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Cas sur la preuve

Mineure :

M. Ali a prêté la somme de 8000 dh à son ami said. La reconnaissance de dette signée par ce
dernier ne fait pas référence à une dette. Plus tard, Said achète la voiture de Ali pour la
somme de 80 000 Dh. La vente est constatée par un contrat signé par les deux et en unique
exemplaire, acte sous seing privé.

Ali réclame les sommes dues à son ami au titre du prêt et de la vente, chose que said nie
l’existence.

Ces faits relèvent de la preuve d’un acte civil

Problème de droit :

Une reconnaissance de dette ne faisant pas référence à un prêt suffit-elle à en établir la


preuve ?

Un contrat de vente établi en un seul exemplaire gardé par le vendeur et signé par les deux
parties, constitue-t-il la preuve de paiement du prix par l’acheteur ?

L’article 404 dispose que «  Les moyens de preuve reconnus par la loi sont : 1° L'aveu de la
partie ; 2° La preuve littérale ou écrite ; 3° La preuve testimoniale ; 4° La présomption ; 5° Le
serment et le refus de le prêter. »

En droit, le commencement de preuve par écrit est un document qui ne remplit pas toutes les
conditions pour constituer une preuve écrite parfaite, il émane de la personne contre laquelle
on veut s'en servir et il doit rendre vraisemblable ce que l'on veut prouver

Analyse En l’espèce, M. Ali a conclu avec son ami deux actes dont les dispositions légales
diffèrent du moment que le prêt est inférieur à 10 000 Dh, alors que l’acte de vente en est
supérieur.

M. Ali en tant que demandeur devrait apporter la preuve de l’existence du prêt et du non
paiement de 80 000 Dh prix de la voiture conformément à l’article 399 précité. Ainsi
concernant le prêt, si M. Ali dispose de la reconnaissance de dette signée par Said, celle-ci
devrait remplir certaines conditions pour constituer une preuve parfaite. En effet, Il faut
qu’elle énonce le montant en chiffres et en lettres et soit signée par Said, en tant que débiteur
de l’obligation. Ceci ne semble pas être le cas de l’espèce. Toutefois, c’est un document qui
émane de Said, personne contre qui, Ali veut établir la preuve. La reconnaissance de dette
constitue, à ce titre, un commencement de preuve par écrit, comme rappelé ci-dessus. Il s’agit
donc d’une preuve imparfaite pourtant admise puisque le montant est inférieur à 10 000 Dh au
sens de l’article 404.

En ce qui concerne la vente, Le contrat établit la vente, donc le transfert de propriété du bien
mais pas le paiement du prix. Toutefois, Ali peut prouver la vente. Il s’agit bien d’un acte
sous seing privé (art. 404), nécessaire pour prouver un acte civil supérieur à 10 000 dh selon
l’art. 443.

En revanche, conformément à l’article 400, pour s’exonérer, Said devrait prouver les faits qui
éteignent ses obligations, en l’occurrence le remboursement du prêt ou le fait qui l’éteint ainsi
le paiement du prix de la voiture. Si la possession de la voiture, en tant que bien mobilier,
présume que son acquisition est régulière, il doit en prouver le paiement du prix. En tant que
partie civile, le paiement pourrait être effectué en espèces. Ce qui rend semblablement
difficile la preuve du non paiement de prix par Ali.

En définitive, Ali devrait prouver l’existence du prêt par tous moyens. Ces chances sont plus
prospères que pour la preuve du non paiement du prix de la voiture

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