Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
com
ISBN 978-2-10-070770-6
PRÉFACE
Patrick Molle
Directeur de France Business School
INTRODUCTION
Pour cet auteur, trois raisons annoncent ce besoin de venir compléter les
facultés analytiques – issue du cerveau droit de l’être humain – chères aux
travailleurs du savoir, avec des compétences plus « souples ».
Même si les soft skills peinent à entrer dans le quotidien des entreprises
françaises, les cadres, dirigeants et entrepreneurs sont de plus en plus
nombreux à les intégrer dans leur quotidien managérial. Franck Oniga (voir
témoignage ci-dessous) les utilise afin de stimuler la dynamique de ses
équipes.
Témoignage
Franck Oniga, directeur du marché des professionnels, entreprises et
institutionnels Banques Populaires, BPCE
Témoignage
Ruby Braithwaite, international marketing manager, groupe Soregor
Les soft skills sont aussi plus flexibles : certaines personnes ont plus
d’appétences pour certaines soft skills. Chacun peut donc se créer ses
propres standards de soft skills qui lui sont adaptés, plutôt que d’avoir un
standard général comme pour les hard skills.
Les soft skills permettent aussi de gérer sa carrière et son évolution
professionnelle avec harmonie comme en témoigne Pierre-Édouard Sabary
(voir témoignage ci-dessous).
Témoignage
Pierre-Édouard Sabary, responsable CRM, Volkswagen France
L’impact de l’Asie
Depuis quelques années, le spectre de la concurrence asiatique n’est plus
exclusivement braqué sur les problématiques de copie et de propriété
intellectuelle. Les angoisses se cristallisent sur l’externalisation des tâches
dans les pays d’Asie.
Aujourd’hui les travailleurs du savoir occidentaux se trouvent en
concurrence avec les travailleurs du savoir asiatiques. L’Asie est ici prise
comme exemple ; mais il est certain que cette réflexion serait assez
similaire vis-à-vis des différents pays des BRICS : Brésil, Russie, Inde,
Chine et Afrique du Sud. De jeunes diplômés indiens ou chinois sont aussi
compétents qu’un homologue américain ou européen tout en recevant un
salaire de serveur de fast-food. Et pourtant, ils ne se plaignent pas de leur
salaire qui, s’il est dérisoire aux yeux d’un Occidental, représente à peu près
20 fois le salaire moyen d’un jeune actif national et leur permet d’intégrer
une catégorie socioprofessionnelle locale plutôt favorisée. Tous les ans, plus
de 350 000 diplômés en ingénierie sortent des universités indiennes. Plus
encore sont diplômés annuellement en Chine. Et autant au Brésil, en Russie,
etc. Cela concerne de manière générale l’ensemble des travailleurs du
savoir.
Quelques chiffres
Salaire moyen d’un ingénieur américain : 70 000 US $
Salaire moyen d’un ingénieur indien : 8 000 US $
Nombre de diplômés indiens anglophones de haut niveau par an :
250 000
Nombre d’ingénieurs diplômés chaque année : 290 000
Rendement de 1 $ investi en Inde : 1,46 US $, soit 1,13 US $ aux
États-Unis, et 0,33 US $ en Inde (source : McKinsey Global
Institute)
Source : Dossier spécial Radio Canada, 2013 http://www.radio-
canada.ca/nouvelles/dossiers/Inde/1.html
L’économie du bonheur
En Bref
Un nouvel environnement de travail est en train de prendre forme :
[1]
Peter Drucker, “The Age of Social Transformation”, Atlantic Monthly, novembre 1994.
[2]
“The Next Decade in Management”, Dun’s Review and Modern Industry, n° 74, décembre
1959.
[3]
Peter Drucker, The Next Society, The Economist, 1er novembre 2003.
[4]
T.H. Davenport Interviewé dans la revue Ubiquity :
http://www.acm.org/ubiquity/interviews/v6i34_davenport.html
[5]
http://whatis.techtarget.com
[6]
Daniel Pink, L’Homme aux deux cerveaux, Laffont, 2007.
[7]
Vous apprendrez au chapitre 4 comment évaluer vos soft skills.
[8]
Fogel R., The Fourth Great Awakening and the future Egalitarianism, University of Chicago
Press, 2000.
[9]
Réalisé par Dimitri Kourtchine et Sylvain Bergère pour Arte en 2011.
[10]
“Don’t Mock the Artisanal-Pickle Makers”, New York Times, 2012.
[11]
Hervé Solus, « Remettre l’humain au centre du recrutement pour dynamiser l’emploi », Les
Echos, 9-10 août 2013.
[12]
Guy Kawasaki, L’Art de se lancer, Diateino, 2006.
[13]
« Le plus français des boss français », Challenge, 11 juillet 2013.
[14]
« Patrick Arnoux, France Business School représente une rupture », Le Nouvel Economiste, 26
septembre 2012
[15]
Studyrama Grandes Ecoles, 3 juin 2013 :
http://www.studyramagrandesecoles.com/home_news.php?Id=8362
2
LES SOFT SKILLS DANS
L’ENTREPRISE DE DEMAIN
Travailler en co-working
Témoignage
Philippe Hayat, président de 100 000 entrepreneurs, expert en
entrepreneuriat
« Les soft skills composent tout ce qui n’est pas quantifiable dans
un savoir-faire précis, mais qui peut s’apprendre. Par exemple en
entrepreneuriat il existe deux soft skills majeures :
savoir convaincre : une équipe, un client, un partenaire
financier… ;
l’état d’esprit d’aller de l’avant : l’endurance envers les échecs et
continuer d’avancer vers son objectif long terme.
Être entrepreneur c’est porter son projet à travers des envies. Il
peut le faire en créant son entreprise, à travers une association,
une activité artistique ou dans une organisation déjà existante (il
s’agit alors d’intrapreneuriat). L’entrepreneur se crée des objectifs
et sait mesurer s’il les a atteints. »
En Bref
L’entreprise de demain n’occupera sûrement plus les mêmes lieux
physiques qu’aujourd’hui. Les compétences, pour se mouvoir dans
ces nouveaux espaces de co-working, en seront modifiées.
Les nouvelles compétences professionnelles seront celles qui
permettront aux différents collaborateurs de s’adapter aux grandes
mutations du mondedu travail.
[1]
Revue internationale des sciences sociales, Unesco, vol. XXI, 1969, « La Futurologie » ds Vie
Lang. 1970, no220, p. 391.
[2]
Le Monde Campus, 18 mars 2013.
[3]
Wikipedia.
[4]
Voir la vidéo TED « Neil Gershenfeld on Fab Lab » sur le site www.ted.com/talks
[5]
Eychenne F., Fab Lab, FYP, 2013, p.13.
[6]
Voir en particulier « Pour des Fab Labs en entreprise »,
http://www.internetactu.net/2013/07/11/que-refaire-pour-des-fab-labs-en-entreprise/
[7]
Acteur, scénariste et producteur américain.
[8]
http://www.iftf.org/home/
[9]
http://www.phoenix.edu/
[10]
Gordon Moore a eu la sagesse, en 1997, d’annoncer la fin de vie de sa théorie en pronostiquant
que cette croissance des performances des semi-conducteurs se heurterait aux environs de 2017 à
une limite physique : celle de la taille des atomes.
[11]
Thomas Friedman, La Terre est plate, 2006, Saint Simon.
3
LES QUATRE SOFT SKILLS
ESSENTIELLES
Tous les jours, quelle que soit la situation, nous utilisons 4 soft skills
essentielles, même de manière inconsciente :
1. conscience ;
2. esprit d’entreprendre ;
3. confiance ;
4. synergie.
S’approprier ces soft skills consciemment à travers une méthode permet
au manager de fluidifier son quotidien et celui de ses collaborateurs.
La conscience
La conscience est un instrument de précision d’une sensibilité extrême.
Victor Hugo
Prendre conscience
En prenant conscience de ces soft skills, il est plus facile de les utiliser et
d’en acquérir une certaine maîtrise. Que faut-il entendre par conscience et
pourquoi celle-ci est-elle une soft skill à part entière ?
Ralph Cudworth en 1648 utilise pour la première fois le terme de
consciousness (que l’on traduit par conscience en français). Ce terme est
repris plus tard par Locke dans son Essai sur l’entendement humain où il le
définit comme « la façon dont un homme perçoit ce qui se passe dans son
propre esprit[1] ». C’est notamment cette façon de percevoir ce qui se passe
dans notre esprit que nous allons pouvoir travailler et améliorer.
William James, docteur en médecine est l’un des fondateurs de la
psychologie moderne aux États-Unis. Dans les propriétés qu’il attribue à la
conscience, il précise qu’elle est « personnelle (elle appartient à l’individu,
au moi), qu’elle est changeante mais continue[2] ».
La conscience, comme une soft skill, est propre à l’individu. D’après
Gerald M. Edelman, il est impossible pour un individu d’avoir une idée
précise de la conscience d’autrui. Il en va de même des soft skills d’une
personne. Si vous êtes en face d’elle, il vous sera impossible de les détecter
avec précision étant donné qu’elle seule peut en avoir conscience.
Prendre conscience est une étape clé dans le développement des soft skills
Effectuer un travail sur ses soft skills nécessite d’en prendre conscience.
De quoi êtes-vous conscient lorsque vous faites face à une situation
déstabilisante ?
Êtes-vous conscient de la difficulté d’y faire face ou plutôt des solutions
que vous allez pouvoir déployer pour faire évoluer cette situation ?
Une partie du travail des soft skills va être axée sur un travail introspectif
qui consiste à prendre conscience des soft skills que vous cherchez à
développer.
Exemple
Bernard, manager dans l’électroménager
Bernard est manager d’un service de département développement
durable d’un grand groupe commercialisant des appareils
électroménagers. Il est en charge d’impulser et de mener à bien des
projets qui répondent aux enjeux de responsabilité sociale de
l’entreprise. L’été dernier, lui et son équipe planchaient sur une
meilleure transparence envers les clients de l’entreprise concernant la
provenance des matières premières utilisées pour la fabrication des
produits. Durant cette période, Bernard est entré en contact avec un
certain nombre de décideurs de l’entreprise pour tenter de les
convaincre d’aller dans le sens de cette politique de transparence. Au
bout de quelques mois et avec l’aide précieuse de son équipe, Bernard
est parvenu à rassembler suffisamment d’acteurs en interne pour
enrichir et préciser les informations délivrées au client. De cette
réussite, il tira le constat suivant qu’il fit partager à l’ensemble de son
équipe au cours d’une réunion de débriefing.
« J’ai constaté, à l’issue de ce projet, à quel point sa réussite a été
soutenue par nos efforts en matière de pédagogie à l’égard des diverses
parties prenantes avec lesquelles nous avons traité. Si je n’avais qu’un
regret à avoir sur le déroulement de cette mission, c’est d’ailleurs de ne
pas avoir pris conscience plus tôt de l’importance de cette pédagogie
dans l’efficience de nos actions. C’est pour cette raison que j’invite
ceux qui le souhaitent à suivre une formation sur la pédagogie dans la
transmission des messages, dans le but de renforcer le succès de nos
actions, mais aussi l’aisance et la sérénité avec laquelle nous évoluons
dans l’entreprise. »
Cet exemple permet de distinguer clairement deux phases concernant
l’utilisation de la pédagogie, une aptitude clé dans le management
d’aujourd’hui. La première phase correspond à une utilisation plutôt
inconsciente de la pédagogie. Bernard ne s’était pas rendu compte que
l’éducation est un vrai moteur de la réussite de son équipe. Sa prise de
conscience a donc introduit naturellement une phase correspondant à une
utilisation consciente de la pédagogie, où celui-ci invite son équipe à suivre
une formation sur cette aptitude.
C’est à partir de la deuxième phase que l’on peut véritablement parler de
la soft skill pédagogie, étant donné que celle-ci était ignorée durant la
première phase. La prise de conscience dynamise les ressources de
l’individu. L’utilisation consciente des soft skills permet de les
perfectionner consciemment et intelligemment.
Prenons un autre exemple, la soft skill « gestion du stress ». Avant de
vouloir vous perfectionner dans la gestion du stress, il peut être nécessaire
de prendre conscience que vous pouvez gérer votre stress. Cette prise de
conscience peut se faire par la compréhension du processus d’apparition du
stress. Le stress n’est alors plus une fatalité, mais un phénomène que vous
vous êtes approprié.
D’après l’Agence européenne pour la santé et la sécurité au travail de
Bilbao, « un état de stress survient lorsqu’il y a déséquilibre entre la
perception qu’une personne a des contraintes que lui impose son
environnement et la perception qu’elle a de ses propres ressources pour y
faire face.[3] »
C’est lorsqu’une personne prend conscience qu’elle ne se sent pas à
même de faire face à ce que lui impose son environnement, qu’elle ressent
du stress. L’opportunité de gérer ce stress peut alors naître à partir de cette
prise de conscience.
Dans l’exemple précédent, Bernard a été capable d’établir un diagnostic
précis, il a véritablement pris conscience des solutions à envisager.
Comment développer cette soft skill conscience ainsi que les aptitudes qui
en découlent.
Travailler sa conscience grâce à la méditation et aux techniques méditatives
Les techniques méditatives qui seront introduites ici visent à devenir plus
conscient des situations managériales et des soft skills à optimiser.
Le terme « techniques méditatives » se réfère directement au terme
« méditation » dont il existe de nombreux courants. L’utilisation du terme
« techniques méditatives » permet de ne pas se référer à un courant en
particulier, et d’utiliser les leviers pratiques que propose la méditation pour
une application dans le monde managérial.
Par ailleurs, seront détaillés un certain nombre d’exercices inspirés des
principes de la méditation, mais qui ne correspondent pas véritablement à
de la méditation en tant que telle.
Il est cependant nécessaire de poser un cadre correspondant à ce que l’on
entend par la notion de méditation. Bien entendu, cette définition n’engage
que les auteurs et libre à vous de vous y référer, ou non.
La méditation est l’attitude consistant à prendre conscience de ce qui se
passe maintenant sans émettre de jugement. Cela peut être :
1. ce qui se passe en vous (vos pensées, vos émotions, votre rythme
cardiaque, etc.) ;
2. ce qui se passe dans votre environnement (la personne qui se trouve en
face de vous, le bruit environnant…) ;
3. les deux simultanément.
Dit autrement, méditer consiste à apprendre à vivre consciemment dans la
totalité de votre présent. Votre présent pouvant s’étendre de la plus intime
pensée que vous entretenez actuellement, à la personne que vous apercevez
par exemple à quelques centaines de mètres de vous.
La méditation apprend à prendre conscience
Pour qu’une méditation soit efficace, elle doit consister à être attentif sans
jugement de votre part. Pourquoi ? Parce que lorsque vous jugez une
situation par exemple, vous entretenez une certaine pensée à propos de
celle-ci. Et lorsque vous êtes occupés à penser, vous ne pouvez être
pleinement attentifs à ce qu’il se passe. Comme l’explique Thierry Janssen,
psychothérapeute, « Pratiquer la méditation revient à apprendre à rester
dans l’instant présent, en témoin de ce que nous sommes en train de penser
ou de ressentir, mais sans nous laisser entraîner dans l’action de penser. »[5]
Pour bien comprendre cela, imaginez que vous êtes en train de parler à
votre supérieur hiérarchique. Pour capter pleinement ce qu’il vous dit, il
vous faut naturellement être attentif à ce qu’il vous dit. Mais si pendant que
votre supérieur vous parle, vous êtes en train de préparer mentalement la
réponse que vous voulez lui faire, vous ne pouvez recevoir la totalité de son
message. Autrement dit, vous ne pouvez pas à la fois être concentré sur le
message qu’il vous délivre, et sur celui que vous voulez lui délivrer. Cela
peut apparaître évident, mais il arrive souvent que l’impatience ou l’anxiété
d’une personne l’empêche de recevoir pleinement les informations dont elle
a besoin pour construire la meilleure réponse possible à la situation qu’elle
traverse.
La méditation vous permet d’apprendre à diriger consciemment votre
attention sur ce à quoi vous souhaitez être attentif. Matthieu Ricard parle de
la méditation comme un « entraînement de l’esprit ».
Exercice
Initiation à la méditation
Prenez deux minutes de pause durant votre travail pour prendre
conscience des émotions que vous vivez actuellement. Soyez juste
attentifs à ce que vous ressentez pendant ces deux minutes. S’il vous
arrivait pendant ces deux minutes de repenser par exemple au dossier
que vous devez traiter en urgence, recentrer vous sur l’unique objectif
de ces deux minutes : la prise de conscience de ce que vous ressentez
actuellement.
Vous pouvez effectuer le même exercice avec vos pensées. Pendant
deux minutes, prenez conscience des pensées qui vous traversent
l’esprit, sans les juger, ni les commenter ou les entretenir.
En effectuant ces deux exercices l’un après l’autre, dans l’ordre que
vous choisirez vous découvrirez petit à petit l’intime relation entre vos
pensées et vos émotions du moment. Plus vous serez familiarisé à la
prise de conscience de vos pensées et de vos émotions, plus il vous sera
facile de gérer vos émotions, en gérant vos pensées. Vous pourrez par
exemple choisir de ne plus entretenir de pensées anxiogènes, telles que
l’appréhension de la semaine à venir, par votre conscience du caractère
« stressant » de ce type de pensée.
Exercice
Développer la conscience de vos soft skills
Durant votre journée, adoptez le réflexe de penser à une soft skill que
vous aimeriez développer, telle que votre capacité à vous motiver par
exemple. Gardez en tête cette compétence : « Ma capacité à me
motiver ».
Lorsque vous rencontrerez une tâche « démotivante » durant votre
journée, prenez quelques minutes pour prendre conscience d’un
maximum d’éléments qui peuvent entrer en jeu dans votre capacité à
vous motiver. En prenant du recul, y a-t-il des éléments qui pourraient
vous motiver à effectuer cette tâche ? Si vous devez par exemple
terminer un dossier particulier qui ne vous enchante pas, voyez-vous,
au-delà de la réalisation même de ce dossier, des avantages à le
terminer dans les plus brefs délais ?
Si vous parvenez à trouver des raisons motivantes de terminer une
tâche, vous entretiendrez des pensées motivantes, qui impacteront
directement votre dynamique du moment. Même si vous ne trouvez pas
de raisons motivantes d’effectuer la dite tâche, prendre l’habitude de
rechercher des facteurs de motivation développera votre capacité à
vous motiver.
Quelles pensées entretenez-vous actuellement ?
Observez-vous des pensées qui freinent votre motivation ?
Si oui, vous êtes sur la bonne voie pour améliorer votre motivation. Si
vous pouvez créer des pensées qui vous démotivent, rassurez-vous, il
est possible aussi de créer des pensées motivantes.
Vous pouvez peut-être d’ailleurs constater que sans l’attitude qui
consiste à être attentif aux pensées « démotivantes » (comme par
exemple « j’ai une dure semaine de travail qui m’attend, cela ne
m’enchante pas »), il vous est difficile d’émettre l’intention d’entretenir
des pensées « plus motivantes » (telles que « Je peux créer une attitude
positive dès maintenant, et cette possibilité me motive »).
Il peut être tentant de penser qu’une tâche particulière n’est pas
motivante. En réalité ça n’est pas la tâche en elle-même qui n’est pas
motivante, mais l’idée que vous vous en faites.
Pour résumer ce petit exercice, lorsque vous n’êtes pas motivé pour
effectuer un travail en particulier, ne pensez pas à ce travail, mais plus
précisément à la pensée que vous entretenez à propos de ce travail.
Exercice
Imaginez-vous au cinéma
Pendant cinq minutes par exemple, imaginez que tout ce à quoi vous
assistez correspond à un film en trois dimensions que vous regardez
assis confortablement dans une salle de cinéma. Vous êtes durant ces
cinq minutes, le spectateur attentif de tout ce qu’il se passe autour de
vous. L’objectif est d’être capable, si on vous le demandait, de décrire
précisément tout ce à quoi vous avez assisté.
En plus de vous faire travailler votre capacité d’attention et
d’observation, cet exercice entraîne d’autres soft skills telles que votre
capacité de concentration, d’écoute et de mémorisation. Pour améliorer
l’efficacité de cet exercice, veillez à ne pas commenter dans votre tête
la scène que vous vivez. Contentez-vous de recevoir les informations,
les images et les sons, tels qu’ils vous parviennent sans les commenter
à votre façon. Ici vous n’avez pas le temps d’interpréter quoi que ce
soit, mais juste le temps de capter un maximum de perceptions pour
pouvoir être capable de les retranscrire par la suite à une tierce
personne.
Cet exercice entraîne votre esprit à être pleinement réceptif des éléments
qui caractérisent une situation pour mieux évoluer au sein de celle-ci.
Ne pensez pas à la couleur rouge
En lisant ce titre, êtes-vous parvenu à ne pas penser à la couleur rouge ?
Cette question est une question « piège » car même si vous pensez avoir
réussi à ne pas penser au rouge, ce n’est peut-être pas tout à fait vrai.
Votre esprit risque de penser à la couleur rouge, ne serait-ce que pour
comprendre la phrase « Ne pensez pas à la couleur rouge ». Pour
comprendre un message, vous devez le reformuler dans votre esprit,
entretenir une pensée à propos de ce message. Vous n’en avez pas le choix.
Cependant, vous avez le choix de créer la pensée que vous souhaitez créer,
comme par exemple, « en ce moment quoi que l’on me dise, je pense à la
couleur bleue ». Si vous êtes fermement conscient de cette pensée, il sera
difficile de vous faire penser à la couleur rouge.
En effet, votre état d’esprit est constamment sous influence.
Dans ce test de la couleur rouge, l’influence exercée sur vous est
relativement basique, et vous pouvez en prendre conscience.
Maintenant, imaginez dans votre management, le nombre d’influences
diverses qui suscitent en vous des quantités de pensées. Que ce soit
quelques mécontentements dans votre équipe, un rétroplanning très chargé
et difficile à tenir, ou encore votre supérieur hiérarchique qui vous sollicite
régulièrement pour l’appuyer sur certains travaux, ces problématiques sont
source d’influence sur votre mental.
Concrètement, lorsque vous travaillez sur un projet particulier, veillez à
ce que vos pensées soient en rapport avec ce projet. Si ça n’est pas le cas, et
que vous êtes par exemple distrait par d’autres dossiers en cours, prenez
l’initiative de créer de nouvelles pensées en rapport avec ce que vous
cherchez à réaliser.
Pour ce faire, concentrez-vous quelques instants sur cette affirmation « Je
crée à présent les pensées que je souhaite créer » ; ou encore, « Je pense à la
tâche que je souhaite réaliser maintenant » Pour Luc de Brabandère,
« penser consiste à relier entre eux des données et des faits observés au
moyen de structures mentales qui leur donnent du sens. Une idée se forme
alors, qui est acceptée comme hypothèse de travail. »[7]
Cette capacité à relier des données et des faits semble importante dans la
construction de la pensée, nécessaire pour effectuer un travail particulier.
Mais cette capacité peut être largement entravée par les influences dont
nous avons parlé plus haut.
En effectuant la gymnastique de l’esprit qui correspond à « méditer »,
vous vous habituez à ne pas attacher systématiquement de l’importance aux
influences extérieures. Ce faisant, vous vous rendez plus disponible pour
entretenir les pensées qui vous sont les plus utiles. Cette disponibilité
d’esprit favorise aussi votre créativité, ainsi que votre bien-être au travail.
Exercice
Développer sa concentration
Lorsque vous aurez besoin de vous concentrer pour effectuer une tâche
particulière, posez-vous les questions suivantes :
1) Quelle sera ma prochaine pensée ? (tentez de garder cette question à
l’esprit pendant une vingtaine de secondes).
En vous concentrant sur cette question, vous devriez comprendre
qu’aucune pensée ne peut véritablement apparaître. Pourquoi ?
Si vous parvenez à rester concentré sur cette question « Quelle sera ma
prochaine pensée ? », votre seule pensée devrait être cette même
question. Cet exercice vous prouve que vous pouvez créer la pensée
que vous souhaitez au moment où vous le souhaitez. Ici, la pensée que
vous venez de susciter est « Quelle sera ma prochaine pensée ? ».
Lorsque vous comprenez votre capacité à impulser les pensées que
vous choisissez, vous pouvez à tout moment choisir de créer une
pensée en rapport avec ce que vous êtes en train de faire. C’est cela la
concentration, parvenir à focaliser votre pensée sur ce que vous
souhaitez.
Si ça n’est pas le cas, si vous ne parvenez pas à rester « bloqué » sur
cette question « Quelle sera ma prochaine pensée ? » et que d’autres
pensées apparaissent dans votre esprit, alors vous allez devoir encore
affiner votre capacité de concentration. En effet, vous n’êtes pas
parfaitement concentré sur ce que vous devez effectuer actuellement, à
savoir, vous poser cette fameuse question « Quelle sera ma prochaine
pensée ? ». Vous pouvez donc passer aux questions (2), (3) et (4).
2) « À quoi suis-je en train de penser actuellement ? » (Réfléchissez à
cette question pendant environ 20 secondes.) Si vous avez des pensées
qui vous traversent l’esprit actuellement, tentez de les garder en
mémoire.
3) « Ai-je pu durant ces 20 secondes identifier une ou plusieurs pensées
qui m’ont traversé l’esprit ? »
4) « Si oui, est-ce que la ou les pensées identifiées sont en rapport avec
la tâche pour laquelle j’ai besoin d’être concentré ? » (Si non, posez-
vous à nouveau la question 1 jusqu’à parvenir à identifier au moins une
de vos pensées.)
Si la réponse à la question 3 est « oui » : bravo, vous êtes concentré !
Si la réponse à la question 3 est « non » : prenez conscience que vous
n’êtes pas concentré et tentez de centrer votre pensée sur la tâche que
vous voulez effectuer.
Lorsque vous serez suffisamment à l’aise avec cet exercice, tentez de le
refaire dans des contextes différents, où vous serez moins au calme.
(Dans une situation de travail en open space par exemple.)
Remarquez ici que dans le cas où vous n’êtes pas concentrés sur la tâche
que vous voulez effectuer, vous devez prendre conscience de cela pour
éventuellement se concentrer à nouveau.
Exercices
Développer sa gestion du stress
Exercice 1
Lorsque vous ressentez du stress, (de nombreux indicateurs peuvent
vous aider à savoir que vous êtes stressés tels que des maux de ventre,
votre pouls qui s’accélère, une tension de vos muscles, une respiration
plus rapide qu’à la normale), posez-vous les questions suivantes :
1) À quoi pensez-vous actuellement ?
2) Parmi vos pensées, identifiez celles qui semblent vous causer du
stress. (Cela peut par exemple être des pensées en rapport avec un
événement important qui va arriver, et que vous appréhendez. Ou
encore, des pensées dues au fait de vous remémorer une situation
déstabilisante que vous avez vécue)
3) À présent, vous n’êtes plus simplement en train de penser, vous êtes
en train de penser à ce que vous pensez. Vous prenez conscience que
vous êtes le donneur d’ordre de vos pensées.
4) Créez à présent d’autres pensées (Je crée à présent la pensée que je
choisis), moins pesantes, telles que « Je suis en train de gérer mon
stres » ou « Je suis en train de créer des pensées plus agréables ».
Comme évoqué plus haut, la façon dont vous vous sentez actuellement
est intimement liée à ce que vous pensez actuellement. Lorsque vous
êtes stressé, rappelez-vous que la majeure partie de votre stress
provient de ce à quoi vous êtes en train de penser.
Constatez à quel point la prise de conscience de vos pensées permet de
les relativiser afin d’en créer d’autres consciemment.
Exercice 2
Quand vous ressentez du stress, donnez-vous comme unique consigne
de prendre conscience de votre respiration, dans ses moindres détails.
Écoutez par exemple le bruit de l’air qui remplit lentement vos
poumons, ainsi que le bruit de votre expiration. Soyez attentif à
l’apaisement que vous procure le simple fait de respirer. Effectuer cet
exercice, même pendant une minute, peut vous permettre d’apaiser
votre stress.
L’esprit d’entreprendre
Entreprendre consiste à changer un ordre existant.
Joseph Schumpeter
Témoignage
Philippe Hayat, président de 100 000 entrepreneurs, expert en
entrepreneuriat
Exemple
Pourquoi Bernard serait-il entrepreneur en tant que manager ?
En reprenant la définition précédente, voici pourquoi Bernard est lui
aussi un entrepreneur :
une personne engagée : Bernard est porté par des valeurs qu’il vit dans
son quotidien professionnel. Cette dynamique lui donne
l’enthousiasme et l’énergie nécessaire pour avancer dans la durée.
dans un projet : son entreprise lui a confié une mission l’amenant à
gérer une équipe. En ayant défini un but à atteindre et des étapes à
franchir, la démarche de Bernard est structurée sous forme de projet.
avec l’intention d’apporter des solutions : Bernard et son équipe ont
pour mission d’apporter des solutions à d’autres services de son
entreprise.
à des bénéficiaires : les autres services bénéficient du travail de
Bernard et de son équipe
Bernard correspond alors à la définition de l’entrepreneur proposée
plus tôt.
Témoignage
Michel Meunier, ancien président du Centre des Jeunes Dirigeants
Témoignage
Philippe Hayat, président de 100 000 entrepreneurs, expert en
entrepreneuriat
Témoignage
Philippe Hayat, président de 100 000 entrepreneurs, expert en
entrepreneuriat
Exercice
Exercez votre visualisation et créativité
Avez-vous un rêve ?
Dessinez sur une feuille votre rêve. Vous pouvez aussi l’écrire sous
forme d’histoire aussi si vous le souhaitez.
1) Préparez des étapes pour atteindre le rêve
Dessinez par la suite les étapes intermédiaires vous permettant
d’approcher petit à petit votre rêve.
2) Vous avez votre parcours qui va vous permettre de vous rapprocher
petit à petit de votre rêve.
Cet exercice peut être appelé back casting car vous commencez par la
fin (le rêve, ou l’objectif) et ensuite vous construisez le chemin étape
par étape pour y arriver.
Il vous permettra de travailler les aptitudes suivantes :
visualisation ;
créativité ;
optimisme.
Exercice
Entraînez votre esprit d’entreprendre grâce au storytelling
Si votre produit ou votre service était un personnage, lequel serait-il ?
Quelle serait son histoire ? Essayez de répondre à cette question en
racontant une histoire (qui pourrait être réelle ou fantastique). Et si
vous voulez aller plus loin, vous pouvez vous amuser à illustrer cette
histoire telle une bande dessinée.
Faites la même chose avec vos « clients » (ceux qui bénéficient de
votre travail comme vos clients ou même d’autres collaborateurs dans
votre entreprise). Si l’un de vos clients était un personnage, lequel
serait-il ? Quelle serait son histoire ? Illustrer cette histoire donnera
plus de substance à votre « création » et développera votre
compétence créativité.
Une fois que vous avez ces deux histoires, essayez de les fusionner
pour en faire l’histoire de votre entreprise (ou de votre projet en
équipe).
Enfin, racontez cette histoire autour de vous et voyez les réactions
qu’elle suscite. Vous pourrez être étonné des résultats.
La confiance
Si vous avez confiance en vous-même, vous inspirerez confiance aux
autres.
Johann Wolfgang Von Goethe
Prendre confiance
L’étape de prise de confiance peut être facilement franchie. Entamer une
démarche d’utilisation de soft skills implique une avancée dans la confiance
en soi (ou dans la confiance en son environnement).
L’ouvrage Votre cerveau n’a pas fini de vous étonner résume dix ans de
recherches cognitives et contient une révélation étonnante : la confiance est
un état d’esprit qui se communique. Les neurones miroirs permettent de
communiquer des émotions ou des états d’esprits d’une personne à l’autre.
C’est ainsi qu’il est possible de communiquer sa confiance aux autres.
Un manager qui n’a pas confiance en lui peut difficilement inspirer de la
confiance auprès de ses collaborateurs, car il doit avant tout « vivre » l’état
d’esprit de confiance pour le transmettre aux autres. Comme le disait
François de la Rochefoucauld, « Rien n’est plus contagieux que
l’exemple ».
Le déclic positif
Exercice
Travailler sa confiance en soi
En réfléchissant à ses aptitudes et à sa personnalité, vous pouvez être
amené à vous poser une des questions les plus courantes en entretien de
recrutement : « Quels sont vos principales qualités et défauts ? »
Et si vos défauts étaient en réalité des qualités ?
Notez dans une colonne les principaux défauts que vous pensez
posséder.
Ajoutez une colonne dans laquelle vous notez la qualité inhérente au
défaut de la même ligne.
Vous pouvez illustrer votre propos par un exemple concret.
Par exemple, si vous vous considérez comme quelqu’un de naïf, cette
naïveté peut être considérée comme une certaine ouverture aux
opportunités. Si un prospect vous parle d’un de ses projets, vous lui
faites confiance là où d’autres ne l’ont pas fait. Le projet fonctionne et
vous en êtes l’un des protagonistes grâce à votre ouverture d’esprit,
votre « naïveté ».
La synergie
La synergie des actions permet une complémentarité efficace des
compétences et des connaissances.
F. Davy
Exercice
Exercice inspiré du « Bâton de parole »
Voici un exercice pour travailler cette synergie. Il est préférable dans un
premier temps d’effectuer l’exercice lorsque vous démarrez une
conversation avec une personne. Cet exercice est inspiré du principe du
bâton de parole présenté par Stephen R. Covey dans son livre La 3 e
voie[20].
Lors d’une conversation avec quelqu’un, à chaque fois que votre
interlocuteur prendra la parole, vous imaginerez que celui-ci détient le
bâton de parole. Si vous finissez une phrase et qu’il rebondit sur cette
phrase, imaginez que vous lui transmettez le bâton de parole (libre à
vous d’imaginer l’apparence que peut avoir ce bâton). Pendant toute la
durée où votre interlocuteur détiendra ce bâton de parole, vous ne
pourrez pas intervenir, puisque vous l’aurez deviné, vous ne possédez
pas le bâton de parole. Vous ne pourrez reprendre le bâton de parole
uniquement si la personne vous interroge, ou vous laisse penser par son
silence ou sa fin de phrase que vous pouvez intervenir.
L’objectif principal de cet exercice est d’être attentif à la totalité du
discours de votre interlocuteur en vous plongeant dans sa réalité. Tentez
de percevoir les moindres détails de son attitude lorsqu’il vous parle,
ainsi que de comprendre l’essence de ce qu’elle vous dit. Un peu à la
façon d’un joueur de poker qui tente de décrypter les moindres faits et
gestes de ses adversaires, vous effectuerez de la même façon cette
analyse précise des « moments de parole » de la personne qui se trouve
en face de vous. Vous pourrez procéder ainsi car lorsque votre
adversaire possède le bâton de parole, vous n’avez pas à penser à ce
que vous allez dire, vous n’avez pas la parole. Vous pouvez même
considérer qu’à chaque fois que votre interlocuteur possède le bâton de
parole, il n’est pas garanti qu’il vous le redonne. Ne l’espérez même
pas et contentez-vous plutôt d’analyser sa prise de parole. Cet exercice
vous permet réellement de travailler et d’améliorer votre empathie car
vous entraînez votre esprit à ne pas se focaliser sur votre réalité et vos
attentes individuelles mais à élargir votre champ de perception et de
compréhension à la réalité d’autrui. Grâce à cet effort, vous pourrez
considérablement améliorer la synergie de vos échanges étant donné
que vous aurez plus d’éléments à votre disposition pour le faire.
Exercice
Combinaisons
Imaginez que vous fassiez l’exercice de combinaison que nous avons
vu plus haut, mais avec les membres de votre équipe cette fois-ci.
1) Définissez les membres de votre équipe d’un point de vue soft skills
uniquement : quelles sont les soft skills de chaque membre de votre
équipe ?
2) Essayez de créer des duos ou trios avec vos membres en analysant
les soft skills complémentaires de chacun.
3) Quelles sont les soft skills « synergiques » potentielles (nouvelles
soft skills collectives issues de la synergie ?)
4) Voyez-vous le potentiel synergique de votre équipe ?
Les exercices méditatifs que nous vous avons proposés plus haut peuvent
aussi contribuer à développer votre synergie.
La synergie avec votre environnement est un pilier de développement de
soft skills. La recherche de synergie peut aussi être un objectif à atteindre
pour l’amélioration de votre bien-être dans votre environnement. En effet,
l’amélioration de vos relations interpersonnelles par exemple, peut être une
finalité épanouissante à la fois sur le plan personnel que professionnel.
En Bref
La conscience peut être travaillée. Cette soft skill peut vous aider à
identifier et à développer d’autres soft skills. Si vous prenez par
exemple conscience que vous pouvez être quelqu’un de créatif, il vous
sera plus facile de travailler votre créativité pour l’améliorer.
Il est possible d’améliorer, notamment grâce aux techniques
méditatives, la conscience :
de vos pensées ;
de vos émotions (agréables ou désagréables) ;
de votre environnement ;
de vos soft skills.
Vous pouvez aussi développer votre esprit d’entreprendre.
Entreprendre n’est pas créer une entreprise, c’est un état d’esprit
(l’esprit d’entreprendre).
L’esprit d’entreprendre n’est pas inné. Tout le monde a le potentiel
d’adopter cet état d’esprit et de le développer s’il en a conscience.
L’esprit d’entreprendre est une soft skill reposant sur 4 aptitudes :
visualisation, optimisme, engagement et créativité.
La confiance augmente le potentiel de développement de soft skills.
La confiance en soi et dans les autres se travaille et s’améliore.
La confiance est une soft skill reposant sur 4 aptitudes : la
connaissance de soi, la prise de décision, la pédagogie et
l’adaptabilité.
Les soft skills telles que l’attention, l’analyse, le discours et l’empathie
permettent de développer au mieux votre quatrième soft skill principale
qu’est la synergie. Bien entendu, vous pouvez trouver d’autres leviers
pour développer la synergie avec votre environnement. Soyez par
exemple attentif à la manière dont vos autres collègues managers font
preuve de synergie. Ils peuvent être une belle source d’inspiration.
[1]
N. Depraz, La Conscience, Armand Colin, 2001
[2]
Gerald M. Edelman, Biologie de la conscience, Odile Jacob, 1992.
[3]
http://www.travailler-mieux.gouv.fr/Les-RPS-c-est-quoi.html
[4]
Bonheur de la méditation, Le Livre de Poche, 2009.
[5]
Cyrulnic, P. Bustany, J-M. Oughourlian, C. André, T. Janssen, P. Van Eersel, Votre cerveau n’a
pas fini de vous étonner, Albin Michel, 2012.
[6]
A. Damasio, L’Autre Moi-Même, Odile Jacob, 2012.
[7]
L. de Brabandère, Les Mots et les choses de l’entreprise, Mols, 2012.
[8]
youtu.be/kU5y-MPBSdg)
[9]
Sophie Boutillier et Claude Fournier, Artisanat, L’harmattan, 2006
[10]
Définition du CNRTL (Centre National de Recherches Textuelles et Lexicales).
[11]
youtu.be/0nON_pzzL5Y
[12]
Introduction à la psychologie des organisations, Dunod, 1998.
[13]
M. Krogerus, R. Tschappeler, Le Livre des déisions, À Contre Courant, 2012.
[14]
Comment je suis devenu plus humain, Flammarion, 2011, p 125
[15]
A. Basu, L. Faust, La Communication non violente, Les Miniguides Ecolibris, 2011.
[16]
Ibid.
[17]
René de Lassus, Efficace et épanoui par la PNL, Marabout, 2004.
[18]
L’intelligence émotionnelle – 2, J’ai Lu, p 90.
[19]
Votre cerveau n’a pas fini de vous étonner, Clés Albin Michel, 2011.
[20]
First Éditions, 2012.
Partie II
LA MÉTHODE CREAPREZENT
4
S’APPROPRIER LES SOFT
SKILLS
Figure 4.2
Peu importe la soft skill « forte » que vous choisirez, elle sera toujours un
moteur des trois autres soft skills essentielles.
Exemple
Bernard doit gérer un conflit
Bernard, notre manager dans l’électro-ménager constate un conflit
entre deux de ses collaborateurs. L’un d’entre eux, Paul, est découragé
par le non-avancement de la campagne de communication pour le
lancement d’un nouveau mixer. Il ne parvient pas à réunir suffisamment
de commerciaux susceptibles de pouvoir présenter ce nouveau produit
en magasin. Paul reporte la faute sur sa collègue Christelle. C’est elle
qui est en charge de fédérer les commerciaux de l’entreprise pour le
lancement des nouveaux produits. D’après Paul, Christelle n’a pas
suffisamment priorisé ce lancement qui prend du retard.
Bernard décide de prendre les devants pour résoudre ce conflit dans les
plus brefs délais. Il entreprend de s’impliquer directement dans ce
lancement en s’engageant auprès de Paul pour appuyer Christelle sur le
rassemblement des équipes commerciales. Dès le début de cet
engagement, Bernard montre volontairement son optimiste à Paul sur le
fait que ce retard n’est pas important dans ce qui doit se passer
maintenant. En effet, Bernard précise à Paul que ce retard lui était peut-
être nécessaire pour peaufiner son discours de présentation du nouveau
produit. Quoiqu’il arrive, l’attente impatiente de Paul peut être
transformée dès maintenant en une formidable motivation pour ce
lancement.
Figure 4.3
Cette façon de cadrer une situation par les soft skills doit devenir un
réflexe pour vous. En visualisant bien la situation que vous cherchez à
améliorer, demandez-vous quelles sont les soft skills que vous allez pouvoir
utiliser pour atteindre votre objectif.
Bernard a choisi de privilégier le pilier esprit d’entreprendre et deux de
ses aptitudes, optimisme et engagement. Mais il aurait pu également opter
pour d’autres soft skills ou aptitudes qui sont à sa disposition. De chacune
des quatre soft skills essentielles (piliers), découlent des compétences
attachées (comme optimisme et engagement pour le pilier esprit
d’entreprendre). Ces « grappes » de soft skills représentent des ressources
que vous pouvez mobiliser au sein de la situation.
La figure 4.4 est un mind map global des soft skills que vous pouvez
mobiliser à tout moment :
Figure 4.4
Dans l’exemple illustré par le mind map ci-dessus, si vous étiez à la place
de Bernard pour chercher à résoudre ce conflit, vous pourriez choisir de
porter plus d’attention envers vos deux collègues afin de mieux cerner leurs
attentes et de favoriser une véritable synergie entre eux et vous.
Par ailleurs, avez-vous bien conscience de l’environnement et des soft
skills qui sont en jeu ? Cette première étape de prise de conscience est
primordiale. Comment améliorer une situation si vous n’en avez pas
conscience ? Comment allez-vous utiliser vos soft skills pour améliorer
cette situation si vous n’en avez pas conscience des soft skills utilisées ?
Vous pourriez aussi émettre l’intention de vous adapter à leur
problématique, tout en veillant à leur donner confiance, en défendant l’idée
qu’ils parviendront à s’entendre. Votre présence et votre écoute les
rassureront, et vous pourrez en profiter pour leur montrer votre optimisme
quant à l’évolution de cette situation.
Pour aller dans cette direction de résolution de conflit, il vous faudra
travailler sur les ressources (soft skills) que vous ciblerez.
Plus vous mémorisez ce mind map, plus il vous sera facile de mobiliser
les soft skills les plus pertinentes en temps voulu.
Gardez en tête que pour chacune de vos problématiques managériales,
il existe toujours pour vous la possibilité d’y apporter un changement par
votre attitude. Inspirez-vous de ce mind map pour réfléchir aux
compétences que vous pourriez mobiliser dans divers cas de figures.
Placer une situation que l’on souhaite améliorer au centre de ce mind map
invite à créer à présent une nouvelle attitude dans la situation. Chacune des
branches permet de composer cette attitude à votre façon, en fonction de
votre connaissance du contexte.
La poursuite de votre intention « J’ai l’intention d’améliorer le conflit
entre mes deux collègues » ou « J’ai la volonté d’améliorer ma
communication auprès de mon équipe » impliquera le recours à des soft
skills. Le développement de vos soft skills s’activera par le biais de cette
intention, puisque de cette intention découlera votre démarche et vos
actions.
Il est préférable de travailler sur une seule intention à la fois, pour
augmenter l’efficacité de la démarche que vous avez enclenchée. Cette
intention de cibler de nouvelles compétences, ou d’optimiser celles que
vous utilisez déjà, activera pour vous une nouvelle dynamique managériale.
La section suivante vous aidera à développer vos soft skills pour travailler
cette dynamique managériale sur le long terme.
Conseil
Amusez-vous à trouver des exemples de situations que vous pourriez
être amené à améliorer dans votre travail. Placez les au centre du mind
map ci-dessus en identifiant à quelles aptitudes vous pouvez faire appel
afin de vous habituer à adopter un regard « soft skills ».
Figure 4.5
Figure 4.6
Bien entendu, cette évaluation sera totalement subjective, mais vous
verrez que cela n’est pas dérangeant, bien au contraire, étant donné qu’il
s’agit de développer une compétence que vous seul allez mobiliser, à votre
façon.
Choisissez un ou plusieurs moments au cours de la semaine, pour
effectuer votre évaluation qui ne vous prendra qu’un instant.
Nous vous conseillons dans un premier temps de sélectionner 3 ou 4 soft
skills, et de vous poser quotidiennement cette question pour chacune d’entre
elles. Vous pouvez remplir un petit tableau de suivi de l’évolution de vos
soft skills sur un tableur (ou sur un carnet).
Figure 4.7
En vous interrogeant par exemple sur votre prise de décision, vous vous
intéressez à cette compétence. Cette affirmation pourrait paraître évidente
mais le questionnement sur vos soft skills vous permet d’être conscient de
celles-ci et de penser à les mobiliser au jour le jour. La question « Sur une
échelle de 0 à 5, à quel point je crée ma prise de décision ? », que vous vous
poserez au moment où vous le souhaitez, permet d’activer cette prise de
conscience.
En résumé, la question sur l’état de votre aptitude vous rend plus lucide
sur l’aptitude elle-même. C’est le réflexe de vous poser ces questions qui
vous entraînera à devenir plus conscient de vos soft skills et donc, en
référence au pilier conscience, à les améliorer.
En parallèle du remplissage journalier de votre tableau, vous pouvez
tracer l’évolution de vos soft skills.
Figure 4.8
L’intérêt pour vous de suivre l’évolution de vos soft skills est double.
D’abord cela permet de visualiser votre progression. Mais au-delà, vous
pourrez analyser les corrélations éventuelles entre vos soft skills et les
situations de travail que vous traversez.
En constatant par exemple que cette semaine votre optimisme a tendance
à se dégrader, vous prendrez peut-être conscience que cela est dû à une
semaine décevante en termes de réalisation de vos objectifs de vente. Avec
du recul, vous pourrez plus facilement choisir de garder votre optimisme
dans ce genre de situation, car vous savez que votre optimisme contribue à
votre capacité d’entreprendre (voir la section « entreprendre »). Rappelez-
vous que chacune des soft skills que vous travaillez impacte le
développement d’autres soft skills. Le travail sur votre optimisme par
exemple, vous aidera à améliorer votre adaptabilité aux situations délicates.
L’importance de l’auto-évaluation
« Connaître ses ressources, ses capacités, ses limites intérieures
permet à la fois : d’être conscient de ses forces et faiblesses, de
réfléchir à son expérience et d’être capable d’en tirer les leçons,
d’être ouvert aux conseils et nouvelles perspectives, d’être
capable d’apprendre et de s’enrichir sans cesse, d’être capable de
prendre du recul sur soi-même. » Daniel Goleman[1].
Le saviez-vous ?
Il existe 4 étapes clés pour l’apprentissage :
l’inconscience du manque de compétence ;
la conscience du manque de compétence ;
la conscience de la compétence ;
l’inconscience de la compétence.
Il s’agit d’une approche développée chez Gordon Training
International par Noel Burch dans les années 1970. Aujourd’hui
ce modèle est utilisé de par le monde par de nombreux formateurs
et coachs.
Pour l’illustrer, voici un exemple : rappelez-vous quand vous
étiez plus jeune et que vous regardiez vos parents conduire une
voiture. Cela avait l’air si simple… et pourtant ce n’était pas une
chose innée de conduire. Vous étiez encore inconscient du
manque de la compétence « conduire ».
Le jour où vous avez pris le volant pour la première fois, vous
avez pris conscience du manque de la compétence conduire. C’est
à partir de cette conscience du besoin de cette compétence que
vous l’avez travaillée en prenant des cours de conduite.
Vous venez maintenant de réussir votre permis de conduire ! Ca y
est, vous devenez un conducteur, vous avez conscience de votre
compétence conduire.
Et aujourd’hui, en avez-vous toujours conscience lorsque vous
conduisez ? Peut-être que cette compétence conduire est devenue
inconsciente, elle s’est inscrite en vous en faisant partie de votre
quotidien. Vous avez acquis la maîtrise par la pratique régulière,
ainsi que les réflexes nécessaires à la pratique de la conduite.
Maintenant, vous pouvez aller plus loin en cultivant la conscience de cette
compétence pour continuer de la développer. C’est cette phase de « prise de
conscience de l’inconscience de sa compétence » que nous illustrons dans
notre démarche soft skills par la méthode creapreZent.
Si à ce stade de l’ouvrage, vous avez été sensible à l’intérêt de développer
et de mobiliser vos soft skills en situation de travail, l’enjeu pour vous
consiste maintenant à adopter le réflexe soft skills. Pensez à un joueur de
basket utilisant ses entraînements pour développer ses compétences de
basketteur afin de mieux les mobiliser en compétition. Vous pouvez utiliser
dès maintenant la moindre de vos situations de travail pour vous entraîner à
mobiliser vos soft skills, celles qui vous seront utiles, voire nécessaires dans
votre management.
Dans l’exemple de la capacité d’attention, plus vous faites l’effort d’être
attentif à votre entourage (personnel ou professionnel), moins votre capacité
d’attention vous demandera d’effort. Vous deviendrez naturellement
quelqu’un de plus attentif, et en tirerez les bénéfices en situation de travail.
Entraînez-vous par exemple à déceler systématiquement le ton de voix de
votre interlocuteur. Ce ton de voix est un indicateur vous apportant de
nombreuses précisions sur la façon dont une personne est convaincue de ce
qu’elle vous dit, et de la confiance avec laquelle elle pourrait porter son
message à d’autres interlocuteurs de son service par exemple.
Le réflexe soft skills consiste notamment pour vous à adopter une attitude
active dans la moindre des situations que vous vivez. Vous ne serez alors
pas pris au dépourvu lorsque vous ferez face à une situation déstabilisante.
En Bref
Voici les trois points qui résument le lien fort existant entre nos quatre
grandes soft skills dans l’amélioration d’une situation :
Les quatre soft skills essentielles peuvent être considérées comme
des filtres permettant d’alléger les problèmes que vous rencontrez
Filtrer une même situation avec un ou plusieurs filtres vous amène
à entrevoir une ou plusieurs pistes d’amélioration de la situation.
Chacune des soft skill conscience, esprit d’entreprendre, confiance
et synergie vous permet de porter un nouveau regard sur les
situations.
Voici quelques questions qui peuvent vous guider dans l’utilisation
de vos soft skills pour améliorer une situation :
Quelle est la situation à améliorer ?
Quelle serait la situation optimale ?
Quelles sont les soft skills à mieux utiliser pour cette situation ?
Comment déployer ces soft skills identifiées dans la situation ?
Quelle est votre intention vis-à-vis de la situation ? Qu’allez-vous
« créer à présent » ?
Le mind map invite à la vigilance et l’amélioration de ses soft
skills.
Le mind map creapreZent permet de structurer une phase
introspective nécessaire dans le développement des soft skills.
La notation de vos skills permet de rester vigilant sur les ressources que
vous êtes à même de mobiliser, tout en optimisant ces mêmes
ressources.
Vous pouvez faire correspondre à chaque problème, une piste de
solution construite autour des quatre piliers de soft skill : conscience,
esprit d’entreprendre, confiance, synergie. Chaque pilier pouvant être
renforcé, comme nous l’avons vu, par d’autres soft skills qui y sont
attachées.
Vos soft skills permettent à la fois d’améliorer les situations, mais aussi
de vous améliorer vous même dans ces situations. La méthode
creapreZent repose sur quatre « piliers » de soft skills qui vous invitent
à déployer les ressources optimales à votre management : conscience,
esprit d’entreprendre, confiance et synergie. Ces piliers sont reliés entre
eux. Le travail sur l’un des piliers permet de travailler indirectement les
autres.
Le mind map creapreZent résume la méthode. En le gardant en tête, il
vous est possible de penser n’importe quelle situation en termes de soft
skills.
Les soft skills venant consolider chacun de ces piliers, peuvent être
développées en les évaluant régulièrement. Le fait d’y prêter attention
vous permet d’affiner, de singulariser et d’adapter votre attitude aux
situations.
Plus vous travaillez ces piliers, plus l’attitude consistant à déployer vos
soft skills peut devenir un réflexe.
[1]
L’intelligence émotionnelle – 2, J’ai Lu, p 83
[2]
Œuvres choisies, Sous la direction de KH. Kochtoïantz, membre correspondant de l’académie
des sciences de l’U.R.S.S., Éditions en langues étrangères, Moscou, 1954.
5
MULTIPLIER LES SOFT SKILLS
DANS L’ENTREPRISE
Témoignage
Romain Loupit, superviseur audit dans un groupe financier mondial
Exemple
Imaginez deux types d’entreprise
L’entreprise A est une entreprise de 50 salariés dans le domaine de
l’industrie. Les cadres dirigeants de cette entreprise ont à cœur
d’augmenter le chiffre d’affaires. Pour ce faire, ils ont identifié un
marché à fort potentiel commercial. Cependant, pour pouvoir profiter
de ce marché sur lequel ils sont pour le moment absents, ils vont
imposer une réorganisation interne de l’entreprise afin de créer un
département supplémentaire dédié à ce secteur.
Le « secteur de profits » est alors créé. Mais qui compose cette
nouvelle cellule ? Les managers ont choisi les salariés qui leur
semblaient les mieux correspondre à la mission, en se basant sur leur
formation professionnelle et leur poste actuel. C’est ainsi qu’Adel et
Guilhem se sont retrouvés dans ce secteur, alors qu’ils ne le
souhaitaient pas…
Pour se venger de cette décision jugée injuste, ils vont consacrer le
minimum d’énergie possible à ce nouveau projet. De toute manière, ils
n’ont pas la motivation nécessaire pour mobiliser encore plus d’énergie
car leurs supérieurs ne leur ont indiqué que des chiffres à atteindre, sans
leur expliquer le pourquoi de leur mission ou même les former.
Un an plus tard, l’entreprise A aura :
connu un échec sur ce secteur prometteur ;
réduit sa performance actuelle sur ses marchés historiques car deux de
ses meilleurs éléments, Adel et Guilhem, ont été affectés au nouveau
marché.
Témoignage
François Geuze, directeur de recherche, OpenToJob
Exemple
Afin d’assurer la production technique de ces softwares, une entreprise
de développement de logiciels recrute des développeurs et des
designers. Ces collaborateurs possèdent des compétences techniques
nécessaires à la réalisation des projets, des hard skills. Cependant, la
création de logiciels repose sur une synergie d’équipe. Car un
développeur seul aura beaucoup de mal à répondre au besoin du client,
et un designer ne pourra pas développer le produit seul. C’est pourquoi
ces collaborateurs travaillent en équipe. Mais qu’est ce qui permet aux
équipes de travailler de façon harmonieuse ? Une capacité d’écoute, de
l’attention, de la confiance, en d’autres termes, des soft skills qui
permettent aux développeurs et designers de collaborer. D’où cette
« harmonie hard skill / soft skill » composant la valeur humaine d’une
entreprise.
Témoignage
Yves Dambach, fondateur dirigeant de KTM Advance
Exemple
Si nous reprenons notre exemple du développeur et du designer dans
une entreprise de développement de logiciels voici à quoi cette
démarche pourrait ressembler :
• Designer :
• Développeur :
Exemple
Avec l’exemple de l’entreprise de développement de logiciels, nous
pouvons obtenir ceci :
• Soft skills individuelles du groupe :
Exemple
• Soft skills individuelles du groupe :
Les soft skills synergiques listées dans le tableau ont été approuvées et
notées par les deux collaborateurs du groupe concernés :
Vous pouvez ensuite combiner les notes des différents groupes pour
remplir un tableau global des soft skills synergiques (en imaginant que
l’entreprise soit composée de trois groupes) :
• Soft skills synergiques de l’entreprise :
Exemple
• Soft skills individuelles de l’entreprise :
Ce qui est intéressant avec cette valeur, ce n’est pas le chiffre absolu qui
en découle, mais l’évolution de ce dernier dans le temps. Cela vous permet
d’avoir une visibilité sur l’évolution des soft skills de votre entreprise, et
donc de la valorisation de l’invasion.
Comme vous l’avez remarqué, la démarche de calcul de ce capital soft
skills engage vos collaborateurs dans une démarche d’analyse de leur soft
skills. C’est en ce sens que cet exercice est utile également, en impulsant
une dynamique qui, si elle est répétée régulièrement dans le temps,
permettra de développer le réflexe soft skills dans votre entreprise (cf.
chapitre 4).
Cette méthode de calcul du capital soft skills de l’entreprise permet aussi
de donner du lien entre les collaborateurs à travers les soft skills
synergiques. Car pensaient-ils avant la valorisation des soft skills de
l’entreprise à ces soft skills émergentes ?
Vous verrez ci-après comment la dynamique soft skills peut devenir virale
dans votre entreprise pour augmenter le capital soft skills de votre
entreprise, et donc son capital humain.
Dans le moindre échange entre deux personnes, des soft skills sont
mobilisées. L’utilisation consciente des soft skills enrichit le lien qui peut
exister entre ces personnes. Lorsque vous mobilisez vos soft skills, vous
permettez plus facilement à votre entourage de déployer les leurs, et donc
d’optimiser vos échanges. En effet, quelle que soit l’attitude que vous
adoptez avec votre interlocuteur, celui-ci est forcé de recevoir un certain
nombre d’informations correspondant à votre attitude. Vos soft skills
permettent de préciser ces informations. Dit autrement, grâce à vos soft
skills, vous pouvez agencer intelligemment les signaux que vous envoyez à
votre entourage. Ces mêmes signaux sont précieux dans la façon dont vos
interlocuteurs pourront ajuster leur propre attitude.
Témoignage
Pierre-Édouard Sabary, analyste marketing CRM, groupe
Volkswagen France
L’empathie
« Nos cerveaux et ceux des autres primates, semblent avoir
développé un mécanisme fonctionnel de base, la simulation intégrée,
qui nous donne un aperçu expérientiel des autres esprits. La possibilité
de partager le contenu phénoménal des relations intentionnelles des
autres, au moyen de bases neuronales partagées, produit une mise en
relation intentionnelle. Celle-ci, en retour, en fusionnant les intentions
des autres dans celles de l’observateur, produit cette qualité
particulière de familiarité que nous entretenons avec les autres
individus. C’est ce que signifie être en empathie. » Vittorio Gallese[4]
Sur le plan managérial, lorsque vous souhaitez que votre équipe aille dans
le même sens que vous, gardez à l’esprit qu’au-delà du message que vous
lui transmettez, votre équipe intègre aussi pleinement votre attitude dans
l’énoncé de votre message. Votre attitude est l’ingrédient principal dans la
façon dont votre équipe pourra évoluer suite à vos recommandations. En
tant que manager, vous êtes la personne que votre équipe écoute avec la
plus grande attention. Les neurosciences prouvent ici que la qualité de votre
management ne se situe pas seulement dans ce que vous faites auprès de
votre équipe, mais bien dans ce que vous êtes. La personne que vous êtes
lorsque vous transmettez un message impacte directement la
« consistance » de ce message.
Si vous souhaitez dynamiser votre équipe, n’oubliez donc pas de vous
dynamiser vous-même, notamment en faisant évoluer la palette de soft
skills que vous présentez à vos collaborateurs. Faire vivre votre discours
avec votre singularité enrichie à chaque instant par vos soft skills.
Témoignage
Franck Oniga, directeur du marché des professionnels, entreprises et
institutionnels Banques Populaires, BPCE
L’importance de la liberté
« Pourquoi des patrons font confiance à leurs salariés ? Parmi
ceux qui font confiance, on peut distinguer deux types de patrons,
soit les patrons qui aiment la liberté et qui ont créé leur entreprise
de toutes mains, soit des patrons qui étaient salariés avant et qui
n’ont pas supporté les contraintes, ou, étaient admiratifs des gens
qui fonctionnaient déjà sur ce mode-là. On peut citer Harley
Davidson, Vortex, Google qui sont des entreprises avec un style
de management où l’on fait vraiment confiance aux gens.
Pour moi, l’idée de la liberté et de la confiance que l’on laisse aux
personnes est vraiment très importante, mais cela nous renvoie à
une certaine conception de l’être humain qui n’est pas propagée
par les théories de l’homo œconomicus et du management par la
pression et par le stress. » Jacques Lecomte, expert en
psychologie positive
L’attitude que vous adoptez à chaque instant de votre vie a au moins une
légère influence sur les personnes avec qui vous êtes en interaction, mais
pas n’importe quelle influence. L’attitude d’autrui a tendance à aller dans
celle qu’il observe chez vous. C’est ce que la PNL (programmation neuro-
linguistique) expose avec le concept de la « synchronisation » qui peut être
définie comme une « reproduction fidèle et discrète de certains aspects de
l’expérience subjective de notre interlocuteur.[9] » En PNL, la
synchronisation est souvent présentée comme une technique que l’on peut
appliquer volontairement, afin de créer une synergie « voulue » avec
l’interlocuteur. Les études sur les neurones miroirs montrent que cette
synchronisation s’effectue en réalité en partie de manière inconsciente.
Témoignage
Laurène Castor, chargée de missions innovations pédagogiques
L’expérience de Mehrabian
Témoignage
Jacques Lecomte, expert en psychologie positive
Témoignage
Pierre-Édouard Sabary, analyste marketing CRM, groupe
Volkswagen France
Entraîner son esprit semble nécessaire pour vous permettre d’évoluer avec
vos soft skills dans un monde du travail exigeant, qui sollicite justement
constamment votre attention. Le problème est que si ce sont les exigences
du monde du travail qui sollicitent votre attention, il vous est difficile de
choisir vous-même de la solliciter de façon intentionnelle. Pourtant, un
manager souhaitant améliorer les situations de travail doit se servir de son
attention de façon intelligente. Plus précisément, et pour reprendre l’image
du projecteur, celui-ci doit être en mesure d’orienter son « projecteur
naturel » avec agilité et rapidité. Car même si vous mobilisez votre attention
à chaque seconde où vous êtes éveillé, il n’est pas sûr que cette mobilisation
soit une aptitude que vous ayez cherché à optimiser.
Vous mobilisez par exemple chaque jour votre capacité naturelle à ingérer
des aliments, mais vous savez que cette capacité peut être optimisée, en
apprenant par exemple à manger d’une façon plus équilibrée. Il en va de
même avec votre attention qui peut être considérablement optimisée, et être
par la même occasion une merveilleuse façon de booster votre réflexe soft
skills.
Le saviez-vous ?
Ce qui est expliqué dans cet encadré peut être vérifié à tout moment dans
votre environnement. Amusez-vous à observer « attentivement » n’importe
quel objet de votre environnement, et constatez à quel point la perception
nette de cet objet se situe uniquement à l’endroit précis que vous regardez.
Il en va de même avec la perception de vos interlocuteurs.
Travailler sur votre attention, permet d’affiner votre perception des
situations et de votre entourage. Si vous ne prêtez pas attention à votre
attention justement, vous avez moins de « contrôle » sur votre perception
des choses.
Lorsque vous discutez avec quelqu’un, vous avez une multitude de façons
d’orienter votre attention. Peut-être ne regardez-vous pas totalement la
personne dans les yeux par exemple. Vous pouvez d’ailleurs remarquer à
quel point le fait de maintenir votre regard dans les yeux de votre
interlocuteur permet de capter son attention, et d’intensifier le partage de
vos émotions respectives. Maintenir votre regard dans les yeux de votre
interlocuteur est aussi un moyen de s’assurer que celui-ci est bien en train
de recevoir pleinement votre message. Il est important pour vous de capter
l’attitude générale de la personne qui se trouve en face de vous. Plus vous
détiendrez d’informations sur l’attitude d’autrui, plus vous pourrez vous
adapter à cette attitude afin de faire passer votre message dans les
meilleures conditions.
Les micro-comportements sont l’expression de ce qui se passe dans
notre cerveau
« Bandler et Grinder ont observé l’importance que les thérapeutes
exceptionnels dont ils étudiaient le savoir-faire, donnaient à
certains micro-comportements. Un micro-comportement est une
manifestation neurologique relativement infime (d’où
l’appellation micro-), indiquant que “quelque chose” se passe
dans le cerveau de la personne qui le vit. […] Une des grandes
découvertes des fondateurs de la PNL, c’est, que nous le voulions
ou non, que les mouvements de nos yeux sont associés à ce qui se
passe dans notre cerveau, au moment où nous nous exprimons. Il
existe un lien, quasi incontrôlable, entre nos stratégies et les
mouvements de nos yeux. » René De Lassus[17]
Exemple
Tableau de tâches pondérées par une « importance soft skills » que
vous pouvez fixer grâce à la question suivante : « À quel point je
développe cette soft skill à travers cette tâche ? »
Tableau soft skills après la réalisation de la tâche (en ajoutant les soft
skills développées grâce à la tâche réalisée)
En Bref
Le capital humain est composé entre autres des soft skills de
l’entreprise.
L’entreprise est riche des soft skills individuelles et synergiques de
ses collaborateurs.
Cette valeur soft skills de l’entreprise peut être calculée grâce à
une méthode de calcul du capital soft skills.
L’utilisation de vos soft skills peut déclencher une utilisation des soft
skills de vos collaborateurs :
Chaque individu a une tendance à reproduire de façon mimétique
une partie de l’attitude qu’il observe.
Vos soft skills telles que l’empathie ou la confiance en l’autre vous
permettent d’être un exemple fédérateur qui inspirera vos
collaborateurs
Vous pouvez donner une dynamique positive aux relations
interpersonnelles en créant un cercle vertueux de soft skills avec
vos collaborateurs.
Développer une soft skill implique le développement d’autres soft
skills :
Travailler son attention aura des impacts positifs sur ses capacités
cognitives.
Le questionnement est une soft skill interdépendante avec d’autres
soft skills.
Développer des soft skills individuelles aura un impact positif sur
le développement des soft skills collectives (ou synergiques).
[1]
Agence pour la Création d’Entreprise) http://www.apce.com/pid10833/3-valoriser-l-
entreprise.html
[2]
Le Trésor de la Langue Française informatisé, CNRS.
[3]
http://www.youtube.com/watch?v=Si3MwgaZMP0
[4]
Jean-Michel Oughourlian, Notre troisième cerveau, Albin Michel, 2013.
[5]
Les neurones miroirs, Odile Jacob, 2011.
[6]
Surfer la vie, Les liens qui libèrent, 2012.
[7]
Jean-Michel Oughourlian, op. cit.
[8]
Pour Sébastien Durand, auteur de Storytelling, Dunod, 2011, le storytelling est une technique
qui consiste à utiliser la connexion émotionnelle forte que peuvent susciter les histoires (source :
http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=UOz2-iePSQc).
[9]
Bernard Hevin, Jane Turner, Dico PNL, Éditions d’Organisation, 1995.
[10]
Insep Consulting Éditions, 2004.
[11]
La règle des 3 % - 38 % - 55 % - Expérience d’Albert Mehrabian.
[12]
Interview réalisée le 16 avril 2013 pour creapreZent.
[13]
Daniel Goleman, L’Intelligence émotionnelle 2, J’ai lu, 2011.
[14]
Jean Philippe Lachaux, Le Cerveau attentif, Odile Jacob, 2013.
[15]
Ibid.
[16]
Le Cerveau de Bouddha, Pocket, 2013.
[17]
Efficace et épanoui par la PNL, Marabout, 2004.
[18]
Le cerveau de Bouddha, Pocket, 2013
[19]
Le Cerveau de Bouddha, Pocket, 2013.
[20]
Nathalie Rapoport-Hubschman, Apprivoiser l’esprit, guérir le corps, Odile Jacob, 2012.
[21]
Sara Lazar est une spécialiste en neuro-imagerie de la faculté de médecine d’Harvard.
[22]
http://www.methodepresent.fr/
[23]
La Méthode Présent va plus loin en présentant aussi l’intérêt de considérer le mot « suis »
comme le verbe « être ».
[24]
Albin Michel, 2012
[25]
L’art de poser des questions efficaces catalyser les idées, Whole Systems Associates Pegasus
Communications, Inc, 2003.
[26]
Eric E. Vogt, Juanita Brown et David Isaacs (2003), ibid.
[27]
Jeff Dyer, Hal Gregersen, Clayton M. Christensen, Le Gène de l’innovateur, Pearson, 2013.
6
CRÉEZ À PRÉSENT VOTRE
MÉTHODE
Un besoin de singularité
La singularité et l’entreprise
Qu’est ce que la singularité ?
Voici la définition de « singularité » que propose le Larousse : « Caractère
de ce qui est unique en son genre ».
Seth Godin va plus loin dans cette définition dans son ouvrage Nous
sommes tous singuliers[1]. Selon lui, la singularité s’oppose à la norme, c’est
« ce qui n’est pas normal ». Les personnes singulières s’inscrivent par
ailleurs volontairement dans une ou plusieurs tribus (groupes de personnes
unies par des valeurs, un objectif ou un environnement). D’après Seth
Godin, les personnes partageant la même singularité (ce qui les différencie
de la « masse ») se regroupent sous forme de « tribus ».
La singularité est également un phénomène technologique émergent ayant
pour but d’améliorer l’homme par la technologie.
Dans cet ouvrage, le terme singularité sera centré sur l’aspect « caractère
de ce qui est unique en son genre » et non sur cette tendance technologique.
Mais en quoi l’entreprise est-elle concernée par la singularité ?
L’une des richesses vitales de l’entreprise est ses collaborateurs. Or,
chaque collaborateur est unique. On peut penser que les personnes
partageant le même métier ou la même fonction ont le même profil. Mais
c’est très souvent faux : chaque personne est unique malgré des fonctions
communes.
Témoignage
Océane Brondel, consultante en recrutement, Birdeo
Témoignage
Ruby Braithwaite, international marketing manager, groupe Soregor
Exemple
MakeSense est un jeune mouvement pour aider les entrepreneurs
sociaux du monde entier basé autour du brainstorming. Ce mouvement
fait preuve d’une grande créativité visuelle, organisationnelle et
opérationnelle. La singularité de ce mouvement repose donc sur cette
créativité et attire les personnes créatives. Mais pour qu’une telle
créativité puisse s’exprimer, il est important qu’il y ait beaucoup de
liberté : un élément faisant partie de l’ADN de cette organisation. Les
fondateurs ont ainsi adapté leur management à la singularité des
membres de MakeSense.
Témoignage
Laurène Castor, chargée de missions innovations pédagogiques
Un management singulier
La singularité doit être gérée de manière singulière : un management
singulier doit être adapté. Mais pour pouvoir s’adapter à la singularité des
personnes, il est primordial de les écouter et de faire preuve d’empathie.
C’est alors que vous pouvez adopter la facette de leader serviteur afin d’être
le plus à l’écoute et disponible pour vos collaborateurs. Pour ce faire, voici
quelques questions que vous pouvez-vous poser afin de mieux comprendre
la singularité de vos collaborateurs :
1. Quelles sont leurs soft skills individuelles ?
2. Quelles sont les soft skills synergiques dans les groupes ?
3. Quelles sont leurs motivations ?
4. Comment préfèrent-ils communiquer ?
5. Qu’est ce qui les rend heureux ?
Si vous avez du mal à répondre à ces questions, vous pouvez les poser
directement aux intéressés : ils se sentiront considérés et respectés. Vous
aurez alors des informations plus fiables pour adapter votre style de
management.
Bien entendu vous n’allez pas vous aliéner pour vous adapter aux autres.
En revanche, vous pouvez adopter une certaine flexibilité sur votre propre
style de management. Mais connaissez-vous votre « propre style » ? Pour
mieux le connaître, rien de mieux que de réaliser votre portrait soft skills.
Certains managers ont adopté cette démarche pour un management plus
efficace.
Témoignage
Ruby Braithwaite, International Marketing Manager, groupe Soregor
Exercice
Mes expériences et mes soft skills
Cet exercice vous permet dans un premier temps d’entraîner votre
conscience de vos soft skills. Une fois que vous serez à l’aise, essayez
d’appliquer l’exercice suivant :
1. sur une feuille A4, listez tous les projets, expériences personnelles,
expériences professionnelles, voyages… qui vous ont permis
d’évoluer, de progresser (cette feuille sera votre « liste
d’expériences ») ;
2. ensuite, prenez une seconde feuille et dressez 3 colonnes thématiques
dans l’ordre suivant : expérience, soft skills utilisées et soft skills à
améliorer ;
3. listez les soft skills utilisées et les soft skills à améliorer correspondant
à chaque expérience notée dans la première feuille.
Exemple
Liste d’expériences :
échange universitaire au Japon (2010 – 6 mois) ;
stage en création et gestion de base de données (2011 – 1 an) ;
randonnées à l’Île de La Réunion (2011 – 2 mois)…
Vous pouvez donc commencer à construire votre liste de soft skills qui
servira de base à votre portrait soft skills.
Si nous reprenons l’exemple ci-dessus, voici la liste des soft skills
obtenue :
1. écoute ;
2. analyse ;
3. créativité ;
4. adaptabilité ;
5. curiosité ;
6. enthousiasme ;
7. persévérance.
Ensuite pouvez-vous répondre à la question : aujourd’hui quelles sont les
soft skills que j’utilise le plus souvent ? Quelles sont les soft skills que je
préfère utiliser ou avec lesquelles je suis le plus à l’aise ?
Vous pourrez alors prioriser ou sélectionner vos soft skills les plus
importantes, puis, organiser ces soft skills dans votre mind map soft skills.
Construire son mind map soft skills
Si vous reprenez l’exemple précédent, vous aurez alors peut-être
sélectionné vos principales soft skills. Imaginons qu’elles soient les
suivantes :
1. écoute ;
2. créativité ;
3. curiosité ;
4. enthousiasme.
Vous obtenez alors vos 4 piliers soft skills. Vous voici avec votre profil
soft skill. Ces 4 soft skills sont les piliers de votre singularité, cultivez-les et
vous enrichirez votre singularité.
Vous pouvez aller encore plus loin en développant l’arborescence de ce
mind map. Vous pouvez par exemple rattacher d’autres soft skills à ces
piliers.
Par exemple, quelles soft skills développez-vous quand vous utilisez
votre :
1. écoute ? Peut-être votre attention et votre analyse ;
2. créativité ? Peut-être votre capacité à visualiser et votre imagination ;
3. curiosité ? Peut-être votre capacité à apprendre ;
4. enthousiasme ? Peut-être votre optimisme et votre adaptabilité.
Dans ce cas vous obtiendrez le mind map suivant :
Figure 6.1
• Interview
Dans cette première phase, vous vous interviewerez vous-même : en
adoptant la casquette de journaliste, vous vous poserez des questions
pertinentes pour prendre conscience de vos soft skills, à travers vos
expériences.
Accordez-vous 20 minutes d’entretien. Procédez dans une pièce calme.
Voici quelques questions pour guider votre interview :
Comment présenter mon profil soft skills ?
Pourquoi ce profil soft skills m’est-il utile au quotidien ?
Combien de fois par jour ai-je le réflexe soft skills ? 1 fois ? 5 fois ?
Encore plus souvent ?
Quelle est la manière la plus agréable pour moi de travailler ?
Pourquoi ?
Comment puis-je créer à présent les conditions pour que mon travail
soit le plus agréable possible ?
Une fois l’entretien terminé, amusez-vous à travailler un discours sur
votre profil soft skills.
• Discours
Imaginez maintenant que vous êtes un conférencier et que vous partagiez
une anecdote personnelle avec votre auditoire pour illustrer vos soft skills :
Sélectionnez une anecdote personnelle ou professionnelle pour illustrer
les différentes soft skills de votre profil.
Préparez votre discours en vous reposant sur votre mind map soft skills
et cette anecdote.
Réalisez votre discours en vous filmant (cela peut se faire avec un
smartphone, une webcam ou une petite caméra sur pied).
Afin de travailler votre capacité à être pédagogique, simple et
percutant, essayez de délivrer votre discours en 5 minutes.
• Évaluation
Votre discours est terminé et votre public est ravi d’en savoir plus sur
vous. Maintenant, vous changez de casquette pour porter celle de
l’évaluateur : vous analysez et « évaluez » le discours que vous venez de
partager. L’idée de l’exercice n’est pas de vous punir à travers une
évaluation très dure, mais au contraire, d’essayer de synthétiser ce que vous
avez pu retenir de votre propre discours et de partager les points qui vous
ont marqué ou touché. Voici les étapes à suivre :
Visionnez la vidéo que vous venez de réaliser en prenant des notes
pour votre évaluation.
Structurez une « évaluation » que vous délivrerez sous la forme d’un
second discours de 5 minutes.
Réalisez votre discours en vous filmant de nouveau.
Visionnez la vidéo de votre évaluation.
Cette phase de l’exercice I.D.E.E. est très importante pour travailler votre
capacité à prendre du recul envers vous-même et vos soft skills. Elle vous
entraîne également dans votre pédagogie et votre leadership (pour savoir
« évaluer » avec bienveillance vos collègues).
• Évolution
Une fois que l’évaluation est terminée, vous pouvez commencer à poser
les bases de l’évolution de votre profil soft skills. Pour ce faire, cette phase
consistera à visualiser les soft skills que vous souhaitez développer : vous
visualiserez votre propre évolution.
Maintenant que vous avez une vision claire de votre profil soft skills
actuel, fermez les yeux et visualisez cette fois-ci les soft skills que vous
souhaitez développer. Elles peuvent déjà faire partie de votre profil soft
skills (améliorer les soft skills existantes), ou pas encore (« je crée à présent
de nouvelles soft skills »). Voici quelques questions pour guider votre phase
de visualisation :
Quelle est la situation que vous entreprenez ?
Quelles sont les tâches que vous réalisez ?
Quelles sont les soft skills utilisées ?
À quel point êtes-vous à l’aise avec ces soft skills ?
À quoi ressemble votre nouveau profil soft skills ?
Cet exercice I.D.E.E. vous permet de :
1. questionner le profil soft skills que vous venez de dresser afin de le
peaufiner et de le valider ;
2. assimiler votre profil soft skills par l’expérience du discours ;
3. prendre du recul par rapport à vous-même (et développer une certaine
humilité) par l’expérience de l’évaluation ;
4. préparer l’évolution de votre profil soft skills par l’exercice de
visualisation.
Cette démarche de connaissance de soi par la construction de son profil
soft skills est intéressante, mais elle le devient encore plus si elle entre dans
une dynamique évolutive.
• Interview
De la même manière que précédemment, adoptez l’attitude du journaliste
pour cette auto-interview. Voici les questions que vous pourrez vous poser :
Quel est mon profil soft skills à présent ?
A-t-il évolué par rapport à la dernière interview ? Pourquoi ?
Ai-je amélioré mon réflexe soft skills ?
Est-ce que j’éprouve plus de plaisir à travailler depuis ? Pourquoi ?
Comment faire encore mieux ?
Après avoir répondu à l’interview, vous pouvez alors passer à l’étape
suivante
• Discours
Remettez-vous dans la peau d’un conférencier :
Choisissez une anecdote différente de la dernière fois que vous avez
effectué l’exercice I.D.E.E., de préférence une anecdote que vous avez
vécue récemment.
Préparez votre discours en vous reposant sur votre nouveau mind map
soft skills et cette anecdote.
Réalisez votre discours en vous filmant en insistant sur les évolutions
de votre profil.
Essayez toujours de tenir en 5 minutes pour cette prise de parole.
• Évaluation
Procédez à votre auto-évaluation avec bienveillance de manière filmée en
suivant la même démarche que pour l’exercice I.D.E.E. d’origine :
Visionnez la vidéo que vous venez de réaliser en prenant des notes
pour votre évaluation.
Structurez une « évaluation » que vous délivrerez sous la forme d’un
second discours de 5 minutes.
Réalisez votre discours en vous filmant de nouveau.
Visionnez la vidéo de votre évaluation.
• Évolution
De même que pour l’étape précédente, suivez la même démarche déjà
décrite plus tôt :
Quelle est la situation que vous entreprenez ?
Quelles sont les tâches que vous réalisez ?
Quelles sont les soft skills utilisées ?
À quel point êtes-vous à l’aise avec ces soft skills ?
À quoi ressemble votre nouveau profil soft skills ?
L’exercice I.D.E.E. sera alors un outil de diagnostic complémentaire pour
aller plus en profondeur dans votre démarche d’évolution de votre profil
soft skills.
Exercice
Points de coopération
L’exercice peut être effectué avec n’importe quel interlocuteur. Lors
d’un échange avec autrui, fixez-vous comme objectif de mettre en
lumière des « points de coopération ». Pour identifier ces points, posez-
vous régulièrement les questions suivantes durant vos échanges :
pourquoi m’est-il possible de coopérer avec cette personne ? Comment
pourrais-je coopérer ? Qu’est-ce qui relie ma réalité à la sienne ?
Identifiez un maximum de « points de coopération » avec votre
interlocuteur. Adoptez une attitude de coopération.
Durant toute la durée de l’exercice, n’ayez que cela en tête, la volonté
d’identifier des points de coopération. Vous développerez par ailleurs,
plus d’attention et d’empathie envers votre interlocuteur. De votre point
de vue, en respectant cette « consigne », vous serez dans une
dynamique constructive durant l’échange. En référence aux chapitres
précédents, votre intention de coopérer sera perçue par votre
interlocuteur qui sera mieux disposé à avoir un échange constructif
avec vous.
Cet exercice muscle directement votre réflexe soft skills en adoptant
une intention simple mais puissante, la synergie.
Figure 6.3
Vous utilisez vos soft skills à chaque instant. Mais de quelle façon le
faites-vous ? En entreprise, vous êtes souvent en interaction avec autrui et
utilisez vos aptitudes humaines, sans forcément en maîtriser la manière.
Pensez à une situation déstabilisante que vous avez vécue récemment.
Tentez de vous replonger dans cette situation comme si vous y étiez encore.
Imaginez que vous avez la possibilité de revivre cette situation une seconde
fois, d’une façon différente. Observez maintenant le mind map ci-dessous :
Figure 6.4
Choisissez une soft skill que vous auriez aimé mobiliser lors de cette
situation.
Pour cet exemple, il sera supposé que vous avez choisi l’« optimisme ».
Au moment où vous choisissez cette soft skill, vous créez une pensée. Cette
pensée est « teintée » par le mot « optimisme ». Prenez l’habitude à l’aide
du mind map ci-dessous de « teinter » vos pensées par des soft skills
précises.
La création de cette pensée vous est nécessaire pour enclencher votre
attitude. Si vous souhaitez faire preuve d’optimisme durant votre journée, il
vous faut penser à votre optimisme de façon marquée. L’efficacité de votre
réflexe soft skills dépend de votre aptitude à créer la pensée que vous
souhaitez créer, et à garder cette pensée en tête.
Vous vous voyez peut-être difficilement conserver votre optimisme durant
une journée qui ne vous apparaît pas comme étant satisfaisante sur le plan
professionnel, voire personnel.
C’est alors ici tout l’intérêt d’activer votre réflexe soft skills, vous n’avez
pas besoin de raison particulière d’être optimiste. Dans tous les cas, votre
optimisme vient de vous, et vous pouvez l’enclencher à tout moment. C’est
d’ailleurs souvent votre attitude optimiste, qui ouvrira des pistes de
solutions. N’oubliez pas que votre attitude détermine votre propre
dynamique dans votre environnement de travail, et que cette même attitude
influence aussi la dynamique des personnes qui vous entourent. Si vous ne
percevez aucun « bon signe » pour débloquer une situation, contentez-vous
dans un premier temps de conserver votre optimisme. Même si votre
optimisme peut vous paraître exagéré, celui-ci ne sera absolument pas
inutile puisqu’il mettra vos collaborateurs dans les meilleures conditions
pour poursuivre leur dynamique.
L’intérêt de « jouer » avec vos pensées est justement que vous êtes déjà en
train de jouer avec elles. Vous pensez actuellement ce que vous voulez à
propos de ce que vous êtes en train de lire. Et ce que vous pensez de ce livre
déterminera ce que vous en ferez. Il en va de même avec vos soft skills.
Quelle facette de vous-même voulez-vous mobiliser maintenant ?
Le mind map creapreZent peut être considéré comme un « arbre de
choix ». En vous rappelant qu’à chaque instant, vous pouvez choisir votre
pensée, vous facilitez le développement de votre réflexe soft skills.
Vos pensées alimentent toujours votre attitude de façon plus ou moins
prononcée.
Prenez l’habitude de créer votre propre pensée par rapport à ce que vous
vivez. En réalité c’est déjà ce que vous faites, mais vous n’en êtes pas
toujours conscient. De ce fait, la pensée que vous entretenez à propos des
situations que vous traversez est souvent teintée par les influences
extérieures, telles que les exigences de votre supérieur hiérarchique, vos
appréhensions futures, les attitudes des personnes qui vous entourent. La
stabilité de la pensée que vous souhaitez entretenir, comme l’idée de
l’optimisme que vous gardez en tête durant votre journée, renforcera votre
réflexe soft skills.
Figure 6.5
Figure 6.6
Voici dans la colonne de droite du tableau ci-dessous plusieurs situations
potentiellement « stressantes [6] ». Ce sont des situations classiques
auxquelles vous pouvez régulièrement être confrontées. Dans la colonne de
gauche figurent des exemples sur ce qu’il est possible de faire avec chacune
des situations en « termes de soft skills ». Il s’agit, pour chacune des
situations suivantes, de définir l’attitude que l’on choisit d’adopter pour un
impact direct sur la situation.
Prenez l’habitude de retranscrire chaque situation délicate en termes de
perspectives de déploiement de soft skills. Les soft skills sont des
ressources pouvant immédiatement être identifiées comme étant des pistes
de solution. En écartant tout ce qui pourrait parasiter la dynamique de votre
(vos) équipe(s), vous prendrez l’habitude de donner un cap positif à votre
management. Votre regard détermine la façon dont vous vivez les situations.
Ce même regard fera évoluer l’image de vous-même au sein des situations.
Imaginez une situation managériale déstabilisante vécue récemment. Par
exemple, la semaine dernière, vous avez dû faire face à une demande
imprévue venant de votre supérieur hiérarchique. Cette demande vous a
forcé à laisser de côté le suivi d’un dossier important. La situation se
résume par l’idée suivante « Gestion d’une demande imprévue ». Êtes-vous
conscient que c’est actuellement vous qui façonnez votre idée de cette
situation ?
Vous considérez cette situation comme « imprévue ». Mais pourquoi ne
pas la considérer comme un événement faisant partie intégrante de votre
travail ? Si cette situation fait partie intégrante de votre travail, alors elle
n’est pas imprévue. Au premier abord, cette situation pourrait vous paraître
déstabilisante puisqu’elle remet en question votre planning, et plus
précisément la gestion de vos dossiers en cours. En transformant votre
perception de la situation, à vos yeux plus « équilibrée », vous adopterez
une attitude plus lucide au sein de celle-ci, et prendrez des décisions plus
rationnelles sur le long terme.
Savoir que vous possédez des soft skills que vous avez travaillées, vous
permet immédiatement de rééquilibrer la balance du stress. Peu importe si
vous allez être en mesure de les déployer ou non. L’essentiel est de posséder
ces soft skills au moins sur le plan « psychologique ». Créez mentalement
une nouvelle balance équilibrée. Une balance où les contraintes de
l’environnement ont été transformées en supports d’amélioration de la
situation. Vous adopterez l’habitude d’observer les situations avec
confiance.
Témoignage
Pierre-Édouard Sabary, analyste marketing CRM, groupe
Volkswagen France
Témoignage
Romain Loupit, superviseur audit dans un groupe financier mondial
Exemple
Pauline est responsable marketing pour une entreprise de
divertissement. Elle est en charge de la planification stratégique et des
partenariats pour une gamme de jeux vidéo proposée par sa société.
Après avoir réalisé son profil soft skills, elle décide de réfléchir à son
harmonie hard skills / soft skills : elle commence l’exercice « vos
profils fonctions ». Voici le début de sa démarche.
Ses fonctions :
Quelle est l’essence de mon métier (quelle est ma fonction
essentielle) ?
1. Je construis la stratégie marketing des jeux vidéo produits et
distribués par mon entreprise. La fonction essentielle de mon
métier est « marketeuse ».
Quelles sont les différentes tâches que j’effectue ?
1. Benchmark de la concurrence ;
2. Community management (gestion d’une communauté) ;
3. Reportings de performance des campagnes ;
4. Planification stratégique ;
5. Organisation d’ateliers de créativité pour le service ;
6. Animation de workshops de « team building » ;
7. Gestion du suivi de l’avancement d’un projet ;
8. Communication par mail, intranet et réseaux sociaux.
Correspondent-elles à ma fonction essentielle ? Si non, à quelles
autres fonctions potentielles correspondent-elles ?
1. Les 4 premières activités correspondent parfaitement à ma
fonction de « marketeuse » ;
2. Cependant les autres activités n’entrent pas directement dans
cette fonction ; elles se rapprochent plus de celle de
« facilitatrice » dans une entreprise.
Parmi ces autres fonctions, lesquelles sont les plus prépondérantes
dans ma carrière ? Lesquelles apportent-elles le plus de valeur ajoutée
à l’entreprise, aux autres et à moi-même ?
1. Cette fonction de « facilitatrice » permet d’améliorer les rapports
interpersonnels au sein de mon service, ce qui plaît beaucoup à
mes collègues et à mes supérieurs hiérarchiques ;
2. J’aime beaucoup cette fonction parce qu’elle me permet de créer
des liens forts avec mes collègues et de me sentir vraiment utile
dans l’entreprise.
Après avoir répondu à ces questions, Pauline conclut de la manière
suivante :
Son métier de responsable marketing dans sa société de jeux vidéo
implique deux fonctions majeures : « marketeuse » et « facilitatrice ».
Exemple
Fonction « marketeuse » :
1. Tâche « Benchmark de la concurrence » : la compétence pilier
est « Veille concurrentielle » ;
2. Tâche « Community management » : la compétence pilier est
« Animation de communauté » ;
3. Tâche « Reportings de performance des campagnes » : la
compétence pilier est « Analyse des performances » ;
4. Tâche « Planification stratégique » : la compétence pilier est
« stratégie ».
Fonction « facilitatrice » :
1. Tâche « Organisation d’ateliers de créativité pour le service » : la
compétence pilier est « Organisation d’événements » ;
2. Tâche « Animation de workshops de team building » : la
compétence pilier est « Team building » ;
3. Tâche « Gestion du suivi de l’avancement d’un projet » : la
compétence pilier est « Gestion de projet » ;
4. Tâches « Communication par mail, intranet et réseaux sociaux » :
la compétence pilier est « Communication 2.0 ».
Pauline a une vision des hard skills associées à ses deux fonctions.
Exemple
Figure 6.7
Figure 6.8
Témoignage
Laurène Castor, chargée de missions innovations pédagogiques
Témoignage
Jacques Lecomte, expert en psychologie positive
Boostez vos hard skills et ancrez votre réflexe soft skills grâce à
la visualisation
Pour aller plus loin dans la maîtrise et l’optimisation de vos soft skills et
hard skills, et donc, dans l’harmonisation de vos compétences, voici
l’exemple d’une soft skill pouvant véritablement optimiser votre
performance « hard », la visualisation. Vous avez certainement tous déjà
utilisé de près ou de loin cette compétence souvent assimilée à
l’imagination. Lorsque vous vous apprêtez à commencer une nouvelle
mission, il vous est peut-être arrivé de vous visualiser dans ce poste, avec le
type de tâches que vous pourriez être amené à effectuer, les collègues avec
qui vous pourriez travailler, votre lieu de travail… Lorsqu’il faut se rendre à
une destination précise pour la première fois, la plupart des individus ont
tendance à visualiser leur trajet, à l’aide d’une carte. Le réflexe, plus ou
moins ancré, pour une personne de visualiser l’action future qu’elle
s’apprête à accomplir n’est pas dû au hasard et peut s’avérer très utile. La
visualisation d’une tâche particulière est une façon de la réaliser « au
brouillon », sans risquer de se tromper sur le bon déroulé de ce que l’on
souhaite réaliser. Dit autrement, visualiser consiste à effectuer une
simulation.
L’intérêt de cette simulation est qu’elle permet de travailler sur deux types
de sensations. Tout d’abord, les sensations éprouvées durant la visualisation
elle-même, puisque le fait d’effectuer une simulation de l’action permet de
se sentir en sécurité pour faire face à l’action future. C’est une façon de se
rassurer. Viennent ensuite les sensations perçues lors de la réalisation
effective de la tâche, qui seront la plupart du temps, plus agréables que si la
tâche n’avait pas été visualisée avant. Les sensations durant la tâche sont
généralement plus agréables car la personne effectuant une visualisation se
sent sécurisée par le schéma mental de la tâche.
« Jack Nicklaus, l’un des meilleurs golfeurs de tous les temps, avait
ainsi l’habitude d’attribuer 10 % de sa réussite à sa forme physique,
40 % à sa technique et 50 % à la visualisation mentale de ses coups
(trajectoire, réception, rebond de la balle…). Si cette technique s’avère
tellement efficace, c’est parce qu’elle leurre le cerveau. “Que
l’individu visualise un geste ou qu’il l’exécute réellement, pour notre
cortex, c’est pareil : les connexions neurologiques sont les mêmes”,
explique Nicolas Duguay. »[10]
Cette méthode qui aurait été créée par Simonide de Céos durant
l’Antiquité vous permettra de fluidifier vos discours tout en
gardant en mémoire les idées importantes que vous voudrez faire
passer. Elle fut décrite de nombreuses manières et vous pourrez
l’agrémenter à votre façon.
Après avoir listé les mots clés correspondant aux idées
principales à évoquer durant votre discours, organisez ces mots
clés par ordre chronologique d’apparition dans votre discours.
Ensuite, associez à chaque mot-clé une image mentale, de
préférence « exagérée » et de grosse taille. Par exemple, si vous
voulez faire passer des idées simplifiées pour les mots-clés
« économies » et « projet », vous pouvez visualiser suffisamment
longtemps respectivement une grosse pièce de monnaie et un gros
projecteur. Vous saurez que le temps de visualisation de chaque
grosse image pour chaque mot-clé est suffisant lorsque vous serez
capable, en lisant vos mots-clés de penser à l’image qu’ils
représentent pour vous.
Une fois ce travail de correspondance effectué, vous pouvez
imaginer un lieu que vous connaissez bien, tel que votre lieu
d’habitation. Au sein de ce lieu, vous allez disposer à divers
endroits mentalement les « grosses images exagérées » choisies.
Vous placerez par exemple la grosse pièce de monnaie dans votre
entrée, et le gros projecteur dans votre cuisine, et ainsi de suite
avec les autres images. Une fois toutes vos images mentales
disposées dans votre lieu favori, vous parcourerez mentalement
ce lieu, dans l’ordre d’apparition des images, correspondant à
l’ordre de l’énoncé des idées que vous voudrez faire passer dans
votre discours. Imaginons que vous souhaitez commencer votre
discours en énonçant par exemple les « économies » que devra
effectuer votre service si celui-ci veut mener à bien le « projet »
visé. Vous pourrez alors commencer votre « parcours mental »
dans votre entrée, puis, vous rendre dans votre cuisine, et ainsi de
suite jusqu’à avoir pu visualiser, pour chaque étape de votre
parcours, chacune des grosses images associées à vos mots clés.
En bref, vous realiserez un petit film mental se déroulant dans un
lieu que vous connaissez bien, et avec des étapes symbolisées par
des images très caricaturales et faciles à retenir.
Cette technique est relativement connue et enseignée depuis
plusieurs siècles dans les universités de par son efficacité
prouvée. En effet, il s’avère que, pour la majeure partie des gens,
il est plus facile de retenir des images que de retenir du texte.[13]
En Bref
Les entreprises ont besoin de singularités pour se différencier.
Les soft skills permettent de mieux comprendre sa singularité et de
mieux la faire évoluer.
Créer son profil soft skills et le faire évoluer permet de mieux se
connaître, de mieux comprendre les autres et d’optimiser son style
de management.
L’exercice I.D.E.E. (Interview, Discours, Évaluation, Évolution)
est un outil permettant d’aller plus en profondeur dans la démarche
de développement des soft skills individuelles.
Rappelez-vous que chaque situation délicate est une opportunité de
vous entraîner à déployer vos soft skills.
Prenez l’habitude de créer votre propre pensée, non influencée par
l’extérieur.
Adoptez l’habitude de créer une balance équilibrée de la situation,
grâce à vos soft skills ainsi qu’à votre attitude méditative.
Identifiez les fonctions de votre métier et les hard skills que vous
devez mobiliser. Analysez les soft skills pouvant servir de support
à ces hard skills.
Suscitez les soft skills utiles à votre métier pour viser l’état de flow.
Prenez l’habitude de visualiser ce que vous devez accomplir.
La visualisation de vos tâches et interactions futures vous
procurera de meilleures sensations dans votre travail.
[1]
Diateino, 2011.
[2]
S. Godin, Nous sommes tous singuliers, Diateino, 2011.
[3]
Guével M., Bô D., Lellouche R., Brand Culture, Dunod, 2013.
[4]
Scott Peck, Le Chemin le moins fréquenté, J’ai Lu, 1990.
[5]
Gabriel Mugny, « L’influence sociale », extrait de Les influences psychologiques – Approches
scientifiques et prospectives, Centre d’Etudes en Sciences Sociales de la Défense, Colloques,
1999.
[6]
Ces situations sont extraites ou inspirées des « stresseurs professionnels » selon J.P. Legeron et
F. Lelord, C. Selva, G. Missoum, Savoir définir et gérer ses objectifs, ESF éditeur, 1997.
[7]
Le Cerveau volontaire, Odile Jacob, 2009.
[8]
Fabien Fenouillet, Les Théories de la motivation, Dunod, 2012.
[9]
Csikszentmihalyi, 2004, p17
(http://fr.wikipedia.org/wiki/Mih%C3%A1ly_Cs%C3%ADkszentmih%C3%A1lyi)
[10]
Marie-Madeleine Sève, Management, p. 51, n°204, janvier 2013.
[11]
Lynne McTaggart, Science et Conscience, N°1, p. 70.
[12]
Rick Hanson, Dr Richard Mendius, Le Cerveau de Bouddha, Pocket, 2013.
[13]
http://fr.wikipedia.org/wiki/Art_de_m%C3%A9moire
[14]
Véronique Tran, in David Sander, Klaus R. Scherer, Traité de psychologie des émotions,
Dunod, 2009.
[15]
B. Cyrulnic, P. Bustany, J-M. Oughourlian, C. André, T. Janssen, P. Van Eersel, Votre cerveau
n’a pas fini de vous étonner, Albin Michel, 2012
Partie III
DE MANAGER À LEADER-
ENTREPRENEUR
7
LA SOFT SKILL « BIEN-ÊTRE »
Se sentir bien et vivre des émotions positives n’est donc pas seulement un
enjeu personnel, mais aussi un enjeu professionnel.
Alors pourquoi et comment est-il possible de développer cette soft skills
« bien-être » en entreprise ?
Rappelons qu’une majeure partie du mal-être en entreprise est causée par
le stress, et plus précisément par le déséquilibre de la balance.
Parole d’expert
Olivier Saint-Lot, ostéopathe DO à Paris
Comment allez-vous ?
Figure 7.1
Chacun verra ce qu’il souhaite voir dans cette figure géométrique, mais
beaucoup de personnes percevront un triangle blanc renversé au centre de la
figure. Le cerveau peut donner l’impression que les lignes de ce triangle
blanc sont correctement tracées. En réalité, il n’en est rien, le triangle blanc,
que la majeure partie des lecteurs percevra, n’est qu’une construction
mentale du cerveau.
Témoignage
Olivier Saint-Lot, ostéopathe DO à Paris
« “Je suis mon présent.” Une phrase simple mais qui veut en dire
beaucoup. Être son présent et suivre son présent signifie avant
tout être acteur principal de son bien-être et de sa santé. Par
exemple, au niveau physique, le concept d’être son présent va se
rapporter au fait d’être présent dans son corps, encore une fois,
d’être acteur de sa santé et non un simple observateur.
Nous avons aujourd’hui trop tendance à vouloir faire taire la
douleur, la considérant de ce fait comme une perception
désagréable, alors que la douleur doit être perçue comme un signe
d’alerte. Être présent dans son corps implique ainsi d’identifier
cette alerte, et de la comprendre afin de pouvoir agir dessus de
façon bénéfique.
Le fait d’être attentif aux autres messages du corps nous aidera à
trouver une solution pour gérer ce problème. En adoptant peut-
être une nouvelle posture au travail, en changeant son
alimentation, en étant attentif à sa respiration… »
En Bref
Pour développer votre soft skill bien-être :
[1]
Sous la direction de David Sander et Klaus R. Scherer, Traité de psychologie des émotions,
Dunod, 2009
[2]
Ibid.
[3]
Voir par exemple Yoga Sutras, Traduction du sanscrit par Françoise Mazet, Albin Michel, 1991
[4]
Ibid.
[5]
Ibid.
[6]
Julien Bouret, La Méthode Présent, www.methodepresent.fr
[7]
Éprouver une sensation de bien-être instantanément ne dépendra que de votre volonté.
[8]
Benjamin Libet, L’Esprit au-delà des neurones, Dervy, 2012.
[9]
ibid.
[10]
Denis Le Bihan, Le Cerveau de cristal, Odile Jacob, 2012.
[11]
https://fr.wikipedia.org/wiki/Motif_de_Kanizsa
[12]
L’essentiel – Cerveau & Psycho, n° 12, novembre 2012-janvier 2013.
[13]
Jean-Philippe Lachaux, Le Cerveau attentif, Odile Jacob, 2012.
[14]
Julien Bouret (2011), La Méthode Présent – www.methodepresent.fr
[15]
Chris Frith, Comment notre cerveau crée notre univers mental, Odile Jacob, 2010.
[16]
Daniel Goleman, Quand l’esprit dialogue avec le corps, Trédaniel Poche, 2009.
[17]
Luce Janin-Devillars, Être mieux au travail, Michel Lafon, 2011.
[18]
Steven Pinker, Comment fonctionne l’esprit, Odile Jacob, 2005.
[19]
Fabien Fenouillet (2012), op. cit.
8
LA SOFT SKILL « DONNER DU
SENS »
La vie n’a pas de sens. Mais nous lui donnons un sens pendant que nous
existons.
Francis Bacon
Figure 8.1
Le sense-making[6]
Témoignage
Pierre-Édouard Sabary, analyste marketing CRM, groupe
Volkswagen France
« Travailler pour l’atteinte d’un idéal, d’un objectif, me motive, en
particulier sur un projet qui a du sens et avec un esprit d’intérêt
général. Le fait de comprendre le sens de ma fonction me permet
d’aimer mon travail. »
Le Réflexe Pourquoi
Il s’agit d’un réflexe ancré en soi depuis l’enfance, mais malheureusement
atrophié au fil du temps. Lorsque l’enfant apprend à parler et comprend le
principe du questionnement, les premières questions qu’il pose aux adultes
sont « Pourquoi ? ». Par exemple : « Pourquoi le ciel est bleu ? » ;
« Pourquoi les poules pondent des œufs ? »…
Le principe du Réflexe Pourquoi est de refaire émerger cette habitude que
vous aviez lorsque vous étiez enfant, à savoir poser la question
« Pourquoi ? ».
Mais pourquoi poser la question pourquoi ?
Imaginez que votre supérieur hiérarchique vous demande d’effectuer la
tâche suivante : préparer une présentation sur PowerPoint pour une réunion
avec un client. Cette tâche n’était pas prévue et coupe votre rythme de
travail déjà enclenché. Vous êtes alors démotivé et peu enthousiaste pour la
réaliser.
Voici deux scénarios pouvant être réalisés :
Vous ne cherchez pas à comprendre l’intérêt de la tâche, pour vous-
même ou pour l’entreprise, mais cherchez à comprendre comment la
réaliser. Vous vous posez la question « Comment vais-je créer cette
présentation PowerPoint ? ». En vous posant cette question, vous
réfléchirez à des manières de réaliser la tâche, sans en comprendre
l’intérêt, le sens de cette tâche. Vous resterez alors peu motivé et
enthousiaste.
Plutôt que de rester démotivé, vous cherchez à comprendre l’intérêt de
la tâche pour vous et pour l’entreprise avant de penser à sa réalisation.
Vous vous posez la question « Pourquoi vais-je créer cette présentation
PowerPoint ? ». Vous venez d’utiliser le Réflexe Pourquoi.
Voici la réflexion qui en découlera :
1. « Parce que le client a besoin d’un support visuel pour comprendre
l’enjeu » ;
2. « Parce que j’ai envie d’être considéré comme professionnel par la
hiérarchie de mon entreprise et par mon client » ;
3. « Parce que… ».
Vous l’aurez compris, la réflexion suivant le Réflexe Pourquoi permet
d’identifier des motivations et des besoins liés à la tâche. Et pour aller plus
loin, vous vous posez la question « Pour quoi vais-je créer cette
présentation PowerPoint ? ». Cette fois-ci les réponses ressembleront à :
1. « Pour que l’équipe se dynamise d’ici 1 mois » ;
2. « Pour que je puisse développer mes compétences en design » ;
3. « Pour… ».
Cette fois-ci, les réponses à la question « Pour quoi » permettent
d’identifier la finalité de la tâche, le but.
Figure 8.2
Exemple
Myriam est chef de projet dans une entreprise automobile. Elle est en
charge d’une équipe de 3 personnes sur un projet d’innovation depuis 2
ans. Un vendredi d’hiver, autour d’un café, elle discute avec un
collègue d’un autre service :
« Je viens d’obtenir une promotion pour un poste de responsable à la
maison mère en Allemagne. Mon poste se libère bientôt et les
responsables recherchent une nouvelle personne. C’est le type de projet
que tu aimes bien et les perspectives sont vraiment intéressantes : une
équipe de 7 personnes, des voyages d’affaires à l’étranger… J’ai pensé
à toi pour cette opportunité car cela correspond à ton profil. Je peux en
parler à mes supérieurs si cela t’intéresse ».
Myriam est à la fois surprise et enchantée d’entendre une telle nouvelle.
Mais plutôt que de prendre une décision hâtive, elle préfère prendre du
recul et donner à son collègue une réponse le lendemain. « Suis-je prête
à avoir plus de responsabilités et à devoir voyager régulièrement à
l’étranger ? ».
Pour effectuer son choix « Vais-je dire oui à cette opportunité ? », elle
opte dans un premier temps pour le Réflexe Pourquoi :
Suite à sa réflexion sur le Pourquoi, elle décide de saisir cette
opportunité car ces motivations de dire oui sont plus grandes que celles
de dire non.
Le Réflexe Pourquoi a aidé Myriam à prendre sa décision en lui
donnant du sens. De plus, cette démarche lui a permis de prendre
conscience qu’elle a un fort désir de voyager et qu’elle a du travail à
effectuer sur sa soft skill « confiance en soi ».
Devenir leader-entrepreneur
L’un des enjeux futurs de l’entreprise sera d’avoir la capacité à générer de
la motivation et du bonheur au travail[9]. L’entreprise heureuse est plus
résiliente, génère plus de motivation (et donc de productivité) et est plus
durable.
Améliorer le bien-être en entreprise est nécessaire, mais pas suffisant pour
le bonheur au travail : il faut aussi du sens. Si la création de sens passe en
grande partie par la mission de l’entreprise, elle passe surtout par le
management des équipes. Le manager a ainsi un rôle clé pour créer du sens
dans l’entreprise. L’entreprise McKinsley&Company qualifie ces managers
de meaning makers : ils ont la capacité de créer du sens et d’augmenter la
productivité des équipes[10]. Ces « meaning makers » augmentent le MQ
(Meaning Quotient, le quotient de sens), en entreprise.
Selon l’étude menée par ce grand cabinet de conseil, les managers
travaillant dans un contexte de MQ élevé sont en moyenne 5 fois plus
productifs. Le sens a donc des effets directs sur la productivité des
managers et des collaborateurs, ce qui est en corrélation avec les travaux de
Dan Ariely précisés précédemment. C’est pourquoi des penseurs tels que
Gary Hamel appellent les managers à devenir des « entrepreneurs du sens »
(des « entrepreneurs of meaning »).
Le sens en entreprise a pour conséquence, en plus de générer de la
productivité, de créer de la motivation. Pour rappel, le sens serait selon
Daniel Pink un des trois piliers de la motivation intrinsèque, la motivation
efficace[11].
Créer du sens devient un enjeu essentiel du management en entreprise.
La capacité à donner du sens n’est plus uniquement une soft skill utile
pour soi, mais utile aussi pour les autres et pour l’entreprise. Le manager
peut utiliser cette soft skill au service de ses équipes et de ses collègues.
Le poste de manager est composé de plusieurs facettes ou fonctions dont
voici les deux principales :
1. gestionnaire d’équipe ;
2. leader entrepreneur.
Ce dernier terme est particulièrement développé par France Business
School affichant pour mission de former les leaders entrepreneurs de
demain, plutôt que des cadres d’entreprise.
Figure 8.2
Adapté de : The Back of the Napkin, Dan Roam, Penguin Group, 2008
Le déploiement du leadership
Une fois la vision entrepreneuriale bien établie, l’heure est à son partage
avec les collaborateurs concernés.
L’enjeu de cette étape est de faire comprendre avec pédagogie que les
collaborateurs ne sont pas de simples collaborateurs, mais de vrais
entrepreneurs dans ce projet. Si vous arrivez à créer une dynamique
d’équipe dans laquelle les collaborateurs peuvent entreprendre à travers leur
projet, ils pourront alors y trouver du sens, être autonome et développer de
la maîtrise. Ils seront alors plus motivés et plus heureux.
Afin de procéder de manière subtile et efficace, vous pouvez suivre le
conseil de Dale Carnegie en créant un environnement favorable à la
communication dans un cadre informel[17]. Plutôt que d’organiser une
réunion d’équipe classique, préférez l’option « pique-nique soft skills »
(une réunion informelle ayant pour but d’améliorer des situations
professionnelles grâce aux soft skills).
Voici la démarche à suivre pour cette étape :
1. partager la vision entrepreneuriale à l’équipe grâce au storytelling ;
2. récolter les motivations et les objectifs de chaque membre de l’équipe
à travers le Réflexe Pourquoi ;
3. réaliser un brainstorming visuel et créatif (faire dessiner les membres
de l’équipe) ;
4. relever les objections et les réticences éventuelles.
Astuce
Pour partager la vision entrepreneuriale, vous pouvez faire du
« storytelling » en racontant 5 courtes histoires différentes :
d’un point de vue de l’entreprise ;
d’un point de vue de la société en général ;
d’un point de vue du client ;
d’un point de vue de l’équipe ;
de leur point de vue.
Ces histoires pourront leur permettre de visualiser le « pourquoi » du
projet de différents points de vue.
En Bref
Donner du sens est important pour soi ou pour son équipe afin
d’être motivé par ce que l’on entreprend.
Cette capacité à donner du sens se développe grâce à des outils
comme le Réflexe Pourquoi et l’approche Pourquoi Entreprendre.
Donner du sens peut-être un véritable réflexe en entreprise.
[1]
Jacques Lecomte, Donner un sens à sa vie, Odile Jacob, 2007.
[2]
Ibid.
[3]
Kent C Berridge, Morten L Kringelbach, Building a neuroscience of pleasure and well-being,
Psychol Well Being, 2012.
[4]
Daniel Pink, La Vérité sur ce qui nous motive, Leduc.s, 2011.
[5]
Dan Ariely (2012) , What makes us feel good about our work?, TED Conferences.
[6]
Dominique Maurel, « Sense-making : un modèle de construction de la réalité et d’appréhension
de l’information par les individus et les groupes » , Études de communication, n° 35, 2010.
[7]
Penguin Editions, 2009.
[8]
Tom Wujec (2009), 3 ways the brain creates meaning, TED Conferences.
[9]
François Davy (2011), Une société heureuse au travail, Nouveaux Débats Publics.
[10]
Susie Cranston et Scott Keller (2013), Increasing the ‘meaning quotient’ of work, McKinsey
Quarterly.
[11]
Daniel Pink (2011), La Vérité sur ce qui nous motive, Leduc.s.
[12]
Dale Carnegie (1995), Comment trouver le leader en vous, Livre de Poche.
[13]
Dale Carnegie (1995), ibid.
[14]
Dale Carnegie (1995), ibid.
[15]
Jacques Lecomte (2007), Donner un sens à sa vie, Odile Jacob.
[16]
Dan Roam (2008), The Back of the Napkin, Penguin.
[17]
Dale Carnegie, Comment trouver le leader en vous, Livre de Poche, 1995.
[18]
PJ Maney (septembre 2008), Empathy in the Time of Technology: How Storytelling is the Key
to Empathy, Journal of Evolution and Technology.
[19]
Annie Murphy Paul (2012), Your Brain on Fiction, The New York Times.
[20]
Karene Booker, “Scientists discover how brains change with new skills”, Cornell University
Chronicle, 2013.
[21]
Jeffrey Goldsmith (1994), This is Your Brain on Tetris, Wired.
9
FAITES ÉVOLUER VOTRE
RÉFLEXE SOFT SKILLS
Le réflexe soft skills est le réflexe de créer à présent son attitude, celle qui
déterminera la dynamique que vous adopterez maintenant. Se rappeler qu’il
est possible à chaque instant de créer une attitude qui a vocation à améliorer
la situation est un défi motivant. En réalité, vous êtes en permanence déjà
en train de créer votre attitude, quoi qu’il arrive et pour n’importe quelle
situation que vous traversez. Une façon simple de sculpter consciemment
votre attitude et de déployer votre réflexe soft skills est de veiller à la façon
dont votre attitude impacte la situation.
Témoignage
Ruby Braithwaite, international marketing manager, groupe Soregor
Témoignage
Ruby Braithwaite, international marketing manager, groupe Soregor
En Bref
Faites évoluer votre réflexe soft skills :
[1]
Cyrulnic, P. Bustany, J-M. Oughourlian, C. André, T. Janssen, P. Van Eersel, Votre cerveau n’a
pas fini de vous étonner, Albin Michel, 2012
[2]
Jacques Fradin, Fanny Fradin, La Thérapie neurocognitive et comportementale, Publibook,
2004.
[3]
Jacques Fradin (2008), L’Intelligence du stress, Eyrolles.
[4]
http://news.cornell.edu/stories/2013/04/scientists-discover-how-brains-change-new-skills
[5]
source http://us.manpower.com/us/en/multimedia/the-top-10-skills-employers-want_tcm126-
39677.pdf
[6]
http://www.adecco-
asia.com/singapore/asset/pdf/candidates_personaldev/The%20Importance%20of%20Soft%20Ski
lls.pdf
[7]
http://www.dol.gov/odep/topics/youth/softskills/
[8]
Jeff Dyer, Hal Gregersen, Clayton M. Christensen, Le Gène de l’innovateur, Pearson, 2013
CONCLUSION
Ouvrages
Andre C. (2009), Imparfaits, libres et heureux, Odile Jacob
Basu A, Faust L. (2011), La Communication non violente, Les
Miniguides Ecolibris
Boothman N. (2005), Tout se joue en moins de deux minutes, Marabout
Boothman N. (2007), Convaincre en moins de deux minutes, Marabout
Boutillier S., Fournier C. (2006), Artisanat, L’harmattan
Carnegie D. (1995), Comment trouver le leader en vous, Livre de Poche
Covey S. R. (2012), La 3e Voie, éditions First
Cyrulnik B., Bustany P., Oughourlian J.-M., Andre C., Janssen T., van
Eersel P. (2012), Votre cerveau n’a pas fini de vous étonner, Clés,
Albin Michel.
Davy F. (2011), Une société heureuse au travail, Nouveaux débats publics
de Brabandere L. (2012), Les mots et les choses de l’entreprise, Mols
de Bradandere L. (2008), Pensée magique, Pensée logique, Le Pommier
de Lassus R. (2004), Efficace et épanoui par la PNL, Marabout
de Lassus R. (2004), La Communication efficace par la PNL, Marabout
de Rosnay J. (2012), Surfer la vie, Les liens qui libèrent
Deladriere J-L., le Bihan F., Mongin P., Rebaud D. (2009), Organisez
vos idées avec le Mind Mapping, Dunod,
Delors F., Andre C. (2003), La Force des émotions, Odile Jacob
Depraz N. (2001), La Conscience, Armand Colin
Dovero M., Grebot E. (1995), Enseigner, former, conseiller avec la PNL,
ESF
Dyer J., Gregersen H., Christensen C. (2013), Le Gène de l’innovateur,
Pearson
Edelman G. M. (1992), Biologie de la conscience, Odile Jacob
Eychenne F. (2013), Fab Lab, FYP
Fenouillet F (2012)., Les Théories de la motivation, Dunod
Fradin J. (2008), L’Intelligence du stress, Eyrolles
Friedman T. (2006), La terre est plate : une brève histoire du XXIe siècle,
Saint Simon
Frith C. (2010), Comment le cerveau crée notre univers mental, Odile
Jacob
Frith C. (2010), Comment notre cerveau crée notre univers mental, Odile
Jacob
Gallese V., Oughourlian J-M. (2013), Notre troisième cerveau, Albin
Michel
Godin S. (2011), Nous sommes tous singuliers, Diateino
Goleman D. (2005), L’intelligence émotionnelle, J’ai lu Bien-être
Goleman D. (2009), Quand l’esprit dialogue avec le corps, Trédaniel
Poche
Goleman D. (2011), L’intelligence émotionnelle 2, J’ai lu Bien-être
Guevel M., Bo D., Lellouche R. (2013), Brand Culture, Dunod
Gunaratana Henepola (2009), Méditer au quotidien, Marabout Psy
Hanson R., Mendius R. (2013), Le Cerveau de Bouddha, Pocket
Hoffman R., Casnocha B. (2012), The Start-up of You, Crown Business
New York
Janin-Devillars L. (2011), Être mieux au travail, Michel Lafon
Jeannerod M. (2009), Le Cerveau volontaire, Odile Jacob
Kawasaki G. (2006), L’Art de se lancer, Diateino
Lachaux J-P. (2013), Le Cerveau attentif, Odile Jacob
Lama Tarthang Tulkou (1986), L’Esprit caché de la liberté, Albin
Michel
Le Bihan D. (2012), Le Cerveau de cristal, Odile Jacob
Lecomte J. (2007), Donner un sens à sa vie, Odile Jacob
Lecomte T. (2011), Comment je suis devenu plus humain, Flammarion
Legeron J.P., Lelord F., Selva C., Missoum G. (1997), Savoir définir et
gérer ses objectifs, ESF éditeur
Libet B. (2012), L’Esprit au-delà des neurones, Dervy
Peck S. (1990), Le Chemin le moins fréquenté, J’ai Lu
Petit F., Dubois M. (1998), Introduction à la psychologie des
organisations, Dunod
Pink D. (2007), L’Homme aux deux cerveaux, Robert Laffont
Pink D. (2011), La Vérité sur ce qui nous motive, Leduc.s
Pinker S. (2005), Comment fonctionne l’esprit, Odile Jacob
Kabat-Zin J. (2011), L’Éveil des sens, Pocket Evolution
Rinpotche Yongey Mingyour (2009), Bonheur de la méditation, Livre de
poche,
Rizzolatti G., Sinigaglia C. (2011), Les Neurones miroirs, Odile Jacob
Roam D. (2008), The Back of the Napkin, Penguin
Roco M., Bainbridge W. (2003), Converging Technologies for Improving
Human Performance, Kluwer Academic Publishers
Rogers C. (1996), Le Développement de la personne, Dunod,
Skinner Burrhus F. (1992), Pour une science du comportement,
Delachaux Et Niestlé
Sander D., Scherer K. R. (dir.) (2009), Traité de psychologie des
émotions, Dunod
Vickers A., Bavister S. (2009), Devenir coach, Larousse
Vogt E., Brown J., Isaacs D. (2003), L’art de poser des questions
efficaces, Whole Systems Associates Pegasus Communications
Vidéographie
Ariely D. (2012), What makes us feel good about our work ?, TED
Conferences,
http://www.ted.com/talks/dan_ariely_what_makes_us_feel_good_about
_our_work.html
Gershenfeld N. (2006), Les Fab Labs, TED,
http://www.ted.com/talks/neil_gershenfeld_on_fab_labs.html
Geuze F. (2012), Le capital humain, premier atout de l’entreprise ?, Lille
Place Tertiaire, http://www.youtube.com/watch?v=Si3MwgaZMP0
Kourtchine D., Bergere S. (2011), La tyrannie du cool, Arte
Robinson K. (2006), L’école tue la créativité, TED,
http://www.ted.com/talks/ken_robinson_says_schools_kill_creativity.ht
ml
Robinson K. (2010), Changing education paradigms, TED
Theoret H. (2012), Résonance empathique et neurones miroirs, Radio-
Canada, http://vimeo.com/37347869
Wujec T. (2009), 3 ways the brain creates meaning, TED Conferences,
http://www.ted.com/talks/tom_wujec_on_3_ways_the_brain_creates_m
eaning.html
Sitographie
Baligand T. (2013), Vers une révolution du modèle de la formation
professionnelle ?, http://blog-experts.cadres.apec.fr/2013/03/27/vers-
une-revolution-du-modele-de-la-formation-
professionnelle/#sthash.XG7rGsMD.dpuf
Bouret J. (2011), La Méthode Présent, methodepresent.fr
Davenport T.H. (2005), Ubitquity,
http://www.acm.org/ubiquity/interviews/v6i34_davenport.html
Eychenne F. (2013), Que ReFaire ? Pour des Fab Labs en entreprise,
http://www.internetactu.net/2013/07/11/que-refaire-pour-des-fab-labs-
en-entreprise/
Hoarau J. (2011), L’Aventure Entrepreneuriale, Pourquoi-Entreprendre.fr
Institute for the future, http://www.iftf.org/home/
University of Phoenix, http://www.phoenix.edu/
WhatIs.com : Dictionnaire spécialisé en technologies,
http://whatis.techtarget.com
http://www.cnrtl.fr/definition/reflexes