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« 

Quoi, de contes d’enfants sont peuples s’embarrasse ! » (v.24) s’exclame l’orateur dans Le
Pouvoir des fables de Jean de La Fontaine publié en 1678, dédiée à M.de Barillon, ambassadeur
d’Angleterre. Le harangueur s’étonne de voir le peuple montrer de l’intérêt pour des récits fictifs et
non pour des discours les mettant en garde de conséquences qui pourraient arriver. Dans cette
deuxième partie de la fable au registre satirique, Jean de La Fontaine, auteur classique met en scène
un peuple athénien face à un orateur dont le discours n’est pas écouté (V.1 à 14). Puis par une mise
en abyme de la fable, le fabuliste montre que cette dernière réussit à capter l’attention de l’auditoire
(V.15 à la fin). Comment Jean de la Fontaine montre le pouvoir de l’apologue pour plaire et
instruire ?

I- La faiblesse du discours rhétorique

- V. 1 : 1er hémistiche = mise en place du cadre spatio-temporel, renvoie au récit : « Athène » :


Nom propre : nom, peuple athénien connu pour leur éloquence, « autrefois » : adverbe de temps :
imprécis mais montre qu’il y a lgt. 2e hémistiche : description du « peuple », des habitants avec
les adjectifs épithètes péjoratifs : sans valeur, frivole, qui se sent libre de toute préoccupation, en
particulier morale.
- « un orateur » : déterminant indéfini, une personne différente du groupe car personne éloquente,
qui sait parler en public
- V.2 à V.5 : enjambement : actes de l’orateur : 1. vue : vb voir au participe présent : action
simultanée à son acte de courir + « voulant » : Après avoir vu son peuple face à une difficulté aux
conséquences graves ( rq : on ne sait pas de ce dont il s’agit.), l’orateur a rapidement agi avec vb
« courut » au passé simple, action de 1er plan, montre l’action du narrateur qui fait avancer
l’histoire. Complément circonstanciel de lieu : « à la tribune » = emplacement élevé, estrade d'où
l'orateur s'adresse à une assemblée —> but 1er = parler à son peuple, faire un discours général,
toucher tout le monde. « art tyrannique » : adjectif épithète « tyrannique » : moyen d’obtenir
l’écoute ou changement de son peuple ou connaissance de l’art oratoire se fait par la force. RQ :
«   tyrannique   » rime avec «   république   » : termes opposés : orateur = tyran vs République,
démocratie athénienne —> discours différent aux attentes du peuple. Intensifier par « voulant
forcer les coeurs   » : participe présent d’actions simultanées : pdt qu’il parle, il exerce sa
contrainte, peuple n’a plus de liberté. + « coeurs » veut contraindre les « coeurs » = siège des
sentiments, qui peut tourner au gré des paroles entendues.
- V.5 : passé simple à valeur de vision globale + adverbe d’intensité : montre vigueur de l’orateur
pour convaincre peuple à se réformer pour se sauver avec adjectif « commun »
- V.6 : 1er hémistiche : phrase simple + négation totale = comme une chute du discours de
l’orateur = résultat négatif, non souhaité par l’orateur, peuple ne lui a prêté aucune attention
malgré son énergie + pronom indéfini : peuple dans sa globalité qui forme une masse globale
sans singularité
- V.6-7 : rejet : réaction de l’orateur face au dédain du peuple ; il a redoublé d’efforts dans son
discours avec métaphore « figures violentes » = figures de rhétorique : orateur utilise tout pour se
faire écouter, pour capter l’attention du peuple
- V.7-8 : enjambement : complément du nom qui qualifie « ces figures violentes » : capacité à
attirer, à avoir l’attention des « âmes les plus lentes » : superlatif : péjoratif car il s’agit de
personne faible d’esprit.
- V.9 : prosopopée (Une prosopopée est une figure de rhétorique qui consiste à faire parler une
personne morte ou absente, un animal, une chose personnifiée ou encore une abstraction.) :
montre énergie de l’orateur, sa force dans son discours. + « tonna » : p.simple action unique et
ponctuelle + apposition : verbe hyperbolique car il gronde, fait bruit du tonnerre —> véhémence
du discours qui se fait entendre par les mort. « dit ce qu’il put » : Phrase juxtaposée : orateur a
fait tout ce dont il était capable, montre qu’il a tout essayé mais son discours n’a pas fonctionné
—> il est démuni, seul, faible.
- V.10 : 1er hémistiche : personnification : tout est balayé par le vent —> discours non ancré,
frêle, le peuple n’a pas su prendre. 2e hémistiche = négation totale avec pronom indéfini et
adverbe ne marquant la nullité, il n’a réussi à toucher aucun individu. Montre lien entre émotion
et discours, discours doit émouvoir pour le fabuliste, et peut voir différence entre orateur qui est
énergique, pleins d’émotions qui tente d’avertir le peuple mais peuple = impassible. V.11 :
périphrase : péjoratif, vs fable habitudes = animaux deviennent hommes mais là contraire.
Animal = sans raison, qui suit son instinct + « aux têtes frivoles » : expression empruntée au
poète latin Horace pour désigner la foule. Dépossédés de leur personnalité, les individus se
fondent dans la foule anonyme, animal aux cent têtes. —> masse compacte, plusieurs têtes qui
font unité et qui n’est pas rationnel + V.12 : comme si = état de ce peuple, caractéristique qui lui
est propre. + « ne daignait l’écouter » : négation totale : ne veut pas consentir à écouter parole de
l’orateur quand bien même il dit la vérité, les avertit d’un danger comme Cassandre, prophétesse
troyenne condamnée par les dieux à prédire la vérité et à ne jamais être crue. Mais le contraste
entre le zèle de l’orateur et l’indifférence du peuple distrait car « tous regardaient ailleurs » :
pronom « tous » montre totalité. Distraits par spectacle dérisoire = «  combats d’enfants et points
à ses paroles » : caractère puérile du peuple vs discours grave de l’orateur—> crée dimension
satirique.

II- Pouvoir de la fable


- V.15 : question rhétorique : pour attirer le lecteur, qu’il soit attentif à l’acte de l’orateur qui n’est
plus nommé « orateur » mais « harangueur » peut-être idée d’ameuter la foule vs orateur qui
maitrise art du parler sans pour autant se soucier de son auditoire ? « Il prit un autre tour » : p.
simple : action ponctuelle : montre changement totale de l’attitude
- V.16-20 : discours direct de l’harangueur vs pas au début —> importance de la fable et pas du
discours. « Cérès » : en tête de vers et début de phrase + appuyé par incise « commença-t-il »=
déesse de la moisson et de la fertilité dans la mythologie romaine : recours à la mythologie, au
récit pour intéresser le peuple. Récit avec imparfait et passé simple : voyage avec animaux :
apologue, conte et son schéma narratif, récit à valeur métaphorique : situation initiale : 3
personnages : femme, espèce nageant et espèce volant qui voyagent puis élément perturbateur :
« le fleuve » + « arrête » présent de narration (présent qui apparait dans un texte au passé pour
faire vivre la scène), puis résolution du problème par : anguille et hirondelle en lien avec leur
capacité. Pas information sur homme, car suscite réflexion.
- V.20 -21 : rejet : montre réussite de l’harangueur avec son récit car N.commun « assemblée » :
tous les individus qui forment une unité + groupe prépositionnel « à l’instant » montre rapidité de
la réaction vs discours orateur = impassible. « cria tout d’une voix » : unité + émotion car verbe
crier au p. simple : action ponctuelle et unique = sont tous à l’unissons avec « une voix » : GN +
Discours direct : montre leur réaction, ils ont parlé vs avant pas parlé : interrogative directe pour
connaitre action de Cérès —> montre leur intérêt.
- V.22 : ? rhétorique : avec reprise mêmes termes que peuple : 1 -> les faire réfléchir et capter leur
attention, 2 -> réflexion de l’orateur.
- V.22-23 : rejet : hyperbole « prompt » montre rapidité de la colère du personnage de Cérès, ne
serait-ce pas la colère de l’orateur, comme si on avait un retour à la narration ? suite de phrase V.
23 : personnification; colère prend force, autorité sur Cérès. Groupe prépositionnel : fin de vers :
critique, blâme peuple et peuple ne s’y attendait pas
- V.24 : « quoi » adverbe exclamatif : montre sa révolte.
- V.24- 26 Antithèse : sujet puéril vs sujet grave, soucieux de sujets qui n’ont aucune importance vs
insouciant sur « péril qui la menace » : élément qui peut les mener à leur perte, à de graves
conséquences « il néglige l’effet » : présent de description : montre leur désintérêt.
- V.27 : interrogative directe : les interroge sur guerre, perte des terres, pouvoir par roi
macédonien, élément qui a un impact conséquent sur leur vie vs Cérès qui n’est qu’un
personnage de fiction et qui doit seulement traverser une rivière.
- V.28-31 : vers en octosyllabe : montrent prise de conscience du peuple avec adjectif « entière ».
Fabuliste montre que c’est la fable qui a permis ce réveil des consciences avec V.31 verbe avoir
p.simple action ponctuelle : fable a permis considération du peuple sur leur état d’insouciance.
- V.32-35 : pronom personnel 2e personne du pluriel « nous » + adjectif de la totalité « tous » +
pronom personnel « moi-même » : montre totalité, globalité, le fabuliste précise qu’il est comme
les athéniens. V.33 : présent d’énonciation : moment de l’écriture, montre réflexion du narrateur.
V.34-35 : PS circonstancielle hypothétique : rappelle d’un conte diffusé oralement (pas encore
publié par Perrault) : princesse qui revêt une peau d’âne pour fuir sa belle-mère avec une morale
à la fin. V.35 : hyperbole « plaisir extrême » : conte, récit suscite sensation très agréable, amour
des fables, du récit + conditionnel futur dans le passé : fait certain.
- V.36 : adage, plus général, pas que les fables avec présent de vérité générale + verbe dire et
pronom indéfini. Incise : « je le crois » : donne son avis, sa pensée, concède à y croire.
- V.36-37 : contre-rejet : effet d’attente avec adverbe «   cependant   » marque opposition entre
monde et ceux qui le composent. V.37 : verbe « falloir » montre obligation de distraire peuple car
comparé à « un enfant » : besoin d’être amusé et fable doit plaire car pour pouvoir écouter
discours sérieux, il faut d’abord les distraire. Il faut divertir pour instruire.

CCL
- Montre comme titre indique pouvoir des fables, en montrant 2 cas : un discours rhétorique puis
un discours avec une fable
- Malgré force, volonté de se faire écouter, de convaincre, discours rhétorique ne fonctionne pas vs
récit distrait, pas d’effort à faire car capte attention de l’auditoire car besoin d’être amuser pour
écouter enseignement.
- Pousse l’ambassadeur a utilisé l’apologue pour convaincre le roi d’Angleterre pour avertir son
peuple: divertir pour instruire.
Ouverture
- lien Pascal dans ses Pensées qui vs La Fontaine : imagination, distraction = néfaste, trompe
l’homme, puissance dont il faut se méfier

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