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COURS D’INITIATION A L’AUDIT

CHAPITRE I : LA SOUVERAINETE COMPTABLE NECESSAIRE

I-L’EXISTENCE D’UNE SOUVERAINETE COMPTABLE

La souveraineté comptable est le droit que les opérateurs économiques, internes comme
externes à l’entreprise ont de réclamer et d’obtenir des informations financières sûres, fiables,
régulières et sincères. Elle suscite dans l’histoire de la société humaine :

-un droit comptable qui oblige toutes les entreprises à la tenue d’une comptabilité

-un code de conduite dans les transactions commerciales et financières

-une normalisation comptable internationale

-une obligation de contrôle des comptes surtout pour les entreprises d’une certaine taille.

Pour les précurseurs et les professionnels actuels de la comptabilité, l’objectif est de donner à
la comptabilité plusieurs utilités à savoir :

-servir de preuve entre commerçants

-servir à apprécier la garantie qu’offre l’entreprise pour les prêts qui lui ont été accordés :
l’établissement d’un bilan permet l’atteinte d’un tel objectif

-servir de base de calcul d’impôt sur les bénéfices

-servir de sources statistiques fiables pour l’économie nationale ou régionale

-répondre aux besoins en information des dirigeants, des actionnaires et des tiers, afin de
favoriser à la fois les prises de décisions et la comparaison des performances des entreprises.

L’audit financier qui est un examen critique des comptes élaborés, permet au professionnel de
formuler son opinion sur la tenue des dits comptes ; conférant ainsi à la comptabilité, ce qui
en fait la force ou la souveraineté : le contrôle des comptes.

II-Les référentiels comptables

Pour satisfaire les utilités de la comptabilité, plusieurs référentiels comptables ont fait autorité
à travers les temps. Les plus connus et les plus utilisés sont :

-le référentiel européen

-le référentiel américain (US GAAP)

-le référentiel OHADA

-le référentiel IAS/IFRS


III-La normalisation comptable internationale

Dans le monde actuel, les capitaux, les marchés et les entreprises sont internationaux. Ainsi
pour atteindre l’objectif au niveau de la comparaison des performances, la comptabilité
financière doit-elle être internationale.

Les grandes entreprises internationales, qui souhaitent être cotées aussi bien à New York
(USA) qu’à Paris (France), en Afrique ou Tokyo (Japon), et dont les actionnaires sont aussi
bien américains, africains, européens ou asiatiques, doivent utiliser le même référentiel
comptable pour que leurs états financiers, arrêté selon les règles, permettent leurs
comparaisons. Une exigence qui implique un besoin de normalisation comptable
internationale. C’est la mission qui est assigné à l’IASC à travers sa commission de
normalisation comptable IASB (International Accounting Standards Board).

1) Intelligibilité

L’information fournie dans les états financiers doit être compréhensible immédiatement par
les utilisateurs.

2) La pertinence

L’information possède la qualité de pertinence lorsqu’elle influence les décisions


économiques des utilisateurs en les aidant à évaluer des évènements passés, présents ou futurs
soit en confirmant soit en corrigeant leurs évaluations passées.

3) Importance relative

L’information est significative si son omission ou son inexactitude peut influencer les
décisions économiques que les utilisateurs prennent sur la base des états financiers.

4) La fiabilité

L’information possède la qualité de fiabilité quand elle est exempte d’erreur et de biais
significatifs et que les utilisateurs peuvent lui faire confiance pour présenter une image fidèle
de ce qu’elle est censée présenter ou de ce qu’on pourrait s’attendre raisonnablement à la voir
présenter.

5) L’image fidèle

Pour être fiable, l’information doit présenter une image fidèle des transactions et autres
évènements qu’elle vise à présenter et dont on devrait s’attendre raisonnablement à ce qu’elle
les présente. Il peut être pertinent de comptabiliser des éléments et d’indiquer le risque
d’erreur relatif à leur comptabilisation et à leur évaluation.

6) La prééminence de la substance sur la forme

Si l’information doit présenter une image fidèle des transactions et autres évènements qu’elle
vise à présenter, il est nécessaire que ceux-ci soient comptabilisés et présentés conformément
à leur substance et à leur réalité économique et non pas seulement selon leur forme juridique.
La substance des transactions et autres évènements ne sont pas toujours cohérents avec ce qui
ressort du montage juridique apparent.

7) La neutralité

Les informations contenues dans les états financiers doivent être choisies et présentées sans
partie pris.

8) La prudence

La prudence est la prise en compte d’un certain degré de précaution dans l’exercice des
jugements nécessaires pour préparer les estimations dans des conditions d’incertitude, pour
faire en sorte que les actifs ou les produits ne soient pas surévalués et que les passifs ou les
charges ne soient pas sous-évalués.

9) L’exhaustivité

Pour être fiable, l’information contenue dans les états financiers doit être exhaustive, autant
que le permettent le souci de l’importance relative et celui du coût. Une omission peut rendre
l’information fausse ou trompeuse et, en conséquence, non fiable et insuffisamment
pertinente.

9) La comparabilité (et le principe de permanence des méthodes)

L’évaluation et la présentation de l’effet financier de transaction et d’évènements semblables


doivent être effectuées de façon cohérente et permanente pour une même entreprise et de
façon cohérente et permanente pour différentes entreprises.

10) Remarque

Pour établir la pertinence et la fiabilité de l’information, les contraintes à respecter sont au


nombre de quatre :

a) La célérité

L’information peut perdre sa pertinence si elle est fournie avec retard indu. La direction peut
avoir à trouver un équilibre entre les mérites relatifs d’une information prompte et ceux d’une
information fiable. Pour atteindre l’équilibre entre pertinence et fiabilité, la considération
dominante doit être la satisfaction au mieux des besoins des utilisateurs en matière de prise de
décisions stratégiques.

b) Le rapport coût sur avantage

Les avantages obtenus de l’information doivent être supérieurs au coût qu’il a fallu consentir
pour la produire.

c) L’équilibre entre les caractéristiques qualitatives

Des informations qualitatives doivent être données dans le respect d’une certaine mesure
tournée vers la satisfaction des lecteurs des comptes.
d) L’image fidèle/présentation fidèle

La fourniture d’information qualitative et la bonne application de disposition normatives


comptables appropriées ont normalement pour effet de motiver que les états financiers
donnent ce qui est généralement dénommé image fidèle ou présentation fidèle.

IV –La normalisation des professions de certification des comptes

Une fois le cadre conceptuel défini, chaque entreprise met en place une organisation interne
adaptée à sa taille et à son activité. Les dirigeants de l’entreprise embauchent le personnel
qu’il juge nécessaire, rédigent les supports et acquièrent les outils informatiques. De façon
chronologique, les opérations comptables doivent être enregistrées pour permettre aux
dirigeants d’établir sous leurs responsabilités les états financiers annuels. Mais quand on sait
tous les enjeux qui accompagnent cette tâche :

-le paiement (le moins possible) d’impôt sur les bénéfices qui amène certains dirigeants à
créer des charges (en se dotant de provisions fictives par exemple)

-la réalisation d’un bénéfice intéressant pour permettre aux dirigeants de plaire aux
actionnaires

-l’apparition des fraudes dans les modes de gestion

-les exigences de la réglementation comptable

Il est donc nécessaire que les documents comptables produits par les dirigeants de l’entreprise
puissent faire l’objet de contrôle par des professionnels indépendants. Mais comment
conduire ces contrôles pour que les résultats soient acceptés de tous ? Ce qu’il faut faire, c’est
d’uniformiser la démarche au niveau mondial. Il s’agit de la normalisation des pratiques
d’audit financier ; tâches confiées à l’IFAC à travers l’IAASB (International Auditing and
Assurance Standards Board).

CHAPITRE II : LE CONCEPT DE L’AUDIT

I-Définition

L’audit est un examen, une notion qui impose :

-des compétences d’un professionnel indépendant : savoir-faire et savoir être préalablement


reconnus

-la mise en œuvre de diligences acceptables par rapport à des normes de comportement, de
travail et de rapport ; visant la formulation d’une opinion professionnelle et indépendante en
rapport avec la qualité normalement attendue de la matière contrôlée.

II-Objectifs
A l’audit correspond un besoin de contrôle (pour s’assurer de la qualité ou de la fiabilité) que
l’on peut difficilement dissocier de l’activité économique. De façon générale, l’audit est un
examen critique qui vise fondamentalement à vérifier la fiabilité des informations fournies par
les organisations économiques et à s’assurer de la qualité des dites informations par rapport à
la qualité normalement attendue de la matière contrôlée.

1) L’audit du management général

Il s’agit de s’assurer que :

-les responsables de l’entreprise se réunissent au moins une fois par an, pour réfléchir à
l’avenir de l’entreprise, définir la stratégie et décider les orientations commerciales et
techniques

-les principaux objectifs de l’entreprise et les moyens pour les atteindre sont établis chaque
année sous la forme d’un budget récapitulant les prévisions de vente, d’achats, de frais et de
bénéfice ; les investissements commerciaux, techniques et humains nécessaires ; les besoins
financiers corrélatifs.

-la direction dispose d’un tableau de bord mensuel récapitulant au moins : le chiffre d’affaires
réalisé (par produits), les achats, les stocks, les salaires, les commandes en carnet, les encours
clients

-les marges par produits sont connues

-il existe des prévisions de trésorerie à 6 mois minimum

-on évalue chaque année au moins le besoin en fonds de roulement

-la direction dispose d’une situation au moins trimestrielle

-le style de management est adapté à la culture d’entreprise

-le manager dispose d’un système d’information stratégique pertinent

-il existe un consensus dirigeant-actionnaire-salarié

-la structure est axée sur les activités et fonctions clés de l’entreprise, et qu’elle est adaptée

-on a prévu un plan de succession en cas de disparition du dirigeant

2) L’audit des stratégies

Si la stratégie consiste à créer ou à optimiser le changement, elle doit témoigner d’une


capacité d’innovation sur le marché. Les stratégies qui ne prévoient pas les changements de
conditions concurrentielles (développement technologique, nouveaux entrants sur le marché
avec des offres résolument différentes ou encore évolution du gout des consommateurs) ne
cesseront de prendre du retard par rapport aux demandes du marché et échoueront tôt ou tard.
Les stratégies qui ne créent pas ou ne savent pas tirer le meilleur parti des changements au
profit de l’entreprise ne peuvent pas conduire le marché. Cela signifie qu’elles ne peuvent pas
proposer, plus vite et mieux que les concurrents, ce que les consommateurs désirent. Il s’agit
donc de voir si :

-les stratégies existent (stratégie de positionnement, stratégie d’évolution)

-les conditions mise en œuvre sont réunies

-la façon de gérer la stratégie sur le marché est efficace.

Ce qui revient à étudier :

a) L’envergure du couple produit-marché

-Dans quels secteurs apparaissent les plus grandes opportunités sous la forme de nouvelles
activités potentielles (c’est-à-dire de nouveaux produits qui permettraient l’éclosion de
diversification chez l’entreprise) ?

-Quelles sont les opportunités émergentes ou potentielles qui ne pourraient pas être exploitées
compte tenu de l’actuelle configuration des secteurs d’activité pourraient-ils être modifiés afin
de permettre à l’entreprise de saisir ces opportunités ?

-Quels secteurs d’activités doit-on pousser à développer de nouvelles opportunités à travers le


développement interne de nouveaux produits, fondés sur leurs savoir-faire, leurs capacités et
leurs compétences actuelles ?

-Quels secteurs d’activité peuvent adapter des produits existants à de nouveaux types de
consommateurs ou à des consommateurs situés dans les nouvelles zones géographiques ?

-Dans quels secteurs ne doit-on investir qu’un minimum, voire pas du tout ?

-Quels secteurs doivent être dégonflés, c’est-à-dire gérés dans la seule intention de produire
du chiffre d’affaires destiné à être investi ailleurs, peut-être dans d’autres secteurs existants ou
dans le développement de nouveaux secteurs ?

-Quelles nouvelles opportunités peuvent être créées en associant des produits, des savoir-faire,
des compétences venant de deux ou de plusieurs autres secteurs de l’entreprise ?

-Quelles opportunités peuvent être créées en s’alignant avec une ou plusieurs autres sociétés ?

b) L’envergure géographique

-Quels marchés régionaux ou nationaux représentent des opportunités pour les produits
actuels ou futurs de l’entreprise ?

-Quels sont les points communs et les différences entre des consommateurs vivant dans
plusieurs pays ou zones géographiques ?

-Comment personnaliser ou adapter les produits de l’entreprise pour chaque groupe de


consommateurs ?
-Comment la réussite ou l’échec de l’entreprise sur tel ou tel marché géographique et ce que
l’entreprise connait des consommateurs, des canaux de distribution et des concurrents peut
être utilisés sur d’autres marchés ?

c)La prise en compte des partenaires

-Quels partenaires peuvent influer sur la réalisation des objectifs de l’entreprise et comment
peuvent –ils le faire ?

-Quelles sont les ressemblances et les différences dans les enjeux ou les intérêts de ces
partenaires ?

d) L’envergure : quelques questions clés

*Au niveau d’un groupe

Envergure-métiers : Quels sont les métiers de l’entreprise ? Quels métiers l’entreprise veut-
elle intégrer ?

Envergure-partenaires : De quels partenaires l’entreprise peut-elle se rapprocher pour


atteindre ses objectifs ?

Envergure-synergie : Dans quelle mesure les différents métiers de l’entreprise doivent-être


mis en relation les uns avec les autres ? Doivent-ils l’être systématiquement ?

Moyens pour faire évoluer l’envergure : Développement interne, acquisitions, alliances,


cessions, alignement avec les partenaires ou opposition.

Questions stratégiques : Dans quels secteurs l’entreprise doit-elle investir, maintenir le niveau
actuel d’investissement, réduire l’investissement ou se désengager totalement ?

Défis stratégiques : Comment le groupe peut-il valoriser sa présence dans chacun des secteurs
où il est présent ? Quelles pourraient être les bases d’une synergie entre deux ou plusieurs
centres de profit ?

*Au niveau des centres de profit

Envergure-produit : Quelles gammes de produits l’entreprise veut-elle commercialiser ?

Envergure-client : Quels segments de marché l’entreprise veut-elle toucher ? A quels besoins


des consommateurs l’entreprise veut-elle répondre ?

Envergure géographique : Dans quelles zones géographiques l’entreprise veut-elle proposer


ses produits aux cibles de consommateurs qu’elle a définies ?

Envergure verticale : Quelles relations l’entreprise entretient-elle (et veut-elle entretenir) avec
ses fournisseurs et ses clients ?

Envergure-partenaires : De quels partenaires l’entreprise peut-elle se rapprocher pour


atteindre ses objectifs ?
Moyens pour faire évoluer l’envergure : Ajouter ou éliminer des produits ou des cibles,
pénétrer ou quitter une zone géographique, s’aligner sur les partenaires ou s’y opposer.

Questions stratégiques : Dans quels produits l’entreprise doit-elle investir, maintenir le niveau
actuel d’investissement, réduire l’investissement ou se désengager totalement ? Quelles
relations l’entreprise veut-elle entretenir avec ses partenaires ?

Défis stratégiques : Comment des opportunités peuvent-elles être identifiées et saisies ?


Quelle est la meilleure stratégie pour atteindre cet objectif ?

3)L’audit de la fonction commerciale

Il doit répondre aux préoccupations suivantes :

-l’entreprise peut-elle définir sa vocation commerciale ?

-l’entreprise connait-elle bien son ou ses marchés ? A-t-elle des prévisions (à 3 ans au moins)
sur l’évolution de ses marchés ? Connait-elle ses parts de marché, leur localisation
géographique, les motivations d’achat de ses clients ?

-l’entreprise est-elle au moins sur le marché en expansion (croissance en volume de plus de


4% par an) ?

-l’entreprise connait-elle bien ses produits ? Peut-elle classer ses produits selon leur
pourcentage de chiffre d’affaires, leur pourcentage de développement, leur pourcentage de
marge ? Peut-elle placer ses produits sur leur courbe de vie ? L’entreprise fait-elle au moins
20% de son chiffre d’affaires avec des produits de moins de 5 ans ?

-le plus gros client représente-il moins de 30% du chiffre d’affaires ?

-les conditions d’entrée sur le marché imposent-elles à un éventuel concurrent, un important


investissement commercial, technique ou humain ?

-les produits, services ou techniques de l’entreprise présentent-ils par rapport à ceux de la


concurrence, un avantage réel et reconnu par la clientèle ?

-l’entreprise a-t-elle une politique commerciale bien définie au niveau du marketing-mix ?

-l’entreprise connait-elle ses principaux concurrents et surveille-t-elle régulièrement leur


progression et réalisation ?

4) L’audit de la production

Il s’agira d’élucider les inquiétudes suivantes :

-les services (ou fonctions) de production suivants existent-ils dans l’entreprise : bureau
d’études, bureau des méthodes, service planning (ordonnancement-lancement) ?

-Existe-t-il une liaison étroite entre le bureau d’études et le service commercial ?


-la superficie des locaux est-elle suffisante eu égard aux contraintes de production et de
stockage ?

-l’implantation des ateliers et magasins favorise-t-elle l’écoulement des produits et la


circulation des matières ?

-l’outil de production tourne-t-il normalement aux alentours de 80-85% de sa capacité ?

-l’âge moyen du parc machine est-il inférieur à 7 ans ?

-les machines sont-elles en bon état et régulièrement entretenues ?

-la fonction achat est-elle suffisamment développée ?

-Y-a-t-il une véritable gestion des stocks ? Connait-on le coût du stockage ? Calcule-t-on la
rotation des différents stocks ? Calcule-t-on les meilleures cadences d’approvisionnement ?

-Pratique-t-on l’analyse de la valeur ?

-la productivité a-t-elle tendance à croitre ? Le nombre d’heures productives par rapport à la
capacité de production augmente-t-il ? Les pourcentages de retouches et rebuts diminuent-
ils ? Les arrêts de production (pannes, manque de matières premières, attentes…) sont-ils
surveillés ?

5) L’audit des ressources humaines

Il s’agit de répondre aux questions suivantes :

-les dirigeants et cadres sont-ils choisis en fonction de leur compétence ?

-Existe-t-il une véritable décentralisation des responsabilités au niveau de l’encadrement ?

-les postes de travail sont-ils bien définis et comportent-ils, chaque fois que possible,
l’attribution d’objectifs personnels ?

-le lien général est-il bon ? La direction a-t-elle une attitude ouverte vis-à-vis des syndicats ?
Les grèves sont-elles rares ?

-Existe-t-il un projet d’entreprise ?

-la pyramide des âges, par catégorie du personnel, est-elle normale ?

-Reflète-t-elle un juste équilibre entre les générations ?

-l’ancienneté moyenne est-elle inférieure à 15 ans ?

-le taux d’absentéisme et le turn-over du personnel sont-ils normaux (respectivement inférieur


à 10% par an et 20% par an). Les rémunérations et avantages sociaux se situent-ils dans la
bonne moyenne de la profession ?

-Fait-on un effort véritable pour améliorer les conditions de travail ?


-la promotion interne et la formation professionnelle sont-elles favorisées ?

-l’entreprise trouve-t-elle sans trop de mal, la main-d’œuvre qualifiée dont elle a besoin ?

6) L’audit informatique

Il consiste à vérifier :

-l’organisation générale de la fonction informatique

-le développement, la mise en place, la modification et l’intégrité du système

-l’organisation et la sécurité des accès logiques

-l’organisation et la sécurité des accès physiques

-l’exploitation

7) L’audit social

Il consiste à vérifier :

-l’évolution du personnel

-les régimes sociaux

-les régimes de retraite

-les contrôles sociaux-contentieux

-les accords des participations

-le respect de la convention collective

-le règlement intérieur

-les rapports internes ou externes d’ordre social

-les méthodes de rémunération

-les conflits sociaux le cas échéant

-la notion GVT (Glissement Vieillissement Technicité)

-l’emploi, les rémunérations et charges accessoires, les conditions d’hygiène et de sécurité, les
autres conditions de travail, la formation, les relations professionnelles, les conditions de vie
des salariés et de leur famille dans la mesure où elles dépendent de l’entreprise.

8) L’audit fiscal

Il s’agit de voir si :

-l’entreprise s’acquitte régulièrement de ses impôts


-les bases imposables sont correctement définies

-les délais sont respectés

-les régimes fiscaux particuliers sont maitrisés

-les contentieux dus aux contrôles fiscaux ne sont pas lourds de conséquence

9) L’audit juridique

Il suppose un examen critique des aspects suivants :

-le respect de la réglementation par l’entreprise en général et en particulier, dans le cadre de


l’évolution de la vie de l’entreprise (constitution, variation du capital, répartition du bénéfice,
fusion, scission, tenue des assemblées générales et des réunions du conseil d’administration et
la validité des contrats)

-le respect des conventions réglementées et des conventions interdites

10) L’audit de la formation

Cela englobe :

-l’audit des compétences du formateur (savoir-faire et savoir être)

-l’audit des pratiques professionnelles et des effets de formation

-l’audit des effets sur un établissement

-l’audit des politiques de formation

-l’audit du sous-système de formation

Il doit prendre en compte :

-l’ingénierie de formation

-l’analyse contextuelle de la formation

-la conception des cours

-l’animation des cours

-l’évaluation

-le suivi des formateurs

-la capitalisation et la valorisation des savoirs

-la production des supports pédagogiques

-la fonction de perfectionnement


-la fonction commerciale et le marketing

-les équipements pédagogiques

11) L’audit stratégique

C’est l’audit qui prend en compte toutes les fonctions et les stratégies de l’entreprise. Cet
audit total ou global prend en compte l’audit financier.

REMARQUE

On peut regrouper l’audit en 4 grands domaines :

-l’audit en vue de la certification des états financiers appelé audit financier, généralement
externe et mis en œuvre par un expert indépendant

-l’audit interne

-l’audit opérationnel ou audit des opérations

-l’audit des risques

CHAPITRE III : COMPARAISON DES GRANDS DOMAINES DE L’AUDIT

I-L’AUDIT INTERNE

L’apparition de l’audit interne au cours du 20 e siècle est liée directement à l’accroissement en


volume des informations financières. De cet accroissement découlaient en effet, des risques
accrus d’erreurs et de fraudes dus à :

-l’extension des tâches de contrôle auxquelles s’est trouvée confrontée la direction des
entreprises employant des milliers de personnes

-la conduite d’opérations comportant des établissements souvent éloignés les uns des autres

-les détournements et les documents comptables imparfaitement organisés

-la croissance du volume des opérations qui laissait prévoir une augmentation substantielle
des services des auditeurs indépendants.

La solution a été de développer les services d’audit sur le plan interne, l’amplitude du
problème rendait possible, pour une ou plusieurs personnes, de se spécialiser dans de tels
services et de consacrer la totalité de leur temps aux besoins d’une seule entreprise.

Très rapidement aussi, la conception consistant à faire de l’auditeur interne un sous-traitant de


l’auditeur financier particulièrement axé sur la détection des fraudes a évolué.
Peu à peu, l’approche de l’auditeur interne, à l’origine purement financière et comptable, s’est
étendue à toutes les fonctions de l’entreprise. Beaucoup d’auditeurs internes ont cherché,
efficacement, à étendre les travaux d’évaluation à l’ensemble des fonctions d’exploitation à
l’intérieur de l’entreprise y compris les ventes, les secteurs de fabrication et de production.

Le nouveau cadre de référence de la profession d’auditeur interne est entré en vigueur en


Janvier 2002. De la traduction du code de déontologie, on note que : l’audit interne est une
activité indépendante et objective qui donne à une organisation une assurance sur le degré de
maitrise de ses opérations, lui apporte des conseils pour les améliorer et contribue à créer de la
valeur ajoutée. Il aide cette organisation à atteindre ses objectifs en évaluant, par une
approche systématique et méthodique, ses processus de management des risques, de contrôle
et de gouvernement d’entreprise, et en faisant des propositions pour renforcer leur efficacité.

La commission bancaire de France n’adhère pas totalement à cette définition qui semble
mettre sur le même pied d’égalité, les missions de contrôle et de conseil. Le rôle de conseil ne
doit pas affaiblir la capacité des auditeurs internes à examiner en toute indépendance d’esprit,
l’adéquation des systèmes de contrôle interne. Pour cette commission, si le premier rôle de
l’audit interne est de donner à un établissement bancaire, une assurance sur le degré de
maitrise de ses opérations, son rôle de conseil ne doit pas être pour autant négliger. Ce rôle de
conseil peut se manifester à trois niveaux :

-dans le cadre des missions d’audit, il ne peut y avoir constats de faiblesse sans
recommandations appropriées, recommandations pouvant aller jusqu’à remettre en cause
l’organisation ou des éléments d’une stratégie

-compte tenu des responsabilités dévolues à l’audit interne par le règlement 97/02, ce dernier
doit avoir un rôle de conseil dans la mise en place des systèmes de contrôle interne au sein des
établissements

-en raison de la profonde connaissance qu’a le service audit interne des rouages et du
fonctionnement de la banque, compte tenu par ailleurs des compétences qui s’y trouvent
rassemblées, le service d’audit interne peut être sollicité occasionnellement par la Direction
Générale ou par les chefs de service afin de donner un avis dans tout autre domaine que celui
du strict contrôle interne.

Mais en aucun cas, il ne peut jouer à l’intérieur de l’établissement le rôle de consultant interne
à l’instar de ce que peut faire un consultant externe en mettant en place des procédures ou une
nouvelle organisation. Ce qui revient à privilégier, en ce qui concerne l’audit interne, son rôle
de contrôle, son regard critique sur le système de contrôle interne.

Les modalités de contrôle interne sont connues :

 Contrôle du personnel de l’entreprise


 Contrôle hiérarchique : les contrôles hiérarchiques les plus fréquents sont les
procédures d’autorisation de dépense, de cession…
 Contrôle réciproque : le principe organisationnel de séparation des tâches
institutionnalise un auto contrôle des exécutants intervenant sur une même
opération
 Contrôle du travail comptable
 Contrôle d’exhaustivité : il s’agit de s’assurer par des procédures adéquates
que toutes les opérations ont fait l’objet d’un enregistrement. Exemple : le
rapprochement des différents documents afférents à une même opération (bon
de commande, de livraison et facture)
 Contrôle de réalité : des systèmes de sécurité permettent de contrôler que tout
enregistrement correspond à une opération. Il s’agit par exemple des contrôles
physiques périodiques (inventaire), des recoupements externes tel que la
vérification des états de rapprochement, la circularisassions ou confirmation
d’information par des tiers
 Contrôle d’exactitude : ce sont des mécanismes à mettre en place pour éviter
les erreurs dans la comptabilisation des sommes tels que :
 La comparaison des totalisations (somme des chèques reçus et somme
passée au compte banque)
 Les contrôles arithmétiques (refaire systématiquement certains
calculs, par exemple ceux figurant sur les factures)

II-L’AUDIT FINANCIER ET LE CONTRÔLE INTERNE

Depuis très longtemps, les organisations économiques ont produit principalement des
informations financières ; il découle qu’à l’origine, l’audit était un examen critique des
informations comptables, effectué par un expert indépendant en vue d’exprimer une opinion
motivée sur les états financiers. L’audit s’identifie donc initialement au contrôle externe des
comptes. C’est la raison pour laquelle, aujourd’hui encore, on emploie souvent l’un pour
l’autre, les termes audit et audit financier.

 En France, c’est un traité intitulé `` La sénéchaussée’’ qui recommandait aux barons


de donner annuellement lecture publique de la comptabilité des domaines devant les
auditeurs ``acunturs’’.
 En Angleterre, c’est un acte du Parlement, qui, sous Edouard 1 er, autorisait les barons
à nommer des auditeurs pour vérifier les comptes. Ces auditeurs rendirent d’ailleurs
les premiers rapports d’audit dont on a eu connaissance, ils devaient attester la
véracité des comptes par un document sur lequel ils portaient la seule mention
``probatur’’

A partir du 20e siècle, le développement de certaines entreprises et de l’appel public à


l’épargne, les crises traversées par le monde occidental, plus récemment, le développement
des techniques de gestion ont provoqué un accroissement qualitatif et quantitatif de
l’information générée par l’entreprise. L’information comptable a gagné en volume et en
complexité, tandis que, parallèlement, se développaient à une vitesse accélérée des
informations dites opérationnelles.
Une première conséquence de cette évolution a été un profond renouvellement de la
méthodologie utilisée en matière d’audit. Autrefois, on se limitait uniquement à l’examen des
comptes pour se prononcer sur la qualité des états financiers. L’auditeur cherchait à se faire
une opinion sur le caractère quasi exhaustif de son examen des pièces justificatives.
Cependant, au plan conceptuel, cette méthode présentait des défaillances sur un plan
conceptuel. Se contentant de vérifier tout ce qu’on lui montrait, l’auditeur ne pouvait pas être
certain de n’avoir pas oublié quelques aspects importants. Par ailleurs, il rencontrait dans le
nouveau contexte économique un obstacle matériel insurmontable : il n’était pas possible de
procéder au contrôle exhaustif des milliers d’opérations qu’enregistraient désormais, et
souvent dans un cadre d’activités diversifiées, certaines des comptabilités qu’il fallait vérifier.

C’est la raison pour laquelle l’auditeur a pris progressivement conscience de l’intérêt que
pouvait présenter, pour lui, le contrôle interne de l’entreprise auditée c’est-à-dire l’ensemble
des sécurités apportées par son mode d’organisation et ses procédures. L’évaluation du
contrôle interne lui permet, en effet, d’apprécier la fiabilité du système comptable, de porter
un jugement sur l’ensemble des enregistrements tout en contrôlant directement, seulement une
partie et de détecter plus facilement les risques d’erreurs.

Mais l’évolution des informations générées par l’entreprise n’a pas eu pour seule conséquence
l’adaptation de conceptions plus extensives de l’audit, tout d’abord l’audit interne et ensuite
l’audit des opérationnel.

La différence entre l’audit financier et l’audit interne se situe à deux niveaux qui sont :

-au niveau des objectifs, l’audit financier a un objectif spécifique que l’audit interne n’a pas :il
s’agit de la certification des comptes vis-à-vis des tiers. Toutefois, l’audit interne a comme
objectif de s’assurer, au niveau de la direction uniquement, de la qualité du fonctionnement
comptable et des documents émis. Il apparait alors pour l’auditeur financier (externe) comme
un élément de l’organisation de l’entreprise (de son contrôle interne)

-au niveau de la position occupée par l’auditeur : tandis que l’auditeur interne est par
définition, membre du personnel de l’entreprise, l’auditeur financier doit être, en raison de
l’objectif qu’il poursuit, entièrement indépendant de l’entreprise auditée.

L’auditeur financier est toujours un auditeur externe.

Objectif En vue de la certification des En vue de l’appréciation des


documents financiers performances

Auditeur

Externe Audit (financier) (ou Audit opérationnel externe


indépendant)

Interne A titre d’éléments de Audit interne (audit pour le


contrôle interne management)

III-L’AUDIT OPERATIONNEL (OU AUDIT DES OPERATIONS)

L’audit interne s’est donc orienté progressivement vers un domaine d’intervention beaucoup
plus large. La définition suivante donnée par l’Institut Français des Auditeurs Contrôleurs
internes (IFACI), reflète cette évolution et traduit bien la conception actuelle de l’audit
interne :

``L’audit interne est la révision périodique des instruments dont dispose une direction pour
contrôler et gérer l’entreprise. Cette activité est exercée par un service dépendant de la
direction de l’entreprise et indépendant des autres services.

Les objectifs principaux des auditeurs internes sont, dans le cadre de cette révision périodique,
de vérifier si les procédures en place comportent les sécurités suffisantes, si les informations
sincères, les opérations régulières, les organisations efficaces, les structures claires et
actuelles’’.

L’audit interne s’intéresse à toutes les opérations de l’entreprise d’où l’apparition de la notion
d’audit opérationnel (ou d’audit des opérations). Ce dernier s’attache aux informations
relatives à la gestion. Ses principaux objectifs sont la promotion de l’application des
politiques de la direction et l’efficacité des opérations : ``L’objectif d’ensemble de l’audit
opérationnel est d’aider tous les centres de décision de l’entreprise et de les soulager de leurs
responsabilités en leur fournissant des analyses objectives, des appréciations, des
recommandations et des commentaires utiles au sujet des activités examinées’’.

Les aspects fondamentaux de l’audit opérationnel sont :

-il suppose certes une analyse des résultats, mais il vise en réalité l’amélioration d’un
système : en d’autres termes, l’auditeur opérationnel ne se contente pas de constater des effets
au niveau de l’information disponible, il recherche, aussi loin qu’il faut dans l’organisation de
l’entreprise, les causes profondes des phénomènes qu’il a observés. C’est d’ailleurs cet aspect
de remise en cause systématique qui distingue l’audit opérationnel du contrôle de gestion ou
du contrôle budgétaire

-il s’étend à toutes les fonctions de l’entreprise y compris à la fonction financière. L’audit des
opérations de l’entreprise n’est pas uniquement le fait de l’auditeur interne. Dans la mesure où
il y a des cas dans lesquels il est mis souvent en œuvre par un auditeur interne.

Cependant deux remarques s’imposent ici. Elles nous permettront d’établir les relations qui
existent entre l’audit interne et l’audit opérationnel d’une part et l’audit financier et l’audit
opérationnel d’autre part.

 On retrouve les objectifs de l’auditeur interne dans ceux de l’audit opérationnel. L’un
et l’autre ont un champ d’intervention qui s’étend à de multiples fonctions de
l’entreprise dont l’amélioration demeure un enjeu constant. ``L’audit opérationnel
correspond à une méthode d’approche, d’analyse et de pensée et non à un autre type
d’audit qui se caractériserait par des programmes et des techniques spécifiques. Une
erreur commune chez beaucoup d’auditeurs internes est de penser qu’il y a rupture
entre l’audit interne traditionnel et l’audit opérationnel’’. Du reste, il n’en demeure pas
moins que la notion d’audit opérationnel est plus large que celle d’audit interne.
L’audit opérationnel peut, et doit dans certains cas, être entièrement indépendant de la
direction qui dirige l’entreprise auditée. Si par exemple, l’acquéreur éventuel d’une
entreprise désire savoir comment elle est gérée, il est évident qu’il ne fera pas appel à
l’auditeur interne de cette entreprise, il dépêchera un auditeur indépendant dont
l’examen critique pourra s’étendre à l’ensemble des fonctions de cette société. Il
résulte de ces deux remarques que l’audit opérationnel peut être mené, suivant le cas,
soit par un service de l’entreprise, soit par un professionnel indépendant.
 Il peut arriver que l’on soit tenté de considérer que l’audit financier n’est qu’une partie
de l’audit opérationnel. Ce serait, à dire vrai, faire abstraction de l’objectif spécifique
de l’audit financier, qui est de certifier, pour les tiers, que les comptes sont fidèles à la
réalité et conformes aux principes comptables généralement admis. Certes , l’auditeur
opérationnel pourra examiner l’information financière et sera même amené à en
vérifier la qualité au même titre que l’auditeur financier, cependant il agira dans la
perspective de l’utilisation de cette information en tant qu’outil de gestion, et non dans
l’intention unique de se porter garant de sa fidélité et de sa conformité aux principes
comptables. Par ailleurs, il n’est pas possible d’établir une limite tranchée entre audit
financier et audit opérationnel car l’auditeur opérationnel s’intéresse aussi aux aspects
financiers de l’entreprise. En effet, une mission opérationnelle par exemple dans le
domaine de la trésorerie, a pour objectif de recueillir les informations nécessaires et
d’apprécier si la gestion de la trésorerie est optimale (budgets, prévisions, utilisation
rationnelle des dates de valeur, remise rapide en banque, surveillance des encours,
choix jours-moyens de financement utilisés). Inversement, l’auditeur financier peut
être amené à prendre en considération des informations à caractère extra comptable
pour vérifier l’information financière. Ainsi, dans le cadre de l’examen de la trésorerie
par exemple, l’auditeur financier vérifie les comptes pour apprécier leur conformité à
la réalité. Mais il n’est pas sans intérêt pour lui, pour conforter son opinion, de prendre
connaissance, dans un souci de cohérence d’ensemble, de données opérationnelles
(budgets, prévisions, gestion rationnelle des fonds). On voit donc que les objectifs de
l’un et de l’autre, fondamentalement différents, interdisant de confondre ces deux
catégories d’audit.

IV-L’AUDIT DES RISQUES

Entreprendre est synonyme de risquer car l’entreprise évolue dans un environnement de


risques. C’est pourquoi, dans une approche globale, le chef d’entreprise prudent et avisé doit
chercher à appréhender l’ampleur de ces risques.

A- Les différents types de risque

1) Les risques spéculatifs


Ce sont des risques pris par l’entrepreneur dans son activité pour atteindre les objectifs de
l’entreprise. A l’évidence ils devront être assumés par l’entreprise.

2) Les risques purs aléatoires ou accidentels

La protection contre ces risques s’établit à deux niveaux :

-une prévention préalable adaptée (équipements spécifiques, organisation de contrôle interne).


Exemple : coupe feu, détecteurs de faux billet, équipement de sauvegarde automatique
conservée sur sites séparés, embauche de gardien, transport de fonds par une société
spécialisée, les contrôles hiérarchiques.

-lors de la survenance des dommages par une protection contre les conséquences financières,
au travers d’une assurance.

Pour neutraliser ces risques, il est nécessaire d’étudier leurs principales caractéristiques :

-les faits générateurs qui les déclenchent

-leurs manifestations

-les conséquences, directes et indirectes, qui les accompagnent

-le coût des moyens de protection

-leur fréquence ou probabilité d’intervention

a) Les faits générateurs

Il existe plusieurs faits générateurs :

-le fait de l’homme : il s’agit de l’intervention frauduleuse de personnes extérieures à


l’entreprise et introduites contre la volonté de l’entreprise, de l’intervention frauduleuse ou
accidentelle de personnes appartenant à l’entreprise, de l’intervention accidentelles de
visiteurs

-les évènements naturels : il s’agit des ouragans, inondations, incendies naturels…C’est


pourquoi, en considérant ces phénomènes naturels, il faut éviter une implantation hasardeuse
des entreprises.

-les concours de circonstances : il s’agit de la réunion simultanée de plusieurs éléments


générant le sinistre. Il est souvent difficile d’appréhender de tels risques qui sont
généralement considérés comme improbables.

Toutefois une réflexion approfondie menée sur le lieu de l’entreprise peut permettre de
déceler des anomalies et de les prévenir par quelques mesures appropriées.

b) La manifestation des risques


L’objectif est de minimiser une perte ou un dommage lorsqu’il survient et de concevoir des
mesures de protection des personnes et des biens. Il convient pour cela de bien connaitre
comment se manifeste la survenance d’un sinistre :

-l’atteinte aux personnes. Il s’agit de l’atteinte à l’intégrité physique pouvant entrainer une
incapacité limitée dans le temps, une invalidité ou même le décès, du rapt ou du chantage, des
prises d’otages. Ces genres de menaces concernent surtout des entreprises détenant des
valeurs importantes (bijouteries, supermarchés) ou encore des secrets industriels importants.

La protection contre ces risques est donc de nature différente, et doit être envisagée cas par
cas

-l’atteinte aux biens : elle peut provenir d’incendies, de vols, d’exception à des milieux
agressifs…Suivant leur nature, leur valeur, leur intérêt, les biens sont plus ou moins exposés.
Une analyse de chacun des biens doit être menée pour apprécier les risques inhérents à ceux-
ci

-l’atteinte à l’environnement : il peut s’agir de nuisances, de dommages graduels ou


d’accidents soudains :

 Les nuisances consistent en des odeurs, des bruits, de la fumée…Elles peuvent être
réglementées par des dispositions législatives, des permis de construire, des
autorisations administratives. Les nuisances font souvent l’objet de réclamations de la
part du voisinage. Ces risques sont importants car ils peuvent conduire à l’arrêt de
l’entreprise
 Les dommages graduels se manifestent par une atteinte lente et progressive, sous
forme d’infiltrations. Le sous-sol est le plus fréquemment touché, ce qui peut conduire
à des pollutions des cours d’eau…La décontamination est souvent très coûteuse. Une
prévention est indispensable, aussi bien lors de l’acquisition d’un terrain que pendant
l’exploitation de l’entreprise
 Les dommages accidentels consistent en une atteinte soudaine et accidentelle à
l’environnement, notamment par la dispersion de produits toxiques. Le risque devra
être déterminé en fonction des produits détenus par l’entreprise, et la prévention
consistera en l’organisation de la détection et des sources en cas d’accident

-la privation de jouissance d’un bien ou d’un service : il s’agit de l’indisponibilité temporaire
ou définitive d’une personne, d’une fourniture ou d’une installation dont l’entreprise a besoin
dans son activité. Elle peut provenir d’un fait accidentel, d’une rupture de contrat, de grèves,
soit dans l’entreprise, soit chez un fournisseur.

c)Les conséquences

 Les conséquences directes. Ce sont les plus évidentes. Il s’agit :

-de la perte matérielle des biens, en tout ou en partie

-de l’indemnisation des tiers victimes d’un dommage dont l’entreprise est responsable
-du coût supporté par l’entreprise à la suite de l’arrêt total ou partiel de son activité

 Les conséquences indirectes : Il s’agit principalement des conséquences sur le


comportement des tiers vis-à-vis de l’entreprise. Une perte de confiance peut être
provoquée par la survenance d’un sinistre, qui est soit le fait des clients craignant pour
les approvisionnements, soit des fournisseurs et banquiers inquiets quant à l’impact
financier de l’évènement sur l’équilibre de l’entreprise.

Il convient de signaler le risque de voir apparaitre des goulots d’étranglement dans le cycle de
production à la suite du sinistre. Certains outils de production peuvent, en effet, se trouver en
rupture d’approvisionnement à la suite de la destruction d’un atelier et devoir cesser toute
l’activité, bien que n’ayant pas été touchés. Une analyse de l’organisation doit prévoir cet aléa
afin de ne pas déstabiliser l’ensemble de l’entreprise.

e) La quantification des risques

Une fois les risques répertoriés, il convient de déterminer l’impact financier, toutes
conséquences confondues, des sinistres reconnus comme étant probables. Il sera préférable de
définir différents niveaux de risque afin de ne pas aboutir systématiquement à une valorisation
d’un risque maximum, dont les montants seraient alors totalement démesurés et imposables à
assurer.

B- Le traitement des risques

L’entreprise dispose de différents moyens pour se protéger des risques. Il peut s’agir de la
mise en place d’un système de contrôle ou de la souscription d’un contrat d’assurance.

Certaines assurances sont imposées, soit par des dispositions légales ou réglementaires que
l’entreprise doit respecter dans le cadre de son activité, soit par la compagnie d’assurance
pour accepter de garantir le risque. D’autres sont prises en compte par le chef de l’entreprise,
à l’occasion de son contrôle interne et de la garantie de son patrimoine.

Dans son acception idéale, l’assurance serait le moyen de remettre l’entreprise, en cas de
sinistre, dans une position identique à celle qui aurait été la sienne si celui-ci n’avait pas eu
lieu.

L’assurance peut effectivement rétablir la situation matérielle de l’entreprise par la prise en


charge du remplacement des matériels détruits, en remboursant les pertes d’exploitation
subies, ou en se substituant au coût de sa responsabilité civile.

Elle ne pourra toutefois jamais compenser les conséquences indirectes telles que les pertes de
marché ou les pertes de confiance. L’entreprise devra, en la matière, compter sur sa propre
compétence à faire face aux risques d’entrepreneur.

Il n’en reste pas moins que l’intervention des assurances est essentiel en cas de sinistre.

1) Les risques assurables

Pour être assurable, un risque doit être :


-aléatoire : le risque ne doit pas être certain ou quasi certain. A partir d’une probabilité trop
importante, l’assureur opposera un refus de garantie

-quantifiable : il conviendra de pouvoir connaitre quelle est la probabilité de réalisation du


risque, suivant des statistiques connues et reconnues

-comprendre au plan financier : l’assureur doit pouvoir connaitre précisément le coût d’un
éventuel sinistre afin de calculer le montant des primes nécessaires à sa couverture.

Il est donc possible que certains risques ne puissent pas être assurés, si ces conditions ne sont
pas remplies. Les contrats d’assurance excluent d’ailleurs de la garantie, la survenance
d’évènements particuliers (guerre, cataclysmes, attentats.)

2)Les assurances spécifiques aux entreprises

L’audit des risques de l’entreprise conduira inévitablement à recenser des besoins en matière
d’assurance. Certaines couvertures apparaitront comme évidentes, d’autres peuvent échapper
à une première analyse.

Les principaux contrats d’assurance qu’une entreprise se doit d’examiner sont :

-assurance incendie

-assurance vol

-assurance dégâts des eaux

-assurance bris de machine

-assurance bris de glace

-assurance risques informatiques

-assurance pertes d’exploitation

-assurance homme clé

-assurance marchandises transportées

-assurance-crédit et caution sur marché intérieur

-assurance-crédit et risques à l’exportation

-assurance prospection à l’exportation

-assurance protection juridique

-assurance des véhicules

*assurance pertes d’exploitation : trop souvent négligée, cette assurance couvre non pas le
sinistre lui-même, mais les conséquences de celui-ci sur l’exploitation de l’entreprise après sa
survenance. Il permettra ainsi de couvrir les charges fixes supportées en l’absence même de
chiffre d’affaires, pendant toute la période de rétablissement d’une activité normale. Des
sommes très importantes doivent être assumées par une entreprise au quotidien, et l’absence
d’une telle assurance conduira à un dépôt de bilan

*Risques informatiques : l’informatique étant devenue incontournable dans les entreprises


actuelles, les risques qui lui sont propres doivent faire l’objet d’une analyse et d’une
couverture. Si la garantie des matériels semble évidente, il est plus rarement envisagé une
couverture pour les données immatérielles. Or le coût de reconstruction des fichiers,
programmes et autres informations peut s’avérer très important et indispensable puisqu’il
s’agit désormais du cœur de l’entreprise. Des assurances existent pour ces risques et il semble
essentiel de s’interroger sur leur opportunité

*Homme clé : les petites et moyennes entreprises reposent la plupart du temps sur un seul
homme qui les dirige et qui est souvent le fondateur. En cas de disparition accidentelle de
celui-ci, il est bien rare que l’entreprise survive. Ce risque majeur peut être assuré par un
contrat d’assurance homme clé, qui attribuera à l’entreprise, et non à l’homme assuré, des
indemnités en cas de disparition ou d‘indisponibilité de l’individu. Ainsi, non seulement
peuvent être assurés les dirigeants, mais aussi toute personne essentielle au bon
fonctionnement de l’entreprise (cadre commercial, ingénieur…)

*Crédit à l’exportation et prospection à l’exportation : les entreprises exportatrices encourent


généralement plus de risques que celles limitant leur activité au territoire national, ne serait-ce
que du fait de l’hostilité naturelle des zones méconnues. Des assurances spécifiques peuvent
dès lors être souscrites auprès d’un organisme spécialisé, portant essentiellement sur le risque
de non-recouvrement des créances. Ces assurances nous semblent obligatoires pour toute
PME qui souhaite exporter. Il existe également des contrats dits d’assurance prospection qui
permettent d’aider les entreprises dans leur phase de prospection à l’étranger, en leur
attribuant des fonds remboursables en cas de succès ou non remboursables en cas d’échec.
Ces assurances sont également souscrites auprès d’un organisme spécialisé.

V-AUTRES DOMAINES D’APPLICATION

La brève approche historique que nous avons réalisé, suffit à montrer qu’on ne peut limiter à
priori les possibilités d’extension de la notion d’audit. L’audit répond à un besoin, dont
l’évolution se répercute inévitablement sur la notion elle-même et sur la formation des
auditeurs. La notion d’audit se réfère à l’existence (implicite le cas échéant) d’une norme. Il
accompagne tout développement de la réglementation ou de la réflexion doctrinale dans un
secteur d’application. D’une manière générale, si l’audit est un examen critique, il ne dépasse
jamais un certain stade où il viendrait se confondre avec la prise de décision : il s’agit d’une
limite stricte.

CHAPITRE IV : LE CONTRÔLE INTERNE

I-DEFINITIONS
1) Le contrôle interne

C’est l’ensemble des sécurités que l’entreprise organise pour mettre les opérations sous
contrôle c’est-à-dire sécuriser le patrimoine de l’entreprise et fiabiliser l’information
comptable. Il se situe à l’intersection entre la comptabilité et la gestion. Il agit sur la gestion
pour qu’elle sécurise le patrimoine et garantisse à la comptabilité la fiabilité de ses
informations.

2) L’audit interne

C’est un examen critique qui vise à s’assurer que toutes les opérations de l’entreprise sont
sous contrôle. Il apprécie le contrôle interne, pour voir si les procédures existent (audit
organisationnel), si chacun fait le travail conformément aux procédures (audit de conformité)
et si les procédures permettent d’obtenir les meilleurs résultats attendus (audit d’efficacité).

3) L’inspection

C’est le fait de porter un regard critique sur les personnes afin de s’assurer qu’elles respectent
bien les règles qui leur sont imposées. C’est pour cela qu’on inspecte les personnes alors
qu’on audite les systèmes (ou les fonctions ou les activités).

-pour l’inspection, il est recommandé d’avoir des responsables d’un niveau hiérarchique
élevé, qui imposent le respect, voire la crainte et qui ont une parfaite connaissance de
l’organisation et des hommes qui y travaillent. Ils vont exercer leur mission sans état d’âme et
avec pugnacité si nécessaire.

-pour l’audit interne, on recherchera des collaborateurs, qui non seulement devraient être de
bons connaisseurs des activités qu’ils auditent, mais qui devraient avoir aussi le sens du
dialogue, de la communication et de la concertation.

En d’autres termes, il s’agit concrètement (au plan pratique) de ne mentionner des noms de
personnes (employés dans l’entreprise) dans les rapports d’audit interne. Cependant, si la
responsabilité des personnes est avérée par exemple dans des cas de situation gravement
compromises, les observations des auditeurs auront alors sur celles-ci, une incidence directe.

4) Le contrôle de gestion

Il s’organise autour de la mesure du suivi et du contrôle des performances réalisées par toute
entreprise ou par toute organisation. Il révèle d’une démarche de maitrise de la gestion et de
conquête de l’efficacité du management. Son rôle est d’assister les responsables opérationnels
dans la réalisation des objectifs financiers et autres. Il intervient au niveau de la planification
pour la budgétisation, de la mise en œuvre du budget et du contrôle pour l’analyse des écarts.

5) Le contrôle budgétaire

Il englobe la phase d’exécution, le suivi et la mesure des résultats. (voir schéma).

II-Objectifs du contrôle interne


1) Objectifs avec incidence sur les comptes annuels

-protection du patrimoine de l’entreprise

-fiabilité et qualité des informations comptables

2) Objectifs sans incidence directe sur les comptes annuels

-respect de la politique de la direction et contrôle de l’application de ses instructions

-amélioration des performances et de l’efficacité opérationnelle

III-Les composantes du contrôle interne

1) Le système d’organisation

Le contrôle interne ne peut se développer dans un contexte anarchique. Il doit y avoir dans
l’entreprise une recherche de systématisation qui doit en particulier se traduire à trois
niveaux :

a)La définition des tâches

Elle doit être la plus précise possible. Chacun doit savoir ce qu’il doit faire et cela non
seulement dans les circonstances normales mais également dans celles qui sont moins
habituelles.

b) La définition des pouvoirs et des responsabilités

Il s’agit là du corolaire direct de la définition des tâches. La sécurité d’une organisation


nécessite en effet une hiérarchie dont l’autorité est indiscutée.

c)La circulation des informations

Les circuits de documents doivent être suffisamment précis et élaborés pour exclure la
négligence et la fantaisie.

2)Le système de documentation

a)La production des informations

Les informations doivent être qualitativement et quantitativement suffisantes pour la direction


(ou toute autre personne) y trouve une base d’appréciation satisfaisante. Dans ce domaine,
l’existence d’instructions écrites, sous forme par exemple d’un manuel de procédures,
présentera pour l’auditeur une sérieuse garantie.

b) La conservation de l’information

La mémoire d’une organisation est un élément essentiel de son contrôle interne, qui
conditionne tous les contrôles à postériori, en particulier ceux qu’implique la mise en œuvre
d’un audit.
3)Le système de preuve

Le système de contrôle interne doit permettre d’établir deux catégories de preuves :

a) Les éléments de preuve généraux

La qualité des procédures entraine un effet multiplicateur sur l’ensemble des opérations
auxquelles elle est pratiquée. La formalisation et l’application constituent une preuve d’ordre
général.

b) Les éléments de preuve directes

Preuve de la fiabilité du système comptable et de la qualité des documents financiers.

4)Les moyens matériels de protection

Ils visent à assurer la protection physique du patrimoine (gardiennage, mise sous clé des
chèques, création d’un document à chaque mouvement interne de marchandises, etc).

5)Le personnel

La compétence et l’intégrité du personnel sont essentielles au niveau de la direction.


S’agissant des responsables, les décisions qu’ils prennent sont généralement plus lourdes de
conséquences : leurs qualités tout comme leurs défauts se répercutent toujours sur les services
qu’ils dirigent.

6)Le système de supervision

C’est l’un des aspects fondamentaux du contrôle hiérarchique. Les travaux effectués par les
exécutants doivent faire l’objet d’une vérification. Il est essentiel que les travaux supervisés
reçoivent une marque matérielle (tampon, signature…) permettant d’identifier la nature et
l’auteur du contrôle. La supervision peut se réaliser de deux façons :

-soit elle est la condition nécessaire à la réalisation complète d’une opération ; dans ce cas elle
est préventive

-soit elle permet au responsable de s’assurer que les personnes qui sont sous ses ordres
accomplissent bien leur travail et ne laissent de côté aucune tâche dont ils ont la charge. La
supervision est alors effectuée à postériori et n’est donc réellement efficace que dans la
mesure où elle est mise en œuvre de façon suffisamment fréquente et régulière.

IV-Les principes généraux du contrôle interne

1)Le principe d’organisation et séparation des fonctions

L’organisation doit être préalable, adaptée et adaptable, vérifiable, formalisée et doit


comporter une séparation convenable des fonctions. L’organisation doit être établie sous la
responsabilité du chef d’entreprise. Cette responsabilité consiste à fixer les objectifs, définir
les responsabilités des hommes (organigramme), déterminer le choix et l’étendue des moyens
à mettre en œuvre. La diffusion par écrit des instructions est indispensable dans une grande
entreprise. Elle est également préférable dans les entreprises de dimensions plus modestes afin
d’éviter les erreurs d’interprétations.

La règle de séparation des fonctions a pour objectifs d’éviter que dans l’exercice d’une
activité de l’entreprise, un même agent cumule :

-les fonctions de décisions (ou opérationnelles)

-les fonctions de détention matérielle des valeurs et des biens

-la fonction d’enregistrement (saisie et traitement de l’information)

-les fonctions de contrôle ou même simplement deux d’entre elles.

2)Le principe d’intégration ou autocontrôle

Les procédures mise en place doivent permettre le fonctionnement d’un système


d’autocontrôle mis en œuvre par des recoupements, des contrôles réciproques ou des moyens
techniques appropriés. Les recoupements permettent de s’assurer de la fiabilité de la
production ou du suivi d’une information au moyen de renseignements émanant de sources
différentes ou d’éléments identiques traités par voies différentes (concordances d’un compte
collectif avec la somme des comptes individuels). Les contrôles réciproques s’opèrent dans le
traitement subséquent ou simultané d’une information selon la même procédure, mais ils
s’effectuent par un autre agent afin de mieux vérifier l’identité des résultats obtenus (total des
relevés reçus et total des bordereaux de remise en banque).

Les moyens techniques recouvrent l’ensemble des procédés qui évitent, corrigent ou
réduisent, autant que faire ce peu, l’intervention humaine et par voie de conséquences, les
erreurs, les négligences et les fraudes (traitements automatiques informatisés, clés de
contrôle).

3) Le principe de permanence

La mise en place de l’organisation de l’entreprise et de son système de régulation – le contrôle


interne – suppose une certaine pérennité de ces systèmes. Il est évident que cette pérennité
repose nécessairement sur celle de l’exploitation.

4) Le principe d’universalité

Il signifie que le contrôle interne concerne toutes les personnes dans l’entreprise, en tout
temps et en tout lieu. Autrement dit, personne n’est exclu du contrôle par quelque
considération que ce soient : il n’y a ni privilège, ni domaines réservés, ni établissement mis
en dehors du contrôle interne.

5) Le principe d’indépendance

Il implique que les objectifs du contrôle interne sont à atteindre indépendamment des
méthodes, des procédés et moyens de l’entreprise. En particulier l’auditeur doit vérifier que
l’informatique n’élimine pas certains contrôles intermédiaires.
6) Le principe d’information et la qualité du personnel

L’information doit répondre à certains critères tels que la pertinence, l’utilité, l’objectivité, la
communicabilité et la vérifiabilité. La qualité du personnel ne doit pas fragiliser les
procédures c’est-à-dire l’information. Tout système de contrôle interne est, sans un personnel
de qualité, voué à l’échec. La qualité du personnel comprend la compétence et l’honnêteté.
Cependant, la fragilité du facteur humain rend toujours nécessaire de bonnes procédures de
contrôle interne.

Une personne qui a des fonctions de supervision ne doit pas partir en congés en même temps
que ses subalternes, de manière à pouvoir contrôler de façon appropriée les intermédiaires. De
même, une forte rotation du personnel doit être compensée par une pérennité du personnel
d’encadrement.

Une bonne protection repose sur la mobilité du personnel, quel que soit son rang hiérarchique.
Les hommes soi-disant indispensables et de toute confiance sont toujours exposés au risque,
au fil des ans, d’adapter leur moralité au montant des sommes d’argent qu’ils gèrent.

7) Le principe d’harmonie

On entend par principe d’harmonie, l’adéquation du contrôle interne aux caractéristiques de


l’entreprise et de son environnement. C’est un simple principe de bon sens qui exige que le
contrôle interne soit bien adapté au fonctionnement de l’entreprise. En particulier, dans la
petite entreprise, le contrôle interne connait des limites inhérentes à la dimension, notamment
pour ce qui concerne la mise en œuvre généralisée du principe de séparation de fonctions.
Mais, il ne faut pas ignorer que cette lacune se trouve en partie compensée par la connaissance
des hommes et des activités possédées par le chef d’entreprise qui est un des éléments
essentiels du contrôle interne.

EXERCICE D’APPLICATION

La société GATO est une société anonyme dont le siège est situé à Abidjan. Son chiffre
d’affaires s’élève à 3 milliards de francs environ. Elle transforme des polymères en objets en
plastique (sceaux, sacs, bouteilles…). Elle possède 5 petites usines à l’intérieur du pays qui
emploient chacune une cinquantaine de personnes. Le siège centralise tous les aspects
financiers et administratifs (gestion de la trésorerie, paie, comptabilité…).

1)Les directeurs des usines de la société GATO établissent des demandes de


réapprovisionnement de stock au fur et à mesure de leurs besoins. Ils passent directement les
commandes à leurs fournisseurs habituels qui transmettent les doubles au siège.

2)Les matières premières sont reçues dans les usines. Les factures correspondantes sont
directement adressées par les fournisseurs au siège à Abidjan. Un comptable du siège
compare la facture avec le double de la commande reçue de l’usine. Puis le paiement a lieu.

3)Après avoir comparé le bon de commande et la facture, le comptable établit un chèque (ou
un ordre de virement) puis le transmet au directeur général pour signature.
4)Les magasiniers des 5 usines procèdent à l’inventaire physique des stocks possédés dans les
derniers jours de décembre (l’exercice social coïncide avec l’année civile). Toute différence
entre l’inventaire physique et le stock comptable (fournit par l’inventaire permanent) donne
lieu à une rectification en conséquence des fiches de stock.

5)Les clients adressent leurs commandes au siège à Abidjan. Ce dernier établit les factures,
les envoie aux clients, puis transmet aussitôt les commandes aux usines. Les magasiniers des
usines préparent les commandes puis établissent les bons de livraison en deux exemplaires, un
pour le client et un pour le transporteur.

6)Les chèques sont remis à Mme KAKOU (service comptable). Mme KAKOU dépose les
chèques en banque le même jour, débite le compte banque concerné puis crédite le compte
client. Mme KAKOU a également pour fonction d’assurer le suivi des clients douteux ou
litigieux.

TAF : En relevant les violations aux composantes du système et principes du contrôle interne,
analyser les risques et recommander des procédures de contrôle interne assurant la sauvegarde
du patrimoine.

CHAPITRE V : DEFINITIONS ET OBJECTIFS DE L’AUDIT FINANCIER

I-DEFINITIONS

1) Selon l’IFAC, une mission d’audit des états financiers a pour objectif de permettre à
l’auditeur d’exprimer une opinion selon laquelle les états financiers ont été établis, dans tous
leurs aspects significatifs, conformément à un référentiel comptable identifié. Pour exprimer
cette opinion, l’auditeur emploiera la formule ``donne une image fidèle’’ ou ``présente
sincèrement sous tous les aspects significatifs’’, qui sont des expressions équivalentes.

2) Selon la CNCC en France, le cadre conceptuel des interventions du commissaire aux


comptes définit comme suit la mission de l’auditeur financier : ``une mission d’audit des
comptes a pour objectif de permettre au commissaire aux comptes de formuler une opinion
exprimant si ces comptes sont établis, dans tous leurs aspects significatifs, conformément au
référentiel comptable qui leur est applicable. Cette opinion est formulée, selon les dispositions
prévues par le code de commerce, en termes de régularité, sincérité et d’image fidèle.

3) L’ordre des experts-comptables définit trois types de missions normalisées liées aux
comptes annuels : la mission de présentation des comptes annuels, la mission d’examen des
comptes annuels et la mission d’audit des comptes annuels. A chacune de ces missions sont
associées un corps spécifiques de diligences et une formule type de rapport. La mission
d’audit des comptes annuels se caractérise par le fait qu’elle débouche sur une attestation
contenant une ‘’ assurance positive sur la régularité, la sincérité et l’image fidèle’’ des
comptes annuels audités.
4)Le Groupement ATH énonce que ‘’l’audit financier est l’examen auquel procède un
professionnel compétent et indépendant, en vue d’exprimer une opinion motivée sur la fidélité
avec laquelle les comptes annuels d’une entité traduisent sa situation à la date de clôture et ses
résultats pour l’exercice considéré, en tenant compte du droit et des usages du pays où
l’entreprise a son siège’’.

II-LES OBJECTIFS FONDAMENTAUX DE L’AUDIT FINANCIER

L’audit financier correspond à un examen critique des états financiers. Ceux-ci comprennent
le bilan, le compte de résultat, le TAFIRE (Tableau Financier des Ressources et des Emplois)
et l’état annexé et forment un tout indispensable. Les éléments comptables du rapport du
conseil d’administration sont considérés comme partie intégrante des supports de l’audit.
L’objectif assigné à l’auditeur est d’exprimer une opinion motivée sur la régularité et la
sincérité des états financiers. L’acte uniforme de l’OHADA énonce les objectifs de la mission
du commissaire aux comptes. Les organismes étrangers assignent à l’audit des objectifs
similaires : ‘’l’objectif de l’examen des états financiers par l’auditeur est la formulation d’une
opinion sur l’image qu’il donne de la situation financière, des résultats des opérations, de
l’évaluation de la situation financière eu égard aux principes comptables généralement admis.
Le rapport de l’auditeur est le moyen par lequel il émet son opinion, ou, si les circonstances
l’exigent, refuse de le faire’’.

L’émission d’une opinion sur la qualité de l’information comptable est donc l’objectif
primordial de l’audit.

Le commissaire aux comptes certifie que les états financiers de synthèse sont réguliers et
sincères et donnent une image fidèle du résultat des opérations de l’exercice écoulé ainsi que
de la situation financière et du patrimoine de la société à la fin de cet exercice. Dans son
rapport à l’assemblée générale, il déclare :

-soit de certifier la régularité et la sincérité des états financiers de synthèse

-soit d’assortir sa certification de réserves ou la refuser en précisant les motifs de ces réserves
ou de ce refus.

1) La régularité

La régularité peut être définie comme la conformité aux règles et procédures en vigueur.
Qualité de ce qui est régulier, conformité à des règles, la régularité est la conformité à la
réglementation ou, le cas échéant, aux principes généralement admis.

La qualité de l’information financière s’apprécie d’abord au regard des règles fixées par la loi,
c’est-à-dire des textes législatifs ou réglementaires (Droit des sociétés, Code de commerce et
Droit fiscal notamment), qui imposent des règles comptables de forme, de présentation ou
d’évaluation. Ensuite seulement, elle s’évalue d’après les règles fixées par la jurisprudence et
les organisations professionnelles compétentes à préciser la doctrine comptable.

2) La sincérité
Le terme sincérité s’est défini par opposition au terme exactitude. Au mot exactitude s’attache
une rigueur qui exclut toute nuance, et le dictionnaire indique qu’est exact ce qui est conforme
à la vérité. Il est impossible d’imaginer qu’un commissaire aux comptes puisse certifier
l’exactitude des stocks surtout dans les entreprises ayant 40 000 à 50 000 articles et même
dans les entreprises moyennes opérant dans les domaines particuliers. L’évaluation des
provisions comporte, elle aussi, un élément d’incertitude qui, fonctionnellement, exclut
l’exactitude. Le commissaire aux comptes ne peut pas attester qu’une provision est exacte,
mais simplement indiquer qu’elle a été estimée avec sincérité, c’est-à-dire que les risques ont
été appréciés d’une manière raisonnable.

Le terme exactitude recouvre l’exhaustivité (l’ensemble des opérations est constaté) et


traduction correcte (et donc régularité).

Les comptes sincères dans la pratique résultent d’une parfaite connaissance des règles et de
leur application ; de la situation de l’entreprise ; de la perception extérieure des comptes ainsi
présentés. La notion de sincérité objective tend à s’identifier à la notion d’image fidèle.

3) La fidélité

Elle est liée à la régularité et à la sincérité. Elle rime avec la fiabilité. C’est la caractéristique
qualitative de l’information qui vise à rendre celle-ci sûre, capable de traduire fidèlement la
réalité économique et financière. Cette fiabilité est liée aux dispositifs de fond et de forme à
savoir :

-la définition des règles d’évaluation et de présentation

-l’application de celle-ci avec régularité et sincérité

CHAPITRE VI : LES RISQUES DANS LA PRATIQUE DE L’AUDIT

I-LA NOTION DE RISQUE

L’objectif de l’auditeur est bien de se forger une intime conviction et d’émettre une opinion
sur les documents qui lui sont présentés. Il devra atteindre cet objectif en gérant trois niveaux
de contraintes :

-le budget de temps de l’auditeur est très limité

-il devra respecter les diligences précisées sous formes de normes par la compagnie des
commissaires aux comptes ou l’ordre des experts comptables

-il a une pleine conscience de la responsabilité (civile, pénale, professionnelle) de l’auditeur.

De par ses objectifs et ses contraintes, la mission d’audit comporte des risques dont
l’importance dépend :
-de l’organisation et de l’esprit existant dans l’entreprise

-des moyens mis en œuvre par l’auditeur pour assurer la réalisation complète de la mission

C’est parce qu’il existe une possibilité pour l’auditeur de formuler une opinion inappropriée
eu égard aux circonstances que l’IAPC devenu l’IAASB, a reconnu dans la pratique de
l’audit, l’existence d’un risque. Ce risque est appelé risque d’audit qui peut être analysé en
trois composantes :

-le risque inhérent (risque qu’une erreur ou qu’une inexactitude significative puisse survenir)

-le risque de non-contrôle (risque que les systèmes de contrôle interne de l’entreprise ne
préviennent pas ou ne détectent pas de telles erreurs)

-le risque de non-détection (risque que les erreurs ou inexactitudes significatives ne soient pas
décelées par l’auditeur)

a)Le risque inhérent

Chaque entreprise a des particularités liées à son activité, à la nature de ses comptes, à ses
opérations et à son environnement. Ces particularités comportent des risques auxquels
l’auditeur doit faire face. Il s’agit de risques inhérents encore appelé risque général de
l’entreprise.

Par exemple, une entreprise qui gère des stocks importants et diversifiés et une société
pétrolière ont des risques différents. Ces risques peuvent s’analyser de la façon suivante :

- risques liés à l’activité, par exemple :

*marché et produits de l’entreprise (clientèle, gamme de produits, etc)

*taille de l’entreprise (chiffre d’affaires, personnel, capital, total du bilan)

*source d’approvisionnement (fournisseurs stratégiques, fournisseurs locaux, fournisseurs


étrangers)

*fluctuation de l’activité (sous-activité)

*risque de non-recouvrement des créances

*mise en cause de la garantie

-risques liés à la structure financière, par exemple :

*insuffisance de fonds de roulement

*insuffisance de capitaux propres

*problèmes de gestion de trésorerie

-risques liés à la structure du capital, par exemple :


*risque lié à l’existence d’un gérant/associé majoritaire : confusion du patrimoine

*risque d’abus de biens

*risque de non-déductibilité des charges

*risque de manipulation du résultat

-risques liés à l’organisation, par exemple :

*insuffisance du personnel administratif

*insuffisance du système d’information

*clients nouveaux (procédures spécifiques)

*risque fiscal

-risques liés à l’importance de certains postes du bilan. Par exemple lorsque ceux-ci sont
supérieurs à 10% du total du bilan.

b) Risque de non-contrôle (par l’entreprise)

Le contrôle interne est l’ensemble des sécurités que l’entreprise met en place afin que les
opérations soient sous contrôle c’est-à-dire : sécuriser le patrimoine de l’entreprise et
fiabiliser l’information comptable.

Le risque de non-contrôle est le risque que le système de contrôle interne n’assure pas la
prévention nécessaire ou la correction des erreurs. Ce risque doit être évalué dans la phase
d’appréciation du contrôle interne, ce qui nécessite une bonne connaissance des procédures
appliquées.

c)Le risque de non-détection par l’auditeur

Ce risque est intimement lié au programme de travail de l’auditeur. C’est le risque que les
procédures mises en œuvre par l’auditeur ne lui permettent pas de détecter d’autres erreurs
significatives.

II-RELATION ENTRE LES COMPOSANTES DU RISQUE D’AUDIT

Le risque d’audit découle de la combinaison des trois risques et se dégage de la formule


suivante :

Risque d’audit = risque inhérent × risque de non−contrôle × risque de non−détection

En début de mission, l’auditeur se trouve dans l’impossibilité de réduire le risque inhérent et


le risque de non-contrôle. Quand ceux-ci sont élevés, il ne peut qu’aménager son programme
de travail afin que son risque de non-détection puisse tendre vers zéro. C’est la seule
condition qui lui resterait pour minimiser le risque d’audit. L’auditeur se fixe un risque
d’audit acceptable. Il ne lui reste plus qu’à évaluer chacune de ses composantes.
L’IAPC a établi une matrice qui permet d’estimer le risque de non-détection acceptable en
fonction du risque inhérent et du risque de non-contrôle :

L’auditeur a estimé le risque de non-contrôle

L’auditeur a Elevé Moyen Faible


estimé le risque
inhérent Elevé Faible Faible Moyen

Moyen Faible Moyen Elevé

Faible Moyen Elevé Elevé

Ce tableau permet de déduire que l’auditeur doit fixer une relation inversement
proportionnelle, entre le degré combiné du risque inhérent et du risque de non-contrôle et
celui du risque de non-détection.

EXEMPLE

1) Lorsque le risque inhérent et le risque de non-contrôle sont faibles, l’auditeur peut accepter
un risque de non-détection plus élevé tout en maintenant son risque d’audit à un niveau bas et
acceptable.

2) Si l’auditeur estime que le risque inhérent et le risque de non-contrôle sont élevés, le risque
de non-détection acceptable doit être faible de façon à maintenir le risque d’audit à un niveau
acceptable et compatible avec l’importance significative de l’information.

Cette relation entre les deux composantes du risque d’audit peut être récapitulée dans le
tableau suivant, qui fait apparaitre le niveau théorique de diligences à mettre en œuvre en
fonction du niveau du risque inhérent et du risque lié au contrôle.

L’auditeur a estimé le risque de non-contrôle

L’auditeur a Elevé Moyen Faible


estimé le risque
inhérent Elevé Maximum Elevé Faible

Moyen Elevé Moyen Faible

Faible Moyen Faible Minimum

III-INCIDENCE DE RISQUE D’AUDIT SUR LA PLANIFICATION DE LA MISSION

Le plan de la mission doit être établi afin de minimiser le risque d’audit. Pour cela, il doit
tenir compte des risques analysés à ces différents niveaux :

-dans la phase de prise de connaissance de l’entreprise

-pendant l’évaluation du contrôle interne


-au cours de l’évaluation des compétences du personnel comptable

L’auditeur doit adapter son plan de travail (calendrier, étendu des travaux de révision) afin de
maintenir le risque d’audit à un niveau acceptable. Le plan comprend :

-les caractéristiques de l’entreprise à auditer

-les zones de risques

-le seuil de signification

-les domaines et systèmes significatifs

-les axes principaux des travaux de contrôle

-l’organisation de la mission

-le budget

CHAPITRE VII : DEMARCHE D’UNE MISSION D’AUDIT FINANCIER

I-LES QUALITES ATTENDUES DES COMPTES

Les articles 725 et 898, de l’Acte Uniforme OHADA portant sur le droit des sociétés
commerciales et du groupement d’intérêt économique, fixent la responsabilité du commissaire
aux comptes relative aux comptes annuels. Les objectifs du commissaire aux comptes ou
auditeur financier sont clairement définis par l’article 770 qui stipule ce qui suit :≪ les
commissaires aux comptes certifient que les états financiers de synthèse sont réguliers et
sincères et donnent une image fidèle du résultat des opérations de l’exercice écoulé ainsi que
la situation financière et du patrimoine de la société à la fin de cet exercice≫.

Pour atteindre cet objectif, le commissaire aux comptes doit notamment s’assurer que les
comptes annuels remplissent les caractéristiques suivantes :

QUALITES AUXQUELLES DOIVENT REPONDRE LES COMPTES ANNUELS

-l’exhaustivité : toutes les opérations sont enregistrées

-la réalité : les opérations enregistrées sont réelles

-l’exactitude : toutes les opérations sont correctement enregistrées

-la spécialisation : toutes les opérations sont comptabilisées dans la bonne période

-l’évaluation : toutes les opérations sont correctement évaluées

-la présentation : toutes les opérations sont correctement présentées dans les comptes

-la validité : toutes les opérations sont enregistrées dans un compte approprié

II-SCHEMA RECAPITULATIF DE LA DEMARCHE (voir schéma)


Ce schéma récapitulatif de la norme fait ressortir les grandes phases suivantes, pour la
conduite d’une mission d’audit :

1-L’acceptation de mandat

2-L’orientation et la planification de la mission :

-prise de connaissance générale de l’entreprise

-identification des domaines et systèmes significatifs

-rédaction du plan de mission

3-l’évaluation du contrôle interne

4-Le contrôle des comptes

5-Les travaux de fin de mission

En pratique, il existe une interaction entre les différentes étapes. Il est difficile en effet,
d’accepter la mission et d’en fixer les honoraires sans avoir identifier au préalable les
domaines et systèmes significatifs. Il est également difficile d’identifier les domaines et
systèmes significatifs, sans faire l’évaluation d’un contrôle interne (au moins de façon
sommaire). Enfin, il est nécessaire de faire une prise de connaissance générale de l’entreprise
avant l’acceptation du mandat.

CHAPITRE VIII : ACCEPTATION DE LA MISSION

L’acceptation d’une mission peut procéder de la démarche suivante :

-prise de connaissance globale de l’entreprise

-appréciation de l’indépendance et l’absence d’incompatibilités

-examen de la compétence disponible pour le type d’entreprise concernée

-contact avec le commissaire aux comptes précédent s’il y a lieu

-décision d’acceptation du mandat

-respect des autres obligations professionnelles

I-PRISE DE CONNAISSANCE GLOBALE DE L’ENTREPRISE

Il est vrai que la prise de connaissance de l’entreprise s’effectue tout au long de la mission, à
chacune des phases de l’audit jusqu’à l’émission d’un minimum d’informations sur
l’entreprise. Ces informations lui permettront d’appréhender, au moins en partie, le risque
inhérent à l’activité de l’entreprise et de répondre à l’offre (approche technique proposée,
modalités d’intervention, équipe de la mission, le temps nécessaire et les honoraires).

II-APPRECIATION DE L’INDEPENDANCE ET L’ABSENCE D’INCOMPATIBILITES


Pour que l’opinion de l’auditeur puisse avoir la garantie de son objectivité, il est nécessaire
qu’il soit indépendant :

-indépendant d’esprit tout d’abord. L’auditeur doit être intègre (âge, jouissance des droits
civils, absence de condamnation, etc)

-indépendant de fait vis-à-vis de l’entreprise. L’auditeur doit avoir une liberté d’agir et de
penser qui implique. Une certaine stabilité pour son mandat (pouvant aller à six exercices
pour les SA par exemple), une interdiction de s’immiscer dans la gestion, une nomination par
l’assemblée et/ou par la direction, La fixation d’un barème d’honoraires minimum, la
nomination de deux commissaires aux comptes pour les sociétés les plus importantes et tout
un système d’incompatibilité.

En effet, les fonctions de Commissaire aux comptes sont incompatibles avec :

- la fonction de gérant

- l’audit des activités du conjoint

- toute activité ou tout acte de nature à porter atteinte à son indépendance, tout emploi salarié.
Toutefois, un commissaire aux comptes peut dispenser un enseignement se rattachant à
l’exercice de sa profession ou occuper un emploi rémunéré chez un Commissaire aux
Comptes ou chez un expert-comptable

- toute activité commerciale, qu’elle soit exercée directement ou par personne interposée

-les fondateurs, apporteurs, bénéficiaires d’avantages particuliers, dirigeants sociaux de la


société ou de ses filiales, ainsi que leur conjoint

-les parents et alliés, jusqu’au quatrième degré inclusivement

-les dirigeants sociaux des sociétés possédant le dixième du capital de la société ou dont celle-
ci possède le dixième du capital, ainsi que leur conjoint.

III-Examen de la compétence disponible pour le type d’entreprise concernée

Les missions d’examen des comptes annuels concernent des entreprises dont les spécificités
peuvent requérir des compétences particulières. L’auditeur doit refuser la mission d’audit s’il
ne dispose pas dans son équipe des compétences nécessaires.

IV-Contact avec le commissaire aux comptes précédent s’il y a lieu

L’auditeur doit prendre contact avec son prédécesseur afin de s’assurer que la rupture de son
contrat n’est pas litigieuse. Le membre de l’ordre appelé par un client à remplacer un confrère
ne peut accepter sa mission qu’après en avoir informé ce dernier. Il doit s’assurer que l’offre
n’est pas motivée par le désir du client d’élucider l’application des lois et règlements ainsi que
l’observation par le membre de l’ordre de ses devoirs professionnels ; le membre de l’ordre
s’abstient de toute critique à l’égard de son prédécesseur. Lorsque les honoraires dus à son
prédécesseur résultent d’une convention nettement précisée, il doit avoir obtenu la
justification du paiement des dits honoraires avant de commencer sa mission. A défaut, il doit
en référer au président du conseil régional et faire toutes réserves nécessaires auprès de son
client avant d’entrer en fonction. Lorsque ces honoraires sont contestés par le client, le
membre de l’ordre appelé à remplacer un confrère suggère par écrit à son client, de recourir à
la procédure de conciliation ou d’arbitrage de l’ordre.

V-Décision d’acceptation du mandat

Les éléments collectés permettent de décider s’il peut accepter la mission ; d’apprécier si la
mission répond correctement au contexte et aux besoins de l’entreprise ; d’en préciser les
contours en nature de travaux, en volumes, en périodicité d’intervention, en niveau
d’intervenant.

Ces éléments lui permettent de bâtir un budget et d’établir une proposition de lettre de mission
pour la mission. La signature du contrat ou la lettre de mission consacre l’acceptation du
mandat. Il est très préférable que l’acceptation du mandat se fasse par un écrit qui décrit les
obligations de chaque partie et les limites du mandat.

VI-Respect des autres obligations professionnelles

Après l’acceptation de la mission, le commissaire aux comptes doit mettre en œuvre toutes
normes qui conduisent à l’émission de son opinion. Le commissaire aux comptes peut
également envisager, s’il estime nécessaire, l’établissement d’un compte rendu d’entretien.
Une telle démarche permet au commissaire aux comptes de collecter les informations
permettant la décision d’acceptation de la mission et de respecter les diverses formalités
prévues par les textes.

CHAPITRE IX : L’ORGANISATION D’UNE MISSION D’AUDIT

L’organisation de la mission dépend des considérations suivantes :

-la taille de l’entreprise

-le volume des travaux et délai à respecter

-la complexité des travaux et des problèmes à résoudre pouvant nécessiter un appel à des
spécialistes.

Cet ensemble d’éléments induit un travail en équipe et souvent des délégations. Toutefois,
selon la norme des commissaires aux comptes française :

-le commissaire aux comptes ne peut tout déléguer

-le commissaire aux comptes doit superviser les travaux délégués

-la certification est un travail d’équipe

-la certification est un engagement personnel du commissaire aux comptes


-le commissaire aux comptes peut se faire assister ou se faire représenter par des
collaborateurs ou un expert indépendant.

Parmi les travaux ne pouvant être délégués, on peut citer :

-l’arrêté du plan de mission

-la désignation des collaborateurs

-l’appréciation des grandes options prises par la société

-la supervision des travaux délégués

-les relations avec le procureur

I- L’organisation humaine de l’audit

1) L’organisation hiérarchique d’une mission d’audit

Une organisation hiérarchique adaptée est le meilleur moyen d’éviter la surqualification qui
coûte cher et la sous-qualification qui nuit à la qualité des travaux. La hiérarchie existant dans
les cabinets d’audit, est variable suivant leur taille, la nature de leur clientèle et la stratégie de
leur direction. Chaque organisation applique la formule qui correspond le mieux à ses besoins
et à sa politique.

On peut distinguer, au sein de chaque cabinet d’expertise comptable, trois grandes catégories
d’acteurs :

-les experts comptables ou associés sont les décisionnaires

-les cadres, chefs de groupes, quels que soient les titres ou dénominations qu’ils reçoivent,
sont responsables d’un ou plusieurs autres collaborateurs : ce sont les niveaux hiérarchiques et
/ou techniques intermédiaires

-les collaborateurs, assistants ou aides comptables sont surtout des exécutants

Ce sont eux qui gèrent en définitive, les trois dimensions du métier (l’axe technique, l’axe
management et l’axe commercial). Cependant, on note fondamentalement quatre échelons
dans la plupart des cabinets d’audit (les collaborateurs, assistants ou aides comptables pouvant
s’éclater en deux groupes). Il s’agit de :

-le niveau du signataire

-le niveau du chef de mission

-le niveau des réviseurs principaux

- le niveau des réviseurs assistants

a)Le rôle du signataire du dossier


L’organisation mise en place fait des commissaires aux comptes, des experts comptables et
des associés des hommes qui occupent généralement le grade le plus élevé dans la hiérarchie
du cabinet. Ils sont signataires de dossier. Responsable des travaux effectués par ses
collaborateurs dans différentes entreprises, le signataire se trouve simultanément à la tête de
plusieurs missions. Dans le cadre de chacune d’entre elles, son intervention revêt quatre
aspects principaux :

-il gère le contact direct avec le client. Le cabinet d’audit est représenté auprès de l’entreprise
auditée par le signataire du dossier. C’est la raison pour laquelle il vise personnellement tous
les rapports et toute la correspondance échangée avec le client ; il établit les relations entre le
cabinet et la direction de l’entreprise auditée au plus haut niveau car la responsabilité de
l’opinion à émettre sur les états financiers est celle du signataire

-il assure la conduite générale de la mission. le signataire du dossier définit et dirige


l’exécution de la mission ; accepte ou refuse la mission ; définit le projet d’intervention et
règle avec le client le problème du budget ; constitue l’équipe d’audit qui sera chargée du
contrôle.

-il est responsable de la supervision des travaux. L’obligation de supervision implique pour le
signataire le droit de délégation ; le droit de superviser d’une manière générale tous les
travaux accomplis par le chef de mission (en particulier la programmation) et tous les travaux
que celui-ci a déjà supervisés ; l’obligation d’intervenir principalement au début de l’audit et
en fin d’audit.

-il assure la prise de décision. C’est au signataire seul qu’il incombe de prendre les décisions
les plus importantes et d’en assumer la responsabilité. Pour cela, il décide lors des problèmes
d’interprétation relatifs à l’étendue de la mission ; il décide dans l’application des principes
comptables généralement acceptés ; il bénéficie dans le cadre d’un cabinet des échanges de
vues ou des discussions avec des collègues également signataires. Ce qui constitue une aide
non négligeable.

b) Le rôle du chef de mission

Les attributions du chef de mission sont le prolongement de celles du signataire du dossier


mais, essentiellement au stade opérationnel. Le chef de mission constitue le lien entre les
différents niveaux de la hiérarchie. Il peut intervenir simultanément sur un ou plusieurs
dossiers. Il a pour principale attribution, de conduire la mission dans son détail et d’assurer le
suivi des assistants. Il se situe à une place charnière et assure :

-conduite de la mission dans son détail : il établit d’une part, le programme d’évaluation du
contrôle interne ; il élabore d’autre part, le programme d’examen des comptes ; il tire les
conclusions des travaux effectués par les assistants ; il résout les difficultés courantes qui sont
susceptibles de se présenter ; il sélectionne et soumet les problèmes les plus importants à
l’attention du signataire
-supervision des assistants : il vérifie la qualité du travail effectué en supervisant dans le détail
les papiers de travail ; il assure la formation des réviseurs et intervient suffisamment tôt pour
éviter les travaux inutiles.

c)Le rôle des réviseurs principaux

D’une manière générale, les auditeurs principaux interviennent au cours d’une période sur un
dossier. Le réviseur principal organise le détail de ses travaux, examine les travaux effectués
par les réviseurs assistants et s’assure qu’ils sont conformes au programme demandé, résout
les difficultés pratiques que peuvent rencontrer les réviseurs assistants, reprend les
conclusions partielles pour en faire des conclusions claires à l’intention du chef de mission.

d)Le rôle des réviseurs assistants

Les réviseurs assistants sont des exécutants. Ils travaillent sur la base d’instructions très
détaillées du chef de mission ou du réviseur principal. Ils doivent systématiquement, pour tout
problème, toute suggestion, en référer au réviseur principal qui lui-même en réfère au chef de
mission. La répartition la plus usuelle entre les principaux échelons hiérarchiques, est reflétée
dans le schéma suivant.

REPARTITION DES TRAVAUX D’AUDIT PAR ACTEUR

Etapes de Exécution Supervision en Supervision


l’audit cours d’audit finale

APPROCHE Premier contact Signataire( acco


GENERALE avec l’entreprise mpagné
auditée éventuellement
du chef de
mission)

Définition : Signataire ou
chef de mission
-projet
intervention Revue finale de
l’ensemble du
-budget, dossier :
planning
-par le chef de
EVALUATION Programmation Chef de mission signataire mission
DU de l’évaluation
CONTRÔLE du contrôle -par le
INTERNE interne signataire

Mise en œuvre Réviseurs Chef de


des tests sur principaux et mission
contrôle interne assistants
Conclusion des Réviseurs
tests principaux et
assistants + chef
de mission + -éventuellement
signataire par le
superviseur
EXAMEN DES Programmation Chef de mission signataire
interne
COMPTES de l’examen des
comptes

Mise en œuvre Réviseurs Chef de


de l’examen des principaux et mission
comptes assistants

Achèvement de Réviseurs Signataire


l’audit principaux et
assistants puis
chef de mission

2)La notion de superviseur interne

C’est un dispositif du contrôle interne du cabinet d’audit. Cette supervision est assurée le plus
souvent par une personne hors hiérarchie indépendante du dossier. Il existe deux types de
supervision :

-la supervision avant signature : le superviseur ne doit pas émettre d’avis sur les décisions
prises par le signataire. Son rôle est de s’assurer que le dossier est correct dans la forme et que
les normes internes du cabinet sont respectées.

-la supervision après signature : la supervision après signature, encore appelée revue morte
ou passive, a pour premier objectif, le maintien à moyen ou long terme d’une qualité de
travail satisfaisante à l’échelon d’un cabinet. Alors que, la supervision avant signature peut
être effectuée par une personne placée sous l’autorité du signataire. La supervision après
signature est le fait d’une ou de plusieurs personnes indépendantes qui constituent un véritable
service d’audit interne au sein du cabinet.

II- L’organisation de l’audit dans le temps

1) L’importance du premier audit et les audits successifs

Le premier audit est fondamental pour établir de bonnes relations de travail avec le client. Car
les premières impressions ont toujours une grande importance et se répercutent généralement
sur les interventions qui lui succèdent. Par ailleurs, il constitue la première année au cours de
laquelle devraient être réunis le dossier permanent et le dossier de contrôle interne, qui sont
deux instruments de travail essentiels non seulement au premier audit mais à tous les autres
aussi. C’est pourquoi si le travail est mal fait la première année, il peut en résulter des
insuffisances graves pour les contrôles des années suivantes.

Le volume de travail du premier audit affecte le budget du cabinet et les honoraires que le
client se voit soumettre. En effet, la première année, l’auditeur est dans l’obligation d’acquérir
des connaissances qui lui seront utiles les années suivantes. Il s’agit en particulier des
informations relatives à la connaissance générale de l’entreprise et à la saisie du système de
contrôle interne. Dans chacun de ces domaines, une soigneuse mise à jour dont il convient de
ne pas minimiser l’importance, devrait normalement suffire. Le volume des travaux nécessités
par le premier audit un corollaire évident au niveau budgétaire : un client est obligé de
supporter les coûts plus importants, quand un auditeur intervient pour la première fois dans
son entreprise.

2) Audit intérimaire –Audit final

Il faut distinguer les travaux mis en œuvre en cours d’exercice (audit intérimaire) de ceux mis
en œuvre après la clôture des comptes (audit final). Le caractère permanent de la mission
nécessite des travaux intérimaires. Pour être efficace, il est plus aisé d’entreprendre des
actions correctives en cours d’exercice plutôt qu’après la clôture car le calendrier légal rend
pratiquement indispensables les travaux intermédiaires. Enfin, une répartition des travaux
dans le temps permet une meilleure organisation de la mission. Au niveau des principes, rien
ne s’oppose à ce que certaines catégories de travaux soient mises en œuvre en cours
d’exercice.

a)L’audit final regroupe l’ensemble des travaux effectués par l’auditeur pendant la période
durant laquelle sont établis les comptes sociaux. La présence de l’auditeur pendant ces
travaux pourra être extrêmement profitable, à la fois pour le client qui recevra de l’auditeur
des conseils et des observations, et pour l’auditeur qui prend de cette manière, connaissance
des différents problèmes. En aucun cas, cependant, le client ne doit penser que l’auditeur
prend en charge l’établissement des documents financiers. Le client ne devra perdre de vue
qu’il garde la responsabilité première des documents financiers qui sont les siens et non pas
ceux de l’auditeur.

Parmi les travaux qui doivent nécessairement faire partie de l’audit final, nous avons :

-les tests de coupure

-les travaux postérieurs aux inventaires physiques de fin d’année

-les contrôles de la présentation des états financiers

-les travaux d’achèvement de l’audit : appréciation des principes comptables retenus par
l’entreprise, revue des évènements après bilan, l’examen de la présentation et de l’information
complémentaire, la revue des papiers de travail et la rédaction des rapports.

b) En ce qui concerne l’audit intermédiaire, contrairement à ce qui se passe dans le cas de


l’audit final, il n’y a pas de travaux d’audit qui doivent être obligatoirement accomplis à
l’intérim en raison de leur nature. Parmi les travaux qui, par leur nature, peuvent être entrepris
à l’intérim, on trouve les travaux suivants :

-l’approche générale de l’entreprise

-l’évaluation du contrôle interne

-les éléments de l’examen des comptes qui n’entrent pas obligatoirement dans l’audit final à
savoir les tests complémentaires, le contrôle des vérifications physiques d’existence qui ont
lieu en cours d’exercice (cas des stocks s’il y a inventaire tournant), les circularisassions.

REMARQUE : L’expérience montre que plus le compte sur lequel porte le travail, présente
un risque relativement élevé, moins il devient possible de le réviser pendant l’intérim. La
prise en considération de la nature du compte, de la solidité des procédures de contrôle interne
dont il est l’objet, des circonstances diverses qui peuvent exister, sont les éléments
fondamentaux qui permettent de déterminer si un compte est ou non passible d’un contrôle
intérimaire et, dans l’affirmative, de fixer le délai maximum qui peut s’écouler entre le
contrôle effectué et la clôture de l’exercice. L’auditeur doit donc être prudent dans ce cas.

III-La planification de l’audit

Cette phase est essentielle pour permettre au commissaire aux comptes d’affecter ses moyens
aux secteurs les plus importants de l’entreprise, c’est-à-dire là où il existe plus de risque que
des erreurs significatives se produisent et ne soient pas détectées et corrigées par l’entreprise.

Etapes Objectifs

1 Prise de connaissance générale de Connaitre les particularités de l’entreprise


l’entreprise pour identifier les risques

2 Identification des domaines et Déterminer les éléments sur lesquels


système significatifs doivent être concentrés les travaux

3 Rédaction du plan de mission Préciser et formaliser la nature, l’étendue et


le calendrier des travaux (orientations
générales)

L’audit est une démarche logique qui ne peut être improvisée. Un audit se planifie donc et
tout praticien se doit d’utiliser un système lui permettant de prévoir et de maitriser son
intervention. Au-delà de la variété des systèmes possibles, il faut noter les éléments
fondamentaux que doit apporter tout système de planification. Il s’agit donc au minimum des
informations suivantes :

-le nombre et la durée des interventions prévues

-le but de chaque intervention


-le nombre et la qualification des intervenants

-une estimation du temps total alloué, y compris ceux du signataire

-une estimation en francs des temps alloués

Un système plus précis pourra également préciser :

-les noms, qualification et taux horaires de chaque intervenant

-les domaines à couvrir

-le temps passé pour chaque domaine

-les dates de supervision et revues des dossiers pour chaque étape

-le budget total

En général, cette supervision et son suivi comporte quatre éléments :

-le projet d’intervention

-le programme

-le planning détaillé

-le suivi des temps passés

1) Le projet d’intervention

C’est la prévision du temps et de la qualification qui sont nécessaire pour mettre en œuvre un
audit. Le projet d’intervention ne peut être établi qu’au terme de l’approche générale de
l’entreprise. Auparavant, l’auditeur n’a pas les éléments nécessaires pour apprécier
l’importance et la complexité des travaux à effectuer. Entreront tout particulièrement en ligne
de compte l’importance de la société, la complexité de son organisation comptable, son
implantation géographique et la nature des problèmes décelés par l’auditeur dans ses analyses
générales.

La mise en œuvre de l’audit exige, par rapport au projet, une certaine souplesse. Mais l’intérêt
de la programmation de détail est de rendre possible le suivi des travaux et par ailleurs, de
déterminer avec sureté les moyens d’ensemble nécessaires. Généralement, les erreurs
d’estimation se compensent : l’auditeur perd une heure sur le compte client, gagne une heure
et demie sur les immobilisations et ainsi de suite. Il s’engage donc auprès du client à ne pas
dépasser, sauf circonstances particulières qu’il devra justifier, le budget global ; il ne s’engage
pas à respecter le détail par poste de sa proposition.

2)Le programme

Certains cabinets disposent de programmes standards, qui sont utilisés comme ligne directrice
dans la mesure où ils s’appliquent à la société contrôlée. Ce procédé présente des avantages
sur le plan de la rationalisation du travail car pour la majorité des sociétés contrôlées les
programmes diffèrent très peu. En revanche, le principe d’un programme stéréotype risque de
faire perdre une partie de leur vigilance à ceux qui les utilisent.

Les programmes contiennent le descriptif plus ou moins détaillé des travaux à mettre en
œuvre pour aboutir à la formulation d’une opinion sur les états financiers. Ils ne développent
donc point par point les étapes du contrôle qui sont recensées dans la proposition
d’intervention. Les programmes sont généralement établis par le chef de mission en fonction
de la situation spécifique de l’entreprise auditée.

Il est important de préciser que le programme n’est pas un instrument figé, mais qu’il peut
être à tout moment adapté durant la mission. Cependant, d’une manière générale, on peut dire
que, dès l’établissement du projet d’intervention, il existe une première vision du programme
(soit écrit spécialement, soit standard). Celui-ci subit une première modification à la fin de
l’approche générale de l’entreprise et revêt un caractère quasi-définitif lorsque l’auditeur a tiré
les conséquences de l’évaluation du contrôle interne.

Un programme est toujours référencé de manière à ce que l’on puisse toujours identifier ses
différents éléments et que l’on puisse retrouver les papiers de travail correspondant à sa mise
en œuvre.

a) Echéancier des travaux

Il est conçu pour tenir compte des impératifs de délais contractuels.

PLAN DE TRAVAIL/CALENDRIER : AUDIT ANNUEL DES ETATS FINANCIERS

Proposition d’un plan de travail concernant une mission d’audit d’un projet ayant un compte
spécial. Cette mission est prévue pour durer 30 jours.

Travaux à réaliser Durée des travaux Durée au plus


tard de fin des
Jours ouvrables travaux
Au niveau des Au Total homme
organes niveau /jours
d’exécution du projet

Première phase :
Travaux
préliminaires

Prise de connaissance 2 jours 2 jours 15 avril au plus


générale du projet et tard
prise de contact avec
les dirigeants

Deuxième phase
Evaluation du système 2 jours 1 jour 3 jours
comptable

Troisième phase

Evaluation du contrôle 4 jours 1 jour 5 jours 25 avril au plus


interne tard

Quatrième phase :
Travaux d’audit

Contrôle régularité
actions/activités

Contrôle des
réalisations

Contrôle des liasses


des pièces
justificatives des états
des dépenses

Demande
d’autorisation de
retrait de fonds
10 jours 5 jours 15 jours Mai au plus
Suivi de passation des
tard
marchés

Prévision de trésorerie
du programme

Contrôle du compte
spécial

Examen approfondi
des comptes, des états
financiers

Examen des comptes


consolidés

Demande
d’autorisation de
retrait de fonds

Suivi de passation des


marchés
Prévision de trésorerie
du programme

Evaluation de la
situation financière du
projet

Phase d’achèvement
de la mission

Dépôt du rapport 3 jours 3 jours Mai au plus


provisoire, Debriefing tard
et recommandations
du commanditaire

Prise en compte des 2 jours 2 jours 15 Mai au plus


recommandations et tard
dépôt du rapport final

TOTAL 30 jours

Le programme d’intervention peut être décomposé en programme général et détaillé par


module en fonction des spécificités de la mission d’audit. Dans ce cas, le chef de mission peut
déléguer la programmation de détail aux réviseurs confirmés.

Exemple :

PROGRAMME GENERAL

OBJET

PROGRAMME D’EXAMEN DES COMPTES


¿
CONTRÔLE DES ACHATS (SUITE) P

4-Vérifier la totalisation des achats

PROGRAMME DETAILLE

OBJET

PROGRAMME D’EXAMEN DES COMPTES


¿
CONTRÔLE DES ACHATS (SUITE) P
4-Vérifier la totalisation des achats

4-1 : Faire la somme des factures reçues

4-2 : Vérifier les bons de commande émis

4-3 : Vérifier les bons de réception des commandes

4-4 :Etablir l’état des Rabais, remises et ristournes obtenues

*Indiquer dans cette colonne les références des papiers de travail qui traitent cette partie du
programme

b) Le planning détaillé

Un planning doit permettre de répondre aux questions suivantes :

-qui va intervenir avec le signataire et le chef de mission pour mener à bien l’audit ? Le
planning suppose donc la constitution d’une équipe

-A quelle date chacun des membres de l’équipe sera-t-il amené à intervenir sur le dossier ? Le
planning suppose donc que l’auditeur définisse le calendrier et la progression de son
intervention.

Généralement, il existe d’une part, un planning pour chaque mission, et d’autre part un
planning pour l’ensemble d’un cabinet (ou groupe à l’intérieur du cabinet).

Le planning du cabinet peut être élaboré selon le principe suivant :

Collaborateurs A B C etc

Date

1ere semaine
Février
Nom du client

2eme semaine
Février
Etc

c)Le suivi des temps passés

Un tableau récapitulatif permet au chef de mission de contrôler le déroulement de son audit en


rapprochant au fur et à mesure ce qui a été prévu et ce qui se réalise. Les écarts qui en
résultent doivent, lorsqu’ils sont importants, faire l’objet des explications nécessaires.

Exemple :

Temps Temps passé Ecart


alloué

Evaluation contrôle interne

Evaluation du système comptable 20h 23 h 3h

Collaborateur 1

………………

………………….

CHAPITRE X : PRISE DE CONNAISSANCE DE L’ENTREPRISE

C’est une étape d’approfondissement de la connaissance relativement sommaire de


l’entreprise que l’auditeur a acquis lors de l’acceptation de la mission. Elle lui permettra
d’orienter sa mission et d’appréhender les domaines et systèmes significatifs.

I-LES TECHNIQUES DE PRISE DE CONNAISSANCE DE L’ENTREPRISE

Les techniques les plus adaptées à cette étape de la démarche sont :

-la visite de l’entreprise, observation physique

-les questionnaires de prise de connaissance

-les entretiens avec les responsables et les anciens auditeurs ou commissaires aux comptes

-la revue analytique

-la collecte des documents

-la constitution de dossiers permanents


1)La visite de l’entreprise, observation physique

C’est un élément essentiel de la prise de connaissance de l’entreprise. L’auditeur assure une


visite d’ensemble de l’entreprise en vue d’appréhender la nature de l’activité et les moyens
mis en œuvre, les méthodes d’organisation, le climat de l’entreprise. Un temps privilégié sera
consacré au service comptable. Dans la suite de la mission, la visite sera élargie aux autres
locaux de l’entreprise pour permettre à l’auditeur de comprendre l’entreprise dans tous ses
rouages internes et externes.

L’observation physique permet à l’auditeur d’examiner la réalité d’un actif précis (une
immobilisation, les espèces en caisse, les effets en portefeuille…) et d’observer par exemple,
la qualité d’une procédure de prise d’inventaire.

2)Les questionnaires de prise de connaissance

Afin de veiller à l’exhaustivité de la prise de connaissance, certains cabinets d’audit utilisent


des questionnaires de prise de connaissance qui couvrent l’ensemble des cycles d’activités de
l’entreprise et qui sont adaptés aux différents secteurs d’activités. Cette adaptation peut se
faire au cours d’un séminaire en interne lors de la préparation de la mission.

3)Les entretiens avec les responsables et les anciens auditeurs ou commissaires aux comptes

L’auditeur rencontre le chef d’entreprise d’une part et les autres responsables de l’entreprise
d’autre part. L’entretien avec le chef d’entreprise vise à :

-avoir une vue d’ensemble sur l’entreprise : éléments d’informations générales sur l’entreprise

-définir les besoins de l’entreprise et les contours de la mission

Les entretiens avec les responsables des autres services sont le plus souvent conduits dans la
suite de la mission. Sur la base du principe que pose dans certains cas le partage du secret
professionnel, le commissaire aux comptes prend contact, le cas échéant, avec ses
prédécesseurs. Il obtient communication si possible, de leur dossier de travail, dans le cadre
des relations confraternelles d’usage.

4)La revue analytique

Lors de la prise de connaissance de l’entreprise, les procédures analytiques permettent à


l’auditeur de se faire une idée suffisamment précise non seulement de l’activité et de la
rentabilité de l’entité contrôlée, mais de sa situation financière également.

Ces procédures consistent :

-à faire des comparaisons entre les données résultant des comptes et des données antérieures,
postérieures ou prévisionnelles de l’entité ou des données d’entités similaires afin d’établir
des relations entre elles

-à analyser les variations significatives et les tendances


-à étudier et analyser les éléments ressortant de ces comparaisons

En cela, la collecte des données est importante.

5)La collecte et l’examen des données

L’auditeur se fait communiquer un certain nombre de documents en vue de l’appréciation des


risques. Il s’agit notamment de :

-les informations générales

-les informations juridiques

-le système comptable

-la politique financière

-les immobilisations

-la paie et le personnel

-les ventes et la clientèle

-les achats et les fournisseurs

-la production et les stocks

Ces différents documents sont développés ci-dessous dans la rubrique ``la collecte
d’informations’’.

6)La constitution de dossiers permanents

Les travaux de prise de connaissance relatifs à l’entreprise contrôlée donne lieu à constitution
de dossier permanent. Ceux-ci constituent la base des données récurrentes régulièrement mise
à jour et permettant aux équipes de conserver en mémoire la connaissance générale de
l’entreprise et du secteur conformément aux normes.

II-LA COLLECTE DETAILLEE DES INFORMATIONS

1)Les informations générales

a) Informations externes à l’entreprise

-statistique du secteur

-spécificités fiscales, légales, sociales

b) Informations internes de l’entreprise

-statut

-historique de l’entreprise
-RCCM (Registre de Commerce et de Crédit Mobilier)

-liste des usines, bureaux, succursales (adresses téléphoniques)

-caractéristiques (système d’approvisionnement, système de production, politique


commerciale, description des produits, mode de financement)

-rapport des commissaires aux comptes précédents et/ou des auditeurs externes

-activités de l’entreprise

-organigramme général (du groupe, de l’entreprise, des services financiers et comptables)

-système d’information interne (journal d’entreprise)

2)Informations juridiques

-composition du capital

-composition du conseil de gestion ou d’administration

-procès-verbaux des conseils et des assemblées des trois derniers exercices

-contrats importants

-Etat de conventions réglementées

-derniers redressements fiscaux, sociaux

-nom, adresse et dates de nominations des autres commissaires aux comptes et organes de
contrôle

-cotations boursières et relations avec la commission de bourse

-traités de fusion

-noms et adresse des principaux conseils

3)Système comptable

-manuel de procédure

-plan comptable

-système comptable utilisé (manuel, informatique)

-comptes annuels des trois derniers exercices

-copie des situations intermédiaires

-liste des journaux comptables

-organisation de l’archivage
-statistiques relatives aux opérations comptables : nombre de lignes d’écritures, nombre de
comptes individuels

4)Les immobilisations

-généralités

-politique générale d’investissements

-immobilisations corporelles

-politique de distinction entre charges et immobilisations

-principales catégories

-mode de financement

-participation du personnel de l’entreprise à la production et/ou à l’entretien des


immobilisations

-assurances

-immobilisations incorporelles

-nature

-système de protection

-utilisation (propre à l’entreprise, licences accordées)

-filiales et participations

-activité

-localisation

-structure du capital et des organes d’administration

-derniers comptes annuels certifiés

5)Fonction production

-répartition des types de produits (en valeur, en volume)

-répartition géographique

-schéma général du cycle de production

-description du système de suivi des quantités

-périodicité et organisation des inventaires physiques

-description du système de valorisation


6)Ventes et clientèle

-ventilation du chiffre d’affaires par produits ou catégories de produits

-nombre et adresse des centres d’expéditions

-nombre des comptes clients

-liste des principaux clients (en volume d’affaires)

-volume de facturation

-politique commerciale

-politique financière

-politique du contentieux

-principe de la provision pour clients douteux

-schéma général du système de facturation

7)Achats et fournitures

-valeur relative des principaux types de charges

-identification des principaux circuits de contrôle

-volume approximatif des transactions traitées

-nombre de comptes fournisseurs

-liste des principaux fournisseurs

-politique de choix des fournisseurs

-politique de contrôle qualité

-nom et adresse des centres de réception

-conditions financières obtenues

-mode de règlements utilisés

-schéma général du système de contrôle

8)Politique financière

-politique de financement

-liste des comptes bancaires

-contrats d’emprunts
-possibilité de découvert et d’escompte

-prévision de trésorerie

-listes des caisses

-périodicité et format des rapprochements de la banque

9)Paie et personnel

-convention collective

-règlement intérieur

-accords de participation des salaires

-nombre de salariés (par catégorie, par lieu)

-montant des salaires par catégories

- montant et nature des charges sociales

-mode de rémunération

-nature et avantages sociaux accordés

-système de paiement utilisé

Système comptable utilisé

-statistiques de rotation du personnel

CHAPITRE XI : L’EVALUATION DU CONTRÔLE INTERNE

I-OBJECTIFS

La phase d’évaluation du contrôle interne permet à l’auditeur d’évaluer les procédures et


systèmes, manuels ou informatisés, utilisés par l’entreprise. Durant cette phase, l’auditeur
approfondit sa connaissance des risques inhérents à l’activité de l’entreprise, et statue
définitivement sur les risques de non-contrôle, c’est-à-dire, sur la capacité des procédures en
place à neutraliser les risques de perte de patrimoine. Il en déduit les risques d’erreurs
possibles sur les états financiers audités.

II-RAPPEL DES PRINCIPES DE CONTRÔLE INTERNE ET ACTIONS A MENER

1)Le principe d’organisation et séparation des fonctions

L’on doit vérifier s’il existe :

-un manuel de procédures administratives, financières et comptables adapté à l’entreprise


-un manuel d’organisation (dictionnaire de poste) qui comporte les séparations convenables
des fonctions notamment les fonctions de décisions (ou opérationnelles), les fonctions de
détention matérielle des valeurs et des biens, les fonctions d’enregistrement (saisie et
traitement de l’information), les fonctions de contrôle.

On doit éviter le cumul de l’ensemble de ces fonctions ou même simplement deux d’entre
elles. En effet, un tel cumul favorise les erreurs, les négligences, les fraudes et leur
dissimulation.

2)Le principe d’intégration ou autocontrôle

L’auditeur s’interroge sur l’existence possible des recoupements et des contrôles réciproques.
Par exemple :

-correspondance entre le chiffre d’affaires figurant dans les comptes (tenu par la comptabilité)
et celui du service commercial

-recoupement entre la valeur du stock comptable et celui tenu en magasin ; total des relevés
de chèque reçus et total des bordereaux de remise en banque.

Ces aspects, au moment de la rédaction du manuel des procédures, doivent être pris en
compte.

3)Le principe de permanence

-application régulière des procédures dans le temps pour tous les flux concernant le même
flux d’opération

-conservation des procédures pendant la durée obligatoire des documents comptables


auxquels elles ont servi de support

4)Le principe d’universalité

Il s’agit de voir :

-si toutes les personnes se conforment aux procédures

-si les procédures sont respectées en tout lieu et en tout temps

5)Le principe d’indépendance

Il s’agit de vérifier que le paramétrage des systèmes automatisés de gestion n’élimine pas
certains contrôles. Par exemple :

-la suppression d’une écriture passée

-le défaut d’impression possible ou de reconstitution d’information traité en informatique

6)Le principe d’information et qualité du personnel

Il s’agit de vérifier si :
-l’information répond à certains critères tel que la pertinence, l’utilité, l’objectivité, la
communicabilité et la vérifiabilité

-la qualité du personnel ne fragilise pas l’application des procédures donc l’information

7)Le principe d’harmonie

Il s’agit de vérifier s’il y a harmonie entre la taille de l’entreprise, le volume et coût de


conception puis d’application des procédures.

En ce qui concerne les petites entreprises, la maitrise que le chef a de son entreprise devrait
lui permettre d’annuler les risques liés au cumul de fonction dû à l’insuffisance du personnel

III-SCHEMA DE L’APPRECIATION DU CONTRÔLE INTERNE (voir schéma)

IV-MISE EN ŒUVRE DE L’EVALUATION DU CONTRÔLE INTERNE

On peut distinguer plusieurs phases dans l’évaluation du contrôle interne :

-la description des systèmes et des procédures

-la confirmation de la compréhension du système

-l’évaluation préliminaire du contrôle interne

-la confirmation de l’application des points forts du système et l’évaluation définitive du


contrôle interne

1)La description des systèmes et des procédures

L’auditeur prend connaissance du contrôle interne de l’entreprise en s’efforçant de saisir


l’ensemble des méthodes et des procédures qui ont trait à son organisation comptable. Il
utilise à cette fin, un mémorandum ou des diagrammes de circulation.

2)La confirmation de la compréhension du système

L’auditeur s’assure qu’il a bien compris le système en vérifiant la description qu’il en a


reçue : il met en œuvre à cette fin des tests de conformité (ou tests de compréhension).

3)L’évaluation préliminaire du contrôle interne

L’auditeur procède à une première évaluation du contrôle interne ; il le fait normalement sur
la base du questionnaire et de la grille d’analyse. Il détermine à ce stade :

-les points forts théoriques du contrôle interne

-les points faibles du contrôle interne

Les phases suivantes intéressent les points forts. L’auditeur abandonne en effet,
momentanément, les points faibles ; ceux-ci seront examinés ultérieurement lors de l’examen
des comptes.
4)La confirmation de l’application des points forts du système

L’auditeur cherche à s’assurer que les points forts sont appliqués de manière permanente. Il
met en œuvre à cette fin, des tests de permanence.

5)L’évaluation définitive du contrôle interne

A ce stade, l’auditeur est à même de faire la distinction les points forts appliqués, les points
forts théoriques mais non appliqués et les faiblesses ; l’ensemble de ces éléments qui fournit
les bases de son évaluation définitive du contrôle interne qu’il porte dans un document de
synthèse (ou tableau d’évaluation du système).

CHAPITRE XII : LES OUTILS D’ANALYSE ET D’EVALUATION DU CONTRÔLE


INTERNE

Outre la prise de connaissance des documents existants et la conservation d’approche, il existe


des tests comme :

-le test de conformité ou de compréhension des procédures

-les mémorandums descriptifs

-l’analyse des circuits par diagrammes

-les questions et guides opératoires

-les grilles d’analyse de contrôle interne (de séparation de fonctions)

-le tableau d’évaluation du système

-les techniques de sondages auxquelles (audit et statistiques)

I-TEST DE CONFORMITE OU COMPREHENSION DES PROCEDURES

Les tests de conformité permettent à l’auditeur de s’assurer que sa compréhension des


procédures et des points clés mis en place est juste. Il consiste :

-à mettre en œuvre des tests de cheminement permettant de dérouler une procédure complète
à partir de quelques opérations sélectionnées

-à réaliser des tests spécifiques sur des points de procédures particuliers paraissant peu clairs

-à opérer en présence des acteurs intéressés la restitution de la description, en vue de recueillir


leurs commentaires. Cette formule présente l’avantage de la simplicité et implique davantage
les audités aux travaux de l’auditeur. Elle permet de surcroit, de garantir à l’auditeur qu’il n’a
pas oublié un point important.

Après avoir évalué l’existence d’un dispositif de contrôle interne, l’auditeur testera si ce
dispositif est appliqué de manière permanente.

1)La mise en œuvre du test sur l’existence du système


Il ne s’agit pas ici de rechercher les erreurs dans le fonctionnement du système, mais
seulement de vérifier que le système écrit est bien en place tel qu’il a été décrit. L’auditeur
procédera comme suit :

1-sélectionner un nombre limité de transactions

2-suivre ses transactions dans le circuit en remontant jusqu’à l’origine et descendant jusqu’à
leur dénouement

3-examiner si les contrôles prévus sont effectués

Le nombre de test à effectuer peut-être réduit entre 3 et 5. Toutefois, chaque nature de


transaction doit être ainsi testée.

4-exploiter les tests effectués pour voir s’ils donnent une assurance quant à la description
correcte du système. Si cela n’était pas le cas, la description devrait être corrigée.

2)Exemple d’application de test sur les achats (Facture BEN 7450)

Opérations Observations

Demande d’achat/Budget X Visa

Comparaison bon de commande/bon de X BC 12200/BL 25300


livraison
X Facture 7450 /BL
Comparaison facture/bon de livraison
X 25300
Vérifications calculs et additions
X Visa
Comptabilisation facture
X Opérations 1150
Préparation avis de paiement
X Chèque 2395
Préparation chèque
X Etat 425
Comptabilisation état règlements

X :Procédure conforme au diagramme

5-identifier les points forts et les points faibles du système

6-rechercher si la faiblesse peut être compensée par une procédure de remplacement

7-examiner les conséquences de cette faiblesse, examiner si une faiblesse est effectivement
constatée et qu’aucune procédure de compensation n’a été décelée

L’auditeur utilisera pour effectuer ses tests la techniques des sondages (audit et statistiques).
Il sélectionnera son échantillon sur lequel il appliquera ses procédés de vérification selon la
technique la mieux adaptée aux circonstances. L’auditeur devra, en se fondant sur les résultats
des sondages auxquels il a procédé.

8-déterminer si le contrôle interne répond à son attente

9-préparer un programme de contrôle des comptes adapté au niveau de qualité du contrôle


interne. Les dossiers de travail feront apparaitre les liens existant entre les résultats de
l’appréciation du contrôle interne d’un côté et de l’autre la nature et la valeur des travaux
prévus dans le programme de contrôle des comptes.

3)Questionnaire de vérification du fonctionnement des procédures d’achat

Entreprise Nature des travaux Page

Exercice Programme de vérification du Date :


fonctionnement des procédures

DESCRIPTION DU CONTRÔLE Etendue Fait


(gestion des
plafonds) Par Le

1)Vérifier les signatures des demandes d’achat

2)Vérification des procédures d’appel d’offre.


S’assurer du respect des limites de montant (appel
public ou restreint)

3)Recoupements entre les demandes d’achats et les


bons de commande (désignation, quantités)

4)Comparer les demandes d’achat avec le fichier stock.


S’assurer qu’on ne se réapprovisionne qu’au stock
minimum

5)Recoupements entre prix indiqués sur les bons de


commandes et le fichier des prix

6)Recoupements entre bons de commande et bons de


réception (désignation, quantités)

7)Mise à jour du fichier au vu des bons de réception

8)Recoupements bons de réception (factures pour les


désignations et quantités) et bons de commande
(factures pour les prix)

9)Vérification du bon à payer sur les factures


10)Recoupements factures/états des règlements

11)Comptabilisation des règlements sur les comptes


fournisseurs et le journal de banque

II-LES MEMORANDUMS DESCRIPTIFS

Le mémorandum descriptif est la transcription d’un système ou d’une procédure sous forme
d’enchainement d’opérations distinctes, caractérisées par les personnes concourant à leur
réalisation, les décisions prises, les travaux ou contrôles effectués, les documents créés ou
utilisés. C’est une description narrative. Il permet de connaitre un système ou une procédure
dans son ensemble, et favorise la détection des forces et faiblesses.

EXEMPLE :Voir exercice d’application sur le contrôle interne

AVANTAGES ET INCONVENIENTS

Le mémorandum a l’avantage d’apporter une souplesse à l’auditeur, dans le déroulement des


conservations. Moins direct, l’auditeur écoutera mieux son interlocuteur. Inversement, les
responsables de l’entreprise se sentant moins contrôlés, seront plus directs et plus coopératifs.
Cependant, les propos souvent embrouillés feront de l’auditeur une victime du tour trop
spontané de la conversation. Il peut omettre quelques aspects importants. Pour palier cet
inconvénient, un questionnaire dit ouvert pourra être utilisé par l’auditeur. Ce type de
questionnaire ne doit pas être confondu avec celui utilisé lors de l’évaluation du contrôle
interne et qui est dit, par opposition fermé.

Le questionnaire ouvert se caractérise par le fait qu’une réponse par oui ou par non est
impossible. Chaque question implique un développement et nécessite donc une
compréhension du système. L’utilisation de ce questionnaire est généralement très efficace
pour préparer l’interview avec les responsables et pour vérifier qu’aucun point important n’a
été omis.

EXEMPLE DE QUESTIONNAIRE OUVERT :

1-Quel processus suivez-vous pour commander des marchandises ou un service ? (qui est
responsable, que fait-il, quels sont les documents utilisés et où peut-on les trouver ?)

2-Y a-t-il un contrôle avec le budget annuel ?

3-Un rapprochement se fait-il avec le stock en magasin ?

4-Avez-vous une procédure spéciale à la réception des marchandises ? (y a-t-il un responsable


chargé de les vérifier, quelle est la procédure de vérification, y a-t-il émission de document ou
enregistrement dans les livres ?)

5-Quelle est la procédure d’enregistrement des règlements ? (responsable, procédure, contrôle


des montants, etc)
6-Quelle est la procédure d’enregistrement des dépenses dans le grand livre ? (responsable,
procédure, date, pièce de base utilisée, contrôle, etc)

7-Y a-t-il une procédure spéciale de vérification des factures fournisseurs ? (y a-t-il un
responsable, que fait-il, quels sont les documents émis, etc ?)

8-Comment sont obtenus et contrôlés les avoirs ? (responsable, procédure, documents,


relance, etc)

9-Quelle est la procédure d’enregistrement des factures ? (responsable, date, procédure, litige,
facture sans livraison, archivage des documents, etc)

Le mémorandum est plus adapté aux procédures simples. Lorsque celles-ci sont longues et
complexes, il devient inadapté et difficile d’accès au lecteur étranger. L’utilisation d’autres
techniques sera nécessaire.

III-L’ANALYSE DES CIRCUITS PAR DIAGRAMMES

Un diagramme est un mémorandum descriptif. Il permet de schématiser les cycles


d’opérations par des symboles suivant l’organisation administrative. Il affiche une suite
d’opérations faisant apparaitre les différents documents, postes de travail, les décisions, les
responsabilités et les opérations. C’est la rédaction schématisée de la procédure qui constitue
une base pour les tests de conformité. Les tests de conformité faut-il le rappeler, servent à
vérifier que les procédures sont bien appliquées.

1)Présentation du diagramme de circulation

Bien que la présentation du programme puisse varier d’un auteur à un autre, l’on retiendra
deux modèles de présentation : le diagramme vertical et le diagramme horizontal.

a)Le diagramme vertical

Dans la forme de diagramme vertical, le circuit des documents est présenté verticalement et
les services, séparés par un trait horizontal, sont placés les uns au-dessous des autres. Le
circuit de document est fait selon l’ordre chronologique, c’est-à-dire, depuis sa création
jusqu’à son archivage ou sa destruction.

EXEMPLE DE DIAGRAMME VERTICAL (voir schéma)

FICHE EXPLICATIVE

Opération 3

L’exemplaire 2 du bon de commande fait office d’accusé de réception. Le fournisseur doit le


retourner dans un délai d’une semaine, annoté éventuellement des modifications qui sont
intervenues dans ses conditions de vente (modification de prix, de délai, etc). Si le fournisseur
n’a pas retourné l’accusé de réception de la commande dans les délais impartis, C le relance.

FICHE DES POINTS DE CONTRÔLE


1-Contrôle du délai de livraison indiqué par le fournisseur sur l’accusé de réception de
commande. Au retour de l’accusé de réception de la commande, C contrôle le délai de
livraison éventuellement modifié par le fournisseur. Si le délai est trop long, C agit auprès de
lui.

2-Contrôle des prix portés sur l’accusé de réception de commande. Si le prix porté par le
service achat sur le bon de commande est modifié par le fournisseur, D envoie l’accusé de
réception de commande à A, afin que celui-ci s’arrange avec le fournisseur ou accepte
indirectement le nouveau tarif. Lorsque le tarif est fixé, A renvoie l’accusé de réception de
commande qu’il a visé à D qui, à son tour, met à jour le fichier prix.

b)Le diagramme horizontal

la présentation suit le même principe que celui du diagramme vertical. Toutefois, la


circulation des documents entre les services qui sont juxtaposés les uns à côté des autres se
fait horizontalement.

IV-LES QUESTIONS ET GUIDES OPERATOIRES

Les questionnaires servent d’étalon à l’auditeur. Ils lui permettent, grâce à un grand nombre
d’interrogations précises, d’évaluer si les procédures de l’entreprise auditée remplissent les
objectifs fondamentaux du contrôle interne, en décelant ses forces et ses faiblesses. Les
questionnaires se présentent habituellement sous deux formes : l’une simplifiée qui ne motive
pas d’autres réponses que le oui ou le non, est appelé questionnaires fermés, et l’autre plus
complète, qui entraine nécessairement des observations détaillées, est dénommé
questionnaires ouverts. Les questionnaires sont établis à l’aide de guides opératoires afin
qu’aucune question essentielle ne soit omise. Les questionnaires doivent être adaptés à la
taille et à l’activité de l’entreprise.

En se servant des guides opératoires comme questionnaire (ce qui est parfois le cas) ,
l’auditeur peut se surprendre en train de poser des questions inadaptées.

La liste des contrôles possibles établie par la compagnie nationale des commissaires aux
comptes dans l’encyclopédie des contrôles comptables, est établie par cycle et permet de
réaliser une analyse quasi exhaustive des processus de contrôles internes.

V-LES GRILLES D’ANALYSE DE CONTRÔLE INTERNE

Les grilles d’analyse de contrôle interne servent à détecter les cumuls de fonction. Il s’agit des
tableaux à double entrée qui permettent de décomposer la procédure en différentes opérations
assumées par les agents ou les services de l’entreprise.

EXEMPLE DE GRILLE D’ANALYSE D’UN CIRCUIT D’ACHAT

ELEMENTS SERVICES

ACHAT COMPTABILITE DIRECTION


GENERALE

ASSIBA BABA MME COCOU


KAKOU

Réception des doubles des X


commandes des usines

Réception des doubles des X


factures fournisseurs

Comparaison des factures X


fournisseurs et BC

Etablissement du chèque X

Signature du chèque X

EXEMPLE DE GRILLE D’ANALYSE D’UN CIRCUIT DE VENTE

ELEMENTS SERVICES

ACHAT COMPTABILITE DIRECTION


GENERALE

ASSIBA BABA MME COCOU


KAKOU

Réception des commandes des X


clients

Etablissement des factures et X


envoi aux clients

Transmission des bons de X


commande aux usines

Réception des règlements clients X

Dépôt des chèques en banque X

Comptabilisation des règlements X

Suivi des clients douteux ou X


litigieux

Constats : MME KAKOU cumule plusieurs fonctions à la fois. Il s’agit notamment des
fonctions de détention de valeurs, de comptabilisation des valeurs et de contrôle (suivi des
clients douteux ou litigieux)
Dans la démarche de l’auditeur, cette étape revient à identifier les forces et les faiblesses du
système examiné. Cette évaluation peut se faire soit dans un rapport de synthèse, soit par un
tableau d’évaluation du système précisant l’impact des faiblesses sur les états financiers, les
incidences sur la révision ou les recommandations à faire pour améliorer le système.

VI-LE TABLEAU D’EVALUATION DU SYSTÈME

Ce tableau qui résume l’ensemble des constats (forces et faiblesses ) décelés à l’aide des
différents outils développés plus haut ( les tests de conformité, mémorandums descriptifs, le
diagramme de circulation, les questions et guides opératoires, les grilles d’analyse) intègre les
analyses suivantes :

-les forces du système de contrôle

-les faiblesses du système de contrôle

-les effets possibles de ces faiblesses

-l’incidence des faiblesses sur le programme d’audit des comptes

-les recommandations à faire à l’entreprise

EXEMPLE DE TABLEAU D’EVALUATION

Référenc Forces Faibless Effets Incidences sur les Incidenc recommandati


e QCI ou du es possibles états financiers e sur le ons
DIAG ou systè apparent program
grille me de es du Oui/ raison me
contrô système non d’audit
le de
contrôle

QCI1 Défaut Vente à Oui Existence Vérifier Fixer les


de des possible de provision seuils de
Comman contrôle clients créances et crédit autorisé
de de douteux douteuses balance
solvabili ou non agée des
té insolvabl provisionn clients
es ées

QCI : Questionnaire contrôle interne

DIAG :diagramme de circulation


VII-LE RAPPORT D’EVALUATION DU CONTRÔLE INTERNE

Pour conclure sur l’évaluation du contrôle interne, l’auditeur rédigera un rapport d’évaluation
qui mettra en exergue :

-les constats effectués

-les forces et les faiblesses

-les risques

-les incidences sur les états financiers

Ce rapport lui servira de base pour établir son programme de contrôle des comptes .

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