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KARMOUD
COURS DE MACHINISME
ET EQUIPEMENTS
HORTICOLES
R .KARMOUD 2019-2020
MACHINISME ET EQUIPEMENTS HORTICOLES R. KARMOUD
Plan du module
• Introduction
Partie I: Outils et machines pour espaces verts
I) Outillage non motorisé
1) Outillage
2) Matériel semi mécanique
II) Matériel lourd pour travaux mécaniques
1) Le tracteur et autres engins de traction
2) Matériel lourd pour travaux et entretiens du sol
3) Matériel lourd de pulvérisation
4) Matériel lourd pour épandage d’engrais
5) Matériel divers
Partie II: Cultures protégées: Constructions horticoles et matériaux
1) Généralités – bases
2) Matériaux - équipements des serres
3) Conception- installation de serre
3) Gestion climatique des serres
• Introduction
Le machinisme agricole désigne l'utilisation des machines ou d'instruments mécaniques en remplacement plus
ou moins partiel de la main-d'œuvre pour augmenter la productivité de l'homme dans la réalisation des
différentes tâches agricoles.
Outils Utilisations
La houe Défricher ; défoncer ; creuser ; biner ; irriguer
ou la
sape
Serfouette Douille courte portant deux fers opposés sensiblement dissemblables fixée à
un manche, de longueur totale de son fer, peu épais, qu'il est préférable de
choisir forgé que soudé, varie selon les modèles entre 20 et 30 cm.
Le manche mesure de 1,00 à 1,30 m.
Usée pour les tracés, l'entretien des planches et des massifs de fleurs, sarcler,
biner, creuser, griffer, ameublir la terre entre les plantes, piocher ou sillonner.
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Pioche Pour la préparation et le travail des sols difficiles. Efficace pour creuser des
tranchées ou des trous de défoncement pour plantation, épierrer, décompacter les
sols caillouteux.
Binette Outil de base pour l’aération du sol et la destruction des mauvaises herbes.
à Lame mince (16 à 22 cm) coupante interchangeable munie d’un double
massifs cintrage (courbure)
Douille à col de cygne.
La binette pour massifs pour sarcler, biner et nettoyer les massifs. Manche en
bois.
acier
Cordeau pour plantation Pour le piquetage de plantation et traçage des haies…
Arrosoir Arroser les petites planches de semis
Brouette Transport de petites quantités de différentes matières et produits…
Serpette trancher ou la taille
Composteu Compostage des déchets végétaux
r
— certains gros tracteurs ou de petits matériels particuliers : matériels forestiers, engins de manutention,
tous terrains, tracteurs articulés;
• à chenilles: peu fréquents, surtout en horticulture,
— petites puissances en viticulture,
— grosses puissances en matériels tous terrains;
• machines automotrices et matériels motorisés
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Mais elle peut être « proportionnelle »; dans ce cas le mouvement est pris à la sortie de la boîte de
vitesses. La rotation est proportionnelle à l'avancement. Elle correspond en général à 1 tour de la prise
pour 0,50 m d'avancement.
D'autres prises de force peuvent être placées :
— à l'avant : prise frontale;
— sur le côté ou au milieu : prise ventrale (pour les barres de coupe).
Enfin une autre sortie de prise de force à l'arrière et tournant à 1 000 tr/mn existe.
Une prise de force se compose d'un bout d'arbre cannelé mâle sur lequel peut s'adapter un manchon
cannelé femelle commandant une machine réceptrice. La vitesse de rotation de la prise de force peut être
proportionnelle soit à l'avancement soit au régime moteur, mais dans tous les cas elle est normalisée
à 540 ou à 1 000 tr/mn(normes internationales) suivant la lourdeur des travaux à réaliser.
Les tracteurs les plus performants possèdent des prises de force à engagement électro-hydraulique, et
peuvent optionnellement être équipés d'une prise de force frontale, l'utilisation combinée d'outils avant
et arrière s'avérant une source de gain de temps.
b) Barre d'attelage
Barre d'attelage et broche d'attelage : sont utilisées pour tracter des "outils trainés"
La barre d'attelage se monte entre les bras inférieurs du relevage.
L'attelage 3 points: Ce système d'attelage est étroitement lié au relevage hydraulique.
Pour les outils portés. Les points d'attache sont normalisés et comprennent : 2 bras inférieurs articulés
sous le pont arrière et terminés par des rotules avec trou pour l'attelage.
Piton d'attelage : est réservé à l'attelage des remorques "semi-portées".
Barre d'attelage et broche d'attelage : sont utilisées pour tracter des "outils trainés"
La barre d'attelage se monte entre les bras inférieurs du relevage.
c) L'attelage 3 points
Ce système d'attelage est étroitement lié au relevage hydraulique.
Les points d'attache sont normalisés et comprennent : 2 bras inférieurs articulés sous le pont arrière et
terminés par des rotules avec trou pour l'attelage. Les bras sont soutenus par 2 biellettes fixées elles-
mêmes en haut sur les bras du relevage hydraulique.
Les bras sont soutenus par 2 biellettes fixées elles-mêmes en haut sur les bras du relevage hydraulique.
Le 3e point est constitué par l'extrémité d'une barre de longueur réglable, terminée par des rotules. L'une
est fixée sur l'outil, à environ 0,60 m au-dessus des bras inférieurs, et l'autre sur le tracteur en haut du
pont arrière, au-dessus de la prise de force. L'outil attelé, peut être « flottant » et se balancer
transversalement, ou « bloqué » par 2 chaînes obliques avec vis de tension.
d) Le relevage Hydraulique
Le système s'est rapidement développé et équipe la quasi-totalité des tracteurs. L'ensemble comprend :
— une pompe à haute pression (100 à 200 kg/cm2) entraînée par le moteur;
— un distributeur manuel et automatique;
— un vérin à simple ou double effet agissant sur les bras supérieurs;
2.1.4. Quelques points sur l'utilisation du tracteur
L'équipement en pneumatiques
Le pneu agraire idéal est difficilement réalisable. D'une part pour circuler sur route ou sur sol ferme et
régulier, il faudrait un pneu étroit gonflé à forte pression, offrant le minimum de contact au sol afin de
réduire l'effort de roulement. Par contre, un terrain agricole, donc irrégulier, nécessite un pneu large et à
faible pression de gonflage pour absorber les inégalités et éviter de creuser des ornières (trous).
— Sur un tracteur léger destiné à des travaux superficiels, il serait préférable de choisir des roues de
grand diamètre et de faible largeur; par contre, pour le labour, on prendra plutôt un pneu large et une
roue de moindre diamètre.
— La sculpture extérieure des pneus est différente suivant qu'il s'agit des roues directrices ou motrices.
Les roues directrices possèdent des nervures circulaires destinées à éviter le glissement latéral. Les roues
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motrices, ont des crampons en forme de chevrons non jointifs à l'angle, pour éviter le bourrage; on les
appelle à « centre ouvert ».
L'adhérence
L'adhérence du tracteur limite son effort de traction. On Peut améliorer ou augmenter l'adhérence par
différents artifices:
Le poids: Si l'on charge le tracteur, l'augmentation de poids se manifeste par un écrasement du
pneu, donc par une surface de contact plus importante et une adhérence supérieure. L'augmentation
de poids est obtenue, par l'adjonction de disques en fonte fixés dans les roues ou à l'avant du bâti. On
peut également remplir d'eau les chambres à air.
Le contact: On augmente l'adhérence en montant des roues jumelées, ce qui double le contact, mais
il n'est pas possible de le faire en labour, ni pour des travaux dans des lignes étroites, par suite de
l'augmentation de largeur.
La réaction de l'outil
—Un outil porté, une charrue par exemple, présente en avançant pour labourer, une résistance qui va se
transmettre au tracteur de façons diverses.
Les 2 barres d'attelage inférieures sont évidemment soumises à un effort de traction. L'action sur le 3e
point, c'est-à-dire sur la barre réglable qui réunit le point supérieur du tracteur à celui de l'outil est
inverse.
2.2. Matériel lourd pour travaux et entretiens du sol
2.2.1. Matériels de labour
a) Généralités
Le labour est une opération qui consiste à découper une bande de terre dans le sol et à la retourner soit à
l'aide d'une charrue classique comportant un ensemble coutre soc - versoir soit à l'aide d'une charrue à
disques.
b) Description des différents matériels
- Différents types de montage
Les différentes pièces travaillantes sont montées sur un support qui peut être relié à l'organe de traction
de différentes manières.
On peut établir plusieurs types de classification :
- Suivant le nombre de socs.
Il existe des charrues mono socs, bisocs… jusqu'à 6 ou 7
- Suivant la forme des socs
- la charrue classique avec l'ensemble coutre soc, versoir.
- la charrue à disques
- la charrue sous-soleuse
- la charrue fossoyeuse.
- Suivant le mode, d'attelage
On attelle de 3 façons.
- charrue traînée : l'ensemble du corps de charrue repose sur ses propres roues.
- charrue portée : l'ensemble du corps de charrue repose sur les roues du tracteur.
- charrue semi-portée : le corps de charrue repose en partie sur ses propres roues et en partie sur les
roues du tracteur.
- Suivant la disposition de l'attelage.
Il existe :
- la charrue non réversible en général traînée ou semi portée.
- la charrue balance pour labour au treuil. Ce modèle est de moins en moins vendu.
- la charrue alternative où l'ensemble des socs de droite est en position travaillante, tandis que l'ensemble
des socs de gauche est en position relevée et réciproquement. Ce modèle est abandonné car son réglage
est difficile
- la charrue réversible à 1,2 ou 3 socs, c'est le modèle le + courant.
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- la charrue quart de tour - Par rapport au modèle précédent, elle bascule plus facilement en bout de
champ.
- Réglages
Position des différentes pièces les unes par rapport aux autres - Elle est donnée par le
constructeur.
Position de la charrue par rapport au tracteur
Pendant le labour un certain nombre de forces s'exercent sur la charrue.
La liaison de la charrue avec le tracteur se fait par l'intermédiaire de l'attelage trois points, généralement
en position bloquée. Dans ce cas la liaison entre là charrue et le tracteur est rigide.
c) Différents réglages
Le but est de .mettre la charrue dans une position correcte.
Description et mode de travail de la charrue à disque
Les charrues à disque sont nées à la suite des difficultés rencontrées par les charrues à soc à travailler en
terre caillouteuse. Avec une charrue à disque, la résistance à la traction est diminuée et la résistance à
l'usure augmentée.
Le disque est une calotte sphérique en acier spécial, lisse ou crénelé, montée sur un axe à roulements à
billes. Le disque est monté en biais par rapport à la direction d'avancement.
L'angle de coupe est l'angle du plan du disque avec la direction d'avancement.
L'angle d'entrure est l'angle du plan du disque avec la perpendiculaire au sol.
La charrue à disque pénètre plus facilement dans les sols durs et caillouteux avec une usure minimum -
Elle demande une puissance de traction inférieure - Elle retourne moins bien le sol et elle a une
profondeur de travail limitée. Elle est généralement, plus chère.
2.2.2. Matériels de sous-soulage et de drainage
a) Sous soleuses
Le sous-solage a pour but d1augmenter la porosité des couches du sol en dessous du labour.
Il est notamment positif :
— pour détruire une couche d'accumulation
— pour faire éclater les semelles de labour notamment dans certains sols argileux et limoneux qui y
sont plus sujets que d'autres.
— pour accroître la porosité d'un sous sol dense
Les sous-soleuses sont formées d'un étançon rigide et droit et d'un soc rectangulaire. Ceci entraîne un
foisonnement important. La terre est d'autant plus travaillée que le soc est large. Le travail s'effectue
entre 40 et 70 cm de profondeur 1’emietement de la terre est faible.
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b) Drainage
Au lieu de faire éclater le sol on cherche à créer une galerie permanente. La charrue comprend un soc en
forme de cône ouvrant la galerie. Ce soc est prolongé vers l'arrière par un obus ou un boulet lissant les
parois. Pour que la galerie ait une durée de vie suffisante ce mode de drainage doit être pratiqué en
période modérément humide sur des sols à 15 - 20 % d'argile pour que les parois ne s'effondre pas et que
la galerie garde sa forme.
La galerie, peut durer jusqu'à 4 ou 5 ans. Il existe également des machines poseuses de drains souples
équipées d'un "outil-taupe".
La charrue fossoyeuse est destinée a creuser ou à nettoyer des fossés servant à l'irrigation ou au
drainage.
2.2.3. Matériels de pseudo labour
a) Généralités
Le pseudo labour est une opération de travail du sol à faible ou moyenne profondeur (10 à 15 cm) pour :
- briser la couche superficielle et l'ameublir
- détruire les mauvaises herbes et préparer le lit de semences.
Ce sont des appareils généralement à disques ou à dents - II existe également, mais plus rarement, des
appareils à soc notamment des déchaumeuses.
b) Matériels à disques
L'angle d'entrure est nul ce qui veut dire que tous les disques peuvent être montés sur un même arbre.
- Déchaumeuse
Elle comporte un seul train de disques. Elle sert à L'enfouissement des engrais et des pailles. On l'utilise
également pour le labour en sol léger. L'angle de coupe est d'environ 40°. La poussée latérale des
disques est compensée par une roue stabilisatrice.
- Pulvériseur Off-set ou covercrop
II comporte deux trains de disque dont la concavité est dirigée dans les deux sens. Lorsqu'il est tiré
l'appareil est donc en équilibre. Le 1er train qui est en général crénelé travaille à droite suivant un angle
de coupe de 15° environ. Le 2ème train qui est lisse travaille en sens inverse suivant un angle de coupe
de 25° environ. Le départ lui permet de travailler entre les lignes du verger.
- Pulvériseur simple ou en tandem
Le modèle en tandem donne un sol plus régulier car les disques travaillent dans les deux sens. Le travail
des disques est très léger. Il existe une ligne centrale qui n'est pas travaillée.
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c) Appareils à dents
Ce sont les seuls appareils à ne pas tasser le sol en profondeur. La disposition intercalée des dents
permet d'éclater toute la surface du sol.
Ces appareils servent à aérer le sol, à émietter la terre en terrain lourd, à extirper les rhizomes de
chiendent là où le terrain est infesté.
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- Différents types
Chisel
C'est un matériel lourd. Les dents sont rigides accompagnées ou non d'un ressort ou semi rigides. Le soc
d'extirpage a un angle d'entrure très faible. Il est assez large (20 cm environ). Il sert à lutter contre les
mauvaises herbes. Le soc de scarifiage, en général réversible, fait seulement 5 - 6 cm de large.
Les chisels travaillent à grande profondeur (30 cm •ou plus). Ils nécessitent donc une grande puissance
de traction (10 - 15 par dent)
Cultivateurs
Ils ont des dents plus ou moins flexibles. Ils réalisent un ameublissement du terrain par leurs vibrations
longitudinales et transversales.
Le cultivateur "queue de cochon" a de bonnes vibrations transversales.
Les vibroculteurs sont plus ou moins souples et travaillent à moyenne ou faible profondeur.
La puissance nécessaire est de 20 à 30 CV par mètre de largeur de travail pour un travail à 20 cm de
profondeur.
2.2.4. Matériels de travail superficiel
Les herses
Elles sont employées pour briser les mottes, arracher les mauvaises herbes, préparer le lit de semences et
enfouir les engrais.
Les herses classiques en Z
Certains modèles peuvent travailler dans les 2 sens, d'autres formes de pièces travaillantes telles que
régénérateur de prairies ou pointes emousseuses.
Herse souple
Très légère pour travailler superficiellement.
Herse roulante :
Le modèle décrit est à cage. Il existe un modèle à bêches. Elle permet d'ameublir et niveler très
bien le sol. On la trouve souvent après les semoirs.
Herse rotative
Elle est placée en oblique par rapport au sol. Les dents sont légèrement inclinées. Elle est intéressante en
culture arbustive car elle groupe les déchets en ligne.
Son poids est identique au précèdent (300 kç par mètre environ) mais il est constitué de tôles.
- Cross kill
II est constitué de séries indépendantes d'éléments de 30 kg environ alternant entre eux sur un même
arbre. Les grands disques ont un axe à alésage plus grand que l'arbre C'est un élément lourd (400 kg/m)
pour travailler le sol à mottes dures et volumineuses.
2.3. Matériel lourd de pulvérisation
2.3.1. Introduction
Ce type de matériels comprend les pulvérisateurs, les poudreuses et les appareils de désinfection du sol.
La pulvérisation a pour fonction de répartir uniformément un volume relativement réduit de liquide anti-
parasitaire sur une grande surface de terre ou de végétal sous forme de nombreuses gouttelettes. Le
pulvérisateur doit assurer la division du liquide en gouttelettes ainsi que leur transport.
2.3.2. Les pulvérisateurs
Pulvérisateur à pression de liquide à jet projeté
Pulvérisateur à pression de liquide à jet porté
Pulvérisateurs pneumatiques
Pulvérisateurs centrifuges
a) Pulvérisateur à pression de liquide à jet projeté: c’est le plus utilisé.
Le liquide est pulvérisé par une pression interne. Le volume de traitement à l'hectare est élevé (200 à
1000 l). La portée est limitée.
- Description
Le pulvérisateur comporte les organes suivants : une cuve ou réservoir, une pompe à moyenne ou basse-
pression, un amortisseur, un distributeur avec son régulateur de pression. des rampes portant les buses,
des robinets
Le débit convenable de la rampe s'obtient par réglage de sa pression d'alimentation à l'aide d'un débit
dérivé de retour à la cuve. Ce réglage s'effectue au moyen.
du régulateur de pression.
d'un manomètre de contrôle de pression d'alimentation, combiné de préférence avec un
diagramme de réglage gradue en km/h et en 1/ha.
d'un indicateur précis de la vitesse d'avancement.
- Entretiens des pulvérisateurs
rincer à l’eau claire le circuit de liquide après chaque usage, les pastilles étant enlevées.
ne pas laisser stagner du produit dans certaines parties du circuit où dans la cuve.
Veiller à la propreté des filtres
Contrôler la pression de gonflage de l'amortisseur à air de la pompe
décomprimer le ressort de la soupape du régulateur de pression après chaque usage
démonter et nettoyer les buses pour les déboucher sans jamais user de pointes métalliques
graisser les parties mécaniques mobiles selon les prescriptions du constructeur.
vérifier périodiquement la tension des courroies s'il en existe.
remiser à l'abri du soleil tout appareil en attente de travail.
Entretiens en fin de campagne,
rincer abondamment le circuit hydraulique en ajoutant au dernier rinçage les adjuvants
préconisés éventuellement par le constructeur.
vidanger totalement le circuit de liquide en veillant à ne pas faire tourner trop longtemps la
pompe sans eau.
détendre les courroies.
décomprimer le ressort du régulateur de pression
dégonfler l'amortisseur d'air
démonter et nettoyer les clapets d'aspiration
graisser largement les parties mobiles
nettoyer l'extérieur du pulvérisateur et repeindre les surfaces métalliques mises à nu.
remiser l'appareil à l'abri du soleil et de la pluie
dégonfler les pneus après avoir calé l'appareil
déposer les tuyaux souples en caoutchouc et les stocker dans un endroit frais, clos mais aéré.
b) Pulvérisateur à pression de liquide à jet porté
La technique consiste à porter le jet dans un flux d'air à grande vitesse sur des distances
horizontales pouvant atteindre plusieurs dizaines de mètres. On peut ainsi utiliser les fines gouttelettes.
On peut donc couvrir une assez grande surface avec des volumes de traitement par hectare raisonnables.
C'est le même appareil que précédemment. On y a ajouté un ventilateur qui porte au loin les
gouttelettes, ce qui augmente la portée. Pulvérisations de l'ordre de 50 à 100 litres par hectare.
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L'action d'un courant d'air dirigé à la sortie des buses d'un pulvérisateur à jet projeté permet
d'augmenter beaucoup le transport à distance des gouttelettes, en particulier de celles de diamètre
inférieur à 200 u qui sont les plus sensibles à la résistance de l'air et au vent.
On obtient un bon rendement mécanique puisque l'énergie cinétique communiquée aux
gouttelettes par la pulvérisation est conservée.
On obtient également une bonne pénétration par le feuillage qui est agité par le courant d'air, les
gouttelettes suivant les filets d'air en turbulence. De plus les fines gouttelettes ont moins tendances à se
vaporiser car elles restent en contact avec le même air saturé d'eau.
La vitesse de l'air est de 30 à 50m/s environ avec un débit de 5 à 10 m3/s pour une puissance
absorbée de 25 à 35 CV.
Description
Un ventilateur hélicoïde produit le flux d'air -Les buses sont disposées à la sortie du canal d'air -
Ce sont des buses à chambre de turbulence.
Un obturateur empêche le flux d'air de se disperser là où le produit n'est pas nécessaire et donc,
là où il n’y a pas de buses. Cet obturateur peut être disposé de façon à orienter ou canaliser le flux d'air.
On parle alors de collecteur.
Le réglage est alors plus complexe car il doit tenir compte du volume de l'arbre à traiter.
Pulvérisateurs pneumatiques
Le courant d'air est très rapide. Traitements de 10 litres par hectare environ.
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La division du liquide et son transport sont obtenus par passage d'un courant d'air à très grande vitesse
(100 à 150 m/s) sur une veine liquide. Les gouttelettes sont plus petites et les volumes de traitement sont
donc plus réduits que dans le cas précédent. Mais l'énergie absorbée est plus grande et le réglage plus
délicat. On traite à 10 - 50 litres/Ha.
- Description
Le ventilateur centrifuge tourne à 4 000 tours/mn
Une faible partie du débit d'air est dérivée vers la cuve afin d'y déterminer une faible pression pour
alimenter les buses.
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Le flux d'air est dirigé à l'extérieur par des tuyères qui peuvent être regroupées en nains.
Pulvérisateurs centrifuges
Traitements à très bas volume par hectare, 1 litre environ.
- Caractéristiques
Les traitements sont à très bas volumes ou U.L.V. (Ultra low volume) - Le diamètre des gouttelettes est
de 20 à 40 u ce qui corresponds à des volumes par hectare de quelques litres.
Les produits utilisés sont peu volatils faiblement visqueux et non phytotoxiques car les concentrations
sont élevées. La distance de traitement est faible sauf en traitement aérien. Des pulvérisateurs
centrifuges ont été adaptés à des pulvérisateurs à jet porté ou pneumatiques.
- Description
L'appareil est constitué d'une buse rotative tournant à grande vitesse à l'aide d'un moteur électrique ou
d'une hélice (avion) la buse a la forme d'un disque de faible diamètre- II existe différents types de
disques portant différentes aspérités et construits en différentes matières
2.4. Matériel lourd pour épandage d’engrais
2.4.1. Poudreuses
a) Caractéristiques d’emploi
Le traitement se fait en projetant de la poudre dans l'air,
Avantage : Comme l'eau n'est pas nécessaire, le poids du produit à transporter est plus faible»
Dans le cas le plus courant où on utilise l'air pour projeter la poudre, il réalise en même temps une
agitation du feuillage favorable à la pénétration.
Inconvénient : La poudre adhère mal à la végétation - Un poudrage est donc sensible au vent.
b) Description
Une poudreuse comprend une trémie et un distributeur pour régulariser le flux de poudre qui sera
transporté par un courant d'air. Le courant d'air est crée par une membrane déformable ou un ventilateur.
Quel que soit le modèle de poudreuse, le réglage du débit est délicat.
2.4.2. Les épandeurs d’engrais
Les différents distributeurs
- Les distributeurs d'engrais solides
- Les distributeurs d'engrais organiques solides ou liquides
- Les distributeurs d'engrais liquides.
a) Les distributeurs d'engrais minéraux solides
Dans ce groupe, on distingue les distributeurs en nappe, centrifuges et pneumatiques, les distributeurs
mécaniques à trémie centrale et les localisateurs.
- Distributeurs en nappe
Les distributeurs en nappe répartissent l'engrais sur toute la largeur de la trémie. Celle-ci est
généralement rectangulaire, perpendiculaire à l'avancement et supportée par une roue à chaque
extrémité. La largeur de travail varie de 0,90 à 4m..
Les distributeurs à hélice, à assiette et à roues étoilées ont une action forcée, alors que les distributeurs à
grilles dépendent seulement de la gravité et sont donc très affectés par l'angle de repos. Par contre, les
distributeurs à action forcée montrent des variations cycliques plus ou moins prononcées.
En général, les épandeurs simples d'engrais chimiques sont à grilles.
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- Distributeurs centrifuges
Les distributeurs centrifuges utilisent la force centrifuge pour obtenir une large dispersion de l'engrais à
partir d'une trémie peu encombrante. La largeur de travail varie de 2-6 m (pour les engrais pulvérulents)
à 10-15 m (pour les engrais granulés). Les dispositifs d'épandage comportent un ou deux disques ou une
tubulure oscillante.
Centrifuges à disques
Les lames (planes ou incurvées) peuvent être placées sur le disque radialement ou obliquement. Pour les
lames radiales (figure 10).
Généralement, le disque est entraîné par la prise de force du tracteur et le réglage du débit se fait par
l'ouverture plus ou moins grande d'une vanne au fond de la trémie. Un déflecteur en tôle empêche les
projections vers le tracteur. Certains modèles sont également munis de déflecteurs réglables permettant
d'obtenir différentes formes d'épandage.
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b) Distributeurs pneumatiques
Les distributeurs pneumatiques pour engrais chimiques utilisent le même principe que le semoir
pneumatique illustré à la figure 17. Ainsi, l'engrais en provenance de la trémie passe dans un dispositif
doseur (entraîné par les roues porteuses) avant d'être introduit dans chaque venturi correspondant à
chaque tube de transport. La distribution au sol s'effectue au contact du produit sur une pelle nervurée. Il
existe des distributeurs pneumatiques utilisant un seul tube et des diffuseurs pour la répartition du
produit (Fig. 18).
Les distributeurs assurent une distribution très uniforme même à des débits très faibles. On peut utiliser
jusqu'à trois produits différents en même temps. Les roues cannelée utilisée comme doseur.
- Distributeurs mécaniques avec trémie centrale
Pour améliorer la précision d'épandage trois types d'épandeurs ont été développes récemment:
distributeur à bande transporteuse, à chaîne et distributeur à vis sans fin.
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Cette modification des conditions climatiques naturelles par l'interposition d'un abri est ce que l'on
appelle l'effet de serre.
1.2. Intérêts de la culture sous serre
Cultiver de nombreux végétaux hors de leur zone d’origine Produire des cultures hors saison
Augmentation des rendements
Produits de meilleure qualité
Conditions de travail plus agréable (en hivers)
Contraintes de la culture sous serre
Importance des investissements
Rentabilité parfois difficile à atteindre malgré une technologie de haut niveau
Evolution technique très rapide
Système de production très complexe nécessitant du personnel qualifié
1.3. L'effet de serre
Les échanges thermiques
La chaleur peut se transférer d'un point à un autre selon différents modes.
On distingue généralement trois modes de transferts thermiques :
le rayonnement,
la conduction,
la convection.
1.3.1. Le rayonnement
Tout corps, émet un rayonnement. Plus un corps ou une matière est à température basse, plus il émet de
radiations de grandes longueurs d'onde; au contraire, plus il est chaud, plus il émet de radiations courtes.
Par exemple, le soleil, qui a une température de surface très élevée (5 800 °K) émet des radiations
courtes (0,2 à 2,5 microns). Au contraire, le sol, les plantes, le verre qui sont à température ambiante
émettent des radiations longues (1 à 50 µ).
Les radiations frappent alors d'autres corps. Elles peuvent à ce moment subir trois effets :
Ou elles sont transmises, le corps est dit transparent à la radiation (ainsi le verre est transparent aux
radiations visibles).
Ou elles sont absorbées, et la radiation captée par le corps se transforme en chaleur (un corps noir) .
Ou elles sont réfléchies par le corps (un miroir, par exemple réfléchit les radiations visibles).
En fait, aucun corps n'étant parfait, les trois effets sont toujours plus ou moins conjugués.
1.3.2. La conduction:
C’est le transport de chaleur: L'importance de la conduction est fonction :
— de la surface S du corps que l'on considère;
— de la différence de température dt entre les deux parois de ce corps;
— de la nature du corps qui se caractérise par un certain coefficient de conduction que l'on note K.
La quantité de chaleur Q échangée dans un corps par conduction peut donc s'écrire : Q = KS dt
D'autres facteurs font également varier la conduction comme l'épaisseur du corps ou le vent.
1.3.3. La convection: Si l'on considère une masse d'air dont tous les points ne sont pas à même
température, par la seule différence de pression, des mouvements se produiront qui auront tendance à
homogénéiser l'ensemble : c'est la convection.
Quand de l'air sort ou rentre dans un local, il peut apporter du froid ou de la chaleur par convection. On
l'estime par le taux de renouvellement d'air du local par heure que l'on note R. Ainsi si R = 1, chaque
heure, le mouvement d'air entrant et sortant du local est égal au volume de celui-ci.
1.4. Application au cas de la serre
Une serre est en fait un local où les échanges thermiques, peuvent tout particulièrement s'effectuer
simultanément.
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Sans ce local, le climat naturel est le résultat d'un équilibre entre les températures du ciel et des corps se
trouvant au sol, des radiations lumineuses qu'ils reçoivent, de leur degré hygrométrique, etc.
L'interposition d'un écran modifie cet équilibre.
Or, qui dit modification dit donc variation des différents facteurs de ce climat.
Le but de la serre ou de l'abri horticole est de réaliser cette modification dans un sens favorable aux
cultures que l'on souhaite produire et qui ne peuvent se satisfaire du climat naturel du moment.
Il s'agit principalement d'aboutir à une augmentation de la température des plantes.
Certains corps, comme le verre par exemple, ont la particularité d'être transparents aux radiations courtes
(celles du soleil notamment) et au contraire d'absorber les radiations longues (particulièrement celles du
sol), qui se situent majoritairement entre 10 et 12 microns).
L'effet de serre est le résultat de l'interposition entre l'atmosphère et le sol d'un matériau transparent pour
les radiations courtes provenant du soleil et absorbant au maximum les radiations longues en provenance
du sol.
• Ces rayons sont capturés par les plantes, la terre, l’eau … et les échauffent.
• Les éléments échauffés émettent alors une chaleur (rayons infrarouges) qui elle, ne retraverse pas la vitre
dans l’autre sens.
• C’est pourquoi, une serre permet l’accumulation de chaleur, propice à un meilleur développement des
végétaux.
Mais d’autres modes de transferts thermiques :
La paroi interne absorbant le rayonnement du sol, va donc s'échauffer.
Par conduction, la chaleur va être transmise à la paroi externe, plus froide, et d'une part cette chaleur sera
en partie réémise à l'extérieur par rayonnement (mais elle l'aura été également vers l'intérieur), d'autre
part, l'air léchant la paroi augmentera cette conduction et emmènera par convection une partie de cette
chaleur.
Aussi un abri n'est jamais totalement étanche. Les échanges d'air conduisent donc à un autre type de
perte de chaleur par convection.
2. Matériaux - équipements des serres
2.1. Les matériaux
2.1.1. L’armature
La serre est composée de 2 structures :
Une armature qui constitue en quelque sorte l'ossature, le squelette de l'abri.
Une couverture qui réalise l'écran nécessaire à la création de l'effet de serre.
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a) Le bois
• Le bois est un matériau qui a été employé seul dans la construction des serres et des abris, est encore
fréquemment utilisé . Ses avantages sont :
— coefficient de conduction faible;
— matériau facile à travailler de façon artisanale pour réaliser des profilés, cependant assez grossiers;
— solide et très durable quand il est bien choisi et bien entretenu;
— permet la fixation aisée de divers éléments sur les profilés : possibilité de cloutages, agrafages,
vissages.
Mais présente quelques défauts :
— structure lourde;
— armature importante qui réduit la luminosité sous l'abri ;
— difficultés pour réaliser des profilés de forme complexe ou de très longues portées.
b) Le fer
Le fer est le matériau de base en armatures de serres horticoles. Constituant tout ou partie de l'ossature.
Au nombre de ses avantages est tout d'abord incontestablement sa robustesse. Facile à travailler.
Au montage, le boulonnage des pièces permet la réalisation de serres facilement démontables.
Le fer a pourtant un ennemi qui fait qu'à l'état brut il paraît hors de question de développer son utilisation
: la rouille. Il est donc nécessaire de le protéger.
c) La galvanisation
La galvanisation consiste à recouvrir le fer d'une couche de zinc de faible épaisseur.
Le principe de protection par le zinc est le suivant : au contact de l'air, il se produit en surface une
pellicule d'oxyde de zinc, inerte et stable et évitant l'attaque en profondeur de la matière. Il se crée en
quelque sorte une paroi imperméable à l'air. Mais pour être efficace cette pellicule doit réaliser un film
absolument continu au-dessus du métal à protéger.
d) L'aluminium
Associé au fer galvanisé qui constitue les poutres maîtresses et les piliers de soutènement de l'ensemble;
son utilisation principalement dans toute l'ossature secondaire et notamment pour les montants des vitres
des serres verre, montants qui portent le nom de petit-bois.
Son essor est dû à :
— grande solidité alliée à une grande légèreté;
— profilés obtenus par moulage ce qui permet de réaliser toute forme souhaitée;
— montants de ce fait plus étroits permettant une meilleure luminosité de la serre;
— vitres se glissant dans des rainures des petit-bois permettant une pose et dépose facile;
— possibilité d'inclure dans le profilé la fixation des joints qui se trouvent de ce fait totalement intégrés
dans l'armature.
Ces avantages attirants sont cependant atténués par :
— un coefficient de conduction mauvais;
— un coût aujourd'hui encore très élevé.
e) Les matériaux plastiques
En ce qui concerne les armatures, les plastiques se limitent surtout aux petits tunnels et aux petites serres
plastiques peu sophistiquées. Le matériau le plus utilisé est le PVC rigide.
La robustesse en a été considérablement améliorée; leur prix est avantageux, mais la résistance bien
moindre que celle des métaux ferreux. Il convient également à leur sujet de se méfier des problèmes de
dilatation et de résistance avec le temps aux rayons ultraviolets.
2.1.2. Les matériaux de couverture
a) Les plastiques souples
Se regroupent en grandes familles :
— les polyéthylènes (notés PE);
— les polyvinyles (notés PVC)
— les copolymères d'éthylène et d'acétate de vinyle (notés EVA).
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La qualité de ces différents types de films est surtout fonction de leur spectre d'absorption des
infrarouges longs, qui conditionnent l'effet serre : A ce sujet, le polyéthylène classique est moyen, mais
il existe des films particuliers dits infrarouges se comportant de façon supérieure.
— le PVC est bon;
— les EVA sont satisfaisants dans l'ensemble, l'effet dépendant du taux d'acétate de vinyle employé (cf.
les diagrammes correspondants).
Cependant une autre limite des films plastiques réside dans leur tenue aux ultraviolets et donc à la
modification dans le temps de leur résistance et de leurs caractéristiques en luminosité.
L'incorporation dans les résines de produits dits anti U.V. et l'amélioration progressive de ces derniers
font qu'il est possible pour les EVA et les polyéthylènes d'obtenir des films d'une durée de vie de 3 à 5
saisons. Le PVC est par contre plus délicat en ce domaine.
b) Les plastiques rigides
Les principales plaques plastiques utilisées en horticulture réalisées sont en fibre de polyester. Ce
matériau a comme principal inconvénient celui de jaunir dans des délais assez rapides, réduisant de
beaucoup la luminosité dans l'abri (jusqu'à 50 °/o au bout d'une dizaine d'années). Il existe des plaques
protégées par une pellicule contre les ultraviolets, plaques en polyester ou en PVC. Cependant toutes les
solutions ne semblent pas encore trouvées et des problèmes apparaissent encore, notamment cette
pellicule étant fréquemment enlevée par les intempéries. La nervuration permet au matériau d’être plus
léger, d'élargir les portées, donc de réduire les armatures par rapport au verre et, consécutivement,
d'augmenter la luminosité.
Autrefois, sur l'exemple des matériaux classiques de construction, étaient réalisées des plaques ondulées.
Celles-ci ont le fort inconvénient de multiplier par 2 la superficie de contact entre la serre et l'extérieur,
ce qui augmente d'autant les pertes thermiques par conduction. La nervuration permet de réduire
considérablement cette surface de contact.
Au côté de ces matériaux se placent également quelques plastiques nobles : au très bon effet serre, au
vieillissement irréprochable, ces produits constituent incontestablement le haut de gamme de tous les
matériaux de couverture de serre, verre compris.
Il s'agit notamment des polymétacrylates (plexiglas). Ils allient les
qualités optiques du verre à la légèreté des plastiques, sans oublier non plus le point non négligeable
dans notre profession de la résistance à la grêle.
Malheureusement, ils sont chers.
Il existe des serres en plexiglas, constitués d'une double paroi qui permet ainsi la réalisation d'une forte
économie d'énergie en serres chauffées, peuvent être appelés à un certain développement
Plastiques Epaisseur Poids Coefficient de Coefficient de Largeur maximale
(µm) spécifique transmission transmission usuelle
(g/m2) du visible (%) IR (m)
Polyéthylène longue 180 165,5 88-89 63-65 12
durée (PE**)
Polyéthylène 180 171-176,5 85-86 25-27,5 12
infrarouge
Polyéthylène vinyle 180 167,5-171 90 18-27 12
acétate
Polychlorure de vinyle 180 228,5-234 90 10-15 Calandré:2,5
(PVC) Extrudé:6,5
Polytérephtalate 125 175 89 18 2
d’éthylène) (PET)
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c) Le verre
Il en existe de très nombreuses qualités.
Deux types se distinguent spécialement : le verre lisse et transparent et
le verre cathédrale.
Les avantages et inconvénients des deux types font qu'il n'est pas possible de donner réellement à l'un
d'entre eux une préférence.
Le verre cathédrale est : moins cher, légèrement moins lumineux (plus de réflexion sur la paroi) et
opaque à la vue.
Le verre jardinier est : bien lumineux, transparent (plus de risques d'effraction (vols) à cause de la vue
des plantes) et plus onéreux.
En dehors des verres simples, se trouvent aussi un certain nombre de types spéciaux pour couverture
horticole.
Le verre double : Il peut être constitué de deux verres simples jointés sur leurs côtés et séparés par une
couche d'air de 2 à 5 cm.
Il existe aussi des matériaux plus sophistiqués où les deux parois sont soudées sur le pourtour et dont le
jour intérieur totalement étanche peut être formé d'une atmosphère particulière (CO2 notamment) qui
grâce à un coefficient de conduction plus faible que l'air, augmente la capacité d'isolation de la paroi.
3. Conception- installation de serre
3.1. Les types de serres utilisées au Maroc
La culture protégée englobe un vaste éventail de pratiques visant à ^protéger les cultures contre les
facteurs externes (aléas climatiques, ennemis des cultures…) ; ces technologies nécessitent différents
niveaux d’investissements qui dépendra en grande partie de la valeur de la production
Paillage du glaïeul
Un bon film de paillage doit donc avoir deux effets :
— être un bon capteur de la chaleur;
— être opaque aux radiations visibles pour empêcher toute photosynthèse au-dessous.
Le matériau encore le plus couramment utilisé est le film polyéthylène noir, traité au carbone-black. Ce
traitement permet :
— d'avoir un film qui s'échauffe bien en surface;
— de rendre totalement opaque;
— de prolonger sa durée en le protégeant contre les radiations ultraviolettes.
Mais par contre réchauffement du sol n'a lieu que par effet de contact et conduction de chaleur. Il n'y a
aucun effet serre.
C'est pourquoi, pour certaines cultures où la précocité joue
un rôle principal pour la valeur de la production, on a mis au point des films dits opaques-thermiques, ne
laissant passer que les rayons chauds du soleil, dits proche infrarouge (vers 1 µ) ce qui permet un effet
serre, tout en arrêtant le spectre visible, de façon à conserver l'effet herbicide.
4. Le bâche à plat
Les bâches à plat, le type le plus simple d'abri
car elles ne possèdent aucune armature.
Il s'agit simplement de films plastiques perforés
ou aérés, et posés sur les cultures.
Ils se caractérisent par leur grande légèreté. On range dans cette catégorie :
— Les polyéthylènes dits 500 trous car munis de 500 perforations par m2 environ.
— Les films fendus dans lesquels des fentes de quelques millimètres en quinconce permettent l'aération
et donnent du jeu et de l'élasticité au film au fur et à mesure que la culture en se développant exerce sur
lui des pressions.
— Les films à mailles constituées d'un réseau de mailles plastiques ou de fibres tissées ou non tissées et
très aéré. Les bâches sont posées sur les jeunes plants et enterrées de chaque côté des rangs.
5. Le tunnel nantais
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Ainsi on distingue :
• La serre-tunnel
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Type le plus élaboré parmi les abris plastiques, la serre-tunnel, d'apparition somme toute récente, connaît
un développement considérable en maraîchage.
En général, la serre-tunnel se compose d'une série d'éléments juxtaposés, constitués chacun par une
armature en tube d'acier et en profilés assemblés par des boulons. Largeur : 3 à 9 m.
Le film plastique se fixe par divers systèmes de clips qui coincent le film contre le profilé ou entre deux
baguettes tout au long de la serre.
La serre-tunnel classique est arrondie, mais il existe également des modèles à pieds droits comme pour
les serres verre. Certaines d'entre elles sont d'ailleurs convertibles pour leur couverture.
L'aération se fait : Pour les modèles les plus simples en soulevant le film sur les côtés. Pour les autres
par des ouvrants situés au milieu des montants et de plus en plus vers le faîtage, créant alors des parties à
toit ouvrant, ce qui permet une large aération, nécessaire dans ce type d'abri dont le plus important
inconvénient climatique est le confinement de l'air et la condensation en résultant.
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Exemples de grands tunnels delta 9, Socodam, Bastana, Massa, Filclair, Chaâbi, Horti-serre, Inter-
serre...etc. Ces tunnels sont toujours fonctionnels.
La serre canarienne maraîchère: avec 3-4 m de haut et des dimensions différentes afin de couvrir des
superficies de plus ou de moins d’un ha et de diverses formes de terrain.
6. La multichapelle plastique: simple paroi ou double paroi gonflable
La multichapelle se distingue par rapport aux:
- tunnels par :
• Un espace intérieur plus vaste
• Un système d’aération plus efficace
• des fondations
- serres verres par :
• la légèreté de la charpente
• Son manque de luminosité
• Un prix moins élevé
• Son matériau de couverture
Serre de multiplication
• Le semi-forçage
Le semi-forçage est l'utilisation d'un matériel léger dans le but de réaliser un certain effet serre amenant
une précocité des cultures ou une protection temporaire et limitée contre le froid.
• Le semi-forçage: Le semi-forçage: Les coffres et les bâches à châssis
Il s'agit d'un modèle d'abri à la limite entre le semi-forçage et le forçage proprement dit. Peut être utilisé
en cultures maraîchères, en horticulture surtout pour les plantes fleuries assez basses et à besoins en
chaleur modérés (cyclamen, pélargonium...) et pour toutes les plantes à massifs. L'ensemble comprend
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deux parties : le coffre mobile ou la bâche fixe et un ou plusieurs châssis translucides qui déterminent la
largeur du coffre.
• Le semi-forçage: Bâche fixe
La construction de bâche en maçonnerie est établie sur un sol sain, perméable, en employant des briques
recouvertes d'un enduit de ciment.
La hauteur des côtés est réduite, autant que possible, pour favoriser la pénétration des rayons solaires.
La longueur de la bâche ou du coffre est disposée suivant un axe est-ouest, la face oblique du vitrage
orientée vers le sud, pour capter une plus grande lumière l'hiver.
• Les semi forçage: Les châssis
Un châssis est un cadre avec petits bois ou fers à T destinés à
recevoir le vitrage. Les dimensions sont variables, mais couramment on trouve des châssis de 1,3 5 m
pour la largeur du coffre et le sens des petits bois et de 1,10 m à 1,30 m dans le sens de la longueur.
Cette dernière mesure est conditionnée par les largeurs courantes des verres à vitres.
Ils se construisent en bois ou en fers profilés.
Les châssis en bois présentent une surface opaque plus importante que les seconds, mais ils conservent
mieux la chaleur.
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Les cadres des châssis métalliques sont constitués par un fer cornière de 25 mm supportant des fers à T
également de 25 mm, soudés sur le cadre. Une poignée escamotable est placée à chaque extrémité, pour
l'aération ou la manutention.
• Les équipements du tunnel plastique
• Les points forts et les points faibles des serres plastiques
Avantages
- Peu cher
- Facile à monter
- Facile à chauffer
Inconvénients
- Hétérogénéité climatique et agronomique
- Niveau d’équipements limité
- Perte de terrain
- - Conditions de travail pénible
•
I) Conception de serre
1. Choix du site d’installation:
La température moyenne des minima du mois le plus froid doit être ≥ 7 °C.
Insolation ≥ 900 heures (Octobre à Mars).
Terrain: ensoleillé, plat, abrité contre le vent violent, le sol saint (sans nématodes, en particulier).
2. Critères de choix du type d’abri serre:
Structure solide: Résistance au vent;.
Effet de serre élevé et bonne étanchéité à la fermeture
Faible encombrement par la charpente et grande transmission lumineuse.
Facilité de placement du plastique et du renouvellement de ce placement (la fixation doit être solide; la
tension doit être efficace afin d’éviter le flottement du film plastique et sa déchirure).
Manipulations faciles d’ouverture et de fermeture des portes et parois de la serre.
Couverture d’une surface suffisamment élevée afin d’économiser les matériaux de construction et de
permettre la mécanisation dans la serre; les parois latérales doivent également être bien retenue par le
sol.
Une circulation facile des engins de mécanisation.
L’eau des pluies doit être éliminée par des gouttières afin d’éviter sa chute sur les plantes et de réduire
HR. Le film plastique doit être de qualité anti-goutte (anti-drop) et toit à pente suffisante pour
l’évacuation des eaux des pluies.
Le coût doit être modéré pour la construction et pour l’entretien.
Les types de serres utilisées au Maroc
3. Classification de serre basée sur la pertinence et le coût
• a) Faible coût ou à faible effet de serre:
à effet de serre à faible coût avec une structure simple construit avec des matériaux comme le bois, etc.
• Contrairement serres conventionnelles, aucun dispositif spécifique de contrôle pour réguler les
paramètres environnementaux à l'intérieur de la serre.
• Des techniques simples sont, cependant, à adopter pour augmenter ou diminuer la température et de
l'humidité. Même intensité lumineuse peut être réduite .
• b) Serre de technologie Moyenne
A effet de serre avoir manuellement ou dispositif de commande semi-automatique grâce à un
investissement minimum.
• Fer galvanisé + plastique + ventilateurs d'extraction avec thermostat + refroidissement par brumisation
• c) Serres performantes
Les paramètres de l'environnement sont pris en charge pour fonctionner automatiquement: température,
humidité, injection de gaz carbonique…
MACHINISME ET EQUIPEMENTS HORTICOLES R. KARMOUD
• Le meilleur système cooling est celui à pression positive (température uniforme, pas d’entrée de
poussière, le ventilateur souffle l’air vers l’intérieur de la serre et traverse les filtres du matelas d’eau
avant de passer dans la serre (entrée de l’air frais).
• Le cooling system
Malgré la ventilation forcée, il est certains climats où plusieurs jours par an, la température sous l'abri
atteint des degrés difficilement supportables pour les plantes.
C'est pour ce type de situation qu'a été conçu le cooling-system, ou système de réfrigération.
Le but : abaisser la température de la serre.
Le principe simple : il est connu que l'eau en se transformant dans l'air en vapeur absorbe une certaine
quantité de chaleur. En envoyant dans la serre de l'air chargé d'eau au maximum, l'hygrométrie en
augmentant va jouer le rôle d'absorbeur de calories.
L'installation : la base est au départ une ventilation forcée classique avec électro ventilateurs. Mais les
ouvrants aux côtés opposés sont remplacés par des pads, c'est-à-dire de larges plaques perméables à l'air
et à l'eau et pouvant s'humidifier. L'eau est apportée sur le pad et l'air aspiré entre les interstices.
Les différents types de pads : le type le plus classique est constitué de paille pressée entre deux grillages.
L'inconvénient principal relève dans le fait que la paille se tasse progressivement en certains points
provoquant des jours qui sont autant de points de passage préférentiels de l'air, qui alors ne peut
s'humidifier.
C'est pourquoi sont apparus après certains pads formant un quadrillage réalisé en matière synthétique ou
en carton inaltérable. Ce système a l'inconvénient d'être très cher.
Le mode d'apport de l'eau : 2 méthodes d'apport d'eau sur le pad ont été employées :
• L'un d'eux est à proscrire, l'apport par le haut. L'eau tombe par gravité depuis des gicleurs placés en haut
du pad. Le système a l'inconvénient de tasser la matière du pad et provoque une grande hétérogénéité
dans la répartition de l'eau entre le haut et le bas.
• La ventilation d'un abri doit donc, en conclusion, être réalisée en fonction de la culture et de l'intérêt
économique de chaque système, en surveillant surtout de très près le lieu d'apport de l'aération, de façon
à créer le climat souhaité au niveau des plantes.
• Cas du tunnel nantais:
• Il y a divers modèles de tunnels nantais: doubles arceaux, arceaux simples, doubles feuillets plastiques,
feuillets simples, avec ou sans perforations progressives avec l’avancement du cycle cultural, différentes
dimensions, adaptés à différentes cultures.
• Le volume interne étant faible, l’augmentation de la température du jour et la diminution de la
température de la nuit sont rapides. Si la température du jour est de 15 °C à l’extérieur, celle de
l’intérieure peut être de 30 °C.
• Cas du tunnel nantais:
• De même, si la température de nuit est de 10 °C à l’extérieur, elle peut être de 12 °C à l’intérieur si
l’étanchéité est bonne ou 7-8 °C si le plastique n’est pas thermique (inversion thermique) ; il est alors
recommandé d’aérer (mélange et échange d’air chaud de l’extérieur et froid de l’intérieur).
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• * Les tunnels bas sont utilisés seuls ou en supplémentarité avec les grands dispositifs de protection.
• * Le matin, il ne faut ouvrir le tunnel nantais qu’après échauffement de la culture.
• * L’épaisseur du plastique est généralement de l’ordre de 60-80 microns (parfois 100 microns); le besoin
en plastique est de 600 kg (60 microns) à 1000 kg (100 microns).
• * L’écartement entre arceaux est fonction du vent: 0,8 m dans les zones fortement ventées et 2 m dans
les zones protégées par des brise-vent.
• * Pour les longs tunnels nantais (100 m de long), on utilise le fil de fer 21 ou 22 (section 5,4 mm). Les
arceaux sont de 2,5 m de long. On pratique une boucle de 3 cm de section à 20 cm de chaque extrémité
de l’arceau afin de pouvoir passer la ficelle de fixation du plastique. On place deux piquets de bois à
chaque bout du tunnel pour faciliter la tension du plastique et augmenter la solidité du tunnel.
• * L’orientation est dans le sens du vent s’il y a un vent fort dominant. Si le terrain est protégé par des
brise-vent, il vaut mieux orienter le tunnel Nord-Sud.
• Actions du vent et dégâts:
• Le vent présente des actions de renversement (existence de moments de force de soulèvement sur un
côté et d’écrasement sur l’autre côté). Les tubes de 6 mm de section (pour une charpente métallique) ne
supportent pas plus de 100 kgm (kilogramme-mètres) de moment de force de flexion alors que les barres
peuvent être soumises à des efforts de 200 kgm si les travées sont espacées de 4 m (il est donc
recommandé d’avoir 2 m entre poteaux, pas plus). Les barres horizontales sont soumises à ces efforts
(pas les barres verticales).
• La serre en bois supporte bien ces charges qui sont distribuées sur les différents fils de fer placés
horizontalement (la serre canarienne est plus résistante au vent que la serre métallique). Le vent présente
aussi des actions d’entraînement , la serre est ou bien tirée ou bien poussée.
• L’ensemble de la structure est soumis à des forces de différentes sortes; les poteaux externes sont
poussés; il importe de les renforcer par des croissions, particulièrement près des portes (moments de
forces de l’ordre de 600 kgm). Un vent de 100 km/h provoque un effort de soulèvement de l’ordre de
220 T/ha sur l’ensemble de la serre (il faut donc prévoir un système d’ancrage efficace).
• La contrainte à laquelle les fils de fer sont soumis peut être de 6,5 kg/mm2. Pour un vent de 140 km/h,
cette contrainte devient 20 kg/mm2. L’effort de soulèvement devient 240 T/ha. La serre canarienne
supporte bien ces contraintes (l’ancrage de 2 m de profondeur) est largement suffisant. Le bois est bien
résistant.
• Par contre, la serre métallique présente souvent des anomalies de résistance au vent. Les structures
légères (relativement économiques) sont à éviter; la serre delta 24 par exemple est une calamité de
construction! Au moindre coup de vent, le plastique se déchire, les courbes du haut s’inclinent et
tombent, la serre ouverte par le haut se trouve soumise à différentes contraintes de soulèvement (dès
q’une partie du plastique est déchirée, tout le reste de plastique la suit) et de flexion (les barres torsadent
et la serre n’a plus de solidité); la culture n’est plus protégée; les frais culturaux deviennent difficilement
valorisables...etc.
• * En cas de diagnostic, il faut prendre en considération:
• + La position de la serre (voir si la zone est de turbulence),
• + La présence ou l’absence de brise-vent, le sens de déformation des barres (si torsadées, alors efforts
non supportés par la charpente actuelle, il faut la renforcer par des croissions),
• + Le détachement des éléments de la serre (si la serre ne résiste pas comme un ensemble uni; il faut
prévoir des vis d’attachement), .si les vis de scellement se désancrent des socles de béton ou cassent, il
faut prévoir un renforcement par des fils de fer; renforcer l’ancrage...).
• Il est intéressant de voir le premier endroit de faible résistance, par lequel les dégâts ont commencé; sa
réparation résoudra le problème puisque ce premier endroit constitue, en général, le maillon faible de la
chaîne et peut être le point de départ de la déstabilisation de la serre.
• Coûts des intrants relatifs au coût total d’une serre bananière
• Actions du vent et dégâts:
MACHINISME ET EQUIPEMENTS HORTICOLES R. KARMOUD
• Le vent présente des actions de renversement (existence de moments de force de soulèvement sur un
côté et d’écrasement sur l’autre côté). Les tubes de 6 mm de section (pour une charpente métallique) ne
supportent pas plus de 100 kgm (kilogramme-mètres) de moment de force de flexion alors que les barres
peuvent être soumises à des efforts de 200 kgm si les travées sont espacées de 4 m (il est donc
recommandé d’avoir 2 m entre poteaux, pas plus). Les barres horizontales sont soumises à ces efforts
(pas les barres verticales).
• La serre en bois supporte bien ces charges qui sont distribuées sur les différents fils de fer placés
horizontalement (la serre canarienne est plus résistante au vent que la serre métallique). Le vent présente
aussi des actions d’entraînement , la serre est ou bien tirée ou bien poussée.
• L’ensemble de la structure est soumis à des forces de différentes sortes; les poteaux externes sont
poussés; il importe de les renforcer par des croissions, particulièrement près des portes (moments de
forces de l’ordre de 600 kgm). Un vent de 100 km/h provoque un effort de soulèvement de l’ordre de
220 T/ha sur l’ensemble de la serre (il faut donc prévoir un système d’ancrage efficace).
• La contrainte à laquelle les fils de fer sont soumis peut être de 6,5 kg/mm2. Pour un vent de 140 km/h,
cette contrainte devient 20 kg/mm2. L’effort de soulèvement devient 240 T/ha. La serre canarienne
supporte bien ces contraintes (l’ancrage de 2 m de profondeur) est largement suffisant. Le bois est bien
résistant.
• Par contre, la serre métallique présente souvent des anomalies de résistance au vent. Les structures
légères (relativement économiques) sont à éviter; la serre delta 24 par exemple est une calamité de
construction! Au moindre coup de vent, le plastique se déchire, les courbes du haut s’inclinent et
tombent, la serre ouverte par le haut se trouve soumise à différentes contraintes de soulèvement (dès
q’une partie du plastique est déchirée, tout le reste de plastique la suit) et de flexion (les barres torsadent
et la serre n’a plus de solidité); la culture n’est plus protégée; les frais culturaux deviennent difficilement
valorisables...etc.
• * En cas de diagnostic, il faut prendre en considération:
• + La position de la serre (voir si la zone est de turbulence),
• + La présence ou l’absence de brise-vent, le sens de déformation des barres (si torsadées, alors efforts
non supportés par la charpente actuelle, il faut la renforcer par des croissions),
• + Le détachement des éléments de la serre (si la serre ne résiste pas comme un ensemble uni; il faut
prévoir des vis d’attachement), .si les vis de scellement se désancrent des socles de béton ou cassent, il
faut prévoir un renforcement par des fils de fer; renforcer l’ancrage...).
• Il est intéressant de voir le premier endroit de faible résistance, par lequel les dégâts ont commencé; sa
réparation résoudra le problème puisque ce premier endroit constitue, en général, le maillon faible de la
chaîne et peut être le point de départ de la déstabilisation de la serre.
• Coûts des intrants relatifs au coût total d’une serre bananière
• La climatisation des abris
Le climat naturel sous abri est un équilibre entre les gains et les pertes énergétiques :
— les gains se font directement ou indirectement par le rayonnement solaire et quasi uniquement par
celui-ci;
— les pertes s'effectuent par les divers modes que nous avons distingués.
Mais, malheureusement pour le maraîcher ou l'horticulteur, cet équilibre est instable et les gains parfois
trop importants en été, ne compenseront pas le caractère notoirement insuffisant des apports d'hiver.
Pour des plantes ayant des besoins importants en chaleur tout au long de l'année, comme c'est le cas de
la majorité des fleurs coupées, des plantes cultivées en pots..., ou pour des plantes craignant les gelées
(plantes à massif,...), il est donc nécessaire à certaines périodes d'apporter des calories supplémentaires,
c'est-à-dire de chauffer. Mais cet apport doit être connu et variable afin de maintenir une température
constante. C'est donc un chauffage régulé. Mais de plus, en interposant l'abri, en faisant varier la
température, on modifie également d'autres facteurs auxquels la plante n'est pas insensible (l'humidité
par exemple). Ce qu'il va donc falloir effectuer sous l'abri, est une véritable climatisation. Elle devra
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cependant rechercher à profiter au mieux du climat naturel afin de diminuer le prix de revient et
notamment les coûts de fonctionnement.
Les différents facteurs du climat
Le climat n'est pas la température. C'est la conjonction à un instant donné d'un certain nombre de
facteurs physiques de l'atmosphère dont les principaux pour nous sont :
— l'humidité de l'air,
— la lumière,
— la température résultante,
— la teneur en gaz carbonique,
— le vent,
— la pluie.
Plus particulièrement les quatre premiers, les deux autres n'ayant normalement sous abri que l'action de
modifier l'un d'entre eux.
- Eau et humidité
L'eau est, par excellence, la matière indispensable à la vie. Elle est absorbée par les racines et rejetée par
les stomates. Si ces mouvements sont biologiquement indispensables à tous moments, ils sont cependant
variables en importance avec les autres facteurs du climat.
L'eau se présente à nous sous deux formes :
— à l'état gazeux, dans l'air. Elle fait varier le degré hygrométrique;
— à l'état liquide, apportée par la pluie ou par l'arrosage.
Elle joue un rôle primordial dans deux processus biologiques :
— la respiration,
— la nutrition, car elle est en effet le support de l'alimentation de la plante. L'eau peut causer des
troubles :
— par son manque, au-dessous d'un certain seuil, c'est le dessèchement,
— par son excès, c'est l'asphyxie.
La lumière
La lumière est l'un des éléments principaux, sinon le principal, intervenant dans les deux stades de la vie
de la plante :
— la croissance,
— le développement.
Pour la croissance, l'assimilation chlorophyllienne n'a lieu qu'à partir d'un certain seuil d'éclairement
minimum, au-delà duquel elle augmentera de façon proportionnelle à l'intensité lumineuse, jusqu'à un
seuil optimum.
Celui-ci dépassé, elle recommencera à décroître jusqu'à l'arrêt complet. Cet optimum est très variable
suivant les espèces.
D'autre part, l'intensité n'est pas le seul facteur qui intervient; la nature de la radiation lumineuse entre en
jeu également. (Ainsi, les radiations vertes ne permettent aucune photosynthèse). On voit ainsi que, par
exemple, une paroi de serre, en arrêtant certaines radiations, peut changer le climat et les conditions de
croissance des végétaux.
Mais la lumière intervient aussi sur le développement, notamment avec la notion de photopériodisme.
Pour atteindre un certain stade de son développement, par exemple pour fleurir, la plante a, en effet,
besoin d'un certain nombre d'heures de lumière, alternées avec des phases obscures. L'intensité de
l'éclairement est là peu important et quelques centaines de lux suffisent à déclencher les mécanismes.
Cette notion est fondamentale pour bien comprendre les possibilités d'action de l'homme sur le contrôle
du climat dans l'abri.
La température
La température fait figure de favorisée parmi les facteurs du climat, à tel point que souvent se trouvent
confondus contrôle du climat et contrôle de la température. Cet état de fait est dû à ce que la température
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est la donnée que l'homme a su mesurer en premier et dont il maîtrise à l'heure actuelle le mieux le
contrôle.
Il en connaît souvent bien les actions sur la croissance et le développement des plantes (mais souvent
aussi, hélas, moins bien sur ses interactions avec les autres facteurs). Nous savons que toute vie n'est
compatible qu'avec une gamme limitée de température.
- le froid ne détruit pas directement la matière vivante mais le gel des liquides vacuolaires entraîne une
déchirure des cellules, fatale aux plantes,
- la chaleur provoque quant à elle, une détérioration directe des tissus de la plante entraînant la mort.
Comme la lumière, l'accroissement de la température entraîne une activation des réactions du
métabolisme. Principalement de :
— la respiration,
— la photosynthèse.
Comme elle aussi, cette fonction a au départ une croissance exponentielle jusqu'à un certain seuil, puis
l'altération des tissus entraîne la décroissance des activités.
Enfin, c'est un point primordial, comme il existe un photopériodisme, existe aussi une thermopériodicité.
Nous expliciterons cette notion en prenant l'exemple du pois (expérience dite de Went). On maintient sur
de jeunes graines de pois une température de jour de 20 °C et des températures de nuit variables. La
croissance des tiges en fonction du temps peut se résumer par le graphique ci-dessous.
WENT a ainsi pu constater :
— que la baisse de température de nuit est bénéfique sur une longue période,
— que la réponse est différente selon l'âge de la plante,
— que la floraison est d'autant plus précoce que la température est plus haute.
Mais d'autre part, ce même auteur a montré que la thermopériodicité est liée à la photopériodicité,
l'ensemble de ces phénomènes semblant dû à une succession de processus aux différents stades et
moments de la vie de la plante.
La température a également une action importante sur le développement de la plante notamment avec la
notion de degré-jour végétal : c'est la somme des moyennes journalières de température, au-dessus d'un
certain seuil, nécessaire pour atteindre un certain stade du développement. Connaître cette somme c'est
pouvoir utiliser les techniques de contrôle du climat, pour contrôler le stade de développement de la
culture.
• Le chaulage
Le chaulage est la technique la plus ancienne employée pour l'ombrage des serres.
Il présente l'avantage d'être effectué à l'extérieur et de ne demander aucun mécanisme de
fonctionnement. Les produits utilisés ont subi de nettes améliorations et peuvent s'étaler en une couche
assez homogène.
Certains s'assombrissent avec le soleil et s'éclaircissent à la pluie.
Par contre le chaulage présente plusieurs inconvénients : d'abord la main-d'œuvre nécessaire au
blanchiment.
Le chaulage est maintenu toute la saison chaude. En été, un jour de pluie ou de ciel gris, une partie non
négligeable de lumière est ainsi perdue.
• Les toiles à ombrer
Elles aussi sont utilisées depuis fort longtemps. Elles font toutefois appel à des technicités plus
élaborées.
Elles consistent en des matériaux tissés, naturels ou synthétiques le plus souvent, de couleur variable, et
qui se déplient ou se replient au-dessus des cultures.
Les systèmes de fonctionnement peuvent être manuels ou automatiques.
En fonction de la largeur de la maille ou de la couleur, on peut atteindre des pourcentages d'ombrage
variables de 30 à 70 °/o en général.
L'inconvénient est qu'elles sont situées, sauf systèmes exceptionnels de fiabilité douteuse jusqu'ici, à
l'intérieur de la serre et qu'ainsi, si elles arrêtent la lumière, elles n'évitent pas réchauffement de l'abri.
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