Année universitaire 2021-2022 Introduction Ce sont des bactéries ubiquitaires, dépourvues de paroi, difficiles à cultiver. Certaines espèces sont pathogènes pour l'homme, Mycoplasma pneumoniae, agents d'infections respiratoires, M. genitalium, M. hominis et Ureaplasma spp. (regroupant deux espèces: U. urealyticum et U. parvum), responsables d'infections génitales.
D'autres espèces sont commensales des voies respiratoires
et des voies génitales. Taxonomie
Classe Mollicutes
Ordre Mycoplasmatales
Famille Mycoplasmataceae
Genre Mycoplasma Ureaplasma
Nb espèces 50 2
Habitat homme, animaux homme, animaux
Caractères bactériologiques Les mycoplasmes sont des bactéries dépourvues de paroi, de petite taille (300 nm) et, de ce fait, non perceptibles au microscope optique. Ils sont polymorphes, non colorables par le Gram. M. pneumoniae et M. genitalium ont une extrémité effilée, structure spécialisée leur permettant d'adhérer aux cellules épithéliales. Caractères bactériologiques Bactéries fragiles, cultivables en milieu acellulaire. Ils exigent des milieux complexes enrichis en sérum, difficiles à cultiver, ils donnent de très petites colonies, visibles à la loupe binoculaire, ayant un aspect en œuf sur le plat. Caractères bactériologiques • L'identification se fait sur les propriétés métaboliques (fermentation du glucose, hydrolyse de l'arginine ou de l'urée). Mycoplasma pneumoniae Pouvoir pathogène Mycoplasma pneumoniae est responsable chez l'homme de la "pneumonie atypique" . Elle sévit à tout âge mais plus encore chez l'enfant et l'adulte jeune. Le début est progressif après une incubation assez longue de 15 à 20 jours. La maladie se manifeste par de la fièvre, un malaise, des céphalées, des myalgies et rachialgies et surtout une toux sèche et opiniâtre. L'état général est peu altéré. Pouvoir pathogène
L'évolution est en règle lentement régressive mais la
convalescence est longue et la toux est persistante. Des complications et localisations extra-pulmonaires sont possibles : pleurésie, éruptions cutanées, sinusites, myocardites, péricardites, atteintes articulaires, anémie hémolytique, manifestations nerveuses, infections génitales. Diagnostic biologique • Il est réservé aux formes sévères ou aux enquêtes épidémiologiques. • Le mycoplasme peut être mis en évidence dans des prélèvements de gorge, des aspirations nasopharyngées chez l'enfant, des lavages bronchoalvéolaires (formes sévères). Les expectorations ne sont pas adaptées. • La culture, longue (2 à 3 semaines) et difficile, est rarement pratiquée. • L'amplification génique par PCR donne d'excellents résultats mais n'est pas faite par tous les laboratoires. Diagnostic biologique
• Les sérologies sont les méthodes les plus utilisées.
– Les anticorps spécifiques sont révélés par diverses techniques : • immunofluorescence, • ELISA ou • immunoblotting.
– Ascension de la concentration des anticorps entre deux sérums
prélevés à 15 jours d'intervalle ou présence d'IgM spécifiques témoignent d'une infection récente. Traitement • Les mycoplasmes, en raison leur structure de originale, sont toujours résistants auxß-lactamines de paroi) ainsi qu'à la rifampicine, aux (absence polymyxines, à l'acide nalidixique, aux sulfamides et au triméthoprime. • Les principales familles d'antibiotiques actives sont les tétracyclines, les macrolides et apparentés et les fluoroquinolones. Mycoplasmes génitaux Pouvoir pathogène • Ureaplasma spp., M. hominis et M. genitalium sont des agents d'infections génitales. Leur responsabilité est souvent difficile à affirmer. En effet, Ureaplasma spp. et M. hominis peuvent être présents à l'état commensal dans les voies génitales basses, ce qui rend difficile l'appréciation de leur pouvoir pathogène. • Ureaplasma spp. est un agent d'urétrites non gonococciques. • M. hominis est responsable d'infections gynécologiques souvent en association avec d'autres bactéries (abcès de la glande de Bartholin, salpingites). Pouvoir pathogène • Ureaplasma spp. et M. hominis provoquent des infections au cours de la grossesse (chorioamniotites, endométrites, poussées fébriles après accouchement). • Elles peuvent se compliquer d'infections néonatales rares.
• Les deux espèces peuvent provoquer, dans des circonstances particulières,
des infections extra-génitales (arthrites purulentes chez des immunodéprimés, infections de plaies après chirurgie thoracique ...). • M. genitalium dont le rôle est encore mal connu, en raison de la très grande difficulté de sa détection, est responsable d'urétrites non gonococciques et probablement d'endométrites. Pouvoir pathogène Diagnostique biologique • C'est exclusivement un diagnostic direct dans le cadre d'une infection gynécologique ou d'une MST. Il n'y a pas de diagnostic sérologique. • Ureaplasma spp. et M. hominis peuvent être recherchés par culture en 2 à 4 jours (à préciser au laboratoire). • L'interprétation des résultats est délicate, faisant appel à des critères quantitatifs pour éliminer une simple présence à l'état commensal. • Cette recherche ne doit pas être faite isolément mais être associée à celle d'autres agents pathogènes. Diagnostique biologique Traitement • Il faut tester la sensibilité d'Ureaplasma spp. et M. hominis, particulièrement chez les immunodéprimés, en raison de l'existence de résistances acquises qui peuvent concerner les trois classes utilisées en thérapeutique: Tétracyclines, Macrolides, Fluoroquinolones.