied, qui se présente
également comme une cessation temporaire de travail imposée par l’employeur. La
différence tient à la fois au nombre des personnes frappées par les mesures respectives, et
au fondement de celles-ci. La mise à pied atteint individuellement le ou les salariés
considérés comme reprochable. Par conque, le lock-out atteint un groupe des salariés
obligés de cesser le travail parce que leur établissement est fermé. Dans le premier cas, il
y a pouvoir disciplinaire administré par le chef alors que dans le second, c’est la non
fourniture de travail conséquence de la fermeture de l’entreprise.
Lock-out et chômage technique : Les deux notions ont fait l’objet d’une étude
17
approfondie par M. Alain Ramin. Pour lui, si le lock-out est un phénomène multiforme,
cette arme pouvant être préventive (de solidarité) ou offensive, concomitante (lock-out
défensif), ou postérieur (lock-out technique ou de rétorsion) à un mouvement de grève, la
mise en chômage technique se présente de même sous des formes variées. Mais les aspects
divers que peut prendre une mise en chômage technique ne s’ordonnent pas toujours autour
d’une grève. C’est que le chômage technique est la résultante d’un événement extérieur à
la volonté des parties en présence dans l’entreprise, à la différence du lock-out, une pratique
conflictuelle et volontariste. Toutefois, dans la pratique, la limite entre les deux notions
reste floue.
c) Suspension en cas de force majeure
Si la force majeure est un événement néfaste imprévisible et difficile à surmonter et non imputable
aux victimes, elle a un effet suspensif sur le contrat de travail lorsqu’elle empêche momentanément
l’une ou les deux parties d’accomplir les obligations nées du contrat de travail. Il peut s’agir :
- des inondations et autres intempéries
- de la foudre, vols, pillages
- des incendies, effets de tremblement de terre, - de diverses catastrophes.
Dans ces cas, la suspension est due à une cause étrangère aux deux parties. Partant la cause n’est
imputée à aucune de ces parties.
4.3. Effets de la suspension du contrat de travail
1. Principe général
Pendant toute la période de suspension, le contrat garde sa valeur mais les parties sont déliées de
toute obligation. Par conséquent l’employé ne travaille plus et l’employeur ne paie plus la
rémunération. La règle est souvent d’application en cas de suspension disciplinaire.
2. Exceptions
Il existe des cas où en dépit de la suspension du contrat de travail, les deux parties restent encore
liées par quelques obligations. Il s’agit notamment de cas ci-après : a) la grossesse, la maladie
et l’accident non professionnels.
Dans ce cas l’employeur doit au salarié : -
les 2/3 de son salaire
- la totalité des allocations familiales
16
Hélène SINAY et Jean-Claude JAVILLIER, Droit du travail : la grève, 2e éd, Dalloz, Paris, 1984, P452
17
Id., P453
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18
Jean-Marie AUBY, Droit administratif, Précis Dalloz, (6è éd.) Paris,1983, p. 227.
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Par ailleurs, certains éléments donnent l’idée sur la notion de faute disciplinaire. Il s’agit de :
a) Le lien de la faute avec le service : ne peut donc constituer une faute disciplinaire ; l’activité
d’un agent sorti des cadres de l’administration (excepté les agents retraités).
Remarque :
• Une faute commise dans la vie privée peut constituer une faute disciplinaire si elle entache
gravement l’honneur et la considération de l’agent. Exemple : faits de proxénétisme... 19
• Un fait antérieur à l’entrée au service peut donner quelquefois lieu à sanction à condition
que ce fait ne soit pas conciliable avec l’exercice de la fonction et que l’Administration
l’ait ignoré lors du recrutement de l’agent.
b) Le caractère de faute : les faits reprochés à l’agent doivent constituer un manquement à
une obligation c’est-à-dire les faits incriminés seront d’un caractère fautif.
c) Faute établie : Il ne faut pas que le service (administration) se contente seulement d’une
faute présumée ou du fait qu’une information judiciaire est ouverte contre un agent, mais il
soit établi que la faute a été réellement commise.
II.2.2. De la nature d’une faute
Dans la vie professionnelle, la faute disciplinaire peut être de différentes natures. Il peut s’agir de :
- une faute légère
- une faute lourde
- une faute du travailleur
- une faute de l’employeur
a) Une faute légère lorsqu’il s’agit d’un acte contraire à la réglementation du travail (contrat ou
autre texte juridique) considérée comme n’ayant pas une forte conséquence néfaste sur la
marche de l’entreprise.
Exemple : un retard, ne pas saluer son chef, l’absence d’un jour.
N.B : La récidive d’une faute légère peut constituer une faute lourde.
b) La faute lourde est définie comme un manquement à la réglementation du travail pouvant
rendre impossible la continuation normale des relations issues du contrat de travail.
N.B : La gravité d’une faute est une question, relative et discutable ; mais souvent laissée à
l’appréciation de l’Inspecteur du Travail et, en dernier ressort à celle des tribunaux. Ce principe
est institué par le législateur pour essayer d’éviter ou de diminuer l’arbitraire dans le monde de
travail en régime disciplinaire.
c) Quelques fautes lourdes du travailleur
-Négligence dans l’exécution des fonctions
-Abandon de service pendant plus de 15 jours
-Faux renseignement au recrutement
-Vol de bien de valeur de l’entreprise
-Impolitesse
-Dévoiler le secret légal, profond et professionnel de l’entreprise - Grèves illégales, ...
Selon l’art.74 de la loi n°015/2002 (code du travail congolais) le travailleur commet une faute lourde
qui permet à l’employeur de rompre le contrat lorsqu’il manque gravement aux obligations du
contrat et notamment s’il :
Se rend coupable d’un acte d’improbité de harcèlement sexuel ou moral, d’intimidation, de
voies de fait (violence) ou d’injures graves à l’égard de l’employeur ou de son personnel
19
Le fait de tirer des profits ou revenus de la prostitution d’autrio ( delit )
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20
Jean-Marie AUBY, op.cit.
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- la rétrogradation (cette sanction n’est possible que s’il existe un grade inférieur à celui de
l’agent)
- la mise à la retraite d’office ( Il faut que l’agent puisse être mis à la retraite c’est-à-dire en
principe qu’il ait 15 ans de services )
- la révocation sans suspension des droits à pension
Il faut y ajouter l’exclusion temporaire privative de toute rémunération (pour 6 mois au maximum)
qui peut être prononcée comme sanction principale ou complémentaire. Par ailleurs toujours pour
la fonction publique française, le projet de 1983 prévoit l’échelle suivante 21 :
- Avertissement
- Blâme Radiation du tableau d’avancement
- Abaissement d’échelon
- Déplacement d’office
- Rétrogradation
- Suspension pour 6 mois à 2 ans
- Mise à la retraite d’office - Révocation.
A noter que l’Administration ne doit pas infliger une sanction qui n’est pas prévue, pour dire en
d’autres termes que le principe « Nulla poena sine lege » s’applique en matière disciplinaire. Aussi,
pour certains agents publics, la liste des sanctions n’est-elle pas prévue par les textes, alors dans ce
cas il faut connaître celles qui peuvent être valablement appliquées.
En RDC, la législation sociale prévoit que tout manquement par un agent au devoir de son pays,
à l’honneur ou à la dignité de ses fonctions, constitue une faute disciplinaire. L’ordonnance n°
82-031 du 19 mars 1982 en son art 60 énumère les sanctions disciplinaires, après les observations
et avertissements comme suit par ordre de gravité croissante :
- Blâme
- La retenue du tiers du traitement pour une durée ne dépassant pas un mois
- L’exclusion temporaire avec privation de traitement pour une période ne dépassant pas 3 mois
- La révocation ou congédiement.
En principe ces sanctions ci-haut doivent être de stricte application dans les services publics.
Toutefois, dans la pratique, elles peuvent être modifiées surtout en secteur privé par des conventions
collectives. C’est dans ce cadre qu’après observations et avertissements, les sanctions sont les
suivantes dans les services privés : (cfr art 54 du Code de Travail)
- le blâme
- la réprimande
- la mise à pied ou suspension - la révocation.
A noter que la mutation peut être infligée à un agent fautif comme sanction disciplinaire (mutation
disciplinaire). En outre, ces sanctions peuvent varier d’une entreprise à une autre selon que les
règlements internes de chacune les établissent (retenue sur salaire, permutation, suppression des
primes et autres avantages, ...).
Les observations verbales et les avertissements ne sont pas des sanctions disciplinaires mais
simplement des mesures préventives contre les sanctions disciplinaires qui commencent, selon
l’ordonnance de 1982 précitée, à partir du blâme. Comme le nom l’indique, les observations verbales
sont adressées verbalement à l’agent ayant commis une faute légère pour la première ou la deuxième
fois comme attention mais avec toute courtoisie. Il en est de même pour les avertissements qui
doivent venir après les observations verbales. Contrairement aux observations verbales
21
Ibid.
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administrées verbalement et devant témoin (le syndicaliste ou le superviseur direct de l’agent fautif),
les avertissements sont toujours sous forme écrite. 22
2. De la procédure disciplinaire
Il est souhaitable qu’une sanction disciplinaire pour faute légère soit précédée d’abord des
observations verbales ou des avertissements. Et toute sanction devra toujours être proportionnée à
la faute commise pour ainsi être administrée suivant l’ordre croissant des sanctions.
La réglementation en matière de législation sociale prévoit que toute sanction disciplinaire doit faire
l’objet d’une ouverture d’action disciplinaire. Avec cette ouverture sur procès-verbal, la procédure
est donc écrite et contradictoire en ce sens que l’agent incriminé doit recevoir notification préalable
des faits qui lui sont reprochés et aucune pièce ne pourra être utilisée contre lui sans qu’il n’ait eu
connaissance. Donc l’agent incriminé doit être mis en mesure de faire valoir des justifications ou
moyen de défense par ses explications.
Par ailleurs, il est établi que toute action disciplinaire doit être clôturée par un procès-verbal de
clôture d’action disciplinaire. La clôture doit être :
- Soit de classement sans suite s’il est établi que les justifications fournies par l’agent présumé
fautif sont convaincantes.
- Soit d’application d’une peine dans les trois mois à dater du jour de l’ouverture de l’action
disciplinaire. En principe, passé ce délai, l’action disciplinaire tombe caduque et l’agent est
replacé en position d’activités.
A noter que la décision de classement sans suite ou la sanction infligée (peine) doit être notifiée à
l’intéressé. Aussi toute peine doit être consignée dans le dossier administratif de l’agent concerné
qui pourra chaque fois prendre connaissance de son dossier toutes les fois qu’il en manifestera le
désir mais sans le déplacer.
Les procès-verbaux d’ouverture et de clôture d’action disciplinaire ainsi que celui de décision sur
recours en matière disciplinaire doivent être établis à bonne et due forme conformément aux annexes
I.II et III de l’ordonnance n° 82/031 du 19 mars 1982.
3. Autorités ayant pouvoir disciplinaire
L’application et l’administration des mesures du régime disciplinaire ne sont pas à la compétence
de tout agent dans une entreprise. Seul l’agent investi, à un degré quelconque, du pouvoir
disciplinaire a qualité pour ouvrir d’office ou sur réquisition de ses supérieurs hiérarchiques l’action
disciplinaire à charge d’un agent placé sous ses ordres.
A noter aussi que tout agent ayant ouvert une action disciplinaire à charge d’un fautif n’est pas dans
tous les cas celui qui aura à la clôturer. L’on peut ouvrir un dossier disciplinaire et le transférer à qui
de droit pour clôture. La peine de révocation n’est prononcée que par l’autorité investie du pouvoir
de nomination ou grade dont l’agent fautif (incriminé) est revêtu.
22
Pour plus de détails lire Léon THEMBO, Cours de Rédaction et Correspondance administrative, inédit,
CIDEPGOMA, 2000
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sans aucune limite d’application, entraînerait beaucoup de résiliations abusives des contrats de
travail par les employeurs. En effet, pour éviter l’instabilité de l’emploi des employés, le législateur
a pris des mesures en vue de limiter le pouvoir et le droit de résiliation de l’employeur.
L’article 62 du Code du travail prévoit que le contrat à durée indéterminée ne peut être résilié à
l’initiative de l’employeur que pour un motif valable lié à l’aptitude ou à la conduite du travailleur
sur les lieux de travail dans l’exercice de ses fonctions ou fondé sur les nécessités du fonctionnement
de l’entreprise. En d’autres termes, le contrat de travail à durée indéterminée sera résilié dans les
conditions ci-après :
1° L’existence d’un motif valable de la rupture du contrat : le motif valable peut être :
- les nécessités d’organisation de l’entreprise : lorsque l’employeur veut restructurer son
entreprise, il peut rompre le contrat de travail de certains de ses agents. Dans ce cas
l’employeur doit avoir l’autorisation préalable du service de l’emploi ou de l’Inspection du
Travail.
- L’inaptitude professionnelle si elle est appréciée être un danger pour l’intérêt de
l’entreprise.
- L’inaptitude morale jugée contraire au développement de l’entreprise.
- La faute du salarié (art.74 du CT/2002) : La faute sera en rapport avec le travail et différente
d’une faute lourde. Toutefois la faute pourra être grave en cas de récidive d’une faute ayant
déjà été objet de mise à pied. Ne sont pas considérés comme motifs valables pour rupture
d’un contrat à durée indéterminée les quelques cas ci-après :
• l’inaptitude professionnelle d’un agent dont l’essai avait été jugé concluant
(satisfaisant) par le patron.
• les simples soupçons
• les motifs vagues, imprécis invoqués par l’employeur. Exemple : Ecrire dans la lettre
de révocation : « agissements irréguliers ».
• la possession par le travailleur de déchets d’usine destinés à être jetés par
l’employeur.
• l’infraction de vol dont l’enquête menée par la délégation syndicale n’a pas été
concluante et dont la chose présumée volée a été retrouvée sur le lieu de travail par
un autre agent...
N.B : La résiliation sans motif valable du contrat à durée indéterminée donne droit, pour les
travailleurs, à une réintégration. A défaut de celle-ci, le travailleur a droit à des dommages
intérêts fixés par le Tribunal du Travail calculés en tenant compte notamment de la nature des
services engagés, de l’ancienneté de l’agent de l’entreprise, de son âge et des droits acquis à
quelque titre que ce soit (article 63 du code du travail).
2° Le respect de principe du préavis
Le paiement du préavis est obligatoire en rupture du contrat de travail à durée indéterminée lorsque
le motif est valable. Par contre, il n’y a pas de paiement de préavis dans les cas suivants :
o pendant la période de trois premiers jours d’essai : la partie intéressée peut librement résilier
le contrat à durée indéterminée sans préavis ;
o en cas de faute lourde de l’une des parties :
- si la faute lourde est de l’employeur, celui-ci verse des dommages et intérêts au travailleur ;
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c) En cas de force majeure : La résiliation peut se faire par la partie intéressée après deux
mois de suspension et sans aucune indemnité.
NB. Le salarié qui abandonne son poste sans justification de la force majeure et sans donner
de préavis, résilie le contrat de travail à ses torts.
d) En cas d’incarcération du travailleur : Le patron peut résilier le contrat de travail et sans
indemnité, si le salarié est condamné par la suite à une peine de servitude pénale principale
(SPP) supérieure à trois mois.
III.5. OBLIGATIONS CONSECUTIVES A LA RUPTURE DU CONTRAT DE TRAVAIL
A la rupture du contrat (surtout à durée indéterminée), certaines obligations doivent être observées
par les parties contractantes. Il s’agit des obligations relatives à :
a. L’autorisation préalable
b. Le préavis,
c. L’indemnité de licenciement ;
d. L’indemnité compensatoire de congés payés,
e. La transaction ;
f. Le certificat de travail
g. Le reçu pour solde de tout compte ;
h. L’interdiction de la concurrence déloyale ;
i. La restitution des accessoires au contrat ;
j. Les formalités accessoires.
3.5.1. L’autorisation préalable
L’employeur n’aura pas à résilier le contrat de travail de son salarié à l’insu de l’inspecteur du travail
de qui il doit avoir une autorisation préalable.
3.5.2. Le préavis
1° Notions de préavis
Actuellement, le préavis dans le monde du travail n’a plus un seul sens comme ce fut dans le temps.
Partant, le préavis revêt trois sens :
- Préavis comme délai : lorsqu’une des parties contractantes décide de la rupture du contrat,
hormis le cas de faute lourde, cette partie doit laisser le temps (délai) à l’autre pour pouvoir
attraper un nouvel emploi (si c’est le travail) ou une nouvelle unité (si c’est l’employeur). Cette
période précède la rupture proprement dite du contrat et est connue sous le nom de préavis. A
noter que le délai de préavis est prévu par la loi ou par le contrat lui-même.
- Préavis comme document : le délai de préavis doit obligatoirement être donné par écrit, soit
par lettre recommandée, soit en mains propres avec accusé de réception ou encore en présence
de deux témoins au moins. Cette lettre ou document qui annonce le délai de préavis est appelée
préavis ou lettre de préavis. Dans ce cas, ce document préavis est un avertissement écrit et
préalable par lequel l’une des parties fait connaître à l’autre son intention de résilier le contrat
après délai déterminé.
A noter que ce document doit clairement préciser le délai de préavis et les motifs de la rupture du
contrat. Aussi, le délai de préavis court – il à partir du lendemain de la notification écrite.
- Préavis comme indemnité : le préavis n’est pas non seulement un délai et un document mais il
implique aussi le paiement d’une indemnité appelée préavis. En principe, cette indemnité ou
préavis est : le nombre de jour du préavis multiplié par le salaire journalier, le tout plus
les primes.
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2°Durée de préavis23
a) Dans le cas où le préavis est donné par l’employeur, la durée de préavis est fonction de
catégorie d’agent et de l’ancienneté comme indiqué dans le tableau ci-après : Tableau des
durées du préavis
Catégories Délai minimum de préavis Majoration du délai de préavis
par an d’ancienneté
Exécutants 14 Jours ouvrables 7 Jours ouvrables
Agents de maîtrise 1 mois 9 jours ouvrables
Agents cadres 3 mois 16 jours ouvrables
3 jours : pendant l’essai
Toutes catégories Zéro : pendant les 3 premiers
jours d’essai
Zéro en cas de révocation
(art.72 Code de Travail)
b) Si le préavis émane du travailleur, la durée de préavis est la moitié de celle reprise dans ce
tableau ci-dessus et cela pour chaque catégorie (Cfr article 64 du CT).
c) Sauf faute lourde, la durée du préavis en cas de licenciement d’un délégué syndical titulaire
ou suppléant est le double de la période du préavis émanant de l’employeur sans être
inférieure à 3 mois (cfr art. 258 al6).
3°. Droits des parties pendant la durée de préavis.
Pendant la période de préavis, la situation juridique des parties est la suivante :
a) Le contrat de travail garde toujours sa valeur c’est-à-dire que les droits et obligations qui
en découlent restent valables. A ce titre, les 2 parties sont tenues à respecter leurs
engagements réciproques, le préavis n’étant pas la fin du contrat.
b) Le travailleur ayant reçu délai de préavis doit bénéficier, d’un jour ou de deux demijours
de congé par semaine selon son choix, en vue de lui permettre de chercher un nouveau
job. Cette journée ou ces deux demi-jours sont payables à l’ordinaire (article 65 du CT).
c) Il peut arriver que l’employeur exige son salarié de quitter immédiatement son emploi dès
communication du préavis. L’employeur agit parfois de cette manière pour essayer
de prévenir toute réaction d’hostilité, de vol ou de sabotage de la part de l’ouvrier
mécontent d’avoir perdu son job. Dans ce cas précis, la rupture du contrat est brusque et
demande à ce que l’employeur paie une indemnité de préavis égale à la rémunération
due au salarié pendant la période de préavis ainsi que toutes les primes habituelles.
d) Si le préavis émane de l’employeur, le salarié peut cesser le travail dès la moitié du délai
de préavis sans perdre le droit à la rémunération de l’autre moitié du délai de préavis.
e) Le travailleur peut quitter son emploi avant la moitié du délai de préavis, cela en accord
avec son patron, s’il justifie qu’il a trouvé un nouvel emploi. Dans ce cas ce délai ne doit
23
AM N°12/CAB-MIN/TPS/117/2005 du 26 octobre 2005 fixant la durée et les conditions de préavis
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pas être supérieur à 7 jours à partir de son engagement ailleurs, mais il n’a plus droit à la
rémunération du délai de préavis restant à courir (article 67 du CT).
f) De son côté, le travailleur est tenu de verser à son patron une indemnité compensatoire de
préavis (souvent dérisoire) s’il quitte son emploi avant l’expiration du délai de préavis
alors qu’il a lui-même notifié ce préavis. Le refus du paiement de cette indemnité peut
entraîner une assignation de l’employé en justice.
g) Les montants des commissions, primes, gratifications et participations aux bénéfices
entrent en ligne de compte dans la détermination de la rémunération et sont calculés sur
la moyenne de ces éléments payés pour les douze mois précédents (article 66. C).
A titre de rappel, « le préavis est le délai obligatoire qui sépare la notification par l’une des parties
de la rupture du contrat de travail à durée indéterminée du moment où le contrat cesse de prendre
effet »24. Comme vu plus haut, le préavis comme délai, document et indemnité doit être honoré à la
rupture du contrat de travail.
En cas de démission, la durée du préavis peut résulter :
a) de la loi
b) de la convention collective
c) des usages professionnels
d) du contrat de travail N.B : - En cas de faute lourde durant le préavis, l’employeur est en
droit d’interrompre le préavis sans observer la procédure de licenciement. En effet, le salarié
perd le bénéfice de l’indemnité compensatrice (de préavis) pour le temps de préavis restant
à courir.
- En cas de faute lourde commise avant préavis et révélée au cours du préavis, la doctrine ne
prévoit que le contrat de travail peut être rompu immédiatement.
3.5.3. L’indemnité de licenciement
Tout salarié titulaire d’un contrat de travail à durée indéterminée licencié pour un motif autre qu’une
faute grave ou lourde, bénéficie d’une indemnité de licenciement. Les conditions d’octroi de
l’indemnité de licenciement sont celles prévues par la loi ou la convention collective si celle-ci
s’avère plus favorable.
L’indemnité de licenciement n’est pas réglementée par le législateur congolais lui – même mais elle
peut être prévue par le contrat de travail ou par une convention collective. Elle est donc
conventionnelle. Lorsqu’il s’agit de licencier les agents, l’employeur doit, conformément au contrat
de travail ou à la convention collective, verser à ses employés l’indemnité de licenciement. Celle-ci
sera calculée non seulement en fonction du salaire mais aussi aura pour but de réparer le préjudice
que le licenciement, même régulier, aurait causé aux salariés et elle sera la récompense pour services
rendus. En général, le montant de cette indemnité de licenciement est la rémunération d’un mois
par an d’ancienneté.
Pour que l’indemnité de licenciement soit octroyée, les conditions ci-après sont requises :
- il faut que le contrat de travail soit rompu par l’une des parties au contrat pour faute lourde de
l’employeur.
- il faut qu’il n’y ait pas faute lourde du travailleur.
24
ALLIAUME D., JOURDAIN D., & CHENEDE. O., Contrat de travail : du recrutement à la rupture, Dalloz,
Paris, 2001, p. 223.
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25
ALLIUM, D. et all., op. cit., p. 229
26
Lire l’ordonnance législative n°41/63 du 24/02/1950
Assistant Félicien MUSENGE LUKOMBA Toute photocopie ou impression non autorisée est un délit
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27
ALLIAUME, D., Op. ci.t, p. 232
28
Déchéance, perte de droit
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N.B : Le reçu n’est pas valable si le salarié ajoute sur ce document des expressions restrictives
comme « sous réserve de faire valoir mes droits » « sous toute réserve » …
c) Dénonciation motivée du reçu pour solde de tout compte En signant le reçu pour solde de
tout compte, le salarié reconnaît avoir perçu l’intégralité des sommes qui lui étaient dues et
libellées sur le reçu. Il a cependant la possibilité de dénoncer ce reçu. La dénonciation doit :
a) être « écrite » par le salarié (ou tiers muni d’un mandat exprès) et adressé par lettre
recommandée ;
b) avoir lieu dans le délai légal (2 mois en France) qui suit la signature du reçu ;
c) être « dûment motivé » c’est-à-dire préciser la nature des droits (mais non le montant des
sommes) que réclame le salarié et les raisons invoquées pour justifier sa réclamation. d) Effet
libératoire du reçu
Valablement établi et non dénoncé dans le délai réglementaire ou légal, le reçu pour solde de tout
compte libère définitivement l’employeur vis-à-vis du salarié pour ce qui concerne les sommes
mentionnées sur le reçu. Le reçu pour solde de tout compte régulièrement dénoncé n’a que la valeur
d’un simple reçu des sommes qui y figurent. L’employeur reste, lui, libre de réclamer au salarié une
somme versée par erreur ou un trop – perçu, même après l’expiration du délai réglementaire ou légal
(2 mois France).
e) Eléments de calcul du décompte final
Les calculs du décompte final varient d’une entreprise à un autre (par rapport à la nature des
entreprises) et selon les circonstances (qui peuvent être le décès, le licenciement …). Néanmoins,
nous pouvons retenir comme éléments majeurs en calcul du décompte final :
a) Le salaire de base + les annuités,
b) Les indemnités de préavis
c) Les indemnités de congé non payés ;
d) Plusieurs autres avantages dus ;
e) L’ancienneté de l’agent dans l’entreprise …
On retiendra toutefois, que certaines retenues doivent être observées :
• Contribution personnelle sur revenu (CPR)
• Contributions pour CNSS
• Droit du syndicat
• Dettes de l’agent pour l’entreprise …
En République Démocratique du Congo l’art. 77 du code de travail prévoit que la quittance pour
solde de tout compte délivrée au travailleur au moment où le contrat prend fin, n’implique aucune
renonciation à ses droits. Vous trouverez en annexe un modèle de décompte final en RDC.
3.5.9. La restitution des accessoires au contrat
Les accessoires au contrat de travail, logement et voiture de fonction et autres doivent être restitués
par le salarié au terme de l’exécution du préavis.
3.5.10. Les formalités administratives
Après rupture définitive du contrat, l’employeur inscrira dans le registre unique du personnel, la
date de sortie du salarié.
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Législation Sociale / DTSS
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Appelés aussi personnel de direction, ces agents sont des travailleurs appelés à assumer certaines
responsabilités en lieu et place de l’employeur. Il s’agit généralement des travailleurs exerçant des
emplois de commandement de collaboration. C’est notamment le cas des Directeurs, des Chefs de
services universitaires, sous-directeurs. Il est à noter qu’en principe tout travailleur détenant un titre
académique, gradué, licencié ou docteur est cadre dans la plupart d’entreprise. IV.1.2. Les agents
de maitrises
Sont ceux qui, tout en étant au-dessus du travailleur hautement qualifié, ne sont pas encore des
cadres. Ce sont les gens qui ont une grande expérience du métier. Dans cette classe se retrouvent les
chefs d’atelier, chef de chantier, chef de garage, chef de service sans titre académique. IV.1.3. Les
travailleurs ordinaires
Ce sont des agents d’exécution. Ces travailleurs ordinaires sont regroupés en cinq catégories
professionnelles.
1° Les manœuvres : Il existe deux catégories de manœuvre : lourds et ordinaires.
a) les manœuvres lourds
Ce sont des travailleurs qui exécutent des travaux pénibles, des travaux exigeant beaucoup d’efforts
physiques. Dans cette catégorie, on place les dockers, les coupeurs de palmiers, la sentinelle de nuit.
b) Les manœuvres ordinaires
Sont ceux qui exécutent des petits travaux sans fournir trop d’efforts physiques.
Exemple : La sentinelle du jour, le cantonnier, le débroussailleur, le sarcleur, le balayeur, le
bailleur d’atelier.
2°. Les manœuvres spécialisés
Cette deuxième catégorie des travailleurs comprend des agents ayant un certain niveau d’instruction
sachant lire et écrire.
Exemple : Huissier, gardien de nuit qui doit surveiller et inspecter les lieux, le planton, le jardinier.
Les aides : Charpentier, ferrailleur, plombier, menuisier, mécanicien, ajusteur, topographe,
manœuvre, forgeron, manutentionnaire, magasinier en dépôt, laveur de véhicule,
bétonnier.
3°. Les travailleurs semi qualifiés
Font partie de cette catégorie les employés qui ont une certaine connaissance des métiers. C’est le
cas des apprentis : charpentier, maçon, ferrailleur, plombier, monteur, mécanicien, soudeur,
électricien, ajusteur, topographe, aide infirmier, boy-maçon, les peintres en bâtiment, auxiliaire
magasinier, dactylo-copiste, commis, tourneur, les chefs d’équipe tous travaux, dessinateur, copiste,
conducteur dumper, conducteur fordson.
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29
CSC, Op. Cit, p.
30
Jean Marie PERETTI, Ressources humaines, 6ème éd., Librairie Vuibert, Paris, 2001, p.475
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3èmecas : Si en vertu des accords entre travailleurs et employeur, la durée du travail d’un ou
plusieurs jours de travail hebdomadaire est inférieure à 8 h par jour, les autres jours de la
semaine peuvent dépasser la limite de 8 h par jour pour ainsi rester dans la limite de 48 h par
jour.
4èmecas : Dans les entreprises dont les activités baissent en périodes saisonnières, le dépassement
de la durée légale du travail est acceptable à condition que la limite maximum reste de 156
heures/ an.
IV.2.5. Dérogations permanentes majorant la rémunération
Dans certaines entreprises, les dépassements de la durée légale du travail sont autorisés pour des
travaux préparatoires ou complémentaires qui doivent être exécutés de façon permanente au-delà de
la limite normale. Ces travaux donnent lieu à majoration de la rémunération. Il s’agit notamment
des cas ci-après :
1ercas : Dans tous les établissements il peut s’agir de :
a) Travail du chef d’équipe qui, en complément d’heure, coordonne le travail de deux équipes
qui se succèdent : durée maximum = 1 heure.
b) Travail du personnel de maîtrise pour une fonction qui nécessite toujours un complément
de temps (comptable...) : durée max = 1 heure.
2èmecas : la durée complémentaire dans certains établissements pour les travaux des employés
ciaprès :
a) ouvriers employés aux fourneaux, sécheries, chaudières : durée maximum = 1 heure
b) mécaniciens, électriciens, chauffeurs employés à la force motrice, éclairage, matériel de
levage : durée max = 1h30’
c) chauffeurs assurant la marche des appareils à vapeur, et qui doivent mettre les machines en
marche avant l’arrivée des travailleurs et les arrêter après le travail : durée max = 1h30’.
d) personnel paramédical chargés des soins médicaux dans des hôpitaux et cliniques : durée
max = 1 heure.
NB. Certaines dérogations temporaires ne donnant pas lieu à majoration de la rémunération peuvent
avoir lieu en cas d’interruption collective de travail résultant des causes de force majeure ou
accidentelles, à l’exception des journées perdues à cause de grève ou lock - out. Dans ce cas
la limite légale de la durée du travail pourra être dépassée mais en compensation des heures
perdues.
IV.2.6. Les heures supplémentaires (Articles 9,10 A.M. N° 68/13 du 17 mai 1968)
Sont supplémentaires, les heures de travail effectuées au-delà de la durée légale du travail et donnant
lieu, en vertu de la loi, à une majoration de rémunération. Comme vu dans le point précèdent, ne
sont pas heures supplémentaires :
a) les heures effectuées suite à un étalement sur une période plus longue que la journée ou la
semaine
b) les heures effectuées en récupération des heures perdues,
c) les heures de présence considérées comme équivalente à la durée légale du travail.
Dans leur rémunération, les heures supplémentaires sont majorées de :
• 30% pour chacune de six premières heures effectuées au-delà de 48 h par semaine ou de la
durée considérée comme équivalente.
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o le congé ne sera jamais diminué pour cause d’absence d’incapacité de travail comme le cas
de maladie, accident...
o En cas de maladie pendant le congé, celui-ci sera prolongé du même nombre de jours que
celui pendant lequel l’agent a été malade.
- Le travailleur qui va en congé annuel a droit à une « indemnité de congés payés » ou «
pécule de congé » égale à sa rémunération ordinaire. Il doit en bénéficier avant d’aller
en congé.
- En cas de rupture du contrat de travail en cours d’année, le travailleur a droit à une
indemnité compensatoire de congé en remplacement de l’indemnité de congés payés
dont bénéficierait cet agent. Ladite indemnité (compensatoire) est calculée au prorata
des mois de service.
- Le travailleur ne peut éventuellement cumuler que la moitié des congés acquis pendant
une période de deux ans (Art. 140). IV.3. LE TRAVAIL A TEMPS PARTIEL
Dans plusieurs pays du monde, comme dans beaucoup d’organisations (ou entreprises) il est institué
actuellement le système d’horaires à temps partiel. IV.3.1. Définition
L’on considère comme salariés à temps partiel les salariés dont la durée du travail est inférieure à la
durée légale du travail ou lorsque ces durées sont inférieures à la durée légale, à la durée fixée
conventionnellement pour la branche ou l’entreprise ou aux durées du travail applicables dans
l’établissement.31 Cet horaire peut ainsi être estimé ou établi par rapport au jour, à la semaine, au
mois ou à l’année. Si les horaires à temps partiels ne peuvent dépasser une certaine limite, en ce
sens qu’ils doivent rester inférieurs à la durée légale ou conventionnelle, en revanche, aucun horaire
de travail minimum n’est imposé. La législation sur le travail à temps partiel est donc applicable aux
salariés ne travaillant que quelques heures par semaine ou par mois.
31
ALLIAUME Denis et alii, Contrat de travail : du recrutement à la rupture, 4ème éd. DELAMS, Paris, 2001, p.
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Il faut noter aussi que le salaire de base c’est la part objective de la rémunération déterminée par la
description du poste et par la classification des emplois. Généralement, la législation salariale
détermine les seuils minima en dessous desquels on ne peut pas payer un travailleur :
les salaires minima interprofessionnels garantis (SMIG) formant le régime général le
salaire minimum agricole garanti (SMAG) applicable au secteur agricole.
V.3.3. Les primes
On appelle « prime » des sommes d’argent remises par l’employeur à ses travailleurs comme
motivation en vue d’obtenir une production meilleure et accrue sans beaucoup dépenser. Une
variété très importante des primes fleurit dans des entreprises et généralement elles peuvent être
liées à la manière de travailler. En d’autres termes, elles sont fonction de l’évaluation des prestations
c’est-à-dire de la contribution individuelle ou collective eu égard à la productivité ou au rendement
de l’organisation.
Les primes peuvent être calculées de plusieurs manières selon l’élément pris en considération
(temps, production, tâche...). Ainsi on peut distinguer :
a) Les bonis de production ou prime de rendement : ils sont octroyés en fonctions de la quantité
produite.
b) Les commissions : elles sont payées surtout aux vendeurs en pourcentage suivant le prix de
vente pour chaque unité vendue.
c) Les primes de fidélité : elles visent en principe l’attachement du personnel à l’entreprise. Il
s’agit par exemple de :
- La prime de technicité qui récompense les aptitudes,
- La prime de pénibilité qui récompense les conditions difficiles de travail.
- La prime d’ancienneté qui vise à récompenser les moments déjà passés au sein de
l’entreprise par le travailleur.
- La prime d’assiduité qui récompense la régularité.
d) Les primes à caractère social : C’est par exemple les pécules de congé et autres primes pour
événement familial.
1. Le pécule de congé : certaines entreprises donnent, avant le congé d’un agent, un pécule
de congé, prime de récompense qui permettra à l’agent de mieux profiter de son congé
annuel. Le montant en constitue automatiquement la prime. En effet, la prime de congé
légal comme celle de congé de circonstance est calculée à l’ordinaire c’est-à-dire calculée
comme pour les jours ouvrables. Toutefois, le pécule peut être amélioré selon que
l’entreprise en est capable.
2. La prime de congé de maternité : La femme travailleuse a droit à 14 semaines de maternité
dont six après l’accouchement. Toutefois, cette répartition des semaines peut être modifiée
suivant la santé de la femme concernée. Pendant ce temps, la femme en repos bénéficie de
2/3 de sa rémunération ordinaire ainsi que tous les avantages en nature constituant ainsi sa
prime de congé. Cette mesure s’applique même si la femme est mariée ou non, et que
l’enfant vive ou meurt.
e) Les primes fondées sur l’économie de temps : Il s’agit des primes allouées
proportionnellement au gain de temps à un ou plusieurs ouvriers qui exécutent une tâche ou
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qui produisent un certain nombre des pièces dans un laps de temps plus court que prévu. f)
Plusieurs autres primes : De vie chère, de diplôme...
Remarque : La prime est un avantage contractuel faisant partie de la rémunération ; les indemnités
temporaires spéciales non prévues au contrat sont facultatives et ne font pas partie de
la rémunération, spécialement pour le calcul de l’indemnité de rupture.
V.3.4. Les gratifications
Les gratifications sont des sommes d’argent dues au Travailleur par son employeur en guise
des libéralités c’est-à-dire des simples donations en espèce que l’employeur remet à son personnel
du fait qu’il est satisfait du travail de ce dernier. Ces gratifications peuvent être contractuelles. On
peut avoir comme gratification : le double salaire, le treizième mois, le paiement des vacances, le
paiement des frais scolaires des enfants de l’employé, ...
En République Démocratique du Congo, la gratification souvent la plus connue dans
beaucoup d’entreprises est le treizième mois. En principe, la gratification est un acte gratuit, une
libéralité de la part de l’employeur. Mais elle acquiert le caractère obligatoire sous la triple
condition d’être générale, constante et fixe.32 o La gratification est générale lorsqu’elle ne doit
pas être versée à un seul travailleur particulier, mais à tout le personnel ou à une catégorie bien
déterminée.
o La constance de la gratification implique que le paiement de cette libéralité ne doit pas
varier. Elle est par exemple annuelle ou liée à telle circonstance...
o La gratification est fixe en ce sens qu’elle est due au personnel en montant invariable (fixe).
V.3.5. Certains accessoires
A part les primes et gratifications, plusieurs autres avantages accessoires peuvent être considérés
comme composantes de la rémunération. Il s’agit à titre d’exemple de frais de transport, de
logement, indemnité de risque, diverses indemnités...
a) logement de travailleur33
Pour être décent, le logement attribué au travailleur et à sa famille doit répondre aux conditions
suivantes :
La surface disponible n’est peut être inférieur à 4 m2 par occupant ;
Le niveau du sol intérieur doit dépasser au moins de 0,20m le niveau du sol extérieur ;
La hauteur de mur à l’intérieur du logement sera au moins de 3 m ;
S’il n’y a pas des plafonds, la toiture doit être protectrice contre les intempéries ;
Les portes extérieures doivent avoir les dimensions minima de 210 cm de hauteur sur 90
cm de largeur ;
La surface d’éclairage, constitué par une ou plusieurs fenêtres, doit atteindre au moins
1 /20 de l’aire de l’habitation ;
Comprendre une cuisine avec emplacement du bois de chauffage ;
Disposer d’une latrine ;
Si un bâtiment comprend plusieurs logements, les murs intérieurs devront assurer une
séparation complète entre eux ;
32
LUWENYEMA LULE, Précis de droit du travail, éd. Lule, Kinshasa,1987, p. 213.
33
AM N°12/CAB-MIN/TPS/110/2005 du 26 octobre 2005 fixant les modalités d’attribution de logement, de sa contre
valeur et des conditions auxquelles il doit répondre. 36 Idem, p.209.
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Le logement attribué à une famille doit comprendre un nombre des chambres suffisant pour
permettre que les parents et les enfants de plus de 6 ans ainsi que les garçons et les filles
ayant atteint cet âge puisse dormir décemment dans des chambres séparées ;
Le logement attribué à des célibataires n’est peut abriter plus de 3 personnes, le personnel
féminin logé à part ;
Un logement n’est peut jamais être attribué simultanément à plusieurs ménages, ni à des
ménages et à des célibataires, ni à des ménages et personnes mariées non accompagnées de
leur famille.
Remarques
• Le travailleur qui a refusé le logement en nature qui lui a été offert en temps, n’a plus droit
de réclamer l’indemnité de logement à la fin du contrat.
• La femme travailleuse a droit au logement dans les mêmes conditions que le travailleur de
sexe masculin.
• Le défaut de l’employeur de mettre un logement convenable à la disposition du travailleur,
malgré les instances réitérées qui lui ont été adressées, constitue une faute lourde à charge
de l’employeur, susceptible d’amener le travailleur à résilier le contrat du travail. 36 b) Le
transport
L’ordonnance-Loi n° 71/017 du 15 /03/1971 portant art.43 bis du CT prévoit que l’employeur doit
supporter le transport de ses employés de leur résidence à leurs lieux de travail et vice-versa. Mais
les arts. 2,3,5 et 6 de l’arrêté n° 004 48/71 du 22/03/1971 précisent que les travailleurs auront droit
à ce transport ou à l’indemnité de transport s’ils résident à plus de trois kilomètres des lieux de
travail. Et, cette distance de 3 km est le parcours le plus court que le travailleur doit réellement
effectuer.
L’employeur peut assurer le transport de ses agents par moyen de ses véhicules aménagés
exclusivement pour le transport des personnes ou encore par moyen d’abonnement de son personnel
auprès des sociétés de transport. Il peut également rembourser à son personnel les frais, résultant de
l’usage des moyens de transport en commun. Dans ce dernier cas, lorsqu’il y a modifications
tarifaires des entreprises de transport, l’employeur est tenu d’ajuster les montants à rembourser aux
agents.
En ce qui concerne le nombre de trajets, un voyage aller et retour est imposé par le législateur à
l’employeur. Si le trajet demande l’usage de deux bus, l’employeur est tenu de rembourser l’argent
réellement dépensé par l’agent. Dans certaines entreprises, il est d’usage de prendre en considération
six courses (trajets) en y incluant ainsi aller et retour correspond à la pause.
Remarque :
1. Si le travailleur utilise son propre moyen de transport, l’employeur peut accorder une
indemnité mensuelle à l’agent : indemnité kilométrique fixée de commun accord entre les
deux parties.
2. En cas où l’employeur met à la disposition du travailleur un moyen de transport individuel,
il est tenu d’en supporter les frais d’entretien. Mais, ce moyen de transport ne sera pas utilisé
pour des fins personnelles du travailleur.
c) Le voyage (Art. 147-146 du CT/2002)
1. L’employeur supporte les frais de voyage aller du travailleur et de sa famille. Pour la famille,
cette obligation naît après la période probatoire (d’essai) ;
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2. L’employeur est dispensé de payer les frais de voyage pour ces familiers déclarés faussement
par lui. Lorsque le patron a payé les frais indus, ceux-ci seront retranchés à la source du salaire
de l’agent ;
3. Le droit au voyage retour du travailleur et sa famille naît après chaque période de deux ans de
service compté de date à date. Toutefois, ce droit est aussi acquis :
• au travailleur, au cours de la période d’essai, même lorsque le contrat est résilié pour faute
lourde imputable au travailleur ;
• au travailleur et à sa famille, avant l’expiration de la deuxième année de service, lorsque le
contrat prend fin du fait de l’employeur ;
• au travailleur et à sa famille, à l’expiration du tout contrat conclu pour une durée inférieure
à deux ans ;
• à la famille du travailleur, lorsque ce dernier décède avant la fin du contrat.
L’employeur assure le voyage retour dans les délais les plus brefs à dater de la fin de service. En
outre, il est tenu de payer au travailleur une indemnité égale à la rémunération mensuelle jusqu’au
moment du départ effectif sauf si le départ est retardé :
• par la négligence du travailleur ;
• par le refus du travailleur de se conformer aux instructions de l’employeur ;
• par la force majeure.
Lorsque l’employeur ne remplit pas ses obligations relatives au voyage retour, l’Inspecteur du travail
du ressort le somme de s’exécuter dans un délai de 6 jours. Passé ce délai, l’autorité susmentionnée,
agissant en lieu et place du travailleur, saisie obligatoirement le Tribunal du travail. L’arrêté
ministériel n° 70 – 0017 du 11 Août 1970 détermine en ses articles 6 et 7 les poids des bagages
auxquels ont droit le travailleur et sa famille en cas de voyage à la charge de l’employeur. En cas
de voyage effectué lors de l’engagement, de mutation, du réengagement ou du retour définitif le
poids des bagages du travailleur et éventuellement de chacun des membres de sa famille ne peuvent
pas être inférieurs aux minima ci-après :
- Travailleur : 200 Kg
- Epouse : 150 Kg
- Enfants : 100 Kg
Dans les cas autres que celui-ci haut précisé mais à charge de l’employeur, les avantages sont : -
Travailleur : 50 Kg
- Epouse : 40 Kg - Enfants : 30 Kg
d) Les heures supplémentaires calculées avec majoration (voir supra).
e) Les allocations familiales (cfr Sécurité sociale)
A noter que les allocations familiales légales ne sont pas éléments de la rémunération. Seules celles
extralégales sont imposables et donc assujetties à la contribution sur les revenus professionnels.
f) La ration alimentaire Dans le cas où le travailleur ne peut par ses propres moyens obtenir
pour lui et sa famille un ravitaillement régulier en denrées alimentaires de première nécessité,
l’employeur est tenu de le lui assurer.
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34
Convention collective interprofessionnelle nationale révisée le 22 juillet 1980, article 26
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35
Jean Marie PERETTI, Op.Cit, p.340
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- S’il exécute pendant les 26 j x 8 h, 30 pièces rémunérées à 2000$ la pièce, il aura une base
(SB) de 30 x 2000 Fr = 60.000$.
N.B : 312.000 : 20.000$ est la moyenne de 16 pièces (15,6 la pièces)
Remarquons qu’avec une productivité croissante, cet ouvrier verra sa rémunération augmenter.
Mais si, par exemple, pour l’une ou l’autre raison il n’exécute que 14 pièces pendant cette même
période de 26 J x 8 h, il touchera, non pas 20. 000 Fr x 14 = 280.000 Fr mais plutôt son salaire
garanti de 312.000 Fr.
V.5.5. Salaire à la tâche
Pour ce type de salaire le raisonnement est le même que pour le salaire à la pièce. La seule différence
en est que pour le salaire à la tâche il n’est plus question de produire une pièce mais le travailleur
effectue plutôt un service bien précis.
Paiement du travail de nuit : le travail de nuit est celui exécuté entre 19 heures et 5 heures
conformément à l’AM n° 68/14 du 17 mai 1968.
- Les salaires de tous les travailleurs occupant un emploi qui, par sa nature, ne peut
s’accomplir que la nuit, sont majorés de 10%. Il s’agit de la majoration du salaire et non
des heures supplémentaires avec lesquelles d’ailleurs elle peut se cumuler en cas de
réalisation d’heures supplémentaires.
C’est le cas par exemple des veilleurs de nuit dont la durée hebdomadaire légale est de 72
heures et qui peuvent effectuer des heures supplémentaires payables à part les 10 % de
majoration de leur salaire.
- Toute heure de travail accomplie la nuit dans les établissements qui, par leur nature, ont
une activité s’exerçant habituellement pendant le jour et pendant la nuit ou une partie de
celui-ci, donne lieu à une majoration de salaire de 25%. Cette dernière est due
indépendamment des heures supplémentaires avec lesquelles elle peut se cumuler.
V.6. MODALITES DE PAIEMENT DU SALAIRE (art.98 à 104 du CT/2002)
1. Le salaire est dû par celui qui a conclu le contrat de travail en qualité d’employeur. C’est à
lui seul que le travailleur peut réclamer le paiement. Il y a dérogation à ce principe seulement
en cas de changement d’employeur. Les travailleurs engagés par l’ancien employeur ont droit
d’action contre le nouvel employeur s’il est subrogé au précédent.
2. Le salaire doit être remis au travailleur lui-même ou à un mandataire muni d’une procuration
conforme. Le mari, sans procuration n’a pas droit de percevoir le salaire de sa femme
travailleuse quel que soit le régime matrimonial.
3. Le salaire doit être payé à des intervalles de temps réguliers ne dépassant pas un mois.
Néanmoins, une marge de retard de paiement du salaire de six jours ouvrables après la période
conventionnelle de paie est autorisée. Le défaut de paiement de salaire à l’échéance constitue
une infraction qui donne droit au travailleur de demander dommages intérêts moratoires.
4. Le paiement doit avoir lieu pendant les heures de service au temps convenu.
5. Le paiement doit se faire au lieu convenu et convenable. Il peut avoir lieu au siège de
l’entreprise ou ailleurs (la maison a des locaux) et non dans des débits des boissons par
exemple.
6. Le paiement doit être effectué en espèces c’est-à-dire en monnaie ayant cours légal. Il s’agit
donc de la monnaie métallique ou fiduciaire ayant cours légal sous déduction de la
contrevaleur des avantages en nature.
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• Sauf pour les travailleurs étrangers, il est autorisé sous certaines conditions, de payer leur
salaire en monnaie étrangère par le biais de transfert des devises pour une partie du salaire.
• Toutefois la loi ne s’oppose pas au paiement par chèques ou par virement bancaire ou
postal à conditions qu’il y ait provision. Le paiement en nature est prohibé.
7. Un bulletin de paie dûment rempli par le patron et signé par le travailleur sera établi à chaque
paie. Ce document renseigne le travailleur sur la manière dont son salaire a été calculé (Art.103
CT). N.B :
• L’acceptation et la signature de ce document, sans protestation, ni réserve de la part du
travailleur, n’implique pas que celui-ci a renoncer à revendiquer ultérieurement les sommes
qui y sont mentionnés.
• Si le bulletin de paie est un moyen de preuve, le livre de paie est imposé par la loi (Cfr.art.213
et 214 du CT/2002).
V.7. REGIME JURIDIQUE DE LA CREANCE DE SALAIRE
V.7.1. Privilège et garantie de la créance de salaire.
Dans cette partie le mot « privilège » indique le droit que la qualité de la créance donne à un
travailleur d’être préféré par rapport aux autres créanciers. Aux termes de l’art 249 de la loi n°
73/021 du 10 juillet 1973, les travailleurs employés dans une entreprise ont rang de créanciers
privilégiés sur tous les autres créanciers de l’employeur, y compris le trésor public. Dans tous les
cas d’insolvabilité de l’employeur, faillite ou autres, les salaires doivent être payés intégralement
avant que les autres créanciers ne revendiquent leurs parts.
Le privilège dont il est question ici couvre tous les éléments du salaire tel que défini à l’article 4 du
code du travail, ainsi que toute somme d’argent due en vertu du contrat de travail.
V.7.2. Saisie et cession du salaire
a) Notions
On entend par « saisie - arrêt » l’opération par décision de justice des retenues sur le salaire d’un
travailleur, au profit d’un créancier de ce dernier, jusqu’à épuisement de sa dette. Par contre la
cession de salaire quant à elle est le moyen par lequel un travailleur s’engage volontairement à
verser tous les mois une partie de son salaire à un créancier en paiement de sa dette. Il convient de
noter qu’une créance régulièrement cédée ne peut plus faire l’objet d’une saisie-arrêt entre les mains
du cédant. 36
b) Protection du salaire
Le salaire a un caractère alimentaire, et constitue pour beaucoup de travailleur le revenu essentiel
dont la régularité assure la subsistance de la famille. Pour cette raison, le législateur a prévu que,
comme la perception d’un salaire suffisant étant vitale pour le travailleur, il convenait alors de
protéger ce salaire contre les créanciers éventuels de l’employé.
Si l’intégralité du salaire d’un agent est saisie ou cédée, ce travailleur risque d’être privé de tout
moyen de subsistance pour lui et sa famille et ainsi il sera obligé de tomber dans la mendicité. Par
conséquent pour protéger le salaire contre les saisie et cession dues à l’imprévoyance du travailleur
qui risque de ne rien avoir au moment de la paie, le code du travail prévoit d’empêcher le travailleur
de compromettre par avance sa subsistance en utilisant ses salaires à venir comme moyen de crédit.
Néanmoins, les mêmes articles prévoient certaines modalités relatives à la cession et à la saisie du
salaire.
36
Elis. 14 fév. 1965, cité par LUWENYEMA, déjà cité, p.220.
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l’échéance normale, mais en rémunération d’un travail déjà accompli. Ces acomptes peuvent
être intégralement retenus sur la paie suivante. 37
Fournitures de marchandises ou de matériel
Droit à réparation d’un dommage causé par le travailleur...
d. Saisie pour obligation alimentaire
Les limites à la saisissabilité du salaire vues plus haut ne sont pas opposables aux créanciers
alimentaires du travailleur. En principe ces créanciers alimentaires sont :
l’époux : qui doit secourir son conjoint, même pendant l’instance en divorce (lire les art.119
et 150 des code civil congolais)
les parents en ligne directe : les ascendants et descendants au 1er degré, les parents hors
mariage (pour les enfants naturels), les parents par lien d’adoption (articles 217,220 et 231
du code civil congolais)...
En principe au terme de l’art 114 du CT la partie Insaisissable du salaire doit servir à nourrir et à
vêtir, à faire soigner et à loger les membres de famille du travailleur. L’alinéa deux du même article
indique que l’obligation alimentaire suppose les rapports de famille (droit civil) qui se fondent sur
la parenté légitime ou non, l’adoption ou sur le mariage.
La rémunération est cessible et saisissable à concurrence des 2/5 lorsque la créance est fondée sur
une obligation alimentaire (art. 114 du CT). Toutefois, la cession et la saisie autorisées pour toute
créance et celles d’obligation alimentaire légale peuvent se cumuler. Exemple :
Revenons sur l’exemple de Mr Mankulu pour le cas de deux tranches de salaire :
Salaire mensuel = 70.000$ (supérieur à la limite de 52.000$) :
première tranche : 52.000$ – 10.400$ (quotité saisissable) = 41.600$
seconde tranche : 18.000$ – 6.000$ (quotité saisissable) = 12.000$
total à payer : 70.000$ – 16.400$ = 53.600$
Dans le cas où une pension alimentaire fut attribuée selon le droit écrit à sa femme divorcée,
celleci peut encore faire saisir 2/5 de 70.000$, soit 70.000$ x 2/5 = 28.000$ Total quotités
saisissables : 16.400$ + 28.000$ =44.400$
Pour chaque mois Mankulu n’aura que : 70.000$ – 44.400$ = 25.600$
A noter que l’obligation alimentaire impose aux membres de la famille (les travailleurs) d’aider
ceux d’entre eux qui seraient dans le besoin. Aussi les créanciers du travailleur n’ont rien à craindre
car le travailleur lui-même paie les pots cassés.
Remarques :
1) Les agents de cadre et de maîtrise ne sont pas visés par la classification générale des emplois
selon l’Ordonnance n° 83/166 du 17 septembre 1983 mais seulement les agents d’exécution.
Par conséquent ces salaires des cadres et du personnel de maîtrise ne sont pas soumis au même
régime juridique de saisie et cession en tant qu’elles portent sur deux tranches distinctes. En
effet, les créanciers de ces deux catégories de travailleurs ne sont suffisamment protégés et
même la saisie et la cession pour elles se calculent sur l’intégralité du salaire et non sur deux
tranches différentes.
37
Pour plus de détails lire : Trib. De trav. Dakar, 8 mars 1960, travail et profession d’outre-mer, 51 p 1175
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2) La base du calcul pour les saisies et cession tient en compte tous les éléments de la
rémunération selon l’art.7h du code de travail. Il s’agit de : vie chère, les primes, la
participation aux bénéfices, les gratifications, la valeur des avantages en nature, les allocations
familiales pour la partie dépassant le montant légal, l’allocation de congé ou indemnité
compensatoire de congé, les indemnités d’incapacité pour la maternité.
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travail pouvant compromettre la bonne marche de l’entreprise ou la paix sociale mais sans que
nécessairement l’une des parties ait manqué à ses obligations.
VI.2.2. Procédure de conciliation
Comme pour le cas du litige individuel, le conflit collectif peut passer par les étapes suivantes : a)
Au niveau de l’entreprise
Les deux parties doivent négocier pour parvenir soit à un accord, soit à un désaccord. Pour une
bonne démarche du dossier au niveau de l’entreprise :
1. La revendication collective doit s’élaborer à partir d’une assemblée générale des travailleurs
;
2. Créer, si nécessaire, une commission d’études du problème qui soumet ses conclusions à
l’assemblée générale ;
3. Analyser la situation économique de l’entreprise ;
4. Tenir compte de la situation politique du pays ;
5. Déterminer les éléments favorables et défavorables de la revendication ;
6. Se demander si le climat syndical ou social est favorable ou si le moment choisi convient
pour la revendication ;
7. Désigner les camarades (travailleurs) qui doivent aller défendre la position de l’assemblée
des travailleurs auprès de l’employeur.
Pendant la réunion avec l’employeur, il est conseillé que les délégués des travailleurs :
• soient accompagnés, si possible, du permanent syndical ;
• adoptent une attitude de discipline ;
• demandent la suspension de la séance afin de se concerter à chaque nouvelle proposition
difficile de l’employeur ou lorsque la discipline du groupe l’exige ;
• convoquer l’assemblée générale des travailleurs pour l’informer du résultat de la rencontre
avec l’employeur, en expliquant le sens du compromis en cas de conciliation.
Dans le cas d’un désaccord, le conflit est porté à la connaissance de l’Inspection du Travail
territorialement compétente. Si l’Inspecteur du Travail n’a pas été saisi officiellement par l’une des
parties, il peut se saisir lui-même s’il a eu écho du problème de façon officieuse.
b) Au niveau de l’Inspection du Travail
Aussitôt saisi, l’Inspecteur de Travail procède par les étapes ci-après :
1. Il convoque, dans 48 heures, les deux parties pour comparaître dans la quinzaine.
2. Les deux parties communiquent dans 48 heures (par écrit) les noms de leurs représentants
ayant qualité pour concilier.
3. Dans la quinzaine, l’Inspecteur du travail procède par l’échange des vues.
4. Si une des parties ne comparaît pas ou ne se fait pas valablement représenter, l’Inspecteur du
Travail dresse un procès-verbal au vu duquel la juridiction compétente prononce la peine
d’amende prévue par la loi. En plus, il dresse un autre procès-verbal de carence valant
constat de non conciliation totale.
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1. la commission de médiation formule des recommandations avec exposé de motif. Elles sont
immédiatement signifiées aux deux parties.
2. Ces recommandations sont « exécutoires » 7 jours après si aucune opposition n’est formulée
par l’une des parties.
3° En cas d’opposition aux recommandations
L’opposition doit être formulée par écrit par la partie non satisfaite. Ladite opposition sera adressée
immédiatement au Président de la commission de médiation avec copies à l’autre partie et à
l’Inspecteur du Travail du ressort. Ce n’est qu’après cette étape que la cessation collective du travail
peut avoir lieu. N.B : Les accords de conciliation et les recommandations non frappées d’opposition
sont affichés dans les locaux des entreprises affectées par le conflit et dans les bureaux de
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l’inspection du Travail du ressort et les minutes des accords ou recommandations doivent être
déposées au greffe du tribunal de travail du ressort.
La conciliation et la médiation sont des procédures à titre gratuit.
d) Cessation collective du travail
L’Arrêté Ministériel n° 03/68 du 22 janvier 1968 prévoit les dispositions suivantes :
• la cessation collective ne peut avoir lieu qu’après avoir épuisé tous les moyens réglementaires
ou conventionnels.
• La partie opposée aux recommandations de la commission de médiation doit notifier à l’autre
partie un préavis de grève ou de lock-out de 6 jours avec copie à l’Inspecteur du Travail du
ressort. Dans trois jours dès réception du préavis, l’employeur peut réunir la délégation
syndicale pour déterminer les services indispensables à assurer pendant la période de
cessation collective du travail.
• L’employeur n’a pas à contraindre ou à menacer les travailleurs de reprendre les services ou
de participer à une quelconque coalition. C’est dire que toute répression ou mesure vexatoire
à l’endroit des travailleurs grévistes est prohibée.
VI.3. LA GREVE38
VI.3.1. Définition
La grève est une cessation collective et concertée du travail par le personnel d’une ou de plusieurs
entreprises en vue d’obtenir une amélioration des conditions de travail ou de rémunération. La
déclaration universelle des droits de l’homme reconnaît la grève comme un droit des citoyens.
Comme partie des libertés fondamentales dont jouissent les citoyens, l’exercice du droit de grève
est considéré actuellement comme un outil du droit de l’homme au travail.
La signification de la notion de grève se démarque par rapport aux éléments ci-après :
a) L’élément conflictuel : la grève suppose un conflit qui oppose l’employeur uniquement aux
membres de son personnel ;
b) L’élément collectif : la grève est une cessation collective et non la démission d’un seul
travailleur ;
c) L’objet du conflit ne peut concerner que les conditions de travail dans l’entreprise ou les
entreprises concernées ;
d) Le conflit ne doit pas être de la compétence des tribunaux du travail ;
e) L’élément légal : le droit de grève suppose que la cessation collective de travail doit être
exercé conformément aux dispositions légales.
Comme rôle, la grève permet aux travailleurs de :
a) Exercer une pression sur le patronat ;
b) Alerter et faire appel à l’intervention des pouvoirs publics ;
c) Sensibiliser l’opinion publique nationale et internationale sur les problèmes de la classe
ouvrière ;
38
La grève en RDC est l’aboutissement de la procédure de l’administration des conflits collectifs de travail prévue
par le code du travail (2002) en ses articles 297 à 315 (mais plus précisément l’article 315).
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d) Asseoir un moyen de défense des intérêts professionnels dans le strict respect du droit de la
personne.
7.3.2. Sources du droit de grève
Le droit de grève est expressément prévu dans le pacte international relatif aux droits économiques,
sociaux et culturels adoptés en 1946 par l’Assemblée Générale des Nations Unies ; il doit être exercé,
précise le texte, « conformément aux lois de chaque pays »39.
La constitution de la 3ème République Démocratique du Congo à son article 39 stipule : « le droit de
grève est reconnu et garanti ». Il s’exerce dans les conditions fixées par la loi qui peut en interdire
ou en limiter l’exercice dans les domaines de la défense nationale et de la sécurité ou pour toute
activité ou tout service public d’intérêt vital pour la nation.
7.3.3. Quelques types des grèves
Il y a plusieurs catégories de grève dans la vie sociale en général et dans le monde du travail en
particulier. Ci-après quelques cas de grève en général :
1° La Grève licite et grève illicite
a) La grève licite est celle déclenchée conformément aux dispositions légales, c’est-à-dire
celle portant sur un objet professionnel et ayant suivi toutes les étapes de la procédure
légale. La grève licite est déclenchée après avoir épuisé toutes les négociations au niveau
de l’entreprise, de l’Inspection du Travail et le niveau de la Commission de médiation. Aucun
acte de violation de la législation sociale n’y est observé. (Cfr cessation collective de travail
dans l’Arrêté Ministériel n° 03/68 du 22 janvier 1968).
b) Les grèves illicites ou irrégulières sont celles qui sont contraires aux dispositions légales
et partant, elles se heurtent à la jurisprudence. NB. La grève politique est toujours illicite.
2° Grève patronale ou lock-out
La grève patronale est une fermeture provisoire d’une entreprise sur décision unilatérale de
l’employeur privant ainsi les salariés de leur travail dans le but de les inciter et les intimider à
abandonner leur revendication. L’employeur agit de cette façon croyant qu’avec la privation des
salaires (gagne-pain) aux employés ceux-ci accepteraient de se soumettre aux conditions de travail
contestées. Le lock-out est aussi déclenché pour prévenir toute autre situation néfaste à l’entreprise.
3°Grève de faim : C’est le refus d’absorber de la nourriture afin d’attirer l’attention sur les
revendications.
4°Grève de l’impôt : C’est le refus concerté d’acquitter l’impôt.
5° Grève perlée : Il s’agit de la succession de ralentissement dans la production.
6°Grève sauvage : C’est l’arrêt de travail effectué brusquement par la base sans consignes
syndicales.
7°Grève surprise : Arrêt collectif de travail avant toute négociation ou en cours de négociation.
8°Grève sur le tas : C’est la grève avec occupation du lieu de travail.
9°Grève tournante : Arrêt du travail atteignant tour à tour les divers ateliers d’une entreprise, les
divers secteurs d’une profession.
10°Grève du zèle : C’est la manifestation de mécontentement consistant à effectuer son travail avec
une minutée (soins) excessive. 11°.Grève générale et grève localisée 12°.Grève offensive et grève
39
B.I.T, Les normes internationales du travail, 3ème éd., Genève, 1992, p.18
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défensive 13°.Grève de solidarité,... 14°. La grève politique : Déclenchée pour des raisons
politiques.
15°. La grève nationale : Elle a lieu à l’initiative d’une ou de plusieurs organisations syndicales
nationales40.
16°. La grève d’avertissement : Elle consiste à effectuer des débrayages de courte durée et répétée
sans volonté d’aboutir à la désorganisation de l’entreprise. Exemple, arrêter le
travail de 9h30 à 10h30 pour reprendre ensuite plus tard sans que les grévistes ne
sortent de l’entreprise.
17°. La grève de Zele : Elle comporte au contraire une recrudescence d’activités par l’observation
minutieuse de toutes les formalités administratives que les grévistes respectent.
18°. La grève thombose : il s’agit ici de grève limitée à un service, un atelier ou une catégorie
professionnelle qui paralyse l’ensemble de l’entreprise41.
19°. La grève avec occupation des locaux : Elle s’accompagne de l’occupation des locaux et
éventuellement des piquets de grève destinés à dissuader les non-grévistes de travail.
7.3.4. Effets d’une grève légale sur le contrat de travail
La grève patronale et ouvrière ont des effets sur le contrat liant le patron à ses employés. Par la suite
d’une grève légale :
a) le contrat de travail est suspendu mais garde sa valeur,
b) l’employeur n’a pas le droit de rompre le contrat de ses travailleurs grévistes,
c) la rémunération et la prestation des services cessent d’être dues,
d) les grévistes ont droit aux soins de santé.
e) Le logement pour ceux qui sont logés, reste un acquit.
f) Les allocations familiales et tous les autres avantages sont suspendus.
VI.3.5. Effets d’une grève illicite
Toute grève (ouvrière ou Lock-out) déclenchée en violation des dispositions légales
(conventionnelles, contractuelles) sont déclarées illicites et peut entraîner des sanctions civiles et
pénales. La grève illégale peut constituer une infraction, une faute contractuelle et même une faute
lourde dans le chef de la partie qui se trouve être responsable. Dans ce cas la grève peut devenir un
motif valable pour résilier le contrat. La cessation collective du travail illégale peut alors entraîner
ce qui suit :
a) la rupture du contrat ;
b) la perte du droit au préavis ;
c) la perte de l’indemnité compensatoire de préavis et de dommages et intérêts liés à rupture du
contrat de travail.
Le code du travail prévoit (art 58) que la rupture pour faute lourde peut être immédiatement
prononcée par l’employeur et cela sans préavis. L’expression « PEUT » dans ce cas explique que
les sanctions d’une grève illicite considérée comme faute lourde ne sont pas automatiques. Par
conséquent l’employeur n’est pas obligé de résilier le contrat de travail mais s’il le fait, le tribunal
aurait à vérifier le bien-fondé de sa décision.
40
GRANDGUILLOT D., Op. Cit. , p.172
41
GUILLIEN, R. et VINCENT, J., Lexique des termes juridiques, 14ème éd., Paris, Dalloz, 2003, p.295
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a) Assurer l’application des dispositions légales relatives au travail dans les milieux
professionnels,
b) Informer et conseiller les employeurs et employés sur les moyens les plus efficaces pour le
respect des dispositions de la législation sociale,
c) Émettre des avis sur les questions d’implantation ou de modification des entreprises,
d) Porter à l’attention de l’autorité compétente les déficiences ou les abus que révélerait
l’application des dispositions légales du travail,
e) Jouer le rôle de conciliation dans les litiges individuels et les conflits collectifs de travail.
f) Intervenir dans la procédure de rupture du contrat dans les entreprises et y être consulté dans
beaucoup d’activités.
7.4.3. Rôle des inspecteurs et contrôleurs du travail
Comme leur appellation l’indique, ces agents inspectent et contrôlent les entreprises pour vérifier si
la réglementation en matière de travail y est respectée. A ce titre, ils sont autorisés :
a) À pénétrer librement, sans avertissement préalable, et n’importe quand (nuit et jour) dans
toute entreprise soumise au contrôle de l’inspection du travail.
b) à procéder au contrôle et enquête vis-à-vis de l’application et respect des dispositions légales
du travail.
c) À formuler des observations aux employeurs et aux travailleurs ou même les mettre en
demeure en cas de non-respect des dispositions légales et dresser ainsi un procès-verbal pour
la circonstance.
d) À ordonner la prise des mesures exécutoires à l’endroit des contrevenants lorsque
l’inobservance des dispositions légales est un danger pour la santé ou la sécurité des
travailleurs.
VI.5. LE SYNDICAT
VI.5.1. Définition
Le syndicat est une organisation libre permanente et durable du milieu professionnel au sein de
laquelle les travailleurs discutent, jugent et mènent ensemble des actions dans le but d’améliorer
leurs conditions de vie et de travail.
De cette définition se dégagent les caractéristiques d’un syndicat qui sont :
a) Le caractère indépendant : l’indépendance du syndicat ne signifie pas que celui-ci est hors
la politique mais plutôt qu’il s’agit d’un groupement indépendant vis-à-vis :
- des partis
politiques
- du gouvernement -
du patronat
b) Le caractère permanent (durable) : Le syndicat n’est pas intermittent, mais une fois créée,
le syndicat agit de façon continue chaque fois qu’il y a un fait syndical. A ce titre, l’action
syndicale peut être :
- professionnelle : si son action est centrée au niveau de l’entreprise ou de la fédération,
- interprofessionnelle : lorsque son action va au-delà de la fédération (ex. Mesures
nationales, ...).
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NB. On appelle « fait syndical » tout événement se produisant dans un milieu de travail susceptible
de provoquer une action syndicale.
Exemple :
a) Un agent ;
b) Non-paiement du salaire.
c) Le caractère représentatif : le syndicat est le représentant des intérêts de la classe ouvrière,
délégué syndical et membres y compris.
d) Le caractère éducatif : le syndicat est un éducateur à travers ses séances de formation de ses
membres.
e) Le caractère solidaire : les travailleurs vivent une solidarité sans frontières de sexe, de
couleurs, de nationalité... au sein du syndicat.
f) Le caractère défensif : le syndicat est une organisation qui doit défendre les intérêts et la
promotion des travailleurs.
Par ailleurs, le syndicat regroupe les travailleurs :
• d’une même branche d’activité
• d’une même entreprise ou industrie
• d’une même profession du secteur public ou privé. VI.5.2. But du syndicat
Le but du syndicat est d’assurer la défense des intérêts et la promotion de ses membres (travailleurs)
en vue de leur bien-être général. Le but poursuivi par le syndicat se réalise sur plusieurs plans :
a) Sur le plan socioprofessionnel : conclusion des conventions collectives et accords,
promulgation du code du travail...
b) Sur le plan culturel : créer des institutions culturelles (écoles, maisons de culture pour ses
membres)
c) Sur le plan politique : prendre part et connaissance de la politique des organes où se prennent
des décisions relatives au travail : salaire, habitat, santé...
d) Sur le plan international : brancher l’entreprise à la collaboration avec les autres du monde
en vue de partager les expériences.
7.5.3. Le syndicat en République Démocratique du Congo
Le système syndical en RDC a été tantôt le mono syndicalisme, tantôt le pluri syndicalisme. Il en
résulte que l’histoire syndicale au Congo a connu trois étapes ci-après : a) de 1920 à 1967 : c’est
le système pluri syndical
a) de 1967 à 1990 : le mono syndicalisme intervient avec la création de l’UNTC (Union
Nationale des Travailleurs Congolais) quand le Congo devient Zaïre.
b) du 24 avril 1990 à ce jour : c’est le retour au multi syndicalisme.
Remarque :
Le syndicat pour les travailleurs du secteur public est le SYNAFET (syndicat National des
Fonctionnaires de l’Etat). Ce Syndicat depuis longtemps est resté inactif et impuissant.
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e. Propose des mesures utiles pour assurer la sécurité, l’hygiène et la salubrité sur les lieux de
travail ainsi que de l’entreprise ; et à ce titre la délégation syndicale peut ;
• Proposer toutes mesures de nature à assurer l’application sur les lieux de travail des
dispositions légales et réglementaires concernant la sécurité et la salubrité du travail,
• Proposer des mesures nécessaires pour remédier aux dangers : accidents, maladies,
insalubrité, insécurité...
f. Prodiguer des conseils multiples aux travailleurs ;
g. Donner ses avis à l’employeur en matière de :
• Horaires de travail
• Critères généraux d’embauchage, de licenciement et de transfert des agents,
• Rémunération et des primes en vigueur dans l’entreprise conformément aux dispositions
légales et réglementaires ou des conventions collectives ;
• Élaboration et de modification du règlement d’entreprise.
En dehors de la compétence générale et collective de la délégation syndicale, chaque délégué a la
prérogative de :
a) Présenter à l’employeur toutes les réclamations individuelles qui n’auraient pas été
directement satisfaites concernant les conditions de travail convenues et la protection des
travailleurs, l’application des conventions collectives et des classifications professionnelles.
b) Veiller à la discipline et à l’application des prescriptions relatives à l’hygiène et à la sécurité
des travailleurs et y proposer des mesures utiles,
c) Saisir directement l’Inspecteur du Travail de toute plainte ou réclamation concernant les
prescriptions légales ou réglementaires dont elle est chargée d’assurer l’application et que la
délégation syndicale n’a pu régler.
Remarques :
1. Au moins une fois par semestre, l’employeur est tenu d’informer la délégation syndicale sur
les données concernant la marche et la situation économique de l’entreprise, notamment sur
le chiffre d’affaires ou une donnée équivalente, l’indice gén1-ral de la productivité, le
bénéfice global, l’évolution du niveau des prix à la vente, les grandes lignes du programme
de développement, les perspectives d’avenir.47 Toutefois, la convention collective ou autre
accord de l’entreprise devra déterminer les modalités de l’information de manière à indiquer
les renseignements que l’employeur doit s’abstenir de divulguer.
2. De leur côté, les délégués syndicaux ne doivent pas divulguer les renseignements
confidentiels dont ils auraient en connaissance dans l’exercice de leurs fonctions.
3. Souvent lorsque les délégués syndicaux sont jugés amorphes ou corrompus de sorte qu’ils
ne sont plus crédibles au regard des travailleurs, ceux-ci ont la faculté de présenter euxmêmes
leurs réclamations ou suggestions directement à l’employeur ou à son représentant.
VI.6.4. Fonctionnement de la délégation syndicale
1. L’employeur est tenu de disponibiliser un local et du matériel nécessaire (meubles et
autres) pour le compte des réunions de la Délégation Syndicale et un panneau d’affiche
dans un lieu facilement accessibles à tous les travailleurs pour les communications de la
délégation syndicale.
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2. Dans leurs fonctions, les délégués syndicaux disposent d’un temps nécessaire de 15
heures minimum et de 35 heures maximum par mois. Ces heures sont rémunérées
comme heures de travail effectif.
3. Les réunions de la délégation syndicale se tiennent à huis clos, sous la présidence de
l’employeur ou de son délégué
(Chef du personnel). La loi prévoit que l’employeur organise des réunions avec la
délégation syndicale tous les trois mois au moins.
4. Dans ces réunions, l’employeur peut s’adjoindre certains dirigeants et techniciens,
spécialistes de son choix pouvant éclairer certaines questions à débattre alors que la
délégation peut aussi s’adjoindre un permanent du syndicat de son affiliation.
5. C’est à l’employeur ou son représentant de fixer la date, l’heure et l’ordre du jour des
réunions, Néanmoins, le délégué principal est obligatoirement consulté et peut apporter
des modifications ou des ajoutes à l’ordre du jour, à l’heure et date des réunions.
6. L’Inspecteur du Travail du ressort peut assister, à titre consultatif, aux réunions de la
délégation syndicale. Si par négligence, l’employeur ne convoque pas la réunion de la
délégation syndicale, la majorité simple des membres de celle-ci peut demander à
l’Inspecteur du Travail de l’organiser sous sa présidence.
7. Un procès-verbal est signé par tous les délégués syndicaux à chaque réunion de la
délégation syndicale et copie de celui-ci est transmis à l’Inspecteur du Travail du ressort.
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42
GRANDGUILLOT, D., Droit du travail et de la sécurité sociale, Gualino, coll. Les zoom’s, Paris, 1998, p.175
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Dans le sens belge, la sécurité sociale est un ensemble de dispositions garantissant certains
avantages aux personnes lorsqu’elles sont confrontées à certaines éventualités. Elle concerne alors
les secteurs suivants :
• les allocations familiales
• l’assurance maladie – invalidité
• les pensions
• la réparation des risques professionnels
• le chômage (allocations pour handicapés hormis).
A la question de savoir ce qu’il faut attendre de la sécurité sociale, il faut remarquer que la sécurité
sociale est créée pour les travailleurs affiliés à l’INSS. la sécurité sociale congolaise d’une façon
générale a pour but :
1. de réparer les conséquences de l’invalidité, de la vieillesse, du décès, de l’accident du travail
ainsi que des maladies professionnels ;
2. de faire face aux charges de la famille, en attendant que d’autres branches de prestations soient
instituées, nous l’espérons avec l’avancement de la 3ème République.
Comment remplit-elle ce rôle ? Elle le fait chaque jour :
• en vous indemnisant lorsque vous avez cessé votre travail par suite d’accident du travail ou
de maladie professionnelle ;
• en participant aux charges consécutives à l’existence des familles
• en vous servant une pension lorsque vous êtes invalide ou trop âgé, et une rente pour
incapacité permanente de travail ;
• en payant à votre épouse devenue veuve après votre mort une pension de veuve (rente viagère)
et à vos enfants orphelins une allocation unique d’orphelin.
Remarquons que par son intervention, la sécurité sociale contribue largement dans la vie sociale en : a.
améliorant la santé publique
b. diminuant la mortalité infantile
c. allongeant la durée moyenne de la vie humaine,
d. libérant partiellement le besoin de ceux qui sont atteints par l’accident, l’invalidité ou la
vieillesse.
e. Améliorant les conditions de vie des enfants par l’octroi des allocations familiales.
La sécurité sociale est actuellement loin d’être parfaite, il faut des efforts considérables pour
l’améliorer. Demain, elle sera ce que vous-mêmes l’aurez faite, par l’attachement que vous lui aurez
accordé et l’intérêt positif que vous lui aurez apporté.
VII.3. PAR QUI EST GEREE LA SECURITE SOCIALE ?
Partout dans le monde, la gestion de la sécurité sociale est confiée toujours à un organisme spécial
rallié aux services publics de l’Etat et supervisé par le bureau international du Travail (BIT).
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Au Congo (Zaïre) la sécurité sociale est gérée par l’Institut National de Sécurité Sociale (INSS) créé
par le décret-loi du 29 juin 1961 et placé sous la garantie de l’Etat. La CNSS seul maître responsable
de la sécurité sociale, est un service national de l’Etat, un établissement public géré par un Conseil
d’Administration nommé par le Président de la République sur proposition des organisations
syndicales les plus représentatives en ce qui concerne les membres représentant les catégories
«Employeurs et Travailleurs ».
A sa tête, la CNSS est dirigé par un « conseil d’administration » composé de :
• représentants de l’Etat
• Représentants des employeurs 105. Représentants des travailleurs.
Cet organe de gestion a pour rôle essentiel de régler les affaires de l’Institut en s’efforçant l’obtenir
le meilleur fonctionnement des services. Cette action permanente s’inscrit dans le cadre des textes
légaux et réglementaires qui limitent ses possibilités et ses pouvoirs de décision. La CNSS est
contrôlé en permanence, pour le compte de l’Etat, par le Ministère du Travail et de la Prévoyance
sociale. Le Ministère du Travail et de la Prévoyance Sociale a en particulier le pouvoir d’annuler
les décisions du Conseil d’Administration qui lui paraissent contraires à la loi ou à l’intérêt général
ou qui risquent de compromettre l’équilibre financier du régime en place.
Il faut remarquer que quels soient le travail, le salaire, la race, le sexe ou la nationalité, tout
travailleur sur le Territoire congolais soumis au code du travail et affilié à la CNSS est d’office
assujetti aux dispositions de la sécurité sociale.
La CNSS joue aussi une mission permanente en ce sens que dans le cadre des dispositions légales
et réglementaires, il est chargé pour l’ensemble du pays de procéder à :
1. l’affiliation et à l’immatriculation des employeurs et des travailleurs,
2. la liquidation et à l’ordonnancement des prestations au titres des branches comme :
- allocations familiales
- pensions (invalidité et retraite) - risques professionnels...
VII.4. QUI EST ASSUJETTI A LA SECURITE SOCIALE ?
D’une manière générale, toute personne liée par un contrat de travail est assujettie à la sécurité
sociale. Dans beaucoup de pays du monde comme en Belgique, sont également assujettis à la
sécurité sociale, des travailleurs qui ne travaillent pas nécessairement dans les liens d’un contrat de
travail, mais suivant des modalités analogues notamment 43 :
a) les artistes des spectacles,
b) les ouvriers à domicile,
c) les camionneurs et les chauffeurs de taxi (à certaines conditions)
d) les agents non nommés à titre définitif de l’Etat,
e) les agents parastataux de l’Etat. (semi-public).
En effet, dans ces pays, sont exclus de l’application de la sécurité sociale :
1) les travailleurs qui effectuent un travail occasionnel ne dépassant pas 8 heures par semaine,
2) les étudiants occupés pendant les vacances,
43
Pour plus de détails lire CSC, Guide de législation Sociale, Bimensuel, n° 489, Bruxelles, mars 1998, p.219.
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3) les domestiques externes (c’est-à-dire non logés chez leur employeur) dont le travail ne
dépasse pas 4 heures par jour ou 24 heures par semaine, 4) certains agents à travaux saisonniers
(récolte, ...).
En RDC, le décret-loi du 29 juin 1961, organique de la sécurité sociale, définit les travailleurs
assujettis et les travailleurs assimilés à la sécurité sociale. Au terme de ce décret-loi, sont
obligatoirement assujettis au régime de la sécurité sociale (travailleurs assujettis), tous les
travailleurs soumis aux dispositions du code du travail sans aucune distinction de race, de
nationalité, de sexe ou d’origine, lorsqu’ils sont occupés en ordre principal sur le territoire national
pour le compte d’un ou de plusieurs employeurs malgré (nonobstant) la nature, la forme, la validité
du contrat, la nature et le montant de la rémunération.
Il s’agit notamment de :
1. les travailleurs journaliers ou occasionnels
2. les salariés à domicile
3. les travailleurs domestiques c’est-à-dire ceux occupés exclusivement par l’employeur soit
pour les besoins de son ménage, soit pour son service personnel, quelle que soit la
dénomination qui leur est donnée.
4. Les bateliers (conducteurs de bateau)
5. Les marins immatriculés en RDC.
6. Les salariés de l’Etat et d’autres entités administratives sans régime particulier de sécurité
sociale.
N.B : Ces travailleurs sont assujettis au régime de la sécurité sociale pour toutes les branches en
vigueur.
Par ailleurs toujours en RDC, sont assujettis au régime de la sécurité sociale en tant que travailleurs
assimilés :
1. les apprentis liés par un contrat d’apprentissage conformément aux dispositions du code du
travail ;
2. Les élèves des établissement d’enseignement technique, des écoles professionnelle et
artisanales, des centres de formation professionnelle de quelque nature qu’ils soient ;
3. Les personnes placées dans un établissement de garde et d’éducation de l’Etat ;
4. Les stagiaires liés ou non par un contrat de travail, employés dans l’entreprise ou détachés
dans une école professionnelle.
NB. Les travailleurs assimilés sont assujettis au régime de la sécurité sociale uniquement pour la
branche des risques professionnels.
Enfin, confirmant le décret-loi de 1961, l’arrêté Départemental n° 0021 du 10 avril 1978 relatif à
l’affiliation des employeurs à l’immatriculation des travailleurs (édition 1984) définit
l’assujettissement des employeurs aux dispositions de la sécurité sociale. Ainsi tout employeur,
personne physique ou morale, publique ou privée, occupant un ou plusieurs travailleurs assujettis
ou travailleurs assimilés n’est soumis au régime de la sécurité sociale.
A noter que cette obligation naît à l’égard de l’employeur dès l’embauche d’un ou de plusieurs
travailleurs ou dès le début de l’apprentissage, de l’enseignement, de la garde ou du stage des
travailleurs assimilés.
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Législation Sociale / DTSS
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NB. L’employeur qui ne se soumet pas aux dispositions relatives aux formalités d’affiliation des
employeurs et d’immatriculation des travailleurs est passible des peines d’amende prévues à
l’article 57 du décret-loi du 29 juin 1961, organique de la sécurité sociale.44
VII.7. ORGANISATION ET RESSOURCE DE LA SECURITESOCIALE
VII.7.1. Organisation de la CNSS.
La CNSS, maître de la sécurité sociale, est organisé administrativement afin que ses services
fonctionnent normalement et que ses dispositions soient bien respectées. En effet, des sanctions
sont prévues à l’encontre de toute personne qui fait sciemment des déclarations inexactes dans le
but de bénéficier ou de faire bénéficier des prestations.
Le contrôle de l’application par les employeurs et les travailleurs des dispositions légales et
réglementaires visant la sécurité sociale est assuré par les Inspecteurs du Travail ainsi que par les
contrôleurs de la CNSS, qui sont habilités à procéder à toutes vérifications ou enquêtes
administratives concernant l’attribution des prestations.
Administrativement, la CNSS étend son activité sur l’ensemble du Territoire national. Son siège est
situé dans la capitale où l’on trouve la Direction Générale. Au niveau de chaque province se trouve
une agence de la CNSS.
A sa tête, on trouve le Conseil d’Administration vu plus haut suivi du Conseil de gestion au niveau
national alors qu’au niveau des provinces, la CNSS est organisé en directions provinciales.
VII.7.2. Ressources de l’INSS
Principalement l’INSS vit des revenus de son patrimoine immobilier et des cotisations qui sont
calculées sur les rémunérations. La CNSS reçoit aussi des subsides. Il est donc de l’intérêt des
cotisants (employeurs et travailleurs) de défendre les ressources de la sécurité sociale en veillant à
ce qu’elles soient employées au bénéfice des travailleurs.
a. Les revenus du patrimoine immobilier de la CNSS.
Grâce aux cotisations perçues, l’INSS a acquis des immeubles (maisons, terrains ...). Souvent ces
immeubles sont mis à location et les revenus fructifiés font partie des ressources financières de
l’Institut National de sécurité sociale.
Les résultats financiers ainsi que les comptes d’exploitation et bilans font apparaître d’année en
année des excédents de plus en plus importants. C’est ainsi qu’avec ces derniers, depuis 1963 sont
intervenues des acquisitions immobilières dans le cadre de la politique instaurer par le Conseil
d’Administration.
NB. Le patrimoine immobilier de l’INSS est propriété de tous les cotisants, et garantit aux
bénéficiaires le paiement de leurs prestations.
b. Les cotisations
Ces cotisations sont des quotes-parts des travailleurs et employeurs qui seront dépensées pour une
cause commune. Sur l’ensemble des salaires payés dans chaque entreprise, 8,5 % sont versés à
l’INSS et reparties de la manière suivante :
• 3,5, % à charge du salarié par « retenue sur salaires » appelée Q.P.O. (quote-part ouvrière).
• 5 % à charge de l’entreprise par « charge du Personnel » appelée Q.P.P. (quote–part patronale).
44
Art. 14 de l’arrêté Départemental n° 0021 du 10 avril 1978 relatif à l’affiliation des employeurs...
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Remarque :
1. Souvent les versements des cotisations à la CNSS se font trimestriellement.
2. Les retenues des cotisations sont faites à la source au moment de la paie.
3. Si l’employeur a omis de retenir la quote-part ouvrière au moment opportun (à la paie). Il ne
peut plus effectuer ce prélèvement plus tard. Dans ce cas il va seul supporter tous les 8,5 %.
Il faut remarquer que la quote-part ouvrière (QPO) est retenue sur une « assiette de cotisations ».
Celle-ci est la partie de la rémunération sur laquelle les cotisations sont perçues. D’après
l’ordonnance présidentielle n° 92-087 du 20 Août 1992 l’assiette de cotisations est la rémunération
brute totale. Par contre, à la direction de la CNSS, on nous signale qu’en pratique qu’on peut déduire
de cette rémunération brute totale :
• les indemnités de transport ;
• la tranche de dépassement du montant légal pour allocations familiales (étant de 750.000 /
mois).
Il faut noter qu’en cas de non dépassement du taux légal pour allocations familiales, on arrive
toujours à une même QPO pour la CNSS. Le dépassement pouvant varier, la QPO restera toujours
la même, par le fait qu’il n’est pas pris en considération pour le calcul de l’assiette des cotisations
CNSS. 45
c. Les subsides
A côté des cotisations et des revenus du patrimoine existent des subsides ou dotations que les
pouvoirs publics (Etat) allouent chaque année à la CNSS. Il est en effet tout à fait normal que la
CNSS, service social placé sous la garantie de l’Etat, soit assisté de temps à temps par ce dernier.
VII.7.3. Conclusion sur institut national de la sécurité sociale
L’Institut National de la Sécurité Sociale est un organisme qui collectionne les cotisations des
membres actifs de la Communauté Nationale afin de rembourser ces sommes sous forme de pension
ou de rémunération d’un ouvrier frappé d’incapacité de travail de plus de 6 mois. L’assiette des
cotisations à prendre en considération pour le calcul des branches des pensions risques
professionnels et allocations familiales est déplafonnée intégralement. Ceci depuis la signature de
l’Ordonnance présidentielle n° 92 – 087 du 20 Août 1992.
Cette assiette est assise sur le revenu du travailleur tel qu’attribué par l’employeur et comprenant la
rémunération ainsi que les avantages accordés au travailleur en vue de lui faciliter
l’accomplissement de ses fonctions tels que définis par le Code du Travail.
Cette assiette comprend donc essentiellement la rémunération brute (rémunération de base +
primes + heures supplémentaires + rémunération pour jours de maladie + rémunération pour jours
de congé + commissions + gratifications + indemnité de transport + indemnité de logement). Ne
sont pas comprises dans le calcul de cette assiette les allocations familiales.
On calcule donc, depuis août 1992, un certain pourcentage sur la totalité de l’assiette. Il convient de
s’interroger sur les pourcentages pour quelles classes de personnes ?
1. La branche des pensions :
- La part de l’ouvrier (QPO) est de 3,5 % sur l’assiette
- la part de l’employeur (QPP) est de 3,5 % également
45
P. ALPHONSE VERHULST, Comptabilité anlaytique d’exploitation, Tome 4, CRP, Kin, 1994, P.203.
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causé par sa maladresse ou par son imprudence, mais pas de réparations à son compte en cas de
faute intentionnelle de sa part.
Endroits assimilés au lieu de travail
L’accident du travail est réputé comme tel s’il est survenu dans le cadre d’exécution du contrat de
travail dans les lieux hors poste d’attache ci-après :
• le lieu de réunion du conseil d’entreprise si le travailleur assiste à cette réunion de façon
légale.
• L’endroit où le salarié suit des cours de formation pendant les heures de travail, avec
l’autorisation expresse ou tacite de l’employeur.
• L’endroit où le travailleur se trouve pour accomplir une mission de délégué syndical ou de
représentant des travailleurs, avec l’autorisation expresse ou tacite de l’employeur.
Cette liste n’est pas limitative d’autant plus que les tribunaux peuvent reconnaître comme lieu de
travail tout autre endroit présentant un lien suffisant avec l’exécution du contrat de travail.
b. L’accident sur le chemin du travail ou accident de trajet
La législation sur les accidents du travail couvre également les accidents survenus sur le chemin
du travail c’est-à-dire sur le trajet normal entre l’endroit où le travailleur habite et le lieu de
travail. L’accident de trajet est donc un événement soudain causant lésion au salarié et lui survenu
dans les deux cas ci-après :
Soit pendant qu’il effectue un voyage dont les frais sont supportés par l’employeur. C’est
le cas d’un accident survenu à un travailleur qui voyage pour le lieu où il fut embauché,
à l’occasion de son congé ou encore d’un accident survenu à un salarié en mission de
service.
Soit sur le chemin du travail c’est-à-dire sur le parcours que le travailleur a l’habitude de
suivre pour se rendre au service ou pour retourner chez lui à domicile.
Remarques :
Le trajet normal n’est pas nécessairement le trajet le plus court ou le trajet habituel. C’est le trajet
qu’accomplirait toute personne normalement prudente. Les courtes interruptions ou les courts
détours sont admis s’ils sont provoqués par une cause légitime ; les interruptions ou détours les plus
longs ne sont admis que s’ils sont imputables à un cas de force majeure. Toutefois, le trajet reste
normal si les interruptions ou détours sont raisonnablement justifié par le règlement d’entreprise tels
que :
• le cas de covoiturage ( car-pooling )
• le cas de conduire ou de rechercher ses enfants à l’école, ...
L’heure ou le temps passé sur le parcours est un élément très important en matière d’accident de
trajet. L’heure tardive et non justifiée du retour d’un agent victime d’un accident sur le trajet normal,
peut constituer un obstacle à la réparation de cet accident.
Trajets assimilés au chemin de travail.
Sont assimilés au chemin de travail les trajets :
• du lieu de travail à l’endroit où le travailleur suit des cours en vue de sa formation
professionnelle, et de cet endroit à sa résidence ou domicile.
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• Du lieu de travail normal à l’endroit où le salarié doit travailler dans le cadre d’un
détachement.
• Du lieu de travail à l’endroit où le travailleur prend ou se procure ses repos et
inversement.
• En ce qui concerne les délégués syndicaux et les représentants des travailleurs, du
domicile ou du lieu de travail au lieu où se donne une formation syndicale,
• Du lieu de travail à l’endroit où ces délégués ci-haut sont appelés à assumer leurs
fonctions en qualité des délégués syndicaux ou des travailleurs et inversement,
• Du lieu de travail à l’endroit où l’employé va percevoir sa rémunération et inversement
; Le trajet pour chercher un emploi pendant le délai de préavis avec l’accord de
l’employeur.
• Du lieu de travail à l’endroit où le salarié prend ses loisirs et inversement avec l’accord
de l’employeur,
• Tout autre trajet reconnu par les tribunaux de travail comme présentant un lien suffisant
• avec le travail de l’employé.
c. La maladie professionnelle
En principe, est maladie professionnelle, toute maladie que contracte un travailleur à la suite d’une
longue exposition de ce dernier dans le cadre de son travail à des agents nocifs tels que le gaz, les
vapeurs, la poussière, les produits chimiques, ... Dans d’autres cas, la maladie professionnelle est
contractée, dans le cadre de l’exécution qu’occupe habituellement le salarié au service. C’est le cas
de : hernie, courbature, cessité / ciran, le VIH/SIDA, la Tuberculose par contamination.
La liste des maladies professionnelles a été fixée par l’ordonnance n° 66-370 du 09 juin 1966, elle est
toutefois limitative. Sont maladies professionnelles au terme de cette ordonnance les cas suivants :
- Pneumoconioses causées par des poussières minérales, les sélécogènes (silicose,
antharcosilicose, asbestose) et silico-tuberculose pour autant que la silicose est une cause
déterminante de l’incapacité ou de la mort ;
- Maladies causées par béryllium (glucinium) ou ses composés toxiques ;
- Maladies causées par le phosphore ou ses composés toxiques ;
- Maladies causées par le Manganèse ou ses composés toxiques ;
- Maladies causées par l’arsenic ou ses composés toxiques ;
- Maladies causées par le mercure ou ses composés toxiques ;
- Maladies causées par le plomb ou ses composés toxiques ;
- Maladies causées par le sulfure de carbone ;
- Maladies causées par le chrome ou ses composés toxiques ;
- Maladies causées par le benzène ou ses composés toxiques ;
- Maladies causées par les dérivés nitrés et aminés toxiques du benzène ou de ses homologues ;
- Maladies causées par les radiations ionisantes ;
- Epithéliomas primitifs de la peau causés par le goudron, le brai, le bitume, les huiles minérales,
l’anthracène ou les composés, produits ou résidus de ces substances ;
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- Infection charbonneuse (dans l’exécution des travaux entraînant un contact avec des animaux
charbonneux. Dans la manipulation de débris animaux, le chargement, déchargement ou le
transport des marchandises susceptibles d’avoir été souillées par des animaux infectés) ;
- Dermatoses aigues, provoquées par le travail du bois,
- Tétanos contracté en dehors du cas consécutif à un accident du travail.
Bref, est maladie professionnelle, toute maladie provoquée par l’accomplissement de certains
travaux ou due à une exposition à des agents nocifs et qui figurent sur la liste des maladies
considérées comme professionnelles46.
d. Quelques conseils en cas de risques professionnels
La victime d’un risque professionnel devra :
• se faire soigner immédiatement, prévenir ou faire prévenir son employeur en cas d’accident
ou le service de sécurité sociale en cas de maladie professionnelle,
• accepter de répondre à toutes les convocations pour enquête administrative et contrôle
médical éventuel.
Quant à l’employeur, il devra de son côté :
• signaler le service de sécurité sociale tout risque survenu à son employé au moyen d’une
déclaration d’accident remplis par le médecin sur imprimé (A1) et de certificat médical
remplie par le médecin sur imprimé (A2). ces imprimés ( A1 et A2 ) sont délivrés par le
service de sécurité sociale.
• Transmettre au service de sécurité sociale compétent les renseignements et pièces
justificatives nécessaires à l’exploitation du dossier.
Enfin, les travailleurs non encore victime d’un risque professionnel ou non professionnel devront
dans leur vie professionnelle :
• éviter d’être aussi victimes,
• suivre les règles de prévention
• utiliser au maximum le matériel de protection.
e. Réparations des risques professionnels.
e.1. Généralités :
La législation sur les risques professionnels prévoit que tout travailleur victime d’un accident de
trajet, d’un accident de travail ou d’une maladie professionnelle trouve réparation de sa situation
c’est-à-dire qu’il bénéficie des avantages et indemnités. La réparation d’un risque professionnel ne
peut avoir lieu qu’après une étude minutieuse des conditions dans lesquelles le risque est survenu
au salarié. Dans le cas où la maladie où l’accident sont réputés maladie professionnelle ou accident
du travail ou de trajet aux termes de la réglementation de la sécurité sociale, les limites suivantes
sont à observer :
a) les obligations de l’employeur sont comprises uniquement dans la période non couverte par
les prestations des services de la sécurité sociale.
b) Ces besoins ne sont plus à la charge de l’employeur (article 180 du CT) :
46
INSS, Guide de l’Assurance sociale, Kinshasa, janvier 1988, p.19
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CONCLUSION GENERALE
Riche de son contenu, le cours de législation sociale contient une matière très abondante, groupée
en deux grandes parties : le droit du travail et celui de la sécurité sociale. Néanmoins, tous les aspects
de son contenu n’ont pas été détaillés ou même abordés, faute de temps réservé à cet enseignement.
Par ailleurs, l’analyse et la compréhension de quelques thèmes développés dans ce modeste support
pédagogique, malgré ses imperfections, permettent d’appréhender rapidement la réalité dans monde
du travail aussi bien de la RDC que dans les pays similaires.
L’Etat congolais étant devenu le mauvais employeur vis-à-vis de ses agents, il se révèle partout sur
son territoire que la législation sociale est restée lettre morte. Si l’Etat ne respecte plus lui-même sa
propre législation (Code du travail), la question en débat reste posée, celle de savoir comment
revaloriser le statut du travailleur.
47
Pour plus de détails lire l’art. 108 du code du travail.
48
Lire Elis. 17.7. 1962, R.J.A.C. 1963, n° 3, P.119
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