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La jurisprudence s’est déjà prononcée en faveur d’une incompatibilité de principe entre les mandats d’élu et de représentant syndical au comité social et
économique (CSE). Un arrêt du 22 janvier vient renforcer l’interdiction pour un même salarié de cumuler ces deux mandats, en précisant qu’un accord
collectif ne permet pas de déroger à la règle.
L’employeur invoquait une incompatibilité avec le mandat d ’élu suppléant que le salarié détenait au sein du même CSE d’établissement. Pour contourner
l’interdiction, ce dernier se prévalait toutefois d’un accord collectif sur le dialogue social, conclu le 13 juillet 2018, lequel ne comportait aucune exclusion ni distinction
entre les deux mandats.
Un tel accord pourrait‐il, même de manière implicite, permettre à un salarié de siéger au CSE sous la double casquette d’élu et de représentant syndical ? Ni le tribunal
d’instance, ni la Cour de cassation n’ont admis le procédé.
La solution est logique. La règle du non‐cumul se justifie par les finalités distinctes des deux fonctions : un même salarié ne peut, sur une même question débattue
en réunion de CSE, se prononcer avec voix délibérative au nom des salariés (en sa qualité d’élu), et avec voix consultative pour faire connaître la position du syndicat
qu’il représente (en qualité de représentant syndical). L’existence d’un accord collectif ne change rien à l’impossibilité technique d’assumer simultanément ces deux
rôles. Une disposition conventionnelle en faveur du cumul devra donc être laissée inappliquée.
La chambre sociale n’opère par ailleurs aucune distinction selon que le salarié est élu en tant que titulaire ou suppléant. Un accord collectif ne saurait donc autoriser
un suppléant à cumuler son mandat avec celui de représentant syndical, peu important que, depuis les ordonnances Macron, le suppléant ne siège plus aux réunions
en même temps que le titulaire (C. trav., art. L. 2314‐1).
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Obligation d’opter pour l’un des mandats
Face à une telle situation de cumul, la Cour de cassation a approuvé la décision du tribunal d’instance enjoignant au salarié d’opter dans un délai de 15 jours à
compter du jugement, entre la fonction de membre suppléant au CSE et celle de représentant syndical à ce même comité. À défaut de choix exprimé dans le délai
imparti, le mandat de représentant syndical sera alors caduc.
Cour de cassation, Chambre sociale, Arrêt nº 96 du 22 janvier 2020, Pourvoi nº 19‐13.269
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