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En fonction de ses objectifs et des contraintes qui s’imposent, l’entreprise doit définir sa
stratégie de prix. Cette stratégie n’est jamais figée et évolue tout au long du cycle de vie du
produit. Il existe différentes stratégies de prix.
A- Les stratégies de prix utilisées pour le lancement d’un produit nouveau
On distingue trois stratégies différentes.
a- La stratégie de prix d’écrémage :
Il s’agit de fixer un prix élevé pour ne toucher qu’une demande limitée peu sensible au prix.
Cette stratégie sera utilisée principalement dans deux cas :
- situation de monopole ou quasi-monopole due à une avance technologique ou
une image très forte,
- Marchés haut de gamme, oligopolistiques, où la concurrence ne joue pas sur les prix mais sur la
qualité, l’image, la haute technologie, le snobisme (haute couture, parfums de luxe).
b- La stratégie de prix de pénétration
On fixe un prix suffisamment bas pour toucher dès le départ une partie importante du marché sensible au
prix. Cette stratégie sera utilisée principalement dans deux cas :
- Produit nouveau menacé très rapidement par une forte concurrence, pour décourager la concurrence
et s’assurer le leadership,
- Marché très concurrentiel basé sur la guerre des prix.
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CHAPITRE 6 - LA POLITIQUE DE PRIX AU SERVICE DE LA POLITIQUE MARKETING
La politique de prix peut être étroitement liée à trois grands aspects de la politique marketing, qui seront
étudiés successivement : le positionnement, la stratégie concurrentielle et la stimulation des ventes.
Sans être exhaustifs, ces trois aspects permettent de couvrir les grandes lignes d’une politique de prix au
service d’objectifs marketings.
Exemple
Lorsqu’il achète un champagne, un parfum, un bijou, ou même une paire de chaussures, le consommateur a
souvent tendance à penser que les produits chers sont de
meilleure qualité que les produits bon marché.
En revanche, une marque qui s’est positionnée dès le départ sur un créneau de haute
qualité peut se servir d’un prix élevé pour conforter son image. La spécificité du luxe est qu’il ne s’appuie
pas seulement sur une fabrication irréprochable (ou plutôt qui devrait l’être), mais qu’il véhicule une image
de distinction et d’exclusivité que les clients tentent de s’approprier en achetant et en arborant ces marques.
Le prix élevé est le signe le plus tangible de cette exclusivité.
Cette politique repose généralement sur un triptyque image/qualité/prix. L’entreprise investit fortement dans
la marque et garantit une qualité élevée de son offre. L’image et la qualité supérieures doivent justifier le
prix pratiqué, qui en est la contrepartie. Réciproquement, le prix sera pour le client un indicateur de la
qualité et du positionnement de l’offre.
C’est pourquoi un responsable marketing doit d’une part bien connaître les
prix actuels des produits concurrents et d’autre part essayer d’en prévoir l’évolution
future.
La fixation des prix à partir des concurrents peut prendre quatre formes principales : s’aligner sur la
concurrence, pratiquer des prix supérieurs, se battre sur des prix bas et, option ultime, engager une guerre
des prix.
a) S’aligner à la concurrence
Sur certains marchés banalisés, où l’élasticité de la demande au prix est très forte, les entreprises choisissent
souvent de vendre leurs produits au même prix que leurs principaux concurrents, c’est-à-dire au prix de
marché.
Cette pratique est courante dans la distribution qui vend des marques et des produits similaires. Le
mouvement a été renforcé par Internet dont les moteurs de recherche permettent une comparaison
instantanée du prix de produits identiques (marque et référence) entre distributeurs en ligne.
Ce peut être un choix politique global de l’entreprise, celui d’un positionnement de prix bas et discount
comme on l’a vu plus haut. Ce peut être également un choix tactique, pour stimuler les ventes, bloquer un
lancement de produit concurrent, défendre des parts de marché menacées.
d) La guerre de prix
La guerre des prix ne désigne pas une simple situation de concurrence sur les prix, mais une politique
agressive de réduction mutuelle des prix pour affaiblir ou supprimer les concurrents.
On distingue :
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- Le prix de prédation : Le prix de prédation est une politique de prix anormalement bas visant
l’élimination des concurrents.
- La guerre de prix sur les marchés en forte croissance : pour réussir le marché doit être en forte
croissance ; les économies d’échelle doivent être réelles (plus on produit, plus le coût de production
unitaire diminue) ; la demande doit être très élastique au prix.
La réunion de ces trois conditions explique qu’un acteur puisse adopter une
politique de gain rapide de parts de marché en réduisant les prix : la baisse des
prix entraîne l’accroissement rapide des ventes, ce qui réduit le coût de production
unitaire, et donne la possibilité éventuelle de baisser à nouveau les prix.
- La guerre de prix dans les marchés matures : Ici la demande générale croît faiblement et les positions
concurrentielles évoluent beaucoup moins vite.
III. Le prix au service de la stimulation des ventes
Il peut prendre des formes plus ou moins élaborées.
a) Les politiques de pénétration : Il arrive que, dès le lancement d’un produit nouveau, ou au cours des
phases ultérieures de son cycle de vie, l’entreprise attache plus d’importance à la maximisation de
son volume de ventes et à sa part de marché qu’à la rentabilité unitaire à court terme. La politique de
pénétration est une politique marketing qui privilégie le développement des volumes vendus et de la
part de marché sur la marge unitaire.
b) Le yield management : Le yield management consiste à proposer des tarifs différents pour gérer au
mieux les capacités de production et maximiser la contribution à la marge bénéficiaire.
c) Les politiques de gamme et la cannibalisation : Lorsqu’une entreprise propose une gamme de
produits, elle adapte sa politique de prix aux différents niveaux de la gamme. Elle peut choisir
d’avoir une gamme de prix étendue, pour mieux couvrir les segments du marché, ou restreinte pour
mieux affirmer un positionnement de prix (haut de gamme ou discount…).
d) La modulation provisoire ou conditionnée des prix : Elle peut prendre de nombreuses formes.
Certaines comme les promotions temporaires sur les prix et les soldes relèvent des techniques de la
promotion des ventes et de plus elles sont soumises à une réglementation spécifique.
e) Les prix d’appel : Le prix d’appel est une technique consistant à fixer à un niveau particulièrement
attractif le prix de certains produits afin de générer une demande susceptible d’accroître la vente
d’autres produits, plus rentables.