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Gestion économique

des chantiers
1 Calculer le juste prix facturé de la main d’œuvre :
Ce coût est appelé «déboursé» ou «coût de production», c'est une charge qui dépend
directement des chantiers. Elle correspond aux prestations réelles sur le chantier.

1.1 Le coût horaire de la main-d’œuvre de chantier :

C'est le déboursé réel par heure de travail effective, calculé à partir du prix moyen
horaire versé au personnel auquel on applique les coefficients des charges.
On peut différencier le coût individuel par salarié ou par équipe de travail.
Le coût des apprentis ou des contrats spéciaux (jeunes en alternance, stagiaires…) est mis à
part, leurs charges sur salaires étant différentes.
Pour le chef d’entreprise, s'il participe aux chantiers, son prix horaire est calculé en
fonction de la rémunération qu’il s’attribue, proportionnellement du temps passé sur le
terrain.
Pour les entreprises en nom propre, on distingue la rémunération du chef d'entreprise et la
part de bénéfices qu’il s’attribue en fin d'année. On utilise souvent un salaire fictif.
« Au 1er Janvier 2019, le SMIC a progressé de 1.52 % pour atteindre :
10,03 € brut/heure, soit 1 521,22 € mensuel et 18 254,60 € annuel.

(pour 35h hebdomadaire et 7 heures de travail par jour)


Le prix horaire final est fixé par la convention collective pour le coefficient correspondant à
chaque salarié. »

Quelques définitions :

◦ Déboursé réel : Les salaires versés au personnel sont générateurs de charges pour
l’entreprise.

◦ Travail effectif : Les avantages sociaux accordés au personnel se traduisent par le


paiement d’heures non travaillées.

◦ Travail sur le chantier : Temps de travail visible sur le chantier. Les frais de
déplacement peuvent par contre être prise en compte pour le devis.
• Les cotisations sociales et charges professionnelles :
Elles sont proportionnelles aux rémunérations versées, le taux de charges sociales

versements obligatoires aux organismes sociaux


+ frais annexes liés à l’activité du personnel
+ 44% au coût du salaire net en moyenne

Aux charges s’ajouter la garantie santé fixée à 22,35€ par mois (accord prévoyance au
1er janvier 2002), et déduire les allègements de cotisations auxquels vous pouvez prétendre
(réduction Fillon).
Pour le calcul du prix de revient de la main-d’œuvre, les majorations proportionnelles aux
différents postes s'ajoutent au tarif horaire versé au personnel.
Pour des entreprises de moins de 10 salariés et pour le personnel ouvrier :

Le salaire couvre aussi :


◦ Les jours de congés (congés payés, jours fériés, congés familiaux, repos compensateur,
congés d’entreprise, autorisation d’absence…);
◦ Les jours d’absence (maladie, accident…) (salariés mensualisés);
◦ Les journées non productives (intempéries, attentes, formation…);
◦ Les primes;
◦ Les indemnités légales ou conventionnelles.
1.2 Durée journalière moyenne du travail :

La durée légale du travail est de 35heures / semaine,


soit cinq jours ouvrés ou travaillés,
7,00heures par jour.

On estime souvent la durée moyenne par semaine, le niveau d’activité de l’entreprise au


cours de l’année étant variable :

• En fonction des travaux qu’elle réalise : paysage, maçonnerie, élagage, terrassement,


travaux agricoles, sylviculture, ...

• En fonction des conditions atmosphériques :


Période aux précipitations intenses qui « pourrissent les conditions » et oblige à réaliser les
travaux dans un délai très court ou de les reporter.

• En fonction de sa structure : Compte tenu du coût d’un salarié supplémentaire, de


nombreuses entreprises font le choix de rester en sous effectif. Les mois creux sont plus
facile à occuper tandis qu'un effort est demandé aux salariés pour les périodes chargées.
Un calendrier des activités permet de prévoir la charge de travail semaine par semaine :

Exemple durée du travail Nombre de semaines :

35 heures pendant 14 semaines


36 heures 12
37 heures 8
38 heures 5
39 heures 5
+ 40 heures 3
47 semaines (+ 5 de congés payés = 52)

La durée hebdomadaire moyenne de travail sera donc :

(35x14) + (36x12) + (37x8) + (38x5) + (39x5) + (40x3) = soit 36,66 heures/semaine


47 semaines soit 36,66 / 5 = 7,33 heures/jour
Remarque:
Dans le calcul des heures supplémentaires, il ne faut pas prendre en compte les heures
effectuées en récupération d’arrêt de travail :

• pour intempérie,

• pour des raisons personnelles,

• pour bénéficier d’un «pont» avec un jour férié, etc.

Il ne faudra pas comptabiliser les temps de transport des salariés hors le temps de travail. Ils
sont pris en compte dans le versement d’indemnité forfaitaire prévue par la convention collective.

La durée moyenne du travail est une donnée interne de l’entreprise.


1.3 Estimation du nombre d’heures payées :
Le nombre d’heures annuel est égal au nombre de jours payés multiplié par la durée
moyenne journalière du travail.

Nombre de jours par an 365

samedis – 52

dimanches – 52
261 jours payés

Si les salariés ne font pas d’heures supplémentaires, le contingent d’heures payées sera:

7 heures x 261 jours = 1827 heures.

Dans le cas contraire, il faudra tenir compte du surcoût (25%) des heures
supplémentaires. Chaque heure supplémentaire est égale à 1,25 fois une heure normale.
D'après l'exemple précédent :

Durée moyenne de travail: 7,33 heures/jour


Pour le calcul des heures payées, cette durée seran traduite par:
7,00 heures + (0,33 x 1,25)
= 7,41 heures

Pour 7,33 heures travaillées, on paie l’équivalent de 7,41 heures.


L’incidence des heures supplémentaires se chiffre à:
(7,41 – 7,33) x 261 jours travaillés = 20,88 heures
Arrondies à 21 heures supplémentaires / An

Le contingent d’heures payées est donc:


7,41 heures x 261 = 1934,01 heures,
Arrondies à 1934 heures.
1.4 Primes et indemnités diverses :
Sans distinction entre les différents types, on compte l’ensemble des primes versées en
moyenne à chaque salarié : Prime de fin d’année, prime de vacances, prime de rendement,
prime pour travaux insalubres ou dangereux…
L’évaluation de ces primes et indemnités peut être comparée au salaire mensuel moyen pour
calculer leur équivalence en heures payées.

Ensemble des primes (converties en heures) = contingent d’heures X total des primes
12 mois salaire mensuel moyen

Les indemnités de repas et de petits déplacements prévues par la convention collective


doivent être estimées à leur valeur moyenne, compte tenu de leurs revalorisations annuelles.
Les valeurs à retenir sont celles fixées par la convention collective (sauf si les sommes
versées sont supérieures).

Indemnités % = Montant de l’indemnité X nombre de jours de « présence travaillés »


prix moyen horaire
1.5 Nombre d’heures non travaillées et payées :
Il est égal au nombre de jours travaillés multiplié par la durée moyenne journalière de
travail. On en retire les journées non travaillées de droits :

Congés payés :
La durée légale des congés payés est de 5 semaines, soit 25 jours normalement travaillés.
À cette durée s’ajoutent les suppléments de congés prévus par la convention collective:

◦ fractionnement des congés: +1 ou +2 jours;

◦ ancienneté: + 1 ou + 2 jours si avantage acquis.

Jours fériés :
Seuls sont comptabilisés les jours fériés normalement travaillés. Selon les années, certains
tombent sur des jours chômés. On retient une moyenne de 9 jours,

soit 9 jours x 7,33 heures = 65,97 heures arrondies à 66 heures.


Congés familiaux :
Prévus également par la convention collective (mariage, naissance, décès…), Ces congés sont
estimés en moyenne à 1 jour par an et par salarié.
Cette durée peut être portée à 2 jours si l’âge moyen des salariés est peu élevé.

Repos compensateur :
Proportionnel au nombre d’heures de travail effectuées, ce repos varie de 1 à 3 jours. il est
régi par l’accord national du 23/12/81.

Autorisation d’absence :
Permet de s’absenter du travail pour quelques heures ou une demi-journée (formalités
administratives, enfant malade, raison personnelle). La moyenne retenue est de 1 jour.

Intempéries :
Variables selon la nature, l’importance et la durée des intempéries, les conséquences sur les
travaux de l’entreprise et donc l’effet sur le prix moyen de la main-d’œuvre non mesurable.
Deux solutions peuvent être adoptées:
• journées chômées récupérées ensuite (accord national du 28/12/1981);

• chômage partiel (dépendant de l’autorisation et de financement par l’administration).

Attentes :
Les pertes de temps dues à des incidents ne doivent pas être négligées, par exemple:
• panne de matériel (cet incident pouvant bloquer le seul conducteur ou toute l’équipe…);
• retard de livraison de fournitures sur le chantier;
• mauvaise coordination avec d’autres corps d’état sur le chantier;
• averses, grêle, neige…

On compte une moyenne de 3 jours par an = 21 heures.

Formation :
Elles sont comptabilisées les journées de formation à l’intérieur ou à l’extérieur de
l’entreprise. On compte une moyenne de 3 jours par an = 21 heures / salarier.
Ces heures payées non travaillées sont évaluées par facteur d'incidence, coefficient
s'ajoutant à la charge qu'impose le temps non productif sur le fonctionnement de l'entreprise.

Il est égale à:

Coefficient des charges du personnel productif = Nombre d’heures payées


Nombre d’heures travaillées

Les rapports obtenus donnent le plus souvent un coefficient aux alentours de 50%. Ce qui
majore le coût du temps de travail en appliquant un coefficient de 1,5 pour estimer le juste prix
du personnel productif.
A titre d'exemple :
Au 1er Janvier 2019, le SMIC brut horaire (charges patronales comprises) majoré du
coefficient mesurant le temps d'inproductivité, côute environ 15€ de l'heure pour
l'employeur. Ce prix correspond à la barre sous laquelle il ne peut être pour financer le personnel
productif de l'entreprise :

2 Le prix de revient :
Le total des coûts directs et indirects est appelé «prix de revient»: c’est le prix en dessous
duquel l’entreprise ne peut facturer sans perdre de l’argent. Il est calculé par :

La somme du coût du travail /horaire


+ Estimation du coût du travail improductif /horaire
+ Coût des matériels /horaire
+ Coût des fournitures
+ Les frais généraux ramenés à leur coût horaire
PRIX DE REVIENT HORAIRE
2.1 Temps de travail effectif mais improductif :

Le prix horaire de la main-d’œuvre doit tenir compte des temps de transport lorsqu’ils sont
effectués pendant le temps de travail, de la préparation et le chargement des matériels à
l’entreprise, et éventuellement, des pauses «casse-croûte» si l’usage les prévoit pendant le
travail.
Ces temps improductifs peuvent varier d’une entreprise à l'autre. On se base sur une estimation
de leur durée journalière que l'on multiplie par le coût horaire du travail moyen pour leur
attribuer une valeur forfaitaire. Ils s'ajoutent aux coûts indirects et charges de structure.

Ces coûts peuvent être maîtrisés par :

1, L’ORGANISATION DU TRAVAIL

2, LA CONNAISSANCE DES CARACTERISTIQUES DU CHANTIER

3, LA CONNAISSANCE DU TYPE DE CLIENTELE (exigences)


2.2 Coût horaire du matériel sur le chantier :
Il s'agit de tenir compte des paramètres suivants :
• L’amortissement technique du matériel considéré :
Le calcul de cette valeur se fait en rapport avec le prix d’achat et des heures d’utilisations
possibles sur la durée de vie du matériel (donnée constructeur en utilisation normale).
On peut aussi calculer la valeur de l'amortissement comptable en réalisant un calcul pour une
durée défini soit même. On ramène la valeur amortie annuellement à un coût horaire.
Exemple :
Un tracteur acheté 40 000€ Ht pour une utilisation de 5000 heures par le constructeur aura
un amortissement technique valorisé à 8€ Ht à chaque heure d'utilisation.

• Le volume des consommables associés à son utilisation :


◦ Consommations liées à l’utilisation propre du matériel: carburant, lubrifiants, huiles
hydrauliques, graisses, etc.;
◦ Consommations liées à sa maintenance en état de fonctionnement: entretien, réparations,
remplacement de pièces d’usure;
◦ Consommations indirectes, liées à l’exploitation du matériel : assurances, visites de
contrôles périodiques ...
• le prix du reconditionnement au cours de la vie du matériel :
Au-delà d’une durée d’utilisation, certains organes d'une machine peuvent arriver simplement
en fin de vie avant que l’engin soit lui-même usé.
Le remplacement de ces organes donne lieu à des frais conséquents pour des travaux confiés
à un concessionnaire. La valeur de ces travaux peut être anticipée pour amener le matériel à
sa fin de vie.
On peut aussi décider de vendre la machine dès que les frais anticipés deviennent égaux ou
supérieurs à la valeur restante de l'amortissement prévu de la machine.

2.3 Le coût des fournitures :

Il s'agit du prix d’achat payé au fournisseur (graines, produits chimiques, matériaux, produits
manufacturés, végétaux…) :
Les frais de transport transport du fournisseur jusqu’à l’entreprise ou le client justifie un coût
supplémentaire ajouté à celui de la fourniture :

• Véhicule, (selon la spécificité et les sécurités requises).

• Main-d’œuvre (chauffeur et manutentionnaires) : 1 heure pour un déplacement/ 50km AR


2.4 Les frais généraux :
Ce sont les charges de fonctionnement de l’entreprise. Ils sont indépendants ne peuvent être
directement imputés à un chantier.
Ces frais représentent aussi le personnel improductif (ou absent des chantiers) qui
indépendamment de son temps travaillé représente un même coût chaque mois.

La somme de ces « COÛTS INDIRECTS » ou «CHARGES DE STRUCTURE». attribués à du


non facturables, est ramenées à l'unité de temps de travail effectif et réel horaire.

Frais généraux /horaires = Charges de structure + Coût indirects / journalière


Nombre d’heures travaillées par jour

Frais généraux /horaires = en moyenne 30% des coûts directs


Coût du travail /horaire
Les coûts indirects regroupent :

• Personnel administratif et commercial ;


• Coût des terrains et construction (amortissement ou location + entretien) ;
• Amortissement et entretien des matériels et véhicules autres que ceux du chantier
(personnel non productif) ;
• Fournitures de bureau ;
• Assurances ;
• Rémunération d’intermédiaires et les honoraires ;
• Frais postaux et de télécommunications ;
• Publicité et la propagande ;
• Déplacements du personnel non productif ;
• Services bancaires (les charges d’intérêts, agios et frais financiers divers) ;
• Cotisations diverses (syndicat, associations, collectifs etc.) ;
• Impôts, taxes et versements assimilés (autres que l’impôt sur le revenu et des sociétés). .
3 Le bénéfice de l'exploitation :
C'est la différence entre le total du chiffre d'affaire et la somme des coûts directs et
indirects Il devrait représenter en moyenne 10% du prix de revient.

Ce montant permet de financer :


◦ Le paiement des impots (sur les bénéfices),
◦ Les dividendes de rémunération (actionnaires, associés, parts de capital …)
◦ De constituer une réserve,
◦ De compenser les éventuels conditions défavorables (climatiques),
◦ D'anticiper la hausse du prix des fournitures,
◦ De compenser les marges d'erreurs dues à des défauts d'organisation ou d'estimation
sur d'autres chantiers.

Cette valeur correspond au solde du compte de résultat. Les bénéfices de l'exploitation


associés aux coûts indirects donnent la Marge Brute. C'est un indicateur de performance.

Marge Brute = bénéfices de l'exploitation + coûts indirects


Une entreprise peut décider de faire varier le pourcentage théorique de bénéfice de
l'exploitation. Les raisons de ce choix doivent rester stratégiques :

• Pour parvenir à obtenir un chantier lors d'une négociation commerciale,

• Parce que elle est facile à vendre à ce prix ou que les conditions d'exécutions sont
simples, du temps devrait être gagné avec une organisation adaptées,

• Le chiffre annuel du compte de résultat est déjà satisfaisant, ne pas le grossir permet
de modérer les impôts qui seraient à payer autrement (tranche d'imposition à ne pas
franchir,

• Pour faciliter l'obtention d'un autre chantier à une période moins favorable, et éviter
une autre négociation avec le client pour cet autre chantier.
4 Le prix de vente :
C'est la valeur de capital réellement encaissée par l'entreprise. Elle toujours déclarée Hors
Taxe.

C'est la somme du prix de revient et du bénéfice d’exploitation

ou des coûts directs et de la marge brute.

L'application de la TVA donne le prix de vente final qui sera présenté au client dans un
devis écrit.
Le devis contresigné valide l'accord commercial et autorise le début des travaux dans les
conditions convenues avec les client et/ou validées par les instances administratives
concernées.
La TVA collectée lors du paiement des travaux effectués, est reversée à l'état en
déduisant la valeur issue l'indice appliqué aux entreprises pour les fournitures (5,5%).
Sommaire
1 Calculer le juste prix facturé de la main d’œuvre :....................................................................................2
1.1 Le coût horaire de la main-d’œuvre de chantier :................................................................................2
1.2 Durée journalière moyenne du travail :................................................................................................ 6
1.3 Estimation du nombre d’heures payées :.............................................................................................. 9
1.4 Primes et indemnités diverses :............................................................................................................. 11
1.5 Nombre d’heures non travaillées et payées :.....................................................................................12
2 Le prix de revient :.......................................................................................................................................... 16
2.1 Temps de travail effectif mais improductif :.....................................................................................17
2.2 Coût horaire du matériel sur le chantier :......................................................................................... 18
2.3 Le coût des fournitures :........................................................................................................................ 19
2.4 Les frais généraux :................................................................................................................................ 20
3 Le bénéfice de l'exploitation :..................................................................................................................... 22
4 Le prix de vente :............................................................................................................................................ 24

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