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Dix-huitième Siècle

Le rire dans la théorie de la comédie de l'Aufklärung (1725-1770)


Michel Grimberg

Abstract
Laughter in the comic theory of the Aufklärung (1725-1770).
This article looks at the different conceptions of laughter in the Aufklärung' s theory of comedy. Gottsched instrumentalised an
exclusive laughter aimed at forcing the individual to comply with the standards of behaviour that the other members of the group
obeyed ; thus laughter has the role of control and (reeducation. For Möser, by relaxing the spectators, laughter creates subjects
who are more able to fulfill their daily tasks in the service of the state and the interests of society. Far from having a diabolical
origin, as the churches claimed, laughter was, according to Lessing, a human characteristic ; it reinforces social ties, shows how
to overcome vanity and faults by helping others to rebuild themselves, not by means of humiliation or punishment but by a
pedagogy of openness and relativity. These conceptions, which reflect each theorist's vision of humans, also reveal the type of
human relationships they desired.

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Grimberg Michel. Le rire dans la théorie de la comédie de l'Aufklärung (1725-1770). In: Dix-huitième Siècle, n°32, 2000. Le rire.
pp. 85-96;

doi : https://doi.org/10.3406/dhs.2000.2339

https://www.persee.fr/doc/dhs_0070-6760_2000_num_32_1_2339

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LE RIRE DANS LA THÉORIE
DE LA COMÉDIE DE L'AUFKLÀRUNG
(1725-1770)

ration
Gotthold
aux
qui
ne
qui,
à
tous
Empire.
la
vis-à-vis
très
Leipzig
Dans
peut
comédie,
puisse
trouve
décrit
àlongue
yeux
ceux
l'âge
? rire
»une
Comment
du
les
Ephraim
être
!.de
résume
pas
qui
des
detradition
lettre
Cette
rire
sans
vices
son
un
vingt
s'occupaient,
de
vices
et
bon
père
raisons
être
restée
assez
sous
réflexion
promouvoir
de
Lessing
ans,
?chrétien.
Les
condamné
son
2la
leur
justement
célèbre,
connaît
comédie
qui
vices
activité
jour
(1729-1781),
à
ironique,
feraient
l'époque,
Un
le
risible.
méritent-ils
ses
datée
par
genre
s'appuyait,
auteur
une
d'auteur
premiers
les
qu'un
mais
du
interrogation
Est-ce
de
dramatique,
comique
Églises
28
essayant
théâtre
une
comique,
sincère
auteur
avril
succès
qu'un
onsile
dont
haute
est
1749,
dans
de
sait,
bon
dramatiques
d'un
commune
notamment
écrit
un
l'hostilité
comédies
légitimer
considé¬
chrétien
le
homme
sur
auteur
jeune
:Saint
«une
Jeà

Pour mieux saisir la pertinence de cette démarche, il est néces¬


saire
du théâtre
de la allemand
replacer moderne
dans le contexte
3. Au début
plusdu
général
18e siècle,
de lales
naissance
théâtres
permanents des pays de langue allemande sont encore très nette¬
ment dominés par les scènes des établissements scolaires confes-

kann
auf1 .ihrer
« Den
ich nicht
lâcherlichen
Beweis,
ergriinden.
warum
SeiteEin
einKomôdienschreiber
schildert.
Komôdienschreiber
Darf denn einistkein
Christ
ein guter
Mensch,
iiberChrist
diederLaster
sein
die kônne,
Laster
nicht

lachen ? Verdienen die Laster so viel Hochachtung ? » G. E. Lessing, Der Frei-


geist (Stuttgart 1980), p. 102-103.
2. Rappelons également que de Platon (livre 10 de la République ) à Jean-
Jacques Rousseau (Lettre à d'Alembert sur les spectacles), les écrits dirigés
contre le théâtre ne sont pas uniquement le fait des Pères de l'Église. Pour le

domaine
Bildungsanspruch
(Wien
de
(Wiesbaden
3.« Théâtre
Pour
/ Miinchen
allemand,
le 1985).
National
contexte
und
voir
1980),
»général,
Hilde
Bildungsauftrag
dans
p. 71-134.
Haider-Pregler,
l'Allemagne
on consultera
desdes
Des
Berufstheaters
enLumières.
sittlichen
français Roland
Théorie
Btirgers
im 18.Krebs,
Abendschule.
et
Jahrhundert
réalisation
L'Idée

DIX-HUITIÈME SIÈCLE, n° 32 (2000)


86 MICHEL GRIMBERG

sionnels. Contrairement aux acteurs professionnels d'autres pays


européens
ou Paris sur
qui une
peuvent
certaine
déjà s'appuyer
tradition, comme
les comédiens
à Londres,
allemands
Venise

appartiennent à des troupes itinérantes à l'existence précaire,


vivant à la marge de la société. Ils vont peu à peu abandonner
le jeu d'après canevas, fondé sur des techniques d'improvisation,
au profit de textes écrits par des auteurs. Ce n'est que très
lentement que se constitue un répertoire de pièces en langue
allemande, qui s'inscrit tout d'abord dans un mouvement radical
de désaveu de la pratique théâtrale du Saint Empire. On a, d'une
part, rejeté le style des formes dramatiques baroques, le mélange
des genres et des tons ainsi que les sujets ; on a, d'autre part,
refusé le jeu improvisé des comédiens ambulants hérité du 17e siè¬
cle. Cette rupture a été largement facilitée par une réception très
active des littératures et des poétiques étrangères, principalement
françaises et anglaises, en langue originale et sous forme de
traductions.

L'Empire reste cependant sous l'emprise des discours religieux


et, au cours du 18e siècle, il ne s'en libérera que très lentement
et partiellement. Le théâtre est en permanence l'objet d'attaques
très vigoureuses des courants calvinistes-zwingliens, des milieux
piétistes et jansénistes ainsi que de l'Université. Tous ceux qui
s'occupent de théâtre insistent pour cette raison, dans la première
moitié du siècle, sur l'aspect moral et édifiant pour légitimer le
genre dramatique comme écriture et pratique sociale. Il faut
conférer aux auteurs, directeurs de troupes, acteurs et actrices
une légitimité morale et un statut au sein de la société.

Pendant la période qui nous intéresse ici, le rire n'est pas


l'objet en tant que tel d'un discours théorique précis. Ni Leibniz,
ni Wolff n'y consacrent de développements particuliers dans leurs
ouvrages philosophiques. Cependant, on trouve dans les poétiques
portant sur le théâtre nombre de remarques éparses. Ainsi, on
peut dégager trois grandes conceptions de la fonction du rire
dans la comédie ; on ne s'étonnera pas de retrouver deux très
grands noms de l'Aufklàrung, celui de Johann Christoph Gott-
sched (1700 -1766) et celui de Lessing, auxquels on ajoutera celui,
moins connu, de Justus Môser (1720-1794).
Il serait certes exagéré d'affirmer que Gottsched n'a pas
réfléchi à ce qu'était l'essence du rire. Toutefois, force est de
constater qu'il emploie les termes de comique, de risible ou de
ridicule de façon synonymique sans tenter de faire la distinction
LA COMÉDIE DE L'AUFKLÀRUNG 87

entre le comique comme catégorie esthétique et le rire en tant


que réaction
l'âme) ou de physique.
Hobbes (Léviathan
Les écrits, de
I, 6Descartes
; Traité de
(Les
l'homme,
PassionsXII,
de
7) lui sont apparemment inconnus, tout au moins n'y fait-il
aucune référence. La poétique gottschédienne reste encore très
dépendante de la philosophie rationaliste de Wolff, elle ne conçoit
pas une autonomie de l'œuvre d'art par rapport à cette dernière
et s'appuie avant tout sur le didactisme moral. En 1730, dans
le tout premier chapitre de sa Poétique critique, où il affirme
l'identité d'intention entre la tragédie et la comédie, à savoir la
finalité morale, il ajoute une remarque restrictive qui témoigne
d'une certaine méfiance vis-à-vis du rire, ou d'une grande pru¬
dence : « Même la comédie enseigne et instruit les spectateurs,
bien
schedqu'elle
définit provoque
la comédie
le en
rire
ces
» 4.termes
Dans : le« La
même
comédie
ouvrage,
n'estGott-
rien

d'autre qu'une imitation d'une action vicieuse qui par sa nature


ridicule est capable de divertir, mais en même temps d'édifier
le spectateur. [...] Il faut bien voir que ni le vice, ni le ridicule
en eux-mêmes ne constituent l'essence de la comédie, seuls les
deux ensemble, reliés entre eux dans une action dramatique, y
parviennent » 5. Ce n'est pas un hasard si Gottsched reprend la

notion
lité
teurs.
des
comme
que du
défauts
âmes,
le «religieuse
genre
spectateur
La
un mais
comédie
travers
ridicules
comique.
ledpuisse
'édification,
bien
nene
» tombant
6.
Lede
veut
Il
s'en
but
la
s'agit
pas
société
qu'il
détourner.
qu'il
pas
corriger
dese
sous
laïcise
faire
par
propose
l'éducation
le
des
rire
ici,
coup
vices
d'un
pour
n'est
device
graves,
définir
plus
des
la loi,
compris
le
specta¬
l'uti¬
mais
salut
afin

Gottsched refuse tout recours au rire provoqué par le bas


comique. Il y a des raisons historiques qui justifient cette attitude.
Les troupes de comédiens ambulantes dont il condamne l'esthéti¬
que ne connaissent que cette forme de comique ; la farce est

sie
1982),
4.das
J. p.C.
Gelàchter
90
Gottsched,
: « Selbst
erweckt
die
Versuch
Komôdie
». einerlehret
Critischen
und unterrichtet
Dichtkunstdie (41751)
Zuschauer,
(Darmstadt
obwohl

5. Ibid., p. 643 : « Die Komôdie ist nichts anders, als eine Nachahmung einer
aber auch zugleich
lasterhaften Handlung,
erbauen
die durch
kann.
ihr [...]
lacherliches
Es ist also
Wesen
wohl
denzuZuschauer
merken, daB
belustigen,
weder
das Lasterhafte, noch das Lacherliche fur sich allein in die Komôdie gehôret ;
sondern
wird ». beydes zusammen, wenn es in einer Handlung verbunden angetroffen
Fehler
6. Ibid.,
verbessern
p. 645 ».
: « Die Komôdie will nicht grobe Lastern, sondern lacherliche
88 MICHEL GRIMBERG

coupable à ses yeux d'être indifférente à la qualité des moyens


mis en œuvre pour susciter le rire. A cela s'ajoute une raison
sociologique. Le bas comique est ramené à la forme d'esprit
propre à la populace (Pôbel), et ceux qui, parmi les nobles et
les bourgeois, se complaisent à ce genre de spectacle, ne font,
d'après lui, que se rabaisser. Les sujets du bas comique qui
ressortissent essentiellement aux besoins du corps (registres ali¬
mentaire, scatologique, sexuel) sont frappés d'interdit, car il faut
pouvoir rire sans avoir ensuite honte d'avoir ri 1 .

d'un
est
contenu
pouvoir
projet
provisation
naître
condamnation
au
de
comédie
délimite
grands
contraire
surGottsched
qualité,
profit
forme
la
la
condamnée
des
jeu
comédie.
plus
commedia
des
de
«moral
de
ainsi
du
de
dans
9.au
postures
Gottsched
général
situations
ce
verbale,
Il
nuisance
choix
langage
respect
dénonce
écrit
vers
du
monde
de
la
Gottsched
avec
dell'arte
rire
bourgeoisie
ce
esthétiques
de
fantasques
le
: propice
8.«et
refuse
d'autant
qu'on
théâtre
promotion
d'un
haut
provoqué
ne
le
Le
Toute
comportements
rire
commettent
ridicule
propose
qui
les
rire
toute
leur
àne
la
»plus
restrictifs
qui
tous
limites
citadine
fondent,
et
d'une
fait
par
gestuelle
corporel.
doit
expression
relève
dans
des
de
de
les
le
querecruter
que
langue
du
vigueur
de
«débordements
comique
et
que
les
au
selon
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renforcer
rire,
d'un
propre
folies,
Conformément
de
la
plan
comédies
s littéraire
des
'appuyant
petite
les
le
lui,
«que
jeu
des
non
mots
personnel
aux
mais
représenter
répugnantes
àleur
du
l'absence
personnages
mots
noblesse.
pas
ses
comédiens
de
doit
allemande
» corps
ce
comique
sur
10.
yeux
que
fond
se
àserait
plutôt
Cette
l'im¬
de son
fait
les
ou
de
le
et
la
Il
»

jeu
doch
Geister,
in
kônnen,
Làcherliche
Gebàrden
sonen
derliche
àde
aus
la9.
7.
8.
10.
den
position.
de
cour
den
Ibid.,
Comme
schàmt,
ihrer
Ouvr.
mots
menschlichen
die
Sachen,
Posituren
haben
les
zup.Un
Lustspiele
nicht
keine
Turlupins
finden
grossiers
cité,
654
653
gelachet
souvent,
exemple
sich
als
note
:in
Einsicht
und
« Worten
Ce
gesuchet.
den
[...]
Handlungen
auf
werden
partisans
4,
restèrent,
Gottsched
zu
passage
garstige
dans
p.
dariiber
Sachen,
eine
haben
inla
652
bestehen
Daher
miissen.
die
Poétique
andere
vaut
:surannés
Fratzen,
/».
«Insipides
aein
weder
Morale
sondern
Das
recours
haben
pour
Kluger
».
Diese
Art
Làcherliche

den
»wahrnehmen,
les
Harlekin
besitzen,
plaisants,
il(L'Art
in
àzumûssen
cite
entweder
Pôbel
Boileau
deux
narrischen
helfen
lepoétique,
types
und
Français,
in
zum
und
bouffons
durch
pour
den
gar
noch
gesucht.
Scaramutz
das
Gelàchter
de
Kleidern,
nicht
Komôdien
bunte
cautionner
jeu.
II,
p.satirisch
ungereimte
infortunés,
255
v.lacht,
Sie
«Wàmser,
die
130-132).
Allein
:reizen
Worten
«haben
muB
Hauptper-
vorstellen
ses
Toutefois
oder
Wesen
/kleine
».mehr
prises
wun-
D'un
sich
und
das
LA COMÉDIE DE L'AUFKLARUNG 89

façon ridicule » n. Pas de rire subversif chez Gottsched ! Les


frontières sociologiques sont également clairement tracées vers
le bas de la société, la paysannerie ne peut fournir l'objet d'un
divertissement de qualité (ibid. , p. 631).
Gottsched est insensible à la transformation qu'a fait subir
Marivaux aux masques de la commedia dell'arte ; il assimile le
rire du théâtre de la Foire et le nouveau rire italien, dénonçant
en eux un rire déraisonnable puisant sa force dans le grotesque
et l'indifférence morale. À la fin des années trente, il ne fait
plus la différence entre l'ancien théâtre italien de Gherardi et
les pièces de Delisle et Marivaux 12 . La présence d'un bouffon,
revendique
même policé,
pourluila semble
scène. trop contraire au rationalisme qu'il

Face au bas comique qui provoque avant tout un rire du corps,


Gottsched recommande « une comédie où l'on n'est pas tenu de
rire à gorge déployée » 13, comme il l'écrit dans sa préface à

la
doivent
résulte
du
aux
ceux
réintégré
avoir
souvent
traduction
public.
normes
de
reconnu
d'un
son
àêtre
dans
détruire
Ce
entourage
assaut
sociales
des
du
la
ses
rire
société
Dissipateur
types
lefautes,
massif
d'exclusion
personnage
du
: au
incarnant
des
protagoniste,
soit
cinquième
contre
gens
de
exclu,
ridiculisé.
15
Destouches
vertueux
ledes
sanctionne
protagoniste,
acte,
banni
travers
et le
le
Le
après
par
héros
14.
plus
rire
ridicules.
les
Les
le
s'être
destiné
sépare
souvent
fautif
manquements
rire
personnages
amendé
supérieur
sera
le
Le
leaussi,
héros
plus
rire
soit
et

zu 11.
Ehrerbietung
len begehen
». Ibid., p.
pflegten,
làuft,
647 die
: « man
Nicht,
die làcherlich
ihnen
als schuldig
wennwaren
dieist,
GroGen
; sie
nein,
als dieser
auslachenswiirdig
sondern
Welt
weil
keine
es wider
vorzustel-
Torheiten
die

12. Nous avons montré par ailleurs que cette conception est le fruit d'une
lente évolution. Voir M. G., La réception de la comédie française dans les pays
de langue allemande (1694-1799) (Bern : Peter Lang 1995), p. 151-156.
13. « Dieses Stiicke hat sehr groGe Schônheiten in sich, ob es gleich nicht
zu der Art der Lustspiele gehôrt, darinnen man immer mit vollem Halse lachen
muB ». Dans : J. C. Gottsched, Die Deutsche Schaubiihne nach den Regeln der
alten Griechen und Rômer eingerichtet, und mit einer Vorrede herausgegeben
(Leipzig 1741-1745), t. 3, préface non paginée.
14. Sur l'importance de Destouches dans le débat allemand sur la comédie,
voir J.-M. Valentin, « La réception de Destouches en Allemagne au 18e siècle :
du comique décent au comique sérieux », in : Théâtre, Nation et Société en
Allemagne au 18e siècle, éd. R. Krebs et J.-M. Valentin (Nancy 1990).
15. Nous reprenons les notions de rire d'exclusion et de rire d'accueil dévelop¬
pées par Emile
sophique, 106 (1928),
Dupréelp.dans
213-259.
« Le problème sociologique du rire », Revue philo¬
90 MICHEL GRIMBERG

du spectateur qui, édifié par la comédie, saura à l'avenir se


comporter
châtié. Pour
raisonnablement
Gottsched, la pression
; la vertu
sociale
est récompensée,
qui s'exerce le
survice
les
spectateurs, réunis dans un rire sarcastique, recèle une dynamique
suffisante
Ce rire raisonnable
pour imposer
et au
moral
public
estune
un règle
facteur
de comportement
de conservation
16 .

sociale ; il respecte l'ordre existant en se chargeant de la répres¬


sion de l' insociabilité. Il entend avant tout corriger les sujets de
l'État de leurs défauts pour qu'ils servent mieux le bien public.

J.
Gottsched,
que
du C.
E.
Ilrire
devait
Schlegel
serait
Kriiger
de réelle
expédient
ont
être
(1723-1750),
(1718-1749)
contribué
la
nouveauté.
comédie
de retracer
à le
n'apportent
nourrir
premier
littéraire
Seul les
dans
Justus
apports
traducteur
au
allemande.
l'Empire
chapitre
Môser,
de de
ceux
le
homme
de
Toutefois,
Marivaux,
débat
la
qui,
fonction
sur
d'État
après
ce
ni

et historien, a exposé une conception originale dans un petit


ouvrage où il prend la défense d'un Arlequin policé 17 . Môser

metressort
Gottsched
Schlegel.
que
c'est
rire
teur
et qu'il
clairement
doit,
se
Arlequin
divertit,
provoque
Môser
selon
et
durepris,
théâtre
de
en
se
lui,
entend
côté
personne
détend,
doit
avec
exercer
fortifié,
le
àréhabiliter
de
principe
ses
puise
nombreuses
qui
yeux
lemieux
genre
présente
à de
atteindre
ce
la didactisme
fonction
àplaisir
comique.
inflexions,
même
sadeux
de
propre
de
de
nouvelles
moral
buts
Dans
divertissement
mener
par
défense.
: prôné
Kriiger
le
cespecta¬
sa
forces
texte,
par
vie
Le
et

privée. L'État tire ensuite profit de sujets revigorés, plus efficaces

dans leur
quin,
compréhensif.
moralisatrice,
sociale
indifférent,
service
vigoureux
favorise
du
de vie
rire.
l'ensemble
etces
sociale.
ilun
bienfaisant,
Si
Loin
lui
pages
comportement
Môser
importe
d'être
Le
de
constituent
divertissement
larenonce
et
un
cependant
société.
maint
plaidoyer
plus
la
àArlequin
esprit
humain,
la
de
défense
pour
mis
souligner
composante
quien
un
provoque
plus
d'un
était
œuvre
rire
laloyal
moralement
rire
endormi
fécondité
didactique
par
« mis
etArle¬
un plus
rire
au
se
18

Erster
(11761),
104.
16. J.
17. Gottsched
Jahr=Theil
Môser,
dans: Justus
aHarlequin,
(1725,
eu très
Môser's
tôt cette
Leipzig
oder
sàmmtliche
;conviction.
XVII
Vertheidigung
St., Werke
Voir
1725),
Die(Berlin,
p.
des
vemûnfftigen
132.Groteske=Komischen,
1843), Tadlerinnen.
t. IX, p. 63-

18. Et il faut entendre fécondité au sens propre : Arlequin affirme qu'il a plus
fait pour repeupler l'Empire que tous les traités de Mirabeau ! (Ibid., p. 75-76).
LA COMÉDIE DE L'AUFKLARUNG 91

trouve ainsi entraîné dans une action utile à tous » ,9. Moser
s'attarde peu sur la nature de ce rire. Toutefois, ses auteurs de
référence
de l'ancien
sont
Théâtre
Gherardi
Italien
et Dominique
de Paris et
20 , ceux
c'est-à-dire
des théâtres
le répertoire
de la

Foire. Il refuse pour des raisons esthétiques et morales le bouffon


allemand hérité du 17e siècle, le Hanswurst des Haupt-und
Staatsaktionen, qui exerce dans ces pièces historiques la fonction
dramaturgique de Monsieur Loyal et qui s'appuie par trop sur
le bas comique du corps et des mots. Il propose comme modèle
un Arlequin qui fonde son jeu sur un rire satirique, souvent lié
à la critique ou, tout au moins, à l'impertinence sociale. Ce rire
« épicé et bienfaisant » nécessite une technique éprouvée : « C'est
une grande science que d'inventer les vraies attitudes grâce aux¬
quelles un bon rire peut être suscité » 21 . Môser précise plus loin :

être
pour
« Onque
déchaîne
nature
le
dit
n'est
sage
de
que
dans
temps
peut-être
; peut-être
l'âme
le rire.
en du
qu'une
temps
Toutefois
que
sageun
son
simple
sourit
rire
âme
cette
contrainte
sincère
et
sourirait
que serait
répression
lede
que
corps
la
aussi
je
de
mode.
lui
du
lasalutaire
secoue
fol
bonne
Peut-
se

son ventre flegmatique ; peut-être désire-t-il l'occasion rare de


rire à gorge déployée » 2 . Ici, Môser n'oppose pas tant deux

conceptions
globale
il
nel
la
politiquement,
sess'agit
ait domestication
détente
nourri
droits
», libère
; pour
ille
un
obtenue
ne
anthropologiques
temps
l'homme
projet
lui
critique
c'était,
de
depar
du
sa
laisser
de provisoirement
spectacle.
nature.
rappelons-le,
pas
le
libération
rire
le
la corporalité
sage
du
au
Ce Le
rire
service
qui
deetrire
un
l'individu.
qu'il
ne
son
de conservateur23.
du
veut
la
de
de
sourire
ne
contrainte
corps,
la
l'individu
pas
propose
société
Ildire
de
rire
entend
l'âme,
que
sociale,
une
existante
«reprendre
pulsion¬
Môser
mettre
vision
mais
de;

Contrairement à Gottsched et à ses disciples, ainsi qu'à Joseph


von Sonnenfels à Vienne, Lessing n'a jamais voulu rompre avec

chen
gebracht
ses
Il
Stellungen,
la
Metz
20.
21.
22.
23.
était
19.
réception
pièces
Geist,
1981,
Ilégalement
Op.
Ibid.,
Surs'agit
haben
àcit.
Môser,
wodurch
(Osnabriïck
p.Arlequin
welcher
dede
76
78
».laPierre
note: comme
voir
pensée
«...
«18,
ein
Es
ganz
enJean
ein
François
p.
heiBt
1990).
gutes
collaboration
ces
française
kràftiges
19:
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Lachen
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und
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avec
un
erweckt
Allemagne
wohltàtiges
eine
erweiterter
excellent
Môser
(1680-1734)
Romagnesi,
ingroBe
wird,
eine
etau
comédien
Lachen
Wissenschaft,
la
gemeinnùtzige
Kehle
zu18e
France.
qui
Legrand
erfinden
siècle,
aerweckt,
zuécrit
italien.
lachen
Contribution
».
Thèse
etde
die
Riccoboni.
Bewegung
und
nombreu¬
».wahren
d'État,
man-à
92 MICHEL GRIMBERG

le comique premier, voire primitif. Cette volonté de maintenir


la tradition
avait fait dedu
Térence,
bas comique
du Molière
ne s'est
du jamais
Misanthrope
démentie.
et deSiDestouches
Gottsched
ses garants, Lessing pour sa part assume et revendique le legs
de Plaute, les canevas dell'arte. Il est très sensible aux vertus
du comique lié à la gestuelle, à la mimique, à la rapidité d'exécu¬
tion des acteurs, au métier du farceur. Il s'agit pour lui d'intégrer
cet héritage multiséculaire à la haute comédie sensible, qui reste
le but recherché. Parmi les éléments qui relèvent du bas comique,
Lessing opère cependant un tri, laissant de côté tout ce qui est
trop marqué dans le domaine alimentaire, scatologique et sexuel.
Dans la Dramaturgie de Hambourg (1767-1769), il substitue ou,
tout au moins, associe au couple du bas et du haut comique,
celui de « vrai comique » (« das wahre Komische ») et de « bon
comique » (« das gute Komische »), les deux étant nécessaires
dans l'économie générale de la comédie 24 . Le « vrai comique »

corps,
Le
nages,
portant
un
se définit
« bon
rire au
il
sur
plus
jeu
comique
nécessite
par
l'évolution
spirituel,
visible
son »aspect
chez
révèle
sur
plus
psychologique
lale
extérieur
le
distancé.
scène
spectateur
cheminement
: il; provoque
il
desest
un
personnages
lié
intérieur
travail
àunlarire
de
gestuelle
des
: du
réflexion
il person¬
suscite
corps.
du

Lessing résume dans la Dramaturgie en des termes univoques


sa conception du rire et de sa fonction dans la comédie :
(Verlachen).
La comédieElle
veut
veut
corriger
corriger
par non
le rire
pas (Lachen),
les mauvaises
non par
manières
la raillerie
dont

elle fait rire,


manières ridicules.
encore moins
Sa véritable
uniquement
utilitéceux
universelle
qui possèdent
résidecesdans
mauvaises
le rire
même ; dans l'exercice de notre capacité à déceler le ridicule [...] En
admettant que L'Avare de Molière, Le Joueur de Regnard n'ont jamais
corrigé ni un avare, ni un joueur, que le rire ne peut en rien corriger
ces insensés, c'est d'autant plus grave pour eux, mais non pour la
comédie. Qu'importe qu'elle ne puisse guérir des maladies incurables,
il lui suffit de garder en bonne santé les gens sains. L'avare est aussi
riche en enseignement pour une personne prodigue ; le joueur est aussi
instructif pour celui qui ne joue pas ; les folies qu'ils n'ont pas, d'autres
les ont avec lesquels ils doivent cohabiter ; il est bénéfique de connaître
ceux avec qui on peut entrer en collision ; bénéfique de se prémunir

de 24.
Lessing
Hambourg.
Voir
à Heine.
J.-M.Système
Valentin,
Un siècle
des« Lessing
genres
de relations
etet renouveau
le littéraires
théâtre français
de etla intellectuelles
comédie
dans la »,
Dramaturgie
dans
entre
: De
la

France et l'Allemagne. Actes du Colloque tenu à Pont-à-Mousson (sept. 1984).


Publiés sous la direction de J. Moes et J.-M. Valentin (Paris, 1985).
LA COMÉDIE DE L'AUFKLÀRUNG 93

contre les impressions de l'exemple. Un préservatif est un remède estima¬


ble, et toute la morale n'en a pas de plus vigoureux, de plus efficace
que le risible 25 .
Lessing rejette la raillerie, le rire sarcastique qui se gausse
non seulement des actions du protagoniste, mais également de
sa personne, qui est, nous l'avons vu, le ressort recommandé par
Gottsched pour atteindre les buts didactiques qu'il assigne à la
comédie. Le rire d'exclusion prôné par Gottsched était le reflet
philosophique d'une sorte de théodicée laïcisée : le mal, incarné
par un type, se trouvait corrigé ou chassé de la scène au dernier
acte. Lessing propose des caractères mixtes. Lorsqu'il prend la
défense du Misanthrope contre les arguments avancés par Rous¬
seau dans la Lettre à d'Alembert 26 , il expose très clairement une

terminologie
dans
efficacité
conception
Selon
et
le
de vertueux,
rire
la
raille
place.
croire
réalité
lelui,
comme
jeu
pas,
On
que
prophylactique
le
social.
du
qu'il
lad'Emile
rit
spectateur
le
rire
pièce
un de
rire
doit
«qui
Contrairement
la
rire
n'aurait
«naît
ressortit
affronter.
Dupréel
disproportion
soignera
d'accueil
conserve
n'est
desplus
situations
à(art.
pas
Si
»
une
à»
aucun
l'avare
son
Gottsched,
lequi
cité,
mise
autre
entre
protagoniste
estime
aide
intérêt.
note
dans
vision
ou
en
lesl'autre
le
doute.
16),
pour
il
attitudes
lesquelles
joueur
Pour
n'a
anthropologique.
Lessing
n'était
Alceste,
pas
à reprendre
se; la
d'mais
réinsérer
Molière
pas
Alceste
naïveté
définit
ilbon
son
ne
la

Lessing a mis cette théorie en pratique dans Minna von


Barnhelm (1767), la comédie allemande la plus ancienne du
répertoire actuel des scènes allemandes. Rappelons quelques élé¬
ments fondamentaux de la pièce qui se déroule à la fin de la
guerre de Sept ans. Lors de l'occupation de la Saxe, alliée de
l'Autriche, le major von Tellheim, au service du roi de Prusse,
a préféré avancer les sommes d'argent qu'il devait prélever sur
le pays plutôt que d'augmenter le malheur des habitants en leur
faisant payer les lourdes contributions exigées par son roi. Par
cette action généreuse, il a conquis le cœur d'une jeune noble
saxonne, Minna von Barnhelm. La traite rédigée par les représen¬
tants des États saxons est interprétée au ministère de la Guerre
prussiendans
Meurtri comme
son honneur
la preuvedeque
soldat,
Tellheim
Tellheim,
s'estque
laissé
Minna
corrompre
retrouve!

logie
1986),
25. etJ.-J.
26. G.
p.introduction
E.
151-152
Rousseau,
Lessing,
: «Die
de
Hamburgische
Lettre
Michel
Komôdie...
à D'Alembert
Launay
Dramaturgie,
als (Paris,
das
sur son
Làcherliche
1967),
article
29. p.Stiick
Genève
96-110.
». (1767)
(1758),
(Stuttgart,
chrono¬
94 MICHEL GRIMBERG

au début de la comédie à Berlin, ne se sent plus digne de l'épouser.


Il faut attendre la scène 6 de l'acte IV pour découvrir les raisons
qui poussent Tellheim à agir de la sorte. Minna reprend tout
d'abord les arguments avancés par Tellheim en les présentant
sous un jour comique, mais ce dernier n'a pas le cœur à rire :
« TELLHEIM : Vous voulez rire, Mademoiselle. Je regrette seule¬
ment de ne pouvoir rire avec vous. / MlNNA : Pourquoi pas ?
Qu'avez-vous donc contre le rire ? Ne peut-on pas aussi être très
sérieux en riant ? Cher major, le rire nous garde plus raisonnables
que le dépit. La preuve est devant vous. Votre demoiselle, en
riant, juge vos affaires avec plus de justesse que vous-même » 21 .

affirmation
Minna étant
témoigne
le porte-parole
de la conception
de Lessing
dedans
l'auteur.
cette Le
pièce,
rire son
de
Minna doit permettre à Tellheim d'une part, de prendre la mesure
de l'aspect disproportionné de son comportement en l'incitant à
faire un retour sur soi et d'autre part, il lui montre que son
exclusion de la société n'est que provisoire, qu'elle cessera dès
qu'il aura renoncé à ses velléités. C'est un rire de complicité
forte, de philanthropie. Ce rire sur scène est le même que celui
de la salle. Toutefois, cette scène réserve une surprise. En effet,
c'est là que l'exposition proprement dite de la pièce s'achève ;
on apprend par la bouche de Tellheim les raisons exactes de sa
disgrâce : l'accusation portée contre lui de s'être laissé stipendier
par les États saxons. Tellheim conclut cette révélation en ces

Pourquoi
la
l'échange,
les
l'égal
larmes
théâtre
Tellheim
de
termes
Oh,
39).
vise
convivial
scène,
avec
misanthropie.
le
spectateurs
étouffez
en
Lessing,
»réintégrer
unit
d'un

: de
comique
se«dafi
ne
qui
dit
complaisant
TELLHEIM
souligne
la
lethéâtre
riez-
ce
justement,
agit
ich
pitié
en
public
entre

rire,
dans
[...]
vnicht
insistant
ous
sur
le(Mitleid
tragique
Votre
au
je
et
eux
rire
la
pas
trois
: mitlachen
dans
vous
rebours
les
[...]
communauté
en
d'accueil
dans
?rire
plans
sur
Ha
personnages
),l'enfermement
allemand,
Vous
en

de
me
ha
ce
la
conjure
la
:la
kann
la
ha
salle.
tue,
il
rire
exerce
valeur
êtes
cité
relie
sym-pathie
! des
Moi
Tellheim
»)
cynique,
qu'il
Lessing
! grave,
etse
;une
les
C'est
vivants.
qu'il
je
le
rassemble
àrassemble
ne
rire
ris
personnages
tuer
fonction
le
Mademoiselle
!bien.
confère
(Mitleiden
peut
sardonique
conçoit
a»le
rire
pour
{ibid.,
dialogue
/pas
également
analogue.
atroce
MlNNA
dans
mission
au
ainsi
p.
sur
), rire
« 38-
qui
les
de
un
et
la
à?:

Barnhelm,
27. Nousdans
reprenons
L'Avant-Scène
partiellement
Théâtre
la traduction
(15 mars 1990),
de François
n" 866,Rey,
p. 38.
Minna von
LA COMÉDIE DE L'AUFKLAR UNG 95

Pourtant, si le ressort comique ne fonctionne pas, il en est un


autre qui témoigne de l'évolution considérable de la comédie de
cette époque, c'est celui que l'on subsume sous le terme de
sensibilité. Lessing défend, on le sait, les innovations apportées
aux schémas moliéresques par Destouches, La Chaussée, Voltaire
et Marivaux et prône une comédie où la sensibilité, le rapport
d'empathie entre les personnages ainsi qu'entre ces derniers et les
spectateurs constituent un movens indispensable 28. Pour ramener

jeu
Tellheim
tel
pliera
cité
la
les pièce
que,
dans
spectateurs
deà sa
ses
ne
dispense
leà suivante
jeu,
la
raisons.
supportant
raison,
la grâce
l'enseignement
comédie
Mais
Franziska
Minna
pas
aux
le dans
jeu
de
vaest
rires
la
susciter
qu'instaure
positif
la
de
voir
aussi
comédie
complicité
souffrir
de
en
un la
lui
jeu
Minna
par
comédie,
unavec
par
qu'il
laquelle
élan
avec
salesuscite
empathique
faute,
public.
las'achève
en compli¬
liaison
chez
il Le
se

(c'est là l'innovation majeure mise en œuvre par l'auteur) avec


l'émotion ressentie et exprimée par Tellheim. La salle est invitée
à suivre la belle et espiègle donneuse de leçons qui feint le
malheur pour mieux regagner le cœur de son amant. Les situations
comiques dans lesquelles Lessing place Tellheim mettent à nu
le défaut de son caractère, révélant son intransigeance outrancière
à l'égard du réel, qui n'est pas sans rappeler l'Alceste de Molière.
Dans la théorie de la comédie de l'Aufklàrung, les différentes
conceptions mais
différentes, du rire
toutes
sont
centrées
le reflet
surde
l'homme
visions dans
anthropologiques
ses relations

avec la société. Le projet gottschédien instrumentalise un rire


d'exclusion censé contraindre l'individu à se plier aux normes
de comportement auxquelles se soumettent les autres membres
du groupe ; le rire exerce ainsi une fonction sociale de surveillance
et de (ré)éducation. Chez Môser, le rire en délassant les specta¬
teurs met au service de l'État des sujets mieux à même d'accom¬

propre
plir leurs
Lessing
illustrées
diabolique
dedepar
l'homme.
tâches
(comme
la maturité
notre
quotidiennes
le
première
Il prétendent
reste le
tisse fidèle
citation.
lien
dans
les
àsocial,
ses
l'intérêt
Églises),
Loin
convictions
indique
d'avoir
de
le rire
la
unede
une
société.
est
voie
jeunesse,
origine
le pour
bien
Le

vaux
deutscher
die
p.
(Nancy,
28.
XLI-LII.
: Ein
- Cf.
Lessing
1986),
Korpus
Rainer
und franzôsischer
p.
»,von
Warning,
13-28,
dans
Ûbersetzervorreden
: etGallo-Germanica.
notre
« Die
Literatur,
étude,
KomôdieDie
éd. der
(1694-1802)
Rezeption
Wechselwirkungen
parEmpfindsamkeit.
E. Heftrich
(Bern
der franzôsischen
: Peter
et und
Steele
J.-M.
Lang,
Parallelen
Valentin
-Komô¬
1998),
Mari¬
96 LA COMÉDIE DE L'AUFKLÀRUNG

surmonter vanités et défauts en aidant l'autre à se reconstruire,


non par le détour de l'humiliation ou de la sanction, mais par
une pédagogie de l'accueil et de la relativité. Le rire humanise
l'individu : il constitue la face enjouée, l'auxiliaire indispensable
de l'idéal d'Humanité lessingien qu'on a trop l'habitude de voir
essentiellement représenté par la philosophie exprimée dans
Nathan le sage.
Michel Grimberg
Université de Picardie Jules-Verne (Amiens )

TMj: Studies in Tarty Modern France


David Lee Rubin, Editor

Vol. 6 (2000):
Cultural Studies 1
A State of the Question

Co-editor of this issue: Julia Douthwaite


with the assistance of
Katharine Ann Jensen and Anne C. Vila

Essays (in English) by Jay Caplan, Charles Dill and Downing


Thomas, Madeleine Dobie, Julia Douthwaite, Paul Friedland,
Dena Goodman, Daniel Gordon, Katharine Ann Jensen,
Jeffrey Ravel, Elena Russo, Elizabeth Williams,
Beth Wright, and Anne C. Vila.
ISBN 1-886365-17-2, hardcover, 110 pages. US price $33.95

'HpojçWocyD Press
Sales and 'Distrièution:
• in Jrance: Librairie, honoré Champion ('Paris)
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