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1

INTRODUCTION GENERALE

Le commerce constitue l'un des piliers essentiels de l'économie dans


de nombreux pays, notamment en République démocratique du Congo et en
France. Afin d'assurer un cadre juridique propice au développement de cette
activité, il est crucial de définir les obligations professionnelles auxquelles les
commerçants sont soumis, tant sur le plan congolais que français.

En effet, le statut de commerçant engendre des responsabilités spécifiques et des


devoirs à respecter, vis-à-vis de la société, des tiers et de l'État. Ceux-ci diffèrent
d'un pays à l'autre en raison des réglementations propres à chaque système
juridique. Ainsi, il est primordial d'analyser en détail les obligations
professionnelles du commerçant tant en droit congolais qu'en droit français, afin
de mettre en évidence les similitudes et les différences entre les deux régimes
juridiques.

Dans cette perspective, ce travail de fin de cycle vise à étudier ces


obligations professionnelles, à travers une comparaison entre les législations
congolaise et française. Il s'agira d'analyser les principales obligations qui
incombent aux commerçants dans ces deux systèmes juridiques, telles que
l'immatriculation au registre du commerce et des sociétés, l'obligation de tenir
une comptabilité.

En somme, cette étude comparative permettra d'appréhender les


obligations professionnelles du commerçant en droit congolais et français, en
mettant en évidence les particularités de chaque régime juridique. Elle sera ainsi
l'occasion de réfléchir aux défis et aux opportunités que ces obligations
impliquent, dans le but de favoriser un environnement économique sain et
propice au développement du commerce dans ces deux pays.

I.1 CONTEXTE ET IMPORTANCE DU SUJET

Notre étude se situe dans le domaine du droit des affaires et du droit


commercial. Il traite des droits, devoirs et responsabilités auxquels est soumis un
commerçant dans l'exercice de son activité.

En outre, les obligations professionnelles du commerçant revêtent une grande


importance dans la mesure où elles régissent les règles qui s'appliquent à l'acte
commercial et à l'entrepreneur.
2

Il est essentiel de comprendre ces obligations afin d'assurer une bonne conduite
des affaires et de prévenir les litiges et les violations légales.

1.2 CHOIX ET INTERET

Cette recherche présente un intérêt à la fois académique et pratique.

Allant du point de vue académique, étudier les obligations professionnelles du


commerçant dans ces deux systèmes juridiques permet de comparer les
réglementations et les pratiques commerciales dans les deux pays. Cela offre une
perspective comparative intéressante et permet de mettre en lumière les
similitudes et les différences entre les deux systèmes.

Par contre du point de vue pratique, comprendre les obligations


professionnelles du commerçant en droit congolais et français est essentiel pour
les entreprises et les professionnels du commerce opérant dans ces pays. En
connaissant ces obligations, les commerçants peuvent se conformer aux règles et
réglementations en vigueur, éviter les litiges juridiques et s'assurer que leurs
activités commerciales sont légales et éthiques.

1.3 PROBLEMATIQUE

La problématique peut être entendue comme étant l’introduction du


travail de recherche car elle permet de poser des jalons, de fixer les objectifs et
d’attirer l’attention du lecteur. C’est elle qui confère l’identité même du travail
et recherches entrepris. C’est le problème central qui guidera la démarche à
suivre.

Dans le cadre de notre problématique, nous avons exposé ce qui suit :

Les obligations professionnelles du commerçant en droit congolais et français


soulèvent plusieurs questions susceptibles d’apporter des solutions des parts et
d’autres pour l’amélioration de la profession de commerçant dans le système le
plus défaillant.

En effet on peut se poser la question de savoir :

- Quel est le système le mieux adapter pour bien exercer la profession de


commerçant entre le système juridique Congolais et Français quant à leurs
obligations professionnelles ?

- pourquoi l’autre système présente des inconvénients et que faut-il faire pour
rendre plus pratique la profession de commerçant dans le système défaillant.
3

1.4 HYPOTHESE

L'hypothèse est entendue comme une série des réponses qui


permettent de prédire une vérité scientifiques vraisemblable au regard des
questions soulevées par la problématique et dont la recherche vérifie le bien-
fondé ou le mal fondé.

Au regard de la problématique soulevée dans cette recherche, cette hypothèse


suggère que malgré des similitudes dans certaines obligations professionnelles
du commerçant, il existe des différences significatives entre les deux systèmes
juridiques. Ces différences peuvent être liées à la réglementation, aux formalités
administratives, aux obligations fiscales, aux droits et responsabilités du
commerçant.

En analysant ces différences, il sera possible de mettre en évidence les


spécificités de chaque système juridique en ce qui concerne les obligations
professionnelles du commerçant. Cette comparaison permettra également de
mettre en lumière les éventuels avantages ou inconvénients pour les
commerçants exerçant dans chaque pays.

L'objectif ultime de cette recherche est de fournir des


recommandations ou des pistes de réflexion pour améliorer la réglementation et
faciliter l'exercice des activités commerciales dans les deux pays, en prenant en
compte les meilleures pratiques de chaque système juridique.

Explorer les similitudes et différences entre les obligations professionnelles du


commerçant en droit Congolais et en droit français, afin de mieux comprendre
les contraintes légales auxquelles sont soumis les commerçants dans chaque
pays et d'identifier des perspectives d'amélioration.

1.5 METHODOLOGIES DE RECHERCHES

Madeleine GRAWITZ1 écrit que toute recherche en science sociales, comme en


science en général doit comporter l’utilisation des procédés, des opérations
rigoureuses bien défini et transmissible

La méthode en sciences sociales est souvent fonction du sujet à traiter. En effet,


elle est le chemin à suivre ou encore, un cheminement cohérent de la pensée en
vue de donner une solution aux questions de fond. La méthode est un ensemble

1
GRAWITZ (M) Méthodes des sciences sociales, Dalloz, paris, 1970
4

d’opérations intellectuelles par lequel une discipline cherche à atteindre les


vérités qu’elle poursuit, les démontre et les vérifie.

Pour notre part, nous avons utilisé la méthode exégétique, laquelle a consisté
dans l’exégèse des textes légaux relatifs aux obligations professionnelles des
commerçants en droit positifs congolais et français.

1.6 TECHNIQUES DES COLLECTES DES DONNEES

Les techniques des collectes des données sont des outils utilisés dans la collecte
des informations (chiffrées ou non) qui devront plus tard, être soumises à
l’interprétation et à l’explication grâce aux méthodes

La technique documentaire a été utilisée dans cette recherche et nous a permis


de recueillir les données ayant trait à notre sujet de recherche

I.7 DELIMITATION DU SUJET DANS LE TEMPS ET DANS L’ESPACE

Tout travail scientifique doit être limité dans le temps et dans l’espace. Notre
recherche a été menée dans la ville de Kinshasa en raison de la disponibilité des
données. Dans le temps, nos investigations comprennent la période allant de
2010 à 2023 et ce, pour ne pas être évasif dans la recherche.

PLAN SOMMAIRE

Hormis l’introduction et la conclusion, ce travail comporte deux chapitre : le


premier parle les fondamentaux sur le commerçant et le second quant à lui
présente la comparaison des obligations professionnelles des commerçants en
droit congolais et français.
5

CHAPITRE 1 : LES FONDAMENTAUX SUR LE COMMERÇANT

A travers ce tout premier chapitre de notre travail, nous allons parler


d’abord de la notion du commerçant en général, ensuite procéder par la
description des principales obligations professionnelles du commerçant en Droit
Congolais et Français.

Avant de faire une approche thématique, il est impérieux de faire un


bref aperçus du droit commercial

1. DEFINITION DU DROIT COMMERCIAL


Le Droit commercial est un droit privé d'exception, qui se démarque
du droit civil pour devenir un droit sur mesure, c'est-à-dire adapté soit à une
catégorie de personnes (commerçants), soit à une catégorie d'actes (actes de
commerces). Certains considèrent que le terme de droit commercial est
archaïque, et voudraient parler de droit économique ou droit des affaires.2

Il tire sa source du droit colonial, jadis en droit romain le « mot


commercium » a été employé pour désigner tous les rapports juridiques que les
hommes nouaient entre eux au sujet de l’utilisation des biens. Les choses étaient
ou n’étaient pas « in commercio » le commerce visait donc toutes transactions
sur des biens matériels3

Il a ensuite évolué en 4 principales phases à savoir : le droit antique, le


droit du moyen âge, le droit au temps moderne et le droit en temps
contemporains.

Section 1 : APPROCHE ET ANALYSE CONCEPTUELLE DU COMMERÇANT


EN GENERAL

§1. DEFINITION ET NOTION DU COMMERÇANT

En général, un commerçant est une personne physique ou morale qui


exerce de manière habituelle une activité commerciale, c'est-à-dire une activité
économique visant à réaliser des bénéfices en échange de biens ou de services.
Le commerçant achète des produits, les transforme éventuellement et les revend
aux consommateurs finaux.

2
PROFESSEUR : M. YVES DE CORDT cours de droit commercial à université catholique de louvain année académique 2010-2011, P 4
3
Cours de droit commercial général, Professeur Dieudonné LUABA NKUNA G3 Année 2020-2021 P6
6

Aux termes de l’article 2 de l’Acte Uniforme portant le Droit


Commercial Général « est commerçant celui qui fait de l’accomplissement
d’actes de commerce par nature sa profession4

Partant de cette disposition, il sied d’affirmer que la qualité du commerçant ne


résulte pas par une simple affirmation ou déclaration que peut faire une
personne, mais par contre dans l’accomplissement des actes de commerce
comme condition de fond tel que sus évoqué par l’article de la précédente loi et
en faire une profession.

Les actes de commerce par nature est celui par lequel une personne
s’entremet dans la circulation des biens qu’elle produit ou achète ou par lequel
elle fournit des prestations de service avec l’intention d’en tirer un profit
pécuniaire. Ont, notamment, le caractère d’actes de commerce par nature 5 :

 L’achat de biens, meubles ou immeubles, en vue de leur revente ;


 Les opérations de banque, de bourse, de change, de courtage, d’assurance
et de transit ;
 Les contrats entre commerçants pour les besoins de leur commerce ;
 L’exploitation industrielle des mines, carrières et de tout gémissement de
ressources naturelles ;
 Les opérations de location de meubles ;
 Les opérations des intermédiaires de commerce, telles que la
commission, le courtage, l’agence, ainsi que les opérations
d’intermédiaire pour l’achat, la souscription, la vente ou la location
d’immeubles, de fonds de commerce, d’action ou de parts de société
commerciale ou immobilière ;
 Les actes effectués par les sociétés commerciales.

Le professeur Dieudonné LUABA NKUNA renchérit « Pour être commerçant,


il faut que ces actes soient accomplis à titre de profession c’est-à-dire en faire un
métier. Il faut signaler toute fois la complexité même de la notion de profession,
d’aucuns ont recours à la spéculation pour caractériser la profession
commerciale, d’autres ont fait appel à la notion d’entreprise ou de clientèle ou
de fonds de commerce. On peut être commerçant sans avoir une entreprise ou un
fonds de commerce, le professeur estime que : la profession est un

4
Acte uniforme OHADA du 15 déc 2010 portant droit commercial général Art 2
5
Art 3 op. cit
7

comportement qui s’apprécie en fonction de l’intention et des actes de


l’intéressé ainsi que des habitudes sociales »6

§2 CONTEXTE JURIDIQUE DU COMMERÇANT EN DROIT CONGOLAIS.

Le contexte juridique du commerçant en droit congolais se trouve


principalement dans le Code de Commerce congolais, promulgué en 1997 et
modifié à plusieurs reprises depuis lors.

Citons quelques références légales pertinentes sur la profession de commerçant :

1. Code de Commerce congolais (loi n° 1/14 du 28 février 1997) : Ce


code définit les règles relatives au statut juridique du commerçant, les formes de
commerces autorisés, les obligations et les droits des commerçants, la
réglementation des sociétés commerciales, les règles de concurrence, les
contrats commerciaux, la responsabilité des commerçants, les procédures de
recouvrement des créances commerciales, la procédure de règlement des litiges
commerciaux, etc.

2. Loi n°15/018 du 31 décembre 2015 portant protection du


consommateur : Cette loi vise à protéger les consommateurs congolais et à
réglementer les pratiques commerciales abusives, la qualité des produits et
services, ainsi que les garanties offertes aux consommateurs.

3. Décret n° 15/024 du 31 décembre 2015 portant protection du


consommateur : Ce décret précise les modalités d'application de la loi sur la
protection du consommateur en RD Congo et fixe les règles détaillées
concernant les obligations des commerçants à l'égard des consommateurs.

Depuis son entré en vigueur le 15 mai 2011, le nouvel Acte Uniforme


OHADA du 15 décembre 2010 sur le droit commercial général (AUDCG) est
devenu le principal guide des commerçant en République démocratique du
Congo, ainsi le contexte juridique du commerçant se trouve être définit dans
son article 2 tel que précité précédemment : « est commerçant celui qui fait de
l’accomplissement d’actes de commerces sa profession. »

La République démocratique du Congo établit également certaines conditions et


formalités pour être considéré comme commerçant. Il est notamment précisé que
pour être commerçant, il faut :

6
Cours de droit commercial général, Professeur Dieudonné LUABA NKUNA G3 Année 2020-2021 P24
8

A. être majeur, jouir de ses droits civils et ne pas être frappé d'une
interdiction d'exercer le commerce.
B. s'immatriculer au registre du commerce et du crédit mobilier
(RCCM) et obtenir un extrait du RCCM, qui est une preuve
juridique de l'exercice d'une activité commerciale.
C. tenir les obligations comptables, le régime des faillites, les contrats
commerciaux, et les règles de concurrence.

L'immatriculation au Registre du commerce et du crédit mobilier est obligatoire


pour tout commerçant. Cela permet d'obtenir une identité juridique et de faciliter
les transactions commerciales. L'immatriculation doit être renouvelée tous les
trois ans.

En ce qui concerne les obligations comptables, les commerçants sont tenus de


tenir une comptabilité régulière et de présenter des comptes annuels. Ces
obligations comptables visent à assurer la transparence des activités
économiques et à faciliter le contrôle de l'administration fiscale.

Il est important de noter que le contexte juridique du commerçant en RDC est en


constante évolution, avec de nouvelles lois et réglementations qui peuvent être
adoptées pour répondre aux changements économiques et sociaux.

§3 REGLEMENTATION DU COMMERÇANT AU REGARD DU DROIT


OHADA

Le nouvel Acte Uniforme OHADA portant Droit Commercial


(AUDCG) du 15 décembre 2010, entré en vigueur le 15 mai 2011 définit le
commerçant en son article 2 « est commerçant celui qui fait de
l’accomplissement d’actes de commerce par nature sa profession »

§4 PRESENTATION DU CADRE LEGISLATIF QUI REGIT LE STATUT DU


COMMERÇANT EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO

Comme l’avions nous dit précédemment, pour avoir le statut de


commerçant, l’entrepreneur doit exercer pour son compte et en son nom propre
des actes de commerce suivant le prescrit de l’article 3 de l’Acte uniforme
OHADA du 15 décembre 2010

Le statut du commerçant se trouve désormais régi par le nouvel Acte Uniforme


OHADA sur le Droit commercial (AUDCG) entré en vigueur le 15 mai 2011
9

A. DE LA CAPACITE A EXERCER LE PROFESSION DU


COMMERÇANT

L’exercice du commerce exige une certaine dose de maturité afin de


prévoir les risques et accepter les impondérables, le législateur a jugé
indispensable la possession de la capacité juridique comme condition adéquate
avant l’exercice de ladite profession

Au terme de l’article 6 de l’AUDCG, la loi stipule « Nul ne peut accomplir des


actes de commerce à titre de profession, s’il n’est juridiquement capable
d’exercer le commerce ». Ainsi le principe est qu’en matière commerciale et
civile, la capacité est la règle, l’incapacité étant l’exception. Toute personne peut
contracter, si elle n’en est pas déclarée incapable par la loi 7, il en est ainsi des :

- Mineurs émancipes ou non


- Des majeurs prodigues et faibles d’esprit
- Aliénés ou des interdits

Il est nécessaire de protéger certaines personnes contre leur inexpérience ou la


défaillance de leurs facultés mentales ou corporelles, c’est pourquoi le
législateur de l’acte uniforme a prévu exclure de la profession commerciale le
mineur ordinaire qui ne peut pas devenir commerçant ni même accomplir les
actes de commerce8

Disons un mot sur la capacité de la femme mariée, il n’existe aucune disposition


de l’acte uniforme portant droit commercial général qui érige à titre de principe
la capacité commerciale de la femme mariée

Section 2:
DESCRIPTION DES PRINCIPALES OBLIGATIONS
PROFESSIONNELLES DU COMMERÇANT EN DROIT CONGOLAIS :

Dans l’exercice de sa profession, le commerçant est tenu a plusieurs


obligations, qui feront l’objet de notre réflexions dans les lignes qui suivent,
cependant il est important de souligné que ce dernier n’est pas seulement tenu
aux obligations mais aussi possèdes des droits.

7
Article23 du code civil congolais livre III
8
Cours de droit commercial général, Professeur Dieudonné LUABA NKUNA G3 Année 2020-2021 p26
10

§1. LES OBLIGATIONS PROFESSIONNELLES DU COMMERÇANT EN


DROIT CONGOLAIS :

Le commerçant doit respecter un certain nombre de règles juridiques, qui


visent à garantir la sécurité des transactions, la protection des consommateurs, la
loyauté de la concurrence, et la responsabilité en cas de faute ou de
manquement. Ces règles concernent notamment l’immatriculation au registre du
commerce et des sociétés (RCS), la tenue d’une comptabilité régulière,
l’ouverture d’un compte bancaire dédié, le respect des normes de qualité et de
sécurité des produits et services, et le paiement des impôts et taxes

2.1 L’immatriculation et inscription au Registre du Commerce

Le Registre du Commerce et du Crédit Mobilier (RCCM) est un registre


officiel qui recense les entreprises et les sociétés commerciales d'un pays. Il
fournit des informations essentielles sur la légalité et la situation financière des
entreprises, telles que leur statut juridique, leur capital social, leurs dirigeants,
leurs activités et leurs bilans financiers.

Le RCCM facilite les échanges économiques en permettant de vérifier la


fiabilité des entreprises lors de transactions commerciales, de la conclusion de
contrats, ou encore de demandes de crédit. Il assure également la transparence et
la sécurité juridique en permettant de s'assurer de l'existence légale d'une
entreprise et de sa conformité aux règles commerciales en vigueur.

Le RCCM est généralement géré par une institution gouvernementale,


telle qu'un registre du commerce, un greffe de tribunal de commerce ou un
organisme similaire.

En République démocratique du Congo l'immatriculation et le registre du


commerce et du crédit mobilier sont régis par la loi congolaise.
L'immatriculation consiste à inscrire une entreprise au registre de commerce afin
de la rendre identifiable légalement et de lui conférer une existence juridique.
Quant au commerçant, l’immatriculation lui permet d’avoir un numéro dans le
registre du commerce et du crédit Mobilier pouvant leur permettre d’accomplir
certaines formalités légales prévus par la loi.
11

Tout commerçant est tenu de s'immatriculer auprès du Registre du commerce et


du crédit mobilier dans le premier mois de l’exercice de son activité 9

La demande est faite par un formulaire qu’il acquiert auprès du greffier, tout en
indiquant les éléments suivant :

 Les noms, prénoms et domicile personnel du commerçant ;


 Sa date et lieu de naissance ;
 Sa nationalité ;
 Le nom sous lequel elle exerce son activité, ainsi que l’enseigne
utilisée ;
 Le lieu d’exercice de son activité

Il tient de préciser que le commerçant ne peut être immatriculé à titre principal


qu’une seule fois, s’il possède plusieurs établissements : il sera immatriculé à
titre principal pour l’établissement principal. Les autres établissements feront
l’objet d’une immatriculation additive ou une inscription complémentaire
lorsqu’ils sont établis dans le même ressort.

2.2 Tenue de la comptabilité et les obligations comptables.

Le commerçant est obligé de tenir une comptabilité régulière de ses


opérations commerciales, y compris les achats, les ventes et les transactions
financières, non simplement pour son intérêt propre ou celui des personnes avec
lesquelles il traite ; mais aussi parce que la comptabilité est l’un des modes de
preuve privilégié du droit commercial.

La comptabilité ainsi mise en place doit satisfaire aux obligations de


régularité, de sincérité et de transparence inhérentes à la tenue, au contrôle, à la
présentation et à la communication des informations

Dans le respect de la règle de prudence, le commerçant doit pour ce faire,


tenir certains livres de commerce10 :

1. Le livre journal
2. Le grand livre
3. La balance générale des comptes
4. Le livre d’inventaire
A. Le livre journal
9
Art 44 acte uniforme OHADA du 15 déc 2010, portant sur le droit commercial général
10
Art13 idem
12

C’est un livre chronologique où doivent être inscrits successivement


toutes les mentions intéressants de l’entreprise, non seulement les opérations qui
intéressent directement la caisse ou la trésorerie, mais aussi celles qui, de façons
indirecte, concernent sa situations financières (créances, dettes, achats, ventes,
commandes et livraisons)11

B. Le Grand livre

Le grand livre, également connu sous le nom de livre comptable, est un


document important que chaque commerçant doit tenir pour enregistrer toutes
les transactions commerciales de son entreprise. Ce livre est un élément clé de la
comptabilité et sert à suivre et à vérifier les transactions financières effectuées
par le commerçant.

C. La balance générale des comptes

C’est un document qui reprend l’ensemble des comptes utilisés par une
société au cours d’une période donnée.

D. Le livre d’inventaire

C’est un livre qui récapitule à la fin de chaque exercice tous les éléments
de l’actif et du passif de l’entreprise. Il permet au commerçant d’établir le bilan
d’ensemble de son activité et constitue à ce titre, une source d’information pour
les créanciers. Ce registre décrit de manière simple, mais précise les éléments
d’actifs et du passif (les dettes fournisseurs, les bien, les outillages, les matériels,
les stocks au regard desquels sont mentionnées la quantité et la valeur de chacun
d’eux à la date d’inventaire.

2.3 Respect des règles de la concurrence

Tout commerçant est tenu au respect de la règle de licite et de la concurrence


afin de garantir un marché juste et équilibré en raisons de :

 La protection des consommateurs : La concurrence favorise la


transparence des prix, la bonne qualité des produits et services, ainsi que
l'innovation. En respectant la concurrence, les commerçants doivent proposer
des offres attractives pour attirer les clients, ce qui bénéficie directement aux
consommateurs.
 Favoriser la diversité : En respectant la concurrence, les commerçants
contribuent à maintenir une offre variée sur le marché. Cela permet aux
11
Cours de droit commercial général, Professeur Dieudonné LUABA NKUNA G3 Année 2020-2021 P43
13

consommateurs d'avoir un choix plus large de produits et services, d'options de


prix, et d'expériences d'achat différentes.

 Encourager l'efficacité économique : La concurrence incite les


commerçants à améliorer leur efficacité et à réduire leurs coûts. Cela peut se
traduire par des prix plus bas pour les consommateurs, une meilleure qualité des
produits et services, ainsi qu'une plus grande innovation.

 Stimuler l'innovation : La concurrence pousse les commerçants à


innover pour se différencier de leurs concurrents et attirer les clients. Cela peut
conduire à de nouvelles idées, de nouveaux produits et services, et à une
amélioration continue.

 Prévention des abus de position dominante : En respectant la


concurrence, les commerçants évitent d'abuser de leur position dominante sur le
marché pour éliminer ou écraser les concurrents. Cela préserve une dynamique
concurrentielle saine et évite la concentration excessive du pouvoir économique
entre les mains de quelques entreprises.

Le respect de la concurrence favorise donc la transparence, la diversité,


l'efficacité économique, l'innovation et protège les consommateurs.

2.4 Les obligations en matière de taxes et impôts (obligations fiscales)

Le commerçant Congolais est obliger à respecter certaines


réglementations en matière d'impôts et de taxes, il a l’obligation de respecter :

1. L'immatriculation fiscale : tout commerçant congolais doit s'inscrire au


registre des contribuables auprès de l'administration fiscale et obtenir un numéro
d'immatriculation fiscale.

2. La déclaration et le paiement de l'impôt sur les bénéfices : les commerçants


doivent déclarer leurs bénéfices annuels et payer l'impôt correspondant
conformément aux taux et aux délais fixés par la législation fiscale en vigueur. 12

12
BUABUA wa KAYEMBE (Mathias), Droit fiscal congolais. Législation fiscale et douanière en vigueur en RDC,
Editions Universitaires Africaines, Kinshasa, p.14
14

3. La déclaration et le paiement de la TVA : les commerçants qui sont assujettis


à la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) doivent déclarer et payer cette taxe
régulièrement selon les règles établies par la loi.

4. La tenue d'une comptabilité conforme aux normes fiscales : les commerçants


doivent enregistrer leurs opérations commerciales de manière précise et tenir
une comptabilité conforme aux normes en vigueur. Cette comptabilité doit être
disponible pour les vérifications fiscales.

5. La déclaration et le paiement des droits de douane : pour les commerçants qui


importent ou exportent des marchandises, ils doivent effectuer les déclarations et
les paiements des droits de douane et autres taxes douanières conformément aux
réglementations douanières en vigueur.

6. Le paiement d'autres taxes et redevances : en plus des impôts mentionnés ci-


dessus, les commerçants peuvent être soumis à d'autres taxes et redevances
spécifiques à leur activité, telles que la taxe d'occupation du domaine public, la
taxe sur les véhicules, etc.

Il convient de noter que les obligations fiscales peuvent varier en fonction de


divers facteurs tels que la taille de l'entreprise, le secteur d'activité et la
localisation géographique. Il est donc important pour chaque commerçant de se
renseigner auprès des autorités fiscales pour connaître ses obligations fiscales
spécifiques.

2.5 Les obligations en matière de droit de la consommation


Dans l’exercice de son activité tous commerçant exerçant sur le territoire
national de la république démocratique du Congo se doit d’observer :

 La transparence et l’information exacte aux consommateurs : Les


commerçants ont l'obligation de fournir des informations claires, précises
et compréhensibles sur les produits ou services qu'ils proposent. Cela peut
inclure des détails sur les caractéristiques des produits, les prix, les
conditions de vente, et les garanties13
 Respect des droits du consommateur : Les commerçants doivent
respecter les droits fondamentaux des consommateurs, tels que le droit à

13
Article 279 cccl III
15

la sécurité, le droit à l'information, le droit à la protection contre la


publicité trompeuse etc…
 Garanties : Les commerçants peuvent être tenus de fournir des garanties
sur les produits vendus. Ces garanties peuvent varier en fonction du type
de produit et de la nature de la transaction.
 Protection contre la publicité trompeuse : Les commerçants ne doivent
pas utiliser de publicité trompeuse pour influencer les décisions d'achat
des consommateurs. Les informations fournies dans la publicité doivent
être véridiques et ne pas induire en erreur.
 Respect des normes de sécurité : Les produits mis sur le marché doivent
répondre aux normes de sécurité en vigueur. Les commerçants sont tenus
de s'assurer que les produits qu'ils vendent ne présentent pas de danger
pour la santé ou la sécurité des consommateurs.
 Mécanisme de règlement des litiges : Les commerçants peuvent être tenus de
mettre en place des mécanismes de règlement des litiges, tels que des procédures de
retour de produits défectueux ou des processus de médiation.

2.6Les obligations en matière de droit de travail

La profession du commerçant doit se faire au respect strict de la


règlementation congolaise en matière du travail, tout commerçant doit
privilégier la main d’œuvre national, conforment à la réglementation en vigueur

Section LES 3:
OBLIGATIONS PROFESSIONNELLES DES
COMMERÇANTS EN DROIT FRANÇAIS

1.3.1 Contexte juridique du commerçant en droit français

En droit français, le statut du commerçant est défini par le Code de


commerce, l’article L121-1 du code de commerce français stipule : que : « est
commerçant toute personne physique ou morale, effectuant des actes de
commerce de façon habituelle et dont le commerce est sa principale fonction »14.

Ceci pour dire que, des personnes qui font du commerce de façon
périodique ne peuvent pas être qualifiées de commerçant. Il va de soi que les
femmes mariés sans autorisation de leur époux, des majeurs encore sous tutelle,
des mineurs non encore émancipés, des étrangers, des commerçants défaillants
non réhabilités, des aliénés ou déments, des fonctionnaires, et des professions

14
L’article L121-1 légifrance
16

libérales telles que : avocats, experts comptable, architectes et bien d’autres ne


peuvent pas être qualifies des commerçants en droit français.

Tout commerçant, qu'il soit une personne physique ou une personne


morale, doit s'immatriculer au Registre du Commerce et des Sociétés (RCS).
L'immatriculation permet d'obtenir un numéro SIREN (Système d'Identification
du Répertoire des Entreprises), qui identifie l'entreprise. Cette démarche est
obligatoire et doit être effectuée dans un délai d'un mois à compter du début de
l'activité commerciale.

Ils sont soumis à des obligations comptables. Ils doivent tenir une
comptabilité commerciale, établir des comptes annuels (bilan, compte de
résultat) et conserver les pièces justificatives. Ces obligations peuvent varier en
fonction de la taille de l'entreprise.

1.3.2 Présentation du cadre juridique en France régissant le statut du


commerçant
La profession de commerçant en France est principalement régis par le
Code de commerce se trouvant dans la légifrance livre Ier portant sur le
commerce général aux articles L110-1 à L154-1

1.3.3 Exposé des obligations professionnelles imposées au commerçant français

A. Immatriculation au registre du commerce et des sociétés (RCS)


L'immatriculation au Registre du Commerce et des Sociétés (RCS) est une
étape obligatoire pour tout commerçant en France. Cette démarche vise à
officialiser l'existence légale de l'entreprise et à lui attribuer un identifiant
unique. Tout commerçant doit procéder à son immatriculation auprès du RCS,
géré par le greffe du tribunal de commerce. Cette démarche est obligatoire et
doit être effectuée dans un délai d'un mois à partir du début de l'activité
commerciale.15
NB : Les personnes concernées par l’immatriculation en France sont: Les
commerçants individuels, les sociétés commerciales (SARL, SAS, SA, etc.) et
certaines formes d'entreprises individuelles (auto-entrepreneurs exerçant une
activité commerciale).

15
Articles L123-1 OP.Cit
17

Ils sont tenus au respect des étapes suivantes :

a. Détermination du tribunal de commerce compétent


Le commerçant doit déterminer le Tribunal de Commerce compétent en
fonction de l'adresse de son établissement principal. Chaque tribunal couvre une
circonscription géographique spécifique.
b. Préparation des documents nécessaires
Le commerçant doit préparer les documents requis ci-après :
- Formulaire de déclaration de début d'activité (Cerfa M0) dûment
rempli
- Copie de la pièce d’identité du dirigeant
- Justificatif de domiciliation commerciale
- Acte de nomination du dirigeant

c. Immatriculation en ligne ou sur place


L'immatriculation peut être effectuée en ligne via le site Info greffe ou
directement auprès du greffe du Tribunal de Commerce. La plupart des greffes
favorisent désormais les démarches en ligne.
d. Traitement du dossier par le greffe :
Le greffe du Tribunal de Commerce vérifie la conformité du dossier. Il
peut solliciter des pièces supplémentaires si nécessaire 16.
e. Attribution du numéro SIREN et réception de l’extrait kbis
Une fois le dossier accepté, le commerçant se voit attribuer un numéro
SIREN (Système d'Identification du Répertoire des Entreprises). Ce numéro est
unique et identifie l'entreprise.
L’entreprise reçoit ensuite un extrait Kbis qui est le document officiel attestant
de son immatriculation au RCS. L'extrait Kbis est une carte d'identité de
l'entreprise.
f. Frais d’immatriculation :
Des frais d'immatriculation sont généralement appliqués. Le montant
varie en fonction de la forme juridique de l'entreprise et de la localisation du
greffe.
g. Publicité de l’immatriculation

16
Article L123-6 op.cit
18

L'immatriculation au RCS assure la publicité légale de l'entreprise.


L'extrait Kbis est souvent requis pour des démarches administratives, des
contrats avec des partenaires commerciaux, etc
h. Obligation post immatriculation.
Après l'immatriculation, le commerçant doit effectuer des mises à jour
en cas de modifications importantes (changement d’adresse, changement de
dirigeant, etc…)

B. Respect des réglementations en matière de vente


Le respect des réglementations en matière de vente est essentiel pour les
commerçant en droit français Ces réglementations visent à assurer la protection
des consommateurs, la loyauté des transactions commerciales et le bon
fonctionnement du marché. Voici quelques points importants à considérer en ce
qui concerne le respect des réglementations lors de la vente en France :

 Prix et publicité : les prix doivent être indiqués de manière claire


et lisible incluant toutes les taxes et frais obligatoires ; quant à la publicité elle
doit être véridique, ne pas être trompeuse et respecter les règle de la concurrence
loyale.
 Garanties et service après-vente : les produits vendus sont soumis
à des garanties légales de conformité et contre les vices cachés ; par ailleurs le
commerçant doit assurer un service après-vente efficace, notamment pour la
mise en œuvre des garanties et la gestion des réclamations.
 Pratique commerciale déloyale : Les pratiques commerciales
déloyales, telles que les fausses déclarations, les agressions commerciales, et les
pratiques trompeuses, sont interdites.
C. Les obligations en matière de droit de la consommation

En France les commerçants sont soumis à des obligations en matière de droit


de la consommation, visant à protéger les droits des consommateurs.

Nous avons évoqué un aperçu des principales obligations auxquelles les


commerçants français doivent se conformer :

 Information précontractuelle : avant de conclure un contrat le commerçant


est tenus à fournis au consommateur toutes les informations essentiels
ayant trait au produit, il doit aussi indiquer le prix total, les modalités de
paiement, les délais de livraison, les conditions de résiliation du contrat.
19

 Respect des normes de sécurité : le commerçant doit s’assurer que les


produits mis sur le marché respectent les normes de sécurité en vigueur ;
il doit aussi informer les consommateurs sur les précautions d’utilisation.
(exemple des produits pharmaceutiques)
 Service après-vente : il doit mettre en place un service après-vente
efficace, et informer les consommateurs sur les modalités de garanties, de
retour, de réparation etc…
 Mécanisme de règlement des litiges : en ce qui concerne le règlement des
litiges, le commerçant doit informer les consommateurs sur mécanismes
de règlement à l’amiable des litiges, tels que la médiation de la
consommation.

D. Les obligations comptables et fiscales

I. OBLIGATIONS COMPTABLES :
 Tenue de la comptabilité :

Quel que soit la forme la forme juridique de son entreprise, le


commerçant est tenu de tenir une comptabilité régulière, Elle doit contrôler par
inventaire, au moins une fois tous les douze mois, l'existence et la valeur des
éléments actifs et passifs du patrimoine de l'entreprise.

Elle doit établir des comptes annuels à la clôture de l'exercice au vu des


enregistrements comptables et de l'inventaire. Ces comptes annuels comprennent
le bilan, le compte de résultat et une annexe, qui forment un tout indissociable 17.

 Document comptable :
Les documents comptables que doit tenir le commerçant sont :
- Le journal
- Le grand livre
- La balance
- Les factures d’achats et de vente ainsi que les relevés bancaires.

 Obligations dépôt :
Tous les comptes annuels doivent être déposés au greffe du tribunal de
commerce.

17
Article 123-12 al 2 & 3 op.cit
20

II. OBLIGATIONS FISCALES :

 Imposition des bénéfices :


Les bénéfices réalisés par le commerçant sont soumis à l'impôt sur le
revenu (pour les entreprises individuelles) ou à l'impôt sur les sociétés
(pour les sociétés).
 Taxe sur la valeur Ajoutée (TVA)
Les commerçants assujettis à la TVA doivent collecter cette taxe sur
leurs ventes et la reverser à l’Etat français.
 Déclarations fiscales :
Ils doivent déposer des déclarations fiscales périodiques, notamment
la déclaration de résultats (liée à l'impôt sur le revenu ou sur les
sociétés), la déclaration de TVA, etc.
 Audit fiscal : Retenue à la source : les commerçants peuvent faire
l'objet d'un contrôle fiscal de la part de l'administration fiscale.

E. Les obligations en matière de droit du travail


Les commerçants français sont soumis à des obligations spécifiques en
matière de droit du travail. Ces obligations dépendent notamment de la structure
juridique de l'entreprise (entreprise individuelle, société), du nombre de salariés,
du secteur d'activité, etc.
Tout commerçant doit se conformes à la législation en matière du travail :
(contrat de travail ; durée du travail ; salaire et rémunération ; hygiène et sécurité
au travail etc…)

CHAPITRE 2 : COMPARAISON DES OBLIGATIONS PROFESSIONNELLES


DES COMMERÇANTS EN DROIT CONGOLAIS ET FRANÇAIS
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