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Comment travailler autrement quand « ça ne passe pas », quand les notions-clés d'un programme n'entrent

pas dans les préoccupations des élèves, quand la gestion d'une classe difficile mange trop de temps ? Pour
améliorer l'enseignement, la recherche se tourne alors vers ce qu'on appelle la pédagogie de groupe. Cette
conception s'oppose à  la pédagogie conçue comme un « savoir » que le maître détient et transmet à  des
élèves, voués à  le recevoir plus ou moins passivement, sans jouer aucun rôle actif et essentiel, et sans
pouvoir interagir entre eux.
Seule l'initiative d'enseignants - individuelle ou collective - pourra remettre en cause cette conception
traditionnelle. À eux de constituer un groupe plus ou moins spontané et de décider de concevoir,
programmer et réaliser des formes nouvelles d'enseignement. Mais, pour « oser le travail de groupe »
rigoureusement, sans risque de débordement, il faut un peu de formation, quelques clés pour gérer au mieux
les difficultés qui peuvent surgir : savoir ce que l'on cherche et identifier les moyens précis pour y parvenir,
préciser, chaque fois, les objectifs et les méthodes. Ce livre qu'on ne peut vraiment pas « réduire à  un livre
de recettes » est, « à  proprement parler, un livre de pédagogie » qui nous donne ces clés : « il nous dit où
et comment emmener nos élèves. Pour qu'ils s'instruisent et s'émancipent à  la fois. Pour qu'ils soient, en
même temps, plus cultivés et plus solidaires. Qui oserait dire que ce n'est pas important ? »
Comme le souligne Philippe Meirieu dans sa préface, c'est de l'importance de cet enjeu que les auteurs ont
voulu nous convaincre.

Table des matières

Préface de Philippe Meirieu (PDF 34 Ko)


Première partie - Le rendre possible
- Pourquoi ?
- Contractualisation
- Constituer les groupes
- Multiplier les moments
- Le jeu pédagogique
- Organiser la démarche
- Rôle de l'animateur
- Difficultés et remèdes
- Dans l'établissement
- Des enseignants en groupes
- La formation
Premières conclusions

Seconde partie - Échos d'une expérience menée par Isabelle Andriot


Première année
- Qu'est-ce que j'peux faire... J'sais pas quoi faire...
- « En groupe, ils vont causer... »
- Ça commence aujourd'hui
- Si ça continue, ça s'arrête !
- « Nous avons découvert une nouvelle méthode de travail »
- C'était bien, c'était chouette
Seconde année
- Ce qui a changé : l'évaluation
- Une nouveauté : le conseil des élèves et les « métiers »
- « Elle va t'en faire voir »
- « Ne lui tourne jamais le dos »
- Pour lui, l'école c'est la liberté
- Un mur de silence
- Un dur parmi les durs
- Un sourire permanent

Conclusion
Apprendre à travailler en
groupe : pas à pas.....
- Travailler en groupe, cela ne s'improvise
pas, cela s'apprend.
Il convient d'imaginer un
- Travailler en groupe, cela s'apprend
dispositif de progression
progressivement : toute une série d'attitudes,
adapté à chaque groupe
d'aptitudes et de compétences sont à
classe, voire à chaque sous-
acquérir, collectivement, mais pas toutes en
groupe de travail, et compte-
même temps.
tenu des ressources
- Animer un travail de groupe, cela ne
développées par l'enseignant.
s'improvise pas, cela s'apprend aussi, tout
aussi progressivement.
Ce n'est pas dans le cadre de ce travail qu'il convient de développer un module d'apprentissage au
travail de groupe, 
d'autant plus que c'est quelque chose qui s'apprend... en groupe !
De nombreux modules de formation sont proposés chaque année. (lien vers formation)
En dehors de ces formules, l'autoformation est possible, par exemple par le biais de lectures.
Ouvrages sur les fondements théoriques et recueil de fiches d'activités sont deux ressources
complémentaires.
Deux conseils :
Lors de premiers essais, il vaut mieux Ne pas se contenter de recettes toutes faites
commencer en douceur par des activités que mais pouvoir les adapter à son public et à sa
l'on maîtrisera facilement : personnalité :

- durée limitée à 10-15 minutes; - être suffisamment à l'aise avec l'activité, même
- consignes précises; si sa mise en oeuvre procure une certaine
- contraintes de temps fortes; insécurité;
- grande facilité pour anticiper ce qui va se - recréer au moins partiellement une activité
passer et faible probabilité de surprise. pour être plus facilement animé d'une énergie
mobilisatrice;
- pouvoir en justifier le sens, à ses propres yeux
et aux autres (collègues, élèves).

Une grille pour planifier ou évaluer une progression


Des chercheurs canadiens ont cherché à classer les habiletés cognitives et sociales en fonction de
leur degré de complexité (ABRAMI et alii, 1996, p.95).

Habiletés sociales  <-----------------------------------------> Habiletés
cognitives
Complexité - respecter les autres - résoudre les conflits - évaluer les idées
forte - accepter les différences - analyser
- exprimer poliment son - justifier ses opinions
  désaccord - négocier - résumer
- rester maître de soi - comparer et mettre en
  - décrire ses sentiments - critiquer les idées et non opposition
- se soucier des autres les gens - interroger afin
  - attendre son tour d'approfondir le sens
- partager l'espace et le - reconnaître le point de - proposer des solutions
  matériel vue des autres de rechange
- encourager les autres - développer
  - éviter de dénigrer - paraphraser - appliquer
- féliciter - intégrer des idées
  - parler doucement - pratiquer l'écoute active - vérifier si on comprend
- dire merci et s'il-te-plaît - approfondir les idées des
  - appeler les autres par - demander de l'aide autres
leur nom - clarifier des idées
  - vérifier des réponses
- enchaîner
  - catégoriser
- décrire des notions
Complexité - poser des questions
faible - apporter des idées
- faire un remue-méninges
- se concentrer sur la
tâche

Pour en savoir plus

- ABRAMI C. et alii, 1996, L'apprentissage coopératif, Théories, méthodes, activités, Les Editions
de la Chenelière, Montréal.

- AMATO F, BASTIEN M., DEMONTY A., GOURLE M., JASMIN D., STAQUET C.,
1998,Coopération et participation - pédagogie active , Démopédie, Bruxelles.

- FISCHER, S., HICKS, D. (1985), World Studies 8-13, A Teacher's Handbook, Oliver & Boyd.

- HACCOURT M., MASSART B. et P., THAELS V., 1989, Groupes efficaces - le plein d'idées
nouvelles pour la formation et l'action, éd. Vie Ouvrière, Bruxelles.

- MUCCHIELLI, R. (1980), La conduite des réunions, ESF.

- STEINER, M. (1993), Learning from Experience : cooperative learning and global education, A
World Studies Sourcebook, Trentham Books.

- Collectif (septembre 1997), Le travail de groupe,Cahiers pédagogiques n° 356.

Sur le Net :

- TRARIEUX C., 1999, L'importance de la coopération dans les apprentissages - l'efficacité du


travail en groupe sur ordinateur : l'auteur analyse le déroulement des travaux de groupe dans une
classe du secondaire (classe de1ère, en France - option sciences politiques - production d'un
document multimedia), et dresse un bilan intéressant.

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