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A l’issue des durs combats de juin-juillet 1940 dans le sud de la France, l’état-major de la
Wehrmacht, tirant les enseignements de la campagne, décide de créer un nouveau format de
troupe : la division d’Infanterie Légère. La “Leichte” est une troupe polyvalente, équipée et
formée pour combattre dans les pays méditerranéens, à été chaud et à relief souvent
montagneux. La 5e DI (bavaroise), qui s’est illustrée à plusieurs reprises, du Chemin des
Dames au Lubéron, est choisie pour cette expérience. Le lieutenant-général Wilhelm
Fahrmbacher dirige la reconversion, avant d’être nommé général d’artillerie et inspecteur
général de l’Infanterie légère, laissant sa division au major-général Karl Allmendinger. Sous
le nom de 5e DIL (ou 5.LID), elle s’illustrera dans l’opération Merkur en Corse, puis sera
transférée (avec deux nouveaux régiments, pour compenser ses pertes de Corse) au
Skandenberg Korps en mai 1941.
La 8e DI (composée d’Allemands des Sudètes) sera la deuxième à passer au format “Leichte”,
au début de 1941. Cette évolution est encouragée en sous-main par l’amiral Canaris, qui
envisage une stratégie très indirecte vers le Moyen-Orient, voire l’Afghanistan. La 8.LID
subira son baptême du feu lors de la première campagne des Balkans, au printemps 1941.
Appendice 2
Les Français en Sardaigne à la veille de Merkur/Mercurio
Les forces françaises en Sardaigne, sous le commandement du général de corps d’armée
Sylvestre-Gérard Audet, comptent moins de 35 000 hommes au total pour une île de 24 000
km!. Cette faiblesse d’effectifs est d’autant plus sensible que les Français ont peu de moyens
mécanisés, à part le chemin de fer, sur un terrain aux trois quarts montagneux où l’état des
routes varie entre le médiocre et l’inexistant. Seules quelques plaines, assainies et équipées
par la monarchie piémontaise et plus récemment par le régime fasciste, ont des voies de
communication acceptables. Ailleurs, les militaires qui ont connu l’Aurès ou le Djebel
tunisien ne sont pas dépaysés par les rocailles, les broussailles épineuses et les forêts de
chênes-lièges.
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La ville s’appelait alors Terranova. Mais on a suivi ici l’usage de la majorité des auteurs italiens de la désigner
par son nom actuel.
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Les régiments de tirailleurs africains et sénégalais sont généralement à quatre bataillons, alors que les autres
régiments d’infanterie sont à trois.
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Les Français, connaissant les moyens italiens en hydravions, craignaient un débarquement de commandos sur
les lacs du Coghinas et Omodeo.
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Y compris les unités de corps d’armée qui se trouvent dans la zone opérationnelle de la 9e DIC (en gros, la
province de Cagliari). Au début de Merkur, Pellet est en tournée à Oristano en compagnie du colonel Guy Le
Couteulx.
– 68e RAA (3 groupes de 12 x 75 mm chacun, colonel André Navereau), partagé entre
Cagliari et Oristano.
– Un groupe de 6 x 155C détaché du 67e et attribué comme artillerie de corps d’armée à
Cagliari.
– 4e GRDI (colonel Guy Le Couteulx de Caumont) à Oristano.
– Une compagnie de gendarmerie prévôtale et un régiment de la réserve territoriale africaine
pour le maintien de l’ordre.
– Quelques barques civiles réquisitionnées servant à la surveillance et au ravitaillement des
postes côtiers.
Dans le secteur de la 9e DIC se trouvent les hydrobases d’Oristano-Santa Giusta et de
Cagliari-Elmas, les bases aériennes de Villacidro, Decimomannu et Cagliari-Elmas, ainsi
qu’une piste de secours à Cagliari-Monserrato.
Deux unités côtières dépendant de la Marine Nationale ont été déployées à Sant’Antioco et
San Pietro.
IIe flottille MAS : 15 unités (2e escadrille : MAS-543 ; 4e escadrille : MAS-501, 502, 503, 504 ;
9e escadrille : MAS-512, 513, 514, 515 ; 10e escadrille : MAS-517, 518, 519 ; 15e escadrille :
MAS-547, 548, 549, 550 ; 14e escadrille : MAS-530, 531, 532, 533)
Ière flottille MAS : 13 unités (1ère escadrille : MAS-438, 441 ; 5e escadrille : MAS-505, 510,
525 ; 12e escadrille : MAS-527, 529 ; 13e escadrille : MAS-534, 539 ; 14e escadrille : MAS-
530, 531, 532, 533)
La participation de la Kriegsmarine
Les Allemands ne font à la Regia Marina qu’une confiance très limitée, mais ils n’ont pas de
solution de remplacement – leurs U-boots, trop peu nombreux, doivent se concentrer dans
l’Atlantique.
Une flottille de S-boots a été envoyée en Méditerranée par les canaux fluviaux, mais en raison
de la dimension de ces canaux, seuls huit bateaux des groupes S6 et S10 ont pu passer. Ces
vedettes travailleront en bonne entente avec les MAS.
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Une fois réparé, ce torpilleur sera envoyé en Basse-Adriatique.
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Transférée en deux temps du département de Basse-Tyrrhénienne, d’abord juste avant le 10 juin 1940 puis au
début de 1941.
Appendice 4
Les forces italiennes en Albanie à la veille de l’opération Poséidon
A la veille du déclenchement par les Grecs de l’opération Poséidon, les forces du Regio
Esercito déployées en Albanie constituent le Commandement Supérieur des Troupes en
Albanie (Comando Superiore Truppe Albania, CSTA), confié au général de corps d’armée
Sebastiano Visconti Prasca, lequel a remplacé en juin 1940 le général Carlo Geloso, coupable
de mésentente avec Galeazzo Ciano. Dans l’attente du lancement d’une action contre la Grèce
concrétisant les menaces de Mussolini, ces forces ont été placées en posture défensive. La
tâche de tenir la Yougoslavie en respect étant essentiellement confiée à la 2e Armée massée en
Italie, aux frontières de la Slovénie et de la Croatie, les troupes d’Albanie surveillent avant
tout la Grèce ; seules deux divisions d’infanterie de montagne se trouvent à la frontière du
Royaume des Slaves du Sud.
Le Commandement est fort de huit divisions : 3 divisions d’infanterie, 3 divisions d’infanterie
de montagne, 1 division alpine et 1 division cuirassée, plus des éléments non endivisionnés,
équivalant à une faible division rapide (celere). Ces forces ont été accrues depuis octobre
1940. Deux des bataillons de tankettes (dites chars légers) de la division Centauro ont été
remplacés par deux bataillons de chars moyens Fiat M13/40. Les troupes ont aussi reçu des
renforts d’artillerie : DCA (12 batteries de canons de 20 mm et 9 batteries de pièces de
75 mm 9) et canons de montagne (quatre groupes d’artillerie alpine à trois batteries).
En tout, ces forces comptent 114 000 hommes (140 000 avec les services non combattants) :
de quoi constituer, administrativement, une armée. Or, Visconti Prasca n’est que général de
corps d’armée et, sauf sérieuse entorse au tableau d’avancement, il n’est pas le mieux placé
pour devenir « général désigné d’armée ». Aussi s’est-il efforcé, non sans succès, de…
ralentir la croissance de ses troupes pour éviter que l’état-major du Regio Esercito, qui n’avait
pas digéré les conditions de son arrivée en Albanie, n’en tire argument pour le coiffer d’un
supérieur – ce que le soutien de Mussolini lui a jusqu’ici épargné.
L’ordre de bataille complet est le suivant.
XXVe Corps d’Armée (général de corps d’armée Carlo Rossi) : face à la frontière de l’Epire.
– 23e Division d’infanterie de montagne Ferrara (général de division Licurgo Zannini) : 47e
et 48e régiments d’infanterie (RI) Ferrara, CXLVIe légion de chemises noires (CC.NN.)
d’assaut Alburnina, 14e régiment d’artillerie divisionnaire (RAD) Ferrara.
Renforcée par : 2 bataillons de Chemises Noires albanaises, 2 bataillons de volontaires
albanais, le 1er groupe d’escadrons du 19e régiment de cavalerie Cavalleggeri Guide.
– 51e Division d’infanterie Siena 10 (général de division Gualtiero Gabutti) : 31e et 32e RI
Siena, CXLIe légion CC.NN. d’assaut Volturno, 51e RAD Siena.
Renforcée notamment par : 1 bataillon de volontaires albanais, le 2e groupe d’escadrons du
19e régiment Cavalleggeri Guide.
– 131e Division cuirassée Centauro (général de division Giovanni Magli) : 31e régiment
“d’infanterie cuirassée” (fanteria carrista), fort de 188 chars (108 chars M13/40 [2 bataillons
de 52 engins chacun, plus 1 compagnie de commandement de 4 engins ] et 80 “chars légers”
L3/33 ou L3/35 [2 bataillons à 40 engins chacun]), 5e régiment de bersagliers (14e et 24e
bataillons motorisés, 22e bataillon motocycliste) et 131e régiment d’artillerie cuirassée (2
groupes soit 24 pièces de 75 tractées), soit en tout 4 000 hommes. La Centauro est placée
derrière les deux divisions d’infanterie, à Tepeleni (Tepelenë).
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Un groupe de 75 Skoda à 3 batteries ; un groupe de 75/27 C.K. à 2 batteries (canons montés sur châssis de
camions Itala X) ; deux groupes à 2 batteries de 75/46 récents (1934).
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Auparavant incluse dans le IXe Corps d’Armée, chargé de défendre le sud de la péninsule.
XXVIe Corps d’Armée (général de corps d’armée Gabriele Nasci) : à la frontière de la
Macédoine occidentale.
– 29e Division d’infanterie Piemonte 11 (général de division Adolfo Naldi) : 3e et 4e RI
Piemonte, CLXVIe légion CC.NN. d’assaut Peloro, 24e RAD Piemonte.
– 49e Division d’infanterie Parma (général de brigade Ugo Adami) : 49e et 50e RI Parma,
CIXe légion CC.NN. d’assaut Filippo Corridoni, 49e RAD Parma.
A la suite des échanges entre le général Prasca et l’état-major du Regio Esercito, des renforts
ont été maintenus en Italie du Sud : la 47e Division d’infanterie Bari (général de division
Matteo Negro – 139e et 140e RI Bari, CLIIe légion CC.NN. d’assaut Acciaita, 47e RAD Bari),
la 2e Division Alpine Tridentina et des éléments de la 101e Division d’infanterie motorisée
Trieste (régiment d’artillerie Po, organes de commandement et services). Le transfert effectif
de ces renforts, pour l’essentiel par voie maritime, dépendra évidemment des conditions
météorologiques et de la pression exercée par les marines alliées sur les liaisons entre l’Italie
et l’Albanie.
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Venant du XIIe Corps d’Armée de Sicile.
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Tandis que les équipages de l’autre bataillon rentraient en Italie, 13 de ses engins demeuraient en Albanie,
stockés en réserve avec les 3 de la compagnie de commandement. Les 27 autres étaient renvoyés en Italie afin
d’y être transformés en version lance-flammes ou antichar (cette dernière par montage d’un fusil antichar
Solothurn de 20 mm à la place de la mitrailleuse d’origine).
La Regia Aeronautica en Albanie en mars 1941
Au début de 1941, la Regia Aeronautica consacrait l’essentiel de ses forces à l’opération
Merkur et au Blitz Malte-Tunis. Elle n’avait donc pu ni accroître ni moderniser les unités du
Comando Albania (général de brigade aérienne Ferruccio Ranza), qui furent les dernières à
employer en combat diurne les bombardiers SM.81 ou les chasseurs Fiat CR.32. Par ailleurs,
la 4e Escadre aérienne (ci-devant 4e Zone Aérienne Territoriale), opérant depuis l’Italie du
sud-est, était accaparée par la campagne contre Malte. Il est vrai que les Italiens tenaient
l’aviation grecque pour quantité négligeable et ne redoutaient guère plus l’aviation
yougoslave.
Le Comando Albania devait toutefois au vif intérêt du lieutenant-colonel aviateur Galeazzo
Ciano (gendre de Mussolini et ministre des Affaires étrangères) pour ce qu’il considérait
comme son fief la présence du 105e Groupe indépendant de Bombardement Terrestre (BT),
équipé de 15 bombardiers modernes SM.79.
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Dérivé du De Havilland DH-89 Dragon rapide.
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Drenova est un aérodrome au sud-est de Corizza (Korçë), donc relativement proche de la frontière ; la
tournure des événements imposera son abandon.
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Devoli est le nom donné par les Italiens, après la conquête de l’Albanie, au petit village de Kuciova, sis à une
quinzaine de km de Berat. Ce nom est tiré de celui du fleuve Devoli/Devoll qui arrose la localité.
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Argyrokastron pour les Grecs.
Appendice 5
Les forces aériennes royales grecques au déclenchement de
l’opération Poséidon
Helleniki Vassiliki Aeropori
Chasse
21e Mira [groupe] (Kalambaka/Ioannina), 12 PZL P24
22e Mira (Thessaloniki/Sedes), 12 PZL P24
23e Mira (Larisa), 12 PZL P24
24e Mira (Elevsis), 9 Bloch MB-151
Bombardement
31e Mira (Niamata), 8 Potez Po-63
32e Mira (Larisa), 11 Bristol Blenheim IV
33e Mira (Kouklaina), 10 Fairey Battle
Aviation navale
11e Mira, 9 Fairey IIIF
12e Mira, 12 Dornier Do 22 G
13e Mira, 9 Avro Anson gréés en hydravions
Dès le déclenchement des hostilités, les Alliés enverront quelques avions aux forces
grecques : 10 Bloch MB-152/155 (les tout derniers figurant sur les rôles de l’Armée de l’Air),
6 MS-406 et 12 H-75A3 pour les Français, 12 Gloster Gladiator (venant d’Alexandrie) pour
les Britanniques. Ces appareils seront opérationnels fin mars. Les MB-152 seront versés à la
24e Mira, les autres appareils iront aux 22e et 23e Mire, tous les PZL P24 survivants étant
regroupés à la 21e Mira.
Par ailleurs, l’aviation grecque a commandé quelques dizaines de G-36 Wildcat aux Etats-
Unis, mais les premiers de ceux-ci n’arriveront qu’en mars, en Crète, où ils devront d’abord
être réassemblés.