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Les provisions: Définition, Types et comptabilisation

Les provisions: Définition, Types et comptabilisation


INTRODUCTION
Le droit comptable prévoit des provisions pour dépréciation et des provisions pour risques et
charges. Les lois fiscales ont créé artificiellement une troisième catégorie de
provisions,étrangère aux principes comptables, les provisions réglementées qui, malgré leur
dénomination légale, ont le caractère de capitaux propres.
Le code général de la normalisation comptable marocain et les lois régissant l’I.S. et
l’I.G.R.ont prévu trois catégories de provisions :

 Les provisions pour dépréciation : Correspondent à une diminution de la valeur d’un


élément d’actif.
 Les provisions pour risques et charges : Correspondent à une augmentation du passif
exigible à long ou moyen terme.
 Les provisions réglementées : ce sont des provisions spéciales crées en application de
dispositions légales ou réglementaires visant à aider les entreprises ou promouvoir un
certain type de dépenses. La constatation des provisions réglementées n’est que
facultative, et reste une décision de gestion.

Le premier point traitera de la définition des trois catégories de provisions ainsi que les
principes généraux relatifs à la comptabilisation des provisions.

Les provisions pour dépréciation ainsi que les provisions pour risques et charges seront
traitées dans le deuxième point selon l’aspect comptable puis fiscal.

Enfin, les provisions réglementées seront analysées dans le troisième et dernier point selon
l’aspect fiscal puis l’aspect comptable.
I- Définition et Principes généraux relatifs à la comptabilisation des provisions

A- Définition

Une provision est la constatation comptable d’une diminution de la valeur d’un élément
d’actif ou d’une augmentation du passif exigible, précise quant à sa nature, mais incertaine
quant à sa réalisation, que des événements survenus ou en cours rendent prévisible à la date
d’établissement de la situation.

Les provisions évoquent deux problèmes : l'appréciation de la prévisibilité et de la


survenance de ces charges ou de ces pertes.

Une provision peut donc correspondre :

- soit à l’amoindrissement de la valeur d’un élément d’actif résultant de causes dont les effets
ne sont pas jugés irréversibles est constaté par une provision pour dépréciation. Lorsque les
effets sont jugés irréversibles, la dépréciation est constatée comme une perte.

- soit à un passif : c’est le cas des provisions pour risques et charges , qui correspondent à des
risques ou des charges nettement précisés quant à leur objet que les événements survenus
rendent probables.

- Le terme de provision est également utilisé pour les montants portés dans les comptes 135 –
provisions réglementées, qui correspondent en général à une fraction du bénéfice imposable
placée sous un régime d’exonération fiscale provisoire et constituent en réalité, non pas des
provisions, mais des réserves qui ne sont pas libérées de l’impôt. Les provisions réglementées
font partie des capitaux propres.

Les provisions réglementées sont des provisions qui ne correspondent pas à l’objet normal
d’une provision. Elles sont comptabilisées en application de dispositions légales. Elles sont
créées suivant un mécanisme analogue à celui des provisions proprement dites.

B- Principes généraux relatifs à la comptabilisation des provisions

Les principes comptables concernés : image fidèle et sincérité, prudence. La mise en oeuvre
répond à des conditions de forme, par des écritures comptables obligatoires, dans des comptes
particuliers. Les montants doivent être justifiés par des éléments ou des calculs précis et
individualisés. Les provisions doivent être obligatoirement constituées, même en exercice
déficitaire:

- Même en cas d'absence ou d'insuffisance de bénéfice, il est procédé aux provisions pour
dépréciation nécessaires.

- Même en cas d'absence ou d'insuffisance de bénéfice, il est procédé à la comptabilisation de


provisions pour risques et charges.
- Tableau des provisions : les provisions doivent figurer sur le relevé spécial à joindre à la
déclaration de résultats.

II. Les provisions pour dépréciation et provisions pour risques et charges

1- Les provisions pour dépréciation

Exemple : les provisions pour dépréciation des créances.


A l’inventaire, lors de l’établissement des comptes annuels, les entreprises doivent faire le
point sur leurs créances, et tenir compte d’informations remettant en cause la solvabilité de
certains clients, afin de ne pas présenter des créances douteuses dans leur bilan sans tenir
compte du risque de non encaissement qu’elles représentent (application du principe de
prudence).

Le traitement comptable des créances douteuses :

Exemple : le client « Sté Nejma » n’a toujours pas payé une facture de 12 000 dh (10 000
dhH.T.) du 22/05/2001. Le 31/12/2001 l’entreprise établit ses comptes annuels et a des
informations sur la situation du client « Sté Nejma », qui lui font craindre que ce client ne
puisse payer plus de 60% de sa dette.L’entreprise va donc :

- enregistrer le fait que la créance soit douteuse

- créer une provision, calculée sur le montant hors taxe de la créance , car la TVA
éventuellement non payée par le client pourra être récupérée auprès de l’Etat :

La provision s’ajuste chaque année en fonction de l’évolution de la situation de la créance.

Le 31/12/2002 , la créance n’est toujours pas encaissée, et on pense que le client ne devrait
pas pouvoir payer plus de 25 % de la créance initiale : il faut donc faire une provision
complémentaire pour porter le montant de la provision à 75 % de la créance H.T.

Provision nécessaire = 10 000 x 75 % = 7 500


Provision existante = 4 000
Ajustement = dotation complémentaire = 7 500 - 4 000 = 3 500
Courant 2003, le client a fait faillite, la créance ne sera jamais payée : les créances issues de
ventes sont de type chirographaire, qui ne sont payées qu’après les créances privilégiées (vis à
vis du personnel, des organismes sociaux, de l’Etat, ….).

L’entreprise va donc :

- reprendre la provision qui n’a plus d’objet :

La provision pour dépréciation des créances est sans doute la plus courante, mais de
nombreux éléments de l’actif peuvent faire l’objet de provisions pour dépréciation, que ce soit
les stocks et en cours , les titres ou certaines immobilisations comme le fonds commercial ou
les terrains , lorsque ces immobilisations font l’objet d’un amoindrissement de valeur résultant
de causes dont les effets ne sont pas nécessairement irréversibles.

La comptabilisation de la dotation de la provision consiste toujours en le débit d’un compte de


charges 619 - dotations d’exploitation ou 659- dotations non courantes, et le crédit du compte
d’actif concerné auquel un 9 a été ajouté en 2ème position (29-, 39-).

2- Les provisions pour risque et charges

Les provisions pour risques et charges correspondent à une augmentation du passif exigible à
plus ou moins long terme. Elles traduisent l'existence de risques de débours prévisibles à la
clôture de l'exercice mais comportant un élément d'incertitude quant à leur montant ou à leur
réalisation.
 Selon l'IASC (International Accounting Standards Committee), les provisions pour
risques et charges sont des passifs dont l'échéance ou le montant est incertain.

Il existe deux types de provisions pour risques et charges

 Provisions durables pour risques et charges :Elles sont destinées à faire face à des
risques ou à des charges dont on prévoit la réalisation dans un délai supérieur à 12
mois à la date de la clôture de l’exercice.Elles sont inscrites dans : 151 provisions pour
risques 155 provisions pour charges

 Autres provisions pour risques et charges :Elles sont destinées à faire face à des
risques ou à des charges dont on prévoit la réalisation dans un délai inférieur à 12 mois
à la date de la clôture de l’exercice.Elles sont inscrites dans : 450 Autres provisions
pour risques et charges

Exemple :
I- Au 31-12-2001, l’entreprise GHALI a constaté les faits suivants :

1-A la suite d’un litige avec un salarié qui a été licencié et après consultation de son avocat,
l’entreprise estime à 11.000 dh le montant des indemnités (le jugement de cette affaire sera
rendu après 15 mois).

2-L’entreprise estime à 7.000 dh le montant de l’amende fiscale à payer au cours de l’exercice


suivant à la suite d’un retard de paiement de ses impôts.

II- Au cours de l’exercice 2002, l’entreprise GHALI a effectué les opérations suivantes :

1- Au 25-01-2002 : Paiement de sa pénalité pour 7.400dh (chèque n°300145) ;2- Au


31/12/2002 : L’entreprise décide de porter la provision pour litige constituée en 2002de
11.000 dh à 9.000 dh.
III- Au cours de l’exercice 2003, l’entreprise GHALI a effectué les opérations suivantes :

1- Règlement de l’indemnité pour 9.000 dh (chèque n°300451) ;

T.A.F.

Enregistrer les opérations en 2001, 2002 et 2003.


Exercice 2001 :

Exercice 2002 :
Exercice 2003 :

Conclusion

Les provisions, bien que soumises à des règles relativement strictes de détermination, calcul et
mise en œuvre, et bien que devant comme l'ensemble de la comptabilité respecter les grands
principes comptables, et en particulier celui de l'image fidèle, sont parfois perçues ou utilisées
comme un instrument privilégié de "lissage" des comptes. La "comptabilité créative" a
souvent trouvé là
un moyen utile de présenter des documents de synthèse (Bilan, Compte de Résultat)
correspondant aux attentes

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