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La responsabilité du fait des choses – Droit des obligations – Séance 5

Fiche d’arrêt
En l'espèce, Mlle X a heurté une baie vitrée coulissante d'un appartement, qui en s’est brisée et l’a
blessée. La victime a alors assigné le propriétaire de l'appartement et son assureur en réparation de
son préjudice, sur le fondement de l'article 1384 alinéa 1er du Code civil.
La Cour d’appel déboute Mlle X de ses demandes aux motifs que cette dernière a heurté la vitre
pratiquement fermée, après qu’elle est pivoté à 90° sans réellement regarder ainsi que la vitre était
en bon état, et qu’elle ne pouvait être assimilée à une position anormale, et cela même si c’était l’été
et que la baie vitrée n’a eu aucun rôle actif dans la réalisation du dommage.
La victime se pourvoit alors en cassation au motif qu’elle avait pu croire que la vitre était fermée à
cause de sa transparence et du fait qu’elle donnait sur une terrasse.
La chose causant le dommage doit-elle nécessairement présenter un caractère anormal pour engager
la responsabilité du fait des choses sur le fondement de l’article 1242 du code civil ?
Dans une décision du 24 février 2005, la Cour de cassation casse et annule la décision rendue par la
Cour d’appel en disposant que la porte vitrée qui s’était brisée, était fragile, et qu’ainsi résultait que
la chose, en raison de son anormalité avait été l’instrument du dommage.
Résumé de la note d’arrêt
La Cour de cassation laissait planer le doute quant à la condition d’anormalité pour invoquer la
responsabilité du fait des choses. Pendant un temps, il était difficile pour la cour de reconnaitre que
les choses inertes pouvaient être l’instrument du dommage. Face à cette ambiguïté, la Cour de
cassation réagit. Elle a alors reconnu dans une multitude d’arrêt que la chose inerte peut être
l’instrument d’un dommage. Ainsi, il n’y a plus d’ambiguïté ou d’incertitude, la condition de la chose
inerte est confirmée et peut alors être reconnue comme l’instrument. La question de l'incidence du
fait ou de la faute de la victime se pose aussi dans plusieurs arrêts. Cependant il ne faut pas
confondre l'incidence possible du fait de la victime sur l'appréciation du caractère normal de la
position de la chose, et le fait de la victime exonératoire de responsabilité. Le comportement de la
victime peut se définir comme une circonstance de nature à prouver la normalité de la chose. Le fait
de la victime, quant à lui, peut exonérer totalement le gardien de sa responsabilité que s'il présente
les caractères de la force majeur.

Cas pratique
Martin, 12 ans, va fêter l’anniversaire de Myrtille dans un restaurant célèbre pour ses burgers et son
aire de jeu. Ils sont accompagnés du père de cette dernière. Les enfants, dont Martin, décident
d’aller jouer dans l’aire de jeu. Martin tente alors d’enjamber le filet de protection mais se blesse
grièvement. Etant mineur, ses parents veulent engager la responsabilité du restaurant au nom de
leur fils, et obtenir réparation.
De plus, leur fille âgée de 18 ans, Mégane, a joué un match amical avec une autre personne. Lors
d’un échange agitée, la balle de tennis heurte violemment le visage de Marcel, spectateur. Il subira
un grave choc altérant de manière permanente sa vue jusqu’au risque de la perdre définitivement à
terme. Marcel souhaite alors obtenir réparation du préjudice mais en l’absence de témoins et
d’arbitre, il ne sait pas qui est à l’origine de la frappe. Cependant, Marcel était debout lors du match,
ce qui est formellement interdit par le règlement sportif du club des joueuses.

La responsabilité du fait des choses du restaurant peut-elle être engagée par les parents de Martin
pour le dommage causé par la chose inerte subi par ce dernier ?
La responsabilité du fait de la chose en mouvement de Mégane peut-elle être engagée par Marcel
pour obtenir réparation du préjudice subi ?

I. La blessure grave de Martin dans l’aire de jeu d’un restaurant.


En l’espèce, en raison des faits du cas pratique, la responsabilité du fait personnel sera directement
écartée. En effet, le dommage subi par Martin a été entrainé par une chose et non par une personne.
De plus, aucune information n’est donnée concernant une possible responsabilité du fait personnel
par la célèbre enseigne en question ou à la suite d’une délégation à l’égard des employés du
restaurant concerné.
A. L’établissement de la responsabilité du fait des choses du restaurant
En droit, l’article 1242 alinéa 1 nouveau du Code civil énonce « On est responsable non
seulement du dommage que l'on cause par son propre fait, mais encore de celui qui est causé par le
fait des personnes dont on doit répondre, ou des choses que l'on a sous sa garde ». L’arrêt Teffaine
de la Cour de cassation datant de 1896 consacre ce principe.
Mais pour engager la responsabilité extracontractuelle du fait des choses, il faut réunir en
amont plusieurs conditions. Tout d’abord il faut une chose. La jurisprudence ne distingue pas si la
chose doit être une chose mobilière ou une chose immobilière comme le précise la Chambre des
Requêtes dans une décision du 6 mars 1928. On est donc dans une généralité absolue notamment
avancée par l’arrêt Jand’heur du 13 février 1930 qui ne distingue pas les choses dangereuses des
autres.
Ensuite, il faut le fait de la chose, c’est-à-dire que le dommage ait été causé par la chose. La
jurisprudence dans une décision du 3 janvier 1934 précise que la chose doit avoir joué un « rôle
actif » dans la réalisation du dommage, ou du moins qu’elle « ait été l’instrument de celui-ci ».
Enfin, il faut la garde de la chose. Dans son célèbre arrêt Franck de 1941, la Cour de cassation
définit la garde de la chose comme le pouvoir d’usage, de contrôle et de direction de la
chose rappelant l’article 1242 du Code civil « on est responsable du dommage qui est causé […] par
des choses que l’on a sous sa garde ».
De plus, la 1ère chambre civile de la cour de cassation dans un arrêt du 28 juin 2012 relatif à
une affaire des mêmes faits énonce que la responsabilité du restaurant peut être engagée mais les
demandeurs devront faire le choix d’un engagement entre l’engagement de la responsabilité
extracontractuelle ou de la responsabilité contractuelle conformément au principe de non-cumul des
responsabilités.

En l’espèce, concernant la chose Martin est allé jouer dans l’aire de jeu du célèbre restaurant
connu pour ses burgers lors de l’anniversaire de l’une de ses amis, Myrtille. Mais alors qu’il s’amusait,
Martin s’est grièvement blessé en tentant d’enjamber le grillage de protection de l’aire.
Concernant le fait de la chose, Martin s’étant blessé à cause de l’aire de jeu ludique, celle-ci a
bel et bien était « l’instrument » de sa blessure et a donc joué un rôle dans la réalisation du
dommage. En effet, c’est à cause du filet de protection de l’aire du restaurant qu’a été atteint Martin.
Enfin, concernant la garde de la chose, Martin s’est gravement blessé après avoir tenté
d’enjamber un filet de protection d’une aire de jeu qui ne lui appartient pas, mais qui est sous la
garde du restaurant concerné. Celui-ci aurait alors pu envisager que la direction de la chose serait
détournée, et donc anormale. Par conséquent, le restaurant n’a pas gardé l’usage de la chose sous
contrôle, Martin étant blessé de manière grave.

En conclusion, les trois conditions cumulatives pour invoquer la responsabilité


extracontractuelle du fait des choses sont réunies. Ainsi, celle-ci pourra être engagée par les parents
de Martin contre le restaurant qui détient l’aire de jeu.

B. Un préjudice réparable ?
1. Sur la caractérisation du dommage
L’article 1242 alinéa 1 du Code civil fait référence au « dommage » causé par le fait des
choses que l’on a sous sa garde, il ne définit pour autant pas spécifiquement ce qui est entendu par
cette notion, laissant celle-ci très générale.
Néanmoins un dommage est réparable que s’il répond à trois conditions : il doit être direct,
certain et licite. Le préjudice subi comprend alors différents types de dommage, aussi bien
patrimoniaux qu’extrapatrimoniaux comme le dommage corporel, le dommage matériel ou encore le
« pretium doloris ». Ce dernier, aussi appelé le « prix de la douleur » recouvre alors les souffrances
morales mais aussi physiques de la victime comme l’énonce la 2 ème chambre civile de la Cour de
cassation le 5 janvier 1994. Tous ces différents préjudices susceptibles d’être réparés sont
répertoriés dans la Nomenclature de Dintilhac.
De plus, la Cour de cassation a eu l’occasion d’affirmer dans différents arrêts dont la 1 ère
chambre civile du 10 févr. 1993 que repose sur le prestataire de service accueillant du public à une
obligation de sécurité.
 
En l’espèce, Martin est victime de différents préjudices. En effet, il a subi un préjudice
corporel avec une blessure grave engageant alors aussi bien des souffrances physiques que morales
éprouvées des suites de l’accident. Mais il a aussi subi un préjudice matériel puisque la blessure dont
il souffre va nécessairement occasionner des frais médicaux liés, notamment, à une hospitalisation, à
l’achat de médicaments, à la sollicitation de soins…
De plus, les parents de Martin pourront aussi demander réparation pour manquement à une
obligation de prudence ou de sécurité de la part du restaurant ou Myrtille fêtait son anniversaire. En
effet, Martin se trouvait sur l’espace du restaurant qui est tenu de veiller à la sécurité de ses clients.
De plus, les faits du cas pratique ne laissent pas penser qu’il y avait un dispositif relatif à une
quelconque interdiction ou relatif aux possibles dangers que les enfants pouvaient encourir. Rien
n’indiquait également que les enfants devaient être sous la responsabilité de leurs parents lorsqu’ils
se situaient dans l’espace de jeu appartement au restaurant.

En conclusion, le dommage subi par Martin constitue, du fait des caractères qu’il revêt et les
différentes formes par le biais desquelles il se manifeste, un préjudice réparable. Toutefois, le
restaurant peut invoquer des causes d’exonération pour se défendre.

2. Les causes d’exonération de la responsabilité du fait des choses.


En droit, le gardien d’une chose peut être partiellement exonéré s’il rapporte la preuve d’un
cas de force majeure conformément à l’article 1218 du Code civil.
Mais il peut aussi être exonéré s’il rapporte la preuve que la faute de la victime a contribué
au dommage. Toutefois, la 2ème chambre civile de la Cour de cassation dans une décision du 6 avril
1897 énonce que « seule la faute et non le fait de la victime, emporte exonération partielle ».
Cependant, dans une décision du 2 avril 1997 de la 2 ème Chambre civile dispose que « Les
juges ne peuvent retenir une faute de la victime totalement exonératoire sans relever que l’accident
était dû à une cause étrangère au gardien revêtant pour lui un caractère imprévisible et irrésistible ».

En l’espèce, même si Martin a agi de lui-même lorsqu’il a tenté d’escalader le filet de


protection de l’aire de jeu, ce qui lui a causé une grave blessure, le célèbre restaurant pouvait
prévoir que ce genre d’accident surviendrait, ce qui a été le cas à plusieurs reprises. Ainsi, l’action de
Martin n’était pas imprévisible pour le restaurant, qui aurait pu l’éviter ou le limiter en installant des
panneaux d’interdiction ou de consignes, ce qui n’est pas le cas en l’espèce, en raison des faits du cas
pratique.
De plus, l’acte qui a grièvement blessé Martin n’était pas non plus irrésistible pour le
restaurant puisque même en étant prévisible, celui-ci aurait pu être éviter. En effet, Martin a commis
un fait mais pas une faute, puisqu’il n’a manqué à aucun règlement interdisant une telle pratique.

En conclusion, le restaurant ou Martin s’est blessé ne pourra pas voir sa responsabilité du fait
des choses être exonérée du fait que Martin n’a pas commis de faute à l’encontre du restaurant. Ce
dernier aurait d’ailleurs dû et pu prévoir que des accidents de la sorte aurait lieu, mais n’en a pas
empêcher ou limiter la réalisation.

I. Sur le dommage survenu lors du match amical de tennis de Mégane


A. La responsabilité du fait personnel de Mégane
L’article 1240 du Code civil relatif à la responsabilité du fait personnel énonce que «  Tout fait
quelconque de l’homme, qui cause à autrui un dommage, oblige celui par la faute duquel il est arrivé
à le réparer ». L’article 1241 du même code complète « Chacun est responsable du dommage qu'il a
causé non seulement par son fait, mais encore par sa négligence ou par son imprudence ».
Néanmoins, pour que la responsabilité civile délictuelle soit engagée, il faut démontrer la
réunion de 3 conditions : une faute (intentionnelle ou non intentionnelle), un dommage ou préjudice
et un lien de causalité qui doit être certain.

En l’espèce, concernant la faute, Mégane n’avait pas l’intention de blesser Marcel, spectateur
du match de tennis. En effet, elle était concentrée dans ses échanges de balles avec son adversaires
pour le match amical et c’était assez intense. Lors d’un échange, la balle a heurté violemment le
visage de Marcel qui a alors été conduit à l’hôpital après les excuses des deux joueuses.
Concernant le dommage subi par Marcel, il est grave, le diagnostic étant « sévère ».
Effectivement, sa vue va diminuer et à terme, il risque de la perdre totalement et ainsi d’être
malvoyant ou aveugle.
Concernant le lien de causalité, il est certain que si la balle n’avait pas violement atteint le
visage de marcel, celui-ci n’aurait pas eu besoin d’aller à l’hôpital et d’apprendre qu’à terme il va
perdre la vue.
Cependant, le match étant amical, il n’y avait pas d’arbitre et de témoins pour savoir qui avait
frappé la balle si violemment.

En conclusion, les éléments de l’infraction sont caractérisés. Cependant, en l’absence


d’arbitre et de témoins pour savoir si Mégane est responsable du violent lancé de balle, la
responsabilité du fait personnel de Mégane ne pourra être retenue.

B. La responsabilité extracontractuelle du fait des choses


1. Les conditions d’engagement de la responsabilité extracontractuelle du fait des choses.
L’article 1242 alinéa 1 nouveau du Code civil énonce « On est responsable non seulement du
dommage que l'on cause par son propre fait, mais encore de celui qui est causé par le fait des
personnes dont on doit répondre, ou des choses que l'on a sous sa garde ».
Afin de pouvoir engager la responsabilité du fait des choses, il faut réunir plusieurs éléments.
Tout d’abord il faut une chose dont la jurisprudence ne distingue pas si elle doit être une chose
mobilière ou une chose immobilière comme le précise la Chambre des Requêtes dans une décision
du 6 mars 1928. On est donc dans une généralité absolue notamment avancée par l’arrêt Jand’heur
du 13 février 1930.
Ensuite, il faut le fait de la chose, c’est-à-dire que le dommage ait été causé par la chose. La
jurisprudence dans une décision du 3 janvier 1934 a également énoncé que la chose doit avoir joué
un « rôle actif » dans la réalisation du dommage, ou qu’elle « ait été l’instrument de celui-ci ».
Enfin, il faut la garde de la chose définit par la Cour de cassation dans son arrêt Franck de
décembre 1941 comme la garde de la chose comme le pouvoir d’usage, c’est-à-dire que le gardien
est celui-ci qui en tire profit, qui se serre de la chose ; de contrôle consistant en la surveillance de la
chose et de direction de la chose rappelant l’article 1242 du Code civil « on est responsable du
dommage qui est causé […] par des choses que l’on a sous sa garde ».

En l’espèce, concernant la chose, il s’agit de la balle de tennis qui a violemment heurté le


visage de Marcel à la suite d’un échange particulièrement agité entre les deux joueuses de tennis,
dont Mégane. Lors de cet échange, Marcel était debout, ce qui est interdit par le règlement sportif
du club de tennis.
Concernant le fait de la chose, la balle de tennis est à la fois l’instrument qui a causé le
dommage mais elle aussi joué un rôle actif dans sa réalisation, cette dernière étant en mouvement.
Elle a donc contribué activement au dommage.
Concernant la garde de la chose, les joueuses s’échangeaient des coups de manière agitée.
Lors d’un de ces échanges, la balle a violemment heurté le visage de Marcel engendrant une
diminution partielle de sa vue, voire complète à terme. Même si Marcel ne sait pas qui a tapé dans la
balle venue le blesser, l’usage de la chose est caractérisé. En effet, aussi bien Mégane que l’autre
joueuse se sont servies de celle-ci. De plus, elles n’ont pas contrôlé la balle et sa direction.

En conclusion, la responsabilité du fait des choses de Mégane pourra être engagée par
Marcel, tout comme celle de l’autre joueuse. En effet, les différentes conditions d’invocabilité de
cette responsabilité sont réunies dans leur ensemble. Cependant, il convient d’abord de déterminer
sir Marcel pourra obtenir réparation du préjudice qu’il a subi.

2. La question de la réparation du préjudice subi par Marcel


En droit, l’article 1240 du Code civil dispose que « Tout fait quelconque de l’homme, qui
cause à autrui un dommage, oblige celui par la faute duquel il est arrivé à le réparer ».
En principe, un préjudice est toujours réparable, mais pour cela il faut pouvoir déterminer qui
est à l’origine du dommage. Le dommage, pour être réparable, doit répondre à plusieurs conditions
cumulatives. Tout d’abord il doit être certain, mais il doit également être direct. Enfin il doit être
légitime et personnel.
En l’espèce, Marcel est excédé et souhaite obtenir la réparation du préjudice subi. En effet, il
a reçu un violent choc sur le visage qui l’a conduit à l’hôpital où on lui a annoncé après un diagnostic
qu’il verrait sa vue diminuer et même qu’il risquait de la perdre à terme, causant alors un déficit
fonctionnel permanant. Malheureusement pour lui, il n’y avait pas d’arbitre et de témoins, mis à part
les parents de Mégane, pour savoir laquelle des joueuses était responsable du coup l’ayant blessé.
De plus, les parents de Mégane qui ont assisté à la scène expliquent que Marcel était debout
dans les gradins pour observer le match bien que le règlement du club de sport interdise
formellement cette pratique. Ainsi, si Marcel n’avait pas été debout, la balle de tennis ne l’aurait pas
atteint violemment au visage, ou elle serait passée simplement tout prêt de lui mais sans jamais
l’atteindre.
Toutefois, le dommage subi par Marcel est certain et direct puisqu’il va voir sa vue diminuer
et à terme il risque de la perdre. Ainsi, en plus d’être direct, le dommage est personnel, celui-ci
concernant directement Marcel. Enfin Marcel demande aussi légitimement la réparation du
préjudice qu’il a subi puisque cela lui cause un déficit fonctionnel permanent et futur avec la perte
totale de la vue.

En conclusion, Marcel peut demander la réparation du préjudice qu’il a subi. En effet, toutes
les caractéristiques pour demander réparation d’un dommage sont réunies. Toutefois, Mégane
pourra tenter d’invoquer des causes d’exonération pour ne pas être tenue responsable du dommage
subi par Marcel.

3. La possibilité pour Mégane d’invoquer des causes d’exonération.

En droit, il existe plusieurs causes d’exonération. Tout d’abord un individu peut invoquer un
cas de force majeure. Mais l’individu qui voit sa responsabilité engagée peut également invoquer la
faute de la victime. Pour cela, le gardien de la chose doit apporter la preuve de la faute de la victime.
La jurisprudence avec la 2 ème chambre civile de la Cour de cassation dans une décision du 6 avril 1897
énonce que « seule la faute et non le fait de la victime, emporte exonération partielle ».
La deuxième chambre civile de la Cour de cassation, dans un arrêt du 3 décembre 2014,
relatif au dommage lors d’une pratique sportive, dispose que « le geste habituel ainsi accompli dans
le contexte de la discipline concernée ne rentre pas dans le cadre de la faute entrainant la
responsabilité ».

En l’espèce, les parents de Mégane, qui étaient présents lors du match de tennis, ont
expliqué que Marcel était debout lors que les deux joueuses ont commencé à avoir des échanges de
balle mouvementés. Hors, le règlement sportif du club interdit pourtant formellement à tout
spectateur d’être debout dans les gradins lors d’un match. Marcel n’a donc pas respecté le règlement
du club, ce qui lui a causé une grave blessure permanente qui va évoluer en ne s’améliorant pas. Si
Marcel n’avait pas été debout, la balle de tennis n’aurait surement pas atterri sur son visage, mais
serait passer au-dessus ou tout prêt de lui, et ainsi il n’aurait pas été victime de cet accident. Il a donc
commis une en agissant à l’encontre du règlement sportif du club qui annonçait clairement les
interdictions à respecter.

En conclusion, Mégane pourra invoquer la faute de la victime pour être exonérée de sa


responsabilité du fait des choses. En effet, c’est Marcel qui a commis une faute en étant debout dans
les gradins alors que le règlement disposait que c’était interdit. L’exonération totale ou partielle de la
responsabilité de Mégane restera à l’appréciation des juges du fond.

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