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Dossiers de neuro-psychiatrie, Tome II

DOSSIER N°4

Madame P., 36 ans, consulte pour un mal être profond. Elle se sent découragée, incapable de remplir ses
fonctions de secrétaire de direction. Elle se plaint d'avoir l'esprit flou, de ne pouvoir fixer son esprit. Elle
oublie tout si elle ne note pas ses intentions. Elle finit par organiser ses projets de travail mais en y mettant
deux fois plus de temps.

Elle a délaissé la lecture et le bridge. Elle n'a aucune envie et d'ailleurs elle ne peut ni lire ni écrire.

Elle souffre de troubles digestifs difficiles à décrire, certains jours elle ne peut pas s'alimenter. Ces jours là,
elle pense qu'elle a un cancer, puisque son estomac ne digère pus rien. Elle se demande même si elle n'est
pas incurable. Au fond, elle souhaite presque rejoindre son mari, décédé il y a 4 ans, ajoutant que la vie n'a
aucun intérêt sans lui.

1. Décrire les symptômes cliniques.

2. Quel est le diagnostic syndromique ?

3. Les parents de la patiente révèlent qu'elle a déjà souffert d'un état identique, il y a douze ans. Un an après
l a mort de son mari, elle a été hospitalisée pou un état d'excitation comprenant de l'agressivité, de
l'i nsomnie, des achats excessifs de vêtements et des sorties inhabituelles dans les night-clubs.
Vers quel diagnostic ces donnés nouvelles orientent-elles ?

4. Quels sont les risques évolutifs des troubles actuels ?

5. Schématisez le traitement des trois premières semaines.


Dossiers de neuro-psychiatrie, Tome II

DOSSIER N°4

1. Décrire les symptômes cliniques.


-Syndrome dépressif sévère : découragement, perte de l'élan vital, troubles de l'attention et de la
mémoire, émoussement affectif, dysphorie, plaintes somatiques diverses, anorexie, équivalent
suicidaire.
• Et syndrome délirant : avec idées délirantes de la série mélancolique, ébauche d'un syndrome de Cottard
(thèmes hypocondriaques, idées d'incurabilité, négation d'organe).

2 Quel est le diagnostic syndromique ?


• Épisode mélancolique : évoqué sur la sévérité du syndrome dépressif et la présence d'idées délirantes.

3. Les parents de la patiente révèlent qu'elle a déjà souffert d'un état identique, il y a douze ans.
Un an après la mort de son mari, elle a été hospitalisée pou un état d'excitation comprenant de
l'agressivité, de l'insomnie des achats excessifs de vêtements et des sorties inhabituelles dans
les night-clubs.
Vers quel diagnostic ces donnés nouvelles orientent-elles ?
• On s'oriente sur les données de l'examen clinique et de l'interrogatoire de la famille vers une psychose
maniaco dépressive de type bipolaire :en effet, il y a déjà eu un épisode mélancolique et un accès
maniaque. Ces différents événements ont été séparés par des intervalles libres.

4. Quels sont les risques évolutifs des troubles actuels ?


• On peut craindre à court terme : une résistance au traitement antidépresseur avec persistance des idées
mélancoliques; la levée de l'inhibition psychomotrice avec risque de passage à l'acte suicidaire ; un virage
de l'humeur (apparition d'un état maniaque).
• Sur le long terme, la survenue de nouveaux accès maniaques ou mélancoliques est à craindre, surtout en
l' absence de traitement thymorégulateur.

5. Schématisez le traitement des trois premières semaines.


• Hospitalisation en urgence en service psychiatrique, avec si besoin une mesure de placement en HDT (si
pas de consentement aux soins).
*Traitement antidépresseur avec, de préférence, en l'absence de contre-indication et après un ECG,
ANAFRANIL®, en perfusion IVL à doses progressives pour atteindre 150 mg/jour si la tolérance le permet,
puis relais per os avec ANAFRANIL®en comprimés à la même dose, au bout de 12 ou 15 jours.
-Association à un traitement neuroleptique, par exemple LARGACTIL® (très anxiolytique), per os 50 à
1 25 mg/jour.
• Introduction du THÉRALITE® après un bilan pré lithium complet (bilan rénal, thyroïdien, etc.) avec
lithiémies régulières pour adapter les posologies.
• Psychothérapie de soutien pendant l'hospitalisation et à la sortie avec bien sûr évaluation du risque
suicidaire, de l'efficacité et de la tolérance du traitement.
• En l'absence d'efficacité du traitement, discuter une sismothérapie (peut aussi se discuter d'emblée).

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