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PARTIE 1 :L’ANALYSE DE LA RENTABILITÉ

les partenaires de l’entreprise et les parties


intéressées, au premier rang desquels figurent
les actionnaires, ne peuvent rester
indifférents à la structure financière du bilan:
le poids et le cout de l’endettement ont un
effet direct sur la rentabilité des fonds
propres qu’il peuvent soit améliorer, soit
dégrader.
 Produire ou vendre nécessite des Moyens
économiques
 Les moyens économiques requièrent des moyens
financiers
 Ces moyens permettent d’atteindre un niveau
d’activité( Production, CA,VA)
 Ce niveau d’activité permet de dégager des
résultats(EBE, RE, etc.)
 Ces résultats s’apprécient par rapport à ces
moyens à travers:

-la rentabilité d’exploitation TM= Résultat/activité


-la rentabilité économique Résultat/Moyens Eco.
-La rentabilité financière Résultat/Moy.Fin.
CHAPITRE 1:LA RENTABILITÉ FINANCIÈRE
1-Première appréciation.

Si la rentabilité économique est le point de vue du


gestionnaire, la rentabilité financière est celui de l’actionnaire.

C’est donc par rapport aux capitaux propres de l’entreprise


qu’il convient de juger son résultat.
Or le résultat net comptable (RNC) est ce qui revient aux
actionnaires:
- soit directement aux actionnaires,
- soit indirectement(P-V potentielle)

Par conséquent, la rentabilité financière peut s’apprécier par


le rapport:
Rentabilité financière=RNC/ Capitaux propres

 Permet une première appréciation de la bonne utilisation des


apports des actionnaires;
 Ne permet pas de juger de la bonne structure de financement
d’une entreprise( Capitaux propres/ endettement ) et de son
impact sur cette rentabilité financière. C’est ce à quoi répond
l’analyse en terme d’effet de levier.

2-l’effet de levier financier


Partons de données simplifiées et considérons trois sociétés A,
B et C présentant les bilans suivants:
Bilan A
Capital Economique Capitaux propres

1000 1000

Bilan B
Capital Economique Capitaux propres 400
1000 Dettes 600

Bilan C
Capital Economique Capitaux propres 400
1000 Dettes 600
A, B et C - ont même capital économique: 1000 Kdh
- dégagent le même résultat d’exploitation:
150 Kdh
-leur rentabilité économique ressort à
Re= 150/1000=15%

 Comparons successivement les sociétés A et B


puis B et C
A et B ont une structure de financement
différente et taux d’interêt =10%
B et C ont même structure de financement
mais rémunèrent leur emprunt:
 au taux de 10% pour B, de 17% pour C
Le taux de L’IS est de 1/3

Comparons la rentabilité financière de A et B:

Eléments Société A Société B


Résultat d’exploitation 150 150
Frais financiers 0 60
Résultat avant IS 150 90
IS 50 30
Résultat net comptable 100 60
Rentabilité économique 150/1000=15% 150/1000=15%
Rentabilité financière 100/1000=10% 60/400=15%

La rentabilité financière de B est supérieure de 50%


à celle de A.
Disposant de la même rentabilité économique, les deux sociétés
voient leur performance financière fortement modifiés du seul fait de
la composition de leur passif financier:
C’est l’effet de levier

Analysons cet exemple pour décomposer l’impact du financement:


1-le cas de la société A permet de constater qu’en l’absence
d’endettement la rentabilité financière égale la rentabilité
économique après impôt.

Ici, avec un taux de l’IS de 1/3, Rf=Re-1/3Re

En généralisant, soit t: le taux de l’impôt


Rf :la rentabilité financière
Re :la rentabilité économique

En l’absence d’endettement, on a : Rf = (1-t).Re


 2-la société B voit cette rentabilité financière améliorée par
l’effet de levier (L) dû à l’endettement
 En effet, pour la société B, les charges financières
diminuent le bénéfice à disposition des actionnaires
mais las capitaux propres étant moins sollicités (400
kdh au lieu de 1000 kdh pour A),la rentabilité
financière s’en trouve améliorée.
 B a mobilisé des ressources à un coût (10%)
inferieur à la rentabilité économique qu’elles
génèrent ( 15%),Donc, plus le différentiel Re -i
sera grand et plus la rentabilité financière s’en
trouvera augmentée.
Comparons la rentabilité financière de B et C:
Eléments Société B Société C
Résultat d’exploitation 150 150

Frais financiers 60 102


Résultat avant IS 90 48
IS 30 16
Résultat net comptable 60 32

Rentabilité financière 60/400=15% 32/400=8%

B et C ont la même structure d’endettement mais C


rémunère ses ressources empruntées à un taux de 17%.
La rentabilité financière est prés de la moitié de celle de B
et se trouve à 20% en dessous de celle de A.
L’effet de levier s’est transformé en effet de marteau (ou
effet de massue ou effet boomerang).
Le différentiel Re-i est négatif pour C(15%-17%=2%)

L’analyse des cas B et C par rapport à A révèle


deux choses:
1-il est intéressant de s’endetter,
2-à condition que le coût de cet endettement soit
inferieur à la rentabilité économique.

C’est une règle élémentaire de la finance.


La condition indispensable pour obtenir un effet de
levier favorable est donc que le différentiel Re –i
soit positif. Ce qui tient à deux facteurs:
 l’un, interne à l’entreprise: Re, fonction de la
qualité de sa gestion
 l’autre, externe à l’entreprise: i, résultant de
nombreuses variables économiques( taux de
change, taux d’inflation, politique monétaire,……)
ou non. L’entreprise peut toutefois agir sur une
fraction de ce taux par la négociation bancaire
CHAPITRE 2. LA RENTABILITÉ ÉCONOMIQUE

Le but de toute entreprise étant de réaliser des bénéfices,


il faut déterminer –et cela a essentiellement un
caractère prévisionnel –le chiffre d’affaires minimal à
atteindre pour que le résultat soit positif.

1-Définition et calcul
A- définition
Le SR est le CA pour lequel il n’a ni bénéfice ni perte.
B- le SR en valeur

CA-CV=M/CV
M/CV-CF=Résultat
Taux de marge=CV/CA
 (Taux M/CV *CA) – Charges fixes = Résultat

 (Taux M/CV * SR) – CF=0


 Taux M/CV* SR = CF si résultat=0

 SR=Charges fixes / taux de M/cv

 Exemple:
 CA=500 000 dh
 C V= 60% CA d’où résultat= 50 000 dh
 CF= 150 000 dh

 Calculons le SR
Si CV =60% CA M/CV=40% CA (0,4 CA)

SR=150 000/0,4=375 000 dh

C- LE SR en quantité

Exemple:

Même donnée que ci-dessus, en supposant que le CA de


500 000 dh représente la vente de 4000 unités à 125 dh
l’une.
Quantité minimale à vendre 375 000/125=3 000 unités
chaque unité vendue apporte une marge de 40%
de 125=50 dh; et pour couvrir 150 000 de CF ,
il faut 150 000/50=3000 marges donc vendre 3000 unités
2- RPRESENTATION GRAPHIQUE

 M/CV et Charges Fixes en fonction du CA


 M/CV: y=0,4 CA et CF: y=150 000
3-le point mort
C’est la date à laquelle on atteint le SR

Exemple:
En reprenant les données ci dessus:
Pm=12 mois * 375 000/500 000 =9 mois
Soit fin septembre.
Si l’entreprise était fermée en aout:
Pm=11 mois 375 000/500 000=8,25 mois
Soit le 8 octobre
4-la marge et l’indice de sécurité- le levier
opérationnel.
A- la marge de sécurité(MS)

MS est égale à CA - SR ;elle indique la baisse


possible du CA sans que le résultat devienne
déficitaire.
si l’on prend les données de l’exemple précédent

MS=500 000-375 000 =125 000

L’indice de sécurité = (CA-SR) / CA


Il indique cette baisse possible en % du CA.
Avec toujours les mêmes données:
L’indice de sécurité =
(500 000-375 000)/500 000=0,25 : le CA
peut diminuer de 25% sans que le résultat
deviennent négatif.
B- le levier opérationnel
Il est égal à: R/R CA/CA

Il met en comparaison le taux d’accroissement de


résultat R et le taux d’accroissement du CA.
Le signe signifie ici: accroissement de.
Exemple:
CA=500 000 R= 50 000
CA=800 000 R= 70 000

CA=300 000
R = 20 000

Levier=20 000/50000 300000/500000=0,4/0,6=2/3


L’accroissement du résultat est égal aux2/3de
celui du CA de 60%,le résultat n’augment que de
40%).
CAS

l’entreprise « TOPMODE » fabrique actuellement 1200 unités par an,


vendues à 400 DH l’une pour des charges variables de 180 000 DH
et des charges fixes de 200 000 DH.
Dans le cadre de sa politique de développement l’entreprise
envisage deux types d’investissements :
-Un premier investissement permettrait de porter le niveau de
production à 2400 unités, mais les charges fixes seraient alors de
450 000 DH.
- Un deuxième investissement avec une production de 3600 unités
et des charges fixes de 800 000 DH.
 
Travail à faire :
 
1-Calculer le résultat de chacune des trois situations.
2-Calculer les seuils de rentabilité.
3-Calculer les points morts
CAS
I- 
Une entreprise a prévu de vendre 20 000
articles à 200 DH la pièce. les coûts variables
seraient de 120 DH par article et les coûts
fixes de 700 000 DH .
Sachant qu’un gros client commanderait 6000
articles, s’ils étaient vendus à 152 DH, faut-il
accepter la commande ?
Une entreprise vend 100 000 articles à 50 DH la
pièce.
les coûts variables de production s’élèvent à 22
DH par article et les coûts variables de
distribution à 5 DH par article.
les charges fixes s’élèvent à 1 500 000 DH.
Un grossiste serait susceptible de commander
30 000 articles ; sachant qu’il faudrait engager
500 000 DH de nouvelles charges fixes, mais que
les frais de distribution ne seraient plus que 1
DH par article, jusqu’à quel prix de vente peut-
on descendre pour emporter le marché sans
faire baisser le bénéfice de l’entreprise ?

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