Vous êtes sur la page 1sur 18

CHAPITRE II AFFECTION DU SYSTEME DIGESTIF

1- ULCERE GASTRODUODENAL
Ulcère de la muqueuse de la partie supérieure du tube digestif; également appelé ulcère
duodénal ou ulcère gastrique.
CAUSES
Les deux causes les plus courantes de l’UGD sont l’infection bactérienne à Helicobacter
pylori (H. pylori) et l’utilisation d’anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS). L’usage d’AINS
en présence d’une infection à H. pylori peut accroître le risque d’apparition d’un UGD. On
compte également d’autres causes moins courantes de l’UGD, dont la prise d’autres
médicaments (par exemple, corticostéroïdes, bisphosphonates, chlorure de potassium), une
chirurgie gastrique (pontage gastrique), une maladie inflammatoire (maladie de Crohn,
sarcoïdose) et des états d’hypersécrétion (gastrinome).
Facteurs de risque
– Médicaments tels que les AINS et les corticostéroïdes
– Stress physiologique intense (maladie, chirurgie)
– Gastrite chronique
– Maladie pulmonaire ou rénale chronique
– Tabagisme
– Facteurs génétiques
ANAMNÈSE
– Les symptômes peuvent être vagues ou absents, classiques ou atypiques (certaines
personnes qui ont un ulcère gastroduodénal ne présentent aucun symptôme, alors que
d’autres présentent les symptômes, mais n’ont pas d’ulcère)
– Affection chronique bénigne avec une alternance de périodes d’exacerbation et de
rémission (caractéristique des ulcères duodénaux)
– Les symptômes apparaissent généralement à proximité de la ligne médiane épigastrique
entre L’appendice xiphoïde et le nombril ou dans le quadrant supérieur droit de l’abdomen,
avec ou sans irradiation dans le dos
– Sensations d’inconfort généralement décrites comme des brûlures, du tiraillement et une
sensation de faim Douleurs vagues ou sensations de crampes ou de brûlures d’estomac
– Douleur d’intensité variable (légère – modérée à sévère)
– Les symptômes de l’UGD apparaissent généralement entre 2 et 5 heures après les repas,
lorsque l’estomac est vide.
– Les symptômes d’ulcère gastroduodénal tendent à apparaître peu après les repas
– Il est courant que les symptômes réveillent le client la nuit en raison de la sécrétion
abondante d’acide suivant les rythmes circadiens (en général, entre 23 h et 2 h)
– La douleur est soulagée par des aliments, du lait ou des antiacides (moins efficaces pour les
ulcères gastriques)
– Nausées possibles
– La présence de méléna ou d’hématémèse annonce des complications
– Évaluez la consommation d’alcool, d’AAS, d’anti-inflammatoires et de corticostéroïdes
– Selon l’évolution naturelle d’un ulcère bénin, il y a récidive dans les deux tiers des cas au
cours de l’année qui suit le traitement
OBSERVATIONS
Sensibilité épigastrique (légère à modérée). La sensibilité, la rigidité ou la distension aiguë de
l’abdomen peuvent être un signe d’ulcère perforé.
DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL
– Gastrite
– Œsophagite
– Colique biliaire
– RGO
– Syndrome du côlon irritable
– Néoplasme
– Diverticulite
– Pancréatite
– Affection intestinale ischémique
– Médicaments (AINS, colchicine, corticostéroïdes, antibiotiques, niacine, gemfibrozil,
suppléments de potassium, digoxine, fer)
COMPLICATIONS
– Anémie ferriprive (attribuable aux pertes de sang chroniques)
– Douleur intense
– Hémorragie soudaine pouvant provoquer une hypotension
– Perforation
– Péritonite
– Occlusion de l’orifice gastrique
TESTS DIAGNOSTIQUES
– Recherche de sang occulte dans les selles
– Dosage de l’hémoglobine
– Analyse d’urine
– Test diagnostique visant à confirmer la présence de H. pylori (doit être prescrit par un
médecin)
TRAITEMENT
Objectifs
– Soulager la douleur
– Atténuer l’acidité gastrique
– Favoriser la cicatrisation
– Éradiquer H. pylori (si sa présence est confirmée)
– Prévenir les complications
Consultation
Les cas soupçonnés d’UGD doivent être adressés à un médecin afin d’amorcer un traitement
et/ou de procéder à des tests diagnostiques.Consultez immédiatement un médecin si le
client présente un ou plusieurs des symptômes alarmants ci dessous:
– Perte de poids involontaire
– Douleur irradiant vers le dos, le cou, la mâchoire, le bras ou l’épaule gauche
– Déglutition difficile ou douloureuse
– Vomissements prolongés
– Anémie
– Saignement gastro-intestinal actif (selles noires, hématémèse) (voir « Saignement gastro-
intestinal (supérieur et inférieur)» sous «Urgences gastrointestinales»)
– Présence confirmée de sang occulte dans les selles Interventions non pharmacologiques
Éducation du client
– Expliquez la nature de la maladie et le pronostic
– Expliquez au client l’utilisation appropriée des médicaments (dose, fréquence, but et
importance d’observer le traitement)
Recommandations:
– prendre fréquemment de petits repas peu épicés (ou non épicés)
– éviter de consommer des aliments reconnus pour aggraver la douleur (par exemple, repas
copieux constitués d’aliments gras)
– réduire la consommation de boissons caféinées et très acides (thé, café, sodas, jus
d’orange)
– éviter l’alcool
– éviter les médicaments en cause (AINS, colchicine, corticostéroïdes, antibiotiques,
niacine, gemfibrozil, suppléments de potassium, digoxine, fer)
– arrêter de fumer
– Informez le client des signes de complications qui nécessitent une intervention immédiate
Interventions pharmacologiques
Les inhibiteurs de la pompe à protons (IPP), comme Losec, constituent un traitement de
choix pour soulager les symptômes. Ils doivent être prescrits par un médecin. Les personnes
infectées souffrant d’un ulcère gastroduodénal causé par H. pylori doivent suivre une
trithérapie en vue d’éradiquer cette bactérie, conformément aux instructions du médecin.

2- HERNIE HIATALE
La hernie hiatale est une pathologie dans laquelle une partie de l’estomac remonte vers le
thorax. Si cette affection est bénigne en elle-même, elle peut provoquer des complications
qu’il faut surveiller et éventuellement traiter, notamment via la chirurgie. Les hernies
hiatales peuvent subvenir à tout âge, mais leur prévalence augmente avec l’âge.

La hernie hiatale est une anomalie anatomique où une partie de l’estomac remonte dans le
thorax à travers l’orifice diaphragmatique, appelé orifice hiatal ou hiatus diaphragmatique.
Les hernies hiatales peuvent être temporaires ou permanentes. On distingue deux grands
types de hernies : la hernie par glissement, qui représente la grande majorité des hernies
hiatales et qui est définie par une ascension du cardia (zone entre l’œsophage et l’estomac,
le cardia), et les hernies par roulement (appelées également hernies paraœsophagiennes)
où la région du cardia reste en place, mais une partie de l’estomac (grosse tubérosité) se
déplace en roulant le long de l’œsophage.

Les hernies hiatales sont classées en 4 types différents :

 le type I correspond aux hernies par glissement;


 le type II correspond aux hernies par roulement;
 le type III ou mixte correspond au mélange des deux hernies (par glissement et par
roulement);
 le type IV représente des hernies hiatales où l’estomac, mais aussi d’autres organes
digestifs sont remontés dans le thorax.

Quelles sont les causes d’une hernie hiatale ?


Lors d’une hernie hiatale, les ligaments qui permettent d’arrimer
convenablement l’estomac perdent de leur efficacité et deviennent plus lâches.
Certaines hernies hiatales peuvent être congénitales. Les hernies hiatales peuvent se
développer à tout moment, mais la prévalence de l’affection augmente avec l’âge.
D’autres facteurs peuvent en être la cause et peuvent jouer un rôle dans la survenue
d’une hernie hiatale, comme le tabagisme ou encore l’obésité. En effet, une
surcharge pondérale favorise une laxité excessive des ligaments permettant de fixer
la jonction oesogastrique au diaphragme.

Quels sont les symptômes d’une hernie hiatale ?

La plupart des hernies hiatales sont asymptomatiques, elles sont d’ailleurs


découvertes fortuitement à l’occasion d’un examen endoscopique. Certaines hernies
peuvent néanmoins provoquer des reflux gastro-œsophagiens (RGO). La Société
nationale française de gastro-entérologie précise d’ailleurs que 15 % des reflux
gastro-œsophagiens sont provoqués par une hernie hiatale.

A noter : Bien que souvent asymptomatiques, certains symptômes doivent vous alerter tels
que :

 des douleurs et/ou brûlures d'estomac (reflux gastrique ou reflux gastro-


oesophagien (RGO)) ;
 des ballonnements et des flatulences répétées ;
 des rots répétés ou des hoquets ;
 une dysphagie (douleur et difficulté à déglutir) ;
 des régurgitations et vomissements (aliments et/ou liquide acide);
 des douleurs thoraciques ;
 une halitose ou mauvais goût dans la bouche ;
 de la fatigue et une sensation d’essoufflement.

Comment diagnostiquer une hernie hiatale ?

Il existe plusieurs examens permettant d’étudier une hernie hiatale :

 Tout d’abord, un examen radiographique appelé transit baryté, où le patient


ingurgite un liquide à base d’iode visible aux rayons X, est très utile pour la recherche
et pour détecter une hernie hiatale. Ceci permettra au médecin d’étudier
efficacement votre tube digestif haut.
 Un examen endoscopique (comme une gastroscopie, une fibroscopie ou une
endoscopie digestive haute) est souvent prescrit en cas de reflux gastro-œsophagien
et peut également permettre de mettre en évidence une hernie hiatale grâce à
l’exploration de l’oesophage et de l’estomac.
 Un scanner peut également être prescrit, notamment pour visualiser les hernies
hiatales par roulement qui sont parfois plus difficiles à diagnostiquer.
 Une manométrie oesophagienne peut également être prescrite, cet examen permet
d’étudier le péristaltisme de l’œsophage (contraction de l’œsophage) ainsi qu’une
impédance-pH métrie pour étudier le degré du reflux gastro-œsophagien.

Quels traitements pour traiter une hernie hiatale ?

Le traitement de référence des hernies hiatales est la chirurgie, cependant celle-ci


n’est pas forcément systématique, notamment pour les hernies hiatales par glissement. La
prise en charge des reflux gastro-œsophagiens est primordiale et en général suffit pour le
patient. Le médecin prescrit généralement des médicaments de type inhibiteur de pompe à
protons pour diminuer les remontées acides. Si la hernie hiatale par glissement est petite
(c’est-à-dire inférieure à 5 cm) et qu’elle ne provoque pas de complications, alors la chirurgie
n’est pas indiquée. En revanche, si les symptômes persistent ou si la hernie hiatale est
importante, alors la chirurgie doit être pratiquée.

En ce qui concerne les hernies hiatales par roulement, le traitement chirurgical est
indispensable. Lors de l’intervention (qui se déroule par laparotomie ou cœlioscopie),
l’orifice distendu va être réparé et une valve anti-reflux (appelée fundoplicature) va être
réalisée afin de renforcer le sphincter œsophagien et empêcher tout reflux acide. Le
chirurgien va ensuite procéder à la réintégration de l’estomac à sa place. Le chirurgien peut
également réaliser une gastropexie qui consiste uniquement à fixer l’estomac à la paroi
abdominale. La chirurgie est un traitement efficace de la hernie hiatale, puisqu’on estime
à 90 % le taux de réussite avec disparition totale des symptômes chez les patients. Après la
chirurgie, le patient sera placé sous inhibiteurs de pompe à proton pour éviter toute
complication pendant quelque temps.

Quelles sont les complications possibles d’une hernie hiatale ?

Parfois, les hernies hiatales peuvent provoquer des complications qu’il faut prendre en
charge rapidement. Certaines hernies hiatales, quand elles sont volumineuses, peuvent
provoquer des dysphagies (gêne ou difficulté à la déglutition), elles peuvent également
provoquer des symptômes digestifs comme des vomissements.
Les hernies hiatales volumineuses peuvent provoquer des inflammations de l’œsophage,
appelées œsophagites, voire des ulcères, et augmenter le risque de cancer. Parfois, les
grosses hernies hiatales peuvent provoquer des saignements, ce qui entraîne des anémies.
Enfin, les hernies par roulement peuvent provoquer des torsions de l’estomac qui doivent
être prises en charge rapidement, car il s’agit d’une complication grave.

Cet article médical a été relu et validé par un gastro-entérologue, le Dr Maeva Salimon au
sein de Santé Atlantique situé à Nantes, un établissement ELSAN, leader de l’hospitalisation
privée en France. Il a un but uniquement informatif et ne se substitue en aucun cas à l’avis de
votre médecin, seul habilité à poser un diagnostic.

Pour établir un diagnostic médical précis et correspondant à votre cas personnel ou en savoir
davantage et avoir plus d’informations sur votre pathologie, nous vous rappelons qu’il est
indispensable de prendre contact et de consulter un médecin.

Vous trouverez ci-dessous, les praticiens gastro-entérologues au sein des hôpitaux privés
ELSAN, qui vous reçoivent en RDV près de chez vous, dans l’un de nos établissements.
Article écrit le 10/05/2022, vérifié par le Dr Maeva Salimon, gastro-entérologue , à Santé
Atlantique situé à Nantes.

3- MICI : maladie inflammatoire chronique de l’intestin.


Les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (ou MICI) regroupent la maladie de
Crohn et la recto-colite hémorragique. Elles se caractérisent toutes les deux par une
inflammation de la paroi d’une partie du tube digestif.
Dans la maladie de Crohn, elle peut être localisée dans tout le système digestif, de la bouche
à l’anus (le plus souvent au niveau de l’intestin) tandis que dans la rectocolite hémorragique,
elle est localisée au niveau du rectum et du colon. Ces maladies évoluent par poussées
inflammatoires de durée et de fréquence extrêmement variables en fonction des patients,
alternant avec des phases de rémission.
Les MICI sont le plus souvent diagnostiquées chez des sujets jeunes âgés de 20 à 30 ans mais
peuvent survenir à tout âge ; 15 % des cas concernent des enfants. Leur fréquence varie
considérablement d’un pays à l’autre mais les taux les plus importants sont retrouvés dans
les pays industrialisés et notamment en Europe du Nord-Ouest et aux Etats-Unis. En France,
environ 5 nouveaux cas de maladie de Crohn et autant de rectocolites hémorragiques sont
diagnostiqués chaque année pour 100 000 habitants. Il y a actuellement 200 000 cas
nouveaux par an.

Des facteurs d’environnement sur un terrain génétique

Plusieurs facteurs de risque sont suspectés, notamment génétiques et environnementaux.


Les études génétiques de patients atteints de MICI montre qu’il s’agit de maladies
polygénétiques impliquant près de 100 gènes. Un gène de prédisposition de la maladie de
Crohn a notamment été découvert (NOD2/CARD15) : une ou deux mutations sur ce gène
peut multiplier par 40 le risque de développer la maladie.
Mais le fait que cette maladie se développe dans les pays industrialisés fait largement
suspecter le rôle de l’environnement. Les MICI apparaissent peu à peu dans les pays
émergents et le suivi de migrants montre que le risque de développer la maladie rejoint celui
de la population parmi laquelle ils vivent. Pollution, alimentation, hygiène, toutes les pistes
sont ouvertes même si aucune étude ne permet à ce jour d’incriminer l’une ou l’autre. Seul
facteur de risque avéré de la maladie de Crohn, le tabac mais qui, paradoxalement, protège
de la rectocolite hémorragique.

Douleurs et Diarrhée : 2 symptômes typiques

Lors des poussées inflammatoires, les MICI se caractérisent le plus souvent par des douleurs
abdominales, une diarrhée fréquente parfois sanglante ou encore une atteinte de la région
anale (fissure, abcès). Ils s’accompagnent souvent de fatigue, de perte d’appétit et de fièvre,
parfois de manifestations extra-intestinales : articulaires, cutanées, oculaires, hépatiques.
Chez environ 20 % des patients, les crises sont sévères. Leur intensité peut imposer
l’hospitalisation, l’arrêt de l’alimentation et un traitement par perfusion pendant quelques
jours.
L’évolution de la maladie et surtout la répétition des crises peut entraîner le rétrécissement
(sténose) d’un segment intestinal atteint puis éventuellement une occlusion ou encore un
abcès pouvant aboutir à une fistule, c’est-à-dire à l’ouverture d’un trajet anormal partant de
l’intestin malade vers un autre organe. Ces complications nécessitent parfois une
intervention chirurgicale.
Enfin, les MICI sont associées à un risque accru de cancer colorectal, notamment lorsque des
lésions sont présentes au niveau du côlon. Une étude danoise a montré que, par rapport à la
population générale, le risque était multiplié par 2 à 2.5 après 10 ans d’évolution de la
maladie.

Plusieurs critères pour un diagnostic

Le diagnostic des MICI repose sur plusieurs critères cliniques, biologiques, endoscopique et
d’imagerie médicale. Aux symptômes, il faut ajouter un bilan biologique qui permet de
détecter un syndrome inflammatoire et des carences nutritionnelles éventuelles.
L’endoscopie digestive (iléo coloscopie) consiste à introduire une sonde équipée d’une
caméra dans le système digestif du patient par voie naturelle et permet d’observer la
présence de lésions et de pratiquer des prélèvements.
Un bilan radiologique complémentaire peut aider à estimer l’étendue des lésions (scanner,
IRM..). Aucun test à lui seul ne permet de diagnostiquer fermement la maladie, il se fait sur
un faisceau d’argument.

Traitements de crise et traitements de fond

Il n’existe pas de traitement curatif des MICI, mais les médicaments actuels permettent
toutefois un contrôle durable de la maladie et une qualité de vie satisfaisante.
Comme toute maladie inflammatoire chronique, la prise en charge repose sur un traitement
de fond et un traitement de crise. Le premier est destiné à prévenir l’apparition des
poussées et prolonger les phases de rémission. Le second permet d’écourter la durée des
poussées inflammatoires et de limiter les symptômes.
 Lors des poussées, les 5-aminosalicylés (5-ASA) sont les anti-inflammatoires prescrits
chez la majorité des patients en raison de leur bonne tolérance. Les corticoïdes arrivent
en deuxième intention en cas d’inefficacité des 5-ASA ou de poussées modérées à
sévères de la maladie. Ils sont plus efficaces mais présentent un certain nombre d’effets
secondaires.
 En traitement de fond, les immunomodulateurs sont utilisés pour réguler l’immunité
des patients et réduire l’inflammation à long terme. Il existe plusieurs molécules :
azathioprine, mercaptopurine et méthotrexate. Les biothérapies (Anti-TNF) arrivées en
1990 ont amélioré la prise en charge. Elles bloquent spécifiquement le TNF-α, facteur
d’inflammation présent dans la maladie. Deux molécules sont indiquées à ce jour dans
la maladie de Crohn (infliximab, adalimumab) et une dans la rectocolite hémorragique
(infliximab). Ces traitements sont réservés aux formes sévères et résistantes aux autres
traitements.
Par ailleurs, la fréquence et l’importance des diarrhées peuvent entraîner une carence
nutritionnelle. Une supplémentation en fer, acide folique, zinc, magnesium, vitamines, etc.
peut être nécessaire par voie orale ou intraveineuse et chez l’enfant, le recours à la nutrition
enté râle, exclusive ou en complément, est parfois nécessaire.
Enfin, un traitement chirurgical est réservé aux malades résistants à un traitement bien
suivi ou encore suite à l’apparition de complications.
Au sein du groupe CMAD nous assurons l’ensemble de la prise en charge des MICI du
diagnostic au traitement. Les traitements par biothérapie (Anti-TNF) se font sur les sites des
cliniques La Croix du Sud et Pasteur dans un environnement dédié (unité de perfusion) avec
des médecins impliqués spécifiquement dans la mise en œuvre de cette thérapeutique et sa
surveillance.
4- CIRRHOSE
Qu'est-ce que la cirrhose?

La cirrhose est la cicatrisation du foie - le tissu cicatriciel dur remplace les tissus mous sains.
Elle est causée par un gonflement et une inflammation.

À mesure que la cirrhose s'aggrave, le foie aura des tissus moins sains. Si la cirrhose n'est pas
traitée, le foie échouera et ne pourra pas fonctionner correctement ou pas du tout.

Qu'est-ce qui cause la cirrhose?

La cirrhose est causée par des maladies hépatiques chroniques (à long terme) qui
endommagent les tissus hépatiques. Il peut s'écouler plusieurs années avant que les lésions
hépatiques entraînent une cirrhose.
Alcoolisme chronique
L'alcoolisme chronique est l'une des principales causes de cirrhose aux États-Unis. Boire trop
d'alcool peut faire gonfler le foie, ce qui avec le temps peut entraîner une cirrhose. La
quantité d'alcool qui cause la cirrhose est différente pour chaque personne.

Hépatite virale chronique


L'hépatite C chronique est une autre cause majeure de cirrhose aux États-Unis. L'hépatite C
fait gonfler le foie, ce qui, avec le temps, peut entraîner une cirrhose. Environ une personne
sur quatre atteintes d'hépatite C chronique développe une cirrhose. L'hépatite B chronique
et l'hépatite D peuvent également provoquer une cirrhose.

Stéatohépatite non alcoolique (NASH)


L'accumulation de graisse dans le foie qui n'est pas causée par la consommation d'alcool est
appelée stéatose hépatique non alcoolique (NAFLD), ce qui peut entraîner une
stéatohépatite non alcoolique (NASH). La NASH peut faire gonfler le foie et entraîner une
cirrhose. Les personnes atteintes de NASH ont souvent d'autres problèmes de santé,
notamment le diabète, l'obésité, un taux de cholestérol élevé, une maladie coronarienne et
de mauvaises habitudes alimentaires.

Maladie des voies biliaires


La maladie des voies biliaires limite ou empêche la bile de s'écouler vers l'intestin grêle. La
bile s'accumule dans le foie, ce qui fait gonfler le foie et peut entraîner une cirrhose. Deux
maladies des voies biliaires courantes sont la cholangite sclérosante primitive et la cirrhose
biliaire primitive.

Maladies génétiques
Certaines maladies génétiques peuvent entraîner une cirrhose. Ces maladies comprennent la
maladie de Wilson, l'hémochromatose, les maladies de stockage du glycogène, le déficit en
alpha-1 antitrypsine et l'hépatite auto-immune.

Quels sont les symptômes et les complications de la cirrhose?

Il n'y a généralement aucun symptôme de cirrhose à son stade précoce. Au fil du temps, la
cirrhose peut entraîner des symptômes et des complications:

Symptômes

 Perte d'appétit
 Fatigue
 Nausée
 Perte de poids
 Douleur abdominale
 Vaisseaux sanguins en forme d'araignée
 Démangeaisons sévères

Complications

 Jaunisse, décoloration jaune de la peau et du blanc des yeux


 Ecchymoses et saignements facilement
 Accumulation de liquide et gonflement douloureux des jambes (œdème) et de
l'abdomen (ascite)
 Encéphalopathie hépatique (HE), une accumulation de toxines dans le cerveau qui
provoque la confusion, ainsi que des complications mentales et physiques
 Cancer du foie

Comment diagnostique-t-on la cirrhose?

La cirrhose est diagnostiquée par des symptômes, des tests sanguins, des antécédents
médicaux et un examen physique. Une biopsie du foie peut être nécessaire pour vérifier
dans quelle mesure le foie a été endommagé. Au cours d'une biopsie, un petit morceau de
tissu hépatique est prélevé et étudié en laboratoire, et une imagerie supplémentaire peut
être nécessaire.

Comment la cirrhose est-elle traitée?

Les options de traitement de la cirrhose dépendent de la cause et du niveau des lésions


hépatiques. Selon la maladie à l'origine de la cirrhose, des médicaments ou des changements
de mode de vie peuvent être utilisés pour le traitement. Les objectifs du traitement sont de
prévenir d'autres lésions hépatiques et de réduire les complications.

Lorsque la cirrhose ne peut pas être traitée, la maladie est connue sous le nom de maladie
hépatique en phase terminale ou ESLD. ESLD comprend un sous-groupe de patients atteints
de cirrhose qui présentent des signes de décompensation généralement irréversibles avec
une prise en charge médicale autre que la transplantation. La décompensation comprend
l'encéphalopathie hépatique, l'hémorragie variqueuse, l'insuffisance rénale, l'ascite, les
problèmes pulmonaires. La maladie hépatique décompensée permet à ces patients atteints
d'ESLD d'être priorisés sur la transplantation liste

Quelle est la meilleure façon de gérer la cirrhose?

Il est possible de prévenir d'autres lésions hépatiques grâce à une gestion appropriée de la
cirrhose.

 Maintenez un mode de vie sain (mangez sainement et faites de l'exercice


régulièrement)
 Limitez le sel dans votre alimentation pour éviter ou réduire l'accumulation de liquide
 Évitez les crustacés crus
 Arrêtez de boire de l'alcool
 Parlez à votre médecin de tous les médicaments, vitamines et suppléments que vous
prenez.
 Parlez à votre médecin des vaccinations contre l'hépatite A et l'hépatite B
 Pratiquer le sexe sans risque
 Utilisez des aiguilles propres pour les tatouages ou les piercings
 Ne partagez pas d'aiguilles, de rasoirs, de brosses à dents ou d'autres objets
personnels avec d'autres.

5- Lithiases Biliaires.

LES LITHIASES BILIAIRES

La lithiase biliaire, aussi appelée calcul biliaire, est un problème qui se caractérise par la
formation de cristaux, ou pierres, au niveau de la vésicule biliaire. La vésicule biliaire est un
organe qui sert à emmagasiner la bile produite par le foie, jusqu'à son utilisation au moment
de la digestion de certains aliments, principalement les corps gras. Cette bile est composée
entre autres de cholestérol, de sels biliaires, de pigments biliaires et de sels minéraux.

La forme et la taille des lithiases biliaires est très variable, allant du grain de sable à la balle
de ping-pong. Dans la majorité des cas, elles sont composées de cholestérol cristallisé. La
majorité des lithiases biliaires sont sans danger et n'occasionnent pas de symptômes.
Toutefois, dans certains cas, lorsque la lithiase bloque le conduit qui mène la bile vers le foie
ou l'intestin, elle peut occasionner de fortes douleurs abdominales. On parlera alors de
colique biliaire ou de colique hépatique et il faudra remédier à la situation.

Causes

Les principales causes de formation de ces lithiases sont :

 Une trop grande quantité de cholestérol dans la bile.


 Une quantité insuffisante de sels biliaires dans la bile.
 Une mauvaise contractilité de la vésicule biliaire.

Voici quelques facteurs de risque de souffrir de lithiases biliaires :

 Personne obèse ou ayant un surplus de poids;


 Femmes (2 à 3 fois plus de femmes que d'hommes en souffrent);
 Personnes âgées (10 à 15% des hommes, et 25 à 30% des femmes de plus de 70 ans
en souffrent);
 Personnes souffrant de la maladie de Crohn ou de colite ulcéreuse;
 Personnes ayant subi une chirurgie bariatrique;
 Personnes dont le poids a diminué rapidement;
 Personnes d'origine amérindienne ou hispanique;
 Les femmes qui prennent un traitement hormonal de substitution ou une méthode
de contraception hormonale.

Symptômes

Il n'y a pas toujours de symptômes associés à cette condition. La plupart du temps, la


personne ne sait même pas qu'elle en a. Toutefois, certaines personnes ressentiront les
symptômes suivants, principalement s'il y a colique hépatique :

 vomissements et nausées;
 douleurs intenses au niveau du côté droit;
 diarrhée;
 fièvre.

Lors de colique hépatique, la crise de douleur durera de 30 minutes à plusieurs heures. La


douleur survient lorsque la vésicule biliaire se contracte pour libérer de la bile. En se
contractant, la vésicule biliaire poussera la lithiase dans le conduit, et ce dernier se bloquera.
La douleur cessera lorsque la lithiase sera délogée du conduit.

Diagnostic

Le diagnostic d'une lithiase biliaire se fera au moyen d'une échographie abdominale.

Complications

Si un conduit est bloqué et qu'aucun traitement n'est entrepris, certaines complications


pourraient survenir: cholécystite aiguë (inflammation de la vésicule biliaire), cholangite aiguë
(inflammation des canaux biliaires) ou pancréatite aiguë.

Traitements

Lorsque la lithiase biliaire ne bloque pas le conduit, aucun traitement n'est nécessaire. Si un
conduit est bloqué, différents traitements peuvent être entrepris.

Il existe un médicament qui aide à dissoudre les lithiases : l'ursodiol. Toutefois, l'efficacité
n'est pas instantanée, elle peut prendre de 6 mois à 2 ans.

Le traitement chirurgical peut être envisagé si la fréquence des lithiases biliaires est
problématique. Il faut garder en mémoire que 70% des personnes ayant souffert d'une
lithiase biliaire risquent d'en souffrir à nouveau. Cette chirurgie consiste à faire l'ablation de
la vésicule biliaire par la technique de laparoscopie (petites incisions à l'abdomen). Cette
chirurgie n'entraîne pas de conséquences néfastes à long terme.

Prévention

Avoir de saines habitudes alimentaires et une bonne hygiène de vie permettront de réduire
le risque de souffrir de lithiases bilaires. En particulier, le maintien d'un poids normal et la
consommation de fibres.

Si vous avez des questions, n'hésitez pas à consulter votre pharmacien.

6- OCCLUSION INTESTINALE

Occlusion intestinale aiguë : qu'est-ce que c'est ?


On appelle occlusion intestinale aiguë l'arrêt du transit intestinal normal. Elle se manifeste
par un arrêt des selles et des gaz.

Les causes des occlusions intestinales aiguës

Il existe différentes causes pouvant entraîner une occlusion intestinale aiguë.

Cause mécanique

Par obstacle sur le grêle ou le côlon. Cet obstacle peut être à plusieurs endroits :

 Pariétal, au niveau des parois (par exemple un cancer colique) ;

 Intraluminal, espace intérieur circonscrit par les parois de l'organe (par exemple un iléus
biliaire) ;

 Extraluminal, espace extérieur circonscrit par les parois de l'organe (par exemple une bride
postopératoire).

Cause fonctionnelle

Sans obstacle matérialisé. C'est ce qu'on appelle "iléus paralytique". Les contractions du
tube digestif qui permettent la progression des aliments et des matières fécales
après digestion s'arrêtent au contact d'un foyer infectieux (par exemple,
une appendicite ou une péritonite) ou inflammatoire (par exemple, une pancréatite aiguë).

Autres causes possibles

 Un épanchement de sang intrapéritonéal ou sous-péritonéal (par exemple, après une


fracture du bassin) ;

 Un épisode douloureux intrapéritonéal ou rétropéritonéal (par exemple, une colique


hépatique ou une colique néphrétique).

La suite après cette publicité

Occlusion intestinale aiguë : les mécanismes en jeu

Il y a trois mécanismes, par strangulation, par obstruction et par iléus paralytique.

Par iléus paralytique


Ces occlusions réflexes, fonctionnelles, ne correspondent à aucune lésion locale, mais se
voient dans certaines maladies neurologiques (iléus idiopathique), après une intervention
chirurgicale (iléus réflexe) après la prise de certains médicaments et au cours de diverses
affections (sclérodermie, diabète…).

Par obstruction

Ces occlusions sont liées à un obstacle : tumeurs, cancers du colon ou du rectum.


Le diagnostic différentiel est important avec les occlusions par strangulation, car la conduite
à tenir est différente.

Par strangulation

Par torsion

C'est la torsion d'une partie ou de la totalité de l'intestin grêle sur son axe mésentérique,
réalisant une occlusion haute par strangulation. C'est une urgence chirurgicale nécessitant
un diagnostic précoce, une réanimation active et intense encadrant l'acte opératoire.

Par bride

Une "bride" péritonéale est une sorte d'adhérence entre une portion de l'anse intestinale
et le péritoine pariétal. Cette bride est la conséquence tardive d'une intervention
chirurgicale antérieure dans l'abdomen (appendicectomie ou hystérectomie par exemple).
Autour de cette bride, pour une raison ou une autre, il peut y avoir une torsion de l'anse
intestinale sur elle-même.

Par étranglement d'un orifice de hernie

En amont de l'étranglement, l'intestin réagit par des contractions musculaires pour essayer
de forcer l'obstacle puis se dilate avec apparition de poches d'air et de liquide réalisant à
la radiographie des "niveaux liquides" généralisés. L'importance de cette eau et cet air dans
l'intestin réalise un "troisième secteur" hydro-électrolytique responsable
de déshydratation avec troubles hydro-électrolytiques, qui se traduit par un déséquilibre
entre l'eau contenu dans l'organisme et les électrolytiques : le sodium, le potassium, ou
encore le phosophore.

Par invagination : surtout chez le nourrisson

Une partie de l'intestin se retourne. L'anse tordue souffre, s'œdématie et il y a exsudation.


Les vaisseaux sanguins mésentériques sont aussi tordus et l'arrêt de la
vascularisation provoque une gangrène de l'anse intestinale. Ces lésions sont responsables
d'un choc hémorragique et toxique.

Les symptômes
Les symptômes d’une occlusion du grêle par obstruction

 Douleurs abdominales brutales ;

 Vomissements ;

 Déshydratation ;

 Ballonnement ;

 Arrêt des gaz et des selles tardifs.

Les symptômes de l’occlusion du grêle par strangulation

 Douleurs abdominales brutales ;

 Vomissements ;

 Arrêt des gaz et des selles ;

 Ballonnement ;

 Déshydratation ;

 Grêle et estomac distendus.

Les symptômes de l’occlusion du côlon par obstruction

 Douleurs progressives de type colique ;

 Arrêt des gaz ;

 Ballonnement ;

 Dilatation colique périphérique.

Les symptômes de l’occlusion du côlon par strangulation

 Douleur dans la fosse iliaque gauche ;

 Arrêt des gaz et des selles ;

 Ballonnement important.

Les symptômes de l’occlusion par iléus paralytique


 Douleur abdominale diffuse ;

 Vomissements ;

 Arrêt des gaz et des selles ;

 Ballonnement.

Examens et analyses complémentaires

Les radiographies de l'abdomen sans préparation (ASP) peuvent montrer l'anse volvulée,
la présence simultanée d'eau et de gaz au niveau du grêle, un épanchement intra-
péritonéal. L'absence de gaz dans l'abdomen (pneumopéritoine) permet d'affirmer qu'il n'y
a pas de perforation d'organes creux (péritonite par perforation d'ulcère par exemple).

Si nécessaire, le lavement baryté, examen radiologique qui permet d'étudier le rectum et


le colon, se fait sans pression, avec prudence. Le bilan biologique préopératoire doit être
complet.

Diagnostic différentiel

Les affections médicales provoquant une occlusion par réflexe (iléus réflexe) doivent être
reconnues car elles ne nécessitent pas d'intervention chirurgicale :

 Infarctus du myocarde à forme abdominale ;

 Colique néphrétique ;

 Pancréatite aiguë hémorragique ;

 Infarctus du mésentère...

Les autres causes d'occlusion chirurgicale sont évoquées :

 Les occlusions coliques (occlusions basses avec signes fonctionnels tardifs et arrêt des
matières et des gaz précoces) ;

 Les occlusions du grêle réflexes sur foyer inflammatoire ;

 Les occlusions du grêle par obstruction (iléus biliaire, tumeur du grêle) ;

 L'étranglement herniaire (d'où l'importance de l'examen systématique des orifices


herniaires).

Traitement d'une occlusion intestinale


La réanimation préopératoire est un temps capital. Une sonde d'aspiration digestive est
mise en place ainsi qu'une voie d'abord vasculaire. Rééquilibration hydro-électrolytique
et antibiothérapies sont systématiques. Des transfusions sanguines peuvent être
nécessaires.

L'intervention chirurgicale est une urgence. La voie d'abord est médiane sous-ombilicale.

Selon l'état de l'intestin, le chirurgien peut :

 Si l'anse est saine, détordre l'anse volvulée après avoir levé la bride ;

 Si l'anse est nécrosée, l'enlever et joindre bout à bout les deux extrémités ; (anastomose
termino-terminale); la résection doit parfois être assez étendue ;

 Si l'anse est douteuse, détordre l'intestin, appliquer du sérum chaud, infiltrer le mésentère
à la xylocaïne et attendre un peu. Si le doute persiste, l'anse est réséquée.

Les complications possibles

Les occlusions intestinales comportent des risques de complications :

 Choc hypovolémique (diminution brutale du volume sanguin) ;

 Perforation intestinale ;

 Hémorragies digestives ;

 Pneumopathies par inhalation de vomissement ;

 Nécrose intestinale.

Vous aimerez peut-être aussi