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Annales Françaises d’Anesthésie et de Réanimation 22 (2003) 336–348

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Réunion neuro-anesthésie–réanimation

Traitement de l’œdème cérébral >


Treatment of cerebral oedema
A. Ter Minassian *
Département d’anesthésie-réanimation, CHU d’Angers, 4, rue Larrey, 49033 Angers cedex, France

Résumé

Les progrès de l’imagerie cérébrale, du monitorage et des connaissances physiopathologiques permettent d’objectiver devant un
gonflement cérébral la réalité de l’œdème cérébral. Ils ont également permis d’en préciser la localisation interstitielle ou intracellulaire, de
juger de la perméabilité de la barrière hématoencéphalique et d’en apprécier le retentissement sur l’hémodynamique cérébrale. Le traitement
commun de tout type d’œdème cérébral repose d’abord sur la prévention des processus d’auto-agravation due à l’amplification pathologique
de la pression intracrânienne aboutissant à l’œdème cérébral ischémique terminal. Le traitement spécifique de chaque type d’œdème cérébral
découle des particularités physiopathologiques de ces différentes entités qui sont ici détaillées. Malgré les progrès en pharmacologie aucune
nouvelle molécule n’a fait la preuve de son efficacité clinique. L’ajustement des stratégies anti-œdémateuses conventionnelles nécessite la
détermination aussi précise que possible de la nature de l’œdème cérébral impliqué, du statut de la barrière hématoencéphalique et leur suivi
temporel.
© 2003 Éditions scientifiques et médicales Elsevier SAS. Tous droits réservés.

Abstract

Progress in brain imaging, monitoring and physiopathology allows the identification of brain oedema from brain swelling, determination
of its interstitial or intracellular nature, as well as blood-brain barrier permeability and the evaluation of the impact on cerebral haemodynamic.
Common treatment of all types of cerebral oedema is based on prevention of self-sustained disorders due to increased intracranial pressure
resulting in ischemic cerebral oedema. The specific treatment of each type of cerebral oedema is reviewed. Optimization of conventional
anti-oedematous stategies is based on the precise determination of the nature of the cerebral oedema and of the blood-brain barrier status.
© 2003 Éditions scientifiques et médicales Elsevier SAS. Tous droits réservés.

Mots clés : Œdème cérébral ; Barrière hémato-encéphalique ; Métabolisme cérébral

Keywords: Cerebral oedema; Blood-brain barrier; Cerebral metabolism

Plusieurs entités physiopathologiques sont regroupées der- Le traitement et la mise en œuvre de stratégies thérapeu-
rière le terme « œdème cérébral ». Si l’arsenal thérapeutique tiques de l’œdème cérébral devraient idéalement dépendre de
utilisable en clinique n’a guère évolué ces dernières décen- la nature de l’œdème en cause. Des progrès récents ont été
nies, l’évolution des connaissances fondamentales et des accomplis dans la compréhension de la genèse de l’OC dans
moyens d’investigations paracliniques, notamment d’image- les diverses situations pathologiques qui ont pour dénomina-
rie, permettent de mieux préciser, devant un gonflement céré- teur commun la souffrance cérébrale. Cependant, les méca-
bral diffus ou focalisé la réalité de l’œdème cérébral (OC), et nismes en cause sont souvent intriqués et le profil temporel
de le catégoriser en fonction de la physiopathologie. évolutif des différents types d’œdème reste encore mal connu
en clinique. Le suivi du traitement de l’œdème cérébral grave
>
Présenté aux XXIVes journées de neuro-anesthésie–réanimation de
mettant en jeu le pronostic vital reste donc guidé au mieux
langue française — Genève 21–22 novembre 2002. sur les données du monitorage et notamment celui de la
* Auteur correspondant. pression intracrânienne (PIC).
© 2003 Éditions scientifiques et médicales Elsevier SAS. Tous droits réservés.
DOI: 10.1016/S0750-7658(03)00056-X
A. Ter Minassian / Annales Françaises d’Anesthésie et de Réanimation 22 (2003) 336–348 337

1. Physiopathologie est probable que l’OC soit rarement d’un seul type en
pathologie clinique. Ainsi, si l’œdème vasogénique est
Historiquement, l’OC a été défini par Klatzo [1] comme caractérisé par une augmentation accrue de la perméabi-
une accumulation anormale de fluide associée a une augmen- lité capillaire, cette augmentation de la perméabilité
tation du volume cérébral. Klatzo distinguait 2 types d’œdè- peut être due à des facteurs multiples : faillite métaboli-
mes cérébraux : que des systèmes de transport endothéliaux, lésions
• l’œdème vasogénique ou les lésions de la paroi des structurelles de l’endothélium vasculaire aboutissant à
vaisseaux laissent passer dans le secteur interstitiel céré- l’ouverture des jonctions serrées, destruction des mem-
bral l’eau et les constituants du plasma, conduisant à un branes cellulaires endothéliales, augmentation de la
gain net en eau cérébrale et à un œdème cellulaire transcytose [7]. Des études ont ainsi mis en évidence une
associé après équilibration des forces osmotiques. L’OC relation entre la formation post-traumatique de radicaux
vasogénique est riche en protéines et se développe pré- libres et l’apparition d’œdème vasogénique [8,9].
férentiellement le long d’un gradient de pression entre la Les phénomènes inflammatoires liés aux processus de
pression hydrostatique capillaire et le secteur interstitiel réparation cellulaire provoquent la libération de média-
pour se résorber dans le liquide céphalorachidien [2,3]. teurs dérivés des leucocytes ou des cellules endothélia-
La résistance au niveau de la substance blanche, consti- les. La libération de ces médiateurs s’accompagne de
tuée de fibres de myéline disposées en parallèle, étant phénomènes œdémateux cellulaires et interstitiels, d’in-
faible, l’OC vasogénique y est observé de façon préfé- filtration leucocytaire et d’agrégation plaquettaire mais
rentielle [4] ; aussi d’activation de l’hémostase aboutissant à une coa-
• l’œdème cytotoxique dans lequel un facteur toxique gulation intravasculaire disséminée [10,11]. Enfin, l’OC
provoque le gonflement cellulaire, alors que la perméa- différé, observé autour des hématomes intracérébraux
bilité vasculaire est peu ou pas altérée. pourrait être lié à une toxicité cellulaire directe de la
Cette classification historique a progressivement évolué thrombine qui conduirait à la formation d’un œdème
avec l’apparition de nouvelles terminologies caractérisant : mixte cellulaire et vasogénique secondaire à la perméa-
• l’œdème intracellulaire secondaire à la faillite énergéti- tion de la BHE [12–14].
que des pompes membranaires, où les électrolytes et les Toutes les populations cellulaires ne sont pas également
fluides se déplacent du milieu extracellulaire vers le affectées par l’OC. Chez l’homme, les cellules gliales for-
milieu intracellulaire, sans nécessaire augmentation im- ment la principale population cellulaire avec un rapport de 10
médiate du contenu en eau cérébral. Lorsque la faillite cellules gliales pour un neurone [15]. Dans l’ischémie et le
énergétique des pompes ne permet plus la sortie du Na+ traumatisme crânien, l’OC semble affecter essentiellement
hors du milieu intracellulaire, l’eau se déplace sous les cellules gliales et notamment les astrocytes, tandis que
l’effet du gradient de pression osmotique vers le milieu l’œdème neuronal reste modéré et principalement localisé
intracellulaire. aux dendrites. Les corps cellulaires des neurones non seule-
Un autre mécanisme proposé pour l’OC cellulaire ob- ment ne sont pas œdématiés mais sont au contraire rétractés
servé dans la zone de pénombre de l’accident ischémi- [5,16–19].
que et le TC est l’augmentation des concentrations ex- De plus l’œdème astrocytaire précède la dégénérescence
tracellulaires en K+ lors de la dépolarisation neuronale neuronale. Ainsi, chez l’homme, au décours d’un trauma-
massive. Son recaptage par les astrocytes, lié à l’aug- tisme crânien l’œdème astrocytaire massif se voit entre la
mentation de l’activité des pompes membranaires acti- troisième heure et le troisième jour tandis que la dégénéres-
vée par le recaptage du glutamate s’accompagnerait cence neuronale se voit entre le troisième et le onzième jour
d’un œdème intracellulaire astrocytaire, secondaire à [18].
l’équilibration des forces de Donnan [5,6]. Dans les 2 Compte tenu de l’importance des fonctions astrocytaires
cas, le volume interstitiel se contracte, tandis que le dans le maintien de l’homéostasie du métabolisme et des
volume intracellulaire augmente. Cependant, s’il existe fonctions de transmission cérébrale [15,20,21], ceci suggère
un débit sanguin cérébral (DSC) résiduel, le volume que l’agression astrocytaire joue un rôle clé dans la souf-
extracellulaire est progressivement rétabli par le passage france neuronale et précède celle-ci. De façon notable
d’eau à partir du secteur vasculaire. Ce passage se fait l’œdème des prolongements astrocytaires quelle qu’en soit
par diffusion passive au travers de l’endothélium. La l’origine est susceptible de réduire la lumière des capillaires
rétrodiffusion d’eau à partir du LCR participe également qu’ils entourent, perturbant ainsi la microcirculation locale et
au rétablissement du volume interstitiel. Le terme provoquant au niveau périlésionnel un cercle vicieux ou les
œdème cellulaire se substitue progressivement au terme phénomènes hémodynamiques locaux pérennisent la dé-
cytotoxique. faillance énergétique et aggravent l’OC. Une telle compres-
• L’œdème osmotique résultant d’une augmentation abso- sion vasculaire a pu être mise en évidence dans le tissu contus
lue ou relative de l’osmolarité interstitielle où l’eau de cerveaux humains [18]. L’œdème astrocytaire apparaît
seule diffuse, du plasma vers le milieu interstitiel. Ces donc comme un événement précoce qui prédispose le cer-
classifications restent néanmoins schématiques, car il veau à des lésions neuronales surajoutées, secondaires à
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l’altération des fonctions homéostasiques astrocytaires. L’al- effet que l’augmentation excessive de la PPC, tel qu’il est
tération de la régulation du recaptage et du largage des acides possible de l’observer lors des poussées d’hypertension arté-
aminés excitateurs par les astrocytes pourrait jouer un rôle rielle maligne, est susceptible de générer un OC vasogénique
majeur dans la pérennisation des phémomènes cytotoxiques par perméation de la BHE [24]. À l’inverse, tout OC impor-
[5,15,16]. tant entraînant une HTIC peut s’accompagner de poussées
Ainsi, le traitement de l’OC cellulaire ou cytotoxique d’HTA sévères par réflexe de Cushing. La réduction de la
apparaît, tant quantitativement que qualitativement, comme PAM dans cette situation peut précipiter l’ischémie céré-
un traitement de l’œdème des cellules gliales et singulière- brale. La manipulation de la PAM doit donc être prudente et
ment de l’œdème astrocytaire. réfléchie selon l’étiologie, l’anamnèse, et les données clini-
ques et radiologiques. Elle sera au mieux guidée sur le
2. Traitement de l’œdème cérébral monitorage de la PPC.
L’OC du traumatisme crânien est l’une des situations les
2.1. Généralités plus controversées. En effet, la banalisation de l’utilisation
d’amines pressives dans le but de maintenir une pression de
Toute pathologie hypertensive intracrânienne quelle qu’en
perfusion et un DSC efficaces conduit fréquemment le clini-
soit la cause, processus expansif, hématome intracérébral,
cien à pratiquer une HTA à visée thérapeutique, dont l’ino-
hydrocéphalie, hémorragie méningée grave (associant de fa-
cuité n’est pas cliniquement démontrée [25]. Le maintien de
çon variable troubles de l’hydraulique du LCR, effet de
régimes élevés de PPC sur des lésions hétérogènes où la BHE
masse intracrânien et vasospasme), traumatisme crânien peut
est potentiellement altérée pourrait surajouter un OC vasogé-
s’accompagner d’une réduction ischémique du DSC et d’un
nique et pérenniser l’HTIC post-traumatique.
œdème cellulaire cérébral.
Il est donc utile d’analyser le statut controversé de la BHE
De même le gonflement cérébral du processus œdémateux
au décours du traumatisme crânien grave. Dans un modèle de
focalisé ou non, quelle qu’en soit le siège interstitiel ou
lésions encéphaliques diffuses par lâcher de poids, le statut
cellulaire, au sein de la cavité ostéoméningée rigide aux
de la BHE a été étudié en résonance magnétique nucléaire
capacités de compensation volumique réduites, expose à
(RMN) après sensibilisation ou non des lésions traumatiques
l’œdème ischémique surajouté par une augmentation de la
par l’hypotension et l’hypoxie. Dans le groupe traumatisé
PIC et une diminution critique de la pression de perfusion
non sensibilisé, la perméabilité de la BHE au gadolinium,
cérébrale (PPC).
produit de contraste utilisé en RMN de faible poids molécu-
La prévention des processus d’auto-aggravation de l’OC
laire et diffusant librement en cas de perméation de la BHE,
est donc indissociable du traitement étiologique et repose sur
est maximale à 15 min, puis décroît de façon exponentielle
le contrôle de la PIC et de la PPC. Chez les patients sympto-
pour redevenir identique au groupe contrôle à 30 min. Dans
matiques, le premier traitement consiste en la prévention et la
le groupe sensibilisé à l’hypotension-hypoxie, la perméabi-
correction des agressions cérébrales secondaires qu’elles
lité de la BHE est maximale à la reperfusion et redevient
soient d’origine systémiques (hypotension, hypoxie, hypo-
identique au groupe contrôle 60 min après le TC. La perméa-
ou hypercapnie, fièvre, anémie excessive...) ou cérébrale
bilisation de la BHE au gadolinium dans ce modèle apparaît
(comitialité, amplification pathologique de la PIC secondaire
donc comme un phénomène fugace [26]. Ce même groupe a
à la vasodilatation en autorégulation).
analysé en RMN le coefficient apparent de l’eau (CDA) et le
L’hypoxie et l’hypotension en situation d’agression céré-
contenu cérébral en eau. On sait qu’une diminution du CDA
brale sont des déterminants majeurs des processus œdéma-
traduit un OC principalement intracellulaire et une augmen-
teux. On sait, que le traumatisme mécanique par exemple est
tation, un OC principalement interstitiel. Le CDA augmente
en soi insuffisant à générer un OC significatif. Tous les
transitoirement durant les 45 premières minutes post-
modèles expérimentaux cherchant à reproduire l’HTIC post-
traumatiques, puis décroît pour revenir à sa valeur initiale à
traumatique humaine associent lésions mécaniques à l’hypo-
24 h. Au-delà, le CDA diminue pour atteindre sa valeur
tension et l’hypoxie.
minimale entre le septième et quatorzième jour post-
La correction de ces facteurs d’agression et le contrôle de
traumatique et se normaliser à 1 mois. Le contenu cérébral en
l’hémodynamique cérébrale représentent le dénominateur
eau croissant de façon continuelle pendant les 24 premières
commun au traitement de l’OC grave, quelle qu’en soit
heures, ces auteurs confirment que l’œdème post-
l’étiologie.
traumatique est essentiellement intracellulaire et non vasogé-
Ainsi dans les pathologies comme l’hémorragie méningée
nique par rupture de la BHE [27].
grave ce traitement ne diffère pas fondamentalement du trai-
tement de l’HTIC post-traumatique [22,23]. La BHE a également été étudiée dans un modèle de
percussion fluide latérale. Dans ce modèle de traumatisme
2.2. Œdème cérébral et hémodynamique crânien focal modéré et non potentialisé, le CDA de l’hémis-
phère lésé est augmenté uniquement dans le plan transverse
2.2.1. Œdème cérébral et pression de perfusion cérébrale (le long des fibres de myéline) 4 h après le traumatisme, ce
Une controverse concerne le régime de pression de perfu- qui suggère l’existence d’un œdème interstitiel [28]. Si ces
sion cérébrale (PPC) applicable devant un OC. On sait en données indiquent qu’il n’existe pas de perméabilité accrue
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de la BHE aux cristalloïdes durant les premiers jours du TC, de l’œdème sera favorisée. Ce drainage physique intervient
il existe un certain nombre d’éléments dans la littérature tant qu’il existe des gradients de pression [36]. Ultérieure-
démontrant une perméabilité accrue de la BHE aux protéi- ment, lorsque les pressions sont à l’équilibre, la résorption du
nes. Ces éléments sont confondants car si la BHE est rompue liquide œdémateux ne se fera que parallèlement à la résorp-
et perméable aux protéines, elle doit nécessairement l’être tion des protéines. La disparition du matériel protéique et de
aux cristalloïdes : en conséquence les régimes élevés de PPC l’eau qui l’accompagne, est due à des phénomènes de capture
devraient être évités. par les macrophages et surtout les astrocytes [37]. Les pro-
Mais les jonctions serrées sont-elles réellement rompues ? cessus de résorption sont lents : la résorption d’un liquide
Des auteurs ont étudié le passage de l’albumine et de la d’infusion cristalloïde demande 72 h, tandis que celle d’une
protéine peroxydase du raifort (HRP) dans la première heure solution plasmatique demande 8 jours [38].
du TC. Ils ont mis en évidence 3 types différents de perméa- Il découle de ces études que le contrôle de la PIC per se, au
bilisation aux protéines : immédiate et transitoire, prolongée, besoin par drainage externe du LCR, favorise la résorption de
et retardée à partir de la trentième à la soixantième minute l’OC en restituant le gradient de pression hydrostatique.
[29].
2.3. Hypothermie
D’autres auteurs ont étendu la période d’observation à 10
jours et confirment la perméabilisation biphasique à l’HRP. Bien qu’il n’ait pas été démontré d’effet préventif de
Le passage d’HRP est maximal à la cinquième minute, dis- l’hypothermie sur la formation de l’OC, l’hypothermie mo-
paraît à la troisième heure et réapparaît entre la vingt- dérée (33-36 °C) connaît un regain d’intérêt du fait de ses
quatrième et quarante-huitième heure [30]. De façon remar- effets neuroprotecteurs tant dans le TC que l’ischémie expé-
quable, le passage retardé de l’HRP est maximal dans les rimentale. Plusieurs études préliminaires ont rapporté des
structures morphologiquement intactes sous-jacentes à la résultats encourageants dans le TC, et une étude à large
zone de percussion. Parmi les hypothèses évoquées, l’aug- échelle a suggéré un bénéfice en terme de devenir dans un
mentation de l’activité de l’ornithine décarboxylase et de la sous-groupe de patients présentant un score de GCS initial de
synthèse des polyamines est fortement suspectée [31]. L’aug- 5-7 [39]. Ces résultats ont été depuis critiqués sur des points
mentation des concentrations en polyamines dans le TC méthodologiques et statistiques [40,41].
expérimental est biphasique avec 2 pics à la quinzième mi- L’hyperthermie fait partie intégrante des ACSOS, aggrave
nute et à la quarante-huitième heure [32]. Les polyamines l’HTIC, est susceptible de compromettre la perfusion céré-
perméabiliseraient la BHE en se fixant aux récepteurs brale et de ce fait d’aggraver l’OC. Des études montrent que
N-méthyl-D-aspartate (NMDA) capillaires et cette action la température du cerveau traumatisé tend à être plus élevée
serait potentialisée par les hautes concentrations de gluta- que la température centrale [42]. Il pourrait y avoir un béné-
mate. Le MK 801, antagoniste sélectif des récepteurs fice à mesurer directement la température tissulaire cérébrale
NMDA, bloque l’activité de l’ODC et atténue la perméabilité afin de traiter ce facteur d’agression secondaire, indétectable
de la BHE [33]. La perméabilisation de la BHE aux protéines par une autre technique.
serait ainsi due, non pas à une rupture des jonctions serrées de
la BHE, comme l’objective l’absence de passage du gadoli- 2.4. Pression osmotique et pression oncotique
nium au-delà de la première heure post-traumatique [26], Sur le plan fonctionnel, la BHE se comporte comme une
mais à des phénomènes de transcytose activée par des récep- membrane semi-perméable. Le passage d’eau est passif et
teurs spécifiques. répond aux lois de l’osmose. Les substances osmotiques
L’ensemble de ces données expérimentales suggèrent que diffusibles (urée, éthanol...) diffusent librement : ce sont des
la rupture des jonctions serrées de la BHE n’est pas un « osmoles inactives » car elles n’entraînent pas de mouve-
phénomène cliniquement pertinent au moins à la phase aiguë ments d’eau transmembranaire. Les substances osmotiques
du TCG et que le maintien de régimes modérément élevés de « non diffusibles » (Na, K, glucose, mannitol...) font soit
PPC de l’ordre de 70 mmHg, tel que préconisé durant cette l’objet d’un transport enzymatique, soit ne font l’objet
période, ne doit pas ajouter un OC vasogénique à l’OC d’aucun transport. Ce sont des « osmoles actives ». Toute
post-traumatique [25]. Expérimentalement la gamme de PPC modification de leur concentration détermine un gradient
n’entraînant pas d’augmentation du volume lésionnel 4 h osmotique et donc des mouvements d’eau. Au niveau de la
après le traumatisme est comprise entre 70 et 105 mmHg. La BHE, les mouvements d’eau dépendent essentiellement des
diminution de la PPC à 60 mmHg et en dessous aussi bien gradients osmotiques entre sang et espace extracellulaire
que son augmentation à 120 mmHg et au-delà élèvent le cérébral. La pression oncotique joue un rôle mineur. En effet,
volume lésionnel [34]. les protéines plasmatiques exercent un faible pouvoir osmo-
tique. Une diminution de 50 % de la pression oncotique
2.2.2. Œdème cérébral et pression intracrânienne entraîne une variation du gradient osmotique transcapillaire
La voie de résorption préférentielle de l’OC est la voie inférieure à 1 mOsm l–1. Lors d’une modification rapide de
ventriculaire [2,35]. Le drainage du liquide interstitiel dans le l’osmolalité plasmatique, le contenu en eau cérébrale se
système ventriculaire se fait sous l’effet d’un gradient de modifie : une hypo-osmolalité plasmatique entraîne une aug-
pression : plus la pression du LCR est basse plus la résorption mentation du contenu en eau cérébrale et une rapide éléva-
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tion de la PIC lorsque les capacités de compensation volumi- ouverture massive et durable de la barrière BHE, qui ne
que sont limitées. En cas de troubles chroniques, le cerveau s’observe pas en pratique dans les modèles de traumatisme
est capable de réguler son contenu en eau grâce à une modi- crânien expérimentaux [26,27,30,50].
fication du contenu intracellulaire en substances organiques. Plusieurs études récentes ont permis de mettre en évi-
Ainsi, en cas d’hyperosmolalité plasmatique chronique, la dence un effet neuroprotecteur marqué de l’albumine hu-
synthèse d’ « osmoles idiogéniques » (acides aminés, trimé- maine concentrée (20 % ou 25 %) administrée par voie
thylamine....) va permettre le rétablissement du contenu en intraveineuse à haute posologie (1 % du poids du corps) dans
eau cérébrale. La correction brutale de l’hyperosmolalité des modèles expérimentaux d’ischémie-reperfusion et de
plasmatique va provoquer une HTIC par transfert rapide traumatisme crânien [51–54]. Dans un modèle d’ischémie-
d’eau vers le secteur interstitiel et intracellulaire. reperfusion chez le rat, après 2 h d’occlusion de l’artère
En cas de lésion de la BHE, l’eau, les électrolytes et les cérébrale moyenne, l’administration d’albumine au moment
macromolécules passent librement dans le milieu interstitiel de la reperfusion a pour effet, comparé au groupe témoin
cérébral. Les mouvements liquidiens sont alors sous la dé- traité au sérum salé isotonique [51,52] :
pendance des gradients de pression hydrostatique entre capil- • d’améliorer le score neurologique à 24, 48 et 72 h après
laire et espace extracellulaire. Dans cette situation, nous l’ischémie ;
l’avons vu, l’élévation de la pression hydrostatique capillaire • de réduire la taille de l’infarctus histologique de 34 % au
peut théoriquement générer un œdème vasogénique. troisième jour dans un groupe traité à l’albumine à 20 %
Le Ringer lactate, d’une osmolalité de 254 mOsm kg–1, et de 66 % dans un groupe traité à l’albumine à 25 % ;
est une solution hypotonique, son administration s’accompa- • de diminuer l’OC au troisième jour de 81 % dans un
gne d’une augmentation de l’eau libre et théoriquement groupe traité par l’albumine à 20 % et de le faire
d’une baisse de l’osmolalité plasmatique. Plusieurs études disparaître dans le groupe traité à l’albumine à 25 % ;
ont mis en évidence une augmentation de l’OC et de la PIC • de normaliser le coefficient de diffusion apparent (CDA)
après son administration [43–45]. Plus récemment des de l’eau au sein de l’infarctus en imagerie par RMN, le
auteurs ont été incapables de mettre en évidence une quel- coefficient de diffusion apparent diminuant de 40 %
conque diminution de l’osmolalité plasmatique et une quel- dans le groupe témoin.
conque augmentation de l’OC après administration de 0,25 Dans un modèle de traumatisme crânien modéré chez le
ml g–1 de Ringer lactate après TC expérimental [46]. Ces rat (percussion fluide latérale à dure-mère fermée de 1,5 à 2
auteurs, cependant, ne mesuraient pas la PIC. Il est possible Ata), l’administration d’albumine à 25 %, 15 min après le
que tout ou partie des effets néfastes du Ringer lactate sur la traumatisme, a pour effet [53,54] :
PIC soient dus à l’acidification et à la vasodilatation céré- • d’améliorer le score neurologique à 24, 72 h et 7 j après
brale résultante. L’administration de sérum salé physiologi- le traumatisme ;
que à 0,9 % est généralement considérée comme sans effet • de réduire la taille de la contusion de 51 % et de la
sur la formation de l’OC au moins en situation ischémique ou focaliser ;
traumatique, car sa perfusion n’affecte pas l’osmolalité plas- • d’augmenter de 63 % le nombre de neurones viables du
matique. Cependant, la perfusion de larges volumes de sérum secteur CA3 de l’hippocampe (région particulièrement
physiologique peut abaisser la pression oncotique plasmati- sensible au traumatisme crânien dans ce modèle) ;
que. • de normaliser la profonde dissociation entre consomma-
À la suite de travaux sur les lésions cryogéniques cérébra- tion cérébrale de glucose et DSC observé dans la pre-
les, les cliniciens ont longtemps considéré que le maintien de mière heure suivant le traumatisme.
la pression oncotique ne jouait aucun rôle dans les transferts Une seule étude clinique s’est intéressée à l’effet de l’aug-
d’eau à travers la BHE [47,48]. Pour ces auteurs, la préven- mentation de la pression oncotique par l’albumine sur l’évo-
tion de l’OC repose sur le maintien rigoureux de l’osmolalité lution de l’OC post-traumatique. Elle mettait en évidence
plasmatique en évitant toute perfusion de solution hypo- une diminution significative de l’OC quantifiée par tomoden-
osmolaire. sitométrie [55]. Cette étude est cependant parcellaire et criti-
Cependant, des travaux, utilisant un modèle de percussion quable : inclusion exclusive de sujets présentant des TC
fluide latérale à dure-mère fermée à 2,7 Ata, ont objectivé un modérés ou mineurs, selon la stratification par le GCS, délais
rôle important de la diminution de la pression oncotique dans d’inclusion non spécifiés, absence de données hémodynami-
l’aggravation de l’œdème cérébral post-traumatique. La per- ques cérébrales.
fusion isovolémique iso-osmolaire hypo-oncotique de sérum D’autres solutions macromoléculaires ont été testées au
physiologique aggrave l’OC post-traumatique, alors que la regard de leurs propriétés anti-œdémateuses à des concentra-
perfusion isovolémique isoosmolaire iso-oncotique d’une tions variables dans différents modèles :
solution colloïde est sans effet sur l’OC post-traumatique • l’hydroxy-éthylamidon diminue la taille de l’infarctus et
[49]. Ces résultats contradictoires pourraient être dus aux de l’œdème périlésionnel dans un modèle d’ischémie
différents modèles expérimentaux qui s’accompagnent de reperfusion [56]. Il diminue le volume lésionnel et amé-
degrés très différents de perméabilisation de la BHE. Le liore le score neurologique, sans modifier les processus
modèle de lésion cryogénique [47,48] s’accompagne d’une œdémateux dans le TC expérimental [57] ;
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• de même, la perfusion de dextrans diminue le volume tion cérébrale physiologique, s’accompagne d’un métabo-
lésionnel et améliore le score neurologique dans diffé- lisme complémentaire entre neurones et astrocytes. La neu-
rents modèles ischémiques [58–61]. Une étude clinique tralisation du glutamate synaptique se fait principalement par
a pu mettre en évidence un effet bénéfique de l’hémodi- recaptage actif par les astrocytes. Ce recaptage s’accompa-
lution par dextrans sur le devenir des patients au décours gne d’une entrée conjointe de Na+ et la repolarisation astro-
d’accidents ischémiques [62]. cytaire nécessite une pompe Na+/K+ ATPase dépendante,
Il faut noter que dans la plupart de ces études, à l’excep- dont le métabolisme est principalement glycolytique. Cette
tion peut-être d’une [57], l’effet bénéfique du maintien de la glycolyse aboutit à la formation de lactate qui est principale-
pression oncotique est indissociable de l’amélioration de la ment consommé par les neurones après transformation en
microrhéologie due à l’hémodilution induite par l’expansion pyruvate. Il existe ainsi une compartementalisation fonction-
plasmatique. nelle de la production énergétique cérébrale [20]. Le gluta-
Il est probable que la réduction du contenu en eau et de la mate de son côté est inactivé en glutamine délivré aux neu-
PIC, du stress mécanique tissulaire ainsi que l’augmentation rones et à nouveau stocké dans les vésicules présynaptiques
des débits locaux dans la zone de « pénombre » sont respon- [21,68]. L’ensemble de ce processus s’accompagne d’une
sables des effets bénéfiques observés. augmentation physiologique couplée du débit sanguin et de
Il est possible que dans le futur, l’accent soit mis, non la consommation cérébrale de glucose [69].
seulement sur le maintien rigoureux d’une iso- ou d’une La réalité d’une hyperglycolyse ne fait guère de doute
hyperosmolarité plasmatique modérée, mais également sur le dans le traumatisme crânien et dans la zone de pénombre de
maintien, voire l’augmentation, de la pression oncotique l’ischémie cérébrale tant clinique qu’expérimental [70–76].
plasmatique par la perfusion large de solutions macromolé- Expérimentalement l’hyperglycolyse est un événement pré-
culaires. coce suivi dès la sixième heure d’une diminution de la
consommation cérébrale de glucose [54,76]. Elle semble
2.5. Œdème cérébral et apports glucidiques
plus prolongée dans le TC clinique. Cette hyperglycolyse du
L’augmentation de la PIC après administration de glucose TC peut être rapportée au métabolisme astrocytaire néces-
à 5 % est depuis longtemps documentée. On considère géné- saire au rétablissement des gradients ioniques et à la neutra-
ralement que la métabolisation du glucose aboutit à une lisation du glutamate. Sa particularité est que contrairement à
diminution de l’osmolalité plasmatique et à une augmenta- l’activation physiologique, elle ne s’accompagne pas d’une
tion du contenu cérébral en eau. Cependant, expérimentale- augmentation du DSC mais au contraire d’une diminution de
ment, l’administration de glucose ne s’accompagne ni d’une celui-ci [69]. Il est possible, mais non démontré, que cette
hypo-osmolalité plasmatique ni de modification du contenu réduction locale du DSC puisse s’accompagner d’une dimi-
en eau cérébral dans les 24 h suivant son administration, alors nution critique du transport de l’O2 empêchant la métaboli-
qu’il augmente la mortalité [46]. Ceci suggère que l’adminis- sation de l’acétyl CoA issu du lactate dans le cycle de Krebs
tration de glucose a un effet délétère indépendant des pertur- des mitochondries neuronales. Enfin, dans le TC humain et
bations de l’osmolalité. Lors de la souffrance cérébrale is- expérimental il a été démontré une altération des fonctions
chémique [63,64] ou traumatique [65], les apports mitochondriales du tissu contus [77,78]. La relation de cause
glucidiques précoces augmentent la production cérébrale de à effet de ces altérations mitochondriales au transport et au
lactates et sa concentration dans le LCR. Cette augmentation métabolisme de l’O2 et du glucose reste à préciser. Expéri-
de la production cérébrale de lactate a été rapportée à la mentalement, l’OC astrocytaire induit par de fortes concen-
limitation de la disponibilité cérébrale en substrats non gly- trations de glutamate s’accompagne de perturbations du mé-
colytiques (b-hydroxybutyrate et acéto-acétate) qui peuvent tabolisme du glucose qui se traduisent par une accumulation
assurer 16 % de la production énergétique cérébrale chez les astrocytaire anormale de glycogène [79]. Quoi qu’il en soit le
patients ne recevant pas de glucose [65]. L’introduction de découplage entre DSC local et métabolisme du glucose sem-
l’alimentation glucidique parentérale nécessite un surcroît ble être un événement majeur de la rupture de l’homéostasie
d’effort thérapeutique pour contrôler la PIC. Le rebond métabolique entre neurones et astrocytes qui pourrait aboutir
d’HTIC est attribué à la vasodilatation induite par l’augmen- à la faillite énergétique des populations cellulaires cérébrales
tation de la concentration de lactates dans le LCR [66]. Bien et à l’extension des lésions initiales. L’hyperglycolyse appa-
qu’une relation de cause à effet n’ait jamais été démontrée, raît comme un phénomène physiologique nécessaire à la
les patients hyperglycémiques à la phase précoce du TC ont restitution des gradients ioniques au décours de la souffrance
une mortalité et une morbidité accrues [67]. cérébrale.
Le glucose étant le principal substrat énergétique du tissu Il semble que la métabolisation des corps cétoniques
cérébral, il est paradoxal qu’un effet toxique puisse lui être puisse assurer une partie du métabolisme énergétique et
attribué au décours de la souffrance cérébrale ischémique ou prévenir l’accumulation excessive de lactates. En consé-
traumatique, à un moment où précisément le transport céré- quence, il est généralement recommandé d’éviter les apports
bral en substrat énergétique est potentiellement altéré. Cer- glucidiques pendant les 72 h suivant une souffrance trauma-
taines particularités du métabolisme énergétique cérébral tique sous couvert du dépistage étroit de l’hypoglycémie qui
permettent de répondre à cette question. On sait que l’activa- serait particulièrement toxique dans ces conditions.
342 A. Ter Minassian / Annales Françaises d’Anesthésie et de Réanimation 22 (2003) 336–348

2.6. Diurétiques osmotiques 2.6.2. Sérum salé hypertonique


Le sérum salé hypertonique à des concentrations variables
2.6.1. Mannitol de 3 à 7,5 % a été proposé dans la réanimation des chocs
Le mannitol hypertonique à 20 % exerce plusieurs effets hémorragiques des polytraumatisés. Dans ces conditions il
au niveau cérébral. permet la restauration de l’hémodynamique en perfusant un
Le premier est lié à ses effets systémiques. Il augmente moindre volume de solutés [87–89]. Il a été utilisé avec des
transitoirement la PAM en cas d’hypovolémie et aussi la résultats encourageants dans le traitement de l’HTIC post-
pression veineuse centrale. Cet effet peut élever la PIC de traumatique réfractaire [90,91]. Comme le mannitol il ex-
façon modérée en cas d’altération de l’autorégulation. pose à l’insuffisance rénale, à la surcharge volémique chez
l’insuffisant cardiaque, est théoriquement susceptible de
Le second est lié à ses effets rhéologiques : en diminuant
s’accumuler dans le milieu interstitiel en cas de rupture de la
la viscosité sanguine, le mannitol augmente les débits san-
BHE et expose de plus à l’acidose hyperchlorémique. Le
guins régionaux ; au niveau cérébral on peut alors observer
sérum salé hypertonique a été comparé à une solution équi-
une vasoconstriction réactionnelle lorsque l’autorégulation
osmolaire de mannitol dans un modèle de lésion cryogéni-
est préservée [80,81]. C’est cet effet qui est responsable de la
que. La diminution de la PIC est plus marquée avec le sérum
diminution précoce et rapide du VSC et de la PIC.
salé hypertonique et sa durée d’action 4 fois plus longue (4 h
Le troisième effet osmotique est retardé et plus prolongé. vs 2 h). Contrairement au mannitol il n’est pas observé de
Le mannitol diminue le contenu en eau du cerveau dans les rebond d’HTIC dans ce modèle où la BHE est lésée de façon
zones ou la BHE est intacte. Son utilisation doit être évitée durable [92]. Son utilisation reste toutefois encore limitée.
autant que possible dans les pathologies ou la BHE est lésée.
Dans ce cas son accumulation dans le tissu interstitiel peut 2.7. Corticoïdes
être responsable d’une augmentation secondaire de la PIC
L’OC des métastases et des tumeurs malignes telles que
[82].
les glioblastomes se développe secondairement à l’altération
L’administration de mannitol est d’autant plus efficace en des capillaires tumoraux et d’une rupture de la BHE ou plus
terme de diminution de la PIC et d’augmentation du DSC précisément de la barrière tumoro-encéphalique (BTE). Cet
qu’il existe une HTIC sévère accompagnée d’une hypoper- OC est essentiellement interstitiel et vasogénique. Il aggrave
fusion cérébrale, en présence d’une autorégulation préser- l’effet de masse et peut faire décompenser l’HTIC mettant
vée. Le mannitol administré de façon systématique aux TC ainsi en jeu le pronostic vital immédiat. L’œdème péritumo-
n’a pas fait la preuve de son efficacité : il n’existe en effet pas ral des méningiomes est d’importance variable, et n’existe
de différence en terme de PIC entre le groupe traité et le que dans 60 % des méningiomes [93,94]. Il semble lié d’une
groupe témoin [83]. Il doit donc être administré en bolus, à la part à des processus hydrodynamiques dus à l’altération de
demande en fonction des données de la PIC dans des proto- l’intégrité des artérioles leptoméningées et de l’arachnoïde,
coles thérapeutiques hiérarchisés. Les posologies recom- et d’autre part au caractère sécrétoire ou non du méningiome
mandées vont de 0,25 g kg–1 à 1 g kg–1. En fonction de [95,96]. Il pourrait s’ajouter un OC ischémique secondaire à
l’efficacité, la posologie minimale requise sera préférée afin la compression mécanique du tissu sous-jacent [97]. Les
de limiter la diurèse induite et les variations brutales d’osmo- méningiomes sécrétoires bien que rares (3 % des méningio-
lalité. Les effets néphrotoxiques seront évités en compensant mes) s’accompagnent d’un OC important concernant la tota-
les pertes liquidiennes et en maintenant l’osmolalité plasma- lité d’un hémisphère dans plus de 60 % des cas [98].
tique mesurée quotidiennement par le D cryoscopique qu’il Les corticoïdes sont particulièrement efficaces sur les
faut garder inférieur à 320 mOsm l–1. Il est également recom- œdèmes péritumoraux des métastases et des glioblastomes.
mandé de ne pas dépasser chez l’adulte, une posologie quo- Ils sont moins efficaces dans l’OC des méningiomes [99]
tidienne de 200 g. sauf peut-être des méningiomes sécrétants. Si leur effet sur la
Expérimentalement l’association de furosémide au man- symptomatologie clinique est souvent spectaculaire [100],
nitol augmente son efficacité en terme de réduction de PIC et leur mode d’action est controversé. Plusieurs hypothèses ont
double sa durée d’action. Ceci serait dû à l’excrétion accrue été avancées. La première est une imperméabilisation rela-
d’eau libre par une action synergique au niveau rénal qui tive de la BTE avec diminution de l’extravasation œdéma-
permet d’obtenir une osmolalité plasmatique plus élevée teuse, diminution de la PIC et augmentation du DSC [101–
[84]. 103]. Cette hypothèse a été controversée par des auteurs, qui
Le mannitol est classiquement contre-indiqué en cas de n’observaient pas de modification de la perméabilité de la
cardiopathie décompensée et chez l’insuffisant rénal. Il a été BTE [104]. Cependant, l’amélioration clinique immédiate a
rendu responsable d’accidents anaphylactoïdes avec bron- pu être attribuée à une diminution du VSC et non à une rapide
chospasme et hypotension [85]. Enfin le mannitol aux résolution de l’OC [105]. L’OC, les variations de perméabi-
concentrations utilisées en clinique est un inducteur de lité de la BTE ainsi que le DSC et le VSC avant et de 1 à 6 h
l’apoptose des cellules endothéliales aortiques. Son effet sur après introduction de la dexaméthasone chez des patients
les cellules endothéliales des vaisseaux cérébraux n’a pas été atteints de tumeur intracrânienne ont récemment été étudiés
étudié [86]. [106]. La perméabilité de la BTE diminue rapidement et de
A. Ter Minassian / Annales Françaises d’Anesthésie et de Réanimation 22 (2003) 336–348 343

façon importante après introduction de la dexaméthasone, des concentrations d’acide gras libres et du PAF, il s’ensuit
l’OC reste inchangé ainsi que le DSC, tandis que le VSC une production accrue de thromboxane A2, de prostaglandi-
diminue de 15 % dans la substance grise péritumorale et de 5 nes et de leucotriènes [115–119]. L’augmentation de la pro-
% dans le reste du tissu cérébral. Bien que le nombre de duction de radicaux libres provoque la peroxydation des
patients étudiés soit limité, ces résultats indiquent que l’amé- phospholipides membranaires, l’oxydation des protéines cel-
lioration clinique rapide observée après administration de lulaires et du matériel nucléaire aboutissant à la mort cellu-
corticoïdes est probablement due non pas à la résolution laire [120]. Les lésions endothéliales ajoutées tendent à em-
immédiate de l’OC, mais à une réduction de la PIC par baller ce processus [121]. L’activation de la cascade de
diminution du VSC. L’imperméabilisation de la BTE de son l’acide arachidonique s’accompagne également d’une pro-
côté permettrait la résolution œdémateuse sur le long terme. duction accrue d’inositol triphosphate (IP3) qui libère les
L’effet des corticoïdes pourrait être dû à leur action inhibi- stocks calciques du réticulum endoplasmique et va contri-
trice sur la formation d’acide arachidonique. On sait que ce buer, en condition pathologique, à la pérennisation de la
dernier perméabilise la BHE et génère un œdème vasogéni- peroxydation lipidique via l’activation enzymatique [115].
que [107]. L’acide arachidonique déclenche de plus une Enfin, l’inhibition par les acides gras libres du pyruvate
cascade de réactions aboutissant à une augmentation de la déshydrogénase, enzyme clé de l’entrée dans le cycle de
formation de leucotriènes et de prostaglandines, notamment Krebs, diminue le flux de substrats énergétiques disponibles
de prostacycline qui est un puissant vasodilatateur. La demi- et pourrait précipiter la faillite énergétique et la dépolarisa-
vie de ces dérivés étant courte le facteur limitant de leur tion [122]. Cette dernière libère de façon massive le gluta-
action pharmacologique est la synthèse d’acide arachidoni- mate, principal acide aminé excitateur du cerveau [123,124],
que. Les corticoïdes agiraient ainsi en inhibant la synthèse active les canaux calciques ionotropiques post-synaptiques
d’acide arachidonique et en restaurant le tonus vasculaire et ainsi que les récepteurs métabotropiques post-synaptiques et
l’imperméabilité de la BTE [105]. Les corticoïdes pourraient astrocytaires [21]. L’activation de ces récepteurs métabotro-
également avoir une action sur des facteurs protéiques per- piques par le glutamate à forte concentration libère le cal-
méabilisant la BHE libérée dans l’interstitium par le tissu cium des stocks du réticulum endoplasmique via les récep-
tumoral [108]. Ils inhiberaient l’expression tumorale des teurs IP3, en bloque son recaptage et abolit les trains d’ondes
facteurs de perméabilisation vasculaire ou moduleraient di- calciques astrocytaires [125,126]. Les concentrations de glu-
rectement leur action sur les récepteurs endothéliaux tamate observées en microdialyse dans le traumatisme crâ-
[108,109]. nien clinique sont compatibles avec une telle inhibition du
Deux corticoïdes sont couramment utilisés dans cette in- recaptage calcique par le réticulum endoplasmique [127].
dication : L’augmentation massive du calcium intracellulaire est ainsi
• la méthylprednisolone (Solu-médrol™) à une posologie l’une des étapes communes aux processus de peroxydation et
de 20 à 60 mg toutes les 8 h chez l’adulte ; d’excitotoxicité impliqués dans la physiopathologie du trau-
• la dexaméthasone (Soludécadron™) à une posologie de matisme crânien grave et de l’ischémie cérébrale.
8 mg toutes les 2 h après une dose initiale de 50 mg chez Un grand nombre de molécules ont été proposées afin de
l’adulte. bloquer un ou plusieurs des mécanismes ci-dessus évoqués.
Ils doivent être associés à des protecteurs gastriques et Nous ne détaillerons pas ces classes de médicaments, le
exposent aux surinfections. lecteur intéressé pourra se reporter à plusieurs études
Les corticoïdes sont également proposés en traitement [113,115,128]. Aucune de ces molécules n’a fait la preuve de
d’appoint de l’œdème des abcès cérébraux. Même associés à son efficacité clinique. Il est possible que des combinaisons
une antibiothérapie, ils devraient être réservés aux OC im- de molécules, les progrès dans la vectorisation de la BHE et
portants et leur prescription doit être aussi brève que possi- l’avancée dans la connaissance des mécanismes biologiques
ble, car ils réduisent la pénétration des antibiotiques dans les de la souffrance cérébrale permettront des résultats cliniques
abcès [110]. Ils sont classiquement indiqués dans la ménin- dans le futur. La manipulation des phénomènes de transcy-
gite tuberculeuse qui est particulièrement cloisonnante tose de la BHE évoquée plus haut, activés par des récepteurs
[111]. spécifiques au décours de la souffrance cérébrale et laissant
L’administration de corticoïdes à fortes doses s’est avérée passer des macromolécules de poids moléculaire spécifique,
sans efficacité dans l’OC post-traumatique et l’OC ischémi- pourrait être une piste intéressante permettant de vectoriser
que et n’a donc pas d’indication dans ces pathologies [112]. des médicaments encapsulés.
2.8. Autres médicaments de l’œdème cérébral Enfin, si la recherche en pharmacologie anti-œdémateuse
vise à identifier un mécanisme spécifique pour mettre au
Au décours du TC et de l’ischémie, l’activation de la point une molécule, dont l’impact clairement identifié est
cascade de l’acide arachidonique, la formation de radicaux forcément limité à ce mécanisme, il existe un regain d’intérêt
libres, la peroxydation lipidique et l’augmentation du facteur pour des molécules aux effets plus « ubiquitaires ». Il en est
d’activation plaquettaire (PAF) jouent un rôle important ainsi de l’albumine dont nous avons vu les effets oncotiques
[113,114]. Sous l’action combinée de l’activation des phos- et rhéologiques. Ses effets neuroprotecteurs pourraient être
pholipase A2, lipo- et cyclo-oxygénase et de l’augmentation également liés à ses propriétés anti-oxydantes ainsi qu’à des
344 A. Ter Minassian / Annales Françaises d’Anesthésie et de Réanimation 22 (2003) 336–348

propriétés métaboliques telles que la désinhibition de la py- laire et interstitium [140]. Cependant le gonflement cérébral
ruvate déshydrogénase par les acides gras libres ou la dimi- observé ne semble pas dû à l’aggravation de l’OC, mais à
nution des concentrations calciques cytosoliques en présence l’augmentation du DSC régional dans les aires décompri-
de fortes concentrations de glutamate [54]. Pour le moment mées qui est maximal à la première semaine et se normalise
le traitement de l’OC repose toujours sur l’optimisation des en 1 mois [141]. Cette augmentation du DSC qui s’accompa-
traitements conventionnels. gne d’une augmentation de la pression tissulaire en oxygène
pourrait au contraire enrayer l’évolution de l’OC lorsque la
2.9. Traitement chirurgical de l’œdème cérébral CD est réalisée suffisamment tôt avant l’installation d’une
Il peut sembler de premier abord paradoxal de parler de ischémie irréversible. Lors de l’ischémie expérimentale, la
traitement chirurgical de l’œdème cérébral. Cependant, de- CD améliore le devenir clinique 1, 4 et 12 h après l’occlusion,
vant une situation d’HTIC incontrôlable, en ayant épuisé les tandis que la reperfusion n’est efficace qu’à la première heure
ressources thérapeutiques médicales qui sont limitées et dont [142]. Le volume lésionnel de l’OC ischémique est diminué
les effets délétères ne sont pas négligeables, le seul moyen par rapport au groupe témoin et le CDA augmenté (témoi-
d’éviter l’auto-aggravation des lésions cérébrales et l’isché- gnant d’un moindre transfert d’eau intracellulaire) si la CD
mie irréversible sur un OC massif consiste à laisser le cer- est réalisée 4 h après l’occlusion [143]. Les résultats clini-
veau s’expandre hors de l’enceinte ostéo-méningée. La cra- ques dans l’accident vasculaire ischémique massif sont miti-
niectomie décompressive (CD) uni- ou bilatérale avec plastie gés [144,145].
de dure-mère d’élargissement apparaît ainsi comme un trai-
tement logique de l’OC avec HTIC réfractaire. Bien que cette
3. Conclusion
technique ait été préconisée par Kocher au début du siècle
passé, ce n’est que depuis une dizaine d’années qu’elle
Les progrès de l’imagerie médicale et notamment de la
connaît un regain d’intérêt avec un nombre de publications
RMN permettent la détermination de la nature interstitielle
sans cesse croissant. La CD a été proposée au décours du TC
ou intracellulaire de l’œdème cérébral ainsi que le degré de
[129–136], de l’OC ischémique massif [137] et de l’HTIC
perméabilité de la BHE. Parallèlement aux avancées dans la
œdémateuse incontrôlable des encéphalites [138].
connaissance de l’hémodynamique cérébrale en situation
Dans le TCG, bien que la plupart des séries présentées
d’HTIC, les progrès en biologie moléculaire ont permis de
soient des séries rétrospectives ou prospectives non randomi-
mieux comprendre les mécanismes de la faillite énergétique
sées, les résultats obtenus sont encourageants avec de 41 à
cérébrale dans les pathologies ischémiques et traumatiques
69 % de devenir favorable [130, 134–136]. Une étude ne
aboutissant à l’extension des lésions initiales. Les efforts
retrouve pas de différence de mortalité entre leurs résultats et
pharmacologiques n’ont pour le moment toujours pas abouti,
ceux de la Traumatic Coma Data Bank [129]. Toutes les
aucune molécule anti-œdémateuse n’ayant fait la preuve de
études rapportent un contrôle immédiat de la PIC et une
son efficacité clinique. Le traitement médical de l’œdème
amélioration de la déviation de la ligne médiane et de la
cérébral repose donc toujours sur les traitements convention-
compression des citernes de la base. Les résultats de ces
nels. La possibilité de suivre l’évolution temporelle de la
études doivent être pondérés des critères d’éligibilité pour la
nature de l’OC impliqué, et de la perméabilité de la BHE
CD. On sait en effet que lorsque la PIC est en permanence
permet de mieux ajuster ces traitements conventionnels, no-
supérieure à 20 mmHg et la PAM inférieure à 80 mmHg au
tamment dans l’OC post-traumatique. La CD apparaît
décours d’un TCG la probabilité de mauvais devenir est de
comme une solution de sauvetage évitant l’amplification
100 % [139].
ischémique de l’OC dans les pathologies ischémiques, trau-
Les résultats d’une étude qui obtient 58 % de devenir
matiques et infectieuses avec des résultats prometteurs.
favorable sur le Glasgow outcome scale à 1 an sont remar-
quables, car il s’agit de patients dont la PIC est > 30 mmHg
ou la PPC < 45 mmHg, sous traitement médical maximal Références
comportant mannitol, barbituriques à posologie entraînant
un ÉEG isoélectrique, curarisation, et hyperventilation sous [1] Klatzo I. Presidential address: neuropathological aspects of brain
couvert de perfusion de trométhamine. Il faut cependant edema. J Neuropath Exp Neurol 1967;26:1–13.
noter que ces auteurs ne maintiennent pas la PPC à l’aide [2] Reulen HJ, Tsuyumu M, Tack A, Fenske AR, Prioleau GR. Clearance
of edema fluid into cerebrospinal fluid. A mechanism for resolution of
d’amines pressives [130]. Une étude prospective randomisée
vasogenic brain edema. J Neurosurg 1978;48:754–64.
a été réalisée chez l’enfant. Dans cette courte série de 27 [3] Ohata K, Marmarou A. Clearance of brain edema and macromol-
patients traumatisés crâniens, la CD s’accompagnait de 54 % ecules through the cortical extracellular space. J Neurosurg 1992;77:
de devenir favorable à 6 mois contre 14 % dans le groupe 387–96.
traité de façon conventionnelle. Cette différence n’était pour- [4] Pappius HM. Cerebral edema and the blood-brain barrier. Implica-
tions of the blood-brain barrier and its manipulation. In: Neuwelt EA,
tant pas significative sur une analyse statistique multivariée
editor. Basic Science Aspects. New York: Plenum Medical Book
rigoureuse [133]. Un argument habituellement avancé contre Company; 1989. p. 293–309.
la CD est qu’il pourrait favoriser la formation d’OC en [5] Kimelberg HK. Current concepts of brain edema; review of laboratory
augmentant le gradient de pression hydrostatique entre capil- investigations. J Neurosurg 1995;83:1051–9.
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