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UNIVERSITE MOHAMMED PREMIER FACULTE DES SCIENCES JURIDIQUES

-OUJDA- ECONOMIQUES ET SOCIALES

EXPOSE SUR :

LA PREUVE DU CONTRAT
D’ASSURANCE
ENCADREE PAR

PROFESSEUR Y.FATMI

PRESENTE(E) PAR :

ABDENNABI MOUEDDER MOHAMMED BOUGHZAL

RIM RECHAIKI FATMI SLIMANE

AMINE MOQRAN

MASTER DROIT ET CONTENTIEUX DES AFFAIRES


ANNEE UNIVERSITAIRE
2016/2017
INTRODUCTION

En revenant à l’antiquité de l’assurance, on trouve que sa première apparition remonte


au moyen âge, sous l’action de l’église avec le pape Grégoire 9, et dont le résultat était
l’apparition de l’assurance maritime.

Suite à ça, l’assurance terrestre verra le jour au milieu du 17ème siècle à la suite du grand
incendie qui a détruit les quartiers entier de la ville de Londres.

S’agissant du Maroc, son 1er contact avec remonte au 19éme siècle et dont la cause
motrice était la sensation des commerçants du besoin de s’assurer contre les conséquences
des événements de mère subit par les bâtiments maritimes, les cargaisons et le personnel
naviguant.

Durant ce siècle la souscription des contrats d’assurance se faisaient par l’intermédiaire


des sociétés étrangères qui étaient représentées au Maroc par des agents généraux installés
dans les villes maritimes, avec le temps cette pratique a pu tisser une place dans les
sociétés marocaines et toucher d’autre secteur « les assurances terrestres». La
transplantation de cette technique se jusitifie à l’origine d’une part, à l’arriver des
étrangers attirés par les richesses du pays ainsi que les facilités administratives et fiscales
que leur accorder les autorités du protectorat, et d’autres parts, par la volonté de se
prémunir contre les aléas de l’avenir.

A l’époque, la réglementation du contrat d’assurance relevait du Droit commun.

Au 28 novembre 1934 l’arrêté viziriel est intervenu pour combler les insuffisances du
Droit commun, mais cet arrêté ne s’appliquait qu’aux assurances terrestres et excluait les
assurances maritimes, fluviales, la réassurance et l’assurance crédit.

Aujourd’hui, le Maroc est doté d’un code des assurances promulgué par la loi 17-99 .

Nul n’ignore le rôle primordial que joue la preuve dans tous les domaines du droit et
l’assurance au Maroc, n’échappe pas à cette réalité ainsi.

Et la question fondamentale qui vient tout naturellement à l'esprit de tous ceux qui
entreprennent des études, en la matière, est la démystification des différentes situations
complexes à la détermination et la démonstration de cette dernière, c’est-à-dire la preuve.

Le présent exposé, essayera de répondre à cette problématique. Premièrement, en


examinant la charge de la preuve (I) et deuxièment en démystifiant les modalités de cette
dernière (II).

2
I. LA CHARGE DE LA PREUVE

Plusieurs dispositions légales régissent la charge de la preuve(A). La jurisprudence a fait


de nombreuses applications de ces règles(B). Le grand débat concerne toutefois la charge
de preuve en ce qui concerne les causes de déchéances et les causes d’exclusions(C).

A. les règles

Dans le domaine des assurances, on applique dispositions légales qui organisent, en droit
commun, le régime probatoire. Le régime probatoire de droit commun repose sur le
principe de la charge alternée de preuve(1). Toutefois, il existe des dérogations à ce
principe, en plus de celles instaurées par la loi(2), les parties peuvent prévoir un
renversement de la charge de preuve(3).

1. Le principe de la charge alternée

Le principe de la charge alternée nous vient de l’ancien droit : « celui qui se prétend
créancier de quelqu’un, est obligé de prouver le fait ou la convention qui a produit sa
créance ; au contraire, lorsque l’obligation est prouvée, le débiteur qui prétend l’avoir
acquittée, doit prouver le paiement »1

On comprend ce mécanisme d’alternance : le demandeur doit prouver sa créance ; le


défendeur, s’il se prétend libéré, doit apporter la preuve d’un fait qui éteint son obligation.
Le principe de la charge alternée est posé aujourd’hui par les articles 339 et 400 du
D.O.C2.
L’article 339 du D.O.C dispose que : « la preuve de l’obligation doit être faite par celui
qui s’en prévaut ».

De son coté l’article 400 du D.O.C impose que : « lorsque le demandeur a prouvé
l’existence de l’obligation, celui qui affirme qu’elle est éteinte ou qu’elle ne lui est pas
opposable doit le prouver ».

1
CATHERINE PARIS et BERNARD DUBUISSON (S.D), Actualités en droit des assurances, Anthémis S.A., 2008, p.66.
2
Dahir (9 ramadan 1331) formant Code des obligations et des contrats (B.O. 12 septembre1913).
3
2. La présomption légale et dispense de preuve

L’article 453 du D.O.C dispose que : «La présomption légale dispense de toute preuve
celui au profit duquel elle existe… ». Cette formule établit un lien entre « charge de la
preuve » et présomption. La présomption légale ne serait pas un mode de preuve mais
agirait sur la
répartition de la charge probatoire. Cependant, les présomptions n’opèrent pas toujours
une dispense de preuve mais un simple déplacement de l’objet de la preuve.

Ainsi on fait la distinction entre trois types de présomptions légales3 : simple, mixte et
irréfragable. La présomption simple peut être renversée par la preuve contraire pouvant
être apportée par tous moyens4. Les présomptions mixtes n’acceptent la preuve contraire
que par l’établissement de certains faits ou par des preuves administrées par certains
moyens5. Quant à la présomption irréfragable, elle ne souffre pas la preuve contraire. Cette
présomption irréfragable est celle qui est attachée à l’autorité de la chose jugée prévue par
l’article 451 du D.O.C, dès lors qu’il y a identité d’objet, de « cause » et de partie.

Dans ce sens, la fameuse présomption d’innocence constitue un principe juridique


consacré aussi bien par des textes internationaux que par des lois marocaines, notamment :

-L’article 11 de la Déclaration universelles des droits de l’homme de 1948 de l’ONU qui


stipule:« tout homme étant présumé innocent jusqu’à ce qu’il ait été déclaré coupable » ;

- L’article 6 alinéa 2 de la convention européenne des droits de l’homme (CEDH) de 1950


selon lequel : « Toute personne accusée d’une infraction est présumée innocente jusqu’à
ce que sa culpabilité ait été légalement établie » ;

-L’article premier du C.P.C Marocain dispose que : « Tout accusé ou prévenu est présumé
innocent jusqu'à ce que sa culpabilité ait été légalement établie par une décision ayant
acquis la force de la chose jugée, au cours d’un procès équitable ou toutes les garanties
juridiques lui auront été assurées. Le doute s’interprète au profit de l’inculpé ».

Ce principe s’applique même devant les tribunaux civils. Si le défendeur auquel une
infraction est imputée invoque une cause de justification sans que son allégation soit
dépourvue de tout élément de nature à lui donner crédit, il incombe au demandeur de
prouver que cette justification n’existe pas.

3
Art. 450 du D.O.C
4
Tel est le cas de la présomption de bonne foi
5
Elles sont nombreuses en droit de la responsabilité. L’existence d’une responsabilité de plein droit limite les causes
d’exonération de l’auteur présumé du dommage.
4
3. Les conventions relatives à la charge de la preuve

Les règles relatives à la charge alternée de la preuve ont un caractère purement supplétif,
les parties peuvent donc y déroger. Les banques, par exemple, ne délivrent des cartes de
crédit que dans la mesure où le principe du renversement de la charge de preuve est
accepté par convention.
Toutefois, tenant compte de la spécificité du contrat d’assurance6, l’article 18 de la loi n
31- 08 édictant des mesures de protection des consommateurs7 dispose sans doute que
constitue une clause abusive celle qui a pour objet de « limiter les moyens de preuves à la
disposition du consommateur ou de lui imposer une charge de preuve qui, en vertu du
droit applicable, devant revenir normalement à une autre partie au contrat ». Cette
disposition concerne non seulement la limitation des moyens de preuve mais aussi la
répartition de la charge de preuve.

La présomption d’innocence est un principe juridique fondamental, elle constitue


également un droit sacré de l’accusé. Il s’agit bien évidemment d’une règle d’ordre public
à la quelle ni le législateur, ni le juge, ni les parties ne peuvent déroger.

En définitif, L'assurance est une matière civile et à ce titre, elle obéit, en ce qui concerne la
répartition de la charge de preuve, aux règles normales de preuve.

B. L’application des règles

La jurisprudence a fait de nombreuses applications des règles résumes ci-dessus à propos


tant de la validité du contrat d’assurance(1) que des actions pouvant être intentées après
un sinistre(2).

1. La validité du contrat d’assurance

Indépendamment des causes ordinaires du nullité, on sait qu’en vertu de l’article 30 de la


loi n° 17-99 portant code des assurances8, l’inexactitude intentionnelle de l’assuré lors de
la conclusion du contrat a pour effet de rendre ce contrat nul, et ,de ce fait, les primes
payés demeurent acquises par l’assureur qui a droit au paiement intégral de toutes les
primes échues à titre de dommages et intérêts.

6
Le contrat d'assurance est un contrat d'adhésion qui, à l'inverse du contrat de gré à gré, sous-entend que l'une des parties
accepte en bloc les clauses du contrat proposées par l'autre partie.
7
Dahir n° 1-11‐03 du 14 rabii I 1432 (18 février 2011) portant promulgation de la loi n° 31-08 édictant des mesures de
protection du consommateur.
8
Dahir n°1-02-238 du 25 rejeb 1423 (3 octobre 2002) portant promulgation de la loi n° 17-99 portant code des assurances.
5
On sait également que lorsque l’omission ou la déclaration est inexacte de la part de
l’assuré dont la mauvaise foi n’est pas établie, le contrat n’est nul. Toutefois, si l’assureur
apporte la preuve qu’il n’aurait en aucun cas accepté d’assurer le risque s’il a eu
connaissance de sa nature réelle révélée par le sinistre, sa prestation est limitée au
remboursement de la totalité des primes payées9.

La charge de la preuve pèse sur l'assureur (demandeur) conformément à l'article 339 du


D.O.C. Toutefois, l'assuré a une certaine tâche à accomplir: la preuve de sa compréhension
du questionnaire nous semble lui appartenir davantage. Cette compréhension sert de
mesure
à la véracité de la déclaration. Il peut aussi réussir à faire rejeter la demande de sanction
s'il prouve que l'assureur connaissait la circonstance ou était présumé la connaître en
raison de sa notoriété, ne voulait pas la connaître ou a fait défaut d'enquêter quand il aurait
dû10.

La surassurance de mauvaise foi est également une cause de nullité du contrat. Dans un
cas similaire, il appartient à l’assureur d’apporter la preuve de mauvaise11.

En vertu de l’article 20 de la loi n° 17-99, l’assuré est tenu de déclarer à son assureur les
circonstances qui ont pour conséquence d’aggraver les risques. L’assureur peut donc
refuser sa garantie en cas d’omission, dans une intention frauduleuse, de déclarer
l’aggravation du risque. L’assureur peut présumer que l’assuré respectera ses obligations
réglementaires et contractuelles ; il n’a donc aucune obligation d’inspection du risque. Le
caractère frauduleux du comportement de l’assuré implique l’existence d’actes posés
intentionnellement dans le but de se soustraire à l’obligation de payer les primes couvrant
le risque effectif à assurer. La charge de preuve de semblable comportement pèse sur les
épaules de l’assureur.

2. L’action récursoire de l’assureur

En matière d’assurance de responsabilité, l’action directe et le régime d’inopposabilité des


exceptions rompent l’équilibre contractuel puisqu’elles contraignent l’assureur à
indemniser la victime alors que l’assuré ne peut invoquer utilement la garantie.

9
Art. 31 de la loi n° 17-99.
10
Voir: Coronarion Insurance Co. C. Taku Air Transport Ltd., J.E. 92-575 (C.S.C.) où la Cour Suprême du Canada reproche à
l'assureur de ne pas avoir vérifié le dossier de son client: les circonstances en cause y étaient répertoriées.
11
Art.42 al.5 da la loi n° 17-99.
6
Il résulte en effet de la lecture de l’article 63 de la loi n° 17-99 que l’assureur peut, après
indemnisation de la victime, se réserver un droit de recours contre l’assuré.

L’action récursoire n’est donc pas obligatoire et doit être prévue dans une clause du
contrat12. L’assureur devra par ailleurs, dans les assurances autres que RC auto, apporter la
preuve de l’accord de l’assuré aux conditions générales de la police13. En assurance RC
auto, la Cour de cassation de Belgique a estimé que cette preuve n’était pas nécessaire14. Il
appartient à l’assuré qui prétend qu’il existe une dérogation aux stipulations du contrat-
type de le prouver. S’il s’est réservé la possibilité d’exercer une action récursoire,
l’assureur est en droit d’agir. A défaut, il est privé de tout recours.

C. La déchéance et l’exclusion

La signature d'un contrat d'assurance entraîne des obligations pour les deux parties. Si
l'une

des parties ne respecte pas ses obligations, l'autre peut prononcer une déchéance de
garantie.

L’étendue de la garantie est définie par les conditions du contrat d’assurance, Lorsqu’un
sinistre se produit, l’assuré qui se prétend créancier de l’assureur, doit démontrer que le
sinistre entre dans la garantie et n’en est exclu. L’assureur à son tour doit démontrer
l’existence d’une relation causale entre le manquement éventuel de l’assuré et le sinistre
dont la couverture est réclamée.

A ce niveau, il faut tout d’abord mettre le point sur la grande confusion qui existe entre
l’exclusion de garantie et la sanction de la déchéance de la garantie. L’exclusion ne
concerne que ce qui précède le sinistre, alors que la déchéance ne peut survenir qu’en cas
de défaillance de l’assuré postérieurement à la déclaration de sinistre.

12
CATHERINE PARIS et BERNARD DUBUISSON (S.D), Actualités en droit des assurances, précité, p. 70.
13
Idem.
14
Cass., 5 mars 2010, J.L.M.B., 2011, p. 2063, note B. DUBUISSON.
https://www.jurisquare.be/fr/journal/jlmb/2016-42/index.html, Consulté le 05-03-16 à 16H.

7
1. L’exclusion de garantie
 Les exclusions légales

Sont celles relatives à la nullité pour fausse déclaration intentionnelle15, du fait que la faute
intentionnelle implique la volonté de son auteur, La faute dolosive va, quant à elle,
s'analyser en une faute d'une particulière gravité commise sciemment par l'assuré.

L’article 11 du code des assurances, stipule que « Le contrat d'assurance doit être rédigé
par écrit, en caractères apparents. Toute addition ou modification au contrat d'assurance

primitif doit être constatée par un avenant écrit et signé des parties(…)16 ». C’est dans ce
sens que l’assuré doit donner tous renseignements permettent à l’assureur d’évaluer le
risque qu’il prend en charge et, par conséquent, de fixer le montant de la cotisation
correspondante.

Si la fausse déclaration est intentionnelle, le code des assurances sanctionne l’assuré par la
nullité du contrat. Cependant, l’assureur doit prouver que son client était de mauvaise foi
lorsqu’il a fait sa fausse déclaration et que celle-ci a minoré l’appréciation du risque.

Dans la jurisprudence, c’est au juge de déterminer dans quelle mesure l’appréciation du


risque par l’assureur a été faussée par les déclarations inexactes de l’assuré, définir si ces
inexactitudes sont intentionnelles ou non et, finalement, décider d’annuler le contrat ou de
réduire l’indemnisation.

D’ailleurs, c’est ce qui est arrivé à une assurée qui, à la suite d’une opération du genou, a
dû cesser le travail durant sept semaines. Or, dans le questionnaire médical remis à son
assureur, elle n’en avait déclaré que cinq semaines. Après examen des éléments de preuve
apportés par l’assureur, les juges, n’ont pas retenu la mauvaise foi de la part de l’assurée et
ont refusé d’annuler le contrat (cass. civ.1re du 9.6.98, no 96-15593)17.

En revanche, un père, qui avait assuré une voiture en déclarant être le conducteur principal
alors que c’était son fils qui la conduisait habituellement, a vu son contrat annulé à la suite
d’un accident provoqué par la voiture conduite par son fils. En effet, le juge a estimé que
le père, voulant éviter une majoration de prime, avait menti pour tromper l’assureur.

15
L’article 30 du code de l’assurance marocain.
16
L’article 11 du code de l’assurance marocain.
17
https://www.legifrance.gouv.fr/affichJuriJudi.do?oldAction=rechJuriJudi&idTexte=JURITEXT000007386471&f
astReqId=453745735&faPos=1.Consulté le 08-03-16 à 16H.
8
Le risque à couvrir par l’assureur étant différent selon que le conducteur
habituel était le père expérimenté ou le fils néophyte (cass. crim. 1re du 13.1.93, no 92-
83220)18.

 Les exclusions conventionnelles

La loi ne définit pas la notion « d’exclusion conventionnelle», ce qui offre aux assureurs
une grande liberté dans la rédaction des clauses de leur contrat. Mais pour qu’elles
puissent être valables, elles doivent être formelles et limitées19.
Le fait que les exclusions doivent être formelles, suppose une précision, une exactitude et
une netteté dans la rédaction de la police de façon à permettre à l’assuré de connaître avec
exactitude l’étendue de la garantie au jour de la souscription du contrat. Par ailleurs,
l'exclusion doit être explicite, clairement exprimée. En conséquence, toute ambiguïté dans
la rédaction des exclusions, engagerait la responsabilité de l'assureur, rédacteur de la
police.

En l'occurrence, ces clauses en question ne doivent pas conduire à vider la police


d'assurance de sa substance. « (…) Le but de ces dispositions est naturellement d'éclairer
l'assuré sur la portée et l'étendue de l'exclusion. En posant ces conditions, le législateur
voulait incontestablement que « la portée et l'étendue de l'exclusion soit nette, précise,
sans incertitude pour que l'assuré sache exactement dans quels cas et dans quelles
conditions il n'est pas garanti »20

2. Les déchéances

La déchéance est la sanction qui est infligée à l'assuré s'il ne remplit pas ses obligations ou
bien certaines obligations du contrat après le sinistre. Elle entraine la perte de garantie et
ne peut résulter que des clauses du contrat.

La déchéance s’analyse donc en la perte du droit à garantie par l’assureur à l’encontre d’un
assuré qui n’a pas exécuté ses obligations en cas de sinistre.

18
https://www.legifrance.gouv.fr/affichJuriJudi.do?oldAction=rechJuriJudi&idTexte=JURITEXT000007564764&fastReqId=941448385&fastPos=1.
Consulté le 07-03-16 à 16H.
19
L’article 30 du code des assurances
20
http://www.lexisnexis.fr/droit-document/article/revue-droit-bancaire-financier/04- 2009/126_PS_RDB_RDB0904CM00126.htm#.WMK1V2_Jx0x
consulté le 09-03-16 à 10H
9
Cette sanction n’est pas automatique. Pour que l’assureur puisse l’opposer, il est
impératif qu’elle soit explicitement prévue par le contrat. Ainsi, le Code des assurances
précise que « Sous réserve des dispositions spéciales prévues pour les assurances de
responsabilité, les clauses des contrats édictant des nullités prévues par le présent livre,
des déchéances, des exclusions ou des cas de non assurance ne sont valables que si elles
sont mentionnées en caractères très apparents »21.

A ce stade il faut noter que la rédaction de ces clauses, exige l'utilisation d'une typographie
particulière en vue d'attirer l'attention de l'assuré sur ses obligations ainsi que la sanction
encourue.

Dans l’application, la déchéance est l'obligation légale de déclarer le sinistre. « En


principe, il n'est pas fait distinction du fait que l'assuré est de bonne ou de mauvaise
foi »22.

Parmi les clauses de déchéance les plus fréquentes est celle qui sanctionne l'assuré pour le
non-respect du délai de déclaration du sinistre. Ainsi l’article 20 du code des assurances
stipule que : « [...]de donner avis à l'assureur, dès qu'il en a eu connaissance et au plus
tard dans les cinq (5) jours de sa survenance de tout sinistre de nature à entraîner la
garantie de l'assureur(…)».

Toute fois et toujours au terme de l’article 20-5 du code des assurances, cette sanction ne
peut être appliquée si le retard est dû à un cas fortuit ou de force majeure, l'assureur ne
peut pas l'opposer à l'assuré sauf s’il établit que le retard dans la déclaration lui a causé un
préjudice.

D’ailleurs, Une partie importante de la jurisprudence affirme la volonté du législateur,


c’est dans ce sens la chambre sociale de la Cour de cassation française n’a pas considérée
les phénomènes à caractère catastrophique comme formelle.(Cass. civ. II, 1er décembre
2005, n° 04-16900)23.

21
L’article 30 du code des assurances.
22
http://www.memoireonline.com/10/13/7663/m_Les-obligations-de-l-assure-en-matiere-d-assurances-
dommages17.html.Consulté le 07/03/16 à 20h.
23
https://www.legifrance.gouv.fr/affichJuriJudi.do?idTexte=JURITEXT000007052576. Consulté le 07/03/16 à
20h.

10
A ce stade d’analyse, il paraît claire que les dispositions de la déchéance varient selon les
rapports entre l’assureur et assuré. Ainsi, l’assureur doit prouver la déchéance par contre,
l’assuré à intérêt de prouver la garantie.

II. Les modalités de la preuve

Comme on l’a déjà signalé, le contrat d’assurance obéit aux dispositions générales du droit
commun en la matière. Néanmoins, le contrat d'assurance fait l'objet d'une réglementation
particulière, fixant toutes les directives à suivre par les parties au contrat d’assurance, ainsi
que les modalités de la preuve de la conclusion de ce contrat (A). La preuve de
l’exécution (B) et la preuve de la réalité du sinistre survenu (C).

A. La preuve de la conclusion du contrat d’assurance

La preuve du contrat d’assurance entre les parties suscite des questions particulières (1), en
revanche, la preuve de l’existence du contrat est libre lorsqu’il s’agit des tiers (2).

1. La preuve de l’existence du contrat d’assurance par l’assuré

Le contrat est le lien juridique qui unit les parties, détermine leurs obligations réciproques
et concrétise le point de départ de leurs engagements.

En vertu de l’article 11 de la loi n° 17-99 portant code des assurances24, le contrat


d’assurance ainsi que ses modifications doivent être constatés par écrit signé, en caractères
apparents, entre parties. Il en résulte que, pour prouver l’existence du contrat, les parties
sont tenues d’apporter un écrit.

De ce fait, la police d'assurance, la note de couverture, les avenants modifiant ou


complétant le document initial ainsi que l’attestation d’assurance peuvent tous constituer
une preuve incontestable du contrat d'assurance. En revanche, seule la police ou la note
de couverture constate l’engagement réciproque de l’assuré et l’assureur.

Aux termes de l’article premier de la présente loi, la police d’assurance est un document
qui matérialise le contrat d’assurance et indique à la fois les conditions générales et
particulières d’accomplissement du contrat. En résumé, « la police d'assurance est l'écrit
qui constitue la preuve du contrat d'assurance », il détermine « les conditions générales
qui décrivent les droits et obligations des parties et les garanties.». Ainsi la police
d’assurance est la pièce maitresse en la matière.

24
Loi n° 17-99 portant code des assurances, promulguée par dahir n° 1-02-238 du 25 rejeb 1423 (3 octobre 2002), BO n°
5054 du 2 ramadan 1423, p 1154.
11
Les avenants sont les accords additionnels conclus entre l’assureur et l’assuré modifiant
ou complétant une police d’assurance dont il font partie intégrante.

La note de couverture est un document qui concrétise l’engagement de l’assureur et de


l’assuré et prouvant l’existence d’un accord en attendant l’établissement de la police
d’assurance. C’est le contrat provisoire qui prend fin avec l’établissement du contrat
définitif.

On entend ainsi par attestation d’assurance, tout certificat délivré par l’assureur constatant
l’existence de l’assurance, qui constitue une présomption simple de garantie, mais qui sert
d’être utilisée comme moyen de preuve.

Donc le contrat d’assurance est un contrat consensuel, qui se prouve par la police
d’assurance ou par tout écrit constatant l’existence d’assurance ou l’acceptation par
l’assureur de la demande d’assurance. Dans ce sens, la cour de cassation dans un arrêt n°
3683 tranchant une décision contestée, rendue par la Cour d’Appel d’Agadir, a décidé que
le contrat d’assurance est un contrat consensualiste qui peut être prouvé par la police
d’assurance, par la note de couverture qui peut être confirmée aussi par le bon délivré par
la société d’assurance pour l’assuré, ou tout autre écrit établissant l’acceptation de
l’assureur en vue de couvrir le risque, ainsi il a stipulé que même avant la délivrance du
contrat d’assurance, l’assuré et l’assureur peuvent se trouver engagés l’un à l’égard de
l’autre, par la remise d’une attestation d’assurance qui constitue une preuve écrite et
permet de prouver l’existence d’une note d’assurance25.

En droit belge, par exemple, le contrat d’assurance se prouve outre par l’écrit, par témoins
ou présomptions, mais cette n’est admissible sans que soit relevée l’existence d’un
commencement de preuve par écrit. La loi autorise également l’aveu et le serment.

2. La preuve de l’existence d’un contrat d’assurance par les tiers

Les tiers, notamment la victime exerçant l’action directe contre l’assureur, doivent établir
l’existence du contrat d’assurance dont ils se prévalent.

Mais ils peuvent, contrairement aux parties, rapporter cette preuve par tous moyens. À
l’égard des tiers, la police d’assurance constitue, en effet, un simple fait juridique dont la
preuve est libre.

Ce genre de contrat, dont les tiers sont inclus, se concrétise parfaitement par les contrats
d’assurance de responsabilité dont le paiement est tourné vers le tiers (réparation du
dommage). Et notamment l’assurance obligatoire de responsabilité civile automobile, régit
par l’article 120 de la présente loi.

25
Cass. Ch.Cv, dossier n° 94/3978, du 03/06/1998.
12
Dans ces contrats d’assurance, l’assureur n’est tenu que si, à la suite du fait dommageable
prévu au contrat, une réclamation amiable ou judiciaire est faite par le tiers lésé à l’assuré
ou à l’assureur. Donc sont marqués par la sinistralité.

S’agissant du contenu de la police d’assurance, il a été jugé que « le bénéfice du contrat


d’assurance [étant] invoqué, non par l’assuré, mais par la victime du dommage tiers à ce

contrat, […] il incombait dès lors à l’assureur de démontrer, en versant la police aux
débats, qu’il ne devait pas sa garantie pour le sinistre objet du litige »26.

Vu que l’assurance automobile ne concerne que la garantie « responsabilité civile », c’est-


à-dire les dommages causés aux tiers et aux passagers, son but principal est d’apporter un
soutien financier face aux pertes subies par un assuré ou une personne tierce, notamment
lors d’un accident de la route.

La solution contraire aboutirait à mettre à la charge du tiers une preuve impossible, dès
lors qu’il n’est pas en possession de la police d’assurance.

Dans ce sens, la jurisprudence française consacre à ce point une préoccupation


particulière, ce que n’est pas toujours le cas concernant la jurisprudence marocaine.

B. La preuve de l'exécution du contrat

En droit des assurances, la preuve de l'exécution du contrat est l'objet d'un débat
probatoire, qu'il s'agisse des assurances de choses (1), les assurances de responsabilité (2),
les assurances de personnes (c).

1. Les assurances de choses :

Une des plus grandes difficultés à démontrer a toujours été, dans le cadre des assurances
de choses, l'article 11 de la loi 17-99 portant code des assurances au Maroc a stipulé que le
contrat d'assurance doit être rédigé par écrit, en caractères apparents et que toute addition
ou modification au contrat d'assurance primitif, doit être constatée par un avenant écrit et
signé des parties.

26
https://www.courdecassation.fr/publications_26/rapport_annuel_36/rapport_2012_4571/livre_3_etude_preuve_4578/par
tie_3_modes_preuve_4585/liberte_quant_4587/chapitre_4_droit_assurances_26224.html
13
En vertu de l'article 3 chapitre 2 de l'arrêté royal Belge du 24 décembre 1992 portant
exécution de loi du 25 juin 1992 sur le contrat d'assurance terrestre, l'assureur ne peut
invoquer la sous-assurance et appliquer la règle proportionnelle que s'il prouve qu'il a
présenté au preneur d'assurance un système de détermination de la valeur assurable et à
condition que le preneur d'assurance l'ait refusé. L'assureur peut apporter cette preuve par
toutes voies de droit, y compris par présomptions27

En France, la loi du 13 juillet 1930 sur les assurances des véhicules terrestres à moteur
pose la première pierre en ce qui concerne la preuve de l'exécution y compris en matière
d'assurance de dommages obligatoire. (Articles L242-1 à L242-2) (2)28

Dans ce constat, il paraît bien évidement que l'assuré doit être conscient au moment de
l’exécution du contrat. Dans cet angle de vision, il doit être au courant des risques que
l'assureur va couvrir et qui doivent être classés et mentionnés.

2. Les assurances de responsabilité

Les dépenses résultant de toute poursuite en responsabilité dirigée contre l'assuré sont à la
charge de l'assureur, sauf convention contraire 29

En ce qui concerne la preuve de l'exécution du contrat en matière des assurances de


responsabilité, une quittance pour solde de compte partiel ou pour solde de tout compte ne
signifie pas que la personne lésée renonce à ses droits; En outre, une quittance pour solde
de tout compte doit mentionner les éléments du dommage sur lesquels porte ce compte.
Cette disposition légale signifie ce qu'elle dit et ne signifie rien de plus.
D'après un arrêt de la cour de cassation30 qui a précisé dans ce contexte que la personne
lésée peut prétendre le dommage à un montant supérieur à celui qui fait l'objet de la
quittance, si cette quittance pour solde de compte partiel ou pour solde de compte total
mentionne les éléments de ce dernier, c'est à dire le dommage.

27
Cass.,3 novembre 2006, R.D.C, 2007, p.780
28
Décret n° 76-667 du 16 juillet 1976, Code des Assurances, Dalloz, 2001.

29
Article 63 de la loi 17-99 modifié et complété par la loi n°39-05 promulguée par le dahir n° 1-06-17 du 15moharrem 1427
(14 février 2006)
30
Cass, 16mars 2004. Pas.,2004, I. P.433:R.W,.2006-2007,p. 1120 : R.D.C,.2005, p.1063
14
3. Les assurances de personnes :

Dans les assurances de personnes, l'assureur après paiement de la somme assurée, ne peut
être subrogé dans les droits du contractant ou du bénéficiaire conte des tiers à raison du
sinistre.
Toutefois, dans les contrats d'assurance conte la maladie et les accidents atteignant les
personnes, l'assureur peut être subrogé dans les droits du contractant ou des ayants droit
contre le tiers responsable, pour le remboursement des prestations à caractère indemnitaire
prévues au contrat31.

En assurance sur la vie, aucune forme particulière n'est exigée pour que la révocation d'une
attribution bénéficiaire soit opposable à la compagnie d'assurance, que celle-ci soit
expresse ou tacite, pour autant qu'elle soit certaine et non équivoque32.
Un paradoxe remarquable puisque ce point demeure non compatible la preuve de la
révocation qui est établie par écrit.

Un jugement rappelle que l'attribution bénéficiaire ne fait pas partie, en tant que telle, de la
succession du souscripteur. En conséquence, les personnes désignées comme bénéficiaires
dans le contrat d'assurance vie peuvent percevoir, à l'exclusion des légataires, les montants
assurés. Le jugement précise que l'on ne peut accepter la proposition des légataires
d'organiser une comparution personnelle ou une addition de témoins afin de faire constater
que le preneur d'assurance n'était pas totalement informé de la teneur de la clause
bénéficiaire33.

Grosso modo, après avoir démontré la preuve de la conclusion du contrat d'assurance,


ainsi que démystifié la preuve de l'exécution du contrat d'assurance, reste à savoir la
preuve du sinistre.

31
Article 66 code des assurances, B.O n°5640 du 19/6/2008
32
Civ, Brages, 23 mars 2004, T Not..2004, p.689, note F, BOUCKAERT.

33
C.const.,26juin2008, Bull, 2008,p.305.

15
C. La preuve du sinistre

1. Notion du sinistre

La notion du sinistre suppose la survenance de l’événement prévu au contrat d’assurance34,

Le sinistre est constitué par réalisation de l'évènement prévu par la police d'assurance et
entraînant la mise en jeu de la garantie. Il se décompose en :

 Un fait générateur, à l’origine du dommage (à l’assuré ou au tiers)


 Un préjudice résultant du dommage

En assurance de responsabilité, se surajoute la réclamation du tiers lésé du fait du


dommage.

Il existe presque autant de sinistre que d’événements. Chaque sinistre par son ampleur, sa
nature, ses formes est unique ou presque35 . Ainsi on entend par terme « sinistre » la
réalisation du risque, aussi plus précisément suppose la disparition d’un bien ou de dégâts
le rendant totalement ou partiellement inutilisable.

De plus le sinistre n’est seulement pas un fait auquel sont accordé des effets juridiques
mais aussi s’agissant d’un acte juridique lorsqu’on est devant un cas de dépôt de plainte
contre une partie X avec constitution de partie civile.

Ce qui soulève une dualité d’aspect, de matérialité et de la juridicité du sinistre. En tant


que matérialisation du risque le sinistre est un acte juridique. La réalité concrète,
appréciable du sinistre est en harmonie avec son être juridique, l’un complète l’autre.

Cette imbrication de double aspects du sinistre rend inévitable l’examen d’une


détermination de notion de ce dernier a travers les différends types d’assurances.

2. Définition du sinistre selon le type de contrat d’assurance

La définition du sinistre découle de la distinction classique entre les assurances du


dommage (a) et les assurances de personne (b)36 .

34
Dahir n° 1-02-238 du 25 rejeb 1423 portant promulgation de la loi n° 17-99 portant code des assurances.
35
Jean Bicot , traité de droit des assurances, tome3, p973
36
Jean Bicot , traité de droit des assurances, tome3, p982
16
 Le sinistre dans les assurances des dommages

En matière d’assurance des dommages il convient de citer assurances des biens et de


responsabilité, et y ajouter d’autres assurances de dommages telle la protection juridique .

 Les assurances des biens et de responsabilité

Assurances de biens : la loi française du 13 juillet 1930 n’indique pas, dans l’assurance des
bien , quelle approche il convient d’adopter . Ce silence se comprend37. A cette époque la
majorité des sinistres consistait dans la réalisation dommageable de l’événement prévu au
contrat d’assurance. Ainsi les dommages considérés n’étaient que des dommages directs.
l’important était seulement de savoir que le sinistre doit être déclaré à l’assureur suivant
des modalité mentionnées lors de conclusions du contrat.

A la lumière de développement qu’a connu le champ de l’assurance au cours de dernières


décennies ultérieures. Avec l’appariation du contrat d’assurance de perte d’exploitation.
Ces pertes sont enregistrées par l’assuré en raison de la survenance d’un événement ayant
causé une première série de dommage, lesquels vont avoir comme conséquence, dans un
second temps, de créer d’autres préjudices38

Les assurances de perte financière : Après un sinistre grave, l’entreprise touchée doit faire
face à une baisse d’activité souvent longue, voire à un arrêt total de sa production
entraînant des conséquences financières importantes.
L’assurance pertes d’exploitation permet à l’entreprise de compenser les effets de la
diminution du chiffre d’affaires et de faire face à ses charges fixes en couvrant les frais
généraux permanents (amortissements, impôts et taxes, loyers, rémunération du personnel,
intérêts d’emprunt…). Cette assurance aidera aussi l’entreprise à supporter certains frais
supplémentaires consécutifs au sinistre.
L’indemnité versée au titre de la garantie des pertes d’exploitation est destinée à
compenser la baisse du chiffre d’affaires. Elle permet de replacer l’entreprise dans la
situation financière qui aurait été la sienne si le sinistre n’avait pas eu lieu. L’assureur et
les experts spécialisés recherchent aussi des solutions pour que l’activité reprenne dans les
meilleurs délais.

37
P.Tiffreau. « le silence et le contrat d’assurance »RGAT , 1989 , n°4, 761
38
Jean Bicot , traité de droit des assurances, tome3, p983
17
Dans ces contrats d’assurance qui proposent une indemnisation des pertes financières à la
suite des dommages matériels, une hésitation pourrait avoir lieu au sinistre. Ce dernier
doit-il s’entendre comme le sinistre ayant endommagé les biens assurés eux-mêmes ? Ou
bien le second sinistre n’apparait-il que du jour ou les clients de l’entreprise insatisfaite du
retard ou de l’absence d’exécution des prestations promises, procèdent à des réclamations
amiables ou judiciaires ?

Les assurances de responsabilité : La responsabilité civile d'une personne est engagée, -


soit en raison de l'inexécution d'un contrat, - soit en raison d'un acte volontaire ou non,
entraînant pour la personne qui est fautive ou qui est légalement présumée fautive,
l'obligation de réparer le dommage qui a été subi par une ou plusieurs autres.

Article L. 124-1-1 du Code des Assurances : définition du fait dommageable lié à


l’assurance de responsabilité.

Au sens du présent chapitre, constitue un sinistre tout dommage ou ensemble de


dommages causés à des tiers, engageant la responsabilité de l’assuré, résultant d’un fait
dommageable et ayant donné lieu à une ou plusieurs réclamations. Le fait dommageable
est celui qui constitue la cause génératrice du dommage. Un ensemble de faits
dommageables ayant la même cause technique est assimilé à un fait dommageable unique.

Pour bien appréhender la législation concernant les assurances de responsabilité l’article


L.124-1 du Code des Assurances français : condition d’application de l’assurance de
responsabilité. « Dans les assurances de responsabilité, l’assureur n’est tenu que si, à la
suite du fait dommageable prévu au contrat, une réclamation amiable ou judiciaire est
faite à l’assuré par le tiers lésé.39 »

Dans les assurances de responsabilité la loi du 13 juillet 1930 précisait que le sinistre n’est
pas constitué par le seul fait dommageable, mais par la réclamation amiable ou judiciaire
de la victime à l’encontre de l’assuré.

Article L.124-3 du Code des Assurances : condition de l’exercice de l’assureur en


cas d’assurance de responsabilité.
« L’assureur ne peut payer à un autre que le tiers lésé tout ou partie de la somme
due par lui, tant que ce tiers n’a pas été désintéressé, jusqu’à concurrence de
ladite somme, des conséquences pécuniaires du fait dommageable ayant entraîné
la responsabilité de l’assuré. »

39
Article L.124-1 du Code des Assurances français
18
La difficulté de déterminer les composants du sinistre en assurance de
responsabilité se rencontre, sous d’autres formes, dans d’autres assurances de
dommages.

 Le sinistre dans les assurances des personnes :

Les assurances en cas de vie ou en cas de décès : dans les assurances en cas de
vie, le sinistre ne suscite pas d’hésitation. Il s’entend de la vie ou du décès de
l’assuré à la date qui a été fixé dans le contrat. Lors de la conclusion, et qui
signifie que la prestation de l’assureur doit être exécutée par le versement d’un
capital ou celui d’une rente. Dans les assurances en cas de décès la date de ce
dernier est certes inconnue des parties lors de la confirmation du contrat, mais le
sinistre se limite à cette événement simple en principe et qui oblige l’assureur à
régler les sommes dues. Une seule exception existe lorsque les circonstances du
décès sont floues et laissent penser que la mort n’as pas été naturelle mais
provoquées, dans ce cas il est permis de considérer que la seule survenance de
l’événement est insuffisante, parce que l’assureur doit vérifier s’il ne s’agit pas
d’un suicide.

Les accidents corporels, la maladie ou l’invalidité : dans les cas d’assurances


d’accident corporels, le sinistre consiste dans l’accident lui-même. Mais la simple
survenance de n’importe quel accident ne suffit pas. Celui-ci doit satisfaire les
conditions contractuelles qui le plus souvent consistent à exiger que cet
événement ait été brutal et soudain et extérieur à l’assuré.

L’assurance maladie ou invalidité suscitent parfois aussi des problèmes de preuve, mais
qui n’interférent pas sur la notion elle-même du sinistre, en revanche ces deux exemples
impliquent l’intervention d’un tiers pour attester la réalité di sinistre. L’assureur ne
s’acquittera des prestations promises qu’en obtenant des certificats ou autres document
démontrant l’état physique ou psychique de l’assuré. Une hésitation peut aussi naitre en
cas d’invalidité. Mais celle-ci sera souvent tranchée par le contrat lui-même qui décidera
que l’intervention de l’assureur ne sera pas due que le jour ou l’invalidité atteindra tel ou
tel pourcentage au sens des tables et calculs effectuées par la sécurité sociale40.

40
Jean Bicot , traité de droit des assurances, tome3, p987
19
CONCLUSION

En guise de ce travail, les problèmes de preuve en droit des assurances revêtent une
sensibilité d’autant particulière, qu’ils sont réglementés de façon étroite par le législateur.
En ce sens, ils sont soumis à un formalisme strictement stable. Au fait, ces problèmes,
tiennent lieu, tant qu’aux éléments à prouver qu’à la répartition du fardeau de la preuve
entres les parties. Ainsi, le degré de preuve exigé est celui de la prépondérance de la
preuve et non celui de la preuve hors de tout doute raisonnable.

Néanmoins, la preuve du contrat d’assurance n’est pas la seule difficulté confrontée par
le domaine des assurances, compte tenu de la nature de leur tâche où le caractère pratique
et technique règne au théorique. On y trouve généralement, entre autres, des problèmes
liés à la preuve de la fausse déclaration, à l'évaluation des dommages, aux obligations
après sinistre, et à la reconnaissance de l'invalidité.

En déduisant qu’ordinairement, il appartient à l'assuré de prouver la garantie, et à


l'assureur de prouver l'exclusion, et qu’en général, les éléments de principe, servant à
prouver le contrat d’assurance, peuvent être relevés soit à la phase préliminaire de la
conclusion du contrat même, soit à la phase de son exécution ou encore en cas de
réalisation du sinistre.

20
BIBLIOGRAPHIE
I - OUVRAGES

- CATHERINE PARIS et BERNARD DUBUISSON (S.D), Actualités en droit des assurances, Anthémis
S.A., 2008, 432p.
- JEAN BICOT(S.D), traité de droit des assurances, tome3, L.G.D.J, 2007, 1341p.

II- JURISPRUDENCES
- Cr.const.,26juin2008, Bull, 2008,p.305
- Cass.,3 novembre 2006, R.D.C, 2007, p.780
- Cass, 16mars 2004. Pas.,2004, I. P.433:R.W,.2006-2007,p. 1120 : R.D.C,.2005, p.1063
- Civ, Brages, 23 mars 2004, T Not..2004, p.689, note F, BOUCKAERT
- Cass., 5 mars 2010, J.L.M.B., 2011, p. 2063, note B. DUBUISSON 3978, du 03/06/1998

III - WEBOGRAPHIES
- https://www.courdecassation.fr/publications_26/rapport_annuel_36/rapport_2012_4571/livre_3_etude
_preuve_4578/partie_3_modes_preuve_4585/liberte_quant_4587/chapitre_4_droit_assurances_26224.
html
- http://www.memoireonline.com/10/13/7663/m_Les-obligations-de-l-assure-en-matiere-d-assurances-
dommages17.html
- https://www.legifrance.gouv.fr/affichJuriJudi.do?idTexte=JURITEXT000007052576.
- http://www.lexisnexis.fr/droit-document/article/revue-droit-bancaire-financier/04-
2009/126_PS_RDB_RDB0904CM00126.htm#.WMK1V2_Jx0x
- https://www.legifrance.gouv.fr/affichJuriJudi.do?oldAction=rechJuriJudi&idTexte=JURITEXT000007564
764&fastReqId=941448385&fastPos=1
- https://www.legifrance.gouv.fr/affichJuriJudi.do?oldAction=rechJuriJudi&idTexte=JURITEXT000007386
471&fastReqId=453745735&faPos=1
- https://www.jurisquare.be/fr/journal/jlmb/2016-42/index.html,

IV- TEXTES JURIDIQUES

- Dahir n° 1-11‐03 du 14 rabii I 1432 (18 février 2011) portant promulgation de la loi n° 31-08 édictant des
mesures de protection du consommateur.

- Loi n° 17-99 portant code des assurances, promulguée par dahir n° 1-02-238 du 25 rejeb 1423 (3 octobre
2002), BO n° 5054 du 2 ramadan 1423, p 1154.

- Dahir (9 ramadan 1331) formant Code des obligations et des contrats (B.O. 12 septembre1913).

21
TABLES DES MATIERES

INTRODUCTION …………………………………………………………………………2
I - LA CHARGE DE LA PREUVE ……………………………………………… ………3
A . les règles ……………………………………………………………………. .. ……....3
1 . Le principe de la charge alternée ……………………………………………………….3
2 . La présomption légale et dispense de preuve …………………………………………..4
3 . Les conventions relatives à la charge de la preuve …………………………………….5
B . L’application des règles ……………………………………………………….. ….......5
1 . La validité du contrat d’assurance ……………………………………………………..5
2 . L’action récursoire de l’assureur ………………………………………………. ……...6
C . La déchéance et l’exclusion ……………………………………………………………7
1 . L’exclusion de garantie ……………………………………………………....................8
2 . Les déchéances ……………………………………………………………….. ……... 9
II- LES MODALITÉS DE LA PREUVE…………………………………………………11
A. La preuve de la conclusion du contrat d’assurance …………………………………..11
1. La preuve de l’existence du contrat d’assurance par l’assuré ………………………....11
2. La preuve de l’existence d’un contrat d’assurance par les tiers ………………... ……12
B. La preuve de l'exécution du contrat………………………………………...................13
1. Les assurances de choses ……………………………………………………….. …....13
2. Les assurances de responsabilité ……………………………………………… …...14
3. Les assurances de personnes ……………………………………………………. ……15
C. La preuve du sinistre……………………………………………………………. ……16
1. Notion du sinistre ………………………………………………………………. ……16
2. Définition du sinistre selon le type de contrat d’assurance……………………………16
CONCLUSION …………………………………………………………………………20

22

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