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Droit civil des contrats spéciaux

Séance 0 : Introduction générale des contrats spéciaux

Livre 3 Titre 3 du Code civil : théorie générale des obligations

o Le droit commun des contrats (L2),


o Responsabilité extracontractuelle (L2),
o Les quasi-contrats (L2) et
o Le 4ème RGO (titre 4)
 Les différentes sources des obligations

Article 110  Les obligations naissent d’actes juridiques, de faits juridiques ou de l’autorité
même de la loi. Elles peuvent naître de l’exécution volontaire ou de la promesse d’exécution
d’un devoir de conscience envers autrui (obligation naturelle).
o Actes juridiques : manifestation de volonté destinées à produire des effets de droit
(responsabilité contractuelle).
o Faits juridiques : agissements ou évènements auxquels la loi attache des effets de
droit (responsabilité délictuelle).

Article 1101  le contrat est un accord de volonté qui crée éteint, transfert des droits et
obligations

 Puis, articles suivants on a l’identification des différents types de contrats.

Article 1105  Les contrats, qu'ils aient ou non une dénomination propre, sont soumis à des
règles générales, qui sont l'objet du présent sous-titre.

Alinéa 1 : « les contrats, qu’ils aient ou non une dénomination propre, sont soumis à des
règles générales »
Alinéa 3: les règles générales s’appliquent sous réserve des règles spéciales (= le spécial
l’emporte sur le commun  ex : la vente (titre 6 livre 3), contrat de société (titre 4 livre 3)
Regarder dans le code comment on bascule du droit commun aux contrats spéciaux

Le droit commun des contrats  l’ensemble des règles générales applicables à tous les
contrats
 Consentement des parties,
 Capacité des partis
 Contenu certains et licites

Il n’existe pas de « contrat type » = contrat général  NON ce sont tous des contrats
spéciaux
 Car le contrat = outil qui sert à encadrer l’opération éco sous-jacente (les parties
veulent créer quelque chose avec ce contrat = vrai but derrière

Contrat spéciaux = avec des règles spéciales


 Ex : le contrat de vente, c’est elle qui a servi de matrice à la création du droit commun
des contrats, c’est à partir du contrat de vente (spécial) qu’on a créé des règles
générales abstraites (général).

Le contrat spécial :

 Règles communes des contrats


 Règles spéciales propre à un contrat

2 types d’articulations pour les règles du contrat : (Tous les contrats reposent sur des règles
générales et puis on y ajoute les règles spéciales.)

 Possible de cumuler les règles générales et les règles spéciales (ex : échange des
consentements (droit commun) + fait émerger des garanties spécifiques dans la
vente (droit spécial)
 Lorsque le spécial est incompatible avec le général  on applique le spécial : le
spécial déroge au général (droit commun) !!
 Lorsque les règles spéciales sont silencieuses  on revient aux règles générales
(droit commun)

DONC

 Le spécial ajoute au commun donc on applique cumulativement le spéciale et le général : le vendeur


d’un bien ne doit pas dissimuler les infos essentielles à son cocontractant appel sinon au dol (art
1137) + le vendeur doit garantir la chose contre les vices cachés (art 1641)

 Si contradiction c’est le spécial qui l’emporte art 1105 = en droit commun des contrats le
déséquilibre/ lésion n’est pas cause de nullité et n’est pas un problème pour le législateur. La lésion
n’est pas motif d’annulation (art 1168) mais exception en matière de vente immobilier => la lésion
peut justifier la résolution de la vente : la rescision pour lésion (art 1674)

 Le silence de la loi : présence contrat de vente ou de bail et quand je ne regarde rien n’est écrit sur la
loi spéciale => silence loi spéciale remonter dans le droit commun, il comble les lacunes dans les
règlementations spéciales.

1) Aperçu des contrats spéciaux (dans l’intro)

§a) Évolution des contrats spéciaux

En droit romain 3 types de contrats (les contrats nommés)

1. Les contrats Verdis  il faut respecter une formule sacrée pour que le contrat soit
valablement formé
2. Les contrats Litteris  forme de prêt qui naisse de l’inscription d’une somme sur un
registre (frome d’emprunt)
3. Les contrats Re  Ils se forment que par la remise d’une chose : le dépôt (contrat
réel)

Donc en dehors de ces 3 types, on ne pouvait pas créer de contrat valablement reconnus
et sanctionnés par le juge !!  osef du consentement

Au IIIème siècle après JC  création du contrat consensuel mais QUE pour les contrats
prévus par la loi sinon quand même pas valable
 Contrats inventés par les partis ne vaut rien si pas dans la loi !

 Contrat nommé  existe dans la loi


 Contrat innomé  non-créé par la loi mais par les parties, crée par les traditions
(Ex : contrat de franchise, contrat bancaire de compte courant)

Sous le droit canon (religieux au MA)  on met en exergue la parole donnée de l’homme.
 On est lié par la parole donc possible de créer une nouvelle forme de contrat « On lie
les bœufs par les cornes et les Hommes par les paroles » (Loisel)

En 1804  Création officiel du droit des contrats communs (modifié en 2016)


 Corps de règles communs pour les contrats qu’ils soient connus par la loi (nommés)
ou non (innomés) (dans le Livre 3 titre 3 du Code Civil)

De nos jours  phénomène de sophistication des contrats spéciaux


 On créée des contrats dans tous les sens

 Hyperspécialisation  tous les contrats seront analysés


 Scissiparité (=division d’un organisme)  plus le temps avance, plus les contrats
spéciaux se divisent

La vente  contrat qui aurait dû disparaitre des contrats spéciaux mais on le garde car reste
important dans le droit commun des contrats

Le droit spécial  absorbé par le droit général


 Règles transversales

3 Approches :

 Les pessimistes  trop de spécialisation du droit commun qui se réduit à peu de


chose, donc finalement c’est comme s’il n’existait plus vraiment de règles donc de
droit commun.
 Les parties finissent par croire que sans règle spéciale, on ne peut pas créer des
contrats

 Les modérés  Oui le droit commun existe toujours mais écraser par les contrats
spéciaux
 Donc il reste que des résidus de contrat général
 Les optimistes  Les contrats spéciaux vivifient le droit commun des contrats
 Les contrats spéciaux alimentent le droit commun des contrats

Éclatement du droit commun des contrats  dégagement d’une théorie des contrats
spéciaux)
 Au milieu, il y a des corps commun entre commun/spécial)

Quels critères retenir pour modifier les contrats spéciaux ?

 Il faut distinguer les contrats égalitaires et les contrats inégalitaires (dans les
contrats spéciaux)

 Il faut distinguer le contrats échange (commutatifs, ce qu’on s’échange) et les


contrats d’organisations (collaboration, ex : le mandat, contrat de société)

 Réorganiser les contrats spéciaux autour des grandes opérations qu’ils régissent
 Identifier les points communs entre les différents contrats existant

2 projets de réformes des contrats spéciaux :

 L’Offre de réforme des contrats spéciaux de l’association Henri Capitant


 Adosser aux règles spéciales, des règles communes aux obligations spéciales (créer
à côté des contrats spéciaux, un droit des obligations spéciales)

1. Car en vertu du principe de liberté contractuelle, bcp de contrats ne sont pas


compatibles entre eux (ex : contrat réel et consensuel)

2. Certains contrats spéciaux engendrent des obligations similaires voire


identiques (donc utile de créer un droit commun des règles spéciales)

 Donc volonté de créer un droit intercalaire entre le droit commun des contrats et le
droit spécial des contrats

La chancellerie (= ministère de la Justice)  veut aussi réformer les contrats spéciaux


 Mission à un professeur de rédiger un avant-projet de réforme des contrats spéciaux
(Philipe Stoffel Monk)  il faut rendre le code civil au droit positif (il ne se suffit
plus à lui seul)
1. Il fallait rénover le droit positif
2. Redonner une bonne place aux contrats mineurs qui sont maintenant au
centre de la société (ex : les contrats de prestations de services)
3. Acter les nouveaux principes technologiques des contrats
4. Articuler la réforme des contrats spéciaux avec celle de 2016

Les contrats à rénover :

 Vente
 Échange
 Louage d’ouvrage (le contrat de prestation de service pour le médecin, l’architecte…
lorsque l’on rend service à Autrui)
 Le bail
 Le prêt
 Les contrats aléatoires
 Le contrat de mandat

Les contrats exclus de cette rénovation :

 Les régimes matrimoniaux (mariage, Pacs)


 Les contrats de transaction
 Le contrat de société

Avant-projet de réforme sorti en juillet 2022 : (différents axes)

1) La liberté contractuelle  les auteurs de la réforme ont mis en place des règles
supplétives de volonté (= qui ne s’applique qu’à défaut de disposition des parties,
elles peuvent y déroger)
 Article 1194  Les contrats obligent non seulement à ce qui y est exprimé,
mais encore à toutes les suites que leur donnent l'équité, l'usage ou la loi

Les règles qui ne sont pas supplétives de volonté  qui est obligatoire car relève de l’OP,
donc pas possible d’y déroger par des conventions particulières

2) Le réalisme  But que cela soit utile aux praticiens, que le droit vienne encadrer des
opérations économiques, qui colle le + possible

3) La réforme doit être pratique  on ne change pas les numéros d’articles


 On garde les tirets des articles ou on en rajoute
 On garde des « numéro » d’articles réservés

4) La sagesse (= la prudence)  « il est utile de conserver, tout ce qui n’est pas utile de
détruire »

§b) Les sources du droit des contrats spéciaux

2 types de sources :
 Internes
 Externes

A) Les sources internes

Par la loi  Les contrats nommés, les textes de loi


 Bail
 Vente
 Prestation de service…
 Prêt
Rajout par la loi de 1971  Le contrat de promotion immobilière
En 2007  Le contrat de fiducie (le fait de confier la gestion de son patrimoine immobilier à
quelqu’un

En dehors du code civil, d’autres contrats :

 Le contrat de transport (Code de commerce)


 Le contrat de gérance (Code de commerce)  C’est la location d’un fonds de
commerce à un gérant
 Les contrats innomés (qui n’ont pas d’encadrement légal)  contrat de franchise,
sponsoring, comte courant

Lorsque lacune alors c’est la JP qui prend le relais  Le contrat bancaire de compte courant

La pratique qui vient créer une nouvelle forme de contrat  en mixant de l’existent, on crée
du neuf
 Ex : la location financière

B) Les sources externes

Les sources internationales :

 Les conventions internationales  contrats entre États


 Ex : convention de Vienne sur la vente internationale de marchandises, si on
veut des marchandises en dehors de l’UE le contrat de vente est régie par
cette convention
 Ex : la convention de Bruxelles de 1924 sur le transport maritimes
 Ex : convention de Montréal de 1999 sur le transport aérien

 DUE
 Approche sectorielle qui ne modifie pas certains secteurs (Ex : directive de 1985
sur la responsabilité du fait des produits défectueux)
 2 codes proposées par des professeurs qui sont doctrinaires et non normatifs :
1. L’Avant-projet de Code européen de droit des contrats élaborés par
l’Académie des privatistes européens de Pavie
2. Le principe de droit européen des contrats sous la direction de Lando (que
doctrinale pas de valeur normative)

Tentative pour créer un Code civil européen  projet qui commence en 2010 par un
groupe d’experts désignés pour l’élaborer et en 1 an, le comité rend sa copie et on dit que ce
code est optionnel
 Les parties choisissent d’appliquer un droit qui n’est pas celui où elles se situent
 Consultation publique ouverte en juillet 2010 qui proposait des options pour ce Code
sauf que personne n’y a répondu donc projet abandonné
2) L’objet du droit des contrats spéciaux

L’ensemble des règles applicables aux contrats spéciaux.

On va exclure :
Pas de traite des contrats administratifs
Pas de traite des contrats de mariages, de travail (assurances, sociétés)
La propriété intellectuelle
Les contrats de sureté

Les contrats qu’on va étudier :


 La vente
Le prêt
 Le bail
Le contrat de prestation de service
 Le mandat
 La dépôt

Classification des contrats spéciaux :

 Opposer les contrats relatifs aux choses et ceux relatif aux services  fragile car
domaines où il y a les 2 !

 Les contrats translatifs de propriété et le reste  Trompeur aussi contrat de prêt


bancaire on rend l’équivalent, quand ça porte sur des biens consomptibles cette
classification est trompeuse.

 Distinguer les obligations du contrats (donner, faire, ne pas faire, mettre à


disposition, mais supprimer en 2016 avec la réforme)
 Donner = transférer le bien en propriété et le remettre
 Faire/ne pas faire = Ne pas faire de concurrence, prestation de service (faire)
 Mettre à disposition = possible de l’utiliser mais je ne transfère pas

Il y a 2 types de contrats (idée) de classification par pascal PUIG :

 Les contrats destinés à organiser la circulation d’une richesse préexistante le


contrat ne les créer pas il se contente de les faire circuler (par voie de transfert de
propriété ou location)

 Les contrats tournés autour du travail humain qui vint créer une valeur nouvelle
 Des services (conseil juridique) ou des biens (mandat, prestation de services,
dépôt)

Comment le cours va être fait


Le contrat de prestation de service
Contrat de mandat
Contrat de dépôt
Contrat de prêt, bail
Contrat de vente ( le + important)
LEÇON 1 - Le contrat de prestation de service
Intro :

3 appellations de ce contrat (Article 1165 depuis 2016) :


 La location d’ouvrage
 Le contrat d’entreprise
 Le contrat de prestation de service

Section 1 : Identification de l’opération économique sous-jacente

1) La location d’ouvrage

Déf  Contrat par lequel le maitre d’ouvrage, confie un ouvrage. L’entrepreneur, l’ouvrier
pour qu’il le façonne (= qu’il effectue des travaux dessus)

D’une partie l’ouvrage, de l‘autre le bail

§a) L’ouvrage

En droit romain Locatio operis faciendi

Au début, le maitre fourni, l’ouvrier façonne et le rend


 Puis on admet mtn que l’ouvrier peut aussi fournir et façonner  osef que la chose
vienne du maitre ou l’ouvrier, ce qui compte c’est le travail dessus

Comment le contrat de louage d’ouvrage ressemble autant à une vente ? (Question


jusqu’au 18ème siècle)
 On ne voyait pas que le contrat de louage d’ouvrage était aussi un transfert de
propriété (dès lors que l’ouvrier peut aussi fournir la matière)

POTTIER (18ème)  contrat de louage d’ouvrage n’est pas une vente, principe d’accession
 (Def principe d’accession) L'extension légale du droit de propriété sur une chose
mobilière ou immobilière, à tout ce qu'elle produit et tout ce qui s'incorpore à elle,
soit naturellement soit artificiellement.

Pottier

 Si le bien est fourni par la maitre  location d’ouvrage


 Si le bien est fourni par l’ouvrier  vente

En gros:

Contrat de vente: la chose est apportée par l’ouvrier


Location d’ouvrage: la chose est apportée par le maitre
Règle de l’accession mobilière ou immobilière: la chose est apportée par les 2
18ème siècle  On part du principe que si les deux amènent quelque chose  on
s’intéresse au plus important (critère de l’accession)
 Alors peut être une vente ou louage d’ouvrage

Accession : ça veut dire ajouter, donc lorsque l’on mélange des biens, quand 2 biens meubles se
mélangent, on prend l’article 565 du Cciv : c’est au juge qu’il incombe de se débrouiller. Potier dit
qu’on va appliquer ça :
o Si le bien est fourni par le maître = louage d’ouvrage
o Si le bien est fourni par l’ouvrier = c’est une vente
o Si le bien est amené par les deux = on applique l’accession (celui qui ramène le bien le plus
important)

Ex : si le maitre amène un tissu et l’ouvrier un fil  c’est une location d’ouvrage


Si l’ouvrier amène un tissu et l’ouvrier un fil  c’est une vente.

18ème siècle  Critère de l’accessoire qui est pris en compte  la valeur monétaire du bien
qui attachera le critère du louage d’ouvrage ou de la vente = un peu comme l’accession, mais on
prend en compte la valeur du bien apporté par chacun.

Perception du louage d’ouvrage forte donc  Article 1787 du cc « Lorsqu'on charge


quelqu'un de faire un ouvrage, on peut convenir qu'il fournira seulement son travail ou son
industrie, ou bien qu'il fournisse aussi la matière. »

Dès 1804  Évolution du contrat de louage d’ouvrage


 Article 1710 : Le louage d'ouvrage est un contrat par lequel l'une des parties s'engage
à faire quelque chose pour l'autre, moyennant un prix convenu entre elles.
o Obligation de faire quelque chose (on s’intéresse non plus au bien mais au
travail)  l’ouvrier met à bail son savoir, sa force de travail au Maître
d’ouvrage

Initialement, le contrat de travail on estime que c’est une location de la force de travail.

§b) Le louage (le bail)

Idée de bail (bail = louage), pour législateur on met à bail une force de travail

Article 1708  Il y a deux sortes de contrats de louage :

 Les louages des choses = D’un côté la location


 Les louages d’ouvrage = De l’autre la force de travail

Thierry Revêt « La force de travail est un trait d’union entre les personnes et les choses »

Puis article 1709 du Cciv = définit le bail d’une chose, louage d’une chose : le bail d’une chose c’est le
contrat par lequel une des parties s’engage à mettre à disposition de l’autre une chose pendant un
certain temps et moyennant un prix.

Puis article 1710 du Cciv : met à disposition sa force de travail = le corps est indisponible mais la force
de travail elle, est disponible.
Article 1780 On ne peut engager ses services qu'à temps, ou pour une entreprise
déterminée
 C’est la prohibition du servage (différence avec esclavage)

Le contrat de location est un bail


Idem que pour le contrat de travail (MAIS EN 1804 ATTENTION)

2) Le contrat d’entreprise

2ème appellation dans le temps, apport doctrinal, on ne le trouve pas dans la loi

Au 20èmeSiècle (Planiol)  Le contrat de louage d’ouvrage est très vaste et va s’appeler


mtn « contrat d’entreprise »
 Louage d’ouvrage  j’entreprends quelque chose pour Autrui (=devient le contrat
d’entreprise »

Le contrat d’entreprise  base qui peut accueillir bcp de contrat


 Ex : Les contrats innomés sur une obligation de faire (Le mandat : je fais un acte
juridique pour quelqu’un d’Autre = en son nom et pour son compte)
 Ex : Le contrat de dépôt (conserver, garder la chose de quelqu’un)
 Ex : Le contrat de travail (la distinction est le critère de subordination, le salarié est
subordonné à son employeur, l’entrepreneur non.)

Le contrat de travail ≠ prestation de service


 La distinction c’est la subordination (entre salarié et employeur) alors que
l’entrepreneur est indépendant

3) Le contrat de prestation de service (Depuis 2016)

Au moins 2 textes dessus

Article 1165  Si les parties ne s’accordent pas sur le prix, alors c’est le prestataire qui
détermine son prix : la détermination du prix dans les contrats de prestation de service, prix fixé par
le prestataire de service.

Article 1352-8  La restitution d'une prestation de service a lieu en valeur. Celle-ci est
appréciée à la date à laquelle elle a été fournie.

Désormais appeler prestation de service (appellation économique) :


 Article 57 TFUE  « Au sens des traités, sont considérées comme services les
prestations fournies normalement contre rémunération, dans la mesure où elles ne
sont pas régies par les dispositions relatives à la libre circulation des marchandises,
des capitaux et des personnes. »

 Article 4 du 12 décembre 2006  « Toute activité éco non salariée, exercée en


principe contre rémunération »
La prestation de service organise la création d’une valeur nouvelle ou a minima qui
conserve une valeur préexistante
 Ex : l’entrepreneur qui va créer quelque chose alors que le vendeur vend une chose
qui existe déjà

Exemples de prestations de service Service bancaire, transport, hôtellerie, soins


médicaux, voyages, cinéma, théâtre

Section 2 : identification du contrat de prestation de service

2 critères pour qualifier la prestation de service :

 Le faux critère (contrepartie)


 Le juste critère (fourniture d’un service)

1) Le faux critère de l’existence d’une contrepartie

On a l’impression que la rémunération est un critère distinctif (mais la prestation de service ce n’est
pas préexistant, on ne peut pas l’estimer avant puisqu’on va créer une valeur nouvelle, donc pas de
critère de rémunération)

Article 57 du TFUE  « sont considérées comme services les prestations fournies


normalement contre rémunération, dans la mesure où elles ne sont pas régies par les
dispositions relatives à la libre circulation des marchandises, des capitaux et des personnes. »
 On a l’impression que la rémunération est un critère

Article 1710  « Le louage d'ouvrage est un contrat par lequel l'une des parties s'engage à
faire quelque chose pour l'autre, moyennant un prix convenu entre elles. »

DONC d’après cette logique le contrat d’entreprise sans prix n’existe pas !
Le contrat de prestation de service peut donc être gratuit

Arrêt de la CC du 17 décembre 1997  Le contrat de prestation de service est présumé


conclu à titre onéreux
 Donc possible de renverser la présomption et cela peut devenir un contrat gratuit

Avant-projet de réforme de 2022  acter que le contrat d’entreprise peut être gratuit ou
onéreux

2) L’authentique critère de la fourniture d’un service à titre indépendant (le +


important)

2 choses pour le prestataire de service :

 Travailler pour nous (la force de travail)  réaliser quelque chose


 A nous fournir le résultat du travail (le résultat de cette force de travail)  le
réaliser et le transmettre

Ex : retouche photo, conclusion d’un avocat (transmission par une clef USB)

Toutefois il peut arriver que le contrat de prestation de service peut transférer la


propriété ou non !

Cette prestation de service doit être réalisé à titre indépendant (à l’inverse du contrat de
travail qui lui est basé sur la subordination
 Se référer à l’article L 8221-6 du Code du travail
 C’est par la subordination que l’on distingue le contrat de travail du contrat de
prestation de service (qui distingue le salarié de l’entrepreneur)

Arrêt Ch Sociale 13 novembre 1996 (définition du critère de lien de subordination) 


« Le lien de subordination se caractérise par l'exécution d'un travail sous l'autorité d'un
employeur qui a le pouvoir de donner des ordres et des directives, d'en contrôler l'exécution
et de sanctionner les manquements de son subordonné »

Le contrat de travail  donner des ordres et en recevoir en tant que salarié

L’entrepreneur  fourni sa force de travail + un résultat attendu


 Donc libre d’organiser les moyens de la prestation !!

Le salarié/ employé  fourni que sa force de travail, force brut


 Donc c’est l’employeur qui conduit la force de travail pour obtenir un résultat

Donc si je suis entrepreneur, puisque je fournis les 2, mon travail + le résultat  laissez-moi gérer
mon travail comme je veux, pas de subordination, pas d’ordre.

Là où le salarié fournit uniquement la force de travail, il doit être guidé, la subordination est le seul
moyen nécessaire pour mettre en œuvre sa force de travail, il ne livre pas de résultat, donc donnez-
lui les moyens de mettre en œuvre sa force de travail.

3 critères pour le contrat de travail

 L’exécution d’une prestation de travail


 Le versement d’une rémunération
 Le lien de subordination avec l’employeur qui donne des ordres à l’employé

Si doute sur prestation de service ou contrat de travail  critère de la subordination


 Est-ce que l’employeur donne des ordres et impose ? (Alors que la prestation de
service, on est libre de s’organiser)

L’entrepreneur travaille à ses risques et périls  puisqu’il est indépendant


Le salarié est protégé lui car n’assume pas les activités
 Il aura tjrs un salaire qu’elle soit dans le + ou dans le –
 S’il commet une faute dans l’exercice de sa mission, c’est l’employeur qui sera
responsable

Section 3 : Distinction du contrat de prestation de service et des contrats voisins

Prestation de service  contrat par lequel, je m’engage pour mon travail à créer une valeur
nouvelle destinée à mon cocontractant

1) Distinction avec la vente

Je crée une valeur nouvelle  il faut que j’assure le transfert, parfois il arrive que cette
prestation porte sur un bien créée

Le contrat de prestation de service  s’il porte sur une chose opérer un transfert de
propriété
La doctrine pendant longtemps a dit on va voir l’accession mobilière et immobilière (mais ça relève
du droit des biens, ce n’est pas censé s’appliquer au droit des contrats).

Arrêt 16 mars 2022 (sur des billets de banque)  « Les règles de l’accession immobilières,
sont supplétives et n’ont pas vocation à s’appliquer lorsque le bien a été réalisé en exécution
d’un contrat d’entreprise »
 Si le bien est fourni par le prestataire  c’est la vente
 Si le bien est fourni par les 2  on s’en tient à la valeur (critère accessoire)

Maintenant  critère de « la spécificité de l’ouvrage accomplie »


 L’idée c’est que la vente porte sur une chose produite en série, selon des caractéristiques
prédéfinies par le fabricant.
 Alors que le contrat d’entreprise repose sur un ouvrage spécifique répondant au cahier des
charges du donneur d’ordre.

 La production précède la vente


 La fabrication est déclenchée par le contrat d’entreprise

La vente opère une transmission de valeur


Le contrat d’entreprise porte la création d’une valeur nouvelle pour la transmettre

Le critère de la spécificité e la chose accomplie

3 étapes pour cas pratique :


1er : Est-ce que le contrat emporte le transfert d’un bien ? si non, en principe c’est prestation de service si oui, on passe à
étape 2.
2eme : Est-ce que ça crée de la valeur ? Avant ou après le contrat ? si oui, contrat de prestation de service, si non, on passe
à étape 3.
3ème : Le bien est déjà existant ? On regarde la spécificité de l’ouvrage accompli = si cahier des charges imposé etc, c’est un
contrat de prestation de service.

2) Distinction avec les espèces de contrats de prestation de service

Le contrat de prestation de service devient utile quand il n’y a pas de contrat nommé pu
quand il devient trop complexe
 Ex : contrat de déménagement, contrat médical (il peut y avoir pleins de chose,
soigner, garder les accessoires, service de chambre)

Déménagement  contrat d’entreprise ou contrat de transport ?

Avant on appliquait la théorie de l’accessoire (si le temps de transport est + important alors
contrat de transport et sinon c’est l’inverse
 Maintenant c’est un contrat complexe, donc prestation de service (transport et
manutention)
o Arrêt du 25 février 1963 (déplacement d’une machine-outil avec accident)
 le contrat consistait principalement en travaux spéciaux et couteux de
manipulation (démontage et chargement) donc la CA a pu juger que ce
contrat était un louage d’ouvrage soumis au délai de prescription de 5 ans
 CAR la manouvre de chargement/déchargement était plus long donc
louage d’ouvrage

3) Limites du jeu de qualification

Critère de l’accessoire est limité  très peu d’élément dans les contrats de prestation de
service
 Si le contrat des parties est + ou – silencieux  blocage donc besoin de compléments
EX : dans les déménagements, les compléments dans le contrat de transport

2 choses si contrat complexe:

 Multi qualification (ex à la fois vente, dépôt, transport…)


 Mon qualification  mais on va piocher pour le compléter dans les contrats
spéciaux (transport, bail…)

Controverse importante en droit :


o Approche malheureuse : Quand j’ai un contrat complexe, je fais une multi qualification
juridique
o Approche heureuse (prof) : Quand j’ai un contrat complexe, on dit que c’est un contrat de
prestation de service, qu’on va compléter tant que de besoin avec les autres régimes (sans
prendre les qualifications).

§A) Les qualifications mixtes

Une seule opération et plusieurs qualifications


Ex : un garagiste répare notre voiture (à priori prestation de service), je devais chercher ma
voiture, mais j’y suis allée bien plus tard, le garagiste veut donc une rémunération en + pour
avoir gardé la voiture (contrat de dépôt)
 Donc à la fois contrat d’entreprise et contrat de dépôt, le client ne veut pas payer
car rien n’était prévu dans le contrat (le dépôt est présumé gratuit)

Règle de l’accessoire appliquée par la CC (Arrêt du 5 avril 2005)  Le contrat de dépôt est
présumée onéreux s’il est l’accessoire d’un contrat d’entreprise (qui lui est présumé
onéreux)  Donc le client doit payer !

Lorsque c’est un contrat complexe  il faut accepter que ce soit un contrat de prestation
de service, car on pioche dans les régimes propres de chacun des contrats et abandonner la
multi qualification

Contrat d’entreprise = contrat de prestation de service

§B) Le contrat d’entreprise complexe

Arrêt de la CC du 2 octobre 2007  Une entreprise peut être tenue d’une obligation de
garde, sans que cela soit caractérisé comme un contrat de dépôt

Faits :
Quelqu’un se fait couper les cheveux + manucure donc la cliente dépose ses bijoux qu’elle
confit au prestataire, sauf que les bijoux sont volés

Solution CA :
Il n’y a pas de contrat de dépôt car volonté pas assez caractérisée du dépositaire
Donc si pas de dépôt, pas d’obligation de garde du prestataire de service

Solution CC
Censure de la CA, le salon de coiffure pouvait être tenu d’une obligation accessoire du
contrat de prestation, donc il devait veiller de la sécurité des bijoux de la cliente pour
recevoir les soins attendus  obligation de garde, sans être caractérisée comme un contrat
de dépôt
 Cela reste un contrat d’entreprise seulement avec une obligation de garde

Arrêt CC 11 juillet 1984  qlq dépose sa voiture dans un garage, cette dernière prend feu
donc engagement de la responsabilité du garagiste —> entrepreneur aussi tenue des
obligations d’un dépositaire

Avant-projet de réforme de 2022  on ne garde pas le contrat de prestation de service,


mais on appelle ça contrat d’entreprise
 Le contrat d’entreprise  création d’une richesse nouvelle par l’activité
indépendante de l’entrepreneur dans l’accomplissement d’une prestation aux
contours déterminés
 L’entrepreneur réalise un ouvrage de façon indépendante au profit de son client : le
Maître d’ouvrage
 L’ouvrage peut être matériel ou intellectuel, consister en un bien ou un service
 La création d’un bien nouveau s’accompagne nécessairement à son transfert de
propriété au Maitre d’ouvrage

On oubli l’accession, l’accessoire  il peut être translatif de propriété

Contrat d’entreprise  la convention par laquelle une personne s'oblige contre


rémunération à exécuter un travail de façon indépendante et sans représenter son
cocontractant.

SÉANCE TD :

Le contrat d’entreprise est un contrat conscientiel présumé conclu à titre onéreux


 L’indépendance de l’entrepreneur permet de distinguer ce contrat du contrat de travail

Objet du contrat d’entreprise  Une prestation

Article 1708  contrat de louage

 Article 1709  Le louage de louage d’ouvrage


 Contrat d’entreprise (louage et industrie)
 Contrat de travail (services)
 Contrat de transport (voituriers)

 Article 1710  Le contrat de louage de chose (location ou bail)


 Louage sur un meuble
 Louage sur un immeuble

Les parties dans un contrat d’entreprise


 L’entrepreneur, le donneur d’ordre
 Le maître d’ouvrage

Contrat d’entreprise  Contrat par lequel l’une des parties, s’engagent à faire quelque chose pour
l’Autre, moyennant un prix convenu entre-elles

 Mettre à disposition sa force de Travail (ouvrage matériel ou intellectuel)


 C’est une obligation de faire, Exécution d’une prestation, d’un travail déterminé soit matériel
soit intellectuel

Arrêt CC du 17 décembre 1997  devis de travaux non signé et sans précision de prix)
 Le contrat d’entreprise n’a pas de forme particulière et est présumé conclu à titre onéreux,
il est conscientiel donc c’est une présomption simple  on peut la renverser donc on
admet qu’un contrat d’entreprise peut être conclu à titre gratuit.
 C’est un contrat conscientiel donc pas de forme particulière pour sa validité
 Donc en réalité, il vaut mieux passer le contrat par écrit car sinon problème de la preuve avec
les obligations des parties, idem pour le prix
o Si le juge doit déterminer le prix, il se réfère aux usages de la profession
Présomption d’onérosité : existe depuis napoléon Contrat d’entreprise conclu toujours à titre gratuit
pour faire la distinction avec le contrat de mandat

Arrêt Chambre com du 20 janvier 1998  Assurance dans le cadre d’un contrat de transport et
déménagement
Question : Quelle est la nature du contrat en cause ? (Il y a le transport et un déménagement)
 L’objet du contrat nous permet-il de le caractériser en contrat de transport ou contrat
d’entreprise ?

 CORRECTION : L’objet d’un contrat de déménagement est-il limité à la simple activité de transport
de marchandise ? l’incompétence de la société de déménagement suffit elle a caractérisé une faute
intentionnelle ?

Ici question de l’objet du contrat

Solution CC : L’objet n’est pas limité qu’aux seules opérations de transport, mais aussi la
responsabilité du déménageur avec le montage et démontage
 Si c’était que le déplacement  Contrat de transport
 Si le montage démontage  contrat de déménagement

Ici le contrat de déménagement est un contrat d’entreprise  Car son objet n’est pas limité qu’au
déplacement des meubles (le transport) mais aussi au déménagement (entreprise)
Besoin de qualifier le contrat  Pour savoir quel régime légal on lui applique

Avant arrêt 25 février 1963 : application critère accessoire


 Trop complexe, ce n’est pas un pur contrat de transport, ni un pur contrat de déménagement
donc on dit contrat d’entreprise pour le rattacher au régime du contrat d’entreprise.
 Contrat composite : englobe contrat de transport + contrat de déménagement c’est un contrat de
prestation de service

Arrêt CC du 1er juillet 1998  différence contrat de séjour et contrat de louage de chose (location)
 Ici contrat de séjour

Question de droit : Le contrat de séjour peut-il être qualifié de contrat de bail (de location) ?

Solution CC  NON car la prestation caractéristique de ce contrat ne réside pas dans la location de
chambre, mais dans plusieurs éléments dont la location est une chose parmi tant d’autres

Pas de pluri qualification car trop éloigné de la volonté des parties

Au début le contrat de louage de chose Contrat de bail


 La mise à disposition d’un bien moyennant un prix

Contrat de louage d’ouvrage  contrat d’entreprise


 L’entrepreneur doit accomplir un travail pour le Maitre d’œuvre

Mais si mise à disposition d’un bien + une prestation de service indissociable de la chose
 Donc le service se réalise au moyen de la mise à disposition de la chose
o Ex : élaboration d’un logiciel et sa prestation de maintenance (contrat d’abonnement
téléphonique) (ici téléphone et abonnement

 Donc le juge va qualifier si une prestation unitaire de contrat de bail ou de contrat


d’entreprise
o Avec le critère accessoire  l’obligation principale et l’autre juste l’accessoire

o Le critère de la Maitrise de la chose qui est conservé par celui à qui on met à
disposition de la chose

Fiche complète : PARFAIT

La Cour de cassation, réunie en sa 3 ème chambre civile, a rendu un arrêt le 1 juillet 1998 concernant la distinction entre louage
de choses et louage d’ouvrages.

En l’espèce, un homme a assigné la maison de retraite qui avait accueilli sa mère jusqu’à son décès en remboursement
partiel du prix de journée car cette dernière n’avait pas bénéficié d’une chambre individuelle.

Le tribunal d’instance de Marmande, par un jugement rendu le 7 mars 1996, a rejeté sa demande. Les juges du fond
ont estimé que dans l’acte de location il n’était pas question de chambre individuelle. L’homme se pourvoit en cassation. Il
estime que la convention du 25 mars 1995 est un louage de chose qui entraîne à la charge du bailleur l’obligation de mettre ce
local à la seule disposition du locataire.

La Cour de cassation était alors saisie de la question de droit suivante : Le contrat de séjour peut-il être réduit à un
contrat de bail ?

La Cc rejette le pourvoi en affirmant que ce contrat n’est pas soumis aux règles du Cciv relatives au louage de choses 
La maison de retraite « s’oblige à héberger une personne âgée et à fournir des prestations hôtelières, sociales et médicales.

Arrêt CC du 27 mars 1985  Distinction du loueur de chevaux et l’entrepreneur de promenade


équestre car pas les mêmes clients !
Distinction entre contrat de bail ou entreprise
 Le loueur de chevaux  Personne compétente qui ont une maîtrise de la chose
 Promenade  qui ne connaissent rien aux chevaux SANS maîtrise de la chose

Solution CA  La CA déduit que l’organisateur en l’espèce, ne s’est pas adapté à sa clientèle


 Il n’a pas pris les mesures adéquates en fournissant le bon cheval
 Elle retient contre lui une obligation de résultat (alors que le pourvoi c’est juste moyen)

Question de droit : « Quelle est la nature de l’obligation de l’entrepreneur équestre au regard de la


prestation qui lui incombe (moyen ou résultat »
« Quel est le type de contrat conclu entre les parties (bail ou entreprise) »

Solution CC  En présence d’un contrat d’entreprise, l’entrepreneur a manqué à son obligation de


résultat (la sécurité de ses clients) et non juste de moyen (fournir un bon cheval)

Commentaire d’arrêt CC du 11 juillet 1984  contrat de dépôt et contrat d’entreprise


La CA a mis à la charge du dépositaire, des obligations que devait réaliser un entrepreneur

Question de droit : « Quelle est nature du contrat (entreprise ou accessoire) ? »


« Lorsqu’un garagiste reçoit un véhicule pour réparation et le conserve avant et après, peut-il être
considéré comme entrepreneur ou dépositaire dès lors qu’il n’a pas encore procéder aux
réparations ? »

Solution CC  Le garage n’a pas fait les vérifications lors de la remise du véhicule donc pas
d’invocation de la FM
Le dépositaire doit donc réparer le dommage causé
Le contrat conclu avec le garagiste comporte une phase de dépôt (donc il est dépositaire) et une
phase de réparation où il est tenu des obligations d’entraineur
 Soit il y a une seule qualification avec la + importante
 Soit il y a une double qualification avec les 2 phases réunies

Commentaire d’arrêt du 2 octobre 2007  contrat de dépôt accessoire à un contrat d’entreprise


 Double obligation pour le coiffeur (la garde des bijoux et les soins allégués)

Idée de mouvement

Pour sa solution, la CC prend en compte l’opération que réalise le salon de Coiffure


 Sécurité juridique avec le respect ou non de la volonté des parties au contrat
 Possible de parler aussi de la double qualification

Arrêt 5 décembre 2008  le contrat de vente et entreprise lorsque quelque chose est prêt à
l’avance

Question de droit : «
Solution CC  Le critère de distinction entre ces 2 contrats, c’est le travail spécifique avec les
indications particulières que donnera le client
Ex : La commande d’une Ferrari  dépend si la fabrication a précédé la vente auquel cas c’est une
vente
 Mais si c’est par cette commande que la Ferrari est créée alors c’est un contrat d’entreprise

Le critère de distinction c’est la création d’une chose nouvelle, le critère de spécificité


 Si oui  Contrat d’entreprise
 Si non  Contrat de vente

Lorsque l’entrepreneur va fabriquer une chose à la demande du client ou si c’est le client qui
fournit la matière  Joue sur la qualification du contrat

A distinguer :

 Obligation de moyen  tout mettre en œuvre pour réussir sans forcément atteindre le résultat
 Preuve : Le débiteur devra prouver son absence de faute ou une faute
étrangère

 Exonération : si le créancier n’arrive pas à prouver la faute, FM

 Obligation de résultat  Le débiteur s’engage à procurer au créancier le résultat escompté


 Preuve : Le créancier doit prouver que le débiteur n’a pas atteint le résultat
escompter pour engager sa RC
 Exonération : FM, faute d’un tiers MAIS PAS POSSIBLE DE PROUVER SON
ABSENCE DE FAUTE !

 Obligation de de moyen renforcé  Renforce la responsabilité du prestataire

 Preuve : Présomption de faute de l’entrepreneur

 Exonération : L’entrepreneur doit prouver son absence de faute pour être


déclarée irresponsable

Obligation de moyen  Prestation intellectuelle

Arrêt CC du 24 novembre 1993  Si pas de montant du prix fixé par les parties alors le juge peut
fixer le prix, mais le contrat d’entreprise est quand même valable

Arrêt CC du 5 avril 2005  Arrêt permet d’opérer renversement de la charge de la preuve + décide
que le contrat de dépôt d’un véhicule auprès d’un garagiste est présumé fait à titre onéreux

Arrêt CC, ch. com, Audience publique 25 février 1963 


Leçon 2 : Le contrat de prestation de service (régime)

Plan du cours :

Section 1 : Les obligations de l’entrepreneur

Un entrepreneur = faire quelque chose au profit du maître d’ouvrage, on attend que


l’entrepreneur fasse la prestation, mais il peut faire appel à un sous-traitant. (Hypothèse qui
permet de voir le sous-contrat = le contrat de sous-traitance)

I) La réalisation de la prestation par l’entrepreneur

Dans le contrat d’entreprise = Je fourni le travail donc le résultat du travail et dois


transmettre ce travail donc le résultat au maître d’œuvre

Le Contrat d’entreprise  obligation de faire


 Possible de donner lieu à une obligation forcée

Article 1221 du cc  « Le créancier d'une obligation peut, après mise en demeure, en


poursuivre l'exécution en nature sauf si cette exécution est impossible ou s'il existe une
disproportion manifeste entre son coût pour le débiteur de bonne foi et son intérêt pour le
créancier »

La jurisprudence avait déjà admis qu’il était possible d’avoir une obligation forcée même lors
d’une obligation de faire

Arrêt CC 16 janvier 2007  La CC dit ok pour obtenir l’obligation forcée de ne pas faire (ne
pas publier pdt 2 ans)
Cession de droit d’auteur à une maison d’édition sur un ouvrage qui l’exploite, la société
cédante en question ne pourra pas y toucher pendant 2 ans
 Mais elle l’exploite aussi alors que c’était interdit et a publié des ouvrages avec cette
œuvre donc la société adverse d’édition veut stopper cette publication de doc

Il faut démontrer l’existence d’un contrat  car c’est lui qui est l’obligation
 Prouver qu’il y avait une obligation de faire (l’obligation) et qu’il y a eu un
manquement de cette obligation à ce contrat d’entreprise + un lien de causalité
 On veut que le juge prononce une condamnation du débiteur à une obligation de
réparation
 Prouver l’existence d’un fait dommageable

Il faut différencier l’obligation de moyen et l’obligation de résultat pour caractériser la faute


de la partie
 Prouver l’existence du contrat (il a enfreint l’obligation de faire)
 Prouver le lien de causalité
 Prouver ce manquement qui a donné lieu au préjudice

Pour obtenir l’exécution forcée  prouver qu’une obligation de faire existe (donc prouver
le contrat en cours)

Pour l’obligation de réparation  violation du contrat (obligation de faire) + préjudice + lien


de causalité

II) La réalisation de la prestation par un sous-traitant (délégation de


l’entrepreneur à un tiers)

3 personnes :

 Maître d’ouvrage
 Entrepreneur
 Sous-traitant

En principe tous les contrat de prestation de service ne sont pas toujours conclus en
considération de la personne (intuitu personae)
 Donc possible que l’entrepreneur délègue tout ou partit de sa tâche à un tiers (le
sous-traitant)

Sous-
MO Entrepreneur traitant

Contrat d’entreprise sous contrat d’entreprise, contrat de sous-traitance

Question : Est-ce que la conclusion de ce sous-contrat nécessite-t-il l’accord du maitre


d’ouvrage ?
 OUI avec la liberté contractuelle (Article 1102) si conclus SANS considération de la
personne, donc possible de prendre un tiers (ce que je veux avec qui je veux)
 NON si contrat conclus EN considération de la personne (une personne déterminée)

Article 1342-1  « Le paiement d’une obligation peut être fait même par une personne qui
n'y est pas tenue (un tiers), sauf refus légitime du créancier »
 Paiement peut être fait par une autre personne que l’entrepreneur sauf en cas de
refus légitime du créancier !!!!

Refus légitime : ça tient au caractère intuitu personae de l’acte, si le


Ex : si je dis à un peintre je veux votre peinture, il ne peut pas le déléguer, je veux sa
peinture à lui !
Ex : je demande à une société de faire la peinture blanche, au 1 er étage elle fait appel à un
sous-traitant  ici pas de problème !
(On fixe dans le contrat si c’est fait en considération de la personne, les parties peuvent
stipuler une clause qui interdit la sous-traitance)

Article 1767 (PAS ENCORE EN VIGUEUR CARA AVANT PROJET)  Sauf clause contraire,
l’entrepreneur peut recourir à la sous traitance

Ce contrat de sous-traitance existe car il existe déjà un contrat principal


 Si le contrat principal venait à disparaitre, le contrat de sous-traitance deviendrait
caduc car il perdrait sa cause (Article 1186)

Lorsque l'exécution de plusieurs contrats est nécessaire à la réalisation d'une même


opération et que l'un d'eux disparaît, sont caducs les contrats dont l'exécution est rendue
impossible par cette disparition et ceux pour lesquels l'exécution du contrat disparu était
une condition déterminante du consentement d'une partie.

La caducité n'intervient toutefois que si le contractant contre lequel elle est invoquée
connaissait l'existence de l'opération d'ensemble lorsqu'il a donné son consentement. »

 Si le contrat principal venait à disparaître, le contrat de sous-traitance perdrait sa cause et


deviendrait caduque.

Loi volante (pas codifiée) du 31 décembre 1975 sur la sous-traitance  Cette loi a été
créée pour protéger les sous-traitants
 La sous traitance Obligation par lequel l’entrepreneur confit au sous-traitant,
l’exécution ou tout ou partie du contrat d’entreprise conclu avec le maitre d’ouvrage

1. L’entrepreneur principal doit fournir au sous-traitant, une caution d’une


banque (Article 14 de cette loi)  garanti du sous-traitant par l’entrepreneur
(contrat de caution bancaire obligatoire !!) car sinon nullité relative du contrat
de sous-traitance (que seul le sous-traitant peut demander)

2. Le sous-traitant doit être agréé par le maitre d’ouvrage (connu et approuvé)


Article 3 de cette loi  Si contrat de sous-traitance, l’entrepreneur doit faire
accepter ses sous-traitants par son maitre d’ouvrage

o Le maitre d’ouvrage sait qui il y a sur le chantier


o Si l’entrepreneur ne donne pas les noms de sous-traitants, possible
d’engager sa responsabilité ou demander la résiliation du contrat
o Tant qu’il n’y a pas d’agrément, il n’existe pas pour le maitre d’ouvrage,
donc si l’entraineur ne le paye pas, le sous-traitant n’aura aucun recours
pour se retourner contre le maitre d’ouvrage
o Si l’agrément est ok alors si défaillance de l’entrepreneur, le sous-
traitant peut se retourner contre le maitre d’ouvrage pour obtenir le
paiement de ce qui lui ait dû
En principe pas d’action directe entre le sous-traitant et le maitre d’ouvrage  SAUF si la
loi le prévoit et que l’entrepreneur n’est plus solvable (qu’il n’a plus d’argent pour payer le
sous-traitant qu’il a engagé)

Je dois d’abord me retourner contre l’entrepreneur avec une mise en demeure pour lui
demander de me payer
 Si la mise en demeure est restée infructueuse pdt un délai d’un mois, alors je peux
demander paiement au maitre d’ouvrage avec une mise en demeure (Article 12 de
cette loi)

Le maitre d’ouvrage  il paye que ce qu’il doit


 Si mise en demeure alors il bloque les sommes

MO

Contrat d’entreprise

Contrat de prêt
E
BANQUE

Contrat de cautionnement
Contrat de sous-traitance

ST

La banque peut se retourner contre tlm au lieu et place du sous-traitant qu’elle aurait
indemnisé :

 Contre le contrat de crédit


 Contre le paiement de la caution, car elle est subrogée dans les droits de sous-
traitant
 Recours direct contre le Maire d’ouvrage

Double action du sous-traitant possible :

 Il peut se retourner contre l’entrepreneur au titre du contrat de sous-traitance


 Il peut se retourner contre le maitre d’ouvrage au titre de l’action directe
Si le sous-traitant fait mal son travail :

 L’entrepreneur se retourne contre le sous-traitant


 Le maitre d’ouvrage peut se retourner contre l’entrepreneur, car c’est lui qui a
engagé le sous-traitant donc responsable de lui
 Le maître d’ouvrage peut agir contre le sous-traitant en responsabilité extrac-
contractuelle

Arrêt AP 12 juillet 1991  L’action du maitre d’ouvrage contre le sous-traitant est


extracontractuelle
L’article 1341-3  « Dans les cas déterminés par la loi, le créancier peut agir directement en
paiement de sa créance contre un débiteur de son débiteur. »
 Donc action directe existe QUE SI la loi le prévoit sinon NON

Différence action directe et indirecte

 Action directe (responsabilité contractuelle)  Intérêt d’une obligation de résultat


donc la faute est caractérisée

 Action indirecte (responsabilité extracontractuelle)  car dur à rapporter


l’existence d’une réelle faute

Intérêt d’une obligation de résultat  la faute est caractérisée

Article 1768 de l’avant-projet de loi  Le maitre d’ouvrage peut exercer contre le sous-
traitant tout action née du contrat de sous-traitance
 Action directe offerte contre le sous-traitant par le maitre d’ouvrage

Section 2 : les obligations du donneur d’ordre

2 obligations :

 Réceptionner l’ouvrage  obligatoire


 Payer le prix  pas toujours car le contrat entreprise peut être gratuit (mais en
principe conclu à titre onéreux)

I) La réception de l’ouvrage

 OBLIGATOIRE DANS CONTRAT D’ENTREPRISE

C’est un acte juridique unilatérale (une manifestation de volonté) par lequel le maitre
d’ouvrage approuve les travaux accomplis par l’entrepreneur.
 Pas de formalisme requis, je dois juste agréer les travaux

La réception peut être approuvée avec réserve (= conditions) ou non  on peut toujours
garder cette possibilité de mise en conformité
3 conséquences de la réception des travaux :

 Elle rend le prix ou le solde du prix exigible


 Si le contrat d’entreprise a créé une chose  La réception entraine transfert de la
propriété de la chose
 Les risques sont également transmis

§A) L’exigibilité́ du prix ou du solde

Arrêt 15 novembre 1968  Dès qu’il y a réception, il y a paiement du solde du prix (en
principe donc à la fin)

 MAIS supplétif de volonté : car on peut payer le prix tout au début, tout à la fin, par
tranche…

§B) Le transfert de la propriété (si le CE a créé une chose, il y a transfert de la propriété de


la chose)

Porte sur la création d’une chose

En principe  le transfert de propriété a lieu dès la création du contrat (solo consensus =


avec le consentement)

 Article 1583 (la vente)  Dès que je conclu la vente, je deviens propriétaire de la
chose vendue

 Article 1196 (la vente)  pour l’aliénation d’un bien, le transfert s’opère au moment
de la conclusion du contrat

Quid de la chose vendue qui n’existe pas encore ??  Transfert de propriété au moment
où le bien existe
 Arrêt 1 aout 1950  C’est au moment où elle sera achevée/ crée

Cette règle ne s’applique pas pour les contrats d’entreprise  car on veut d’abord voir ça
dans son patrimoine en cas de pb, et si ça convient alors cela emportera transfert de
propriété

LE CONTRAT D’ENTREPRISE NE SUIT PAS DU TOUT CES RÈGLES ! ILS DÉROGENT AU


CONTRAT DE DROIT COMMUN

Parce que comme c’est nouveau, créé sur mesure, j’attends de la réceptionner, de vérifier de
quoi il retourne
Puisqu’on a affaire avec un bien neuf, je ne suis pas propriétaire directement à la création, je
ne veux pas mettre dans mon patrimoine un truc que je n’ai pas vérifié, si jamais il n’est pas
conforme.
AU MOMENT OÙ J’AGRÉ LE BIEN, y’a un acte de volonté, il faut que j’accepte le bien dans
mon patrimoine = je deviens propriétaire quand je réceptionne le bien.

Arrêt 9 décembre 2014 (sur la fiscalité) commande d’une route (donc contrat
d’entreprise car création)
 Peu importe que le transfert de propriété de l’ouvrage s’opère lors du paiement de la
réception la route

§C) Le transfert des risques

Règle du jeu du transfert des risques attachés à une chose  les risques suivent la chose,
donc ils suivent aussi le transfert de propriété.
C’est lui qui crée un bien qu’il va me transférer
Tant qu’il n’y a pas de transfert de propriété, c’est l’entrepreneur qui supporte les risques !

MAIS : si le MO ne vient pas réceptionner le bien comme quand c’est prévu, je le mets en
demeure = la mise en demeure fait un transfert des risques

Article 1188  La mise en demeure de venir réceptionner le bien entraine un transfert de


risque sur la tête du maitre d’ouvrage qui n’est pas venu réceptionner le bien qui l’attend

Article 1789  « Dans le cas où l'ouvrier fournit seulement son travail ou son industrie, si la
chose vient à périr, l'ouvrier n'est tenu que de sa faute »

Si la chose périt sans la faute de l’ouvrier alors il n’est pas responsable alors c’est
l’entrepreneur qui doit assumer la chose

Arrêt Civ 1, 9 février 1966  Dans le cas où la chose confié le maitre d’ouvrage alors
qu’elle est en possession du maître d’ouvrage  il est présumé avoir commis une faute
 Présomption simple

Si la chose a péri sans la faute de l’entrepreneur  ce n’est pas un contrat de travail : on


doit travailler et remettre le fruit de ce travail
 Article 1790  « Si la chose vient à périr, quoique sans aucune faute de la part de
l'ouvrier, avant que l'ouvrage ait été reçu et sans que le maître fût en demeure de le
vérifier, l'ouvrier n'a point de salaire à réclamer, à moins que la chose n'ait péri par le
vice de la matière »

II) Le paiement du prix

Pour exécuter mon obligation et payer ma dette, je paie le créancier en versant la somme
prévue dans le contrat  Sinon exécution de paiement forcée
 Le paiement a lieu lors de la réception de la chose
 Quantum de la dette  dur de fixer le montant de la dette

§A) Difficulté́ de déterminer le prix du contrat d’entreprise


Avant la réforme de 2016 i :

Arrêts de 1995  Sauf exception légale particulière, la détermination du prix monétaire des
contrats, n’est pas une condition de leur validité
 A moins que la loi prévoie le contraire, le contrat peut être valablement formé même
si le prix n’est pas déterminé (sauf pour la vente et le bail

o Donc possible de fixer le prix :


1. Dès le début donc on y est tenu
2. Possible de stipuler une clause unilatérale du prix (une des parties
pouvait fixer unilatéralement le prix)
3. Aucune clause, donc dans le silence des parties, le juge peut fixer le prix

Article 1163 (depuis 2016) « les prestations des obligations doivent être déterminées ou
déterminables »

Dérogation à l’article 1163 où le prix peut être fixé unilatéralement par une des parties :

 Article 1164 (contrat de cadre)  « il peut être convenu que le prix sera fixé
unilatéralement par l'une des parties, à charge pour elle d'en motiver le montant en
cas de contestation »

 Article 1165 (contrat de prestation de service) « Le prix peut être fixé par le
prestataire de services, à charge pour lui d'en motiver le montant en cas de
contestation, si pas d’accord entre les parties »

 Renvoie au contrat de prestation de service ! Pq on admet que dans ces contrats-là pas
de prix ? pcq on crée des choses nouvelles, qu’on a du mal à quantifier, à mesurer,
indétermination naturelle du prix !

Arrêt du 29 janvier 1991  dans les contrats de prestation de service l’accord préalable sur
le montant de rémunération du prestataire n’est pas une condition de validité du contrat
 Donc même si pas de prix le contrat est valable quand même

Donc le prix doit être déterminé dans les contrats sauf pour les contrats cadres et les
contrats de prestation de service

§B) Droit positif de la détermination du prix du contrat d’entreprise

 Soit le prix est bilatéralement fixé


 Soit le prix est fixé unilatéralement

a) La fixation bilatérale du prix

 Soit dès le début lors de la conclusion du contrat


 + grande incertitude
 Soit au moment de la réception de l’ouvrage
 Plus facile car on voit la chose

En matière de prestation de service  une jP des honoraires constante admet la révision du


prix par les parties (C’EST EXCEPTIONNEL)

 Admission que le juge puisse réviser le montant du prix à la baisse, si le juge


considère s’il y a abus dans les honoraires
o Arrêt du 6 juin 2012
o Arrêt 3 juin 1986

 MAIS pas d’admission de ce rôle pour le juge au moment de la réception des prix
(principe d’intangibilité du contrat)
o Arrêt du 2 avril 1987

Honoraires  rémunération des professions libérales (avocats, architectes…)

Les 3 au-dessus sont les 3 jp des honoraires

L’article 1165 s’applique à tous les contrats de prestation de services alors que la jp des
honoraires s’applique pour des contrats en particulier

b) La fixation unilatérale du prix

Peut être fixé par le prestataire de services

1er idée, le prestataire de service peut unilatéralement fixer le prix d’une prestation de
service, il peut aller dans les abus, la loi a développé des remèdes au profit du MO.

 Prérogatives de l’entrepreneur = la possibilité de fixer le prix

Article 1165  En cas de défaut d’accord des parties, le prestataire de service peut fixer
unilatéralement le prix
 Le juge a un rôle qu’en cas d’abus commis par le prestataire de service

Si je ne paye pas alors que le prestataire de service a fixé le prix  je m’expose à des DI

 Prérogative contractuelle
 Prérogative légale

 Remèdes du maitre de l’ouvrage

1- L’abus dans la fixation du prix

Contrôle du juge par l’article 1165  ok pour la fixation seule pour le prestataire de service
si motivation
 En cas d’abus, condamnation par le juge à des DI
 Abus = c’est bien au-delà du prix du marché, c’est au-dessus de ça

2- La réduction du prix

 Article 1223  réduction du prix


 En cas d’inexécution ou d’exécution imparfaite du contrat, je peux en tant
que réceptionneur de la prestation, réduire unilatéralement le prix de la
prestation, de manière proportionnelle
o Cela permet d’aller voir un juge pour qu’il fixe unilatéralement le prix
(car il fait face à l’article 1165)

3- La qualification de contrat d’adhésion

Article 1110 contrat d’adhésion  « Le contrat d'adhésion est celui qui comporte un
ensemble de clauses non négociables, déterminées à l'avance par l'une des parties »

Donc fixation du prix de manière unilatérale ok

Réforme de 2022 et article 1760 futur  A défaut d’accord sur le prix le juge fixe le prix en
fonction de la gaité de l’ouvrage réalisé, des attentes légitimes des parties, des usages et
tout autre élément pertinent
 Donc cela a tendance à bloquer l’article 1165

Pour les auteurs de la réforme  le contrat d’entreprise n’est pas exactement le contrat de
prestation de service, car notion plus réduite

SÉANCE TD :

Distinction vente et contrat d’entreprise  la spécificité de l’ouvrage accompli


 La nouveauté

Le contrat de prestation de service  Appartient au contrat de louage (chose + ouvrage)


 Article 1708

Maître d’ouvrage  celui qui passe la commande (=le client)


Maître d’œuvre  entrepreneur

Le contrat de bail est-il un contrat d’entreprise ?


 NON car il n’y a pas de spécificité, pas de nouveauté

Le contrat de bail et contrat d’entreprise  Les 2 sont des contrats de louage

Le contrat d’entreprise est présumé à titre onéreux

 Contrat consensuel
 Contrat sans forme particulière pour être valable
Obligation de faire  exécution d’un travail
 Exécution matériel (construire quelque chose)
 Exécution intellectuel (consultant)

L’entrepreneur n’a pas forcément une obligation de donner car c’est une caractéristique du contrat
de vente !!

Contrat de mandat ≠ contrat d’entreprise

 Contrat d’entreprise Exécution d’acte matériel


 Contrat de mandat  Exécution d’acte juridique

Le contrat d’entreprise  Obligation de faire  Des actes matériels  De manière indépendant


(ce qui distingue du contrat de travail)

1ere obligation de l’entrepreneur  exécuter son obligation


 Obligation de faire

Arrêt CC du 16 juin 2015  Exécution forcée si non-respect des stipulations contractuelles si la mise
en conformité est possible

Question de droit  En cas de non-conformité aux stipulations contractuelles l’exécution forcée


peut-elle être requise dès lors qu’une remise en conformité est possible ?
 Oui même si le coup est très onéreux
 Oui car sinon DI
 Force obligatoire du contrat !!!

L'exécution forcée en nature  Contraindre le débiteur à exécuter l'obligation qu'il n'a pas ou qu'il a
mal exécutée

Fiche complète :

La Cour de cassation, réunie en sa 3 ème chambre civile, a rendu un arrêt le 16 juin 2015 concernant la sanction lorsque l’ouvrage
fourni par l’entrepreneur n’est pas conforme aux stipulations contractuelles.

En l’espèce, une société a confié la conception d’un chalet à une société d’architecture. Cette dernière, considérant
qu’il y a une erreur d’implantation des constructions entrainant l’occultation partielle d’une fenêtre, assigne l’architecte et son
assureur en responsabilité civile et forme une demande en exécution forcée du contrat.

La cour d’appel de Colmar, dans un arrêt rendu le 23 janvier 2014 n’a pas fait droit à cette demande. En effet, les juges
du fond ont estimé que le nouveau bâtiment n’est affecté d’aucune malfaçon. Ils considèrent que la réparation doit être limitée
à l’auvent litigieux et que le préjudice subi par le maître d’ouvrage ne justifie pas le montant exorbitant qu’il réclame. La
société (le MO) forme alors un pourvoi en cassation.

La Cour de cassation était alors saisie de la question de droit suivante : Dans un contrat d’entreprise, lorsque l’ouvrage
fourni n’est pas conforme aux stipulations contractuelles et qu’une mise en conformité est possible, le maître d’ouvrage peut-il
exiger l’exécution forcée du contrat ?

La Cour de cassation répond par la positive. En effet, les juges du droit rappellent que l’implantation des constructions
nouvelles n’étaient pas conformes aux stipulations contractuelles et que la possibilité de leur mise en conformité était relevée
par l’expert judiciaire. Ainsi, elle casse l’arrêt de la cour d’appel de Colmar au visa de l’article 1184 du Code civil (ancien).

Ordonnance de 2016 (Article 1217 et 1221)  Principe d’obtenir l’exécution forcée en nature, d’une
obligation non exécutée

 SAUF si c’est impossible (Article 1217)


 Le bien n’existe plus forcément
 Problème moral (ex : imposer à un artiste de peindre un tableau)
 Impossibilité juridique (ex : 2 contrats de bail sur le même immeuble, avec deux
personnes différentes)

 SAUF si disproportion manifeste entre le coût de l’exécution forcée pour le débiteur et son
intérêt pour le créancier (article 1221)

Donc avant 2016  On pourrait presque parler d’abus de droit car il n’y avait pas ce critère de
disproportion entre le coût et l’intérêt
 Donc même si le prix hyper élevé avant il était possible de quand même forcer l’exécution

Arrêt du 31 octobre 2012  Il existe bien une responsabilité du garagiste ici à son obligation de
résultat (pour la panne)
 La preuve doit être rapporter par ceux qui affirme le manquement (dans la prestation en
question)
 Ici il ne rapporte pas la preuve d’un lien de causalité donc irresponsabilité du garagiste

Fiche complète :

La Cour de cassation, réunie en sa 1 er chambre civile, a rendu un arrêt le 31 octobre 2012, concernant la charge de la preuve
pour engager la responsabilité pour manquement à une obligation de résultat.

En l’espèce, en décembre 2004, des époux ont fait réparer la boîte de vitesses de leur véhicule dans un garage. En
novembre 2005 et en mars 2006, leur véhicule tombe de nouveau en panne. Après avoir obtenu en référé la désignation d’une
expert, les époux ont assigné en responsabilité le garagiste.

La cour d’appel de Montpellier, dans un arrêt rendu le 28 juin 2011 les a déboutés de leur demande. En effet, en se
fondant sur les conclusions de l’expert judiciaire, les juges du fond ont rappelé que le véhicule a parcouru plus de 12 000 km
avant la seconde panne. Ils ont donc estimé que l’oxydation de la boîte de vitesse n’existait pas en décembre 2004, le garagiste
n’a donc pas pu la découvrir lors de sa première intervention. Ainsi, le dommage n’est pas imputable à un manquement du
garagiste à ses obligations contractuelles.
Les époux forment alors un pourvoi en cassation. Ils considèrent que l’obligation de résultat qui pèse sur le garagiste emporte
présomption de faute et présomption de causalité et qu’il appartient à ce dernier de prouver qu’il n’avait pas commis de faute.
Ils reprochent donc à la cour d’appel d’avoir inverser la charge de la preuve.

La Cour de cassation était alors saisie de la question de droit suivante : Pour engager la responsabilité d’un garagiste
pour manquement à son obligation de résultat, appartient-il au créancier d’apporter la preuve d’une faute commise par ce
dernier ?

La Cour de cassation répond par la positive. Elle considère qu’il appartient à celui qui recherche cette responsabilité, de
rapporter la preuve d’un manquement du garagiste à son obligation de résultat. Ainsi, aucune présomption de faute et de
causalité ne pèse sur le garagiste ; elle conforme la décision de la cour d’appel qui n’a pas inversé la charge de la preuve et
rejette le pourvoi.
Arrêt CC du 24 novembre 1993  Si pas de montant du prix fixé par les parties alors le juge peut
fixer le prix, mais le contrat d’entreprise est quand même valable

Fiche complète :

En l’espèce, un artiste peinture a confié la réalisation d’une maquette d’un ouvrage illustré consacré à son œuvre à un autre
homme. Il est d’usage dans la profession de ne pas passer commandes écrites. Le créateur de la maquette (l’entrepreneur) saisi
un tribunal et demande alors au juge de fixer la rémunération.

Devant la cour d’appel, le maître d’ouvrage affirme qu’en échange de ce travail, il s’était engagé à donner à
l’entrepreneur un exemplaire de son œuvre, mais pas une somme d’argent. La cour d’appel, en prenant compte des éléments
de la cause a fixé le montant de ladite rémunération. Le maître d’ouvrage forme alors un pourvoi en cassation.

La Cour de cassation était alors saisie de la question de droit suivante : Lors de la conclusion d’un contrat non-écrit, si
les parties n’ont convenu d’aucun accord sur le prix, le juge peut-il fixer la rémunération ?

La Cour de cassation répond par la positive. En effet, elle rappelle le principe selon lequel « en l’absence d’accord
préalable sur le montant exact de la rémunération, il appartient aux juges du fond de fixer la rémunération compte tenu des
éléments de la cause. » Ainsi, elle confirme la décision de la cour d’appel et rejette le pourvoi.

Arrêt CC 6 juin 2012  Le juge peut modifier la rémunération lorsque cela est fixé forfaitairement
par les parties si cela est trop élevé tant que cela n’a pas été payé

Fiche complète :

En l’espèce, une femme est décédée et aucun héritier n’a pu être identifié. Le notaire appelé à régler la succession a chargé
une société experte en généalogie de procéder à des recherches. La société est parvenue à identifier un héritier et lui a fait
signer un contrat de révélation de succession moyennant le versement d’une somme. L’héritier assigne ensuite la société en
réduction des honoraires convenus.

La cour d’appel a rejeté sa demande. En effet, les juges du fond retiennent que la société de généalogie a accompli de
réelles démarches et que c’est uniquement grâce à ce travail que l’héritier a eu connaissance de ses droits successoraux. Ils
ajoutent que le calcul de la rémunération a été effectué en exacte application des stipulations contractuelles. L’héritier forme
alors un pourvoi en cassation.

La Cour de cassation était alors saisie de la question de droit suivante : Les juges du fond peuvent-ils réviser le
montant des honoraires des professions libérales jugés excessifs ?

La Cour de cassation répond par la positive. Elle reproche à la cour d’appel de ne pas avoir recherché si les honoraires
fixés n’étaient pas excessifs au regard du service rendu. Ainsi, elle casse l’arrêt de la cour d’appel au visa de l’article 1134 du
Code civil et 455 du Code de procédure civile.

Arrêt CC du 6 mars 2014  Le juge ne peut pas réduire le prix une fois que celui-ci a été payé

Donc :
 Le prix peut être modifier par le juge tant que la rémunération n’a pas encore eu lieu ou
que le service n’a pas encore été rendu

 Les juges ne peuvent pas modifier le prix une fois que le prix a été accepté par les parties
une fois le service rendu
 Quand le service est rendu et que c’est déjà payé alors le juge ne peut plus intervenir

Le contrat de prestation de service est présumé onéreux


 Donc si gratuit c’est une convention d’assistance bénévole
 Résumé :

 Si pas de prix fixé par les parties  Quand même un contrat d’entreprise
 Si pas de prix fixé alors le juge peut le faire
 Possible que le juge réduise ou modifie le prix si excessif, tant que le service n’a pas été
rendu ou que cela n’est pas été payé
 Le juge ne peut modifier le prix si payé avant le service rendu ou service pas encore rendu
 Si le juge intervient dans le prix alors révision du contrat en réalité :

Obligations de l’entrepreneur  Obligation de faire


Joue sur la preuve (les ≠ entre obligations de moyens et de résultats)

Obligation du client (= maître d’ouvrage) payer (obligation principale)


 Mais il en a d’autres aussi !
 Obligation de faciliter l’exécution du travail de l’entrepreneur
 Respect des droits intellectuels de l’entrepreneur

Possible d’avoir des obligations en + qu’à celle de l’obligation principale  en + de celle de réaliser
la prestation
 Ex : obligation accessoire, obligation de sécurité …

Caractéristiques du contrat d’entreprises  contrat consensuel qui n’est pas soumis à une forme
particulière
 Présumé à titre onéreux

 Arrêt CC du 24 mars 1987

Article 1789 du Code civil : « Dans le cas où l'ouvrier fournit seulement son travail ou son industrie, si la chose vient à périr,
l'ouvrier n'est tenu que de sa faute.

En l’espèce, une femme a tenté de nettoyer elle-même sa blouse en soie, avant de la confier à un teinturier. La blouse est
détériorée à la suite du nettoyage. La femme assigne en responsabilité le teinturier.

Le tribunal d’instance d’Aurillac, par un jugement rendu le 24 mai 1985 a fait droit à cette demande et a déclaré le teinturier
responsable de la détérioration de la blouse. Les juges du fond ont considéré que ce dernier était tenu d’une obligation de
résultat, et qu’en acceptant de la nettoyer, il avait pris un risque dont il doit assumer les conséquences. Le teinturier forme
alors un pourvoi en cassation.

La Cour de cassation était alors saisie de la question suivante : Dans un contrat d’entreprise dans lequel l’ouvrier ne fournit
pas la matière mais que celle-ci vient à se détériorer, peut-il prouver qu’il n’a commis aucune faute pour se libérer de sa
responsabilité ?

La Cour de cassation répond par la positive. Elle énonce le principe selon lequel « l’ouvrier qui ne fournit pas la matière
n’encourt aucune responsabilité si la détérioration de la matière qu’il a reçue ne provient pas de sa faute ». Les juges du droit
rappellent que l’état de dégradation du tissu n’était pas décelable à l’œil nu, même par un spécialiste, le teinturier n’aurait
donc commis aucune faute. Ainsi, la Cour de cassation casse le jugement rendu par le tribunal d’Aurillac au visa de l’article
1789 du Code civil.

Leçon 3 : Le contrat de mandat : Analyse des articles 1153 à 1161

Article 1984  Le mandat donne pouvoir à une autre : le mandataire, de réaliser en son
nom et pour son compte, de réaliser des actes juridiques pour un tiers  C’est unilatéral
 Ex : déclarer un congé (acte unilatéral), réceptionner un ouvrage

Le nouvel article 1984 (si réforme donc pas encore)  Le mandat, aussi dénommé
procuration souscrit en son nom et pour son compte (définirais le contrat de mandat)
Il dit Souscrire est + large que conclure

 Celui qui donne le pouvoir  Mandant (=le représenté/ délégant)


 Celui qui reçoit le pouvoir  Mandataire (=le représentant/ délégataire)

La procuration  définit le titre, courriel qui justifie le pourvoir (que le mandat a donné le
pouvoir pour conclure un acte juridique)

Le mandat permet au mandant de démultiplier le pouvoir/ les capacités de conclure les


actes juridiques car il le donne au mandataire
 Conclure plusieurs actes en même temps grâce au mandataire

Mandat Contrat tourné vers la conclusion d’acte juridique


 Bilatéral  obligation réciproque
 Mais obligation de contrat envers 3 personnes car conclu un contrat avec un tiers

But du mandat  souscrire des actes juridique envers un tiers aussi

Singularité du mandat  pouvoir de représentation conféré au mandataire pour le mandat


(pour qu’il le représente) lui permettra de conclure des actes avec autrui.
 Le mandataire va chercher Autrui, conclure un acte le signer au nom et pour le
compte du mandat, et après il disparait
o Celui qui sera cocontractant sera en réalité en mandant !
o Celui qui conclut l’acte n’est pas celui qui deviendra la partie (le mandant
prend la place)

La technique de la représentation ne se réduit pas au seul mandat  on peut retrouver de


la représentation ailleurs que dans le mandat (technique de représentation ne se réduit pas
au seul mandat  3 sources : la loi, une décision de justice + rarement, le contrat)
 On ne peut pas avoir de mandat de représentation mais possible d’avoir une
représentation sans mandat

En 2016 création d’un chapitre spécial (article 1153 à 1161)  Droit commun de la
représentation
 Droit commun de la représentation en général (articles 1153 et suivants)
 Droit spécial du mandat (Articles 1984 et suivants)

Projet de réforme des contrats de Capitant (2017)  prévoit création d’un titre XIII dans le
code civil consacré aux contrats de représentation ( principe que lot de mandat qui ont assez
de points commun pour créer une nouvelle partie dans le code civil)
 « Sauf disposition contraire, les contrats sont soumis aux articles 1153 à 1161 »

Article 1153 du code civil  « Le représentant légal, judiciaire ou conventionnel n'est fondé
à agir que dans la limite des pouvoirs qui lui ont été conférés. »
 Représentation légale
 Représentation conventionnelles  Les représentants légaux des personnes
protégées
 Représentation légale d’une société (le gérant)
 L’avocat est un mandataire

 Article 1154 : « Lorsque le représentant agit dans la limite de ses pouvoirs au nom et pour le compte du
représenté, celui-ci est seul tenu de l'engagement ainsi contracté.

Lorsque le représentant déclare agir pour le compte d'autrui mais contracte en son propre nom, il est seul engagé à
l'égard du cocontractant. »

 Article clé, le cœur du mandat c’est agir au nom et pour le compte d’autrui, dans ce cas le
mandataire s’efface totalement au profit d’autrui qui sera seul engagé dans l’acte juridique
conclu, le mandataire est transparent, il fait le job mais ensuite disparait, le contrat ne produit
aucun effet dans son patrimoine personnel, il n’est pas parti au contrat qu’il conclut.

La représentation (contrat de mandat) Agir au nom et pour le compte d’Autrui


 Le représentant s’efface au nom du représenté, donc pour lui le contrat n’a aucun
effet sur lui
o Le représentant précise toujours dans le contrat qu’il est représentant

Article 1998  Le mandant est tenu d’exécuter les engagements contractés par le
mandataire conformément au pouvoir qui lui a été donné s
 S’il n’exécute pas  Le tier pourra demander l’exécution forcée et la responsabilité
du représentant

Si le mandant n’exécute pas ses obligations, le tiers cocontractant peut demander


l’exécution forcée du contrat + demande de DI

Du côté du mandataire il n’est jamais parti au l’acte qu’il conclut avec le tiers, s’il
commet des fautes pendant la négociation il se passe quoi ?
1) Le mandant n’est pas responsable du dol commis par le mandataire
2) Le tiers va pouvoir agir sur le plan extracontractuel contre le mandataire
3) Le mandant va se retourner contre le mandataire sur le plan contractuel

Le mandataire quand il a conclu l’acte  Il sort


 Mais il existe une hypothèse dans laquelle il rentre dans l’acte et il reste dans l’acte :

o C’est la clause de ducroire (= un peu comme un cautionnement) le mandataire


se porte caution du mandant, on dit « il se porte ducroire » : le mandataire
garantie au bénéfice du tiers la bonne exécution du contrat par le mandant (si le
mandant exécute mal, dans ce cas le tiers peut se retourner contre le mandataire
sur le plan contractuel).

Le représenté en principe (le mandant)  pas tenu des fautes commises par le
représentant (mandataire) sauf si clause ducroire
 Si introduction d’une 3ème personne, en principe le mandant devrait être responsable
o MAIS NON  en réalité pas encore de contrat entre eux (que contrat de de
mandat)

 Si le mandataire commet un dol pendant la négociation :

o Arrêt Ch. Com. du 13 juin 1995  Nullité du contrat conclu sous l’emprise du
dol que le tiers peut demander

o Arrêt Ch. Mix. 29 octobre 2021  Le tiers ne peut pas engager de la


responsabilité du mandant sauf s’il prouve que le mandat a demandé au
mandataire de commettre une faute

Article 2009 du projet de réforme  « Le mandat répond du dol ou de la violence de son


mandataire commis au détriment du tiers cocontractant »
 Vise briser la jp de 2021

 Il suffit de caractériser le dol commis par le mandataire pour automatiquement


engager la responsabilité du mandant
o Mais UNIQUEMENT en cas de dol ou de violence ! dans toutes les autres
hypothèses, pas de possibilité d’engager la responsabilité du mandant !

La représentation parfaite (article 1154 al 1) le mandataire donne un acte au nom et pour
le compte du mandant, qui lui jouera un rôle avec le tiers
 Donc le mandant est parti à l’acte

Article 1154 al 2  Lorsque le représentant déclare agir pour le compte d'autrui mais
contracte en son propre nom, il est seul engagé à l'égard du cocontractant. »

C’est la représentation imparfaite  Je conclu un acte pour le compte d’Autrui mais en


mon nom !
 Donc le mandataire est parti à l’acte

I- Contrat de représentation d’Autrui imparfaite :

 Contrat de commission
 Contrat de command
 Le prête-nom

A) Contrat de commission

Régime encadré aux articles L 1132 et suivants du code du commerce  contrat d’affaire
 Le commissionnaire est celui qui agit en son propre, pour le compte du commettant
o Donc vis-à-vis des tiers, le commissionnaire est seul lié par les actes qu’il a
conclus il traite en son nom propre (équivalent du mandataire) donc c’est lui
qui sera responsable en cas de problème ou d’inexécution de contrat

Le commissionnaire fait savoir par exemple que c’est Leclerc, carrefour etc.
 Il dit : je fais pour eux = comme il est engagé dans l’acte, il va devoir répondre ! le
commettant est signalé sans être parti à l’acte, le lien de droit ni lie que le
commissionnaire avec un tiers, le commettant est externe à l’acte ! (Le
commissionnaire est payé pour ça, bénef pour lui).

Le commettant est externe à l’acte  le contrat lie le tiers et le commissionnaire


 Donc pas de recours du tiers conte le commettant

Avant-projet de réforme de juillet 2022 (Article 1986)  Lorsque le mandataire agit pour le
compte du mandant mais en son nom, alors c’est un contrat de commission

B) Contrat de command (utile pour les contrats d’enchères)

 Command = représenté

 Commandé = représentant

Contrat par lequel le command fait acheter un bien par l’intermédiaire d’une autre
personne qu’on appelle le commandé  Le commandé déclare traiter pour autrui (j’agis
dans l’intérêt de quelqu’un d’autre) sans toutefois donner son identité (il dit bien que c’est
un intermédiaire, mais ne dit pas pour qui il travaille),

DONC il reste définitivement tenu dans l’acte qu’il a conclu, pendant un délai qui suit la
conclusion de l’acte, il doit révéler l’identité du command (sinon il est définitivement tenu
par l’acte et doit payer) = ex au vente aux enchères, pour le command qui ne veut pas
relever son identité pendant les négociations Dès le début, le commandé dit qu’il travaille
pour qlq, il va lever l’option (révéler l’identité, et le command sera lié)

 Si je ne donne pas l’identité du command, alors c’est moi qui resterais dans l’acte
conclu
 Si je révèle son identité, c’est lui qui rétroactivement sera tenu dans l’acte

Dès le début  le commandé dit qu’il y a quelqu’un derrière lui


 Pour qu’il accepte qu’il y ait un tiers dans le contrat (car accepte qu’il y ait quelqu’un
derrière le commandé)

C) La convention de prête-nom

Le prête-nom agit pour le compte de son cocontractant (le mandant) mais en son nom
personnel sans indiquer qu’il y a quelqu’un derrière lui (il n’indique pas qu’il y a un
mandant) il est silencieux.
 Je vais dissimuler la véritable identité du maitre d’affaire (pour les tiers il n’y a que
moi sur la scène juridique, pas autrui).

 A l’externe  pas de mandat, il n’y a que le tiers et le prête-nom car pas d’indication
qu’il y a quelqu’un derrière lui

 Application du contrat de mandat  entre le mandat et le prête-nom

Contre lettre (le contrat de mandat dissimulé)  inopposable aux tiers mais les tiers
peuvent s’en prévaloir s’ils en apprennent ’existence
 La contre lettre (art 1201 du code civil) ne peut jamais nuire au tiers, mais peu lui
en profiter

Ex : Un père emprunte à la banque pour son fils mais sans dire à la banque que c’est pour
son fils. Le père ne peut plus rembourser, et le fils hérite.
 La banque apprend l’existence de la contre lettre, et dit que c’est le fils qui est
responsable

o Donc si le tiers (la banque) apprend l’existence d’une contrelettre alors il peut
se prévaloir du contrat (et donc appeler le fils pour un remboursement)

II- Comment distinguer le contrat de mandat de ces 3 contrats ?

Le mandataire agit toujours AU nom et POUR le compte du mandat  toujours un contrat


de représentation parfaite
 Les autres contrats sont une représentation imparfaite

En réalité d’autres contrats semblent être une représentation parfaite

Article L 134-1 du code de commerce (contrat d’agent commercial)  L’agent commercial


est un mandataire qui a titre de profession indépendante, est chargé de négocier et
éventuellement de conclure un contrat au nom et pour le compte de producteur

 La plupart du temps  L’agent ne conclut pas le contrat à chaque fois, hors pourtant
la loi dit que c’est un contrat de mandat
Article 1984 (définit le mandat)  le mandataire s’engage à faire quelque chose pour le
mandant et en son nom
 Donc pas de représentation parfaite qui apparait
o A l’origine, le contrat de mandat était le contrat d’entreprise gratuit, et c’est +
tard qu’on a dit que le mandat devait se réduire à l’agissement au nom et pour le
compte d’Autrui

La CC  Du moment que le cœur du contrat c’est conclure des actes au nom et pour le
compte d’autrui alors c’est un mandat
 Ce qui distingue le contrat d’entreprise du contrat de mandat  la mission
o Si faire quelque chose  entreprise
o Si conclure de actes  Mandat

Arrêt du 2 février 1965  L’architecte est un prestataire de service qui n’est pas un
mandataire sauf s’il était chargé d’accomplir pour son nom des actes déterminés => on
donne le pouvoir au mandataire de conclure un acte au nom et pour le compte du mandant

Un représentant rend présent le représenté (par le fait qu’il le représente) :

 Sur ses intérêts  pour le compte


 Sur sa personne  en son nom

Si les deux alors contrat de mandat car représentation parfaite

Les contrats de représentation ne sont pas forcément tous des contrats de


mandat !!!

Ex : Le contrat de courtage  Les contrats de représentation où les personnes sont


chargées de faciliter la conclusion du contrat
 Le courtage n’agit PAS au nom et pour le compte
 Il rapproche les parties qui vont conclure l’acte mais c’est elles qui négocient et
concluent l’acte

Donc le contrat de courtage n’est pas en réalité un contrat de représentation !!

L’offre de réforme  le contrat de courtage rentre dans les contrats de prestation de


service (la prestation est le fait de rapprocher les parties)

Avant-projet de 1982 (nouvel Article 1986)  Le mandat se distingue du courtage car le


courtage c’est le fait de rapprocher des parties pour qu’elles concluent directement l’acte
juridique.
 Le courtage est régi par des règles propres ou les règles du contrats d’entreprise

III- L’ordre des types de contrats :

1) Contrat d’entreprise (je m’engage à faire quelque chose pour Autrui)  le + large
2) Les contrats d’entremises (contrats de courtages) rapprochement entre 2 personnes

3) Contrat de représentation imparfaite (dans l’intérêt de quelqu’un mais en mon nom


= contrat de commission)

4) Contrat de mandat (j’agis dans l’intérêt et au nom du mandant que je vais lier dans
l’acte)

EN GROS C’EST UNE PYRAMIDE

1) L’article 1156 du code civil

Article 1156  L'acte accompli par un représentant sans pouvoir ou au-delà de ses pouvoirs
est inopposable au représenté, sauf si le tiers contractant a légitimement cru en la réalité des
pouvoirs du représentant, notamment en raison du comportement ou des déclarations du
représenté.

Lorsqu'il ignorait que l'acte était accompli par un représentant sans pouvoir ou au-delà de
ses pouvoirs, le tiers contractant peut en invoquer la nullité.

L'inopposabilité comme la nullité de l'acte ne peut plus être invoquées dès lors que le
représenté l'a ratifié.

§A) Le principe posé par l’article 1156

L’acte conclu sans pouvoir ou au-delà des pouvoirs conférés  inopposable au représenté
 Pas de nullité (capacité) mais inopposable (pb de pouvoir)

Lorsque le pseudo représenté n’est pas engagé en cas d’absence de pouvoir ou


dépassement de pouvoir

a) Absence et dépassement de pouvoir

Agir sans pouvoir  action inopposable au représenté


Agir en dépassement de pouvoir  le mandat m’a confié de vendre sa voiture à 1000, je la
vends 20000)
 Donc action en inopposabilité

 Nullité  rétroactivement et annulation et suppose être prononcé par un juge avec


5 ans de prescription

 Inopposabilité  l’acte est valable mais pas possible de s’en prévaloir, pas de juge
en principe car joue de plein droit et pas de prescription

Du point de vue du tiers  il lui incombe de vérifier la procuration (vérifier ce que le


mandant peut faire)
L’effort pèse sur le tiers qui vérifie le pouvoir qui est sur le représentant)

§B) Les exceptions de cet article 1156

1. La ratification

Je viens remédier à la lacune initiale  le pseudo-représenté dit ok dépassement de


pouvoir mais bonne initiative donc je ratifie

2. La théorie de l’apparence

Le pseudo représenté, l’acte lui es inopposable sauf si le tiers cocontractant a légitimement


cru aux pouvoir du pseudo représenté (=mandant)
 Si croyance légitime alors obligation et opposable ok

Si pas de pouvoir conféré alors l’acte est inopposable  Puisque le tiers est de bonne foi et
a cru aux pouvoirs du pseudo représentant  alors acte opposable et le pseudo représenté
devra l’exécuter

Consécration d’un jp classique (Arrêt AP du 13 décembre 1962)  La théorie du mandat


apparent
 Le mandat peut être engagé sur le fondement du mandat apparent même en
l’absence d’une faute reproché, si la croyance du tiers à l’étendue des pouvoirs du
mandataire (=pseudo représentant) est légitime

 Celui qui donne le pouvoir  Mandant (=le représenté)


 Celui qui reçoit le pouvoir  Mandataire (=le représentant)

Le droit des sociétés et le mandat apparent  NON

En droit des sociétés  Cette théorie du mandat apparent est écartée


 Le gérant est le représentant légal de la société
 Mais règle de publication des organes de direction (nomination et révocation, des
dirigeants) en droit des sociétés au RCS (registre du commerce et des Sociétés)

Puisqu’on publie les pouvoirs  cette publication vient briser l’apparence car maintenant
on sait avec qui on a conclu l’acte !!

 Quand je lève un extrait Kbis que je demande au greffe avec un nom  pour moi
c’est le nom du dirigeant ! donc bien penser à le changer sinon la société est
responsable

L’extrait Kbis  permet à un entrepreneur ou une entreprise de justifier son inscription au


registre du commerce et des sociétés (RCS) et de prouver son existence légale. Ce document
peut être obtenu en ligne gratuitement par le chef d'entreprise.

Arrêt CH. Com 6 octobre 2015  si je change mes dirigeants, je le publie au RCS et
Monsieur X se pointe, le tiers conclu l’acte avec lui  ça ne marche pas, il suffisait pour le
tiers de lever l’extrait KBIS

Si la société grandit en taille  ce n’est pas le gérant ou le PDG qui concluent tous les
contrats
 Je ne lève pas un extrait Kbis, car la société a donné « une chaine de délégation de
pouvoir » donc le commercial que l’on a au tel est détenteur d’une délégation de
pouvoir  Il est le mandataire de la Société
o Réintroduction de la théorie du mandat apparent car on part du principe
qu’on a conclu avec une personne de la société et non le gérant en
question !!!
 Rappel que la publication porte pour les gérants de la Société, pas
pour la chaîne de délégation !!

Ex : Bouygues au bout du fil on fait un contrat au téléphone, c’est une chaîne de


délégation de pouvoirs dans les grandes sociétés, le commercial au bout du fil et détenteur
d’une subdélégation de pouvoir, il est mandataire de Bouygues, il a le pouvoir de faire ça !

 Ici théorie du mandat apparent joue, pcq ce n’est pas publié au KBIS, la croyance légitime
du tiers est possible (logique, la publicité ne porte pas sur la chaîne de subdélégation de
pouvoir)

Arrêt du 19 mars 2020  la théorie du mandat apparent peut jouer s’il y avait une relation
continue et de confiance avec une personne de la société autre que le gérant
 RARE !!!

Arrêt du 9 mars 2022 (société qui est lié par un acte conclu par un de ses salariés) Ce
n’est pas parce que on publie le nom du dirigeant, que toute la théorie du mandat disparait !
 Le tiers pouvait penser car il est rentré par un salarié ????

§C) Les exceptions de l’article 1156


Depuis la réforme de 2016  l’inopposabilité remporte sur la nullité en cas de non-pouvoir
ou de dépassement de pouvoir

 L’inopposabilité joue de plein droit (pas besoin de la faire constater devant un juge
donc pas de délai)

 Alors que la nullité (juge + 5 ans de délai)

a) Les sanctions :

Inopposabilité pour le mandant (le représenté)

Le tier qui apprend qu’il y a eu un dépassement de pouvoir  peut demander la nullité de


l’acte

Cette nullité ou inopposabilité  ne joue plus à partir du moment où l’acte a été ratifié !!!
 Le mandant a ratifié donc pas d’opposabilité
 Le tiers ne pourra pas invoquer la nullité

Celui qui agit en dépassement de pouvoir (pseudo représentant)  faute


extracontractuelle à l’égard du tiers cocontractant
 Pour le pseudo représenté (mandant)
o Si pouvoir dépassé  faute contractuelle
o Si pas de pouvoir  faute extracontractuelle

Peut-on envisager le cas où le mandataire est lié au tiers s’il commet une faute ?

NON  car l’acte je l’ai conclu au nom et pour le compte de monsieur X donc je ne suis pas
lié car je n’ai jamais voulu faire partie moi du contrat puisque je le conclu par quelqu’un
d’autre.

Exception en matière de lettre de change :

 Article L 5111-5 du code de commerce  celui qui signe une lettre de change,
comme représentant d’une personne pour laquelle il n’avait pas les pouvoir d’agir,
est obligé personnellement par la lettre de change
o Donc il sera tenu dans l’acte

L’acte en son entier est inopposable  si dépassement de pouvoir c’est tout l’acte et non
pas en fonction du dépassement
 Ex : si je ramène 3 tonnes de chocolat au lieu d’1.

Article 1157  « Lorsque le représentant détourne ses pouvoirs au détriment du représenté, ce dernier
peut invoquer la nullité de l'acte accompli si le tiers avait connaissance du détournement ou ne pouvait
l'ignorer. »
 J’ai bien agi avec un pouvoir mais je l’ai détourné à mon propre profit
 Le mandataire doit agir dans l’intérêt de son client (le mandant) sinon manque de
loyauté

Si on se rencontre que j’ai détourné mon pouvoir  engagement par le mandat de la


responsabilité du mandata taire
 Annulation de l’acte ok sous réserve de prouver la mauvaise foi du tiers (s’il est de
bonne foi alors quand même lié par l’acte !!)

Article 1158 (les actions interrogatoires) al 1 « Le tiers qui doute de l'étendue du pouvoir du
représentant conventionnel à l'occasion d'un acte qu'il s'apprête à conclure, peut demander par écrit au
représenté de lui confirmer, dans un délai qu'il fixe et qui doit être raisonnable, que le représentant est
habilité à conclure cet acte.

Al 2 L'écrit mentionne qu'à défaut de réponse dans ce délai, le représentant est réputé habilité à conclure
cet acte. »

Si doute et que l’on ne l’utilise pas  cette action interrogatoire pourrait limiter les cas où
la théorie du mandat apparent est adminissible

 Les fameuses actions interrogatoires en cas de doute offerte au tiers : met du plomb dans
l’aile dans la théorie du mandat apparent, donc ici on limite les cas où on accepte la théorie
du mandat apparent.

 Le tiers pose une question au mandant, il lui donne un délai, si pas de réponse dans le
délai = le représentant est habilité à conclure l’acte, le mandataire est bien un mandataire, il
a le pouvoir d’engager le mandant

(Or en droit, le silence ne vaut pas acceptation, donc ça devrait être l’inverse, si le
mandant ne dit rien il ne devrait pas être tenu par l’acte).

 Article 1159 : L'établissement d'une représentation légale ou judiciaire dessaisit pendant sa


durée le représenté des pouvoirs transférés au représentant.

La représentation conventionnelle laisse au représenté l'exercice de ses droits.

 Relations interne

Article 1161 (les conflits d’intérêts)  « En matière de représentation des personnes physiques, un
représentant ne peut agir pour le compte de plusieurs parties au contrat en opposition d'intérêts ni
contracter pour son propre compte avec le représenté.
En ces cas, l'acte accompli est nul à moins que la loi ne l'autorise ou que le représenté ne l'ait autorisé
ou ratifié. »

 Concerne conflits d’intérêts :

 Donc je ne peux pas être mandataire de 2 personnes à la fois (du mandant et du


tiers)

 Si je conclue le contrat dans mon propre compte avec le représenté  le


représenté s’en porte contrepartie (il est mandataire du représenté et tiers
contractant)

Conflit d’intérêt  double mandat et contrepartie

Article 1596  ne peuvent se rendre adjudicataire (= acquéreur) sous peine de nullité, les
tuteurs des biens qu’ils ont la tutelle (qu’ils sont chargés de vendre)
 Avant que pour la vente, maintenant pour tous les contrats

Article L 134-3 du code ce commerce  interdiction que l’agent commercial ait un double
mandat pour une opération

En droit français tout ce qui n’est pas interdit est autorisé  donc en dehors de l’agent
commercial, le reste peut obtenir un double mandat (idem pour la contrepartie)

Donc si double mandat et contrepartiste  annulation sauf si la loi l’autorise ou que le


représenté l’ait ratifié ou autorisé

 Ratifié après la conclusion de l’acte

 Autorisation  avant, je vois qu’il y a un conflit d’intérêt et je conclu quand même


l’acte

Le sort de l’acte est à la main du représenté !

La réforme de 2016 parlait des représentants sans spécificités


 En droit des sociétés, il y a des textes spéciaux

Ex : en matière de SARL, le prêt qu’elle accorde aux dirigeants est nul


Ex : la SARL se porte caution des dirigeants

Si je suis contrepartiste dans le SARL  soumis à un contrôle

Mise en place de mesures pour contrecarrer les conflits d’intérêts


 Article 1105 (règles générales et règles spéciales dans les contrats donc en principe le
spécial prime sur le général)
(Article 1161 modifié en 2016)  En matière de représentation des personnes physiques ….
Alors nullité sauf si autorisation ou ratification
 Donc ne s’applique pas au PM donc pas aux Sociétés !!! alors qu’avant c’était
généralisé !

SÉANCE TD :

Article 1984  Le mandat ou procuration c’est un acte par lequel une personne donne à une autre
le pouvoir de faire quelque chose pour le mandant et en son nom
 La procuration  c’est la preuve que le contrat de mandat existe (c’est le papier)

« Faire quelque chose »  rappelle qu’on en a parlé dans le contrat d’entreprise mais ce sera un
acte matériel ou une prestation intellectuelle
 Mais dans le mandat  c’est le fait de réaliser un acte juridique

Le mandat n’est pas obligé d’être écrit (principe)

C’est un contrat consensuel donc en principe pas forcément d’écrit


 Exception : contrat de mandat posthume qui doit être écrit

Présomption de gratuité du contrat de mandat  car historiquement le mandat était considéré


comme un service entre ami

Article 1986  Le mandat est gratuit s'il n'y a convention contraire.


 Donc en principe le contrat de mandat est présumé gratuit

Pour les mandats conclus dans le cadre d’entreprise professionnelle  présomption de conclusion
à titre onéreux
 Article 1992 : La personne qui est rémunéré pour réaliser le contrat a une responsabilité bcp
plus lourde que celui qui reçoit le salaire

1) La représentation parfaite

Autre différence entre le contrat de mandat et le contrat d’entreprise

 « Faire quelque chose »  pas la même notion


 La représentation d’une partie par une autre  dans le mandat

Initialement la représentation  confier une mission à quelqu’un sans que cela implique des actes
juridiques
 Donc ressemblait au contrat d’entreprise, pas assez précis

Arrêt CC 27 janvier 1812  Assimilation entre la représentation et le mandat


 Mais changement car en réalité pas assez précis, + pas de notion d’acte juridique
Henri Capitant  Il y a Représentation lorsqu’un acte juridique est accompli par une personne pour
le compte d’une autre, dans des conditions telles que les effets se produisent directement et
immédiatement sur le représenté comme s’il avait lui-même accompli l’acte
 La représentation = rendre présente une personne qui ne l’est pas, pour le nom et le compte
du représenté en vue de réaliser des actes juridiques

Ordonnance de 2016 (article 1153)  la représentation = fait de conférer à un représentant des


pouvoirs
 Mais précise pas les pouvoirs en particulier

Ordonnance de 2016 (Article 1154)  distinction entre la représentation parfaite et imparfaite


 Parfaite  agir au nom et pour le compte du représenté (LE MANDAT !!)
 Imparfaite  agit pour le compte d’Autrui tout en contractant en son propre nom, donc il
sera seul engagé à l’égard du cocontractant

Arrêt 9 décembre 1997  Si représentation imparfaite alors pas un contrat de mandat (ici contrat
de commission)
Pas d’action directe contre le commettant dans le cas où le commissionnaire a agi en son propre nom
 On n’est pas dans un contrat de mandat ici, mais contrat de commission de transport

Le contrat de commission (Article L 132-1 du CDC) Acte juridique par lequel le commissionnaire
exécute des missions en son nom propre ou sous un nom social pour le compte d'un donneur
d'ordre, appelé commettant
 Donc agit en son propre non ! pas de représentation parfaite donc pas de contrat de
mandat (c’est une convention imparfaite)

Civ 1, 28 novembre 2000  Contre lettre et action par le tiers (contrat de mandat caché ?)

Faits :
Emprunteur qui remet l’argent pour son fils (un tiers) donc le préteur (banque) dit avoir vécu une
simulation et veut une rémunération par le père + contre le cocontractant (en réalité le fils car c’est
lui qui a eu l’argent

La contre lettre 2 conventions :

 Une convention apparente (entre le préteur et l’emprunteur)


 Une convention secrète entre 2 parties (or la 3 car c’est l’emprunteur et son fils qui est tiers

Question de droit  Existe-il un mandat caché qui obligerait donc le fils (tiers) à s’exécuter
concernant le remboursement ?

Solution CC  L'interposition de personnes ne suppose pas que l'acte ostensible et l'acte secret
aient été conclus entre les mêmes personnes.
 Certes un tiers à la convention occulte ne peut pas se la voir opposer par les 2 parties, mais
peut s’en prévaloir si c’est à son profit
 Contre-lettre  convention occulte qui contredit, en les annulant ou en les modifiant, des
dispositions contenues dans une convention (=apparent).
 Une simulation  mensonge, fraude qui consiste à faire un faux contrat destiner à masquer
la réalité

 Contre lettre  Contrat caché

Convention de prête nom  le prête nom intervient comme s’il était partie contractante alors qu’il
sait qu’il n’est que mandataire traitant pour le compte de son mandant

 L’identité des personnes dans l’acte apparent et l’identité des personnes dans l’acte secret
Différentes !!

2) Les effets du mandat (mandataire dans l’étendu

Limite de pouvoir du mandataire et donc l’étendu du mandat


 Il agit que dans le cadre des pouvoirs conférés par le mandat, pas d’absence ni. D’abus de
pouvoir !

Article 1997  contrat de mandat n’a d’effet que dans le patrimoine du mandant, pas d’effet pour le
mandataire
 Le mandataire ne peut agir dans la limite des pouvoirs que lui confie le mandat (c’ets pour ça
que le mandat est spécial)

Article 1989  Le mandataire ne peut rien faire au-delà que ce qui est porté dans son mandat
 Article 1998  Le mandat est tenu d’exécuter les engagements contractés par le mandataire
conformément au pouvoir qui lui a été donné

Arrêt 7 janvier 1992  Idée du mandat apparent + comportement qui induisait en erreur du
mandant + croyance légitime du tiers dans les pouvoirs du mandataire

Question de droit  Que signifie la fameuse croyance légitime du tiers dans les pouvoirs du
mandataire ?
 Si le mandataire agit au-delà de ses pouvoirs et que le mandant a des comportements qui
peuvent induire le tiers co-contractant en erreur le laissant croire que le mandataire a agi
avec le bon pouvoir

Solution CC  s’il est admis qu’un mandataire apparent puisse engager une personne (mandant), il
faut que la croyance du tiers dans les pouvoirs du mandataire, il faut qu’il y ait des circonstances
particulières qui justifient que le tier n’est pas vérifié l’étendue des pouvoirs du mandataire
 La CC dit que le tiers aurait dû vérifier l’étendue des pouvoirs du mandataire qui n’était pas
dans l’exercice normal de ses missions car il n’y avait pas de circonstance particulière qui
justifiaient que le tiers ne regarde pas

 Maintenant avec l’article 1158 de l’ordonnance de 2016  si doute sur les pouvoirs
du mandataire, le tiers peut vérifier l’étendue de ses pouvoirs en lui demandant par
écrit

Cass com, 4 mai 1993  Pas de croyance légitime qui justifiait de ne pas vérifier l’étendue des
pouvoirs du mandataire (car l’ex-présidente qui agissait en tant que mandataire avait un doc ou sa
fin de fonction était terminée)
Question de droit : Le tiers peut-il légitimement croire en la qualité d’un mandataire sociale d’un
ancien mandataire sociale (ex-président) donc la fin de fonction avait été publiée ?

Solution CC  NON à la croyance légitime car la cessation des fonctions de l’ex-dirigeante avait été
publié et donc que ls tiers au contrat aurait dû savoir que cette dernière n’avait pas de pouvoir pour
représenter la Société

Cette jp s’article avec l’article 1156 al 1 (ordonnance de 2016)  principe d’inopposabilité du


pseudo mandat si acte réalisé par une personne qui n’a pas de pouvoir ou les a dépassés
 MAIS devient quand même opposable au mandant lorsque le tiers a pu légitimement croire à
ses pouvoirs par des comportements ambiguë du mandant
 DONC avant 2016 on faisait attention au comportement du tiers

Croyance légitime ≠ bonne foi

TOUJOURS METTRE LE VISA DANS LA FICHE D’ARRÊT, LORS DE LA DÉCISION DE LA CC !

 Opposabilité  le tiers peut demander l’exécution du contrat au mandant ou la nullité


 Inopposabilité  le tiers ne peut rien demander au mandant

Civ 1, 13 mai 1998  savoir lorsqu’il y a 2 mandats si on peut obtenir deux commissions pour un
même mandat
 Ok d’avoir 2 commissions
 MAIS avec l’ordonnance de 2016 (article 1161)  pas possible d’agir pour le compte de
plusieurs parties DONC REMET EN CAUSE CETTE JP !!! car sinon conflit d’intérêt

L’agent ne devait-il pas informer l’acquéreur qu’il disposait déjà d’un mandat sur le bien ?
 N’y a-t-il pas une réticence dolosive s’il ne le fait pas ?
 L’ACHETEUR PEUT-IL REMETTRE EN CAUSE LE MANDAT SUR LE DROIT COMMENT SUR LE
FONDEMENT DE LA RÉTICENCE DOLOSIVE ?

ARTICLE 1138  « Le dol est également constitué s'il émane du représentant, gérant d'affaires,
préposé ou porte-fort du contractant »
 Dans l’arrêt, le tiers victime aurait pu invoquer le dol du mandataire

Point de cours sur le contrat de mandat :

Le mandataire agit en dehors des limites de sa missions :

 Lorsqu’il agit sans pouvoir


 Lorsqu’il agit en dépassement de pouvoir

Article 1998  si acte dépassé ou sans pouvoir alors l’acte est inopposable au mandant (PRINCIPE)
 Les actes seront nul (nullité relative) et déclarés inopposables

Acte où le dépassement de pouvoir du mandataire produit quand même des effets pour la mandant :

1. Si acte ratifié (Article 1998)  Entre le mandant et le mandataire, effet juridique pour le
mandant, l’acte devient valable et lui devient opposable
 Effet rétroactif  dès la conclusion de l’acte
 Pas de forme particulière, la ratification doit être tacite ou expresse
 Appréciation souveraine des juges car pas de forme particulière imposée

2. Le mandat apparent  Si comportement ambiguë du mandant alors le tiers pourra opposer


le contrat au mandant même en cas de dépassement de pouvoir
 Arrêt 13 décembre 1962  L’apparence est une source d’obligation

3. Le mandat tacite (que pour les actes d’administration)  Peut couvrir un dépassement de
pouvoir
 Le mandataire peut accepter tacitement un mandat, il accompli une mission
o Mandat tacite prévu par la loi

4. Le mandat implicite  acte pas expressément prévu dans le mandat, mais nécessaire dans
l’exécution de la mission donnée même en cas de dépassement de pouvoir
 Arrêt 31 janvier 2018

5. La gestion d’affaire  les actes qui dépassent le mandat, mais si acte en dépassement pour
gérer le mandant alors ok

Dissertation : les effets externes du contrat de mandat

I) Le mandat opposé au tiers

A) Par le mandant (ou le mandat avec représentation)


B) Par le mandataire (ou le mandat sans représentation)

II) Le mandat opposé par le tiers

A) Sur le fondement de l’apparence (mandat apparent)


B) Sur le fondement du mandat occulte

Point de cours :

Article 1984  Contrat de mandat


 Acte juridique pour le contrat de mandat
 Acte matériel ou prestation intellectuel pour le contrat de PS

Le contrat de mandat est présumé conclu à titre gratuit (car avant considéré comme étant un service
rendu à un ami)  Article 1986
 Sauf si conclu avec un professionnel

Principe : le contrat de mandat est consensuel


Mais il est y a des cas où il faut un écrit

 Représentation parfaite  le mandataire agit pour le mandant et en son nom


 Représentation imparfaite  Le mandataire agit en son nom MAIS pour le mandant
Mandat apparent (article 1156) si croyance légitime du tiers dans les pouvoirs du mandataire
alors le contrat est opposable au mandat
 Arrêt 13 décembre 1962 AP

Article 1998  Le mandant ne se voit opposer que les actes qui ne sont pas accomplis en
dépassement ou sans pouvoir
 SAUF SI CROYANCE LÉGITIME

Mandat implicite  mandat avec des missions qui ne sont pas prévu
Mandat tacite  mandat qui peut couvrir un petit dépassement de pouvoir, pour les actes
d’administration

Mandat exprès  pour les actes de dispositions avec des détails concernant les actes visés

Si le mandant ratifie quand même l’acte  Mandant responsable

Actions interrogatoire  Si le tiers ne pose pas des questions lorsqu’il a des doutes alors l’acte sera
inopposable au mandant

Le mandat occulte  permet de « cacher » une incapacité

Obligation du mandataire :

Article 1989 et 1991  Obligation d’exécuter sa mission


Article 1993  Obligation de rendre des comptes au mandant

Conseil et information  vérifie en fonction du caractère professionnel ou non du mandataire !!!


 Quant à l’évolution de la mission et si difficulté (suivie et transparence)

Caractère intuitu personae du contrat de mandat  le mandataire peut se faire substituer par un
sous mandataire
Le mandataire a un devoir de loyauté vis-à-vis du mandant  Agit pour lui dans son intérêt
 Protéger les intérêts au mieux du mandant en vérifiant la solvabilité du tiers contractant ou
mettre en garde le mandant des risques d’insolvabilité

Obligation de restitution de tout ce que le mandant a pu lui confier quant à la réalisation de sa


mission

Si défaillance du mandataire quant à sa mission  RC envers le mandat


 Inexécution (article 1991)
 Mauvaise exécution 1992
 Extracontractuelle vis-à-vis du tiers contractant

Civ 1, 28 novembre 2000

La Cour de cassation, réunie en sa 1er chambre civile, a rendu un arrêt le 28 novembre 2020 concernant la contre-lettre.

En l’espèce, un homme a consenti à un prêt à un autre homme, mais c’est au fils de l’emprunteur que l’argent était
destiné. En effet, ce dernier aurait conclu avec son père une convention secrète. Le prêteur forme alors une demande en
paiement d’une somme de 600 000 francs contre l’emprunteur, son ex-femme, son fils et l’épouse de celui-ci, soutenant qu’il
a été victime d’une simulation.
Demande le remboursement a un cocontractant, et demande aussi au cocontractant occulte (donc le fils).

La cour d’appel de Paris, par un arrêt rendu le 26 février 1998, l’a débouté de sa demande. Les juges du fond ont
estimé que la contre-lettre suppose l’existence d’une convention apparente et d’une convention secrète conclues entre les
mêmes personnes. Or, ici la convention apparente était conclue entre l’emprunteur et le demandeur, et la convention secrète
était conclue entre l’emprunteur et son fils. Le créancier forme alors un pourvoi en cassation.

La Cour de cassation était alors saisie de la question de droit suivante : Les parties doivent-elles être les mêmes à la
convention secrète et à la convention apparente pour qu’il y ait simulation ?
Le tiers peut-il se prévaloir d’une contre-lettre ?

La Cour de cassation répond par la négative et énonce le principe selon lequel « l’interposition de personnes ne
suppose pas que l’acte ostensible et l’acte secret aient été conclus entre les mêmes personnes ». L’interposition de personnes
postule donc par définition l’existence d’au moins trois intervenants. Ainsi, elle casse l’arrêt de la cour d’appel de Paris au visa
de l’article 1321 du Code civil, mais seulement en ce qu’il a débouté le requérant de sa demande de paiement dirigée contre
le véritable bénéficiaire et son épouse.

 Époux solidaires dans la dette, et puisqu’en réalité l’argent profite au fils, c’est à lui de payer
 Le cocontractant ignore l’existence et l’identité du véritable bénéficiaire de l’opération contractuelle.
 Civ 1, 19 juin 1984 : « Le cocontractant peut toujours se prévaloir de l’acte occulte dont il a établi l’existence pour agir
contre le véritable bénéficiaire ».
 Article 1321 : contre lettre n’a point d’effet contre les tiers
 Le père et le fils ont essayé de changer le contrat, fait en principe pour éviter l’incapacité de l’un =
 La CA applique effet relatif des contrats
 La Cc dit certes un tiers à la convention occulte ne peut pas se l’avoir opposé entre les parties et pu s’en prévaloir si
cela est à son profit
 Article 1201 : il n’est pas opposable aux tiers mais ils peuvent s’en prévaloir, il y avait débat entre les juges du fond
et la Cour de cassation.

Cass com, 9 décembre 1997

La Cour de cassation, réunie en sa chambre commerciale, a rendu un arrêt le 9 décembre 1997 concernant la différence entre
un contrat de mandat et un contrat de commission.

En l’espèce, pour l’expédition de marchandises, une société s’est adressée à une autre société, qui a elle-même confié
la partie maritime du transport à une troisième société de transport maritime, en mentionnant la première société comme
chargeur. La société de transport maritime n’a pas été payée, et elle assigne la 1er société expéditrice en paiement du fret.

La cour d’appel de Rouen, dans un arrêt rendu le 26 octobre 1995, l’a déboutée de sa demande. Les juges du fond ont
considéré que la société intermédiaire n’avait pas agi au nom de la société expéditrice mais en son propre nom et pour
l’intérêt de cette dernière. Ainsi, la société intermédiaire a la qualité de commissionnaire et la société expéditrice de
commettant. (ils ajoutent que la 2ème société avait été chargée d’organiser le transport comme elle voulait). La société de
transport n’a donc aucune action directe contre le commettant du commissionnaire de transport. La société de transport
forme alors un pourvoi en cassation. Elle estime d’une part que (selon l’article 94 alinéa 2 du Code civil) lorsque le
commissionnaire agit au nom du commettant, ses droits et devoirs sont déterminés par les règles du mandat. Elle ajoute
d’autre part que le mandant peut agir contre le substitué, donc pas voie de conséquence, le substitué peut agir directement
contre le mandant.
La société de transport n’a pas d’acte contre la société 1

La Cour de cassation était alors saisie de la question de droit suivante : Lorsque le commissionnaire agi pour le compte
d’un commettant mais en son propre nom, les dispositions du Code civil relatives au mandat peuvent-elles s’appliquer au
contrat de commission de transport ? La société tiers dispose-t-elle d’une action directe contre le commettant ?

La Cour de cassation répond par la négative et confirme la décision rendue par la cour d’appel. Les juges du droit
rappellent que le commissionnaire n’avait pas agi au nom de son commettant, mais bien en son propre nom. Ainsi, les
dispositions du code civil relatives au mandat ne sont pas applicables, et le substitué ne dispose pas d’une action directe
contre le commettant. La Haute juridiction rejette le pourvoi.

o Si le commissionnaire agit pour le compte et au nom du commettant = gouverné par les règles du mandat du Code
civil  le substitué peut agir contre le commettant pour obtenir paiement !
o Si le commissionnaire agit pour le compte du commettant MAIS en son nom propre (comme ici) = gouverné par
l’article 94 alinéa 2 du Code de commerce = pas d’action direct du substitué contre le commettant !!!

Cass com, 7 janvier 1992

La Cour de cassation, réunie en sa chambre commerciale, a rendu un arrêt le 7 janvier 1992 concernant la théorie du
mandat apparent.

En l’espèce, par l’intermédiaire de son avocat, un homme est entré en pourparlers en vue du rachat d’un fonds de
commerce d’une société avec le syndic du débiteur. L’homme a ensuite fait savoir qu’il ne souhaitait plus racheter ce fonds
de commerce. Mais le syndic, considérant que par son avocat (mandataire), l’homme s’était engagé définitivement, l’a
assigné en paiement de dommages et intérêts.

La cour d’appel de Chambéry, dans un arrêt rendu le 11 septembre 1989, a fait droit à sa demande. Les juges du
fond ont considéré que la vente était parfaite, car l’avocat a laissé croire au syndic qu’il avait bien la qualité de mandataire.
Un pourvoi en cassation est formé.
La qualité de mandataire apparent de l’avocat qui était son client,

La Cour de cassation était alors saisie de la question de droit suivante : Les tiers peuvent-ils se prévaloir de la théorie
du mandat apparent sans circonstances particulières apparentes ?

La Cour de cassation répond par la négative. En effet, les juges du droit ont relevé que l’avocat n’était pas dans
l’exercice normal de ses attributions de représentation dans une instance judiciaire. Il n’existait donc pas de circonstances
de nature à laisser penser que l’avocat était le mandataire ; le tiers aurait dû procéder à une vérification des pouvoirs de
l’avocat. Ainsi, la Cour de cassation casse l’arrêt de la cour d’appel de Chambéry au visa de l’article 1985 du Code civil.

Il est admis qu’un mandataire apparent puisse engager une personne, il faut que la croyance du tiers au pouvoir de
l’étendue soit légitime.
Or ici, l’avocat a seulement indiqué qu’il exerçait avec son client.
La Cc considère qu’il n’existe pas de circonstances de nature à penser que l’avocat était bien le mandataire de son client.
La Cc a voulu sanctionner la passivité du syndic professionnel qui aurait dû faire preuve de vigilance, c’est ce que confirme
l’ordonnance de 2016 : 1158 lorsque le tiers doute de l’étendue des pouvoirs, il peut le demander par écrit au mandant !

Cass com, 4 mai 1993

 La publicité régulière du changement de dirigeant social exclut la théorie du mandataire apparent : dès lors que la
nomination ou la cessation de fonction des dirigeants sociaux a été régulièrement publiée, la société peut s’en prévaloir à
l’égard du tiers  le contrat conclu ne produit pas d’effets à l’égard de la société.
Article 8 de la loi du 24 juillet 1966 (mtn abrogé) : Ni la société ni les tiers ne peuvent, pour se soustraire à leurs
engagements, se prévaloir d'une irrégularité dans la nomination des personnes chargées de gérer, d'administrer ou de
diriger la société, lorsque cette nomination a été régulièrement publiée.

La société ne peut se prévaloir, à l'égard des tiers, des nomination et cessations de fonction des personnes visées ci-dessus,
tant qu'elles n'ont pas été régulièrement publiées.

La Cour de cassation, réunie en sa chambre commerciale, a rendu un arrêt le 4 mai 1993 concernant l’effet de la
publication régulière du changement de dirigeant social d’une société sur la théorie du mandat apparent.

En l’espèce, des époux ont consenti le 26 février 1982 à une société, un bail portant sur un immeuble pour l’affecter
comme logement de fonction à l’un de ses employés pour lequel la société s’est portée entièrement responsable. Ce contrat
de bail a été conclu par une femme, se présentant comme présidente de la société, bien qu’elle ne l’était plus depuis 5
mois. Le salarié n’ayant pas payé le loyer, les époux ont assigné la société en résiliation du bail et en paiement de certaines
sommes.

La cour d’appel d’Aix-en-Provence, dans un arrêt rendu le 27 novembre 1990, a fait droit à cette demande. Les juges
du fond ont considéré que les époux ont pu légitimement croire en la qualité de mandataire de l’ancienne présidente lors
de la conclusion du bail puisque cette dernière continuait d’exercer des fonctions de responsabilité ; ce qui renforçait
d’autant plus son apparence de mandataire. La société forme un pourvoi en cassation.

La Cour de cassation était alors saisie de la question de droit suivante : Un tiers peut-il se prévaloir de la théorie du
mandat apparent dès lors que les formalités de publicité concernant la cessation de fonction du dirigeant ont été
régulièrement effectuées ? Le tiers peuvent-ils légitimement croire à la qualité de mandataire social d’une société dès lors
que les formalités de publicité concernant la cession de fonction du dirigeant ont été régulièrement effectuées ?

La Cour de cassation répond par la négative. Elle rappelle que lorsque la cessation de fonction du dirigeant social a
été régulièrement publiée, la théorie du mandat apparent ne peut s’appliquer, même si l’ancien dirigeant continue
d’exercer des fonctions de responsabilité. Ainsi, l’ancienne présidente ne disposait d’aucun pouvoir pour conclure le contrat
de bail, et les époux ne disposent d’aucun recours contre la société. La Haute juridiction casse l’arrêt rendu par la cour
d’appel d’Aix-en-Provence au visa de l’article 8 de la loi du 24 juillet 1966.

La Cour se fonde sur la publication au KBIS, c’est en principe un instrument de la protection des tiers (c’est pour les
informer).
On peut rapprocher cette JP de l’article 1156 alinéa 1 : inopposabilité au pseudo-mandant de l’acte conclu sans pouvoir,
ça devient quand même opposable au représenté si le tiers a légitimement cru aux pouvoirs du représentant.
La bonne foi n’est pas une condition de la croyance légitime, parfois, le juge s’y réfère notamment lorsque le tiers est un
professionnel, qui a les capacités de se rendre compte des réels pouvoirs du mandataire.

Civ 1, 25 novembre 2015

 Un syndicat de copropriétaires à la qualité de consommateur, même s’il est représenté par un syndicat
professionnel
 En droit français, le syndicat de copropriétaire (même si personne morale) a la qualité de non-professionnel, donc
de consommateur et peut se prévaloir des dispositions du Code de la consommation.

Article 136-1 code de conso : Le professionnel prestataire de services informe le consommateur par écrit, par lettre
nominative ou courrier électronique dédiés, au plus tôt trois mois et au plus tard un mois avant le terme de la période
autorisant le rejet de la reconduction, de la possibilité de ne pas reconduire le contrat qu'il a conclu avec une clause de
reconduction tacite. Cette information, délivrée dans des termes clairs et compréhensibles, mentionne, dans un encadré
apparent, la date limite de résiliation.

Lorsque cette information ne lui a pas été adressée conformément aux dispositions du premier alinéa, le consommateur
peut mettre gratuitement un terme au contrat, à tout moment à compter de la date de reconduction. Les avances
effectuées après la dernière date de reconduction ou, s'agissant des contrats à durée indéterminée, après la date de
transformation du contrat initial à durée déterminée, sont dans ce cas remboursées dans un délai de trente jours à compter
de la date de résiliation, déduction faite des sommes correspondant, jusqu'à celle-ci, à l'exécution du contrat. A défaut de
remboursement dans les conditions prévues ci-dessus, les sommes dues sont productives d'intérêts au taux légal.

La Cour de cassation, réunie en sa 1 er chambre civile, a rendu un arrêt le 25 novembre 2015 concernant la qualité
d’un syndicat de copropriétaire lorsqu’il est représenté par un syndic professionnel.

En l’espèce, une société (Tangerim) agissant en qualité de syndic de plusieurs syndicats de copropriétaires a conclu
avec une autre société (Christal) divers contrats de prestation de services, renouvelables par tacite reconduction. Le syndic
professionnel (mandataire des syndicats de copropriétaires) se prévalant des dispositions de l’article L 136-1 du Code de la
consommation, a résilié ces contrats, sans respecter le délai de préavis. La société prestataire de service l’a assigné en
paiement de dommages-et-intérêts au titre de leur inexécution.

La cour d’appel de Versailles, dans un arrêt rendu le 6 mai 2014, a fait droit à cette demande. Les juges du fond ont
estimé que le syndicat de copropriétaire ne peut bénéficier des dispositions du code de la consommation lorsqu’il est
représenté par un syndic professionnel ; cette représentation lui faisant perdre la qualité de consommateur non-
professionnel. Le syndic forme alors un pourvoi en cassation.

La Cour de cassation était alors saisie de la question de droit suivante : Un syndicat non-professionnel, représenté
par un syndic professionnel, peut-il se prévaloir des dispositions du Code de la consommation ?

La Cour de cassation répond par la positive. Elle affirme qu’un syndicat de copropriétaires peut se prévaloir des
dispositions du code de la consommation, même s’il est représenté par un syndic professionnel ; cette représentation ne lui
faisant pas perdre sa qualité de non-professionnel (donc il est bien consommateur et le Code de la consommation peut lui
être appliqué). Ainsi, elle casse l’arrêt de la cour d’appel de Versailles, au visa de l’article L 136-1 du code de la
consommation et de l’article 1984 du Code civil.

Le syndic professionnel n’agit pas à titre personnel, mais bien en qualité de mandataire.
Syndic = a pour mission d’administrer la copropriété, il ne prend pas de décision seul, il se charge de mettre en œuvre les
décisions prises en Assemblée générale
Syndicat de copropriétaires = veille à la conservation ainsi qu’à l’administration de l’immeuble

En gros les faits :


Tangerim (syndic professionnel) représente les syndicats de copropriétaires (syndicat non professionnel)  Tangerim
conclut des contrats de prestation de service avec la société Christal  le prestataire de service doit informer par écrit le
consommateur de la possibilité de ne pas reconduire le contrat conclu avec une clause de reconduction tacite ET SI cette
information ne lui a pas été parvenue conformément aux dispositions de l’article 136-1 du Code de la consommation, le
consommateur peut mettre gratuitement un terme au contrat !
Dans l’arrêt les syndicats de copropriétaires ne sont pas des professionnels, ce sont des consommateurs donc ils peuvent se
prévaloir de ces dispositions, et mettre un terme au contrat sans délai de préavis, même s’ils sont représentés par un syndic
professionnel.

La Ccass rappelle que le syndic est le seul professionnel, et que même si y’a un mandat, le syndicat de copropriétaire est
bien non professionnel
La qualité de professionnel ou non se n’apprécie pas par rapport à la qualité de mandant.
Leçon 4 : Le contrat de mandat (effets internes)

 Regarder les relations entre mandant et mandataire !!!

Mandat  contrat par lequel une partie charge une autre d’accomplir des actes juridiques
pour son compte et en son nom
 Article 1984

« Mander » = terme vieux français qui veut dire donner des instructions

 Mandat viens de « Mandatum » = charge ou commission


 Commission viens de « committere » = signifie confier  contrat par lequel on
confie ses intérêts à autrui
 Instrumentum = procuration justifiant le pouvoir du mandataire
Ex : assemblée générale ou copropriété
 Procuration viens de « procurare » = prendre soin de : mandataire prend soin de
l’intérêt de son mandant

Section 1 : qualification du contrat de mandat

Article 1984  une personne donne à une autre le pouvoir de faire quelque chose pour le
mandant et en son nom

 Contrat se forme que par acceptation du mandataire


 Mission du mandataire consiste dans l’accomplissement d’acte juridique pour autrui

3 éléments qui caractérisent le mandat :

 Un pouvoir conféré  une délégation


 Un pouvoir en vue d’accomplir un acte juridique
 Conclu au nom et pour le compte du mandant

I- Un pouvoir conféré...
Le mandant ne perd pas son pouvoir  il le délègue et le démultiplie
Donc il pourra par le biais des mandataires accomplir des actes dans le monde tout en
gardant son pouvoir

S’il y a une représentation d’origine légale ou judiciaire  les pouvoirs du mandant sont
transférés et non conféré
 C’est un transfert de pouvoir

Pouvoirs transférés : on perd notre pouvoir


Pouvoirs conférés : on le passe mais on garde aussi notre pouvoir

Article 1159  L'établissement d'une représentation légale ou judiciaire dessaisit pendant


sa durée le représenté des pouvoirs transférés au représentant.

Le mandat est voulu  alors que la gestion d’affaire NON, je l’ai fait spontanément
 Même effet du mandat et la gestion d’affaire  mais le mandat est voulu c’est la
différence

Le gérant d’affaire se soumet à toutes les obligations d’un mandataire MAIS la différence
avec le mandat est la volonté des parties.

 Dans le mandat, le mandataire et le mandant s’engagent


 Dans la gestion d’affaires, le maître de l’affaire n’a pas exprimé sa volonté

Mais les 2 produisent les mêmes effets.

II- ...en vue d’accomplir des actes juridiques...

Si c’est un mandat c’est UNIQUEMENT pour faire des actes juridiques

Réaliser des actes qui vont lier le mandant


Mandataire doit faire un acte juridique pour l‘autre  distinguer le mandataire du
simple transporteur/ messager.

Que dans ce but que je donne pouvoir au représentant

 Si je lui demande a quelqu’un de juste faire quelque chose pour moi  contrat
d’entreprise (acte matériel)

 Si je lui demande d’accomplir un acte juridique  contrat de mandat

Question de savoir si un messager est un transporteur ou mandataire ?


 C’est un Transporteur car ne transmet aucune volonté, il ne conclut rien ! seulement
déplace le courrier de quelqu’un vert un autre
o Il émet seulement le transport
 Le mandataire  volonté de conclure un acte pour la mandant
Le transmetteur  simple prestataire de service

Distinction du contrat de mandat et l’entremise :


 L’entremise rapproche seulement les parties qui elles concluront peut être l’acte
juridique

Arrêt 17 juin 2009  Si la mission du notaire c’est de mettre en vente un immeuble et de


trouver un acquéreur
 Cela ne crée par un mandat, il n’a pas le pouvoir d’accepter une offre donc pas un
mandataire, simple transmetteur
 Si le notaire avait accepté l’offre alors il aurait dépassé ses pouvoirs

III- ... au nom et pour le compte du mandant

Le mandataire doit mettre son nom dans le contrat  dire qu’il agit « au nom et pour le
compte du mandant X »  si pas ces 2 caractéristiques = représentation imparfaite

Article 1986  Le contrat de mandat est présumé gratuit


 C’est un service entre ami
 MAIS possible de prévoir une rémunération qui prend la forme d’honoraire
(remerciement d’un ami, je « l’honore »)

Si le mandat est onéreux et rémunéré  On parle de mandat salarié


 ≠ du contrat de travail, c’est juste le fait que c’est payant ! il n’est pas salarié

Arrêt 19 décembre 1989  Lorsque la mandat est conclu par un professionnel dans le
cadre de son activité pro alors le contrat est présumé onéreux
 DONC si mandataire professionnel  présumé onéreux

Section 2 : régime du contrat de mandat

3 temps dans le contrat de mandat :

 Formation du mandat
 Exécution du mandat
 Résiliation/ fin du mandat

I- Formation du mandat

§A) Conditions de fond

Quid de la capacité des parties en matière du mandat ?

Car 2 moments
Entre le moment du mandat et au moment de la conclusion au nom et pour le compte
du mandant
Donner mandat  donner à quelqu’un pouvoir pour qu’il gère nos affaire
 Acte d’administration car pas encore d’effet

Alors qu’une fois que l’acte définitif sera conclu  conséquence sur le patrimoine
 Donc acte de disposition

a) La capacité des parties

 Pour le mandant la capacité pose 2 questions :

Sa capacité au moment où il conclut son contrat de mandat


Sa capacité au moment de la conclusion de l‘acte par le mandataire en son nom et pour
son compte

Au moment où je conclus le mandat, c’est donner un pouvoir à quelqu’un de gérer mes


affaires, ce sont des actes d’administration (le mandant ne s’appauvrit pas, le contrat de
mandat n’a pas d’effets direct dans son patrimoine)

Alors que les actes que le mandataire va faire au nom et pour le compte du mandant
peuvent être des actes de disposition (ex : vendre ma voiture, ça a un impact dans notre
patrimoine, l’acte conclu est plus dangereux pour le mandant)

 Pour la capacité du mandataire :

On peut être mandataire et incapable  car les conséquences du contrat tombent dans le
patrimoine du mandat et non dans celui du mandataire
 La capacité s’apprécie en fonction du patrimoine qui est engagé dans l’acte

Article 1990  Possible de choisir un mandataire mineur (donc incapable)


 Mais pas d’action du mandant sur le mandataire
 DONC le mandataire mineur pourra agir en nullité du contrat si cela lui porte
préjudice

Article 1160 (ordonnance de 2016)  Les pouvoirs du représentant cessent s'il est atteint
d'une incapacité ou frappé d'une interdiction.
 Donc tous les représentant confondu (mineur, représentant légal, conventionnel)

 Donc je peux choisir un incapable dès le début du contrat


o Mais si je choisis un capable qui perd sa capacité juridique dans l’exécution du
contrat alors fin du contrat car il n’est plus mandataire

b) Le contenu du contrat de mandat

Article 1163  la prestation doit être déterminée ou à tout moment déterminable


 DONC en théorie je dois dire ce à quoi je donne pouvoir
Article 1155 al 1  Lorsque le pouvoir du représentant est défini en termes généraux, il ne
couvre que les actes conservatoires et d'administration.
 Mandat général

Article 1155 al 2  Lorsque le pouvoir est spécialement déterminé, le représentant ne peut


accomplir que les actes pour lesquels il est habilité et ceux qui en sont l'accessoire.
 Mandat spécial

Si mandataire professionnel c’est lui qui fixe le prix pdt la durée du contrat
 Si le prix n’a pas été conclu dans le contrat

o Rappel que si professionnel alors présumé onéreux


o Sinon présumé gratuit

§B) Conditions de forme

C’est un contrat consensuel  en principe pas de forme particulière

Article 1985  Le mandat peut être donné par acte authentique ou par acte sous seing
privé, même par lettre

Parfois certains contrats de mandat spécial

 Le mandat immobilier  géré par une loi du 6 janvier 1970 (article 6)


 Les contrats conclus par ces professionnels immobiliers doivent être signé par écrit
sinon encourt la nullité (c’est un acte solennel)

 Le mandat d’hypothéquer est également donner en la forme d’acte notarié (Acte


2409)
 En présence d’une hypothèque  Acte notarié donc bien solennel
o Hypothèque  donner en gage un bien immeuble

Comment les tiers prouvent le mandat ?


 Ils sont libres n’importe quel acte juridique (lettre, mandat…)
 Arrêt du 3 juin 2015  les tiers prouvent toujours librement un fait juridique car
extérieur à l’acte juridique ou au fait juridique

II- Exécution du mandat

§A) Obligations du mandataire

1. Il exécute sa mission
2. Il rend compte de sa gestion
3. Devoir de loyauté envers le mandant

a) Exécution de la mission confiée


 Soi je la fais moi-même
 Soi je délègue à quelqu’un d’autre  c’est la sous-traitance, des sous-mandant

1. La gestion personnelle

Article 1991  Le mandataire est tenu d'accomplir le mandat tant qu'il en demeure chargé,
et répond des dommages-intérêts qui pourraient résulter de son inexécution
 Sorte d’obligation de résultat imposée au mandataire
 Si inexécution totale du mandant, il sera responsable et pourra s’exonérer qu’en
prouvant un acte de FM

Article 1992 al 1  Le mandataire répond non seulement du dol, mais encore des fautes
qu'il commet dans sa gestion
 C’est une inexécution partielle  donc engagement de la responsabilité du
mandataire si je prouve une faute qui elle n’est pas présumé

Article 1992 al 2  si mandat gratuit alors la faute est appréciée plus souplement par le juge

Arrêt AP 4 janvier 1980  Donc dès lors que la faute est caractérisée réparation intégrale
du préjudice !!
 Même si le contrat était gratuit, réparation intégrale du préjudice, c’est la faute qui
est touchée et qui est appréciée plus ou moins libérale

2. La gestion déléguée

Le mandataire délègue sa mission à un sous-mandataire

Article 1994  Le mandataire répond de celui qu'il s'est substitué dans la gestion :
 1° quand il n'a pas reçu le pouvoir de se substituer quelqu'un
 2° quand ce pouvoir lui a été conféré sans désignation d'une personne, et que celle
dont il a fait choix était notoirement incapable ou insolvable.

1. Donc le mandataire est responsable de son sous-mandataire s’il n’avait pas


l’habilitation par le mandant pour remplacer le mandataire
 Je n’ai pas besoin de l’accord du mandant pour un contrat de sous-mandat,
mais si pas agréé par le mandant alors responsabilité du fait d’Autrui

2. Le mandant a donné pouvoir de sous-traiter :


 Si le mandant à donner pouvoir sans dire le nom  le mandataire en répond
 Si le mandant décide du sous-traitant  le mandataire n’en répond pas
 Si le mandataire a bien choisi  le mandataire est responsable

La loi prévoit une action directe du mandant pour agir directement contre le sous
mandataire
 Si le sous-mandataire fait des fautes :
o Le mandant peut se retourner contre le mandataire pour avoir mal choisi
o Le mandant peut agit contractuellement parlant aussi contre le sous-
mandataire

Je peux déléguer à un sous mandataire mais je devrai répondre de ses fautes si je choisi
sans autorisation

Si le mandant autorise et impose la personne au mandataire  le mandataire n’en répond


pas

Si le mandant autorise à sous-déléguer sans dire qui  le mandataire en répond que si le


sous-mandataire est incapable ou insolvable (donc en principe c’est le mandant qui est
responsable)

Le sous-mandataire :

 Responsable contractuellement à l’égard du mandataire

 Action directe au mandant qui peut agir directement contre le sous-mandataire


(contractuelle)

 Si le sous-mandataire accompli le job  je réclame la contrepartie au mandataire


 Si mandataire insolvable  le sous-mandataire peut agir contre le mandant

Arrêt du 19 mars 1991  Action directe du mandataire substituée contre la mandant peut
être exercée dans tous les cas, que la substitution ait été ou non par le mandant

Arrêt du 3 décembre 2002  C’est à partir du moment où le sous-mandataire demande


(par mise en demeure) paiement au mandant que celui-ci doit flécher les paiements vers le
sous-mandataire (donc arrêter les paiements au mandataire)
 Et si le mandant continue de payer au moment de la mise en demeure le mandataire
alors le mandant commet une faute et devra alors payer une seconde fois le sous-
mandataire

Donc 2 options pour le mandant :

1. Mise en demeure du sous-mandataire qui n’a pas été payé  le mandant arrête de
payer le mandataire et paye le sous-mandataire

2. Si le mandant après la mise en demeure continue de payer le sous-mandataire 


alors il devra payer 2 fois (il paiera aussi le sous-mandataire

Action directe imparfaite (OK)  Le mandataire doit adresser une mise en demeure au
mandant pour être payé
 Permet de mettre au courant le mandant du sous-mandataire car si non-autorisation
j’arrête de payer le mandataire et je flèche vers le sous-mandataire
Action directe parfaite (PAS RETENU PAR LA CC)  pas besoin de mettre en demeure le
mandant qu’il me paye
 MAIS PB car ça veut dire que le mandant peut être tenu de payer 2 fois comme pas
de mise en demeure donc risque de se faire avoir car ignorance du sous-contrat

Article 1341-3  Dans les cas déterminés par la loi, le créancier peut agir directement de sa
créance contre le débiteur de son débiteur

Les auteurs de l’avant-projet de réforme de juillet 2022 (article 2002)  « Le mandataire


peut avec l’accord du mandat, substituer un tiers durant l’exécution de sa mission, il répond
de celui qui s’est substitué, le mandant peut agit directement contre le tiers que le
mandataire s’est substitué »

« Réciproquement, le mandataire substitué peut réclamer directement au mandant les


sommes qui lui reste dues, à condition que le mandant ne se soit pas déjà acuité de ses
sommes entre les mains du mandataire principal »

Donc voudrait dire que même sans l’accord du mandant  action direct du mandant
contre le mandataire

b) Reddition de comptes

Article 1993  tout mandataire est tenu de rendre compte de sa gestion au mandant
 Tout ce qui est donné au mandataire dans l’exercice de sa mission doit être restitué
au mandant
 Le mandataire informe le mandant de toutes les étapes, lui donne des infos souvent
 Si le mandant nous prête des choses (ex un véhicule) on doit lui restituer !
Logique de reddition !

c) Loyauté à l’égard du mandant

Devoir de conseil  Proposer au client la solution la plus adaptée pour réaliser sa mission

Si revirement établi de JP  en avertir le client


 Avertir aussi le client de tous les revirement prévisible

Si revirement imprévisible  pas besoin de le dire au client

Obligation de conseil imposée dans le contrat de mandat  Pas tenu dans les contrats
d’entremise
 Ex : le courtier n’a pas a proposé au client tel ou tel contrat qui est mieux

Obligation de loyauté aussi pour les dirigeants vis-à-vis de sa société


 Pas le droit de faire concurrence à la société que je dirige (car je suis le mandataire
de la société en tant que gérant)
 MAIS devoir de loyauté ne repose pas sur l’associée (concernant la non-concurrence)
Le mandat c’est la confiance, que je conseille  que met le mandant dans la personne du
mandataire

§B) Obligations du mandant

Article 1999  Il doit rembourser les frais et avance du mandataire


 Même si contrat gratuit

Clause de forfait  qui couvre les frais du mandataire + les honoraires


 Si honoraire stipulés  le mandant doit les payer
o MAIS SI EXCESSIF alors possible que le juge procède à la réduction des
honoraires excessifs
o MAIS SI INSUFFISANT  pas possible que le juge augmente la rémunération

Le mandant est tenu d’une obligation de loyauté vis-à-vis de son mandataire


 Arrêt du 24 novembre 1998 « DANONE » solidarisme contractuel
o Le mandant doit adapter le contrat pour qu’il soit réalisable par le
mandataire

FAITS :
Un mandataire est envoyé pour développer le commerce dans un autre pays chez Danone.
Mais il n’arrive pas à faire son biseness car conclu des mandats avec tlm donc le mandataire
n’y arrive pas

Solution CC  non c’est un mandat donc il faut lui donner tous les moyens pour réussir son
mandat
 Il faudrait lui donner l’exclusivité

III- La fin du mandat

Article 2003 CCIV  4 causes d’extinction du mandat :

1. La révocation du mandataire
2. La renonciation du mandataire au mandat
3. La mort (mandant ou mandataire)  déconfiture
4. L’incapacité du mandataire

§A) La fin volontaire

Fin du mandat provoquée par le mandant ou le mandataire

3 fin du contrat en droit commun des contrats :

 En principe le contrat s’arrêt au terme prévu (Article 1213)

 Ou alors à durée indéterminée  je peux y mettre fin à tout moment sous respect
d’un préavis + délai raisonnable (Article 1212)
 Résiliation judiciaire si inexécution suffisamment grave du contrat ou prononcer la
résiliation unilatérale (Article 1224 et 1226)

MAIS le contrat de mandat y déroge

a) La révocation par le mandant

Article 2004  le mandant peut résilier à tout moment sans préavis, le contrat de mandat
 Le mandat est librement révocable quand bien même on est en contrat indéterminé
(arrêt 27 avril 1988)

La révocation du mandat peut être partielle ou totale

Les parties peuvent stipuler une clause d’irrévocabilité  Interdit pas de tout arrêter, mais
dit que cela est fait alors le contrat prend fin MAIS SUBORDONNÉE AUX DI
 MAIS on peut toujours mettre fin au contrat à tout moment (Arrêt 5 février 2002)

 Si fin justifiée d’une faute  ok et pas de DI


 Si fin pas justifiée d’une faute  DI

1. Les contrats d’intérêts communs

Arrêt 10 février 1975  Pour les mandats d’intérêt commun :


 Je peux révoquer le contrat que par faute du co-contractant
 Ou révocable que par consentement mutuel

Les contrats d’intérêts commun développés par les agents commerciaux


 Article 134-4 du CDC  Intérêt commun entre le mandant et le mandataire

Arrêt 20 janvier 1971  Pour le mandant comme pour le mandataire  les 2 œuvrent à
l’essor de l’entreprise par le développement de la clientèle du mandant (donc la révocation
doit être à juste motif)

 Donc j’agis autant pour mes intérêts que pour le mandant en constituant une
clientèle commune

 Donc si fin à ce mandat sans faute du mandataire  je perds l’accès à ma clientèle


que j’ai développé donc je pars avec des DI qui s’évaluent à 2 années d’honoraires
pour l’agent commercial
Arrêt 1er mai 1907  Ce n’est pas prcq un mandat est rémunéré que c’est forcément un
intérêt commun
 Le mandataire doit prouver avoir participer à l’essor de la clientèle

Tentative de montrer l’existence d’un intérêt commun pour d’autres contrats :


 Dans les contrats de concession  contrat par lequel le concédant accorde
exclusivement au concessionnaire le droit de vendre dans des endroits donnés
 Le concessionnaire s’engage à se fournir que dans certains endroit

Arrêt 7 octobre 1997  le contrat de concession exclusive ne constitue pas un mandat


d’intérêt commun  ce n’est d’ailleurs pas un mandat dudout !!!
 Donc le conciliant peut résilier à tout moment le contrat avec un délai de préavis
suffisant, sans besoin de donner un motif

 Les contrats de franchise  contrat par lequel le franchiseur met à dispo d’une
autre (le franchisé) les principaux signes de ralliement de la clientèle ainsi que son
savoir faire
 En contrepartie, le franchiseur demande une contrepartie

b) La renonciation au mandat par le mandataire

Article 2007  Droit au mandataire de renoncer au mandat en le notifiant au mandant


 Résiliation unilatérale du contrat peu importe qu’il soit déterminé ou indéterminé
 MAIS cette renonciation préjudicie au mandant alors il devra en être indemnisé
(DI)

§B) La fin accidentelle du mandat

1. Décès d’une partie


2. Son incapacité
3. Sa déconfiture (= procédure collective)

a) Le décès d’une partie

Article 2003  Le décès du mandant ou du mandataire emporte la fin du mandat

 SI le mandataire décède  les héritiers doivent le + rapidement possible le faire


savoir au mandant

 SI décès du mandant  fin du mandat mais 4 exceptions :

o Urgence  Le mandataire doit achever la fin de ce qui était entamé s’il y a


une urgence Article 1991
o Ignorance du décès du mandant  Tout ce que fait le mandataire dans
l’ignorance du décès du mandant sont valable (donc ses actes vont lier les
héritiers)  Article 2008

o Le mandat post mortem  Les parties peuvent stipuler une clause de


continuation du mandat (dans le contrat) malgré le décès du mandant (car
l’article 2003 n’est pas d’OP)
o Les héritiers peuvent d’un commun accord, demander la poursuite du
mandat

b) L’incapacité d’une partie

L’incapacité du mandataire ne m’empêche pas de conclure avec lui


 MAIS SON INCAPCITÉ AU COURS DU MANDAT EST UNE CAUSE DE RÉSILIATION DU
CONTRAT

c) La mise en procédure collective d’une partie (=déconfiture)

Le mandat tombe en liquidation judiciaire

Article 2003  A partir du moment où le mandataire tombe en procédure collective 


révocation du contrat de mandat
 MAIS en réalité pas vrmt applicable car le droit spécial des procédure collective fixe
un principe opposé :
o Article L 622-13 du CDC  Le mandant continue d’exister même avec une
procédure collective

Donc les articles s’opposent  entre le code civil de 1804 et le code du commerce

Il faut que les contrats de mandant continuent de vivre

SÉANCE TD :

Voir avant-projet de Steffen Bun + Henri Capitant


Question à poser quant aux ≠ obligations (faire, donner, résultat, moyen)

Arrêt 14 janvier 2016  Lorsqu’un acte porte sur un acte d’aliénation  le mandat doit être exprès
(avoir toutes les infos dessus)
 Ici il n’y avait pas tout donc simple contrat d’entremise car mandat absolument pas précis

Question : Contrat sur un acte d’aliénation (=vente) sans prix + conditions sur la vente peut-il être
qualifié de contrat de mandat ?

Solution CC  NON car pour les actes les + graves  le mandat doit être spécial et exprès (avoir
toutes les infos dedans sinon pas un contrat de mandat)

La Cour de cassation, réunie en sa 1 er chambre commerciale, a rendu un arrêt le 14 janvier 2016, apportant des précisions
sur la distinction de contrat de mandat et contrat d’entremise.

En l’espèce, un particulier a confié à une société un tableau contre un bon de dépôt daté du 20 juillet 2005. Ce bon
de dépôt, signé par les 2 parties, précisait que le tableau était pris en dépôt vente et que « les détails et les conditions de ce
dépôt seraient à préciser ultérieurement avec la direction. » Cependant, la société a vendu l’œuvre et a remis un chèque de
23 000€ au particulier. Ce dernier conteste le principe de la vente ainsi que le montant et a assigné la société en paiement
de dommages-et-intérêts.

La cour d’appel de Paris, dans un arrêt rendu le 13 avril 2012, a rejeté sa demande. Malgré l’absence de précision
des conditions et détails de vente (notamment le prix), les juges du fond ont estimé que l’acte du 20 juillet 2005 est qualifié
de dépôt-vente. Ils retiennent aussi que la société a commis une faute en n’ayant pas obtenu l’accord du particulier sur le
prix de vente du tableau, mais pas sur le principe même de la vente. Néanmoins, cette faute ne peut pas donner lieu à
indemnisation dès lors que le prix de vente obtenu par la société est nettement supérieur au prix de vente pour des œuvres
semblables du même peintre.
Le particulier forme un pourvoi en cassation.

La Cour de cassation était alors saisie de la question de droit suivante : En l’absence de précisions sur les conditions
de vente, un acte de dépôt-vente peut-il être qualifié de contrat de mandat ?

La Cour de cassation répond par la négative. La Haute juridiction rappelle que le mandant, lorsqu’il porte sur un acte
d’aliénation (=acte de dispositions plus large qu’aliénation, acte juridique qui a pour conséquence de faire sortir un bien ou
un droit du patrimoine, comme vendre = actes de dispositions) doit être exprès. En l’absence de précisions sur les conditions
de vente et notamment sur la détermination du prix, l’acte est un contrat d’entremise. Ainsi, la société avait pour mission
de chercher des acquéreurs, mais ne pouvait pas conclure la vente sans l’accord du particulier sur le prix. La Cour de
cassation casse l’arrêt de la cour d’appel de Paris au visa de l’article 1984 et 1988 du Code civil.

Le mandat  contrat consensuel SAUF exigence d’un écrit par la loi


 Ici on voit en vertu de l’article 1988 réduit la portée du mandat tacite (dispo générale) aux
seuls actes d’admin

Pour les actes les + graves  le mandat doit être spécial et exprès (avoir toutes les infos dedans
sinon pas un contrat de mandat)

Si acte de gestion courant, d’administration  pas besoin d’un mandat express mais juste mandat
tacite
 Si besoin de précision alors express
 Si le mandant demande au mandataire de conclure des actes de disposition alors express

Exemple d’actes où il faut un mandat express :

 Lorsque le mandant dit au mandataire de vendre quelque chose


 Contracter un emprunt
 Demander ou effectuer un paiement  PAS BESOIN D’UN MANDAT EXPRESS
 Représenter quelqu’un en justice

Arrêt 12 octobre 2016  En cas d’évolution jurisprudentielle, si cela était prévisible le mandataire
professionnel (le notaire) peut être responsable
 Ici pas prévisible donc mandataire pro n’est pas responsable
 Le notaire n'engage pas sa responsabilité professionnelle en ignorant une décision de
jurisprudence qui n'était pas publiée lors de son intervention et qui n'était pas
raisonnablement prévisible.

Arrêt 14 mai 2009  devoir de conseil et de compétence de l’avocat (=mandataire), s’il


n’informe pas son client d’une évolution JP alors sa responsabilité est engagée
 L’avocat mandataire n’a pas fait valoir une évolution JP ACQUISE

Les manquements du mandataire  appréciés au moment où il intervient


 Donc voir si les évolutions jp sont prévisibles ou acquises
 Surtout que dans l’arrêt, une évolution avait été rendu 1 an avant !!
Civ 1, 18 janvier 1989

La Cour de cassation, réunie en sa 1 er chambre civile, a rendu un arrêt le 18 janvier 1989, concernant la présomption
de faute du mandataire lors d’une mauvaise exécution de son mandat.

En l’espèce, selon un acte notarié du 15 octobre 1969, des époux ont donné mandat à un expert foncier de vendre
leur propriété. Le 7 septembre 1971, cette propriété a été acheté par l’épouse du mandataire. Dix ans plus tard, les époux
ont assigné la veuve du mandataire et ses héritiers en nullité de la vente pour dol et vileté du prix et en rescision pour lésion,
et subsidiairement en résolution pour défaut de paiement de la totalité du prix.

La cour d’appel de Rennes, dans un arrêt rendu le 6 mai 1987, a constaté la prescription des actions en nullité pour
dol et en rescision pour lésion, et a débouté les époux de leur demande en dommages-et-intérêt pour faute de gestion. Les
juges du fond ont estimé qu’il appartenait au mandant, donc aux époux d’établir la faute de gestion alléguée à l’encontre de
leur mandataire. Les époux forment alors un pourvoi en cassation et estime que la cour d’appel a inversé la charge de la
preuve, dès lors que l’article 1991 du Code civil mettrait à la charge du mandataire une présomption de faute.

La Cour de cassation était alors saisie de la question de droit suivante : La faute du mandataire est-elle présumée lors
de la mauvaise exécution de son mandat ?

La Cour de cassation répond par la négative et rappelle que la faute du mandataire est présumée uniquement en cas
d’inexécution totale de son mandat. Lors d’une mauvaise exécution, il incombe au mandant de prouver la faute de son
mandataire ; la cour d’appel n’a donc pas inversé la charge de la preuve. Ainsi, la Haute juridiction rejette le pourvoi.

Civ 1, 27 décembre 1960

La Cour de cassation, réunie en sa 1er chambre civile, a rendu un arrêt le 27 décembre 1960 concernant l’action
personnelle et directe d’un sous-mandataire contre le mandant.

En l’espèce, Saint Martin a donné mandat à Carlier. Carlier a demandé à un huissier de justice de procéder à un
constat des lieux restitués par un locataire. L’huissier a saisi le tribunal de paix du canton de Vernon pour demander à agir
contre le mandant et obtenir le remboursement de ses avances et frais de payement de la rétribution qui lui est due.

Le tribunal de paix du canton de Vernon, par un jugement du 23 janvier 1957, l’a débouté de sa demande. Les juges
du fond ont estimé que l’action du mandataire substitué contre le mandant avait un caractère subsidiaire et ne pouvait être
exercée qu’en cas de défaillance du mandataire. Le mandataire substitué forme alors un pourvoi en cassation.

La Cour de cassation était alors saisie de la question de droit suivante : Le mandataire substitué dispose-t-il d’une
action directe et personnelle contre le mandant ?

La Cour de cassation répond par la positive à cette question. Elle s’appuie sur l’article 1994 alinéa 2 du Code civil qui
dispose que le mandant peut agir directement contre la personne que le mandataire s’est substitué. Elle étend cette
disposition au cas inverse et précise que le substitué jouit également d’une action directe et personnelle contre le mandant
pour obtenir le remboursement de ses avances. Ainsi, elle casse le jugement du tribunal de paix de Vernon au visa de l’article
1994 du Code civil

Correction Cas pratique 1 : Tailleur + destruction du bien (Contrat de PS)

En l’espèce, un client (Jean) demande à un tailleur (Boris) de réaliser pour lui une veste, le prix total
convenu serait de 3 000 euros versé à la réception de la veste, un acompte de 500 euros a quand
même été versé par Jean à la conclusion du contrat.
Le client a tout choisi concernant le « physique » et le tailleur a fourni le tissus : du velours et de la
soierie de très bonne qualité d’une valeur de 1000 euros.
Cependant, 1 semaine avant la livraison, Boris fait savoir à Jean que son atelier a été ravagé par une
crue et que la veste confectionnée était donc irrécupérable, mais ce dernier lui demande quand
même le paiement pour l’ouvrage conçu, ce que jean conteste et cherche à récupérer l’acompte déjà
versé.

Le contrat conclu entre le tailleur et le client est-il un contrat de prestation de service ?

En droit : 2 qualifications retenues concernant le contrat PS ou contrat de vente à développer

Contrat de prestation de service (1710)


 Obligation de réaliser une prestation
 L’indépendance juridique de l’employeur (≠ contrat de travail)
 Rémunération de l’entrepreneur

Contrat de vente (1582)  l’un s’oblige à livrer une chose et l’autre à la payer
 Transfert de propriété portant sur une chose en contrepartie d’un prix
 Donc hésitation entre les 2 qualifications

Obligation de fabrication  accomplissement à une PS


 Lorsque le fabricant produit la matière alors transfère au client la matière donc contrat de
vente ?

Critère de la spécificité du travail accompli  révélateur de la volonté des parties


 Fabrication d’un bien d’un travail spécifique est un contrat d’entreprise (Arrêt 18 novembre
2009)

En l’espèce, Il y a spécificité puisque Jean a choisi les caractéristiques du bien donc contrat de PS
 Peu importe que le professionnel soit fourni ou non la matière

Cette PS est réalisée en toute indépendance donc pas de lien de subordination + pas de consigne sur
la manière dont la mission doit être réalisée
 Donc Contrat de PS

L’entrepreneur peut-il obtenir paiement du solde du prix malgré la destruction du bien ?

EN DROIT Détermination de sur qui pèse les risques de perte de la chose

Distinction selon que la chose a été fourni par l’entrepreneur ou par le maitre d’ouvrage
 Article 1788 du code civil : Si l’ouvrier fourni la matière et que la chose vient à périr avant la
livraison alors la perte est pour l’ouvrier (ici entrepreneur = le tailleur)
o Donc doit prouver son, absence de faute

1. La perte de la chose est assumée par l’entrepreneur dans le cas où c’est lui qui a fourni la
matière

2. Il ne pourra pas exiger du maitre de l’ouvrage une indemnisation pour la valeur d la matière
perdue (car il en assume les risques)
Pas possible d’exiger la rémunération
Arrêt 27 janvier 1976  Pas possible pour l’entrepreneur de prétendre au paiement du coup des
travaux qu’il n’est pas possible de livrer

 L’entrepreneur devra renouveler sa prestation en fournissant un nv bien s’il souhaite être


rémunéré
 Si pas possible de renouveler alors pas de remboursement de l’acompte car article 1788 « si
la chose vient à périr de quelque manière que ce soit »

En l’espèce, c’est l’entrepreneur qui a fourni la matière pour la confection de la veste


Prix de 3 000 euros de la veste à la réception
500 euros d’acompte versée
Destruction du bien à cause de la crue donc pas possible de livrer

Il devra rendre l’acompte à Jean, ne pourra pas demander le paiement à Jean concernant la valeur de
la matière + sur le paiement de la veste

Cas pratique 2 : contrat de bail + dépassement de pouvoir (Contrat de mandat)

En l’espèce, un contrat de mandat écrit est passé entre marc (mandant) et Franck (mandataire) pour
s’occuper de la mise en location de certains des biens immeubles de Marc dont un local à Toulouse.
Dans le mandat, Marc précise que le loyer du local mis en bail ne doit pas être inférieur à 6 000
euros, et une commission pour le mandataire (Franck) est fixée à 5 000 Euros pour son service.
Cependant après avoir enfin trouvé un preneur pour ce local (Adeline), le loyer a été fixé à 4 000
euros.
Puisque le loyer demander par Marc n’a pas été respecté, ce dernier refuse de verser la commission
due à Franck et de donner les clefs à Adeline, ce que ces derniers contestent.

Le mandant est-il tenu d’exécuter le contrat de bail qui a été souscrit par son mandataire mais
pour un prix inférieur au prix qui avait été convenu dans le mandat ?

En droit Le mandant est tenu d'exécuter les engagements contractés par le mandataire,
conformément au pouvoir qui lui a été donné (Article 1998)
 Donc le mandant n’est pas tenu des actes exécutés par le mandataire en dépassement de ses
pouvoirs sinon inopposabilité de l’acte au mandant

MAIS exception :

1. Si ratification du mandat par le mandant alors opposable au mandant (Article 1998 al 2)

2. Mandat apparent  encagement du mandant lorsque le contrat a légitimement cru en la


réalité des pouvoirs du mandataire notamment en raison des déclarations ou comportement
du mandant
 Arrêt AP 13 décembre 1962

Pas possible d’invoquer la nullité au sens de l’article 1156 car la dame veut récupérer les clefs du
local pas dégager le contrat !!

On est dans le cas d’un contrat avec un agent immobilier  Article 6 de la loi du 2 janvier 1970
 L’acte doit être matérialisé par un écrit
 La CC dit que la preuve de l’existence de la preuve + étendu du mandat de gestion
immobilière ne peut être apporté que par écrit, et donc ni la ratification ni le mandat
apparent ne peuvent déroger à ces règles (Arrêt 2 décembre 2015)

Donc la ratification ou le mandat apparent ne s’applique pas pour le contrat de mandat de gestion
immobilière (d’après l’arrêt de 2015)
En l’espèce, le mandant prévoit que le montant du loyer ne peut pas être inférieur à 6000 euros 
donc en mettant 4 000 euros, le mandataire a dépassé ses pouvoirs donc le mandat n’est pas en
principe tenu

 Pas de mandat apparent car aucun comportement ou déclaration ambigue du mandat et


même si c’était le cas  marche pas car on est dans le cas d’un mandat de gestion
immobilier donc la ratification + mandat apparent ne marche pas

Donc dépassement de pouvoir et le mandant est fondé de ne pas céder le bail à Adeline

Le mandataire qui a donné un bien à bail pour un montant inférieur à ce qui était prévu dans le
mandat, le prive-t-il du versement de la commission par le mandant ?

 Le mandataire a-t-il commis une faute qui peut être sanctionné par une diminution de sa
rémunération ou pas de rémunération du tout ?

En droit, Le mandant doit rembourser au mandataire les avances et frais que celui-ci a faits pour
l'exécution du mandat, et lui payer ses salaires lorsqu'il en a été promis. (Article 1999)
 Donc en cas de faute, le mandataire pourra perdre tout ou partie de sa rémunération

Le mandataire répond non seulement du dol, mais encore des fautes qu'il commet dans sa gestion
(Article 1992)
 Diligence et loyauté au mieux pour l’exécution du mandat pour le mandant d’après la JP

Distinction mauvaise exécution ou inexécution totale

1. Inexécution totale  faute présumée du seul fait que sa mission n’a pas été accomplie
 Arrêt 30 novembre 1945 

2. Mauvaise exécution  Le mandant devra prouver la faute du mandataire dans l’exercice de


sa mission
 Arrêt 18 janvier 1989

Article 1992 al 2  Néanmoins, la responsabilité relative aux fautes est appliquée moins
rigoureusement à celui dont le mandat est gratuit qu'à celui qui reçoit un salaire.

Article 1223 al 2  Si le créancier a déjà payé, à défaut d'accord entre les parties, il peut demander
au juge la réduction de prix.
 Ici sur l’exécution imparfaite de la prestation

En l’espèce, loyer ne doit pas être inférieur à 6000 euros, mais le mandataire l’a fait pour 4 000
euros.
La commission prévue est de 5 000 euros, qui n’est pas versée si faute du mandataire et inexécution
Mais là on est dans une mauvaise gestion  donc c’est au mandant qui doit prouver sa faute, ici en
dépassement de pouvoir
 Rappel qu’on est dans un contrat payant donc appréciation + rigoureuse

Donc Marc est fondé de ne pas payer à Franck la rémunération promise car faute du mandataire
(Baisse du loyer alors que dans le contrat de mandat c’était interdit)

Cas pratique 3 : contrat de mandat entre une agent commercial et une SARL pour augmenter ses
ventes par le biais de contrat de distribution (contrat de mandat)

Le gérante d’une SARL de production de pizza (Diane) a fait appelle à une agent commercial (Joanne)
afin de développer ses vente par le biais de contrat de distribution auprès de magasins de détail. Cela
fonctionne bien et chaque fois que Joanne développe plus le réseau, elle gagne plus.
Cependant, cette dernière reçoit un mail de la dirigeante, lui apprenant que son contrat prenait fin
immédiatement, sans explication alors que ce contrat été prévu pour finir dans 1 an.
Quid de la régularité de cette mise à la porte et de la possibilité de récupérer des sous ?

La révocation unilatérale d’un contrat d’agent commercial à durée déterminée est-elle valable ?

En droit, Les contrats ne peuvent être modifiés ou révoqués que du consentement mutuel des
parties, ou pour les causes que la loi autorise (Article 1193)

Si contrat à durée déterminée  chaque partie doit exécuter jusqu’à son terme (Article 1212)

MAIS en matière de mandat  le mandant peur révoquer sa procuration quand bon lui semble sans
préavis et peu importe si DD ou DI (Article 2004)
 Révocation Ad nutum

Article 1984  Le mandat ou procuration est un acte par lequel une personne donne à une autre le
pouvoir de faire quelque chose pour le mandant et en son nom

 Donc bien dans un contrat de mandat d’agent commercial (Article L 134-1 du CDC)

Article L 134-1 du CDC  L'agent commercial est un mandataire qui, à titre de profession
indépendante, sans être lié par un contrat de louage de services, est chargé, de façon permanente, de
négocier et, éventuellement, de conclure des contrats de vente, d'achat, de location ou de prestation
de services, au nom et pour le compte de producteurs

En l’espèce, bien un contrat de mandat avec l’agent commercial, et la gérante y a mis fin avant le
terme prévu
 Cela parait régulière

La révocation unilatérale sans motif d’un contrat d’agent commercial est-elle possible ou non ?

En droit, la résolution avant terme d’un CDD est possible qu’en cas de notif du créancier au débiteur
si inexécution suffisamment grave (Article 1224 pour le droit commun des contrats)

Arrêt 7 juillet 1992 (révocation ad nutum)  Le mandat peut révoquer le mandat sans que les
motifs soient précisés  pas besoin de montrer une faute du mandataire
 Sauf si abus de droit (réserve)
Exceptionnellement, le mandant ou le mandataire doit verser des DI quand il met fin sans motif à un
mandat d’intérêt commun

Mandat commun  le mandat dans lequel les parties sont liées par une convergence d’intérêt
 Adopté par le législateur à propos de l’agent commercial (Article L 134-4 du CDC)

Si le mandat d’intérêt commun  révocable à tout moment (Arrêt 2 octobre 2001)


 Le mandant doit justifier d’une cause légitime pour y mettre fin sinon il s’expose à des DI
(Arrêt 3 mars 1993)

Donc le mandat doit justifier d’une faute du mandataire pour mettre fin au mandat s’il ne veut pas
voir sa RC engagée et ne pas avoir à verser des DI
 Si pas de motif légitime alors l’agent commercial aura droit à des indemnités (en principe
évaluer à 2 années de commission)

En l’espèce, contrat de mandat à DD, et la veille, la SARL dit que le contrat prend fin sans motif
 Mais puisqu’on est dans un mandat d’intérêt il fallait un motif pour le révoquer sans
engager sa RC + devoir des DI  En + il n’y a pas de faute du mandataire

Donc révocation possible mais puisque le mandat (la SARL) n’a pas justifié d’une faute du mandataire
alors elle engage sa RC et doit verser des DI au mandataire

Cas pratique 4 : Dessins par un architecte donnés à une entreprise pour un agrandissement mais
avec des honoraires trop élevés (Contrat de PS)

La société de Pizzas a fait appel à un architecte pour des propositions d’agrandissement de la pizzéria
par le biais de croquis et d’esquisse.
Ce dernier a accompli ce qui lui était demandé mais donne une facture de 170 000 euros au titre de
ses honoraires, Diane la gérante conteste ce prix car elle pensait qu’elle en aurait que pour quelques
centaines d’euros et remarque que dans le contrat, il n’y avait aucun prix de figuré, d’autant plus
qu’elle apprécie les dessins et souhaiterait les garder.
Quid des recours et du paiement des factures ?

La SARL, cliente est-elle débitrice de la somme de 170 000 euros par l’architecte alirs qu’aucun prix
n’est fixé dans le contrat ?

En droit RAPPEL des articles concernant le Contrat de PS

Article 1163  L'obligation a pour objet une prestation présente ou future. Celle-ci doit être possible
et déterminée ou déterminable
 Que ce soit des obligations monétaires ou non

Article 1365  fixation unilatérale du prix par le prestataire si aucun prix n’a été fixé par les parties
avant la PS

Un contrat de PS suppose qu’une partie à faire quelque chose pour l’autre moyennant un prix
convenu entre elle
En l’espèce, contrat conclu entre Architecte et SARL pour des propositions d’agrandissement
(Croquis+ esquisses) sans prix convenu. L’architecte a fixé lui seul le prix comme rien n’était prévu en
commun
Donc l’architecte fixe le prix et la Sarl est tenu du prix

La SARL a-t-elle des recours pour contester le prix

3 types de recours :

 L’obtention de DI
 La réduction du prix par le débiteur
 La réduction du prix par le juge

§a) L’obtention de DI

En droit Rappel article 1165 (+ dire que le prestaire doit motiver le prix en cas de contestation)
Si abus du prix, le juge peut être saisi de demande de DI ou de résolution du contrat

Recours qu’a postériori pour obtenir des DI sous réserve de prouver l’abus

En l’espèce, pas de prix dans l’acte, la SARL pensait en avoir que pour quelques centaines d’euros et
trouve la somme excessive
 Ici pas de résolution car la SARL veut garder les croquis

Donc la SARL doit payer et APRÈS demander des DI !!!

§b) La réduction du prix par le débiteur du prix (= celui qui doit payer le prix : La SARL)

En droit, Article 1223 (droit commun)  En cas d'exécution imparfaite de la prestation, le créancier
peut, après mise en demeure et s'il n'a pas encore payé tout ou partie de la prestation, notifier dans
les meilleurs délais au débiteur sa décision d'en réduire de manière proportionnelle le prix.
 Remède à l’inexécution du contrat, exécution imparfaite
 Dedans le client fait savoir sa volonté de réduire le prix, donc c’est au créancier de motiver le
solde du prix

Article 1165 (droit spécial)  écarte pas l’application de 1223 qui est de droit commun
 Détermination contractuelle

En l’espèce, la SARL n’a pas encore payé cette somme et pourrait faite savoir à l’architecte qu’elle
veut payer moins
Mais en réalité l’exécution imparfaite va être dur à prouver puisque aveux de la SARL sur le fait que
les dessins sont bons

Mais avantage c’est qu’ici la SARL peut agir avant le paiement du prix

Donc ici pas possible car pas d’exécution imparfaite

§c) La réduction du prix par le juge


EN droit, Avant la réforme de 2016  possible de réduire les honoraires qui avaient été convenus
par les parties avant la PS

Arrêt 6 juin 2012 + 3 juin 1986 + 4 mars 1958 La révision judiciaire du prix n’est envisageable que
lorsque le prix a été fixé avant la réalisation de la mission du prestataire
 La JP le permet que pour les honoraires

Lorsque le prix est fixé par les parties avant la réalisation de l’ouvrage
La CC dit que pas réduction dès lors que le prix a été accepté par le client après le service rendu

Si le client paye après le service rendu  c’est qu’il accepte donc PAS de réduction du juge

Le champ d’application de cette jp est réduit que l’article 1165 du cc

En l’espèce, le contrat conclu avec l’architecte a été réalisé + production du prix à la SARL
La somme parait trop élevée et le montant a été fixé par l’architecte après la réalisation de sa
mission
 Le prix ne résulte pas de la fixation commune car unilatéralement après la réalisation de la
mission, s’il est excessif la cliente peut en obtenir la réduction du prix selon la JP du 6 juin
2012 car elle n’a pas encore payé

Cette jp s’applique aussi qu’on soit dans un accord commun du prix ou unilatéral  ce qui compte
c’est si le débiteur a payé ou non !!
 Mais Cette jp du 6 juin 2012 s’applique QUE pour les honoraires

Donc diane peut contester le prix car elle n’a pas encore payé
Thème 5 : Le contrat de dépôt

Intro :

Le dépositaire s’oblige à conserver le bien d’autrui


Ce contrat est tourné vers la garde d’une chose « dépositum » signifie mettre à disposition.
o Définition doctrinale : C’est le contrat par lequel le dépositaire reçoit une chose, à
charge pour lui de la garder et de la restituer quand son cocontractant le déposant
la lui réclame.

o Définition légale à l’article 1915 du Cciv : « Le dépôt, en général, est un acte par
lequel on reçoit la chose d'autrui, à la charge de la garder et de la restituer en
nature. »

Une chose : pas forcément appropriée ou appropriable


Bien : forcément approprié ou appropriable

Les auteurs de la réforme reprennent les éléments du dépôt, mais apportent une petite
nuance : garder la chose c’est la protéger contre les dégradations d’autrui + conserver la
chose de sa propre destruction (ex : dans une chambre froide, éviter qu’elle périsse), et la
rendre in fine au déposant.
On a 2 types de dépôts : de droit commun et irréguliers (=spéciaux)

Il existe des dépôt commun et des dépôt dérogatoire au droit commun (= dépôts spéciaux)

Section 1 : le dépôt de droit commun

I) Qualification du dépôt de droit commun

§A) Les prestations caractéristiques du dépôt

La singularité du dépôt  garder et rendre


 Les prestations principales attendues du dépositaire  c’est lui qui rend service au
déposant
o Dépositaire = entrepreneur
o Déposant = client

On parle de transfert de garde  on transfère la chose d’Autrui mais PAS la propriété, le


déposant reste propriétaire du bien
 Le dépositaire  détenteur précaire du bien d’Autrui

Donc si cas de force majeure  c’est le déposant qui est responsable


 « Les choses périssent aux risques et périls du propriétaire »

La restitution  prolonge la garde


 Je garde jusqu’à ce que le déposant veuille récupérer son bien

Donc je fais quelque chose pour le déposant  Je garde la chose


 Et il récupère la chose lorsque je lui rends

§B) Dépôt et contrats voisins de la chose

a) Dépôt et bail

La distinction paraît simple car le dépôt est tourné vers la garde de la chose.
Alors que le bail est tourné vers la mise à disposition d’un bien au bénéfice d’autrui, en
principe le locataire à le droit d’utiliser la chose : l’usage de la chose est inhérent au bail

Dépôt est tourné vers la garde de la chose


 Article 1930  Le dépositaire n’a pas le droit d’utiliser la chose sans l’autorisation du
déposant  il ne fait que la conserver, ce ,’est pas la mise à disposition de la chose

Le bail c’est la mise à disposition d’un bien au bénéfice d’Autrui


 Le locataire a le droit d’utiliser la chose  l’usage de la chose est innérant au bail

Parfois le dépositaire doit se servir de la chose pour qu’elle soit bien conservée
 Ex : sortir l’animal de son boxe sinon il va devenir fou  cela est dans la continuité
de la conservation

Parfois la loi dit que le dépositaire à le droit de se servir de chose déposer « d’en jouir »
 Ex : le contrat de dépôt bancaire  la banque a le droit d’utiliser librement les fonds
que l’on dépose

Si la chose génère des fruits  je dois les restituer au déposant


 Ex : si je laisse des poules en dépôt alors je dois rendre les œufs au déposant
 Ex : des actions

En dépôt  je dois rendre


En bail  je garde

Article 1936 (les fruits)  Si la chose déposée a produit des fruits qui aient été perçus par
le dépositaire, il est obligé de les restituer. Il ne doit aucun intérêt de l'argent déposé, si ce
n'est du jour où il a été mis en demeure de faire la restitution.

Le dépôt n’est pas un prêt  donc je rends la même somme ou la même chose que j’ai reçu
 Le dépositaire ne peut pas demander des intérêts pour les choses que le déposant
dépose sinon c’est un prêt !!

Si pas d’autorisation dans le bail de sous-louer  le bailleur récupère tous les sous de la
location principale + de la sous-location
 Mais si c’est régulier alors le locataire garde els sous de la sous-location

Parfois dur de distinguer le dépôt du bail


 Ex : le contrat de stationnement de véhicule  on peut penser que c’est un dépôt or
le soi-disant dépositaire dit qu’il n’assure pas la garde de la chose

Donc c’est plutôt un contrat de bail  je loue la place de parking

La responsabilité du propriétaire du parking n’est pas la même

 Si dépôt  il doit garder et faire attention que le véhicule de soit pas détériorer car
obligation de surveillance

 Le bail  c’est la mise à disposition d’une place donc il ne gère pas la détérioration,
c’est à la charge du locataire, il n’a pas l’obligation de la surveiller

La jp distingue les 2 selon que la place de parking est privatisée ou non

 Si on se gare librement  contrat de dépôt


 Si place privatisée  contrat de bail

L’obligation de restitution existe à la fois dans le bail que le dépôt


 Il faudra dans tous les cas rendre le bien d’Autrui

o Le locataire  Il faut une sécurité sur la durée, cela s’accommode mal de la


précarité
o Le dépositaire  En principe on peut le récupérer à tout moment, pas de
durée imposée en + le dépôt est censé être gratuit

Attention à ne pas confondre le dépôt avec :

o Différence du dépôt classique avec le dépôt de garanti  on laisse une garanti au


dépositaire de garder les sous s’il y a un pb

o Une caution : Le dépositaire ne s’est pas engagé à garder la somme d’argent 


C’est que s’il y a un pb
 Donc en réalisé ce dépôt de garantie est un gage

o Lorsque je vends avec une clause de réserve de propriété  le vendeur conserve la


propriété de la chose jusqu’au paiement total du prix
 L’acquéreur va jouir de la chose en payant des échéances tous les mois  il
commence déjà à l’utiliser avant la fin du paiement
o DONC PAS UN CONTRAT DE DÉPÔT MAIS C’EST UNE GARANTIE

Parfois contrat Sui Generis  contrat qui ne rentre dans aucune catégorie
 Ex : le contrat de coffre-fort
o Ce n’est pas un bail car je n’ai pas la jouissance libre du bien
o Ce n’est pas un dépôt (Arrêt 11 octobre 2005)

Faits :

Une banque subie une incendie qui bloque l’accès au coffre pdt 1 an. L’un des propriétaire
fait valoir qu’il avait des titres porteurs dans le coffre qui lui permettait de se pointer à L’AG
pour obtenir des dividendes, mais rien n’a été fait car l’incendie à empêcher le propriétaire
d’accéder ç son coffre.
Il veut engager la RC de la banque
 MAIS article 1722  lorsque la chose est totalement ou partiellement détruite à
raison d’un cas de FM alors le bail est résilié et aucun dédommagement n’est du.

o Article 1722  très invoqué pdt le covid, il y avait destruction juridique du


bien donc résiliation du bail

Solution CC  L’article 1722 n’est pas applicable au contrat par lequel la Banque loue à un
client un coffre
Donc c’est une sorte de bail bizarre où l’on n’applique pas toutes les conditions relatives au
bail
 Donc c’est un contrat Sui generis en réalité car ne rentre dans aucun régime de
contrat
b) Dépôt et vente

Dépôt  garde de la chose sans transfert de propriété


Vente  vers le transfert de propriété de la chose

Le dépôt vente qui est très fréquent dans les contrats de distribution
 Ex : je suis un vendeur de journaux auprès de différent kiosque et j’en vends 1000, à
la fin le vendeur récupère les invendus  DONC CONTRAT DE DÉPÔT VENTE

En réalité le mandat de dépôt c’est un mandat  un mandat de vendre mes biens


(journaux) et le kiosque garde mes journaux + restitution des invendus

c) Dépôt et mandat

Mandat  conclusion d’acte juridique au nom et pour le compte d’Autrui


Le dépôt  Pas de représentation

Mais parfois doute :

Lorsqu’on remet au mandataire des biens dans le cadre de sa mission  il doit à la fin les
rendre
 Ex : je suis totale et j’ouvre une nv station d’essence + je mets un mandataire qui
donne l’essence au client  C’est un pompiste, il prend l’argent de l’essence + la
commission mais à la fin il va rendre l’argent gagné de la vente

o Pas un contrat de dépôt  car obligation du mandataire de rendre les choses


prêtés par le mandant pour l’exerce de la mission (Article 1993)

d) Dépôt et contrat d’entreprise

Plus dur car le dépôt est un genre de contrat d’entreprise

Si le contrat est tourné vers la création d’un service ou d’un bien nouveau qui suppose que
des matériaux soient remis à un prestataire  ce n’est pas un dépôt mais un contrat
d’entreprise
 Car il porte déjà dans les articles du cc de la gestion concernant la restitution des
biens ou la destruction (Article 1799)

Si contrat complexe  possible d’aller charger des éléments du dépôt sans que cela soit un
contrat de dépôt
 Ex : Arrêt du salon de coiffure 2 octobre 2007  ce n’est pas un contrat de dépôt
mais il y a une obligation de garde du coiffeur
Ex : Arrêt du 26 janvier 1999

Faits :
Un entrepreneur qui doit récupérer un manège pour le récupérer et le ramener  C’est en
principe un contrat d’entreprise
MAIS pdt le transport il y a un accident et le manège est abimé
Le contrat d’assurance ne couvre que les risques issus de la réparation du manège et PAS
ceux issus du contrat de dépôt et du contrat de transport

Solution CC  le dommage a eu lieu à l’occasion de l’exécution du contrat d’entreprise et


non au titre d’un hypothétique contrat de transport ou contrat de dépôt
 C’est un MONO contrat (contrat d’entreprise) qui implique un transport + une
obligation de garde

II) Régime du dépôt de droit commun

Formation et effet

§A) Formation du dépôt de droit commun

a) Les parties au contrat

1 . La capacité des parties

Le dépôt  pur acte d’administration du point de vue du dépositaire


 Pas un acte de disposition qui entrainerait un transfert de propriété

Donc une personne incapable peut conclure un contrat de dépôt

Article 1925  si une personne capable de contracter accepte le dépôt fait par une personne
incapable, elle est tenue de toutes les obligations d'un véritable dépositaire ; elle peut être
poursuivie par le tuteur ou administrateur de la personne qui a fait le dépôt.

Pour que le déposant dépose quelque chose  il doit être propriétaire du bien mis en
dépôt (Article 1922)
 Donc en principe le déposant est propriétaire du bien qu’i dépose

Article 1938  celui qui reçoit le dépôt n’a pas à exiger que le dépositaire soit bien le
propriétaire du bien
 Donc laisse la porte ouverte au dépôt de la chose d’Autrui
 Donc contrebalance l’article 1922 !!

EX de cas où je dépose la chose d’Autrui : Je suis locateur d’une camionnette que je mets en
dépôt en vie de le conserver, locataire j’ai déposé la chose d’Autrui entre ses mains, si entre
temps je suis mis en procédure collective, le propriétaire voudra récupérer son bien

Comment le propriétaire va récupérer sa camionnette ?  Il va faire une action en


revendication, mais le dépositaire va dire « nan moi je n’ai pas reçu mes sous je ne te rends
pas ta camionnette, comment faire ? »
Le dépositaire à un droit de rétention sur le bien : factuellement il a le bien en sa possession,
donc je bloque, et ce blocage je l’oppose à mon débiteur et au véritable propriétaire du bien,
donc si tu veux récupérer ton bien tu me payes, je te le rends et après tu te retournes contre
le locataire (mon débiteur)

Le vrai propriétaire va payer la dette d’Autrui  et après il va se retourner contre le


débiteur locataire qui a laissé le bien en dépôt

Le droit de rétention ne conduit jamais à l’appropriation du bien

En gros le dépositaire n’a pas à vérifier la propriété du déposant, mais comme il s’expose à
une action en revendication du véritable propriétaire  il est normal que le dépositaire ait
un droit de revendication sur le bien

2. Le consentement des parties

Article 1921  le dépôt volontaire (de droit commun) se forme par le consentement de la
personne qui fait le dépôt et celle qui le reçoit

 Le dépôt est un contrat réel donc pas un contrat consensuel !!

 Il faut un consentement précis, circonstancié et avéré du dépositaire pour que le


contrat de dépôt soit valablement formé  si pas de preuve de la volonté du
dépositaire alors c’est un acte de complaisance
o C’est un consentement exprès

b) La chose objet du contrat

Article 1918  On ne dépose en principe que des choses mobilières (biens meuble)

 1er idée : Donc les immeubles ne donnent pas lieu à un contrat de dépôt  contrat
de gardiennage

 2e idée : On ne garde pas les personnes, pas de dépôt, on dit « garder Autrui » et
avoir un pouvoir de rétention d’Autrui, (= l’empêcher d’aller et venir)

o Ex : le concept de la prison qui a bien une garde d’Autrui pour protéger la


société
o Ex : dans l’intérêt de la personne fragilisée, le représentant garde les enfants

On ne peut jamais par contrat donner la garde d’Autrui  pas le droit d’empêcher le droit
d’aller et venir
 Que par la loi ou par décision de justice
Lorsque la personne est décédée  en droit ce n’est plus une personne juridique mais une
chose
 Donc on peut envisager un contrat de dépôt sur le corps

o Arrêt 17 juillet 1991  L’hôpital est tenu vis-à-vis des familles, en sa qualité
de dépositaire de veiller à la conservation des corps pdt 10 jours
> Ici le corps avait mal été conservé et il était en putréfaction

Contrat de dépôt pour les choses incorporelles ?  OUI


 Ex : le cloud qui est bien un contrat de dépôt où on dépose nos données ou monnaie
scripturale sur le compte bancaire.
o Donc possible de déposer des choses mobilières immatériels

c) Le mode de formation de l’acte

On est sur un dépôt avec un contrat réel  qu’à partir du moment où la chose a été remise
au dépositaire (Article 1919)

Contrat réel  remise de la chose

Si je promets au dépositaire de lui remettre une chose en dépôt  pas d’exécution forcée
si je ne le fais pas car sinon je serai forcée de conclure un contrat de dépôt et donc pas de
respect de la liberté contractuelle

LA CHARGE DE LA PREUVE

Qui prouve l’existence d’un dépôt ?  Dépend de qui demande quoi


 Le déposant  S’il va voir le juge pour obtenir la restitution du bien déposé en
prouvant ’'existence d’un contrat de dépôt
 Le dépositaire  estime ne pas avoir été payé alors c’est à lui

Si le dépôt porte sur une valeur supérieure à 1500 euros  je suis obligé de le faire par
écrit donc je dois le prouver par acte sous signature authentique

Je dois prouver le contrat de dépôt + la restitution de la chose

Article 1924 (preuve du dépôt)  Lorsque le dépôt est a + de 1 500 euros n'est point prouvé
par écrit, celui qui est attaqué comme dépositaire en est cru sur sa déclaration soit pour le
fait même du dépôt, soit pour la chose qui en faisait l'objet, soit pour le fait de sa restitution.

Donc lorsqu’on aurait dû prouver le contrat de dépôt par écrit si + de 1 500 euros et on n’y
arrive pas (car pas d’écrit pour prouver)  alors on croit l’autre (Le dépositaire) sur parole

Donc si je ne prouve pas alors l’autre gagne, si le dépôt est à + de 1 500 euros

 Si l’autre dit que y’a plus de dépôt on le croit


 Si l’autre dit qu’il y a eu un dépôt on le croit quand il dit qu’il y a eu restitution !!
(Car on dit que « l’aveux est indivisible »)

JP bizarre sur l’article 1924 « lorsque le dépôt est supérieur à 1 500 euros n’a pas pu être
prouvé par écrit » alors ce dépôt doit être nécessairement prouvé par écrit »

C’est obligatoire pour prouver un acte de 1 500 euros par acte sous signature privée ou acte
authentique ou un commencement de preuve par écrit (preuve libre)

Arrêt 14 novembre 2012  Donc si par de preuve par acte sous seing privé ou acte
authentique  Alors pas de preuve !!!
 Donc il est + dur de prouver un contrat de dépôt que n’importe quel autre contrat

§B) Exécution du dépôt de droit commun

a) Les obligations du dépositaire

Il doit garder veiller contre les personnes malfaisante qui voudraient les abimer, veiller à
Il doit assurer la conservation de la chose
Il doit restituer la chose
Il n’a pas le droit d’utiliser la chose pour son bon plaisir (Article 1930)
Obligation de confidentialité vis-à-vis de ce qui m’est déposé (Article 1931)

Article 1931  Il ne doit point chercher à connaître quelles sont les choses qui lui ont été
déposées si elles lui ont été confiées dans un coffre fermé ou sous une enveloppe cachetée.

Article 1927  Le dépositaire ne doit restituer la chose déposée qu'à celui qui la lui a
confiée, ou à celui au nom duquel le dépôt a été fait, ou à celui qui a été indiqué pour le
recevoir. Il ne peut pas exiger de celui qui a fait le dépôt, la preuve qu'il était propriétaire de
la chose déposée.

Article 1929  Le dépositaire n'est tenu, en aucun cas, des accidents de force majeure, à
moins qu'il n'ait été mis en demeure de restituer la chose déposée.

Article 1933  Le dépositaire n'est tenu de rendre la chose déposée que dans l'état où elle
se trouve au moment de la restitution. Les détériorations qui ne sont pas survenues par son
fait sont à la charge du déposant.

L’obligation de garde serait une obligation de moyen  apporter à la chose le même soin
que ce que j’aurais fait pour mes chose

 Arrêt 14 novembre 2010  le dépositaire est tenu d’une obligation de moyen


Mais que cela reflèterait mal les obligations du dépositaire

Pascal Puig  L’obligation de garde est une obligation, si je commets une faute et je rends
la chose abimé, le déposant doit prouver la faute du dépositaire en disant qu’il garde mal
 C’est le déposant qui prouve la faute commise par le dépositaire

 Mais renversement de la présomption  au moment de la restitution (on doit


rendre la chose telle qu’elle est) sinon on présume qu’on a manqué à l’obligation de
garde Donc le dépositaire peut prouver soit son absence de faute soit l’existence
d’un cas de FM

La restitution est une obligation de résultat ! (Je rends ou je ne rends pas)

 Si je ne la rends pas  manquement


 Si je la rends abimée  je restitue ok MAIS je manque à mon obligation de garde !!

On apprécie différent la faute selon que le dépôt est gratuit ou onéreux (=salarié) (Article
1928)

 Si gratuit  + de souplesse concernant la faute commise par le dépositaire


 Si onéreux  + strict

Article 1932  Le dépositaire doit rendre identiquement la chose même qu’il a reçu
Article 1933  identique DANS L’ÉTAT OÙ ELLE EST

 Donc en réalité 1932 et 1933 sont identiques

Si la chose est détruite par la FM  le dépositaire est libérée de son obligation de


restitution ET de garde

 Article 1934  si la chose est détruite ou enlevée par un cas de FM et qu’il a reçu un
prix ou quelque chose à la place, alors il doit rendre au dépositaire (c’est le mécanisme
de la subrogation réelle = je rends un bien par un autre)
o S’il y a une assurance et que j’ai reçu un dédommagement de mon assurance
 ces sommes là je les dois au déposant

Subrogation réelle  on remplace un bien par un autre bien


Subrogation personnelle  on remplace une personne par une autre personne

A) Les obligations du déposant

1. Payer le prix

Article 1917  le dépôt est en principe gratuit


 Mais en pratique il est + souvent onéreux (Ex : un garde-meuble, le stockage de
marchandise)

Article 1928  possible de stipuler un prix donc le dépôt peut être onéreux
La JP dit que Lorsque le dépôt est réalisé par un dépositaire dont c’est la profession
habituelle alors c’est un contrat de dépôt onéreux
 Mais le prix n’a pas été convenu alors c’est le dépositaire qui fixe le prix (Article
1165)

Si le dépositaire n’est pas payé  droit de rétention sur la chose déposé du moment que je
ne suis pas intégralement payé
 Il peut l’opposer à tlm (le déposant et l’éventuel propriétaire du bien)

2. Informer le dépositaire

En principe je n’ai pas grand-chose à lui dire  principe de confidentialité


 SAUF s’il y a des préconisation à respecter pour la conservation de la chose

Arrêt 6 janvier 1996  Si besoins spécifiques de tel ou tel bien et que le déposant n’informe
par le dépositaire  il ne peut lui reprocher son manquement à son obligation de garde

Article 1112-1 (obligation d’info précontractuelle)  en cas de défaut d’info on s’expose à


des DI
 Donc le déposant peut dire que le dépositaire a manqué à son obligation de garde 
DI
 Donc le dépositaire peut dire que ok mais il n’a pas eu les infos nécessaire  DI
aussi !!

Donc plutôt exonération du dépositaire comme la Jp de 1996 et dérogation à l’article 1112-


1

3. Retirer la chose

Obligation de la retirer au terme convenu

Article 1345  si je ne viens pas chercher la chose, le dépositaire doit mettre en demeure le
déposant et si tjrs pas alors le dépositaire la dépose sous séquestre au frais du déposant et si
la chose est fragile, le dépositaire les fait vendre et les sous récupérés sont déposés à la
caisse de dépôt et consignation et le déposant pourra récupérer cette somme

Section 2 : les dépôts spéciaux

I) Le dépôt bancaire

Article L 312- 2  Il emporte le transfert de la propriété des biens


 Le banquier peut utiliser les sommes que le déposant dépose TANT qu’il est capable
de les restituer si le déposant les réclame

Si le créancier ne paie pas la dette alors ils saisissent l’argent sur les comptes des débiteurs
qui n’ont pas payé.
Dans l’esprit du déposant : c’est comme si l’argent dormait et était là, mais la banque a
suffisamment de masse monétaire pour nous dégager des fonds.
Le déposant a la sensation que l’argent est là.
Qui est propriétaire des sommes ?  Nous, mais les banquiers ont le droit de disposer du
bien, sans en être propriétaire !
Nos créanciers, si on ne paye pas nos dettes va dans notre patrimoine pas dans celui de la
banque, donc on reste bien propriétaire

II) Le dépôt nécessaire

Si péril imminent alors il faut que le dépôt soit nécessaire


 J’ai remis la chose à cause à un péril imminent donc il y a un contrat de dépôt

Article 1949 du Cciv : « Le dépôt nécessaire est celui qui a été forcé par quelque accident, tel
qu'un incendie, une ruine, un pillage, un naufrage ou autre événement imprévu. »

 Un dépôt forcé par un accident, forcé par les circonstances


Le déposant dépose parce qu’il y est contraint = y’a un péril imminent qui m’a conduit à vous
déposer les choses

Ici on s’en fou, on remet la chose sans consentement exprès du dépositaire !


Ex : je vais être hospitalisé d’urgence, je remets mes bijoux à mon infirmière, les bijoux ont
disparu, j’engage la responsabilité de l’hôpital, et il dit nan mais nous les bijoux on n’a pas dit
oui pour les garder, pas de consentement exprès donc pas de dépôt !
La Ccass dit : si c’est un dépôt nécessaire, il n’y a pas à prouver la volonté du dépositaire,
l’hôpital est responsable et va indemniser la cliente de la perte de ses bijoux  n°87-
14.588 Civ 1, 22 novembre 1988

Les bijoux vallent 10 000€, je dois prouver par écrit, mais je n’ai pas le temps avec
l’infirmière, donc c’est une preuve impossible et je déroge au régime général de la preuve !
1950 du Cciv dit que le dépôt nécessaire se prouve tjrs librement !

SÉANCE TD :

Article 1915  Le dépôt, en général, est un acte par lequel on reçoit la chose d'autrui, à la charge de
la garder et de la restituer en nature.

Donc 3 obligations du dépositaire :

1) La remise de la chose
 Elle est mobilière (Article 1919) sinon si immobilière c’est gardiennage

2) La conservation  garde de la chose


 En principe pas d’usage de la chose SAUF si les parties le prévoit

Arrêt CC du 2 janvier 1966  Obligation de garde et de conservation dans un contrat de dépôt sinon
en cas de pb le dépositaire est responsable
 Ici la mise à disposition d’un emplacement  selon les cas ce sera considéré comme un
contrat de dépôt ou un contrat de location

3) La restitution de la chose en nature

Il doit rendre la chose en nature (à l’identique dans l’état où elle se trouvait au moment du dépôt)
 Article 1919
 Si chose fongible (lorsqu’il peut se remplacer par un autre) alors le dépositaire peut restituer
la chose de la même espèce  on parle de dépôt irrégulier car ce n’est pas la même chose
que l’on rend

Si dépôt irrégulier  le dépositaire devient propriétaire de la chose


 Ex : le banquier qui reçoit l’argent de son client : il en devient propriétaire mais devra lui
rendre si ce dernier le réclame

Si la chose a produit des fruits, il doit les rendre au déposant

Arrêt 20 avril 1983  Si chose fongible alors perte de la propriété de la chose pour le déposant et
banque pas responsable sur le fondement du manque) son obligation de conservation

Question : La banque dépositaire a-t-elle manqué à ses obligations de conservation en autorisant le


créancier du déposant ?
 Donc la banque peut-elle autoriser une opération qui ne vient pas du déposant ?

Solution CC  La remise des fonds versés (comme chose fongibles)  alors fait perdre à propriété
des fonds au déposant mais à la place il obtient un droit de créance qui fait partie du titulaire du
compte
 Donc la somme peut être saisi sans reprocher à la banque de ne pas avoir respecté son
obligation de conservation

Arrêt 31 mai 2005  banque responsable si autorisation d’un transfert de fond sur présentation
d’un faux ordre de paiement

Le dépôt est un contrat réel (remise d’une chose) mais conscientiel (besoin du consentement des
parties)

Arrêt CC 25 septembre 1984  Acte de complaisance n’est pas un contrat de dépôt

Question : La remise d’une chose acceptée par complaisance entraine-elle à elle seule la formation
d’un contrat de dépôt ?

Solution CC  la simple tolérance exclus l’existence du contrat de dépôt et appréciation souveraine


du juge.

Ex : si remise des clefs à un voiturier pour garer la voiture


 NON pas dépôt, c’est un simple service pour le client pour lui éviter de rechercher une place

Ex : une société dans l’enceinte de laquelle une autre société gare habituellement ses camions
 NON pas dépôt, mais tolérance que la société mettait à disposition de l’autre société son
parking
Ex : Si remise d’un véhicule dans les locaux d’un garagistes en vue d’une vente
 OUI, dépôt accessoire à un contrat de vente !!

Donc il faut bien examiner les circonstances si dépôt ou service rendu !!

MAIS dépôt nécessaire (arrêt 22 novembre 1988)  si péril imminent dans les établissements de
santé
 Obligation de dépôt et de conservation des objets des patients si vol ou dégradation alors
responsabilité de l’état, doit être des choses mobilières

Article 1949  Le dépôt nécessaire est celui qui a été forcé par quelque accident, tel qu'un incendie,
une ruine, un pillage, un naufrage ou autre événement imprévu.

Article 1917  Le contrat de dépôt est essentiellement conclu à titre gratuit


 MAIS onéreux si conclus par un professionnel

C’est un contrat synallagmatique


 Mais le dépôt à titre gratuit est + unilatéral car au moment de la formation du contrat il ne
fait naitre qu’une obligation de restitution

MAIS article 1947  La personne qui a fait le dépôt est tenue de rembourser au dépositaire les
dépenses qu'il a faites pour la conservation de la chose déposée, et de l'indemniser de toutes les
pertes que le dépôt peut lui avoir occasionnées.

Arrêt 3 juillet 2001  l’obligation d’entrainement est la principale (contrat d’entreprise) et


obligation accessoire de sécurité (contrat de dépôt) donc c’est le propriétaire qui doit prouver la
faute de l’entrepreneur

Question : Peut-on faire une double qualification entre contrat entreprise et contrat de dépôt ?

 Si contrat de dépôt  le dépositaire doit prouver qu’il n’a pas commis de faute dans son
obligation de conservation de la chose

 Si contrat d’entreprise  le client doit prouver la faute de l’entrepreneur

Solution CC  Double mission (entreprise + dépôt salarié) avec une mission d’entrainement et une
obligation de conservation et sécurité
 Donc dans le cas du dépôt  le dépositaire doit prouver que cela n’est pas de sa faute

Arrêt 11 février 2003  un cheval confié à un entraineur de course


La convention fait par les parties était qualifiée de « mise en pension et d’entrainement »
 Donc ici l’obligation de garde n’était qu’une obligation accessoire à l’entrainement

Les obligations du dépositaire

 Garde
 Surveillance
 Ne pas faire usage de la chose déposée

Article 1928  Le dépositaire doit apporter les mêmes soins que les choses qui lui appartiennent
Dépôt salarié  appréciation de la faute + sévèrement que si on est sur u contrat gratuit !
 Comme pour le mandat

La restitution met fin au contrat de dépôt  en principe on remet au déposant


 Si non-propriétaire qui dépose mais que le propriétaire vient réclamer le bien  possible
que le dépositaire exerce un droit de rétention car dans le contrat de dépôt ce n’était pas le
même nom du coup

Arrêt CC 4 octobre 1989  Si faute alors dépositaire responsable sauf si FM ou absence de faute
 Ici faute de négligence en n’équipant pas son magasin d’alarme
 En + le vol n’est pas un cas de FM (voir si le dépositaire a pris les précautions utiles)
 Obligation de résultat  Que la FM

 Obligation de moyen renforcé  FM ou absence de faute par le déposant ou client


 Présomption de faute de l’entrepreneur

 Obligation de moyen  L’autre doit prouver (celui qui dit que la chose a mal été faite)

Arrêt CC du 14 novembre 2012  croyance de la dépositaire dans ses déclarations en l’absence


d’écrit du montant du dépôt supérieur à 1 500 euros => nécessite aveux judiciaire

Article 1348  impossibilité morale d’obtenir un écrit

Article 1924  si absence d’écrit et montant du dépôt supérieur à 1 500 euros, on croit les
obligations du dépositaire

EN PRINCIPE la preuve entre commerçant est libre

Proposition de réforme de Pascal Puig  indemnisation pour la mauvaise foi du dépositaire

Civ 1, 2 novembre 1966  distinction bail/dépôt

La Cour de cassation, réunie en sa 1 ère chambre civile, a rend un arrêt le 2 novembre 1966 concernant la distinction
entre un contrat de bail et un contrat de dépôt.

En l’espèce, une femme tient un garage commun a plusieurs voitures. Dans la nuit du 20 au 21 juin 1961, une des
voitures a été volée. Le propriétaire assigne la garagiste pour manquement à son obligation de garde.

La cour d’appel de Lyon, par un arrêt confirmatif rendu le 27 mai 1964, a fait droit à cette demande. En effet, les
juges du fond ont considéré que le contrat qui liait la garagiste et le propriétaire du véhicule volé était un contrat de dépôt.
Au soutien de leur décision, ils estiment qu’il s’agit d’un garage commun à plusieurs voitures dont les propriétaires ne
disposent que d’un emplacement habituel aux côtés des autres voitures. Ainsi, ce contrat se distingue du contrat de bail en
ce que la garagiste n’a pas uniquement comme obligation d’assurer à son cocontractant la libre jouissance des lieux : ce
contrat d’abonnement conclu avec un garagiste est donc assimilable à un contrat de dépôt salarié rendant le dépositaire
responsable de la perte de la chose mise en dépôt. La garagiste forme alors un pourvoi en cassation. Elle considère que le
propriétaire a une clef, bénéficie d’un box particulier et que le but de la garde de la chose fait défaut ; par conséquent il
s’agirait d’un contrat de location, et que le bailleur ne serait pas tenu d’une obligation de garde de la chose.

La Cour de cassation était alors saisie de la question suivante : Le contrat portant sur le stationnement libre d’un
véhicule dans un garage commun peut-il être qualifié de contrat de dépôt, et ainsi être assorti d’une obligation de garde
pour le garagiste ?
La Cour de cassation répond par la positive et confirme la décision rendue par la cour d’appel de Lyon. Elle estime
qu’un contrat par lequel un particulier gare librement son véhicule dans un garage commun est un contrat de dépôt :
l’exploitant du garage a la qualité de dépositaire et a pour obligation la garde de la chose. Ainsi, la garagiste qui n’a pas pris
soin d’empêcher le vol du véhicule est responsable de la perte de la chose mise en dépôt. La Cour de cassation rejette alors
le pourvoi.

On n’est pas dans une simple remise louée à un particulier = simple jouissance paisible de la chose
Ccass dit que non : on est en présence d’un contrat d’abonnement assimilable à un dépôt salarié, si y’a perte de la chose,
y’a responsabilité du débiteur

Selon les cas, c’est considéré soit comme un contrat de location soit comme un contrat de dépôt,

Civ 1, 3 juillet 2001

La Cour de cassation, réunie en sa 1 er chambre civile, a rendu un arrêt le 3 juillet 2001 concernant la charge de la
preuve lorsqu’un dépositaire manque à son obligation.

En l’espèce, un homme a confié son cheval à un autre homme. Aux termes du contrat les liant, celui-ci avait
l’obligation d’entraîner le cheval, de l’héberger et de lui donner des soins en contrepartie d’une rémunération. Le cheval est
retrouvé dans un état comateux, et le vétérinaire, constatant des troubles neurologiques survenu alors que l’animal était
dans son box, a dû l’euthanasier. Le propriétaire du cheval assigne son cocontractant en paiement de dommages-intérêts.

La cour d’appel de Rouen, dans un arrêt rendu le 13 janvier 1999, l’a débouté de sa demande. Les juges du fond ont
estimé que le contrat litigieux faisait peser sur l’entraîneur l’obligation essentielle de développer les performances du
cheval, et l’obligation accessoire de l’héberger ; de sorte que ce contrat constitue un contrat d’entreprise avec une
obligation de moyens quant à la sécurité de l’animal. Ils estiment également que le propriétaire du cheval n’apporte pas la
preuve d’une faute commise par l’entraîneur susceptible d’engager sa responsabilité. Un pourvoi en cassation est alors
formé.

La Cour de cassation était alors saisie de la question de droit suivante : Dans le cadre d’un contrat de dépôt,
appartient-t-il au déposant de prouver la faute du dépositaire dès lors qu’il a manqué à son obligation d’hébergement et de
soins ?

La Cour de cassation répond par la négative à cette question de droit. Elle estime que le contrat litigieux est pour
partie un contrat d’entreprise et pour partie un contrat de dépôt salarié. L’animal s’étant blessé dans son box, donc dans le
cadre de l’obligation d’hébergement qui pesait sur l’entraîner en sa qualité de dépositaire, sa faute est présumée. Ainsi, il
appartient à ce dernier de démontrer que le dommage n’est pas imputable à sa faute pour s’exonérer. La Cour de cassation
casse l’arrêt rendu par la cour d’appel de Rouen au visa des articles 1915, 1927 et 1928 du Code civil.

La CA dit : on regarde l’obligation essentielle, c’est l’entrainement, donc c’est un contrat d’entreprise, l’obligation de soins
est une obligation de moyens, il appartient au propriétaire de prouver le manquement de l’entraineur

On est face à un contrat complexe !!

Si on est face à un contrat de dépôt : ça va favoriser le déposant, c’est au dépositaire de prouver qu’il n’a pas commis de
faute dans son obligation de conservation de la chose

Si on est face à un CE : c’est au déposant de prouver le manquement de l’entraineur


La Cour de cassation dit que y’a 2 missions, donc on scinde les 2 contrats, manquement dans l’obligation d’hébergement =
ici c’est au dépositaire de prouver qu’il n’a pas commis de faute

Civ 1, 11 février 2003 : un cheval est confié à un entraineur de course, la convention était qualifiée de contrat de mise en
pension, ils sont confiés à l’entraineur par rapport à son obligation au course ! Ils ont estimé que c’était un contrat
d’entreprise.

Cass com, 25 septembre 1984

La Cour de cassation, réunie en sa chambre commerciale, a rendu un arrêt le 25 septembre 1984 concernant le
consentement exprès d’un dépositaire à la formation d’un contrat de dépôt.

En l’espèce, une femme portraitiste a remis à un préposé d’un hôtel un album de ses œuvres. Malheureusement,
l’album a disparu et la femme a assigné le gérant du bar en dommages-intérêts en souhaitant engager sa responsabilité en
qualité de dépositaire.

La cour d’appel de Pau, par un arrêt infirmatif rendu le 31 janvier 1983, l’a déboutée de sa demande. Les juges du
fond ont estimé qu’il n’y avait pas eu de contrat de dépôt car le préposé de l’hôtel avait agi par pur complaisance, qu’il ne
connaissait pas la grande valeur de l’album confié alors que le consentement à la formation d’un contrat de dépôt suppose
la connaissance par le dépositaire de la valeur de la chose qui lui est remise. La portraitiste forme alors un pourvoi en
cassation. Elle considère que l’article 1917 du Code civil dispose que le contrat de dépôt est essentiellement gratuit, et que
les articles 1921 et 1109 du Code civil n’exigent pas que le consentement à la formation d’un contrat de dépôt soit exprès.

La Cour de cassation était alors saisie de la question de droit suivante : La remise d’une chose acceptée avec
complaisance peut-elle aboutir à la formation d’un contrat de dépôt.

La Cour de cassation répond par la négative et confirme la décision rendue par la cour d’appel. Les juges du droit
estiment que c’est par leur pouvoir souverain d’appréciation que les juges du fond ont pu considérer que le préposé de
l’hôtel avait accepté la remise de l’album par pure complaisance (car sans consentement exprès). Ainsi, elle rejette le
pourvoi.
La simple tolérance exclue la qualification de contrat de dépôt, ça dépend, appréciation souveraine des juges du fond !

 Ex : on donne nos clefs de voiture au voiturier = c’est une simple prestation, pas un dépôt.

 Une société dans l’enceinte de laquelle une autre société garait ses camions = ne s’est engagée à aucune obligation de
garde, entretien, mais ce n’est pas simple tolérance que la société !

 En revanche, si c’est en vue d’une vente, là on aura un dépôt accessoire à un contrat de vente
L 1113-1 du Code de la santé publique : responsabilité de l’hôpital, si perte des choses qui appartiennent au patient 22
novembre 1988 Civ 1

 Remise de la chose accepter pas simple complaisance

Civ 1, 4 octobre 1989

La Cour de cassation, réunie en sa 1 er chambre civile, a rendu un arrêt le 4 octobre 1989 concernant l’obligation de
restitution du dépositaire.

En l’espèce, en septembre 1983 une société a confié en dépôt-vente des fourrures à une autre société. Ces
fourrures ont été dérobées dans la nuit du 30 au 31 octobre 1983. Le mandataire général d’un souscripteur, après avoir
indemnisé la société déposante, a exercé une action subrogatoire contre la société dépositaire en remboursement.
La cour d’appel de Paris, dans un arrêt du 1er juillet 1987, a fait droit à cette demande. Les juges du fond ont
considéré que la société dépositaire n’avait pas pris les précautions suffisantes en omettant d’équiper son magasin d’une
alarme sonore et de prolonger jusqu’en haut la grille protégeant l’entrée du magasin, ce qui était caractéristique d’une
faute de négligence du dépositaire salarié, qui peut s’exonérer de son obligation de restitution uniquement en invoquant la
force majeure. La société dépositaire forme alors un pourvoi en cassation. Elle considère elle considère que la force majeure
n’est pas la seule cause d’exonération invocable.

La Cour de cassation était alors saisie de la question de droit suivante : Lorsque le dépositaire manque à son
obligation de moyens, la force majeure est-elle la seule cause d’exonération ?

La Cour de cassation répond par la négative. Elle énonce le principe selon lequel « pour être exonéré des
conséquences de la disparition de la chose qu’il a reçu, le dépositaire doit prouver que le dommage n’est pas dû à sa
faute ». Ainsi, elle confirme la décision rendue par la cour d’appel de Paris qui a bien caractérisée la faute de négligence de
la société dépositaire et rejette le pourvoi.

La Ccass a déjà dit que le vol ne constitue pas un cas de force majeure !

Civ 1, 14 novembre 2012

La Cour de cassation, réunie en sa 1er chambre civile, a rendu un arrêt le 14 novembre 2012 concernant la preuve
d’un dépôt lorsque celui porte sur une somme supérieure à 1 500€.

En l’espèce, une femme a déposé certains de ses meubles chez son frère. Elle assigne ce dernier en restitution,
affirmant qu’il ne lui a pas rendu l’intégralité des meubles.

La cour d’appel de Toulouse, dans un arrêt infirmatif rendu le 14 juin 2011, l’a déboutée de sa demande. Les juges
du fond rappellent que les dispositions de l’article 1924 du Code civil impose, lorsque le dépôt excède le chiffre prévu à
l’article 1341 du même code, un écrit. La requérante n’ayant pas rapporté de preuve écrite, le dépositaire doit être cru sur
le contenu, mais également sur la restitution de la chose qui en faisait l’objet. Ce dernier a, par ailleurs, soutenu avoir
restitué l’intégralité des meubles. La déposante forme alors un pourvoi en cassation. Elle estime que compte tenu des
relations fraternelles qui la lient avec le dépositaire, elle se trouvait dans l’incapacité morale d’exiger une preuve littérale et
que de ce fait, la preuve testimoniale devait être admise.

La Cour de cassation était alors saisie de la question de droit suivante : Lorsque le déposant ne parvient pas à
prouver l’existence d’un contrat de dépôt excédant la somme de 1500€, le dépositaire doit-il être cru sur parole concernant
la qualification du contrat, mais également sur les obligations qu’il prétend avoir exécutées ?

La Cour de cassation répond par positive la et confirme la décision rendue par la cour d’appel de Toulouse. Elle
affirme qu’en application de l’article 1924 du Code civil, lorsque le déposant ne parvient pas à se procurer de preuve écrite
(acte authentique + acte sous signature privée), le dépositaire doit être cru sur le contenu du contrat mais également sur la
restitution de la chose. Ainsi, elle rejette le pourvoi.

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