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Module 5

Leçon 3 : Le système économique japonais

I – Le modèle japonais
1) Les fondements du modèle
a) Le capital humain
L'appartenance à un groupe
Le rôle du groupe est déterminant et on retrouve ainsi des phénomènes de soumission à différents niveaux de l'organisation sociétale. La
famille est soumise aux parents, l'entreprise est soumise au patron, et la nation est soumise à l'empereur. La structure verticale et hiérarchisée
de la société a freiné toutes les revendications de classe et n'a pas permis le développement de syndicats sur le modèle européen. La
soumission à la hiérarchie, quelle qu'elle soit, se conçoit dans un contexte de responsabilité réciproque, ce qui garantit la qualité des
productions industrielles.
Mais aujourd'hui, la jeune génération remet fortement en cause ces structures traditionnelles. L'individualisme séduit, comme étant un garant de
la réussite (cf. II/ Un modèle économique et social en recomposition).
Une population bien formée
La population présente un niveau élevé de formation, car 94 % d'une classe d'âge possède aujourd'hui le baccalauréat. Cet enseignement
laisse peu de place à la créativité ou à l'imagination, mais de nouvelles réformes ont été menée pour mieux adapter la formation aux besoin du
patronat (apprentissage de l’anglais, cours qui visent moins l ’uniformité). Le patronat est présent dans les universités, ce qui assure une forte
synergie entre universités et entreprises.
Cohésion et discipline au sein de l'entreprise
La semaine de cinq jours n'est pas la norme, et les employés ne disposent que de 10 jours de congés par an ; mais le pays vient en tête pour le
nombre de jours fériés. La durée annuelle du travail en 2002 : 2090h au Japon contre 1970 aux EU. La réforme du code du travail de 1988 a eu
pour objectif de mettre en conformité le Japon avec les attentes internationales (notamment avec l'introduction de la semaine de 5 jours). Les
Japonais continuent néanmoins, pour les bienfaits de leur entreprise, d'accepter les heures supplémentaires ou des réductions de salaire selon
la conjoncture économique…
Une grande capacité à l'épargne
Cette dernière est suscitée par le coût des loyers, par le prix des études, la nécessaire capitalisation pour la retraite, le système de salaire sous
forme de bonus versés deux fois par an, et depuis peu, par la peur du chômage. Cela confère au pays une grande force financière. L'épargne a
représenté jusqu'à 25 % du revenu annuel disponible des ménages au milieu des années 1970. Cependant, avec l ’ouverture des marché, les
faillites des banques (perte de confiance), le chômage et le vieillissement de la population (pop qui puise dans son épargne pour complété la
retraite insuffisante), le taux d'épargne a baissé : d'environ 15% au début des années 1990, il est tombé à 7% aujourd'hui, proche de celui de la
zone euro.
b) Un libéralisme nuancé
Une longue tradition d’intervention de l’Etat
L’Etat tient au Japon un rôle d’initiation et d ’orientation qui se manifeste notamment par la création de grands groupes... Mais avec la défaite de
45, l’Etat est contraint de mener une politique de «  désengagement ». Toutefois, dès 49, L’Etat reprend le contrôle avec la création du MITI
(oriente et soutient l’économie du pays). Depuis les années 80, on assiste à un nouveau mouvement de désengagement et de
déréglementation. Celui-ci se fait sous la « surveillance » du MITI.
Un Etat moins lourd que dans les autres pays développés
Le secteur public japonais est moins présent qu’aux USA ou qu ’en UK (avec 50 et 33% des emplois). D ’autre part, le poids des prélèvements
obligatoires est très faible : il n’est que de 25% (contre 50% en Suède, 44% en France). Ces faibles taux s ’expliquent par la faiblesse des
secteurs militaire et social (système de santé minimal, retraites très basses ce qui implique que les japonais ont recours au privé). Face au
vieillissement de la population (et donc de l’augmentation des dépenses sociales) l ’Etat tente de contenir le déficit …
Le secteur public se positionnait, jusqu’aux 80s, essentiellement dans le transport (Japanese national Airways, Japan Airlines, Nippon
Telephone and telegraph : NTT) ce qui témoigne de la volonté de l’Etat de favoriser les échanges. Depuis les 80s, ce secteur fond sous l ’action
des privatisations et des libéralisations. En 2001, une nouvelle vague de privatisations est menées par Koizumi. Le secteur public se restreint
donc autour de la radio, télé et les institutions financières.
Le rôle économique de l‘Etat
L’Etat soutient la croissance par une politique keynésienne de Stop (ex du Stop qui a conduit à l ’éclatement de la bulle spéculative) and Go (pol
de grands travaux, baisse des taux d’intérêts). L’Etat planifie également l ’économie à l ’aide d ’une série de 12 plans incitatifs (50s  : organisation
de l’autosuffisance, 60s/70s : pour un meilleur équilibre économique, 80s : priorité de l’environnement, 90s : plan de relance de la
consommation intérieure). De plus, l’Etat mène une action indirecte de soutient de l ’économie par le biais du MITI et du ministère des finances.
Le MITI en quelques dates
1949 : naissance du MITI tel qu’on le connaît  15 000 fonctionnaires, osmose entre MITI et zaikai. Le MITI a 4 domaines d’action : il
réglemente la distribution intérieure et les échanges extérieurs, il informe les SA nationales de l ’état des marchés étrangers pour leur permettre
de dresser leur stratégies, il incite à la recherche en définissant les secteurs porteurs et en donnant aux SA les moyens de mener ces
recherches (aides financières, fiscalité…), et enfin, il conseille les SA sur leur structures et leur mode d ’organisation .
Le MITI a été ébranlé par la crise des 90s et a souffert de la globalisation des SA, et de la perte de confiance de la pop. Depuis 2001, il devient
le METI (Ministère Economique Commercial et Industriel) par une décision de Koizumi et acquiert de nouveaux rôles : favoriser l’inventivité en
participant notamment à la modification d’un système d ’éduction longtemps basé sur l ’accumulation, rendre l ’appareil productif plus efficace,
réorienter les activités vers l’Asie, trouver une solution aux pb sociaux et préserver l ’environnement contre la spéculation foncière et la pollution .
En effet, le Japon a voulu se poser comme puissance verte dans l ’échiquier mondial  (protocole de Kyoto en 97, exposition d’Aichi en 2005). Le
Japon essaye =t de s’affirmer en tant que puissance politique (1 er contributeur humanitaire) et réclame un siège permanent à l ’ONU.
c) Une économie concertée
On parle du triangle de fer associant les homme politiques (du PLD notamment), l ’administration (les ministères) et le patronat (le Keidanren,
qui représente les grandes SA) dans le cadre du consensus (ou concertation : ringi) nationale. A titre d’exemple, aucune loi ne peut être votée
sans l’accord des SA. Au triangle de fer on associe quelque fois la mafia des yakuza … Le tout constitue alors le losange d ’Arain. Toutefois,
depuis les 90s, le PLD et les zakai sont de plus en plus critiqués alors que leurs intérêts sont de plus en plus divergents. De plus, depuis
l’arrivée de Koizumi, la tendance est à l’assainissement de l ’économie (plus de coopération avec la mafia, on œuvre moins dans l ’intérêt des
FMN mais dans celle du pays…).
d) Mais qui reste duale
Le dualisme d’entreprise
De 1800 jusqu’à l’ère Meiji, les zaibatsu fonctionnaient selon des structures verticales et hiérarchiques (sous le contrôle d ’une banque, d ’un
sogo sosha…) qui sous-traitaient une partie de la production. Les keiretsu, en revanche, et suite à la loi des 5% d ’après guerre, sont des
« nébuleuses » où s’enchevêtrent les capitaux. Toutes les unités sont autonomes mais la Direction Générale de chacune est en lien permanent
entre avec celle des autres SA. La spécificité des keiretsu réside donc dans leur organisation complexe, contrairement à celle de certaines
grandes FMN (Nissan, Toyota, Honda…).
Au lendemain de la WW2, on comptait 7 keiretsu : 3 « descendaient » de zaibatsu d’avant guerre (Mitsubishu, Mitsui, Sumitomo), les 4 autres
étant plus récents (Fuyo, DKB, Sanwa, Tokai).
Suite à la crise des années 90 / 2000, un mvt de restructuration s ’est opéré en 2004 et a donné naissance à 4 keiretsu  : Mizoho Group (résultat
d’une fusion Fuyo, DKB), Mitsui-Sumitomo Group, United Financial Of Japan Group (résultat d ’une fusion Sanwa, Tokai) et le Mitsubishu
Group.
Ces keiretsu ont des rapports constants avec les PME (sous-traitance pour plus de flexibilité). Elles jouent un rôle important dans l ’industrie
dans la mesure où elles couvrent 50% des emplois et produisent 50% des biens manufacturés. Ces PME sont plus souples comparées aux
grandes SA, puisque le poids des syndicats y est moins important, la MO moins chère et plus flexible. On distingue 3 types de PME  : les PME
artisanales, les PME sous-traitantes qui travaillent pour de grands groupes (ex Nissan et Toyota qui sous-traitent 80% de leur production) et les
PME innovantes qui se spécialisent dans des secteurs de niches.
Le dualisme d’emploi 
On a d’une part l’emploi à vie dans les grandes SA (ojd remis en cause) avec un système de rémunération à l ’ancienneté basé sur des bonus
qui favorise le patriotisme d’entreprise et une réelle protection sociale offerte par l’SA. En contrepartie, les employés doivent accepter d ’être
sous-payés en période de crise. De l’autre, l’emploi précaire est de mise dans les PME, qui n ’offrent aucune protection à leurs employés.
e) Un syndicalisme appartenant à la Japan Company
Le syndicalisme nippon est un syndicalisme modéré et de concertation (depuis l ’interdiction des syndicats marxistes en 49) qui s ’articule autour
de deux centrales, Sohyo et Domei, plus présentes dans les grandes SA que dans les PME. Ces deux syndicats organisent des manifestations
rituelles chaque année à la même date pour exprimer leurs revendications, mais n ’appellent jamais à l ’abandon du travail, même en temps de
grève.
2) Un système tout entier tourné vers l’efficacité
La stratégie commerciale de l’Etat a conduit à la spécialisation industrielle des échanges, bien que le taux d ’ouverture du Japon soit de 11%
(– que les USA, 12%). Aujourd’hui les exportations se concentrent sur un petit nb de créneaux.
a) La recherche constante de la compétitivité
Le Japon consacre environ 3,3% de son PIB à la RD (2001), ce qui constitue le deuxième budget après celui des USA mais le 1 er en
pourcentage du PIB. Cette RD est essentiellement privée (75%). L ’importance donnée à l ’innovation se reflète dans la pratique  : le Japon a 6
chercheurs pour 1000 habitants contre 4,5 aux USA et c ’est le pays qui dépose le plus de brevets au monde. La RD japonaise souffre toutefois
de faiblesses, essentiellement structurelles (système de brevet lourd et lent), et présente un déficit en recherche fondamentale ; elle est moins
performante qu’aux USA et en Eu, sauf dans les domaines des sciences de la vie, de l ’océanographie et des sciences de la Terre.
b) L’organisation et la gestion de la production  : du fordisme au toyotisme
La reconstitution de l’appareil productif des SA japonaises s ’est faite sur la base du fordisme (missions de productivité US). Mais très vite se
dégage un mode de production original conçu dans les 50s par Taichi Ohnoe, un des ingénieurs de Toyota. Le système toyotiste s'est
progressivement généralisé dans l'appareil productif japonais à partir de la fin des années 1960. Il constitue un ensemble de méthodes en
rupture avec le fordisme. C'est un système plus flexible, plus soucieux de mobiliser l'effort personnel et l'intelligence des hommes, il est fondé
sur l'absence de segmentation entre les services de l'entreprise et vise la satisfaction totale du client. L'objectif est de raccourcir les délais entre
le stade de la recherche et le lancement d'un produit, critère aujourd'hui essentiel à la compétitivité internationale. La pratique de production des
« flux tendus » ou « juste à temps » qui, couplée au « zéro stock », permet des économies de temps, de capital et d'espace, se fonde sur le
principe de synchronisation parfaite des livraisons de pièces détachées par les sous-traitants. La gestion des commandes est informatisée, et la
fabrication se fait en fonction des commandes, ce qui supprime les immobilisations de capital. De plus, cette méthode, permet les fabrications à
la demande de petites séries, plus proches du désir des consommateurs.
Le système fordiste se caractérise par un contrôle total de la qualité, recherchée en permanence au sein des cercles de qualité mobilisant les
cadres comme les ouvriers, dans un respect réciproque, qui permet aux ouvriers de discuter avec les ingénieurs, de participer à des décisions
techniques et de s’impliquer d’avantage dans leur travail. Cela n ’empêche pas la spécialisation et la standardisation des tâches le tout dans des
d'ateliers flexibles (mobilité professionnelle grâce à la polyvalence des salariés dans l'usine mais aussi au sein d'un keiretsu).
►On résume souvent le toyotisme par la formule des 5 zéros olympiques : zéro défaut, zéro panne (fiabilité), zéro stock (flux tendus), zéro
délai (ateliers flexibles), zéro papier (éviter la paperasse !).

Ces techniques de production, mises en place avec succès dès 1975 par Toyota, ont eu un écho considérable en Occident. S'est posée la
question de l’exportation du modèle toyotiste : ses méthodes sont-elles généralisables ? Le toyotisme peut-il constituer un modèle
transmissible?
- Pour certains, il n'est véritablement réalisable qu'au Japon, car il nécessite la proximité des sous-traitants du groupe. De plus, cette
rationalisation ne semble possible qu'avec une cohésion et une discipline très fortes au sein de l'entreprise.
- Pour d'autres auteurs, certains des préceptes du toyotisme se sont aujourd'hui largement étendus : absence de cloisonnement dans
l'entreprise (firmes réseaux dans le cadre de la globalisation) ; recherche d'un contrôle total de la qualité (qualité du produit, qualité de l'info,
qualité du SAV), base du marketing moderne.

c) Du toyotisme à l'entreprise mondialisée


- Le toyotisme montre d'une part ses limites matérielles : le « juste à temps » impose entre les SA et les sous-traitants des flux difficiles à
maîtriser en terme de prévision de la demande des premières aux seconds, mais aussi en terme de transports (espace de la mégalopole saturé
: problème de bouchons, de délais). D'où une nécessaire adaptation : des séries plus courtes (pression moins forte sur les sous-traitants) et des
livraisons moins fréquentes.
- De même, la « maladie de langueur » des années 1990 marque l ’émergence de difficultés pour les SA japonaises, obligées de mieux
s'intégrer à la globalisation, ce qui se traduit par une insertion dans la DIPP et une ouverture au capital étranger. Cf fin du cours 2

II – Un modèle économique et social en recomposition


1) De nouvelles modalités financières
Avec la crise des banques nippones, l’Etat a essayé de répondre aux besoins financiers des SA en injectant des fonds publics dans les
banques, en encourageant les concentrations et en déréglementant le marché boursier (3D : 81- 84) faisant ainsi appel à des capitaux
étrangers. C’est ainsi que le système financier des SA s ’est modifié  : avant les 90s, le financement se faisait en priorité auprès des banques.
Mais depuis, le financement se fait de plus en plus sur le marché boursier. On assiste dans les 90s à un fort développement des IDE : Renault /
Nissan en 99 (Renault rachète 36% de Nissan, en 2002, la part de Renault passe à 44% alors que la part de Nissan dans Renault est de 15%),
Ford qui détient 33% du capital de Mazda. Afin de maintenir l’éco en bonne santé, les SA et les banques recherchent une transparence
maximale (agences de notations, publication des comptes).
2) Les nouvelles stratégies de rentabilité des firmes nippones face à la mondialisation
Le sureffectif des SA pèse sur leur rentabilité : en 2002, les SA japonaises avaient 1,7 millions de personnes en plus (en sachant qu ’il y ’avait
déjà eu 2 millions de licenciements). Pour y remédier, l’emploi à vie et le système à l’ancienneté sont remis en cause . Le ralentissement de la
croissance de la productivité du toyotisme ralentit également la croissance (due à un surinvestissement dans les 80s, et aux limites du
toyotisme).
3) Des japonais qui remettent en aussi en cause le système économique et social
▪ Moindre patriotisme dans la consommation.
▪ Diminution du patriotisme d’SA chez les jeunes qui refusent le système à l’ancienneté, comme en témoigne la floraison des Business school
qui visent à mettre en évidence leurs capacités.

III – Les recompositions sectorielles et spatiales


1) L’érosion du secteur primaire
a) L’agriculture, un secteur condamné ?
▪ Des possibilités limitées du fait de la nature et des hommes
La SAU ne représente que 13% du territoire, et les structures agraires disponibles sont peu favorables à une agriculture performante
(émiettement des exploitations). Le secteur pâtit =t d’une pénurie de terres (conquises par l’ind et les espaces urbains).

▪ L’intervention tutélaire de l’Etat


L’agriculture est soutenue depuis lgtps :
- protection douanière (contingentements puis barrières non tarifaires)
- monopôle d’Etat au niveau du commerce du riz (prix fixé haut pour encourager l ’essor de la prod et assurer l ’autosuffisance)
Mais ce soutien a eu des effets négatifs :
- le prix du riz est 5 fois supérieur aux prix mondiaux (consommateurs touchés)
- 10% des dépenses de l’Etat = subventions aux agriculteurs (contribuables touchés)
Ce système coûteux ne réussit pourtant pas à assurer un équilibre constant entre l ’offre et la demande. Au début des 80s, la situation était
devenue absurde : l’Etat vendait à perte le riz alors que le consommateur devait subir des prix anormalement hauts.
▪ La libéralisation de l’agriculture japonaise
Les autorités nippones ont modifié leur pol agricole à deux échelles principalement :
- les changements sur le plan national : le principal changement provient de la transformation (dans le sens d’une occidentalisation)
tardive mais dynamique des comportements alimentaires japonais (↓ de la conso de riz, ↑ de celles de blé, de fruits, et de viandes). Le pb est
que la prod locale est faible, voire médiocre dans ces domaines là ;
- les pressions extérieures : les partenaires commerciaux du Japon (USA, Eu) disposent d’importants excédents agricoles et exercent
des pressions en faveur d’une ouverture accrue du marché nippon. Le Japon a ainsi du faire des concessions à partir des 80s (suite à l ’Uruguay
round). L’ouverture du marché national a imposé une restructuration douloureuse, accompagnée par l ’Etat (qui n ’a pas encore abandonné le
système de soutien des prix des pdts agricoles).
▪ Des productions surtout végétales
Il y a une traditionnelle domination des productions végétales, qui ont cependant connu des mutations :
- un élevage lgtps faible, mais en progrès avec l’évolution des comportements alimentaires (élevage laitier, viande)
- le dynamisme des branches fruitières et légumières contraste avec la stagnation de la riziculture. Elle reste qd même la base de
l’agriculture nipponne avec 76% de la SAU ; production en ↓ à 11,4 millions de tonnes VS 19 en 68
- le niveau des cultures ind (betterave, tabac…) reste médiocre

D’une manière générale, la production nationale a du mal à répondre complètement à la demande intérieure (40% d ’autosuffisance). Cette
incapacité est à l’origine d’une forte dépendance extérieure.
b) Le complément de la pêche, de la pisciculture et de l’aquaculture
Le Japon occupait encore, derrière la Chine et le Pérou, la 4 ème place mondiale pour l’importance de ses prises en 2002 (4 % du total mondial),
malgré les conséquences néfastes de la surexploitation des océans, dont il est en partie responsable, et en dépit des difficultés croissantes
d'accès de ses bateaux aux grandes zones mondiales de pêche. Il demeure le premier importateur mondial de produits de la mer. Pêche
côtière, aux structures artisanales (30,5 % de la valeur de la production halieutique en 1996), pêche au large, ou hauturière (24,1 %), pêche
lointaine, avec de très grands bateaux et des navires-usines (11,8 %) partagent une grave crise structurelle.
Les plus grands ports de pêche se concentrent dans 3 régions : le nord de Kyûshû, ancien foyer d'une pêche artisanale et chalutière en déclin ;
Hokkaido, excellente base pour la pêche lointaine en eau froide, ayant longtemps accueilli le 1er port de pêche du monde ( Kushiro), aujourd'hui
également en déclin ; le Sanrikul, avec le grand port d'Hachinohe, pour la pêche côtière et hauturière dans la zone de rencontre des grands
courants marins.
L'avenir est toutefois dans l'aquaculture et la pisciculture, qui fournissent en quantités croissantes des algues, des poissons et des coquillages
très prisés des consommateurs urbains.
2) Les mutations structurelles et spatiales de l’industrie japonaise
a) Les phases de la croissance (rappel)
La croissance industrielle japonaise est caractérisée par des cycles qui se succèdent en se chevauchant, d'où le surnom donné par
l'économiste Kaname Akamatsu de « développement en vol d'oies sauvages» : cycles d'importation, de production nationale et d'exportation.
A chaque niveau de développement correspondent des industries clefs, et pour un secteur particulier il existe différents stades.
- Ainsi, la croissance est d'abord tirée par l'industrie légère, le textile principalement (plus articles bon marché : jouet, etc. notion de «camelote
»). Ce cycle s'étend de 1945 au milieu des années 1960.
- Mais dès le milieu des années 1950 l'investissement manufacturier met l'accent sur les industries lourdes et chimiques : sidérurgie,
métallurgie, pétrochimie, construction navale.
- A partir de la fin des années 1960, le Japon poursuit sa remontée des filières, avec le développement des industries automobiles,
électroniques et des machines-outils. Mais surtout le Japon adopte une stratégie de créneaux reposant sur la fabrication et l'exportation de
produits ciblés : de 1974 à 1985, la croissance économique est stimulée par l'exportation des « 3 C » : car (automobile), cooler (appareil d'air
conditionné) et colour TV (télévision couleur) ;
- À partir de 1985, la croissance économique est stimulée par la demande intérieure et le développement des industries dites « d'intelligence ».
Ces industries sont en fait envisagées par le MITI dès 1972 ; elles réclament beaucoup de R&D, une main d' œuvre très qualifiée et beaucoup de
technologie. Elles sont constituées de biens d'équipement et de services à haute valeur ajoutée  : télécommunications, logiciels,
biotechnologies, optoélectronique, nouveaux matériaux semi-conducteurs...
b) Une production industrielle toujours en bonne place mondiale au début du XXI ème
▪ Les secteurs industriels sur la défensive
› Le textile : après avoir été le fer de lance du développement nippon, le secteur connaît des difficultés à maintenir ses productions
traditionnelles (coton…). Il souffre en effet de l’↑ des charges salariales à l ’intérieur du pays et de celle de la concurrence en dehors (Chine,
Thaïlande…). Seuls les secteurs du luxe et des textiles synthétiques innovants se maintiennent.
› L’industrie de biens intermédiaires et ind lourde : elle reste un secteur fort de l’économie (Japon = 2 ème producteur mondial d’acier), mais n’en
est plus le moteur (vs 60s), du fait de la trop forte ↑ des coûts de production (à l’origine de nbeuses restructurations, mais =t de
délocalisations, qui sont =t motivées par la pollution…). De plus, les avantages dont disposait l’ind japonaise dans les 60s (combinats
littoraux) sont moindres, du fait du vieillissement des machines, de l’↑ des coûts de main d’œuvre… Là encore, le Japon se voit concurrencé
par la Chine, Taiwan, la Corée (jusqu’à l’intérieur du pays), et ne parvient à maintenir que les industries de biens technologiques. Pour faire
face à ces difficultés, un processus de [ ] a eu lieu entre les 5 gdes SA du secteur, qui ont fusionné pour ne plus être que 2  : Nippon Steel et
Sumitomo. Ces deux gpes ont =t lié des alliances avec des SA étrangères : NS avec Posco (CdS) et Sumitomo avec China Steel.
› Les industries de biens d’équipement : ce secteur qui a fait la puissance du Japon dans les 70/80s (grâce aux investissements massifs, de la
remontée des filières et du toyotisme) souffre ojd de surcapacité et de suréquipement face à la faiblesse de la demande interne, l ’émergence
d’une concurrence asiatique et le renouveau de la concurrence Eu et US …
› Les constructions navales : le Japon se place au 1er rang mondial des constructeurs navals. Mais il est concurrencé par la Corée du Sud. S ’ils
représentent 40% du marché mondial chacun, le Japon semble en déclin par rapport à la CdS puisqu ’elle a reçu 45% des commandes
mondiales en 2005, contre 28% pr le Japon. Ce dernier se maintient tout de
même grâce à l’aménagement de chantiers ultramodernes (tankers à double coque, porte-conteneurs…).

▪ Les nouveaux secteurs moteurs de l’économie nippone


› L’automobile : d’une production quasi-inexistante dans les 60s, le Japon est devenu le 1 er producteur mondial dans les 80s (ojd 2nd derrière les
USA, 10,5 millions de voitures produites). Cette industrie s ’est développée dans la logique du vol d ’oies sauvages  : phase d’importation et
d’étude (45-55) durant laquelle les SA s’approprient les technologies ; phase de conquête du marché intérieur (55-75) marquée par une
production exclusivement tournée vers le marché national et qui verra le parc de voitures nippon multiplié par 112 (l ’Etat empêche par
ailleurs l’implantation de firmes étrangères, instaure des BNF …)  ; phase de conquête des marchés internationaux (75-88) durant laquelle le
Japon exporte plus de 50% de sa production ; enfin la dernière phase voit le marché automobile extérieur nippon faire preuve d ’un plus gd
dynamisme que le marché intérieur. Pour autant, le secteur connaîtra un recul durant les 90s car il y a eu un développement à l ’excès (trop
de modèles…), ce qui rendra la restructuration nécessaire. Celle-ci se fera à travers l ’appel à des capitaux et des techniques étrangères
(Nissan, 2002). Ojd, le secteur a retrouvé son dynamisme, comme en témoigne le fait que Toyota vient de devenir la 1 ère firme automobile au
monde, devant GM.
› Les nouvelles technologies
Voir annexe
3) L’essor du tertiaire
a) Vers une économie tertiarisée ?
Le secteur tertiaire emploie en 2004 66% des actifs et représente 70% du PIB. C'est moins qu'aux USA, où ces deux indicateurs dépassent
75%, mais c'est nettement plus qu'au terme de la Haute croissance (48% et 52% respectivement en 1970).
Le Japon a connu un retard relatif dans le domaine de la tertiarisation, mais la dynamique est réelle. Elle procède de facteurs variés, plus ou
moins récents: l'amélioration des niveaux de vie, la multiplication d'emplois publies liés à la montée de l'Etat, la complexité croissante des
processus économiques (des services variés encadrent la fonction productive: transport, conseil, publicité, financement...), l'externalisation par
les firmes industrielles de tâches auparavant assurées par leurs propres employés vers des sociétés de services spécialisées (entretien des
locaux, maintenance du parc informatique, comptabilité...). Les services concentrent 95% des 9,2 millions d'emplois créés entre 1980 et 1994.
Le secteur tertiaire connaît depuis deux décennies une croissance vigoureuse, sous l'effet des politiques sectorielles de déréglementation.
Jusqu'ici, son expansion a surtout concerné la finance, la distribution et les loisirs, avec un fort impact spatial : les services financiers et la
distribution de prestige se sont implantés dans les quartiers centraux, les galeries commerciales et complexes hôteliers ou parcs de loisirs le
long du littoral, ou dans d’anciennes zones industrielles.
Aujourd'hui, les marchés de services poursuivent leur croissance sous l'effet de trois grands facteurs  : le développement des NTIC, la prise en
main de la question environnementale et le vieillissement de la population.
b) Le secteur financier
Ce secteur est en pleine mutation. L'activité bancaire, strictement encadrée par une loi de 1949, est en cours de déréglementation. Il s'agit
d'introduire plus de concurrence et de souplesse en la décloisonnant : les banques autrefois spécialisées reçoivent l'autorisation de faire à la
fois de la gestion de comptes, du crédit aux entreprises comme aux particuliers, du placement de titres... Les taux d'intérêt ne sont plus
régentés par l'administration.
Mais ces banques sont surtout en crise. Elles détiennent des monceaux de créances douteuses, sont mal gérées, protégées qu'elles sont par le
ministère des Finances et souvent liées à un groupe industriel au sein d'un keiretsu : sureffectifs, crédits trop généreusement accordés par
rapport aux dépôts.
La crise entraîne trois conséquences : une assistance massive de l'État à travers des plans de sauvetage, une concentration qui mène en 2000-
2001 à la formation de quatre groupes géants; la suppression de milliers d'emplois pour comprimer les coûts. Par ailleurs, les activités
proprement financières, ouvertes depuis le « big-bang » de 1998 à l'investissement étranger, s'alignent sur les normes internationales. La
Bourse de Tokyo veut accroître ses fonctions internationales, à l'image de Londres ou de New York.
c) Le commerce intérieur
Le commerce intérieur connaît aussi une transformation récente. Il était caractérisé par la multiplicité des intermédiaires faisant écran entre les
fabricants, ou les importateurs, et le consommateur final : en 2000 encore, on compte 426 000 grossistes pour 1 407000 détaillants. Cela a pour
effet de renchérir les prix, et de freiner la diffusion des produits étrangers. Sous la pression des consommateurs, qui souhaitent des prix plus
bas, une offre plus variée, et des partenaires étrangers, excédés par la difficulté de pénétrer le marché nippon, le système de distribution
change depuis une quinzaine d'années. Il se diversifie en juxtaposant aux structures traditionnelles des formes «occidentales ». La moitié des
points de vente sont encore des magasins de quartier non spécialisés ayant pour clients un petit nombre de voisins qui viennent souvent.
En périphérie urbaine, dans de vastes complexes commerciaux se développent de grandes surfaces de vente, depuis l'assouplissement de la
loi réglementant ce secteur en 1994-2000 : magasins spécialisés, avec des enseignes étrangères telles que Sephora, ou japonaises qui
cherchent à traiter directement avec des fabricants nippons ou chinois. Le succès est inégal : le groupe Carrefour qui avait ouvert son premier
hypermarché à Tokyo en 2000 quitte l'archipel en 2005.
Mais les habitudes d'achat et le mode de vie de la population « s'occidentalisent » : on se rend hebdomadairement, en famille et en voiture dans
des galeries marchandes qui regroupent magasins, restaurants et espaces de loisirs.
d) Les transports
Les transports sont aussi un secteur essentiel, à la fois miroir et levier du changement économique mais aussi de l'organisation de l'espace. Le
Japon bénéficie d'un réseau de transports qui s'est beaucoup étoffé depuis les années 1950. Les ouvrages d'art qui ont été construits pour
relier les quatre Îles principales ont donné naissance à un « archipel d'un seul tenant» : Ippon retto. Cependant, le cabotage réalise encore près
de la moitié du transport intérieur de marchandises, notamment des pondéreux : produits pétroliers, minerais, matériaux de construction. Les
réseaux de transports terrestres se heurtent à l'obstacle d'un relief cloisonné : impulsés par l'État, d'un coût élevé (nombreux ponts, tunnels),
l'effort d'équipement a privilégié les régions planes, de peuplement dense.
e) La diffusion des NTIC
Arès avoir pris un départ tardif sur l'archipel, les NTIC connaît un vif succès grâce à l'engouement des japonais pour les accessoires nomades
(GSM, balises GPS…).
L'accroissement du taux de pénétration de l'Internet favorise le développement du commerce électronique, lequel recèle un important potentiel
de création d'emplois, surtout pour les jeunes et les femmes en quête de modes de travail alternatifs au cadre contraignant de l'entreprise
traditionnelle (freeters). Les services liés au multimédia n'ont pas échappé à une forte polarisation spatiale : les entreprises impliquées dans
l'industrie Internet sont concentrées dans les quartiers branchés du centre de Tokyo.
f) Les nouvelles catégories de services
- L’environnement : longtemps ignorée pour ne pas porter préjudice au développement industriel, la question environnementale est devenue
une priorité du gouvernement et est une préoccupation majeure pour la société. Un vaste marché s'ouvre dans ce domaine (activités de
recyclage et de traitement de déchets), dont le volume pourrait être porté de 1,67 à 2,72 milliards d'euros d'ici 2010.
- Les services aux personnes âgées : le vieillissement rapide de la population va accroître brutalement la demande de soins médicaux et d'aide
à domicile de longue durée au cours de la prochaine décennie. Un système d'assurance publique a été mis en place en 2000 pour financer le
coût de ces services. Il ouvre la voie à un marché lucratif (le marché des tempes grises), estimé à un montant de 32,7 à 53,7 milliards d'euros
d'ici 2010

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