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le point sur…

Infection du site chirurgical :


facteurs de risque, prévention,
diagnostic et traitement

L’infection du site chirurgical comprend le tissu cutané jusqu’au


niveau de la cavité abdominale ou pleurale. Le risque infectieux
est déterminé par le degré de la contamination bactérienne,
les conditions générales du patient et des facteurs liés à l’in-
tervention. Les germes en cause proviennent normalement de la
flore de la peau ou des muqueuses touchées durant l’interven-
tion. Les infections superficielles non compliquées sont traitées
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localement ; par contre, une plaie chirurgicale infectée peut être
la pointe d’une infection profonde. Les infections en présence
de matériel étranger méritent une attention particulière. Un
C. Di Benedetto traitement antibiotique empirique dans ce cas est prohibé. La
A. Bruno thérapie combine normalement un débridement chirurgical et
un traitement antibiotique ciblé, souvent long.
E. Bernasconi
Drs Caroline Di Benedetto,
Alessandra Bruno et Enos Bernasconi introduction
Servizio Malattie Infettive
(Service des maladies infectieuses) Une infection du site chirurgical ou opératoire est définie selon
Ospedale Civico Lugano
Via Tesserete 46 des critères établis par les Centers for disease control and
6900 Lugano prevention en 1992/1999 (tableau 1) et se situe dans une ou
caroline.dibenedetto@eoc.ch
toutes les couches de tissus touchées par l’intervention : on
différencie des infections de plaie chirurgicale superficielles et
profondes et des infections d’organe ou de cavité.1 Les critères
diagnostiques englobent la présence de pus, des signes in-
Surgical site infection : risk factors, flammatoires locaux et la documentation de micro-organismes ou bien – simple-
­prevention, diagnosis and treatment
ment – le jugement clinique du chirurgien. Par définition, le temps maximal de la-
Surgical site infection comprises the cutaneous
tissues until the intraabdominal or pleural
tence (entre la date d’intervention et la manifestation des premiers symptômes) est
cavity. The infectious risk depends on the de 30 jours ; en présence de matériel prothétique, l’intervalle est étendu à un an.
degree of bacterial contamination, the gene- L’infection du site opératoire figure parmi les trois causes les plus fréquentes
ral conditions of the patient and procedure- des infections nosocomiales, y contribuant entre 20-33%,2,3 et avec une prévalence
related factors. The causal microbes originate de 4-12%.3-5 Les infections du site opératoire contribuent significativement à une
from the flora of the skin or the mucosal sur- pro­longation du séjour hospitalier, à la morbidité et parfois même à la mortalité
faces that have been touched during the
du patient, allant d’une sécrétion locale de pus sans répercussion systémique et
operation. Superficial non-complicated infec­
tions are treated locally. However, an infected
répondant aux soins locaux, à la fasciite nécrosante, entité potentiellement fatale
surgical wound can be the top of a deep in- qui requiert une chirurgie parfois mutilante. Grossièrement, deux tiers des infec-
fection. Infections with foreign material under- tions se manifestent durant le séjour hospitalier, un tiers est diagnostiqué en am-
neath deserve particular attention. Empiric bulatoire.5 Tandis que beaucoup d’articles dans la littérature existent concernant
antibiotic therapy is prohibited in these cases. la prévalence et les facteurs de risque de l’infection du site chirurgical, l’approche
Treatment is normally a combination of surgi-
thérapeutique a été peu étudiée.
cal débridement and specific antimicrobial
therapy.
pathogenèse
Les germes responsables d’une infection du site chirurgical sont normalement
inoculés durant l’intervention et proviennent de la peau ou des muqueuses non
stériles touchées (digestive, urogénitale, respiratoire) durant l’intervention. En
outre, les germes peuvent provenir d’un foyer infectieux distant concomitant. Les
sources exogènes peuvent être : le personnel chirurgical, l’environnement de la
salle opératoire et tous les instruments qui entrent en contact avec le site opéra-
toire. Ce mode de contamination est nettement plus rare.1

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Tableau 1. Critères diagnostiques d’une infection du site chirurgical établis par les CDC
CDC : Centers for disease control and prevention

Infection superficielle de la plaie chirurgicale ET au moins un des points suivants :


L’infection se manifeste jusqu’à 30 jours après l’opération • sécrétion purulente de l’incision profonde, mais ne provenant pas d’un
ET organe ou d’une cavité profonde qui font partie du site opératoire
l’infection concerne uniquement la peau ou les tissus sous-cutanés de • Déhiscence spontanée d’une incision profonde ou ouverture délibérée
l’incision par le chirurgien si le patient présente au moins un des signes ou symp-
ET au moins un des critères suivants : tômes suivants : fièvre (L 38°C), douleur localisée spontanée ou à la
• sécrétion purulente, avec ou sans confirmation microbiologique, de palpation, à moins que la culture des prélèvements microbiologiques du
l’incision superficielle site chirurgical ne soit négative (prélèvement stérile)
• Isolement d’organismes dans une culture de liquide ou de tissu de • Abcès ou autre évidence d’infection qui implique l’incision profonde à
l’incision superficielle obtenue sous asepsie l’évaluation directe, lors de réintervention, ou à l’examen histopatholo-
• Au moins un des signes ou symptômes d’infection suivants : douleurs gique ou radiologique
spontanées ou à la palpation, tuméfaction localisée, rougeur, ou chaleur • Diagnostic d’une infection profonde de la plaie chirurgicale établi par un
ET incision superficielle délibérément ouverte par le chirurgien, à moins chirurgien ou le médecin impliqué
que la culture des prélèvements microbiologiques de l’incision soit
négative Infection du site opératoire d’organe ou cavité
• Diagnostic d’une infection superficielle de la plaie chirurgicale établi par L’infection se manifeste jusqu’à 30 jours après l’intervention (si pas
un chirurgien ou le médecin impliqué d’implant) ou jusqu’à un an (si présence d’implant) et l’infection semble
liée à l’opération
Ne pas considérer comme infection de plaie superficielle : ET
• un abcès des points de suture (c’est-à-dire inflammation minimale et l’infection implique n’importe quelle partie du site chirurgical (par exemple,
sécrétion limitées aux points de suture) organe ou cavité), en dehors de l’incision, qui a été ouverte ou manipulée
• Une infection d’une épisiotomie ou d’un site de circoncision d’un nou- durant l’opération
veau-né ET au moins un des points suivants :
• Une infection d’une plaie de brûlure • sécrétion purulente par un drain à travers la peau dans un organe ou
• Une infection de la plaie chirurgicale qui s’étend jusque dans le fascia et une cavité
les couches musculaires (voir infection de plaie chirurgicale profonde) • Présence d’organismes dans une culture de liquide ou de tissu d’un
organe ou d’une cavité obtenu de manière aseptique
Infection profonde de la plaie chirurgicale • Abcès ou autre évidence d’infection impliquant l’organe ou la cavité
L’infection se manifeste jusqu’à 30 jours après l’intervention (si pas détecté lors d’une évaluation directe, une réintervention ou par un
d’implant) ou jusqu’à un an (si présence d’implant) et l’infection semble ­examen histopathologique ou radiologique
liée à l’opération • Diagnostic d’une infection d’organe ou de cavité du site opératoire
ET ­établi par un chirurgien ou le médecin impliqué
l’infection implique les tissus mous profonds (par exemple, fascia, couches
musculaires) de l’incision

Par voie hématogène, avec ou sans foyer infectieux franc, d’opération,8-10 un traumatisme,8,10 la chirurgie de révision 8
une infection de matériel étranger peut se produire à n’im- et une perte de sang majeure pendant l’intervention.9,10 Un
porte quel moment de sa présence dans le corps et se mani­ score de risque composite, le NNIS (National Nosocomial
feste souvent au niveau de l’(ancienne) plaie chirurgicale. Infection Surveillance) risk index, tient compte des facteurs
Les infections de matériel étranger, déposé sous la peau plus importants et stratifie quatre niveaux de risque :7
(réservoirs, batteries de stimulateur neurologique ou pace­
maker) peuvent être la conséquence d’une infection hémato­ Le risque d’infection du site chirurgical dépend des
gène (pour les accès vasculaires) et/ou à travers une translo­ f­acteurs suivants :
cation de la peau par un décubitus. Ces infections peuvent • la contamination du site opératoire par des germes,
également se présenter à n’importe quel moment de la leurs dose et virulence
présence du corps étranger dans le corps. • la résistance de l’hôte/facteurs dépendant du patient
Le risque d’une infection de site chirurgical est déterminé • des facteurs opératoires
dans la même mesure par la charge bactérienne des tissus
impliqués, par les conditions générales du patient et par NNIS risk index (1 point par catégorie, si présent, min 0,
des facteurs liés à l’intervention.6,7 Les sites chirurgicaux sont max 4) :
classifiés comme propre, propre-contaminé, contaminé ou • ASA score M 3 (American Society of Anesthesiologists Phy-
sale, allant d’une intervention sur peau propre et sans in- sical Status Clasification, reflétant l’état général du patient) ;
sertion de corps étranger, en passant par des interventions • intervention classée soit contaminée, soit contaminée/
sur des organes respiratoires, intestinaux ou urogénitaux et infectée ;
allant jusqu’à des opérations en présence de perforations • durée d’intervention au-delà du 75e percentile moyen
d’organes sus-décrits, sur des tissus nécrotiques et dévita- de l’intervention spécifique.
lisés. Le risque infectieux va de 2-3% pour des opérations Le Staphylocoque doré reste le germe numéro 1 dans tous
aseptiques/propres, à 6% pour des opérations contaminées les sites opératoires, en dehors de la chirurgie abdominale
et L 7% pour des opérations septiques/infectées.7 Le dia- où les bâtonnets Gram négatifs prévalent.2-4,9 Quatre-vingt
bète sucré, le tabagisme, un état immunodépressif (usage pour cent des infections nosocomiales (les infections du site
de corticostéroïdes), l’âge avancé et l’obésité ont été établis, chirurgical incluses) sont causées par seulement huit ger­
dans des études multivariées, comme facteurs de risque liés au mes :2,4 Staphylocoque doré, entérocoques, Escherichia coli,
patient.1,6-10 Parmi les facteurs chirurgicaux figurent la durée staphylocoques coagulase-négatifs, Candida spp, Klebsiella
de l’intervention,6,8-10 le nombre de personnes dans la salle spp, Pseudomonas aeruginosa et Enterobacter spp. Ce spectre

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n’a pas changé pendant les dernières décennies. Si la pré- profonde, au niveau osseux, est probable. En raison des
sence de germes multirésistants est problématique pour dégâts tissulaires (ischémie, dévitalisation, nécrose, fracture
les autres infections nosocomiales (pneumonies, infections ouverte), les sites opératoires post-traumatiques encourent
urogénitales), ils ont une moindre importance pour les in- le risque majeur d’infection (0,5-2% pour les fixations internes,
fections du site opératoire.2,4 jusqu’à L 30% pour les fractures ouvertes de stade III).12
Chez les patients immunosupprimés, par neutropénie et/ou Les infections précoces (à 2-4 semaines pour les ostéosyn-
une compromission du système immunitaire cellulaire thèses, 1-3 mois pour les prothèses orthopédiques) sont gé­
(corticostéroïdes, anti-TNF, etc.) on peut voir, au-delà des néralement provoquées par des germes virulents et ont –
bactéries classiques, des infections à germes atypiques par conséquent – une clinique marquée. Les infections re-
(mycobactéries, Nocardia spp) ou à champignons (Candida, tardées (2-10 semaines pour les ostéosynthèses, 3-24 mois
Aspergillus, mucorales, Fusarium, Cryptococcus).11 pour les prothèses), sont dues à des germes peu virulents
Plus rarement, des germes inhabituels peuvent être inoculés (par exemple, staphylocoques coagulase-négatifs, Propioni-
lors d’un traumatisme avec contact terrestre, aquatique ou bacterium spp) et se présentent de manière plus subtile et
encore par morsure (champignons, Mycobacterium marinum, chronique. Au-delà de dix semaines pour les ostéosynthè­ses,
etc.). respectivement 24 mois pour les prothèses, l’infection se fait
L’infection se manifeste en général 1-2 semaines après l’in- en général par voie hématogène ; la présentation est aiguë.12
tervention ; des germes ultravirulents (Clostridium spp, cer-
taines souches de S. pyogenes) et des infections sévères (par Paramètres inflammatoires
exemple, fasciite nécrosante) surgissent précocement, les La protéine C-réactive (CRP), la procalcitonine, la vitesse
germes peu virulents et/ou des infections en présence de de sédimentation ou le nombre total des leucocytes n’ont
matériel étranger ont un délai de survenue plus long.11 Les qu’une valeur relative dans l’évaluation d’une infection de
infections par voie hématogène peuvent se manifester plaie chirurgicale parce que : 1) ils sont altérés par l’inter-
même après de nombreuses années. vention chirurgicale elle-même et ne permettent pas de
discerner une infection et 2) une infection – surtout tardive –
diagnostic peut se manifester sans perturbation des marqueurs biolo-
giques. Une nouvelle élévation, après une baisse postopé-
Signes cliniques ratoire initiale, doit faire considérer une infection.13
Les signes cliniques classiques d’une infection (rougeur,
douleur, œdème, tuméfaction, sécrétion) ne sont pas tou- Examens microbiologiques et radiologiques
jours univoques. Ce n’est souvent qu’au cours de l’évolution En général, le frottis de plaie n’a qu’une valeur limitée
que l’on arrive à reconnaître une infection : par des douleurs comme moyen diagnostique microbiologique étant donné
de plus en plus fortes, une déhiscence secondaire de la plaie qu’il n’y a pas de seuil limite (cut-off) quantitatif ni qualitatif
ou une sécrétion persistante ou nouvelle. Il existe néanmoins pour discriminer entre une colonisation et une infection de
des signes de gravité qui sont non seulement discrimina- plaie. Une colonisation de plaie a naturellement lieu. C’est
toires d’une infection, mais également prédictifs d’une in- pourquoi seule l’appréciation clinique permet d’attribuer
fection sévère nécessitant une prise en charge urgente : une valeur pathologique à la trouvaille microbiologique.
bulles/vésicules, nécrose de la peau, ecchymoses, crépita-
tion (révélatrice de gaz intratissulaire), œdème s’étendant Infection de site chirurgical impliquant le niveau osseux
au-delà de l’érythème cutané, zone d’anesthésie au sein avec ou sans implant (fractures, ostéosynthèses
de la zone d’inflammation, étendue progressive ou rapide (colonne vertébrale incluse), prothèses)
sous antibiotique, et bien sûr des signes de toxicité systé- Un bilan diagnostique agressif, parfois même une explo­
mique.11 La fièvre n’est pas un paramètre fiable, mais si ration chirurgicale, sont nécessaires, raison pour laquelle
elle est présente, elle indique une situation plus grave. un approfondissement en milieu hospitalier s’impose et un
traitement antibiotique empirique est prohibé.
Patients immunosupprimés L’examen de référence (gold standard) consiste en des pré­
Il est important de savoir que les signes cliniques chez lèvements peropératoires (minimum trois biopsies tissulaires et
les patients immunosupprimés sont atténués. Etant en osseuses), et en premier lieu l’examen microbiologique
même temps plus vulnérables et à risque de germes inha- (culture). Ce n’est toutefois pas seulement la documentation
bituels, ils exigent un seuil bas pour les mesures diagnos- d’un germe qui permet d’établir le diagnostic d’une infec-
tiques et thérapeutiques. tion au niveau osseux ou d’un implant, mais l’analyse d’élé­
ments cliniques et biologiques, de l’aspect intraopératoire,
Infections au niveau osseux (avec ou sans implant) des examens histopathologiques et parfois radiologiques. La
(y inclus post-traumatique) PCR eubactérienne (amplification de l’ADN bactérien à partir
Ces infections peuvent se présenter par la recrudescen­ d’une séquence commune, identification de la bactérie dans
ce/persistance de douleurs, une pseudarthrose ou un des- une banque de données génétiques) s’ajoute à la culture
cellement d’une prothèse avec ou sans signes inflammatoi­ conventionnelle ; par une sensibilité plus élevée, elle per-
res en regard de la cicatrice chirurgicale. Une fistule est un met d’identifier les germes en cause même après traitement
signe infaillible de l’existence d’une infection profonde. Plus antibiotique préalable, mais ne fournit pas d’antibiogramme.
le temps écoulé entre le traumatisme/l’intervention et l’ap­ La sonication, c’est-à-dire l’application d’ultrasons sur du
parition de signes inflammatoires est long, plus une infection matériel prothétique, détache le biofilm qui peut ensuite

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être cultivé ou soumis à une analyse génétique, ce qui aug- matoires locaux dans ces contextes doivent toujours évo-
mente ultérieurement la sensibilité diagnostique. Des frottis quer une infection profonde du matériel étranger. Un trai-
superficiels ou des prélèvements au niveau d’une fistule tement antibiotique empirique doit absolument être évité
n’ont aucune valeur puisqu’ils ne reflètent pas le germe en dans une telle situation.
cause, en profondeur. Tout traitement antibiotique doit être
évité/interrompu au minimum deux semaines avant le pré- Infection de site chirurgical impliquant le
lèvement afin de ne pas empêcher la croissance de bacté- niveau osseux avec ou sans implant (fractures,
ries.12-14 ostéosynthèses (colonne vertébrale incluse),
Pendant les quatre premières semaines, les moyens diag­ prothèses)
nostiques radiologiques (scintigraphie, CT, IRM) ne permettent L’approche thérapeutique doit être combinée avec un
souvent pas de distinguer entre la réaction inflammatoire débridement maximal, défendable pour des raisons de
liée à l’intervention/au traumatisme et une infection.14,15 Ils stabilité, et un traitement antibiotique ciblé et long. En gé-
permettent néanmoins de détecter des collections (héma- néral, la conservation du matériel prothétique – sous con­
tomes, abcès) qui nécessitent un drainage à but diagnosti­ dition d’un débridement maximal (répété pour les infections
que et thérapeutique. Pour la colonne vertébrale, la réso- de la colonne vertébrale, respectivement par l’ablation des
nance magnétique est l’examen de choix.8 «pièces mobiles» pour les prothèses orthopédiques) – est
possible dans les infections précoces (maximum 30 jours)
Infection de site chirurgical abdominal (analogue : ou hématogènes et de durée limitée. Au contraire, les in-
respiratoire, urogénital) fections avec évolution chronique et se manifestant tardi-
Pour les infections superficielles, sans critères de gravité, vement sont souvent associées à un biofilm établi qui em-
aucun bilan diagnostique ne s’impose, le traitement est pêche la guérison par traitement antibiotique seul. Le choix
purement local (voir ci-dessous). En cas de signes de gra- des antibiotiques est limité à des substances avec une ex-
vité systémique (fièvre, tachycardie ou autres signes de cellente biodisponibilité et une bonne pénétration osseu­
sepsis) ou locale (érythème L 5 cm), le choix de l’antibio- se ; seule la rifampicine a démontré une bonne pénétration
tique est empirique. Des frottis de plaie, mais surtout des du biofilm. Pour des informations plus détaillées, se référer
prélèvements peropératoires (ascite, ponction d’abcès), à la littérature spécifique.12,13,17-20
aident à réduire le spectre antibiotique par la suite. Les
hémocultures ont un rendement faible pour les infections Infection du site chirurgical abdominal
de plaie, elles s’imposent en milieu hospitalier souvent à (analogue : respiratoire, urogénital)
cause de foyers alternatifs (accès veineux) qui doivent être La flore intestinale (de la cavité orale à la marge anale)
pris en considération, et où une translocation bactérienne est caractérisée par son grand nombre de germes et le fait
intestinale peut engendrer une bactériémie. qu’elle subit durant l’hospitalisation un changement majeur,
la population bactérienne endogène étant remplacée par
des germes de plus en plus résistants. Les infections des
traitement (tableau 2) tractus respiratoire et urogénital subissent secondairement
Il n’y a que peu d’études sur le traitement des plaies in- les mêmes changements. Le traitement antibiotique doit
fectées. Selon les recommandations de la Société améri- être adapté en fonction de la situation : les infections se
caine des maladies infectieuses,11 le traitement de choix manifestant en régime ambulatoire ou pendant les trois pre­
pour une plaie chirurgicale infectée sans signe d’atteinte sys- miers jours de l’hospitalisation sont traitées par l’associa­tion
témique (fièvre l 38,5°C, absence de tachycardie) et loca- d’une céphalosporine de troisième génération (ceftria­xone)
lement contenue (érythème l 5 cm) est local par ouverture ou de ciprofloxacine au métronidazole. Pour les infections
et drainage, suivi de soins locaux par pansement humide nosocomiales, une pénicilline antipseudomonique (pipéra-
lors de la guérison en deuxième intention. Il n’y a pas d’évi­ cilline/ tazobactam) ou une carbapénème (imipénème) est
dence qu’un traitement antibiotique à ce stade soit béné- le traitement de choix. Au fur et à mesure du séjour ainsi
fique.16 En cas d’atteinte systémique ou de composante que de l’augmentation de la gravité du cas, le spectre de la
cellulitique majeure, un traitement antibiotique de 24-48 thérapie antibiotique doit être élargi. La documentation
heures maximum est conseillé. Dans un tel cas, le choix de d’un germe résistant (par exemple, entérocoques résistant à
l’antibiotique est empirique, se basant sur la flore du site la pénicilline), ou de champignons (candida) dans la cavité
chirurgical. Un frottis superficiel peut être utile. En cas de abdominale ne requiert pas automatiquement une adap-
chirurgie propre, on couvre des germes de la peau (strepto­ tation du traitement antibiotique. Elle est réservée aux cas
coques, S. aureus) avec une céphalosporine de 1re-2e généra- avec évolution défavorable (nécessité de reprise chirurgicale,
tions, tandis qu’en cas de chirurgie sur muqueuses, on choi- persis­tance de syndrome inflammatoire/fièvre). Une absence
sit des antibiotiques actifs contre la flore intestinale (voir de réponse doit en plus faire penser à une extension plus
ci-après). Une absence de réponse doit faire penser à une profonde de l’infection et engendrer des investigations ra-
étendue d’infection plus profonde et motiver des investi- diologiques à la recherche d’un lâchage d’anastomose, d’une
gations radiologiques. Des collections d’un diamètre L 2 cm péritonite ou d’un abcès.21
ne sont normalement pas accessibles au traitement anti-
biotique et nécessitent un drainage. Infection en présence de matériel prothétique
La situation est particulière pour les infections de plaie vasculaire
chirurgicale en présence de matériel étranger. Des signes inflam- Les interventions sur l’aorte abdominale et thoracique et

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les by-pass artériels au niveau des membres inférieurs font Une infection peut se produire par inoculation directe lors
partie des opérations à risque infectieux élevé. Les bacté- de la manipulation ou à travers un ulcère de décubitus qui,
ries ont la même attirance pour les prothèses vasculaires dans les cas extrêmes, conduit à la perforation. L’exposition
(Gore-Tex, Dacron) que pour les implants métalliques or- à l’air d’un implant est équivalente à une infection. Une
thopédiques sur lesquels ils forment un biofilm. La pré- propagation de l’infection en profondeur doit toujours être
sentation peut alors être aiguë et précoce avec des signes recherchée par des hémocultures, l’échocardiographie, res­
inflammatoires au niveau de la plaie chirurgicale, ou chroni­ pec­tivement l’analyse du liquide céphalorachidien et des
que avec formation de fistule à la peau, d’un (pseudo)ané- examens radiologiques. Les accès vasculaires peuvent de
vrisme, ou d’une occlusion de la prothèse vasculaire. Le plus être infectés par voie hématogène. Si l’infection se li-
PET-CT est l’examen de choix. Le diagnostic microbiologi­ mite à l’implant sous-cutané, on parle d’une exit-site infection.
que est posé par hémocultures ou des prélèvements péri- Elle ne peut être guérie par antibiotiques seuls, mais né-
vasculaires. Aucun consensus sur la thérapie n’existe pour cessite l’ablation de l’implant sous-cutané. Le traitement
l’heure. Comme pour les structures osseuses, l’approche est antibiotique est uniquement complémentaire et de courte
combinée par un débridement chirurgical maximal et un durée. S’il y a par contre une étendue en profondeur (mé-
traitement antibiotique ciblé et long.22 ningite, endocardite), le traitement est long et l’ablation de
tout le système inévitable.
Infection d’implants sous-cutanés
Les implants sous-cutanés, comme les pompes à insu-
line ou les réservoirs pour thérapie intrathécale, les batte- mesures préventives
ries des stimulateurs neurologiques, les parties sous-cuta- Bien que beaucoup de facteurs de risque d’une infection
nées des shunts ventriculo-péritonéaux, ainsi que les ac- du site chirurgical aient été établis, il n’y a pas de certitude
cès vasculaires (Port-a-Cath) et les pacemakers/stimulateurs concernant la manière de les affronter. Sur la base des don-
cardiaques encourent un risque infectieux en raison de leur nées disponibles, il est recommandé de reporter toute in-
localisation anatomique et de leur manipulation fréquente. tervention élective jusqu’à ce qu’une infection sur un autre

Tableau 2. Approche à une infection du site chirurgical


CSP : céphalosporine ; PM : pacemaker ; PAC : Port-a-Cath ; PL : ponction lombaire.

Types d’infection Clés diagnostiques Mesures à prendre


Infection superficielle (n’importe quel site) • Frottis de plaie optionnel • Ouverture de quelques points de suture,
• sans critères de gravité (fièvre, • Anamnèse circonstancielle drainage libre
tachycardie, érythème L 5 cm) • Suivi des paramètres cliniques et inflammatoires • Guérison per secundam
• Pas de traitement antibiotique
Infection superficielle • Frottis de plaie • Traitement antibiotique empirique court
• avec critères de gravité • Suivi sérié des paramètres inflammatoires selon site opératoire :
• sans matériel étranger sous-jacent – peau, propre : amoxicilline/acide clavulanique
ou CSP 1re-2e générations
– contaminé, sale : CSP 3e génération
w métronidazole si longue hospitalisation,
antibiotiques préalables, et/ou
documentation de germes résistants :
carbapénèmes, pipéracilline/tazobac
Patient immunosupprimé • Peu de signes cliniques ! • Seuil bas pour traitement antibiotique
• Frottis de plaie, hémoculture • Discuter réduction de l’immunosuppression
• Considérer aspiration/biopsie de la peau selon la gravité de l’infection
• Elargir le bilan microbiologique à des germes
inhabituels (champignons, mycobactéries, nocardia)
Infection au niveau osseux avec ou sans • Clinique : plus long est le délai, plus probable est Pas de traitement empirique !
implant de matériel une infection profonde • si superficiel : traitement local (voir dessus)
• Douleurs, impotence fonctionnelle, descellement, • si persistant, profond : traitement associé
pseudarthrose chirurgical (débridement) et antibiotique ciblé
• Diagnostic :
• Frottis de plaie ou de fistule sans valeur !
• Gold standard : biopsies peropératoires (minimum 3)
pour examen microbiologique (culture) et histologique
• PCR eubactérienne (si thérapie antibiotique préalable)
• Exploration chirurgicale
• Paramètres inflammatoires sériés
• Scintigraphie osseuse/CT/IRM : ostéomyélite,
abcédation, séquestre ?
• Sonication du matériel d’implant
Infection d’implants sous-cutanés (PM, • Rechercher propagation de l’infection en profondeur : • Ablation de l’implant inévitable
PAC, pompes intrathécales) hémocultures, échocardiographie pour les implants • Antibiotique ciblé complémentaire
vasculaires, PL pour les implants neurologiques • Traitement selon entité si infection profonde
• Echographie : collection ?
• Sonication de matériel

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site soit résolue, de garder le meilleur contrôle glycémique ratoire ni que l’usage général de vancomycine dans les
possible et d’encourager l’abstention du tabac au minimum ­hôpitaux avec une «haute» prévalence de SARM puisse en
pendant les 30 jours avant l’opération. baisser l’incidence.23,25 Au contraire, une étude épidémio-
En ce qui concerne les soins d’une plaie chirurgicale, on logique analysant des facteurs de risque pré, intra et post­
ne sait pas avec certitude si elle doit être couverte de ma- opératoires associés à une infection causée par SARM n’a
nière stérile au-delà de 48 heures postopératoires.1 trouvé qu’une corrélation avec des variables postopératoi­
La prophylaxie antibiotique préopératoire est un traite- res (durée de l’antibiothérapie postopératoire, transfert post­
ment antibiotique empirique de courte durée (une dose une opératoire dans un établissement de long séjour), mais pas
heure avant l’opération ; jusqu’à maximum 48 heures après). d’association avec une colonisation ou le choix de la pro-
Son indication est établie pour des interventions classées phylaxie préopératoire. Ceci pourrait parler en faveur d’une
comme contaminées, dans le cas d’implant de matériel infection postopératoire.30 On ne sait pas qui devrait pro-
étranger ainsi que pour des interventions sur des sites très fiter d’un dépistage de colonisation. Des facteurs de risque
délicats lors desquelles une infection aurait des conséquen­ proposés sont : la provenance d’un établissement de réha-
ces néfastes comme le système nerveux central. Il existe bilitation au long cours ou d’un hôpital avec prévalence
de nombreuses recommandations (guidelines) internatio- élevée de SARM, des patients présentant des plaies chroni­
nales ainsi qu’institutionnelles concernant les indications, ques, l’usage d’antibiotiques pendant les trois derniers mois
le choix des antibiotiques et les alternatives en cas d’aller- avant l’admission, un séjour hospitalier pendant les douze
gie à la pénicilline. Le but de cet article n’est pas d’appro- derniers mois, le diagnostic d’une infection de la peau ou
fondir le sujet de la prophylaxie antimicrobienne préopé- des tissus mous ainsi qu’une infection VIH.23,31
ratoire.23,24 La décolonisation consiste en l’application d’onguent de
Pour les fractures ouvertes ainsi que les morsures, où la charge mupirocine dans les narines trois fois par jour, de douches
bactérienne est particulièrement haute, un traitement pré- anti­septiques journalières avec de la chlorhexidine ainsi
ventif de courte durée (cinq jours) est conseillé. L’association que de gargarismes antiseptiques pendant cinq jours.
d’amoxicilline/acide clavulanique est la thérapie de choix.
Bien que la colonisation (nasale) par S. aureus soit un Les auteurs n’ont déclaré aucun conflit d’intérêt en relation avec
facteur de risque reconnu pour des infections du site chi­ cet article.
rurgical et que le germe soit responsable de la majorité des
infections du site chirurgical, les études n’ont pas pu dé-
Implications pratiques
montrer qu’une décontamination préopératoire puisse ré-
duire le risque infectieux, malgré une éradication efficace > Le risque d’infection du site chirurgical dépend du degré de
dans les narines. Des voies de contamination alternatives contamination bactérienne lors de l’intervention, des condi-
(par voie hématogène à partir d’une colonisation de la gorge, tions générales du patient et des facteurs liés à l’opération,
par aérosol) ont été postulées, mais n’ont pas encore été notamment la durée. L’arrêt du tabagisme, au moins 30 jours
prouvées.25,26 avant l’intervention, et un contrôle optimal de la glycémie
La prévalence du staphylocoque doré résistant à la méthicil- doivent faire partie des préparatifs comme la prophylaxie anti­
biotique préopératoire
line (SARM) varie géographiquement : 1% pour l’est de la
Suisse, jusqu’à 5% pour l’ouest,27 de l 1 à 24% pour le reste > La présence de matériel étranger augmente le risque infec-
de l’Europe 28 et 1,5% pour les Etats-Unis,29 tout en con­ tieux. En raison de la création d’un biofilm, l’éradication par
tribuant à L 25% des infections du site opératoire. Il n’est l’antibiothérapie seule est souvent insuffisante. Toute plaie en
pas couvert par les agents classiquement utilisés pour la regard de matériel prothétique/étranger doit potentiellement
être considérée comme une infection profonde. Une anti-
prophylaxie préopératoire. Pour les patients notamment
biothérapie empirique doit être évitée dans cette situation
colonisés par le SARM, une adaptation de la prophylaxie
préopératoire (vancomycine à la place de céfazoline) ainsi > Le traitement de choix d’une infection de plaie superficielle
qu’une décolonisation sont recommandées. Il n’y a par est l’ouverture et le drainage avec une guérison en deuxième
contre pas d’évidence qu’une décolonisation universelle (de intention
tous les patients) réduise le risque d’infection du site opé-

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