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 Module 5 : lecture-écriture en langue première

Objectifs du module :
- mieux outiller les enseignant(e)s pour la prise en charge des enseignements-
apprentissages de la lecture-écriture en langues nationales (wolof, seereer, pulaar,
mandinka, sooninke, jóola) ;
- identifier les similitudes et les différences entre l’écriture et la lecture en langues
nationales et en français.

Durée : 6h 30

Préparation : Le formateur/la formatrice doit :


- être capable de créer une dynamique d’échange entre les participant(e)s ;
- se servir des outils mis à sa disposition pour faciliter l’auto-correction ;
- avoir tout le matériel à disposition (décret, guide, planche alphabétique,
terminologies.)

Mandinka
Etape 1 : Identification de quelques difficultés sur l’écriture de la langue mandinka/ Pré-
test et exploitation

Durée : 30 mn
Modalité : Plénière avec interaction
Contenu : 1.1. Dictée d’un court texte (10 mn)
Dicter aux participant(e)s le texte ci-dessous :
Rappoo
Tooñaa, bii fondinkeelu siyaata minnu ye « rappoo » ke i la siloo ti,
mansoo la deemaroo kaŋ, wolu ka balu wo le la, aduŋ, jamaa kanbenta
ko i la kumoolu ka kese le. Bari ali faalu ye i jalayi daa miŋ, wo le mu i
kono jamaa la malubaliyaa doŋo ti. Dunfeŋolu te bunñaa la. I ye wo
keeñaalu le sawuŋ jamaanoo dindiŋolu la.
I naata anasaaraalu la kuu jamaa bula i la kuolu kono, aduŋ « yiri kuntoo
se mee baa kono ñaa woo ñaa, a te yelema noo la banboo ti. »

1.2. Exploitation : (20 mn)


- Les participant(e)s échangent leurs copies et chacun essaye de
corriger celle de son voisin.
- En sous-groupes, les participant(e)s échangent sur leurs
observations et préparent une synthèse à restituer au tableau.
- Chaque sous-groupe restitue sa synthèse au tableau ;
- Le formateur/la formatrice demande aux participant(e)s de donner
leurs constats sur les travaux restitués au tableau ;
- Le formateur/la formatrice affiche le corrigé de la dictée pour
permettre aux participants de voir leurs difficultés.
Etape 2 : Présentation de l’alphabet du mandinka, classification des lettres et étude des
voyelles longues

Durée : 2h
Modalités : Travail de groupe et plénière avec interaction
Support : Tableau alphabet, textes officiels, etc.
Contenus : 2.1. Étude de l’alphabet du mandinka
2.1.1. Présentation (20 mn)
- Le formateur/la formatrice présente aux participant(e)s la planche
d’alphabet du mandinka au tableau et fait lire toutes les
lettres/sons.
- Le formateur explique aux participants que le mandinka est une
langue à orthographe transparente. Les lettres de l’alphabet sont :
a b c d e f g h i j k l m n ñ ŋo p r s t u w x y
- Le formateur/la formatrice chante l’alphabet avec les participants.

N.B : Faire constater que les consonnes q, v, et z existent en français mais


n’existent pas en mandinka
2.1.2. Classification des lettres /sons en mandinka (30 mn)
En sous- groupes, le formateur/ la formatrice demande aux participants de
classer les lettres selon leurs catégories dans le tableau ci- dessus :

Lettres homographes Lettres homographes Lettres spécifiques au


Homophones non homophones mandinka
Chaque sous-groupe restitue son travail en plénière, puis le
formateur/la formatrice aide à apporter les corrections nécessaires
en s’appuyant sur les exemples qui lui sont fournis.
NB : Pendant la restitution, le formateur/la formatrice demande aux
participant(e)s de donner un exemple de mot pour chaque lettre (la
planche de l’alphabet pourrait aussi aider à cela).
Corrigé :
Les lettres qui s’écrivent et se lisent de la même façon en mandinka et
en français (lettres homographes/homophones) sont au nombre de 17 : a
bdfghiklmnoprsty
Remarque. : Plusieurs lettres se prononcent de différentes manières en
français mais se prononcent d’une seule manière en mandinka :
- W w : Il se prononce toujours comme dans le mot français ‘watt’,
jamais comme dans le mot français ‘wagon’
- G g : Toujours prononcé comme dans le mot français ‘ gant’, jamais
comme dans le mot français ‘gîte’.
- Y y : Il est toujours prononcé comme dans le prénom français
‘Yolande’, jamais comme dans le prénom français ‘Yves’.
- S s : Toujours prononcé comme dans le mot français ‘sac’, jamais
comme dans le mot français ‘rose’.
Les lettres qui s’écrivent de la même façon mais se lisent différemment
(lettres homographes/non homophones) sont au nombre de 6 : c j w x u e
Les lettres spécifiques au mandinka sont au nombre de 2 : ŋ ñ.

Consigne : Former cinq mots avec chacune des lettres spécifiques du


mandinka.

Les participant(e)s restituent en plénière et le formateur/la formatrice


fait une synthèse des productions et apporte des rectificatifs au
besoin.

2.2. Etude des voyelles longues (40 mn)


Le formateur/la formatrice montre qu’en mandinka les voyelles ne
portent pas d’accent comme dans les autres langues.

Le formateur/la formatrice montre que les voyelles en mandinka peuvent


être allongées avec un redoublement de la lettre à l’écrit.
En mandinka une voyelle peut être brève ou longue :
La longueur de la voyelle se note par son redoublement à l’écrit.
Les voyelles brèves sont : i e a o u
Leurs équivalentes longues sont : ii ee aa oo uu
La différence de longueur entraîne une différence de sens entre des mots.
Exemples :
firoo “bourgeon” / fiiroo “vendre”
seloo “monter” / seeloo “ forêt”
bara “sursauter” / baara “travail”
sotoo “avoir” / sootoo “espèce d’arbre “
sura “piler” / suura “foncer”
Remarque:
- La variation dialectale des voyelles dans les mots :
En mandinka selon les dialectes, les voyelles peuvent varier dans les
mêmes mots :
Exemples :
wili / wuli « lève-toi »
finti / funti « sors »
n bi taa / n be taa « je m’en vais »
- La différence de tons
Le mandinka est une langue à tons. Mais les tons ne sont pas notes à
l’écrit. En effet, le contexte permet généralement de faire la distinction.

Exemples:
baa [bá:] “fleuve”
baa [bà:] “mère”
baa [bà:] “chèvre”

n taata [tá:ta] “je suis allé”


n taata [tà: ta] “nous sommes allés”

too [tó:] “nom”


too [tò:] “ reste”

- Elision et liaison
A l’oral, lorsque deux voyelles se rencontrent dans la phrase, cela produit
une voyelle longue; mais les éléments sont écrits séparément.

Exemples :
N be + a taa la = n baa taa la
N be + i busa la = n bee busa la
En mandinka le /ŋ/ final des mots se transforme en n lorsqu’il est suivi du
suffixe ndi.
Exemples
Bataa + ndi =˃ bataandi
sii + ndi =˃ siindi
loo + ndi =˃ loondi
mais:
loŋ + ndi =˃ lonndi
soŋ + ndi =˃ sonndi
duŋ + ndi =˃ dunndi
kuŋ + ndi =˃ kunndi
Renforcement (30 mn)
Le formateur/la formatrice demande aux participant(e)s (en sous-
groupes) de donner 10 mots contenant le son aa, 10 mots contenant le
son oo, 10 mots contenant le son ee, 10 mots contenant le son ii et 10
mots contenant le son uu (cela peut ne pas être des paires minimales).

Etape 3 : Étude des géminées et des prénasales

Durée : 2h
Modalité Présentation en plénière
Support Copie du manuel, décret
Contenu : 3.1. La gémination : 30 mn
A l’oral, la « gémination » est la prononciation plus forte (accentuée)
d’une consonne.
A l’écrit, la gémination se note par le redoublement de la consonne
simple.
Cette gémination entraîne un changement de sens dans les mots.
Exemples :
l/ll : kuloo / kulloo «l’os / la confidence »
j/jj : jala / jalla «filet / vantar »
s/ss : sika / sikka « douter / instrument de musique»
NB : la gémination est un phénomène rare en mandinka. Toutefois elle est
fréquente dans les finales des intensificateurs.
Exemples :
koyiriŋ ferr
fiŋ nutt,
timiyaa cutt
wulee tiww
noo topp
3.2. La prénasalisation : 30 mn
La prénasalisation est la nasalisation d’une consonne (prononciation d’une
consonne en s’aidant du nez (en nasillant).
Par convention, à l’écrit, les prénasales s’écrivent en faisant précéder la
consonne simple d’un n.
Il existe, ainsi quelques consonnes prénasales en mandinka : nb nd ng nj
ns nf ŋk ng…
Remarques :
Les prénasales nb nd ng nj apparaissent seulement en position initiale
et médiane des mots. Elles n’apparaissent pas en finale des mots.

Nb Nbuuroo,nbenbaa, nbajjoo, banbaroo, dunbuloo,


tunbuŋo, tanboo, banburaŋ.
Nd ndemoo, ndongoo, ndankii, ndooti, sandaaloo,
sandeŋ, dendereŋ bendaŋo, benduu, !
Ng , ngaari, Ngoone nguuda, mangoo, manga, gange,
nj Njanpee, njaayi, njanjoo, njensoo, kurujenjeŋo,
kulanjaŋo, manjaŋ, manjaakoo …
3.3. Alternances consonantiques (30 mn)

L’alternance consonantique existe en mandinka. Par exemple, l’initiale r


du suffixe riŋ se retrouve sous les formes l ou nd.
Exemples:
laariŋ “couché”
karaliŋ “cousu”
sinandiŋ “mouillé”.

NB: Lorsque le /l/ initial de certains morphèmes est précédé d’un mot à
finale nasale, il y a un phonème d’assimilation consonantique.
Exemples:
buŋlu “ les maisons” =˃ bunnu
siŋ la “avec le pied” =˃ sinna
n la kodoo “ mon argent” =˃ ŋ na kodoo
Maŋ lafi “nom propre” =˃ Mallafi

Exercices : 30 mn
- Le formateur demande à chaque participant de produire 5 paires
de mots qui ne se distinguent que par la gémination.
- Le formateur demande à chaque participant de produire 3 mots
avec chacune des prénasales suivantes : nb, nd, nj, ng (initiale,
médiane).
- Dictée de mots et texte :
Le formateur/la formatrice demande aux apprenants d’écrire les
mots/textes dictés.
nbiroo, dindiŋo londi mooyaa la, faloo loondi, njaroo, ndandoo, honjoo,
wolonjoo, jankee, kanjaŋo, kaccaa, sikkoo, feree, feeree, wuccoo,
naanee, manee, jootoo, bunkuŋ, kanjaaju, jaasiŋ sonkoduu
- Lecture de mots et textes (on peut se servir du manuel) :
Le formateur/la formatrice demande aux apprenants de lire le texte
suivant:
Baa ye a diŋo ñokoliilii.
Ñinaŋ jaajeelu siiyaata kunkoolu to.
Karandilaa ye cooriŋo cika, bari a maŋ moo busa.
Kini kuumaa domoo ka dindiŋo naasindi le.

Etape 4 : Numération : Ecriture des nombres

Durée : 45 min
Modalités Travail de groupe, plénière avec interactions
:
Contenus :
Le formateur/la formatrice explique le système de transcription des adjectifs
numéraux en s’appuyant sur les éléments qui suivent.

En langue nationale comme en français, les nombres s’écrivent en chiffres et


lettres.
4.1. L’écriture des adjectifs numéraux cardinaux (15mn)

- L’écriture en chiffres

Dans le système de numération Mandinka, tout comme dans celui du français,


le cardinal du nombre s’écrit de la même façon. Ainsi, on écrira : 0 1 2 3 4
5 6 7 8 9 10 …

- L’écriture en lettres

On peut aussi écrire les nombres en langue nationale en utilisant des lettres.
Exemple : kiliŋ (1) ; fula (2) ; saba (3) ; naani (4) ; luulu (5) ;
taŋ (10) ; taŋ saba(30) ; keme (100)
En mandinka, les nombres formés de plus d’un mot ne sont pas séparés par
des traits d’union comme en français.

Le nombre 10, en lettres, s’écrit « taŋ ».

De 11 à 19, les nombres sont formés à partir de 10 auquel on ajoute des


unités, de 1 à 9, suivant la construction par association en utilisant la
conjonction de coordination « niŋ ». « taŋ niŋ.. » est l’équivalant de « dix
et… »

On aura : 11 (taŋ niŋ kiliŋ) ; 12 (taŋ niŋ fula) ;13 (taŋ niŋ saba) … Ceci est
valable pour les autres nombres qui suivent les dizaines.
Les dizaines qui viennent après 10 (taŋ) se présentent comme suit :

20 30 40 50 60 70 80 90 100
muwa Tan Tan Tan Tan Tan Tan Tankononto Keme
ŋ saba naani luulu wooro worowul seyi
a

4.2. L’écriture des adjectifs numéraux ordinaux (15 mn)

En mandinka, les adjectifs numéraux ordinaux sont formés avec le suffixe « -


njaŋo », excepté l'ordinal pour "premier" qui est exprimé par le verbe « ka a
foloo » qui signifie « être premier », et celui pour « dernier » exprimé par le
verbe « ka labaŋ » qui signifie « être dernier ».

Exemple : Ate lemu foloo ti. « C'est lui le premier. » Ite lemu labaŋo ti.
« C'est toi le dernier. »

Tous les autres adjectifs numéraux ordinaux prennent le suffixe « -


njaŋo ».

Exemple : fulanjaŋo (deuxième) ; naaninjaŋo (quatrième) ; tanjaŋo


(dixième) ; muwaŋ niŋ seyinjaŋo (vingt-sixième) ; tansabanjaŋo
(trentième)

Dans un syntagme déterminatif, la marque -u du rapport


complétant/complété est rattaché à l’adjectif numéral ordinal complété.
Exemple : yiri tanjaŋo (le dixième arbre) ;
Elewu tannaani niŋ seyinjaŋo (le/la quarante-huitième élève).

4.3. La monnaie (15 mn)

La monnaie commune est le franc CFA. « Mais dans son usage, le


mandinka ne compte pas l'argent sur la base du franc qu'il appelait bien
« fiftin », mais plutôt du « dalasoo (d) », la pièce de 5F. Le mandinka
exprime la monnaie en « dalasi » et non en « fiftin ». Et donc, quand il
dit, par exemple, dalasi taŋ, il s'agit, non pas de 10F, mais de dix fois 5F,
donc de 50F, car chaque « dalasi » est égal à 5F CFA. C'est ainsi que nous
devons alors multiplier chaque montant exprimée en « dalasi » par 5
pour avoir la valeur équivalente en francs CFA :
Dalasoo ou d 1 = 1 x 5F = 5F
Dalasi fula ou d 2 = 2 x 5F = 10F
Dalasi keme ou d l00 = 100 x 5F = 500F
Dalasi tansaba niŋ luulu ou d 35 = 35 x 5F = 175F
Inversement, tout montant exprimé en francs CFA doit être divisé par 5
pour exprimer des « dalasi » :
50F = 50 : 5 = d10
100F = 100 : 5 = d20
A travers une telle gymnastique, il est facile de s'imaginer pourquoi un
enfant ayant toujours appris à calculer en francs CFA à l'école pourrait
difficilement trouver ses repères dans un magasin ou une boutique qui
afficherait ses prix en « dalasi ».

Etape 5 : Les terminologies bilingues mandinka -français


Durée : 1h30
Modalités : Présentation suivie de discussion
Contenus : Le formateur/la formatrice utilise le support Powerpoint mis à disposition
pour présenter les terminologies avant de recueillir et d’apporter des
réponses aux questions des participants.

Etape 6 : Post-test

Durée : 30 mn
Modalités Plénière avec interactions
:
Contenus : Le formateur/la formatrice dicte aux participants le texte ci-dessous :
Rappoo
Tooñaa, bii fondinkeelu siyaata minnu ye « rappoo » ke i la siloo ti, mansoo la
deemaroo kaŋ, wolu be balu wo le la, aduŋ, jamaa kanbenta ko i la kumoolu
ka kese le. Bari ali faalu ye i jalayi daa miŋ, wo le mu i kono jamaa la
malubaliyaa doŋo ti. Dunfeŋolu te bunñaa la. I ye wo keeñaalu le sawuŋ
jamaanoo dindiŋolu la.
I naata anasaaraalu la kuu jamaa bula i la kuolu kono, aduŋ « yiri kuntoo se
mee baa kono ñaa woo ñaa, a te yelema noo la banboo ti. »
Les participant(e)s échangent leurs copies et chacun essaye de corriger celle
de son voisin.
En sous-groupes, les participant(e)s échangent sur leurs observations et
préparent une synthèse à restituer au tableau. Chaque sous-groupe restitue sa
synthèse au tableau.

Le formateur/la formatrice demande aux participant(e)s de donner


leurs constats sur les travaux restitués au tableau.

Le formateur/la formatrice affiche ou copie le texte au tableau et les


participants s’autocorrigent.

Pulaar
Etape 1 : Identification de quelques difficultés sur l’écriture de la langue pulaar/ Pré-
test et exploitation
Durée : 30 mn
Modalités : Travail de groupe et plénière avec interactions
Contenus : 1.1. Dictée d’un court texte (10 min)
Le formateur/la formatrice dicte aux participants le texte ci-dessous en
respectant la liaison :

Jaŋde sukaaɓe

Hanki, jaŋde ina saɗtunoo e dowri ndii. Hannde noon, lekkolaaji cariima e
gure ɗee. Liiseeji ina tawee e nokkuuji keewɗi. Tampere ustaniima
janngooɓe ɓee gila e yahdu haa e ngonka. Sukaaɓe ɓee nattii yahde law
teeru. Ko e wuro maa njanngataa haa puɗɗo-ɗaa mawnude.

Tawde ko noon wa’i jooni, eɗen poti toppitaade nguurndam lekkol men.
Njahen to lekkol too, kaalden e jannginooɓe ɓee, kadi ƴeewto-ɗen nehdi
ɓiɓɓe men. Ɗuum ko ɓural e men.

1.2. Exploitation (20 min)


Les participant(e)s échangent leurs copies et chacun essaye de corriger

celle de son voisin.

- En sous-groupes, les participant(e)s échangent sur leurs


observations et préparent une synthèse à restituer au tableau.
- Chaque sous-groupe restitue sa synthèse au tableau ;
- Le formateur/la formatrice demande aux participant(e)s de donner
leurs constats sur les travaux restitués au tableau ;
- Le formateur/la formatrice affiche le corrigé de la dictée pour
permettre aux participants de voir leurs difficultés.

Etape 2 : Présentation de l’alphabet du pulaar, classification des lettres et étude des


voyelles longues
Durée : 2h
Modalités Travail de groupe et plénière avec interaction
:
Support : Tableau alphabet, textes officiels, etc.
Contenus : 2.1. Étude de l’alphabet du Pulaar
2.1.1. Présentation (10 min)
- Le formateur/la formatrice présente aux participant(e)s la planche
d’alphabet du pulaar au tableau et fait lire toutes les lettres/sons.
- Le formateur explique aux participants que le pulaar est une langue à
orthographe transparente. Les lettres de l’alphabet sont : a b ɓ c d
ɗ ef g h i j k l m n ñ ŋ o p r s t u w y ƴ ’

Le formateur/la formatrice chante l’alphabet avec les participants.


N.B : Faire constater que les consonnes Q-V-X- Z existent en français mais
n’existent pas en pulaar.
2.1.2. Classification des lettres /sons en pulaar (40 min)
En sous- groupes, le formateur/ la formatrice demande aux participants de
classer les lettres selon leurs catégories dans le tableau ci- dessus :
Lettres homographes Lettres homographes Lettres spécifiques au
homophones non homophones pulaar

Chaque sous-groupe restitue son travail en plénière, puis le formateur/la


formatrice aide à apporter les corrections nécessaires en s’appuyant sur
les exemples qui lui sont fournis.
NB : Pendant la restitution, le formateur/la formatrice demande aux
participant(e)s de donner un exemple de mot pour chaque lettre (la planche
de l’alphabet pourrait aussi aider à cela).
Corrigé :
Les lettres qui s’écrivent et se lisent de la même façon en pulaar et en
français (lettres homographes/homophones) sont au nombre de 17 : a b d
f g h i k l m n o p r s t y.

NB : Plusieurs lettres se prononcent de différentes manières en français mais


se prononcent d’une seule manière en pulaar:
- W w : Il se prononce toujours comme dans le mot français ‘watt’, jamais
comme dans le mot français ‘wagon’
- G g : Toujours prononcé comme dans le mot français ‘ gant’, jamais
comme dans le mot français ‘gîte’.
- Y y : Il est toujours prononcé comme dans le prénom français
‘Yolande’, jamais comme dans le prénom français ‘Yves’.
- S s : Toujours prononcé comme dans le mot français ‘sac’, jamais
comme dans le mot français ‘rose’.

Les lettres qui s’écrivent de la même façon mais se lisent différemment :

(Lettres homographes/non homophones) sont au nombre de 5 : c j w u e


Les lettres spécifiques au pulaar sont au nombre de 6 : ɓ ɗ ƴ ñ ŋ ’.

Exercice : Proposer une dictée en utilisant les lettres spécifiques du pulaar.

Ŋoŋɗo ŋolataa.

Alasan ina jogii ɓiɓɓe ɗiɗo.

Ñalawma aljumaa ina moƴƴi hoorde.

Remarque : La glottale « ’ » n’est pas utilisée par tous les dialectes du


pulaar. Elle est une consonne qui s’écrit et se sent dans un mot mais qui ne
se prononce pas quand elle est isolée. Elle ne peut en aucun cas remplacer
une autre lettre. Elle s’écrit obligatoirement entre 02 voyelles mais peut être
absente en finale ou entre une voyelle et une consonne et dans ce cas la
voyelle précédente est allongée.
Exemples : wi’de ou wiide, yi’de ou yiide
wi’a, yi’a, wi’i, yi’i, du’aade, etc.
N.B : L’utilisation de la glottale à l’écrit dans les mots présentant une
duplication du radical est obligatoire. Mais cela n’est valable que pour les
mots commençant par une voyelle.
Exemples: eel’eelnude (vadrouiller, parler à haute voix sans arrêt)
Les participant(e)s restituent en plénière et le formateur/la formatrice fait
une synthèse des productions et apporte des rectificatifs au besoin.
2.2. Etude des voyelles longues (de la longueur vocalique) (40 min)
Le formateur/la formatrice montre qu’en pulaar les voyelles ne portent
pas d’accent comme dans les autres langues.
Le formateur/la formatrice montre que les voyelles en pulaar peuvent être
allongées avec un redoublement de la lettre à
l’écrit :
Les voyelles longues sont : aa oo ii ee uu .
Exercice :
En s’inspirant de l’exemple ci- dessus ; le formateur/ la formatrice demande
de produire deux exemples mettant en exergue la notion de paire
minimale.
Exemple : harde (ronfler)/ haarde (être rassasié)
Le formateur/la formatrice apprécie les productions et apporte les
clarifications nécessaires pour mieux camper la notion de paire minimale.

Etape 3 : Étude des géminées et des prénasales


Durée : 1h 45mn
Modalités : Travail de groupe, plénière avec interaction
Support : Copie du manuel, décret
Contenus : 3.1. Étude des consonnes géminées simples (30min)
Le formateur/la formatrice explique que la gémination ou le redoublement
d’une consonne, très pertinente en pulaar, concerne toutes les consonnes à
l’exception de f, h , r , s , w et ’ qui ne peuvent être doublées que dans
des emprunts.
Exemples : Hawwaa, kaffaara, barraade, etc.
Paires minimales avec contraste consonnes simples/consonnes
géminées
Exemples : coli / (édentés)/colli (oiseaux), labo (choisis)/labbo (bucheron),
holi (manque de vêtements)/holli (a montré), foti (égal)/fotti (avoir rencontré)
….
Renforcement (30min)
En sous-groupes, les participant(e)s donnent des exemples de gémination
pour chacune des autres consonnes.
Les participant(e)s restituent en plénière et le formateur/la formatrice fait
une synthèse des productions et apporte des rectificatifs au besoin.
Les participant(e)s se mettent en groupes et lisent un support comportant des
consonnes géminées. A tour de rôle, chacun lit à haute voix. On essaie de
lire de façon fluide et avec expression.
On essaie de lire de façon fluide et avec expression des sons qui s’écrivent
avec une combinaison de lettres. Ce sont les prénasales.
3.2. Etude des prénasales et de leur gémination (15 min)
En pulaar, il existe 04 prénasales : mb nd nj ng.
En pulaar, la nasalisation concerne les occlusives (consonnes réalisées avec
un blocage complet de l’écoulement de l’air).
La nasale m est utilisée pour nasaliser la bilabiale b et la nasale n est
utilisée avec d, g et j.
Exemples : mbaalu (brebis), ndaarde (regarder), ngaari (bœuf), Njaay (nom
de famille)
Le formateur/la formatrice explique aux participant(e)s que la gémination
des prénasales est le redoublement de la nasale seulement.
Exemples :
Sammba au lieu de Sambmba
winndude au lieu de
windndude
lonngere au lieu de longngere
kannje au lieu de kanjnje
Renforcement (30 min)
Le formateur/la formatrice demande aux participants de corriger la
transcription des mots ci -dessous s’il y’a lieu, puis donner leurs
significations en français :
lambude – lamba- fegere- hodiiro- saggitorde- windude- kele - Tedungal
.Production attendue :
lammbude (être invendu)- lammba (lutte)- feggere ( bague)- hoddiro (destin)-
saggitorde (dictionnaire) winndude (écrire)- – kelle (coups de mains, pages)
teddungal (honneur)
Les participant(e)s, après une recherche individuelle, restituent leurs travaux
en plénière. Le formateur/la formatrice fait une synthèse des productions et
apporte des rectificatifs au besoin.

ETAPE 4: Les classes nominales en pulaar 1h


Le pulaar est une langue à classes nominales. Les principaux classificateurs du pulaar sont :
Au singulier Au pluriel
o, ba/mba, ɗam, ɗum, ka, kal, ki, ko, kol, ɓe, ɗe, ɗi, kon/koñ/koy.
kum, nde, ndi, ndu, nge, ngi, ngu, ngal, ngel,
ngol, ngo

La classe nominale peut jouer plusieurs rôles :


- La classe nominale placée avant le nom joue la fonction de démonstratif.
Exemples : nduu suudu ( cette chambre) ; kii lekki ( cet arbre).
- Le classificateur placé après le nom joue le rôle d’un article défini.
Exemple: laana kaa ( la pirogue), debbo oo ( la femme)
- La classe nominale peut jouer aussi les fonctions de pronom sujet ou de pronom
complément.
Exemples : O arii. (Il est venu).
Nge oorii. (pronom sujet) Elle est allée aux pâturages. (en parlant de vache)
Faama yarnii nge. (pronom complément) Elle l’a abreuvée. (en parlant de vache)
Remarque : Quand la classe nominale se termine par une voyelle et qu’elle joue la fonction
de démonstratif ou d’article défini, elle est allongée à l’écrit. Par contre, quand la classe
nominale joue la fonction de pronom sujet/complément, elle reste brève.
Etape 5 : NUMERATION : Ecriture des nombres
Duré 1h
Modalité
s
Contenu En langue nationale comme en français les nombres s’écrivent en chiffres
et en lettres.
5.1 Ecriture des adjectifs cardinaux
 Ecriture en chiffre : dans le système de numération pulaar tout
comme dans celui du français ; le cardinal s’écrit de la même
façon. Ainsi, on écrira : 0,1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 10, etc.
 Ecriture en lettres :

ndiga, go’o, ɗiɗi, tati, nayi, joyi (jowi), jeegom, jeeɗiɗi, jeetati, jeenayi, sappo,
sappo e go’o, sappo e ɗiɗi, ……………
noogaas (20), noogaas e go’o (21), noogaas e ɗiɗi (22), ………………..
capanɗe tati (30), capanɗe nayi (40), capanɗe joyi (50), capanɗe jeegom (60),
capanɗe jeeɗiɗi (70), capanɗe jeetati (80), capanɗe jeenayi (90), teemedere
(100).

 Ecriture des ADJECTIFS ORDINAUX


1er (gadiiɗo, gardiiɗo -2ème (ɗiɗaɓoème (tataɓo) 4ème
(nayaɓoème (joyaɓo), ekn.
NB : Etant adjectif, le numéral ordinal s’accorde en tenant en compte la classe
nominale du mot qu’il qualifie.
Exemples :
- (puccu) 1er (ngadiingu, ngardiingu -2ème (ɗiɗaɓuème (tataɓu)
4ème (nayaɓuème (njoyaɓu), ekn.

- (nagge) 1er (adiinge, ardiinge -2ème (ɗiɗaɓeème (tataɓe)


4ème (nayaɓeème (joyaɓe), ekn.

Constat : En pulaar, il existe une correspondance égalitaire entre le comptage


des nombres et la valeur monétaire en FCFA.
Exemple : On dit 1000 personnes, 1000 mbuuɗu ou buuɗi
1000équivalent à 5000 FCFA)100F/buuɗi 20.
Etape 6 : Les terminologies bilingues pulaar-français
Durée : 1h
Modalités : Présentation suivie de discussion
Contenus : Le formateur utilise le support Powerpoint mis à disposition pour présenter les
terminologies avant de recueillir et d’apporter des réponses aux questions des
participants.

Etape 6 : Post-test
Durée : 30 mn
Modalités : Plénière avec interactions
Contenus : Le formateur/la formatrice dicte aux participants le texte ci-dessous en
respectant la liaison :

Jaŋde sukaaɓe

Hanki, jaŋde ina saɗtunoo e dowri ndii. Hannde noon, lekkolaaji cariima e gure
ɗee. Liiseeji ina tawee e nokkuuji keewɗi. Tampere ustaniima janngooɓe ɓee
gila e yahdu haa e ngonka. Sukaaɓe ɓee nattii yahde law teeru. Ko e wuro maa
njanngataa haa puɗɗo-ɗaa mawnude.

Tawde ko noon wa’i jooni, eɗen poti toppitaade nguurndam lekkol men. Njahen
to lekkol too, kaalden e jannginooɓe ɓee, kadi ƴeewto-ɗen nehdi ɓiɓɓe men.
Ɗuum ko ɓural e men.

Les participant(e)s échangent leurs copies et chacun essaye de corriger celle de


son voisin.

En sous-groupes, les participant(e)s échangent sur leurs observations et préparent


une synthèse à restituer au tableau. Chaque sous-groupe restitue sa synthèse au
tableau.
Le formateur/la formatrice demande aux participant(e)s de donner
leurs constats sur les travaux restitués au tableau.
Le formateur/la formatrice affiche ou copie le texte au tableau et les participants
s’auto-corrigent.
 Module 5 : lecture-écriture en langue première

Objectifs du module :
- mieux outiller les enseignant(e)s pour la prise en charge des enseignements-
apprentissages de la lecture-écriture en langues nationales (wolof, seereer, pulaar,
mandinka, sooninke) ;
- identifier les similitudes et les différences entre l’écriture et la lecture en langues
nationales et en français.

Durée : 6h30

Préparation : Le formateur/la formatrice doit:


- être capable de créer une dynamique d’échange entre les participant(e)s ;
- se servir des outils mis à sa disposition pour faciliter l’auto-correction ;
- avoir tout le matériel à disposition (décret, guide, planche alphabétique,
terminologies.)

Seereer
Etape 1 : Identification de quelques difficultés sur l’écriture de la langue seereer/ Pré- test
et exploitation.

Durée: 30mn
Modalités Travail de groupe et plénière avec interactions
:
Contenu : Dictée d’un court texte:(10 mn)
Dicter aux participant(e)s le texte ci-dessous:
Sarica fee na faap-tew Aysatu
Faap-tew Aysatu kaa ta ret’u O Ndakaaru, a ɗeetik xa ƥeem. Ye ta fadna
Kolobaan, ta fudoox a xot a taksi. O yaal a taksi le a ɓisin boo Wokaam, no
mbind ne ta retaa. Neene, ta dimle’el a ɓek bagaas ke ten kam. Ye ta moofna
baa ñootnu, ta lay ee “Atiidaam a nuun saaƈ kaa nu mbaagna mbi a cu’ax.” A
doon teen ee “Cooxaam mbuus yeeq ne.” Ndike mbuus naaga yipu saaƈ ke too
kaa xaƴin na taksi laa.

1.2. Exploitation:(20 mn)


- Les participant(e)s échangent leurs copies et chacun essaye de
corriger celle de son voisin.
- En sous-groupes, les participant(e)s échangent sur leurs
observations et préparent une synthèse à restituer au tableau.
- Chaque sous-groupe restitue sa synthèse au tableau ;
- Le formateur/la formatrice demande aux participant(e)s de donner
leurs constats sur les travaux restitués au tableau ;
- Le formateur/la formatrice affiche le corrigé de la dictée pour
permettre aux participants de voir leurs difficultés.

Etape 2 : Étude de l’alphabet du seereer et des voyelles longues

Durée: 1h 45
Modalités : Travail de groupe et plénière avec interaction
Support : Tableau alphabet, textes officiels, etc.
Contenu : 2.1. Étude de l’alphabet du seereer

2.1.1. Présentation (10mn)


- Le formateur/la formatrice présente aux participant(e)s la planche
alphabétique du seereer au tableau et fait lire toutes les lettres et tous
les sons.
- Le formateur explique aux participants que le seereer est une langue à
orthographe transparente et que chaque lettre correspond, bien
souvent, à un son, sauf avec les prénasales qui seront étudiées dans ce
document. Les lettres de l’alphabet sont : a b ɓ c ƈ d ɗ e f g h i j k l
m n ñ ŋ o p ƥ q r s t ƭ u w xy ƴ ’

Le formateur/la formatrice chante l’alphabet avec les participants.

2.1.2. Classifications des lettres/sons en seereer (15 mn)


En sous-groupes, le formateur/la formatrice demande aux participant(e)s de
classer les lettres selon les catégories suivantes dans un tableau à 3 colonnes :
- les lettres qui s’écrivent et se lisent de la même façon en seereer et
en français;
- les lettres qui s’écrivent de la même façon mais se lisent différemment;
- les lettres spécifiques au seereer.

Lettres homographes Lettres homographes Lettres spécifiques au


Homophones non homophones seereer

Chaque sous-groupe restitue son travail en plénière, puis le formateur/la


formatrice aide à apporter les corrections nécessaires en s’appuyant sur les
exemples qui lui sont fournis.
NB: Pendant la restitution, le formateur/la formatrice demande aux
participant(e)s de donner un exemple de mot pour chaque lettre (la planche
de l’alphabet pourrait aussi aider à cela).
Corrigé :
Les lettres qui s’écrivent et se lisent de la même façon en seereer et en français
sont : b d f g k l m n p r s t w y /a i o .
NB. : Plusieurs lettres se prononcent de différentes manières en français mais
se prononcent d’une seule manière en seereer:
- W w : Il se prononce toujours comme dans le mot français ‘watt’, jamais
comme dans le mot français ‘wagon’
- G g : Toujours prononcé comme dans le mot français ‘ gant’, jamais
comme dans le mot français ‘gîte’.
- Y y : Il est toujours prononcé comme dans le prénom français
‘Yolande’, jamais comme dans le prénom français ‘Yves’.
- S s : Toujours prononcé comme dans le mot français ‘sac’, jamais
comme dans le mot français ‘rose’.
Les lettres qui s’écrivent de la même façon mais se lisent différemment sont : c
h j q x/e u
Les lettres spécifiques au seereer sont : ɓ ƥ ɗ ƭ ƴ ƈ ŋ ñ ꞌ
2.2. Etude des voyelles longues ( 15 mn)
2.2.1. Présentation
Le formateur/la formatrice écrit un exemple d’une paire minimale avec les
voyelles (mots qui se distinguent uniquement par la longueur de la voyelle) au
tableau. Il/elle demande comment ces mots se distinguent, et quel est leur
sens.
Exemple: mat /maat
Puis le formateur/la formatrice demande aux participants de donner
d’autres exemples de paires minimales avec des voyelles longues/courtes
et de donner le sens des mots. Il écrit les paires de mots seereer au
tableau.
Exemples :
a / aa : mag / o maag ; fak / faak ; o gaf / gaaf
i / ii : sik / a siik ; rim / riim ; fit / fiit ; pir / piir ; in / iin
o / oo : fog / foog ; mos / moos ; for / foor
u / uu : um / uum ; sum / suum ; ut / uut
e /ee : fes / fees
2.2.2 Lecture (15min)
Les participants se mettent en groupes et lisent les pages de l’outil de classe
qui introduisent les voyelles longues. A tour de rôle, chacun lit à haute voix.
On s’entraîne à lire de façon correcte, fluide et avec expression
Renforcement 1 (20 mn) : les lettres qui s’écrivent de la même façon mais se
lisent différemment en seereer et en français: c h j q x e u
Le formateur/la formatrice écrit les lettres et mots seereer suivants au tableau
et il les lit. Il montre la différence entre la prononciation des lettres en seereer
et en français.
Exemples :
c : cer ; aca ! ; weec ; a ceem ; col ; … (cf. en français : coup ; consonne)
h : o hiid ; nahik ; … (cf. en français : haricot ; hôtel)
j: o jan ; xaajoox ; xij ; xaaj ; … (cf. en français : je; janvier)
q: o qol ; oqotoox ; duq (cf. en français : que ; quand)
x: xaariit ; fuuxaam ; o dox ; xaw (cf. en français : Xavier ; xenophobie)
e: Edu ; yen ; regit ; mem (cf. en français : je ; enlever)
u: ut ; pelu ; guru ; niwnu ; urin ; sug (cf. en français : tu ; tuteur).

Les participant(e)s se mettent en groupes et lisent une copie de l’outil de


l’élève (qui introduit ces lettres). A tour de rôle, chacun lit à haute voix. On
essaie de lire de façon correcte, fluide et avec expression.

Renforcement 2 (30 min): Les lettres spécifiques au seereer :


ꞌɓ ƥ ɗ ƭ ƴ ƈ ŋ ñ
Le formateur/la formatrice écrit les lettres spécifiques au seereer au
tableau et demande aux participant(e)s comment chaque lettre se
prononce. Il demande aux participant(e)s de lui donner des mots
contenant chaque lettre.
Quelques précisions sur le coup de glotte (ꞌ) : C’est une consonne
appelée occlusive glottale. Elle apparaît toujours devant une voyelle.

NB : On la trouve à la fin des verbes monosyllabiques terminés par une


voyelle. Exemple : gaꞌ, neꞌ, fi’, mo’. Toutefois, lorsque ces verbes sont à
la forme infinitive, le coup de glotte n’est pas noté à la fin parcequ’il est
prévisible. Mais quand ils sont conjugués, il est noté (CF décret de 2005
relatif à l’orthographe et à la séparation des mots en seereer).

Dans la conjugaison, elle est la marque du passé (accompli inactuel).


Exemple : ret’aam (j’étais parti) par opposition à retaam (je suis parti). Pour
le passé toujours, les verbes monosyllabiques terminés par une voyelle
prennent deux coups de glotte (l’un étant né avec le verbe et l’autre étant la
marque du passé). Exemples : « a fi’’a » (il/elle avait fait) par opposition à
« a fi’a » (il/ elle a fait).
Les participant(e)s se mettent en groupes et lisent une copie de l’outil de
l’élève (qui introduit ces lettres).

Etape 3 : Étude des prénasales

Durée: 1h 15 min
Modalités : Travail de groupe, plénière avec interaction
Contenu : Etude des prénasales (45min)
a. Le formateur/la formatrice explique aux participant(e)s que le seereer
est une langue transparente et que chaque lettre correspond, bien
souvent, à un son.
Il/elle leur montre qu’il existe cependant en seereer des sons qui
s’écrivent avec une combinaison de lettres. Ce sont les prénasales.
La nasale m est utilisée pour nasaliser les labiales b et la nasale n
est utilisée avec d, g, j, q.
Exemples :
Avec la nasale m : Avec la nasale n :
mb nd– ng– nj – nq

b. Le formateur demande à chaque participant de produire 3 mots avec


chacune des prénasales suivantes : mb, nd, nj, ng, nq (initiale,
médiane, finale)

Mb mb : mbaal (mouton) mbaambir (devant) xomb


(tortue)
Nd nd : o ndam (gloire) o anddiloor (signe) o kend
(un égal)
Ng ng : o ngim (une foi) fangool (serpent) o reng (un
clou)
Nj nj : njom (lutte traditionnelle) sinjyo ! (bâtissez!) cinj (après,
derrière)
Nq nq : nqaariit (amitié) onqe (article) o honq (grain)

c. Dictée de mots : ngol, o hiic, aqoɗoxoñ, sinjaan, suqtu, sumbu, fimb,


mbind,
a und, ndam, jang, ngid, o njanja, cinj, sanqa, o nqeq, o lunq (produire un
texte si possible à partir de ces mots)

Renforcement (30 min)


Les participant(e)s se mettent en groupes et lisent un support comportant
des prénasales.
A tour de rôle, chacun lit à haute voix. On essaie de lire de façon fluide et
avec expression.
Les participant(e)s restituent en plénière et le formateur/la formatrice
fait une synthèse des productions et apporte des rectificatifs au besoin.

Etape 4 : Quelques précisions sur la séparation des mots

Durée : 1h
Modalités Travail de groupe /en binôme, plénière avec interaction
:
Contenus : Interactions : (10 min)
Le formateur/ la formatrice prononce la phrase « O kiin a lalaan a cek ale. »
Puis, il fait écrire la phrase au tableau pour faire constater la difficulté
relative à la séparation des mots.
Il /elle fournit ces explications :
Il n’est pas toujours aisé de faire correctement la séparation des mots en
seereer. En effet, dans bien des cas à l’oral, les limites des mots d’une phrase
sont difficilement perceptibles.
Par exemple, à l’oral on dit /acekale/ mais on écrit « a cek ale ».

Les déterminants du nom : 30 mn


Articles indéfinis, les définis et les démonstratifs sont séparés des noms qu’ils
déterminent.
-Les cas classificateurs en seereer
Le formateur/la formatrice explique que le seereer est une langue à classes
nominales. Une classe nominale est constitué de l’ensemble des noms ayant
la même marque de classe et les mêmes propriétés morphologiques les
distinguant des noms d’une classe différente (Faye, S (2013). Grammaire
dialectale du seereer. La maison du livre universel (E.L.I).)
Le seereer 3 catégories de noms repartis entre 9 classes comme le présente le
tableau ci-dessous :
Group classe Marque de Marque de Exemple de noms au
e classe au classe au Singulier/pluriel
singulier pluriel
A A1 a a a cek / a cek
a caf / a caf
A2 a Ø a ngas / kas
a ndok /tok
O O1 o Ø o koor /goor
o kiin /wiin
O2 o xa o ɓay /xa ƥay
o jan /xa can
Ø Ø1 Ø a gac / a kac
ruul / a tuul
Ø2 Ø Ø fambe / pambe
naak / naak
Ø3 - Ø - ndaw ke
- calel ke
Ø4 Ø - fangen -
faŋas -
Ø5 Ø - fosis -
fotiir -
Dans sa forme indéfinie, le nom s’accompagne de sa marque de classe
uniquement (o kiin/ Wiin, a cek/a cek). Cependant, dans sa forme définie, il
prend une marque complémentaire en plus de sa marque de classe (o don ole/
xa ton axe, a cek ale / a cek ake). Cette marque complémentaire peut porter
d’autres informations relatives à la localisation dans le temps ou dans
l’espace (a cek alene, a cek alaana, a cek alaaga).
Le cas des adjectifs possessifs :
- les adjectifs possessifs au singulier sont suffixés au nom.
mbindes, mbindof, mbindum
- les adjectifs possessifs au pluriel sont autonomes, ils sont séparés du
nom.
mbind ’in, mbind nuun, mbind den
Note : Pour plus de détails, voir le manuel d’orthographe de Faye (2009).

Exercice : (20 min)


Le formateur demande aux participants de travailler en binôme afin de bien
écrire ce texte, en séparant les mots, en rajoutant les majuscules et la
ponctuation nécessaire.
/Lalayiinmiñeeongatnogoxolene.
Yetaxesaaekolaxetafaamidambaldir
AmialayineeNdaxworefulala
Tadoonineeiyomirefulala.
Amiadakooxolaamtineeaniingentokoy
Lalaalayineeya’esfaba’esfoxateɓesxaƭaqgentum.
Amiaɓaatinolaamiteemamdayonacang
Laladoonineerendrefuohiidonahkandeeresekol
Corrigé:
Lalayiin miñee o ngat no gox olene.
Ye ta xesaa ekol, a xeta fa Ami, da mbaldir.
Ami a layin ee : « Ndax wo refu Lala ? »
Ta doonin ee : « Iyo, mi refu Lala. »
Ami a dakoox o laamtin ee : « Aniin gento koy ? »
Lala a layin ee : « Ya’es fa ba’es fo xa teɓes xa ƭaq gentum. »
Ami a ɓaatin o laamit ee : « Mam dayo na cang ? »
Lala doonin ee : « Rend refu o hiid o nahkandeeres ekol. »
Etape 5 : Numération : écriture des nombres
Durée 45 mn
Modalités Présentation suivie de discussions
Contenu Tout comme en français, les nombres s’écrivent dans nos langues nationales en
chiffres et en lettres.
5.1. L’écriture des adjectifs numéraux cardinaux
Dans le système de numération seereer tout comme dans celui du français, le cardinal
du nombre s’écrit de la même façon en chiffres. En effet, on écrira : 0, 1, 2, 3, 4, 5, 6,
7, 8, 9, 10 ...
Toutefois, le seereer utilise 5 comme base de formation des autres nombres allant de
6 à 9 par addition avec 1, 2, 3 et 4. Ainsi, 6 se dit 5 et 1 ; 7 se dit 5 et 2 ; etc. Une autre
particularité de la numération en seereer est que, pour certains nombres, leur forme
abstraite (lorsque le nombre n’est associé à aucun objet) est différente de leur forme
concrète (lorsque le nombre est employé pour compter des objets nommés).

- Formeabstraite
1 leng 11 xarɓaxay fo leng
2 ƭik 12 xarɓaxay fo ƭik
3 tadik 13 xarɓaxay fo tadik
4 nahik 14 xarɓaxay fo nahik
5 ƥetik 15 xarɓaxay fo ƥetik
6 ƥetaafoleng 16 xarɓaxay fo ƥetaafoleng
7 ƥetaaƭaq 17 xarɓaxay fo ƥetaaƭaq
8 ƥetaatadaq 18 xarɓaxay fo ƥetaatadaq
9 ƥetaanahaq 19 xarɓaxay fo ƥetaanahaq
10 xarɓaxay 20 qarɓeen ƭik

Après 10, la formation du nombre par addition se poursuit jusqu’à 19 (xarɓaxay fo


ƥetaanahaq). Le nombre 20 est formé par multiplication de 10 (qarɓeen ƭik qui veut
dire deux dix). Les autres nombres multiples de 10 et compris entre 20 et 90 sont
formés de la même façon. On dit, par exemple, qarɓeen tadik pour 30, qarɓeen nahik
pour 40 …qarɓeen ƥetuunahik pour 90.
Au pluriel, xarɓaxay devient qarɓeen ou qarɓaxay dans certaines variantes dialectales.
La dizaine se dit xarɓaxayand. Au pluriel, elle donne qarɓaxayand.
Le nombre 100 se dit teemeed. La centaine se dit teemeedand.

- Forme concrète des nombres


Dans leur forme concrète, les 5 premiers nombres sont précédés de la marque de
classe du nom de des objets comptés. De plus, les nombre ɗik, tadik, nahik, ƥetik
subissent des transformations morphophonologiques liées aux accords avec la classe
nominale des noms d’objets comptés (cf. Faye, S. (2013) Grammaire
dialectale du seereer).
Par exemple, en comptant des objets dont le nom appartient à :
- la classe A1 comme « a cek » ou « a koy », on a : a cek a leng, a cek a ƭak, a
cek a tadak, a cek a nahak, a cek a ƥetak
- la classe O1 comme « o koor» ou « o tew », on a : o koor o leng, goor ɗik,
goor daduk, goor nahuk, goor ɓetuk
- la classe O2 comme « o jan » ou « o cok », on a: o jan o leng, xa can xa ƭak,
xa can xa tadak, xa can xa nahak, xa can xa ƥetak

5.2 Les numéraux ordinaux


Ils sont formés avec le suffixe /-andeer/ qu’on ajoute au nombre donné. Par exemple,
« deuxième » se dit « ƭikandeer », « troisième » se dit « tadkandeer » (le ik de tadik
est réduit en /-k / avec la suffixation /-andeer/).
Quant à pour dire « premier », on dira « feraand » ou « eetaand » qui ont une origine
verbale (« fer » et « eet »).

5.3 La monnaie
Les seereer du Sénégal comptent l’argent avec comme unité /o derem/
qui vaut 5 F CFA. Cela revient à dire qu’une somme exprimée en
« derem » doit être multipliée par 5 fois pour avoir la valeur
correspondante en FCFA. Ainsi,

O derem 1 = 5 F CFA x 1 = 5 F CFA


Xa terem 12 = 5 F CFA x 12 = 60 F CFA

Inversement, pour trouver la valeur en « derem » d’un montant en


FCFA, il faut la diviser par 5 FCFA.

100 FCFA = 100 : 5 = xa terem 20


75 FCFA = 75 : 5 = xa terem 15

Etape 6 : Les terminologies bilingues seereer-français

Durée : 45 min
Modalités : Présentation suivie de discussions
Contenus : Le formateur utilise le support Powerpoint mis à disposition pour présenter
les terminologies avant de recueillir et d’apporter des réponses aux
questions des participants.

Etape 7 : Post-test et exploitation

Durée: 30mn
Modalités : Travail de groupe et plénière avec interaction
Contenu : Le formateur/la formatrice dicte aux participants le texte ci-dessous :
Sarica fee na faap-tew Aysatu
Faap-tew Aysatu kaa ta ret’u o Ndakaaru, a ɗeetik xa ƥeem. Ye ta fadna
Kolobaan, ta fudoox a xot a taksi. O yaal a taksi le a ɓisin boo Wokaam, no
mbind ne ta retaa. Neene, ta dimle’el a ɓek bagaas ke ten kam. Ye ta moofna
baa ñootnu, ta lay ee “Atiidaam a nuun saaƈ kaa nu mbaagna mbi a cu’ax.” A
doon teen ee “Cooxaam mbuus yeeq ne.” Ndike mbuus naaga yipu saaƈ ke
too kaa xaƴin na taksi laa.
- Les participant(e)s échangent leurs copies et chacun essaye de
corriger celle de son voisin.
- En sous-groupes, les participant(e)s échangent sur leurs observations
et préparent une synthèse à restituer au tableau.
- Chaque sous-groupe restitue sa synthèse au tableau.
- Le formateur/la formatrice demande aux participant(e)s de donner
leurs constats sur les travaux restitués au tableau.
- Le formateur/la formatrice affiche ou copie le texte au tableau et les
- participants s’auto-corrigent.

Sooninke
Etape 1 : Identification de quelques difficultés sur l’écriture de la langue Sooninke/ Pré-test
et exploitation

Durée : 30 mn
Modalités : Plénière avec interaction
Contenus : 1.1 Dictée d’un court texte (10 mn)
Dicter aux participant(e)s le texte ci-dessous
Kandaara

Fune da i kalin katu Kajooli giden kamma. Fanken sigi, kammun bita. Saanun
wa ŋaalini xo fitolli kumunto. Goppun wa deerini. Gooliyen dangi falle,
soxaanon su kiilun sigi do teenun tippe.

Fanken joppe wurunu. Kammen wa mirimicci. Fonne su, fo na kafi a yi.

Kuruma, a da a guuji, gelli biijibaajo ma kinsiga. Baawon kati. Xaaron fogu ji.
Ñiiñen mini ma a nan ceebe-ceebe. Xunbane ni tippen ya.

1.2. Exploitation : (20 mn)

Les participant(e)s échangent leurs copies et chacun essaye de


corriger celle de son voisin.
En sous-groupes, les participant(e)s échangent sur leurs observations
et préparent une synthèse à restituer au tableau.

Chaque sous-groupe restitue sa synthèse au tableau ;


Le formateur/la formatrice demande aux participant(e)s de donner leurs
constats sur les travaux restitués au tableau ;
Le formateur/la formatrice affiche le corrigé de la dictée pour permettre aux
participants de voir leurs difficultés.
Etape 2 : Présentation de l’alphabet du Sooninke, classification des lettres et étude des
voyelles longues
Durée : 2h
Modalités : Travail de groupe et plénière avec interaction
Support: Tableau alphabet, textes officiels (décret), etc.
Contenus: 2.1. Etude de l’alphabet du Soninké
2.1.1. Présentation (15 mn)
- Le formateur/la formatrice présente aux participant(e)s la planche
d’alphabet du soninké au tableau et fait lire les lettres/sons.
 Le formateur présente aux participants les lettres de l’alphabet :
a, b, c, d, e, f, g, h, i, j, k, l, m, n, ñ, ŋ, o, p, q, r, s, t, u, w, x, y.
 Le formateur/la formatrice chante l’alphabet avec les participants.
NB : Faire constater que les consonnes v et z existent en français mais
n’existent pas en Sooninke.

2.1.2 Classification des lettres /sons en Sooninke (30 mn)


En sous- groupes, le formateur/ la formatrice demande aux participants
de classer les lettres selon leurs catégories dans le tableau ci- dessus :
Lettres homographes Lettres homographes Lettres spécifiques au
Homophones non homophones Sooninke

Chaque sous-groupe restitue son travail en plénière, puis le


formateur/la formatrice aide à apporter les corrections nécessaires
en s’appuyant sur les exemples qui lui sont fournis.
NB : Pendant la restitution, le formateur/la formatrice demande aux
participant(e)s de donner un exemple de mot pour chaque lettre (la
planche de l’alphabet pourrait aussi aider à cela).
Corrigé :
Les lettres qui s’écrivent et se lisent de la même façon en
S o o n i n k e et en français (lettres homographes/homophones) sont au
nombre de 16 : a, b, d, f, g, h, i, k, l m, n, o, p, r s, t.
Remarque. : Plusieurs lettres se prononcent de différentes manières en
français mais se prononcent d’une seule manière en Sooninke :
- W w : Il se prononce toujours comme dans le mot français ‘watt’,
jamais comme dans le mot français ‘wagon’
- G g : Toujours prononcé comme dans le mot français ‘ gant’,
jamais comme dans le mot français ‘gîte’.
- Y y : Il est toujours prononcé comme dans le prénom français
‘Yolande’, jamais comme dans le prénom français ‘Yves’.
- S s : Toujours prononcé comme dans le mot français ‘sac’,
jamais comme dans le mot français ‘rose’.
Les lettres qui s’écrivent de la même façon mais se lisent différemment
(lettres homographes/non homophones) sont au nombre de 8 :
cejquwxy

Les lettres spécifiques au Sooninke sont au nombre de 2 : ñ ŋ


Consigne : Former cinq mots avec chacune des lettres spécifiques du
Sooninke

Les participant(e)s restituent en plénière et le formateur/la formatrice


fait une synthèse des productions et apporte des rectificatifs au
besoin.

2.2. Etude des voyelles longues (30 mn)


Le formateur/la formatrice montre qu’en soninké les voyelles ne
portent pas d’accent comme dans les autres langues.
Le formateur/la formatrice montre que les voyelles en Sooninke peuvent
être allongées avec un redoublement de la lettre à l’écrit en Sooninke une
voyelle peut être brève ou longue.
Les voyelles brèves sont : i e a o u
Leurs équivalentes longues sont : ii ee aa oo uu
La différence de longueur entraîne une différence de sens entre des
mots.
Exemples :
sire/siire
segu/seegu
xana/xaana
toro/tooro
fure/fuure
Remarques :
- La variation dialectale des voyelles dans les mots :
En Sooninke, selon les dialectes, les voyelles peuvent varier dans les
mêmes mots.

Exemples : (remarquer ce qu’on entend à l’oreille) :

teŋera / taŋara
domi/demi
faren raga/ feren raga
jaxen xaasa/ jexen xaasa

- La différence de tons
Le Sooninke est une langue à tons. Cependant ils ne sont pas notés dans
l’orthographe (décret). En effet, le contexte permet généralement de
faire la distinction.

siine [sí:nɛ] « année » / siine [sì:nɛ] « cerf »


kiye/kiye [kì:yɛ] « soleil »/kiye [kí:yɛ] « pastèque »
naxa/naxa
saga/saga
roxo/roxo
kore/kore
mara/mara
- Elision et liaison : Bien que l’orthographe des langues nationales soit
transparente, il faut noter que :
- Tout ce qui s’écrit ne se lit pas tel quel.
- Tout ce qui s’entend ne s’écrit pas tel quel.

Les règles d’écriture et les règles de lecture sont différentes dans toutes
les langues. En Sooninke, les exemples suivants l’illustrent.
On écrit : « a ri o ka », mais on lit [arɔ:ka] « il est venu à la maison ».
On écrit : “Baane su do i yiden do i kaafa.”,
mais on lit : [Ba:nɛ su di: yidɛn di: ka:fa] « Chacun avec sa hache et sa
machette.»
NB: h (pas de h muet en Sooninke)

Renforcement (45 mn)


a. Le formateur/la formatrice demande aux participant(e)s (en sous-
groupes) de donner 10 mots contenant le son aa, 10 mots
contenant le son oo, 10 mots contenant le son ee, 10 mots
contenant le son ii et 10 mots contenant le son uu (cela peut ne
pas être des paires minimales).
b. Relever les lettres spécifiques au Sooninke dans les mots suivants :
(Combien de lettres spécifiques au Sooninke ? exercice oral à faire
avec rapidité).
ŋaali xiñi fuŋo xañaana seliŋe ñaxa teŋe

c. Dictée et lecture de mots :


roxo dunbe gore mugu ñimi ŋaame xañe jabe sala
d. Correction par les pairs avant la correction finale sur Padex.

Etape 3 : Étude des géminées et des prénasales

Durée : 1h 45 min
Modalités: Travail de groupe, plénière avec interaction
Support: Copie du manuel, décret
Contenu : La gémination : 30 min
A l’oral, la « gémination » est la prononciation plus forte (accentuée)
d’une consonne. A l’écrit, la gémination se note par le redoublement de la
consonne simple.
Cette gémination peut entraîner un changement de sens dans les mots.
Exemples :

l/ll =˃ male ≠ malle


t/tt =˃ xote ≠ xotte
b/bb =˃jabe ≠ jabbe
NB : Ce ne sont pas toutes les consonnes du Sooninke qui se géminent.
Des consonnes comme f s h r w y, par exemple, sont rarement géminées.

La prénasalisation : 30 mn
La prénasalisation est la nasalisation d’une consonne (prononciation d’une
consonne en s’aidant du nez (en nasillant).
Par convention, à l’écrit, les prénasales s’écrivent en faisant précéder la
consonne simple de la nasale n.
nb denba = mange mil
nc yinci = moudre
nd jaaranda = guérisseur
ng tungo = mortier
nj tanji = urine
nk kunke = épaule
nq sinqe = barbe
np konpe = chambre
nt foronto = piment

Les alternances consonantiques 30 mn


En Sooninke, l’alternance consonantique existe. En effet, à l’oral, les
consonnes f, s, r, y, w, h, [’], lorsqu’elles sont précédées de n, se
prononcent respectivement p, c, l, ñ, ŋ, q, n. Mais à l’écrit, on conserve la
première série.

Exemples :
Termes On écrit Mais on lit Traduction
fuure n fuure npuure ma pirogue
si n si nci mon cheval
remme n remme nlemme mon enfant
yaqqe n yaqqe nñaqqe mon épouse
wulle n wulle nŋulle mon chien
hoore n hoore nŋoore mon noble
xume n xume nqume ma joue
anjobe n anjobe nŋanjobe mon poisson-chat

Exercices : 45 min
- Le formateur demande à chaque participant de produire 5 paires de
mots qui ne se distinguent que par la gémination.
- Le formateur demande à chaque participant de produire 3 mots avec
chacune des prénasales suivantes : nb np nt nd nc nj nk ng nq
- Dictée de mots : Le formateur/la formatrice demande aux apprenants
d’écrire les mots dictés.
Lenki konpe gangundaana yanba Banbi tanji sanjaane sankunte Kande
sinqe fanqe ganci koronkonci
- Lecture de mots et textes (on peut se servir de l’outil élève) :
Le formateur/la formatrice demande aux apprenants de lire les
mots/phrases:
Kanbiya da leminen sanpa a tiirintiiri.
Tangaanon wa tonjalin terinkana jalon bicca yanqa.
Taaxen nta faya ma da gangon ga deben di.
Naaburun korobinco da dooren yinci na a ña jura.

Etape 4 : Numération : Ecriture des nombres

Durée : 45 min
Modalités Travail de groupe, plénière avec interactions
:
Contenus :
Le formateur/la formatrice explique le système de transcription des adjectifs
numéraux en s’appuyant sur les éléments qui suivent.

En langue nationale comme en français, les nombres s’écrivent en chiffres et


en lettres.
6.1. L’écriture des adjectifs numéraux cardinaux (15mn)

- L’écriture en chiffres

Dans le système de numération soninké, tout comme dans celui du français, le


cardinal du nombre s’écrit de la même façon. Ainsi, on écrira : 0 - 1 - 2 - 3 - 4
5 - 6 - 7 - 8 - 9 - 10 …

- L’écriture en lettres

On peut aussi écrire les nombres en langue nationale en utilisant des lettres.
Exemple : baane (1) ; fillo (2) ; sikko (3) ; naxato (4) ; karago (5) ;
tammu (10) ; tanjikke (30) ; kame (100)
En français, les nombres formés de plus d'un mot sont systématiquement
reliés par des traits d'union tel n’est pas le cas en soninké où ils sont unis par
la conjonction de coordination « do ».

Ainsi, de 11 à 19, les nombres sont formés à partir de 10 auquel on ajoute des
unités, de 1 à 9, suivant la construction par association en utilisant la
conjonction de coordination « do ». « Tammu do.. » est l’équivalant de « dix
et… »

On aura : 11 (tammu do baane) ; 12 (tammu do fillo) ;13 (tammu do


sikko) … Ceci est valable pour les autres nombres qui suivent les
dizaines.

Les dizaines qui viennent après 10 (tammu) se présentent comme suit :

20 30 40 50 60 70 80 90 100
tanpill tanjikke tannaxat tankarage tandume tanñere tansege tankabe kame
e e

6.2. L’écriture des adjectifs numéraux ordinaux (15 mn)

En soninké, les adjectifs numéraux ordinaux sont formés avec le suffixe « -


ndi », excepté l'ordinal pour "premier" qui est exprimé par le mot « fana » qui
signifie « premier, premièrement, », et celui pour « dernier » exprimé par le
mot « lagare » qui signifie « dernier ».

Exemple : A ya ni fana. « C'est lui le premier. »

An ya ni lagare. « C'est toi le dernier. »

Tous les autres adjectifs numéraux ordinaux prennent le suffixe « -ndi ».

Exemple : fillandi (deuxième) ; naxatandi (quatrième) ; tammundi


(dixième) ; tammun do tummundi (vingt-sixième) ; tanjikkendi
(trentième)

6.3. La monnaie (15 mn)

La monnaie commune est le franc CFA. « Mais dans son usage, le


soninké ne compte pas l'argent sur la base du franc qu'il appelait bien
« tamma/tanka », mais plutôt du « gode (gd) », la pièce de 5F. Le
soninke exprime la monnaie en « gode » et non en « tamma ». Et donc,
quand il dit, par exemple, godo tammi, il s'agit, non pas de 10F, mais de
dix fois 5F, donc de 50F, car chaque « gode » est égal à 5F CFA. C'est
ainsi que nous devons alors multiplier chaque montant exprimé en
« gode » par 5 pour avoir la valeur équivalente en francs CFA :
gode baane ou 1gd = 1 x 5F = 5F
godo filli ou 2gd = 2 x 5F = 10F
Kame gode ou l00 gd = 100 x 5F = 500F
tanjikke do karago gode ou 35 gd = 35 x 5F = 175F
Inversement, tout montant exprimé en francs CFA doit être divisé par 5
pour exprimer des « gode » :
50F = 50 : 5 = 10gd
100F = 100 : 5 = 20gd
A travers une telle gymnastique, il est facile de s'imaginer pourquoi un
enfant ayant toujours appris à calculer en francs CFA à l'école pourrait
difficilement trouver ses repères dans un magasin ou une boutique qui
afficherait ses prix en « gode ».

Etape 5: Les terminologies bilingues Sooninke -français

Durée : 1h
Modalités : Présentation suivie de discussions
Contenus : Le formateur/la formatrice utilise le support Powerpoint mis à disposition
pour présenter les terminologies avant de recueillir et d’apporter des
réponses aux questions des participants.

Etape 6 : Post-test

Durée : 30 min
Modalités : Plénière avec interactions
Contenus : Le formateur/la formatrice dicte aux participants le texte ci-dessous :
Kandaara

Fune da i kalin katu Kajooli giden kamma. Fanken sigi, kammun bita. Saanun
wa ŋaalini xo fitolli kumunto. Goppun wa deerini. Gooliyen dangi falle,
soxaanon su kiilun sigi do teenun tippe.

Fanken joppe wurunu. Kammen wa mirimicci. Fonne su, fo na kafi a yi.

Kuruma, a da a guuji, gelli biijibaajo ma kinsiga. Baawon kati. Xaaron fogu ji.
Ñiiñen mini ma a nan ceebe-ceebe. Xunbane ni tippen ya.

Les participant(e)s échangent leurs copies et chacun essaye de corriger


celle de son voisin.
En sous-groupes, les participant(e)s échangent sur leurs observations et
préparent une synthèse à restituer au tableau. Chaque sous-groupe restitue
sa synthèse au tableau.
Le formateur/la formatrice demande aux participant(e)s de donner
leurs constats sur les travaux restitués au tableau.
Le formateur/la formatrice affiche ou copie le texte au tableau et les
participants s’auto-corrigent.

Wolof

Etape 1 : Prétest : Identification de quelques difficultés sur l’écriture de la langue wolof

Durée : 30 min
Modalités : Travail de groupe et plénière avec interactions
Contenus : 1.1. Dictée d’un court texte : (10 mn)
Dicter aux participant(e)s le texte ci-dessous :
Njukkal
Mayleen nu nopp, nu fàtteleeti leen,
Ndaanaan li dëkke daŋ-daŋ, jar a gërëm.
Jàngalekat, keno gi téye mbaar, ñépp bokk,
Mooy jëmbat, faj, suuxat, di suqali.
Jigeen ji dalinkoor, góor gi jàmbaari fàkk tëdd,
Réew mépp jóg delloo ko njukkal.
Kenn du ko tuutal, kenn du ko ŋóobi,
Yékkatileen ko, mu ne seŋŋ ca kaw a kaw.

1.2. Exploitation : (20 mn)


 Les participant(e)s échangent leurs copies et chacun essaye de
corriger celle de son voisin ;
 En sous-groupes, les participant(e)s échangent sur leurs observations
et préparent une synthèse à restituer au tableau ;
 Chaque sous-groupe restitue sa synthèse au tableau ;
 Le formateur/la formatrice demande aux participant(e)s de donner
leurs constats sur les travaux restitués au tableau.
 Le formateur/la formatrice affiche le corrigé de la dictée pour
permettre aux participants de voir leurs difficultés.

Etape 2 : Étude de l’alphabet wolof, de l’aperture et des voyelles longues

Durée : 1h 50
Modalités : Travail de groupe et plénière avec interaction
Support : Tableau alphabet, textes officiels, etc.
Contenus : 2.1. Étude de l’alphabet du wolof
2.1.1. Présentation (10 mn)
Le formateur/la formatrice présente aux participant(e)s la planche d’alphabet
du wolof au tableau et fait lire toutes les lettres et tous les sons.
Les lettres de l’alphabet wolof sont : a b c d e ë f g h i j k l m n ñ
ŋ o p q r s t u w x y
Le formateur explique aux participants que le wolof est une langue à
orthographe transparente et que chaque lettre correspond, bien souvent, à
un son, sauf avec les prénasales qui seront étudiées dans ce document.
N.B : Faire constater que les consonnes V-Z- existent en français mais
n’existent pas en wolof.

2.1.2. Classifications des lettres /sons en wolof (20 mn)


En sous-groupes, le formateur/la formatrice demande aux participant(e)s
de classer les lettres, selon les catégories suivantes, dans un tableau à 3
colonnes :
- Les lettres qui s’écrivent et se lisent de la même façon en wolof et
en français ;
- Les lettres qui s’écrivent de la même façon mais se lisent
différemment ;
- Les lettres spécifiques au wolof.

Lettres homographes Lettres homographes Lettres spécifiques au


Homophones non homophones wolof

Chaque sous-groupe restitue son travail en plénière, puis le


formateur/la formatrice aide à apporter les corrections nécessaires en
s’appuyant sur les exemples qui lui sont fournis.
NB : Pendant la restitution, le formateur/la formatrice demande aux
participant(e)s de donner un exemple de mot pour chaque lettre (la
planche de l’alphabet pourrait aussi aider à cela).

Corrigé :
Les lettres qui s’écrivent et se lisent de la même façon en wolof et en français
sont : b d f g k l m n p r s t y / i o a
Remarque. : Plusieurs lettres se prononcent de différentes manières en
français mais se prononcent d’une seule manière en wolof :
- W w : Il se prononce toujours comme dans le mot français ‘watt’, jamais
comme dans le mot français ‘wagon’ ;
- G g : Toujours prononcé comme dans le mot français ‘ gant’, jamais
comme dans le mot français ‘gîte’ ;
- Y y : Il est toujours prononcé comme dans le prénom français
‘Yolande’, jamais comme dans le prénom français ‘Yves’ ;
- S s : Toujours prononcé comme dans le mot français ‘sac’, jamais
comme dans le mot français ‘rose’.

Les lettres qui s’écrivent de la même façon mais se lisent différemment sont :
c h j q w x/u e
Les lettres spécifiques au wolof sont : ë ŋ ñ
NB : Le formateur/la formatrice chante l’alphabet avec les participants.
2.2. Aperçu sur le degré d’aperture de quelques voyelles en wolof (40mn)
Le formateur/la formatrice essaye d’expliquer la notion d’aperture aux
participant(e)s :
La position verticale de la langue par rapport au palais lorsqu’un son-voyelle
est émis. Plus la langue descend pour s’éloigner du palais, plus le degré
d’aperture est élevé et la voyelle produite est ouverte. Plus la langue est en
hauteur vers le palais, plus le degré d’aperture est faible et la voyelle
produite est fermée.

Le formateur/la formatrice explique aux participant(e)s que les voyelles e


et o peuvent porter l’accent aigu, traduisant une réalisation de ces voyelles
avec un degré d’aperture plus faible :
Exemples :
xel (intelligence) / xél (fuite, vitesse)
xott (coque) / xótt (onomatopée exprimant la mollesse)

Le formateur/la formatrice explique que le « a/à » est très souvent réalisé


avec plus d’aperture et que cette aperture est matérialisée à l’écrit par
l’accent grave : à. Exemple : xal (braise) / xàll (frayer [un chemin])

NB : Seule la lettre a porte un accent grave en wolof (à) et l’accent aigu est
réservé uniquement aux voyelles e et o (é, ó) et leurs correspondantes
longues ee, oo (ée, óo).
La syllabe contenant le à obéit toujours à la forme VCC où les deux CC
représentent souvent une consonne géminée (ex : tàgg), un son prénasal
(ex : làmb) ou simplement une suite de deux consonnes différentes (ex :
sàrt).
Renforcement (15 mn)
Le formateur/la formatrice demande aux participant(e)s (en sous-
groupes) de donner dix mots contenant le son é, dix mots contenant le
son à et cinq contenant le son ó.

Les participant(e)s restituent en plénière et le formateur/la formatrice fait


une synthèse des productions et apporte des rectificatifs au besoin.
Les participant(e)s se mettent en groupes et lisent un support portant sur le
degré d’aperture des voyelles. A tour de rôle, chacun lit à haute voix. On
essaie de lire de façon fluide et avec expression.
2.3. Etude des voyelles longues (10 mn)
Le formateur/la formatrice montre que les voyelles en wolof, y compris les
réalisations à aperture faible des voyelles e et o (é, ó), telles que étudiées
ci-dessus, peuvent être allongées, avec un redoublement de la lettre à
l’écrit.
Cet allongement n’est pas possible avec le à.
À l’écrit, seule la première lettre du son redoublé porte un accent ou un signe
diacritique.
(ée, óo, ëe).
Renforcement (15 mn)
- Le formateur/la formatrice demande aux participant(e)s (en sous-
groupes) de donner dix mots contenant le son aa, dix mots contenant le
son oo, dix mots contenant le son ee, dix mots contenant le son ii et cinq
contenant le son ée, cinq contenant le son óo et cinq mots contenant ëe.
- Le formateur présente les paires minimales avec contraste
voyelles courtes/voyelles longues.
Exemples :
xar (mouton) / xaar (attendre)
muñ (être patient) / muuñ (sourire)
xoj (étrangler) / xooj (laisser tremper) :
set (être propre) / seet (chercher)
bër (vacance) / bëer (type de poisson/beurre)
wér (être en bonne santé) / wéer (poser contre un support vertical).

Etape 3 : Étude des géminées et des prénasales

Durée : 45 mn
Modalités : Travail de groupe, plénière avec interactions
Support : Copie du manuel, décret
Contenus : 3.1. Étude des consonnes géminées (10 mn)
Le formateur/la formatrice explique que la gémination ou le
redoublement d’une consonne, très pertinente en wolof, concerne
toutes les consonnes à l’exception de f, h, q, s, x, r (La consonne
géminée r est notée au moins dans des onomatopées comme jërr,
fërr, curr, derr…, d’ailleurs, elle n’est pas mentionnée dans l’article 3
du décret qui traites des géminées) qui ne peuvent être doublés.

Paires minimales avec contraste consonnes simples/consonnes


géminées
Exemples :
fel (type d’insecte) / fell (être fissuré) :
coy (perroquet) / coyy (« très » dans xonq coyy)

Renforcement (15min)
En sous-groupes, les participant(e)s donnent une liste de dix paires
minimales sur :
- le contraste voyelles simples/voyelles longues
- le contraste consonnes simples/consonnes géminées
Les participant(e)s restituent en plénière et le formateur/la formatrice fait
une synthèse des productions et apporte des rectificatifs au besoin.
Les participant(e)s se mettent en groupes et lisent un support comportant
des géminées. A tour de rôle, chacun lit à haute voix. On essaie de lire de
façon fluide et avec expression.

3.2. Etude des prénasales (10 min)


Le formateur/la formatrice explique aux participant(e)s que le wolof est une
langue transparente et que chaque lettre correspond, bien souvent, à un
son. Il/elle leur montre qu’il existe cependant en wolof des sons qui
s’écrivent avec une combinaison de lettres. Ce sont les prénasales.

La nasalisation concerne les occlusives (consonnes réalisées avec un blocage


total de l’écoulement de l’air).
La nasale/consonne m est utilisée pour nasaliser les labiales b et p et
la nasale n est utilisée avec le reste des occlusives.

Exemples :
Avec la nasale m : Avec la nasale n :
mb – mp nd – ng – nj – nc – nk – nq – nt

Le formateur/la formatrice clarifie que les prénasales mb, nd, ng, nj, sont
réalisées avec une “soudure” complète et indissociable à l’oral. La
“soudure” dans le reste des prénasales n’est pas complète.

Renforcement (10 mn)


Le formateur/la formatrice demande aux participants de s’organiser en
sous- groupes pour donner une liste de dix mots contenant des
prénasales à “soudure” complète et une autre liste de dix mots
contenant des prénasales à “soudure” incomplète.
NB : les participant(e)s devront donner, dans la mesure du possible, la
signification en français des mots listés. Si nécessaire, ils peuvent se référer
au livre de l’élève.
Les participant(e)s se mettent en groupes et lisent un support comportant
des prénasales. A tour de rôle, chacun lit à haute voix. On essaie de lire de
façon fluide et avec expression.
Les participant(e)s restituent en plénière et le formateur/la formatrice fait
une synthèse des productions et apporte des rectificatifs au besoin.

Etape 4 : Les classificateurs du nom

Durée : 40 min

Modalités : Travail de groupe, plénière avec interaction

Contenus : Le formateur/la formatrice explique que le wolof est une langue à classes nominales,
contrairement au français qui fait une classification des noms en fonction du genre.
La classification des noms : (10 mn)
Le wolof procède à une classification des noms en 8 classes au singulier et 2 classes au
pluriel.
Les 8 classes de noms au singulier sont identifiées avec des consonnes appelées les
classificateurs : ce sont b, g, j, k, l, m, s, w. Les 2 classificateurs du pluriel sont ñ et y.

L’essentiel des déterminants du nom (articles, démonstratifs, indéfinis, interrogatifs,


relatifs) sont formés à partir des classificateurs.
Exemples :
bunt bi/ba (la porte) - ab bunt (une porte)
bunt yi/ya (les portes) - ay bunt (des portes)

kër gi/ga (la maison) - ag kër (une maison)


kër yi/ya (les maisons) - ay kër (des maisons)

jabar ji/ja (l'épouse) - ab jabar (une épouse)


jabar yi/ya (les épouses) - ay jabar (des épouses)
nit ki/ka (la personne) - ak nit (une personne)
nit ñi/ña (les personnes) - ay nit (des personnes)
ndam li/la (la victoire) - ab ndam (une victoire)

ndam yi/ya (les victoires) - ay ndam (des victoires)


xar mi/ma (le mouton) - am xar (un mouton)
xar yi/ya (les moutons) - ay xar (des moutons)
soxna si/sa (la dame) - ab soxna (une dame)
soxna yi/ya (les dames) - ay soxna (des dames)
fas wi/wa (le cheval) - aw fas (un cheval)
fas yi/ya (les chevaux) - ay fas (des chevaux)
La règle phonologique (10 mn)
Un des critères d’appartenance d’un nom à une classe est d’ordre phonologique : le
classificateur peut être identique ou apparenté à la consonne forte du nom, qui est
généralement la consonne initiale.
Ainsi, les noms commençant par b ou p ont pour classificateur b, ceux débutant par g ou k
ont g comme classificateur, ceux qui commencent par j ou d sont classés avec j, ceux
débutant par s sont classés avec s, ceux qui commencent par w ou f avec w.
Exemples :
bakkan bi/ba ginaar gi/ga jigeen ji/ja
muus mi/ma soxna si/sa waañ wi/wa
gaal gi/ga paaka bi/ba xarit bi/ba

La règle sémantique (10 min)


Un autre critère de la classe du nom est d’ordre sémantique : les noms qui ont des
affinités de sens ont le même classificateur.
Le classificateur b tend à regrouper les parties du corps, les métiers, les outils et
instruments, les noms de fruits, presque tous les noms commençant par x et tous les mots
nouveaux empruntés aux langues occidentales.

Ex : dëkk bi oto bi tànk bi loxo bi liggeeykat bi


xarit bi xale bi xaalis bi màngo bi

Le classificateur g regroupe généralement les arbres, les végétaux, la plupart des concepts
abstraits, les points cardinaux et les noms propres de lieux.

garab gi banaana gi bëj-gànnaar gi bokk gi


xarala gi Senegaal gi

Le classificateur j regroupe la majorité des noms relatifs aux membres de la famille au


premier degré et les noms d’origine arabe.
altine ji àllaaxira ji Alxuraan ji
daara ji pàppa ji yaay ji
mag ji rakk ji doom ji maam ji

Le classificateur l tend à regrouper les ustensiles de cuisine, divers objets et certains


liquides.

Ex : cangaay li cin li ndab li

Le classificateur m regroupe les liquides, les pronoms personnels dits forts au singulier, les
noms propres de personnes.

Ex : soow mi meew mi ndox mi


Yaw mi Moom mi Awa mi Daba mi

Le classificateur s tend à regrouper des noms exprimant la masse ou une valeur


diminutive.

Ex : xorom si suukar si coow si

W regroupe des noms d’animaux et certains noms relatifs aux parties du corps.

Ex : fas wi nag wi bëy wi


wagg yi wànq wi wàq wi wëq wi

Renforcement (10 mn)


Compléter les noms par les classificateurs qui conviennent :
wanag - jinax - nit - xar - jàkka - wajan - séq - ñeex - saag - ginaar - néeg
- salaan - nag - kew - àlluwa - joor - sijaada - ndaa

Etape 5 : Les morphèmes « a » et « i » ; « leen » marque de l’impératif ou pronom

Durée : 30 min
Modalités : Travail de groupe, plénière avec interactions

Contenus : Le formateur/la formatrice explique que le passage de l’oral à l’écrit dans la


langue wolof nous oblige à faire des choix didactiques dans l’utilisation des
morphèmes a et i, surtout au niveau de l’étape 1 :

1. Le morphème « a » (05 min)


Dans la conjugaison en wolof, a est un morphème de mise en relief du sujet, à la
3ème personne du singulier ou du pluriel. A l’aspect inaccompli, a devient ay.
On peut donc remplacer a ou ay par moo ou mooy au singulier, et par ñoo ou
ñooy au pluriel.
Au niveau de la 1ère étape, sur le plan didactique, à la place de a/ay, il nous
semble plus judicieux d’utiliser moo/mooy au singulier, et ñoo/ñooy au pluriel,
surtout à l’écrit, afin d’éviter aux enfants les difficultés liées aux formes
contractées, qui peuvent concerner aussi bien les déterminants, les noms
communs que les noms propres.
Ex : Mari moo togg añ tay : Maree togg añ tay.
Xale yi ñooy fo ci mbedd mi : Xale yeey fo ci mbedd mi.
Suñuy dëkkandoo ñooy ngénte suba : Suñuy dëkkandooy ngénte suba.
Yàlla mooy dogal : Yàllaay dogal.

Si le morphème a est placé entre deux verbes, c’est un connecteur qui n’est
accolé à aucun des verbes.
Exemples :
Natali dafa bëgg a jàng wolof.
Ndaw ñi dañoo war a am liggeey.

Dans cette même logique d’éviter les formes contractées produites à l’oral, il
faudra attirer l’attention des apprenants sur les contractions faites avec la
conjonction de coordination ak, qui ne s’emploient pas à l’écrit.

Exemples :
Man ak yaw : Maak yaw.
Xale yi ak seeni xarit : Xale yeek seeni xarit.
Rama ak Siidi : Ramaak Siidi.

Renforcement (05 mn)


Exercices de transformation (a/ay = moo/mooy ou ñoo/ñooy) et de substitution
(formes contractées avec ak/formes non contractées avec ak)

2. Le morphème « i » (05 mn)


« i » et « ay » sont équivalents : ce sont des articles indéfinis qui correspondent
à l’article indéfini des du français. i ne s’emploie jamais seul devant un nom
commun, il est généralement précédé d’un mot terminé par une consonne.
Exemples :
Awa ànd na ak i doomam.
Dafay jàngal i xale.
Au niveau de la 1ère étape, il nous semble plus judicieux, sur le plan didactique,
d’utiliser ay à la place de i, surtout à l’écrit, afin de permettre aux enfants de
transcrire correctement et de comprendre plus facilement les phrases contenant
i.
Exemples :
Awa ànd na ak ay doomam.
Dafay jàngal ay xale.

Le morphème i peut être rajouté comme suffixé à un verbe ou à un nom.


Avec un verbe, i donne le sens d’aller réaliser l’action exprimée par le verbe.

Exemple : jàng/jàngi liggeey/liggeeyi fo/fowi


Accolé au nom, il permet de former un groupe nominal dont le nom, chef de
groupe, est au pluriel.
Exemples :
Xale yii ay doomi Rama lañu.
Xariti séet bi yendusi nañu ci kër gi.

Renforcement (05 mn)


Exercices de substitution (i = ay) et dictée de phrases sur des noms et des verbes
contenant le morphème i.

3. Leen, marque de l’impératif ou pronom (05 mn)


Dans la langue wolof, leen apparaît sous deux formes. Il est marque de
l’impératif et pronom.
3.1. Leen, marque de l’impératif
Leen est une marque de la 2ème personne du pluriel de l’impératif. Il se colle alors
à la forme verbale.
Exemple :
Demleen (Partez)
Ubbileen (Ouvrez)
Lekkleen (Mangez)
Jàllleen (Traversez)

3.2. Leen, pronom personnel


Leen est un pronom objet de la 3ème personne du pluriel. Il est toujours détaché
du verbe.
Exemple :
Woo leen ! (Appelle-les !)
Wooleen leen. (Appelez-les.)
Robine yaa ngi wal, tëj leen. (Les robinets coulent, ferme-les.)
Robine yaa ngi wal, tëjleen leen. (Les robinets coulent, fermez-les.)
Jox ma leen (Donne-les moi.)

Renforcement (10 mn)


Exercices de traduction
Adaptez en langue nationale (wolof) les phrases ci-dessous.
- Sortez ! (Corrigé : Génnleen !)
- Ouvrez les portes ! (Corrigé : Ubbileen bunt yi !)
- Vos habits sont sales, enlevez-les ! (Corrigé : Seen yére yi dañu/dañoo tilim,
summileen leen.)
- Prends-les ! (Corrigé : Jël leen !)
- Les chevaux sont fatigués, déttachez-les. (Corrigé : Fas yi dañu/dañoo sonn,
tekkileen leen.
- Les mangues sont mûres, cueillez-les-moi. (Corrigé : Màngo yi ñor nañu,
wittalleen ma leen.)

Etape 6 : Numération : Ecriture des nombres

Durée : 45 min
Modalités Travail de groupe, plénière avec interactions
:
Contenus :
Le formateur/la formatrice explique le système de transcription des adjectifs
numéraux en s’appuyant sur les éléments qui suivent.

En langue nationale comme en français, les nombres s’écrivent en en chiffres


et en lettres.
6.1. L’écriture des adjectifs numéraux cardinaux (15mn)

- L’écriture en chiffres

Dans le système de numération wolof, tout comme dans celui du français, le


cardinal du nombre s’écrit de la même façon. Ainsi, on écrira : 0 1 2 3 4
5 6 7 8 9 10 …

- L’écriture en lettres

On peut aussi écrire les nombres en langue nationale en utilisant des lettres.
Exemple : benn (1) ; ñaar (2) ; ñett (3) ; ñeent (4) ; juroom (5) ;
fukk (10) ; fan-weer (30) ; téemeer (100)
Comme en français, en langues nationales, les nombres formés de plus d'un
mot sont systématiquement reliés par un/des trait/s d'union.

De 0 à 100, les nombres composés pour lesquels, on mettra un trait


d’union sont :

- Les nombres de 6 à 9

Les nombres de 6 à 9 sont formés à partir de 5 que l'on combine avec 1,


2, 3, 4 à l’aide d’un trait d’union :

6 7 8 9
Juroom-benn Juroom-ñaar Juroom-ñett Juroom-ñeent

Le nombre 10, en lettres, s’écrit « fukk ».

De 11 à 19, les nombres sont formés à partir de 10 auquel on ajoute des


unités, de 1 à 9, suivant la construction par association en utilisant la
conjonction de coordination « ak ». « Fukk ak.. » est l’équivalant de « dix
et… » (FAYE, S. 2013. Grammaire didactique du wolof parlé).

On aura : 11 (fukk ak benn) ; 12 (fukk ak ñaar) ; 13 (fukk ak ñett) … Ceci


est valable pour les autres nombres qui suivent les dizaines.

Les dizaines qui viennent après 10 (fukk) se présentent comme suit :

20 30 40 50 60 70 80 90 100
Ñaar Fan- Ñeent- Juroom- Juroom- Juroom- Juroom- Juroom- téemeer
-fukk weer fukk fukk benn- ñaar- ñett- ñeent-
fukk fukk fukk fukk

6.2. L’écriture des adjectifs numéraux ordinaux (15 mn)

En wolof, les adjectifs numéraux ordinaux sont formés avec le suffixe « -eel »,
excepté l'ordinal pour "premier" qui est exprimé par le verbe « jëkk » qui
signifie « être premier », et celui pour « dernier », exprimé par le verbe
« mujj » qui signifie « être dernier ».

Exemple : Moom moo jëkk. « C'est lui le premier. » Yaw yaa mujj. « C'est toi
le dernier. »

Tous les autres adjectifs numéraux ordinaux prennent le suffixe « -eel ».

Exemple : ñaareel (deuxième) ; ñetteel (troisième) ; ñeenteel


(quatrième) ; fukkeel (dixième) ; ñaar-fukk ak juroom-benneel (vingt-
sixième) ; fan-weereel (trentième)

Dans un syntagme déterminatif, la marque -u du rapport


complétant/complété est rattaché à l’adjectif numéral ordinal complété.
Exemple : fukkeelu garab gi (le dixième arbre) ;
ñeent-fukk ak juroom-ñetteelu elew bi (le/la quarante-huitième élève).
6.3. La monnaie (15 mn)

La monnaie commune est le franc CFA. « Mais dans son usage, le wolof
ne compte pas l'argent sur la base du franc qu'il appelait bien « fiftin »,
mais plutôt du « dërëm (d) », la pièce de 5F. Le wolof exprime la
monnaie en « dërëm » et non en « fiftin ». Et donc, quand il dit, par
exemple, fukki dërëm, il s'agit, non pas de 10F, mais de dix fois 5F, donc
de 50F, car chaque « dërëm » est égal à 5F CFA. C'est ainsi que nous
devons alors multiplier chaque montant exprimée en « dërëm » par 5
pour avoir la valeur équivalente en francs CFA :
benn dërëm ou 1d = 1 x 5F = 5F
ñaari dërëm ou 2d = 2 x 5F = 10F
téemeeri dërëm ou l00d = 100 x 5F = 500F
fan-weer ak juroomi dërëm ou 35d = 35 x 5F = 175F
Inversement, tout montant exprimé en francs CFA doit être divisé par 5
pour exprimer des « dërëm » :
50F = 50 : 5 = 10d
100F = 100 : 5 = 20d
A travers une telle gymnastique, il est facile de s'imaginer pourquoi un
enfant ayant toujours appris à calculer en francs CFA à l'école pourrait
difficilement trouver ses repères dans un magasin ou une boutique qui
afficherait ses prix en « dërëm ».

Etape 7 : Présentation des Terminologies bilingue wolof-français

Durée : 1h
Modalités : Présentation suivie de discussion
Contenus : Le formateur/la formatrice utilise le support Powerpoint mis à disposition
pour présenter les terminologies avant de recueillir les questions des
participants et d’y apporter des réponses.

Etape 8 : Post-test -Exploitation

Durée : 30 min
Modalités : Plénière avec interactions
Contenus : Le formateur/la formatrice dicte aux participants le texte ci-dessous :

Njukkal
Mayleen nu nopp, nu fàtteleeti leen,
Ndaanaan li dëkke daŋ-daŋ, jar a gërëm.
Jàngalekat, keno gi téye mbaar, ñépp bokk,
Mooy jëmbat, faj, suuxat, di suqali.
Jigeen ji dalinkoor, góor gi jàmbaari fàkk tëdd,
Réew mépp jóg delloo ko njukkal.
Kenn du ko tuutal, kenn du ko ŋóobi,
Yékkatileen ko, mu ne seŋŋ ca kaw a kaw.

Les participant(e)s échangent leurs copies et chacun essaye de corriger celle de son voisin.

En sous-groupes, les participant(e)s échangent sur leurs observations et préparent une


synthèse à restituer au tableau. Chaque sous-groupe restitue sa synthèse au tableau.

Le formateur/la formatrice demande aux participant(e)s de donner leurs


constats sur les travaux restitués au tableau.

Le formateur/la formatrice affiche ou copie le texte au tableau et les participants s’auto-


corrigent.

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