La Ficelle Séquence1

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4 SÉQUENCE ŒUVRE INTÉGRALE
5 Étude d'une nouvelle réaliste.
6 La ficelle, Guy de Maupassant .
7 Séquence proposée par Mme Josiane Morel
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Séance Objectifs Compétences Supports et activités Temps
Séance 1 : Lecture d’image La fin de la nouvelle Durée : trois
Accroche  s’imprégner d'un contexte Lecture de consigne La fin de la bande dessinée heures.
faire la connaissance d'un Mise en écriture en  Lecture de la fin de la
personnage respectant des consignes et nouvelle et de la fin de la
émettre des hypothèses une situation donnée bande dessinée
 susciter la curiosité, l'envie de  Mise en écriture des élèves
lire de découvrir. à partir d'une consigne
 Grilles de critères et
d'évaluation
 Correction collective

Séance 2 : incipit et  appréhender un tableau Observer Le début de la nouvelle Deux heures


narration réaliste typique et ses figurants Repérer des éléments Première vignette de la B.D.
comprendre la mise en place caractéristiques dans un texte Carte de la Normandie
d’une situation initiale réaliste et dans une bande dessinée Diaporama de photographies
de paysages normands
 Lecture analytique avec
questionnaire
 Établir un parallèle entre le
texte et la B.D.

Séance 3 : saisir la construction narrative Repérer le schéma narratif La nouvelle Trois heures
L’histoire de la appréhender le rythme de la La gestion chronologique des  Lecture compréhension
ficelle… narration événements : ellipses,  Découpages
scènes, sommaires

Séance 4 : Maître caractériser un personnage Caractérisations directe et La nouvelle Deux heures


Hauchecorne principal indirecte Vignettes 2 à 8
déterminer la fonction du  Lecture analytique
personnage au sein de la  Comparaison entre le texte
narration et la B.D.

Séance 5 :  réinvestir les caractères du Écrire et imaginer La séquence, la nouvelle, la Trois heures.
Évaluation sur la réalisme bande dessinée
notion de réalisme  composer une nouvelle avec Écrire à partir d’une consigne.
littéraire une fin différente Correction collective.

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23 SÉANCE 1 : ACCROCHE
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25 Les près-requis :
26  la lecture d'images
27  le schéma narratif
28  les paroles rapportées.
29 A) Des hypothèses…
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32 Consigne
33 Ces trois vignettes racontent la fin d’une histoire. Imaginez ce qui a pu se passer pour que
34 cette narration se termine ainsi. Vous proposerez un titre à votre récit. Vous tiendrez

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4 IUFM d’Auvergne Josiane Morel
35 précisément compte des informations fournies par la bande dessinée. Votre écrit se
36 développera en une vingtaine de lignes.
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40 B) Grille de critères et d’évaluation :
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Critères émis à partir de Appréciations du correcteur Points Vérifications de l’élève et
la consigne et de l’extrait auto-évaluation
de B.D.
Longueur de vingt lignes
au moins : un point.

Respect du personnage :
Maître Hauchecorne, un
vieil homme qui habite
seul la campagne, qui
dépérit et meurt ; trois
points.

Respect de l’intrigue :
injuste accusation « il
attestait son
innocence » ;deux points
préoccupation permanente
par la « petite ficelle » ;
deux points.

Déroulement narratif :
situation initiale, élément
déclencheur, péripéties,
élément équilibrant ;
quatre points.

Récit au passé : emploi


correct de l’imparfait et du
passé simple ; deux
points.

Présence d’un titre


pertinent : un point.

Maîtrise de la langue :
trois points.

Plaisirs de lecture : deux


points.

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5 Séminaire Maroc Mars 2007 3
6 IUFM d’Auvergne Josiane Morel
43 Confrontation avec des écrits d’élèves français : correction et appréciation des copies.
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46 C) Lecture de la fin de la nouvelle et comparaison entre la B.D. et le texte de Guy de
47 Maupassant.
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B.D. Texte

« … Il dépérissait à vue d’œil. Les plaisants


maintenant lui faisaient conter "la Ficelle" pour
s'amuser, comme on fait conter sa bataille au
soldat qui a fait campagne. Son esprit, atteint à
fond, s'affaiblissait. Vers la fin de décembre, il
s'alita. Il mourut dans les premiers jours de
janvier et, dans le délire de l'agonie, il attestait
son innocence, répétant :
- Une 'tite ficelle ...une 'tite ficelle ... t'nez, la
voilà, m'sieu le Maire. »

(écrits communs)

Bande dessinée Texte


Qui ? Maître Hauchecorne Il, lui : pronom personnel masculin de la
Le Maire troisième personne.
Évocation de plaisants qui se moquent du
personnage, absente dans la B.D.
Le Maire
Où ? Images des trois vignettes : Aucun indice de lieu
Dans sa maison, à la campagne
Dans sa chambre
Dans son lit
Comment ? dépérissait à vue d’œil : homme dépérissait à vue d’œil : son esprit,
âgé, maigre et maladif dans les atteint à fond, s'affaiblissait, explication
deux dernières vignettes complémentaire non retenue comme telle
dans la B.D., mais perceptible par la
répétition des mêmes paroles.
Quand ? Hiver : présence de la neige, Décembre et janvier
cheminée fume ;
Décembre et janvier
Pourquoi ? Probablement à cause de cette « La ficelle » est devenue toute une
petite ficelle, mais la cause histoire, qu’on lui demande de raconter ;
véritable n’est pas évoquée. comparaison avec de hauts faits militaires.
Le maire exigerait-il de voir cette
ficelle ? (idem dans le texte)
Paroles. Une ‘tite ficelle répétée à cinq Une ‘tite ficelle, répétée à trois reprises ;
reprises, respect du parler besoin de se justifier devant le Maire en

7 Séminaire Maroc Mars 2007 4


8 IUFM d’Auvergne Josiane Morel
normand (idem dans le texte). lui montrant la ficelle (idem B.D.).
Fin. La mort et la clameur de l’innocence.
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53 Pour aller plus loin…
54 a) Quelles sont les interprétations mises en œuvre par la Bande Dessinée ?
55 b) Quelles sont les informations complémentaires apportées par le texte ?
56 c) Avez-vous envie de lire cette histoire ? Pourquoi ?
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60 SÉANCE 2 : LA DÉCOUVERTE DU DÉBUT DE LA NOUVELLE ET
61 DE SA NARRATION
62 Support textuel :
63 « Sur toutes les routes autour de Goderville, les paysans et leurs femmes s'en venaient vers le
64 bourg, car c'était jour de marché. Les mâles allaient, à pas tranquilles, tout le corps en avant
65 à chaque mouvement de leurs longues jambes torses, déformées par les rudes travaux, par la
66 pesée sur la charrue qui fait en même temps monter l'épaule gauche et dévier la taille, par le
67 fauchage des blés qui fait écarter les genoux pour prendre un aplomb solide, par toutes les
68 besognes lentes et pénibles de la campagne. Leur blouse bleue, empesée, brillante, comme
69 vernie, ornée au col et aux poignets d'un petit dessin de fil blanc, gonflée autour de leur torse
70 osseux, semblait un ballon prêt à s'envoler, d'où sortait une tête, deux bras et deux pieds.
71 Les uns tiraient au bout d'une corde une vache, un veau. Et leurs femmes, derrière l'animal,
72 lui fouettaient les reins d'une branche encore garnie de feuilles, pour hâter sa marche. Elles
73 portaient au bras de larges paniers d'où sortaient des têtes de poulets par-ci, des têtes de
74 canards par-là. Et elles marchaient d'un pas plus court et plus vif que leurs hommes, la taille
75 sèche, droite et drapée dans un petit châle étriqué, épinglé sur leur poitrine plate, la tête
76 enveloppée d'un linge blanc collé sur les cheveux et surmontée d'un bonnet.
77 Puis un char à bancs passait, au trot saccadé d'un bidet, secouant étrangement deux hommes
78 assis côte à côte et une femme dans le fond du véhicule, dont elle tenait le bord pour atténuer
79 les durs cahots. Sur la place de Goderville, c'était une foule, une cohue d'humains et de bêtes
80 mélangés. Les cornes des bœufs, les hauts chapeaux à longs poils des paysans riches et les
81 coiffes des paysannes émergeaient à la surface de l'assemblée. Et les voix criardes, aiguës,
82 glapissantes, formaient une clameur continue et sauvage que dominait parfois un grand éclat
83 poussé par la robuste poitrine d'un campagnard en gaieté, ou le long meuglement d'une vache
84 attachée au mur d'une maison. Tout cela sentait l'étable, le lait et le fumier, le foin et la sueur,
85 dégageait cette saveur aigre, affreuse, humaine et bestiale, particulière aux gens des
86 champs. »
87 Lecture analytique
88 1) Où cette histoire se déroule-t-elle ?
89 2) Relevez tous les termes qui nomment les êtres humains. Comment sont-ils désignés ?
90 Pourquoi ?
91 3) Complétez le tableau ci-dessous :
Critères descriptifs Hommes Femmes

Physique
Hommes et femmes

Vêtements

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Démarches

Activités, habitudes

Occupations du
moment

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94 4) Comment Guy de Maupassant précise-t-il sa description ?
95 5) Pourquoi l’écrivain apporte-t-il autant de détails ?
96 6) Comment le sens olfactif est-il sollicité ?
97 7) Autres pistes possibles : travailler sur les sens visuels, auditifs, tactiles, gustatifs,
98 olfactifs ; sur la présence animale.
99 8) Comparez le texte de la situation initiale et la première vignette de la bande dessinée.
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112 Possibilités de réponses :
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113 1) Cette histoire se déroule à Goderville en Normandie. Cette petite ville est repérable sur
114 une carte géographique.
115 Seine-Maritime - Seine-Maritime

C’est là !

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Nom de la commune Région Département Code postal
Goderville Haute-Normandie Seine-Maritime (76) 76110
Population Superficie Altitude
2309 habitants 798 hectares 124 mètres
120
121 Généralités historiques sur la petite ville de Goderville :
122  Commune formée au XIXème par la fusion des deux anciennes paroisses de Goderville
123 ("Godarvilla" au XIIème) et de Cretot ("Cresetot" en 1180) et d'une partie de la paroisse
124 du Hertelay ("Herterio"). Goderville, situé sur la voie antique reliant Rouen à
125 Lillebonne, est mentionné dès 875 dans une charte de Charles le Chauve.
126  Construction vers 1150 d'une église donnée aux moines de Fécamp.
127  Seigneurie érigée en baronnie en 1651.
128  Les barons de Cretot possédaient un château fort sur motte fossoyée et portaient le
129 titre de "Francs Bouteillers Héréditaires du Duché de Normandie".
130  La foire de Goderville est décrite par Maupassant dans la nouvelle"La Ficelle".
131 2) Les termes qui désignent les êtres humains sont anonymes ; ils se caractérisent par la
132 fonction rurale, le sexe ou la situation sociale. Cela démontre une volonté d'insérer les
133 êtres humains dans une globalité, une communauté, un tout ; cela laisse imaginer
134 qu'aucun de ces êtres humains ne jouera un rôle précis. Chacun sert simplement à
135 planter le décor, à créer une ambiance, une atmosphère. Les êtres humains ainsi
136 présentés jouent le rôle de figurants.
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145 3)

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Critères descriptifs Hommes Femmes
Longues jambes, torses déformés, Taille sèche droite, poitrine plate
une tête, deux bras, deux pieds,
Physique robuste poitrine
Hommes et femmes
Voix criardes, aiguës, glapissantes, grand éclat

Vêtements Blouse bleue empesée, brillante Taille drapée dans un petit châle
comme vernie, tournée au col et étriqué, tête enveloppée d'un
aux poignets, aux chapeaux à longs linge blanc collé sur les cheveux,
poils surmontée d'un bonnet

Démarches Pas tranquilles, corps en avant à Pas plus court, plus vif
chaque mouvement

Activités, habitudes Rudes travaux, la pesée sur la


charrue, le fauchage des blés, toutes
les besognes lentes et pénibles de la
campagne

Occupations du Tiraient au bout d'une corde une Derrière l'animal, fouettaient les
moment vache, un veau. reins d'une branche encore garnie
de feuilles pour hâter sa marche,
portaient de larges paniers d'où
sortaient des têtes de poulets ou
de canard.
146 4) Guy de Maupassant détaille sa description par l'utilisation de multiples adjectifs
147 qualificatifs qui précisent les formes : « longues, torses, déformées, sèche, droite,
148 plate, haut » ; qui nomment les couleurs : « bleu, brillante, blanc » ; qui rendent les
149 sons : « criard, aiguës, glapissantes ». De même, de nombreux substantifs définissent
150 la qualité des matières : « poils, drapée, linge ».
151 5) Guy de Maupassant apporte autant de détails parce qu’il souhaite rendre la scène
152 réaliste. Il fait usage de ses observations antérieures, arrêtées sur des scènes
153 campagnardes afin de faire partager le plus précisément possible, et dans un complet
154 réalisme, sa vision aux lecteurs.
155 6) Le sens olfactif est sollicité par l'évocation des odeurs campagnardes des animaux et
156 de leur production, celles des hommes et de leurs activités grâce à l'emploi des
157 formules suivantes « sentait l’étable, le lait et le fumier, le foin et la sueur, saveur
158 aigre, affreuse, humaine et bestiale ».
159 7) À mettre en place.
160 8) La première vignette de la bande dessinée ne peut exprimer aucune odeur, elle expose
161 une vue d'ensemble prise en contrebas, la place. Cette vignette présente des maisons à
162 colombages, caractéristiques du bourg normand et le clocher de l'église qui affiche
163 neuf heures. À l'arrière-plan, on distingue de la végétation. On constate la présence
164 d'animaux : des volailles, des cochons et un chien mais pas de vaches ni de veaux. On
165 note aussi des étals propres à la vente du marché. Les personnages sont flous . Les
166 sonorités « Dong Dong Dong » correspondent à des onomatopées ; il n'y a pas de mise
167 en voix des personnages. La vignette de la bande dessinée est moins précise que le
168 texte, elle apporte d'autres informations et fournit une seule vision alors que l’écrit du
169 début de la nouvelle offre plusieurs possibilités de représentations, autant de tableaux
170 dépeints que de lecteurs.
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18 IUFM d’Auvergne Josiane Morel
174 SÉANCE 3 : L’HISTOIRE DE LA FICELLE…
175
176 Lecture compréhension
177
178 Les élèves ont lu hors temps scolaire la nouvelle et sont sollicités pour répondre à des
179 questions de compréhension.
180
181 1) Dans quelle région française cette histoire se déroule-t-elle ? Dans quelle ville ?
182 2) Pourquoi Maître Hauchecorne ramasse-t-il un mince morceau de corde ? Qui est le
183 témoin de cet acte ?
184 3) Quelle est l'accusation qui porte sur Maître Hauchecorne ?
185 4) Qui a dénoncé Maître Hauchecorne ? Pourquoi ?
186 5) Qui est le véritable coupable ?
187 6) Pourquoi Maître Hauchecorne raconte-t-il son histoire maintes fois ?
188 7) Pourquoi les gens se moquent-ils de Maître Hauchecorne ?
189 8) Quels sentiments Maître Hauchecorne éprouve-t-il quand il se rend compte qu'il est la
190 risée publique ?
191 9) Proposez un autre titre à cette histoire. Justifiez votre choix par la compréhension que
192 vous avez de la nouvelle.
193 10) Cette histoire comporte-t-elle une morale ? Laquelle ?
194
195 Le temps de la narration, le temps de l'histoire.
196
Outil narratif de la Le temps de l'histoire Repérage temporel Le temps de la
gestion chronologique narration
Pauses descriptives : Un jour Mardi, jour de marché Lignes 1 à 108
l'arrivée des
campagnards au
marché et le repas
Scènes : le crieur
public ; le dialogue
avec le maire.
Un jour Mercredi, le Lignes 108 à 115
lendemain, vers une
heure de l'après-midi
Sommaire : résumé Quatre jours Tout le jour, du jeudi Lignes 115 à 120
d'une longue durée de au dimanche
l'histoire. Maintenant
Ellipse : l'histoire est Deux jours Ellipse du dimanche Lignes 120 à 137
passée sous silence au mardi
Sommaire Plusieurs mois Alors, chaque jour, Lignes 137 à 145
dans ses heures de
solitude
Quelques jours Vers la fin de Ligne 145
décembre
Quelques jours Dans les premiers Lignes 145 0 146
jours de janvier
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202 Prolongements :

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20 IUFM d’Auvergne Josiane Morel
203  étude des temps et les modes verbaux en caractérisant les valeurs adoptées selon le
204 rythme de la narration
205  emploi de la voix passive et ses significations
206  repérage de l'utilité du temps dans la dramatisation du récit selon sa dilatation ou sa
207 contraction
208  possibilité de faire construire une frise chronologique des événements.
209
210 SEANCE 4 : MAITRE HAUCHECORNE
211 Lecture analytique
212 1) Relevez toutes les expressions qui désignent Maître Hauchecorne. Comment ces
213 désignations sont-elles caractérisées ?
214 2) Repérez tous les adjectifs qui qualifient Maître Hauchecorne . Comment ces adjectifs
215 qualificatifs contribuent-ils à la dramatisation de la situation du personnage ?
216 3) Quelle peinture physique le narrateur fait-il de ce personnage ?
217 4) Quels sont les traits de caractère qui définissent la personnalité de Maître
218 Hauchecorne ?
219 5) Quelles sont les différentes actions auxquelles Maître Hauchecorne s’adonne ? Que
220 constate-t-on ?
221 6) Retrouvez les indices langagiers par lesquels Maître Hauchecorne s'exprime. Que
222 remarquez-vous ? Pourquoi l'auteur adopte-t-il ces différentes formes de paroles
223 rapportées ?
224 7) Établissez le schéma des actants dans lequel Maître Hauchecorne sera le sujet qui part
225 à la quête de la preuve de son innocence.
226
227 Possibilités de réponses.
228
229 1) Vrai Normand (lignes 27, 134), le paysan (lignes 73, 88, 129), le campagnard (ligne
230 80), le vieux (lignes 83, 99), le bonhomme (ligne 93). Toutes ces désignations
231 évoquent l'origine géographique de la Normandie, le caractère rural de l'activité
232 agricole, le sexe masculin et l'âge du personnage.
233 2) « Économe, rancunier, surpris, inquiet, interdit, apeurés, furieux, enfiévrés, désolé,
234 malade, tranquille, un interdit, un inquiet, suffoqué, honteux, indigné, étranglé, atterré,
235 frappé au cœur, énergiques, nouvelles, atteint » : tous ces adjectifs qualificatifs
236 mènent le lecteur d'une situation donnée où un personnage avare subit tout à coup
237 l'inquiétude d'une injuste accusation. Cet état de fait engendre la colère puis la folie et
238 la mort.
239 3) Maître Hauchecorne est un vieux paysan, courbé par de douloureux rhumatismes qui
240 l'empêchent de se déplacer rapidement.
241 4) Le vieux Normand présente les traits de caractère suivants : avare, peureux donc
242 respectueux de la loi, fier, colérique, malicieux, finaud, loquace.
243 5) Maître Hauchecorne s'adonne à différentes actions : il va au marché, il ramasse un
244 bout de ficelle, il fait semblant de chercher encore, il déjeune au restaurant, il suit le
245 gendarme, il dialogue avec le maire, il est confronté à un témoin, il raconte maintes
246 fois son aventure pour être déculpabilisé du vol. Tout cela souligne combien le
247 personnage est impliqué dans la vie locale de laquelle il ne veut surtout pas être exclu.
248 6) Les indices langagiers : le discours direct aux lignes 71,75, 81,82, 83,84 à 85,89 à 90,
249 93 à 94, 113 à 115, 127 à 128, 147 ; le discours indirect à la ligne 27 ; le discours
250 indirect libre aux lignes 122,125, 129 à 130 ; le discours narrativisé aux lignes 95,96,
251 100, 101 à son de, 103 104,106 à 107,115 à 117,126, 131, 137 à 140. L'auteur exploite
252 toutes les formes de paroles rapportées pour rendre le mieux possible les mots de son
253 personnage. Le discours direct souligne la volonté de réalisme et le respect du parler
254 normand. Les discours narrativisé et indirect permettent d'insérer les propos dans le
255 déroulement narratif et d'éviter une multitude de répétitions et de prises de parole qui
256 ne trouve pas sa place dans une narration. Le discours indirect libre correspond à
21 Séminaire Maroc Mars 2007 11
22 IUFM d’Auvergne Josiane Morel
257 l'expression de la pensée profonde de Maître Hauchecorne, celle qui lui donne l'accès
258 à la compréhension de la situation.
259 7) Le schéma des actants :
260  destinateurs : honneur, le refus de la réprobation pour une menterie
261  destinataires : lui-même, le voisinage, les semblables du monde rural
262  auxiliaires : l'innocence, l'écoute d'autrui
263  opposants : l'avarice, Malandain, la finauderie Normand, la malice, le suspect
264 besoin de se justifier.
265 8) Comment les vignettes deux à huit de la bande dessinée présentent-elles le personnage
266 principal ?
267 Travail de réflexion à mener avec le groupe du séminaire. Exploration à proposer sur
268 transparents.
269
270
271 SÉANCE 5 : ÉVALUATION.
272
273 Consigne d'écriture : partir de la ligne 132 de la nouvelle...
274 Maître Malandain, le bourrelier, va trouver le maire et lui avoue qu'il a commis un faux
275 témoignage pour se venger d'une ancienne querelle avec Maître Hauchecorne. Il explique qu'il
276 regrette cette fausse accusation, car il prend conscience des conséquences lourdes qu'elle peut
277 entraîner sur le vieil homme.
278 Critères de réalisation :
279  respect des particularités réalistes de l'histoire
280  présence d'une nouvelle situation finale
281  emploi des différents discours pour rapporter les paroles
282  utilisation de l'imparfait, du passé simple et du présent de l'indicatif
283  longueur exigée, au moins 30 lignes.
284
285 À l’aide des différentes grilles de capacités et de compétences mises au point par la Direction
286 de l'Évaluation et de la Prospective du Ministère de l'Éducation Nationale, construire une
287 grille d'évaluation pour le sujet fourni.
288
289
290 LA FICELLE
291 Sur toutes les routes autour de Goderville, les paysans et leurs femmes s'en venaient vers le
292 bourg, car c'était jour de marché. Les mâles allaient, à pas tranquilles, tout le corps en avant à
293 chaque mouvement de leurs longues jambes torses, déformées par les rudes travaux, par la
294 pesée sur la charrue qui fait en même temps monter l'épaule gauche et dévier la taille, par le
295 fauchage des blés qui fait écarter les genoux pour prendre un aplomb solide, par toutes les
296 besognes lentes et pénibles de la campagne. Leur blouse bleue, empesée, brillante, comme
297 vernie, ornée au col et aux poignets d'un petit dessin de fil blanc, gonflée autour de leur torse
298 osseux, semblait un ballon prêt à s'envoler, d'où sortait une tête, deux bras et deux pieds.
299 Les uns tiraient au bout d'une corde une vache, un veau. Et leurs femmes, derrière l'animal, lui
300 fouettaient les reins d'une branche encore garnie de feuilles, pour hâter sa marche. Elles
301 portaient au bras de larges paniers d'où sortaient des têtes de poulets par-ci, des têtes de
302 canards par-là. Et elles marchaient d'un pas plus court et plus vif que leurs hommes, la taille
303 sèche, droite et drapée dans un petit châle étriqué, épinglé sur leur poitrine plate, la tête
304 enveloppée d'un linge blanc collé sur les cheveux et surmontée d'un bonnet.
305 Puis un char à bancs passait, au trot saccadé d'un bidet, secouant étrangement deux hommes
306 assis côte à côte et une femme dans le fond du véhicule, dont elle tenait le bord pour atténuer
307 les durs cahots. Sur la place de Goderville, c'était une foule, une cohue d'humains et de bêtes
308 mélangés. Les cornes des bœufs, les hauts chapeaux à longs poils des paysans riches et les
309 coiffes des paysannes émergeaient à la surface de l'assemblée. Et les voix criardes, aiguës,
310 glapissantes, formaient une clameur continue et sauvage que dominait parfois un grand éclat
23 Séminaire Maroc Mars 2007 12
24 IUFM d’Auvergne Josiane Morel
311 poussé par la robuste poitrine d'un campagnard en gaieté, ou le long meuglement d'une vache
312 attachée au mur d'une maison. Tout cela sentait l'étable, le lait et le fumier, le foin et la sueur,
313 dégageait cette saveur aigre, affreuse, humaine et bestiale, particulière aux gens des champs.
314 Maître Hauchecorne, de Bréauté, venait d'arriver à Goderville, et il se dirigeait vers la place,
315 quand il aperçut par terre un petit bout de ficelle. Maître Hauchecorne, économe en vrai
316 Normand, pensa que tout était bon à ramasser qui peut servir ; et il se baissa péniblement, car
317 il souffrait de rhumatismes. Il prit par terre le morceau de corde mince, et il se disposait à le
318 rouler avec soin, quand il remarqua, sur le seuil de sa porte, maître Malandain, le bourrelier,
319 qui le regardait. Ils avaient eu des affaires ensemble au sujet d'un licol, autrefois, et ils étaient
320 restés fâchés, étant rancuniers tout deux. Maître Hauchecorne fut pris d'une sorte de honte
321 d'être vu ainsi par son ennemi, cherchant dans la crotte un bout de ficelle. Il cacha
322 brusquement sa trouvaille sous sa blouse, puis dans la poche de sa culotte ; puis il fit semblant
323 de chercher encore par terre quelque chose qu'il ne trouvait point, et il s'en alla vers le marché,
324 la tête en avant, courbé en deux par ses douleurs. Il se perdit aussitôt dans la foule criarde et
325 lente, agitée par les interminables marchandages. Les paysans tâtaient les vaches, s'en allaient,
326 revenaient, perplexes, toujours dans la crainte d'être mis dedans, n'osant jamais se décider,
327 épiant l’œil du vendeur, cherchant sans fin à découvrir la ruse de l'homme et le défaut de la
328 bête.
329 Les femmes, ayant posé à leurs pieds leurs grands paniers, en avaient tiré leurs volailles qui
330 gisaient par terre, liées par les pattes, l’œil effaré, la crête écarlate. Elles écoutaient les
331 propositions, maintenaient leurs prix, l'air sec, le visage impassible, ou bien tout à coup, se
332 décidant au rabais proposé, criaient au client qui s'éloignait lentement : - C'est dit,
333 maît'Anthime. J'vous l'donne. Puis peu à peu, la place se dépeupla et l'angélus sonnant midi,
334 ceux qui demeuraient trop loin se répandirent dans les auberges. Chez Jourdain, la grande
335 salle était pleine de mangeurs, comme la vaste cour était pleine de véhicules de toute race,
336 charrettes, cabriolets, chars à bancs, tilbury, carrioles innommables, jaunes de crotte,
337 déformées, rapiécées, levant au ciel, comme deux bras, leurs brancards, ou bien le nez par
338 terre et le derrière en l'air. Tout contre les dîneurs attablés, l'immense cheminée, pleine de
339 flamme claire, jetait une chaleur vive dans le dos de la rangée de droite. Trois broches
340 tournaient, chargées de poulets, de pigeons et de gigots ; et une délectable odeur de viande
341 rôtie et de jus ruisselant sur la peau rissolée, s'envolait de l'âtre, allumait les gaietés, mouillait
342 les bouches. Toute l'aristocratie de la charrue mangeait là, chez maît'Jourdain, aubergiste et
343 maquignon, un malin qui avait des écus. Les plats passaient, se vidaient comme les brocs de
344 cidre jaune. Chacun racontait ses affaires, ses achats et ses ventes. On prenait des nouvelles
345 des récoltes. Le temps était bon pour les verts, mais un peu mucre pour les blés.
346 Tout à coup le tambour roula, dans la cour, devant la maison. Tout le monde aussitôt fut
347 debout, sauf quelques indifférents, et on courut à la porte, aux fenêtres, la bouche encore
348 pleine et la serviette à la main. Après qu'il eut terminé son roulement, le crieur public lança
349 d'une voix saccadée, scandant ses phrases à contretemps : - Il est fait assavoir aux habitants de
350 Goderville, et en général à toutes les personnes présentes au marché, qu'il a été perdu ce
351 matin, sur la route de Beuzeville, entre neuf heures et dix heures, un portefeuille en cuir noir
352 contenant cinq cents francs et des papiers d'affaires. On est prié de le rapporter à la mairie,
353 incontinent, ou chez maître Fortuné Houlbrèque, de Manerville. Il y aura vingt francs de
354 récompense.
355 Puis l'homme s'en alla. On entendit encore une fois au loin les battements sourds de
356 l'instrument et la voix affaiblie du crieur; Alors on se mit à parler de cet événement, en
357 énumérant les chances qu'avait maître Houlbrèque de retrouver ou de ne pas retrouver son
358 portefeuille. Et le repas s'acheva. On finissait le café, quand le brigadier de gendarmerie parut
359 sur le seuil. Il demanda : - Maître Hauchecorne, de Bréauté, est-il ici ? Maître Hauchecorne,
360 assis à l'autre bout de la table, répondit : - Me v'là. Et le brigadier reprit :
361 - Maître Hauchecorne, voulez-vous avoir la complaisance de m'accompagner à la mairie ? M.
362 le maire voudrait vous parler. Le paysan, surpris, inquiet, avala d'un coup son petit verre, se
363 leva et, plus courbé encore que le matin, car les premiers pas après chaque repos étaient
364 particulièrement difficiles, il se mit en route en répétant: - Me v'là, me v'là

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365 Et il suivit le brigadier. Le maire l'attendait, assis dans un fauteuil. C'était le notaire de
366 l'endroit, homme gros, grave, à phrases pompeuses. - Maître Hauchecorne, dit-il, on vous a vu
367 ce matin ramasser, sur la route de Beuzeville, le portefeuille perdu par maître Houlbrèque, de
368 Manerville.
369 Le campagnard, interdit, regardait le maire, apeuré déjà par ce soupçon qui pesait sur lui, sans
370 qu'il comprît pourquoi. - Mé, mé, j'ai ramassé çu portafeuille ? - Oui, vous-même.
371 - Parole d'honneur, j' n'en ai seulement point eu connaissance. - On vous a vu.
372 - On m'a vu, mé ? Qui ça qui m'a vu ? - M. Malandain, le bourrelier. Alors le vieux se rappela,
373 comprit et, rougissant de colère. - Ah ! i m'a vu, çu manant ! I m'a vu ramasser ct'e ficelle-là,
374 tenez, m'sieu le Maire. Et fouillant au fond de sa poche, il en retira le petit bout de corde.
375 Mais le maire, incrédule, remuait la tête : - Vous ne me ferez pas accroire, maître
376 Hauchecorne, que M. Malandain, qui est un homme digne de foi, a pris ce fil pour un
377 portefeuille ? Le paysan, furieux, leva la main, cracha de côté pour attester son honneur,
378 répétant : - C'est pourtant la vérité du bon Dieu, la sainte vérité, m'sieu le Maire. Là sur mon
379 âme et mon salut, je l'répète. Le maire reprit : - Après avoir ramassé l'objet, vous avez même
380 encore cherché longtemps dans la boue si quelque pièce de monnaie ne s'en était pas chappée.
381 Le bonhomme suffoquait d'indignation et de peur. - Si on peut dire !... si on peut dire !...des
382 menteries comme ça pour dénaturer un honnête homme ! Si on peut dire !...
383 Il eut beau protester, on ne le crut pas. Il fut confronté avec M. Malandain, qui répéta et
384 soutint son affirmation. Ils s'injurièrent une heure durant. On fouilla, sur sa demande, maître
385 Hauchecorne. On ne trouva rien sur lui. Enfin le maire, fort perplexe, le renvoya, en le
386 prévenant qu'il allait aviser le parquet et demander des ordres. La nouvelle s'était répandue. A
387 sa sortie de la mairie, le vieux fut entouré, interrogé avec une curiosité sérieuse et goguenarde,
388 mais où n'entrait aucune indignation. Et il se mit à raconter l'histoire de la ficelle. On ne le
389 crut pas. On riait. Il allait, arrêté par tous, arrêtant ses connaissances, recommençant sans fin
390 son récit et ses protestations, montrant ses poches retournées, pour prouver qu'il n'avait rien.
391 On lui disait : - Vieux malin, va ! Et il se fâchait, s'exaspérant, enfiévré, désolé de n'être pas
392 cru, ne sachant que faire, et contant toujours son histoire. La nuit vient; Il fallait partir. Il se
393 mit en route avec trois voisins à qui il montra la place où il avait ramassé le bout de corde ; et
394 tout le long du chemin il parla de son aventure. Le soir, il fit une tournée dans le village de
395 Bréauté, afin de la dire à tout le monde. Il ne rencontra que des incrédules. Il en fut malade
396 toute la nuit. Le lendemain, vers une heure de l'après-midi, Marius Paumelle, valet de ferme
397 de maître Breton, cultivateur à Ymauville, rendait le portefeuille et son contenu à maître
398 Houlbrèque, de Manerville. Cet homme prétendait avoir en effet trouvé l'objet sur la route ;
399 mais ne sachant pas lire, il l'avait rapporté à la maison et donné à son patron. La nouvelle se
400 répandit aux environs. Maître Hauchecorne en fut informé. Il se mit aussitôt en tournée et
401 commença à narrer son histoire complétée du dénouement. Il triomphait. - C'qui m'faisait
402 deuil, disait-il, c'est point tant la chose, comprenez-vous ; mais c'est la menterie. Y a rien qui
403 vous nuit comme d'être en réprobation pour une menterie. Tout le jour il parlait de son
404 aventure, il la contait sur les routes aux gens qui passaient, au cabaret aux gens qui buvaient, à
405 la sortie de l'église le dimanche suivant. Il arrêtait des inconnus pour la leur dire. Maintenant
406 il était tranquille, et pourtant quelque chose le gênait sans qu'il sût au juste ce que c'était. On
407 avait l'air de plaisanter en l'écoutant. On ne paraissait pas convaincu. Il lui semblait sentir des
408 propos derrière son dos. Le mardi de l'autre semaine, il se rendit au marché de Goderville,
409 uniquement poussé par le besoin de conter son cas. Malandain, debout sur sa porte, se mit à
410 rire en le voyant passer. Pourquoi ? Il aborda un fermier de Criquetot, qui ne le laissa pas
411 achever et, lui jetant une tape dans le creux de son ventre, lui cria par la figure : "Gros malin,
412 va!" Puis lui tourna les talons. Maître Hauchecorne demeura interdit et de plus en plus inquiet.
413 Pourquoi l'avait-on appelé "gros malin" ? Quand il fut assis à table, dans l'auberge de
414 Jourdain, il se remit à expliquer l'affaire. Un maquignon de Montivilliers lui cria : - Allons,
415 allons, vieille pratique, je la connais, ta ficelle ! Hauchecorne balbutia : - Puisqu'on l'a
416 retrouvé çu portafeuille ? Mais l'autre reprit : - Tais-toi, mon pé, y en a qui trouve et y en a un
417 qui r'porte. Ni vu ni connu, je t'embrouille ! Le paysan resta suffoqué. Il comprenait enfin. On
418 l'accusait d'avoir fait reporter le portefeuille par un compère, par un complice. Il voulut

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419 protester. Toute la table se mit à rire. Il ne put achever son dîner et s'en alla, au milieu des
420 moqueries.
421 Il rentra chez lui, honteux et indigné, étranglé par la colère, par la confusion, d'autant plus
422 atterré qu'il était capable, avec sa finauderie de Normand, de faire ce dont on l'accusait, et
423 même de s'en vanter comme d'un bon tour. Son innocence lui apparaissait confusément
424 comme impossible à prouver, sa malice étant connue. Et il se sentait frappé au cœur par
425 l'injustice du soupçon. Alors il recommença à conter l'aventure, en allongeant chaque jour son
426 récit, ajoutant chaque fois des raisons nouvelles, des protestations plus énergiques, des
427 serments plus solennels qu'il imaginait, qu'il préparait dans ses heures de solitude, l'esprit
428 uniquement occupé par l'histoire de la ficelle. On le croyait d'autant moins que sa défense était
429 plus compliquée et son argumentation plus subtile. - Ca, c'est des raisons d'menteux, disait-on
430 derrière son dos. Il le sentait, se rongeait les sangs, s'épuisait en efforts inutiles.
431 Il dépérissait à vue d’œil. Les plaisants maintenant lui faisaient conter "la Ficelle" pour
432 s'amuser, comme on fait conter sa bataille au soldat qui a fait campagne. Son esprit, atteint à
433 fond, s'affaiblissait. Vers la fin de décembre, il s'alita. Il mourut dans les premiers jours de
434 janvier et, dans le délire de l'agonie, il attestait son innocence, répétant :
435 - Une 'tite ficelle ...une 'tite ficelle ... t'nez, la voilà, m'sieu le Maire.
436

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