Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
INTRODUCTION...........................................................................................................2
Bibliographie.................................................................................................................21
A l’origine, la psychologie était une branche de la philosophie qui s’en est séparée au
XIXème siècle pour se constituer en discipline scientifique. C’est la science qui a pour objet
d’étude la description et l’explication des conduites, des états et processus mentaux. Cet objet
est abordé par différentes méthodes et par des points de vue variés, lesquels définissent les
grandes sous-disciplines de la psychologie que sont : la psychologie de l’enfant, la
psychologie du développement, la psychologie sociale, la psychologie pathologique, etc.
Au 1er millénaire avant notre ère, dans la plupart des cultures occidentales, l’enfant est
considéré comme un être fragile qui a besoin de la protection et de l’aide des adultes pour son
développement. Toutefois, l’infanticide était une pratique courante chez certains peuples,
surtout en ce qui concernait les enfants présentant un défaut à la naissance, les enfants en
surnombre ou bien les enfants de sexe féminin (les filles).
Chez la plupart des peuples, les données sur l’enfance restent assez floues car
l’enfance ne suscite pas un intérêt particulier et est considérée comme un temps de transition
A partir du Vème siècle, avec le déclin de l’Empire romain, apparaît une évolution dans
la conception de l’enfance en Europe, sous l’influence de la religion chrétienne. Une vision
négative de l’enfant est alors entretenue par les puritanismes religieux qui prennent leur
source dans la Bible en affirmant que l’enfant naît mauvais et marqué par le péché originel, et
qu’il est voué au péché s’il n’est pas éloigné de son état de nature. L’enfance devient alors
une période déterminante pour l’acquisition des bons principes et la formation du caractère.
Au XIXème siècle, apparaît une conception biologiste née des théories évolutionnistes
de Lamarck et Darwin, théories selon lesquelles l’organisme se complexifie avec le temps. Ce
courant va aider à poser les bases d’une psychologie de l’enfant marquée par la croyance que
les comportements sont héréditaires et innés.
Chez Lamarck, un « plan de la nature » dirige la création. Les espèces sont créées
telles qu’elles sont, mais selon une succession chronologique qui s’est faite par étapes, des
invertébrés vers les vertébrés, pour aboutir à l’apparition de l’homme. Pour lui, les espèces
apparaissent dans leur état le plus achevé et évoluent jusqu’à leur maturité selon un plan
préétabli. Et ce sont les modifications accidentelles survenues au cours de la vie qui vont se
transmettre de génération en génération.
La théorie transformiste sera dépassée par le biologiste anglais Darwin qui affirme que
l’organisme se modifie en fonction des conditions environnementales (s’adapte au milieu)
pour survivre. Ainsi, seuls les individus qui ont développé des aptitudes adaptées à leur
environnement survivent et produisent une descendance chez laquelle les caractères adaptatifs
persistent, tandis que les individus inadaptés disparaissent.
Le terme psychologie génétique, créé dès la seconde moitié du XIXème siècle, voulait
marquer le fait que la psychologie de l’enfant ne se contentait plus d’étudier l’enfant pour lui-
Mais le terme génétique a été repris par les biologistes qui l’utilisaient dans un sens
restreint (mécanismes de l’hérédité), et il s’est créé une confusion qui a entraîné son abandon
en psychologie, au profit de l’expression psychologie du développement.
Au sens étymologique, le terme enfant (du latin infans) désigne l’être humain qui n’a
pas encore acquis l’usage de la parole. En psychologie de l’enfant, l’enfance désigne une
étape du développement de l’être humain qui concerne la période qui va de la naissance au
début de l’adolescence, mais dans son sens strict, elle ne concerne que la période allant de la
naissance jusqu’à onze-douze ans, âge du début de la pré-adolescence.
Cette période est caractérisée par des acquisitions rapides et des changements
spectaculaires au cours desquels croissance (développement quantitatif) et maturation
(développement qualitatif) vont de pair. Elle a été particulièrement étudiée en psychologie en
tant que période où s’élaborent les instruments d’acquisition des savoirs et se structure la
personnalité future (Piaget et Inhelder, 1966 ; Danis et al. 1998).
Sur le plan physique, le taux de croissance atteint par l’enfant au cours de sa première
année ne sera jamais égalé plus tard. Sur le plan cognitif, les deux premières années
conduiront l’enfant à la pensée représentative, stade que seul l’être humain semble capable
d’atteindre, et qui permet le langage et l’appropriation de la culture. Sur le plan affectif, les
premières relations d’attachements auront une influence primordiale sur les relations
interpersonnelles que l’être humain établira par la suite. Ainsi, l’enfance est la période
fondatrice de la vie humaine (Cloutier, Gosselin et Tap, 2005).
A la naissance, l’examen des réflexes moteurs montre une plus grande asymétrie chez
les garçons. Les garçons semblent également plus irritables et facilement perturbés, plus
difficiles à apaiser que les filles, ce qui démontre une moindre maturité du système nerveux
autonome et du système nerveux liant l’hypothalamus et les hormones.
Sur le plan sensoriel, les filles semblent plus sensibles aux signaux tactiles et olfactifs
au début de la vie, mais en ce qui concerne la sensibilité visuelle ou auditive, on ne note
aucune différence entre filles et garçons. Dans les expériences, d’habituation, les bébés filles
seraient plus intéressés que les garçons par les visages que les bébés garçons, dès les premiers
jours, et les bébés filles semblent plus aptes que les garçons à différencier les expressions du
visage.
Stade Contenu
Stade oral Phase pré ambivalente : succion
De la naissance au sevrage Correspond au stade anobjectal
Stade anal Composante érotique anale
Contrôle sphinctérien Plaisir défécation-rétention
Fin de la première année
Stade phallique Masturbation infantile
Vers 2-3 ans Théories sexuelles infantiles : primauté phallique
Identification,
Angoisse de castration
Œdipe Modification et unification des pulsions sexuelles
Entre 3 et 5-6 ans Constitution du surmoi
Période de latence Déclin de l’Œdipe
Âge scolaire
Puberté Réactivation du conflit œdipien
Choix objectal
(Cf. Bideaud, Houdé et Pedinelli, 1993 : 66)
En ce qui concerne les aptitudes verbales, la supériorité moyenne des filles apparaît
précocement dans toute une série de domaines : articulation, vocabulaire, expression,
communication, syntaxe, compréhension. En ce qui concerne le vocabulaire, l’avance des
filles entre 4-5 ans est supérieure d’environ 1 an à celle des garçons.
En ce qui concerne la rotation spatiale, les garçons présentent une meilleure rotation
mentale dans l’espace, mais ces différences deviennent très faibles en ce qui concerne la
visualisation spatiale et la maîtrise des coordonnées de l’espace.
Les travaux sur la mesure de l’intelligence entre filles et garçons ont également montré
que la moyenne des garçons est supérieure à celle des filles, mais les distributions intra-sexe
montrent que l’on trouve des filles dont les scores sont supérieurs à ceux du garçon moyen
(Huteau, 2013).
10
Mais Martin et Halverson (1981) montrent que dès l’âge de 3-4 ans, les filles et
garçons ont tendance à manifester des préférences pour des activités et des jeux qui
correspondent aux stéréotypes de leur sexe. De même en ce qui concerne leur projet
professionnel, chez les filles et garçons de 10 à 19 ans, les valeurs sociales et esthétiques
dominent chez les filles tandis que les valeurs théoriques et économiques dominent chez les
garçons.
En ce qui concerne l’orientation vers la réussite, il apparaît que les sujets féminins ont
tendance à sous-estimer leurs capacités lorsque la tâche à effectuer est perçue comme
masculine (Huteau, 2013).
Les cellules qui composent le corps humain appartiennent à 2 grandes catégories : les
cellules de reproduction ou « gamètes » (spermatozoïde et ovule) et les cellules somatiques,
qui forment les muscles, les os, etc.
11
A la naissance, c’est une fille ou un garçon qui est accueilli-e dans son groupe social.
Les caractères sexuels externes de l’enfant à la naissance, vont déterminer des conduites
spécifiques chez les adultes. Dans la tradition des Beti d’Afrique centrale par exemple, le
premier acte social qui succédait à la naissance de l’enfant était d’avertir la société de la
nature de son sexe : deux cris s’il s’agissait d’une fille et trois s’il s’agissait d’un garçon. Dès
lors, c’est une fille ou un garçon à part entière qui était introduit-e dans son peuple (Ombolo,
1990).
La socialisation est entendue comme le processus global par lequel l’individu devient
un être social et membre d’un (ou de plusieurs) groupe(s) (Tap, 1985 ; Mbede, 2005 ; Mieyaa,
2012). L’on parle de socialisation différenciée des sexes lorsque la socialisation renvoie à
l’intégration d’un individu dans un milieu où prévalent des normes et des valeurs liées aux
12
En effet, elles se manifestent de diverses manières dans les pratiques éducatives : dans
l’organisation de la maison familiale, dans les objets disponibles, dans les activités auxquelles
l’enfant est incité à participer, ou au contraire, découragé à entreprendre. Ces modes de
relation vont conduire l’enfant à adopter certaines conduites en adéquation avec son milieu. Et
ainsi, de façon consciente ou inconsciente, les parents mettent en place des mécanismes de
modelage des comportements par rapport au sexe de l’enfant.
Outre le sexe de l’enfant, le sexe des parents détermine également des types de
socialisation. Le père a davantage tendance à encourager les garçons et les filles à choisir des
13
C’est pendant la deuxième année de vie de l'enfant que le renforcement différencié des
parents est le plus marqué, intégrant le contenu des chambres des enfants, les émotions
acceptées ou découragées (ne pleure pas, tu es un garçon), les attentes vis à vis de la propreté,
la relation de dépendance vis-à-vis de la fille et l’encouragement à l’indépendance chez le
garçon. Puis, au-delà de cet âge, les enfants vont de plus en plus se conformer eux-mêmes aux
stéréotypes de genre au fur et à mesure que leurs connaissances en la matière vont s’affiner
(Dafflon Novelle, 2004).
Les ethnothéories sont les attentes parentales d’une communauté donnée qui
s’investissent en fonction d’aptitudes socialement nécessaires et tendent à ralentir ou
précipiter l’acquisition de ces aptitudes chez les enfants. Ainsi, le processus de socialisation
passe par l’apprentissage d’un code culturel, défini comme : « un ensemble de conduites
verbales ou non verbales par lesquelles la société reconnait un de ses membres.» (Rabain,
1979 : 25).
14
Ainsi, le sexe de l’enfant constitue une catégorie sociale régie par des normes
socialement approuvées par le groupe. Le groupe social devient ainsi un véhicule de la
socialisation par son droit de regard et ses méthodes coercitives appliquées sur les
comportements de ses membres (Zempleni, 1972 : 199).
Cette vision inégale de la femme et de l’homme est largement répandue dans l’Ancien
Testament de la Bible où la fille/femme peut être achetée, échangée, vendue, prêtée, au sein
de son groupe social et pour l’usage de l’homme, tandis que les mêmes lois ne s’appliquent
pas aux garçons.
Les stéréotypes de genre ne se mettent pas en place de façon naturelle. Des pratiques
éducatives rigoureuses et sexuellement différenciées sont toujours nécessaires pour amener
les sujets à s’y conformer. Ainsi, en milieu beti traditionnel par exemple :
« Le petit Beti était entraîné de bonne heure à l’acquisition [des] qualités masculines
et à l’aversion pour tout ce qui est tâche ou comportement féminin.[…] La petite fille beti
était, comme le garçon, systématiquement entraînée à l’acceptation de son sexe et au respect
des comportements y afférents [...] Ce traitement s’accompagne parallèlement d’un véritable
dégoût inculqué à la fillette pour tout ce qui est compagnie des garçons, activités, attitudes et
modèles de comportements masculins » (Ombolo, 1990).
15
De fait, garçons et filles forment des groupes distincts au sein desquels la socialisation
obéit à des règles différentes. Ainsi, une étude réalisée à ce propos sur des enfants en grande
section maternelle (Mieyaa et Rouyer, 2010) a montré que les garçons forment des groupes de
pairs importants, marqués par des contacts physiques plus forts et plus conflictuels que
ceux des filles. Ils jouent le plus souvent à se poursuivre, au ballon ou encore à se
bagarrer, ils réalisent ainsi de nombreuses activités motrices permettant le défoulement,
et marquées par l’esprit de compétition. Les filles quant à elles, prennent moins d’espace
dans la cour de récréation. Elles ont tendance à former des petits groupes de pairs pour
réaliser des activités plus calmes que les garçons, et qui entraînent nettement moins de
compétition car la plupart du temps, la réussite de l’une n’entraîne pas forcément la défaite
de l’autre. Au plan de la communication, les filles sont en général plus soucieuses de
la parole de l’autre, elles expriment le plus souvent leur accord avec ce qui vient d’être dit par
leur camarade, et parviennent facilement à s’arrêter de parler pour laisser l’autre s’exprimer.
Un contrôle social existe chez les enfants en ce qui concerne le respect des normes de
genre et s’établit différemment entre les groupes de garçons et ceux des filles. Ainsi, en ce qui
concerne les types de jouets ou les activités menées, les garçons semblent être soumis de
façon plus sévère aux normes, de sorte que le groupe de pairs va agir de façon active, par des
comportements réprobateurs allant de la raillerie à la violence physique pour sanctionner les
transgressions. De tels comportements sont plus rares chez les filles. Et si chez les garçons, la
féminité est jugée dévalorisante, l’on note clairement dans les actes et les discours des filles
une valorisation du masculin (Ruel-Traquet, 2010 : 3).
16
(Thomas et Michel, 1994 : 62-78 ; Danis et al., 1998 : 10-36; Coulet et al., 1999 : 17-
25).
17