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Choix D Investissement en Contexte de Certitude
Choix D Investissement en Contexte de Certitude
Stratégie
d’investissement en
contexte de
certitude :
2
I- Généralités sur la stratégie d’investissement
1) Définition de l’investissement :
Pour l’entreprise, investir c’est consentir à décaisser aujourd’hui une certaine somme
avec l’espoir d’encaisser ultérieurement, sur plusieurs exercices, des sommes plus
importantes permettant d’augmenter ainsi la valeur de l’entreprise.
Un investissement est acceptable dans la mesure où les gains attendus sont supérieurs
au capital investi. De ce fait, évaluer un investissement consiste à comparer deux éléments à
savoir : les gains futurs et le capital investi.
L’investissement recouvre des notions qui peuvent être très différentes suivant le point
de vue adopté, on peut distinguer trois notions :
D’un point de vue économique : l’investissement est la réalisation d’un capital fixe. Il
s’agit de l’accumulation de facteurs physiques, principalement de production et de
commercialisation. Ces actifs industriels ou commerciaux augmentent le potentiel
économique de l’entreprise et contribuent à son fonctionnement sur plusieurs cycles
de production successifs.
D’un point de vue financier : l’investissement s’analyse comme l’affectation de
monnaie à l’acquisition d’actifs industriels ou financiers. Il s’agit d’immobiliser les
capitaux, c'est-à-dire d’engager une dépense immédiate dans le but d’en retirer un
gain sur plusieurs périodes successives.
D’un point de vue comptable : la notion d’investissement est directement rattachée
à l’affectation de la dépense aux rubriques de l’actif immobilisé (immobilisations
corporelles, incorporelles et financières).
1
CONSO Pierre, HEMICI Farouk, « Gestion financière de l’entreprise», DUNOD, 11ème édition, 2005,
pages : 407,408
3
Suivant la nature, où on peut distinguer :
- Les investissements industriels et commerciaux sous la forme d’actif physique ;
- Les investissements financiers qui prennent la forme de titres de participation ou de
prêts à long terme ;
- Les investissements incorporels qui comprennent d’une part les acquisitions d’actifs
incorporels (fonds de commerce, brevets…) et d’autre part les dépenses d’études, de
recherche et de développement de formation.
Suivant leur objectif, à savoir :
- Les investissements d’exploitation dont l’objet est l’accroissement du potentiel de
production et de distribution ;
- Les investissements de renouvellement dont l’objet est le maintien du potentiel de
l’entreprise ;
- Les investissements de modernisation souvent dont l’objet est l’amélioration de la
productivité ;
- Les investissements de prestige dont l’objet est l’image de marque de l’entreprise et
dont les effets non mesurables ne peuvent être qu’indirects ;
- Les investissements sociaux qui portent sur ce qu’on appelle « la qualité de vie » dont
les effets ne peuvent être directement mesurés.
4
3) Les caractéristiques d’un projet d’investissement
Les dépenses d’investissement
C’est la dépense que doit supporter l’entreprise pour réaliser le projet. Le capital
investi comprend le cout d’achat du matériel et l’augmentation du besoin de financement
de l’exploitation qui découle de la réalisation du projet.
Tous ces flux doivent être pris en compte lors du décaissement effectif car
l’investissement n’est pas obligatoirement fixé sur une seule période.
La durée de vie
L’évaluation des gains attendus suppose que l’on connaisse la durée d’exploitation du
projet. En principe, c’est la durée économique qui est retenu. Mais, si elle est difficile à
prévoir, on retient la durée d’amortissement du bien.
5
La valeur résiduelle
Dans le cas général, et bien qu’un investissement ait une durée de vie économique
supérieure à sa durée de vie comptable (durée d’amortissement), on retient cette dernière
pour l’évaluation du projet. Par contre à la fin de cette période le projet est supposé
disparaître et la valeur résiduelle de l’immobilisation être nulle (valeur nette comptable).
Mais dans certaines situations, il est possible d’attribuer une valeur marchande résiduelle
non nulle à ce bien. Cette valeur résiduelle en fin d’exploitation est une recette
additionnelle qui doit être prise en compte la dernière année du projet.
4) L’actualisation :
L’actualisation c’est la technique qui permet de comparer aujourd’hui des flux qui ne se
produisent pas à la même date dans le temps2.
Ainsi, on ne peut pas comparer des flux financiers échelonnés dans le temps sans les
ramener à une unité temporelle commune. L’actualisation permet de « convertir » les flux
financiers futurs afin qu’ils deviennent équivalents à des flux présents3.
Actualiser, c’est déprécier le futur, c’est être plus exigeant vis-à-vis des flux futurs
que vis-à-vis des flux actuels parce que les flux futurs ne peuvent pas être consommés ou
investis immédiatement, contrairement à un flux actuel.
2 ème
VERNIMMEN Pierre, « Finance d’entreprise », DALLOZ, 6 édition, 2005, page n°379
3
TAVERDET-Popiolek Nathalie, « Guide du choix d’investissement », Edition d’organisation 2006, page n°141.
6
L’actualisation, qui convertit une valeur future en une valeur d’aujourd’hui, est
l’inverse de la capitalisation. Pour actualiser, en utilise la formule suivante :
V0 = Vn / (1+t)n
Le coût du capital :
Le coût de capital est cette notion de taux plancher, seuil minimum au-dessus duquel
les projets seront rejetés. Ce taux sert de taux d’actualisation.
Exemple :
On considère qu’une entreprise possède un capital de 2 400 euros pour financer ses
investissements et répartis comme suit :
Donc le coût de capital sera la moyenne arithmétique pondérée des coûts des
différentes sources de financement, soit :
Donc le coût du capital est le coût des ressources financières de la firme. Il s’agit
donc d’une référence : la rentabilité du projet doit être supérieure au coût financier engagé
pour le mettre en œuvre.
4
DJUATIO Emmanuel « Management des projets : Techniques d’évaluation, analyse, choix et planification »,
l’harmatta, 2004, page n° 69.
7
En général, le choix du taux d’actualisation est fonction de la durée de vie de
l’investissement. Si l’entreprise ou l’investisseur choisit de s’autofinancer, il devra tenir
compte du coût auquel il se serait financé sur le marché pour déterminer le taux
d’actualisation des flux générés par le projet. Il est évident que si l’investisseur emprunte
pour financer son projet, le taux d’actualisation sera égal au taux d’intérêt du marché.
Le taux d’inflation :
L’anticipation de taux d’inflation prévisionnels est particulièrement délicate. Cette
anticipation devrait pouvoir être compensée afin de préserver le pouvoir d’achat des
sommes immobilisées.
La rémunération du risque :
La rémunération du risque est la deuxième préoccupation qui doit être intégrée pour la
détermination d’un taux d’actualisation. Il est difficile d’évaluer le risque pouvant affecter la
rentabilité d’un projet à l’horizon de sa durée de vie économique.
L’appréciation du risque peut résulter d’une approche subjective anticipant le risque
pays, le risque secteur et le risque spécifique entreprise et projet envisagé.
5) La capitalisation:
« La capitalisation projette des valeurs d’aujourd’hui en des valeurs futures. »
Pour calculer la valeur future d'une somme actuelle, on effectue une opération de
capitalisation des flux financiers.
5 ème
VERNIMMEN Pierre, « Finance d’entreprise », DALLOZ, 6 édition, 2005, page n°381
8
Vn = V0 (1+t)n
4ème étape : détermination et prise en compte d’une valeur résiduelle. Il s’agit de la valeur
de revente éventuelle du projet d’investissement en fin de période d’exploitation. En
principe son calcule procède de l’actualisation, mais dans la pratique, la valeur liquidative ou
la valeur d’usage sont retenues comme référence.
6
MANDOU Cyrille, « Procédures de choix d'investissement: Principes et applications », De Boeck
Supérieur, 2009 – page n°12
9
FTi = ∆BFR + I
Avec ∆BFR, la variation du BFR s’exprimant en fonction de celle du chiffre d’affaire ∆
CAHT.
FTe = EBE (1- taux d’imposition) + (DAP*taux d’imposition) = ENE + (DAP*taux d’imposition)
Avec :
-Terrains nus et construction en 2011 pour les valeurs respectives de 750 000 et
1 250 000 dh (20 ans d’amortissement linéaire).
-installations techniques en 2011 pour 880 000 dh (10 ans d’amortissement linéaire)
- matériel et outillage en 2011 pour 740 000 dh (10 ans d’amortissement linéaire)
- mobilier, matériel de bureau et aménagements divers en 2011 pour 350 000 dh( 8 ans
d’amortissement dégressif)
10
⁻ Le chiffre d’affaires hors taxes prévisionnel de 2011 sera 30 000 000 avec une
progression attendue de 1,5% l’an, pour les deux années suivantes et 2,5% l’an pour
celles restantes (sauf pour la dernière où il y a une stabilité).
⁻ Les achats consommés sont estimés à 56% du chiffre d’affaires HT.
⁻ Les charges de personnel, estimées à 5 850 000 dh en 2011, devraient subir un
accroissement annuel de 1,5%.
⁻ Les impôts et taxes (hors IS et IR sur salaires) vrillent autour de 2% du chiffre
d’affaires HT. Les autres charges d’exploitation sont estimées à 8% des ventes hors
taxes.
⁻ Le besoin en fonds de roulement d’exploitation représente environ 4,5% du chiffre
d’affaires.
⁻ En ce qui concerne le financement, la société câble du nord prévoit la cession de
l’ancienne installation technique afin de financer 40% des installations prévues pour
2013. La valeur résiduelle équivalant la valeur nette d’amortissement (sauf pour les
terrains dont la valeur vénale représente 160% de leur valeur d’origine).
11
2013 302 101 202 33,3% 25%
2014 202 67 134 33,3% 33,33%
2015 134 67 67 33,3% 50%
2016 67 67 0 33,3% 100%
12
Dotations - 356 534 482 428 382 375 373
CAF - 3 152 3 251 3 281 3 386 3 496 3 623 3 556
Valeur résiduelle - - - - - - - 2 485
Récupération du BFR - - - - - - - 1 498
Total des ressources - 3 152 3 251 3 281 3 386 3 496 3 623 7 539
∑ Flux nets - 5 074 2 452 2 900 3 126 3 350 3 459 3 623 7 539
Principe
Le critère de la valeur actuelle nette (VAN) répond au principe de compensation.
C’est la somme actualisée des flux financiers pendant les périodes d’investissement et
d’exploitation, somme qui s’exprime dans l’unité monétaire du projet considéré 7.
Règle de décision
La VAN est un critère d’éligibilité : une VAN positive implique de retenir le projet
d’investissement et une VAN négative implique de le rejeter.
Pour une entreprise privée, réaliser un investissement dont la VAN est positive
permet de :
– récupérer le capital investi ;
– dégager des surplus dont la valeur actuelle est égale à la VAN du projet.
Limites
⁻ On reproche au critère de la VAN de ne pas permettre de comparer convenablement
des projets dont les montants initiaux seraient très différents. Pour remédier à cet
inconvénient, il suffit de recourir à l’indice de profitabilité.
7
TAVERDET-POPIOLEK Nathalie, « Guide du choix d’investissement », Groupe Eyrolles, 2006, page
n° 170
13
⁻ La VAN ne permet pas de comparer des projets dont la durée de vie est très
différente car pour les projets de durée plus courte, il faut envisager, en principe, un
nouvel investissement. Pour répondre à cette objection, on recourt à la méthode de
l’annuité équivalente et l’on choisit le projet dont l’annuité est la plus grande.
Exemple :
Projet 1 :
14
7) Indice de profitabilité (IP)
Principe
L’indice de profitabilité (IP) répond au principe de compensation sous forme d’un
ratio proche de 1. L’entreprise a intérêt à choisir les investissements les plus rentables par
unité de capital investi.
L’indice de profitabilité représente le rapport entre la valeur actuelle des flux
financiers d’exploitation générés par le projet et le montant de l’investissement initial. Il
reflète le revenu actualisé par unité monétaire investie.
IP = Somme actualisée des flux financiers liés à l’exploitation/Somme actualisée des flux
financiers associés à l’investissement.
∑
IP =
Règle de décision
IP est un critère de comparaison : entre deux projets, on choisira celui qui a l’indice
de profitabilité le plus élevé.
Exemple :
Projet 1 :
Principe
Le taux de rentabilité interne est le taux d’actualisation qui annule la VAN du projet.
Le TRI vérifie l’équation suivante :
Le TRI se calcule par approximations successives puis, une fois le résultat encadré,
par interpolation :
15
⁻ On détermine deux taux : Un taux t1 qui rend la VAN positive et un taux t 2 qui la
rend négative.
⁻ Le taux qui annule la VAN se situe donc entre t 1 et t2, on détermine le TRI en
faisant une interpolation linéaire.
Règle de décision
Le TRI est un critère d’éligibilité à condition d’avoir une norme pour mesurer l’intérêt
du projet. Un projet d’investissement est rentable si son TRI est supérieur au taux
d’actualisation retenu.
Le TRI présente l’avantage d’être une donnée uniquement liée au projet étudié et
contrairement à la VAN, n’est pas tributaire d’un taux d’actualisation.
Exemple :
Projet 1 :
Projet 2 :
16
Entre deux projets, on retiendra le projet avec le délai de récupération le plus court.
Exemple :
Projet 1 :
0 1 2 3 4
Flux nets -8 300 2 175 2 350 2 900 4 450
Flux nets actualisés - 2 052 2 091 2 435 3 525
∑Flux nets actualisés - 2 052 4 143 6 578 10 103
Projet 2 :
0 1 2 3 4
Flux nets - 4 150 1 223 1 313 1 617 2 364
Flux nets actualisés - 1 154 1 169 1 358 1 873
∑Flux nets actualisés - 1 154 2 322 3 680 5 553
Suivant le critère du délai de récupération actualisé, les deux projets sont éligibles et
équivalents.
V- Cas particuliers
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Ce troisième critère peut être :
- Soit la valeur actuelle nette globale VANG (si les capitaux investis sont identiques) ;
- Soit le taux de rentabilité interne global (TRIG) ;
- Soit l’indice de profitabilité global IPG (si les capitaux investis sont inégaux).
L’utilisation de l’un ou l’autre de ces critères globaux suffit car ils sont toujours concordants.
VANG = A (1+t)-n – I0
Avec :
A = C1 (1+i) n-1 + C2 (1+i) n-2 + …+ Cn
Exemple :
Taux d’actualisation : 8%
t = 20%
18
Projet 2 :
t = 19%
Calcul de la VANG
Projet 1 :
Projet 2 :
A (1+x)-n = I0
(1+x)-n =
(1+x) n= => x = ( –1
Projet 1 :
Projet 2 :
19
TRIG = –1= – 1 = 18,05%
On constate que les indicateurs globaux sont concordants. En effet, le projet 2 a la VAN
globale la plus grande et le TRIG le plus élevé : le choix doit porter sur ce projet.
Même si la VAN du projet B est plus grande que celle du projet A, on ne peut pas dire
que le projet B est plus rentable que le projet A.
Pour analyser ces projets, il faut les comparer pour une même durée de vie. Dans le
cas où les projets d’investissement n’ont pas la même durée de vie, le décideur peut
recourir à plusieurs méthodes pour résoudre le problème de disparité entre ces durées de
vie à savoir :
20
Exemple :
VAN A = (320 *(1 - 1,1-6)/0,1) - 500 - 500 *1,1-2 – 500* 1,1-4 = 139
Donc, d’après cette méthode le choix doit porter sur le projet A qui a la VAN la plus
grande.
Réduction de la durée de vie du projet le plus long au plus court: Il s’agit de retenir
pour les 2 projets la durée de vie la plus courte et d’apporter au projet long une
valeur résiduelle à la fin de cette période
Exemple:
VAN A = 55,37
Exemple:
Pour A: Pour B:
55,37= a* (1- (1,1) ⁻2 / 0,1) 57, 05= a* (1- (1,1) ⁻3/ 0,1
a= 32 a= 23
En raison d’un investissement initial différent il est possible qu’un projet à taux de
rentabilité interne plus faible obtienne en fin de compte une valeur actuelle nette élevé.
Exemple9 :
Considérons deux projets A et B, de durée de vie égale et de risque égal, mais de
taille inégale. Le taux de rendement exigé ou coût de capital est de 12%.
8
Valeur résiduelle = VNA= 500 – (500*2/ 3) = 167
9
Exemple pris de « gestion financière à long terme : investissement et financement » Faouzi RASSI, presse de
l’université de Québec, 2007, page 201.
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Eléments Projet A Projet B
Investissement initial 500 000 300 000
Cash-flows nets 330 000 205 000
Durée de vie 2 ans 2 ans
VAN 57 717 46 460
TIR 21% 23,66%
On constate que les classements des deux projets selon la VAN et le TIR se
contredisent, pour le projet A on à une VAN plus élevé mais un TIR plus faible par rapport au
projet B.
Une analyse plus approfondie s’impose, basée sur le taux d’indifférence obtenu par
le point d’intersection des courbes de VAN des projets A et B en fonction de différents taux
d’actualisation.
22
Conclusion :
23
Bibliographie :
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