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ROYAUME DU MAROC

UNIVERSITÉ MOHAMMED V RABAT


ÉCOLE MOHAMMADIA D’INGÉNIEURS

Département : Génie Minéral


Section : Génie Minier
Projet de Fin d’Études
Pour l’obtention du
DIPLÔME D’INGÉNIEUR D’ÉTAT

Amélioration du processus du tir de mines dans


la mine Beni Amir

Soutenue le mercredi 12 juin 2019 par :


AMMARI Abdessamad

Soutenu devant le jury :

Pr A. AKHSSAS : Président du Jury (EMI)


Pr M. SOUISSI : Encadrant (EMI)
Pr Y. ZERRADI : Encadrant (EMI)
Pr A. AANNAQUE : Examinateur (EMI)
Pr L. OUADIF : Examinatrice (EMI)
Mr. S. MIFDAL : Parrain (OCP SA)
Mr. A. ABBOUD : Parrain (OCP SA)

Année Académique : 2018 - 2019


31 ‫سورة البقرة اآلية‬

"If it can't be grown, it has to be mined"

ii
D é d i c a c e s
Je dédie ce modeste travail à :
A la lumière de mes jours, la source de mes efforts, la flamme de mon
cœur, celle qui m'a donné le symbole de tendresse, ma vie et mon
bonheur ; maman que j’adore.
A l’homme qui a été mon ombre durant toutes les années des études, et
qui a veillé tout au long de ma vie à m’encourager, à me donner l'aide et
à me protéger, à toi mon père.

A mes sœurs : Ibtissam, Soumia, Fatima Ezzahra et Yosra.

A la mémoire de mon grand-père et ma grand-mère

C’est un malheur votre absence, mais c’est un bonheur la réalisation de


l’un de vos rêves. Qu’ALLAH bénisse vos âmes.

A ma chère grand-mère

A mes condisciples et mes amis(es).


A tous ceux qui me sont chères.
A tous ceux qui m'aiment.
A tous ceux que j'aime.

iii
Remerciement
On rend grâce au dieu le tout puissant de nous avoir donné la santé et la volonté
d’entamer et de terminer ce mémoire.

Tout au long de l'extraordinaire expérience humaine qu'a été pour moi ce stage, j'ai eu la
chance de connaitre tant de personnes, dont ce remerciement ne suffira pas pour leurs exprimer ma
reconnaissance.

En préambule à ce projet de fin d’études, j’exprime ma gratitude envers toute personne


ayant contribué, de près ou de loin, à la réalisation de ce travail.

Je tiens à exprimer ma plus sincère gratitude à l'égard de la mine Beni Amir, filiale du groupe OCP
SA, qui a fourni le cadre pour le déroulement de ce travail. En particulier, ma toute reconnaissance
va à mon parrain de stage M. ABBOUD Abdeljalil pour son encadrement, sa patience, et aussi pour
une confiance et un soutien moral dont il ne m'a jamais privé dans les moments où j'en ai eu le plus
besoin, ma reconnaissance va également à M. MIFDAL Soufiane pour ces judicieuses conseils et
son encouragement, à M. HASSAR Omar pour son accueil, à M. BARIKALLAH Ishak pour son
appréciable temps, son soutien et son partage, à M. AIT BABA Hafid qui a assuré mon déplacement
durant toute la période du stage en vue de la prise des mesures sur terrain, et qui m’a prodigué son
expertise à plein mains.

Je présente mes sincères remerciements à mes encadrants de l’école, M. SOUISSI Mohamed et M.


ZERRADI Youssef, pour leurs disponibilités et leurs encadrements.

Mes vifs remerciements vont aussi à M. AKHSSAS Ahmad, président du jury, en tant que
professeur et père avec qui nous avons passé nos meilleures expériences durant notre cycle
d’ingénierie, ainsi que M. AANNAQUE Abdeslam et Mme. OUADIF Latifa, d’avoir accepté de
juger mon travail en faisant partie du jury.
Liste des acronymes
OCP SA : Office Chérifien des Phosphates Société Anonyme ;

CADEX : Compagnie Africaine Des EXplosifs ;

AFTES : l'Association Française des Travaux en Souterrain ;

M.E.A : Merah El Ahrach ;

V.O.D : vitesse de détonation ;

ADRPT : Analyse Des Risques liés au Postes de Travail ;

AMDEC : Analyse des Modes de Défaillances, de leurs Effets et de leurs Criticités

PPV : Peak Particle Velocity

SD : Scaled Distance

ISEE : International Society of Explosives Engineers


DIN : Deutsches Institut fur Normung
A/CI : intercalaire A- Couche I
B/A : intercalaire sillon B- Sillon A
CI/CII : intercalaire Couche I- Couche II
TN : Terrain Naturel
CII/CIII : intercalaire Couche II- Couche III
EPI : Equipement de Protection Individuel

ii
Résumé
Les mines actuelles de KHOURIBGA évoluent de plus en plus dans un environnement
contraignant (proximités des habitations, infrastructures sensibles …). Compte tenu des extensions
actuelles de l’activité minière, et vue la méthode d’abattage de la roche par l’utilisation des
explosifs dans ses mines, l’OCP-SA a initié ces dernières années des compagnes de mesures des
vibrations et bruits engendrées par les tirs de mines en vue de : s’assurer de sa conformité aux
réglementations en vigueurs et anticiper sur les problèmes qui peuvent survenir dans l’avenir.

C’est dans ce cadre que s’inscrit notre projet de fin d’études au sein de la mine BENI AMIR,
avec comme mission la maitrise des effets sismiques dus aux tir de mines et l’analyse des risques
aux postes de travail.

Pour ce faire, nous avons d’abord analysé les risques liés au stade opératoire sautage en vue de
leurs évaluations afin d’établir des mesures de prévention, nous avons ensuite mesuré, analysé et
modélisé les nuisances engendrées par les tirs de mines, pour s’assurer du respect de la
règlementions et établir une cartographie des zones critiques.

Enfin, nous avons opté pour deux études, la première est portée sur l’amélioration de la
fragmentation et l’optimisation de l’utilisation des explosifs, et qui a permis d’atténuer jusqu’à
35% des nuisances dues aux tirs de mines. La deuxième est basée sur le comportement ondulatoire
de ces nuisances et l’optimisation des séquences de tir et dont l’atténuation peuvent aller au-delà
de 50%.

Mots clés : abattage, explosifs, nuisances sonores et vibratoires, fragmentation, analyse des risques …

iii
Abstract
The use of blasting method for breaking materiel provides a safe and proving technic in
addition to a good productivity and economical cost for recovering our naturel resources. Whoever,
even with all this benefits, we recognize that blasting may something be a concern of residence
because the sound they hear or the vibration they feel.

In this project, we are going to measure effects of blasting, modeling them, and figure out
the parameters, that the sound and vibration induced by blasting depend on, in order to choose the
best configuration for minimizing this effects.

We first analyzed the risks associated to the blasting activity in order to establish preventive
measures, then we measured, analyzed and modeled vibration and sound induced by blasting, to
ensure the respect of the regulations and establish a map of the critical areas. Finally, we opted for
two studies, the first one focused on improving fragmentation and optimizing the use of explosives,
and allowed to minimize 35% of blasting effects. The second is based on the undulatory behavior
and the optimization of the shooting sequences, and allowed to minimize more than 50% of this
effects.

Key words:

Naturel resources, blasting, modelling, breaking material, vibration, sound, sequences…

iv
‫ملخص‬
‫يوفر استخدام طريقة التفجير لكسر الصخور تقنية آمنة وإثباتية باإلضافة إلى إنتاجية جيدة وتكلفة اقتصادية‬
‫مقبولة‪ ،‬بالرغم من هذه االمتيازات تبقى هذه الطريقة محط انتقادات عديدة‪ ،‬بحيث كونها مصدر خطر على‬
‫العمال وكذلك مصدر إزعاج للبنيات التحتية وللساكنة بسبب الصوت واالهتزازات الناتجة عنها‪.‬‬

‫في هذا العمل‪ ،‬قمنا أوالً بتحليل المخاطر المرتبة عن نشاط التفجير من أجل وضع تدابير وقائية‪ ،‬ثم قمنا‬
‫بقياس وتحليل‪ ،‬ونمذجة االهتزاز‪ ،‬والصوت الناجم عن التفجير من أجل التأكد من مدى احترام المعاير التي‬
‫تدير ذلك‪.‬‬

‫أخيرا‪ ،‬أقمنا بدراستين‪ ،‬أولهما ركزت على تحسين استخدام المتفجرات‪ .‬و الثانية على تحسين تسلسل إطالق‬
‫ً‬
‫النار‪،‬والتان خلصتا الى الوصول الى نتائج من شأنها جعل اسلوب التحطيم هذا يتم بطريقة جد آمنة‪.‬‬

‫كلمات مفاتحة‪ :‬تفجير ‪ ،‬تكسير‪ ،‬موجة تشوه‪ ،‬صخرة‪ ،‬متفجر‪.‬‬

‫‪v‬‬
Table des matières
Chapitre I : Contexte général du projet ......................................................................................... 3

I. Présentation du Groupe OCP SA....................................................................................... 4

II. Présentation de la mine BENI AMIR ............................................................................ 4

III. Géologie du gisement d’El Halassa ............................................................................... 6

1. Évolution litho-stratigraphique ................................................................................................. 6


2. Découpage lithologique (Annexe A) .......................................................................................... 8
IV. La méthode d’exploitation des phosphates .................................................................... 9

3. La foration ............................................................................................................................... 10
4. Le Sautage ............................................................................................................................... 12
5. Le décapage : ........................................................................................................................... 17
6. Le défruitage............................................................................................................................ 18
V. Cadre du Projet ............................................................................................................ 19

1. Présentation du projet : .......................................................................................................... 19


2. Problématique : ....................................................................................................................... 19
Chapitre II : Analyse des Risques aux Postes de Travail (activité : sautage) ........................... 20

I. Le standard ADRPT : ...................................................................................................... 21

1. Objectif .................................................................................................................................... 21
2. Domaine d’application ............................................................................................................ 21
3. Définitions ............................................................................................................................... 21
II. Méthode de travail avec le standard ADRPT .............................................................. 22

III. Grille de cotation pour l’évaluation des risques .......................................................... 23

1. Le niveau d’exposition : ........................................................................................................... 23


2. La gravité : ............................................................................................................................... 23
3. Probabilité ............................................................................................................................... 23
4. Le score final R......................................................................................................................... 24
IV. Interprétation du score du risque.................................................................................. 25

V. Découpage du stade opératoire .................................................................................... 25

vi
1. Processus de tir de mines ........................................................................................................ 25
2. Tâches effectuées et les instructions qui leur sont liées ......................................................... 25
3. Réception et contrôle du camion de l'explosif et escorte vers la volée de tir ........................ 26
4. Déchargement des explosifs au niveau de la volée de tir ....................................................... 26
5. Chargement des trous de mines ............................................................................................. 27
6. Branchement des trous de mines ........................................................................................... 28
7. Gardiennage, raccordement à la ligne de tir et mise à feu. .................................................... 29
8. Contrôle de fin d'exécution du tir ........................................................................................... 30
VI. Evaluation des risques et propsition des moyes de prévention .................................... 30

1. Méthodologie du travail : ........................................................................................................ 30


2. Evaluation des risques par la méthode (AMDEC).................................................................... 31
3. Application de la méthode d’ADPRT et celle d’AMDEC et maitrise des risques ..................... 33
Chapitre III : Modélisation empirique des effets de tirs ............................................................. 38

I. L'abattage à l'explosif ...................................................................................................... 39

1. Le mécanisme de l'abattage à l'explosif .................................................................................. 39


2. L’objectif de l’abattage ............................................................................................................ 41
II. Les effets d’un tir de mines .......................................................................................... 42

1. Les vibrations du sol ................................................................................................................ 42


2. La Surpression aérienne .......................................................................................................... 42
3. Les projections excessives ....................................................................................................... 43
III. Références normatives ................................................................................................. 43

1. Réglementation concernant les nuisances sismiques ............................................................. 44


2. Réglementation concernant les nuisances sonores ................................................................ 48
IV. Mesure des ondes sismiques : ...................................................................................... 48

1. La grandeur représentante les nuisances sismiques ............................................................... 48


2. Outillage de mesure : .............................................................................................................. 49
3. Mode opératoire ..................................................................................................................... 49
4. Acquisition des données.......................................................................................................... 50
V. Modélisation des nuisances vibratoires : ..................................................................... 50

1. La méthode charge unitaire : .................................................................................................. 51


2. Loi de Chapot : ......................................................................................................................... 52

vii
3. Loi de WUSTENHAGEN ............................................................................................................ 54
4. Résultats générales obtenu par la méthode charge unitaire : ................................................ 55
VI. Loi semi-empirique et prédiction des nuisances à l’avenir .......................................... 56

1. Corrélation entre lois empiriques et propriétés géo-mécaniques .......................................... 56


2. Validation du modèle .............................................................................................................. 57
VII. Modélisation de la surpression aérienne ...................................................................... 59

1. Origine ..................................................................................................................................... 59
2. Nuisances associés .................................................................................................................. 60
3. Paramètres agissant sur les nuisances sonores ...................................................................... 60
4. Loi de propagation................................................................................................................... 60
5. Validation du modèle : ............................................................................................................ 60
VIII. Cartographie des zones critiques .............................................................................. 62

1. Définition des contraintes qui entourent la mine : ................................................................. 62


2. Les seuils réglementaires retenus ........................................................................................... 63
3. Détermination des charges instantanées limites à ne pas dépasser ...................................... 68
Chapitre IV : Prédiction de la fragmentation et optimisation de l’utilisation des explosifs ....... 70

I. Les paramètres agissant sur les résultats d’un tir de mines ............................................. 71

1. Les paramètres incontrôlables ................................................................................................ 71


2. Les paramètres contrôlables ................................................................................................... 72
II. Le plan de tir existant :................................................................................................. 75

1. Décapage : ............................................................................................................................... 76
2. Défruitage ................................................................................................................................ 77
III. Présentation du modèle d’étude de la fragmentation ................................................... 78

1. Choix de Kuz-ram comme modèle prédictif de la fragmentation ........................................... 78


2. La fonction de répartition granulométrique de Rosin-Rammler............................................. 78
3. L’équation de Kuznetsov ......................................................................................................... 79
4. L’indice d'uniformité Rosin-Rammler n ................................................................................... 79
IV. Prédiction de la fragmentation ..................................................................................... 80

1. Présentation du logiciel O-Pitblast .......................................................................................... 80


2. Calcul du facteur de la masse rocheuse : ................................................................................ 80
3. Création de la topographie...................................................................................................... 82

viii
4. Application du plan de tir actuel ............................................................................................. 83
5. Prédiction de la blocométrie : ................................................................................................. 86
6. Analyse de la fragmentation sur terrain par l’appareil PortaMetrics ..................................... 86
7. Calibration de la blocométrie .................................................................................................. 88
V. La conception d’un nouveau plan de tir ....................................................................... 90

1. L’objectif de la fragmentation ................................................................................................. 90


2. Redéfinition des paramètres contrôlables (cas de BENI AMIR) : ............................................ 90
3. Choix du paramètre lié à l’explosif .......................................................................................... 91
4. Choix des paramètres géométriques ...................................................................................... 91
5. Plan de tir optimal pour la fragmentation............................................................................... 95
6. Plan de tir optimal pour l’atténuation des nuisances : ........................................................... 98
VI. Résultats obtenus avec les nouveaux plans de tir ...................................................... 100

Conclusion ............................................................................................................................ 101

ix
Liste des figures
Figure I-1 : L’emplacement de la mine BENI AMIR [1] ................................................................ 5
Figure I-2 : Sondeuse SKF, mine BENI AMIR ............................................................................. 10
Figure I-3:Schéma de tir électrique utilisé à Beni Amir ................................................................ 12
Figure I-4: bobine 125mètre de cordeau détonant. ........................................................................ 14
Figure I-5: Exploseur séquentiel .................................................................................................... 15
Figure I-6 : Pistolet pour la mise à feu d'un tir NONEL [2]. ......................................................... 17
Figure I-7 : Décapage par poussage, mine BENI AMIR ............................................................... 18
Figure I-8 : Défruitage du phosphate à Beni Amir......................................................................... 18
Figure II-1: Logigramme de cotation des risques (ADRPT).......................................................... 24
Figure II-2 : Processus de tir de mines ........................................................................................... 25
Figure II-3 Méthodologie du travail .............................................................................................. 31
Figure II-4 : Logigramme l'analyse des risques par la méthode AMDEC ..................................... 32
Figure III-1: Schéma du mécanisme de fragmentation. [7] ........................................................... 39
Figure III-2:Développement de la fissure et de la fracturation dans l’abattage du massif rocheux
[8] ................................................................................................................................................... 40
Figure III-3 :Principaux paramètres de plan de chargement. [9] ................................................... 42
Figure III-4:Schéma de l’arrêté22/09/1994 pour un signal mono fréquentiel [11]. ....................... 45
Figure III-5 : Moniteur INSTANTEL Micromate.......................................................................... 49
Figure III-6 :Vérification des capteurs sur l'écran du moniteur. .................................................... 50
Figure III-7 : Affichage de la signature sismique par Blastware ................................................... 50
Figure III-8 : Représentation des vitesses de vibration mesurée pour les sautages pour le décapage,
Zone A&B, Mine BENI AMIR ...................................................................................................... 52
Figure III-9 : Représentation des vitesses de vibration du sol mesurée pour les sautages pour le
décapage, Zone D, Mine BENI AMIR ........................................................................................... 53
Figure III-10 : Représentation des vitesses de vibration du sol mesurée pour les sautages pour des
couches phosphatés une et deux, Zone A&B, Mine BENI AMIR ................................................. 53
Figure III-11: Représentation des vitesses de vibration du sol mesurée pour les sautages de la
troisième couche phosphaté, Zone D, Mine BENI AMIR ............................................................. 54
Figure III-12 : Loi de Wustenhagen appliqué dans la zone A, niveau II ....................................... 55

x
Figure III-13 :Les pics des vitesses particulaires PPV en fonction de la distance réduite SD (niveau
I) ..................................................................................................................................................... 55
Figure III-14 : les pics des vitesses particulaires en fonction de la distance réduite (niveau II) .... 56
Figure III-15: les pics des vitesses particulaires PPV en fonction de SD (niveau III) .................. 56
Figure III-16 : Comparaison des valeurs obtenu semi-empiriquement avec celles mesurées ....... 58
Figure III-17 : Loi d’atténuation de la surpression aérienne, premier niveau. ............................... 61
Figure III-18 : Loi d’atténuation de la surpression aérienne, deuxième niveau. ............................ 61
Figure III-19 : Loi d’atténuation de la surpression aérienne, troisième niveau. ............................ 62
Figure III-20 : Courbes iso-PPV pour le sautage du premier niveau ............................................. 64
Figure III-21 : Courbes iso-PPV pour un sautage du deuxième niveau ......................................... 65
Figure III-22 : Courbes iso-PPV pour un sautage du troisième niveau ......................................... 66
Figure III-23 : Courbes iso-PPV pour un sautage du deuxième niveau (cas d'une charge instantanée
double) ............................................................................................................................................ 67
Figure IV-1:Plan de tir séquentiel électrique pour le sautage du premier niveau [Mine BENI AMIR]
........................................................................................................................................................ 76
Figure IV-2 Plan de tir séquentiel électrique pour le sautage du deuxième niveau [Mine BENI
AMIR] ............................................................................................................................................ 77
Figure IV-3 :Plan de tir séquentiel électrique pour le sautage du troisième niveau [33] ............... 77
Figure IV-4: Calcul du facteur de masse rocheux pour le deuxième niveau ................................. 81
Figure IV-5 : Calcul du facteur de masse rocheux pour le troisième niveau ................................. 82
Figure IV-6 : Création de la topographie sur O-Pitblast ................................................................ 83
Figure IV-7. Définition des paramètres géométrique de la foration .............................................. 83
Figure IV-8 : Chargement des trous ............................................................................................... 84
Figure IV-9 :Schéma de tir électrique exemplaire des tirs effectués à Beni Amir ......................... 85
Figure IV-10: L'appareil PortaMetrics ........................................................................................... 86
Figure IV-11 : Courbe granulométrique représentante la prédiction de la fragmentation par le
modèle Kuz-ram ............................................................................................................................. 87
Figure IV-12 : Calibration de la courbe granulométrique .............................................................. 88
Figure IV-13 : Courbe granulométrique analysé par PortaMetrics, fragmentation du troisième
niveau. ............................................................................................................................................ 88
Figure IV-14 : Analyse de la blocométrie de la troisième couche phosphatée .............................. 89

xi
Figure IV-15 :Courbe granulométrique prévu pour des tir avec les banquettes maximales établies
........................................................................................................................................................ 94
Figure IV-16: Variation de X80 en fonction de la banquette pour différent rapport S/B ............. 95
Figure IV-17: Comparaison entre les blocométrie prévu pour la mailles actuelle et les celles
proposées ........................................................................................................................................ 96
Figure IV-18 : Courbes granulométriques prévues pour les schéma actuel et celui proposé (niveau
II) .................................................................................................................................................... 96
Figure IV-19: Courbes granulométrique pour les deux schémas ; ancien et nouveau pour la même
charge unitaire ................................................................................................................................ 97
Figure IV-20: Schéma de tir pour les nouvelles charges réduites .................................................. 98
Figure IV-21: Courbe granulométrique prévu pour la première proposition d’optimisation des
nuisances (niveau III) ..................................................................................................................... 99
Figure IV-22 : Courbes granulométriques prévu pour d’autres propositions d’optimisation des
nuisances (niveau III) ..................................................................................................................... 99

xii
Liste des tableaux
Tableau I-1: Les caractéristiques des nitrate fioul ......................................................................... 14
Tableau II-1 Cotation des risques par la méthode ADRPT ............................................................ 34
Tableau II-2 : Cotation des risques par la méthode AMDEC ........................................................ 36
Tableau III-1 : Seuil limites en vitesse de vibration pour les canalisations ................................... 46
Tableau III-2 : Valeurs de référence de la vitesse d'oscillation résultante, au-delà de laquelle on
peut s'attendre à l'apparition de dégâts. .......................................................................................... 46
Tableau III-3:Valeurs limites recommandés par l'AFTES pour différentes types de construction 47
Tableau III-4: Célérités sismiques dans le massif rocheux d'El Halassa. ...................................... 47
Tableau III-5 : Effets inattendus du dynamitage dans les mines [Hendron and Oriard, 1972] ..... 48
Tableau III-6 Modèles empirique basé sur la méthode charge unitaire [5] ................................... 51
Tableau III-7 : Valeurs des constantes figurantes dans la loi de Wustenhagen ............................. 54
Tableau III-8 : Masses volumiques et résistances à la compression des trois niveaux .................. 58
Tableau III-9: Constantes de la nouvelle loi empirique ................................................................. 59
Tableau III-10 : Les habitations les plus proches de la mine ......................................................... 62
Tableau III-11: Contraintes voisines des chantiers ........................................................................ 63
Tableau III-12 : charges instantanées limites à ne pas dépasser pour respecter la respecter les
réglementations en vigueur ............................................................................................................ 68
Tableau IV-1 : Paramètre influençant sur les résultats d'un tir de mines ...................................... 71
Tableau IV-2 : Calcul du Rock Mass Factor A (Lilly, 1986). ....................................................... 79
Tableau IV-3 données géo-mécaniques nécessaire pour le calcul du rock factor A (massif rocheux
d’El Halassa) .................................................................................................................................. 80
Tableau IV-4 : ''Rock factor A'' corrigé ......................................................................................... 89
Tableau IV-5 : Paramètre du sautage contrôlables à Beni Amir .................................................... 90
Tableau IV-6 : Facteur de contrainte en fonction de l'inclinaison du trou ..................................... 93
Tableau IV-7: Banquette et espacement maximaux ....................................................................... 93
Tableau IV-8: nouveaux plans de tir avec la fragmentation comme objectif (niveau II) .............. 98
Tableau IV-9: Paramètres du plan tir adapté aux nouvelles charges unitaires proposées ............ 100
Tableau IV-10 : Résultats obtenu avec les nouveaux plans de tir ................................................ 100

xiii
Introduction Générale
‘’Le défi de l’industrie du phosphate est de pouvoir nourrir les 2.5 milliards de personnes
supplémentaires qui peupleront la planète en 2050’’ (Robert Tucker, Président de << The Innovation
Resource Consulting >>).

Et par ce que le défi de l’industrie du phosphate concerne en premier lieu l’exploitation des
ressources phosphaté pour l’OCP-SA, la croissance de la production doit commencer par
l’amélioration de la productivité des chantiers de ses mines, et ceux-ci ne peut s’accomplir qu’en
utilisant des méthodes plus productifs qui, quand elles passent à leurs vitesses supérieures,
deviennent une source de préjudice, interne quant aux dangers auxquels sont exposés les
opérateurs, et externe quand elles touchent le confort des habitations.

La méthode d’abattage de la roche par de l’explosifs est la première concernée par le non-
respect environnemental, vue les quantités d’explosif utilisés et l’évolution des chantiers dans des
environnements contraignants, en effet ce procédé engendre des nuisances et des gênes vibratoires
et sonores qui peut causer des dégâts en cas de non maitrise.

Acteur phare dans la mise en œuvre des mesures respectant l’environnement, l’OCP SA, en
collaboration avec ses partenaires (CADEX, LPEE), a initié ces dernières années des compagnes
de mesures des vibrations et bruit pour s’assurer de sa conformité aux normes les plus sévères. Le
but de ce projet et de prendre ce travail en main pour savoir si la règlementation est bien respectée
et recommander des solutions qui peuvent satisfaire à la fois l’environnement et le besoin en
production.

Une explosion est une réaction chimique qui génère des gaz à haute pression, capable de
vaincre la résistance du massif rocheux, qui entoure le trou où la charge explosive est enterrée.
Cette pression appliquée sur le massif rocheux décroit au fur et à mesure de la fragmentation de
celui-ci, jusqu’à inaptitude d’avantage sa résistance. Ensuite l’énergie générée se dissipe en faisant
vibrer le sol. Elle se dissipe aussi lorsque les gaz fuissent vers l’aire libre en produisant, dans ce
cas, un bruit sonore. Ces deux sortes de dissipation peuvent parfois nuire aux infrastructures
sensibles et être une source de gêne pour les habitations.

1
La maitrise des nuisances vibratoires et sonores, et l’efficacité de la méthode d’abattage
avec de l’explosif, sont sur la même longueur d’onde. En effet si nous arrivons à trouver la
configuration optimale pour profiter au maximum de l’énergie explosifs dans la fragmentation,
nous aurons sans doute trouvé la solution idéale pour notre problématique, qui est le contrôle des
effets de tir de mines.

Dans le premier chapitre nous allons présenter la mine Beni Amir, le gisement d’El Halassa
et le contexte général du projet.

Le deuxième chapitre sera dédié à la partie analyse des risques aux postes de travail.

Quant à la partie étude dans, nous allons essayer, dans le troisième chapitre, de prouver ce
qui vient d’être postulé avec une approche pratique, premièrement, en menant des compagnes de
mesures des effets d’un tir de mines pour bien comprendre le phénomène et faire sortir les
paramètres clés sur lesquels nous pouvons agir, et puis en combinant cette approche empirique
propre à la mine de Beni Amir avec des modèles théoriques afin de généraliser et rendre pérenne
notre modèle final.

Dans le quatrième chapitre, nous allons concevoir de nouveaux plans de tirs, afin de
diminuer l’utilisation des explosifs et optimiser la fragmentation.

Finalement, nous allons prouver dans le cinquième chapitre, à l’aide de deux essais, que les
décalages temporels des tirs électriques effectués à la mine ne sont pas suffisantes pour éviter le
couplage entre les charges instantanées. Ces essais vont nous permettre de justifier l’utilisation du
tir NONEL et aussi l’optimisation des séquences de tirs.

2
Chapitre I : Contexte général du
projet

Ce chapitre présente l’organisme d’accueil, spécialement la Mine de Beni Amir dans laquelle le
stage s’est déroulé. En plus, il présente la problématique du projet et la démarche suivie pour traiter
notre sujet.

3
Chapitre I : Présentation de l’organisme d’accueil

I. Présentation du Groupe OCP SA


L’Office Chérifien des Phosphates (OCP) est une entreprise semi-publique, crée en 1920, la
nature de son activité est à la fois commerciale et industrielle. Elle bénéfice de l’autonomie d’une
entreprise privée.

L’état n’intervient en aucun cas dans la gestion financière de l’OCP, son Directeur Général est
nommé par le Dahir Royal qui est contrôlé par un conseil d’administration présidé par le premier
ministre. En ce qui concerne le personnel du groupe OCP il est soumis à une loi fondamentale
appelée “Statut des Mineurs”. Il est Institué selon le dahir n°1-60-007 daté le 24 décembre 1960
concernant le règlement fondamental du personnel des entreprises minières. La dernière
organisation des filiales des directions et des divisions qui constitue le groupe OCP, fonctionne
sous l’autorité du Directeur Général.

Le périmètre d’activité du groupe OCP SA touche plusieurs domaines :

 L’extraction : c’est la 1ère opération qui se fait à ciel ouvert et qui consiste à extraire le
phosphate de la terre ;
 Le traitement : c’est la 2éme opération qui se fait après l’extraction et a pour but
l’enrichissement du minerai par l’amélioration de sa teneur, aujourd’hui L’OCP a la plus
grande laverie au monde c’est celle de BENI AMIR ;
 Le transport : une fois le phosphate extrait puis traité, il est transporté vers les ports de
CASA, SAFI ou EL JADIDA, à destination des différents pays importateurs ;
 La commercialisation : le phosphate est vendu, selon les demandes des clients, soit brut,
soit après traitement soit transformé en engrais, acide phosphorique ou acide sulfurique
aux industries chimiques.

II. Présentation de la mine BENI AMIR


La mine BENI AMIR est une nouvelle mine exploitant le gisement d’El Halassa qui fait partie
du bassin des Ouled Abdoun. Elle est située au Sud du gisement de Merah El Ahrech sud, à 25 km
au Sud de ville de Khouribga, et à 22 km au Nord de la ville de Fkih Ben Salh. Elle est délimitée à
Est par le méridien Lambert 372 800, au Sud par le parallèle Lambert 228 000, qui traverse la route
principale N° 11 qui lie Berrechid et Beni-Mellal.

4
Chapitre I : Présentation de l’organisme d’accueil

Figure I-1 : L’emplacement de la mine BENI AMIR [1]

Le domaine retenu pour la mine ne constitue que la partie Nord-Est de l’ensemble du gisement
étudié d’El Halassa, les considérations ci-dessous justifient ce choix :

 La série phosphatée affleure à l’extrémité Nord Est, permettant ainsi d’implanter les
installations d’épierrage, de stockage et de liaison en dehors du gisement et à proximité
directe du site ;
 La zone est contiguë au secteur de Sidi Chennane à l’est, et au Nord à l’extension Zone
Centrale Sud du secteur M.E.A, ce qui faciliterait le déblocage du minerai entre les trois
sites et, le cas échéant l’alimentation en eau et en électricité du site en projet ;
 Les réserves de la zone retenue assureront une durée de vie allant de 25 à 30 ans selon la
cadence de production prévue dans la mine EL Halassa. Ceci permettra d’amortir les
investissements en trémie, stocks et liaison relatifs à ce projet.

En fonction des affleurements et des recouvrements, la mine est décomposée en quatre grandes
zones :

ZONE A : partagée en cinq chantiers : A1, A2, A3, A4 et A5 ;

ZONE B : partagée en cinq chantiers : B1, B2, B3, B4 et B5 ;

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Chapitre I : Présentation de l’organisme d’accueil

ZONE C : partagée en trois chantiers : C1, C2 et C3 ;

ZONE D : partagée en deux chantiers : D1 et D2.

III. Géologie du gisement d’El Halassa


1. Évolution litho-stratigraphique
Le territoire du gisement d’El Halassa présente la forme d’un plateau relativement
régulier variant d’une altitude de 459 m à 557 m, incliné plus du Nord vers le Sud. Il est caractérisé
par une bande à l’Est (630 à 540 m) qui forme un synclinal orienté NE-SW et à l’intérieur et au
sud le gisement est marqué par des ondulations prononcées qui donnent au paysage un aspect très
varié, avec une altitude qui diminue jusqu’à 490 m. Le gisement d’El Halassa présente les mêmes
termes de la série phosphatée des Ouled Abdoun avec une augmentation de la puissance dans
l’ensemble (fig. I-2).

Les niveaux inférieurs attribués au Sénonien et Cénomano-Turonien sont composés


principalement des marnes jaunâtres, des calcaires marneux calcifiés et des marnes jaunâtres et
blanchâtres argileuses. L’ensemble de ces faciès est d’environ 6 m de puissance.
Les niveaux du Maastrichtien représentent du bas en haut des phosphates calcareux calcifiés,
ces phosphates peuvent avoir une épaisseur de 5 m, des phosphates marneux jaunâtres
fossilifères(Bône Bed), des phosphates marneux fins, avec une intercalation de pellicules de
marne et des phosphates sableux grossiers fossilifères, des marnes argileuses verdâtres et jaunâtres,
des Phosphates calcareux gris Bône Bed. Ces faciès se terminent par des phosphates marneux
gris fossilifères. L’ensemble de ces faciès est d’environ 15 m de puissance.
À propos des niveaux d’âge Danien-Sélandien-Thanétien, ils contiennent une succession de
faciès, débutant à la base par des marnes phosphatées de couleur jaunâtres à blanchâtres, puis
des marnes compactes jaunâtres renfermant des silex et des marnes compactes jaunâtres
bioturbés et stratifiés de couleur rougeâtre, ensuite vient un calcaire phosphaté coprolithique gris,
surmonté par des phosphates sableux friables coprolithiques intercalés avec des phosphates
calcareux riches en fossiles osseux. Ces étages se terminent par des marnes friables de couleur
verdâtre à rougeâtre argileuses, puis des marnes compactes de couleur jaunâtre qui montrent
une stratification nette de couleur rougeâtre, avec la présence des phosphates calcareux silicifiés

6
Chapitre I : Présentation de l’organisme d’accueil

par endroit et enfin des marnes verdâtres renfermant des silex. L’ensemble de ces faciès est
d’environ 15 m de puissance.

Pour les niveaux d’âge yprésien, nous avons rencontré du bas en haut les phosphates
sableux moyens à grossiers coprolithiques de couleur grisâtre et calcaires phosphatés
coprolithiques, puis viennent les niveaux phosphatés sableux fins à moyens jaunâtres
coprolithiques qui contiennent des rognons de phosphates silicifiés et qui passent à un calcaire
phosphaté renfermant des phosphates silicifiés, des marnes jaunâtres renfermant des silex
ménilithiques, des phosphates calcareux renfermant des silex et des marnes jaunâtres à blanchâtre
renfermant également des silex. Ensuite viennent les marnes phosphatées à calcaire phosphaté
coprolithique silicifié par endroit et qui passe à un phosphate marneux renfermant des rognons de
phosphate silicifié de couleur jaunâtre. Le niveau qui apparent par la suite comporte les marnes
phosphatées silicifiées par endroit avec la présence d’une stratification laminaire, surmontée par
les calcaires phosphatés coprolithiques calcifiés renfermant des phosphates silicifiés.

Puis vient le niveau phosphaté marneux friable de couleur jaunâtre, ensuite les marnes
blanchâtres intercalées avec des marnes verdâtres argileuses et les marnes jaunâtres sableuses qui
contiennent des silex et des phosphates silicifiés et un autre niveau de phosphate un peu marneux
friable de couleur brunâtre. Cet étage s’achève par les marnes blanchâtres plastiques contenant des
poches calcitiques et des calcaires marneux contenant des débris de coprolithes qui présentent des
stratifications laminaires. L’ensemble de ces niveaux est d’environ 18 m de puissance.

Les niveaux d’âge lutétien renferment une alternance de marnes argileuses verdâtre et des
marnes blanchâtres renfermant des lentilles de phosphate silicifié et des veines siliceuses, puis des
phosphates marneux renfermant des dents et des débris de dents ainsi que des coprolithes qui
renferme des phosphates silicifiés. Ensuite vient un complexe composé de marne jaunâtre à
blanchâtre silicifié renfermant des silex par endroit, une alternance des calcaires marneux et des
marnes calcareuses compactes à la base, puis un calcaire blanchâtre à brunâtre qui montre, une
sorte de zonation laminaire et enfin on a de la marne jaunâtre à blanchâtre, renfermant des silex et
des calcaires marneux de couleur blanchâtre. L’ensemble de ces faciès est d’environ 8 m de
puissance.

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Chapitre I : Présentation de l’organisme d’accueil

2. Découpage lithologique (Annexe A)


La coupe lithologique du gisement d’El Halassa comprend plusieurs couches :

La Couche 3 d’âge Maastrichtien caractérise le début de la phosphatogenèse ; elle est


généralement constituée d’un phosphate à prédominance marneuse, calcifiée, compacte à dur.
On trouve deux entités à savoir la couche 3 supérieure d’environ 2m de puissance, avec une qualité
faible en P2O5 et la couche 3 inférieure d’environ 2 m de puissance et de qualité faible en P2O5,
séparées par un intercalaire formé par un calcaire phosphaté fossilifère (bone bed) d’environ
40 cm de puissance. Nous avons noté la présence de la silicification sous forme de lentille de silex
et de marne siliceuse.

La Couche 2 d’âge Danien- Sélandien-Thanétien, constituée d’un phosphate fossilifère par


endroit, friable à meuble calcifié au toit et au mur. Elle est caractérisée par l’absence de la
silicification et des interlis de calcaire, elle est légèrement marneuse dans sa partie sommitale, ce
qui diminue sa teneur en P2O5 par rapport à sa partie basale.

La Couche 1 d’âge Yprésien remarquable par les faciès coprolithiques, elle est subdivisée en
trois sous unités :

Couche 1 inférieure constituée par un phosphate grossier sableux plus ou moins calcifié, avec
des rognons de silex au toit, d’environ 0,50 à 1, 20 m de puissance, avec une teneur comprise entre
71,5 et 73 % BPL.

 Couche 1 moyenne formée par un phosphate moyen marneux au mur et de marne très
phosphatée compacte au milieu à calcareuse, elle est séparée de la couche 1 inférieure par
des marnes plastiques, elle est d’environ 40 à 50 cm de puissance, et de qualité qui ne dépasse
pas 65 % BPL.
 Couche 1 supérieure caractérisée par un phosphate meuble fin compact avec un passé de silex
ménilitique au toit. Elle est limitée en haut et en bas par deux rangés de rognons de silex, elle
est d’environ 1 m de puissance, et de qualité variable en P2O5 de 65 à 76 % BPL. (Variation
latérale de faciès).

La couche 0' d’âge Yprésien divisée en deux sous unités :

 Couche 0' inférieure formée par un phosphate friable de couleur grisâtre, marneux et
parfois calcifié et pouvant renfermer quelques blocs de silex.
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Chapitre I : Présentation de l’organisme d’accueil

 Couche 0’ supérieure formée par un phosphate marneux coprolithique avec des blocs de silex
phosphaté et des blocs discontinus vers le mur

Couche 0 d’âge Yprésien constituée par un phosphate marneux coprolithique friable, de


couleur grisâtre, séparé par des liserés de marne ou de calcaire phosphaté.

Le Sillon A d’âge Yprésien, c’est un faciès formé par un phosphate grossier à coprolithes dans
sa partie inférieure et d’un phosphate marneux dans sa partie supérieure, intercalée par des marnes
et des banquettes de calcaires formant un faisceau. Il a d’environ 70 cm de puissance, avec
des teneurs d’environ 66 à 70 % BPL.

Le Sillon B d’âge Yprésien constitué par un phosphate grossier meuble coprolithique,


d’environ 1 m de puissance, caractérisé par des teneurs les plus élevées en P2O5 qui dépasse
73 %.

Recouvrement au toit du sillon B d’âge Lutétien formé par une alternance de marne,
de marne siliceuse à silex, de calcaire marneux et des sillons de phosphates dits
parasites, l’ensemble a environ 5 m de puissance. Il est formé également par un calcaire
marneux à silex c’est la dalle intermédiaire d’environ 4 m de puissance, surmonter par
une alternance de marne, de marne siliceuse à silex et de calcaire marneux, d’environ 4
à 5 m de puissance. Le tout est coiffé par une puissante dalle de calcaire coquillé, la dalle à
Thersités.

IV. La méthode d’exploitation des phosphates


La méthode d’exploitation est celle à ciel ouvert par gradin, elle comprend sept stades
opératoires principales : foration, sautage, décapage, défruitage, transport, épierrage et stockage.

L’exploitation à Beni Amir s’effectue de façon globale suivant trois niveaux ; le sillon B, la
couche une plus la couche deux et la couche trois globale. Donc c’est dire quatre niveaux, en
ajoutant le décapage des recouvrements. Dans notre étude, nous allons nous intéresser à trois
niveaux seulement puisque le sillon B ne fera pas objet d’étude (il se défruite directement sans
sautage) :

 Niveau I : Terrain naturel recouvrant les couches phosphatées ;


 Niveau II : les couches phosphatées, une et deux, globales ;

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Chapitre I : Présentation de l’organisme d’accueil

 Niveau III : la troisième couche globale.

3. La foration

i. Définition
C’est une opération qui consiste à confectionner des trous dans le sol. Ces trous sont
généralement verticaux mais ils peuvent être obliques ou horizontaux. Ils servent pour la réception
des charges explosives nécessaire pour la fragmentation du terrain suivant la granulométrie désirée.

A Beni Amir, la foration s’effectue par deux sondeuses


SKF1 et SKF2. Fabriquées par TEREX, ces deux sondeuses
ont les caractéristiques suivantes :

 La longueur de la tige : 11m ;


 Capacités en tige : 2 tiges
 Vitesse de foration ;
 Vitesse de remonté de la tige : 26m/min ;
 Puissance de moteur de 416 KW ;
 Capacité du réservoir : 1540 litres.

ii. Foration à la découverte : Figure I-2 : Sondeuse SKF, mine BENI AMIR

La foration à grand diamètre (diamètre du trou = 228,6mm, cas de BENI AMIR) était
essentiellement utilisée lorsqu’on veut sauter des masses importantes du terrain, elle nécessite la
mise en œuvre d’engin puissant. Il ne faut pas oublier que ces trous de foration doivent permettre
de loger l’explosif nécessaire à la fragmentation du terrain en place.

iii. Principe de destruction


Le tricône subit un couple de rotation autour d’un axe vertical tout en maintenant une pression
sur celui-ci l’analyse du mouvement montre que les molettes tournent librement autour de leur axe
sans glissement des dents contre le front d’attaque, la pression engendrée par une dent sur la roche
permet de faire éclater celui-ci tout autour.

iv. La maille de foration


C’est la maille définie par le sautage, elle est obtenue suite à plusieurs essais, elle peut avoir
plusieurs figures géométriques, mais les plus fréquentes sont de formes carré, rectangulaire ou
losange.
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Chapitre I : Présentation de l’organisme d’accueil

NB : Les mailles losanges sont efficaces car l’intersection entre les zones d’influences des charges
mises dans chaque trou est très importante que pour les autres mailles en raison une surface intra
cratère très faible.

v. Cheminement d’une sondeuse


Le travail de la sondeuse est déterminé suivant un plan préétablit par le conducteur de chantier
et matérialisé sur le terrain par des ‘karkours’ mis en plan par les géomètres.

Il ne faut pas modifier les dimensions de la maille et se référer sur l’alignement implanté par
les géomètres.

Pour réduire le déplacement à vide de la machine, on essaye au maximum d’avoir les lignes
des trous forés dans le sens longitudinal de la tranchée et autant que possible en nombre impaire 3
ou 5 lignes décomposés en rectangle.

vi. Méthode de travail des sondeuses


La zone à forer doit être au préalable aménagé pour permettre aux géomètres d’implanter les
limites de la tranchée et matérialisé les trous à forer par des karkours.

Généralement le sondeur doit disposer d’une coupe géologique moyenne de chaque zone à
forer pour se repérer au cours de la foration en cas de doute, le sondeur doit procéder à des trous
de sondage pour contrôler la profondeur à laquelle il doit s’arrêter.

Le sondeur est responsable de la profondeur des trous qui doivent être contrôlés, les mesures
doivent être reportées sur le plan de foration qui servira au calcul du sautage.

vii. Conduite à tenir en cas de dérangement


Deux cas peuvent se présenter :

 Soit il y a des cassures, ou fissures dans le terrain


 Soit que la couche à exploiter a changé de niveau ou a disparu

Dans le premier cas l’air comprimé destinée à refroidir le tricône et évacuer les cuttings se
propage à travers les cassures et son rôle n’est plus assuré, ce qui provoque un échauffement
anormal du tricône ou même risque de torsion de la tige, il est recommandé alors d’abandonner le
trou et de le baliser sur plan.

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Chapitre I : Présentation de l’organisme d’accueil

Dans le deuxième cas le sondeur doit être attentif pour ne pas dépasser la couche ou arrêter la
foration plus loin du niveau normal.

viii. Les niveaux repères :


Ce sont des niveaux rencontrés généralement partout dans le gisement et nous permettent de
distinguer les différents couches et sillons qui forment la série phosphatée. Ces niveaux nous
garantissent que le niveau à forer est effectivement foré.

4. Le Sautage
Le tir de mines, appelé sautage, consiste à remplir les trous forés par l’explosif en tenant
compte d’un schéma de tir et d’un mode de chargement approprié et les exploser pour abattre le
massif rocheux, que soit stérile ou minerai de valeur.

i. Schéma de tir
Les tirs de mines s’effectuent suivant des plans, appelées plans de tir ou schémas de tir, qui
définissent leurs paramètres géométriques liées à la foration et les paramètres liées à l’énergie
d’explosif, en fonction de l’objectif voulu (propriétés des engins qui seront utilisé dans le stade
opératoire suivant).

Figure I-3:Schéma de tir électrique utilisé à Beni Amir

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Chapitre I : Présentation de l’organisme d’accueil

Les distances entre les trous perpendiculairement à la surface libre sont appelées banquettes
(suivant l’axe x dans la figure I-3) et les distances entre les trous parallèlement à la surface libre
sont appelées espacements (suivant l’axe y dans la figure I-3).

ix. Chargement des trous


Cette tâche consiste à mettre de l’explosif dans les trous conçus pendant le stade opératoire foration
avec des quantités déjà définies dans le plan de tir.

x. Le Bourrage
Le bourrage est la fermeture du trou de foration, après son chargement, soit par des remblais
spéciaux ou par les cuttings de la foration pour condenser l’énergie d’explosion (les gaz) dans le
trou et éviter l’effet de canon.

On distingue entre trois types de bourrage :

 Le bourrage intermédiaire : c’est un bourrage qui sépare deux charges au sein d’un même
trou pour modifier leur répartition, l’utilisation de ce type de bourrage est justifiée par le
mode de chargement.
 Le bourrage final : comme son nom l’indique, il vient pour finaliser le remplissage du trou.
 Le pré-bourrage : avant d’introduire la charge explosive, on peut remplir un peu le trou de
foration par les cuttings de foration pour lutter contre le problème de sous-foration ou
améliorer la fragmentation s’il est possible.

xi. Mode de chargement :


Le mode de chargement définit la répartition de la charge d’explosif dans le trou de foration,
il existe deux types de chargement :

Chargement fond de trou : on introduit la totalité de la charge et on fait, ensuite, un seul


bourrage (bourrage final). Ce mode de chargement permet de bien condenser les gaz engendrés par
l’explosion, avoir moins de projection des fragments et limiter les nuisances sonores.

Chargement étagé : dans ce mode de chargement une alternance entre bourrage


intermédiaire et charge explosive s’effectue. Il permet une très bonne répartition de la charge
explosive surtout lorsque la foration passe à travers des couches ou il y a un contraste de dureté.
Les charges explosives doivent avoir le même niveau avec celui des couches les plus dures (les
dalles intercalaires entre les couches phosphatées dans le cas de BENI AMIR).
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Chapitre I : Présentation de l’organisme d’accueil

xii. Les explosifs utilisés à la mine :


Les explosifs utilisés dans la mine BENI AMIR proviennent de l’usine de CADEX à Ouelad
Azouz, où ils sont soit fabriqués (mélange entre fuel et nitrate d’ammonium) soit importés de
l’étranger (TOVEX).

Les explosifs Ammonix :

Les explosifs Ammonix sont des granulés composés de nitrate d’ammonium et de fuel, en
général du fioul domestique, dans une proportion voisine de 94 % de nitrate d’ammonium, 6 % de
fioul. Ils peuvent être sensibilisés par de l’aluminium pour certaines applications nécessitant une
grande énergie.

La qualité du nitrate, et en particulier sa porosité, joue un rôle important sur les


performances du nitrate-fioul. Ils sont conditionnés, uniquement en vrac, dans des sacs de papier
multicouches de 25 kg. (Les propriétés de ces explosifs sont montrées dans le tableau I-1).
Tableau I-1: Les caractéristiques des nitrate fioul [1]

Type Masse Energie Vitesse de Energie


CSE* Résistanc
d’explosif volumique mesurée détonation TMB calculée
(cm) e à l’eau
(g/cm3) (MJ/kg) (m/s) (MJ/kg)
Nitrate 2500 95
fioul =0.8 =2.7 à à 3.85 0 Nulle
3200 115
(*) CSE : Coefficient de Self-Excitation
D’un faible coût, ces explosifs sont d’un emploi généralisé en carrière et mine à ciel ouvert.

Cordeaux détonants :

Les cordeaux détonants sont destinés à l’amorçage latéral,


tout le long du trou de mine, des explosifs. Ils sont commercialisés
aujourd’hui sous 4 formes :

 Cordeau à 6,5 g/m de pentrite, uniquement pour l’amorçage


de dynamites et pour le raccord entre trous de détonateurs
non électrique (à la place de raccords GT instantanés) ; Figure I-4: bobine 125mètre de cordeau
 Cordeau à 10 g/m de pentrite, recommandé pour détonant.

l’amorçage des explosifs nitratés, des gels et des dynamites, et parfois des nitrates-fiouls
les plus sensibles ;

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Chapitre I : Présentation de l’organisme d’accueil

 Cordeau à 20 g/m de pentrite, recommandé pour l’amorçage des gels et émulsions et de la


plupart des nitrates-fiouls ;
 Cordeaux à 40 g/m et 70 g/m de pentrite, surtout destinés aux travaux de découpage en
travaux publics.

A Beni Amir ils sont destinés pour des raisons de sécurité, chaque trou en plus du détonateur
électrique ou NONEL, doit être muni d’un cordeau détonant qui touche au fond et voit le jour pour
faciliter le traitement du raté de tirs.

xiii. Tir électrique


Le plus utilisé actuellement à l’OCP, le tir électrique se base sur l’utilisation des détonateurs
électriques initiés par un explosant qui envoie des courants électriques capable d’amorcer les
détonateurs des lignes de la volé. Il a presque complètement éliminé le tir à la mèche
car il est beaucoup plus sûr et souple d’emploi.

i. Les détonateurs électriques


Les détonateurs électriques se répartissent en deux grandes catégories : détonateurs
électriques à moyennes intensité et détonateurs électriques à hautes intensité.

Ici à la mine BENI AMIR, les détonateurs électriques utilisés sont numérotés de 11 à 20, la
différence entre ces détonateurs est que chaque détonateur fait un retard de 25 ms avec celui qui le
précède.

ii. L’exploseur séquentiel


L’exploseur électrique est un générateur de courant, il envoie un courant permettant
l’amorçage des détonateurs et contient lui aussi des retards
réglables.

iii. Le tir NONEL :


Dans les endroits où l’on risque de se trouver en
présence de courants vagabonds importants, ou en cas
Figure I-5: Exploseur séquentiel
d’orages la protection contre le risque d’une explosion
prématurée, par un tir électrique, doit être sérieusement étudiée. Une des solutions possibles est
l’utilisation d’un nouveau système de mise à feu, le « NONEL », qui élimine complètement le
risque électrique.

15
Chapitre I : Présentation de l’organisme d’accueil

Le NONEL (abréviations de « non électrique ») est un transmetteur d’onde de choc. Il se


présente sous la forme d’un tube souple en polyéthylène d’environ 3 mm de diamètre, dont la paroi
interne est recouverte d’une pellicule très mince d’une composition pyrotechnique qui détone à la
vitesse de 2 000 m/s sans aucun est sensible à l’extérieur du tube. C’est cette onde transmise à
l’intérieur du tube qui remplit le rôle tenu par le courant dans le cas de tir électrique.

 Détonateur NONEL

Il se compose d’un détonateur du type « court retard », serti sur un tube NONEL dont l’autre
extrémité est obstruée pour protéger l’intérieur du tube contre l’humidité.

Une étiquette autocollante fixée sur le tube indique le numéro du retard et un manchon de
caoutchouc placé à l’arrière du détonateur empêche à cet endroit une courbure trop importante du
tube.

Pour plus de souplesse dans le chargement et le raccordement, ces détonateurs sont


différenciés par une couleur pour chaque retard :

▪ Jaune :17 ms ;

▪ Rouge : 25 ms ;

▪ Blanc : 42 ms ;

▪ Bleu : 67 ms ;

▪ Orange : 100ms.

 Raccord NONEL

C’est un dispositif qui permet de raccorder entre eux les détonateurs NONEL
afin de réaliser le circuit de tir. Il comprend une certaine longueur de tube NONEL dont une
extrémité est obstruée, l’autre extrémité aboutissant à un bloc distributeur.

Ce bloc comprend un détonateur de transmission protégé par une enveloppe plastique


conçue pour pouvoir recevoir au maximum 8 tubes NONEL et les maintenir en contact avec le
détonateur, dont l’explosion assure l’amorçage des tubes.

16
Chapitre I : Présentation de l’organisme d’accueil

A noter que les tubes des raccords, toujours utilisés en surface, sont recouverts
d’une pellicule de protection contre les rayons ultra-violets.

 Mise à feu

On amorce un tube NONEL en le soumettant à une onde de choc. La mise à


feu de la volée peut donc être obtenue en ligaturant l’extrémité du tube du dernier raccord posé :

 Soit sur un détonateur à mèche ;


 Soit sur un détonateur électrique (cas de la mine BENI AMIR) ;
 Soit sur un cordeau détonant amorcé lui-même par un détonateur.

Il est également possible de procéder à une mise à feu en n’employant que des éléments
NONEL. On utilise dans ce cas des raccords NONEL ayant un tube de 50 m de long
que l’on relie bout à bout pour constituer une ligne de tir entre la volée chargée et le poste de tir.
De cet endroit, la mise à feu est faite à l’aide d’un pistolet spécial (figure 8) de starter utilisant des
cartouches à blanc de 6 mm.

Figure I-6 : Pistolet pour la mise à feu d'un tir NONEL [2].

5. Le décapage :

i. Définition
Le décapage est l’opération qui consiste à enlever les morts terrains ou stériles qui recouvre
une ou plusieurs couches du minerai à exploiter, ces morts terrain peuvent être soit casé par des
grosses machines de décapage (casement par les draglines) ou transportés vers des décharges dans
des endroits déjà exploités par des camions de manutention, soit poussé par des bulldozers dans
des tranchées vides.

17
Chapitre I : Présentation de l’organisme d’accueil

ii. Le décapage dans la mine Beni Amir


Dans la mine BENI AMIR, les
gisements actuels sont caractérisés par un
faible recouvrement, la méthode de
décapage utilisée est celle par poussage
(bulldozers). Cette méthode de décapage
est limitée par l’absence des vides et la
difficulté du dressage du parement. Dans le
cas où les recouvrements sont très
importants, il y’aura nécessité d’utiliser le Figure I-7 : Décapage par poussage, mine BENI AMIR

décapage par dragline, dit casement, (cas de la mine de Sidi Chennane et M.E.A). Cependant que
le décapage par transport vers les décharges est très rarement utilisé (inexistantes d’emplacements
proches pour le stérile, nettoyage, avant le défruitage, des dernières couches phosphatées) pour des
raisons économiques.

D’une façon générale le choix de la méthode de décapage appropriée se fond sur des critères
économiques et le type de chantier. Les critères économiques sont : la durée de vie du gisement,
les investissements, l’amortissement du matériel et le prix de revient.

6. Le défruitage

Figure I-8 : Défruitage du phosphate à Beni Amir

18
Chapitre I : Présentation de l’organisme d’accueil

i. Définition
Le phosphate découvert par le décapage est ensuite récupéré et chargé, après son sautage, par
différents types d'équipements. Cette étape d'exploitation est nommée le défruitage. Les méthodes
les plus utilisées pour le défruitage sont le défruitage par machines mono-godet (le minerai est
transporté par camions) et celui par roue-pelle (le minerai est transporté par des convoyeurs).

ii. Le transport
Les équipements de défruitage chargent le phosphate dans des camions (Komatsu 730e dans
Beni AMIR) ayant une capacité variant entre 110 et 220 tonnes. Ces camions transportent le
minerai vers les trémies d'épierrage et de criblage des installations fixes. Le rendement d'un camion
dépend de plusieurs facteurs dont la distance de roulage, le temps de manœuvre devant un
équipement et devant la trémie, de la capacité du godet d'un équipement et son cycle.

iii. Rendement du stade opératoire défruitage


Le rendement de la méthode de défruitage dépend généralement du nombre de camions qu'on
lui affecte. Pour s'assurer d'un bon rendement, il faut réduire le cycle de l'équipement et optimiser
le remplissage du godet.

V. Cadre du Projet
1. Présentation du projet :
Ce projet de fin d’études, effectué à OCP, est réalisé en quatre mois. Le thème du dit projet
consiste à la prise en main du stade opératoire tirs de mines en vue de la gestion des risques dans
les postes de travail qu’y sont accompagné ainsi que la maitrise des nuisances vibratoires et sonores
qu’il engendre. C’est un thème qui s’inscrit dans, l’amélioration technique des procédées
d’exploitation des phosphates, le respect de l’environnement et le veille sur le confort des
habitations concernées, ainsi que le maintien de la politique zéro incident/accident.

2. Problématique :
Notre de problématique est de s’assurer de la conformité des nuisances sismiques engendrée
par les tirs de mines aux réglementations en vigueurs pour les conditions et les contraintes actuelles
de la mine. Et dans un volet sécuritaire, notre problématique est d’analyser les risques liés à un
stade opératoire très critique, qui est sans doute, l’activité sautage.

19
Chapitre II : Analyse des Risques
aux Postes de Travail (activité :
sautage)

Le stade opératoire sautage, est une activité très critique dans laquelle les opérateurs concernés
sont exposés à des risques mortels. Dans ce chapitre nous allons cartographier ces risques en vue
de leur classification, évaluation, et leur, soit suppression ou correction, dans la mesures du
possible.

D’abord, cette activité sera découpée en postes de travail, qui eux-mêmes seront découpé sous
forme de tâches. Puis, nous allons faire sortir, pour chaque tâche, les risques qui peuvent survenir.
Afin de donner prioriser les risques les plus critiques, une évaluation sera faite ensuite, suivant les
critères de deux méthodes (Analyse des Risques aux Postes de Travail (ADRPT) et Analyse des
Modes de Défaillances, de leurs Effets et de leur Criticités (AMDEC)), et vers la fin nous allons
proposer des mesures de prévention et réévaluer jusqu’à arriver à bien maitriser les risques.
Chapitre II : Analyse des Risques aux Postes de Travail (activité : sautage)

Introduction
Être une référence en matière de sécurité au niveau mondial, instaurer une culture zéro impasse,
avoir un système de management de Sécurité efficace, pérenne et orienté action, instaurer
concrètement la sécurité comme priorité à tous les niveaux, sont les objectifs suprêmes de toute
organisation qui vise d’attendre l’excellence opérationnelle. Le groupe OCP SA a répondu présent
parmi ces organisation en mettant place des standards, qui ne laissent échapper le moindre aspect
gestionnaire de la sécurité, sans lui donner autant d’engagement et de déploiement sur terrain.

I. Le standard ADRPT :
1. Objectif
Dans le cadre de l’objectif « Zéro accident », le standard ‘‘ADRPT’’ permet de définir
la méthodologie à suivre afin de maitriser les Risques liés aux postes de travail, à travers
l’identification des Risques, leur évaluation et leur maitrise. Il constitue une donnée
d’entrée pour l’établissement et/ou la mise à jour des instructions de travail et des modes
opératoires.

2. Domaine d’application
L’application du présent standard se diversifie selon différents domaines selon la situation de
nouvelleté ou d’innovation ou même de mise à jour.

L’ADRPT se manifeste dans les domaines suivants :

 Les nouveaux projets ;


 Les nouvelles activités ;
 Les recommandations ;
 Les nouvelles modifications ;
 La survenance d’un incident, un accident imprévu ;
 La périodicité de la mise à jour d’ADRPT ;
 Etc.

3. Définitions

Danger : Source ou situation pouvant causer une blessure, une atteinte à la santé, un dommage au
matériel ou à l’environnement du lieu de travail, ou une combinaison de ces éléments. [3]

21
Chapitre II : Analyse des Risques aux Postes de Travail (activité : sautage)

Risque : Combinaison de la probabilité d’occurrence d'un ou plusieurs événements dangereux, de


la gravité des dommages susceptibles d’être générés et de la fréquence d’exposition à cet
évènement dangereux. [3]

Dommage : Conséquence de l’accident (réalisation du Risque). [3]

Évaluation des Risques : processus général d'estimation de l’ampleur du Risque et de prise de


décision concernant l’acceptabilité du Risque. [3]

Activité : Ensemble de postes de travail ayant pour objectif la transformation d’un produit, d’une
prestation ou d’un service. L’activité en cours d’étude est celle du Sautage. [3]

Poste de travail : L’ensemble de tâches réalisées, dans une activité, par une ou plusieurs personnes
dans un temps et un lieu définis par l’entreprise visant à atteindre un objectif spécifique. [3]
Tâche : Ensemble d’opérations à réaliser durant le Poste de travail. [3]
Entité : C’est une subdivision de l’organisation du groupe OCP telle qu’elle figure sur les
organigrammes des différentes Directions. [3]

II. Méthode de travail avec le standard ADRPT


Le standard d’ADRPT permet de décrire les différentes étapes à respecter à savoir :

 Identifier et définir tous les postes de travail propres à une activité donnée ;
 Définir les tâches liées à chaque Poste de travail ;
 Identifier les Dangers et les Risques liés à chaque tâche ;
 Evaluer les Risques aux postes de travail en fonction de la durée d’exposition, de la gravité
et de la probabilité ;
 Mettre en place un plan d’actions d’amélioration pour la prévention des Risques non
acceptables et ramener le score du Risque à une valeur inférieure à 20 ;
 Etablir ou mettre à jour les modes opératoires si nécessaire ;
 Prévoir une communication et une formation des concernées ;
 Suivre et verrouiller le plan d’action.

22
Chapitre II : Analyse des Risques aux Postes de Travail (activité : sautage)

III. Grille de cotation pour l’évaluation des risques


1. Le niveau d’exposition :
Le niveau d’exposition est la combinaison entre la durée et la fréquence d’exposition à une
situation dangereuse. Cela peut être une exposition à un produit chimique toxique ou le travail et
la manipulation d’une machine dangereuse. La figure II-1 nous montre les cotations pour le facteur
niveau d’exposition.

Tableau II-1 : Grille de cotation du facteur d’exposition au danger [4]

2. La gravité :
L’effet apparent indique la gravité de la situation pouvant survenir (tableau II-2).
Tableau II-2 : Grille de cotation du facteur gravité du danger [4]

3. Probabilité
La probabilité indique de combien sont les chances pour que l’effet, comme défini dans
le tableau de gravité, puisse effectivement arriver. C’est un jugement subjectif, qui repose sur
le degré d’analyse du risque. (Figure II-3)

23
Chapitre II : Analyse des Risques aux Postes de Travail (activité : sautage)

Tableau II-3 : Grille de cotation du facteur probabilité que l’effet puisse arriver

4. Le score final R
Le score du Risque (R) est le produit des trois critères (E x G x P), permettant la
classification des risques pour définir ceux qui sont les plus importants (critiques).
L’évaluation du Risque se fait dans un premier temps sans tenir compte des moyens de
prévention des Risques en particulier les Equipement de Protection Individuel (EPI), les modes
opératoires et les protections techniques. Dans le cas où le score du Risque est inférieur ou égal à
20, il est considéré acceptable et doit être surveillé. Dans le cas contraire, le Risque est considéré
critique et une autre évaluation doit être faite en tenant compte des moyens de maitrise existants
(voir figure II-4).

Evaluation des risques sans


moyens de prévention

Enregistrement Risques
critiques ?
R>20

Mise en place des moyens de


prévention

Evaluation des risques avec


moyens de prévention

Figure II-1: Logigramme de cotation des risques (ADRPT)

24
Chapitre II : Analyse des Risques aux Postes de Travail (activité : sautage)

IV. Interprétation du score du risque


En calculant le score du danger, il nous est désormais possible de le classifier dans la
bonne catégorie de risque et de ce fait de déterminer quel plan d’actions urgents il est possible
de mettre en place.

V. Découpage du stade opératoire


1. Processus de tir de mines
Réception et contrôle du camion de
Un tir de mines se décompose de cinq postes
l’explosif et escorte vers la volée de tir
de travail critique, dont l’exécution de l’un ne
peut commencer qu’après la fin du celui qui
Déchargement des explosifs au niveau
précède, comme illustré dans la figure II-5.
de la volée de tir
2. Tâches effectuées et les instructions
qui leur sont liées Chargement des trous de mines
▪ Tout au long du processus de transport et de
mise en œuvre des explosifs, les superviseurs
Branchement des trous de mines
OCP et CADEX doivent être présents en vue
de recenser toute anomalie ou
dysfonctionnement pouvant induire un Gardiennage, raccordement de tir et
accident, une perte d’efficacité ou un mise à feu
supplément de coût. Ils doivent faire Figure II-2 : Processus de tir de mines
bénéficier leurs équipes de l’encadrement
nécessaire au bon déroulement des opérations de tirs de mines ;

▪ Les opérateurs CADEX (convoyeurs, boutefeux, aides-boutefeux, superviseurs …) doivent


justifiés de l’ensemble des compétences et habilitations nécessaires à l’exécution des travaux
de maniement des explosifs (Certificat d’aptitude professionnelle, carte de contrôle d’explosifs,
attestation de formation …) ;

▪ Les opérateurs CADEX doivent être munis de l’ensemble des EPI nécessaires à l’exécution des
travaux de mise en œuvre des explosifs (casque de sécurité, chaussures de sécurité, gants anti-
coupures, combinaisons de travail) ;

25
Chapitre II : Analyse des Risques aux Postes de Travail (activité : sautage)

3. Réception et contrôle du camion de l'explosif et escorte vers la volée de tir


Instructions de travail et de sécurité :

▪ Le superviseur OCP procède au contrôle des documents : passe-avant, déclaration d'enlèvement


des explosifs adressée à la gendarmerie… ;

▪ Le superviseur OCP procède à un contrôle de l'état mécanique du camion d'explosif et fonctionnel


des équipements de sécurité à bord selon la check-list de contrôle des camions d’explosifs ;

▪ L’escorte doit se faire par les deux superviseurs CADEX et OCP depuis la barrière et en
empruntant l’itinéraire préétabli ;

▪ L’itinéraire adopté par le camion chargé du transport de l’explosif doit être éloigné des
installations et bâtiments OCP ;

▪ Les deux superviseurs veilleront au respect de la limite en terme de vitesse de roulement du


camion (40Km/h) et au maintien d’une distance entre camion et véhicules d'escorte d'au moins
70m.

4. Déchargement des explosifs au niveau de la volée de tir


Instructions de travail et de sécurité :

▪ Tout au long du processus de transport et de mise en œuvre des explosifs, les superviseurs OCP
et CADEX doivent être présents en vue de recenser toute anomalie ou dysfonctionnement pouvant
induire un accident, une perte d’efficacité ou un supplément de coût. Ils doivent faire bénéficier
leurs équipes de l’encadrement nécessaire au bon déroulement des opérations de tirs de mines ;

▪ Avant d'entamer les opérations de déchargement, les opérateurs CADEX procèdent à la


délimitation et à la signalisation de la volée de tirs (drapeaux rouges, rubans de balisage, plaque
signalétique ...) ;

▪ Avant d’entamer les opérations de déchargement ou de mise en œuvre des explosifs, le surveillant
CADEX doit récupérer, en présence du superviseur OCP, l’ensemble des téléphones de son
personnel ainsi que tout élément pouvant induire le feu (allumettes, briquets ...) et doit ensuite les
mettre dans une caisse cadenassée conjointement par les deux responsables ;

26
Chapitre II : Analyse des Risques aux Postes de Travail (activité : sautage)

▪ Les Collaborateurs OCP et CADEX (y compris le chauffeur et le convoyeur du camion


d’explosif) en visite de la zone de sautage doivent remettre obligatoirement leurs téléphones aux
superviseurs CADEX et OCP, les superviseur CADEX et OCP ajoutent ensuite les éléments qui
leur sont remis dans la caisse cadenassée ;

▪ Les opérateurs CADEX procèdent en présence des superviseurs OCP et CADEX à l'enlèvement
de la bâche qui couvre le chargement du camion ;

▪ Les superviseurs CADEX et OCP procèdent au contrôle des systèmes de maintien des ridelles
(charnières, chaînes d'amarrage …) ;

▪ Les superviseurs OCP et CADEX ainsi que le boutefeu procède au comptage et à la réception des
sacs d'explosifs et artifices de tirs ;

▪ Les opérateurs CADEX procèdent à la distribution des sacs d'explosifs et des artifices de tirs selon
les exigences du schéma de tirs ;

▪ Les opérateurs CADEX doivent être formés sur la manutention manuelle ;

▪ Les opérateurs CADEX en présence des responsables OCP et CADEX procèdent à la collecte des
résidus en Ammonix restants dans la benne du camion ;

▪ Le responsable CADEX veille à l'escorte du camion d'explosifs dès achèvement des travaux de
déchargement.

5. Chargement des trous de mines


Instructions de travail et de sécurité :

▪ Les opérateurs CADEX veillent à introduire initialement le cordeau détonant, lesté par une pierre,
en évitant tout frottement intempestif ;

▪ Les opérateurs CADEX procèdent ensuite au logement d'un demi sac d'explosif dans le trou, puis
ils y logent la cartouche de TOVEX où est introduit le détonateur (Nonel ou électrique) ;

▪ Les opérateurs CADEX procède au logement de l'explosif et intercale le bourrage selon le mode
de chargement ;

▪ Le bourrage doit être effectué avec des matériaux fins (exempts de matières dures ou coupantes)
;

27
Chapitre II : Analyse des Risques aux Postes de Travail (activité : sautage)

▪ Pendant le bourrage, on prendra particulièrement soin de ne pas endommager le cordeau détonant,


les fils électriques, les tubes TCOC (Tube conducteur d’onde de choc) des détonateurs Nonel ;

▪ Les superviseur OCP et CADEX ne peuvent recourir aux opérations de bourrage mécanisées
(effectuées par camion de bourrage) qu’en cas de tir non électrique, autrement, le bourrage
terminal ne pourra être effectué qu’avec les débris de foration qui existent dans la volée (cuttings
de foration) ;
▪ Le responsable CADEX procède à la récupération des sacs après vidange complet de leur contenu
dans les trous de foration, il consigne la quantité de sacs reçue dans un registre de suivi signé
conjointement par lui et par le responsable OCP ;

▪ Les opérations de sectionnement du cordeau détonant doivent être effectuées en utilisant des
coteaux pare-étincelles conçus pour prévenir tout amorçage inopiné du cordeau détonant par
influence mécanique ;

▪ Les opérations de sectionnement du fil d’attache qui ferme les sacs d’AMMONIX ne doivent être
effectuées que par des pinces coupantes, l’utilisation des couteaux conventionnels doit être bannie
des chantiers OCP.

6. Branchement des trous de mines


Instructions de travail et de sécurité :

▪ Seuls les boutefeux sont autorisés à effectuer cette opération ;

▪ Cette opération ne peut se faire que lorsque la volée est entièrement débarrassée des sacs
d'explosifs et des outils de chargement des trous de mines. L'accès à la volée est alors interdit à
tout véhicule et aux personnes qui ne participent pas au raccordement ;

▪ Avant de procéder au raccordement, le superviseur OCP s'assurera qu'aucun événement ne sera


susceptible de retarder le tir. En particulier, tous les déplacements de machines ou de matériel
devront être effectués et achevés ;

▪ Les boutefeux procèdent au branchement électrique des trous de mines et à la mise en place des
relais de surface Nonel selon le schéma de tir ;

▪ Le boutefeu procède à un contrôle visuel du branchement Nonel effectué et un contrôle par mesure
des résistances ohmiques des lignes électriques dans le cas d'un tir électrique (mesure de la

28
Chapitre II : Analyse des Risques aux Postes de Travail (activité : sautage)

résistance ohmique par ligne de détonateurs et comparaison de la valeur obtenue avec la valeur
calculée théoriquement).

7. Gardiennage, raccordement à la ligne de tir et mise à feu.


Instructions de travail et de sécurité :

▪ Après l'achèvement des travaux de branchement des trous de mines et avant le raccordement des
lignes de tir à l'exploseur (Tir électrique) ou le raccordement du détonateur instantané à
l'exploseur (Tir Nonel), le superviseur CADEX, équipé de deux véhicules 4ₓ4, déploie son
personnel, selon le plan de gardiennage, au niveau de tous les accès susceptibles de mener vers la
zone concernée par le tir ;

▪ Les opérateurs CADEX déployés en vue d’assurer l’opération de gardiennage du tir de mines
doivent être équipés par des TALKIEWALKIES leur permettant de signaler toute intrusion à
l’intérieur du périmètre gardienné et l’arrêt immédiat du processus de tir jusqu’à évacuation des
intrus ;

▪ Le superviseur CADEX disposera l'appareil de mesure des nuisances engendrées par les tirs de
mines à 2 km des volées à sauter ou au niveau des contraintes voisines au tir de mines
(Agglomérations voisines, installations OCP, infrastructures routières …). Les mesures effectuées
doivent être archivées ;

▪ Les superviseurs CADEX et OCP veilleront au respect des distances d’éloignement de sécurité
des engins de 500m du lieu de tir et de 800m pour les êtres humains ;

▪ Lors du raccordement des fils électriques du détonateur instantané aux fils de la ligne de tir (Tir
Nonel), celle-ci devra être impérativement court-circuitée du côté du poste de tir (La guérite).
N'est autorisé à faire ledit raccordement autre le boutefeu ;

▪ La partie dénudée des fils des lignes de tir ne devra pas être en contact direct avec le sol ;

▪ Une minute avant la mise à feu, le responsable de tir avisera la permanence laquelle émettra un
signal sonore constitué de trois coups de sirène ;

▪ Le poste de tir (La guérite) ne pourra être placé à moins de 200m de la volée ;

29
Chapitre II : Analyse des Risques aux Postes de Travail (activité : sautage)

▪ Après émission du signal sonore (trois coups de sirène) via radio, le superviseur OCP donne
l'ordre au superviseur CADEX d'exécuter le tir de mines, ce dernier avise le boutefeu par radio ;
▪ La mise à feu sera immédiatement effectuée après raccordement des lignes de tir aux bornes de
l'exploseur.
8. Contrôle de fin d'exécution du tir
▪ Le boutefeu procède à un contrôle visuel de toute la volée, il doit observer la présence des cratères
et l'absence de ratés ;

▪ Il avise le superviseur CADEX de l'achèvement de l'opération de sautage si le contrôle n'a pas


recensé d'anomalies ;

▪ Les deux superviseurs OCP et CADEX procèdent à un contrôle secondaire du tir avant de statuer
sur l'achèvement de l'opération de sautage ;

▪ Le superviseur CADEX procède à la récupération par son personnel de l'ensemble des déchets du
tir de mines (fils électriques, raccords de surfaces et tubes TCOC détonnés) ;

▪ En cas de raté, les superviseurs CADEX et OCP veillent au maintien du gardiennage et du


traitement du raté constaté selon la procédure de traitement des ratés en vigueur ;

▪ Le superviseur CADEX se charge de véhiculer la quantité de sacs d'explosifs vides à l’usine où


il va être intercepté par le magasinier qui procède au pesage des sacs reçus et déduit en adoptant
les caractéristiques physiques des sacs livrés le nombre de sacs qui lui ont été remis, il procède
ensuite à la signature du registre de suivi ;

▪ Le magasinier consigne les mouvements de réception et de vente des sacs plastiques pour
recyclage dans un fichier de suivi pouvant être audité à tout moment.

VI. Evaluation des risques et propsition des moyes de


prévention
1. Méthodologie du travail :
Pour bien suivre la méthodologie de travail (figure II-6), plusieurs visites aux volées de tirs ont
été effectués, avant l’arrivée des opérateurs en charge de l’activité sautage jusqu’à ce qu’elle prend
fin, en annonçant à la permanence que le sautage est bien terminé et chaque concerné, engin ou
personnel, peut prendre son activité normale. Pendant ces visites, les postes de travail liées à
30
Chapitre II : Analyse des Risques aux Postes de Travail (activité : sautage)

l’activité sautage ainsi que les risques liés aux tâches de chaque poste de travail ont été bien
identifié.

1 Constitution du groupe de travail

2 Découpage de l’activité

3 Identification des tâches

4 Cartographie des risques

5 Evaluation des risques

6 Elaboration des plans d’action

Figure II-3 Méthodologie du travail

Ensuite, et après avoir eu des discussions avec le convoyeurs, le boutefeu, aide-boutefeu,


superviseurs, leur chef d’équipe, des experts de l’entreprise prestataire de l’activité en question
(CADEX) et en faisant des réunions avec les responsables de la mine pour faire appel à l’archive
des accidents/incidents au travail, nous avons évalué toutes les risques pour en déduire la priorité,
proposer des mesures de prévention si le score dépasse le seuil limite, et juger sur la faisabilité de
ces moyens de prévention.

2. Evaluation des risques par la méthode (AMDEC)


En plus des critères d'évaluation défini par le standard ADRPT, nous avons fait appel à la
méthode (AMDEC), dont le logigramme d’analyse des risques est montré dans la figure II-2.

31
Chapitre II : Analyse des Risques aux Postes de Travail (activité : sautage)

Initialiser

Analyser

Evaluer

Recherche de solutions

Suivre

Appliquer

Vérifier

Figure II-4 : Logigramme l'analyse des risques par la méthode AMDEC

La méthode d’AMDEC défini aussi trois critère d’évaluation :

Un indice de gravité des risques comprenant six niveau de criticité (tableau II-5).

Tableau II-4 :le critère de gravité des risques, méthode AMDEC [5]

Un indice de fréquence indiquant l’occurrence du risque (tableau II-4).

32
Chapitre II : Analyse des Risques aux Postes de Travail (activité : sautage)

Tableau II-5 : le critère de gravité des risques, méthode AMDEC [5]

La méthode introduit à un autre facteur différent aux celles utilisé par celle d’ARPT, c’est l’indice
de détection (tableau II-6).
Tableau II-6 : le critère de détection du risque, méthode AMDEC [5]

3. Application de la méthode d’ADPRT et celle d’AMDEC et maitrise des risques


Après la confirmation de la faisabilité des mesures de prévention et maitrise des risques, les
résultats, présentés dans les tableaux II-1 et II-2, ont été enregistrés comme référence pour
l’élaboration d’un mode opératoire adapté à la procédure actuelle du sautage et, en cas de son
changement, servir pour l’élaboration de d’autres.

33
Chapitre II : Analyse des Risques aux Postes de Travail (activité : sautage)

Tableau II-7 Cotation des risques par la méthode ADRPT

Postes de travail Risques E G P R Priorité moyens de prévention E G P R Priorité moyens de prévention supplémentaire

Risque d'écrasement du personnel en cas de renversement du


3 25 0.5 37.5 3 Veille au respect de la limite en terme de vitesse 4
camion du pont bascule
de roulement du camion [40Km/h] par le
6 7 0.2 8.4
personnel OCP, CADEX assurant l'escorte
Garder un distance de 100m devant et arrière toute
Risque de collision avec un autre véhicule, engin … 3 40 0.5 60 3 24 3
3 40 0.2 véhicule

Déclenchement et propagation d'incendie lors de l'escorte. [Etat du Entretien du camion avant son départ, le camion
Escort 6 40 0.2 48 3 30 3
camion, échauffement … ] doit être équipé de deux extincteurs à poudre
6 25 0.2
Risque d'atteinte du personnel et du matériel en cas d'éclatement
6 40 0.2 48 3 Entretien du camion avant son départ 4
des pneus. 0

Renversement de véhicule lors du déplacement 6 4 0.2 4.8 4 4


0

Vole ou attaque du camion lors de l'escort 6 40 0.5 120 2 3 6 7 0.2 8.4


Ne quitter l'usine quaprès l'arivée du gendarme 6 25 0.2 30 Utiliser des voix bien sécurisés
L’ouverture des ridelles doit se faire par aux
Chute des ridelles sur le personnel; 3 4 3 36 3 moins deux personnes ainsi que le déchargement 4
des sacs d’Ammonix; 0
Avant tout mouvement du camion l’aide du
Chute de plain-pied, torsion de cheville; 3 4 6 72 2 4
conducteur du camion doit donner signal 3 4 0.5 6
Participation de tout le personnel à la
Risque ergonomique liés au mode de déchargement adopté; 3 4 6 72 2 4
Déchargement des sacs déchargement du camion 2 4 1 8

Initiation de l’amorce suite à la


3 40 6 720 1 4
chute d’un sac sur celle-là Déposer les amorces, le Tovex et le cordeau
détonateur loin du déplacement du camion et ne 3 40 0 0
EXPLOSION
Détonation du cordeau suite à un les distribuer qu’après le déchargement total du
frottement contre les roues du 3 40 6 720 1 camion 4
camion
3 40 0 0

Contact avec de la pentrite (cordeau) 6 7 1 42 3 Utiliser les gants et les lunettes 4


6 7 0.2 8.4
Blessure par coupure 6 1 0.5 3 4 0 4
utilisation d’un matériel non Utiliser un matériel adapté (pince, coteau
3 25 1 75 2 4
approprié ( Couteau, pince… ); plastique 3 25 0.2 15
Chute brutale du
(Détonateur+Tovex) ou Faire descendre doucement le Tovex+courdeau
3 25 6 450 1 4
frottement contre les annulaires dans le trou, en faisant le maintien par le cordeau
des trous 3 25 0.2 15
Entrée du camion de bourrage Le camion doit faire l'alimentation un jour avant
3 40 6 720 1 4
après logement le jour du sautage 3 0 0 0
logement des explosifs dans les trous
Frottement avec la pelle lors du Eviter le contact brutal du pelle contre le cordeau
3 25 6 450 1 4
EXPLOSION bourrage détonateur 3 25 0.2 15
Bien lire l’étiquette de la bobine du cordeau
perte du cordeau détonant 3 4 6 72 2 4
(nombre de brins, longueur…) 3 4 0.5 6

Compter les téléphones et veroulliage des conffret par


6 25 6 900 1 Déposer les téléphone, les radios et tout appareil 3 6 25 0.2 30
le chef d'equipe ou le responsable du sautge(OCP°
Présences de courants vagabonds semblables susceptible d’initier l’amorce 6 25 0.2 30
Risques liés à la perte de la tige de
6 25 0.5 75 2 4
détonateur Utilisation du matériel adapté(couteau, pince…) 3 25 0.2 15
mesure de la résistance du circuit Ne pas utiliser un ohmmètre autre que celui Utiliser des détonateur à haute intensité d'amorcçage
3 40 1 120 2 3 3 25 0.2 15
de tir dédié a cette opération 3 25 0.5 37.5 ou opter pour le tir NONEL

34
Chapitre II : Analyse des Risques aux Postes de Travail (activité : sautage)

Chute d’un opérateur suite à l’éboulement du parement 6 7 0.5 21 3 S'éloigner des parement 6 7 0 0 4
Risque lié à l'intrusion externe du coté de la tranchée, du Primaire et
40 0.2 24 3 4
des accès 3 Ccontroler et baliser la zone 3 25 0.2 15
Gardinneage
Blessure par les projections des tir 3 40 1 120 2 4
Respecter la distance de sécurité (800m) 0
Risque lié à un Accident de circulation pour les opérateurs de
6 4 0.2 4.8 4 4
gardiennage à pieds 0
Se cacher entièrement dans la guérite, celle-ce
Blessure du boutefeu 3 25 1 75 2 4
doit etre distant de 250m au moins 3 7 0.5 10.5
Assourdissement du boutefeu par dépassement des seuils limites
3 7 6 126 2 Utilisation du casque anti-bruit 4
sonores 3 7 0.5 10.5

Blessure lors de l'intrusion par accès non gardiennés 3 25 0.5 37.5 3 Bien controler la zone et interdire strictement y 4
entrer 3 25 0.2 15
Respecter les distances de sécurité
Chute de blocs (projections) sur engins/personnes 3 7 1 21 3 4
(personnes:800m, Engins:500m ) 0
Risque d'éboulement du parement sur un engin dû à l'ébranlement
3 4 0.5 6 4 4
Tir produit par les tirs 0
Décolle des toits des bureaux du carreau minier suite au nuisances
3 4 0.2 2.4 4 4
vibratoires 0
Lancement du tir suivant suite au transfert du détonation par les
Opter pour un seul tir ou augmenter les
fissuration créés par le tir adjacent 3 25 0.5 37.5 3 4
banquettes entre les tirs
3 25 0.2 15

Amorçage par des courants vagabonds 3 25 6 450 1 4


Déposer les téléphone, les radios et tout appareil
semblables susceptible d’initier l’amorce 3 25 0.2 15

Admission des gaz nocifs et de la poussière Attendre le dégagements des gaz nocifs et la
3 7 6 126 2 4
poussière avant d’accéder pour la vérification
Vérification et contrôle du sautage
(15min après le tir); 3 7 0.5 10.5

Blessure en cas de déclenchement d'un trou raté 3 25 0.5 37.5 3 4


Visualisé de loin 3 7 0.5 10.5

Blessure du boutefeu suite à un déclechement d'un trou raté 2 25 6 300 1 ne pas marcher sur les déblais qui viennent d’être
4
sauté 3 7 0.5 10.5
Traitement des ratés de tir Blessure des conducteurs des engins de térassement 2 40 1 80 2 3
bien vérifié la zone après son sautage 2 40 0.5 40 Opter pour le NONEL
Déclenchement du tir succédant par le déclenchement d'un trou Economiser le plus possible l'utilisation du
2 40 1 80 2 4
raté cordeau de sécurité 2 40 0.2 16

35
Chapitre II : Analyse des Risques aux Postes de Travail (activité : sautage)

Tableau II-8 : Cotation des risques par la méthode AMDEC

G F D C Définition moyens de prévention moyens de prévention supplémentaire


G P D C G P D C

5 2 1 10 Faible

5 3 1 15 Faible

5 2 1 10 Faible

5 4 1 20 Moyen Entretien du camion avant son départ


5 2 1 10

5 2 0 Faible
0

5 1 5 25 Moyen
Ne quitter l'usine quaprès l'arivée du gendarme 5 1 3 15
L’ouverture des ridelles doit se faire par aux
3 2 4 24 Moyen moins deux personnes ainsi que le déchargement
des sacs d’Ammonix; 3 1 2 6

1 2 1 2 Faible
0

1 2 1 2 Faible
0

5 2 5 50 Moyen Déposer les amorces, le Tovex et le cordeau


détonateur loin du déplacement du camion et ne 5 1 1 5
les distribuer qu’après le déchargement total du
5 2 4 40 Moyen camion
5 1 1 5

3 3 2 18 Moyen Utiliser les gants et les lunettes


0
2 2 2 8 Faible
Utiliser un matériel adapté (pince, coteau
5 1 5 25 Moyen
plastique 5 1 2 10

Faire descendre doucement le Tovex+courdeau


5 2 5 50 Moyen
dans le trou, en faisant le maintien par le cordeau
5 1 3 15
Le camion doit faire l'alimentation un jour avant
5 2 5 50 Moyen
le jour du sautage 5 1 1 5
Eviter le contact brutal du pelle contre le cordeau
5 3 4 60 Moyen
détonateur 5 1 2 10

5 1 3 15 Faible

5 4 5 100 inacceptable Ne pas amener les téléphones (sanction :suspension de sa fonction)

5 2 3 30 Moyen
Utilisation du matériel adapté(couteau, pince…) 5 1 2 10

5 2 4 40 Moyen Ne pas utiliser un ohmmètre autre que celui


dédié a cette opération 5 1 2 10
3 4 2 24 Moyen S'éloigner des parement 3 1 1 3
5 3 2 30 Moyen
Controler et baliser la zone 5 2 1 10
5 2 2 20 Moyen
Respecter la distance de sécurité (800m) 2 2 2 8
3 2 2 12 Faible
Se cacher entièrement dans la guérite, celle-ce
5 2 4 40 Moyen
doit etre distant de 250m au moins 3 1 2 6

3 2 4 24 Moyen Utilisation du casque anti-bruit


2 1 4 8

5 2 3 30 Moyen Bien controler la zone et interdire strictement y


entrer 5 1 2 10
Respecter les distances de sécurité
4 3 2 24 Moyen
(personnes:800m, Engins:500m ) 2 1 2 4
1 3 3 9 Faible

4 2 2 16 Faible

5 2 4 40 Moyen Augmenter les banquettes entre les tirs


5 2 2 20 Faire pour un seul tir 0 0 0 0

5 1 5 25 Moyen
Déposer les téléphone, les radios et tout appareil
semblables susceptible d’initier l’amorce 5 1 1 5
Attendre le dégagements des gaz nocifs et la
poussière avant d’accéder pour la vérification
3 4 2 24 Moyen
(15min après le tir) en utilisant le masque anti-
poussière 3 2 2 12

5 2 5 50 Moyen
Visualisé de loin 5 1 3 15
ne pas marcher sur les déblais qui viennent d’être
5 4 3 60 Moyen
sauté 5 1 3 15
3 4 4 48 Moyen
bien vérifié la zone après son sautage 3 3 3 27 Opter pour le NONEL 3 1 3 6
Economiser le plus possible l'utilisation du
5 2 4 40 Moyen
cordeau de sécurité 5 1 2 10

36
Chapitre II : Analyse des Risques aux Postes de Travail (activité : sautage)

Conclusion
Dans ce chapitre, nous avons découpé l’activité sautage sous forme de postes de travail et de
tâches, analysé les risques liés à chaque tâche et proposé des mesures de prévention pour l’activité
en question.

Cette analyse nous a montré que le poste de travail logement des explosifs dans les trous est le
plus critique. En effet, dans ce poste il y a présence de plusieurs éléments déclencheurs. Ces
éléments déclencheurs sont liés au moyens technique utilisés mais aussi aux non-respect du mode
opératoire. A titre d’exemple le risque lié à l’amorçage d’un détonateur électrique par des courants
vagabonds, qui a eu le plus grand score, a pour origine l’utilisation des détonateurs électriques,
mais aussi le non-respect du mode opératoire qui interdit, par exemple, de faire entrer des
téléphones dans les volées de tirs.

Le sautage est un stade opératoire qui fait exposer les opérateurs à des dangers mortels. La
maitrise des risques liées à ces dangers ne peut pas toujours être faites seulement par des actions
correctives et des simples mesures de prévention. Elle nécessite, en effet, d’être géré de manière
proactive en se focalisant sur l’origine du risque, qui, en analysant l’historique des risques, existait
dans la partie personnelle dans la plupart des incidents. Les opérateurs ignorent parfois les dangers
auxquels ils s’exposent, d’où le nécessité de les sensibiliser et les former sur ces dangers
continuellement, car quand la formation est sauvegardée elle sauve des vies.

37
Chapitre III : Modélisation
empirique des effets de tirs

Les tirs de mines sont de plus en plus indispensables dans les industries minières lourdes
afin de bien satisfaire le besoin de la production qui ne cesse de croître. Bien que ce procédé
d’abattage à l’avantage d’avoir une meilleure productivité avec un coût de revient moins élevé,
mais il fait toujours sujet de discussions en matière de respect des normes sécuritaires et
environnementales.

Une source de nuisances et de gênes, les tirs de mines doivent être continuellement contrôlés
et limités, ou bien, si c’est possible, optimisés et maitrisés une fois pour toute, ce qui nécessite une
modélisation de leurs effets pour comprendre ce phénomène tout d’abord et savoir les paramètres
clefs, cause de gravité de leurs effets.
Chapitre III : Modélisation empirique des effets de tirs

Introduction
L’utilisation d'explosifs à la fragmentation des roches dans l’exploitation minière est souvent
désignée comme une science et un art. Dans les premières années, les chimistes s'efforçaient à
développer les explosifs et de mettre au point stable et puissant des mélanges explosifs pour
plusieurs variétés. Ces dernières années, le besoin de minimiser les coûts de tir et de contrôler
l’effet de ces paramètres sur la qualité de la fragmentation ont fait des études appropriées.
Cependant, La recherche comprend la modélisation informatique, de la préparation d'explosifs, de
la photographie à haute vitesse. Bien que les scientifiques et les ingénieurs, et avec la pratique,
continuent à travailler sur l'approche idéale pour optimiser le processus de la fragmentation. La
recherche systématique de tir des roches a fourni une bonne compréhension des nombreux facteurs
qui influencent les nuisances et la fragmentation, résultats d’un tir de mines. Par conséquent,
l'obtention d'un contrôle précis de ces facteurs est un défi constant.

I. L'abattage à l'explosif
1. Le mécanisme de l'abattage à l'explosif
Le processus de la fracturation à l’explosif repose sur
l’action combinée de l’onde de choc et des gaz
d’explosion. La détonation n’est pas un phénomène
instantané, mais les deux étapes qui la constituent ont des
durées très différentes : le phénomène de l’onde de choc
est très court par rapport à l’action des gaz. Bien que ces
phénomènes ne soient pas totalement indépendants, on
peut présenter leur action par quatre phases successives
[6], comme l’illustrent les figures III-1 et III-2. Figure III-1: Schéma du mécanisme de fragmentation. [7]

 Une phase dynamique, durant laquelle on peut distinguer différents phénomènes, relatifs à
différentes zones du massif rocheux :
 l’onde de choc génère, tout d’abord, dans un régime que l’on peut supposer
hydrodynamique, une onde de compression, qui va engendrer des contraintes
supérieures à la résistance en compression de la roche. Cet état de contrainte va donc broyer
la roche en fines particules, dans une zone autour du trou désigné par « zone de broyage ».

39
Chapitre III : Modélisation empirique des effets de tirs

La décroissance de ces contraintes est cependant très rapide : à courte distance (3 à 5 fois
le rayon de la cartouche rc), les contraintes sont inférieures à la résistance en compression ;
 Ensuite la création de fissures radiales : l’onde de choc perd en intensité, mais les
contraintes tangentielles qu’elle crée sont encore suffisantes pour fracturer la roche via des
contraintes tangentielles de traction. Malgré une décroissance en 1/r3 dans la zone de
broyage et en 1/r² par la suite, les contraintes demeurent supérieures à la résistance en
traction de la roche, dans une zone appelée zone transitoire (entre 20 et 50 rc). Au-delà de
cette zone, aucune fissuration microscopique marquante n’apparaît : c’est la zone sismique.
L’onde contribue à affaiblir le massif, sans pour autant mettre en cause sa structure globale
par des pré-fissurations ;
 Le dernier phénomène de la phase dynamique fait intervenir les ondes de traction : en effet,
les ondes de choc initialement créées vont rencontrer des surfaces libres (typiquement, le
front à abattre ou les discontinuités du massif) sur lesquelles elles vont se scinder en une
onde transmise et une onde réfléchie. La répartition entre les énergies transmises et
réfléchies dépend du rapport des impédances des deux milieux. Dans le cas d'une interface

Figure III-2:Développement de la fissure et de la fracturation dans l’abattage du massif rocheux [8]

40
Chapitre III : Modélisation empirique des effets de tirs

roche-air, cette réflexion est presque totale. L'onde de compression initiale se réfléchit en
une onde de traction. Cette onde réfléchie engendre dans le massif rocheux des contraintes
de traction, qui vont dépasser les caractéristiques mécaniques de la roche et provoquer une
fissuration appelée écaillage, dans une zone proche de l'interface. De plus, les ondes
réfléchies, en se propageant, vont réinitialiser les fissures créées par la première phase ;
 Une phase quasi statique, qui est la dernière étape de l'abattage à l’explosif : les ondes de
contraintes ont joué leur rôle, fissurant ou affaiblissant le massif, les gaz d'explosion
emprisonnés vont pouvoir se détendre, poursuivant leur propagation et leur action. Ils
filtrent dans les discontinuités, participant éventuellement à la fissuration, et mettant
surtout les fragments en mouvement suivant une trajectoire balistique.

Dans les zones où l’endommagement de la roche n’a pas été suffisant pour créer des fragments,
l’onde de choc continue son trajet jusqu’à épuisement de son énergie quelle dissipe en faisant vibrer
le massif.

Le mécanisme d'abattage à l'explosif repose ainsi sur l’utilisation d’une énergie


chimique potentielle contenue dans l’explosif, qui se développe via deux phénomènes
successifs mais couplés, l'action des ondes de chocs et la détente des gaz d'explosion.
Ces deux phénomènes vont ainsi provoquer :

 La fragmentation du massif rocheux d’une part, qui est l’objectif recherché par l’abattage;
 La création d’une onde vibratoire solide, ou onde sismique, qui se propage dans le
massif. Elle est à l’origine des vibrations du sol, qui peuvent se transmettre aux
structures et endommager les constructions du voisinage ;
 La création d’une onde vibratoire aérienne, ou onde sonore. La surpression aérienne
qui fait « trembler les vitres » des maisons n’endommage pas les structures. Cela
correspond cependant à une perte d’énergie, au même titre que l’onde sismique : ces
phénomènes ondulatoires représentent ainsi des nuisances que l’on va chercher à limiter.

2. L’objectif de l’abattage
A partir d’une succession d’opérations a priori simples, implantation et foration de trous,
chargement et amorçage des explosifs, l’abattage à l’explosif va avoir, en fonction des paramètres
de plan de chargement illustrés dans la figure III-3, différents objectifs :

41
Chapitre III : Modélisation empirique des effets de tirs

 Assurer la sécurité, c’est à dire pas de projections et pas de tirs bloqués ;


 Abattre un grand volume de roche, avec :
 Une blocométrie adaptée aux installations,
avec une proportion de blocs et de
fines la plus réduite possible ;
 Un épanchement du tas et un foisonnement
adapté aux engins de reprise du tas ;
 Assurer une bonne géométrie des fronts avec :
 Une bonne sortie du pied ;
 Un bon alignement des fronts et de la
plateforme ; Figure III-3 :Principaux paramètres de plan de chargement. [9]

 Des effets arrière réduits

II. Les effets d’un tir de mines


1. Les vibrations du sol
Entre 3 et 12 % (Olsson et al., 2003 [10]) de l'énergie explosive relâchée lors de la détonation
sont perdus au sein de la masse rocheuse sous forme d'ondes sismiques. L'énergie sismique dégagée
dans les tirs à l'explosif à ciel ouvert se propage dans le massif environnant sous forme d'ondes de
volume et de surface. Si elle est négligée, elle peut être néfaste aux structures situées aux proches
alentours du tir. Les ondes de volume (ondes P, de compression, et ondes S, de cisaillement), qui
pourraient à priori inquiéter les structures souterraines à proximité, posent rarement de problèmes
en pratique. Les ondes de surface (ondes de Rayleigh et de Love) peuvent pour leur part
endommager les bâtiments et incommoder les riverains.

La maîtrise des effets sismiques produits par les tirs se résume donc essentiellement à limiter
ce type d'effet indésirable. A tous points de vue, les ondes à basse fréquence sont les plus néfastes,
étant à la fois plus nocives pour les infrastructures de surface et plus facilement ressenties par l'être
humain.

2. La Surpression aérienne
Lorsque les gaz d'explosion se détendent dans la masse d'air ambiante, une onde de surpression
acoustique est générée, avec du bruit associé. L'exposition à une surpression aérienne trop élevée

42
Chapitre III : Modélisation empirique des effets de tirs

peut causer des dommages auditifs, et peut endommager notamment les fenêtres des bâtiments
environnants.

Les ondes sonores sont mesurées à un moment donné où les amplitudes sont mesurées
comme une pression et rapportées en décibels (dB). Les niveaux de vibrations mesurés sur de
grandes distances peuvent être plus élevés ou plus faibles que prévu en fonction des conditions
atmosphériques telles que la direction du vent ou les changements de température. (Eltschlager,
2001).

3. Les projections excessives


A cause de la pression des gaz d'explosion, outre les effets de surpression aérienne
précédemment cités, des fragments de roche peuvent être projetés au niveau de la zone de
bourrage (verticalement) ou dans la direction du tir (horizontalement). Pour cette raison, un
périmètre sécurité est défini autour du tir (800m pour les personnes et 500m pour les engins dans
la mine Beni Amir) , évacué et contrôlé par le boutefeu en chef avant la mise à feu, de protéger les
personnes et équipements. Il arrive toutefois dans de rares cas que des projections
exceptionnellement vives se produisent, celles-ci pouvant atteindre plusieurs centaines de mètres
de portée. Ce type de risque environnemental est d'autant plus prononcé lorsque l'opération de tir
a lieu à proximité de zones urbaines ou d'infrastructures publiques, par exemple une route. Parmi
les facteurs pouvant favoriser cet effet secondaire néfaste, on peut citer de manière non exhaustive
: une banquette trop faible ; une banquette trop forte favorisant l'éjection verticale des roches dans
la zone de bourrage ; des trous de mine anormalement convergents à proximité du front La présence
d'une zone de résistance particulièrement faible au niveau du front.

III. Références normatives


Les effets des tirs de mines sont soumis à une réglementation sur les vibrations sismiques et
acoustiques, et cela en respectant des seuils bien défini pour chaque type de construction.

En absence de textes réglementaires marocains qui fixent des seuils à ne pas dépasser, les
normes et les circulaires européennes ont été utilisés.

43
Chapitre III : Modélisation empirique des effets de tirs

1. Réglementation concernant les nuisances sismiques

Les principales règles concernant les normes vibratoires sans effets dommageables sur
l'environnement comprennent :

 Les textes publiés en 1974 et 1982 par l'Association Française des Travaux en Souterrain
(AFTES) ;
 Les règles techniques annexées à la circulaire n° 86-23 du 23 juillet 1986, relative aux
vibrations mécaniques émises dans l'environnement par les installations classées pour la
protection de l’environnement ;
 Les nouvelles recommandations élaborées par le Groupe Français d'Energie Explosive
(GFEE) et adoptées les 15.03.1991 et 16.05.1991;
 Les prescriptions techniques édictées par l’arrêté ministériel du 22 septembre 1944,
concernant l’exploitation des carrières ;
 La circulaire française de l’arrêt du 22/09/1994 relatif aux exploitations des carrières et
mines.

Les textes AFTES sont relativement anciens et constituaient des références couramment utilisées
en France.

Les règles techniques du 23 juillet 1986 concernent les installations classées et prennent en compte
des catégories de sources liées aux industries avec :

 Les sources continues ou assimilées (machines à vibrations continues, sources émettant des
impulsions à intervalles assez courts sans limitation du nombre d'émission)
 Les sources impulsionnelles à impulsions répétées (sources émettant des impulsions à
intervalles assez courts avec une durée d'émissions inférieure à 500 ms, un espacement de
temps entre 2 émissions supérieur à 1 s et un nombre d'émissions limité)

Ces règles, difficilement applicables aux tirs de mines dans les mines et les carrières, sont
applicables aux installations de traitement de matériaux.

Les expériences acquises, le progrès et les moyens technologiques de mesures et d'études


ont conduit le groupe Français d'Energie Explosive à proposer, en l'absence de réglementation
spécifique concernant les tirs de mines, une recommandation. Cette recommandation a été adoptée

44
Chapitre III : Modélisation empirique des effets de tirs

les 15.03.1991 et 16.05.1991 et l’arrêté ministériel du 22.09.1994 a repris certains seuils vibratoires
à ne pas dépasser.

En Allemagne, les parutions de la norme DIN 4150 (1986) prennent également en


considération la vitesse particulaire et la fréquence des vibrations.

En définitive, bien qu’il n’existe pas de réglementation précise et définitive admise par tous
pour apprécier l’objectivité des risques de dégâts ou de nuisances, les paramètres de nocivité
retenus découlent de la mesure des vibrations solidiennes et portent, bien évidemment, sur la vitesse
particulaire et la fréquence associée.

Pour les valeurs de nuisances sismiques, nous avons retenu dans un premier temps, les valeurs
de vibrations données par la réglementation la plus sévères celle de la circulaire française de l’arrêt
du 22/09/1994 relatif aux exploitations des carrières et mines qui précise la méthode de mesure des
vibrations dues aux tirs de mine et l’utilisation d’un abaque de fonction de pondération et
comparaison à la limite de 10mm/s.

 1-5 Hz : 10 mm/sec = déplacement 320 µm

 30-80 Hz : 10 mm/sec=déplacement 50 µm

 5-30 Hz : vitesse de 10 mm/sec

Figure III-4:Schéma de l’arrêté22/09/1994 pour un signal mono fréquentiel [11].

Dans sa version la plus récente (février 1999), la norme DIN 4150 donne des valeurs
maximales admissibles pour des canalisations enterrées en acier et en béton, s’il s’agit de vibrations
de courte durée. Ces valeurs sont reproduites au tableau 4.

45
Chapitre III : Modélisation empirique des effets de tirs

Tableau III-1 : Seuil limites en vitesse de vibration pour les canalisations [12]

valeur maximale admissible de la


Matériaux constituant la canalisation
vitesse sur la canalisation en mm/sec
Acier soudé 100
Pierre, béton, béton armé, béton précontraint 80
Maçonnerie matériau synthétique 50

La vitesse particulaire pondérée des vibrations dues aux tirs mesurées selon les lois axes
de la construction, ne doivent pas dépasser 10 millimètres par seconde dans les constructions
avoisinantes.

L’application des seuils doit se faire sur le signal probablement pondéré, ceci est
réalisé par des logiciels de traitement des signaux fournis avec les appareils de
mesure, donc les valeurs des vitesses qui seront analysé par la suite sont des valeurs pondérés.

On entend par des constructions avoisinantes les immeubles occupés ou habités par des tiers
ou affectés à toute autre activité humaine et les monuments. Pour les autres constructions, des
valeurs limites plus élevées peuvent être fixées par l'arrêté d'autorisation, après étude
des effets des vibrations mécaniques sur ces constructions.

La norme provisoire DIN 4150 (septembre 1975) a distingué entre trois type de construction
en affectant à chacune un seuil convenable.

Tableau III-2 : Valeurs de référence de la vitesse d'oscillation résultante, au-delà de laquelle on peut s'attendre à l'apparition de dégâts.[13]

Type de bâtiment Valeur seuil


Bâtiment d’habitation, de bureau ou analogues, construits selon les 8 mm/s
règles usuelles.
Bâtiments rigides, avec parties lourdes et ossatures rendues rigides en 30 mm/s
bon état de conservation.
Autres bâtiments et constructions classés monuments historiques. 4 mm/s
L’AFTES a aussi défini neuf seuils des vitesses particulaires, pour trois types de construction
pour les ouvrages souterrains, ces seuils dépendent à la fois du type de construction et de la vitesse
de propagation des ondes sismiques (tableau III-3).

46
Chapitre III : Modélisation empirique des effets de tirs

Tableau III-3:Valeurs limites recommandés par l'AFTES pour différentes types de construction [14]

Ces valeurs recommandées par l’AFTES (tableau III-3) sont les plus sévères quant aux
mauvaises constructions, et ajoutent un facteur, plus strict, qui est celui de la vitesse de propagation.
En effet, l’analyse fréquentielle des mesures prises ne représente que la direction dans laquelle les
mesures ont été pris, du fait que les discontinuités du massif rocheux jouent un rôle de filtre sur les
fréquences.

Les vitesses de propagations en moyenne, dans les différents niveaux exploités sont
représentées dans le tableau I-4

Tableau III-4: Célérités sismiques dans le massif rocheux d'El Halassa. [15]

Clongitudinale Ctransversale
Niveau
(m/s) (m/s)
Terrain naturel (I) 4514.5 2630.5

Couche 1 + Couche 2 (II) 2754.5 1896

Couche 3 globale (III) 2716.66 1810.33

Pour les trois niveaux, les Ctransversale est inférieure à 3000m/s, donc les seuils retenus seront ceux
correspondants à v=1500 m/s.

47
Chapitre III : Modélisation empirique des effets de tirs

2. Réglementation concernant les nuisances sonores


La circulaire n° 96-52 du 2 juillet 1996 relative à l'application de l'arrêté du 22 septembre 1994
modifié invite à imposer dans certains cas une valeur limite. Cette valeur, exprimée en niveau de
pression acoustique de crête, est fixée à un ordre de grandeur de 125 décibels linéaires.

IV. Mesure des ondes sismiques :


1. La grandeur représentante les nuisances sismiques
La vitesse des particules mesure la rapidité avec laquelle les particules bougent dans le sol, elle
est mesurée par un géophone. La vitesse de pointe des particules correspond à la vitesse la plus
grande enregistrée durant l’événement. Elle est utilisée comme unité de mesure de la vibration de
sol et fournit un bon critère de dommage aux structures, comme le montre le tableau I-5. Les ondes
de surface, qui se propagent plus lentement que les ondes de volume et dont l’énergie la plus
importante se trouve dans les couches géologiques les plus hautes, contiennent la phase de vitesse
particulaire de pointe (PPV). La fréquence de la phase de la PPV est simplement la réciproque de
la période de temps entre les pics successifs ou les creux contenant la portion de l’amplitude
maximale (Crum, 1992).

Tableau III-5 : Effets inattendus du dynamitage dans les mines [16]

Vmax Vibration (impulsion, pas Vibration (impulsion,


Etat permanent
(mm/s) de bruit) bruit)
<0.5 Pas détectable Pas détectable Perceptible
0.8 Perceptible, plaintes
Perceptible Pas détectable
possible
1.5 Perceptible, plaintes
Perceptible Perceptible
possible
5 Plaintes importantes
Dérangeant Perceptible
probables
10 Très dérangeant Dérangeant Plaintes importantes
>15 Important Très dérangeant Plaintes importantes
La partie concernant le mode opératoire permet d’aborder plus en détail la méthodologie de
mesure, telle qu’elle figure dans la réglementation. Cependant nous pouvons déjà dire que la
mesure consiste à poser un sismographe sur la surface d’un élément à contrôler (bâtiment, ouvrage,
canalisation, etc.) à une proximité relative d’un tir de mines.

48
Chapitre III : Modélisation empirique des effets de tirs

L’onde vibratoire se diffuse dans le sol et « atteint » le capteur qui vibre en même temps que
son support. On peut dire que le sismographe enregistre et mesure sa propre vibration, soit
la vitesse particulaire.

Afin de nous permettre d’analyser des données concrètes et de vérifier l’intensité


(vitesse particulaire) de la vibration par rapport à la règlementation en vigueur, le capteur va
mesurer les ondes sismiques du sol (ou ondes solidiennes) selon trois directions : verticale,
radiale et transverse. Ces enregistrements sont rendus possibles grâce à trois composants, orientés
dans les trois directions données, les géophones. Un géophone est un cylindre composé d’un aimant
placé sur ressorts et d’une bobine. Lors du passage de l’onde sismique, il vibre et convertit le
mouvement du sol en tension électrique.

2. Outillage de mesure :
Les mesures des ondes sismiques et sonores ont été faits à l’aide du moniteur INSTANTEL
Micromate (figure III-5). Le Micromate et le géophone sont étalonnés en usine comme système
conforme aux normes de l'International Society of Explosives Engineers (ISEE) ou du Deutsches
Institut fur Normung (DIN) 45669‐1 [17].

Figure III-5 : Moniteur INSTANTEL Micromate.

3. Mode opératoire
Le mode opératoire permet d’aborder plus en détail la méthodologie de mesure, telle qu’elle
figure dans la réglementation. Cependant nous pouvons déjà dire que la mesure consiste à la prise
des coordonnées de la volée de tir à l’aide d’un GPS mobile, pour pouvoir calculer la distance à
vol d’oiseau entre l’élément à contrôler (bâtiment, ouvrage, canalisation, ou toutes autres point en
vue de la validation de la loi, etc.) et le trou chargé le plus proche de ce point de mesure. Il faut

49
Chapitre III : Modélisation empirique des effets de tirs

aussi s’assurer après la fin du chargement des trous et leurs raccordements si le schéma de tir est
bien respecté et s’il y a une surcharge dans la charge instantanée déjà défini du schéma, à titre
d’exemple en cas de dysfonctionnement d’un détonateur, indiqué par l’Ohm-mètre, et
raccordement par le cordeau détonateur qui donnera un retard pratiquement nul (V.O.D=7000m/s),
et par conséquence une charge instantanée double Ensuite poser un sismographe sur la surface du
point de mesure. L’onde vibratoire se diffuse dans le sol
et « atteint » le capteur qui vibre en même temps que
son support. Nous pouvons dire que le sismographe
enregistre et mesure sa propre vibration, soit la vitesse
particulaire.

Après leurs installations, on vérifie si le géophone


et le microphone sont prêts à recevoir les ondes
sismiques (vert, long et tran) et sonores, en cliquant sur Figure III-6 :Vérification des capteurs sur l'écran
du moniteur.
‘Sensor Check’, si les capteurs fonctionnent bien nous
pouvons commencer les mesure en cliquant sur ‘Start’.

4. Acquisition des données

Les données mesurées peuvent


être déplacées et visualisées sur le
logiciel BLASWARE délivré avec ce
moniteur (annexe B).

Il permet aussi l’affichage de la signature


sismique, comme illustré dans la figure
III-7.
Figure III-7 : Affichage de la signature sismique par Blastware

V. Modélisation des nuisances vibratoires :


Dans cette partie, une approche par la méthode charge unitaire sera suivi afin de comprendre
et traiter les mesures acquises et pouvoir vers la fin prédire le niveau vibratoire et sonore à côté
dans tout emplacement en se disposant seulement de la distance qui le sépare à la volée de tir.

50
Chapitre III : Modélisation empirique des effets de tirs

1. La méthode charge unitaire :


Dans cette méthode, Nous n'avons pas cherché à prendre en compte tous les éléments
susceptibles d'intervenir dans la détermination du niveau de vibration atteint [18]. Les seuls
éléments facilement mesurables sont la quantité d'explosif utilisée, et la distance entre le point de
mesure et la zone du tir. D'autres éléments sont certainement importants mais plus difficiles à
prendre en compte. On peut citer la nature géologique du terrain et sa structure, la nature de
l’explosif, les caractéristiques du plan de tir : géométrie de la maille, séquence de mise à feu).

La méthode de la charge unitaire ou de la distance réduite prône que le niveau de vibration en


un point donné est uniquement une fonction de la distance entre le tir et le point considéré et de la
charge unitaire du tir. Celle-ci est définie comme étant la charge maximale instantanée mesurée sur
l’ensemble des charges du tir. Il est généralement admis que deux charges sont séparées
temporellement si leur écart est supérieur à 8 ms.

Il existe plusieurs modèles empiriques pour prédire les niveaux sismiques :


Tableau III-6 Modèles empirique basé sur la méthode charge unitaire [19]

51
Chapitre III : Modélisation empirique des effets de tirs

2. Loi de Chapot :
Les expressions retenues pour l’estimation du niveau maximal de vibration en un point donné,
dans cette étude par la relation :

V=KDαQβ (III-1)

Où D est la distance entre le trou le plus proche du point de mesure et ce point, Q est la charge
instantanée d’explosifs et K, α, β sont des constantes caractérisant le tir et la configuration du
terrain. Cette équation est aussi plus connue sous la forme montrée dans l’équation III-2 telle que
mise en évidence par Pierre CHAPOT en France en 1981 [20].

𝐃 𝛂
𝑽 = 𝐊( ) (III-2)
√𝐐

L’analyse des mesures sera partagée sur les quatre zones de la mine, pour faciliter l’application
des recommandations par la suite, et par trois niveaux (Terrain naturel (niveau I), couche1+couche2
(niveau II) et couche 3 globale (Niveau III)), donc le sautage de chaque niveau d’une zone va avoir
ces constantes propres.

i. Validation de la loi pour le premier niveau:


Dans un repère bi-logarithmique les vitesses particulaires maximales acquises, ont été
𝐃
représentées en fonction de la distance réduite . La courbe de tendance permet de trouver les
√𝐐

constantes α et K peuvent être tiré facilement.

 Zone A&B :

Zone A&B (CHAPOT)


10
Vitesse particulaire (mm/s)

y = 77.814x-0.718
1
40 Distances réduite (D/√Q)

Figure III-8 : Représentation des vitesses de vibration mesurée pour les sautages pour le décapage, Zone A&B, Mine BENI AMIR

52
Chapitre III : Modélisation empirique des effets de tirs

 Zone D :

ZONE D(CHAPOT)
Vitesse particulaire (mm/s)

y = 92.927x-0.849

2
20
Distances réduite (D/√Q)

Figure III-9 : Représentation des vitesses de vibration du sol mesurée pour les sautages pour le décapage, Zone D, Mine BENI AMIR

ii. Validation de la loi pour le deuxième niveau:


Quant au deuxième niveau la loi de chapot, avec un coefficient de détermination très faible
R²=0.19, n’a pas été significative. Une autre loi, qui sera représentée par suite, a permet d’avoir un
coefficient de détermination R²=0.97 et sera retenue.

 Zone A&B

CHAPOT
2.5
y = 0.1138x0.5449
2
R² = 0.19
1.5

0.5

0
45

Figure III-10 : Représentation des vitesses de vibration du sol mesurée pour les sautages pour des couches phosphatés une et deux, Zone
A&B, Mine BENI AMIR

53
Chapitre III : Modélisation empirique des effets de tirs

iii. Validation de la loi pour le troisième niveau

Contrairement au deux premiers niveaux, le troisième est caractérisé par une pente K très
élevée. La figure III-11 représente les niveaux vibratoires mesurée dans la zone C.

CHAPOT
10
y = 14384x-1.958
V(mm/s)

1
65
Distance réduite

Figure III-11: Représentation des vitesses de vibration du sol mesurée pour les sautages de la troisième couche phosphaté, Zone D, Mine
BENI AMIR

3. Loi de WUSTENHAGEN
Les lois empiriques montrées dans le tableau I-5, se partagent en deux formes, la première est
celle généralisée par la méthode charge unitaire, l’autre introduit un amortissement exponentiel, la
loi de Wustenhagen [21], illustre bien cette deuxième forme, elle est donnée par la relation :
V=kD1η e−αD où α et η sont des constantes qui dépendent des caractéristiques de la roche, elles

sont données pour différents type de roches (tableau III-7).

Tableau III-7 : Valeurs des constantes figurantes dans la loi de Wustenhagen [21]

Type de roche α η
Porhyrite 0.01 2
dolomite non homogène 0.015 1.3
dolomite compacte 0.05 1.3
gypse parallèlement à la
0.025 1.1
stratification
Perpendiculairement 0.025 2.3
Grés bigarré tendre 0.01 2.5
Grés bigarré délité 0 3

54
Chapitre III : Modélisation empirique des effets de tirs

Pour valider ce modèle nous allons représenter V*Dη en fonction de la distance, en donnant à
η différentes valeurs, et puis trouver à l’aide de la courbe de tendance exponentiel la valeur de α.

Cette loi a été plus représentative que la loi de Chapot pour le niveau II de la zone A (figure
III-12) avec un coefficient de détermination quasi parfait R²=0.97 contre R²=0.19 obtenu par la loi
de Chapot.

CI+CII (zone A)
2500000

2000000

1500000 y = 32348e0.0039x
V*Dη

1000000
R² = 0.97
500000

0
0 200 400 600 800 1000 1200

Figure III-12 : Loi de Wustenhagen appliqué dans la zone A, niveau II

4. Résultats générales obtenu par la méthode charge unitaire :


Nous allons résonner maintenant par niveau en regroupant les résultats des différentes zones,
et utilisant la méthode charge unitaire dans sa forme générale : V=KDαQβ

i. Niveau I :

Les courbes seront, cette fois-ci, tracées à l’aide du logiciel O-Pitblast (Chapitre IV). Dans
la figure III-3 on distingue une courbe en couleur orange qui représente la courbe de tendance, et
une autre courbe en rouge qui reprend la loi établie avec un seuil de confiance de 90%.

𝑉 = 20 𝐷−0.44 𝑄 −0.22

Figure III-13 :Les pics des vitesses particulaires PPV en fonction de la distance réduite SD (niveau I)

55
Chapitre III : Modélisation empirique des effets de tirs

ii. Niveau II :

𝑉 = 29 𝐷−0.69 𝑄−0.35

Figure III-14 : les pics des vitesses particulaires en fonction de la distance réduite (niveau II)

iii. Niveau III

𝑉 = 1666 𝐷−1.54 𝑄−0.77

Figure III-15: les pics des vitesses particulaires PPV en fonction de SD (niveau III)

VI. Loi semi-empirique et prédiction des nuisances à l’avenir


1. Corrélation entre lois empiriques et propriétés géo-mécaniques
La mine Beni Amir s’approche de plus en plus vers des zones avec haut recouvrement, ou il
y’aura présence des dalles très dures (dalle Thersité, d’après l’analyse des sondages carottés [21])

56
Chapitre III : Modélisation empirique des effets de tirs

et ainsi que la variation au niveau des propriétés géo-mécaniques. Etant donné que les lois établies
précédemment sont des lois purement empiriques, les constantes utilisées ne caractérisent que les
chantiers pour lesquels les mesures ont été prises. De ce fait, il est si difficile que ses modèles
empiriques soient encore valables pour les prochains chantiers. Une corrélation entre les
paramètres empiriques et les propriétés géo-mécanique du massif rocheux permettra d’obtenir un
modèle pérenne.

La relation III-3, établis après des essais sur plusieurs types de roches [22], nous informe que
la constante K, utilisée dans la méthode charge unitaire, n’est que la résistance à la compression
simple Rc de la roche à une puissance 𝛼, divisée par la masse volumique 𝜸 :

𝜷
𝑹𝒄 𝜶 𝑫
𝑽= ( ) (III-3)
𝜸 √𝑸

Où :

 𝑅𝑐 : La résistance à la compression simple (MPA)

 𝛾 : Masse volumique (KN/m3 )

 D : Distance à la volée de tir

 Q : charge instantanée

 𝛼, 𝛽 : constantes qui ont été estimée , respectivement, à (0.642 et 1.463)

2. Validation du modèle
Pour qu’elle soit significative, la nouvelle loi va être calibrée sur les résultats des chantiers
actuels pour déduire les constantes α et β :

la constante β sera la même que celle que nous avons établis empiriquement, du fait qu’elle
était quasi identiques pour un même niveau dans et pour les différentes zones, et à l’aide de ces
𝛽 𝛽
𝑅𝑐 𝛼 𝐷 𝐷
deux expression de la vitesse : 𝑉 = ( ) et 𝑉 = 𝐾 ( ) , α sera donné calculé comme suit
𝛾 √𝑄 √𝑄

: 𝛼 =ln(𝛾k)/ln(𝑅𝑐).

57
Chapitre III : Modélisation empirique des effets de tirs

En ce qui concerne les résistances à la compression et les masses volumiques, nous avons fait
appel au résultats des essais géo-mécaniques faites sur trois sondages carottés par le Laboratoire
Public d’Essais et d’Etudes LPEE. [23]

Tableau III-8 : Masses volumiques et résistances à la compression des trois niveaux

Niveau Densité 𝜌 (t/m3) Résistance simple (MPA)

terrain naturel (I) 2.17 18.6

Couche 1 + Couche 2 (II) 1.988 9.14

Couche 3 globale (III) 2.14 10.4


NB : Ces données ont été calculé en moyennes, entre les résultats des sondages et entre les strates de chaque niveau
en fonction de leurs puissances.

Ainsi notre nouveau modèle est établi, la figure III-16 nous montre les nouveaux résultats obtenus
comparés avec ceux mesurés sur terrain pour la zone A&B, niveau I (𝛼 = 1.447).

4
PPV

3 Légende :

Mesures sur terrain


2
Valeurs théoriques
y = 77.814x-0.718
1

0
0 20 40 60 80 100 120 140 160
Distance réduite
Figure III-16 : Comparaison des valeurs obtenu semi-empiriquement avec celles mesurées

Pour généraliser l’étude, et appliquer les résultats empiriques générales obtenu par niveau,
𝑅𝑐 𝛼
nous allons donner à la loi semi-empirique une forme plus générale (𝑉 = DηQβ ) pour qu’elle
𝛾

puisse épouser les courbures des figures III-5, III-6 et III-7.

Le tableau III-9 montre les constantes caractérisant chaque niveau.

58
Chapitre III : Modélisation empirique des effets de tirs

Tableau III-9: Constantes de la nouvelle loi empirique

Niveau α η β
I 1.2298 -0.44 -0.22
II 1.8523 -0.69 -0.35
III 3.4925 -1.54 0.77

VII. Modélisation de la surpression aérienne


Les vitesses de détonation initiales des explosifs de travaux publics se situent entre
3000 et 6000 m/s et les pressions atteintes au niveau de la charge varie de 3,5 à 15 Gigapascals. Le
front d’onde de pression initiale est supersonique dans l’air comme dans la plupart des roches et
provoque une onde de choc qui se propage dans le milieu encaissant. L’onde de pression émergeant
dans l’atmosphère a par contre des caractéristiques de vitesse de propagation et de pression
dépendant de son trajet dans le massif à fragmenter, une part importante de l’énergie étant
consommée en travail mécanique de fragmentation et de foisonnement du matériau (c’est d’ailleurs
là que réside l’objectif du tir).

1. Origine
Les origines de la surpression aérienne sont multiples :
 Une des premières origines est constituée par le mouvement du front de taille qui se comporte,
au cours du tir, comme la surface d’une immense enceinte acoustique. Cette source de la
surpression, qui représente généralement la plus grande part de l’énergie du signal, conduit à
un signal de très basse fréquence comprise en général entre 1 Hz et 10 Hz, inaudible.
 Une deuxième origine de surpression est constituée par une détente brutale des gaz dans
l’atmosphère, que ce soit le fait de charges explosives non confinées, comme par exemple du
cordeau détonant en surface, ou du dégazage à travers des discontinuités du massif rocheux.
Cette deuxième source, généralement moins énergétique voire dans certains cas négligeable,
conduit à des signaux de fréquences plus élevées comprises généralement entre 50 Hz et 200
Hz, c'est-à-dire dans le domaine audible.
 Une dernière origine enfin est constituée par la chute des matériaux, blocs rocheux en carrière
et travaux publics ou panneaux en démolition. Cette dernière cause est généralement la moins
énergétique. Elle conduit à des signaux dans le domaine audible.

59
Chapitre III : Modélisation empirique des effets de tirs

2. Nuisances associés
Les nuisances dues aux surpressions aériennes sont de deux types :

 Le bruit qui représente la nuisance auditive directe vis-à-vis des riverains.


 Le ‘souffle’ qui représente la nuisance mécanique vis-à-vis des structures.

3. Paramètres agissant sur les nuisances sonores


• La morphologie du site et l’occupation des sol susceptibles de varier en fonction de
l’avancement des tirs ( proximité des talus et fronts, enfoncement dans le massif) ou de la saison (
évolution saisonnière de la végétation et des cultures) ;
• L’orientation des surfaces libres vis à vis du point d’observation ;
• Les conditions météorologiques (vitesse et direction du vent, gradient thermique, brouillard,
pluie ou neige….).

4. Loi de propagation
Il est possible de définir des lois de propagation pour prévoir le niveau de surpression, à
l’instar des vibrations dans le sol. L’équation générique des lois de propagation de la surpression
est donnée par l’équation III-4, avec P la surpression exprimée en Pascal, D la distance du tir au
récepteur en m, Q la charge unitaire du tir en kg et le coefficient n est généralement pris par défaut
égal à 1,2

−𝐧
𝐃
𝑷 = 𝐊 ൤𝟑 ൨ (III-4)
√𝑸

A noter cependant que dans un rayon de 300m autour du tir, les ondes vibratoires de surpression
aérienne sont souvent confondues avec les vibrations transmises par le sol.

5. Validation du modèle :
Nous n’avons pas observé une grande différence dans les mesures entre les zones. En effet, la
propagation de la surpression s’effectue dans l’air libre, le comportement du massif rocheux
n’intervient que dans la phase ou la propagation des gaz dans le sol. Donc l’analyse des mesures
sera répartie sur les trois niveaux exploités pour l’ensemble des zones.

60
Chapitre III : Modélisation empirique des effets de tirs

i. Niveau I

350

300

250
Surpression en (Pa)

200 y = 466.97x-0.356
150

100

50

0
0 50 100 150 200 250 300 350
Distance réduite

Figure III-17 : Loi d’atténuation de la surpression aérienne, premier niveau.

ii. Niveau II

700

600
y = 793.34x-0.421
500
Surpression en (Pa)

400

300

200

100

0
0 50 100 150 200 250
Distance réduite
Figure III-18 : Loi d’atténuation de la surpression aérienne, deuxième niveau.

61
Chapitre III : Modélisation empirique des effets de tirs

iii. Niveau III


Ainsi les loi établis vont servir pour déterminer les zones critiques et les charges limites à ne pas
dépasser.

600

500
y = 3E+06x-2.028
Surpression en (Pa)

400

300

200

100

0
0 50 100 150 200 250
Distance réduite
Figure III-19 : Loi d’atténuation de la surpression aérienne, troisième niveau.

VIII. Cartographie des zones critiques


1. Définition des contraintes qui entourent la mine :
Les agglomérations proches la mine sont en nombre de trois (tableau III-10), celle la plus proche,
Oulad Sassi fait une distance de 10 Km de la mine BENI AMIR.

Tableau III-10 : Les habitations les plus proches de la mine

Les agglomérations Distance (km)

Filala 13

Oulad Fares 13

Oulad Sassi 10

Les autres contraintes critiques aux alentours de la mine sont montrées, par des triangles rouges,

dans la figure III-20.

62
Chapitre III : Modélisation empirique des effets de tirs

2. Les seuils réglementaires retenus


Les seuils limites en nuisances qui ont été retenus sont montrés dans le tableau III-11 :

Tableau III-11: Contraintes voisines des chantiers


Seuil limite
Type de contrainte
(mm/s)
Habitations 2.5
Conduite (AEP) & lignes
80
électriques
UGM, Installations mine
7.5
& laverie
Route RN11 7.5

Ces seuils seront illustrés dans les figure III-20, III-21 et III-22 par des courbes d’égale à vitesse
particulaire (iso-PPV) en choisissant pour chaque zone la volée de la plus proche des contraintes
sensibles.

Pour le premier niveau, la figure III-20 montre que le carreau minier est la contrainte la plus critique
pour un tir effectué dans l’extrémité sud-est de la zone D. Cependant que les autres contraintes
sensibles sont bien respectées.

Le deuxième niveau engendre des nuisances moins graves que les deux autres niveaux (figure III-
21), en raison d’une charge instantanée plus faible et aussi la présence des dalles moins dures que
celles des autres niveaux. Dans ce niveau, le tir est effectué parfois en raccordant entre deux trous
adjacents par le cordeau détonant tout en introduisant le même numéro de retard pour le détonateur.
La charge instantanée sera, dans ce cas, égale à deux fois la charge unitaire (ce cas est illustré dans
la figure III-23).

Quant troisième niveau, on peut dire qu’il est le plus nuisant pour les contraintes sensibles dont le
seuil limites en vibration est égale à 7.5 mm/s (figure III-22).

63
Figure III-20 : Courbes iso-PPV pour le sautage du premier niveau
Chapitre III : Modélisation empirique des effets de tirs

Figure III-21 : Courbes iso-PPV pour un sautage du deuxième niveau

65
Chapitre III : Modélisation empirique des effets de tirs

Figure III-22 : Courbes iso-PPV pour un sautage du troisième niveau

66
Figure III-23 : Courbes iso-PPV pour un sautage du deuxième niveau (cas d'une charge instantanée double)
3. Détermination des charges instantanées limites à ne pas dépasser
D’après les type des contraintes qui entourent la mine, les distance qui font avec les chantiers
de la mine et les normes qui gères les nuisances engendrées par les tirs de mine, déjà définies, les
charges instantanées limites à ne pas dépasser peuvent être facilement calculés par les lois
empiriques déjà validés.

Tableau III-12 : charges instantanées limites à ne pas dépasser pour respecter les réglementations en vigueur

Distance Charges instantanées limites (Kg)


Zone Contrainte
minimal(m)
Niveau I Niveau II Niveau III
Habitations 10000 543 11226 10561
Centre de formation 900 649 2248 356
Conduite 620 14490726 933117 3658
C
Route national 700 392 1370 216
Trémie2 950 723 2501 397
Laverie 1200 1153 3964 633
Carreau minier & Trémie 1 2400 4612 15544 2534
Trémie2 800 512 1782 282
A&B Centre de formation 1500 1801 6154 990
Habitations 10000 543 11226 10561
Route national 1800 2594 8816 1425
Habitations 10000 543 11226 10561
D Carreau minier 370 110 390 60
Trémie1 450 162 573 89

La zone D est la zone la plus critique actuellement. En effet, les chantiers de cette zone font une
distance très faible avec le carreau minier et la Trémie semi-mobile 1. Quant à la zone C, qui
marque la présence de six contraintes, les chantiers s’approchent de plus en plus de ces contraintes,
et elle sera prochainement plus critique que la zone D. Les chantiers des zones A et B s’approchent
des habitations avec un rythme très faible, vue l’éloignement des habitations et l’étendue du
gisement, en outre ils s’éloignent des autres contraintes, donc on peut dire que ces deux dernières
zones sont les moins critiques.

Conclusion :
L’étude qui a été faite dans ce chapitre nous a ramené à modéliser les nuisances sonores et
vibratoires, dues aux tirs de mines en fonction de la charge instantanée en explosifs, de la distance
Chapitre III : Modélisation empirique des effets de tirs

par rapport à la volée de tir et du comportement du massif rocheux, si ces deux derniers paramètres
sont incontrôlables pour une contrainte donnée le premier est au contraire, il peut être modifier.
Une identification des zones critiques a été faites à la fin pour calculer les charges instantanés
limites à ne pas dépasser en fonction des limitations règlementaires.

69
Chapitre IV : Prédiction de la
fragmentation et optimisation de
l’utilisation des explosifs

La charge instantanée en explosifs est imposée par l’objectif de la fragmentation, sa


diminution n’est pas apriori évidente. En effet, si le respect de l’objectif de la fragmentation sera
en péril, en cas de réduction de cette charge, il faut donc repenser tout le plan de tir en donnant à
la maitrise des nuisances la priorité.

Ce chapitre se focalisera sur la possibilité de diminuer la charge instantanée avec la


configuration de tir actuel, de recalculer la nouvelle charge instantanée et de concevoir un nouveau
plan de tir, en essayant de trouver une optimisation entre la maitrise des nuisances et la
fragmentation, pour aller au-delà de la diminution possible avec la configuration de tir actuelle.
Chapitre IV : Prédiction de la fragmentation et optimisation de l’utilisation des explosifs

I. Les paramètres agissant sur les résultats d’un tir de mines


Les paramètres intervenant dans les résultats d’un tir sont très nombreux, si ceux caractérisant
le terrain à sauter sont incontrôlables, d’autres dépendent du procédé de sautage utilisé, et leurs
variations peuvent donner des résultats différents. (Le tableau 10 récapitule tous les paramètres
agissant sur les résultats d’un tir de mines).

Tableau IV-1 : Paramètre influençant sur les résultats d'un tir de mines

Incontrôlables ou difficilement
Contrôlables
contrôlables
Paramètres géométriques Paramètre du massif en place
- Diamètre du trou - Géologie
- Longueur de foration - Résistance et propriétés de
- Surprofondeur de foration matériaux
- Inclinaison du trou - Discontinuité préexistantes
- Longueur de bourrage dans le massif
- Matériel de bourrage
- Hauteur de talus
- Géométrie de maille
- Rapport espacement/banquette (Rapport de
maille)
- Configuration globale de la géométrie du tir
- Direction de tir
- Nombre de faces libres
- Taille de volée
Paramètres liés à l’énergie explosive Paramètre hydrologique
- Type d’explosif utilisé - Eau (quelquefois
- Energie (choc, gaz) maîtrisable)
- Configuration de chargement Autres
- Méthode de chargement - Temps
- Type d’amorçage
- Séquence d’initiation
1. Les paramètres incontrôlables
Les résultats d’un tir de mines dépendent étroitement des propriétés de matériaux à
fragmenter, en effet la fragmentation est une sorte de réponse des résistances du matériau aux
pression engendrée lors de la détonation, donc pour des propriétés géo-mécaniques différentes du
massif rocheux la zone de broyage et celle de fissuration vont être différentes et par conséquence
la blocométrie finale va différer aussi.

Si rarement explicitement indiqué dans les études sur le tir à l’explosif, les discontinuités
naturelles ont une grande importance pour les praticiens. En effet ils choisissent, s’ils le peuvent,

71
Chapitre IV : Prédiction de la fragmentation et optimisation de l’utilisation des explosifs

de travailler avec ou contre le pendage suivant les résultats escomptés, Batifoulier [24] cette
absence de données quantifiées (sur le terrain) ne doit pas conduire à sous-estimer ce paramètre car
l’on sait montrer d’un point de vue théorique et sur des modèles réduits son influence réelle. Les
ondes de chocs se comportant à l’égard des discontinuités peu ou prou comme des rayons lumineux
en optique, les phénomènes de réflexion, entre autres, sont bien montrés par l’expérience de la
barre d’Hopkinson. Sur le terrain les preuves de fracturation par réflexion (inversion des ondes de
compression en ondes de traction) sont hélas beaucoup plus difficiles à observer. Comme en
optique, il est donc important de connaître la direction et le pendage des joints [25], la fréquence
des joints mais aussi la nature des remplissages pour évaluer ce qui sera transmis, réfléchis par les
différentes discontinuités géologiques (diaclases, stratification, …)

2. Les paramètres contrôlables

i. Le diamètre du trou
Les résultats des travaux de certains chercheurs montrent qu’avec l’augmentation du
diamètre de sondage, le degré de fragmentation diminue.

Baron L, Dimidiuk T et Juanov V [26] argumentent qu’avec l’emploi de petits diamètres,


on obtient une bonne régularité de distribution de l’explosif et un accroissement du nombre de
blocs du massif se trouvant dans la zone d’action de l’explosion. De même, on signale une
diminution de perte d’énergie de charge et un accroissement du travail utile des explosifs.

ii. L’excès de forage (sous forage)


Ce dernier sert à augmenter l’action du tir dans la partie inférieure du gradin et assure une
bonne destruction des roches au niveau du pied du gradin, en créant les conditions normales de
travail des engins de chargement.

La longueur de sur-foration dépend de la hauteur du gradin, du diamètre du trou, des


propriétés d’explosif, des propriétés physiques et mécanique des roches, etc. Celle-ci est liée
essentiellement à la banquette. Elle doit être voisine de 0,3 fois la banquette. Son rôle devient nul
ou insignifiant si le massif a des discontinuités horizontales prédominantes.

iii. Hauteur du bourrage et sa disposition dans les trous


Le bourrage a pour objectif de diminuer les projections et d’améliorer l’effet de gaz des
explosifs, il doit être suffisant pour éviter le travail "en cratère" de la dernière charge. En général,

72
Chapitre IV : Prédiction de la fragmentation et optimisation de l’utilisation des explosifs

il dépend de la banquette. Dans les trous profonds, sa longueur doit être égale à la banquette, et il
peut descendre à (0,5 de la banquette) dans les courts trous.

Dans la majorité des cas en mines et carrières à ciel ouvert, le bourrage se dispose en
fonction de fissures, de l’hétérogénéité du gradin et de l’utilisation de gros diamètres des trous.
Le bourrage intermédiaire permet dans le premier cas d’obtenir un abattage sélectif, dans le
second d’éviter la perte d’énergie, et dans le troisième d’éviter une surconsommation d’explosif.

iv. Qualité du matériau de bourrage


En général, les produits de foration sont utilisés comme bourrage dans les mines et carrières,
mais les expériences montrent que dans ces cas toujours il y a des projections et débourrage
important au moment du tir.

Les tirs expérimentaux montrent que le bourrage aux gravillons (4/6) donne une meilleure
utilisation de l’énergie explosive

v. Type d’amorçage
L’initiation de l’explosif primaire se fait généralement par plusieurs systèmes d’amorçage tel
que: les détonateurs électriques et non électriques (mèche et cordeau détonant). Ensuite
l’explosif primaire initie en détonation l’explosif secondaire.

On peut dire aussi qu’il y a deux types d’amorçage :

 Le premier dit : Amorçage ponctuel (par détonateur électrique) ;


 Le deuxième s’appelle : Amorçage latéral (par cordeau détonant).

Dans les charges allongées (charge de trou), il est très important de souligner le mode
d’amorçage. En effet, si le détonateur électrique permet d’initier l’explosion d’une charge
allongée à partir de sa base ou son sommet, il n’en est pas de même pour le cordeau détonant.
Autrement dit, si la charge est amorcée par le cordeau détonant, comme c’est le cas à Beni Amir
par (cordeau de sécurité pour le traitement du raté), l’impulsion est toujours perçue au sommet de
la charge. Ainsi l’onde explosive se dirige du haut vers le bas du gradin, alors qu’on essaie dans la
plupart des cas d’obtenir l’inverse qui permet de faire réfléchir totalement l’onde de choc [27], et
par conséquent améliorer la qualité de fragmentation désirée. Pour que la charge d’amorçage
amorce la charge principale d’explosif, une solution est possible si le cordeau détonant venait à
être introduit à l’intérieur d’un tube isolant comme le montre le schéma ci-dessous. Dans ce cas, la
73
Chapitre IV : Prédiction de la fragmentation et optimisation de l’utilisation des explosifs

charge principale n’étant pas en contact direct avec le cordeau sera amorcée par la charge
d’amorçage, et cela permet d’obtenir une détonation franche aux effets très désirés pour une bonne
fragmentation.

vi. séquence d’initiation


Pour les micro-retards entre trous, on utilise en général un numéro par trou en sachant bien
que l’espacement des trous est aussi à prendre en compte. Des calculs numériques permettent
de montrer l’interaction des différentes ondes, Rossmanith [28], par contre les études sur le terrain
sont encore peu nombreuses quant à la démonstration d’une efficacité dans la fragmentation des
roches, Katsabanis [29] et Grant [30], au niveau de la maîtrise des vibrations les résultats sont plus
probants, Bernard [31].

vii. Rapport espacement sur banquette E/B


Les calculs proposés par Langefors et Kihlström font intervenir le rapport entre l’espacement
et la banquette, rapport E/B. Ils conseillent de le prendre compris entre 1 et 1,5. On constate
expérimentalement que ce rapport influence la fragmentation obtenue : un E/B proche de 1 va avoir
tendance à produire des blocs, tandis qu’un E/B de 1,5 fournira une fragmentation plus fine, la
valeur de 1,25 retenue devant engendrer une fragmentation régulière.

Introduisons une part de dynamique pour tenter de justifier l’effet du ratio E/B sur la
fragmentation. La distance entre les trous d’une même rangée et la distance entre deux
rangées va conditionner la densité de fragmentation due à l’onde de choc, ainsi que la mise
en mouvement du massif, sa facilité de dégagement et sa vitesse. Le rapport E/B suggère en quelque
sorte une zone d’influence de chaque trou, un travail judicieux sur la maille pourrait permettre
d’ajuster ces paramètres.

Enfin, n’oublions pas que nous avons introduit ici une notion de dynamique : il faut donc a
priori faire la distinction entre le rapport E/B « géométrique », implanté en surface, et le rapport
E/B « dynamique », réalisé via la séquence d’amorçage. C’est ce rapport E/B dynamique qui est a
priori effectif dans l’abattage.

L’approche en termes de ratio espacement sur banquette s’appuie sur des observations
expérimentales. Elle est parfois critiquée et délaissée en faveur d’une approche plus fondée sur
l’énergie disponible en fonction du volume à abattre par trou.

74
Chapitre IV : Prédiction de la fragmentation et optimisation de l’utilisation des explosifs

viii. Consommation spécifique et énergie spécifique


Le terme de consommation spécifique (ou dosage) désigne le grammage d’explosif que l’on
charge dans un trou de mine pour abattre 1m3 de roche (ou 1 t de roche). La consommation
spécifique est donc donnée en kg/m3 (ou en g/t respectivement). La consommation spécifique est
un paramètre à adapter au massif rocheux à abattre : la quantité d’explosif nécessaire pour abattre
un volume donné de roche est en effet fonction des propriétés mécaniques et structurales de la
roche en question. Parfois la consommation spécifique concerne seulement l’abattage du minerai
utile, sans prendre en compte le minerai de gangue fragmenté avec. Dans notre étude la
consommation spécifique concerne l’ensemble de la roche abattue.

Il faut cependant voir que l’approche en termes de consommation spécifique donne


un premier résultat, mais que ce résultat n’est pas très rigoureux. En effet, la consommation
spécifique fait intervenir le grammage d’explosifs, sans différencier les types d’explosifs. Or
les explosifs ont des densités et des énergies différentes. Il est donc plus rigoureux de regarder
l’énergie spécifique, énergie mise en œuvre pour abattre 1 m3 de roche (ou 1 t de roche) : l’énergie
spécifique va prendre en compte la quantité d’énergie apportée par chaque type d’explosif.

ix. Effet de la présence d’une face libre


Lorsque l’onde de choc rencontre une discontinuité, elle se scinde en une onde transmise et
une onde réfléchie. La répartition entre l’énergie transmise et l’énergie réfléchie dépend du rapport
des impédances des matériaux de part et d’autre de la discontinuité. Dans le cas de l’interface
roche/air, la réflexion est presque total [32]. L’onde de compression se réfléchit alors en une onde
de traction qui est responsable de la formation d’une fissuration parallèle au plan d’onde, Ce
phénomène bien connu et appelé écaillage.

II. Le plan de tir existant :


Le tir séquentiel dans la mine BENI AMIR est planifié, selon le niveau à abattre, suivant trois
schémas. La différence entre ces schémas est due aux caractéristiques des engins de décapage, de
défruitage et aussi à la dureté de la roche à abattre.

75
Chapitre IV : Prédiction de la fragmentation et optimisation de l’utilisation des explosifs

1. Décapage :

Comme il a été mentionné dans le premier chapitre, le décapage dans la mine BENI AMIR se
fait par poussage (bulldozer), donc il n’y a pas de contraintes sur la blocométrie après sautage, il
suffit d’avoir un profil de terrain sauté favorable (linéaire et descendant vers les surfaces libres) et
de fissurer le terrain de façon à faciliter le déplacement du recouvrement par les bulldozers, en
d’autres termes il suffit de favoriser la zone de fissuration sur celle de broyage ce qui implique
l’augmentation de la maille de la foration, puisque la zone de fissuration, caractérisée par un grand
rayon d’extension, entoure celle de broyage.

Le schéma usuel pour l’abattage du recouvrement est un schéma caractérisé par une maille de
foration égale à 7métre*7mètre, la profondeur moyenne de foration est de 10 mètre et un dosage
de 227 g/m3. Les séquences de départ de la détonation sont données en millisecondes.

PLAN DE TIR SEQUENTIEL ELECTRIQUE


DATE : 29/01/2019 P. MOYENNE : 9m Tir N° : 1 AMMONIX : 7000 kg
ZONE : D DOSAGE : 227 g/m³ Heur de tir : ..h..min CORDEAU : 750 ml
CASES : D2 MODE DE CHARGEMENT : CONTINU Surpression Aérienne : ... dB DETONATEURS MI : 57 u
NIVEAU : TN/C1 BOURRAGE : 6,20 m Vibration : . mm/s ToVEX : 35 kg
MAILLE : 7X7 CHARGE INSTANTANEE : 200 kg Distance de mesure : ... m LIGNE DE TIR : 1500 ml
Nbre DE TROUS : 70 Nbre DES LIGNES : 6 Nbrs de tir : 3 AMMONIX TOTAL : 20000 kg

Mode de chargement N° des Nbre Résistan


11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 Résistan
de ce
détona ce
détona théoriqu
entre ligne Séquences de départ MESURE
teur e

LIGNE N°1 0 275 1 300 2 325 21 350 21 375 21 400 21 425 1 450 2 475 1 500 9 19.8
6,20 m 1 292 2 317 1 342 2 367 1 392 21 417 21 442 1 467 21 492 1 517
LIGNE N°2 17 10 22

LIGNE N°3 42 2 334 1 359 1 384 1 409 2 434 12 459 2 484 2 509 534 1 559 9 19.8

LIGNE N°4 200 1 534 559 1 584 1 609 12 634 2 659 1 684 12 709 2 734 12 759 9 19.8

LIGNE N°5 17 2 551 1 576 1 601 21 626 21 651 1 676 21 701 21 726 21 751 1 776 10 22
4 sac 2,80 m
LIGNE N°6 17 1 568 2 593 1 618 1 643 1 668 1 693 12 718 12 743 12 768 2 793 10 22
Nbre total de détonateurs élèctriques MI 57

Figure IV-1:Plan de tir séquentiel électrique pour le sautage du premier niveau [Mine BENI AMIR]

76
Chapitre IV : Prédiction de la fragmentation et optimisation de l’utilisation des explosifs

2. Défruitage

i. Deuxième niveau (Couche 1 + couche 2)


PLAN DE TIR SEQUENTIEL ELECTRIQUE
DATE : P. MOYENNE : 9,80 m Tir N° : AMMONIX : 5000 kg
ZONE : C DOSAGE : 357 g/m³ Heur de tir : ..h..min CORDEAU : 750 ml
CASES : C3 MODE DE CHARGEMENT : ETAGEE Surpression Aérienne : ... dB DETONATEURS MI : 57 u
NIVEAU : C3G BOURRAGE : 7.35 m Vibration : . mm/s ToVEX : 28,5 kg
MAILLE : 5X5 CHARGE INSTANTANEE : 87.5 kg Distance de mesure : 1000 m LIGNE DE TIR : 1500 ml
Nbre DE TROUS : 57 Nbre DES LIGNES : 6 Nbrs de tir : 3 AMMONIX TOTAL : 15000 kg

Mode de chargement N° des Nbre Résistan


11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 Résistan
de ce
détona ce
détona théoriqu
entre ligne Séquences de départ MESURE
teur e

LIGNE N°1 0 275 1 300 1


2 325 1
2 350 1
2 375 1
2 400 1
2 425 1 450 21 475 1
2 500 9 19.8
3.35m LIGNE N°2 17 1 292 1
2 317 1
2 342 1
2 367 1 392 1
2 417 1
2 442 1 467 1
2 492 1 517 10 22

LIGNE N°3 42 1 334 1


2 359 1
2 384 1 409 1
2 434 1
2 459 1
2 484 1
2 509 534 1 559 9 19.8
1 sac et 1
1,05m 1 1 2
1 2
1 1 2
1 2
1 2
1
demi LIGNE N°4 200 534 559 584 609 634 659 684 709 734 759 9 19.8
2,00m 1 551 2
1 576 2
1 601 2
1 626 2
1 651 2
1 676 2
1 701 2
1 726 2
1 751 2
1 776
LIGNE N°5 17 10 22
1 sac 0,70m 1 568 1
2 593 1
2 618 1
2 643 1
2 668 1
2 693 1
2 718 1
2 743 1
2 768 2
1 793
LIGNE N°6 17 10 22
2,00m Nbre total de détonateurs élèctriques MI 57

1 sac 0,70m

Figure IV-2 Plan de tir séquentiel électrique pour le sautage du deuxième niveau [Mine BENI AMIR]

ii. Niveau III (Couche 3 globale) :


PLAN DE TIR SEQUENTIEL ELECTRIQUE
DATE : P. MOYENNE : 6.5 m Heure arrive camion : AMMONIX : 4275 kg
ZONE : DOSAGE : 461.5 g/m³ Pression Atmospherique: CORDEAU : 500 ml
CASES : MODE DE CHARGEMENT : ETAGEE Temperature : DETONATEURS MI : 57 u
NIVEAU : C1G+C2G BOURRAGE : 7.1 m VENT DIRECTION : ToVEX : 28,5 kg
MAILLE : 5X5 CHARGE INSTANTANEE : 75 kg ETAT CIEL : LIGNE DE TIR : 1000 ml
Nbre DE TROUS : 57 Nbre DES LIGNES : 6 Nbrs de tir : 3 RELAIS M.R : -

Mode de chargement N° des Nbre Résistan


11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 Résistan
de ce
détona ce
détona théoriqu
entre ligne Séquences de départ MESURE
teur e

LIGNE N°1 0 275 1 300 2


3 325 2
1 1 350 2
3 1 375 2
1 400 2
1 425 2
1 450 2
1 475 2
3 1 500 9 19.8
3,1 m
LIGNE N°2 17 1 292 2
1 317 2
3 1 342 2
1 367 2
1 392 2
1 417 2
1 442 2
1 467 2
1 492 2
1 517 10 22
1 sac 0,7m 1 334 2
1 359 2
1 384 2
1 409 2
3 434 2
1 1 459 2
1 484 2
1 509
3
LIGNE N°3 42 534 1 559 9 19.8
1,00m 1 534
LIGNE N°4 200 559 1 584 1
2 609 1
2 634 1
3 659 1
2 3 684 1
2 2 709 1
3 734 1
2 2 759 9 19.8
1sac 0,70m 1 551 2
1 576 2
3 1 601 2
1 626 2
1 651 2
1 676 2
1 701 2
1 726 2
1 751 2
1 776
LIGNE N°5 17 10 22
1,00m 1 568 1
3 593 1
2 3 618 1
2 2 643 1
2 668 1
2 693 1
2 718 1
2 743 1
3 768 1
2 2 793
LIGNE N°6 17 10 22
0,70m Nbre total de détonateurs élèctriques MI 57
1 sac

Figure IV-3 :Plan de tir séquentiel électrique pour le sautage du troisième niveau [33]

77
Chapitre IV : Prédiction de la fragmentation et optimisation de l’utilisation des explosifs

III. Présentation du modèle d’étude de la fragmentation


L’objectif de ce chapitre est de trouver un optimum entre la charge instantanée en explosif et
la blocométrie résultante de la fragmentation, plusieurs scénarios vont être étudiés pour y arriver.
Afin de contrôler les résultats, de chaque scénario, et pouvoir comparer entre eux. Le travail est
basé sur un modèle prédictif de la fragmentation qui, à partir des paramètres d’un tir, prévoit la
blocométrie résultante.

1. Choix de Kuz-ram comme modèle prédictif de la fragmentation


Largement utilisé, le modèle Kuz-Ram (Cunningham, 1983 [34], 1987 [35] & 2005 [36]) reste
à ce jour très pratique, pour obtenir la distribution granulométrique la plus fiable, Cunningham
s’est basé sur trois équation :

 Fonction de distribution granulométrique Rosin-Rammler ;


 Equation prédictive de la taille médiane X50 (Kuznetsov) ;
 Equation prédictive de l'indice d'uniformité Rosin-Rammler n.

2. La fonction de répartition granulométrique de Rosin-Rammler


La distribution granulométrique d'un matériau non consolidé représente les tailles de fragments
en présence et leurs proportions dans un volume de matériau donné. Cette information ne comporte
pas de données qualitatives sur la forme des fragments, qui varie d'un matériau à l'autre.
L'hypothèse de fragments sphériques est toujours faite de manière implicite sauf rares
exceptions.

La fonction de Rosin-Rammler (1933, [37]) est la fonction la plus utilisée pour décrire les
distributions granulométriques dans le domaine des tirs à l'explosif. Elle est donnée par la relation
IV-1.

)n
𝑷(𝒙) = 𝟏 − 𝒆−𝒍𝒏 𝟐·(𝒙/𝒙 𝟓𝟎
(IV-1)

x : taille du fragment

𝑥50 : taille médiane des fragments.

78
Chapitre IV : Prédiction de la fragmentation et optimisation de l’utilisation des explosifs

3. L’équation de Kuznetsov
Proposée par Kuznetsov (1973, [38]), l'Equation suivante prédit la taille médiane X50 des
fragments abattus en fonction de paramètres caractéristiques de la roche et de l'explosif utilisé :

1 19⁄
115 30
6
𝑋50 = 𝐴. 𝑄𝑒 . (𝑅𝑊𝑆) /𝑞 0.8 (IV-2)

A : Rock Mass Factor

Qe : Masse d'explosif par trou (kg)

RWS : Puissance relative de l'explosif (Relative Weight Strength) RWS = 100 pour l'ANFO

q : Consommation spécifique ( dosage en kg/𝑚3 )

Le facteur de masse rocheuse est estimé par Lilly (1986) :

A = 0.06 (RMD + JF + RDI + HF) (IV-3)

Tableau IV-2 : Calcul du Rock Mass Factor A (Lilly, 1986).

4. L’indice d'uniformité Rosin-Rammler n

L'exposant de la fonction Rosin-Rammler est évalué par l'Equation IV-4 :

0.014.𝐵 𝑊 1+𝑆⁄𝐵 |𝐿𝑏 −𝐿𝑐 | 0.1 𝐿


𝑛 = (2.2 − ) . (1 − 𝐵 ) . √ .[ + 0.1] . 𝑡𝑜𝑡
(IV-4)
𝑑ℎ 2 𝐿𝑡𝑜𝑡 𝐻

Où : B : Banquette (m)

S : Espacement (m)

𝑑ℎ : Diamètre de trou (mm)

79
Chapitre IV : Prédiction de la fragmentation et optimisation de l’utilisation des explosifs

W : Déviation horizontale de la foration (écart type, m)

Lb : Hauteur de la charge de pied (m)

Lc : Hauteur de la charge de colonne (m)

Ltot: Hauteur totale de la charge explosive (m)

IV. Prédiction de la fragmentation


Pour appliquer le modèle prédictif de Kuz-ram, nous avons utilisé le logiciel O-Pitblast.

1. Présentation du logiciel O-Pitblast


O-Pitblast (annexe C-1) est un des logiciels de design des plans de tirs de mines les plus utilisés
dans les mines et les carrières. Il permet la modélisation de la fragmentation par le modèle Kuz-
ram (Cunningham, 2005), l’analyse de la vibration par méthode charge unitaire et la conception
des plans de tirs. La figure 25 montre une interface de ce logiciel.

2. Calcul du facteur de la masse rocheuse :


Pour calculer le facteur de la masse rocheuse A, nous allons nous baser sur les données des
sondages carottés et les des essais géo-mécaniques caractérisant le gisement d’El Halassa.

Un récapitule des données nécessaires pour nos calculs sont montrés dans le tableau IV-3 :

Tableau IV-3 données géo-mécaniques nécessaire pour le calcul du rock factor A (massif rocheux d’El Halassa)

Densité 𝜌 Résistance
Niveau Cp (m/s) Cs (m/s) E(GPA)
(t/m3) simple (MPA)

terrain naturel (I) 2.17 18.6 4514.5 2630.5 37.32

Couche 1 + Couche 2 (II) 1.988 9.14 2754.5 1896 15.00

Couche 3 globale (III) 2.14 10.4 2716.66 1810.33 15.43

Cp, Cs : les célérités sismiques longitudinales et transversales ; E : le module d’élasticité d’Young.

NB : Les résistances simples et les densités sont calculées en moyennes entre les sondages, et entre
les différentes strates en fonction de leurs puissances.

Le module d’élasticité de Young est calculé à partir des célérités sismiques Cp et Cs comme suit :

80
Chapitre IV : Prédiction de la fragmentation et optimisation de l’utilisation des explosifs

(3𝜆+2𝜇)𝜇 𝜆+2𝜇 𝜇 𝛒(𝟑𝐂𝐩𝟐 −𝟒𝐂𝐬 𝟐 )𝐂𝐬²


𝐸= , Cp=√ , Cs=√𝜌 d’où 𝐸 = avec λ et μ sont les constantes
𝜆+𝜇 𝜌 𝐂𝐩𝟐 −𝐂𝐬²

de Lamé.

Notre massif rocheux est joint verticalement par des joints horizontaux, leurs puissances sont
montrées dans la coupe lithologique (figure I-2). Le calcul du facteur de masse rocheuse A
facilement :

i. Niveau II :
Le calcul est effectué sur O-Pitblast, comme le montre la figure IV-5.

Figure IV-4: Calcul du facteur de masse rocheux pour le deuxième niveau

Le facteur de la roche A vaut 3.9 pour le deuxième niveau.

81
Chapitre IV : Prédiction de la fragmentation et optimisation de l’utilisation des explosifs

ii. Niveau III

Figure IV-5 : Calcul du facteur de masse rocheux pour le troisième niveau

Le facteur de la roche A vaut 4.12 pour le troisième niveau.

3. Création de la topographie
Dans son module topographie en 3D, nous avons créé des topographies qui ressemblent à
celles des volées de la mine en respectant les surfaces libres, comme illustré dans la figure IV-6.

82
Chapitre IV : Prédiction de la fragmentation et optimisation de l’utilisation des explosifs

Figure IV-6 : Création de la topographie sur O-Pitblast

4. Application du plan de tir actuel

Figure IV-7. Définition des paramètres géométrique de la foration

83
Chapitre IV : Prédiction de la fragmentation et optimisation de l’utilisation des explosifs

Pour dessiner les schémas utilisés actuellement dans la mine, nous allons faire entrer les banquettes
et les espacements entre les trous, leur disposition en lignes et en colonnes, la géométrie losange
de la maille :

Ensuite nous allons charger les trous par de l’explosif et raccorder entre eux en respectant les plans
de tir utilisés (bourrage, dosage, charge unitaire et séquences), figure IV-8 et IV-9).

La dernière étape est le raccordement entre les trous, qui nous permettre d’obtenir notre schéma
final avec le temps de détonation de chaque trou. (Figure IV-10)

Figure IV-8 : Chargement des trous

84
Figure IV-9 :Schéma de tir électrique exemplaire des tirs effectués à Beni Amir

NB : Ce logiciel ne supporte pas les tirs électriques, nous avons créé des détonateurs et des raccords de telle façon à obtenir les mêmes
séquences que ceux dans les tirs électriques effectués dans la mine.
5. Prédiction de la blocométrie :
Après la vérification du schéma de tir (blast result>Connection, Structures, Geometry), nous
pouvons visualiser notre courbe granulométrique (pourcentage des blocs en fonction de leurs tailles
en mm) établi à l’aide du modèle Kuz-ram, qui peut être calibrée pour rendre représentatifs la
prédiction obtenue et trouver le nouveau facteur de la roche A, (voir la figure IV-11).

6. Analyse de la fragmentation sur terrain par l’appareil PortaMetrics


Le scanner PortaMetrics est un appareil portable d’analyse qui utilise la technologie d’image
stéréo pour déterminer la taille des blocs d’une zone sélectionnée, sans avoir besoin de mettre en
place un objet de référence donnant l’échelle ou de travailler à proximité du front de taille.

Figure IV-10: L'appareil PortaMetrics

L’appareil permet également de déterminer en un clin d’œil les pentes du tas abattu. A chaque
mesure, les capteurs 3D du PortaMetrics enregistrent les dimensions des blocs. En multipliant les
mesures sur un tas abattu, le PortaMetrics permet d’établir en quelques secondes une courbe de
granulométrie (figure IV-12), selon les standards Rosin Rammler, directement sur l’écran de
l’appareil.
Figure IV-11 : Courbe granulométrique représentante la prédiction de la fragmentation par le modèle Kuz-ram
Figure IV-13 : Courbe granulométrique analysé par PortaMetrics, fragmentation du troisième niveau.

7. Calibration de la blocométrie
En plus de la courbe granulométrique, PortaMetrics donne un tableau présentant les résultats de la
courbe pour des pourcentages multiples de dix (annexe C-2), nous utilisé le X20, X50, X80 et X90
pour calibrer les courbes granulométriques théoriques tracés par O-Pitblast (voir figure IV-13).

Figure IV-12 : Calibration de la courbe granulométrique


Chapitre IV : Prédiction de la fragmentation et optimisation de l’utilisation des explosifs

X80 : le X80 d’une blocométrie est défini comme là de la maille qui laisse passer 80% en masse du matériau.

Ainsi, les nouveaux coefficients de roche A corrigé par la calibration sont montrés sur le tableau
IV-4.

Tableau IV-4 : ''Rock factor A'' corrigé

Niveau Ath Acorrigé


2 3.9 3.88
3 4.12 3.94

Le troisième niveau commence en haut par l’intercalaire entre les couches phosphatés deux et
trois, cet intercalaire est le plus dure (résistance simple =23.3 MPA contre 8.2MPA pour la couche
trois supérieure et 12.2MPA pour celle inférieure [39]). Or comme cet intercalaire est envoyé vers
la décharge avant le défruitage de la troisième couche, il est inutile que sa blocométrie s’adapte à
la maille du crible déjà défini pour le défruitage, mais il suffit son fragmentation. C’est pour cela
que nous avons analysé de nouveaux seul la blocométrie de la troisième couche phosphatée (figure
IV-14 ) pour obtenir un nouveau coefficient de la roche : A=1.44

Figure IV-14 : Analyse de la blocométrie de la troisième couche phosphatée

Avec ses nouvelles constantes, le modèle prédictif de Kuz-ram peut parfaitement prédire les
résultats d’un tir de mines et juger sur l’efficacité d’un plan de tir.

89
Chapitre IV : Prédiction de la fragmentation et optimisation de l’utilisation des explosifs

V. La conception d’un nouveau plan de tir


La conception d’un plan de tir, correspond à la définition des paramètres contrôlables, liées à
la géométrie de foration, au chargement des trous par l’explosif et au séquences d’initiation, si
certains paramètres sont facilement modifiables, d’autres sont fixés soit par les engins utilisés ou
par des raisons de sécurité.

1. L’objectif de la fragmentation
L’objectif de la fragmentation des roches phosphatées est de produire une blocométrie
acceptable à la fois pour les chargeuses (taille des blocs inférieur à la moitié de leurs godets) et aux
cribles primaires dans les trémies (maille =900mm).

C’est à cet objectif que nous allons nous intéresser, puisque le sautage des terrains naturels ne
vise pas une bolométrique bien déterminée, il lui suffit de mouvementer le terrain pour rendre facile
le décapage. En surcroit, dans la mine Beni Amir, certains recouvrements ont été décapés sans
sautage.

2. Redéfinition des paramètres contrôlables (cas de BENI AMIR) :


Pour la mine de Beni Amir, les paramètres contrôlables sont montrés dans le tableau IV-5.

Tableau IV-5 : Paramètre du sautage contrôlables à Beni Amir

Paramètres contrôlable d'un tir de mines Possibilité de modification


diamètre du trou Fixé par la sondeuse
Surprofondeur de la foration Possible pour des profondeur inférieur à 10m
inclinaison du trou Non, sondeuse à foration verticale seulement
Géométriques

Longueur de bourrage Oui


Géométrie de la maille Oui
Rapport espacement/banquette Oui
Direction de tir Oui
Nombre de faces libres Oui
taille de la volée Oui
type d'explosif Non, pour des raisons de sécurité
l’explosif
Liés à

type d'amorçage Oui


séquence d'initiation Oui

90
Chapitre IV : Prédiction de la fragmentation et optimisation de l’utilisation des explosifs

3. Choix du paramètre lié à l’explosif


i. Type d’amorçage
Le type d’amorçage à Beni Amir est obligé par l’utilisation du cordeau de sécurité. En effet,
bien que les détonateurs soient placés au fond du trou le cordeau détonateur, avec une vitesse de
propagation de l’énergie de 7000m/s (pentrite), ramène instantanément la détonation en haut. Ainsi
l’amorçage effectué se comporte comme un amorçage latéral.

ii. Séquence d’initiation


La séquence d’initiation est un facteur très important qui influence sur la direction d’un tir, et
aussi il permet d’éviter l’effet de cumul entre les charges. Il faut toujours essayer de profiter des
surfaces libres, en affectant les petites séquences aux premiers lignes, proches des surfaces libres
de telle façon à créer de nouvelles et créer un meilleur profilage pour les engins de décapage ou de
défruitage.

4. Choix des paramètres géométriques


Bien qu’il n’existe pas de théorie fondamentale concernant le tir à l’explosif, certaines
règles existent pour établir un schéma de tir. En s’appuyant sur ces règles empiriques, on
peut ainsi proposer les paramètres de tir développés dans la suite de cette partie.

i. Les règles de Langefors


Les chercheurs suédois Langefors et Kilhström ont établi une règle empirique de calcul de la
banquette maximale admissible en fonction de paramètres inhérents au massif rocheux (notion de
résistance de la roche), paramètres relatifs à la maille souhaitée et du type d’explosifs employés.

La règle dite de Langefors propose une relation linéaire entre la banquette maximale admissible
et le diamètre de foration (Langefors, Kihlström, 1963) :

 𝐏. 𝐬
𝑩𝒎𝒂𝒙 = √
𝟑𝟒 𝐟. 𝐜. 𝐒
𝐁

Avec :

B : banquette maximale admissible (m)

Ø : diamètre de foration (mm)

91
Chapitre IV : Prédiction de la fragmentation et optimisation de l’utilisation des explosifs

P : densité de chargement (kg/m3)

s : strength de l’explosif (sans dimension), pris pour l’explosif en pied (car le cisaillement du pied
est le travail le plus difficile)

c : constante de roche (kg/m 3)

f : facteur de contrainte

S/B : rapport écartement sur banquette

La banquette maximale est en général réalisée en pied : c’est ainsi à priori pour la partie
inférieure du chargement que l’on calcule la banquette maximale admissible.

𝟓𝐐 𝟓𝐕
Le strength de l’explosif est donné par la relation : 𝑺 = 𝟔𝐐 + 𝟔𝐕 où Q et V étant l’énergie
𝟎 𝟎

et le volume des gaz de l’explosif employé, Q0 et V0 ceux d’un explosif de référence (généralement
le nitrate-fuel).

La densité de chargement est la densité de l’explosif, à laquelle on peut introduire un facteur


correctif dans le cas de l’utilisation de cartouches. Dans le cas d’un chargement à plusieurs types
d’explosifs, on se réfèrera au chargement utilisé pour le cisaillement du pied, opération la plus
difficile dans l’abattage. Dans notre cas, le chargement du pied est réalisé avec des explosifs en
Øc
vrac. La densité de chargement est donc donnée par : 𝑃 = d ∗ ( Øt ) (d : densité de l’explosif, Øc :

diamètre de cartouche d’explosifs et Øt : diamètre du trou de mine).

Application :

Le diamètre de la foration utilisé à la mine Beni Amir vaut Ø=9’’=228.6 mm

L’explosif principale utilisé est l’Ammonix en vrac avec une densité de 0.8 donc :

s=1 (explosif de référence)


P=0.8 (explosif en vrac)
Le coefficient de résistance au tirage ‘c’dépend de l’élasticité de la roche :

 0,35 pour des roches élastiques ;


 0,40 pour des roches moyennes,
 0,45 pour des roches plastiques.

92
Chapitre IV : Prédiction de la fragmentation et optimisation de l’utilisation des explosifs

On corrige cette valeur en fonction de l’état de fracturation et de l’indice de continuité de la


roche [40]. Notre massif a un comportement élasto-plastique donc c=0.4

Tableau IV-6 : Facteur de contrainte en fonction de l'inclinaison du trou [41]

Alpha 0 10 20 30
F 1 0.95 0.9 0.85

Le facteur de contrainte f introduit une correction en fonction de l’inclinaison donnée au trou


(tableau IV-6).

Dans notre cas la foration s’effectue toujours verticalement donc f=1.

Rapport espacement sur banquette : selon Langefors [42], ce rapport doit être pris entre 1 et 1.5

Nous allons essayer les rapports 1, 1.25 et 1.5, à chacun la banquette maximale calculée est
représentée dans le tableau IV-7.

Tableau IV-7: Banquette et espacement maximaux

Espacement/Banquette Bmax(m) Emax (m)

1 9.5 9.5

1.25 8.5 10.625

1.5 7.76 11.64

ii. Adaptation des valeurs théoriques à l’objectif de l’étude


La règle de Langefors pour le calcul de la banquette maximale ne fait intervenir ni la
consommation spécifique ni la charge unitaire. La figure IV-15 nous montre que ces banquettes et
espacements maximaux exigent l’augmentation de la charge unitaire afin de remplir leurs missions
de la fragmentation. Or notre objectif est de diminuer cette charge, d’où la nécessité de corriger ces
valeurs maximales.

93
Chapitre IV : Prédiction de la fragmentation et optimisation de l’utilisation des explosifs

Figure IV-15 :Courbe granulométrique prévu pour des tir avec les banquettes maximales établies

La blocométrie produite par les plans de tir actuel est acceptable, en effet il n’y a pas une
surproduction de grands blocs ni de particules très fines. Elle sera notre courbe basique pour juger
les résultats des tirs, en comparant les comportements des courbes à partir de l’abscisse 900mm.
Nous allons prendre, provisoirement, la valeur de la banquette maximum égale à celle utilisée
actuellement dans la mine (B=5).

Pour chaque niveau, nous allons définir deux schémas, le premier sera l’optimal pour la
fragmentation avec une charge unitaire inférieure ou égale à celle utilisée actuellement. Et une
deuxième qui visera l’atténuation des nuisances en diminuant la charge unitaire.

94
Chapitre IV : Prédiction de la fragmentation et optimisation de l’utilisation des explosifs

iii. Choix du rapport espacement banquettes


Afin de choisir le bon rapport espacement/ banquette (S/B), une comparaison des X80 de la
blocométrie résultante des tirs avec des rapports de 1, 1.25 et 1.5 pour différentes mailles a été faite
en gardant la même consommation spécifique (figure IV-15 et figure IV-16).

8000

7000

6000

5000
S/B=1
X80

4000 S/B=1.25
S/B=1.5
3000

2000

1000

0
3 4
banquette 5
Figure IV-16: Variation de X80 en fonction de la banquette pour différent rapport S/B

Nous constatons, d’après la figure IV-16 que, pour les différentes banquettes, le meilleur
rapport S/B qui donne les plus faibles X80, est celui S/B=1.5.

5. Plan de tir optimal pour la fragmentation

i. Niveau 2
De la même façon, en gardant la même consommation spécifique, nous constatons que la
maille 5*7.5 permet d’obtenir la meilleur blocométrie (figure IV-17), mais il lui faudra une charge
unitaire de 112.5 kg ce qui ne peut pas être accepté, en effet dans ce deuxième niveau le bourrage
s’effectue simplement avec les cuttings de la foration et l’introduction d’une telle charge va
diminuer sa longueur, ce qui va engendrer d’énormes bruits sonores. La maille 4*6 donne aussi
une blocométrie meilleur que celle obtenu par la maille actuelle (figure IV-17) avec une charge
unitaire inférieur (71.86 Kg contre 75kg).

95
Chapitre IV : Prédiction de la fragmentation et optimisation de l’utilisation des explosifs

Pour rendre pratique l’opération de chargement des trous, qui s’effectue manuellement, il faut
choisir une charge multiple d’un demi sac (12.5kg), donc nous allons essayer une charge de 62.5kg
à la place de 71.86 kg.

Figure IV-18 : Courbes


granulométriques prévues pour les schéma
actuel et celui proposé (niveau II)

Figure IV-17: Comparaison entre les


blocométrie prévu pour la mailles actuelle et les
celles proposées

Cette nouvelle charge permet d’obtenir une blocométrie acceptable (X80=668mm), le montre
la figure IV-18, donc elle sera retenue.

96
Chapitre IV : Prédiction de la fragmentation et optimisation de l’utilisation des explosifs

ii. Niveau 3
D’après la courbe identifiant le rapport S/B=1.5 (figure IV-16), la meilleure banquette est
égale à sa valeur maximale (5m), en outre, le graphe 9 nous informe qu’avec cette banquette, pour
un rapport S/B=1.5(donc une maille=5*7.5) et avec une consommation spécifique plus faible
(0.238 kg/m3) nous allons obtenir une blocométrie acceptable (X90=854mm).

Figure IV-19: Courbes


granulométrique pour les deux schémas
; ancien et nouveau pour la même
charge unitaire

Si la charge unitaire actuelle (87.5kg) n’engendre pas des nuisances non tolérées par les seuils
réglementaires, la maille 5*7.5 sera le choix idéal, en effet elle nous offre :

 Une diminution de -0.119 Kg/m3 dans la consommation spécifique (0.238


Kg/m3 contre 0.357 Kg/ m3 pour l’ancien).

Le choix de 5m comme valeur limite pour les banquette est maintenant justifié, en effet avec
cette valeur la charge unitaire optimale vaut 87.5kg qui est égale à celle utilisée dans le schéma
actuel, toute augmentation de la banquette s’accompagnera automatiquement par l’augmentation
de la charge unitaire ce qui va favoriser les nuisances, or l’objectif de ce chapitre et de prioriser la
maitrise des nuisances si leurs seuils limités par la règlementation peuvent être dépassés, et essayer
ensuite d’optimiser la fragmentation sans augmenter ses effets néfastes.

97
Chapitre IV : Prédiction de la fragmentation et optimisation de l’utilisation des explosifs

Les plans de tir retenus pour la fragmentation comme objectif sont montrés dans le tableau IV-
8.

Tableau IV-8: nouveaux plans de tir avec la fragmentation comme objectif (niveau II)

Banquette Espacement Dosage X80


Avantage
(m) (m) Kg/m3 (mm)
Niveau II 4 6 0.402 622 -0.060kg/m3
Niveau III 5 7.5 0.238 647 -0.119kg/m3

6. Plan de tir optimal pour l’atténuation des nuisances :


Notre but est de réduire la charge unitaire, ce qui va de même réduire la gravité des nuisances.
Pour ce faire, nous allons essayer de trouver les mailles adéquates pour chaque restriction d’un
demi sac (-12.5 kg) dans la charge unitaire.

iii. Niveau II
Le plan de tir optimal pour la fragmentation du deuxième niveau, permet de réduire 12.5kg de
la charge unitaire. Donc il peut être retenu aussi pour l’atténuation des nuisances.

La figure IV-20 nous montre les mailles adéquates pour des charges de 62.5kg et 50kg. En cas
d’insuffisance de l’atténuation des nuisances par la première, présence d’une contrainte proche ou
très sensible, la maille 3*4.5 nous donnera une meilleure réduction, si un surdosage de 0.102kg/m3
peut être accepté.

Figure IV-20: Schéma de tir


pour les nouvelles charges réduites

98
Chapitre IV : Prédiction de la fragmentation et optimisation de l’utilisation des explosifs

iv. Niveau III


Le plan de tir retenu pour la fragmentation pour objectif, avec une maille de 5*7.5, utilise la
même charge unitaire que celui
actuel (87.5 kg). Nous allons
passer de la charge unitaire 75kg
(figure IV-21), à celle 62.5kg
(figure IV-22) et finir par 50kg
figure IV-22).

Figure IV-21: Courbe granulométrique


prévu pour la première proposition
d’optimisation des nuisances (niveau III)

Figure IV-22 : Courbes


granulométriques prévu pour d’autres
propositions d’optimisation des
nuisances (niveau III)

Le tableau IV-9 nous montre la différence entre les différentes configurations possibles :

99
Chapitre IV : Prédiction de la fragmentation et optimisation de l’utilisation des explosifs

Tableau IV-9: Paramètres du plan tir adapté aux nouvelles charges unitaires proposées

Charge unitaire Maille adéquate Consommation X80


Niveau
(kg) B*S (m²) spécifique (kg/m3) (mm)

62.5 4*6 0.428 622


50 3*4.5 0.607 613
75 5*7.5 0.204 647
62.5 4*6 0.267 664
50 3*4.5 0.378 738

La diminution de la charge, quel que soit la maille, ne peut pas toujours être avantageuse pour
les trous à grand diamètre, surtout lorsque la profondeur des trous est assez importante, en effet,
parfois les bourrages intermédiaires ne suffisent pas pour répartir la charge équitablement sur le
trou, d’où l’utilité de travailler avec une foration à moyenne diamètre (102mm) pour pouvoir
atténuer davantage les nuisances du sautage sans impacter la fragmentation.

VI. Résultats obtenus avec les nouveaux plans de tir


Pour calculer l’atténuation qui sera portée, par les plans de tir actuels, sur les nuisances
engendrées, nous allons nous référer aux modélisations des nuisances établies dans le chapitre
III (V=KDαQβ ) ;

Donc un passage, d’une charge instantanée Qa à une autre charge Qn plus faible, permettra de
minimiser ; (1-(Qa/Qb)β) de la valeur des nuisances. Le tableau IV-10 représentera, pour les
nouveaux plans de tir conçus, les atténuations correspondantes.

Tableau IV-10 : Résultats obtenu avec les nouveaux plans de tir

Pourcentage
Niveau Maille Charge instantanée D’atténuation des
nuisances
4*6 62.5 6%
II
3*4.5 50 13%
5*7.5 75 11%
III 4*6 62.5 23%
3*4.5 50 35%

100
Chapitre IV : Prédiction de la fragmentation et optimisation de l’utilisation des explosifs

Conclusion
Pour conclure nous allons rappeler la démarche suivie durant ce chapitre; nous avons, dans
un premier temps, présenté les plans de tirs actuels, défini ensuite les propriétés géo-mécaniques
du massif rocheux et modélisé la fragmentation, puis nous avons analysé les blocométries sur
terrain pour calibrer et rendre fiable notre modèle d’étude et vers la fin, de nouveaux plan de tirs,
qui ont pour objectifs l’optimisation du couple charge instantané/fragmentation, ont été conçu en
se basant sur le modèle prédictif établi.

Ces nouveaux plans conçus permettent d’atténuer jusqu’à 13% des nuisances vibratoires
pour le deuxième niveau et 35% pour le troisième niveau. Quant au premier niveau, il suffit de
mouvementer les recouvrements, donc on peut passer au rapport S/B=1.5 et redimensionner les
mailles en fonction des charges instantanée limites à ne pas dépasser.

Notre postulat d’étude dans ce chapitre repose sur la modélisation effectué dans le chapitre
précèdent en admettant que, quant à l’énergie explosive, les nuisances ne dépendent que de la
charge instantanée, qui est justifié par le fait qu’un retard supérieur à 8 ms est suffisant pour éviter
l’effet de cumul entre les charges instantanées. Or la pratique des choses nous a montré que parfois
pour les mêmes charges instantanées, une volée contenant plusieurs trous produit plus de nuisances
que celles avec un nombre de trous inférieur. Ce qui met en doute la valeur de 8ms comme retard
suffisant pour éviter toutes interférence qui peut aggraver les effets vibratoires et sonores d’un
sautage.

101
Conclusion Générale et recommandations
Finalement, il convient de dire que les effets indésirables, d’un tir de mines, pour
l’environnement, le sont aussi pour le rendement d’abattage. Pour y remédier, il faut connaitre la
contrainte critique avant chaque tir, calculer la charge instantanée limite, modifier ensuite sur les
paramètres du tir pour donner la priorité soit aux nuisances sonores ou bien à celles vibratoires
(modifiant le type du bourrage par exemple) et choisir la charge unitaire accepté.

Ce travail nous a confirmé que les nuisances sonores sont aléatoires et difficiles à modéliser.
En effet, elles dépendent étroitement des conditions météorologiques. L’utilisation du bourrage
mécanisé nous a montré une grande utilité concernant l’atténuation des nuisances avec un
pourcentage qui a atteint les 15%. Toutefois, ce bourrage ne peut pas être utilisé dans le deuxième
niveau pour éviter le problème de salissage et de dilution. Or les nuisances acoustiques qui lui sont
liées ne posent de problème que dans le cas d’un tir où il y a raccordement entre deux séquences
par le cordeau détonant. Donc l’application des plans de tir normales, en évitant le doublement de
la charge instantanée, permet de bien lutter contre ce type de nuisances.

Pour maitriser d’avantage les nuisances sonores, il faut penser à l’abolition du cordeau de
sécurité qui impose un amorçage latéral. En effet, ce type d’amorçage favorise l’échappement des
gaz et amplifie par conséquence l’effet de la surpression aérienne.

Quant aux nuisances vibratoires, nous avons conçu de nouveaux plans de tir en fonction
des charges instantanées limites, ces plans permettre d’atténuer jusqu’à 35% de la vibration.

La charge instantanée peut parfois ne pas révéler la vrai gravité des effets d’un tir, pour un
tir de type électrique par exemple le couplage entre les charges est très probable, la limitation dans
le choix des séquences oblige d’avoir des retard très critique (8ms) , d’où l’avantage d’un type
NONEL qui offre une large gamme de choix des séquences et la possibilité de sauter des volées
plus étendues, en matière de sécurité, il marque encore l’avantage d’éviter plusieurs tirs au sein
d’une même volées, en d’autre terme d’éviter les ratés de tirs et de faire exposer le boutefeu à des
dangers mortels.

A la lumière de cette étude, il ressort que l’activité de l’extraction du minerai ne semble pas
produire des éléments perturbateurs de l’environnement hors les vibrations qui traverse le milieu

A
entourant pour créer une barrière devant tout échange avec le milieu extérieur obligeant les
riverains à s’adapter à cette situation. Le contrôle et la réduction de l’émission de vibrations et
surpressions aériennes semble l’unique manière de protéger l’environnement dans ces zones
contraignantes.

B
Bibliographie & Webographie
[1] Google maps

[2] Utilisation des explosifs dans le génie civil (technique de l’ingénieur)

[3] Guide-Pratique D5 G 01 « emploi des explosifs »

[4] Standard d’Analyse des Risques aux Postes de Travail (ADRPT)

[5] Standard d’évaluation des risques par Analyse AMDEC

[6] Cécile Coulombez. ANALYSE ET OPTIMISATION DES PRATIQUES D’ABATTAGE A


L’EXPLOSIF DANS UNE CARRIÈRE DE GRANULATS. 2007. <hal-00595332>

[7] TBT-COM-N-120-C0.doc

[8] GHARBI Kouider ‘‘L'adaptation du plan de tir à la blocométrie : Un enjeu capital pour un haut
rendement minier’’

[9] BERDOUDI SAID, ‘‘Etude de la mécanique de tir des roches par utilisation des modèles réduits
dans les conditions algériennes’’ thèse doctorat,2014.

[10] Olsson M., Ouchterlony F., Nyberg U., Bergqvist I., Granlund L., Grind H. On the Energy
Balance of Production Blasts at Nordkalks Klinthagen Quarry. In Proceedings of the 3rd European
Federation of Explosive Engineers (EFEE) Conference, pages 332344, 2003.

[11] SYNDUEX, Journée Technique commune du 12 septembre 2018, Comment le minage est-il
devenu incontournable p27.
[12] La norme DIN 4150, févier 1999

[13] La norme DIN 4150, septembre 1975

[14] Hino K. – Theory and practice of Blasting, Nippo kayaku Co. Ltd., Japan, 1959

[15] Rapport géotechnique du sol d’El Halassa, LPEE

[16] Hendron and Oriard, 1972

[17] Micromate Operator Manual

A
[18] Modélisation des sautages pour des gains en millions de dollars (une nouvelle approche de la
simulation numérique)

[19] Rapport de Recherche N°105 (Laboratoire Centrale de Pont et Chaussées)

Determination of blast-induced ground vibration equations for rocks using mechanical and
geological properties Ranjan Kumar, Deepankar Choudhury, Kapilesh Bhargava, p342

[20] Etude des vibrations provoquées par les explosifs dans les massifs rocheux, Pierre CHAPOT,
page 31.

[21] Interprétation des Sondages : SC11650, SC1158 et SC12267, Rapport d’étude géotechnique
du sol d’El Halassa, LPEE Casablanca, 2009, client : OCP]

[22] Journal of Rock Mechanics and Geotechnical Engineering (Determination of blast-induced


ground vibration equations for rocks using mechanical and geological properties Ranjan Kumar,
Deepankar Choudhury, Kapilesh Bhargava, p342-347)

[23] Essais mécaniques faites sur les sondages SC11650, SC1158 et SC12267, Rapport d’étude
géotechnique du sol d’El Halassa, LPEE Casablanca, 2009

[24] Batifoulier, novembre1971, Constatations pratiques sur les effets de l’explosif en


fonction du matériau rencontré. Revue de l’Industrie Minérale « Mines et Carrières ».

[25] Etude de la mecanique de tir des roches par utilisation des modeles réduits dans les conditions
algériennes, Berdoudi Said, p20

[26] Denis Nourry, utilisation de réseaux de neurones pour examiner la fragmentation


des roches à l’explosif et établir son influence sur la rentabilité de l’exploitation
dans les carrières. 2002

[27]Thum, 2000, Blasting techniques and explosives in the german quarry industry.
Proceedings of the 1st World Conference on Explosives and Blasting Technique,
Balkema : Munich, pp 109-116.

[28] Rossmanith, 2000, The influence of delay timing on optimal fragmentation in


electronic blasting. Proceedings of the 1st World Conference on Explosives and
Blasting Technique, Balkema : Munich, pp 141-147.

B
[29] Katsabanis, Liu, 1996, Delay requirements for fragmentation optimization. Proceedings of the
Workshop on Measurement of Blast Fragmentation, Balkema : Montréal, pp 241-246.

[30] Grant, 1990, Initiation Systems - What does the future hold? Fragblast 90. Proceedings of the
2nd International Symposium on Rock Fragmentation by Blasting, Australian Institute of Mining
and Metallurgy: Brisbane, pp 369-372.

[31] Bernard, Les vibrations dues aux tirs de mines: Méthode générale pour prévoir les niveaux et
calculer les plans de tir. Revue de l’Industrie Minérale « Mines et
Carrières». pp 51-56. Avril 1994.

[32] Blanchier et al, Théorie du travail à l’explosif, ind, Minérale et carrier-les technique
mai –juin,1988,pp 17-21..

[33] les plans de tir (Mine Beni Amir)

[34] Cunningham C.V.B. The Kuz-Ram model for prediction of fragmentation from blasting. In
Proceedings of the 1st International Symposium on Rock Fragmentation by Blasting, pages 439-
454, 1983.

[35] Cunningham C.V.B. Fragmentation estimations and the Kuz-Ram model : four years
on. In Proceedings of the 2nd International Symposium on Rock Fragmentation by Blasting, pages
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[36] Cunningham C.V.B. The Kuz-Ram fragmentation model - 20 years on. In Proceedings
of the 4th European Federation of Explosive Engineers (EFEE) Conference, pages 201-210, 2005.

[37] Rosin P., Rammler E. The laws governing fineness of powdered coal. In J. Inst. Fuel,
volume 7 (31), pages 29-36, 1933.

[38] Kuznetsov V.M. The mean diameter of fragments formed by blasting rock. In Soviet
Mining Science, volume 9 (2), pages 144-148, 1973.

[39] Résultat des essais sur la roche, sondages : SC11650, SC1158 et SC12267, LPEE Casablanca,
2009, client : OCP.

[40] Abattage des roches, Elaboration et mise en œuvre du plan de tir, Conception et analyse du
plan de tir (Cours de l'Ecole des Mines de Douai)

C
[41] https://hal-mines-paristech.archives-ouvertes.fr/hal-00595332.

[42] Modèle d'un plan de tir, NEFIS-MOULOUD.

[43] Service géologique OCP Khouribga, gisement d’El Halassa.

D
Annexes

 ANNEXE A : Coupe lithologique du gisement d’EL HALASSA


 ANNEXE B : Interface du logiciel BLASWARE
 ANNEXE C : Interface du logiciel O-Pitblast

E
ANNEXE A : Coupe lithologique du gisement d’EL HALASSA [43]

Cette annexe représente la coupe lithologique moyenne de la série phosphatée du gisement EL


HALASSA (Domaine de 1976 ha).

F
ANNEXE B : Interface du logiciel BLASWARE
Ce logiciel, délivré avec le moniteur Micromate, permettra de gérer les événements, tracer les
signatures sismiques et la transformé de Fourier.

G
ANNEXE C : Présentation du logiciel O-Pitblast
O-Pitblast est un logiciel designer et optimisateur, une période d’essai nous a été accordé, en vue
de modélisé les nuisances, dessiner les schémas de tir, faciliter l’application du modèle Kuz-ram.
Annexe C-1: Interface du logiciel O-pitblasts

Pour calibrer la courbe granulométrique établi à l’aide du modèle Kuz-ram par les résultats
obtenus réellement, O-Pitblast, en faisant entrer quatre dimensions correspondantes à des
pourcentages de 20%, 50%, 80% et 90% dans les courbes granulométriques réelles, permettra une
calibration automatique ainsi que la correction du coefficient de la masse rocheuse (Annexe B-2).

H
Annexe C-2 : Calibration de la blocométrie sur le logiciel O-Pitblast

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