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1-Productivité et compétitivité :
Malentendu 1 : La liberté des échanges est profitable seulement si le pays est à la mesure de la
concurrence internationale.
Cet argument, utilisé le plus souvent en ce qui concerne les pays moins développés, implique
que les pays pauvres devraient s’isoler de l’économie internationale jusqu’à ce qu’ils soient
forts assez pour manifester leur compétitivité. Ceci est équivalent à dire qu’un pays ne pourra
participer à l’échange international que s’il dispose d’un avantage absolu. Nous avons déjà
rejeté cet argument dans nos analyses précédentes démontrant que l’avantage absolu n’est ni
une condition nécessaire ni suffisante pour participer à l’échange international et en tirer profit.
Malgré ces résultats favorables à la capacité prédictive du modèle ricardien sur la configuration
des échanges, il est important à souligner que plusieurs critiques lui ont été adressées :
1- Le modèle ricardien simple (à deux biens) prédit un degré extrême de spécialisation
qu’on ne retrouve pas dans le monde réel.
2- Le modèle ricardien exclut les effets du commerce international sur la distribution du
revenu à l’intérieur des pays et prédits dès lors que les pays globalement tireront toujours des
gains de l’échange. Mais le commerce international a des effets puissants sur la distribution du
revenu.
3- Le modèle ricardien ne donne aucun rôle aux différences de ressources entre les pays
comme facteur d’échange international, omettant ainsi un aspect important du système
d’échange.
4- Le modèle ricardien néglige le rôle possible des économies d’échelle comme facteur des
échanges. Ceci le rend incapable d’expliquer une bonne part des flux commerciaux qui se
produisent entre nations similaires.
Remarque :
L’extension du modèle à un facteur et deux biens à un modèle avec de nombreux biens ne
change pas ces conclusions. Il y a une seule différence : il devient nécessaire de considérer
directement la demande relative de travail pour déterminer les salaires relatifs plutôt que de le
faire par le biais de la demande relative des biens. De plus, le modèle à nombreux biens peut
être utilisé pour illustrer un point important : les coûts de transport peuvent donner lieu à une
situation où il existe des biens non échangés.