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Lymphadénectomies rétropéritonéales
pour tumeurs germinales
non séminomateuses du testicule.
Chirurgie ouverte et voies d’abord
mini-invasives
X. Durand, J.-B. Beauval, P. Chiron
Introduction
pour TGNS 3
Lymphadénectomie de stadification (TGNS de stade I) 3
Lymphadénectomie primaire (TGNS de stade IIA) 3
Lymphadénectomie post-chimiothérapie (TGNS de stade Les tumeurs germinales du testicule sont rares : 2317 nouveaux
supérieur ou égal à IIB) 4 cas en 2012 en France [1] . Elles constituent néanmoins la tumeur
Lymphadénectomie « à haut risque » 4 solide la plus fréquente de l’adulte jeune. Leur incidence se situe
en Occident aux alentours de 5/100 000 et a doublé ces trois
■ Quels territoires de lymphadénectomie, pour quelle
dernières décennies [2] .
indication ? 5
Les tumeurs germinales non séminomateuses (TGNS) repré-
Lymphadénectomies primaires 5
sentent la moitié des tumeurs germinales, et se définissent par la
Lymphadénectomies post-chimiothérapie 5
présence d’un ou plusieurs des contingents suivants : tératome ;
Lymphadénectomies post-chimiothérapie « à haut risque » 5
choriocarcinome ; tumeur du sac vitellin ; carcinome embryon-
■ Critères de qualité d’un curage rétropéritonéal 5 naire.
Rappels anatomiques
Anatomie de l’extension lymphonodale
du cancer du testicule
Les travaux de Donohue [5] , de Weissbach [6] et de Ray [7] ,
dans les années 1980, ont posé les bases du raisonnement anato-
mique et chirurgical portant le rationnel de la lymphadénectomie
pour cancer du testicule. Définissant des zones d’essaimage pri-
maire, ces auteurs montrèrent que les cancers du testicule droit
métastasent dans les régions inter-aortico-cave, précave et para-
cave (par ordre de fréquence). À gauche, leur dissémination
lymphatique s’effectue en zone para-aortique et préaortique. Un
« croisement » métastatique est possible pour les tumeurs du
testicule droit, croisant la ligne médiane dans le cas de stades
avancés.
Un territoire de curage limité latéralement par les uretères, en
bas par l’arche de bifurcation aortique et en haut par la région
suprahilaire rénale, est alors défini. L’efficacité carcinologique du
curage dans ces limites est rapidement confirmée, mais également
sa morbidité (plaie pancréatique, ascite chyleuse, complications
rénovasculaires). Donohue démontre alors que la résection lym-
phonodale suprahilaire n’a d’intérêt carcinologique que pour les
stades avancés [8] , et le territoire de curage « bilatéral complet »
est alors défini (Fig. 1). Il reste encore aujourd’hui la référence, Figure 1. Limites du territoire bilatéral complet, standard carcinolo-
satisfaisant pleinement aux exigences carcinologiques du geste gique de la lymphadénectomie rétropéritonéale.
d’exérèse. Il fait consensus que les régions suprahilaire, rétrocru-
rale et interiliaques peuvent être écartées du curage.
provoquant un relâchement du sphincter externe de l’urètre, et
des contractions rythmiques et synergiques des muscles ischio- et
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18, 2021. Pour un usage personnel seulement. Aucune autre utilisation n´est autorisée. Copyright ©2021. Elsevier Inc. Tous droits réservés.
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Indications
des lymphadénectomies
rétropéritonéales pour TGNS
Lymphadénectomie de stadification
2
(TGNS de stade I)
L2
1 Environ 55 % des TGNS se présentent sous la forme de stade I :
tumeur confinée au testicule, marqueurs postopératoires négatifs
(human chorionic gonadotropins totales [hCGt], lacticodéshydrogé-
nase [LDH], alphafœtoprotéine [AFP]), et scanner thoracique et
abdominopelvien normal.
L3 3 Un tiers de ces TGNS de stade I récidivent, en situation rétropé-
ritonéale, dans les deux ans qui suivent l’orchidectomie, sous une
forme métastatique de bon pronostic IGCCCG dans l’immense
majorité des cas. Le risque de récidive est principalement lié au
stade pT de la tumeur initiale : il dépasse 50 % pour les stades pT2
(présence d’invasion lymphovasculaire) [16] . La présence de car-
cinome embryonnaire ultramajoritaire est également un facteur
prédictif (secondaire) de rechute métastatique rétropéritonéale.
Trois options de prise en charge se discutent : la surveillance [17] ;
la chimiothérapie adjuvante par un cycle unique de bléomycine,
L4
étoposide, sels de platine (BEP) [18] ; la lymphadénectomie rétro-
péritonéale. De multiples variables interviennent dans le choix
d’une option, incluant le niveau de risque de rechute (lui-même
lié au stade pathologique), la morbidité de l’option thérapeutique
Figure 2. Anatomie nerveuse sympathique lombaire. Les structures
mise en perspective avec la comorbidité du patient, sa tolérance,
légendées sont celles à reconnaître et préserver au cours de la chirurgie. 1.
la compliance attendue, le choix du patient informé.
Nerfs lombaires ; 2. troncs sympathiques lombaires droit et gauche et leurs
Les arguments en faveur de la lymphadénectomie pour les
ganglions ; 3. plexus hypogastrique supérieur (lacis de nerfs entourant
stades I sont les suivants :
l’ostium de l’artère mésentérique inférieure).
• la qualité de la stadification procurée par la procédure chirur-
gicale. Malgré les progrès de l’imagerie par scanner, environ
30 % des stades I cliniques comportent des micrométastases
occultes dans le rétropéritoine [13, 19] . A contrario, 35 % des
stades IIA cliniques ne comportent aucune métastase (pN0)
dans le spécimen de lymphadénectomie [20] . Cette situation sou-
“ Point fort met le patient à un risque de sous-traitement ou au contraire à
une exposition à une morbidité à long terme significative non
justifiée (surtraitement) ;
Les territoires de curage unilatéral modifié sont délimités • la lymphadénectomie permet la résection de tératome, contin-
par l’uretère homolatéral en dehors, l’artère iliaque primi- gent tumoral chimiorésistant, non sécrétant, pour lequel une
tive homolatérale en bas, le hile rénal homolatéral en haut. chimiothérapie adjuvante à l’orchidectomie est inefficace.
Ils doivent concerner les zones précave, rétrocave, inter- L’absence de contrôle initial du tératome peut conduire au gro-
aortico-cave et latérocave à droite, et latéroaortique, pré- wing teratoma syndrome [21] : croissance volumique de la tumeur
qui infiltre les tissus de voisinage, transformation somatique du
et rétro-aortique sus-mésentérique à gauche (Weissbach-
tératome [22] , de pronostic très péjoratif ;
Bœdefeldt). Le pédicule gonadique est toujours retiré en
• le potentiel curatif de la lymphadénectomie est démontré par
totalité. plusieurs études rapportant 99 % de survie spécifique pour
les stades I pathologiques (pN0) [23] . Pour les pN1, une méta-
analyse rapporte de 60 à 92 % de survie spécifique attribuée à
la chirurgie seule [20] .
Rationnel de la technique de préservation
nerveuse Lymphadénectomie primaire
La connaissance des supports neuroanatomiques de
(TGNS de stade IIA)
l’éjaculation permet d’appliquer des techniques chirurgicales En alternative à la chimiothérapie par BEP adaptée au risque
spécifiques focalisées sur la reconnaissance peropératoire et la IGCCCG, la possibilité d’une lymphadénectomie primaire pour
préservation méticuleuse des ganglions sympathiques et des les TGNS métastatiques de faible volume, et notamment de stade
nerfs sympathiques lombaires qui croisent dans l’espace de IIA (adénopathies inférieures à 2 cm), est une option valide [24] ,
dissection (cf. supra). Des taux de conservation d’éjaculation éventuellement adossée à une surveillance armée consistant en
antérograde atteignent plus de 95 % pour les lymphadénectomies la répétition du scanner à 1 mois. La négativation des mar-
primaires [12, 13] , et 79 à 95 % pour des lymphadénectomies queurs post-orchidectomie, le site métastatique rétropéritonéal
post-chimiothérapie [14] . Enfin, les résultats oncologiques ne unique inclus dans la zone de drainage homolatérale, l’absence
sont pas grevés par la technique de préservation nerveuse : de symptômes reliés, sont les critères autorisant l’option de la
au contraire, la dissection attentive qu’impose cette technique lymphadénectomie primaire.
pourrait avoir un effet bénéfique sur la qualité de la résection La lymphadénectomie primaire et la chimiothérapie ont
elle-même. un résultat carcinologique similaire (taux de guérison global
Figure 3. Limites des territoires unilatéral droit (A) et unilatéral gauche (B). La réduction des territoires de curage, qui a pour but de préserver l’éjaculation
antérograde, est valide sur le plan carcinologique dans des conditions bien précises.
avoisinant 98 %), mais les effets secondaires diffèrent et le choix Lymphadénectomie « à haut risque »
du patient à ce titre doit être pris en compte [25] . La lymphadénec-
tomie primaire seule guérit 70 % des stades pN+ . Il est admis que Certaines situations carcinologiques très péjoratives intègrent la
les pN1 requièrent une surveillance postopératoire. Les pN2 pour- lymphadénectomie à une stratégie multimodale complexe. Elles
raient bénéficier d’une chimiothérapie adjudante par deux cycles soulignent l’importance fondamentale du caractère complet de la
de BEP [26] , à discuter par rapport au traitement à la rechute. lymphadénectomie initiale, et requièrent une expérience clinique
et chirurgicale limitées à des centres experts.
Lymphadénectomie post-chimiothérapie
Lymphadénectomies de sauvetage, après
(TGNS de stade supérieur ou égal à IIB)
chimiothérapie de seconde ligne
La chimiothérapie d’induction par BEP, selon le niveau de risque La chirurgie est plus difficile compte tenu de la réaction des-
IGCCCG, est le traitement de référence des TGNS métastatiques. moplasique. Le taux de résection complète est plus faible et
L’indication d’une lymphadénectomie post-chimiothérapie le taux de spécimens enfermant une tumeur active avoisine
repose sur la présence d’une masse résiduelle rétropéritonéale, 50 % [29] .
alors que les marqueurs sont normalisés par le traitement
systémique. La définition d’une masse résiduelle fait encore
aujourd’hui débat, mais il est consensuel de considérer que toute Seconde lymphadénectomie, après récidive
lésion tissulaire de mesure axiale supracentimétrique en situation (chirurgie de « reprise »)
anatomique lymphonodale requiert une lymphadénectomie.
La nature histologique des masses résiduelles est imprédictible Le caractère incomplet de la résection initiale grève largement le
avec les outils cliniques ou d’imagerie actuellement disponibles. pronostic des patients. Le taux de survie globale à cinq ans chute à
Elle se répartit en : nécrose, 55 % ; tératome, 30 % ; tumeur germi- 56 % [30] . Le curage gauche para-aortique et la région du hile rénal
nale active, 15 % [27] . Pour des masses résiduelles centimétriques gauche sont particulièrement concernés.
et en deçà, le taux de tératome reste de 22 % et de tumeur viable
de 5 %.
Chacune de ces situations a un pronostic propre et nécessite
Lymphadénectomies pour maladie métastatique
une prise en charge spécifique adjuvante dont le détail n’est pas en progression (chirurgie de « dernière chance »)
l’objet de cet article. Le rationnel de la lymphadénectomie est Le taux de survie globale de ces patients varie entre 20 et 55 %
supporté par le risque imprédictible d’ignorer le développement à cinq ans [31] . La sélection de patients qui pourraient tirer béné-
d’une maladie évolutive. Les taux de survie sans récidive à cinq ans fice de ce type de chirurgie repose sur la résécabilité de la tumeur
sont de 95 %, 81 % et 65 % selon l’histologie : fibrose, tératome, (planning préopératoire), la stabilité des marqueurs, le nombre de
tumeur active, respectivement [28] . sites.
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Évaluation anesthésiologique
“ Point fort Les effets secondaires pulmonaires de la bléomycine doivent
être évalués par l’anesthésiste dans les cas, fréquents, d’indication
Il existe quatre indications de lymphadénectomie rétropé- post-chimiothérapie. Les complications thromboemboliques
ritonéale pour TGNS du testicule : doivent également faire l’objet d’une prévention active et réflé-
• en cas de TGNS de stade I : lymphadectomie de stadi- chie.
fication (unilatérale modifiée ou bilatérale), en alternative Réévaluation carcinologique
à la surveillance ou à la chimiothérapie adjuvante ;
• en cas de TGNS de stade II : lymphadénectomie pri- L’indication autant que le geste sont intimement liés au
contexte carcinologique de la lymphadénectomie. Il semble donc
maire (unilatérale modifiée ou bilatérale) en alternative à
logique de réaliser un dosage de marqueurs sériques tumoraux
la chimiothérapie par BEP ; (AFP, hCGt, LDH) dans les deux semaines, et un scanner thoraco-
• en cas de TGNS de stade supérieur ou égal à IIB : lym- abdomino-pelvien dans le mois précédant l’intervention.
phadénectomie (bilatérale, ou unilatérale modifiée pour
des patients sélectionnés) pour toute masse résiduelle Planification technique
supracentimétrique après chimiothérapie ; Une lecture très attentive du scanner abdominal est indis-
• dans certaines situations à haut risque carcinologique, pensable. Elle se porte en particulier sur l’anatomie vasculaire
dans le cadre d’un traitement multimodal (et dans ce cas, de la veine cave inférieure, de l’aorte, des pédicules rénaux,
toujours bilatérale). l’identification des vaisseaux lombaires, l’existence d’une throm-
bose, afin d’anticiper les difficultés et variations anatomiques. En
1
4
2
3
A B
2
2
4
1 1 3
3 C D
Figure 5. Principes de dissection split and roll.
A. Situation modale ganglionnaire et nerveuse. 1. Veine cave ; 2. tronc
sympathique ; 3. arcade du psoas ; 4. aorte ; 5. rameau lombaire.
B. Initiation de la dissection à l’aplomb des vaisseaux aortiques et caves
inférieurs.
C. Dissection par roulement des lames pré- et paracave (1), inter-aortico-
cave (2), pré- et para-aortique (4), dissection rétrocave (3) après contrôle
Figure 4. Exposition du rétropéritoine. 1. Décollement du côlon droit des vaisseaux lombaires.
et de la racine du mésentère ; 2. dissection de l’angle duodénojéjunal et D. Les quatre lames sont libérées de leur espace de dissection.
ligature de la veine mésentérique inférieure ; 3. ouverture du fascia de
Treitz gauche en cas de volumineuse masse para-aortique.
résiduelles de volume important, para-aortiques gauches, le fas-
cia de Toldt gauche peut être incisé pour permettre un double
cas de doute sur un envahissement vasculaire, une IRM est utile contrôle externe et médial de la masse.
pour anticiper un geste de résection qui implique une équipe plu-
ridisciplinaire. Technique du « split and roll »
Abord primaire des gros vaisseaux
Lymphadénectomie par laparotomie En fonction du territoire d’intérêt, la dissection se porte en pre-
mier à l’aplomb de l’aorte ou de la veine cave inférieure au niveau
Installation et voie d’abord sous-rénal.
Le patient est placé en décubitus dorsal. Un billot lombaire haut En cas de territoire bilatéral, notre préférence va d’abord à la
permet d’ouvrir l’exposition sous-costale. Une sonde nasogas- veine cave inférieure dont la dissection permet la recherche du
trique est habituellement mise en place et retirée très précocement tronc sympathique lombaire droit à son angle postérolatéral. Le
au réveil. Une sonde urinaire est posée. tissu périvasculaire est séparé de l’adventice du vaisseau, la lym-
La laparotomie médiane xiphopubienne satisfait à la plupart phostase est réalisée au clip ou au fil 4/0 résorbable. Par roulement
des indications. La laparotomie transverse bi-sous-costale ou en de la lame ganglionnaire, cette dernière est séparée de la face
« chevrons » est préférée lorsqu’un geste de résection hépatique antérolatérale du vaisseau (technique de split and roll) (Fig. 5).
est associé. À droite sont ainsi initiées une lame paracave et une lame inter-
L’accès à l’espace inframédiastinal postérieur, où peut siéger aortico-cave. La limite caudale de cette dissection est la bifurcation
une masse résiduelle rétrocrurale, ou la nécessité d’un curage iliocave.
suprahilaire sont des occurrences très rares. Des voies d’abord et À gauche, la dissection est initiée à l’aplomb de l’aorte immé-
cheminements complexes, thoraco-phréno-laparotomie, abords diatement sous-rénale, où un contrôle particulièrement attentif
transdiaphragmatiques, s’avèrent alors nécessaires, de même de la lymphostase est nécessaire. Une fois l’adventice aortique en
qu’une planification pluridisciplinaire. contact, la technique de split and roll permet d’initier la sépa-
ration à droite de la lame inter-aortico-cave et à gauche de la
Cheminement lame pré- et para-aortique. La limite caudale de cette dissection
est l’ostium de l’artère mésentérique inférieure en cas de territoire
Il s’agit de parvenir à l’exposition du rétropéritoine. Après unilatéral modifié ou la bifurcation aortique en cas de territoire
contrôle du ligament rond et section du ligament falciforme, bilatéral complet. L’artère mésentérique inférieure est dans ce cas
un écarteur autostatique est mis en place. Le péritoine parié- liée. À noter que la technique de conservation nerveuse nécessite
tal postérieur est incisé depuis l’angle colique droit jusqu’à la d’interrompre au-dessus de l’ostium de l’artère mésentérique infé-
racine du mésentère. Le cæcum, le côlon droit et l’intestin grêle rieure la dissection aortique pour revenir à cette région une fois
sont ainsi mobilisés et placés en hypochondre, ou extériorisés identifiés latéralement les rameaux sympathiques convergents.
sur la paroi antérieure du thorax, bien protégés dans un champ L’artère mésentérique inférieure est alors liée plus à distance de
humide. la paroi antérieure de l’aorte.
La dissection peut nécessiter la ligature de la veine mésentérique
inférieure, permettant la mobilisation du quatrième duodénum Lame pré- et paracave
par section du fascia de Treitz et offrant un jour sur la veine rénale Cette lame est souvent grêle. Elle emporte la veine gonadique
gauche (Fig. 4). droite liée à sa terminaison sur la face antérolatérale de la veine
Le plan entre le mésentère et le rétropéritoine, avasculaire, est cave inférieure. Sa dissection médiale offre un jour sur la face
celui de la face antérieure de la veine gonadique. Le deuxième postérolatérale de la veine cave inférieure où les veines lombaires
duodénum est séparé de la veine cave inférieure. Pour des masses (de topographie et de nombre variables) sont identifiées et liées
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L1
L1
L2 L2
L3
L3
L4
L4
A B
Figure 6. Rapports des nerfs sympathiques lombaires L1, L2 et L3 avec les vaisseaux axiaux rétropéritonéaux.
A. Droit.
B. Gauche.
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2
1
3 4
Figure 9. Position des trocarts lors du curage laparoscopique unilaté- Figure 10. Position des trocarts lors du curage robot-assisté unilaté-
ral modifié gauche. Point rouge : emplacement du trocart optique de ral modifié gauche. Point rouge : emplacement du trocart optique de
12 mm ; points noirs : emplacement des trocarts de 5 mm ; point bleu : 12 mm ; point noir : emplacement du trocart de 5 mm ; points verts :
emplacement du trocart de l’aide de 12 mm. emplacement des trocarts du robot de 8 mm ; point bleu : emplacement
du trocart de l’aide de 12 mm.
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Les différentes lames sont extraites séparément dans plusieurs ciplinaires, est requis pour atteindre l’objectif cardinal de cette
endobags. Le rétropéritoine est irrigué puis aspiré, le pneumo- chirurgie : le caractère complet de l’exérèse lymphonodale.
péritoine atténué pour contrôler l’hémostase. Une attention
particulière est enfin portée à la vérification de l’intégrité des
structures digestives. Déclaration de liens d’intérêts : les auteurs déclarent ne pas avoir de liens
d’intérêts en relation avec cet article.
Complications spécifiques des voies mini-invasives
La majorité des complications sont partagées avec les autres Références
voies chirurgicales et ne sont pas spécifiques. Elles oscillent entre 9
et 25 % [53] . Aucune complication spécifiquement liée à l’assistance [1] Rébillard X, Grosclaude P, Leone N, Velten M, Coureau G, Villers A,
robotique n’a été décrite : et al. Incidence and mortality of urological cancers in 2012 in France.
• blessure d’un organe de voisinage (plaie de vaisseaux sanguins, Prog Urol 2013;23(Suppl. 2):S57–65.
organes adjacents), notamment lors de la mise en place des [2] Le Cornet C, Lortet-Tieulent J, Forman D. Testicular cancer incidence to
trocarts ; rise by 25% by 2025 in Europe? Model-based predictions in 40 countries
• troubles respiratoires ou cardiaques, liés à une intolérance au using population-based registry data. Eur J Cancer 2014;50:831–9.
gaz créant le pneumopéritoine ; [3] Kollmannsberger C, Tandstad T, Bedard PL. Patterns of relapse in
• embolie gazeuse, par diffusion du gaz dans la circulation vei- patients with clinical stage I testicular cancer managed with active sur-
neuse ; veillance. J Clin Oncol 2015;33:51–7.
[4] Kier MG, Lauritsen J, Mortensen MS. Prognostic factors and treatment
• hernie ou incarcération d’une anse intestinale dans un orifice
results after bleomycin, etoposide, and cisplatin in germ cell cancer: a
de trocart. population-based study. Eur Urol 2017;71:290–8.
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vasculaire est une occurrence rare (4,3 %) [54] . in nonseminomatous testis cancer. J Urol 1982;128:315–20.
[6] Weissbach L, Boedefeld EA. Localization of solitary and multiple metas-
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Conclusion [7]
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ritoneal lymph node metastases in testicular germinal tumors. Cancer
La lymphadénectomie rétropéritonéale est une procédure 1974;33:340–8.
technique complexe, qui répond à un cahier des charges carci- [8] Donohue JP, Thornhill JA, Foster RS. Retroperitoneal lymphadenec-
nologique précis, adapté à l’indication. Elle requiert une parfaite tomy for clinical stage A testis cancer (1965 to 1989): modifications of
connaissance de l’anatomie du rétropéritoine, une planification technique and impact on ejaculation. J Urol 1993;149:237–43.
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La voie d’abord ouverte par laparotomie est le standard. Les mechanism, technique for nerve-sparing and reconstruction. Int J Urol
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résiduelles, en territoire bilatéral complet, ou les situations car- clinical stage I. Eur Urol 1990;17:107–12.
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cinologiques dites « à risque », restent des défis chirurgicaux pour
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tomy for testis tumor with nerve sparing for ejaculation. J Urol
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seminomatous germ cell tumors of the testis: experience of the German
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• Si le curage bilatéral complet en constitue le gold stan- [15] Beck SD, Bey AL, Bihrle R. Ejaculatory status and fertility rates after pri-
dard, la lymphadénectomie unilatérale modifiée permet mary retroperitoneal lymph node dissection. J Urol 2010;184:2078–80.
des résultats carcinologiques équivalents dans des situa- [16] Mortensen MS, Lauritsen J, Gundgaard MG. A nationwide cohort study
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• La planification préopératoire, par l’imagerie notam-
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ment, est capitale pour anticiper les difficultés opératoires nonseminoma testicular cancer: outcomes and long-term follow-up in a
et s’entourer des compétences pluridisciplinaires néces- population-based cohort. J Clin Oncol 2014;32:3817–23.
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génitosexuel, la chirurgie de préservation nerveuse peut [19] Albers P, Siener R, Krege S. Randomized phase III trial comparing retro-
permettre la conservation d’une éjaculation antérograde. peritoneal lymph node dissection with one course of bleomycin and
• Par voie ouverte, la technique de dissection split and roll etoposide plus cisplatin chemotherapy in the adjuvant treatment of cli-
permet la dissection en évitant les plaies vasculaires. nical stage I nonseminomatous testicular germ cell tumors: AUO trial
• Elle peut être reconduite par des voies d’abord mini- AH 01/94. J Clin Oncol 2008;26:2966–72.
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• Le nombre de ganglions retirés et analysés est un facteur 2004;22:225–33.
prédictif indépendant du risque de récidive. [21] Dusaud M, Durand X, Lahutte M. Growing teratoma syndrome. Prog
• Les voies d’abord ouvertes et mini-invasives sont Urol 2012;22:568–71.
possibles, mais ces dernières demandent une grande expé- [22] Giannatempo P, Pond GR, Sonpavde G. Treatment and clinical outcomes
rience pour assurer la complétude et la sécurité du geste. of patients with teratoma with somatic-type malignant transformation:
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• Cette chirurgie réputée difficile devrait rester l’apanage
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X. Durand (xavier.durand.urovdg@orange.fr).
Service d’urologie, Hôpital d’instruction des Armées Bégin, 69, avenue de Paris, 94160 Saint-Mandé, France.
J.-B. Beauval.
Service d’urologie, Centre hospitalier universitaire Rangueil, 1, avenue du Professeur-Jean-Poulhès, 31400 Toulouse, France.
P. Chiron.
Service d’urologie, Hôpital d’instruction des Armées Bégin, 69, avenue de Paris, 94160 Saint-Mandé, France.
Toute référence à cet article doit porter la mention : Durand X, Beauval JB, Chiron P. Lymphadénectomies rétropéritonéales pour tumeurs germinales non
séminomateuses du testicule. Chirurgie ouverte et voies d’abord mini-invasives. EMC - Techniques chirurgicales - Urologie 2019;12(2):1-12 [Article 41-420].
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