Vous êtes sur la page 1sur 42

NOTIONS DE PHILOSOPHIE1

Constance Frollo de Kerlivio


Hanoï, Vietnam
2022

1
Merci de bien vouloir garder le dossier pour vous, et de ne pas le partager; je rappelle qu’il est le
fruit d’un travail personnel assidu, en droit d’être respecté.

Constance Frollo de Kerlivio, 2022


TABLE DES MATIÈRES

1) Le bonheur 2 2) La liberté 4 3) L'Etat 5 4) La Justice 7 5) Le devoir 8 6) Le désir 9 7)

La conscience et l’inconscient 11 8) Le travail 14 9) La raison 18 10 ) La vérité 21 11)

Le Langage 25 12) La Nature 28 13) L’Art 31 14) Le temps 33 15) La technique 35 16) La

religion 36

Note: Merci de bien vouloir faire abstraction des coquilles ou légères fautes d’orthographe;
je vous prie d’être indulgent, ce dossier ayant été parfois conçu dans des moments de
fatigue ou dans la nuit.

Constance Frollo de Kerlivio, 2022


1
Philosophie fiches notions

1) Le bonheur

● Kant:
- "satisfaction complète de tous mes désirs et de tous mes penchants" → un
idéal, imagination → le bonheur est impossible à atteindre (donc il est
impossible à transmettre / qu'il soit un devoir de faire le bonheur d'autrui) -
Distingue bonheur et devoir dans Critique de la raison pratique → le bonheur ne
doit pas être un objectif de l'accomplissement du devoir car le devoir ne serait
ainsi pas vertueux, puisqu'il serait égoïste (mais il peut en être une
conséquence, car on abdique de tout égoïsme pour se mettre au service
d'autrui)
- Tranquillité intérieure

● Spinoza (et Kant):


- Bonheur perçu de manière ≠ par chaque individu ( il y a autant de bonheur
qu'il existe d'individu = subjectif )
- Atteinte du bonheur→ processus dynamique → nécessite une recherche de
ce qui nous convient ou pas

● le bonheur peut être un devoir moral envers autrui (qui ne peut pas concevoir le
bonheur ) mais aussi envers soi-même

● Alain:
- " C'est un devoir aussi envers les autres que d'être heureux "
- Le bonheur des uns fait le bonheur des autres → sentiment qui se transmet;
émotions des uns influent sur celles des autres
- Devoir civique, générosité→ bien d'autrui
- Instaure la paix sociale (concorde, prospérité, cercle vertueux; surpasser les
malheurs, être heureux pour rendre ensuite les autres heureux)
● Rôle de l'Etat sur le bonheur des autres
- Système de redistribution monétaire + autres systèmes ? → État Providence -
Kant → risque de paternalisme (le bonheur varie selon les individus et l’État ne
doit pas imposer un modèle de bonheur sur ces citoyens)
- Mill→ privilégier le bonheur du plus grand nombre (utilitarisme), parfois au
détriment du bonheur d'un individu
- État assure la protection des individus → leur cadre de vie et liberté→
bonheur

Constance Frollo de Kerlivio, 2022


2
● Aristote:
- " bonheur de l'homme ordinaire" (réside dans la libre activité) ≠ " bonheur du
philosophe" (libre activité de la pensée, de la raison) → le bonheur du citoyen
est mécanique car il stagne/ le bonheur du philosophe est plus humain car il
se développe sans cesse
- Ataraxie = tranquillité d'âme
- Eudémonisme = fin légitime de la vie

● Pascal:
- Les Pensées
- Lorsque l'esprit= tranquille → l'H est malheureux (≠ thèse Aristote) → car il se
met à réfléchir sur son sort, y fait l'épreuve de l'ennui qui révèle la fragilité et
vanité de son existence (repos= avant goût de la mort)

● Lien étroit avec la liberté


● Epicure, Epictète → se contenter de ce qui est à notre portée (exemple: Cicéron,
De finibus → histoire de l'archer → si il cherche le bonheur dans la cible = voué au
malheur, car la flèche peut être détournée par le vent (ne dépend pas de lui) ≠ si il
cherche le bonheur dans sa technique et le meilleur geste= bonheur possible, car
dépend de lui + Robinson Crusoé de Defoe)
● Epicure: maîtriser les plaisirs (désirs naturels/ vains)
● Bonheur pas forcément dans la chance voire désirs (tyrannie des désirs…) + (peut
dépendre de nous ou des autres )
● Satisfaction des désirs d'avoir et d'être (trop limité, dépend trop des autres, on ne
peut pas le maîtriser)
● Ataraxie : stoïcisme et épicurisme mais
- Stoïciens: ce que l'on peut maîtriser, dépend de nous, chercher la vertu -
Épicuriens: vie de plaisirs
● bonheur = communication
- Robinson Crusoé → heureux avec Vendredi
- Le voyage de Gulliver, Swift → pouvoir parler avec ses hôtes lui rend la vie
plus facile
● lien avec la religion: créer une stabilité sociale, discours apaisant et permet de
“garantir” l’avenir (rites pour meilleur avenir-récoltes…)
● Bentham:
- Bonheur collectif : existe dans une société société un projet commun

● Bourdieu: La misère du monde : il n’y a pas de misères indignes et on ne peut


condamner la misère de personne même cela nous semble absurde ou atténué par
rapport à la misère d’autres
+

Constance Frollo de Kerlivio, 2022


3
● Le plaisir est éphémère et fragile. Il est surtout physique car il s’agit de la satisfaction
des désirs et besoins corporels (sexuels, manger etc.). Il est aussi fortement
étroitement lié à l’imagination (s’extasier dans l’imaginaire grâce à des substances,
comme Baudelaire), et ne représente donc pas la réalité, la vérité.

2) La liberté

= satisfaction de tous nos désirs sans que rien ni personne ne nous en empêche ; agir sans
contrainte
= désir actif → processus dynamique et durable (on veut tjr plus de liberté et souvent on ne
sent rend pas compte)
= lié au bonheur
= liberté de déplacement; on ne se heurte à aucun obstacle
= liberté de choix

● Liberté est une illusion = déterminisme (Spinoza, entre autres ) - Tous les
événements sont liés et déterminés par la chaînes des événements antérieurs
- Rien n'arrive sans raison ou cause, tout est déterminé
- Homme d'une certaine manière programmé (déterminisme naturel) => liberté
= illusion, née de l'ignorance des causes qui déterminent nos désirs
(suppose notre irresponsabilité, donc remet en question la justice…) →
paradoxe car si on remonte à la première cause, celle-ci doit forcément être
libre
- Kant *:déterminisme→ dans le monde phénoménale ( choses telles qu'elles se
présentent elles-mêmes, telles que nous les percevons, par l'intermédiaire de
nos sens = la nature (on est "programmé" pour les voir de telle manière, régi
par notre esprit)
- déterminisme social de Durkheim
- thèse de Freud

*à son époque, monde perçu comme une machine qui obéit à de lois mathématiques→ Kant
vient nuancer ce déterminisme

● Liberté existe
- Kant: existe dans le monde nouménal ( choses en soi que nous ne pouvons
pas connaître exactement )
- Dans la science, il y a des phénomènes que l'on ne peut pas prévoir
(mutations génétiques), on ne peut pas tout calculer
- Sartre: existentialisme = vie n'est pas déterminée ; l'homme et sa vie se
définit par ses actes→ l'H écrit sa vie par l'intermédiaire de ses actes,
pensées, désirs...Il en a le total monopole, contrôle; sa vie n'est pas
déterminée pas une chaîne d'événements antérieurs, il n'est pas
programmé→ il peut donc choisir de faire qqch ou ne pas faire...
- Bergson : "la Liberté est créatrice" → à nous de créer nos choix

Constance Frollo de Kerlivio, 2022


4
● A nuancer:
- Durkheim / Bourdieu: individus déterminés par la société et leur
socialisation (habitus) MAIS transfuge de classe qui peuvent venir rompre ce
déterminisme
- Descartes: "âne de Buridan" → contrairement à l'animal, l'homme est pourvu
de liberté d'indifférence (on peut choisir n'importe quel choix, même le pire;
question aussi de raison et de choix cohérents ) donc on est à première vue libre
MAIS ces choix cohérents sont préexistants, donc sorte de déterminisme
- Epictète: nous sommes libres d'avoir des désirs MAIS il faut être libre de
désirer uniquement ce que l'on peut, ce qui est à notre portée, ce qui dépend
de nous → sinon, illusion qui risque de nous enfermer dans une position
d'esclave auto-instaurée (notion du DÉSIR)

● chute libre = non sens / qqun qui travaille = plus libre / absence de liberté =
douloureuse
● Pas trop de liberté de choix → exemple des Big Data ≈ déterminisme

● - Libérer nos désirs → Hédonisme (épicurisme), Nietzsche (s'opposer à la morale


judéo-chrétienne qui condamne le plaisir), Freud (éducation trop sévère peut nuire à
l'épanouissement personnel et engendrer des dérives ou troubles psychologique
MAIS il faut contrôler ses désirs et pulsions)
- Se Libérer du désir → Epictète, Spinoza, Rousseau (liberté morale)

Exemples: - Jacques le fataliste, 1765-1784, Diderot ( roman philosophique dans lequel


Jacques et son maître dialoguent. Jacques narre les anecdotes de sa vie trépidante tout en
défendant le déterminisme contre le libre arbitre, « tout ce qui nous arrive de bien et de
mal ici-bas était écrit là-haut »)

+ Contrairement aux animaux, les mouvements de l’homme ne sont pas seulement liés
au besoin naturels. (les mouvements de l’artiste par exemple, qui ne cherche qu’à
s’exprimer et non pas satisfaire un besoin naturel)
Constance Frollo de Kerlivio, 2022
5
3) L'Etat

= du latin stare: équilibre


=autorité politique qui s'applique à un peuple sur un territoire donné ; entité
juridique, morale, politique; ensemble d'institutions qui régissent la vie
= mêle ≠ idéologies, théories
= monopole de la violence légitime (Weber)
= 2 conceptions = homme bon VS homme mauvais

● Hobbes ( + Freud) :
- " L'homme est un loup pour l'homme " → l'homme est naturellement mauvais et
injuste → l’Etat doit protéger les H d’eux-mêmes
- (J. Locke, père du libéralisme, voir cours et le mécanisme sur la propriété et
le droit de survie, gens mal intentionnés...)
- Il faut un État → cadre légal/ institutionnel nécessaire → assurer la protection,
sécurité, défense et paix (mission pratique, utilitaire, unitaire) = paix sociale
pour "vivre satisfaits" DONC…
- H acceptent d’abandonner leur liberté naturelle au profit de la sécurité

● Rousseau (+ Hobbes, Platon)


- " Contrat social" → unanimité doit accepter de se désaisir de leur volonté,
liberté au profit d'une personne ou d'un gp de personnes qui pourra asseoir sa
souveraineté et assurer la paix sociale = sorte de soumission volontaire - "Le
peuple soumis aux lois doit en être l'auteur "

● Montesquieu:
- " la Liberté est le droit de faire tout ce que les lois permettent"
- État n'est pas un obstacle à la liberté → il garantit la liberté de tous en limitant
celle des autres (paix sociale→ donc possibilité de profiter de sa liberté) - État
doit avoir des pouvoirs limités pour ne pas menacer cette liberté→ séparation
des pouvoirs

● M. Foucault:
- État→ peut inspirer des émotions (fascination, admiration, respect ,
reconnaissance : avec fort sentiment de paix sociale, sécurité,
modernisation, aides sociales, cadre de vie... / horreur: déception du
système, guerres, massacres…)
- L'Etat n'a cessé d'évoluer M, dans le bon ou mauvais sens du terme, varie
d'une société/époque à une autre
- Théorisation de système étatique, études → témoigne de l'intérêt que porté
l'homme de raison à ce concept (positif ou négatif), avec plusieurs idéologies

● Absolutisme: citoyen n'a pas de valeur→ le roi à tous les droits sur ses sujets
(incarnation de Dieu dans la conception théologique)
● État moderne → Hegel → incarnation de la raison dans la réalité/ équilibre et liberté
d'exister respectés

Constance Frollo de Kerlivio, 2022


6
● État fort → tout doit s'effacer devant la grandeur de l'Etat
● Démocraties: liberté valeur centrale

● Bakounine: homme naturellement bon (individu = valeur suprême) → donc pas


d'Etat nécessaire ( il est même source de conflit ) = anarchisme
● Engels et Marx: Etat=incarnation de la bourgeoisie, sert les intérêts de la classe
dominante (instrument au service…) → appareil répressif, conserve les privilèges →
nécessité de restaurer l'équilibre, de redonner sa place au prolétariat
+ Voir le questionnaire sur Machiavel et Rousseau

4) La Justice

= norme idéale qui définit le droit / égalité en droits


= prend aussi le sens de valeur morale

● les Anciens (Platon)


- Théorie du cosmos = tout est à sa place et tient sa propre fonction; c'est un tout
harmonieux → càd que les inégalités entre les H sont justes→ hiérarchie
naturelle perçue comme juste
- Justice=vertu par excellence que l'H ne respecte pas tjr (anneau de Gigès, La
République de Platon)

● Rawls
- Les inégalités peuvent être justes si elles profitent à tous (impôts sur le
revenu…)

● La justice ne consiste pas à donner la même chose à tous mais à donner à chacun
ce qui lui revient = "égalité" proportionnelle
● Justice= institution → associer l'infraction à la peine = proportionné mais pas égal
(ex. note DST ou prison)

● Rousseau:
- Égaux en droits mais inégaux biologiquement→ justes inégalités car on ne
peut blâmer personne / rejeter la faute (sauf en cas de transhumanisme)

● Aristote:
- 3 justices: arithmétique (dommage correspond à la valeur du produit),
distributive (mérite), corrective (système judiciaire )
- Arithmétique → communisme
- Distributive → socialisme (à chacun selon ses besoins) /capitalisme (à
chacun selon son travail) = fondée sur une égalité proportionnelle

= il existe de justes inégalités

Constance Frollo de Kerlivio, 2022


7
● idéal révolutionnaire: valeur centrale→ l'égalité en droits
● Doctrine communiste (Marx): Inégalités ne sont en aucun cas justes → lutte des
classes
= il n'existe pas de justes inégalités

● Kant:
- Justice = respecter la dignité humaine; tenir compte de l'humanité qu'il y a en
chaque individu; respecter autrui comme l'on aimerait être respecté

● Pensée chrétienne : créé à l'image de Dieu = tous égaux


● Justice (institution) → la loi peut accorder de droits qui permettent à l'individu de
profiter de sa liberté civile (Montesquieu ) / liberté raisonnable qui repose sur notre
conscience morale
● Foucault: basculement entre "l'acte" et "individu dangereux" (basculement avec
l'analyse de la psychologie); acte suppose un responsable
● Nietzsche: la justice n'est pas juste → a priori l'objectif de la justice = culpabilité,
remords en infligeant des peines MAIS on arrive pas à cet objectif car la justice
utilise la même violence
● Pascal : justice n'est pas universelle → dépend des époques, sociétés, civilisations
(relatif ) → on respecte les lois par tradition ( lié à la notion de DEVOIR )

● Exemple de justices injustes:


- 1936-1938→ grands procès de Moscou par Joseph Staline → éliminer les
potentiels opposante
- 1894→ affaire Dreyfus→ la justice s'est trompée, elle est injuste
● Exemple sur la relativité de la notion de justice:
- 2013→ loi du mariage pour tous : pour ses partisans, elle est signe de justice
car homosexuels et hétérosexuels ont dorénavant le même droit au mariage/
pour ses opposants, elle est injuste car elle oblige les maires à appliquer
cette nouvelle norme contre leurs conscience et convictions

5) Le devoir

= du latin debere qui signifie “avoir des dettes”


=qqch qui s'impose à moi, que je peux faire ou pas ( devoir moral: loi que l'on se donne à
soi-même, guidée par notre raison, que l'on l'on libre de respecter ou pas; consentement ≠
obligation juridique: elle vient de l'extérieur et on la respecte / on s'y conforme souvent pas
contrainte, par peur de réprimande, châtiment )
= contrainte que l'on s'impose (autodétermination) maîtrise de soi et compréhension des
bienfaits (morale)

Constance Frollo de Kerlivio, 2022


8
● Kant :
- Traiter autrui comme nous on veut être traité → porteur d'universalité -
Devoir moral= respect de la loi, intention qui motive son obéissance -
Obligations extraordinaires → que la loi n'impose pas mais qui moralement
sont bonnes (politesse, hospitalité…)
- Impératif catégorique → commande de façon inconditionnelle nos actes -
Devoir moral = libérateur → échapper au déterminisme (se lever le matin =
échapper au besoin naturel de dormir )
- abdiquer de tout égoïsme pour se mettre librement au service d'autrui

● Durkheim: Devoir moral = conscience sociale ( exemple du mensonge) + nos


devoirs sont des normes sociales intériorisées
● Bergson: aussi une dimension sociale → dans la religion, devoirs = outils de
cohésion sociale
● Rousseau: êtres sont moraux de façon innée → (sentiments viennent du
coeur/idées sont acquises) → devoir moral vient du cœur

● Nietzsche : devoir universel = tenir ses promesses


● Freud:
- Devoirs universels = meurtre, inceste
- Rigorisme (les respecter sans y réfléchir)
- Légalisme (sans les connaître)

6) Le désir
= tension, pulsion, mvt vers un objet que l'on imagine source de satisfaction (né d’un
manque)
=passion
≠ besoin (nécessaire) ou à la volonté

Devons-nous avoir peur de nos désirs?

OUI

● Il peut vite y avoir une perte de contrôle→ certes l’homme est moral et de raison
mais l’homme est aussi naturel, épris par des pulsions (manque) → désir est infini,
illimité et condamné à l’insatisfaction (éternellement insatisfait) radicale au bout
d’un moment, d’où la volonté d’avoir plus « tyrannie du désir »; on en veut toujours
plus → on devient esclave de ses désirs (de manière consciente ou inconsciente ;
exemple des addictions) → peut donc susciter la peur de ce que l’on peut infliger à
soi-même, voire à notre entourage (peur d’être malheureux, de détruire sa santé, de
décevoir son entourage…) (ex : film américain nominé aux Golden Globe My
Beautiful Boy ) (Peur de se faire du mal, et aux autres)

Constance Frollo de Kerlivio, 2022


9
● Si cette peur consiste en la crainte d’être immoral, ce qui est tout-à-fait
compréhensible pour l’homme de raison → alors oui, nous devons craindre nos
désirs : Kant, Critique de la raison pratique à les désirs sont amoraux, car ils ne
visent que l’intérêt personnel, le plaisir/satisfaire un intérêt égoïste ET selon
Kant, une action doit être désintéressée (Peur d’être immoral)

● Le manque propre au désir est impossible à combler (surtout désir de posséder,


selon Marx): quand je désir, je souffre car je manque de qqch et quand mon désir
est satisfait, je m’ennuie = pas vraiment de bonheur, cette satisfaction nous délivre
juste de la douleur du désir (on a pas conscience de ce que l’on possède, et il faut le
perdre pour sentir sa valeur) = condamné à être malheureux? → donc il est légitime
d’avoir (et nous devons avoir peur) peur de nos désirs si, s’ils ne sont pas contrôlés,
ceux-ci peuvent nous rendre malheureux, compromet l’ataraxie et l’eudémonisme
(vivre dans la luxure, d’excès, avec la soif de se montrer et d’avoir toujours plus )
(Peur d’être malheureux)

● Plaisir, qui découle des désirs d’avoir et d’être, non seulement dépend trop de
facteurs extérieurs et surtout il est trop lié à l’imagination, qui peut prendre le
dessus sur la réalité, l’embellir et provoquer l’illusion qui risque de nous enfermer
dans une position d'esclave auto-instaurée (Baudelaire, Paradis artificiels) (ex :
Phèdre de Racine : désir sensuel et surtout impossible, mais passion qui la dévore
et qui finit par la tuer ; sorte de folie incontrôlable) (Peur de l’illusion, malheur)
NON

● Epictète : 1èreidée nous sommes libres d'avoir des désirs MAIS il faut être libre de
désirer uniquement ce que l'on peut, ce qui est à notre portée, ce qui dépend de
nous à on doit user de notre morale et raison pour tempérer nos désirs, soit éviter
que la peur d’une illusion nous envahisse (Robinson Crusoé de Daniel Defoe , doit
tempérer ses désirs, même si un de ses désirs, que l’on pensait impossible, est
satisfait à l’arrivée de Vendredi ; Les Souffrances du jeune Werther, 1774, Johan
Wolfgang von Goethe, œuvre épistolaire, dans laquelle un jeune homme se prend
d’une passion irrésistible pour Charlotte, qui est promise à un autre. Méditations
mélancoliques et enflammées face à la nature, amours contrariées, tempête de la
passion amoureuse, folie et suicide) + existentialisme de Sartre et Bergson 2ème
idée à désir en puissance (pas encore satisfait) à on peut se contrôler à car
(Epictète) H = être de raison et morale

● Spinoza : les désirs sont une force productive, qui permet à l’humain d’avancer
dans sa vie, de persévérer dans l’être → donc on ne doit pas en avoir peur ( je désire
faire plaisir à mes parents qui veulent que je devienne maestro d’alto mais je

Constance Frollo de Kerlivio, 2022


10
veux arrêter car je commence à m’en lasser ; néanmoins, si je continue, je peux
avoir une carrière internationale)

● Nietzsche + Freud: morale judéo-chrétienne condamne le plaisir et les désirs et pour


Nietzsche, il faut contrer ces lois et libérer nos désirs (+ Freud= éducation trop
stricte= peut engendrer des dérives, car les pers vont avoir l'excès des désirs qu’ils
n’ont pas pu accomplir avant) (ex: mini série Unorthodox, allemande → jeune fille
d’une communauté hassidique s’enfuit de celle-ci pour Berlin et commence à
satisfaire ses désirs matériels et sexuels)

● Calliclès (dans Gorgias de Platon):


- Hédonisme = bonheur repose sur le plaisir
- Il faut satisfaire tous nos désirs pour être heureux

● relation ambivalente= il veut et ne veut pas être satisfait

● Epicure:
- Aponie= absence de souffrance du corps → plaisir
- Désirs : naturels nécessaires (manger) / naturels et non nécessaires (manger
au restaurant) / vains (richesse, gloire…)
● Rousseau: entretenir l’illusion du désir est un échappatoir à l'existence (mais faire
attention )

7) La conscience et l’inconscient

CONSCIENCE

= faculté de se représenter les choses qui nous entourent (le monde) et de se représenter
soi-même
= connaissance qu’un individu et de ses sentiments, de ses pensées, de ses actes = 3
usages ordinaires: psychologique (perdre connaissance, dormir, coma…), connaissance de
qqch, conscience morale

● La conscience→ fait de l’Homme un sujet qui peut penser le monde qui l’entoure

Constance Frollo de Kerlivio, 2022


11
● conscience du monde qui l’entoure, se représenter le monde → rapport au monde,
conscience des choses

● conscience de sa propre existence, se représenter ce que je suis → l’Homme a


conscience de lui-même, conscience de son unicité, de ce qui le caractérise →
rapport à soi

● Hegel: thèse de la double existence


- “existe au même titre que les choses de la nature” → objet dans l’espace, le
monde → en soi (VIVRE)
- “existe aussi pour soi, se contemple…” → ≠ objet → pour soi (EXISTER) -
acquérir la conscience :
* théorique (examen moral)
* pratique (modeler la réalité à notre image, en fonction de ce que l’on est; la
nature, avec les champs ou élevages par exemple)

● Sartre: on se voit à travers le regard d’autrui, qui est donc l’intermédiaire/médiateur


entre moi et moi-même → on a besoin du regard de l’autre pour prendre conscience
de nous-même (exemple de la honte)

● Bergson:
- la conscience se manifeste uniquement quand il y a une liberté de choix (“la
liberté est créatrice”)
- il y a des degrés de conscience → quand l’on commence qqch, on doit
réfléchir aux gestes, se concentrer VS petit-à-petit, les gestes deviennent
automatiques, plus besoin de réfléchir (on est moins conscient)

● Descartes:
- conscience → usage de la parole
- percevoir l’autre par analogie avec moi
- Identité sociale
- Identité individuelle→ "Je pense donc je suis "

● Conscience = morale ?
- Rousseau: êtres sont moraux de façon innée → (sentiments viennent du
coeur/idées sont acquises) → donc oui, conscience est morale
- Nietzsche: rien ne prouve que notre conscience est morale
- Durkheim: société impose les impératifs, donc notre conscience n’est pas
naturellement morale

● Durkheim:
- “quand la conscience parle, c’est la société qui parle en nous”
- conscience→ produit de la société et de la socialisation que nous avons
reçue (lien avec le surmoi de Freud)
- ≠ Rousseau: conscience morale vient du coeur

Constance Frollo de Kerlivio, 2022


12
● Marx, Engels:
- toutes nos idées, conscience du monde → proviennent de notre vie sociale
→ classe sociale, position/place dans le système de production = la réalité
détermine la conscience
- la réalité détermine la conscience (conception matérialiste) (VS conception
idéaliste)
- nos idées = reflets de la société

● + le complexe d'Oedipe est élevé → + la conscience morale est élevée

INCONSCIENT

= partie profonde du psychisme dont nous n’avons pas conscience


= paradoxe : comment apprendre à connaître qqch que l’on est supposé ne pas connaître
= tout ce qui est refoulé par le conscient

- vie biologique (pulsions) VS vie sociale (règles, impératifs…)

● Freud:
- prouve qu’il y a un inconscient→ rêves, actes manqués, névroses
- vie psychique inconsciente > vie psychique consciente = on est étranger à
nous-même
- phénomène de “censure” dans notre vie psychique → tri entre les choses qui
peuvent devenir conscientes ou inconscientes → assure la protection à
certaines pulsions qui doivent rester dans l’inconscient pour ne pas faire souffrir
l’individu (qui ne pourra pas les satisfaire si elles deviennent
conscientes car elles s’opposent à la vie sociale) (lapsus, maladie, acte
manqué, oeuvre d’art…)

- 3 instances:
= ça → ensemble des pulsions inconscientes (satisfaction des besoins…) =
moi → partie la plus consciente, soumises aux contraintes de la réalité =
surmoi → gendarme intérieur, conscience morale; ensemble des interdits
et règles intériorisées = inconscient

● si une partie de nos actes = inconscient → pas responsables? (l’inconscient peut


excuser certains actes?)

● Popper et Alain: théorie de la psychanalyse fonctionne comme un mythe→ ce n'est


pas une science concrète
● Sartre: psychanalyse/inconscient = pas une science, H libre et responsable de ses
choix → idée d’inconscient = mauvaise foi

Constance Frollo de Kerlivio, 2022


13
L’idée d’inconscient exclut-elle l’idée de liberté?

I) Oui, l’idée d'inconscient exclut l’idée de liberté


1) La théorie de Freud
2) La thèse du déterminisme social de Durkheim
II) Non : l’inconscient n’a pas de valeur
1) Popper et Alain → mythe
2) Thèse de Sartre
III) Dépasser le déterminisme
1) Sublimation (oeuvre, s’exprimer)
2) Phénomène de censure
3) Psychanalyse

Question qui peut se poser:


A. Comment puis-je être sûr que les choses existent bien en dehors de ma
conscience? B. Et si oui, est-ce que cette conscience des choses est fidèle à la
réalité, objective?

B.
- relativisme → pas de vérité absolue → la conscience d’un individu déterminée par
des facteurs comme ses intérêts , l'époque, la culture… → vision du monde =
subjective, multiple
- Freud → les choses en soi (noumènes) VS phénomènes, choses telles qu’elles
nous apparaissent → vision du monde = vérité relative à l’esprit humain, subjective -
dogmatisme (Platon) → peuvent s’accorder autour d’une vérité objective

8) Le travail

= du latin tripalium (instrument de torture) → étymologie qui suggère que le travail est une
contrainte et une souffrance
= action par laquelle l’homme transforme la nature pour l’adapter à ses besoins ou à ses
désirs

● Antiquité:les Anciens
- travail= dégradant mais nécessaire
- on s’occupe de la matière au lieu de se consacrer à la réflexion (vie de l’esprit
est supérieure, bonheur…) → d’où le fait de se décharger du travail sur les
esclaves (légitime de se décharger de ce fardeau)
- Le travail est considéré comme un obstacle au développement de l’esprit et
de l’âme
- on ne peut vivre de manière pleinement humaine qu’à condition d’être libéré
de la contrainte du travail et se consacrer à des activités plus nobles, dignes

Constance Frollo de Kerlivio, 2022


14
de l’H (réflexion, qui rappelons le, est la clef du bonheur = Eudémonisme
et ataraxie)
- transformer la nature = répondre à ses besoins corporels donc le travail
ramène l’H à la nature MAIS le détourne de sa vraie nature (unique être à se
consacrer au savoir, contemplation, raison, réflexion…/ voué par nature à la
recherche du savoir…)

- études de Hannah Arendt : les Anciens voyaient le travail comme une activité
servile par nature; ils s’en déchargent sur les esclaves → nécessité de se
libérer du travail justifie l’esclavage
- travailler = esclaves de ses besoins animaux / vitaux ; on travaille pour gagner
sa vie → ne PERMET PAS à l’H de s’ACCOMPLIR (rabaisse au rang de
l’animal)

● Hésiode:
- travail pas honteux → H s’est épanoui en accomplissant la puissance que la
nature a mis en son être s'il s'affranchit des contraintes dictées par la
nécessité
- L'Hergone (l’œuvre), louable puisque celui qui travaille connait la finalité de
son effort (le travail des architectes, agriculteurs)
- Le Ponos (peine), inférieur car ceux qui travaillent ne peuvent concevoir le
résultat final (esclaves qui travaillent les champs, construisent les
édifices)

● Hannah Arendt:
- travail= satisfaction biologique; préserve la vie
- oeuvre = monde artificiel séparé de la nature
- action = créer un monde commun, un espace public qui permet à l’H
d’échapper au confinement bio de la famille et à l’isolement de soi

● Nietzsche:
- entrave le dvpt de l’individualité
- encourager à travailler → encourager à se sacrifier dans l’intérêt du gp -
société veut normaliser l’individu (travail = épuise l’indiv et le détourne de la
réflexion , méditation, rêverie …
- Empêche d'avoir des aspirations personnelles

● Pensée dans la Bible et le Coran:


- travail = expiation du péché originel
- par le travail, je couvre les passions intérieures
- pv créateur → continuation sur Terre de la création divine
- péché de ne pas travailler si on en a la capacité
- Fénelon, Bossuet (XVIIème): apologie du travail = moyen de salut ●
Pensée protestante :
- travail = devoir, bien pour la société

Constance Frollo de Kerlivio, 2022


15
● John Locke:
- on devient H par le travail (se donne les moyens de vivre et aménage une
partie du monde pour la rendre humaine = propriété)
- travail = essentiel → subvenir à ses besoins
- l’H → supérieur → droit naturel d’usage de la nature et droit naturel qui porte
sur sa propre personne (droit de survie…) → droit de propriété d’une terre
suppose le travail de cette terre (modification de la nature par le travail; le
travail justifie le droit de propriété) → propriété ne doit pas s’étendre au-delà
de nos besoins

● Marx:
- travail = activité réglée en fonction d’un but à atteindre, prédéfini; réalise un
projet en lequel il a confiance (≠ des animaux, qui répondent juste à leurs
instincts = mécanique)
- le travail humanise → travail=essence de l’H → permet de s’accomplir
(s’épanouir, conquérir sa liberté dignité …) = travail vivant
MAIS DANS LES FAITS → Aliénation
- travail = aliénation (dépossession, asservissement )
- dénonce le travail aliéné du prolétaire, condamné à vendre sa force de
travail pour survivre → condamné à travailler pour un autre, la
Bourgeoisie, qui possède le capital et en tire tous les bénéfices
- dépossédé de la tâche en elle-mm → geste mécanique et répétitif, plus
conscience de ses gestes (cf. degrés de conscience de Bergson)→
étranger à soi-mm (esclave moderne )
exemple: dans Les Temps modernes de Charlie Chaplin, Charlot serre des
boulons sur une chaîne de montage à une cadence répétitive et infernale →
hôpital psychiatrique

● Hegel:
- H devient H par le travail ; le travail forme
- l’H transforme la nature à son image → se reconnaît dans son oeuvre et
gagne en maîtrise→ atteint la conscience de soi
- se reconnaît dans son oeuvre → “Le petit garçon qui jette des pierres dans le
torrent et admire les ronds qui se forment dans l’eau admire en fait une
oeuvre où il bénéficie du spectacle de sa propre activité”
- gagne en maîtrise → esclave se libère en travaillant (Kojève); il se libère de la
nature car il apprend à la contrôler, et il gagne plus de liberté face au maître,
puisque le maître devient dépendant de l'esclave → renversement
dialectique
- exemple de la Révolution fr, = ceux qui travaillent (la bourgeoisie et le peuple)
deviennent assez forts pour renverser la noblesse affaiblie par l'oisiveté et le
confort de ses privilèges

Constance Frollo de Kerlivio, 2022


16
● Kant (+ Smith):
- travail = véritable valeur
- fondamental pour l’H, il a besoin de travailler → pour gagner sa vie ET pour
s’occuper ; H voué au travail
- s’occuper → moyen d’atteindre sa liberté (car le fait de s’occuper par le travail
permet de ne pas être prisonnier de la oisivité/ennui voire de nos problèmes = le
travail permet de nous absorber dans une activité et s’occuper/oublier) - Pascal:
même thèse = le travail peut relever de ce qu'il appelle le
divertissement→ "nous détourne de la misère de notre condition de mortel
" (voir notion BONHEUR)
- Travailler = s'occuper donc en ne travaillant pas, on réfléchit et on se pose
des questions

● invention de la technique → soulage le travail


● Certains aiment travailler→ fait du bien, contribue à leur
équilibre/bien-être/épanouissement→ se sentir utile à la société et compétent→ être
fier de soi = permet de s'aimer soi-même,estime, confiance(Kant = s'occuper dans
une tâche qui l'absorbe)
● une passion, un loisir (artistes, sportifs…)

● Epictète:
- Mieux vaut aimer le travail, puisque nous devons travailler pour vivre, on ne
peut pas changer ça→ donc autant accepter ce sort et trouver le bon dans le
travail et apprendre à l'apprécier

● Travail→ prendre conscience des autres ( ≈ Marx: avec sa conscience de classe )


● instance de socialisation
● Obstacle à l’accomplissement de l’H; vision plutôt négative du
travail: - les Anciens (Hannah Arendt)
- Nietzsche
- Marx (+Hésiode)
- + on peut s’en lasser
- + impact sur la santé = on se fatigue, plus de vie sociale/familiale, de
loisirs→ dépression

● Condition de l'accomplissement de l’H; vision plutôt positive du


travail - Pensée de la Bible, Coran et protestante
- J. Locke (humanise, répondre aux besoins et désirs)
- Kant (libérateur, occupation)
- Pascal (libérateur, occupation)
- Marx (en théorie, prendre conscience de soi)

Constance Frollo de Kerlivio, 2022


17
- Hegel (prendre conscience de soi et son oeuvre (Hésiode)+ libérateur) -
répondre à ses désirs (avec l’argent)
- instance de socialisation
- passion, loisir
- utilité sociale

- Epictète

● Travailler trop = moins bien vivre → travailler moins = mieux vivre


- moins de temps libre
- aliénation
- s’en lasser
- on se fatigue (effet sur la santé)
- on met trop de côté la vie sociale, familiale
- qualité de travail baisse
- dépression
- pas de temps de profiter de l’argent gagné
= détourne du bonheur
● Travailler moins = mieux vivre vraiment?
- engendrer l’ennui
- moins d’argent
- penser à la fin de la vie

* avoir conscience de nous, bonheur, liberté (choix, temps), améliorer les conditions de
vie, matériel (besoins, désirs), bonne santé, vie sociale, paix sociale

9) La raison

= du grec logos (discours)


= distinguer le vrai du faux, le bien du mal, connaître le monde
= faculté d’ordonner les choses

- tendre vers la vérité


- la raison s'impose à nous → nous dicte les règles à respecter
- raison et folie ont une frontière très floue → car qqun de considéré comme fou peut
avoir un discours raisonné, qui suit une logique (mais cette logique est à l’encontre
des règles communes)
- "perdre la raison” = perdre l’ordre, ne pas respecter les règles, les ordres, la
cohérence
- l’H = doté d’une raison = conscient et intelligent (≠ animal)
- nos sens et aussi passions peuvent occulter notre raison → par exemple, un homme
peut préférer la vie de son animal de compagnie à la sienne = réaction affective
dominée par les sentiments, incapable d’agir raisonnablement (même situation
quand l’on est amoureux)

Constance Frollo de Kerlivio, 2022


18
● Descartes:
- tous les H doivent user de leur raison = mais une méthode est nécessaire
pour atteindre la vérité = cheminement méthodique
- la raison corrige le témoignage trompeur des sens et les délires de
l’imagination, combat les préjugés → permet à l’H de ne pas être aveuglé par
les passions et sens (tempérer, distinguer le bien du mal, vrai du faux…) =
confiance en la raison

● Popper: théorie est valable si démontrable


● Galilée: appréhender le monde par les mathématiques
● Sartre: monde privé de sens (pas de raison, pas de vérité…) → à nous de le donner
(donc la réalité est qqch de subjectif)
● Kant: raison pratique = morale = absolu vers lequel on doit tendre ● Pascal: on
ne peut pas tout démontrer, mais certaines choses nous paraissent évidentes
● F. Jacob: tout ce qui n’est pas qualifiée comme “dans la norme” n’est pas forcément
irrationnel → car cela peut s’expliquer, c’est rationnel

● (Raisonnable ≠ rationnel.Présupposé que discours rationnel est rationnel + raisonnable,


mais peut être autrement s’il est perverti (comme chez sophistes). Cependant : souci de
vérité et justice pas évidemment lié au discours rationnel. L’aspect raisonnable peut se
dissocier du rationnel ou s’y ajouter.
Ex. 1 : biotechnologies : rationnelles car reposent sur sciences & techniques mais on peut
douter de sa raisonnabilité : modifier séquence du génome permettrait aux militaires de
voir dans le noir…
Ex 2 : Organisation scientifique du travail (OST) → taylorisme. Rationnel avec division
horizontale + verticale du travail pour optimisation de la productivité. Doutes quant à la
dimension raisonnable (Les temps modernes, Charlie Chaplin).
Ex. 3 : La Shoah → entreprise rationnelle car planifiée et organisée mais évidemment, pas
raisonnable ni morale )
= Raison mise au service du mal

● avoir la raison VS avoir raison =


- avoir la raison = en être doté → réfléchir, distinguer le bien du mal, vrai du faux,
avoir une pensée logique, douter… (MAIS n’implique pas d’avoir raison) - avoir
raison = voir juste et connaître la vérité
● pour convaincre: connaître la vérité mais aussi argumenter…

● Le rationalisme: la raison a toujours raison

- raison → nous permet de percevoir le réel, communiquer, connaître le monde


MAIS parfois, nos sens (avec lesquels on perçoit et organise le monde; relatifs,
ne nous disent rien sur la réalité) nous trompent (rêves) donc…

Constance Frollo de Kerlivio, 2022


19
- Descartes: la raison corrige le témoignage trompeur des sens et les délires de
l’imagination, combat les préjugés → permet à l’H de ne pas être aveuglé
par les passions et sens (tempérer, distinguer le bien du mal, vrai du faux…)
= confiance en la raison
- Parménide: tout ce que l’on voit n’est qu’illusion → seul façon d’atteindre la
vérité = raison
- Freud: l’H doit maîtriser ses pulsions naturelles pour vivre en société → la
raison doit donc s’opposer à ces pulsions qui menacent la civilisation car elle
nous dicte les règles qui nous permettent de vivre ensemble
- on ne peut qu’accorder foi à ce que la raison établit, aux évidences dont on ne
peut pas douter (Descartes, pascal) → Dom Juan, Molière= “Je crois que deux
et deux sont quatre, Sganarelle, et que quatre et quatre sont huit” - Spinoza: la
paix sociale repose sur la raison

● Critique de la notion de raison

- Hume : rien ne prouve que si qqch est arrivé une fois, elle va se reproduire -
Les Sceptiques : impossible d’atteindre la vérité car tout semble être une
illusion → même la raison ne peut pas nous guider = on doit douter de tout -
Montaigne: on ne peut pas garantir la valeur de la raison (critique du
rationalisme donc) → valeur, subjectivité?....
Philosophe du doute:
- Freud: théorie de l’inconscient → pas de volonté réfléchie
- Marx: matérialisme
- Nietzsche: tjr des choses qui échapperont à la raison

● Aristote: construire un raisonnement (Organon) → syllogisme


Exemple :
- Tous les hommes sont mortels.
- Socrate est un homme.
- Donc Socrate est mortel.
● Descartes: Discours de la méthode

● Raison → combat les préjugés, donc permet de trouver la vérité ; combat nos désirs,
sens trompeurs…
● l’expérience a un rôle dans la vérité et raison→ on pense que qqch va arriver car
cela arrive chaque jour (ex: Soleil se lève ; il se lève à l’Est et couche à l’Ouest) →
nous ne faisons que le croire, car nous avons l’habitude de le voir se lever

● Trois principes:
- principe de causalité (donne une structure au raisonnement)
- principe d’identité (“A” est “A”)
- principe de non-contradiction ≈ principe du tiers exclu (on ne peut pas
affirmer et nier la même chose; on ne peut pas être mort ou vivre en même
temps…)

Constance Frollo de Kerlivio, 2022


20
10 ) La vérité
= accord de la pensée avec le réel

- vérité est une énoncée


- l’évidence est le premier critère de la vérité = mais elle peut être trompeuse car nos
sens nous trompent
- ≠ logique = accord de la pensée avec sa pensée, mais pas pensée avec le réel

● Relativisme:
- il n’y a que des vérités relatives
- la vérité est changeante; elle dépend de la pensée de chaque individu (+
milieux, époques…)
- chacun a sa propre vérité qui repose sur des impressions subjectives (froid,
chaud= personne n’a raison ou tord)

● Kant:
- monde pour soi (monde phénoménale) → choses telles qu’elles nous
apparaissent (esprit humain condamné à se les représenter ainsi, en fonction
de sa conscience)
- monde en soi (monde nouménal) → choses sont inconnaissables
= la vérité que nous pouvons atteindre est donc relative à l’esprit
humain
- vérité universelle (pas forcément absolue) = accord des esprits (point de vue
de l’Homme, et pas d’un homme) → limite du relativisme (multiples
perceptions mais unité de l’objet réel)

● Scepticisme:
- il n’y a aucune vérité → impossible d’atteindre la vérité car tout semble être
une illusion → même la raison ne peut pas nous guider = on doit douter de
tout
- ataraxie= si rien n’est certains, tout devient indifférent → l’esprit se détache
de toute chose et trouve la paix
- risque= (Pyrrhon) indifférence à l’égard d’autrui

● Probabilisme: 3 degrés de vérité relative mais pas de vérité absolue - Dans


l’urgence → légitime de croire ce qui semble vrai à première vue, sans
examen/analyse critique
- Une idée qui n’est pas contredite par une autre est assez vraisemblable -
Examen détaillé → plus grand degré de certitude

Constance Frollo de Kerlivio, 2022


21
● Dogmatisme:
- possible d’atteindre une vérité absolue
- dire les choses telles qu’elles sont, n’importe l’époque, le milieu, ou l’individu -
Platon= accord des esprit au terme d’une discussion bien menée - une société
inclut nécessairement des procédure de recherche de la vérité = la justice
- vérités mathématiques (Malebranche, 2+2=4…)
- MAIS les hommes peuvent collectivement se tromper

● On peut atteindre la vérité absolue par la méthode


- Descartes = il doit y avoir une démonstration
- Aristote
- science

● Vérité de l'art : vérité d'une œuvre = on peut ressentir les mêmes émotions, on se
retrouve dans ces œuvres
● on peut avoir des préjugés → certitudes qui peuvent être trompeuses (erreurs,
trompé par ses sens, victime de ses désirs)

● Sciences et philosophie
- Objet d'étude = le réel
- Synonymes jusqu'au XVIIème
- positivisme: mvt intellectuelle qui fait confiance entière aux sciences (qui
s'appuient sur les maths )
- Recherche fondamentale de la vérité, savoir comment fonctionne le monde,
ce qui nous entoure

"Histoire" de la relation sciences-philo:


- Les Grecs se méfient de la nature (manque de stabilité) → s'intéressent à la
politique, être un bon citoyen… et délaissent les objets qui les entourent, trop
instables
- Avènement de la chrétienté→ nature créée par Dieu donc il est légitime et
important de s'y intéresser
- Renaissance puis plus tard : découverte de nouvelles terres, voyages,
Colonisation, guerres, wilderness…→ on contemple la nature= objet
d'admiration qui incite les gens à se poser des questions + besoins de
technologies spécifiques
= Progrès techniques et scientifiques (armes, machine à vapeur)

Constance Frollo de Kerlivio, 2022


22
La vérité est-elle désirable?

● Le désir du savoir:
- Aristote: “Tous les Hommes désirent naturellement savoir” → H doté de la
raison + vie contemplative → savoir est inhérent à la nature humaine
- Rousseau: connaître pour jouir → H naturellement paresseux, ne fait l’effort
de réfléchir et de comprendre que pour satisfaire ses besoins et désirs (H et
feu)
- Bacon: savoir c’est pouvoir → ne ne peut obtenir ce que l’on désire de la
nature qu’en comprenant ses lois + enjeux de la connaissances
- pour rendre justice
- dire la vérité est un devoir (Kant)

● La vérité redoutée:
- Kant: la connaissance et la vérité peuvent être un obstacle au bonheur →
conscience + lucidité = révèlent les aspects sombres de notre existence
- redouter certains progrès scientifiques
- Nietzsche: l’H a un besoin vital d’illusion
- mentir par humanité, pour éviter des tensions
● V. Jankélévitch : il faut savoir manier la vérité avec précaution en ne la disant pas ou
en la dévoilant progressivement, à un moment opportun, à l’aide d’euphémismes et
de détours (Dans le code de la déontologie médicale, un médecin doit donner au
patient des informations claires sur son état mais peut aussi le tenir dans l’ignorance
d’un diagnostic s’il estime que la vérité lui serait nuisible)
La vérité est-elle tyrannique? (par essence/accident?, contraignante, prive de liberté…)

I) La vérité → tyrannique
1) La vérité s’impose à nous
- correspondance entre pensée et réel = vérité s’impose, les faits sont là, sont comme
ça, et rien ne peut changer cet état des choses
- vérité universelle (mm pour tous, identique…)
2) Souvent la vérité est désagréable à entendre
- illusion et mensonge peut conforter, être préférable à la vérité
- vérité perturbe les désirs; l’illusion les nourrit
- vérité qui blesse (ignorer une maladie grave, ou, de manière inconsciente, déni de
grossesse par exemple)
- préférer le relativisme et le scepticisme
3) Elle est toujours là, mm quand on la refuse
- relativisme = “ À chacun sa vérité” = on présuppose la vérité de ce qu’on affirme et on
attend que les autres la reconnaissent
- scepticisme = “Il faut douter de tout” = on énonce de manière dogmatique, sans doute,
qu’il faut douter
= contradictions, et même en étant relativiste ou sceptique, on affirme une vérité,
celle de la relativité ou du doute DONC il y a toujours une vérité, mm quand on la
refuse dans l’absolu

Constance Frollo de Kerlivio, 2022


23
II) Le refus tyrannique de la vérité
1) Un monde sans vérité n’est pas un monde moins tyrannique
- illusion et désirs règnent
- Platon, Allégorie de la Caverne → lorsque le gars revient, les prisonniers de la caverne
préfèrent le confort de l’illusion à la vérité
- exemple des rêves → illusion et parfois plus enviés que la réalité
- exemple du métaverse
2) La vérité est contraignante par accident
- “vérité officielle” → construction sociale qui change en fonction des désirs du plus
grand nombre ou des plus forts (valeurs…)
- pilier d’une dictature (exemple de 1984, Orwell, fake news…)
- la vérité en soi n’est pas contraignante → c’est l’usage qui en est fait qui l’est

III) La vérité est nécessaire et libératrice


1) Nécessité / coercition
- C’est parce qu’il y a des faits et des vérités indiscutables que les H ne peuvent pas
manipuler la réalité comme bon leur semble + imposer leur vision déformée des
choses aux autres

2) La vérité nous rend plus libres


- comprendre la nécessité de la vérité → agir en connaissance de cause, en étant dans
le vrai
- nous libère de notre illusion et erreurs (marin qui s’y connais dans les vents… plus libre
que celui qui n’écoute que ses désirs et pense pouvoir aller n’importe où)
- liberté éclairée par la connaissance (≠ liberté d’indifférence, agir dans l’ignorance)
3) Vérité = produit d’une discussion collective
- confrontation de pt de vue
- éliminer le plus d’erreurs possibles → discussion
- permet d’éviter par exemple une dictature, propagande…

La science peut-elle tout expliquer?

La science: connaissance objective des faits, fondée sur des démonstrations, raisonnements et
vérifications expérimentales ; évolution du terme (Antiquité=observation de la nature mais pas de
vérification; rendent compte)
“Peut-il/elle”: capacité de; faire ou pas, en fonction de capacité, interdiction morale ou interdiction
juridique Tout: vérité absolue?
Expliquer: déconstruire; trouver les causes des phénomènes; établir une chaîne causale

I) Oui, elle peut tout expliquer


- Galilée
- Descartes → explique par la raison, démonstration, vérification expérimentale (et pas religion)
- positivisme: mvt intellectuelle qui fait confiance entière aux sciences (qui s'appuient sur les
maths )
II) Non, certaines choses échappent à la science
- Freud et l’inconscient
- liberté existe → empêche l’explication par la science → hasard génétique, existentialisme
- Les Sceptiques
- art
Constance Frollo de Kerlivio, 2022
24
III) Le cas des sciences humaines/politiques et bioéthique
- sciences humaines/politiques= variables en fonction des époques, sociétés→ se basent sur
des valeurs → établir une régularité
- bioéthique→ pourtant matière enseignée en médecine mais pas des sciences qui peuvent tout
expliquer→ dépend des valeurs de chaque pays …

11) Le Langage

= système de signes/symboles permettant l’expression et la communication de la pensée


= langue: faculté d’utiliser la parole

● atteindre un degré de rationalité + dépasser les sentiments et émotions


● il n’y a pas de pensée sans langage (ressenti, intuition, mais pas de pensée) →
lorsque l’on pense, on pense avec des mots, donc du langage (et même si des
images nous viennent, on associe ce que l’on voit à des mots) → le langage
détermine la pensée
● peut être non verbal
● s’approprier le monde
● lien entre langage et action, langage et création: exemple de la place du langage:
parole divine créatrice, à l’origine de tout
● instrument de la vie sociale → pouvoir unificateur, pouvoir de communication
(paroles, fumée, morse, dessins…), donne du pouvoir
● L’Homme et le langage:
- on baigne en permanence dedans (cf. Robinson Crusoé)
- même quand on le critique, on le fait avec le langage
- homoloquens et plus seulement homofaber (Bergson)
- dépasser son individualité
● Freud: le langage est libérateur → psychanalyse
● bonheur = communication
- Robinson Crusoé → heureux avec Vendredi
- Le voyage de Gulliver, Swift → pouvoir parler avec ses hôtes lui rend la vie
plus facile
- journal intime qui recueille la souffrance → Journal d’Anne Frank
- dans l’art (Guernica de Picasso)
● difficulté à parler → témoignages près 2GM

● le langage ne crée pas la vérité (il la signifie)


- un cercle carré → je le dis, mais pas de sens
- on peut dire qqch et essayer de convaincre que c’est vrai, faire en sorte que
les gens y croient

Constance Frollo de Kerlivio, 2022


25
- Schopenhauer, L’Art d’avoir toujours raison → manipuler le langage (+
rhétorique, éloquence…) → donner l’impression d’avoir raison alors que j’ai
tord

● Le langage => le pouvoir


- Bacon: savoir c’est pouvoir → on sait grâce au langage
- établit des liens hiérarchique : le langage permet l’action, la création, les
ordres = instaure un rapport de pouvoir
- transmettre le savoir, la vérité
- influencer, convaincre, enrôler, faire croire à une vérité
- démagogie, propagande, rhétorique, éloquence => pouvoir, admiration,
légitimité (Hitler: pas charismatique mais grand orateur qui a si aveugler son
peuple par ses discours; plus actuel, Poutine avec ses discours réguliers et
d’une voix ferme, sûre, avec des tournures de phrases spécifiques… )
- Levi Strauss: écriture=instrument du pouvoir (+conserver les connaissance)
“verba volant scripta manent”

● symboles, mots… = universels → dépassement de l’individualité - “J’aime cette


personne”, “J’aime mes chaussures” (ou encore “Je t’aime” à un ami puis son
partenaire) → même verbe mais sentiments différents = INTERPRÉTATION
nécessaire (le langage ne suffit pas pour communiquer, il faut interpréter →
quiproquos: 2GM, ultimatum des EU au Japon→ “je traite par le mépris”, “Je
prends bonne note” → mauvaise interprétation)
- si on avait des mots précis pour chaque sentiment ressenti par chaque individu,
cela serait trop subjectif et ce serait trop difficile de se comprendre les uns
des autres → il faut un certain degré de généralité pour communiquer
clairement une information
- Leibnitz: un mot renvoie à une généralité, il établit une unité entre des
choses qui peuvent être différentes (“maman” → unique pour la personne
mais pourtant utilisé par tous) → se faire comprendre de tous
- Bergson: les mots sont universels, ont une certaine fixité (≠ émotions,
sentiments → bougent, propres à chaque individu) → nécessité des adjectifs
et figures de style (+ langage purement utilitaire: ordres, décrire, indiquer…
mais ne peuvent pas exprimer fidèlement, en un seul mot, nos sentiments)

● G. Deleuze:
- littérature = création de langues différentes, propre à chaque auteur -
insérer de la vie dans la langue
- art de travailler la langue
- recomposition, déstructuration…

Constance Frollo de Kerlivio, 2022


26
● F. Saussure: le langage (formation) arbitraire puis définie
- arbitraire = choix des mots à l’origine, au hasard
- …association s’est faite par usage…
- définie = on les connaît/utilise par tradition → donne une stabilité, fixité =
permet de facilement communiquer

● vision du monde: toute langue véhicule une certaine conception du monde,


conditionne notre manière de penser (exemple citatin= paysan → arbres…)

● P. Ricoeur: traduction
- diversité de langues → inutile → limite la communication (s’oppose à la
théorie de Darwin: survie=communication)
- possibilité de parler plusieurs langues / traduction
- traduction possible= fond commun / traduction pas possible=pas de fond
commun
- traduction peut être une trahison: langue=manière de voir le monde →
écrasée par la traduction
- certains mots sont intraduisible: однолюб, тоска

Le langage est-il le propre de l’Homme?

● Montaigne: non, les animaux ont un langage


- ils ont un langage, seulement les H le comprennent pas
= plus tard, la science et les études confirment que les animaux ont un
langage

● Benveniste (XXème): non mais ; ils ont tous les deux un langage et communiquent
MAIS pas de la même manière
- langage humain:
1) dialogue, échange → énoncé entraîne énoncé
2) contenu illimité → parler du futur, du passé, de qqch qui n’existe pas
3) pas forcément de rapport entre réalité et énoncé
- langage animal:
1) pas d’échange → énoncé entraîne action
2) contenu limité aux instincts, survie, besoins, circonstances (lieu,
moment précis, action concrète)
3) rapport entre la réalité et l’énoncé communiqué

● animaux = instincts VS H= peut instituer des signes, faire évoluer une langue,
dialoguer, contenu illimité…
Constance Frollo de Kerlivio, 2022
27
● Descartes: oui
- les animaux n’ont pas de pensées → pour ça qu’ils ne parlent pas - pas de
pensées à exprimer (sinon ils parleraient ou feraient des signes) - Descartes a
une vision supérieure de l’H → mais peut-être que les animaux
ont juste une autre manière de penser ? ou exprimer ? l’H ne comprendrait
ainsi pas les animaux

● Aristote: oui
- faculté de communiquer + faculté de raisonner (animal politique)

La pensée préexiste-t-elle au langage?

● Locke: oui, le langage sert à …


- enregistrer nos pensées
- exprimer nos pensées
= une pensée peut exister avant qu’on invente les mots qui servent à
l’exprimer

● Bergson: oui
- une pensée serait élaborée indépendamment du langage ( → difficulté que
nous éprouvons parfois à exprimer notre pensée le témoigne)
- traduire notre pensée par des mots
- intuition

● Platon: non; discours et pensée= mm chose


- la pensée est déjà un discours intérieur
- la pensée= mots

● non: il n’y a pas de pensée sans langage (ressenti, intuition, mais pas de pensée)
→ lorsque l’on pense, on pense avec des mots, donc du langage (et même si des
images nous viennent, on associe ce que l’on voit à des mots) → le langage
détermine la pensée

● Hegel: non
- on ne peut pas penser sans mots
- la difficulté d’expression = difficulté de conception
Constance Frollo de Kerlivio, 2022
28
12) La Nature

= nature: terme polysémique


- l’ensemble de tout ce qui existe
- ce qui existe en dehors du monde humanisé, indépendamment des intentions de l’H,
ce qui n’a pas été créé par l’H
- ce qu’il y a d’inné dans l’être, essence
≠ culture: mise en valeur de choses matérielles ou immatérielles ; varie en fonction des
sociétés et époques

- infiniment grand, infiniment petit


- suivre la nature = suivre ses instincts et pulsions (Kant, Freud)?
- tout est écrit en langage mathématique (perte du caractère sacré) + Les Lumières
(nature devient un objet d’étude, avec le dvpt des sciences)
- rapport à la nature→ problèmes moraux → droit d’exploitation? éthique?

● Voir travail sur Descola (4 ontologies) - Naturalisme, Animisme, Totémisme,


Analogisme - principe d’identification de physicalité/intériorité

● L’Homme se place en dehors de la nature, il la domine:


- sentiment d’abondance → nature = ressources
- l’exploiter à l’envie (Descartes)
- maîtriser la nature, la transformer (élevage, agriculture, technique…
TRAVAIL)
- naturalisme → se détacher des autres entités et dominer (statut distinct)

● Aristote:
- éléments naturels → n’ont pas été créés par l’H, échappent à la technique → à
l’origine de leur propre transformation → par essence (nécessaire)
- éléments non-naturels → créés par l’H → pas à l’origine de leur
changements:l’H intervient → par accident (contingent)

L’Homme appartient à la nature et doit s’y conformer:


● Anciens (stoïciens):
- thèse du cosmos → ensemble ordonné, harmonieux et rationnel, dans lequel
chacun à sa place et son rôle → l’Homme fait donc partie de la nature et doit
s’y conformer, en tenant le rôle et la place qu’on lui a assigné (sinon on risque
de perturber l’ordre naturel des choses)
- rôle inscrit dans notre propre nature
- accepter le cours naturel des choses
- Aristote: rien n’existe par hasard = “la nature ne fait rien en vain”

Constance Frollo de Kerlivio, 2022


29
● Leibnitz:
- nature = parfaite → tout est créé pour une raison (on a des yeux pour voir, et
non pas l’inverse par exemple)

La nature appartient à l’Homme qui est libre de la transformer

● l’Homme n’est pas un animal comme les autres → par sa nature, il est voué à
transformer la nature pour répondre et l’adapter à ses besoins (cf. TRAVAIL) grâce à
la science et la technique (et raison)

● Descartes:
- “maître et possesseur de la nature”
- transformer à volonté car ils se place à une position de domination -
question du transhumanisme → repousser les limites de la conditions
humaines

● Bataille:
- l’Homme dit non à la nature et à sa propre nature → par le travail et
l’éducation (il refuse de donner libre cours à la satisfaction de ses besoins
animaux)

● Freud:
- vie en société = réprimer ses pulsions naturelles → en contrariant sa nature, il
devient un être civilisé

● Sartre = existentialisme:
- l’Homme n’a pas de nature = il est libre, et responsable de ses actions, choix -
existentialisme = vie n'est pas déterminée ; l'homme et sa vie se définit par ses
actes→ l'H écrit sa vie par l'intermédiaire de ses actes, pensées,
désirs...Il en a le total monopole, contrôle; sa vie n'est pas déterminée pas
une chaîne d'événements antérieurs, il n'est pas programmé→ il peut donc
choisir de faire qqch ou ne pas faire…
- "l'existence précède l’essence” → son existence n’est pas tracé d’avance en
fonction d’une quelconque nature (≠ objet existe d’abord dans la tête de son
créateur et son rôle par essence est prédéfini par l’idée originelle)

L’Homme appartient à la nature autant qu’elle lui appartient

● l’Homme reste soumis aux lois de la nature → on obéit à la nature (exemple de


Bacon: un marin peut utiliser le vent pour aller où il veut (il commande à la
nature) mais ne peut pas changer la direction du vent (il obéit à la nature))

Constance Frollo de Kerlivio, 2022


30
● écologie et environnement → protéger la nature pour protéger l’Homme et les
générations futures

13) L’Art
= moyen d’expression
= habileté, savoir-faire, métier
= activité humaine qui vise à produire une oeuvre selon un certain ordre et une certaine
harmonie; implique des compétences et maîtrises techniques
= objet culturel

● Contrairement aux animaux, les mouvements de l’Homme ne sont pas seulement


liés aux besoins naturels. (les mouvements de l’artiste par exemple, qui ne cherche
qu’à s’exprimer et non pas satisfaire un besoin naturel)
● artiste créateur par excellence → V. Hugo → “L’Art est à l’Homme ce que la nature
est à Dieu”
● art classique (se focalise sur les règles et le beau) ≠ art contemporain (se focalise
sur le message)
● destinée à être contemplée, pas utile ( sauf peut-être parfois exposer notre richesse)
● je peux trouver qqch de beau sans en comprendre le sens MAIS je peux l’apprécier
plus si j’en comprends le sens ( + exemple des affiches de propagandes soviétiques) ●
l’art est libre → créativité et invention → oeuvres uniques
● H. Arendt: oeuvre d’art → immortelle et traverse les époques (et donne des
informations sur les époques)
● oeuvres nous cultivent

● Hegel: l’oeuvre artistique = médiateur à travers lequel l’H prend conscience de


lui-mm (il transforme les choses extérieures à lui → conscience de soi)

● Nietzsche: vie = dépourvue de sens → art= forme suprême de l’activité humaine,


donne un ordre à l’existence → art=bonheur à lui seul
L’art est-il un moyen d’accéder à la vérité?

● Platon: non,
- artiste → imite la nature, les apparences sensibles + peut décorer la vérité (le
bien pour les Anciens)
- détourne de la vérité, trompeur
- l’art nous éloigne de la réalité des Idées
- Par exemple, un artisan fabrique un lit qui est comme une copie de l’Idée du
lit; ainsi cette copie peut servir de modèle au peintre, et l’oeuvre d’art est
donc une copie de copie, éloignée de la réalité
- fuir la triste réalité, en l'embellissant

Constance Frollo de Kerlivio, 2022


31
● non, Le but de l'art est le beau, et non le vrai

● Hegel: oui,
- “Ce que nous recherchons dans l’art comme dans la pensée, c’est la vérité” -
manière d’appréhender le réel
- + on peut comprendre l’art par la philo et pensée logique → car l’art reflète la
réalité et celle-ci repose sur les sciences

● oui, Les œuvres d'art sont les témoins d'une époque, d'une société, elles
peuvent en cela être une source de connaissances.
● oui, l’Art peut révéler la réalité, nous faire réfléchir

● Bergson: oui,
- l'artiste est une H qui voit mieux que les autres (débarrassé de la vision
utilitariste )
- on devient attentif à des choses qu’on ne remarquait pas avant
- change notre rapport au monde (révèle le réel et me révèle à moi-mm) -
pouvoir révélateur/de révélation
L’art peut-il se définir comme la production de la beauté?

- présuppose que l’artiste à une idée du beau, qui donc en principe devrait être qqch
d’universel, fixe, objectif
- le beau → nous touche émotionnellement (intellectuellement…)
- pas tous sensibles de la mm manière

● les Anciens:
- la beauté est objective, ce qui est beau l’est pour tous les H (pas de question
de jugement de goût ou critères de beauté)
- liée à l'ordre et harmonie du Cosmos → oeuvre d’art reflète cette harmonie -
artiste peut donc selon eux produire des choses objectivement belles - Platon
→ beau = un absolu Mais l’oppose à l’art (qui selon lui détourne de la vérité de
la réalité, donc de la beauté)
● Kant:
- le beau est en mm temps subjectif et universel
- question d’un jugement que l’on porte
- 2 types de jugements:
● jugement de goût → esthétique → jugement des sens → détermine
s’il y a du plaisir → dénué de tout intérêt, sans concept
● jugement logique → connaissance → adéquation entre sens et réalité
→ on compare ce que l’on perçoit avec ce que l’on connaît = raison
- agréable (subjectif; plaisir) ≠ beau (universel; plaisir désintéressé)
- le beau → suppose un certain consensus (harmonie, équilibre, symétrie…)
qui repose sur une universalité subjective → c’est parce que tous les H

Constance Frollo de Kerlivio, 2022


32
sont des H qu’ils peuvent s’accorder sur ce qui est beau ou non → ce
qui plaît universellement et sans concept
- + beauté libre → l’objet en question n’a pas d’utilité en soi (fleur)
- + beauté simplement adhérente → suppose un concept, une utilité

● Conception relativiste contemporaine:


- la beauté est relative et subjective → propre à la sensibilité de chacun -
relativité repose sur notre socialisation ou conditionnement → M. Duchamp: “le
goût, bon ou mauvais, c’est de l’habitude”
- art contemporain → se focalise sur un message, moins sur le beau (L’urinoir
de M. Duchamp→ pas d'habileté technique puisque l’objet est simplement
présenté tel qu’il l’est ) → l’oeuvre a un sens, fait réfléchir, donne à penser,
éveille une réflexion
- L’art = ce que l’on regarde comme tel

Peut-on réduire l’art à la technique?

● L’assimilation de l’art à la technique


- art = technique → arts martiaux, arts et métiers
- technicité, habileté, savoir faire → choses souvent admirées chez un artiste -
Platon associe art à la technè
- Moyen-Age → artiste = artisan
- l’artiste doit apprendre à maîtriser son matériau, outils → exige réflexion ●
Distinction entre art et technique
- l’artiste → se caractérise par sa créativité, son génie → oeuvre unique, dans
laquelle il s’exprime, exprime sa subjectivité
- s’exprime librement
- Alain: artiste → exécute un projet bien défini ≠ artiste → ne sait pas exactement
où il va, il le découvre en le faisant (“spectateur de son oeuvre en train de
naître ”) → dans la production technique l’idée précède et règle
l’exécution ≠ dans la création artistique, l’idée n’est pas précisément
définie et vient petit-à-petit, lors du processus d’exécution

● imitations → exploit technique, pas de valeur artistique

Constance Frollo de Kerlivio, 2022


33
14) Le temps

= tem, indo-européen → “couper” / tomos, grec → “tranche” / tempus, latin =


suggère une succession d’instants
=énigmatique

- mot primitif, terme polysémique


- le temps ne passe pas → renouvelle l’instant présent, fait passer la réalité → moteur -
le temps s’écoule → tout le monde est soumis au passage du temps - langage =
impuissant à dire le temps (mais sa structure détermine la façon de le penser)
- temps = mvt continu → tous les instants sont uniques (s’écoule) → irréversible →
altérité permanente
- être = essence d’une chose / étant = existe dans la réalité
- perception du temps → se base sur le présent et la mémoire (rétention)

● St-Augustin, IVème:
- on pense le temps grâce à la mémoire → établir une continuité →
s’envisage par le rapport au présent
- présent → distanciation de l’âme = attention accordée au moment présent
pour retenir le passé et envisager le futur (passé = souvenirs ; futur=attente) -
seul le présent existe
- présent = éternité → il n’est un temps que parce qu' il devient à l’instant
présent

● Bergson: Le temps n’existe que pour une conscience (l’extérieur = espace) →


sentiment intérieur de la durée → subjectif (un mouvement d’une flèche par exemple
existe dans l’espace et occupe de l’espace, mais le mouvement lui-même s'opère
dans le temps → passage d’une position à une autre → seul un spectateur conscient
peut apercevoir le mouvement)

● Kant: temps + espace = cadre qui conditionne notre perception des choses ; toute
réalité est forcément spatio-temporelle → temps=structure de notre esprit qui nous
permet de percevoir la réalité
● Nietzsche: l'éternel retour; sentiment de qqch d’identique mais ce n’est jamais
identique
● Heidegger:
- H = seul à avoir conscience de la différence entre “être” et “étant” (“être” = je
sais que je vais mourir)
seul à être tendu vers l’avenir, à avoir un sentiment de chgmt
permanent ● Aristote: temps=changement
● Newton: il y a un temps absolu, indépendant des choses et de notre conscience (si
l’on a pas conscience que l’on vieillit,cela se passe quand même, car le temps nous
l’impose )
● Einstein: temps=réel mais pas absolu, (temps locaux, espace-temps…)

Constance Frollo de Kerlivio, 2022


34
Cela a-t-il du sens d’avoir peur du temps et vouloir y échapper?

OUI

● peur de l’irréversibilité du temps (mythe de Kronos, qui dévore ses enfants)


● peur de l’inconnu
● destruction de la nature
● peur de la mort

NON

● déterminisme → Tous les événements sont liés et déterminés par la chaînes des
événements antérieurs ; rien n'arrive sans raison ou cause, tout est déterminé ;
Homme d'une certaine manière programmé → donc on ne peut rien y faire, alors
autant ne pas avoir peur et accepter les choses comme elles le sont et seront
(fatalisme)
● existentialisme → vie n'est pas déterminée ; l'Homme et sa vie se définit par ses actes
→ donc on choisit nous mêmes nos actions, dont nos actions futures → pas de
raison d’avoir peur/ de redouter l’avenir
● scepticisme→ pourquoi redouter qqch dont on doute de l’existence?

15) La technique

= ensemble des procédés inventés par l’H pour agir sur la nature ou la transformer
= repose sur les connaissances scientifiques

● Bergson: homo faber → intelligence humaine (qui distingue l’H des animaux) = se
manifeste par la fabrication d’objets artificiels, utiles → capaciter à inventer, créer …
des outils utiles
● Platon: Protagoras, mythe de Prométhée → le titan se rend compte que l’H est
l’espèce la plus faible → combler ce manque→ Prométhée vole la technique et
maîtrise des dieux pour en faire cadeau à l’H
● “âge de pierre”, “âge de bronze”, “révolution industrielle”...
● techniques humaines ≠ productions animales → travail humain = activité réglée en
fonction d’un but à atteindre, prédéfini; réalise un projet dont il a confiance (≠ des
animaux, qui répondent juste à leur instincts = mécanique)
● Technique→ outils → "prolongement" du corps humain, puisque la nature a donné à
l'H la capacité de fabriquer (homo faber) = inné, par essence

Constance Frollo de Kerlivio, 2022


35
● Descartes:
- “maîtres et possesseurs de la nature”
- rapport de domination et d’appropriation (nature = vu comme un réservoir de
fonctions utiles à l’H)
- améliorer les conditions de vie (plus tard, révolution industrielle: locomotive,
moteur, électricité, photographie, téléphone, radio, automobile, cinéma,
avion, puis plus tard, NTIC, biens de consommations…)
- transhumanisme → côté positif → épargner des souffrances, capacités
intellectuelles/physiques augmentent… (≠ inégalités, dérives…)
● effets positifs: médecine,

● progrès technique → conséquences sur l’environnement / transhumanisme / les


conséquences ne sont pas prévisible
● Bergson: machinisme → transforme l'ouvrier en machine, qui en faisant des gestes
mécaniques et répétitifs, ne réfléchit plus/ne développe plus son intelligence, sa
culture, sa créativité, son originalité… = pas de développement de l'âme (aliénation
de Marx)

● outil ≠ arme → ordre moral; dépend de la manière dont on l’utilise


● technique → suppose dans l’idéal → penser d’abord aux conséquences, en reposant
notre réflexion sur la morale et raison → il faudrait dès le début penser aux
conséquences, dès le projet/l’idée de l’objet
● J. Ellul:
- effets néfastes (ou positifs) → on ne peut pas les déterminer à l’avance →
conséquences dépendent de l’utilisation
- On ne peut pas arrêter la marche du progrès (échos aux grappes
d'innovations et course au progrès technique de Schumpeter)
- L'H a tendance à produire des innovations pas pour leur nécessité en soi (on
pourrait vivre sans) mais parce que 1 il le désire, 2 il est capable et sait les
produire → en l'absence de toute évaluation préalables des risques

Exemple: Frankenstein de Mary Shelley (H dépassé par ses propres créations, par la
technique)
16) La religion
= du latin religare ("relier") ou relegere ("recueillir,rassembler")
= croyance en Dieu / des dieux (mais il existe aussi sans dieu → difficulté à définir la notion)
= ensemble de croyances et de rites + rapport à une entité supérieure = foi→ une croyance
qui ne s'appuie pas sur des preuves rationnelles

- religion= existe un absolu, la perfection, incarné en un être absolu -


se manifeste en des rites, art, architecture
- repose sur des codes moraux, devoirs, règles, valeurs…

Constance Frollo de Kerlivio, 2022


36
- fondement de la culture occidentale → philosophie antique & 3 religions
monothéistes

● Durkheim:
- Dimension sociale de la religion
- Fait social : "la religion est une chose éminemment collective"
- Croyance partagée → pratiques, rites, fêtes → réunissent régulièrement les H
→ institue un lien social, cohésion sociale, caractère/pouvoir unificateur -
Système de représentation admis par un groupe d'individus liés par cette foi
commune
- Existe des religions sans dieu (bouddhisme, confucianisme, taoïsme), donc le
dieu n'est pas forcément le pilier de la religion → pilier/essence = caractère
sacré (distinction entre sacré et profane ) → représente un ordre des choses
séparé, différent des choses banales
= religion = ensemble de rites et pratiques communs à une communauté +
repose sur distinction entre sacré et profane

● La religion se ramène à la morale:


- Kant: loi morale, dictée par un dieu → la religion donne du poids à la morale
(ne la fonde pas) = elle la met en avant → les textes sacrés ne créent pas la
morale, ils la font savoir au grand jour, explicitement, et invitent à la respecter
(ce n’est pas parce que Dieu a interdit de voler que c’est mal, c’est parce que
c’est mal et contre la morale qu’il l’a interdit) + religion=soutien et force pour
aider à accomplir un devoir
- Nietzsche: morale judéo-chrétienne (qui pose trop de limites dans la vie,
entraves à l'épanouissement, au bonheur, condamne le plaisir et les désirs →
religion = haine de la vie)

● foi semble s’opposer au savoir et à la raison (qui nécessitent des preuves) OR un


fidèle croit en Dieu sans avoir de preuves concrètes
● foi se fait avec le coeur → pas de démonstration rationnelle
● conflit entre raison et religion → résolution repose sur l'interprétation des textes
religieux → les interpréter de telle sorte qu'ils s’accordent aux énoncés de la raison ●
lien entre raison et foi (Spinoza→ ne pas prendre les textes sacrés au pied de la
lettre)

● 3 besoins de la religion (qui expliquent son universalité):


- besoin affectif de protection
- besoin intellectuel de compréhension du monde et de soi-mm (apporter
réponses aux grandes questions métaphysiques)
- besoin moral de justice

● Bergson:
- religion statique: créer une stabilité sociale, une cohésion sociale, discours
apaisant (figure supérieure à laquelle se rattacher), “garantit” l’avenir

Constance Frollo de Kerlivio, 2022


37
- religion dynamique: sentiment d’amour éprouvé vers la divinité

● Pascal:
- foi repose sur le coeur (et non la raison)
- pari de Pascal : “si j’y crois et qu’il existe, j’ai tout gagné; si j’y crois et qu’il
n’existe pas, j’ai rien perdu” (s’approche de la “philosophie” des agnostiques,
mais à nuancer)

ATHÉISME
● Feuerbach: aliénation → H a des qualités (aimer, être bon, juste…) → il va
supprimer ses qualités (pécheurs) et les calquer sur une divinité fictive → Dieu a
toutes les qualités → rapport de soumission (religion invention de l’H)

● Marx:
- religion sert la classe dominante → encourage les H à supporter leur
misère, dans la mesure où les H peuvent se rattacher à une figure
dominante, presque paternelle pour supporter leur malheurs…→ religion =
nourrit une certaine illusion et fait perdurer le rapport d’exploitation (“la
religion est l’opium du peuple”), apaise les souffrance, se soulager
- religion= symptôme d’une société qui va mal
- religion= dangereuse, car elle fait accepter un monde injuste et déséquilibré

● Freud: religion=illusion → désir (“infantile”) d’être protégé, rassuré, consolé par une
force supérieure, une figure paternelle (protège et console nos malheurs de la vie,
et promet la vie éternelle → comble les différentes peur -de la mort notamment-,
expliquer les phénomènes naturelles -punitions des dieux-...) → religion= un moyen
de se confronter à la dure réalité, en se basant sur l’illusion

● Diderot: existence du mal = inexistence de Dieu

● apparition des sciences et dvpt de la philosophie, qui porte une analyse critique ●
Les Lumières → on invita pas le sujet à réfléchir, il suit "aveuglément" des règles + foi
n’est pas du domaine de la raison, mais du privé/personnel (ne veulent pas
d’Institution)
● religion= peut avoir des dérives dangereuses (ex: fanatisme)

Constance Frollo de Kerlivio, 2022


38
Notes:

_________________________________________________________________________

_________________________________________________________________________

_________________________________________________________________________

_________________________________________________________________________

_________________________________________________________________________

_________________________________________________________________________

_________________________________________________________________________

_________________________________________________________________________

_________________________________________________________________________

_________________________________________________________________________

_________________________________________________________________________

_________________________________________________________________________

_________________________________________________________________________

_________________________________________________________________________
_________________________________________________________________________

_________________________________________________________________________

_________________________________________________________________________

_________________________________________________________________________

_________________________________________________________________________

_________________________________________________________________________

_________________________________________________________________________

_________________________________________________________________________

_________________________________________________________________________

Constance Frollo de Kerlivio, 2022


39
_________________________________________________________________________

_________________________________________________________________________

_________________________________________________________________________

_________________________________________________________________________

_________________________________________________________________________

_________________________________________________________________________

_________________________________________________________________________

_________________________________________________________________________

_________________________________________________________________________

_________________________________________________________________________

_________________________________________________________________________

_________________________________________________________________________

_________________________________________________________________________

_________________________________________________________________________
_________________________________________________________________________

_________________________________________________________________________

_________________________________________________________________________

_________________________________________________________________________

_________________________________________________________________________

_________________________________________________________________________

_________________________________________________________________________

_________________________________________________________________________

Constance Frollo de Kerlivio, 2022


40

Vous aimerez peut-être aussi