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Chapitre 1 : La procédure de notification des signes

précurseurs de difficultés économiques


C’est l’idée de prévention qui est à l’origine de l’institution de cette procédure.
En France, c’est essentiellement à partir de 1975, que l’on a commencé à insister
sur la nécessité de développer l’idée des clignotants destinés à prévenir le chef
d’entreprise de l’importance des difficultés qui la menacent. Ainsi est né ce que
l’on appelle « le droit d’alerte » ; le droit de l’information sur les difficultés des
entreprises. Il s’agit de tirer la sonnette d’alarme à chaque fois que l’entreprise
passe par des difficultés, c’est-à-dire de prévenir les difficultés qui menace la
poursuite de son activité, dans ce cas le traitement des difficultés économiques
et financières est extra judiciaire. Toutefois, il faut que l’entreprise ne soit pas en
état de cessation des paiements.

La procédure d’alerte a été organisée par le législateur à travers les articles 418 à
421 du code de commerce.

La loi de 2016 à l’instar de la loi de 1995 a prévu des organes chargés de la


procédure d’alerte, il s’agit d’organes internes à l’entreprise (Section1) et
d’organes externes, qui en raison de leurs rapports avec celle-ci, peuvent
connaitre sa situation financière de très près et se rendre compte de ses
difficultés (Section 2).
Section I : L’alerte interne

Elle est dite interne parce qu’elle est faite par un organe ou un membre se
trouvant au sein de l’entreprise. Il peut s’agir du propriétaire de l’entreprise
individuelle ou de son dirigeant (Paragraphe1), du commissaire aux comptes de
l’entreprise en difficultés (paragraphe 2), ou des associés (paragraphe 3).

Paragraphe 1 : L’alerte par le propriétaire de l’entreprise ou par le


dirigeant

L’article 419 du code de commerce a clairement mis à la charge de


l’entrepreneur individuel et dirigeant de l’entreprise sociétaire, l’obligation
d’alerter la commission de suivi des entreprises en difficultés économiques, des
difficultés qui surviennent au cours de l’activité et qui risquent d’entrainer si
elles persistent la cessation des paiements.

L’obligation pesant ainsi à leur charge, est celle de tenir la commission de suivi
informée de ces difficultés.

Le simple avis laissant une trace écrite, suffirait pour les décharger de toute
responsabilité. Le propriétaire et le dirigeant sont en effet les personnes les plus
et mieux informés sur la situation économique et financière de l’entreprise et
peuvent se rendre compte en temps opportun de la gravité et du sérieux de
certains actes et de l’effet qu’ils peuvent avoir sur le fonctionnement futur de la
société et sa survie.

En contrepartie de la responsabilité mise à leur charge d’alerter, le législateur a


prévu des sanctions pénales, c’est dans ce sens que l’article 593 du code de
commerce prévoit une sanction d’amende et d’emprisonnement pour
l’entrepreneur ou le dirigeant qui ne procède pas à l’alerte ou entrave la
procédure.
Ainsi, le premier paragraphe de l’article précité prévoit une sanction d’amende
de mille à dix mille dinars, en cas ou le dirigeant ou l’entrepreneur n’alerte pas
intentionnellement la commission de suivi. La même sanction est applicable en
cas d’abstention de production des documents ou données citées à l’article 417
ou 435 du code de commerce. L’emprisonnement est encouru, il varie entre six
mois et trois ans lorsque les personnes chargées d’alerter ont :

-fait une fausse déclaration ou a dissimulé ses biens ou ses dettes même
partiellement ou créé intentionnellement un document de nature à influer sur le
déclenchement de la procédure de redressement ou sur le plan de redressement.

-bloqué ou tente de bloquer intentionnellement la procédure de redressement …

En prévoyant une responsabilité pénale, qui risque d’être encourue par le


dirigeant et le propriétaire de l’entreprise, le législateur met l’accent sur
l’importance de leur rôle dans le déclenchement de la procédure d’alerte et vise
principalement le sauvetage de l’entreprise, en prévoyant des règles rigoureuses.

Paragraphe 2 : L’alerte déclenchée par les associés

Elle trouve son fondement légal dans les dispositions de l’article 419 du code de
commerce, qui met à la charge des associés une obligation d’alerter la
commission de suivi des entreprises économiques. Ainsi, l’article dispose que
l’alerte doit être déclenchée par le ou les associés détenant 5 pour cent du capital
de la société connaissant des difficultés économiques, lorsque celle-ci est une
société de capitaux ou une société à responsabilité limitée. Dans les autres types
de sociétés, l’alerte doit être déclenchée par un ou plusieurs associés, quelque
soit la proportion qu’ils détiennent dans le capital social.
Les associés ont donc l’obligation de procéder à l’alerte à chaque fois qu’ils
constatent une anomalie dans la gestion qui risque de compromettre la continuité
de l’activité sociale.

Le droit à l’information dont ils disposent leur permet en effet de connaitre la


véritable situation de la société.

Les associés sont tenus d’alerter, mais le texte ne précise pas quel organe alerter,
doivent ils informer le commissaire aux comptes qui a son tour informera le
président du tribunal ? ou d’alerter la commission de suivi ?

Il semble plus logique et en harmonie avec l’esprit de la procédure d’alerte, que


les associés informent la commission de suivi des entreprises économiques en
tant qu’organe central. Le paragraphe 3 du même article prévoit que les
administrations telle que la CNSS, l’administration fiscale et autres sont tenus
d’informer la commission de suivi, en application du principe de parallélisme
des formes, il convient de retenir que l’alerte faite par les associés se fait à la
commission de suivi.

Paragraphe 3 : L’alerte par le commissaire aux comptes

Sa mission était déterminée par les dispositions de l’article 6 de la loi de 1995,


actuellement régie par les dispositions de l’article 420 du code de commerce qui
prévoit que le commissaire aux comptes demande au dirigeant des
éclaircissements par écrit à l’occasion de l’exercice de ses fonctions, à chaque
fois qu’il constate l’existence de données ou d’actes menaçant la poursuite de
l’activité de l’entreprise.

Le dirigeant doit répondre dans un délai de 8 jours à partir de la réception de la


demande du commissaire aux comptes.
Au cas de silence, ou en cas de réponse non convaincante, le commissaire aux
comptes doit soumettre la question au conseil d’administration de l’entreprise ou
son conseil de surveillance, ou appelle les actionnaires à se réunir en assemblée
générale, et ce dans un délai ne dépassant pas un mois à partir de la réception de
la réponse du dirigeant ou l’expiration du délai de réponse. En cas de persistance
des mêmes menaces, le commissaire aux comptes est tenu de dresser un rapport
écrit qu’il communiquera au président du tribunal dont une copie sera envoyée à
la commission de suivi des entreprises économiques et ce dans un délai d’un
mois suivant l’accomplissement des formalités précédentes.

Le rôle du commissaire aux comptes dans la procédure d’alerte ainsi déterminé,


il convient de faire les remarques suivantes :

-1- le législateur a introduit certaines modifications dans la rédaction de l’ancien


article 6 de la loi de 1995 en rajoutant l’expression « données », en effet, le
commissaire aux comptes peut à l’occasion de l’exercice de ses fonctions
vérifier non seulement des actes, mais des données, des chiffres ou des indices
révélateurs d’une anomalie de fonctionnement, c’est pour cela et dans un
objectif d’élargir son champ d’intervention, le législateur lui a mis à la charge,
l’obligation d’alerter en présence de données ou actes menaçant la poursuite de
l’activité de l’entreprise.

-2- Par ailleurs, il convient de remarquer que le législateur a réduit le délai de


réponse du dirigeant aux éclaircissements demandés par le commissaire aux
comptes, les 15 jours sont ainsi réduits à 8 jours, cette réduction s’explique par
la volonté d’avoir une réponse plus rapide et de prendre à temps les mesures
nécessaires, c’est-à-dire d’alerter à temps.

L’alerte est ainsi une obligation mise à sa charge, il convient de déterminer son
domaine d’intervention (A) et les sanctions qui découlent du défaut d’alerte (B).

A- Le domaine de l’Alerte
A la lecture de l’article 420 du code de commerce, on remarque que l’alerte faite
par un commissaire aux comptes concerne essentiellement les entreprises
sociétaires à qui la loi exige la nomination d’un commissaire aux comptes.

Conscient du rôle déterminant que joue le commissaire aux comptes en tant


qu’organes de contrôle au sein de la société, et son intime connaissance de la
situation comptable et financière de l’entreprise, le législateur a exigé qu’il fasse
partie de toute société, voulant assurer la sécurité dans les transactions
financières par le biais de la loi n° 96- 2005 du 18 /10/2005 il a modifié l’article
13 du code des sociétés commerciales, considérant qu’il soit obligatoire dans
toutes les sociétés de capitaux et que sa présence ne devient telle dans les autres
sociétés qu’après le premier exercice social.

La procédure d’alerte profite ainsi à toute société dotée d’un commissaire aux
comptes, ce dernier est doté d’un pouvoir discrétionnaire pour décider de
demander au dirigeant des éclaircissements et des explications, si des données
ou des actes sont de nature à menacer la poursuite de l’activité. Cette expression
du législateur est assez vaste et seul un expert peut réellement détecter si un acte
ou une donnée est effectivement menaçante.

Dans ce contexte, quelques précisions doivent être apportées à l’obligation


d’alerte du commissaire aux comptes :

-Les données ou actes doivent être relevés à l’occasion de l’exercice de ses


fonctions. C’est à travers l’analyse des comptes sociaux, leur certification, que le
commissaire pourra observer ou se rendre compte des données ou actes pouvant
engendrer des difficultés de nature à affecter le fonctionnement normal de la
société, ou sa poursuite. Ce dernier peut à toute époque de l’année opérer toutes
les vérifications nécessaires et se faire communiquer les documents dont il a
besoin pour l’accomplissement de sa mission (voir code des sociétés
commerciales). En effet, pour que l’alerte soit efficace, il faut que l’obligation
pesant à la charge du commissaire aux comptes fasse partie du caractère
permanent de sa mission.

- Les actes ou données cités à l’article 420 du code de commerce (article 6 de la


loi 1995), doivent être sérieux de nature à menacer la poursuite de l’activité,
risquant de la compromettre en engendrant un disfonctionnement, si aucune
mesure n’est prise en temps utile. Il en est ainsi par exemple de la rupture d’un
concours bancaire, l’accumulation d’exercices déficitaires, l’accroissement
excessif des charges, les mésententes graves entre associés pouvant provoquer la
dissolution de la société, abus des biens et du crédit social du dirigeant etc..

D’une manière générale, les expressions actes et données menaçant la poursuite


de l’activité, sont trop vagues et peuvent embrasser plusieurs situations, il
appartient au commissaire aux comptes de dévoiler qui de ces actes est
réellement menaçant, un indice doit être pris en considération : La gravité des
actes.

Le devoir d’alerte du commissaire aux comptes consiste à demander par écrit au


dirigeant de l’entreprise, des éclaircissements relatifs à toutes données ou acte de
nature à menacer la poursuite de l’activité de l’entreprise. Par « dirigeant », le
législateur entend, l’entrepreneur individuel dans le cadre de l’entreprise
individuelle, ou le gérant de la SARL ou de la SNC lorsque l’entreprise est
sociétaire. Dans la société anonyme, c’est le président du conseil
d’administration ou le directoire qui est visé et ce selon le type d’administration
choisie.

Si le dirigeant répond dans le délai qui lui a été accordé (huit jours dans la loi de
2016), et que sa réponse est convaincante pour le commissaire aux comptes la
procédure d’alerte s’arrête à ce niveau.

En l’absence de réponse, ou en cas de réponse insuffisante, le commissaire aux


comptes doit à défaut d’urgence, convoquer le conseil d’administration ou le
conseil de surveillance dans un délai ne dépassant pas un mois de la date de la
réception de la réponse ou de l’expiration du délai de réponse.

En cas d’urgence, ce dernier est tenu, dans le même délai de convoquer


l’assemblée générale des actionnaires. Cette convocation, se substitue en cas
d’urgence à la convocation du conseil d’administration ou de surveillance, ceci
se justifie par le terme « ou » employé par la version arabe du texte.

Enfin, et si après l’accomplissement de la deuxième phase, le commissaire aux


comptes constate la persistance des mêmes menaces, il adresse dans un délai
d’un mois un rapport au président du tribunal dont une copie doit être adressée
aussi à la commission de suivi des entreprises économiques (seule la
commission était concernée par ce rapport sous la loi de 1995).

Il convient de noter que dans les entreprises individuelles qui n’ont pas de
commissaire aux comptes, la procédure d’alerte ne pourra être déclenchée ! Le
législateur a-t-il ignoré ces entreprises ou compté sur les autres organes, tels que
les organes externes pour le faire ?

B- Les sanctions de l’alerte

Le législateur a mis à la charge du commissaire aux comptes une obligation


d’alerte. Ce dernier est ainsi obligé d’alerter le président du tribunal de toute
donnée ou acte menaçant l’activité de l’entreprise si le dirigeant, conseil
d’administration ou de surveillance, ou l’assemblée des actionnaires échouent à
échapper aux conséquences que ces actes menaçants la poursuite de l’activité.

Le commissaire aux comptes engage sa responsabilité civile et pénale en cas de


défaillance à son devoir d’alerte, qui fait partie intégrante de ses fonctions. Il
peut être tenu pour responsable de ne pas voir déclenché l’alerte pour de simples
difficultés qui se sont avérées par la suite graves et se sont répercutées sur la
situation de l’entreprise. En effet, si l’alerte est trop tardive, elle risque de ne
pouvoir redresser une situation irrémédiablement compromise, si au contraire
elle est trop précoce elle risque d’aggraver les difficultés naissantes en
perturbant les relations entre l’entreprise et ses partenaires tels que les banques
et les fournisseurs. Cependant, la responsabilité peut aussi être partagée avec le
dirigeant de l’entreprise qui refuse de répondre ou donne des réponses peu
suffisantes et compromet par ses agissements le succès de la procédure d’alerte.

La loi de 2016 a prévu des sanctions spécifiques applicables au commissaire aux


comptes en tant qu’organe d’alerte. C’est dans ce sens que l’article 594 du code
de commerce prévoit que le commissaire aux comptes qui ne déclenche pas la
procédure d’alerte, malgré sa connaissance des difficultés de l’entreprise, est
sanctionné pénalement par la même sanction que subit le dirigeant de
l’entreprise ou son propriétaire qui ne procède pas à l’alerte. La sanction est
uniquement pécuniaire pour le commissaire aux comptes, elle consiste en une
amende variant entre mille et dix mille dinars.
Section II : L’alerte externe

Elle est principalement accomplie par la commission de suivi des entreprises


économiques et par le président du tribunal de première instance. Cependant,
l’article 419 du code de commerce met à la charge de certains organes externes à
l’entreprise mais en rapport avec elle ; il s’agit de l’inspection du travail, de la
caisse nationale de la sécurité sociale, les services du control fiscal et les
établissements financiers. Ces organes ont une obligation de procéder à l’alerte
de la commission de suivi à chaque fois qu’elles dénotent des actes de nature à
menacer la poursuite de l’activité d’une entreprise pouvant jouir des procédures
de redressement au sens de la loi de 2016.

Il convient de déterminer le rôle de ces organes (paragraphe 1), celui de la


commission de suivi (paragraphe 2), enfin celui du président du tribunal de
première instance (paragraphe 3).

Paragraphe 1 : Les administrations

A l’occasion de l’exercice de son activité, l’entreprise qu’elle soit individuelle


ou sociétaire, elle est obligée de s’inscrire auprès de certaines administrations et
de procéder à des déclarations patronales, fiscales et autres…

Ainsi le non-paiement des cotisations sociales, ou des impôts, les poursuites


engagées par l’administration fiscale ou encore le nonpaiement d’un crédit
bancaire ou d’un loyer de leasing, est un signe de difficultés certes.

C’est dans ce contexte que la loi du 17/4/1995 a prévu dans son article 5 que ces
administrations doivent, en cas de non-paiement des dettes 6 mois après leurs
échéances, ces administrations sont tenues d’informer la commission de suivi.
Cependant, il convient de noter que le critère du non-paiement des dettes 6 mois
après leurs échéances a été supprimé par le législateur qui s’est contenté à
travers l’article 419 d’unifier le critère de notification soit la notification des
actes menaçants la poursuite de l’activité de l’entreprise.

Le même article précise dans son dernier paragraphe que les critères de la
notification seront fixés par décret. Lequel décret n’a pas encore été pris ni
publié.

Paragraphe 2 : La commission de suivi des entreprises économiques


(CSEE)

Elle a été créée en 1995 par la loi du 17/4/1995 relative au redressement des
entreprises.

Elle se trouve au sein du ministère de l’industrie auquel elle est rattachée et


contient un observatoire national créé par la loi de 1999 qui a modifié celle de
1995.

Avec la loi de 2016, l’article 418 du code de commerce réorganise la


commission de suivi des entreprises économiques et la dote d’un observatoire
chargé de rassembler, d’analyser et d’échanger les données relatives aux
entreprises en difficultés économiques dans le cadre d’un réseau informatique
avec les parties concernées. Celle-ci est chargée d’informer le président du
tribunal de toutes les données dont elle dispose.

Le deuxième paragraphe de l’article 418 prévoit un critère de notification pour


la commission, en effet, celle-ci est tenue d’alerter le président du tribunal à
chaque fois que les pertes atteignent le tier du capital social, ainsi qu’en cas
d’existence d’actes menaçant la poursuite de l’activité et la stabilité de
l’entreprise.

La commission est tenue selon le même article de dresser un rapport argumenté


sur ladite entreprise.
La commission de suivi est en effet un organe central, elle est au cœur de la
procédure d’alerte car elle détient l’information sur les entreprises en difficultés
de plusieurs sources, les services de comptabilité publique, l’administration
fiscale, les établissements bancaires et financiers etc…

La commission de suivi fait le relais entre ces divers organes aussi bien internes
qu’externes pour transmettre les informations et les signes précurseurs de
difficultés économiques au président du tribunal, dont le rôle est déterminant
dans la procédure de notification et dont la décision a un grand impact sur
l’avenir de la société. Le président décidera du sort de l’entreprise à
l’achèvement de la notification par la commission de suivi ou par le
commissaire aux comptes qui a le pouvoir de lui révéler directement des
anomalies de fonctionnement après avoir accompli son devoir en réunissant les
organes de gestion et de délibération de la société.

Paragraphe 3 : le président du tribunal

L’article 421 du code de commerce prévoit que le président joue aussi un rôle
dans la notification. Il a la charge de convoquer le dirigeant de l’entreprise ou
son propriétaire dès la réception des signes précurseurs des difficultés
économiques.

La convocation doit être faite par écrit afin d’en conserver la preuve, laquelle
preuve est nécessaire, car celui qui ne comparait pas devant le juge malgré sa
convocation, commet le délit d’entrave à la procédure de redressement tel que
prévu à l’article 593 du code de commerce.

Le président lui demandera de produire des justificatifs et des éclaircissements


sur les mesures qu’il envisage prendre afin d’éviter que l’entreprise ne cesse de
fonctionner normalement et lui donne un délai à cet effet. Il est tenu aussi de
produire tous les documents cités à l’article 417 du même code que la loi exige
pour l’ouverture d’une procédure de redressement.

La loi fixe ce délai à un mois. Passé ce délai, avec ou sans réponse, le président
du tribunal est tenu de statuer sur la situation de l’entreprise et de prendre sa
décision. Il peut ordonner si le débiteur accepte l’ouverture d’une procédure de
règlement amiable, ou d’une procédure de règlement judiciaire si ses conditions
sont réunies essentiellement si l’entreprise se trouve en état de cessation des
paiements.

Il convient de noter qu’à la lecture du texte, on remarque que l’ouverture de la


procédure du règlement amiable est tributaire de la volonté du débiteur alors que
celle du règlement judiciaire ne l’est pas, le juge dispose dans ce cas d’un
pouvoir discrétionnaire.

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