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֤ECONOMIE et ORGANISATION des ENTREPRISES

Niveau Licence 1

Chargé de Cours : NSENGIYUMVA Clément


Sommaire
Chapitre 1 : L’entreprise ................................................................................................................................................. 2
1.1 Généralités ................................................................................................................................................ 2
1.2 Types d’entreprises ................................................................................................................................... 2
1.3 Rôle de l’entreprise dans l’économie nationale ........................................................................................ 4
Chapitre 2 : L’activité commerciale de l’entreprise ...................................................................................................... 6
2.1 Le marché et son environnement ..................................................................................................................... 6
2.2 L’action commerciale ...................................................................................................................................... 6
2.3 L’étude de marché ........................................................................................................................................... 7
2.4 La politique commerciale ................................................................................................................................ 8
Chapitre 3 : L’activité productive de l’entreprise ....................................................................................................... 10
3.1 L’organisation de la production ..................................................................................................................... 10
3.2 Le choix économique de capacité de production ........................................................................................... 11
Chapitre 4 : La logistique et approvisionnement dans l’entreprise ........................................................................... 14
4.1 Domaine et enjeux de la logistique ................................................................................................................ 14
4.2 Application à l’approvisionnement ................................................................................................................ 14
4.3 Application à l’aménagement spatial de l’entreprise ..................................................................................... 15
Chapitre 5 : Le financement de l’entreprise ................................................................................................................ 17
5.1 Détermination des besoins de financement............................................................................................. 18
5.2 Les moyens de financement .................................................................................................................... 18
5.3 L’adaptation des ressources aux moyens financiers ............................................................................... 19
Chapitre 6 : Savoir entreprendre .................................................................................................................................. 21
6.1 La création de l’entreprise ...................................................................................................................... 23
6.2 La démarche du décideur ........................................................................................................................ 23
6.3 La démarche du gestionnaire .................................................................................................................. 26

Ce cours a pour objectif de répondre aux questions essentielles qui permettent de mieux comprendre, le
fonctionnement et l’organisation des entreprises. Qu’est-ce qu’une entreprise ? Par quoi caractérise-t-on la diversité des
entreprises ? Quelles sont les classifications et les typologies possibles ? Selon quel critère désigne-t-on une PME-
PMI ? Qu’est ce qui caractérise l’environnement d’une entreprise ? Quelles sont les fonctions fondamentales de
l’entreprise ? Comment définir une structure ? Quels sont les paramètres de structuration ?...

Répondre à ces questions, c’est découvrir l’environnement dans lequel évolue l’entreprise. Notamment, à travers
l’identification de ses différents partenaires. De saisir aussi, le caractère divers et varié du « phénomène » Entreprise, à
travers l’identification des typologies.

Répondre à ces questions, c’est aussi comprendre l’importance d’une organisation et l’importance du choix d’une
structure, qui sont des critères stratégiques du développement économique de l’entreprise et de la réussite de ses
projets.

Mode d’évaluation : Question à choix multiple, Question réponse.


Introduction générale
L’activité économique est la principale préoccupation de nos communautés. En effet, les notions de production, de
distribution, de revenu et de dépense constituent les bases d’appréciation du bien-être individuel, communautaire ou
national.

L’entreprise est une entité économique; elle occupe une place considérable dans l’utilisation des ressources en
produisant les biens/services qu’elle vend sur le marché. Les opérations d’approvisionnement, de production et de
vente se font selon un cycle d’exploitation qui nécessite des stratégies de gestion pour la survie de l’entreprise.
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Chapitre1 : L’entreprise
1.1. Généralités

Une entreprise est une structure économique et sociale qui possède les moyens humains, matériels et
financiers, qui fonctionne de manière organisée pour fournir des biens/services aux clients, dans le but de
réaliser les bénéfices.

Cette définition fait ressortir trois aspects de l’entreprise :

• L’entreprise est indépendante dans ses décisions et possède ses propres moyens de fonctionnement;
• L’entreprise produit des biens/services pour satisfaire les besoins des clients;
• L’entreprise vise la réalisation des bénéfices.
1.2. Les types d’entreprises

L’Organisation pour l’Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires (OHADA) a deux principales
missions :

• Faciliter les échanges et les investissements;


• Garantir la sécurité juridique et judiciaire des entreprises.

Dans l’espace OHADA, les entreprises peuvent être classées selon plusieurs critères.

1.2.1. La forme juridique

La forme juridique permet essentiellement de définir le statut fiscal de l’entreprise.

❖ Les entreprises privées

Dans une entreprise privée, la totalité du capital appartient aux personnes privées (les fondateurs). Dans cette
catégorie d’entreprises, on trouve :

➢ L’entreprise individuelle : c’est la forme la plus simple. Tout le capital appartient à un seul individu
(exploitant) qui est confondu à son entreprise. L’entrepreneur peut choisir entre :
o Une imposition sur l’ensemble des revenus personnels relatifs à l’activité
o Limiter sa responsabilité financière au patrimoine de l’entreprise (entreprise unipersonnelle à
responsabilité limitée,)
➢ L’entreprise sociétaire : le capital appartient à plusieurs personnes (associés ou actionnaires). Une
société est une personne morale (elle a une existence différente de celle de ses propriétaires).

a) Les sociétés civiles (activités non commerciales à l’exemple de certaines professions libérales :
notaires, avocats, médecins, …)
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b) Les sociétés commerciales qui sont divisées en deux catégories : les sociétés de personnes et
les sociétés des capitaux.

o Dans une société de personnes, les propriétaires sont des associés. Ils se connaissent, se font
mutuellement confiance et peuvent intervenir dans la gestion de la société. Ils reçoivent des parts
sociales proportionnelles à leurs apports et sont responsables, sur leur patrimoine, des dettes de la
société. La cession des parts sociales exige l’accord unanime de tous les associés.
- Si tous les associés sont commerçants, acceptent d’être indéfiniment et solidairement
responsables de leur patrimoine personnel sur toutes les dettes de la société, on parle d’une
Société en Nom Collectif (SNC).
- Si certains associés acceptent d’être indéfiniment et solidairement responsables des dettes de
la société (les associés en commandités) et d’autres associés acceptent d’être simplement
des apporteurs de capitaux (ou bailleurs de fonds) et que leurs responsabilités se limitent
uniquement à leurs apports dans la société (les associés commanditaires), on parle alors de
Société en Commandite Simple (SCS).
o Dans une société de capitaux, les propriétaires sont les actionnaires. Le montant exigé pour le capital
social et les démarches de création est important, d’où la nécessité de réunir parfois un grand nombre
d’actionnaires pour avoir des fonds suffisants. La forme la plus courante est la société anonyme SA.
Dans ce type de société :
− La responsabilité des associés est limitée à leurs apports et non sur tout le patrimoine;
− Les actions (titres remis aux actionnaires) sont librement négociables sans conditions.
o La Société à Responsabilité Limitée (SARL) est une société hybride (mixte) entre la société de
personnes et la société de capitaux :
- Les parts sociales ne sont pas librement cessibles (société de personnes);
- La responsabilité des associés est limitée à leurs apports (société de capitaux).

NB : Il est possible de créer une société individuelle anonyme (SA) ou à responsabilité limitée (SARL)

C. Autres types de sociétés ou groupement d’affaires


o La mutuelle : C’est une structure qui fonctionne à base des cotisations (primes) collectées auprès des
adhérents et servent à payer les prestations ou indemnisations en cas de sinistres concernant un
adhérent.
o La coopérative : C’est une structure qui ne cherche pas nécessairement le profit mais les intérêts des
adhérents.
o Le groupement d’intérêt économique (GIE) : C’est une structure qui vise à développer l’activité
économique de ses membres, pendant un temps limité.

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o La société en participation (SEP) : C’est une entreprise non immatriculée; les associés ont convenu
de ne pas formaliser leurs démarches. L’entreprise n’a donc pas de personnalité morale et n’est pas
reconnue par les tiers. Elle peut être civile ou commerciale, avec au moins deux associés.
❖ Les entreprises publiques

Dans une entreprise publique, le capital appartient à l’État ou aux collectivités. Dans cette catégorie, on
trouve également les entreprises semi-publiques (parapubliques) dont une partie du capital appartient à
l’État (ou collectivités) et l’autre partie appartient aux personnes privées.

1.2.2. Le secteur ou domaine d’activités

Selon cette classification, l’OHADA distingue :

o Les entreprises du secteur primaire dont les activités concernent le sol (agriculture, élevage,
exploitation forestière, …) et le sous-sol (exploitation pétrolière ou minière) ;
o Les entreprises du secteur secondaire qui transforment les produits du secteur primaire en produits
finis ou semi-finis (entreprises industrielles);
o Les entreprises du secteur tertiaire qui commercialisent les produits du secteur secondaire. On
trouve également dans cette mais également les entreprises de services (supermarchés, transports,
banques, assurances, éducation, …)
o Les entreprises du secteur quaternaire qui œuvrent pour le développement des connaissances
(enseignement, recherche, nouvelles technologies, …) ou pour la promotion de la culture et des
loisirs.
1.2.3. La taille de l’entreprise

Les dimensions de l’entreprise peuvent être appréciées selon plusieurs critères : le nombre de salariés, le
chiffre d’affaires, la part de marché, le capital, les résultats annuels, … On distingue :

o Les micro-entreprises ou très petites entreprises dans lesquelles, très souvent, le propriétaire
assure lui-même la gestion (exploitant);
o Les petites et moyennes entreprises (PME) à l’exemple d’une entreprise artisanale, un petit et
moyen commerce, une exploitation agricole, …
o Les grandes entreprises qui sont caractérisées par la production en grande quantité, la rationalisation
du travail, les investissements importants, la réduction du coût de revient, …
1.3. Environnement de l’entreprise

Il est important de comprendre que les ressources dont nous disposons, à tous points de vue, sont très
limitées. La compréhension de l’économie participe à la gestion optimale des ressources à travers l’analyse
des besoins d’une population en vue de les satisfaire dans la limite des ressources disponibles.
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L’entreprise joue un rôle important dans la communauté et pour la nation. L’entreprise est un agent
économique dans ce sens qu’elle doit consommer des ressources pour produire des biens et services qu’elle
va échanger sur le marché.

L’entreprise joue un rôle économique :

• Elle crée de la richesse par la réalisation des bénéfices;


• Elle répartit les richesses réalisées avec les autres agents économiques sous formes de salaires, de
dividendes ou d’impôts;
• Elle réduit le chômage en créant des emplois;
• Elle participe au bien-être des populations en mettant les biens/services à leur disposition.

L’entreprise joue un rôle social :

• Elle offre des services à usage collectif (éducation, santé, …);


• Elle développe les compétences (employés, stagiaires);
• Elle rehausse l’image du pays par la qualité de ses produits/services;
• Elle assiste la population en cas de catastrophe naturelle, de guerre ou de famine.
L’environnement de l’entreprise
Travailleurs
Fournisseurs

Propriétaires
Entreprise

Clients Créanciers

Administration

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Chapitre 2 : L’activité commerciale

L’activité commerciale permet à l’entreprise d’accroître ses ventes de manière à faire toujours plus de profits.

2.1 Le marché et son environnement

En économie, le marché est défini comme un lieu de rencontre des vendeurs et des acheteurs de biens et
services, où l’offre et la demande se confrontent pour donner lieu au prix d’échange. Pour l’entreprise, le
marché correspond à l’environnement dans lequel elle évolue, principalement des clients et de la
concurrence.

Plusieurs paramètres interviennent dans la notion de marché : vendeur, acheteur, consommateur, besoins à
satisfaire, pouvoir d’achat, disponibilité du produit, existence des produits de remplacement, discernement de
l’acheteur. Ces paramètres donnent lieu à des négociations et déterminent le prix du marché.

Il ne suffit pas de produire et de distribuer. De nos jours, la concurrence et l’évolution de la société font que
les entreprises doivent investir beaucoup dans la recherche, la conquête et la conservation des clients. C’est
ainsi que sont nés les notions de fidélisation des clients, de gestion de relation clients, de segmentation du
marché, … De plus, l’évolution rapide de la technologie et la mondialisation de la concurrence font que les
produits deviennent rapidement obsolètes (démodées). Désormais, les entreprises doivent produire ce qui est
sûr d’être vendu. La maîtrise du produit est devenue indispensable à la vie de l’entreprise, d’où le concept de
MARKETING.

Le marketing est un ensemble d’actions destinées à détecter et analyser les besoins des consommateurs dans
le but d’adapter de façon continue la production et la commercialisation des produits. Le marketing a pour
mission de constituer une clientèle suffisante et fidèle à travers la satisfaction de ses besoins.

Le marketing a pour objectifs :

- Étudier le marché
- Définir le produit/service adapté aux besoins des consommateurs
- Déterminer le prix de vente des produits
- Choisir les canaux de distribution
- Assurer la publicité et la promotion de manière efficace
- Réaliser les ventes et les services après-vente
2.2 L’action commerciale

L’action commerciale est l’ensemble des activités menées par l’entreprise sur le marché suivant les différents
aspects retenus lors de l’analyse du marché. Ces activités consistent à localiser les clients, les intéresser et les

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convaincre d’acheter. Pour cela, l’action commerciale doit considérer le produit, le prix, la promotion des
ventes, la publicité et la distribution.

Pour être efficace, l’action commerciale va considérer le marché sous ses différentes formes :

- Les consommateurs actuels, qui utilisent le produit ou l’ont utilisé dans un passé récent. L’acheteur
peut être différent du consommateur;
- Les non-consommateurs absolus, qui ne peuvent jamais devenir consommateurs ;
- Les non-consommateurs relatifs ou potentiels, qui ne sont pas consommateurs pour le moment mais
qui peuvent le devenir car ils ont un besoin réel ou consomment les produits similaires ou
concurrents;

Le marché actuel se compose du marché de l’entreprise et de celui des concurrents. Le marché potentiel de
l’entreprise est estimé à partir les clients actuels (à conserver), les non-consommateurs relatifs (à conquérir)
et les clients des concurrents (à récupérer).

2.3 L’étude du marché

Pour une entreprise, l’étude du marché consiste à collecter et analyser les informations sur son
environnement pour satisfaire les clients, minimiser les dépenses et maximiser les bénéfices. Rappelons que
pour l’entreprise, le marché correspond à l’environnement dans lequel elle évolue, notamment ses clients et
ses concurrents.

2.3.1. L’étude descriptive du marché

L’étude du marché est efficace si les informations collectées sont fiables. Pour cela, il faut collecter d’abord
les données internes (rapports des vendeurs, statistiques commerciales) et puis les données externes
(statistiques officielles). En l’absence des données existantes, l’entreprise doit mener ses propres enquêtes
pour connaître les caractéristiques de la population à travers des échantillons représentatifs.

2.3.2. La segmentation du marché

Segmenter le marché signifie le diviser en sous-ensembles de clients, en tenant compte de leurs besoins et
comportements. Les sont considérés comme cibles lors d’une action commerciale spécifique. En segmentant
le marché, l’entreprise cherche à adapter ses activités aux attentes des clients pour accroître le marché et
lutter contre la concurrence. Plusieurs critères peuvent être pris en compte pour segmenter le marché :

- Les critères sociodémographiques : âge, sexe, situation familiale


- Les critères économiques : revenu, catégorie socio-professionnelle
- Les critères géographiques : région, ville, taille de la ville
- Les critères sociaux et psychologiques : attitudes, personnalités, confession religieuse
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- Les critères d’utilisation du produit : fidélité, condition d’utilisation

Pour être efficace, le segment doit être :

- Accessible : les segments choisis peuvent être atteints par une action commerciale;
- Mesurable : la taille du segment doit être précise, les informations sur les consommateurs disponibles;
- Substantiel: le segment doit être assez rentable pour justifier la mise en place des actions spécifiques.

Une fois le marché segmenté, l’entreprise choisit les segments sur lesquels elle va agir. Elle peut choisir:

- La stratégie concentrée : se focaliser sur un seul segment;


- La stratégie différenciée : attaquer plusieurs segments et concevoir un plan marketing pour chacun
d’eux;
- La stratégie indifférenciée : minimiser les différences entre segments et les considérer comme un seul.
2.4. La politique commerciale

La richesse de l’entreprise découle de la rentabilité de ses activités. C’est pourquoi la politique commerciale
joue un rôle fondamental dans l’existence et l’épanouissement de l’entreprise. La politique commerciale est
l’ensemble des décisions prises par l’entreprise pour réaliser ses objectifs de vente. Elle consiste à un plan
marketing qui définit les options sur le produit, le prix du produit, la communication et la distribution.

2.4.1 La politique de produit

La politique commerciale du produit prend en compte les caractéristiques techniques (matières utilisées),
fonctionnelles (à quoi sert le produit), symboliques (quelle est l’image/symbole de ce produit dans l’esprit du
consommateur). Elle tient également en compte le conditionnement, la sécurité, la garantie, ….

2.4.2 La politique de prix

Le prix d’un produit est facile à remarquer mais difficile à manipuler car il est lié aux autres aspects du
marché et du produit (la qualité, la mode, la saison, …). Le prix donne l’image au produit (de luxe, de bas de
gamme, de qualité). La politique de fixation de prix d’un produit considère plusieurs paramètres (le
positionnement du produit dans la gamme sur le marché, l’existence des substitutions, le type de clientèle, la
concurrence) mais surtout le coût de revient du produit afin d’avoir une marge bénéficiaire.

2.4.3 La politique de communication

La politique commerciale de communication est destinée à répondre aux besoins d’informations et de


différenciation. Plusieurs modes de communication sont utilisés : publicité (actions psychologiques pour
inciter le public à acheter), promotion (essais gratuits, baisses temporaires des prix, primes, loterie),
marketing direct (messages personnalisés pour des réactions immédiates et mesurables), relations

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publiques (promotion d’image à travers les parrainages d’événements, les sites web, journées porte-
ouvertes), vente (influencer le comportement du client dans le sens d’acheter) et service après-vente (mise
en marche, entretiens et réparations pour conserver les clients et améliorer l’image de l’entreprise).

2.4.4 La politique de distribution

Les produits doivent être disponibles en quantité suffisante, au moment et au lieu où l’acheteur en a besoin.
Pour choisir un canal (circuit) de distribution, l’entreprise tient compte du produit, de la nature du marché et
des moyens logistiques dont elle dispose. Le meilleur circuit doit être rapide mais également minimiser le
coût et préserver la qualité du produit.

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Chapitre 3 : L’activité productive

La production est un processus qui conduit à la création des produits, par l’utilisation et la transformation des
ressources. Le terme transformation peut désigner la modification de l’apparence, de l’emplacement ou des
propriétés physico-chimiques. Les ressources ou facteurs de production sont les moyens nécessaires que
utilisés par l’entreprise pour la production (fonds, équipements, main d’œuvre, matières premières, énergie,
le savoir-faire et les informations).

Pour produire, il ne suffit pas de réunir les facteurs de production, il faut aussi assurer la combinaison de ces
facteurs. La gestion de production est l’action d’organiser l’entreprise en répondant aux questions Qui? Fait
quoi? Quand? Où? Comment? Combien?

La gestion de la production consiste à appliquer les méthodes et les techniques pour transformer les
ressources en produits finis, en qualité et quantité voulues. Sa mise en œuvre pose des problèmes techniques
et stratégiques que la direction générale doit d’abord résoudre (le choix du site de production, les méthodes
productives et le produit à fabriquer, …).

3.1 L’organisation de la production

L’organisation de la production consiste à répondre à plusieurs questions : comment fabriquer le produit?


Avec quelle machine? Avec quelle matière? Comment organiser le travail et l’espace? La production ne peut
pas être lancée sans réaliser les études préalables (y compris les essais), rassembler et combiner les facteurs
de production, puis assurer un fonctionnement régulier des facteurs mise en œuvre.

Dans une entreprise de transformation (industrielle), plusieurs services participent au processus de


production :

• Le bureau des études et recherches : il est chargé de la conception des produits qui seront fabriqués
(modèles) à partir des indications du service commercial, des brevets et des produits existant à
améliorer.
• Le bureau des méthodes : il est chargé de définir les conditions de production basées sur les résultats
des études. Il détermine les ressources à utiliser, les opérations à réaliser, l’ordre et les délais dans
lesquelles ces opérations sont exécutées.
• Le bureau de planification : il est chargé de coordonner les activités de production en fonction de la
demande et des prévisions de vente.
• Le bureau d’ordonnancement : il est chargé d’organiser les activités et déterminer l’ordre dans lequel
elles sont exécutées dans les différentes unités de fabrication.

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• Les ateliers de production : ils sont chargés d’exécuter les tâches concernant la transformation des
ressources en produits finis en tenant compte des conditions définis par les méthodes.
• Le contrôle : c’est le dernier acte de la production qui consiste à vérifier l’état, le fonctionnement et la
conformité à des normes de qualité et de sécurité.
3.2.L’organisation du travail

Le processus de production est très complexe : réaliser les études préalables, rassembler/combiner les
facteurs de production, assurer un fonctionnement régulier et contrôler. Pour cela, la production nécessite une
main d’œuvre diversifiée (qualifications et personnalités), qui utilise les moyens variés (matériels,
techniques, financiers). Comment combiner toutes ces ressources et atteindre les objectifs de rentabilité?

3.2.1 Les fondements de l’organisation du travail

Plusieurs formes d’organisation du travail existent ou coexistent selon les activités et les objectifs de
l’entreprise. Le choix est basé sur la recherche de productivité, l’amélioration continue de la qualité et la
réduction des coûts.

A. Les théories X et Y de Douglas Mc Gregor (1960)


• La théorie X du comportement du travailleur
1) L’homme moyen n’aime pas travailler : la direction doit assurer une surveillance constante
2) Le travailleur cherche à accroître son revenu : il réagit aux sanctions/récompenses sur son revenu
3) L’homme n’aime pas prendre des responsabilités : il faut mettre en place des procédures précises
• Théorie Y du comportement du travailleur
1) L’effort au travail est aussi naturel que le jeu et le repos : le travail peut être une source de satisfaction
2) L’homme n’aime pas se sentir contrôlé et menacé: il doit avoir des intérêts pour se sentir responsable
3) L’homme cherche à accroitre ses responsabilités et il est capable d’initiatives
4) L’homme cherche plus à s’accomplir qu’à accroître son revenu
5) Les potentialités des individus sont mal employées

B. L’Organisation Scientifique du Travail (OST) de Frederick W. Taylor (1910)

A l’époque de Taylor, l’entreprise avait besoin d’une forte production pour satisfaire les besoins de la
demande, avec les produits standards. L’organisation scientifique du travail (OST) ou l’organisation
taylorienne propose ce qui suit :

- Les produits sont conçus et fabriqués de la même manière pour produire une grande quantité
- Les équipements de même spécialité sont regroupés sur un même espace
- Les tâches sont décomposées en opérations élémentaires (division horizontale)
- Les ouvriers sont spécialisés (formation sur leurs tâches) et les équipements modernisés
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- Les tâches sont coordonnées par étape (conception, exécution, contrôle) et les ouvriers sont
sélectionnés (division verticale)
- La nécessité de coopération entre ouvriers - direction et la rémunération selon le rendement

C. Système de Production Toyota de Taiichi Ohno

Selon son auteur, le système de production toyotisme propose de minimiser le gaspillage tout au long du
processus de production.

Pour répondre à une demande diversifiée, la production doit se faire en petites séries de produits différents.
Pour réduire les coûts de production, les produits différenciés doivent être fabriqués à base des composants et
des processus semblables.
Pour maximiser la productivité, les machines doivent être multifonctionnelles, flexibles et programmables;
les travailleurs doivent être polyvalents.
3.2.2 Le choix économique des capacités de production

En fonction de ses moyens de production, chaque entreprise choisit le produit à fabriquer et les méthodes
productives. Pour faire ce choix, l’entreprise se base principalement sur son marché potentiel, son savoir-
faire ses brevets et sa taille. Elle doit aussi tenir compte de la problématique d’approvisionnement et de
distribution.

3.2.2.1 Les méthodes productives

L’entreprise peut choisir la méthode adéquate pour transformer ses ressources en tenant compte de :

La destination : Production sur stock (en fonction des prévisions de la demande) ou Production à la
commande (le processus de fabrication ne démarre que s’il y a une commande ferme).

La quantité : Production unitaire et Production par petits lots (livrée directement aux clients sans stockage)
ou Production de grands lots / Production de masse (réalisée en ateliers séparés ou en ligne d’assemblage).

Après avoir étudié les aspects relatifs à la destination et à la quantité des produits qui seront fabriqués,
l’entreprise peut choisir la méthode adaptée parmi les méthodes ci-après :

- La méthode de production par lots (ou méthode de sections homogènes) : groupement des
facteurs de production. Au sein de l’atelier, les lots à fabriquer suivent des chemins différents selon
les tâches à réaliser et l’ordre de fabrication. Méthode pratique en cas de forte demande. Les
difficultés peuvent surgir liés à la programmation des opérations ou l’approvisionnement en matières
premières.
- La méthode de production par lignes : passage du produit de poste en poste sans retour en arrière.
Méthode sensible à la rupture de stock, panne de machines et programmation des opérations.

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- La méthode de production par campagnes : les équipements servent à la fabrication de plusieurs
produits. Chaque changement de produit impose parfois un temps d’arrêt et de réglage.
- La méthode de production par cellules (ou par îlots) : chaque unité autonome de production
regroupe les moyens nécessaires à la fabrication d’un produit ou d’une catégorie de produits.

3.2.2.2 L’influence de l’automatisation

La gestion de la production n’échappe pas à l’évolution de nouvelles technologies. L’automatisation signifie


intégrer les moyens électroniques dans les outils de production, à toutes les étapes du processus de
production. L’automatisation contribue à l’amélioration de la rentabilité à travers :

− La qualité (diminuer les défauts);


− La productivité (diminuer les coûts);
− La flexibilité du processus.

3.2.2.3 La sécurité

L’entreprise doit protéger son patrimoine et ses employés. L’aménagement des espaces, des stocks, des
bureaux et des installations doit être fait de manière à éviter les accidents, les incendies, les inondations, le
vol et autres avaries. Les règles d’hygiène et de sécurité doivent être claires et strictes. Les employés ont le
droit de se retirer si une situation de travail présente un danger grave pour leur vie ou leur santé. Certains
secteurs d’activités (bâtiment, transport, santé, exploitation minière, …) sont soumis à une règlementation
particulière de sécurité.

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Chapitre 4 : La logistique et l’approvisionnement
Les besoins de l’entreprise sont des éléments dont elle doit avoir régulièrement à sa disposition pour assurer
continuellement son fonctionnement, car ses activités ne doivent pas être interrompues. On distingue :

• Les besoins de consommation : dans le cadre de ses activités, certaines substances (eau, électricité,
carburant) et autres matériels (papier, les ordinateurs, …) sont nécessaires;
• Les besoins de production : les matières premières, les machines, la main d’œuvre, …

L’approvisionnement est une fonction de l’entreprise qui a pour rôle de pourvoir aux besoins de production
et de consommation nécessaires à l’activité de l’entreprise, au moment voulu, en qualité et en quantité
suffisantes, au coût le plus bas possible.

La fonction d’approvisionnement assure la continuité des activités de l’entreprise, en tenant compte des
impératifs de sécurité et de rentabilité. Le processus d’approvisionnement couvre les opérations d’achat, de
transport et de stockage.

La fonction logistique quant à elle, elle englobe l’ensemble des activités qui se rapportent au transport et au
stockage des biens, depuis les fournisseurs jusqu’à l’entreprise.

4.1 Domaine et enjeux de la logistique

La logistique est l’ensemble des activités ayant pour but la mise en place, au moindre coût, d’une quantité
d’un produit à l’endroit et au moment où une demande existe. Ainsi la logistique intervient pour :

• Localiser et organiser les entrepôts


• Choisir les modes de transport
• Organiser les procédures de traitement des commandes et de gestion des stocks
• Organiser les tournées de ramassage et de livraison.

Le service logistique participe également à :

• L’élaboration de décisions relatives aux contrats d’achat à long terme


• La définition des territoires de vente
• La répartition des fabrications entre les différentes unités de production.

4.2 Application de la logistique à l’approvisionnement

La politique d’achat doit respecter des objectifs de coûts réduits, de qualité satisfaisante et de sécurité. La
sélection des fournisseurs doit être rigoureuse car ces derniers doivent répondre aux normes de qualité,
s’engager à livrer dans les délais convenus, rechercher de nouveaux gains de productivité (amélioration du

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travail, baisse des prix, …). En effet, les économies réalisées dans le processus d’achat, de production et de
distribution ont une grande importance dans la rentabilité de l’entreprise. L’entreprise qui n’a pas les moyens
suffisants pour assurer ses besoins en logistique peut recourir à la sous-traitance.

La sous-traitance est un mode de partenariat entre deux entreprises dans lequel l’entreprise (donneuse
d’ordre) confie le travail (partiel ou total) à une autre entreprise (sous-traitante) en indiquant toutes les
spécifications du service qui doit être fourni.

Les avantages pour l’entreprise donneuse d’ordre :

• Faire face à une forte demande ou demande de variété de produits


• Limiter ses investissements en bénéficiant de la technologie et du savoir-faire du sous-traitant
• Réduire les coûts si le sous-traitant fabrique un produit moins cher
• Changer un sous-traitant est moins coûteux que transformer un cycle d’exploitation

Toutefois, ces relations privilégiées avec les sous-traitants présentent certaines limites :

• Les coûts de transaction peuvent être élevés si le sous-traitant est localisé très loin
• Obligation des stocks pour pallier aux possibles retards de livraison ou mauvaise qualité de produits
• Divulgation du secret de fabrication

L’entreprise sous-traitante y trouve aussi son intérêt :

• Bénéficier du savoir-faire de la donneuse d’ordre


• Assurance de ventes, ce qui lui permet d’accroître ses bénéfices et de diversifier sa gamme de
produits

Cependant, l’entreprise sous-traitante dépend étroitement de sa cliente :

• Souvent, elle doit subir des contrôles stricts attestant qu’elle respecte bien les normes
• Elle doit constituer des stocks pour répondre immédiatement à la demande
• Elle dépend des commandes données par la donneuse d’ordre; si celles-ci diminuent, ses capacités de
productions restent inutilisées
• Souvent elle doit s’implanter près de sa cliente
• Elle doit souvent avoir une taille suffisante pour pouvoir réduire au maximum son coût de revient
4.3 Application de la logistique à l’aménagement spatial de l’entreprise

4.3.1 La gestion des stocks

Un stock est une quantité de produits maintenue en magasin à un moment donné, en prévision des demandes
ultérieures relatives aux besoins des utilisateurs de ces produits. Les produits stockés sont variés selon
l’activité de l’entreprise : les marchandises, les produits finis, les pièces détachées, les produits semi-finis, les
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composants, les encours de fabrication, les matières premières, les emballages, les déchets, les fluides, les
produits défectueux, les produits usagés et les stocks divers.

Un magasin est un lieu où sont entreposés les stocks. Il doit avoir certaines caractéristiques pour jouer son
rôle de préservation du patrimoine : sol aménagé, toit en bon état, éclairage, portes/fenêtres et quais de
manutentions adaptées. Le magasin peut être divisé en compartiments pour les différents articles à stocker.

La gestion de stock doit assurer continuellement l’exploitation normale de l’entreprise et minimiser le coût
d’exploitation en réalisant l’adéquation entre les flux d’approvisionnement et les flux de consommation. La
gestion de stock aide à contrôler l’activité de production en évitant l’arrêt des activités. Le stock représente
une partie du patrimoine de l’entreprise. C’est pourquoi, il doit être conservé dans un endroit approprié et
protégé contre les incendies, les inondations, le vol et autres avaries. De même, toutes les opérations relatives
au stock doivent être enregistrées (entrées et sorties exprimées en quantité et en valeur).

4.3.2 Différents types de stocks

A. Selon la fréquence d’utilisation

- Stock de grande consommation : articles à rotation rapide, utilisés en très grande quantité, par
exemple du ciment dans une entreprise de construction, de la farine dans une boulangerie, ….
- Stock de transit (de transbordement) : articles en simple transit qui ne rentrent pas dans le magasin.
Après contrôle, ils peuvent subir un groupage par destination, suivi d’étiquetage avant d’être expédiés
à nouveau.
- Stock dormant : articles à rotation lente (ex. Des marchandises qui se vendent très difficilement).
- Stock mort (obsolète ou sans mouvement) : articles qui figurent encore en stock alors qu’ils ne sont
plus utilisés (ex. des pièces de rechange pour des machines dépassées) et les produits défectueux.

B. Selon le mode d’utilisation

- Stock de sécurité: stock de secours qui permet d’éviter une rupture en cas d’approvisionnement
retardé ou de consommation accélérée.
- Stock d’alerte : stock qui correspond au seuil d’alerte, c'est-à-dire le niveau de stock à partir duquel il
faut lancer la commande pour éviter une pénurie (ou une rupture de stock) et l’arrêt des activités.
- Le stock minimum ou critique : stock consommé pendant le délai de réapprovisionnement
- Stock déprécié : articles qui ont perdu leur valeur dans le temps
- Stock de récupération : ce sont des articles déjà utilisés et qui sont éventuellement réutilisables
(exemple de certains déchets ou débris). A ne pas confondre avec le stock d’usure où les articles sont
sortis pour un travail et retournés au magasin (outils de maintenance et de réparation).

16
Le magasinier est un employé du service des approvisionnements chargé, à l’aide des manutentionnaires, de
réceptionner, conserver et livrer les articles, tout en enregistrant au jour le jour les opérations d’entrée et de
sortie des articles. Il doit être en bonne santé, avec des qualités morales et professionnelles irréprochables.

4.3.3 La gestion économique des stocks

Approvisionner le magasin est une activité consommatrice de ressources (financières, matérielles et


humaines). Pour minimiser les charges liées à l’approvisionnement et à la possession des stocks, plusieurs
méthodes d’optimisation sont utilisées. La politique des approvisionnements consiste à identifier les besoins
réels sur une période (généralement 1 année), établir un calendrier de passation des commandes et les
quantités à commander dans le but de minimiser les coûts d’acquisition des articles achetés. Suivant les dates
et les quantités, il est possible de définir quatre politiques de base pour l’approvisionnement des stocks :

• Approvisionnement à date et quantité fixes


• Approvisionnement à date et quantité variables
• Approvisionnement à date fixe et quantité variable
• Approvisionnement à date variable et à quantité fixe
Après une analyse d’optimisation menée par un professionnel, chacune de ces quatre politiques peut
s’adapter à un produit ou à une catégorie des produits. Cela signifie que dans un magasin, il est possible
d’utiliser plusieurs politiques d’approvisionnement. On cherche à d’éviter les ruptures de stock et les
immobilisations importantes en supposant que les ventes sont uniformément réparties dans le temps et que le
lot fabriqué est livré en totalité au moment où le stock devient nul.

La mise en fabrication d’un lot entraine des frais fixes (frais administratifs, réglage des machines) qui
constitue le coût de lancement. L’existence d’un stock entraine également un coût de possession de stock. Le
problème consiste à déterminer la quantité pour laquelle ces deux coûts sont minimums. Or si l’on met en
fabrication des lots importants, leur nombre sera faible et le coût de lancement réduit; par contre le stock sera
élevé et le coût de possession du stock considérable. Autrement dit, les deux coûts varient en sens inverse
(quand l’un croît, l’autre décroît). Ne pouvant pas les minimiser séparément, il faut minimiser leur somme.

On appelle « lot économique » ou « série économique » la quantité à lancer tel que la somme « coût de
lancement + coût de possession du stock » soit minimale. On constate que le coût total est minimum lorsque
le coût de possession est égal au coût de lancement.

4.4 Le modèle japonais


Contrairement aux entreprises occidentales qui mettent en place des plans et des moyens de production à partir des prévisions de
vente, déterminent le rythme et l’importance des approvisionnements, les entreprises japonaises cherchent à suivre de façon
immédiate l’évolution de la demande. Elles appliquent le zéro stock en achetant juste ce qu’il faut en produisant juste ce qu’il faut.
Ce sont les commandes des clients qui déterminent le lancement de la production.

17
Chapitre 5: Le financement de l’entreprise
Au moment de sa création, l’entreprise doit avoir des ressources financières pour démarrer ses activités. Plus
tard, l’entreprise doit financer son développement et faire face à ses engagements vis-à-vis des partenaires.

5.1.Les besoins de financement


5.1.1 Les besoins de financement à long terme ou financement du cycle d’investissement

L’investissement est l’opération par laquelle une entreprise acquiert des biens durables qui seront utilisées
pendant plusieurs cycles de production. Il y a différentes formes d’investissements :

Matériel Achat de biens corporels (bâtiments, équipements, machines, véhicules, ……)


Immatériel Achat de biens incorporels destinés à améliorer le potentiel productif (recherche,
formation, logiciel, …) et qui sont complémentaires aux investissements matériels.
Financier Acquisition de titres de participation ou de titres immobilisés qui donnent le droit de
propriété ou de créances
L’entreprise peut investir pour plusieurs raisons :

La création Achat de biens durables suite à la naissance de l’entreprise


Le renouvellement Achat de biens durables pour remplacer le matériel usé ou obsolète
La capacité Achat de biens durables destinés à accroître la capacité de production (ex. achat de
machines supplémentaires)
La modernisation de la Achat de biens durables motivé par la recherche de la baisse des coûts unitaires de
productivité production en remplaçant par ex. une machine par une autre plus productible

5.1.2 Investissement et équilibre financier

Le cycle d’investissement concerne l’achat des immobilisations. Celles-ci sont destinées à être utilisées sur
une longue période et leur rentabilité est rarement immédiate. C’est pourquoi leur financement doit être
envisagé à long terme pour que l’entreprise ne soit pas financièrement asphyxiée. Ainsi, Les investissements
doivent être financés par des capitaux stables (à long terme).

Le fonds de roulement (FR) doit être positif pour permettre à l’entreprise d’honorer ses engagements à court
terme. FR = Ressources stables – Emplois stables = capitaux permanents - actif immobilisé.

Le FR permet de vérifier si les immobilisations ont été financées par des capitaux à long terme.

5.1.3. Les besoins de financement à court terme ou financement du cycle d’exploitation

Le cycle d’exploitation correspond à l’ensemble des opérations réalisées entre l’achat et la vente (achat,
transport, stockage, production, vente). Les besoins issus de l’exploitation dépendent de la durée de
fabrication, la gestion des stocks, la politique de crédit aux clients et des délais accordés par les fournisseurs.

A- Le besoin en fonds de roulement d’exploitation (BFRE)

Le BFRE correspond aux besoins liés au cycle d’exploitation, c’est à dire la période comprise entre le
décaissement des charges (achat) et l’encaissement des produits de l’activité (vente).

18
BFRE = Ressources d’exploitation (actif circulant) – Emplois d’exploitation (passif circulant)

BFRE > 0 BFRE ˂ 0


Besoin de financement d’exploitation. Pas de besoin de financement d’exploitation. C’est le cas de
Ce besoin doit être financé par le fonds certaines entreprises de distribution qui peuvent négocier un crédit
de roulement ou emprunt à court terme fournisseur alors que leurs clients payent au comptant

En général, la majorité des entreprises se trouvent dans la première situation.

B- Le besoin d’encaisse ou de trésorerie (de liquidité)

L’exploitation engendre des besoins temporaires de trésorerie alors que les liquidités ne sont pas toujours
disponibles. La trésorerie reflète la politique de l’entreprise en matière d’investissement et d’exploitation.

Trésorerie = Ressources – Emplois = FR – BFRE = Disponibilité (actif) – Dettes à court terme (passif)

FR > BFRE FR ˂ BFRE


Le FR a permis de couvrir les besoins d’exploitation Le FR n’a pas permis de couvrir l’intégralité des
et la trésorerie est encore positive besoins d’exploitation et la trésorerie est négative

5.2 Les moyens de financement

5.2.1 Le financement des investissements

Les investissements doivent être financés par les capitaux stables (à long terme). Les capitaux stables sont les
ressources propres de l’entreprise (fonds propres) et les emprunts à long terme.

5.2.1.1 Le financement des investissements par fonds propres


A- L’autofinancement

C’est la forme préférée des entreprises car elle est plus facile à mettre en œuvre : pas d’accord de personnes
extérieures, pas de frais supplémentaires. L’autofinancement a l’avantage de garder l’indépendance et la
liberté d’action de l’entreprise face à ses créanciers mais présente également quelques inconvénients :

• Il est souvent insuffisant pour financer l’ensemble des investissements;


• L’arbitrage en faveur des réserves par rapport aux dividendes risque de désintéresser les associés;
• Son apparente gratuité peut conduire à accepter les investissements dont la rentabilité est insuffisante;
• Il n’est gratuit qu’en apparence car ces fonds propres pourraient être placés ailleurs et apporter des
intérêts importants (le coût d’opportunité).

L’autofinancement = capacité d’autofinancement (CAF) – dividendes.

CAF = Résultat net + Dotations aux amortissements + Provisions.

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B- L’augmentation du capital

Ce mode de financement est rare car il n’est pas facile de trouver de nouveaux apporteurs de fonds.
L’augmentation du capital permet de financer le développement de l’entreprise (investissements nouveaux)
ou de rétablir une situation financière saine en cas de perte (émission de titres, capital-risque, …).

C- La cession d’éléments d’actif

La cession peut résulter d’un renouvellement normal des immobilisations, de la nécessité d’obtenir des
capitaux ou d’une stratégie de recentrage.

5.2.1.2 Le financement des investissements par ressources étrangères

Les fonds propres sont souvent insuffisants pour financer la totalité des investissements. L’entreprise doit
alors recourir à des sources de financement externes.

A- Les emprunts à long ou moyen terme

Ce mode de financement augmente l’endettement de l’entreprise et réduit sa capacité d’emprunt. Les deux
types sont les emprunts obligataires et les emprunts indivis :

Emprunts indivis Emprunts obligataires


-Ils mettent en relation un prêteur unique (banque -Ils font appel à l’épargne publique, ils sont
ou organisme de crédit) et l’entreprise qui s’engage souscrits par une multitude de prêteurs.
à rembourser le capital à une ou plusieurs échéances -Ce sont des emprunts à long terme divisés en parts
fixées d’avance et à verser des intérêts égales, représentées par des titres négociables
proportionnels. (obligations).
-Les crédits à moyen terme ont une durée ˂ 7ans et -L’entreprise s’engage à rembourser à l’échéance et
les emprunts à long terme de 7 à 15ans. à verser les intérêts proportionnels.
-Le plus souvent les garanties comme l’hypothèque, -Ils sont réservés aux grandes aux sociétés de
le nantissement ou le cautionnement sont exigées. capitaux qui présentent des garanties suffisantes.

Le recours à l’emprunt ne présente pas un risque de dilution du pouvoir (démission); les intérêts et le
remboursement sont connus depuis le début. Mais ce mode de financement présente des inconvénients :

- Les fonds devront être remboursés et le coût des intérêts est souvent très important;
- Le ratio d’endettement est affecté (diminution de la capacité d’emprunt dans le futur);
- Les conditions financières et les prises de garanties sont souvent lourdes pour les PME;
- L’emprunt obligataire est réservé aux grandes entreprises.

B- Le crédit-bail
Il s’agit d’un contrat où l’entreprise de crédit-bail reste propriétaire du bien jusqu’à la fin du contrat pour une
valeur résiduelle. À l'inverse de l’emprunt, il ne demande pas d’apport personnel, il est rapide et simple.

20
5.2.2 Le financement du cycle d’exploitation
A- Le règlement des clients

Les ressources dégagées par ses opérations courantes de l’entreprise doivent lui fournir les possibilités
suffisantes pour faire face à ses échéances à court terme.

B- Le fonds de roulement

Si les ressources stables ont permis de financer l’intégralité des emplois durables, l’excédent (FR0) va
financer les besoins d’exploitation (BFRE) et même la trésorerie nette de l’entreprise.

C- Le crédit consenti par les fournisseurs

Les délais de règlement accordés par les fournisseurs constituent un crédit qui permet le financement des
stocks immobilisés mais aussi une partie des délais de paiement accordés aux clients.

D- La mobilisation des créances

L’entreprise qui a accordé des délais de payement aux clients peut mobiliser ces créances pour se procurer
des liquidités avant l’échéance (affacturage, escompte des effets de commerce, cession de créance).

E- Le crédit de trésorerie

Il s’agit d’un emprunt à court terme consenti par la banque pour financer des déficits temporaires de
trésorerie de l’entreprise (facilité de caisse, découvert bancaire, crédit de campagne).

5.3 L’adaptation des ressources aux besoins de financement

Investir correspond à augmenter la richesse en réalisant les dépenses immédiates alors que les résultats sont
attendus sur le long terme. C’est une décision risquée mais indispensable. Pour faire face à ses besoins de
financement, l’entreprise dispose de multiples sources mais elle est limitée par des contraintes qu’elle doit
respecter afin de choisir le mode de financement adéquat.

5.3.1 Les contraintes liées à la situation financière


A- La liquidité

La trésorerie est l’lune des dimensions importantes de l’entreprise. Les opérations courantes doivent fournir à
l’entreprise les possibilités suffisantes pour faire face à ses échéances à court terme. C’est-à-dire que, dans le
meilleur des cas, le cycle d’exploitation est financé par le résultat des activités ordinaires de l’entreprise. Si
l’entreprise se trouve en situation d’incapacité de payer à l’échéance, elle risque la faillite.

21
B- La rentabilité

L’entreprise doit être capable de rémunérer des fonds durables mis à sa disposition (capital, emprunts), la
principale contrainte étant la confiance des partenaires (actionnaires, prêteurs, clients, fournisseurs). Si la
confiance baisse, le niveau d’engagement baisse aussi et l’entreprise peut déposer le bilan.

C- La solvabilité

L’entreprise doit faire face à ses engagements à leur échéance. Si elle n’est pas solvable son image se
dégradera et certains partenaires risquent de refuser de poursuivre leurs relations. Cela peut conduire à
réduire ses activités voire même à déposer le bilan.

5.3.2 Les contraintes classiques


A- La règle de l’équilibre financier : les emplois durables doivent être financés par des ressources
stables.
B- La règle de l’autonomie financière : pour recourir aux emprunts bancaires, l’entreprise ne doit pas
avoir ses dettes financières déjà trop importantes.
C- La règle du minimum d’autofinancement : l’entreprise doit autofinancer une partie (en général 30%)
des investissements pour lesquels elle sollicite des emprunts.
5.3.3 Les contraintes juridiques

Par exemple seules les entreprises publiques ont accès aux titres participatifs, seules les sociétés de capitaux
peuvent émettre des obligations, ….

5.3.4 Les contraintes économiques

Les grandes entreprises ont un éventail de choix beaucoup plus grand que les PME (appel à l’épargne
publique par exemple). L’entreprise est plus vulnérable si elle est soumise à une forte dépendance
(endettement, sous-traitance) ou une forte concurrence et si les marchés financiers connaissent eux-mêmes
des difficultés.

22
Chapitre 6: Le savoir entreprendre
Pendant longtemps, l’objectif final du parcours éducatif était de produire des salariés pour la fonction
publique. Depuis plusieurs années, le secteur public, principal employeur, n’est plus en mesure d’absorber le
nombre croissant de nouveaux diplômés de tous niveaux. Ainsi, le secteur privé devient de plus en plus une
alternative pour la création d’emplois et la promotion de la croissance économique. L’entrepreneuriat est
perçu aujourd’hui comme un moteur de croissance et de stabilité socio-économique.

6.1.La création de l’entreprise


6.1.1. Projet de création de l’entreprise

Toute entreprise naît suite à un besoin à combler. L’entreprise est créée pour gagner de l’argent, mais
spécialement pour résoudre un problème si l’opportunité technique est jugée réalisable et la volonté
suffisante. Il faut alors identifier les activités et évaluer les investissements nécessaires : lister et quantifier en
unité monétaire toutes les infrastructures et tous les moyens nécessaires aux différentes activités.

Selon le domaine d’activités, il est nécessaire d’évaluer :

• Les besoins de financement d’exploitation et charges assimilées pendant un temps donné (matières
premières, main d’ouvre, énergie, location,… )
• Le plan de financement de l’entreprise : le montant global des investissements et sa répartition entre
les apports personnels et le reste (subventions, dons, emprunts). S’il y a un emprunt, il faut préciser le
délai de remboursement et le taux d’intérêt.

Afin d’estimer de façon réaliste le chiffre d’affaires et les dépenses, il est important de faire des projections
financières compte tenu : de la durée du cycle d’exploitation - du marché potentiel - de la concurrence - de
l’étude des prix d’achat et de vente.

La rentabilité des activités sera évaluée à partir de la différence entre les produits et les charges (entrées–
sorties). A long terme, cette différence doit être suffisante pour permettre de récompenser les efforts investis,
renouveler les investissements et accroître la capacité de l’entreprise.

6.1.2 Les étapes de création d’une entreprise

Le projet de création comporte plusieurs étapes :

a) L’identification (Quoi faire?)

Cette étape est relative au choix et à l’analyse de différentes options sur les chances de succès. Il faut
l’objectivité et les instruments (méthodes) appropriés. Toute légèreté à ce niveau peut être source d’échec. Si

23
nécessaire, il faut recourir aux compétences sures pour l’analyse des situations et l’utilisation des modèles
(ne pas considérer les dépenses liées à cette étape comme un gaspillage des ressources).

b) Études de faisabilité

Ce sont des investigations qui permettront de faciliter la concrétisation du projet de création. L’ignorance de
certains aspects peut entrainer le gaspillage des ressources, et dans le pire des cas, la disparition prématurée
de l’entreprise. Pour que le projet soit recommandable, toutes ces études doivent être concluantes.

b-1) Étude technique : pour s’’assurer que le projet envisagé peut bien se réaliser (localisation, choix
technologiques, infrastructures et équipements);

b-2) Études commerciales : pour fournir les informations sur le marché, les conditions pour s’y
établir et prospérer (étude de marché, stratégie commerciale);

b-3) Étude organisationnelle : pour définir les différents organes de responsabilités et de prise de
décision pour une gestion efficace; analyser les chances de pourvoir à tous les postes créés et les
conséquences induites (forme juridique, charges salariales, responsabilité civile);

b-4) Étude financière : pour avoir une idée exacte du coût global du projet, la stratégie de
financement et l’analyse de rentabilité. En plus de la rentabilité financière, le projet doit s’insérer dans
la politique gouvernementale pour avoir une réelle incidence sur le développement socio-économique
local ou national;

b-5) Étude de réalisation : pour planifier en détails les moyens et leurs coûts, les activités et leur
enchaînement, en tenant compte des sources de financement et les démarches administratives usuelles
de création;

b-6) Exécution (activités) : selon le domaine d’activités, il est important de considérer les facteurs ou
événements importants qui peuvent compromettre les chances de succès; mais sur lesquels
l’entrepreneur et son équipe n’ont aucune n’influence pour les empêcher de survenir (guerre, crise
économique, événements conjoncturels négatifs comme aléas climatiques, ignorance des personnes,
indisponibilité des ressources,…). Ils doivent être identifiés, analysés et surveillés pour anticiper au
lieu de subir de plein fouet leur avènement.

6.1.3 Les conditions d’acceptation du projet de création

Dans le cadre de ses activités, l’entreprise va collaborer avec divers partenaires qui ont besoin de connaître
ses capacités et sa régularité. Le dossier de création est donc un document important qui doit être complet,
clair et précis. Au préalable, l’entrepreneur va prendre connaissance de toutes les pièces à produire auprès de
la chambre de commerce ou du ministère de tutelle.
24
D’une manière générale, le dossier de création comporte :

a) Le profil : en plus de l’identification, l’entrepreneur doit justifier les besoins à satisfaire (par des réalités
chiffrés), ses capacités à entreprendre (moralité, fiabilité, expériences, …) et sa motivation (ses objectifs);

b) La prospection : l’entrepreneur doit présenter l’étude de marché et l’environnement technico- commercial


dans lequel l’entreprise va évoluer (clients, fournisseurs, politique de vente, concurrence);

c) Les besoins de fonctionnement : l’entrepreneur doit quantifier l’ensemble des besoins nécessaires pour
atteindre les objectifs et rentabiliser les investissements, inventorier toutes les procédures administratives
pour les activités réglementées.

d) Les sources de financement : l’entrepreneur doit expliquer si le capital social est composé de fonds
propres, donations, subventions, emprunts, … et préciser les montants correspondant à chaque rubrique.

e) Le statut : l’entrepreneur doit choisir la forme juridique en tenant compte du capital minimum exigé, des
responsabilités encourues, de la fiscalité et de l’image de l’entreprise vis à vis des tiers.

6.1.4 Le dossier de création de l’entreprise

a) Présentation de l’entrepreneur : (noms, situation familiale, formation, expériences professionnelles)


b) Présentation générale des activités
• Domaine d’activités, dénomination, études préalables, chronogramme des activités, financement
• Historique et motivation de création, objectifs, taille de l’entreprise
c) Le produit et le marché
• Le produit : description précise, usage, avantage par rapport aux produits concurrents
• Le marché : part de marché, caractéristiques de la demande et de l’offre
d) La politique et les moyens de commercialisation sur 2ans (part du marché, clientèle, politique de prix,
politique de vente (canaux de distribution / force de vente / publicité / promotion), CA prévisionnel)
e) Les moyens de production :
• Les moyens humains sur 2ans (profils, effectif, salaires, fiches de fonction, contrats, organigramme)
• Immobilisations (unités de production, bureaux, magasins, conditions d’acquisition et d’exploitation)
• Exploitation sur 2ans, procédés de fabrication/conditionnement, politique d’approvisionnement
• Les équipements : composition, caractéristiques, coûts
f) Le dossier financier
• Compte des résultats prévisionnels sur 2ans
• Calcul du BFR : hypothèse en % du chiffre d’affaires en mois, ressources (crédits, fournisseurs, fonds
propres), emplois (stocks, créances, TVA)
• Bilans prévisionnels sur 2ans, plans de financement et de trésorerie sur 2ans

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g) Documents annexes
• Synthèse des études de marché, des données de production et de financement
• Résultat de la recherche de financement
• Comptes prévisionnels d’exploitation
• Tableau d’amortissement des emprunts + Tableau d’amortissement du matériel
• Tableau de financement des emplois et des ressources (TAFIRE)
• Statut de l’entreprise + Organigramme + Délibération de l’assemblée générale constitutive

6.2 La démarche du décideur

La majorité des gens est capable de créer une entreprise mais rares peuvent assurer sa pérennité. Après la
création, l’entrepreneur a beaucoup de responsabilités et de devoirs envers tous ses collaborateurs. Il doit
faire des choix, résoudre des problèmes, saisir des opportunités. Il est appelé constamment à prendre les
décisions évidentes et non évidentes pour assurer le développement de l’entreprise. Plusieurs aspects doivent
être pris en compte tels que:

- Définir les plans d’actions et fixer les objectifs à atteindre;


- Assurer le bon fonctionnement (et la cohérence) de différentes fonctions;
- Effectuer le suivi et le contrôle des stratégies mises en œuvre;
- Faire face aux imprévus et prendre les décisions qui s’imposent.

En plus de tenir à jour les dépenses et les recettes de l’entreprise, il est primordial d’’établir une stratégie de
communication efficace, être en règles par rapport aux formalités administratives et donner de l’importance
aux ressources humaines.

6.3 La démarche du gestionnaire

Le succès d’une entreprise est mieux garanti lorsqu’elle propose un produit ou service qui sera acheté,
régulièrement, par un grand nombre de clients. Quoi qu’il arrive, toute nouvelle entreprise va se heurter à la
concurrence. Si celle-ci est excessive, l’entrepreneur aura pris un risque inutile. Par ailleurs, l’entrepreneur
doit éviter certaines erreurs dès la création pour optimiser ses chances:

- Créer plusieurs entreprises à la fois = disperser les efforts en croyant pouvoir gagner plus d’argent;
il faut plutôt se concentrer sur une opportunité rentable.
- Se brouiller avec les associés : la plupart des entreprises se noient dès que naissent les problèmes de
pouvoirs et de responsabilités; il faut définir le rôle et la place de chacun dès la création.
- Les clients indécis ou mauvais payeurs qui mettent en difficulté la trésorerie et peuvent causer la
faillite. Ne pas maîtriser la trésorerie conduit à la ruine (par ex. acheter cash et vendre à crédit).

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- Sous évaluer les charges : pressé de croire à la faisabilité et à la rentabilité de son projet,
l’entrepreneur peut oublier ou minimiser certaines charges ou ignorer certains risques et imprévus. Il
est conseillé de majorer les charges prévisionnelles d’exploitation de 20 à 30%.
- Surestimer les résultats : il est très dangereux de penser que tous les acheteurs potentiels se
transformeront en clients réels ou que son produit va se vendre tous seul. Même très fier de son
produit, il ne faut pas négliger la politique de vente et la concurrence indirecte.
- Mal dimensionner les activités : l’entrepreneur ne doit pas capitaliser l’entreprise dans la limite de
ses moyens pour y être majoritaire; cela laisse l’entreprise à la merci des incidents. Il en est de même
s’il investit au-delà de ses capacités d’exploitation où se permet le luxe qui risque de tuer l’entreprise.
- Mal positionner le prix : si le prix de vente est trop élevé ou n’est pas proportionnel à la qualité du
produit, il fait fuir les clients vers les concurrents. De même, si le prix ne tient pas compte du coût de
revient, il ne laisse pas de marge bénéficiaire pour réaliser les profits.
- Rester seul dans son coin : l’entrepreneur n’est pas expert dans tous les domaines; il doit approcher
les gens expérimentés ou des spécialistes qui vont l’aider à aborder tous les aspects de la vie de
l’entreprise et si nécessaire, les intégrer dans son équipe de gestion.
- Se tromper de statut : chaque forme juridique entraine des avantages et responsabilités d’ordre
social, juridique et fiscal qu’il faut examiner en détails.

Une fois que l’entreprise démarre ses activités, l’entrepreneur doit s’inscrire dans une logique d’amélioration
continue dans tous les aspects, parce que son environnement est en perpétuelle évolution. En plus d’un bon
produit, un bon prix et les qualités personnelles de l’entrepreneur, il faut veiller à la qualité de
l’emplacement, la bonne communication, la bonne organisation, la qualité du matériel et des installations,
l’efficacité du personnel et la confiance des partenaires.

CONCLUSION GENERALE

L’entreprise désigne toute activité et toute organisation à but lucratif qui fournit les biens et les services à un
système économique. L’entreprise joue un rôle très important dans l’économie nationale en produisant des
biens et des services, en créant les emplois et les richesses, en répartissant les richesses aux différents agents
économiques. L‘entreprise rehausse le niveau de vie de la population et se trouve au cœur de l’activité
économique; son existence contribue au développement et à la croissance du pays.

De nombreux échecs enregistrés par les entreprises sont dus à une détermination défectueuse du couple
produit-marché. Vous avez peut-être un bon produit ou service; vérifier s’il y a assez de clients disposés à
acheter régulièrement. Les politiques de financement, d’approvisionnement et de vente doivent converger
vers la détermination du prix du produit. Le prix doit permettre la compétitivité, donner une marge
bénéficiaire permettant à l’entreprise de se développer et rémunérer les efforts investis.
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