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ADF L'appreciation de La Structure Financiaire de L'entreprise (Le Bilan Fonctionnel)
ADF L'appreciation de La Structure Financiaire de L'entreprise (Le Bilan Fonctionnel)
Chapitre 1 : L’appréciation de la
structure financière de l’entreprise
L’analyse par le bilan fonctionnel
Toutefois, les stratagèmes liés aux principes même de la comptabilité, la panoplie des choix
relatifs aux règles d’évaluation des stocks et des immobilisations, les disparités des modes de
calcul des amortissements et des provisions…, sont autant de facteurs qui rendent impératifs
des retraitements économiques par l’analyste financier, pour élaborer un bilan fonctionnel qui
restitue plus authentiquement l’image fidèle de l’entreprise ; tant mise en vogue par la loi
comptable !
Le cycle d’investissement : comprend l’ensemble des décisions prises pour acquérir des
actifs immobilisés qui restent à la disposition de l’entreprise pour une longue période.
particulier. Il permet à l’entreprise de faire face au décalage entre les flux monétaires
d’entrée et de sortie.
Emplois Ressources
Actif immobilisé Financement
permanent PASSIF
(Emplois stables)
A (Ressources durables)
C
Passif circulant
T Actif circulant
d’exploitation
d’exploitation
I
Passif circulant hors
F ctif circulant hors
exploitation
A exploitation
Les emplois stables : ce sont les biens destinés à rester durablement dans l’entreprise.
(immobilisations en non valeurs, incorporelles, corporelles et financières)
Les ressources durables : ce sont les fonds propres et les dettes financières destinées à
assurer une stabilité des financements.
- Les Actifs hors exploitation (Les créances sur cessions des immobilisations, les
opérations de répartition : IS (créance d’IS), les opérations non courantes : produits non
courants (créances diverses), certaines charges constatées d’avance, les titres et valeurs
de placement (TVP) difficilement négociables et les Passifs hors exploitation sont les
emplois et les ressources générés par les activités exceptionnelles non liées à
l’exploitation.
L’analyste financier devrait justement vérifier que cette affectation par nature des
différentes rubriques bilancielles est scrupuleusement respectée. Là encore, la détermination
de la nature économique réelle des divers postes reste délicate. Elle nécessite une
connaissance de l’entreprise et l’utilisation de critères objectifs d’appréciation.
L’élaboration d’un bilan reproduisant l’image fidèle de l’entreprise nécessite des
reclassements fonctionnels, elle impose aussi des retraitements économiques visant à obtenir
une description réelle du patrimoine de l’entreprise.
Rappelons que les divergences qui persistent entre réalité économique et description
comptable sont en générale dues à l’utilisation de principes fondamentaux et méthodes de
calculs impropres qui finissent par dissimuler la réalité économique. Ainsi par exemple :
Le principe du coût historique conduit à évaluer les biens à leur valeur historique sans
tenir compte de la dépréciation du pouvoir d’achat dû à l’inflation.
L’hégémonie des règles fiscales qui incitent à privilégier la vision juridique au détriment
de la vision économique.
Les méthodes d’amortissements non pertinentes pour décrire convenablement la
dépréciation d’un actif…
Les emplois stables : regroupent les immobilisations pour leurs valeurs brutes, Le
compte "intérêts courus non échu sur créances rattachées à des participations " doit être
éliminé des immobilisations financières afin d’être inscrit en actif circulant.
Les charges à répartir sur plusieurs exercices (immobilisations en non valeurs) : certaines de
ces charges ne concernent pas le cycle d’investissement, ils doivent donc être retranchés des
capitaux propres.
Les écarts de conversion actif et passif : que ce soit un écart de conversion passif
(constat d’un gain de change latent : diminution d’une dette ou appréciation d’une créance) ou
un écart de conversion actif (constat d’une perte de change : dépréciation d’une créance ou
gonflement d’une dette) doivent être inscrits comme suit :
- en ressources durables ou en emplois stables si les dettes et les créances concernent
soit des emprunts soit des prêts ;
- en passif d’exploitation ou actif d’exploitation si les dettes et les créances concernent
soit des dettes d’exploitation soit des créances d’exploitation.
Le principe de l’analyse fonctionnelle est le principe de la valeur d’origine. C’est la raison
pour laquelle, dans le cas des écarts de conversion actif, on augmente les créances ou on
diminue les dettes de manière à retrouver leur valeur d’origine.
- Les créances d’exploitation : une créance est liée à l’exploitation dans le cas où sa
contrepartie comptable est un produit d’exploitation. Ainsi, on retrouve dans cette
rubrique les créances commerciales, sociales, fiscales, et certaines charges constatées
d’avance.
- Les écarts de conversion- actif qui concernent les créances commerciales seront ajoutés
à ces dernières. Les écarts de conversion- passif seront retranchés.
- Certaines charges constatées d’avance sont aussi considérées comme des actifs hors
exploitation.
- De même, les titres et valeurs de placement (TVP) doivent figurer en actif hors
exploitation pour leur valeur brute. Notons qu’en analyse fonctionnelle on ne fait figurer
dans ce poste que les TVP difficilement négociables, sinon ils sont considérés comme
des liquidités de la trésorerie- actif.
Trésorerie - actif :
Elle englobe toutes les liquidités immédiates (chèques à encaisser, avoirs en comptes
bancaires, CCP, caisse…)
Au niveau du PASSIF
Les ressources durables :
Les fonds propres incluent : capital social, réserves, résultat, subventions d’investissement,
provisions réglementées.
Pour le résultat, le bilan comptable peut être présenté avant ou après répartition. Ainsi, si le
bilan est après répartition aucun reclassement ne sera réalisé. Mais si le bilan est avant
répartition, l’analyste doit ventiler le résultat :
- dans les capitaux propres, en report à nouveau et réserves (légales, statutaires,
réglementées et facultatives …)
- dans le passif circulant pour les sommes qui seront mises en distribution (dividendes)
dans l’année.
Ch1 : l’appréciation de la structure financière d
el’entreprise : Bilan fonctionnel
Mme RIF
Matière : AD
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Gestion Settat
Les amortissements et provisions : ce sont les amortissements et les provisions sur actif.
Seront retranchées les charges à répartir qui ne correspondent pas à des investissements
Les capitaux propres assimilés : il s’agit de fonds assimilables à des fonds propres : les
avances conditionnées de l’Etat, les produits des émissions de titres participatifs, les emprunts
obligataires convertibles en actions, les comptes courants d’associés bloqués.
Les dettes de financement : il s’agit des emprunts obligataires convertibles, des autres
emprunts obligataires, des emprunts et dettes auprès des établissements de crédit et des
emprunts et dettes financières diverses.
Les intérêts courus non échus sur emprunt seront rattachés au passif circulant
Les écarts de conversion- actif correspondant à des pertes de change latentes sur emprunt
seront retranchés des dettes financières. Les Ecarts de conversion passif correspondants à des
gains de change latents sur emprunt seront ajoutés aux dettes financières.
Une dette est liée à l’exploitation lorsque sa contrepartie comptable est une charge
d’exploitation. Font partie de cette catégorie les dettes commerciales, sociales (salaires),
fiscales (sauf IS) et certains produits constatés d’avance.
Les écarts de conversion- actif sur dette d’exploitation seront retranchés à ces dernières. Les
écarts de conversion- passif sur dettes d’exploitation seront ajoutés à ces dernières.
Une dette est considérée hors exploitation si sa contrepartie comptable n’est pas une charge
d’exploitation.
La trésorerie- passif :
Il s’agit des concours bancaires courants, soldes créditeurs de banque, des découverts
bancaires et des comptes courants créditeurs exigibles immédiatement.
Elles sont intégrées dans l’actif au poste « actif immobilisé » pour leur valeur d’origine
(valeur au contrat).
Redevances 1 500
de crédit - bail
Après retraitement :
CPC Bilan
Le fonds de roulement constitue une marge de sécurité pour l’entreprise et pour ses créditeurs,
le début de son indépendance financière.
o Le secteur des services impose l’existence d’un FR, même si les entreprises
possèdent un stock faible.
Qu’il s’agisse du BFRE ou BFRHE, ils se calculent par la différence entre l’actif circulant
d’exploitation (hors exploitation) hors trésorerie et le passif circulant d’exploitation (hors
exploitation) hors trésorerie.
Ch
l’e 1 : l’appréciation de la structure financière d
entreprise : Bilan fonctionnel
Ma Mm e R I F K I
tière : ADF
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Opérations
Actif circulant hors exploitation (ACHE)
Diverses
Dettes hors exploitation (DHE)
Les besoins et les ressources liées au cycle d’exploitation ne s’équilibrent pas. Généralement,
les besoins excèdent les ressources, de sorte que la différence : [(ACE + ACHE) – (DE +
DHE)] représente un besoin de financement structurel qui doit être couvert par une ressource
correspondante. Cette ressource, en respectant l’orthodoxie financière de la concordance des
échéances est naturellement le fonds de roulement (FRNG). D’où, la dénomination de besoin
en fonds de roulement (BFG) qui est donnée à l’expression :
[(ACE + ACHE) – (DE + DHE)].
Partant de l’égalité du bilan entre l’actif et le passif, il est simple d’articuler le FRNG et le
BFG :
L’actif=Actif immobilisé (AI) + Actif circulant hors trésorerie (ACHT) + Actif de trésorerie
(AT)
Le passif = Financement permanent (FP) + Passif circulant hors trésorerie (PCHT) + Passif
de trésorerie (PT)
Actif = Passif ↔ [AI + ACHT + AT] = [FP + PCHTT +
PT] [FP – AI] = [ACHT – PCHT] + [AT – PT]
FRNG = BFG + TN (trésorerie nette)
TN = (FRNG – BFG) : la trésorerie de l’entreprise dépend alors de l’importance relative du
fonds de roulement et du besoin en fonds de roulement. Il est rare que le fonds de roulement
soit exactement égal au besoin en fonds de roulement.
Si FRNG > BFG : le fonds de roulement finance en totalité les besoins du cycle d’exploitation
(BFG) et il existe même un excédent que l’on retrouve dans la trésorerie. D’où une trésorerie
nette positive.
Si FRNG < BFG : le fonds de roulement ne finance qu’une partie des besoins du cycle
d’exploitation, la différence doit être financée par des concours bancaires. D’où une trésorerie
nette négative.
Valeur
C h 1 : lmonétaire
’ a p p r é c i a t i o n d e l a s t r u c t u r e f i n a n c i è r e BF
del’entreprise : Bilan fonctionnel
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BFG FR BFG
BFG FR FR
TN
TN
LA TRÉSORERIE NETTE :
Pour le bilan fonctionnel, la trésorerie nette est égale à la différence entre la trésorerie- actif et
la trésorerie- passif : TN = TA – TP
La trésorerie nette peut également être calculée par la différence FRNG – BFR (BFG) :
TN = FRNG – BFR
Si la TN est positive, elle constitue un emploi. Dans le cas contraire, c’est une ressource de
financement.
Exemple 1 d’illustration :
Actif Passif
Eléments de corrigé :
1. Calcul des masses fonctionnelles :
Immobilisations 1200 :
Valeur initiale 1000
Plus value 200
Créances 600 :
Créances clients 500
- pertes sur créances irrécouvrables - 100
Autres créances 200
Actif Passif
Emplois stables 1200 Ressources durables 1644
Immobilisations 1200 Capitaux propres 1644
Exemple 2 d’illustration :
Soit l’extrait du bilan simplifié d’une société au 31/12/N.
Actif passif
Total X Total Y
Ecarts de conversion – actif 6 000 Ecarts de conversion - 10 000
passif
Travail à faire :
Présenter la valeur des créances et des dettes devant figurer dans le bilan fonctionnel.
Eléments de corrigé :
Exemple 1 d’illustration :
Actif Passif
PLUME est une société en nom collectif assujettie à l’impôt sur le résultat de 40% qui
vient d’être réévaluée dans l’intention de changer de statut juridique en SARL pour
bénéficier, entre autres, d’une meilleure imposition au taux de l’IS de 35%.
7. Les actifs immobilisés figurent au bilan pour une valeur égale à 1000 K dhs. Ils sont
estimés à 1200 K dhs. La plus value est à caractère durable (à long terme).
8. Les comptes clients comprennent une créance sur un client étranger de 100 K dhs qui ne
pourra être encaissée, le client étant déclaré définitivement insolvable.
9. La société a bénéficié en N – 1 d’une subvention d’investissement
10. Des dettes commerciales de 200 K dhs ont été comptabilisées en N – 8 sans jamais
qu’elles ne soient réglées
11. La provision pour risques et charges n’est pas justifiée
12. Le résultat de N sera affecté en réserves
Eléments de corrigé :
1. Calcul des masses fonctionnelles :
Immobilisations 1200 :
Valeur initiale 1000
Plus-value 200
Créances 600 :
Actif Passif
Emplois stables 1200 Ressources durables 1644
Immobilisations 1200 Capitaux propres 1644
Exemple 2 d’illustration :
Actif passif
Total X Total Y
Ecarts de conversion – actif 6 000 Ecarts de conversion - 10 000
passif
Travail à faire :
Présenter la valeur des créances et des dettes devant figurer dans le bilan fonctionnel.
Eléments de corrigé :
Amort/
ACTI Brut NET PASSI NET
F prov. F
Imm en non valeurs 19 200 19 200 Capitaux propres 116 000
Immob incorp 46000 46 000 Provisions PRC. 15 800
Imm corp 200 000 112 000 88 000 Emprunts obligataires 97 000
Stocks 35 000 4 200 30 800 Emp. / etab. crédit 48 700
Créances clients 86 000 8 000 78 000 Dettes/acquis.d’immob. 15 000
Autres créances 12 400 12 400 Dettes fournisseurs 29 700
A.Capital S.appelé non versé 3 200 3 200 Dettes fiscales et sociales 8 300
TVP 45 600 3 500 42 100 Autres dettes 4 000
Charges const. d’avance 4 900 4 900 Prod. const. d’avance 2 900
Ecarts de conv. actif 6 200 6 200 Ecarts de conv. passif 1 200
Trésorerie Actif 7 800 7 800
TOTAL 466 300 127 700 338 600 TOTAL 338 600
Renseignements complémentaires :
Eléments d’exploitation :
Autres créances : 7 440
Charges constatées d’avance : 3 430
Dettes fiscales et sociales : 6 640
Autres dettes : 1 200
Produits constatés d’avance : 2 320
Les écarts de conversion- actif concernent :
Clients : 1 240
Autres créances : 620
Fournisseurs : 3 100
Emprunts établiss. de crédit : 1 240
Les écarts de conversion- passif concernent :
Clients : 600
Autres créances : 360
Fournisseurs : 240
TAF :
1. Etablir le bilan fonctionnel.
2. Calculer les soldes d’équilibre puis commenter.
3. Comparer les résultats des deux analyses : fonctionnelle et liquidité.
1- Le bilan fonctionnel :
Emplois (en valeurs brutes)
Emplois stables : 246 000
Immobilisations en non valeurs : doivent être soustraites des capitaux propres (RS : – 19
200)
Les immobilisations incorporelles (AI : + 46 000)
Les immobilisations corporelles (+ 200 000)
Actif circulant :
Actif circulant d’exploitation : 132 770
Stocks : en valeur brute (ACE +35000)
Créances clients : en valeur brute (ACE + 86000)
Autres créances : il faut les répartir entre l’exploitation (ACE + 7440) et le hors
exploitation (ACHE 12400 – 7440 = + 4960)
Charges constatées d’avance : à répartir entre l’exploitation (ACE + 3430) et le hors
exploitation (ACHE +1470)
Ecarts de conversion actif : doivent être rattachés aux postes concernés
(ACE : créances clients (+ 1240) ; autres créances (+ 620), (PCE : fournisseurs – 3100),
(RS : emprunts établissements de crédit (-1240)
Ecart de conversion –passif/clients :(- 600)
Actif circulant hors exploitation : 55 230
Autres créances : (ACHE 12400 – 7440 = + 4960)
Charges constatées d’avance (ACHE +1470)
KANV : toujours considéré comme créance hors exploitation (ACHE = +3200)
TVP : (ACHE + 45 600)
Trésorerie-actif (TA : +7800)
Ressources :
Ressources stables : 384 760
Capitaux propres : (RS : +116 000)
Les amortissements et provisions sont considérés comme des ressources stables d’origine
interne (RS +127 700)
Immobilisations en non valeurs : doivent être soustraites des capitaux propres (RS : – 19
200)
Provisions pour risques et charges (RS + 15 800)
Emprunts obligataires (RS : 97000)
Emprunt auprès des établissements de crédits (RS : 48 700)
Ecart de conversion –actif/ emprunt : (- 1240)
2- Le FRNG est positif, l’entreprise dispose donc d’un matelas (surface) de sécurité financière,
autrement dit les ressources stables couvrent les emplois stables et dégagent même un
excédent qui va absorber le besoin né de l’exploitation.
Les emplois cycliques d’exploitation sont supérieurs aux ressources cycliques, d’où un besoin
de financement qui est couvert par le FRNG ; le même raisonnement s’applique au BFRHE ;
CONCLUSION : Le FRNG permet largement de couvrir le BFRE et le BFRHE ; on obtient
même une trésorerie positive.