Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Cinema de L'infra Quark Guattari
Cinema de L'infra Quark Guattari
Cinema de L'infra Quark Guattari
© Éditions Lignes | Téléchargé le 23/09/2023 sur www.cairn.info via BIU Montpellier (IP: 90.51.241.245)
Cinéastes et artistes pluridisciplinaires, Silvia Maglioni et Graeme Thomson sont les auteurs de nombreux
films-essais, installations sonores et vidéo, émissions radiophoniques expérimentales, et d’un long métrage
consacré au devenir des témoins de l’enseignement de Gilles Deleuze au Centre expérimental universi-
taire de Paris 8-Vincennes, Facs of Life (2009). Ils travaillent actuellement, en collaboration avec la
psychanalyste Isabelle Mangou, à l’édition de la dernière version d’Un amour d’UIQ, un scénario
de science-fiction écrit par Félix Guattari. L’« Univers Infra-quark » se manifestera dans les prochaines
années également à travers différents événements : des performances (la première, UIQ – A Space
Oddity, a eu lieu à Paris au centre d’art Bétonsalon le 1er juillet 2011), des projets radiophoniques et
finalement un film. Le présent texte est imaginé comme appartenant à cette série d’événements.
Cette histoire est de la science-fiction pure. Elle commence avec un objet apparemment
inerte, une boîte en carton, enfouie dans des archives isolées au milieu de nulle part.
Mais l’objet a conservé ses étranges pouvoirs : en émane une lueur fluorescente, un
champ énergétique prêt à projeter son aura sur les rares chercheurs qui, par hasard, se
trouvent en sa présence. La lumière pénètre alors sous leur peau, s’infiltrant jusqu’au
cerveau, s’insinue dans les réseaux neuronaux, colonise le cortex cérébral et s’empare 95
de l’appareil décisionnel.
Félix Guattari aurait pu souhaiter un tel effet auprès du CNC, où il dépose le
© Éditions Lignes | Téléchargé le 23/09/2023 sur www.cairn.info via BIU Montpellier (IP: 90.51.241.245)
© Éditions Lignes | Téléchargé le 23/09/2023 sur www.cairn.info via BIU Montpellier (IP: 90.51.241.245)
document en 1987, sollicitant l’avance sur recettes qui lui aurait permis de transformer
le scénario en film, Un amour d’UIQ 1.
Le synopsis est le suivant : « Axel, un jeune biologiste de moins de 25 ans, expose à
Janice, étudiante quelque peu désœuvrée du même âge, la fantastique découverte qu’il
vient de faire (l’Univers Infra-quark). Sitôt le dispositif installé pour établir un contact
permanent avec l’entité mystérieuse, une difficulté majeure apparaît – difficulté qui avait
conduit à l’échec d’une première tentative d’Axel : cet univers, quoique infiniment petit, est
capable de perturber, au plus haut degré, tous les systèmes hertziens de communication !
Il s’ensuit des dérèglements spectaculaires sur toute la terre. Dès que les membres de la
communauté réussissent enfin à établir un dialogue verbal avec celui qu’ils appellent
désormais UIQ, la situation se stabilise. Commence alors une phase d’apprentissage
et d’échange mutuel entre les deux mondes. D’un côté le petit groupe communautaire
acquerra des instruments de connaissance et d’action proprement extraordinaires, tandis
que de l’autre, l’Univers Infra-quark – en raison de son intelligence infiniment supérieure
– ne tirera guère de bénéfice de la fréquentation des humains. Par contre, il subira un
choc qui se révélera pour lui catastrophique : la découverte de l’amour dans sa relation
avec Janice. Tout le paysage planétaire s’en trouvera irrémédiablement bouleversé. »
1. Un amour d’UIQ occupe Félix Guattari
Bien sûr l’idée qu’un psychanalyste militant aurait pu convaincre un organisme
sporadiquement de 1980 à 1987. Les
deux premières versions du scénario, de subvention étatique à débourser l’argent pour une improbable superproduction que
écrites en collaboration avec Robert Guattari, sans expérience cinématographique aucune, se proposait de réaliser en personne
Kramer, datent de 1982 et de 1983, est en soi-même de la science-fiction. D’autant plus qu’au lieu d’une filmographie, le
tandis que la dernière version date de
1987. Les archives de Guattari et de CV de l’auteur contient plutôt des références à sa formation d’extrême gauche ainsi
Kramer sont déposées à l’IMEC. qu’à ses activités politiques contre la guerre d’Algérie et contre la montée réactionnaire
APESANTEURS VERTIGO 42
C’est avec un ami américain, un cinéaste militant récemment arrivé à Paris, que Guattari
commence à travailler sur ce qui deviendra le scénario Un amour d’UIQ. Ayant passé les
années 1970 à cartographier les luttes, les désirs, les échecs et la diaspora de la contre-
culture révolutionnaire, Robert Kramer se retrouve alors en France avec de nombreux
projets de films en tête, parmi lesquels au moins un, Guns, est en phase de réalisation.
Mais dans les cahiers de Kramer, il y a toujours la place pour une idée de plus et l’Infra-
quark, qui fait ses premières apparitions en termes plutôt modestes, presque anonymes
(Cells, Intelligence… 2) commencera à contaminer des régions toujours plus élargies de
sa pensée 3. Entre 1980 et 1983, Guattari et Kramer écrivent ensemble deux versions
du scénario assez différentes. Au début, Félix souhaite que ce soit Robert qui réalise le
film, et les complices imaginent le produire à Hollywood. Guattari essaye de contacter
Michael Phillips, producteur de Taxi Driver (Martin Scorsese, 1976) et de Rencontres
du troisième type (Steven Spielberg, 1977). Il n’est pas improbable que l’idée vienne
de Kramer, qui compte parmi ses connaissances Martin Scorsese, cinéaste pour qui il
96 nourrit un grand respect. Pourtant, pour l’industrie hollywoodienne, Kramer est, comme
Guattari, un alien 4.
Si on s’expose assez longtemps à la lueur fluorescente, en réalité on s’aperçoit
© Éditions Lignes | Téléchargé le 23/09/2023 sur www.cairn.info via BIU Montpellier (IP: 90.51.241.245)
© Éditions Lignes | Téléchargé le 23/09/2023 sur www.cairn.info via BIU Montpellier (IP: 90.51.241.245)
que, dans la boîte en carton qui renferme Un amour d’UIQ, le scénario n’est pas le seul
document à être contaminé par ses rayonnements. Et dans une autre chemise, on trouve
une correspondance qui témoigne des avances plutôt timides faites à cette industrie
pleine de dents acérées que Kramer appelait « MOVIE-MOVIE ». Mais on comprend
bien que l’usine à rêve hollywoodienne, comme celle, étatique, du CNC, n’hésite jamais
à se brancher sur une machine d’antiproduction. Dans une lettre d’une mystérieuse
go-between de Los Angeles nommée Dialta, on trouve tout de suite une série d’objections :
Coppola était en train de réaliser un film similaire ; il fallait traduire le scénario en anglais
pour le faire lire à Spielberg ; Michael Phillips avait beaucoup aimé le scénario, sa seule
crainte était que ce soit politique – et Dialta d’ajouter que ce serait d’ailleurs un problème
pour tous les producteurs américains. Mais dans ce fatras d’équivoques, on comprend
1. Cofondateur de Potere Operaio avec
Negri et Oreste Scalzone. finalement que ce que Phillips a appris du scénario vient d’un synopsis télégraphique de
cinq lignes fait par une stagiaire de New York qui n’a rien compris au film.
2. Ce sont les titres de travail figurant
dans les carnets de Kramer.
Autour de 1983, Kramer sort de l’Infra-quark. Guattari continue à travailler sur le scénario
3. Nous trouvons des échos du travail jusqu’en 1987, en collaboration avec une dialoguiste, puis Un amour d’UIQ redevient
sur UIQ notamment dans À toute allure
(la modélisation de la culture juvénile) et invisible. On trouve juste une dernière lettre adressée à Antonioni, probablement jamais
dans Naissance (les affects présignifiants envoyée, où Guattari demande au réalisateur s’il pouvait avoir la gentillesse de lire son
qui passent sur le protovisage du bébé).
scénario, qui lui a été transmis par un ami commun. On ne verra jamais l’Univers Infra-
4. Aux États-Unis, dans la terminologie quark, tel que l’auraient imaginé Guattari et Kramer. Conçu pendant les « années d’hiver »,
légale, le mot alien désigne une c’est un film qui habite le conditionnel passé, générant une perception gazeuse, faite
personne née en dehors du pays, qui
n’a pas le droit d’y habiter de manière de molécules floues, mutantes, exactement comme UIQ. Le scénario occupe une zone
permanente, mais qui peut le visiter. d’indiscernabilité, il est abouti, mais ni filmé ni révélé. Son existence témoigne d’un
VERTIGO 42 APESANTEURS
© Éditions Lignes | Téléchargé le 23/09/2023 sur www.cairn.info via BIU Montpellier (IP: 90.51.241.245)
performance IUQ à Bétonsalon (2011), photographie de Evelyne Cohen
© Éditions Lignes | Téléchargé le 23/09/2023 sur www.cairn.info via BIU Montpellier (IP: 90.51.241.245)
Mais d’où vient exactement l’Univers Infra-quark ? Quel interstice occupe-t-il, entre
science et fiction ? La source matérielle de cette intelligence hyperpuissante est une
souche de cyanobactérie. Ce dispositif cinématographique, qui peut nous rappeler
le MacGuffin hitchcockien, se rapporte en réalité à des champs de recherche comme
la microbiologie – surtout le travail de Francisco Varela et Humberto Maturana sur
l’autopoïèse machinique des micro-organismes cellulaires –, d’une importance vitale pour
Guattari 2. Pourtant, Guattari insiste aussi sur la dimension fictionnelle d’UIQ en situant
1. « Inarchivé » (titre du premier pla-
son « personnage » au niveau de l’Infra-quark, c’est-à-dire plus petit encore que les
teau de notre long métrage Facs of Life,
réalisé avec des élèves de Gilles Deleuze particules les plus élémentaires. Ce qui lui permettra d’évoquer une « autre dimension »
à partir des archives vidéo de Vincennes qui passe au-delà (parce qu’en dessous) de celles que le cinéma de SF, avec tous ses
tournées par Marielle Burkhalter en
moyens technologiques, cherche souvent à porter sur le plan de la représentation.
1975-1976) repart du concept blancho-
tien d’inachevé pour définir la nature Une dimension sans dimensions, invisible donc immensurable. La tension, l’humeur
inépuisable des archives du point de et la tragédie du scénario viendront entièrement de cet espace interstitiel qui se
vue des leurs traits expressifs latents et
construit entre l’apeiron d’un UIQ purement virtuel – extension infinie sans corps, sans
de la « survivance » de l’image.
individuation – et ses tentatives de générer ou de bricoler (avec l’aide des humains) un
2. L’évolution du personnage et du visage, une voix, un corps.
scénario est traversée par plusieurs
Comment supporter autrement la souffrance provoquée par ces nouveaux affects
champs de recherche scientifique qu’on
trouve dans les écrits théoriques de (l’amour, la jalousie), étrangers à son univers et impossibles à maîtriser – problème partagé
Guattari (et dans sa collaboration avec par les patients psychotiques avec lesquels Guattari travaillait à la clinique de La Borde ?
Deleuze), notamment l’éthologie, l’eth-
Ou, plus simplement, comment construire un plan de coexistence avec les humains ?
nologie, la linguistique, la sémiologie, la
sociologie, l’astrophysique, la théorie de Cette problématique effleure la singularité paradoxale de l’image cinématographique,
la complexité et d’autres encore. vacillant de manière incontrôlable entre le tout, le n’importe-quoi et le presque-rien.
VERTIGO 42 APESANTEURS
© Éditions Lignes | Téléchargé le 23/09/2023 sur www.cairn.info via BIU Montpellier (IP: 90.51.241.245)
y est déjà complètement accroché 1 ». Et on pourrait ajouter ici : de vampires, zombies,
fantômes, de super-héros, de Réplicants, de loups-garous et d’autres mutations encore
plus monstrueuses et radicales ; des figures qui, grâce à l’autophagie dont le cinéma
a besoin pour s’alimenter, continuent à se produire par l’hybridation de ses formes
élémentaires.
Vers la fin des années 1970, le cinéma de science-fiction commencera à avoir une influence
de plus en plus profonde sur la remodélisation des subjectivités. C’est autour de cette
période qu’il devient la toile de projection et de deuil pour les fantômes dispersés du désir
révolutionnaire déçu, sur laquelle l’altérité radicale d’un en-dehors politique est projeté
non plus au travers de l’imaginaire d’une lutte collective, mais en termes de rencontres
avec des intelligences extraterrestres, des forces de vie obscures. En même temps, sur le
plan politique s’installent une nouvelle logique du capitalisme postfordiste, néolibérale, et
un nouvel esprit d’individuation. Dans ce sens-là, l’année 1977 constitue une constellation
fascinante de symptômes apparemment contradictoires. L’année des soulèvements de
l’Autonomia italienne dans lesquels Guattari est impliqué est aussi celle de la sortie
et de l’énorme réussite de Star Wars, un film qui mènera, après le bref printemps des
producteurs prétendument « indépendants », à la restauration du pouvoir des studios. Ici,
1. Félix Guattari, « Le divan du pauvre », le modèle technologique – la technique d’incrustation qui annonce aussi la fondation de
Communications, no 23, « Psychanalyse l’ILM 2 – marque l’aube d’un nouveau régime de perception cinématographique, une fusion
et cinéma », Paris, Seuil, 1975, p. 102.
sophistiquée entre optique et numérique qui va progressivement libérer la mise en scène
2. Industrial Light and Magic, pôle d’ef- de ses contraintes physiques. L’ironie de Star Wars se cache dans le cheval de Troie de son
fets spéciaux créé par George Lucas. récit, c’est-à-dire la lutte des révoltés « autonomes » contre un pouvoir central oppressif,
APESANTEURS VERTIGO 42
© Éditions Lignes | Téléchargé le 23/09/2023 sur www.cairn.info via BIU Montpellier (IP: 90.51.241.245)
Ici, si je puis dire, les êtres se délimitent pour eux-mêmes tout en ne se délimitant pas les
uns par rapport aux autres. »
Comment apparaît l’Infra-quark ? Quel est son monde ? Comment se met-il en
relation avec celui des humains ? Le cinéma a toujours vécu un problème analogue dans sa
rencontre avec les entités extraterrestres de n’importe quelle provenance, pour lesquelles
la science-fiction a configuré un continuum qui peut passer au moins par trois étapes :
l’inter-face, l’inter-corps et l’inter-cerveau. Il n’y a pas de démarcations nettes, ce sont
des solutions toujours impures qui demandent la complicité des unes et des autres.
1. Les lignes dynastiques révélées de
Mais l’Univers Infra-quark, qui est partout et nulle part en même temps, est d’abord une
film en film dans la série peuvent être
vues comme un des premiers signes de perturbation. Le problème de sa localisation produit tout un nouvel assemblage disjonctif
l’époque du corporatisme néoféodal entre ces trois termes, commençant par l’effet « disjonctif » que l’UIQ aura sur les médias,
dans lequel on vit actuellement.
mélangeant le réel avec la fiction, la pornographie avec la politique. C’est grâce à cette
2. On voit la même chose en France, pratique que Un amour d’UIQ peut commencer à faire ses échantillonnages jubilatoires
avec l’ascendance de l’esprit moraliste
des archives cinéma, à remixer très habilement ses schémas et ses échelles avec des
des nouveaux philosophes et leur
position contre l’« Empire du Mal ». multiples composantes d’altérité 3, pour construire sa machine SF à lui.
Prenons la phrase musicale de Rencontres du troisième type, dont Un amour d’UIQ
3. Après Chaosmose (1992), donc cette
fois-là pris dans un mouvement de se moque avec désinvolture : dans le film de Spielberg, elle annonce la révélation du
futur antérieur, on serait tenté de dire : visage des extraterrestres. Cette phrase contient déjà un visage, son vocabulaire tonal
composantes matérielles, énergétiques,
nous le connaissons déjà. Le contrepoint diatonique de l’échange entre les humains et
diagrammatiques, algorithmiques,
d’organes, d’influx, d’humeurs, des les visiteurs (pastiche automatisé de chromatismes stravinskiens), traduit en termes de
informations et des représentations champs-contrechamps, produit un effet de pure équivalence qui nie l’incommensurabilité
collectives, des investissements de
machines désirantes, des machines des extra-terrestres. Comme d’habitude, la machine de visagéité de Spielberg se branche
abstraites… sur la famille, la surprise joyeuse de l’enfant, le sourire du père, la retraite de la mère
VERTIGO 42 APESANTEURS
07/11/12 11:47
Vidéodrome, David Cronenberg (1982)
© Éditions Lignes | Téléchargé le 23/09/2023 sur www.cairn.info via BIU Montpellier (IP: 90.51.241.245)
peur de contagion ?
On revient donc à 1977 : Star Wars, Rencontres du troisième type, l’industrie qui se
transforme en light and magic, les soulèvements de Bologna, punk et Do it yourself,
l’exode de la planète boulot. Comme l’écrit Franco Berardi Bifo, le désir devient la force
déterminante de transformation sociale et d’énergie collective. Et c’est seulement à
partir du désir qu’on peut comprendre le refus du travail aliéné, du temps asservi à la
chaîne de montage, la lutte contre la hiérarchie et la répétition. Le désir commence alors
à se situer en dehors du capital 2. Mais les fantômes du travail nous attendent aux bords
de l’image. Le même désir qui encourageait la libération du travail sera à la base d’un
nouvel asservissement : capitalisme cognitif, travail flexible, mort et résurrection. L’été de
1. Alien (Ridley Scott, 1979), The Thing
l’Autonomia est destiné à être plus court que celui des Nexus 6 révoltés de Blade Runner,
(John Carpenter, 1982), Chromosome 3
(David Cronenberg, 1979), Le Loup- même si les revendications sont semblables : « I want more life », c’est-à-dire une vie en
Garou de Londres (John Landis, 1981), dehors du cycle de production et de consommation. Guattari connaissait Blade Runner par
etc.
cœur. Il résida dans un hôtel au Japon pendant une semaine et le film passait sur la chaîne
2. Franco Berardi Bifo, The Soul at Work. intérieure, ce qui faisait qu’à chaque fois qu’il revenait dans sa chambre il en regardait une
From Alienation to Autonomy, Los partie, et il le réassemblait dans sa tête. « I saw things you humans wouldn’t believe. »
Angeles, SEMIOTEXT(E), 2009.
Mais les flics cartésiens 3 sont déjà là avec leurs formules, pour traquer quiconque exige
3. Le personnage principal de Blade plus de vie ou essaie de renverser la décrépitude accélérée, l’obsolescence programmée.
Runner, joué par Harrison Ford, s’ap- Réplicants : en leur fabriquant un passé, on leur donne un coussin pour les émotions et
pelle Rick Deckard. Vers le début du
on arrive à mieux les contrôler. « Memories. You’re talking about memories. »
film, il demande à l’inventeur des
Réplicants, Tyrell, à propos d’un Nexus Fausses mémoires : bienvenue dans les années 1980. La leçon de Blade Runner est
6 : « How can it not know what it is ? » que pour arriver à survivre il faut choisir un papier peint de mémoire et emmurer les
VERTIGO 42 APESANTEURS
© Éditions Lignes | Téléchargé le 23/09/2023 sur www.cairn.info via BIU Montpellier (IP: 90.51.241.245)
implanter dans le cerveau de la femme, une fusion qui la condamnera à l’immortalité, la
pesanteur d’une apesanteur sans fin.
APESANTEURS VERTIGO 42