Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Universite Kongo Faculte de Medecine A Kisantu
Universite Kongo Faculte de Medecine A Kisantu
Octobre 2017
i
PLAN DU COURS
II. LA FIEVRE
2.1. Définitions
2.2. Valeurs normales de la température
2.3. Thermorégulation
2.4. Pathogénie de la fièvre
2.5. Caractéristiques de la fièvre
2.6. Mesure de la température
2.7. Etiologies de la fièvre
2.8. Avantages de la fièvre
2.9. Inconvénients de la fièvre
2.10. Examen d’un malade fébrile
2.11. Conduite à tenir devant une fièvre
3.1. Généralités
3.2. Modes d’action des antibiotiques
3.3 Résistance des microbes aux antibiotiques.
3.4. Classification des antibiotiques
3.5. Autres anti-infectieux
4.1. Sepsis
4.2. Endocardites infectieuses
4.3. Méningites
1.1. Salmonellose
1.2. Shigellose
1.3. Tétanos
1.4. Choléra
ii
1.5. Peste
1.6. Lèpre
1.7. Abcès cérébral
1.8. Affections dues aux bactéries anaérobies
1.9. Mycétomes
2.1. Paludisme
2.2. Trypanosomiase humaine africaine (THA)
2.3. Schistosomiases
2.4. Amoeboses
2.5. Parasitoses intestinales :
2.5.1. Helminthoses : Ascaridiose, Oxyurose , Anguillulose, Tricocéphalose,
Ankylostomose, taeniasis.
2.5.2. Protozooses : Giardiose, Cryptosporidiose, Isosporose, Microsporidioses
2.9. Filarioses
2.8. Toxoplasmose
2.9. Distomatoses
4.1. Histoplasmose
4.2. Aspergillose
4.3. Candidoses
4.4. Cryptococcose
Les MIT représentent l’une des disciplines de la médecine qui s’intéresse aux maladies dues à
des germes pathogènes et aux effets qu'elles occasionnent (lésions, troubles) dans
l’organisme.
1.2.1. Infection
C’est le résultat de l’agression d’un organisme par un virus, une bactérie, un parasite ou un
champignon. La bactériémie traduit la présence de bactéries viables dans le sang. On décrit de
la même façon la présence de virus, champignons, parasites (virémie, fongémie, parasitémie).
les germes saprophytes qui peuvent être retrouvés sur la peau ou les muqueuses sans
pathogénicité, et qui jouent un rôle protecteur en relation avec l’immunité innée ;
les germes commensaux qui se développent sans pathogénicité chez l’hôte en y
assurant une fonction métabolique (ex. dans la digestion) ainsi qu’un rôle protecteur
en relation avec l’immunité innée ;
les germes opportunistes qui deviennent pathogènes en cas d’immunodépression.
1.2.2.1. Virus
Particule microscopique possédant un seul type d'acide nucléique (ADN ou ARN) qui ne peut
se répliquer qu'en pénétrant dans une cellule et en utilisant sa machinerie cellulaire. Leur
multiplication est strictement intracellulaire.
1.2.2.2. Bactérie
Micro-organisme unicellulaire sans noyau (procaryote) dont le génome est constitué d'ADN .
La bactérie contient un seul chromosome et éventuellement des plasmides. Ils sont pour la
plupart capables de se multiplier dans des milieux inertes.
2
1.2.2.3. Parasite
Organisme vivant sur ou dans un autre organisme qui se nourrit aux dépens de l'hôte sans le
détruire, quoique, dans certains cas, la détérioration progressive de l'hôte puisse entraîner sa
mort au bout d'un certain laps de temps; On distingue les protozoaires, parasites
unicellulaires à développement intracellulaire, et les métazoaires, parasites pluricellulaires
représentés par les helminthes.
1.2.2.4. Champignons
Il s’agit du transport direct des agents infectieux à partir du réservoir jusqu’à l’homme
susceptible d’etre infecté. La transmission directe est soit aéroportée (rougeole, tuberculose,
grippe, varicelle), soit de type gouttelettes/salive (ménigites bactériennes, infections à
VRS…), soit manuportée (maladies des mains sales, bactéries multirésistantes en milieu
hospitalier), soit sexuelles (IST) soit sanguine des virus (VIH, VHB, VHC, CMV,..), des
bactéries, et des parasites (plasmodium, trypanosome, …).
Il s’agit du transport des agents infectieux à partir du réservoir jusqu’à l’homme par un
intermédiaire inerte ou animé :
C’est la transmission d’agents infectieux de la mère à son enfant par voie transplancétaire
(grossesse) ou au moment de l’accouchement.
4
Les infections communautaires regroupent les infections non asociées aux soins, acquises en
ville, en communauté. Tan disque les infections nosocomiales sont acquises dans un
établissement des soins, càd qui n’étaient ni présente, ni en incubation au debut de la prise en
charge.
L’objet général de ces enseignements est de donner à l’apprenant les bases nécessaires pour
pouvoir prendre en charge correctement toute pathologie infectieuse, afin d’en réduire la
morbidité et la mortalité.
Pour atteindre cet objectif général, à la fin de ces enseignements, l’apprenant doit être capable
de :
II. LA FIEVRE
2.1. Définitions
La fièvre est l'élévation de la température corporelle au-dessus des valeurs normales due au
dérèglement du centre thermorégulateur situé au niveau de l’hypothalamus, sous l’action des
pyrogènes.
Sur le plan clinique, la fièvre représente un symptôme cardinal en maladies infectieuses ; d’où
l’importance de connaître tous les aspects de la fièvre. Elle n’est cependant pas toujours
synonyme d’infection, et au cours de certaines infections, elle peut manquer (choléra, tétanos,
botulisme). Un choc septique à bacilles à Gram négatif peut être associé à une hypothermie.
A noter la différence entre fièvre et hyperthermie : la fièvre est issue d'un dérèglement du
"thermostat" central (l'élévation de la température corporelle est produite par le corps lui-
même), alors que l'hyperthermie résulte de l'accumulation de chaleur exogène (issue de
l'environnement et non pas produite par le corps). Bien que les deux mots soient souvent pris
comme synonymes, utiliser hyperthermie au lieu de fièvre est impropre et doit être autant que
possible évité.
Au repos, la température normale du corps humain est comprise entre 36,7° et 37°C le matin;
37° et 37,5°C le soir. En fait, cette définition est variable, car il existe des variations
individuelles et des facteurs physiologiques influençant la température : nycthémère : pic
physiologique vers 18 heures, augmentant la température de 0,5°C ; activité musculaire,
digestion peuvent augmenter la température de 1°C ; cycle menstruel : la température
augmente au cours de la deuxième partie, de 0,5°C à 1°C. D’où la mesure de la température
6
est effectuée à distance des repas après un repos de 20 minutes. La température obtenue par
voie axillaire ou buccale doit etre augmenté de + 0,4°C à + 0,6°C pour évaluer la température
centrale. On parle de fièvre si la température centrale est > 38°C le matin et 38,3°C le soir.
2.3. Thermorégulation
La vie est un phénomène complexe dont la base est un ensemble de réactions chimiques et de
phénomènes physiques. Or, la température a une influence capitale sur les réactions
chimiques :
une réaction n'est possible que dans une gamme de température donnée ;
la cinétique chimique dépend très souvent de la température (loi d'Arrhenius) ;
lorsqu'une réaction est réversible, le point d'équilibre dépend de la température.
Comme toute régulation physiologique, la thermorégulation fait intervenir des capteurs, des
centres intégrateurs, des effecteurs.
Le centre hypothalamique est stimulé par des substances 'pyrogènes'. Cela entraîne une
élévation du thermostat, avec mise en œuvre des mécanismes effecteurs qui produisent la
chaleur (vasomotricité, frissons). Ces substances pyrogènes sont des cytokines produites par
les cellules du système immunitaire, stimulées par des agents infectieux, ou lors de réactions
inflammatoires non spécifiques.
Régulation
L'hypothalamus, qui contient le centre thermorégulateur, reçoit des informations de tous les
récepteurs (cutanés et centraux). L'hypothalamus analyse la température en permanence, et la
compare à une valeur de consigne (environ 37°C).
Lorsque la valeur est trop basse, il y a des frissons pour produire de l’énergie par contraction
musculaire (ce phénomène s’observe lors des poussées de fièvre). Deux autres phénomènes
surviennent : l'accélération des oxydations cellulaires pour libérer de la chaleur, et la
constriction des artérioles cutanées pour limiter les pertes de chaleur.
Tous ces différents facteurs (pyrogènes exogènes) agissent en stimulant les leucocytes
(granulocytes, monocytes, polynucléaires), les macrophages et peut être d’autres cellules
encore, qui sécrètent des substances appelées pyrogènes endogènes (IL-1, TNF, IFN…). Ces
derniers atteignent l’hypothalamus antérieur par voie sanguine et vont entraîner la synthèse
locale dans l’hypothalamus des monoamines, des prostaglandines E1 et E2, puis de l’AMP
cyclique. Ces substances vont stimuler le centre vasomoteur, qui à son tour entraîne une
vasoconstriction des vaisseaux cutanées, d’où diminution des pertes de chaleur et apparition
de la fièvre.
8
Les pyrogènes exogènes sont principalement représentés les produits bactériens (toxines,
endotoxines, exotoxines)
N.B : L’aspirine a une action centrale sur la fièvre, par inhibition de la synthèse des
prostaglandines. Alors que les corticoïdes ont une action à la fois centrale et périphérique ;
c’est-à-dire une action d’inhiber la synthèse des prostaglandines et la production du pyrogène
endogène par les cellules (leucocytes, les macrophages, etc.…).
FIÈVRE
AMP VC périphérique
Monocytes / macrophages, cyclique Contractions
cellules endothéliales, musculaires (frissons)
autres cellules
PGE2
Élévation du point
Cytokines pyrogènes: d’équilibre thermo-
IL1, IL6, TNF, IFN, … régulateur
Endothélium
hypothalamique
Circulation
12
Selon le mode d’apparition, on peut assister soit à une fièvre brutale, une fièvre progressive
ou afin, une fièvre insidieuse.
Selon l’horaire du jour, on peut assister à une fièvre matinale, une fièvre vespérale ou fièvre
sans horaire. Selon la durée, on distingue les fièvres aiguës de moins de 5 jours et les fièvres
prolongées évoluant depuis plus de 3 semaines.
2.5.3. Intensité
2.5.4. Evolution
Il faut surtout préciser si l'évolution est spontanée ou influencée par des traitements
(antipyrétiques, antibiotiques, AINS, corticoïdes). Ce mode évolutif associé aux autres
données de l'examen clinique permettra d'orienter vers un diagnostic. On distingue à cet effet,
plusieurs types de fièvre qui sont :
3. Fièvre intermittente : pics variables, avec température normale entre les accès c’est-à-
dire que l’individu présente des clochés thermiques de 39,40 ou 41°C qui surviennent un
certain jour et séparés par des jours sans fièvre (paludisme).
4. Fièvre récurrente : accès fébriles répétés séparés par des périodes d'apyrexie de
plusieurs jours (leptospirose, lymphome).
11
7. Les fébricules
Ce sont des fièvres peu élevées ne dépassant pas 37,8°C ou 38°C (Petites suppurations
localisées, parfois la tuberculose).
12
La mesure de la température est effectuée à distance des repas après un repos de 20 minutes.
On utilise un thermomètre à mercure ou électronique. Le site de prise de la température est
sujet à controverse, car la température de référence se situe au centre de l’organisme, endroit
où il est difficile d’accéder. Dans ces conditions, on se contente de la prélever dans un endroit
pas trop exposé à l’air ambiant, et accessible. La température obtenue par voie axillaire ou
buccale doit être augmenté de + 0,4°C à + 0,6°C pour évaluer la température centrale.
Le rectum (1 mn), permet d'obtenir une donnée fiable, le thermomètre doit être nettoyé
et désinfecté après utilisation, il peut être protégé par une enveloppe à usage unique.
Mais possibilité de complications hémorragiques (ulcérations thermométriques)
la bouche (2 mn) : une sonde à usage unique est placée sous la langue. La prise doit
être relativement éloignée d'une absorption chaude ou froide.
L’oreille : thermomètre tympanique à infrarouge avec un embout à usage unique. Les
résultats peuvent être faussés par la présence d'un bouchon de cérumen ou le
positionnement sur le coté du conduit auditif et non près du tympan.
L'aisselle ou pli axillaire (5 mn) : la température est d'un demi degré inférieur aux
autres prises. Elle peut être impossible chez les personnes cachectiques. La peau ne
doit pas être frictionnée avant la prise.
L'aine ou pli inguinal : idem à l'aisselle
Les lupus, le rhumatisme articulaire aigu (RAA), la goutte, la phlébite, l’embolie pulmonaire,
l’infarctus cérébral, pulmonaire et les myocardites, etc., …
La maladie de Hodgkin, les leucémies, l’hépatome, l’allergie et les néoplasmes divers (rein,
colon, sein, …).
1. Définition
Petersdof et Beeson sont les premiers en 1961 à avoir défini la fièvre prolongée
d’origine inconnue selon 3 critères :
3° dont la cause reste indéterminée après une semaine d’investigation à l’hôpital dont
au moins 2 jours d’incubation des cultures microbiologiques
Ces fièvres représentent 14% de cas aux Cliniques Universitaires de Kinshasa (CUK).
2. Les causes
Les trois grandes causes sont : les infections, les néoplasies et les collagénoses et
maladies vasculaires. Le tableau ci-dessous reprend ces différentes causes :
Petersdorf et 100 36 19 19 19 7
Besson (1961)
La fièvre a des effets bénéfiques dans la lutte contre les infections et la stimulation des
mécanismes immunitaires.
Résistance plus grande de certains reptiles à l’infection en cas de fièvre
Résistance plus grande des mammifères infectés en cas de fièvre
Inhibition du développement de divers agents pathogènes à T° élevée (spirochètes,
tréponèmes, virus de la poliomyélite, bacille de Hansen, …)
Stimulation par les pyrogènes de divers mécanismes de défense immunitaire:
Production des cytokines par les lymphocytes T, les macrophages (interférons, TNF, …)
Stimulation de la production d’Immunoglobulines par les lymphocytes B (plasmocytes)
Augmentation du pouvoir phagocytaire
Élévation de la concentration des oligo-éléments (Cu, …)
o de rechercher des facteurs de gravité liés au terrain et des signes de mauvaise tolérance
de la fièvre ;
o de rechercher des signes d'appel (atteinte viscérale ou cutanée) qui permettront
d'orienter le diagnostic.
2.1. L'examen doit toujours être orienté, dans un premier temps vers la recherche d'une
origine infectieuse, car cela peut nécessiter un traitement en urgence (porte d'entrée et foyer
primitif, localisations secondaires) :
2.2. Recherche d'une autre pathologie non infectieuse :- thrombo-embolique (grosse jambe
rouge, douleur thoracique...) - inflammatoire (céphalée, diminution d'un pouls temporal dans
la Maladie de Horton ; arthralgies, éruption cutanée, péricardite etc dans les connectivites...) -
néoplasique, hémopathie- endocrinienne (hyperthyroïdie) - médicamenteuse (antibiotiques,
anticancéreux...)
3. Examens complémentaires
Ces examens sont d’extrême importance pour exclure les affections les plus courantes :
paludisme, tuberculose, fièvre typhoïde, infection urinaire, hépatite, etc.,…
17
3.1. De routine/systématique
Ce sont des examens de première intention réalisés devant une fièvre en présence ou non
d’une orientation clinique: NFS, goutte épaisse, hémostase, marqueurs de l'inflammation,
procalcitonine, ionogramme sanguin, fonction rénale, bilan hépatique.
De façon systématique, des hémocultures doivent être réalisées. Elles seront prélevées (au
moins deux) avant toute antibiothérapie, puis renouvelées en fonction de l'évolution.
De plus, en l'absence de point d'appel évident, une bandelette urinaire et un ECBU, ainsi
qu'une radiographie thoracique seront effectués en raison du caractère parfois
asymptomatique d'une localisation infectieuse.
Les prélèvements à visée microbiologique doivent tenir compte des points d'appel cliniques.
La recherche de certains germes doit faire l'objet de demandes spécifiques au laboratoire.
Tout épanchement anormal doit être ponctionné : plèvre, ascite, articulations, collection
cutanée ou des parties molles.
Les autres prélèvements sont réalisés en fonction de la sémiologie : PL pour analyse du LCR,
LBA (réservé à l'immunodéprimé ou en cas d'infection nosocomiale, ou pneumopathie
résistante au traitement), tubage gastrique à la recherche de mycobactéries, coprocultures et
examens parasitologiques des selles, sérologies (HIV, EBV, CMV, toxoplasmose), de même
la détection de certains germes par PCR.
Les examens seront également guidés par les signes d'appel : - échographie et doppler
(phlébite, embolie pulmonaire) - biopsie d'artère temporale (Maladie de Horton) - échographie
et scanner (tumeur) - bilan immunologique, endocrinien, de maladies de système ...
Certaines maladies inflammatoires peuvent s'accompagner ou se révéler par une fièvre aiguë :
poussée de chondrocalcinose, poussée d'une maladie lupique... et plus rarement, de cause
médicamenteuse, néoplasie, hémopathie, pathologie endocrinienne, vasculaire...
18
Bilan étiologique
Traiter la cause
Baisser la température si la fièvre n’est plus tolérée
L’objectif est de faire baisser la fièvre et ceci passe par deux méthodes :
enveloppement humide et les antipyrétiques.
Mais si le diagnostic n’est pas d’emblée clair, il faut procéder à des prélèvements pour
des analyses de laboratoire simples, et traiter avec des antipaludéens simples de 1ère intention
sans attendre. Si après la cure, la fièvre ne tombe pas, il faudrait adopter les attitudes
suivantes :
3.1.1. Définition
Un antibiotique (du grec anti : « contre », et bios : « la vie ») est une substance qui a une
action spécifique avec un pouvoir destructeur sur les bactéries. Pour les autres micro-
organismes, on utilise le terme d'« antifongique » pour lutter contre les champignons, ou
d'« antiviral » pour lutter contre les virus.
Cette substance peut avoir une action toxique directe, c'est-à-dire bactéricide ; son efficacité
peut être également limitée à empêcher le développement des micro-organismes (action
bactériostatique).
Une substance antibiotique est donc un "médicament" qui a pour effet de tuer des bactéries
de façon ciblée ou d'empêcher leur multiplication. Ainsi on parlera d'antibiotiques
"bactéricides" ou "bactériostatiques". Le but de tout traitement antibiotique est d'aider le
système immunitaire dans sa lutte contre les bactéries. Dans tous les cas c'est le système
immunitaire qui finira de débarrasser l'organisme malade des dernières bactéries.
NB : Les antiseptiques ne sont pas des antibiotiques. Leur fonction est de tuer un maximum
de germes (bactéries, champignons, virus), leur mode d'action n'est pas spécifique, ils ne
s'utilisent que localement en application externe et mal employés (trop concentrés par
exemple) ils peuvent provoquer des lésions et/ou retarder la cicatrisation.
Le premier antibiotique, identifié dès la fin du XIXe siècle par Ernest Duchesne, fut la
pénicilline.
Ses propriétés furent redécouvertes par hasard en 1928 par Sir Alexander Fleming qui
s'aperçut que certaines de ses cultures bactériennes dans des boîtes de Petri oubliées avaient
été contaminées par les expériences de son voisin de paillasse sur un champignon : le
penicillium notatum.
20
Mais l’importance de cette découverte, ses implications et ses utilisations médicales ne furent
comprises et élaborées qu’après sa redécouverte, entre les deux grandes guerres.
Le premier antibiotique (de synthèse) a ouvert une voie nouvelle dans la lutte contre de
nombreuses maladies qui étaient considérées comme incurables auparavant. Les antibiotiques
ont augmenté l'espérance de vie de ceux qui y ont accès d'environ 15 ans. Comparativement,
un médicament qui guérirait 100% des cancers n'augmenterait l'espérance de vie que de 5 ans.
La CMI et la CMB sont caractéristiques d'un antibiotique pour une souche donnée.
Le mécanisme le plus probable de cette résistance est sans doute que l’antibiotique utilisé crée
une pression de sélection, qui favorise la sélection de mutations naturelles (même rares), qui
confèrent à la bactérie une résistance à l’antibiotique en question et donc un avantage sélectif.
Certaines bactéries (bactéries dites compétentes) sont capables d'intégrer de l'ADN exogène
(présent dans le milieu) et donc d'acquérir potentiellement des gènes de résistance aux
antibiotiques d'une autre espèce bactérienne.
21
Il existe plus de 10 000 molécules antibiotiques, mais seulement une centaine, dont un quart
sont des pénicillines, sont efficaces et utilisables. La plupart des antibiotiques sont produits
par des procaryotes, des champignons, des végétaux supérieurs, des animaux ou des lichens.
Ces antibiotiques agissent sur des cibles extracellulaires et ne sont actifs que sur les germes en
croissance. Les cellules au repos ne sont pas perturbées par l’action de ces molécules.
Les antibiotiques bloquent la synthèse de la paroi, la cellule s’allonge sans faire de paroi
(cloison) et elle explose sous l’effet de la pression osmotique interne.
La polymyxine : il s’agit d’un surfactant (détergent) qui agit avec les lipides
membranaires et qui désorganise la bicouche phospholipidique membranaire. Ceci
détruit l’intégrité de la membrane, les éléments hydrosolubles sortent de la cellule.
Cette molécule est efficace sur les cellules en croissance et au repos.
La mitomycine est une molécule dont la structure est asymétrique. Elle se fixe sur les
brins de l’hélice d’ADN et établit un pontage entre eux. Ceci empêche la réplication
de l'ADN en bloquant la progression de l’ADN polymérase ;
L’actinomycine : le mécanisme est identique à celui de la mitomycine, mais cette
molécule est symétrique. En se fixant sur les deux brins d’ADN cette molécule bloque
la progression de l’ARN polymérase ;
Les sulfamidés sont des analogues structurels de molécules biologiques; ils
ressemblent à des molécules normalement utilisées par la cellule. La cellule va les
reconnaître pour ce qu'ils ne sont pas et les intégrer dans son métabolisme, et, parce
que ce sont des molécules analogues, les voies métaboliques seront bloquées. Ceci
provoque une inhibition de la synthèse des bases nucléiques et la cellule meurt par
carence en bases nucléiques ;
22
a) Résistance naturelle
On parle de résistance naturelle si toutes les souches d’une même espèce sont résistantes à un
antibiotique. C’est l’expression d’une propriété innée reflétant l’empêchement d’accéder à la
cible ou l’absence de la cible. Exemple: l'imperméabilité des parois des bactéries Gram- ou
leur absence de paroi.
b) Résistance acquise
La résistance acquise survient lorsque quelques souches d’une même espèce normalement
sensibles deviennent résistantes.
23
L’information génétique qui induit la résistance résulte d’une mutation ou d’un mécanisme
plasmidique :
Les bactéries peuvent transférer des éléments mobiles de leur génome : plasmides et
transposons. Souvent les bactéries ont rassemblé plusieurs gènes de résistance sur leur
plasmide et l’échangent.
- Structure
Antibiotiques bactéricides possédant un noyau (cycle bêtalactame) qui est la partie efficace de
la molécule.
1. les pénicillines
2. les céphalosporines
3. les monobactames,
4. les carbapénèmes
- Mode d'action
3.4.1.1. Pénicillines
1.1. Structure
En plus du cycle β-lactame, elles possèdent un cycle thiazolidine.
1.2.1. Pénicillines G et V : ont un spectre étroit (certains cocci à G+, cocci à G-, bacilles
G+).
1.2.2. Pénicillines A : le spectre est celui de la péni G, étendu à certains bacilles à Gram - .
1.2.3. Pénicillines M : spectre identique à celui de la péni G, avec en plus une activité sur le
Staphylocoque sensible à l’oxacilline, le Streptococcus pyogenes.
- Oxacilline (Bristopen®)
- Cloxacilline (Orbénine®)
- Ticarcilline IV
- Pipéracilline IV
Sont des bêtalactamines ayant une activité antibactérienne intrinsèque très faible. Associés à
certains bêtalactamines, ils en restaurent l’activité antibactérienne en servant de cible à
l’hydrolyse des bêtalactamases.
3.4.1.2. Céphalosporines
2.1. Structure
Le noyau des céphalosporines peut être modifié pour acquérir diverses propriétés.
Activité limitée aux cocci Gram positif et à quelques bacilles Gram négatif non producteurs
de bêtalactamases.
28
Activité plus étendue sur les entérobactéries. La céfoxitime résiste à l’hydrolyse des
bêtlactamases.
Activité plus étendue sur les bacilles Gram négatif, mais moindre activité sur les cocci Gram
positif.
Les C3G orales ont une biodisponibilité inférieure à celle des C1G : céfixime (Oroken),
céfotiam hexétil, cefpodoxime proxétil (Orelox).
Spectre moyen
- céphalexine,
- céphalotine,
- céphazoline.
- céfaclor,
- céfuroxime,
- céfamandole.
- cefotetan ,
- cefoxitin.
29
ceftriaxone,
céfotaxime.
ceftazidime.
2.3.4. Spectre large, avec activité améliorée sur les germes Gram positifs et une stabilité
face aux bêta-lactamases.
céfépime,
cefpirome.
3.4.1.3. Carbapénèmes
3.1. Structure
Les carbapénèmes sont des β-lactamines obtenus à partir de Streptomyces cattleya. En plus
du cycle β-lactame, elles possèdent un cycle dérivé du cycle thiazolidine des pénicillines.
Ils agissent en se fixant aux peptidases bactériennes, les protéines de liaison à la pénicilline
(PLP) et plus spécifiquement la PLP-1 et la PLP-2(affinité faible pour la PLP-3) des bacilles
gram négatifs.
Ces PLP sont des peptidoglycanes responsables du maintien de la paroi cellulaire. En court-
circuitant ce mécanisme, on entraîne un défaut de la paroi cellulaire et s'en suit une lyse
bactérienne.
Les carbapénèmes sont les β-lactamines qui ont le spectre d'activité le plus large. Elles sont
actives sur les bactéries gram négatif et offrent une résistance élevée aux β-lactamases. Mais
des résistances acquises ont toutefois émergées.
30
3.5. Résistance
Le risque d'allergie croisée avec les β-lactames (pénicillines, céphalosporines) est près de
50 %. Il n'est pas sécuritaire d'essayer de l'administrer aux gens allergiques aux autres β-
lactames.
3.7. Synergie
3.4.1.4. Monobactames
Le Monobactame est une classe d'antibiotique qui ne contient qu'un seul agent antibiotique.
Il s'agit de l'aztréonam (Azactam).
A la différence des autres bêta-lactamines, il n'y a pas d'anneau fusionné au noyau bêta-
lactame. Partant, peu de probabilité de réactions croisées.
31
Ils se lient davantage aux PBP-3. Il a une action bactéricide dont l'activité dépend du temps
passé au dessus de la CMI caractéristique à la bactérie.
Spectre d'activité
Agit plus efficacement sur les bacilles gram négatifs aérobes. La classe est inactive contre les
grams positifs et les anaérobes. Elle induit peu les enzymes bactériens (β-lactamases).
Mécanismes de résistance
Les bactéries peuvent se défendre des agents antibactériens. Ils agissent par plusieurs
mécanismes. Pour cette classe particulière, ils y arrivent par la production de β-lactamases,
des enzymes venant inactiver la substance active.
Combinaison d'agents
3.4.2. Aminosides
3.4.2.1. Structure
Les aminoglycosides sont des antibiotiques bactéricides, composés de deux à cinq unités de
sucres substitués par des fonctions amines (-NH2).
Ils inhibent les synthèses protéiques de la bactérie en se fixant sur la sous-unité 30S du
ribosome bactérien (interfèrent avec la traduction des ARN messagers en protéines).
Leur activité est concentration dépendante et sont dotés d’un effet post-antibiotique.
L'effet post-antibiotique est un phénomène très particulier, observé seulement avec les
antibiotiques les plus puissants.
Cet effet se produit avec les aminosides: même après que la majeure partie de la dose ait été
éliminée de l'organisme, et qu'il ne reste que de faibles traces d'aminoside dans le corps, on
observe une inhibition durable de la croissance bactérienne, c'est l'Effet Post Antibiotique.
32
3.4.2.4. Spectre
Il est large : cocci à Gram positif, cocci à Gram négatif, bacilles à Gram positif et la majorité
des bacilles à Gram négatif, en particulier les entérobactéries et Pseudomonas aeruginosa. La
paromomycine est un anti-parasitaire employé contre certaines amibes et le Cryptosporidium.
Les aminosides sont sans effet contre les bactéries anaérobies.
Spectre particulier :
Les aminoglycosides sont toxiques chez les cellules eucaryotes. Le principal mécanisme de
cette toxicité est le blocage des ribosomes mitochondriaux qui sont également sensibles à
l'action de ces composés.
La faible perméabilité mitochondriale limite cet effet. Chez l'homme, il existe toutefois une
toxicité avérée au niveau des oreilles (ototoxiques) et des reins qui nécessite une surveillance
lors de l'administration par voie générale.
Les atteintes rénales sont une conséquence de la concentration des aminosides au niveau de
cet organe. Les aminoglycosides sont filtrés puis pinocytosés par les cellules tubulaires
rénales pour y être détruits dans les lysosomes. Ceci intoxique progressivement la cellule et
mène à une nécrose tubulaire.
La toxicité cochléovestibulaire peut être de deux ordres, soit réversible (atteinte vestibulaire :
nystagmus, troubles de l'équilibre), soit irréversible (atteinte cochléaire : hypoacousie,
surdité). Elle est dose-dépendante , mais chez certains sujets prédisposés, elle peut survenir
dès la première dose.
33
On les administre à des doses basées sur le poids corporel, pendant une durée ne dépassant
pas 7 jours de préférence et en une ou deux prises. Il faut surveiller le taux plasmatique, la
fonction rénale (créatinine) et il peut être pertinent de passer des audiogrammes de contrôle
lors des traitements prolongés.
Les aminosides ne doivent pas être administrés pendant la grossesse (à moins d'extrême
nécessité), vu le risque important de rendre le nouveau-né sourd.
Classiquement ils ne sont pas administrés per os car ils ne passent pas la barrière digestive.
Ils sont donc en général soit administrés par voie intraveineuse, intramusculaire, soit utilisés
par voie locale pour le traitement des plaies ou des infections oculaires (Néomycine) et pour
le traitement locales des infections digestives (Paromomycine, Néomycine) ou intracavitaires
pleurale et rachidienne (Framicétine).
3.4.3.1. Structure
Ils inhibent les synthèses protéiques de la bactérie en se fixant sur la sous-unité 50S du
ribosome bactérien. Elles sont capables de pénétrer les cellules eucaryotes. Elles ont donc
pour cible les parasites intracellulaires (Exemple : Chlamydia pneumoniae).
34
3.4.3.3. Spectre
L’intérêt actuel des tétracyclines repose sur son action sur les bactéries
intracellulaires (chlamydia, mycoplasmes, rickettsies, brucella), mais aussi sur les spirochètes
(leptospires, tréponèmes, borrelia) et Vibrio cholerae. La est active sur la quasi-totalité des
cocci à Gram positif, sur les entérobactéries, les bactéries anaérobies, mais pas sur le bacille
pyocyanique.
3.4.4. Phénicols
3.4.4.1. Structure
Ils inhibent les synthèses protéiques de la bactérie en se fixant sur la sous-unité 50S du
ribosome bactérien.
Les phénicolés constituent une famille d'antibiotiques, dont les molécules très simples, ont un
spectre d'action très large, mais les résistances sont nombreuses et ont de nombreux effets
secondaires, entre autre un risque d'agranulocytose.
35
3.4.5.1. Structure
Les antibiotiques du groupe « MLS » ont des structures chimiques différentes, mais leurs
mécanismes d’action, leurs spectres, et les mécanismes de résistance des germes à ces 3
groupes d’antibiotiques sont comparables.
Les macrolides sont des molécules à propriétés antibiotiques, qui ont en commun un noyau
macrocyclique lactone.
Ils inhibent les synthèses protéiques de la bactérie en se fixant sur la sous-unité 50S du
ribosome bactérien. Ils sont essentiellement bactériostatiques.
3.4.5.3. Spectre
Elles constituent une famille d'antibiotiques capables de diffuser dans les tissus, voire à
l'intérieur des cellules. Ils sont donc actifs sur les germes intracellulaires. Ils sont utilisés dans
le cas des infections pulmonaires atypiques (légionellose, infection à Chlamydia), de certaines
infections à streptocoques, staphylocoques méti-S, entérocoques.
Cependant l’usage des macrolides est délicat en raison de nombreux effets secondaires et
interactions médicamenteuses.
Macrolides vrais
1re génération: Erytromycine , Spiramycine,
2e génération: Josamycine, Midécamycine,
3e génération: Dirithromycine, Azithromycine, Clarithromycine, Roxithromycine
Kétolides : dérivés de l’érythromycine, comprennent une molécule, la télithromycine.
Synergistines: Pristinamycine
Lincosamides : Lincomycine, Clindamycine
36
3.4.6. Polypeptides
3.4.6.1. Structure
Un polypeptide est une chaîne comportent plus de 50 acides aminés reliés par des liaisons
peptidiques.
3.4.6.3. Spectre
Ils ne sont actifs que sur les entérobactéries exceptés Proteus, Providencia et Serratia.
Les résistances acquises sont exceptionnelles.
Les polymyxines sont surtout utilisées en topiques sous forme de collyres, gouttes
auriculaires, ovules, applications cutanées (Polymyxine B). La Polymyxine E (colistine) n’est
utilisée en voie orale que comme décontaminant du tube digestif. La colistine en aérosols est
utilisée pour le traitement des infections respiratoires, en particulier chez les sujets les sujets
atteints de mucoviscidose.
3.4.6.4. Effets indésirables
Les effets secondaires sont les allergies avec les topiques, la néphrotoxicité dose-dépendante
avec la colistine par voie parentérale.
3.4.7. Quinolones
Ils sont séparés en quinolones de 1ère génération (plus disponibles), et quinolones de 2ème
génération ou fluoroquinolones (ou quinolones fluorés).
3.4.7.1. Structure
Antibiotiques bactéricides, caractérisés par l’adjonction d’un atome de fluor et d’un cycle
azoté à la structure des anciennes quinolones.
Mode d'action
Quinolones urinaires
- norfloxacine (Noroxine®),
- énoxacine (Enoxor®, Penetrex®).
- loméfloxacine (Logiflox®, Décalogiflox®),
Quinolones systémiques
- péfloxacine (Péflacine®),
- ofloxacine (Oflocet®, Monoflocet®, Tarivid®, Ocuflox®, Floxin®),
- ciprofloxacine (Ciflox®, Cipro®),
Quinolones antipneumococciques
- comme ce fut le cas pour d'autres classes d'antibiotiques par le passé, l'important
volume de prescription en particulier en milieu hospitalier favorise les résistances
bactériennes ;
- l'utilisation massive de fluoroquinolones vétérinaires favoriserait la sélection de
souches microbiennes résistantes dans l'environnement.
Contre-indications
Effets indésirables
3.4.8. Rifamycines
- Mode d’action : formation d’un complexe avec l’ARN-polymérase, qui produit un blocage
de la transcription de l’ADN.
-Type : antibiotique bactériostatique à spectre étroit, utilisé essentiellement pour son action
antistaphylococcique..
- Mode d’action : inhuibition des synthèses protéiques par fixation sur le ribosome 50S.
3.4.10. Fosfomycine
1. Glycopeptides
- Pharmacocinétique : non absorbés par voie orale, ils sont presque exclusivement utilisés
par voie parentérale. Bonne diffusion dans les séreuses, diffusion dans le liquide cérébrospinal
en cas de méningite.
2. lipopeptides : daptomycine
- Mode d’action : elle a un noyau hydrophile et une extrémité hydrophobe qui se lie de façon
irréversible à la membrane cellulaire des bactéries Gram positif selon un mécanisme calcium-
dépendant qui entraine la dépolarisation rapide de la membrane cellulaire secondaire à un
efflux de potassium. La mort de la bactérie est due aux dysfonctions cellulaires qui en
résultent.
- Pharmacocinétique : non absorbée par voie orale, exclusivement utilisée par voie IV. Effet
postantibiotique prolongé (6 h), concentration-dependant sur S. aureus et E. faecalis.
3.4.12. Imidazolés
3.4.13. Sulfamidés
1. Sulfamides seuls
- Mode d’action : elle inhibe l’action d’enzymes (la DHR et la DHS) nécessaires à la
synthèse de l’acide tétrahydrofolique (participant au métabolisme des acides nucléiques et des
purines).
3.4.14. Antituberculeux
Insuffisance hépatique
Thrombopénie, anémie
hémolytique
Intolérance digestive
2. Autres Antituberculeux
3.4.15. Nitrofuranes
Ce sont les antibactériens mineurs, ayant également une activité sur les protozoaires. Ils sont
actifs, bactériostatiques sur les collibacilles et différentes espèces d’entérobactéries
communautaires (Salmonella sp, Shigella sp).
42
Usage intestinal
- Nifuroxazide (Ercéfuryl)
- Nifurzide (Ricridène)
Usage urinaire
- Nitrofurantoïne (Furadantine)
3.4.16. Quinoléines
3.4.17. Mupirocine
3.4.18. Oxazolidinones
1. Antiviraux
1.1. Antiherpesviridae
1.2. Anti-CMV
Ganciclovir, Foscarnet
43
1.3. Antirétroviraux
e) Inhibiteur du récepteur CCR5 (pour les virus utilisant le corécepteur CCR5) : Maraviroc
2. Antiparasitaires
2.1. Antihelminthiques
2.2. Antiprotozoaires
b) Paludisme
3. Antifungiques
4.1.1. Définitions
A. Anciennes définitions
Un sepsis est une réponse systémique complexe de l’hôte à l’infection caractérisée par
l’association de plusieurs signes/symptômes.
Le SRIS n’est pas spécifique de l’infection puisqu’il est observé lors des nombreux états
pathologiques (pancréatite aiguë, polytraumatisme, maladie de système, brûlure,
irradiation…). Il s’agit d’une réponse systémique de l’organisme consécutive à une agression.
Au cours d’une infection, il traduit la réponse inflammatoire générale en rapport avec
l’invasion des tissus par des micro-organismes. Il comporte au moins 2 des signes suivants :
- leucocytose >12 000/mm3 ou < 4 000/ mm3 ou > 10% de cellules immatures.
hypotension (TAS < 90 mmHg ou reduction d’au moins 40 mmHg des chiffres
habituels en l’absence d’autre cause d’hypotension)
acidose lactique
oligurie
encéphalopathie aiguë
hypoxémie inexpliquée
coagulopathie
Le choc septique est une défaillance circulatoire aiguë, entraînant des désordres
hémodynamiques, métaboliques et viscéraux, déclenché par un agent infectieux. C'est une
cause de collapsus cardio-vasculaire.
Choc septique dépassé: Choc septique réfractaire malgré toutes les mesures de réanimation.
Actuellement, Le concept de SIRS n’est plus retenu: critères trop sensibles et simplistes;
incidence pratique douteuse.
B. Nouvelles définitions
En février 2016, paru dans le JAMA le consensus pour la nouvelle définition du sepsis et du
choc septique. Définitions validées par l’European Society of Intensive Care Medicine et la
Society of Critical Care Medicine . La spécificité et la sensibilité des critères de SIRS étaient
insuffisantes. La plupart des patients hospitalisés présentent d’ailleurs des critères de SIRS
sans avoir d’infection d’où la faible performance de ces critères. Le groupe de travail a conclu
que le terme « sepsis sévère » était redondant
1. SEPSIS
C’est un dysfonctionnement des organes mettant la vie en danger, causé par une dérégulation
de la réponse de l'hôte à une infection.
Dans la nouvelle définition le sepsis implique qu’il y ait une dysfonction d’organe. L’étape
intermédiaire du sepsis sévère, qui était un sepsis avec une dysfonction d’organe, devient
donc inutile. Encore une fois, le sepsis implique qu’il y ait une dysfonction d’organe.
Il n’existe pas à l’heure actuelle de test diagnostic suffisamment performant pour faire le
diagnostic de sepsis. Il faut donc se contenter d’établir un score de risque.
Le dysfonctionnement organique est donc évalué par une augmentation de 2 points ou plus
du score séquentiel d’insuffisance organique SOFA (Sequential Organ Failure Assessment)
qui est associée à une mortalité intra-hospitalière de plus de 10 %. Il est plus discriminant que
le SIRS pour prédire la mortalité des patients de réanimation.
En dehors des services de réanimation ou dans les services des urgences, chez les adultes
avec une suspicion d'infection. On peut recourir au quickSOFA (qSOFA) c’est-à-dire
suspicion de sepsis s'ils ont au moins deux des critères cliniques suivants :
SCORE SOFA
Dans le cas d’un qSOFA positif, il faut prélever pour calculer le Score SOFA, débuter le
traitement du sepsis et prévoir une surveillance rapprochée.
2. CHOC SEPTIQUE
C’est une complication du sepsis avec des anomalies circulatoires, cellulaires et métaboliques
particulièrement profondes, associée à un risque plus élevé de mortalité qu’avec le sepsis seul.
Critères : Sepsis + nécessité des Vasopresseurs pour maintenir une PAM ≥ 65 mmHg+
Lactate >2 mmol/L (18 mg/dL). Cette combinaison est associée à des taux de mortalité
supérieurs à 40 % à l'hôpital
SEPSIS
47
1. Prélèvements multiples (gaz du sang, NFS hémostase, bilan hépatique et rénal). Pour
pallier au problème de devoir attendre le retour des examens complémentaires pour
calculer le score SOFA, les experts proposent l’utilisation du qSOFA (quick SOFA).
2. Le score SOFA (comme le q SOFA) est un score développé afin de permettre de prédire
la mortalité non pour faire le diagnostic de sepsis.
3. Par ailleurs le qSOFA n’a jamais été évalué prospectivement en comparaison aux
critères de SIRS
4. Risque de dérive de cette définition où tout patient se présentant aux urgences avec un
score SOFA ≥ 2 va être traité comme un patient septique, alors qu’il ne présente pas
d’infection. Le groupe de travail du Pr Mervyn Singer : les critères de SIRS peuvent
encore rester utiles pour l'identification de l'infection.
5. Risque de dérive aussi pour q SOFA : Ex: patient amené aux urgences avec une
symptomatologie d’AVC avec GCS ≤ 13 et FR ≥ 22 (hypoxémie) : il va être pris en
charge comme un sepsis?
Il s'agit principalement de bactéries, mais ce peut également être une levure (Candida) ou un
virus.
1. Bactéries aérobies
Les bacilles Gram négatif sont les plus fréquemment responsables de chocs septiques. Les
entérobactéries sont les germes les plus retrouvés. Parmi eux, on retrouve fréquemment les
Escherichia coli, Pseudomonas, Proteus, Serratia, Bacteroïdes fragilis, méningocoque…
Les cocci Gram positif les plus fréquemment retrouvés sont : le pneumocoque, streptocoque,
staphylocoque…
La toxine correspond dans ce cas à une exotoxine et un antigène de paroi.
o Staphylocoque doré
o Bacilles Gram nég (entérobactéries)
48
o Clostridium perfringens
o Germes d’origine nosocomiale
4.1.3. Physiopathologie
La réponse normale de notre organisme à une infection se fait par le biais d'une cascade de
réponses immunologiques et humorales. Toute stimulation excessive, prolongée, ou
déséquilibrée du système immunitaire va pouvoir donner lieu à une réponse « anormale » de
l'organisme.
L'état septique associe des anomalies cardiaques et vasculaires ayant pour conséquence
principale une redistribution anormale du sang dans la microcirculation d'où son nom de choc
"distributif". Ces troubles témoignent d'une réponse inflammatoire systémique résultant de
l'action de substances microbiennes.
Activation des
neutrophiles, Métabolisme de l’ac
libération des Libération par les
arachidonique, libération de
radicaux oxygènes LT d’IL2, d’IFN γ, de TNFα, IL-1, IL-
Activation thromboxanes A2,
et des protéaes GM-CSF, etc 6, etc
plaquettaire prostaglandines, leucotriènes
Défaillance Microcirculation:
Majoration multiviscérale •VD
de la (DMV) •VC
DMV •Maldistribution du flux
sanguin
Guérison •Lésions endothéliales
9
- Antibiothérapie intempestive
- Terrain : cirrhotiques, diabétiques, immunodéprimés, splénectomisés, cancereux,
toxicomanes, hémoglobinopathies, alcoolisme, Corticothérapie au long cours…
- Manœuvres instrumentales : sondage, cathéters, curétages…
- Prothèses : dentaires, cardiaques, osseuses…
- Usage des seringues, tatouages…
La porte d’entrée doit être recherchée systématiquement. Elle est surtout cutanée,
urinaire, biliaire, digestive, gynécologique, pulmonaire ou ORL en cas d’infection
communautaire, et veineuse, urinaire, respiratoire ou cutanée en cas d’infection nosocomiale.
50
4.1.6. Clinique
4.1.7. Complications
un choc « froid » où l'on retrouve des marbrures, et les extrémités sont froides
(vasoconstriction réactionnelle cutanée)
Pathogénie de la CIVD
Prothrombine Thrombine
Fibrinogène Fibrine
52
4.1.8. Diagnostic
- d’orientation : est fondé sur la clinique (symptômes et signes évocateurs, porte d’entrée,
terrain à risque) et le syndrome inflammatoire biologique (CRP..) et procalcitonine. D’autres
analyses sont utiles :
• CRP
4.1.9. Traitement
1. Traitement étiologique
Il repose sur :
Ou Péni du groupe A: amoxicilline 200 mg/kg/j en IV (soit 3x2g ou 6x2g/j) associé ou non à
la Gentamicine: 3mg/kg/j en IM ou IV en 2 ou 3 prises, sans dépasser 10j
- La suppression du foyer infectieux : retrait d’un cathéter ou d’une sonde urinaire infectés,
évacuation chirurgicale d’un abcès, parage chirurgical d’une plaie infectée etc.
- Anticorps monoclonaux anticytokines
2. Traitement symptomatique
IRA : dialyse
SDRA : oxygénothérapie hyperbare
Ulcère de stress : antisécrétoires, mucoprotecteur, antiacides
Anémie : transfusions
CIVD : traitement à base d’héparine, facteurs de coagulation, à défaut du plasma frais.
Choc septique :
La noradrénaline est la plus puissante des amines vasoconstrictrices, elle doit être utilisée en
première intention: noradrénaline (0,1 à 5 μg/kg/min) pour PAM > 65 mmHg et prise en
charge spécialisée de réanimation (ventilation mécanique, monitorage hémodynamique…)
Les corticoïdes sont employés de manière relativement courante, même si leur efficacité est
peu probante.
1. Définition
- l’endocardite aiguë, d’installation rapide, qui survient sur un endocarde primitivement sain
ou sur prothèses valvulaires (soit précoces c.à.d. 2 mois après la pose de prothèse, alors
iatrogènes et souvent aiguës; soit tardives c.à.d. au-delà de 2 mois).
2. Étiologie
- Staphylocoque aureus.
- Staphylocoques à coagulase négative (SCN) : S. epidermidis est l’espèce la plus fréquente
(plus de 80 %).
- Pneumocoque
- Bacilles à Gram négatif (entérobactéries, pseudomonas…).
Les bactéries des genres Chlamydia, Coxiella et Bartonella occupent maintenant une
place importante parmi les responsables. Les Bartonella (ex- Rochalimea) ont été récemment
reconnues comme agents d'endocardite.
56
3. Facteurs favorisants
L'incidence de l'endocardite est plus importante lorsqu'il existe une cardiopathie préexistante.
Trois groupes à risque sont actuellement définis :
4. Porte d’entrée
Ex : une bactériémie survient au cours de 50 à 70% des soins dentaires (détartrages, avulsions,
extractions…), 10 à 25% des endoscopies digestives, 20% des intubations nasotrachéales etc.
Tous ces gestes doivent être encadrés par une antibioprophylaxie chez les patients à risque
d’endocardite.
5. Physiopathologie
1. Lésions initiales
La fixation des germes sur l’endocarde est favorisée par la présence d’anticorps agglutinants,
les propriétés d’adhérence du germe, et sa capacité à résister à l’activité bactéricide du sérum.
- Dans l’endocardite aiguë, la fixation du germe sur l’endocarde peut survenir sans lésion
endocardique et sans thrombus préalable.
2. Conséquences
- Cardiaques : elles sont dues aux végétations qui sont le siège d’un processus de nécrose
avec mutilations valvulaires (perforation des valves, rupture de cordage), et à l’extension des
lésions ulcérantes abcédées à partir de la greffe bactérienne :
- Des abcès viscéraux (cerveau, rate, foie, etc. dans les endocardites du cœur
gauche, poumon dans les endocardites du cœur droit) ;
- Des obstructions artérielles : la migration de tout ou partie d’une grosse
végétation peut produire une ischémie aiguë (cérébrale, membres, etc. dans les
endocardites gauches, embolie pulmonaire dans les endocardites droites) ;
- Des anévrysmes dit « mycotiques » : ectasies vasculaires pouvant se rompre et
donner des accidents hémorragiques.
6. Diagnostic
Clinique
Endocardites aiguës: installation rapide, en quelques jours; tableau bruyant et grave avec un
syndrome infectieux aigu et des complications en périphérie.
Syndrome infectieux
- Fièvre : constante, d’allure variée, allant du fébricule à une fièvre très élevée avec tableau
septique sévère. Tout sujet fébrile avec cardiopathie soufflante doit faire évoquer une
endocardite
- Splénomégalie : présente 1 fois/2
- Signes généraux fréquents mais non spécifiques: myalgies, arthralgies, lombalgies, asthénie,
amaigrissement, sudation.
Signes cardiaques
-Souffle cardiaque : c’est le signe essentiel. Il peut s’agir soit de l’apparition d’un souffle, soit
de la majoration d’un souffle préalablement connu.
- Insuffisance cardiaque par insuffisance valvulaire, troubles de conduction par abcès septal.
- Péricardite
Manifestations extracardiaques
Signes cutanéo-muqueux :
Signes oculaires : la rétinite de Roth associe des exsudats rétiniens floconeux et des
hémorragies rétiniennes, purpura conjonctival.
Neurologiques : elles sont dues à des emboles septiques, des accidents ischémiques
par embolie d’une végétation, ou hémorragiques par rupture d’un anévrysme
mycotique. Les expressions cliniques sont très polymorphes, allant des céphalées à des
signes neurologiques majeurs.
59
Paraclinique
1. Orientation
2. Certitude
Critères diagnostiques
Endocardite certaine
Endocardite probable
Syndrome infectieux
Signes de localisation de l’infection au niveau de l’endocarde valvulaire
Endocardite possible
7. Diagnostic différentiel
8. Traitement
Le traitement préventif, dit prophylactique, consiste à donner chez des patients à risque de
développer une endocardite un traitement par antibiotiques dans certaines situations, jugées
elles-mêmes, à risque de transmission.
L'amoxicilline est la référence consensuelle actuellement utilisée dans les situations à risque,
la plupart du temps avant intervention buccodentaire. Elle est systématique en cas d'existence
d'une cardiopathie à haut risque d'endocardite, au cas par cas s'il existe une cardiopathie à
risque moyen d'endocardite et absente s'il existe une cardiopathie à risque faible
d'endocardite.
Streptocoque et Entérocoque
Staphylocoque Méti-R
Staphylocoque Méti-S
Hémocultures négatives
Anticoagulants si accidents vasculaires des membres, sténose mitrale avec arythmie complète,
EI sur prothèse valvulaire, …
62
1. Définitions
Une méningite est une inflammation des méninges, le plus souvent d'origine infectieuse.
Les encéphalites sont des affections cérébrales de caractère inflammatoire impliquant des
signes neurologiques de souffrance cérébrale.
Très souvent les méningites sont associées à des signes d'encéphalites. On parle alors de
méningo-encéphalite.
2. Étiologies
- Dans 80 % des cas ce sont les entérovirus (Coxsackies, échovirus) et le virus ourlien.
Elles sont alors bénignes et le rétablissement est le plus souvent spontané ;
- Herpès virus (méningo-encéphalites plutôt que « simples » méningites) : très grave
demandant un traitement d'urgence (acyclovir) ;
- Le VIH : méningite lymphocytaire dans le cadre de la primo-.infection.
Dans 20 à 25 % des cas. Ces infections sont particulièrement graves et peuvent être
fatales. Elles le sont toujours en l'absence de traitement antibiotique adapté ;
L’atteinte méningée est secondaire à partir d’un foyer pulmonaire, péritonéal, ganglionnaire,
osseux, urinaire, génital, etc. mais souvent le foyer primaire n’est pas d’emblée localisé.
3. Porte d’entrée
4. Physiopathologie
- voie directe : par contiguïté à partir d’un foyer ORL aigu ou chronique (otite, mastoïdite ou
sinusite) ou par inoculation directe du LCR lors d’un geste opératoire chirurgical ou ORL ou
lors d’une infiltration lombaire.
Conséquences : inflammation des méninges, encéphales, moelles, racines des nerfs crâniens…
avec exsudat purulent qui vont entrainer :
des troubles de circulation du LCR avec obstruction possible des trous de Magendi et
Luschka, responsable d’hydrocéphalie et d’HTIC.
des lésions vasculaires avec dépôt de fibrine et thrombose responsables de déficit
moteur, convulsions, aphasie.
5. Signes et symptômes
- confusion,
- épilepsie,
- déficit sensitivo-moteur (paralysie ou paresthésie).
6. Diagnostic
1. Démarche clinique
2. Examens complémentaires
Elle est impérative pour établir le diagnostic étiologique et le traitement. Cet examen est
contre-indiqué devant des tableaux faisant craindre une hypertension intracrânienne sévère
(tel un abcès, une tumeur, une hémorragie, ou signes neurologiques locaux) pouvant
occasionner une hernie cérébrale fatale. En pratique, on réalisera un fond d’œil, un scanner
cérébral ou une échographie transfontanellaire chez le nourrisson avant la PL devant ces
tableaux.
Cet examen désagréable voire douloureux, mais peu dangereux consiste à prélever un peu de
liquide céphalorachidien, le fluide qui entoure les méninges pour voir s’il contient des germes
et si sa composition et son niveau de pression sont modifiés.
Examen du LCR
Analyse biochimique :
3. Diagnostic différentiel
- Abcès cérébral
- Tumeur cérébrale
- Tétanos
- Neuropaludisme
- AVC
67
Une hospitalisation en urgence est impérative en Soins intensifs. Le traitement doit être
précoce et énergique mais toujours après la PL.
LCR :
Traitement
LCR :
- aspect clair;
- pléiocytose variable, prédominance lymphocytaire;
- hypoglycorachie et hyperprotéinorachie évoquent une étiologie bactérienne
(méningite bactérienne décapitée, listériose ou tuberculeuse)
- une normoglycorachie évoque une étiologie virale;
- l’examen direct ne retrouve pas des bactéries
68
Traitement
Vaccins disponibles
Pour prévenir les méningites bactériennes à méningocoques trois vaccins sont aujourd'hui
disponibles:
Pour H. influenzae, vaccin anti H. influenzae b, très bien supporté et efficace à 95%. Il est
recommandé chez tous les enfants de moins de 5 ans et les sujets à risque.
8. Les Complications
Abcès cérébral
Encéphalite
Engagement des amygdales cérébelleuses
HTIC (adulte)
Hydrocéphalie (enfant)
69
La salmonellose est une infection bactérienne due aux entérobactéries ou bacilles Gram
négatif de type Salmonella Typhi et paratyphi. On distingue deux types de salmonellose :
Fièvres typhoïdes
1. Définition
C’est une maladie fébrile et transmissible, caractérisée par de la fièvre, des céphalées, une
asthénie intense, des troubles digestifs genres constipation ou diarrhée et la splénomégalie.
2. Etiologie
Elle est due au Salmonella typhi ou bacille d’Eberth qui est le germe le plus incriminé.
Rarement, elle peut être causée par Salmonella paratyphi A, B et C.
3. Epidémiologie
La contamination s’effectue par voie digestive, en consommant des aliments contaminés crus
ou peu cuits : lait, viande (notamment viande hachée et volaille), œuf ou préparation à base
d’œufs crus (sauce mayonnaise, crème fraîche, pâtisseries...), coquillages. Ensuite ce germe
va parcourir le tube digestif pour atteint l’iléon et le cœcum.
Les mains sales des cuisiniers ou des serveurs de bar peuvent être souillés de matières
fécales ; leurs ongles peuvent recelés de grandes quantités de germes, qui contaminent tout ce
qu’ils touchent : pain, lait, fruits, etc.…
2. Indirect
Les mouches, les cancrelats et les autres bestioles entrent en contact avec les matières fécales
et frottent leurs pattes souillées sur les aliments exposées en plein air. L’eau d’un puit non
couvert peut être souillée par les matières fécales d’un malade, d’un porteur chronique et sain.
L’eau de boisson peut être contaminée, si un tuyau fissuré passe à proximité d’une fosse
septique.
Les selles principalement mais aussi les vomiques, les crachats et les urines du malade
peuvent contenir des Salmonella.
4. Physiopathologie
Le germe pénètre par voie digestive et doit être ingéré en très grand nombre pour déclencher
la maladie chez l’adulte sain. Il faut « avaler » plus de 10 5 bactéries Salmonella pour
déclencher une infection. L’acidité gastrique serait entre autre responsable de la destruction de
la majorité des germes ingérés. Toutefois les nourrissons et les jeunes enfants sont bien plus
sensibles à l’infection qui peut être réalisée par l’ingestion d’un nombre minime de bactéries.
Le germe introduit dans l’organisme par voie buccale parcourt tout le tube digestif jusqu’à
l’iléon terminal. Il traverse la muqueuse iléale et gagne les ganglions mésentériques où il
entraîne une adénite durant 15 jours environ, ce qui correspond à la période d’incubation.
Les germes empruntent la voie lymphatique et vont se déverser dans le sang et envahir tout
l’organisme et en particulier la rate et le foie qui sont augmenté de volume. Et ensuite ces
germes vont provoquer une septicémie. On observe une tuméfaction des plaques de Peyer.
Le germe qui a atteint le foie par voie sanguine est éliminé par la bile et se multiplie dans la
vésicule biliaire qui peut constituer un réservoir intarissable des germes et expliquer l’état de
porteur chronique de germes et c’est ce qui arrive dans 5% des cas.
De la vésicule biliaire, le germe est éliminé avec la bile et se retrouve de nouveau dans la
muqueuse intestinale.
En même temps, la toxine typhique (ou antigène O) libérée par la lyse des germes morts dans
les ganglions, imprègne tout l’organisme, ce qui explique :
72
- l’atteinte du système nerveux sympathique abdominal, qui irrite, provoque des lésions
intestinales au niveau des plaques de Peyer, des hémorragies digestives(ulcérations) et
parfois des perforations intestinales survenant fréquemment au 3è septénaire,
- l’atteinte des noyaux neurovégétatifs du diencéphale, provoquant ainsi l’apathie ou
typhos, le dérèglement de la température, du pouls (dissociation pouls température) et
de la température,
- le choc septique est particulièrement fréquent dans la fièvre typhoïde, à cause de la
richesse de Salmonellose en endotoxine ou antigène somatique O,
- l’imprégnation de la moelle osseuse avec leucopénie et neutropénie.
5. Symptômes cliniques
C’est la période d’état de la maladie ; c’est aussi la période où surviennent les complications
de la maladie (hémorragies digestives, perforation intestinale, etc.)
1. La température se maintient à 40°C nuit et jour ; c’est ce que l’on appelle le plateau
typhique. Il existe une dissociation pouls température, avec bradycardie relative.
ne concerne pas avec la hausse de la température : le pouls ne concorde pas avec la hausse de
la température, et reste donc relativement moins élevées par rapport à la température. C’est
« la dissociation pouls-température ».
Normalement à 37°C devrait correspondre un pouls qui ne dépassent pas 90 pulsations par
minute. A 38°C, un pouls de 100, et ainsi de suite mais non dans la fièvre typhoïde.
Température Pouls
37°C 90 battements/minutes
6. Complications
Elles surviennent vers le 15ème jour de la maladie c’est-à-dire au 2ème et 3ème septénaire.
Elle s’explique par l’action de la toxine typhique et par l’existence de la septicémie avec son
cortège de conséquences. Les 3 premières complications sont les plus graves :
7. Diagnostic
Basé sur la clinique : fièvre, céphalées, asthénie intense, troubles digestifs (constipation,
douleurs abdominales, diarrhée liquidienne ou sanguinolente), splénomégalie et parfois un
contexte épidémiologique.
Anticorps O (somatiques)
- Apparaît précocement entre le 6ème et le 10ème jour de la maladie ;
- Est significatif à partir de 1/160 ;
- Atteint le maximum vers la 3ème semaine avec des taux d’environ 1/640 ;
- Disparaît en 2-3 mois ;
- Témoigne d’une infection récente.
Anticorps H (flagellaires)
- Hémoculture : elle est positive sans traitement durant les 4 premières semaines ; après
la 4ème semaine, elle est rarement positive. Il faut au minimum pratiquer 3
hémocultures durant les pics fébriles.
- Coproculture :
1. sans traitement, elle est positive durant toute la maladie. L’excrétion des germes dans
les selles diminue rapidement après la 6ème semaine.
2. avec un traitement, plus de 95% des patients ont une coproculture négative à la
guérison ; moins de 5% ont une culture de selles positives et constituent un grave
danger pour l’entourage : ce sont des porteuses chroniques. C’est pour cette raison
que classiquement, on exige que deux coprocultures soient négatives à intervalle
d’une semaine, avant de laisser sortir le malade.
- Bilioculture : très fréquemment positive, étant donné que la vésicule biliaire constitue
un bon repaire et un passage obligé des bacilles typhiques.
- Uroculture: parfois positive.
- Culture de vomique et crachats : peuvent contenir des germes.
8. Traitement
a) Préventif :
77
b) Curatif :
9. Evolution de la maladie
Sous un traitement efficace, la fièvre tombe après 6 à 9 jours, une fièvre qui persiste
au-delà du 9ème jour suggère soit une erreur de diagnostic, soit une malaria associée méconnue
et non traitée, soit une résistance à l’antibiotique utilisé.
Les céphalées s’amendent en quelques jours ; les autres signes en une semaine ; mais
la fatigue persiste très longtemps et la convalescence est longue.
78
1. Définition
Elles sont responsables d’une entérite fébrile et à l’origine d’une toxi-infection alimentaire.
2. Etiologie
3. Voie de pénétration
Elle est digestive et se fait par consommation des aliments crus, contaminés comme des
fruits, de l’eau, des légumes, des fruits de mer, …
4. Symptômes
Après avoir ingéré des aliments souillés par ces germes, les symptômes vont apparaître après
une incubation de 3 à 4 jours et sont : douleurs abdominales, fièvre, diarrhée, parfois
vomissement et le typhos fait défaut.
5. Diagnostic
Il passe par une coproculture, parce que la maladie se limite uniquement au niveau intestinal.
De ce fait, l’hémoculture est négative ainsi que le test Widal qui sera tout à fait normal ou à
peine significative.
6. Traitement
8. Complications
1.2. Shigellose
1. Définition
C’est une entérite fébrile causée par un bacille gram négatif appelée shigella.
2. Etiologie
3. Epidémiologie
L’affection est très fréquente sous le tropique : 80% d’enfants infectés développent la fièvre et
la diarrhée ; 50% d’adultes seulement présentent des signes de l’affection. L’autre moitié reste
asymptomatique (porteur des germes).
Pour les sources de contamination, elle est interhumaine mais par contre le mode de
contamination et les facteurs favorables voir fièvre typhoïde.
4. Pathogénie
5. Symptômes
6. Diagnostic
7. Diagnostic différentiel
- Salmonellose,
- Entérite virale (Polio, Coxachie, Echo…),
- Entérite amibienne : peu ou pas de fièvre.
8. Complications
9. Traitement
Curatif
Ancien
- Ampicilline per os : 2 à 3 g par jour
- Ou Chloramphénicol : 3x2 gellules à 250 mg par jour /7 jours ;
81
1.3. Tétanos
1. Définition
Le tétanos est une maladie infectieuse aiguë, grave et potentiellement mortelle, due à
un bacille sporulant anaérobie strict et ubiquitaire dont les spores sont souvent retrouvées dans
la terre.
2. Etiologie
Clostridium tetani, également nommée bacille de Nicolaïer, est un bacille gram positif
sporulant anaérobie strict, mobile, non capsulé, fragile sous sa forme végétative (responsable
de la maladie) et résistante sous la forme sporulée. C'est une bactérie ubiquitaire et pouvant
survivre des années dans le milieu extérieur sous forme de spores qui résistent à la chaleur
(90°C pendant 6h et 5 min à 100°C)), à la dessiccation et aux désinfectants.
On retrouve ces spores dans les sols, dans la poussière, sur les plantes, sur les objets
rouillés, dans les selles animales et dans 10 à 25 % des selles humaines.
3. Épidémiologie
publique de base sont avancées. Dans les zones rurales d'Afrique, le taux de mortalité du
tétanos néonatal peut atteindre 90%.
Mode de contamination
Le tétanos est causé par la contamination d'une plaie, quelle qu'elle soit, par le
Clostridium tetani. Les plaies profondes, punctiformes, contenant des tissus dévitalisés ou un
corps étranger créent un environnement plus favorable au développement de C. tetani, mais
n'importe quelle effraction cutanée, même la plus superficielle, peut permettre l'infection :
abrasion cutanée, brûlures ou engelures, chirurgie, avortement, otite moyenne aiguë,
toxicomanie intraveineuse. Le tétanos peut également compliquer certaines maladies
chroniques : ulcères de décubitus, abcès, gangrène.
Facteurs de risque
4. Physiopathologie
La maladie évolue alors inexorablement vers l'arrêt respiratoire par spasme laryngé et/ou
spasme de la musculature respiratoire.
6. Diagnostic
Le test de l'abaisse-langue captif peut être utile dans les formes frustes (sensibilité 94 % et
spécificité 100 %) : on touche avec un abaisse-langue la paroi postérieure du pharynx et on
provoque une contracture reflexe des masséters qui bloque l’abaisse langue entre 2 arcades
84
dentaires. Chez l'individu non atteint, ceci déclenche un réflexe nauséeux et une tentative
d'expulsion de l'abaisse-langue. L'individu atteint, lui, va mordre l'abaisse langue sans
chercher à le recracher. Aucun effet délétère de ce test (ex. spasme laryngé) n’a été rapporté.
7. Diagnostic différentiel
- Méningite
- Abcès dentaire
- Atteinte de l’articulation temporo-mandibulaire
- Hypoglycémie, hypocalcémie
- Idiosyncrasie : primpéran, strychnine
- Hystérie
8. Complications
Respiratoires
Dysphagie
Iatrogènes
Cardiaques
- Myocardite
- Troubles du rythme
Vertébrales et costales
9. Pronostic
Facteurs de pronostic
Score Pronostic
0 point Très bon
1-3 bon
4-6 mauvais
10. Traitement
a) Traitement curatif
Lors du diagnostic initial, la recherche de la porte d’entrée est capitale. Elle se trouve le plus
souvent au niveau des membres inférieurs mais ne peut être identifiée dans environ 10% des
cas. Les soins locaux permettent d’enlever le germe et de créer un environnement aérobie
défavorable à la germination des spores. Proscription de tout pansement occlusif.
3) Neutralisation de la toxine
On commence par placer le patient dans un environnement calme et sans lumière pour limiter
au maximum les stimuli susceptibles de déclencher des séries de spasmes, on évite autant que
possible de le manipuler.
traitement vise à contrôler les spasmes durant plus de 5-10 secondes pour prévenir l'arrêt
respiratoire, les doses requises pouvant être considérables Valium® 10 mg/h en IVD ou 20
mg/h si contractures trop fréquentes ou trop intenses
L'hyperactivité sympathique est soulagée par bêta-bloquants (labetalol) et parfois par bloc
épidural avec des anesthésiques locaux. L'hyperactivité parasympathique est rare mais peut
nécessiter la pose d'un stimulateur cardiaque en cas de bradycardie.
Le maintien d'une hydratation et d'une alimentation suffisante est capitale, on utilise une
sonde naso-gastrique ou un tube de gastrostomie.
Calendrier de vaccination
Malgré l’administration du SAT, ouvrir en même temps ce calendrier pour prévenir les
récidives car le tétanos n’est pas immunisant : J1, j30, j60, j90 puis 1 an plus tard par rapport
au j1. Ensuite, tous les 5 ans.
Après hospitalisation, le patient doit continuer à prendre le valium® à faible dose pendant
longtemps.
b) Prévention
88
SAT d’origine bovine, 3000 UI en SC, après test de tolérance (1/10 de cc, puis 1/5 cc,
30 minutes plus tard, si aucune réaction telle que rougeur, élevure, …, au point
d’injection). Enfin le tout, 30 minutes plus tard, si toujours bonne tolérance.
Si SAT d’origine humaine, 250 UI, dans les mêmes conditions (généralement, la
tolérance est meilleure).
Le vaccin requiert plusieurs jours pour entraîner la production d'anticorps, et ce délai
sans protection pourrait suffire pour que la maladie survienne ; c'est pour cette raison
que le vaccin ultérieur seul ne suffit pas en cas de plaie souillée, et que les
immunoglobulines sont nécessaires.
1.4. Choléra
Il existe 3 biotypes :
2. Epidémiologie
3. Physiopathologie
L’exotoxine secrétée est toxique pour l’entérocyte. C’est une toxine non dyalisable.
Elle est composée d’une sous unité A (A1 et A2) et de 5 sous unités B. ces dernières se fixent
à leurs récepteurs au niveau de l’intestin (le ganglioside GM1), ce qui permet par le biais de
l’AMPc la pénétration de la sous unité A dans l’entérocyte.
Cette sous unité A empêche la réabsorption du sodium par l’entérocyte accompagnée d’une
sécrétion du chlore et du bicarbonate. D’où un appel d’eau dans la lumière, entrainant une
diarrhée profuse.
4. Clinique
Dans cette forme, le décès survient en 24 voire 72 heures si le malade n’est pas soigné.
- Forme avec diarrhée sanguinolente, accompagnée parfois d’une fièvre légère et peu de
vomissements.
- Forme dite « choléra sec » où le patient meurt de choc hypovolémique de manière
subite, avant même que le liquide abondamment accumulé dans la lumière intestinale
ne soit extériorisé par une selle .
- Forme banale, prenant l’allure d’une gastro-entérite banale, de diagnostic difficile
mais source de contamination non négligeable si hygiène fécale mal assurée.
90
5. Complications
• Choc hypovolémique
• Insuffisance rénale pré-rénale puis rénale (lésionnelle)
• Décompensation cardiaque iatrogène (surtout chez l’enfant et le vieillard) par apport
liquidien massif
- Salmonellose
- Shigellose
- Amibiase intestinale
- Toxi-infection alimentaire
- Forme digestive du paludisme (forme cholérique)
7. Traitement
Liquides
Antibiotiques
- prophylactique :
91
1.5. Peste
Définition
Infection due à un bacille Gram négatif, immobile, capsulé, très virulent, appelé
Yersinia pestis. C’est une zoonose des rongeurs transmissible à l’homme par piqûre de puces.
Épidémiologie
La peste est encore présente dans certaines régions d’Asie (Iran, Inde, Chine, …),
d’Afrique (Kenya, Madagascar, Soudan, RDC, …), d’Amérique (Ouest des Etats-Unis,
Brésil, …). Vecteurs: Xenopsylla cheopis (puce de rat), Pulex irritans (puce de l’homme).
Réservoirs: rat noir (Rattus rattus) principalement; homme, en cas d’épidémie.
Les puces transmettent la peste à l’homme lors d’un repas sanguin. Lors d’une
épidémie, la transmission peut se faire par voie respiratoire interhumaine pour peu que l’un
des malades soit atteint d’une lésion respiratoire ouverte.
Pathogénie
Clinique
- Le début est brutal, marqué par un syndrome infectieux, un tableau toxique (pâleur,
traits tirés, polypnée).
- L’examen clinique retrouve un syndrome lymphadénopathique très inflammatoire (au
niveau inguinal, crural, axillaire voire cervical).
- La ponction ganglionnaire ramène un liquide trouble riche en Y. pestis.
- Sans traitement, l’évolution se fait vers la mort en moins de 5 j (60 à 90 % des cas).
Peste septicémique
- Quoique les hémocultures puissent être positives dans les 3 formes, dans celle-ci, on
ne note pas de localisation.
- Syndrome infectieux très sévère (T° à 41°C, parfois)
- Signes de souffrance cérébrale, syndrome hémorragique, purpura nécrotique avec
gangrène des extrémités (peste noire).
Diagnostic
Un diagnostic d’urgence est nécessaire afin de mettre en place des mesures préventives.
Traitement
Prévention
Streptomycine (50 mg/kg/j), doxycycline (200 mg/j chez l’adulte). Les bactéries sont
aussi sensibles aux fluoroquinolones et à la ceftriaxone. Pénicillines et macrolides sont
inefficaces. La durée d’administration est de 10 jours. L’association d’une réhydratation
intraveineuse est souvent nécessaire pendant les premières heures. L’application locale de
glycérine sur le bubon procure un effet antalgique apprécié.
1.6. Lèpre
Définition
Affection chronique, très peu contagieuse qui sévit sous forme d’endémique dans
toute la zone intertropicale, affectant les nerfs périphériques et la peau, et due à
Mycobacterium leprae ou bacille de Hansen (BH) (acido-alcoolo-résistant). Elle est favorisée
par les conditions socio-économiques médiocres.
Épidémiologie
Affection cosmopolite mais reste encore une calamité pour l’Inde et l’Afrique. Il y
aurait 3 millions de patients atteints dans le monde (OMS, 1995) dont environ la moitié en
Inde. La RDC est un des pays les plus touchés au monde (Katanga, Kasai-Oriental, Equateur,
Maniema, Sud-Kivu, Bas-Congo, Bandundu, Province-Orientale).
L’infection est propagée par les sécrétions nasales et la salive des malades
lépromateux multibacillaires mais la voie de pénétration est mal connue.
Le réservoir naturel est représenté par l’homme et la contagiosité est très faible :sur 100
personnes exposées au BH, seules 6 feront la maladie et sur 10 lépreux, un seul est
contagieux.
94
Physiopathologie
Infection par le BH
Symptômes primaires
Blessures,
Crévasses, fissures, Brûlures, infections
infections
19
Classification
Diagnostic
Traitement
Prophylaxie:
Curatif (gratuit)
Adulte PBML: dose unique RIF 600mg, ofloxacine 400mg, minocycline 100mg
96
Étiologies
Flore mixte, le plus souvent Streptocoque aérobie et anaérobie (40 %), Bactéroïdes (30 %) et
Entérobactéries.
Pathogénie
- Diffusion par contiguïté (50 %) : porte d’entrée ORL, bucco-dentaire, flore souvent
polymicrobienne.
- Diffusion hématogène (20 %) à partir d’un foyer infectieux, caractère souvent
monomicrobien.
- Diffusion post-traumatique : fracture ouverte du crâne avec lésions méningées ou
intervention neuro-chirugicale.
Clinique
- Fièvre
- Céphalée
- Signes de localisation
- HTIC (nausées, vomissements, œdème papillaire)
- Signes méningés
Bilan
Biologie
Sang:
• Hyperleucocytose
• Vs accélérée
• Hyponatrémie (sécrétion inappropriée d’ADH)
LCR
• Hyperprotidorachie
• Glucorachie normale
• Cytorachie variable (10 à 500 éléments/mm3)
Imagerie médicale
Scanner cérébral
IRM cérébrale
Autres aspects
Identifier la PE
Tenir compte du terrain (VIH, …)
Apprécier le retentissement neurologique
Traitement
Quinolone: ciprofloxacine 2x400mg/j, soit 2x2vials en perfusion IV (45 min par Vial de
200mg/100ml),
2.1. Paludisme
1. Epidémiologie
Agents pathogènes
Vecteur
Le paludisme est transmis à l’homme par la piqûre d’un moustique culicidé du genre
Anophèles au moment de son repas sanguin. Anopheles gambiae est l’espèce vectorielle la
plus impliquée. Seule la femelle, hématophage, transmet la maladie. Elle ne pique qu’à partir
du coucher du soleil avec un maximum d’activité entre 23 heures et 6 heures. Cela explique
que l’utilisation des moustiquaires est le moyen de prévention individuelle le plus efficace.
Le paludisme est très largement répandu dans toute l’Afrique sub-saharienne où coexistent P.
falciparum (nettement prédominant), P. ovale et de manière plus sporadique P. malariae.
Plasmodium vivax peut être retrouvé en Afrique de l’Est. Il existe une transmission, faible, en
Afrique du Nord (Algérie et Maroc), essentiellement due à P. vivax, ainsi qu’au Cap-Vert et à
l’Ile Maurice. La Région africaine de l’OMS supporte une part disproportionnée de la charge
mondiale de paludisme. En 2016, 90% des cas de paludisme et 91% des décès dus à cette
maladie sont survenus dans cette Région.
Cycle évolutif
Les gamétocytes, ingérés par le moustique lors d’un repas sanguin sur un sujet
infecté, se transforment en gamètes mâles et femelles qui fusionnent en un œuf libre, mobile
appelé ookinète qui va se transformer en oocyste. Les cellules parasitaires se multiplient à
l’intérieur de cet oocyste, produisant des centaines de sporozoïtes qui migrent ensuite vers les
glandes salivaires du moustique. Ces sporozoïtes sont les formes infectantes prêtes à être
inoculées avec la salive du moustique, lors d’un repas sanguin sur un hôte vertébré.
2. Physiopathologie
3. Formes cliniques
Le tableau est celui d’une fièvre non spécifique d’allure isolée. La fièvre débute brutalement,
souvent élevée mais de degré variable, avec frissons, sueurs, céphalées et courbatures,
associée souvent à des petits troubles digestifs à type « d’embarras gastrique » (nausées,
vomissements) et/ou de diarrhée. L’examen clinique peut être normal au début. Les signes
traduisant l’hémolyse apparaissent souvent de façon différée : pâleur, subictère, hépato-
splénomégalie.
Ces accès s’observent avec l’acquisition d’un certain degré d’immunité et correspondent aux
crises schizogoniques toutes les 48 heures (P. falciparum, P. ovale ou vivax) ou 72 heures (P.
malariae). Chaque accès est constitué d’un grand frisson « solennel » inaugural, d’une fièvre
à 40 °C durant quelques heures puis de sueurs profuses ; les accès se succèdent toutes les 48
heures (fièvre tierce : J1-J3-J5...) ou 72 heures (fièvre quarte : J1-J4-J7...) selon le parasite. La
périodicité manque souvent en raison d’un polyparasitisme. La fièvre tierce à P. falciparum
est susceptible d’évoluer vers un paludisme grave.
Le PVE concerne plutôt l’enfant qui peine, au cours des années, à acquérir sa prémunition. La
splénomégalie en est le signe majeur associé à une hépatomégalie. Les signes généraux
(fébricule intermittente, asthénie, amaigrissement...) et d’hémolyse (pâleur, ictère) sont très
variables, allant d’une forme asymptomatique à une forme pouvant en imposer pour une
leucémie. La densité parasitaire est en règle faible nécessitant de répéter les gouttes épaisses.
La distinction entre ces 2 profils tend à disparaître à mesure que la physiopathologie de ces
formes chroniques immunoparasitaires est mieux comprise. Le traitement est le même.
Orientation épidémiologique
Orientation clinique
Les tableaux cliniques du paludisme sont extrêmement variés avec des manifestations non
spécifiques : Céphalée, asthénie, courbatures, nausées, fièvre, nuchalgies, polyarthralgies,
lombalgies, lourdeur de la tête, myalgies, …
Orientation biologique
Traitement
Le traitement des accès simples sans troubles digestifs relève de l’utilisation des ACT
(artemisinine-based combined therapy).
--artéméther + luméfantrine
--artésunate + amodiaquine
--artésunate + méfloquine
--artésunate + sulfadoxine-pyriméthamine
--dihydro-artémisinine + pipéraquine
En cas de paludisme grave, il a été démontré dans deux grandes études réalisées en Asie puis
en Afrique que l’artésunate par voie IV était plus efficace que la quinine injectable en
réduisant la mortalité et mieux toléré.
Prévention
Lutte anti-vectorielle
Protection de l’enfant
MII
Les vaccins contre les stades érythrocytaires sexués (vaccin « altruiste »), par inhibition du
développement des gamètes dans le moustique par des anticorps.
1. Morbidité/Mortalité en RDC
L’anémie palustre représente la première cause de transfusion sanguine chez les enfants de
moins de 5 ans et les femmes enceintes (Malaria World Report, 2008).
Dysfonctions d’organes
Dysfonctions métaboliques
Il ne faudra pas confondre le paludisme grave avec d’autres infections graves qui peuvent le
simuler et y être associées :fièvre typhoïde, méningococcémie, toutes autres septicémies
notamment à bacille à Gram négatif, spirochétoses, typhus, fièvres hémorragiques virales,
méningo-encéphalites.
Bien différent est le cas des « fièvres bilieuses hémoglobinuriques » qui réalisent un tableau
aigu d’hémolyse intravasculaire soit par hypersensibilité à un amino-alcool (quinine mais
aussi méfloquine, halofantrine), soit à un déficit en G6PD après un traitement par amino-8-
quinoléine (primaquine).
4. Traitement
Artésunate :
- 2,4 mg/kg par voie intraveineuse, H0, H12, H24, H48, H72 (L’artésunate, dissous dans une
solution de bicarbonate, est dilué dans 5 ml de glucosé à 5 % et injecté en bolus intraveineux).
- un relais est possible per os à partir du 4ème jour par un ACT (traitement complet)
- en cas de relais impossible, le traitement par artésunate peut être poursuivi jusqu’à 7 jours
pleins (9 doses)
Adultes :
--surveiller la glycémie toutes les 4 à 6 heures si glycémie > 1 g/L, toutes les heures si
glycémie < 1 g/L et surveillance électrocardoigramme.
105
--dose de charge qui doit être envisagée uniquement chez l’adulte, sauf si le patient a déjà
reçu de la quinine ou de la méfloquine dans les 12 heures précédentes. : 16 mg/kg de quinine-
base, diluée dans du glucosé 5 ou 10 %, 10 ml/kg (sans dépasser 500 ml)
--à renouveler toutes les 8 à 12 heures jusqu’à ce que le patient puisse avaler
En cas d’insuffisance rénale persistante après 48 heures, diminuer d’un tiers la dose
quotidienne.
Mesures préventives
MIILDA
TPI à la SP aux 16ème et 28ème Semaines d’aménorrhée (16ème, 28ème et
32ème SA si VIH+)
106
I. DEFINITION
Endémies tropicales africaines dues à des protozoaires flagellés
II. ÉPIDEMIOLOGIE
Foyers :
III. PHYSIOPATHOLOGIE
IV. CLINIQUE
Forme sommeilleuse
L’évolution se fait vers une cachexie sommeilleuse terminale, le patient meurt, emportée
par des infections bactériennes intercurrentes.
Forme aiguë
Caractérisée par :
- Troubles hépatiques
V. DIAGNOSTIC
Arguments indirects
Hémogramme
-Hyperleucocytose (monocytes, plasmocytes, parfois vacuolisés appelés cellules de Mott, )
-Plus de 15 % de lymphocytes PAS + à la coloration par l’acide périodique et le Schiff (nl ≤ 6
%)
Protidogramme : Immunoglobulines, surtout Ig M, très élevées
VS très accélérée (100 à 150 mm à la 1ère heure)
Arguments de certitude
-Mise en évidence des trypanosomes sur un frottis (avec ou sans centrifugation) sanguin,
ganglionnaire ou médullaire au cours des premières semaines de la maladie, puis dans le
LCR.
-Autres :
CATT (card agglutination test for trypanosomiasis): méthode sérologique fondée sur
la détection d’un Ag circulant de trypanosomes à l’aide d’un Ac monoclonal.
VI. PREVENTION
VI. TRAITEMENT
Curatif
400 mg/kg/j en 4 prises dans 250 cc de sérum physiologique (par séance) en perfusion iv
pendant 1 à 2 heures (Ampoules de 20 ml (100 mg/ml) et de 100 ml (200 mg/ml)).
Préoccupations:
2.3. Schistosomiases
I. DEFINITION
II. EPIDEMIOLOGIE
Parasite : vers plats appelés schistosomes (bilharzies) vivant dans le système circulatoire
veineux.
Trois espèces d’intérêt africain : Schistosoma mansoni, S. haematobium, S. intercalatum
Vecteur : Mollusque
Bulinus africanus, B. globosus, … : S. haematobium
Biomphalaria sudanica, B. pfeifferi, … : S. mansoni
Physopsis : S. intercalatum
Réservoir : Strictement humain pour S. haematobium et S. intercalatum
Homme, animaux domestiques, animaux sauvages pour S.Mansoni
Cycle évolutif :
Œuf tombé dans l’eau libère un miracidium ; Colonisation d’un mollusque vecteur ;
Libération de milliers de furcocercaires ; Pénétration à travers la peau ou la muqueuse (voie
veineuse, lymphatique) ; Poumon, tronc coeliaque, foie, système porte (colonisation de divers
plexus veineux : mésentérique, rectal, vésical, …)
Trois destinées pour les œufs :
Lumière des organes creux
Blocage dans les tissus d’organes
Embolisation dans divers organes
Foyers :
S. haematobium :
Bas-Congo : Kimpese
Katanga : Kabalo, Kongolo, Sakania
Maniema : Kindu et environs
S. Mansoni
Bas-Congo : Bas-Fleuve, Lukaya, Kwilu-Ngongo, Lemfu
Kinshasa: Bandalungwa, Kisenso, Kimbanseke
Equateur: Bosobolo, Mobayi
P. orientale : Uélés, Niangara, Kibali-Ituri
Kivu: Butembo, Bukavu, Sake, …
Maniema: Kasongo , Kindu
111
III. PATHOGENIE
V. CLINIQUE
S. haematobium
Tableau uro-génital
- Dysurie
- Pollakiurie
- Douleurs sus-pubiennes
- Impression de chaude pisse
- Spermatorrhée
- HEMATURIE
S. mansoni
Tableau intestinal et hépato-splénique
- Douleurs abdominales
- Diarrhée (selle sanguinolente)
- Hépato-splénomégalie (fibrose hépatique) avec HTP (hgie digestive)
S. Intercalatum
Tableau intestinal
112
- Coliques
- Diarrhée (selle sanguinolente)
- Douleurs rectales
- Ténesme
- Lésions de la muqueuse rectale
- Prolapsus rectal
VI. DIAGNOSTIC
VII. TRAITEMENT
Prévention
Individu :
- hygiène fécale et urinaire
- ébullition ou filtration d’eau de boisson
- port de bottes de pêche et de gants de ménage
- éviter les baignades dans des eaux souillées
Collectivité :
-destruction des mollusques
-latrines publiques
-adduction d’eau potable
-ttt ciblé, de masse, sous direction communautaire(prazinquantel, oxamnique)
Curatif
Sm et Si 15 à 20 mg / kg
Sh 30 à 35 mg / kg
En 2 à 3 prises sur 1 j, po
2.4. Amoebose
I. DEFINITION
II. EPIDEMIOLOGIE
III. PHYSIOPATHOLOGIE
Les kystes ingérés par l’homme donnent naissance, dans la lumière colique, à des formes
végétatives de type minuta (Ehm) responsables d’un portage asymptomatique prolongé
114
Grâce à leurs enzymes, les trophozoïtes d’Ehh ont le pouvoir de détruire les tissus et de
pénétrer dans la profondeur de la muqueuse intestinale créant des ulcérations avec micro-
abcès sous-muqueux (dits abcès en bouton de chemise).
Par effraction des veinules, les amibes hématophages gagnent le système porte dont le flux
assure leur transport passif jusqu’au foie. Plus qu’à une action directe des amibes sur les
hépatocytes, la destruction tissulaire semble résulter de la lyse des leucocytes et des
macrophages par les trophozoïtes. Elle libère des produits toxiques qui provoquent la nécrose
du tissu hépatique. Le processus progresse de façon centrifuge, conduisant à la coalescence
des foyers de nécrose contigus. On ne trouve amibes et cellules inflammatoires qu’à la
périphérie de la cavité. La réponse immunitaire produit des anticorps sériques non protecteurs
en phase aiguë et n’empêchant pas la progression de la maladie. Ils apparaissent vers le 7e
jour. Interviennent également des processus d’immunité à médiation cellulaire : l’induction
d’une prolifération lymphoblastique et la production de lymphokines activent la destruction
d’Ehh pa r les macrophages activés et par les polynucléaires neutrophiles.
La contamination se fait par ingestion d’eau et des légumes souillés par des kystes qui sont
résistants dans le milieu extérieur et à l’acidité gastrique. Le dékystement a lieu dans la
lumière du grêle, et les formes végétatives libérées migrent jusqu’au gros intestin où elles
vont coloniser la muqueuse, se multiplier puis s’enkyster. Les kystes produits, éliminés dans
les selles, sont responsables de la dissémination de l’infection. Les formes végétatives,
capables d’adhérer et d’envahir la muqueuse colique, sont à l’origine de la symptomatologie.
Amoboese intestinale
Amoboese extra-intestinale
Amoboese intestinale
o A. intestinale aiguë : Le début est brutal, caractérisé par un syndrome dysentérique
typique associant : Poly-exonération (10 à 15 selles par jour) afécale, avec présence de
glaires et de sang. Epreintes et ténesmes, absence de fièvre en général.
o Amoebomes (troubles digestifs divers)
115
Diagnostic
- Selle : Cet examen doit être répété trois fois pour augmenter la sensibilité du diagnostic.
L'examen microscopique doit être complété par l'utilisation de méthodes (ELISA, PCR)
permettant de différencier E. histolytica et E. dispar afin de ne pas égarer le diagnostic. En
l'absence de ces méthodes, c'est donc l'ensemble E.histolytica/E.dispar qui est mis en
évidence. Une coproculture est aussi nécessaire pour éliminer les étiologies bactériennes.
- Rectoscopie
- Histopathologie
- Imagerie médicale
Complications
Hémorragies digestives
Perforation intestinale
Atteinte hépatique ou autres (plèvre, cerveau, …)
Séquelles s/f de colite chronique post-amibienne (syndrome de l’intestin irritable)
Amoboese extra-intestinale
o Hépatique
o Pleuro-pulmonaire
o Cérébrale (rare)
Diagnostic
Syndrome inflammatoire marqué
Sérologie anti-amibienne
Imagerie médicale (RX thorax, échographie, scintigraphie,CT scan …)
IV. TRAITEMENT
Prévention
Curatif
Anti-amibiens mixtes (de contact et tissulaires), quelle que soit la forme clinique:
Métronidazole ou dérivés
Amoboese intestinale
Amoboese extra-intestinale
Traitement symptomatique
Antalgiques viscéraux (spasfon, papavérine, …)
Anti-pyrétiques (paracétamol, …)
Note : Giardiase (idem mais aussi albendazole 400 mg / j /5 j po)
117
2.5.1.1. ASCARIDIOSE
1. DEFINITION
2. ETIOLOGIE
Caractéristiques:
3. CYCLE EVOLUTIF
4. EPIDEMIOLOGIE
1. Distribution géographique
C’est une parasitose cosmopolite, mais plus fréquente dans les pays en développement où
l’hygiène est défectueuse.
118
2. Mode de contamination
Ingestion d’œufs embryonnés contenus dans les aliments souillés par des matières fécales ou
provenant des potagers fertilisés à l’aide de matières fécales. Les enfants se contaminent en
portant leurs doigts souillés de terre (contenant des œufs embryonnés) dans la bouche.
5. SYMPTOMATOLOGIE
6. COMPLICATIONS
1. Occlusion intestinale
Imputable à :
un bouchon d’ascaris ;
un volvulus d’une anse intestinale alourdie par des vers;
119
Migration dans les annexes du tube digestif ou le péritoine. D’où on peut avoir :
7. DIAGNOSTIC
8. TRAITEMENT
Curatif
a) Albendazole :
b) Mebendazole ou flubendazole
c) Lévamisole
Préventif
2.5.1.1. OXYUROSE
1. DEFINITION
2. ETIOLOGIE
3. CYCLE EVOLUTIF
Les oeufs embryonnés ingérés libèrent des larves dans l’estomac. Celles-ci migrent vers
l’iléon et le coecum où elles vont subir une maturation en 3 ou 4 semaines.
Les adultes vivent dans l’intestin grêle (région coeco-appendiculaire et autour du colon);
Les femelles migrent le soir ou la nuit et pondent des œufs embryonnés au niveau des plis
radiés de l’anus. Les œufs sont directement contaminants, et sont retrouvés dans les sous-
vêtements, se répandent sur la literie et sur le sol.
4. EPIDEMIOLOGIE
1. Distribution géographique
C’est une parasitose cosmopolite, atteignant plus fréquemment les enfants en âge scolaire. La
survenue de l’affection est favorisée par l’hygiène défectueuse.
2. Mode de contamination
Auto-infection : le sujet infecté porte ses doigts contenant des œufs embryonnés dans
la bouche.
Rétro-infection : remontée du tube digestif des larves libérées à la marge anale après
éclosion des œufs jusqu’au coecum (ré-infection).
Entourage contaminé par les œufs contenus dans le fèces ayant souillé les mains des
sujets infectés; les œufs transportés par du linge, la poussière des chambres, des
toilettes ou la nourriture souillée.
121
5. SYMPTOMATOLOGIE
Souvent asymptomatique. Quand elle est symptomatique, la clinique est faite de:
6. DIAGNOSTIC
Adultes visualisés à l’œil nu dans la région anale, la literie ou dans les selles;
Recherche des œufs (difficilement mis en évidence dans les selles) à la marge anale, la nuit,
avant le sommeil ou tôt le matin avant la toilette par la méthode de cellophane adhésif
(scotch-tape); Le ruban de scotch est appliqué sur la marge anale, puis collé sur une lame de
verre adressée au laboratoire (« scotch-test »). L’examen parasitologique des selles est
fréquemment négatif.
7. TRAITEMENT
1. Curatif
a. Le mebendazole ou le flubendazole;
b. L’albendazole : 400 mg en une prise ; refaire la cure 15 jours plus tard.
2. Mesures générales
2.5.1.3. ANGUILLULOSE
1. DEFINITION
2. ETIOLOGIE
3. CYCLE EVOLUTIF
4. EPIDEMIOLOGIE
1. Distribution géographique
C’est une parasitose cosmopolite, mais plus fréquente dans les pays tropicaux et subtropicaux.
123
2. Mode de contamination
La contamination a lieu lors de la marche pieds nus (pénétration des larves à travers la
peau saine);
Par cycle interne d’auto-infection: les larves infectantes formées dans l’intestin vont
traverser la muqueuse et rejoindre la circulation de retour (fait durer l’infection durant
toute la vie).
5. SYMPTOMATOLOGIE
6. DIAGNOSTIC
• Examens des selles fraîches: mise en évidence des larves rhaditoïdes mobiles (répéter
les examens pour augmenter les possibilités de mettre en évidence les larves
rhabditoïdes);
• Examens après concentrations et la coproculture.
• Immunologique: immunofluorescence indirecte (IFI) qui utilise des tests peu sensibles
et peu spécifiques (réactions croisées avec des Ag filariens, les ascaris etc..).
7. TRAITEMENT
Curatif
a. Le thiabendazole :
présenté en comprimés de 250 mg;
On administre 50 mg/ kg/ jour en une ou deux prises.
En cas d’hyper infection, au cours du SIDA, on donne le thiabendazole pendant
5 jours;
b. L’Albendazole : 800 mg (4 comprimés de 200 mg ou 2 comprimés de 400 mg)
pendant 3 jours;
c. Ivermectine: 200 µg/Kg en une prise unique à jeun.
Préventif
2.5.1.4. ANKYLOSTOMOSE
1. DEFINITION
2. ETIOLOGIE
Agents responsables
• Ankylostoma duodenale;
• Necator americanus;
Habitat des vers adultes : muqueuses duodénale et jejunale où ils sont attachés à la muqueuse
par la capsule buccale, provoquent des micro-hémorragies; ils sécrètent des substances
anticoagulantes qui sont également responsables des hémorragies.
3. CYCLE EVOLUTIF
4. SYMPTOMATOLOGIE
6. DIAGNOSTIC
Examiner des selles du sujet malade à frais : œufs (1 œuf correspond à 20 vers) ellipsoïdes,
contenant 4 (A. duodenale) à 8 (N.americanus) blastomères. Leur numération permet
d’apprécier l’intensité du parasitisme.
7. TRAITEMENT
Curatif
Préventif
2.5.2.1. GIARDIOSE
AGENTS
• Cryptosporidium
• Isospora belli
• Encephalitozoom intestinalis et E. bieneusi (plus fréquent)
ÉPIDEMIOLOGIE ET PHYSIOPATHOLOGIE
Ce sont des Protozoaires cosmopolites ayant un tropisme digestif marqué. Parfois, présent
dans le système hépato-biliaire (Cryptosporidium) responsable de fièvre avec ictère. Le
portage asymptomatique est possible.
CLINIQUE
DIAGNOSTIC
• Examen de selle:
Ziehl modifié (Kinyoun)
PCR
TRAITEMENT
• Cryptosporidiose
• Microsporidiose
2.6. Filarioses
ONCHOCERCOSE
DEFINITION
L’Onchocercose est une filariose cutanéo dermique, grave par ses complications oculaires.
EPIDEMIOLOGIE
Agent : Onchocerca volvulus, parasite spécifiquement humain, possédant des souches aux
pouvoirs infectant et pathogène différents.
Les vers adultes sont retrouvés au niveau du derme, soit libres soit emprisonnés dans les
nodules. Ils ont une longévité de 10 à 15 ans.
Les microfilaires dans le derme ou vaisseaux lymphatiques de voisinage, sans périodicité, pas
de gaine avec une queue effilée. Longévité : 6 à 30 mois.
SYMPTOMATOLOGIE
1. Microfilarodermie asymptomatique
De découverte fortuite grâce à la pratique systématique de biopsie cutanée exsangue.
2. Syndrome cutané
- Prurit, souvent isolé, évoluant par poussée, à la base de lésions de grattage
- Gale filarienne : très prurigineuse, caractérisée par des papules
- Lymphoedème localisé ou non, en peau d’orange
- Zones cutanées épaissies, sèches, squameuses lichénifiées = peau de lézard
- Peau atrophique, sèche, fragile, ridée, sans plasticité
3. Syndrome kystique
- Onchocercomes (nodules ou kystes onchocerquiens), dûs à l’enkystement de filaires
adultes
- Régions: plans osseux superficiels en regard de trochanters, coccyx, crête iliaque, grill
costal, …
4. Syndrome oculaire
Les lésions oculaires de l’onchocercose ou cécité des rivières sont fonction de la durée et de
l’intensité de l’infection (vers morts, réaction d’hypersensibilité retardée, rx autoimmune, …).
Elles sont représentées par :
- Présence des microfilaires dans l’œil
- Kératites
- Iridocyclites
- Choriorétinites
- Atrophie optique post-névritique
Ces atteintes peuvent conduire à la cécité.
Autres manifestations
- Atteinte lymphatique
- Onchocercose généralisée (microfilaires dans : sang, foie, rate, reins, poumons, urine,
LCR, frottis vaginal, …)
DIAGNOSTIC
Présomption
Certitude
TRAITEMENT ET PREVENTION
Stratégie du PNLO
Avantages du TIDC
Ivermectine (Mectizan®)
• Comprimés 3 mg, 6 mg
• Rythme : 1 fois / an pour le traitement de masse (préventif) et 4 fois / an pour le
traitement clinique
• Éligibilité : être âgé de plus de 5 ans
• Contre-indications : Femme enceinte, Femme allaitant un nourrisson de moins de 7
jours, Malades grabataires, hypersensibilité
1 cé 90 - 119 15 - 25 5 - 10
4 cés ≥ 160 ≥ 65 ≥ 21
- Suramine
- Diéthylcarbamazine (DEC)
Raisons:
Lutte Anti-vectorielle
Le site de prédilection, c’est Inga dans le Bas Congo, à cause de son taux de nuisance estimé
à 13.000 piqûres/homme/jour. C’est le taux de piqûres des simulies le plus élevé au monde.
LOASE
DEFINITION ET EPIDEMIOLOGIE
Maladie due à une filaire dermique donnant naissance à des microfilaires sanguines la filaire
Loa-Loa.
Le cycle est le même que pour toutes les filaires : piqûre infestante d'insecte (ici un taon :
chrysops), maturation des femelles dans le tissu sous-cutané, libération de microfilaires
absorbées par un taon lors d'une nouvelle piqûre, maturation chez le taon.
Zone d'endémie : Nigeria, Cameroun, Gabon, Congo, RDC, Angola, Guinée équatoriale,
Centrafrique.
131
SYMPTOMATOLOGIE
- Prurit
- Passage du ver adulte sous la conjonctive (œil)
- Reptation du ver adulte sous la peau
Œdème de Calabar: fugace et migrateur, dure de quelques heures à quelques jours.
Évolution bénigne, attention cependant aux conséquences du traitement.
DIAGNOSTIC
COMPLICATIONS
TRAITEMENT
Certains patients sont traités par cytaphérèse afin de retirer les microfilaires.
La cytaphérèse est une technique d’extraction de cellules sanguines qui repose sur des
phénomènes de sédimentation.
FILARIOSES LYMPHATIQUES
WÜCHERERIA BANCROFTI
SYMPTOMATOLOGIE
Manifestations aiguës
Manifestations choniques
DIAGNOSTIC
- Goutte épaisse de sang après coloration de Giemsa. Le sang doit être prélevé la nuit, puisque
les microfilaires circulent la nuit, quand leur vecteur, le moustique, est le plus susceptible de
piquer.
133
TRAITEMENT
Médical
- La diéthylcarbamazine et le caparsolate de sodium sont utilisés pour tuer les vers et leurs
microfilaires
- L'ivermectine est efficace sur les micro-filaires mais peu sur les filaires adultes
- L'albendazole est actif sur les microfilaires, peu sur les filaires adultes
Pour les personnes vivant en zone d'endémie, l'OMS recommande un traitement préventif
visant à réduire la prévalence de la microfilarémie. Elle consiste, soit en une prise orale par an
pendant 4 à 6 ans de DEC ou d'ivermectine, soit en enrichissant le sel en DEC, pour sa
consommation quotidienne.
Chirurgical
DEFINITION
ÉPIDEMIOLOGIE ET PHYSIOPATHOLOGIE
CLINIQUE
Forme localisée
Forme disséminée
• Toxoplasmose congénitale
• Elle n’est que rarement symptomatique ( < 20%) et associe: Fièvre modérée (38°C),
Polyadénopathie. Les adénopathies sont de petite taille, fermes, mobiles, non
douloureuses et non inflammatoires ; Elles ne suppurent pas; Elles siègent le plus
souvent en cervicale et occipitale mais peuvent être médiastinales (rare).
• Céphalées, myalgies, arthralgies, rachialgies, éruption maculopapuleuse
• Choriorétinite
• Syndrome mononucléosique sanguin fréquent et modéré
• L’évolution est bénigne
2. Toxoplasmose de l’immunodéprimé
135
• Forme localisée
Au nivaeu du SNC:
Toxoplasmose oculaire
• Forme disséminée
DIAGNOSTIC
• Épidémiologie
• Clinique
• Imagerie médicale (scannographie, IRM, … cérébrales)
• Réponse thérapeutique
• Nécropsie
• Ac anti-toxoplasme dans le LCR: peu sensibles ; dans le sang avec forte valeur
prédictive négative.
TRAITEMENT
Autres schémas
2.1. SIDA
DEFINITION
HISTORIQUE
• Premiers cas décrits, aux USA, en 1981 dans les Centres de contrôle des maladies (CDC)
d’Atlanta
• Alerte donnée par une consommation accrue de la pentamidine pour pneumocystose et une
prévalence élevée de la maladie de Kaposi systémique chez les homosexuels
• Rétrospective: premiers cas américains déjà en 1978
• Pour la RD Congo, premiers cas décrits en Octobre 1983, en Belgique
CLASSIFICATION
Critères majeurs
Critères mineurs
Stade clinique1 :
1. Patient asymptomatique
2. Adénopathie persistante généralisée
Degré d’activité 1 : patient symptomatique, activité normale
Stade clinique 2 :
Stade clinique3:
Stade clinique 4 :
(a) Syndrome cachectique du VIH : Perte de poids > 10% du poids du corps, plus diarrhée
chronique inexpliquée (>1 mois), ou asthénie chronique accompagnée de fièvre prolongée
inexpliquée (>1 mois)
(b) Encéphalopathie à VIH : Manifestations cliniques consistant en dysfonctionnement
cognitif et/ou moteur incapacitant, perturbant les activités quotidiennes, évoluant depuis
plusieurs semaines à plusieurs mois, en l’absence d’affection ou de maladie concomitante
non due au VIH et susceptible d’expliquer le tableau clinique (WER, 1990, 29 : 222)
Système de classification de l’infection VIH pour les adultes et les adolescents.
Classification CDC – 1993
Nombre de lymphocytes
T CD4+ Catégories cliniques
(A) (B) (C)
Asymptomatique, primo- Symptomatique sans Sida
infection ou LGP critères (A) ou (C)
> 500/mm3 A1 B1 C1
200-499/mm3 A2 B2 C2
< 200/mm3 A3 B3 C3
Correspondence entre valeur absolue et pourcentage des lymphocytes CD4+ :
CD4>= 500/mm3 : >=29% ; CD4=200-499/mm 3 : 14-28% ; CD4<200/mm3 : < 14%
LGP : lymphadénopathie généralisée persistante
Catégorie A Catégorie C
Un ou plusieurs des critères listés ci-dessous chez un adulte Cette catégorie correspond à la définition du sida chez l’adulte.
ou un adolescent infecté par le VIH, s’il n’existe aucun des Lorsqu’un sujet a présenté une des pathologies de cette liste, il est
critères des catégories B et C : classé définitivement dans la catégorie C :
infection VIH asymptomatique candidose bronchique, trachéale ou pulmonaire
LGP candidose de l’œsophage
primo-infection symptomatique cancer invasif du col
coccidioïdomycose, disséminée ou extrapulmonaire
Catégorie B cryptococcose extrapulmonaire
Manifestations cliniques chez un adulte ou un adolescent cryptosporidiose intestinale supérieure à 1 mois
infecté par le VIH ne faisant pas partie de la catégorie C et infection à CMV (autre que foie, rate, ou ganglions)
qui répondent au moins à l’une des conditions suivantes : rétinite à CMV (avec altération de la vision)
elles sont liées au VIH ou indicatives d’un déficit encéphalopathie due au VIH
immunitaire infection herpétique, ulcères chroniques supérieurs à 1 mois ou
elles ont une évolution clinique ou une prise en charge bronchique, pulmonaire, ou oesophagienne
thérapeutique compliquée par l’infection VIH. histoplasmose disséminée ou extrapulmonaire
Les pathologies suivantes font partie de la catégorie B, la isosporidiose intestinale chronique (supérieure à 1 mois)
liste n’est pas limitative : sarcome de Kaposi
angiomatose bacillaire lymphome de Burkitt
candidose oro-pharyngée lymphome immunoblastique
candidose vaginale, persistante, fréquente ou qui répond lymphome cérébral primaire
mal au traitement infection à Mycobacterium avium ou kansasii, disséminée ou
dysplasie du col (modérée ou grave), carcinome in situ extrapulmonaire
syndrome constitutionnel : fièvre (>=38,5°C) ou diarrhée infection à Mycobactérium tuberculosis, quel que soit le site
supérieures à 1 mois (pulmonaire ou extrapulmonaire)
leucoplasie chevelue de la langue infection à mycobactérie, identifiée ou non, disséminée ou
zona récurrent ou envahissant plus d’un dermatome extrapulmonaire
purpura thrombocytopénique idiopathique pneumonie à Pneumocystis carinii
salpingite pneumopathie bactérienne récurrente
neuropathie périphérique leuco-encéphalite multifocale progressive
septicémie à Salmonella non typhi récurrente
toxoplasmose cérébrale
syndrome cachectique dû au VIH
STRUCTURE DU VIH
- Virus à ARN de la famille des rétrovirus, sous-famille de lentivirus
- Types: VIH1 et VIH2
- Groupes de VIH1: M, N, O
- Sous-types (sous-groupes) de VIH1: A, B, C, D, G, H, I, J, K
- VIH2: moins virulent et serait responsable d’une infection lente, présent en Afrique de
l’Ouest
- VIH1: plus répandu dans le monde, présent en Afrique Centrale, Europe, aux Ėtats-Unis,
en Asie
140
gag env
RU5 vif vpu nef UR3
vpr tat tat
rev rev
pol
Enzymes virales
protéase RT intégrase
GC/VIH/99
STRUCTURE DU VIH
core
gp120
P7 enveloppe
(nucléocapside) gp41
P24
(capside) intégrase
P17
(matrice)
RT
ARN
protéase
Intérêt:
Étape 2 :
Etape 3 :
Etape 5 :
PHYSIOPATHOLOGIE
Cellules cibles=CD4+ :
Monocytes et macrophages
Cellules dendritiques
Cellules de Langherans,
Microglie
- CCR-5(fusine): macrophages/monocytes
- CXCR-4: lymphocytes T
Maturation des LT dépend d'un stimulus antigénique et d'une éducation par une CPA.
Leur activation face à une cible dépend de la présentation de l‘Ag par la cellule cible.
On distingue 2 populations de LT d'après la présence de protéines membranaires
spécifiques :
Lymphocytes CD8
Lymphocytes CD4
1. Lymphocytes TCD8
2. Lymphocytes TCD4
Le VIH induit des puissantes réponses immunes spécifiques mais qui assurent
seulement un contrôle partiel de l’infection lors de la primo-infection et de l’infection
asymptomatique.
La très grande variabilité du virus impose une adaptation constante des réponses
immunes à l’émergence permanente des variants viraux à la base de l’épuisement
progressive du système immunitaire.
08/09/2010 25
144
En dépit de la RI de l’hôte, l’infection VIH est persistante. Cela pourrait s’expliquer par :
EPIDEMIOLOGIE
Modes de transmission
Le VIH a été isolé dans: sang, sperme, sécrétions vaginales, salive, urine, larmes et lait
maternel.
1. Transmission sexuelle
C’est le mode le plus important en Afrique noire (plus de 70% des cas). Elle est
davantage favorisée par la présence d’IST.
2. Transmission sanguine
- Maladie symptomatique
- CD4 très bas
- Charge virale élevée
Le virus ne se transmet pas par piqûre d’insecte ni contact corporel type « casual action »
Il n’est pas encore admis que le VIH peut être transmis par la salive, la sueur, les larmes,
urines, …
CLINIQUE
• Contamination
• Période aveugle (muette) de séroconversion
• Séroconversion
• Période de séropositivité asymptomatique
• Apparition des symptômes mineurs
• Stade SIDA
- l’infection latente;
- le SIDA
b) L’infection latente
• Séropositivité asymptomatique
• Aucun symptôme
• Parfois, sd lymphadénopathique généralisé persistant= au moins 2 adénopathies extra
inguinales 1-2 cm, > 6mois, sans cause évidente, 50-70 % cas
BIOPSIE GG: (dg différentiels : mycobactérie, Kaposi, lymphome)
• Durée: 2 à 3 ans, en moyenne (voire 10 ans ← progresseurs rapides ou lents)
DIAGNOSTIC
Confidentialité
Counseilling pré-test
Counseilling post-test
- Des méthodes indirectes: recherche des anticorps antiVIH-1 et VIH-2 dans les
humeurs organiques (sang, salive, lait maternel, urines…);
- En pratique courante, utilisation des tests sérologiques mettant en évidence les
anticorps.
Tests ELISA:
- - Complexes à réaliser;
- - Exigent plus de temps et plus d’échantillons pour être rentables;
- - Nécessitent un équipement sophistiqué (chaîne ELISA);
Tests rapides:
TRAITEMENT
Préventif
Population générale
Abstinence
Fidélité (réciproque)
Préservatifs
Curatifs
Traitement anti-rétroviral (TARV) n’est pas une urgence (l’urgent = ttt des IO)
TARV est un traitement spécifique
Ne peut être appliqué que par une personne formée spécialement, en la matière (quel
que soit le pays)
Association d’antirétroviraux de classes différentes (au moins 3)
148
Quelques classes
Définition
Affection fébrile, très contagieuse, grave, due à un virus de la famille de Filoviridae, appelé
virus Marburg. Maladie à déclaration obligatoire.
Répartition géographique
Angola ;
République démocratique du Congo ;
Kenya ;
Ouganda (été 2007).
Transmission
Les épidémies sont restées localisées, la transmission virale semblant nécessiter des
contacts très rapprochés (transmission par les selles, vomissements, urine, salive et
expectorations...) La contamination par simple contact est rare.
Manifestations cliniques
Incubation: 5 à 9 j en moyenne
Symptomatologie:
- Fièvre
- Céphalée
- Vomissements
- Myalgies
- Arthralgies
149
- Pharyngite
- Asthénie marquée
- Anorexie
- Douleurs abdominales
- Hoquet
- Dysphagie/odynophagie
- Dyspnée
- Pétéchies/purpura
- Ecchymoses
- Érythèmes
- Hématurie
- Selle sanglante/mélaena
- Gingivorragie
- Injections conjonctivales
- Épistaxis
- Hématémèse
- Autres signes de saignement
- Anémie sévère
- Choc mixte
- Déshydratation sévère
- Insuffisance hépatique sévère
- Insuffisance rénale aiguë, …
Diagnostic
Se fonde sur:
- Épidémiologie
- Clinique
- Laboratoire
Laboratoire de très haute sécurité: Biologie moléculaire (PCR, …) ; Culture virale après
prélèvement et transport des échantillons dans des conditions de très haute sécurité.
150
Prévention
Traitement
Définition et rappel
Le nom de virus Ébola provient du nom d'une rivière passant près de la ville de
Yambuku, en République Démocratique du Congo. C'est à l'hôpital de cette localité que fut
identifié pour la première fois le filovirus, lors d'une épidémie qui débuta le
1er septembre 1976. La fièvre Ébola est une fièvre hémorragique foudroyante qui s'attaque à
l'homme et aux primates. Son apparition chez l'homme semble récente (premier cas recensé
en 1976) bien que l'on retrouve chez certaines populations africaines des traces d'anticorps.
Historique
1976 : première épidémie recensée par l'OMS, au Soudan : 151 morts pour 284 cas ;
1976 : épidémie au Zaïre : 280 décès pour 318 cas ;
1977 : un seul cas mortel au Zaïre ;
1979 : contaminations au Soudan : 22 décès pour 34 cas ;
1989 : épidémie à Reston aux États-Unis touchant les singes d'une animalerie, aucune
mortalité humaine, mais présentant la particularité d'une contamination par voie
aérienne ;
1992 : Ebola-Reston chez des singes en Italie ;
1994 : contaminations au Gabon : 31 décès pour 52 cas ;
1995 : épidémie au Zaïre : 250 décès sur 315 cas ;
1996 : contaminations au Gabon : 21 décès pour 37 cas ;
1996 : Ebola-Reston chez des singes aux Etats-Unis ;
1996 - 1997 : contaminations au Gabon : 45 décès pour 60 cas ;
2000 - 2001 : épidémie en Ouganda : 224 décès pour 425 cas ;
2001 - 2002 : contaminations au Gabon : 53 décès pour 65 cas ;
2001 - 2002 : contaminations au Zaïre : 44 décès pour 59 cas ;
2002 - 2003 : épidémie au Zaïre : 128 décès pour 143 cas ;
2003 : contaminations au Zaïre : 29 décès pour 35 cas ;
2004 : contaminations au Soudan : 7 décès pour 17 cas ;
2005 : épidémie à Etoumbi ;
2007 : contaminations en république du Congo ;
2007 : contaminations en République démocratique du Congo: Ebola seule ou
combinée ? Dans la région de Mweka et Luebo, la souche est moins virulente puisque
la mort a frappé un peu moins de la moitié des malades : 168 décès pour 400 malades
en quatre mois ;
2007 : contaminations en Ouganda, dans la région du Lac Albert. Apparemment il
s'agirait de la même souche "moins violente" que celle observée plus récemment cette
année-là en République démocratique du Congo ;
152
2007 - 2008 : épidémie des élevages de porcs dans les provinces de Nueva Ecija et
Bulacan aux Philippines, confirmée par l'ONU le mardi 24 décembre 2008, par le
virus Ebola-Reston associé à une une souche très virulente du syndrome dysgénésique
et respiratoire du porc (SDRP) ;
2008 : La République démocratique du Congo a annoncé, vendredi 26 décembre,
qu'une nouvelle épidémie s'est déclarée dans le centre du pays, dans la province du
Kasaï occidental. Selon le ministre de la Santé, neuf morts et 21 malades infectés ont
été recensés.
Clinique
Incubation : 2 à 21 jours
NOTE : Tous les autres aspects (voir chapitre sur le virus Marburg)
La physiopathologie des fièvres hémorragiques est celle du Sepsis et Choc septique
2.4. Zona
Agent
Virus herpès varicella zoster (HVZ) dont la varicelle constitue la primo-infection et le Zona
la réactivation du virus.
Épidémiologie et Physiopathologie
• Affection récurrente
• Plus fréquente sur terrain d’immunodépression (maladie de Hodgkin, lymphome,
traitement immunosuppresseur, SIDA, …)
• Retrouvée aussi chez l’immunocompétent
• Possible à tout âge de la vie
• Après guérison de la varicelle, le virus migre le long des nerfs sensitifs et demeure latent
dans les ggl nerveux où il peut être réactivé après des années à la suite d’un stress ou baisse
de l’immunité.
Clinique
Autres topographies
Zona ophtalmique
Zona du ganglion géniculé
Zona céphalique,
Zona généralisé,
Formes compliquées
- Algies post-zostériennes
- Complications neurologiques: angéite carotidienne avec hémiplégie controlatérale ou
kératite et opacité cornéennes dans le zona ophtalmologique
- Zona géniculé, Zona récidivant chez l’immunodéprimé
Diagnostic
- Clinique
- Culture virale
- Sérologie ( Ac monoclonaux=>identification virus dans le liquide vésiculaire = IFD)
- Mise en évidence des Ag
- PCR: méthode fort intéressante
Traitement
- Traitement local et non spécifique: eosine à eau (idéal); parfois, bleu de méthylène
- Spécifique: aciclovir (Zovirax®) cé 200mg; 5x1cé/j po 7-10 j
valaciclovir (Zélitrex®) cé 500mg; 2x1cé/j/10j po
Les formes crème et injectable de Zovirax® existent
- Autres mesures
Vitamines neurotropes
Collyres corticoïdes (kératite)
AINS,
Tégrétol®,anxiolytiques/tranquillisants (névralgie post- zostérienne)
AB de couverture
154
2.5. Rage
Définition
Etiologie
Epidémiologie
Clinique
• Prodromes: 1 à 4 jours
- Fièvre
- Céphalée
- Malaise général
- Myalgies
- Fatigabilité anormale
- Anorexie
- Nausées
- Vomissements
- Paresthésies et/ou fasciculations (site d’inoculation du virus ou à l’entour)
Rage furieuse
Mortelle en 3 à 4 j
Excitation psychomotrice
Hallucinations
Convulsions
Hyperesthésie cutanée
Soif intense mais contractions paroxystiques du pharynx, diaphragme, larynx, …
spasme hydrophobique typique de la rage humaine
Aérophobie
Répulsion intense
Contracture des traits
Lutte avec l’entourage
Cris lorsqu’on tente de faire boire le malade
Troubles neurovégétatifs: hypotension artérielle, fièvre, sueurs profuses, troubles
cardio-respiratoires
Rage paralytique
Diagnostic
Produits pathologiques
Salive
LCR
Biopsies cutanées
Biopsies cérébrales
Autopsie (cerveau)
Corpuscules de Négri (corpuscules viraux acidophiles)
Conduite à tenir
Traitement local
Lavage à l’eau savonneuse puis rinçage à l’eau pure, suivi d’une désinfection avec un
ammonium quaternaire ou la teinture d’iode ou l’alcool,…
Traitement général
Modalités de la vaccinothérapie
1ère possibilité: animal inconnu (ou disparu) ou son cadavre détruit schéma
vaccinal complet
2ème possibilité: animal mort mais cerveau intact
157
RESUME DE LA CAT
Etat de l’animal Conduite immédiate Conduite ultérieure
Animal sain Pas de traitement 1. Surveillance de 14 j;
négativité:
→ Pas de traitement
2. Surveillance; signes suspects
et/ou décès de l’animal:
→ Voir situation (s) suivante (s)
55
• Prophylaxie
2.6. Poliomyélite
Définition
Epidémiologie
Pathogénie
Le virus pénètre l’organisme par voie rhinopharyngée ou digestive ; puis l’organisme des Ac
protecteurs. Le virus traverse rarement la barrière digestive et cette virémie détermine
quelques manifestations générales atténuées. Pfs, fixation sur le SNC dans la corne antérieure
de la moëlle épinière destruction plus ou moins complète des neurones moteurs
périphériques formes paralytiques de la maladie
Clinique
- La polio reste inapparente dans plus de 90% des cas; une paralysie flasque aiguë
survient dans 1 % des cas et une méningite aseptique dans 1% des cas.
- Incubation: quelques jours à 1 mois apparition des symptômes (pharyngite,
syndrome grippal, diarrhée, …)
- Survenue des paralysies révélées par une poussée de fièvre, des myalgies, un sd
méningé, …
- Installation rapide des paralysies (qlq heures à qlq jours) paralysies flasques,
aréflexie, sans atteinte de la sensibilité
o Simple sd grippal
o Diarrhée
o Méningite lymphocytaire
o Encéphalite
o Paralysie faciale type périphérique
o Myopéricardite isolée, …
Diagnostic
- Isolement du virus, dans la gorge, au début; puis dans les selles, pendant 2 à 3 mois
- Ac fixant le complément, au début = valeur diagnostique
- Ac neutralisants (persistent longtemps)= Valeur épidémiologique
Traitement
Prophylaxie
• Vaccination
Vaccins à virus tués (souche SALK)
Vaccins à virus vivants atténués (souche SABIN)
Curatif
Purement symptomatique
Définition
Zoonose due à un virus à ARN, un Flavivirus, de la famille de Togavirus (virus amaril)
L’homme est contaminé accidentellement dans la forêt ou au village.
Epidémiologie
• Zoonose de la forêt tropicale [Amazonie, en Amérique latine, Afrique (Ouest, Centre, Est)]
• Vecteur: un moustique du genre Aedes
A. furcifer, A. taylori, …: de singe à singe ou du singe à l’homme
A. simpsoni: du singe à l’homme
A. aegypti: de l’homme à l’homme
160
Clinique
Diagnostic
• Clinique
• Orientation:
Leuconeutropénie
Thrombopénie, hypoprothrombinémie
Cytolyse
Altération de la fonction rénale avec protéinurie, cylindrurie, hématurie
• Certitude: isolement du virus (laboratoire spécialisé)
Autres arguments: sérologie [Ig M (précoces et spécifiques)]; Ig G (tardifs)
Traitement
• Prévention
Vaccination
Isolement du malade sous moustiquaire
Isolement des sujets contacts pendant 10 jours
4.1. Histoplasmose
Définition
Epidémiologie
161
Clinique
• H. capsulatum
• H. duboisii
Diagnostic
• Notion de séjour en zone endémique
162
• Culture de:
Expectorations
Pus
Sang
Frottis
Selle
Suc médullaire, ganglionnaire
Biopsie cutanée ou viscérale, …
• L’examen direct montre: levures de petites tailles, ovales, dans les histiocytes ou
grandes en forme de citron dans les cellules géantes
• L’IDR à l’histoplasmine est positive mais les formes disséminées sont anergisantes
• La sérologie aide également à porter le diagnostic
Traitement
4.2. Aspergillose
Définition
Epidémiologie
Physiopathologie
163
Clinique
Aspergillome
Diagnostic
164
• Épidémiologie
• Clinique
• Biologie [mycologie (culture sur milieu de Sabouraud), immunologie, …]
• Imagerie médicale
Traitement
Médical
• Amphotéricine B (voir cryptococcose N-M)
• Relais: Itraconazole (à dose maximale)
• Durée: selon la forme (mais pas avant au moins 2 semaines d’apyrexie et disparition de la
symptomatologie)
• Si immunodéprimé, traitement ad vitam (voir cryptococcose N-M)
Chirurgie
Thoracique: si lésions pulmonaires près de gros vaisseaux (prévention d’hémoptysie)
Exérèse de foyer résiduel
ORL et Neuro-chirurgie
Résection de foyers sinusiens et cérébraux
4.3. Candidoses
Définition
Epidémiologie
Germes cosmopolites
• Agent: Candida albicans
Espèce la plus pathogène pour l’homme
Autres: C. tropicalis, C. paratropicalis, …
• Facteurs de multiplication:
Modification écologique, locale ou générale, du terrain (baisse de l’immunité comme
DS, traitement immunosuppresseur, Kc, SIDA; usage d’AB à large spectre, …)
165
Physiopathologie
Clinique
Diagnostic
• Clinique
• Épidémiologie
• Mycologie (culture sur milieu de Sabouraud, …)
• Anatomie pathologique (biopsie)
Traitement
• A titre indicatif
• Candidose buccale: Miconazole (Daktarin®) gel oral pour gargarisme ou comprimé muco-
adhésif 1 cé /j /7j po
• Formes buccales, digestives ou autres: Itraconazole (Sporanox ® gélule 100mg) 1 gélule /j
/15j po
• Autres anti-mycosiques: Ketoconazole (Nizoral®) cé 200mg) 1 cé /j /30j, au moins
• Les topiques anti-fongiques existent également
4.4. Cryptococcose
Définition
Maladie mycosique due à une levure appelée Cryptococcus neoformans (neoformans, gattii).
167
Epidémiologie
• Affection cosmopolite
• Agent causal: C. neoformans (neoformans, gattii)
Levure arrondie ou ovalaire entourée d’une capsule apparaissant en négatif sur les
préparations à l’encre de Chine (c’est-à-dire aspect brillant)
• Voie de pénétration
- Poumon
- Tube digestif
- Rarement: téguments
• Dissémination
- Voie sanguine
- Voie lymphatique
• Terrain
Sujet immunodéprimé (hémopathies malignes, traitement immunosuppresseur, SIDA, …)
Clinique
• Cryptococcose primaire
- En principe pulmonaire
- Souvent, sans symptômes
- Parfois, allure d’un syndrome grippal
- RX thorax: opacités parenchymateuses, lymphadénopathies médiastinales
- Guérison par fibrose
- Souvent: extension, abcédation, essaimage par voie hématogène et lymphatique à tout
l’organisme
- Parfois, atteintes cutanéo-muqueuses s/f de papules, pustules, ulcérations
- Atteintes osseuses aussi décrites (os rongés, …)
• Cryptococcose secondaire, neuro-ménigée (Méningo-encéphalite subaiguë ou méningite
isolée)
- Céphalée, fébrile ou non, térébrante, diffuse ou en casque, rebelle aux antalgiques,
arrachant des gémissements au malade, photophobie, …
- Signes méningés
- Vomissements
- Déficit moteur si atteinte des paires crâniennes ou présence de cryptococcome=torulome
• Sepsis à cryptocoque
- Syndrome infectieux
- Céphalée
- Accompagnant parfois la forme neuro-méningée
168
Diagnostic
Traitement
Agent
Epidémiologie
Clinique
Diagnostic
• Épidémiologie
• Clinique
• Histopathologie: prolifération angiomateuse (vasculaire) et fibroblastique avec cellules
fusiformes
• Recherche du HHV8 non nécessaire
Traitement