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DÉCISIONS FINANCIÈRES A
LONG TERME
2
RAPPEL DE MATHÉMATIQUES
FINANCIÈRES
3
Temps
Valeur actuelle Valeur nominale Valeur acquise
Actualisation Capitalisation
CT → intérêts simples
LT → intérêts composés
• Valeur acquise Vn par un capital V0 placé pendant n périodes à
un taux i
0 1 2 …………………… n
Temps
V0 Vn ?
Capitalisation
4
• Valeur actuelle V0 d’un capital Vn placé sur n périodes à un
taux i
0 1 2 …………………… n
Temps
V0 ? Vn
Actualisation
Somme
5
• Valeur actuelle V0 d’une suite d’annuités constantes de fin de
période a
0 1 2 …………………… n
a a a Temps
Somme
6
CHAPITRE 1:
DÉCISIONS D’INVESTISSEMENT
EN AVENIR CERTAIN
7
Plan du chapitre
8
Introduction
15
3.1. Capital investi
Capital investi
• Exemple 1 : Soit un Invt financé à raison de 100 à la date 0, 200
six mois plus tard et 150 un an plus tard. Taux d’actualisation :
10%
Capital investi (I0) 16
3.1. Capital investi
Capital investi =
valeurs d’acquisition des nouveaux actifs (prix d’achat
+frais de transport, d’installation…) (FS)
+ supplément BFRE (FS)
+ coûts d’opportunité (FS)
– prix de cession des anciennes machines (FE)
+ impôt payé sur plus-value de cession (FS)
– économie d’impôt sur moins-value de cession (FE)
• Remarque: Toutes les dépenses engagées avant la prise de
décision d’investissement telles que les études commerciales et
financières effectuées pour la présélection des projets d’Invt ne
21
sont pas des éléments à prendre en compte.
3.1. Capital investi
• Exemple 2 :
Une société décide l’achat d’une nouvelle machine au prix de
15 000 en remplacement d’une ancienne machine dont la valeur
comptable est de 4 000 mais qui ne peut être vendue que pour
1 000.
La nouvelle machine nécessite un BFR supplémentaire de 3 000
à la date 0.
Taux d’imposition = 30%
1. Calculer le capital investi (le coût de l’Invt).
22
3.1. Capital investi
PC = 1 000
VNC = 4 000
Moins-value = 4 000 – 1 000 = 3 000
Economie d’impôt = 3 000 30% = 900
23
3.1. Capital investi
Evaluation différentielle
L’évaluation des CF dépend uniquement des variations de
dépenses et de recettes strictement liées au projet.
Il ne faut pas retenir les dépenses et les recettes liées à
d’autres projets ou à d’autres activités de l’entreprise.
CF = Rentrées nettes d’argent = Recettes – Dépenses ou bien
(Invt de productivité qui permet
CF = Economie des coûts d’exploitationde ↓ le coût de production)
CF (flux = Flux d’entrée: – Flux de sortie:
de trésorerie) ( trésorerie) ( trésorerie)
28
3.2. Cash flows du projet
CA CA
– Charges d’exploitation – Charges d’exploitation
– Dotation aux Amt (DAM) = Excédent brut d’exp° (EBE)
= Rt exp° (REX) avant impôt (1 – T)
(1 – T) = Excédent net d’exp° (ENE)
= REX après impôt + T DAM (économie
+ DAM d’impôt/DAM)
= CF d’exploitation = CF d’exploitation
(CF encaissable) (CF encaissable)
29
3.2. Cash flows du projet
• Exemple 3 :
Soit un projet d’Invt comportant des équipements pour 160,
amortissables linéairement sur 5 ans.
Les prévisions d’exploitation relatives à ce projet sont les
suivantes :
1 2 3 4 5
CA 210 240 267 216 189
Ch. d’exp° 144 164 174 154 138
L’impôt sur les bénéfices est de 30%.
Calculer les CF d’exploitation de ce projet.
2 façons de faire: 30
3.2. Cash flows du projet
32
3.2. Cash flows du projet
• Remarques
A l’opposé, si l’entreprise toute entière était en perte et si elle
devait le rester pendant toute la durée de vie de l’Invt, il n’y
aurait pas de base imposable et, dans ce cas, on en resterait à
l’excédent brut d’exploitation (avant impôt), sans économies
fiscales sur amortissements.
Dans le cas d’un projet d’expansion, l’objectif initial est
d’augmenter le volume des ventes et, par conséquent, le CA.
En revanche, dans le cas d’un projet de productivité, l’objectif
est de réduire les coûts d’exploitation. Les CF du projet sont
alors calculés comme suit :
35
3.2. Cash flows du projet
• Remarques
Economie des coûts d’exploitation
= Excédent brut d’exp°
(1 – T)
= Excédent net d’exp°
+ T DAM
= CF encaissable
36
3.3. Valeur résiduelle
• C’est un revenu supplémentaire qui s’ajoute au CF de la
dernière année d’exploitation. Il comprend 2 éléments :
la valeur de revente après impôt (càd compte tenu des
éventuelles plus-values ou moins-values dans l’hypothèse d’une
entreprise bénéficiaire) des immobilisations.
la récupération des BFR (initiaux et supplémentaires) investis
dans l’activité.
• Exemple 4 (revente d’immobilisation) :
Soit une machine totalement amortie cédée au prix de 100.
Taux d’imposition : 30%
VCN = 0 , PC = 100 ➔ plus-value = 100 ➔ Impôt sur la plus-
value = T plus-value = 30% 100=30 ➔Valeur Revente nette
37
d’impôt = PC – impôt sur la plus-value = 100 – 30 = 70
3.1. Capital investi
Suite Exemple 2 :
Pendant les 4 années de vie du projet, les CF annuels sont de
5000, la valeur de revente nette d’impôt du projet est de 1500.
Etablir l’échéancier des cash flows.
1 2 3 4
CF d’exploitation 5 000 5 000 5 000 5 000
Récup BFR 3 000
VRNI 1 500
CF 5 000 5 000 5 000 9 500
40
3.5. Taux d’actualisation
• Pour comparer les montants intervenants à des dates différentes,
il est nécessaire d’utiliser le procédé de l’actualisation.
• Le choix du taux est délicat car déterminant.
Le taux d’actualisation comme coût du capital
• Dans cette perspective, il est nécessaire que l’Invt génère une
rentabilité au moins égale à ce que coûtent les fonds engagés,
sans quoi, il ne serait pas rentable.
• On retient donc comme taux d’actualisation le coût du capital.
• 3 cas sont possibles:
1. Si le projet est financé par un emprunt au taux de 10%, le coût
du capital est égal à 10% (1 - T) où T : le taux d’imposition.
En effet, les charges d’intérêts sont fiscalement déductibles et cet
41
avantage fiscal est imputé au niveau du coût des fonds.
3.5. Taux d’actualisation
42
3.5. Taux d’actualisation
Remarque :
Dès lors que l’on fait un Invt, on renonce aux autres usages que
l’on fait de son capital.
Tout choix économique a un "coût d’opportunité" : le
renoncement aux autres choix possibles.
Pour limiter les coûts d’opportunité, il faut choisir non
seulement, l’Invt dont la profitabilité est positive, mais aussi
l’Invt dont la profitabilité est la plus forte.
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3.6. Exercices d’application
Exercice 1
Une entreprise industrielle décide de remplacer son matériel par
de nouvelles machines permettant de réaliser des économies sur
les charges d’exploitation de 12 000 par an.
L’ancienne machine n’est pas encore totalement amortie, elle le
sera au bout de 2 ans. L’amortissement annuel est égal à 500,
elle peut être vendue à 500 à t=0.
Les nouvelles machines acquises au prix de 60 000 seront
utilisées pendant 6 ans et vendues au bout de cette période à
15 000. L’amortissement annuel est de 10 000.
Sachant que le taux d’imposition des bénéfices et plus-values est
de 40%, déterminer le capital investi et les différents CF.
45
3.6. Exercices d’application
Exercice 2
Une entreprise projette de faire un Invt dont la valeur est de
15 000 D consistant à acheter des machines amortissables
linéairement sur 5 ans.
Grâce à cet Invt, l’entreprise va produire 1 000 unités
supplémentaires par mois vendues à 3D l’unité.
Pour la production de ces 1000 unités, elle va engager les
charges suivantes :
- matières premières : 1 000 D
- mains d’œuvre : 800 D
- énergie : 200 D
46
3.6. Exercices d’application
Exercice 2
L’entreprise va octroyer un délai client de 90j et va bénéficier
d’un délai fournisseurs de 90j.
Le délai de stockage est égal à 0.
A la fin du projet, au bout de 5 ans, les machines seront vendues
au prix de 9 000 D.
Sachant que le taux d’imposition est de 40% déterminer les
différents flux (CF encaissables, CF encaissés, CF nets).
47
3.6. Exercices d’application
Exercice 3
Une entreprise a acquis il y a 5 ans une machine pour 3 000.
Sa durée de vie estimée était de 15 ans et sa valeur résiduelle
estimée au bout de 15 ans était nulle.
Le directeur technique estime qu’il peut acheter pour 4 000 une
machine neuve qui pendant sa durée de vie de 10 ans permettra
d’augmenter le chiffre d’affaires de 4 000 à 4 400 et de réduire
les charges d’exploitation de 2 800 à 2 000.
L’Amt est linéaire et le taux d’imposition est égal à 50%.
Le prix de cession de l’ancienne machine est égal à 400.
Quelle stratégie choisir : garder l’ancienne machine ou acheter la
nouvelle ? 48
Section 4. Critères d’évaluation des projets d’Invt
49
Section 4. Critères d’évaluation des projets d’Invt
50
4.1. Délai de récupération (DR)
Période 2 DR 3
CF cumulés 7 000 10 000 11 000 CF cumulés
2 a DR 3 Périodes
b
53
4.1. Délai de récupération (DR)
• Règle de décision
- Projets indépendants : on choisit tout projet ayant un DR
inférieur à un seuil fixé à l’avance : DR critique.
- Projets mutuellement exclusifs : entre 2 ou plusieurs projets
concurrents remplissant la condition précédente, on retient le
projet dont le DR est le plus court.
• Le délai de récupération constitue un critère de liquidité plutôt
que de rentabilité car il va sélectionner les projets permettant de
retrouver rapidement les capitaux investis.
• Exemple 5 :
Soient les Invts mutuellement exclusifs A et B suivants:
54
4.1. Délai de récupération (DR)
A B
Année CF CF cumulés CF CF cumulés
0 - 2 000 - 2 000
1 800 800 200 200
2 1 000 1 800 400 600
3 800 2 600 600 1 200
4 200 2 800 800 2 000
5 1 200 3 200
6 800 4 000
• Limites
Ce critère présente essentiellement 2 limites :
- Il ne tient pas compte des flux postérieurs au délai calculé
privilégiant ainsi les investissements les plus rentables dans le
court terme,
- Il n’actualise pas les cash flows (attribuant ainsi la même
valeur à un dinar d’aujourd’hui et à un dinar de demain) et de ce
fait ne tient pas compte de la répartition de ces derniers dans le
temps. Pour corriger ce défaut, on peut calculer le délai de
récupération actualisé.
56
4.2. Délai de récupération actualisé (DRA)
57
4.2. Délai de récupération actualisé (DRA)
• Règle de décision
La règle de décision est la même que celle du délai de
récupération simple.
• Limites
Si ce critère prend en compte la valeur du temps, il reste un
critère de liquidité et non de rentabilité puisqu’il ne s’intéresse
pas à ce qui ce passe au-delà de ce délai
58
4.3. Valeur actualisée nette (VAN)
59
4.3. Valeur actualisée nette (VAN)
• Règle de décision
- On accepte un Invt lorsque sa VAN est positive et on le
rejette lorsque sa VAN est négative.
- Une VAN positive implique que la somme des CF actualisés au
taux k est supérieure aux dépenses d’Invt .
- Une VAN positive signifie que :
✓ l’entreprise récupère son Invt initial,
✓ la valeur de l’entreprise augmente de la valeur de la VAN,
✓ les ressources sont rémunérées au taux d’actualisation k.
• Exemple 7 : Période 0 1 2 3 4
Soit l’Invt suivant CF -100 30 40 50 20
Coût du capital = 10%
VAN
• Propriétés de la VAN
- Additivité:
• Remarque
La VAN mesure l’avantage absolu susceptible d’être retiré d’un
projet d’Invt.
Elle dépend donc de l’importance du capital investi dans le
projet et de sa durée de vie.
Ainsi, elle ne permet pas de comparer des projets avec des
montants de capitaux investis différents ou des durées
différentes.
Illustration …
62
4.3. Valeur actualisée nette (VAN)
Année
Projet 0 1 2 3
A -100 40 60 30
B -300 120 180 90
Indifférence
63
4.4. Indice de profitabilité (IP)
• Règle de décision
- Pour qu’un projet soit acceptable, il faut que son IP soit
supérieur à 1.
IP 1 VAN 0
IP 1 VAN 0
- Lorsque plusieurs projets d’Invt sont possibles, on retient celui
qui possède l’IP le plus fort, à condition toutefois qu’il soit
supérieur à 1.
• Remarque
Le critère de l’IP permet de comparer des Invts de montants
différents.
Illustration … 65
4.4. Indice de profitabilité (IP)
Projet X Y
Capital investi 800 1 600
CF actualisés 900 1 750
VAN 900 – 800 = 100 1 750 – 1 600 = 150
IP 900 / 800 = 1,12 1 750 / 1 600 = 1,09
• Le critère de la VAN privilégie Y, celui de l’IP privilégie X.
• Quel projet faut-il retenir ?
• Le capital investi de Y est plus important que celui de X, mais il
rapporte moins que proportionnellement Retenir X
Retenir: Pour comparer des Invts de montants différents on se
base sur l’IP. 66
4.5. Taux de rentabilité interne (TRI)
67
4.5. Taux de rentabilité interne (TRI)
• Exemple 8 :
k VAN VAN
13% 3 245
15% 2 460
20% 716
23% -201 716
TRI 23%
0
20% k
-201
68
4.5. Taux de rentabilité interne (TRI)
• Règle de décision
- Tout projet dont le TRI est inférieur au taux de rentabilité
minimum exigé par l’entreprise sera rejeté. Ce taux appelé taux
de rejet est généralement égal au coût du capital.
- Entre plusieurs projets mutuellement exclusifs, on retient celui
qui a le TRI le plus élevé.
• La détermination du TRI ne réclame la connaissance que de la
série des flux de liquidité prévisionnels. Pour l’utiliser comme
critère de décision, il est toutefois nécessaire de disposer
également du taux de rejet (le coût du capital) afin de pouvoir le
comparer au TRI.
TRI > coût du capital VAN > 0
69
4.5. Taux de rentabilité interne (TRI)
• Signification pratique
Si le TRI est de 15%, par exemple, cela signifie que le capital
investi au coût de 15% n’engendre aucune perte ni aucun
bénéfice, le TRI est donc le taux limite d’actualisation.
Or on a vu que ce taux pouvait être le coût du capital, donc le
TRI nous donne une indication sur le coût limite du capital. Si ce
coût est supérieur au TRI, on doit renoncer à l’Invt : le coût des
ressources dépasse la rentabilité que celles-ci génèrent. La VAN
est alors négative.
70
4.5. Taux de rentabilité interne (TRI)
• Remarque
L’équation permettant de trouver le TRI est une équation de
degré n, n correspondant au nombre d’années de la durée de vie
du projet. Aussi, peut-elle admettre une infinité de solutions ou
aucune solution.
Exemple 9 :
Soit le projet A tel que I0 = 100, CF1 = 200 et CF2 = -150
TRI est tel que
En posant , on a ,
Cette équation n’admet aucune solution, X n’existe pas, donc
TRI n’existe pas. 71
4.5. Taux de rentabilité interne (TRI)
Exemple 10 :
Soit le projet B tel que I0 = 100, CF1 = 720 et CF2 = -720
TRI est tel que
En posant , on a
TRIA
0
k
75
TRIB
4.6. Comparaison entre VAN et TRI
• Cette discordance entre les résultats obtenus par les 2 critères est
due aux différences de taux de réinvestissement des cash flows
des 2 méthodes.
• L’hypothèse sous-jacente à l’utilisation des différents critères
d’évaluation fondés sur l’actualisation est que les cash flows
dégagés par l’Invt sont capitalisés, càd réinvestis au fur et à
mesure de leur sécrétion.
• Dans le cas de la VAN, ce réinvestissement se fait au taux
d’actualisation qui, en général, correspond au coût du capital et
qui est le même pour tous les projets.
• En effet, mathématiquement on peut écrire :
76
4.6. Comparaison entre VAN et TRI
I0 A
𝑨 × (𝟏 + 𝒌)−𝒏
79
5.1.1. VAN intégrée (VANI)
Valeur actuelle de la
valeur acquise des CF
• Exemple 11 :
Soit un projet tel que I0 = 100, CF1 = 20 , CF2 = 50 , CF3 = 40 et
CF4 = 30
On suppose que le coût du capital est égal à 10% et que le taux
de réinvestissement des CF est égal à 12%.
On peut calculer la
81
5.1.2. IP intégré (IPI)
avec
82
5.1.3. TRI intégré (TRII)
D’où 83
5.1.4. Exercice d’application
84
Section 5. Critères intégrés et alternatives incomplètes
85
5.2.1. A. I. de point de vue dépense initiale
1ère solution
A est préféré à B
87
5.2.1. A. I. de point de vue dépense initiale
2ème solution
On considère que le projet A (le projet le moins cher) est
divisible et on considère un Invt complémentaire A’ dont la
dépense initiale est de 100 ( on réinvestit 100 dans le projet A).
A’ va rapporter une VAN = VAN(A) / 8 = 374 / 8 = 46,75
Grâce à la propriété d’additivité de la VAN,
A est préféré à B
88
5.2.2. A. I. de point de vue durée de vie
B est préféré à A
91
5.2.2. A. I. de point de vue durée de vie
B est préféré à A 92
5.2.2. A. I. de point de vue durée de vie
B est préféré à A
Pour comparer un projet d’une durée de vie de 2 ans avec un
projet d’une durée de vie de 5 ans, il faut prendre une échéance
93
fictive commune de 10 ans.