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Le marché de change

La fonction de Marché de change est d’assurer la conversion d’une monnaie à une autre,
lors d’un paiement concernant des agents utilisant des monnaies différentes. Il est le
support de toutes les opérations internationales résultant aussi bien du commerce extérieur
que des transactions purement financières.

Les aspects des opérations de change selon la nature des transactions :


Change manuelle : ça concerne les marches des billets, les chèques des voyages et les
monnaies divisionnaires. Il représente une très faible part des transactions en devises
Change scripturale : virement de compte en compte entre banques
Change au comptant (spot) : il s’agit des opérations qui doivent être livrées au plus tard
deux jours ouvrables à la date de conclusion de la transaction
Change à terme (forward) : le montant à payer se fixe avec le cours du jour de la
transaction, la livraison et le règlement sont fixes au moment de l’engagement.

Le volume des transactions sur le marché des changes justifie l’intérêt croissant porté à ce
marché, il est devenu mondiale et il n’a pas de localisation géographique et pas d’horaires
fonctionne par téléphone 24h/24

 Le mouvement de la libéralisation internationale a entrainé l’apparition et le


développement de nouveaux marchés et de nouveaux produits sur le marché de
change
La règles des trois D : dérèglementation des capitaux (la libéralisation des marchés)
Décloisonnement
Désintermédiation (assouplissement des règles)
Dématérialisation

I. Les intervenants dans le marché de change


A. Les banques
Le plus grand intervenant dans le marché, seules les grandes banques sont admises à ce
club. Elles interviennent sur le marché pour leur propre compte et pour celui des clients,
ceci pour couvrir leurs risques de change pour résoudre les problèmes de trésorerie à CT ou
LT ou pour réaliser des gains de change en pratiquant l’arbitrage (pour leur propre compte)
Les spécialistes des banques sont appelés cambistes, qui recouvrent :
1. Cambistes clientèle
Ou sales qui sont des vendeurs chargés de répondre à la demande des clients entreprises, ils
informent les clients des fluctuations de cours des devises, les renseignent sur la
réglementation des changes, effectuent les opérations pour le compte de ses clients. Cette
opération est un service bancaire
2. Les cambistes de marchés (traders)

Qui sont des markets makers qui traitent sur le marché interbancaire directement avec les
banques contrepartistes ou par l’intermédiaires des courtiers. Ils essaient de prévoir le sens du
marché afin de prendre des positions en conséquence ainsi qu’à la base des opérations traitées
par les cambistes clientèle. Ils spéculent activement afin de pouvoir anticiper les évolutions
des marchés. Ils peuvent être donc à la base de profits ou de pertes considérables pour son
établissement

Un cambiste doit avoir une vision globale du marché (il fonctionne 24h/24), une rapidité du
jugement (doit pouvoir prendre sa décision en écoutant simultanément les autres cambistes de
la table des changes), sa cotation n’est valable que quelques secondes) et l’honnêteté (la
transaction conclue par téléphone même mauvaise ne saurait être remise en cause. La parole
donnée vaut contrat dans la profession)

B. Les banques centrales


Le rôle des BC est de réguler les fluctuations des marchés de changes à partir des données
macroéconomiques et politiques, ainsi préserver et défendre la valeur de la monnaie
nationale et exécuter les ordres de sa clientèle.
Leurs interventions sont limitées et pour qu’elles soient efficaces il faut que les
interventions des banques centrales soient coordonnées.
Ex : Maroc la BAM, elle assure à côté de ses missions la surveillance et le contrôle des
opérations sur le marché des changes

C. Les courtiers (brokers)


Ils facilitent la rencontre de l’offre et la demande des devises sans faire partie du contrat, ils
ne traitent pas pour leur propre
Ils ne sont pas indispensables mais jouent un rôle essentiel en tant qu’informateurs ou
intermédiaires.
Ils informent les opérateurs des cours auxquels se vendent et s’achètent les différentes
monnaies et permettent de bénéficier d’un réseau de contacts
Ils permettent aux particuliers d’accéder au marché du forex, en transmettant les ordres de
leurs clientèles au banques commerciales sans l’obligation de dévoiler les informations de
leurs clients (banquiers).
Leur fonction et de rendre le marché plus efficace et fluide.
La valeur d'un courtier s'apprécie à la qualité des liaisons qu'il entretient avec les institutions
financières actives sur le marché.
Les courtiers se spécialisent ( à l’intérieur des sections d’une maison de courtage) dans les
transactions sur le marché au comptant et les différents échéances du marché à terme.
D. La clientèle privée
Elle est très diverse et peut être regroupée en 3 catégories : les entreprises
industrielles et commerciales (la catégorie la plus importante des clients offrent ou
demandent des devises en contrepartie d’opérations d’importations ou
d’exportations), les organismes financiers ou les petites banques et les investisseurs
internationaux. Elles n’intervenaient pas directement sur le marché de change mais
le fait pas l’intermédiaire des banques ou en utilisant les services du courtier.

II. Les principaux compartiments du marché des changes


Le passage aux changes flottants, la montée de l’instabilité, la libéralisation des systèmes
financiers et le développement des nouveaux produits ont contribué à l’apparition de
nouvelles opérations et l’éclatement de nouveaux compartiments à l’intérieur de ce marché
A. Le marché des changes au comptant

Les opérations de ce marché constituent un achat ou une vente de devises au cours du jour
où l'opération est effectuée, (sous réserve d'un délai d'exécution, dit d’’usance" qui est en
général de deux jours ouvrables) ». Le marché des changes au comptant fonctionne en
continu mais, dans la plupart des pays, a lieu une séance de cotation officielle à heure fixe,
les cambistes se réunissent pour confronter les ordres reçus et décider des cours moyens
applicables à la clientèle au cours des séances dites de fixing(l’unique moyen pour les
petites entreprises d’accéder au marché de changes). Les banques utilisent volontiers ce
marché pour solder les reliquats.
Le marché des changes à terme (forward)
Les opérations de ce marché sont des achats ou des ventes de devises, avec un cours fixé à
l’origine, dont les parties décident de différer le dénouement pour des motifs autres que le
délai d’usance (2jours ouvrables), cad le délai séparant la date d’engagement et la date de
livraison>2 jours.
Les contrats à terme sont habituellement cotes pour des échéances de 1,2,3,6,12 mois et le
règlement doit être effectué le 2eme jour après la date d’échéance du contrat.
Ce marché remplit principalement une fonction de couverture contre le risque de change.

Le taux de change à terme n'est jamais égal, sauf par hasard, au taux de change au
comptant. La devise est dite « au pair » (square) quand le taux à terme est égal au taux au
comptant. Il est calculé́ en ajoutant un certain montant (report) ou en retranchant un
certain montant (déport) au cours comptant.
Monnaie en report : taux d’intérêt d’une monnaie étrangère < taux d’intérêt de la monnaie
nationale (supporté par l’importateur)
Monnaie en déport : taux d’intérêt d’une monnaie étrangère > taux d’intérêt de la monnaie
nationale
(Supporté par l’exportateur)

Les contrats à terme non livrables (nondeliverable forwards, NDF) : des produits dérivés
répandus conclus dans des places internationales qui ont pour fonction d’assurer une
couverture plus performante des risques sur les marches des changes, sont utilisés dans le
cas des pays émergeants dont les marchés manquent de liquidité. Ils sont identiques aux
contrats à terme mais ne sont pas exécutés qu’en USD. Ils reflètent les différentiels de taux
d’intérêt entre les 2 pays.

B. Les swaps :

Ils consistent en un échange temporaire de leurs monnaies nationales respectives afin de


soutenir le cours de l'une d'elles. Ils sont des transactions d'échange qui peuvent concerner
aussi bien les taux d'intérêt, les devises que leur mixage. Ils ont eu lieu entre les banques
centrales. Ils sont avantageux pour les entreprises en leur permettant diverses
combinaisons possibles tout en optimisant leurs gains.
Les plus courants sont :
Swaps de taux d’intérêt : l’échange d’un taux d’intérêt fixe contre un taux d'intérêt variable
Swaps de devises : l'échange d'une devise A à un taux variable contre une devise B à taux
fixe

C. Les options :

L'option de change permet de remédier à l’insuffisance des contrats à terme, elle est le droit
d'acheter ou de vendre une position comptant ou future de devises jusqu'à (ou à) une
certaine échéance appelée date d'exercice, et à un cours fixé dès l'origine appelé prix
d'exercice (strike price).
L’acheteur d’option de change acquiert la maitrise d’un droit d’acheter ou de vendre des
cours et c’est lui qui choisira de l’utiliser ou non selon que le cours lui sera favorable ou non.
-L'acheteur d'option( paie une prime au vendeur lors de la négociation du contrat) est en
situation de risque limité à la perte de la prime et de gain illimité
-Le vendeur d'option( percoit une prime et prend l’obligation de se soumettre à la décision
de l’acheteur) est en situation de risque illimité et de gain limité à la prime

III. Les principales activités sur le marché des changes :


A. La couverture (hedging)

Elle consiste à couvrir et prémunir les créances et les dettes commerciales et financières
contre les risques de change et de fluctuation des taux d'intérêts. Cette activité s'adresse
principalement aux banques, aux institutions financières ou assimilées et aux entreprises.
Il signifie l’existence d’un cours de protection minimal pour un intervenant en situation de
vendeur et d’un cours de protection maximal en situation d’acheteur.
Les hedgers sont les intervenants les plus réguliers (assurent une stabilité) et ont une forte
aversion pour le risque (prendre des positions inverses à celles des activités traditionnelles
de l’entreprise)
La position de change est définie par les éléments exposés aux fluctuations du change
 Fermée : si les engagements sont égaux aux avoirs
 Ouverte longue : s'il y a un excédent de créances en devises par rapport aux
engagements
 Ouverte courte : s'il y a un excédent des engagements par rapport aux créances en
devises
La position de change fait apparaitre trois types de risques :
- Le risque de crédit : la partie cocontractante ne peut ou ne veut pas tenir ses
engagements prévus au contrat ;
- Le risque politique : notamment lorsqu'un État contrôle le transfert des devises.
- Le risque financier : lié aux pertes éventuelles que court une position de change ouverte,
non couverte.
B. La spéculation :
A l’inverse des hedgers, les spéculateurs ont une convoitise pour le risque en vue de réaliser

un bénéfice. Ils offrent parfois une liquidité au marché. Sans leur présence, les transactions
ne pourraient s'effectuer que de manière sporadique (occasionnel).
Les conditions des opérations de spéculation :
-l'existence de deux contreparties désirant se couvrir d'un risque inverse
-les montants en jeu doivent être du même ordre de grandeur
-les capitaux sont disponibles à la même date.
Le choix de spéculer en une devise étrangère dépend des taux d’intérêt nationaux/étrangers
et des anticipations sur l’évolution future du taux de change.
Les banques ne spéculent pas ; cas exceptionnel cas où les banques ont ou doivent des
devises
NB : un spéculateur à la hausse 'il prend une position longue sur la devise, et d'un
spéculateur à la baisse qu'il prend une position courte.
Spéculation active : elle résulte de comportements conscients d'actions sur les cours.
Spéculation passive : le termaillage ou les modifications dans le choix des monnaies de
facturation par les entreprises
C. L’arbitrage :

Une activité indispensable qui permet au marché d’être efficient. Une technique réservée
aux spécialistes et aux institutions qui interviennent directement sur le marché, consiste à
repérer les imperfections de toute nature du marché et à en tirer profit sans aucune prise
de risque. L’arbitragiste profite sans risques de tout déséquilibre provoqué par une
mauvaise diffusion des informations ou par certaines réglementations.
Ses conditions : disposer d'un accès instantané aux cours et donner rapidement des ordres
d'achat et de vente.
D. Le market making (métier de faiseur ou de teneur de marché)

Le market-making s'engage à coter les deux sens, quel que soit le sous-jacent considéré :
un prix acheteur et un prix vendeur (cas du change au comptant par exemple) ou un taux
emprunteur et un taux prêteur (cas des prêts et emprunts de devises). Pour lui, la difficulté

réside dans le fait qu'il ignore ce que va faire sa contrepartie. Le market-maker tient une
position difficile et risquée et doit connaître la moindre tendance afin qu'il ne prenne pas de
position, en donnant une cotation trop loin du marché. Il doit aussi détenir un stock
d’instruments générateur de risque pour répondre à toute sollicitation de la clientèle.

IV. Le cours de change et les cotations


 Un cours de change est le prix d'une monnaie exprimé au moyen d'une autre.
 Une cotation est l'annonce publique du cours d'une monnaie sur un marché.
 Une cote est un document réunissant les cours cotés sur un marché organisé
Un cours acheteur (bid) avec le prix le moins élevé et un cours vendeur (ask ou offer).
La marge (spread)= La différence entre le cours acheteur et le cours vendeur.

A. Les cotations interbanques


Par rapport au dollar, Deux manières différentes de cotation : exprimer son prix en autre
monnaie ou le prix de celle-ci en dollar. La première solution qui est employée :
- Pour les Américains, cela se dit une cotation en termes européens ;
- Pour les Européens, c'est une cotation au certain.
B. Les cotations directes et indirectes

Une cotation directe donne le cours de la monnaie nationale d'une unité de devise
étrangère.
Une cotation indirecte donne le prix en devise d'une unité de la monnaie nationale
C. Cotations à terme et taux de change

Par rapport au cours au comptant, les cours à terme sont cotés en termes de points et ne
sont pas des taux de change tels quels.

Ces points sont appelés "cash" ou "swaps" selon l'échéance.


Pour les taux à terme, le nombre de points indique la différence entre le taux au comptant
et le taux à terme
Les taux à l’achat et à la vente à 2 ans et plus sont des taux de swaps.
D. Cours à terme en %

Les cours à terme peuvent également être exprimés en °/o d'écart par rapport au cours
annuel au comptant.
Cette méthode facilite la comparaison des primes (reports et déports) avec les différentiels
de taux d'intérêt correspondant à l'échéance.
Pour les cotations directes, le calcul du % de différence du cours à terme par rapport au
cours au comptant se fait en utilisant la formule suivante :
F=[( comptant-terme )/(terme )]x360/n x 100

 Cours croisés : Certaines monnaies sont moins activement échangées entre elles ➔
calcul intermédiaire via le cours par rapport à une grande devise : cours, croise

Cotations dans les journaux financiers : bcp de journaux reproduisent les cours de change

V. Les déterminants et les prévisions des taux de change


A. Les facteurs fondamentaux traditionnels
1. Balance des paiements et taux de change

La balance des paiements est un état statistique qui retrace, sous forme comptable,
l'ensemble des flux réels, financiers et monétaires entre les résidents d'une économie et les
non-résidents, au cours d'une période de temps déterminée.
Le déficit ou l’excèdent de certains soldes de la BP peuvent expliquer le niveau du taux de
change :
Un solde excédentaire du commerce extérieur devrait avoir tendance à élever la valeur du
taux de change ; un solde déficitaire devrait le faire baisser.
2. Les variations relatives des prix : la théorie de la parité des pouvoirs
d'achat (PPA)

Les variations du taux de change entre deux devises A et B dépendent du différentiel


d'inflation existant entre les économies des pays A et B.
La version absolue de la PPA
• Soient deux pays A et B ; le taux de change d'équilibre résulte de la confrontation des
niveaux de prix de biens comparables et permet leur égalisation.

Taux de change d'équilibre A/B = Niveau des prix de A


Niveau des prix de B
La PPA montre que le pays dont l'indice des prix est supérieur à son partenaire voit sa
monnaie se déprécier.

1.
Le financement du commerce international

Les techniques de financement du commerce extérieur font habituellement l'objet d'une


autre distinction entre les crédits à l'exportation et les crédits à l'importation.
Le financement du commerce international combine plusieurs sources de financements et
revêtant des formes variées et diversifiées : préfinancement à l'export, mobilisation des
créances nées sur l'étranger, factoring, forfaiting, cautions ...

1. Le financement des exportations


A. Les crédits de préfinancement à l’exportation

Les crédits de préfinancement à l'exportation sont des crédits de trésorerie à court terme
destinés à couvrir les besoins spécifiques des entreprises résultant de leur activité
exportatrice pendant la phase de production.

1. Objet du crédit de préfinancement :


Il fait face à 2 séries de besoins :
 Besoins généraux des ese (approvisionnement, MP, stockage)
 Besoins spéciaux (selon les opérations)

2-Le montant du crédit de préfinancement à l'export :


 Préfinancement en dirhams : plafond fixé par la BAM selon le CA à l’exportation
 Préfinancement en devises : est un crédit non soumis aucune restriction quant au
plafond mais soumis à l'accord préalable de l'Office des changes.

3-La durée du crédit de préfinancement à l'export :


 Préfinancement en dirhams : adaptée á la fabrication et peut se poursuivre jusqu'la
naissance de la créance. En général, elle ne dépasse pas 1 an.
 Préfinancement en devises : Généralement, elle est d'un an renouvelable.

4-Les modalités d'utilisation :


 Préfinancement en dirhams : il se présente habituellement sous forme de
découvert mobilisable. L’ese souscrit un billet à ordre au profit de la banque (durée
max 120j renouvelable pendant toute la durée du crédit
 Préfinancement en devises : La banque emprunte les devises pour le compte de son

client exportateur et procède à la cession de ces devises sur le marché des changes.
Le client est crédité de la contre-valeur en dirhams sur la base de la dernière
cotation de la salle des marchés. • A l'échéance, le client rembourse son crédit en
devises par les recettes provenant de ses exportations, sans qu'il y ait de nouvelle
reconversion.
B- La mobilisation des créances nées à l'étranger
Une fois la production achevée, l'exécution du contrat à l'exportation entre dans une
nouvelle de commercialisation et de l'expédition de la marchandise qui donne lieu à la
créance que détient le vendeur sur l'acheteur. Le vendeur peut mobiliser cette créance en
recourant aux banques afin d'avoir des liquidités avant l'échéance d'une telle créance.

 Les différentes formules de mobilisation des créances nées à l'étranger sont les
suivantes :

1-L'avance sur créances nées à l'étranger (ACNE) :


Lorsque l'entreprise exportatrice accorde des délais de paiement, l'ACNE lui permet de
disposer immédiatement du montant de la créance en attendant l'encaissement effectif du
produit de la vente réalisée.
Objet : ACNE a pour finalité de faciliter pour les exportateurs le financement de leur poste «
client » en donnant aux banques la faculté de se mobiliser elles-mêmes auprès de Bank AI-
Maghrib.
Durée : ACNE porte sur les créances à court terme (180 jours après dont l'échéance
maximum ne peut excéder 180 jours après expédition de la marchandise.
Modalités d’utilisation : On distingue l'avance en dirhams et celle en devises.
 Pour la mobilisation en dirhams : Elle est matérialisée par un billet à ordre souscrit
par l'exportateur à l'ordre de la banque de 120 jours max. la mobilisation ne peut
intervenir qu'après la sortie de la marchandise du territoire douanier national. Elle
peut atteindre 100% de la créance.

La procédure de réescompte proprement dite a été réaménagée. Elle a été remplacée


par un système d'avance en trésorerie sur la base de l'encours du portefeuille Export
détenu par la banque, et de l'encours des bons de trésor souscrit par elle dans le cadre
des adjudications.
 Pour la mobilisation en devises des créances nées à l'étranger :
Elle prend deux formes :
- Soit avec recours, en faisant supporter le risque final de non-paiement à l’exportateur ;
- Soit sans recours en dégageant complètement l'exportateur du risque de non-paiement.

2- L'affacturage : transfert définitif de créances commerciales de leur titulaire


(l'exportateur) à un affactureur (société de financement généralement les banques ) qui se
charge d'en opérer le recouvrement et qui supporte totalement le risque de non-paiement.
 L'affacturage repose sur la notion juridique de la subrogation. Celle-ci est formalisée
par deux conditions :
 La signature du contrat d'affacturage : il s'agit d'une convention cadre de
subrogation qui fixe les engagements réciproques de l'adhérent (exportateur) et de
la société de factoring (factor). D'un côté, l'exportateur s'oblige à remettre au factor
ses factures et ses effets négociables et à le subroger dans tous ses droits contre les
débiteurs. Et de l'autre côté, le factor accepte cette subrogation, dans la mesure où il
a donné à l'adhérent son approbation sur les débiteurs.
(entre le factor et l’exportateur : la subrogation sur le factor des créances qu’il a
approuvé permet des lors à l’exportateur d’en recevoir immédiatement le montant
de façon irrévocable)
 Le paiement de la créance de l'entreprise par le factor s'opère avec la remise
(rémunération du factor=commission d’affacturage+ commission de financement)
qui lui faite d'une quittance subrogative. P17

3-Le forfaitage : connu par l'expression escompte sans recours, ou vente à forfait. Il
permet de transférer le risque de non-paiement sur un établissement bancaire, sans
possibilité de recours.
Différences entre affacturage et forfaitage:
• L'affacturage s'apparente à la technique de forfaitage avec des petites différences :
 Dans l'affacturage, un organisme financier dit « factor » garantie les factures
émises par ses clients,
 le forfaitage s'applique à une affaire unique et identifiable avec une créance
reconnue, acceptée et sécurisée
 Le forfaitage consiste à acheter une créance commerciale export payable à court
ou moyen terme (de 6 mois à 5 ans), matérialisée par un escompte commercial
 Dans le forfaitage, la garantie d'une banque du pays de l'acheteur est
indispensable et les créances doivent être substantiels
 Le coût de la transaction du forfaitage est connu d'avance et est négociable

A. C- Le crédit à moyen terme réescomptable « exportation »


Le crédit à moyen terme réescomptable << exportation >> va plus loin dans la durée du
financement afin de permettre aux entreprises marocaines fabriquant des biens
d'équipement d'être, à l'instar des autres, compétitives sur le marché international. Ils sont
subordonnés à l'accord de mobilisation de BAM
Bénéficiaires : Entreprises exportatrices dont les biens d'équipements fabriqués au Maroc
sont destinés aux marchés étrangers.
Montant du crédit : Il peut s'élever à 100% du montant des créances nées sur l'étranger.
Durée et conditions du crédit : 5ans max, inferieure a la durée de vie du matériel vendu,
Subordonné à l'accord préalable de BAM; Taux bancaire pour le crédit à moyen terme «
exportation »; Garantie généralement demandée, la demande de crédit moyen terme
« exportation » devra être accompagnée de l'autorisation de l'Office des changes et des
pièces justificatives et comptables nécessaires.

II. Le financement des importations


B. Les financements extérieurs pour l'importation de biens d'équipement

1- Le crédit fournisseur extérieur


• Les crédits fournisseurs extérieurs à moyen ou long terme concernent généralement la
fourniture de biens d'équipement et les prestations de services pouvant accompagner la
livraison ou l'installation de ces mêmes biens.
Ces crédits se traduisent par une organisation duale des rapports juridiques :
 L'exportateur fait crédit à son acheteur en acceptant de lui consentir des délais de
paiement après la livraison des biens.
 Le banquier de l'exportateur accepte d'escompter à un taux privilégié les effets
représentatifs du crédit consenti à l'importateur.
Schéma p24
Durée : entre 18 et 7ans.
L'assiette de financement : ne dépassent pas 80% des équipements achetés

Les garanties exigées : Le crédit fournisseur est généralement assorti d'un aval ou d'un
cautionnement bancaire.

2. Le crédit acheteur

Le crédit acheteur est la technique par laquelle une ou plusieurs banques étrangères
accordent un prêt à un acquéreur de biens d'équipement en vue de régler, pour son
compte, le fournisseur de ces biens. Il est généralement assorti d'un aval ou d'un
cautionnent bancaire où deux contrats distincts et autonomes doivent être signés ;
 Le contrat commercial : c'est le fondement juridique du crédit acheteur, il doit
respecter certains impératifs et aux modalités de paiement qu'aux délai d'exécution.
Les conditions de paiement doivent être complètes, précises et sans équivoque et
déterminent les modalités d’utilisation (montant, délais, documents).
 La convention de crédit : un accord signé entre la banque prêteuse et l'emprunteur.
Elle comporte 3 clauses importantes :
 La mise à disposition des fonds ne peut avoir pour objet que le règlement du
fournisseur ;
 Un mandat irrévocable est donné par l'acheteur aux banques prêteuses de
verser les fonds directement au fournisseur.
 L'emprunteur dort ren1bourser le crédit quels que soient les griefs qu'il
pourrait avoir vis-à-vis du fournisseur ;
 L'entrée en vigueur de la convention de crédit est soumise à la réunion
d'autres conditions suspensives parmi lesquelles : l’autorisation des autorités
du pays de l’acheteur, la consultation jurisconsultes, la remise d’effets
acceptés par l’acheteur, le versement des acomptes.
Le fonctionnement du crédit acheteur : il y 3 phases :
 La phases d’instruction : les parties doivent recueillir au préalable l'accord de leurs
autorités administratives compétentes.
 La phase d’utilisation : s'étend de la date à laquelle les conditions préalables sont
remplies jusqu'à la date limite d'utilisation. Il y 2 types possibles : crédit acheteur
"monobloc'' les utilisations ne seront faites que lorsque l'exportateur aura accompli
ses obligations contractuelles ou d'un crédit acheteur avec paiements progressifs les
utilisations du crédit acheteur servent à financer la période de fabrication.
 La phase de remboursement : elle commence à une date appelée date butoir qui
joue le rôle de date de point de départ des remboursements. Les intérêts courus
pendant la période d'utilisation, appelés intérêts intercalaires, peuvent être
capitalisés et financés par le crédit acheteur. Le taux est fixe pendant toute la durée
de crédit. L'acheteur supporte une prime d’assurance-crédit ainsi qu’une
commission d'engagement sur les montants inutilisés du crédit et une commission
de gestion forfaitaire.
• Assiette du crédit: 85% au maximum du montant du contrat commercial. • Durée: Elle est
comprise souvent entre 2 et 7ans. • Garanties exigées: - Assurance-crédit - Caution bancaire
marocaine.

B- Les crédits de décaissements spécifiques aux importations


Deux catégories :
1-Les avances sur documents à l'importation
Elles permettent de financer les délais séparant le moment où les documents relatifs à une
importation sont réceptionnés et payés par une banque et le moment de l'arrivée des
marchandises au port.
2-Les crédits de dessaisissement.
Il s’agit des avances sur marchandises exceptionnelles, Elles sont assorties du nantissement
des marchandises avec dépossession du client, dépossession consacrée par la remise des
certificats de dédouanement entre les mains du banquier gagiste.

Ill-Les cautions délivrées à l'échelle internationale


A- Les cautions administratives à l'importation :
Les entreprises non résidentes sont amenées à se conformer aux prescriptions des cahiers
de charges et constituer les divers cautionnements. Elles demandent à leur propre banquier
de faire intervenir le circuit de leurs correspondants marocains pour la délivrance de telles
cautions== contregarantie bancaire
B- Les cautions délivrées à l'exportation :
C'est le même mécanisme des cautions à l'importation mais inversement,
C- Les cautions en douane
1-Les cautions délivrées dans le cadre du régime de mise à la consommation
a- Le crédit d'enlèvement :
C une exception de la règle, qui impose le paiement des droits et taxes avant le
dédouanement, dans ce cas le paiement est garantie. Ce crédit prend la forme d’acte sous
seing privé soumis à la formalité.
Ce crédit comporte un triple engagement pour le redevable et la banque qui l'a cautionné :
• Le premier concerne un délai maximum de 15 à 30 jours qui commence à compter de la
date d'autorisation d'enlever la marchandise pour s'acquitter des droits et taxes;
• Le second concerne les intérêts de retard (taux en vigueur)
• Le troisième porte sur la commission (en sus des droits et taxes) qui varie de 0,45% pour le
crédit à 15 jours à 1,1% pour ceux de 30 jours.
b- L’obligation cautionnée
Cette dernière prend la forme d'un billet à ordre souscrit à l'ordre du receveur de
l'administration et payable au domicile du trésorier général. La durée de ce billet est de
soixante jours, portant la signature du redevable et cautionné par une banque. >2000

La différence avec le crédit d'enlèvement réside dans le fait que l'administration s'oriente
d'abord vers la banque pour le paiement alors que dans le premier cas, elle s'oriente vers le
principal et après vers son banquier.
2- Les cautions délivrées dans le cadre des régimes suspensifs de droit de
douane
Les régimes suspensifs utilisés en douane appelant une caution sont en nombre de six:
a- L’admission temporaire
Ce régime permet à l'importateur d'introduire sur le territoire des marchandises destinées à
la réexportation après transformation, sans payer les droits de douane. La marchandise en
admission temporaire a une durée fixée à six mois mais qui peut être prolongée à deux ans
maximum. Les marchandises qui bénéficient de ce régime sont désignées par décret du
ministre des finances après avis des ministères intéressés.
b- L'importation temporaire :
Ce régime permet à l'importateur d'enlever, sans s'acquitter des droits et taxes douaniers,
un matériel de production ou un bien destiné à l'exposition, pour le réexporter
ultérieurement. Il faut signaler que dans le cadre de ce régime, les produits importés
doivent être exportés à l'identique et seuls les non résidants et les ressortissants marocains
peuvent recourir à ce régime. Durée 6mois et 2ans
c- L'entrepôt en douane :
Il permet d'enlever les marchandises déposées sous surveillance d'un agent de douane, sans
payer immédiatement des droits. Le paiement des droits intervient au fur et à mesure que
le client ait sorti une partie ou la totalité de la marchandise. 3ans si public et 2 ans si privé.
d- Le Transit :
Ce régime donne à l'importateur d'une marchandise faisant objet d'un transbordement, de
payer les droits de douane au bureau de douane de la destination réelle de la marchandise
qui circule sous couvert d'un acquit à caution appelé « Déclaration -soumission pour les
marchandises expédiées en transit ». Le taux de risque dans ce type de régime est élevé par
rapport aux autres.
e- Le trafic de perfectionnement à l'exportation :
Ce régime permet d'exporter provisoirement des marchandises marocaines pour ouvraison
ou transformation avant d'être réimportées. L'exportateur dans ce cas ne paye pas les droits
de douane. Il ne faut pas toutefois dépasser la durée d'un an.
f- L'exportation temporaire
Ces cautions permettent la sortie des marchandises qui devaient séjourner ou être utilisées
à l'étranger en l'état, en suspension des droits et taxes à l'exportation. La durée maximum
des temporaires est fixée à six mois prolongée sous dérogation du l'Administration.

D- Les cautions diverses


Elles traduisent la diversité des cas où le banquier est appelé à se porter caution aussi bien à
l'occasion des opérations locales qu'internationales.
1- Les cautions délivrées pour absence de documents
La banque se trouve sollicitée pour garantir son client en l'absence d'un ou plusieurs
documents. La banque délivre sa caution dans deux cas de figure à savoir : l'absence de
connaissement maritime et l'absence de certificat d'importation.
Dans le premier cas, la banque délivre une lettre de garantie pour absence de
connaissement qui permet à l'importateur de retirer sa marchandise en l'absence de
l'exemplaire de connaissement original qui représente un « titre de propriété »
Dans le deuxième cas, la caution permet à un importateur de dédouaner sa marchandise en
l'absence de certificat d'importation.
2- Les garanties de paiement
Ces besoins proviennent soit de pratiques commerciales particulières, soit d'une exigence
légale ou réglementaire
a- Caution délivrée en faveur de l'ANP
Elle sert à couvrir le règlement des dépenses qu'ils doivent effectuer en faveur de l'ANP en
contrepartie des prestations qu'il fournit pour le débarquement ou l'embarquement de
leurs marchandises et vise à soulager la trésorerie de l'entreprise qui ne peut effectuer
l'opération au comptant.
b- Caution pour garantie de concession
Elle est délivrée pour le compte des concessionnaires pour leur permettre de ne pas
déposer la provision ou la garantie en numéraire exigée en général par les sociétés
concédantes tout en bénéficiant d'un privilège de représentation comme le cas par exemple
des stations distribuant les produits pétroliers en détail, les représentations régionales de
marques industrielles (pneus, pièces détachées ... )
c- Caution " Redevance compensatrice" en faveur de l'ONICL
Elle est délivrée dans le cadre des adjudications lancées par l'ONICL pour l'importation du
blé.

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