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ATRESIE DE L’OESOPHAGE

Dr Cyprien ZARE
Maitre Assistant INSSA/UPB
OBJECTIFS

1. Définir l’AO;

2. Décrire selon LADD et GROSS, la classification de l’AO;

3. Citer 03 circonstances de découvertes de l’AO;

4. Décrire deux moyens diagnostiques de l’AO;

5. Citer 05 diagnostics différentiels;

6. Citer 3 moyens du traitement chirurgical de l’AO


DEFINITION
L’atrésie de l’œsophage (AO) se définit par l’absence de
tout ou partie de l’œsophage, avec ou sans fistule
aérodigestive (F. BARGY).
Figure 1
A gauche, un enfant avec un oesophage normal continu (en jaune). A droite,
un enfant avec une atrésie de
l’oesophage. Le tube est « interrompu » et séparé en deux culs-de-sac.
INTERET
• Embryopathie rare (1/3000Nce)

• Le diagnostic difficile à faire avant la naissance, doit être fait en


salle de travail permettant une réparation chirurgicale précoce

• Affection incompatible avec la vie cependant le pronostic peut


être bon en l’absence de gravite d’éventuelles anomalies
associées
CLASSIFICATION ANATOMIQUE DE LADD ET GROSS
CLASSIFICATION ANATOMIQUE DE LADD ET GROSS

Type I : atrésie sans fistule œso-trachéale. Les deux extrémités de l’œsophage sont très éloignées
(difficultés thérapeutiques).

Type II : atrésie avec fistule du bout supérieur. L’écart entre les deux extrémités œsophagiennes est
éloigné comme dans le type I.

Type III : atrésie avec fistule du bout inférieur. L’écart entre les deux extrémités œsophagiennes
n’excède pas trois (03) vertèbres.

Type IV : atrésie avec fistule du bout inférieur sur la face postérieure de la branche souche droite.

Type V : atrésie avec fistule du bout supérieur et inférieur.


 
CLASSIFICATION ANATOMIQUE DE LADD ET GROSS

En pratique il faut distinguer les atrésies :


- avec fistule du bout inférieur (type III et IV) où l’écart
entre les deux segments est minime ;

- sans fistule du bout inférieur (type I et II) où l’écart


entre les deux segments œsophagiens est important.

Au total 90% des atrésies de l’œsophage


s’accompagnent d’une fistule oeso-trachéale
inférieure et correspond aux types III et IV.
 
DIAGNOSTIC POSITIF
Circonstances de découverte

 EN ANTÉNATALE: Signes indirects: hydramnios, petit


estomac, malformation associée (cœur, vertèbre,
rein) à l’échographie

 A LA NAISSANCE EN SALLE D’ACCOUCHEMENT


Sonde œsophagienne qui bute au niveau du cul-de-sac
supérieur au cours de l’examen initial du nouveau-né
DIAGNOSTIC POSITIF
Circonstances de découverte

 PLUS RAREMENT EN L’ABSENCE DE DIAGNOSTIC


PRÉNATAL OU EN SALLE DE NAISSANCE: devant

- Hypersalivation avec

- Alimentation impossible (Régurgitations de lait non


digéré)

- Et risque de pneumopathie d’inhalation (toux)


DIAGNOSTIC POSITIF
Moyens diagnostiques

Le diagnostic de l’AO repose sur 02 examens simples :

- CATHÉTÉRISME ŒSOPHAGIEN ;

- RADIOGRAPHIE DU THORAX ET ASP AVEC SONDE


NASOGASTRIQUE
DIAGNOSTIC POSITIF
Moyens diagnostiques

LE CATHÉTÉRISME ŒSOPHAGIEN:
- A l’aide d’une sonde gastrique ni trop molle ni trop
fine,
- Introduite elle vient butter sur le fond du cul-de-sac
supérieur.
- L’ aspiration à la seringue ne ramène pas de liquide
gastrique.

- L’injection d’air à travers la sonde n’est pas perçu à


l’auscultation de l’abdomen (épigastrique).
DIAGNOSTIC POSITIF
Moyens diagnostiques

RX DU THORAX ET DE L’ASP AVEC SNG.


- dessine le cul-de-sac supérieur par la présence de la
SNG
- après injection de 20 cc d’air ; elle affirme la fistule
oesotrachéale inférieure (type III ou IV) grâce à la
présence d’air au niveau de l’abdomen.
- Cette Rx permettra d’apprécier aussi l’état pulmonaire,
le squelette, la silhouette cardiaque et la position de
l’aorte.
- L’opacification du cul-de-sac supérieur par un produit
de contraste outre que l’air est formellement
proscrite.
DIAGNOSTIC POSITIF
Moyens diagnostiques

AUTRES EXAMENS PARACLINIQUES


à viser de retentissement, de recherche de
malformations associées (cardiaques, rachidiennes,
digestives, rénales, membres)  et pré-opératoire :

- NFS, Echographie cardiaque ;

- GSRH, Crase sanguine(TP, TCK, TS), Urée, Créat


 
Evolution

- Sans traitement: décès par l’impossibilité


d’alimentation, l’inondation trachée-bronchique
et l’anoxie.

- Vue tôt et sous traitement convenable: la


guérison est obtenue sans séquelles. Le pronostic
des cas associés à des malformations dépend
surtout de la gravité de celles-ci.
FORMES CLINIQUES
1- Formes anatomiques

a) Atrésie œsophagienne type I:


Reconnue par l’absence d’air dans l’abdomen sur l’ASP.

b) Atrésie œsophagienne type II:


aspect radiologique similaire au type I mais la présence
d’une fistule supérieure se traduit par un
encombrement trachéal.

c) Atrésie type V: associe les images du type III et II.


FORMES CLINIQUES
2- Formes évolutives

a) Les cas vus tôt: diagnostic en salle d’accouchement

b) Les cas vus tardivement


Le diagnostic est évoqué après plusieurs tentatives
d’alimentation marquées par accès de suffocation avec
cyanose, régurgitation. A ce stade, l’auscultation note des
râles diffus témoins de la broncho pneumopathie de
pronostic fâcheux. L’examen au cathétérisme œsophagien
et la radiographie simple confirment le diagnostic.
FORMES CLINIQUES
3- Formes selon le terrain
 

a) Les bons cas : associent :


- un poids de naissance > 1 500grammes ;

- des poumons normaux ;

- pas de malformations associées à retentissement vital


immédiat ;

- anastomose à priori possible (type III ou IV).


FORMES CLINIQUES
3- Formes selon le terrain
 

b) Les mauvais cas : associent une atrésie avec :


- Un poids de naissance < 1 500 grammes ;

- ou des lésions pulmonaires ;

- ou malformations associées majeures (syndrome


VACTERL, VATER);

- ou anastomoses impossibles.
DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL

1- Devant une sonde qui butte


Il faut éliminer :
- une sténose congénitale de l’œsophage
(exceptionnelle) ;

- un pseudo diverticule pharyngé, traumatique


(l’hypersalivation ici est sanguinolente).
DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL

2- Devant une détresse respiratoire du NNé


a) Il faut d’abord éliminer les diagnostics imposant un
sauvetage urgent :
- Fausses routes dues à des vomissements inhalés ;
- Atrésie des choanes : la sonde butte dans les fosses
nasales ;
- Hernie diaphragmatique congénitale (la gauche le plus
souvent): ventre plat, silence respiratoire gauche et
cœur perçu à droite. Le diagnostic est affirmé par la
radiographie ;
DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL

- Syndrome de Pierre-Robin: associe une hypoplasie de


la mandibule, une fente palatine et une bascule
postérieure de la langue.

b) Les autres diagnostics différentiels:


- Inhalation massive de liquide amniotique ;
- Maladie des membranes hyalines ;
- Infections néonatales.
TRAITEMENT

1- But
Supprimer la fistule oesotrachéale et rétablir la continuité
œsophagienne.
2- Moyens
2-1-Réanimation pré, per et post opératoire par:
- mise en position proclive permanente; oxygénation
- aspiration de la salive avec une sonde souple ;

- intubation nasotrachéale pour aspirer le cul-de-sac supérieur avec


une asepsie rigoureuse ;

- alimentation parentérale ; Gastrostomie

- antibiothérapie.
 
TRAITEMENT

2-2- Les moyens chirurgicaux


a) L’anastomose oesophago-oesophagienne immédiate

b) L’anastomose retardé
Elle est réalisée après un allongement du cul-de-sac
supérieur par dilatation instrumentale quotidienne.

c) Les plasties œsophagienne (d’emblée ou secondaire) 


INDICATIONS

Bons cas: anastomose d’emblée

Mauvais cas: anastomose différée dans l’attente de


l’amélioration de l’état pulmonaire et de la condition
du nouveau né.
L’aspiration continue du cul-de-sac supérieur, la
gastrostomie constituent dans ce cas le traitement
d’attente.
CONCLUSION

Malformation congénitale, incompatible avec la vie.

Y penser systématiquement en salle d’accouchement


où l’un des premiers gestes à faire devant tout
nouveau-né est l’introduction d’une sonde (de
calibre suffisant) pour vérifier la perméabilité de
l’œsophage.

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