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Selon Robert (1974), le besoin est une exigence de la nature ou de la vie sociale. Cette
définition permet de distinguer deux sortes de besoins : des besoins innés, naturels, génériques
qui sont inhérents à la nature ou à l’organisme, et les besoins acquis, culturels et sociaux qui
dépendent de l’expérience, des conditions de l’environnement et de l’évolution de la société.
Abbott (1955) a proposé une distinction intéressante entre le besoin générique d’une part, et le
besoin dérivé d’autre part. « le besoin dérivé est la réponse technologique particulière
apportée au besoin générique et est aussi l’objet du désir ».
La saturation ne vise pas le besoin générique, mais seulement le besoin dérivé, c’est-à-dire la
réponse technologique dominante du moment. Une tendance à la saturation du besoin dérivé
peut être décelable à un certain moment, du fait de l’augmentation de la consommation de ce
bien, à un certain stade de déroulement de son cycle de vie. L’utilité marginale du besoin
dérivé tend donc à diminuer. Cependant, sous l’impulsion du progrès technologique, le besoin
générique n’est pas pour autant saturable, car il évolue vers des niveaux supérieurs du fait de
l’apparition de produits améliorés, et donc de nouveaux besoins dérivés.
Comme le notent Hamel et Prahalad (1994), comprendre les besoins des clients n’est pas une
tache aisée, et il serait utile d’établir une distinction entre les besoins articulés et les besoins
non articulés, ceux-ci ne pouvant être subdivisés plus finement. L’objectif du marketing est
alors d’apporter au client des solutions conçues à partir d’une bonne compréhension de ses
vrais besoins, que ceux-ci soient articulés ou non.
Cette distinction est de Kotler (1997). Il définit le besoin comme étant « un sentiment de
manque éprouvé à l’égard d’une satisfaction générale liée à la condition humaine ». Cette
définition couvre donc la notion de besoin générique. Le désir serait un moyen privilégié de
rencontrer un besoin. Autant les besoins génériques sont stables et limités en nombre, autant
les désirs sont multiples, changeants et continuellement influencés par toutes les forces
sociales. Le désir ici est un autre moyen de désigner le besoin dérivé. Les désirs se traduisent
en demande potentielle de produits spécifiques, lorsqu’ils s’accompagnent d’un pouvoir et un
vouloir d’achat. Le marketing donc, comme d’autres forces sociales et culturelles, influence
les désirs.
Le concept de marché est un bon exemple de ces réalités dont des définitions ne
facilitent leur bonne compréhension. La théorie économique définit le marché comme lieu de
rencontre entre l’offre et la demande. Mais de nos jours et compte tenue des évolutions, la
définition du marché devient très abstraite. Le marché peut aussi définir la façon dont les
offres et les demandes se confrontent. Ainsi il pourra désigner plusieurs réalités non
exclusives:
- Un type de consommateur (le marché des étudiants, des entreprises, le marché des
grossistes, le marché des détaillants)
- Un type de produit ou de besoin (le marché du bois, du cacao, le marché des
cigarettes, marché principal, support, etc.)
- Une transaction ou un accord (le marché des appels d’offres)
- Une période (samedi, noël)
- une notion plus vague (marché international, mondial, marché noir, marché informel,
etc.)
Toutes ces visions du marché ont pour dénominateur commun le besoin qui est
exprimé par la clientèle et que l’entreprise cherche à satisfaire.
On peut retenir plus simplement trois grandes pistes de compréhension du marché qui sont
centrées sur la demande, sur le produit, sur une vision purement économique
Marché de
4- NCR NCA
l’entreprise Concurrence
Marché potentiel
de l’entreprise
Les non consommateurs absolus sont des cibles privilégiées qu’il faut impérativement
localiser. Ce sont des personnes actuellement non consommatrices du produit mais qui n’ont
aucun interdit par rapport à ce produit (elles ignorent l’existence du produit ; le produit n’est
pas disponible dans les magasins, elles n’ont pas encore de moyens financiers, la loi le leur
interdit à ce moment (les personnes sans permis de conduire par exemple). De même, il est
important de repérer les non consommateurs absolus afin d’éviter de leur dédier des actions
commerciales coûteuses et vouées à l’échec.
Cette approche basée sur le produit et surtout sur le besoin à satisfaire amène à
distinguer quatre types de marché :
Electricité
Electroménager Fours micro-ondes Fours traditionnels
Repas
Outre l’analyse de ces marché, l’entreprise doit également surveiller le marché des
produits complémentaires, car une relation existe entre le marché principal et ce marché
mettant en évidence des effets positifs (ou effets d’entraînement) et des effets négatifs qui
peuvent créer des goulots d’étranglement (cafetières électriques et filtres).
L’entreprise est amener à identifier et à surveiller tous les autres marchés car une
évolution de l’un d’entre eux peut avoir des répercussions sur son marché principal. De même
observer la concurrence directe et indirecte, et même générique permet d’évaluer ses forces et
ses faiblesses.
- Le duopole : deux offreurs ou deux concurrents qui proposent des produits identiques.
- Oligopole : quelques offreurs qui se connaissent et réagissent aux actions des uns et autres
et proposent les mêmes types (Exemple : le marché de la bière au Cameroun, savon, lait).
- La concurrence pure et parfaite. Beaucoup d’offreurs qui ne se connaissent pas et le client
est l’arbitre du marché. Ce marché remplit 4 conditions :
. La transparence (les agents ont une information complète sur les données du marché)
Il existe beaucoup de concurrents, mais grâce à l’action marketing, ils reviennent à une
situation de monopole. (Exemple : Les marques de bières au Cameroun qui pour leur
positionnement marketing, deviennent par exemple des monopoles. la Guinness avec son
positionnement puissance etc..)
- le duopsone → 2 acheteurs
- l’oligopsone → quelques acheteurs qui se connaissent et réagissent aux actions des uns et
des autres
- la concurrence
II-2 EVALUATION DES PERFORMANCES DE L’ENTREPRISE SUR UN
MARCHE
Quantités vendues
- en volumes :
PM = x 100
Ventes de l’entreprise
- en valeur : PM = x 100
Elle s’obtient en divisant la part de marché de l’entreprise par celle du principal concurrent
(qui est leader ou challenger). La part de marché relative du leader sera souvent supérieure à
1, et inférieure à 1 pour les autres.
L’analyse des parts de marché des différents concurrents d’un marché permet
d’identifier le leader, le challenger et les suiveurs
Comparer les parts de marché en volume et en valeur donne une vision de la stratégie
marketing de l’entreprise ou de la marque (les produits sont haut de gamme si PDM en valeur
> PDM en volume, ou inversement, il y a eu variation des prix en cours de période etc.).
3- l’accessibilité du marché
Deux indicateurs quantitatifs peuvent également servir de base d’analyse des positions
concurrentielles surtout sur les marchés de grande consommation ; ce sont des indicateurs de
distribution, il s’agit de :
La DN (distribution numérique) d’une marque qui indique le % des magasins qui ont
vendu au moins une unité de la marque sur la période considérée.
DN= x 100
DV= x 100
Ces indicateurs sont utilises pour établir des comparaisons entre les performances d’un
même marché d’un territoire à un autre et d’une période à l’autre ; entre les performances des
marchés différents ou concurrents entre eux sur un même territoire.
Les perspectives d’évolution du marché sont exprimées en taux de croissance. Quantifier
les évolutions d’une année à l’autre permet d’identifier dans quelle phase du cycle de vie se
situe le produit ou le marché.
Ma
tp (Marché actuel / marché potentiel)
Mp
MP
MP
Ma
V2
V1
t1 t1 Temps
Ce taux permet d’évaluer les possibilités de croissance d’un marché. Moins il est
élevé, plus il est porteur
a) L’environnement économique
Il s’agit d’une situation et de l’ensemble des textes qui régulent le marché. C’est la
réglementation (lois, règlements, textes) ; les tendances politiques (chaque parti qui arrive au
pouvoir a un programme économique), la stabilité sociale, la justice, la sécurité (tout cela
rassure les instruments du marché et notamment les investissements quant à la sécurité des
biens et des investissements).
d) L’environnement technologique
Il s’agit de :
- l’état de l’évolution des techniques de produit (nouveaux produits, réduction des coûts
etc.).
La technologie est l’un des moteurs de la croissance des entreprises ; la course à l’innovation
configure la pression concurrentielle
e) L’environnement socio-culturel
C’est l’ensemble des attitudes et des valeurs partagées pour la majorité des membres
de la société à un instant donné – la démographie, les affiliations religieuses, la mobilité, etc..
Cet environnement diffère selon les cultures et les sous-cultures, influence les tendances, les
modes, le comportement des consommateurs car il évolue avec le temps.
f) l’environnement naturel
2. Le microenvironnement
Il est composé des agents du marché. C’est l’ensemble des intervenants dans
l’entourage immédiat de l’entreprise et sur lesquels cette dernière peut exercer une influence.
a) Les agents de l’offre
L’offre est l’ensemble des propositions faites par les fabricants en terme de produits en
direction des clients.
- Les intermédiaires
Ils assurent les contraintes dues au délai, à la distance (transport) au niveau 3, au prix,
à la qualité.
- La concurrence
Dans un marché les concurrents sont ceux qui satisfont le même besoin, qui
fabriquent ou distribuent les mêmes biens ou des biens substituables.
- la concurrence générique
- la concurrence entre les produits
- la concurrence entre les firmes
- la concurrence entre les marques
- la concurrence entre les produits d’une même
Déplacement
I. L’ANALYSE DE MACRO-SEGMENTATION
Dans la plupart des marchés, il est pratiquement impossible de satisfaire tous les clients avec
un seul produit ou service. Pour cela, la démarche de segmentation est d’une importance
stratégique pour l’entreprise dans la mesure où elle l’amène à définir son domaine d’activité
et à identifier les facteurs clés à maitriser pour être gagnante dans ces segments-cibles.
L’analyse de l’entreprise doit s’effectuer sous l’angle des besoins des clients et non pas sous
un angle technologique ou du métier. Dès lors, le marché de référence, vu sous cet angle, doit-
il se définir en termes de « solution », c’est-à-dire par référence au besoin générique du client-
cible. Pour une entreprise ayant une orientation-marché, il est donc important de définir le
domaine d’activité en termes de besoin générique, et cela dès le début du processus de
réflexion stratégique.
Pour définir le marché de référence du point de vue du client, il faudrait répondre aux trois
questions suivantes :
Quels sont les différents groupes de clients susceptibles d’être intéressés par le
produit ?
Quels sont les besoins à rencontrer ou les solutions à apporter ?
Quelles sont les technologies existantes ou les métiers susceptibles de produire ces
fonctions ?
1.2.1 Les besoins ou combinaisons de besoins
Il s’agit ici des besoins auxquels doivent répondre le produit ou le service. Conceptuellement,
il faut séparer le besoin de la manière dont le besoin est rencontré, qui fait intervenir le panier
d’attributs accompagnant le service de base.
Il s’agit des différents groupes de clients susceptibles d’acheter les produits proposés. Ces
groupes de clients peuvent se décrire par référence à des critères tels que : ménages ou
organisations, localisation urbaine ou rurale, etc.
Ici, ce sont les différences dans les profils socio-démographiques qui sont à l’origine des
différences dans les préférences. Les variables socio-démographiques les plus utilisées sont le
sexe, l’âge, le revenu, la localisation, la taille de la famille, le niveau d’études et les classes
professionnelles, etc.
Cette méthode est la plus couramment utilisée parce qu’il est aisé d’identifier les variables
socio-démographiques. Les principales applications de la segmentation socio-démographiques
dans le domaine des études de marché sont :
L’accent est mis ici sur la description des individus constituant un segment plutôt que sur
l’analyse des facteurs qui expliquent la formation du segment. le problème est que la valeur
prédictive d’une segmentation socio-démographique tend à diminuer en raison de l’évolution
des modes de vie et la standardisation des modes de consommation des différentes classes
sociales. Elle doit donc être complétée par d’autres modes d’analyse pour pouvoir expliquer
les comportements d’achat.
Dans la segmentation par avantages recherchés, l’accent est mis non plus sur les différences
socio-démographiques des clients, mais sur les différences dans leurs systèmes de valeurs.
Deux individus ayant exactement le même profil socio-démorgaphique peuvent avoir des
systèmes de valeurs très dissemblables. En outre, une même personne peut attribuer des
valeurs différentes selon le type de produit acheté.
II.3.1 Les informations nécessaires
La plus grande difficulté d’une telle méthode est d’identifier les attributs à privilégier, et cela,
principalement dans le marché des biens de consommation. Une autre difficulté de la
segmentation par avantages recherchés tient au fait que si l’on gagne en compréhension des
problèmes des usagers, on perd par contre en connaissance de leur profil socio-
démographique.
Enfin, une analyse de segmentation par avantages recherchés implique le recueil de données
primaires, ce qui est toujours une opération couteuse. De plus il faut recourir à des méthodes
d’analyse statistique multivariée pour identifier les différents sous-groupes de clients.
Une troisième base possible de segmentation d’un marché est le comportement d’achat. On
parle alors de segmentation comportementale. Différents critères peuvent être utilisés.
Le statut d’utilisateur. Une distinction peut être faite entre utilisateurs potentiels, non-
utilisateurs, premiers utilisateurs, utilisateurs réguliers ou irréguliers.
Le taux d’utilisation du produit. Il faut identifier les 20 ou 30 % de clients qui réalisent 80%
ou 70% du chiffre d’affaires. L’entreprise peut adapter les conditionnements des produits en
fonction des besoins des petits, moyens ou gros utilisateurs.
Le statut de fidélité. Les clients de produits à achat répétitif peuvent être groupés en clients
fidèles inconditionnels, fidèles non exclusifs et non fidèles.
La méthode utilisée pour mesurer ces profils consiste à définir un ensemble de propositions et
à demander à un échantillon représentatif d’individus de marquer par rapport à celle-ci leur
degré d’accord ou de désaccord sur une échelle en 5 ou 7 points. Quelques exemples
d’affirmations portant sur le style de vie général :
Les résultats de ces enquêtes sont stockés et régulièrement actualisés. L’analyse factorielle
des variables mesurées permet de trouver des macro-caractéristiques, c’est-à-dire des noyaux
de réponse cohérents et significatifs, qui sont ensuite interprétés pour définir les stéréotypes
ou « socio-styles » caractérisant la société ou le groupe d’individus étudiés.
Le premier problème est le manque de modèle explicatif de référence qui permet d’identifier
les variables explicatives clés et de formuler des hypothèses sur les relations entre ces
variables et le comportement d’achat. Dans la plupart des cas c’est une procédure d’essais et
d’erreur qui est adoptée.
Les propositions notées par les personnes interrogées sont déterminées de manière très
empirique et basées sur des intuitions, des rumeurs, des réflexions recueillies dans des
groupes de discussion non structurés, et rien ne permet de penser qu’elles décrivent
complètement les attitudes et les comportements.
Malgré ces problèmes, l’approche par style de vie est prometteuse ; elle constitue un progrès
par rapport à l’utilisation des seules variables démographiques et économiques traditionnelles.
Pour être efficace et utile, une politique de segmentation doit identifier des segments qui
rencontrent quatre groupes de conditions : réponse différenciée, taille suffisante, mesurabilité
et accessibilité.
Réponse différenciée
Les segments identifiés doivent être différents du point de vue de leur sensibilité aux actions
marketing de l’entreprise. Il faut donc que le critère de segmentation retenu maximise les
différences entre les segments (condition d’hétérogénéité) et minimise les différences entre
clients au sein d’un même segment (condition d’homogénéité).
Taille suffisante
Les segments identifiés doivent être substantiels, c’est-à-dire représenter un potentiel suffisant
pour justifier le développement d’une stratégie marketing spécifique. Cette condition
concerne non seulement la taille du segment, en nombre ou fréquence d’achats, mais
également sa durée de vie.
Mesurabilité
Accessibilité
Les segments définis doivent être accessibles et, autant que possible, sélectivement
accessibles, de manière à pouvoir concentrer sur eux les efforts de communication et de vente.
Ici, trois options stratégiques de base se présentent : une stratégie de ciblage indifférencié,
différencié ou concentré.
Une fois les segments-cibles choisis, l’entreprise doit encore décider du positionnement à
adopter dans chaque segment. Le positionnement définit la manière dont la marque de
l’entreprise veut être perçue par les clients cibles. On peut définir le positionnement comme
l’acte de conception d’une marque et de son image dans le but de lui donner, dans l’esprit de
l’acheteur, une place appréciée et différente de celle occupée par la concurrence. Les
questions à examiner dans le choix d’un positionnement sont les suivantes :
Quels sont les caractéristiques distinctives et/ou les avantages, réels ou perçus, d’un
produit ou d’une marque auxquels les clients réagissent favorablement ?
Comment sont perçues les différentes marques ou firmes en concurrence par rapport à
ces caractéristiques distinctives ?
Quelle est la meilleure position à occuper dans le segment compte tenu des attentes
des clients acheteurs potentiels et des positions déjà occupées par la concurrence ?
Quels sont les moyens marketing les plus appropriés pour occuper et défendre cette
position ?