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H. KOTRANE
1
1 Caractéristiques et organisation du marché des changes
๏ Sur le marché des changes, se véri ent les cinq hypothèses de la concurrence parfaite :
- Atomicité de l'offre et de la demande: les vendeurs et les acheteurs y sont extrêmement nombreux.
- Transparence: chaque participant a accès aux mêmes informations (développement des réseaux de
transmission de l’information).
- Homogénéité des produits offerts : les grandes devises ont une forte fongibilité: on trouve, pratiquement
partout, les mêmes procédés et produits et les mêmes technologies.
- Fluidité : tout demandeur peut entrer en contact avec le meilleur offreur.
- Liberté d’entrée: les coûts de transaction sont extrêmement faibles.
๏ Les banques sont habilitées à traiter des opérations de change pour le compte de leurs clients ou pour leurs propres
comptes et ce, dans la limite des réglementations nationales.
๏ Leur mission consiste à :
- fournir des cotations (market-making) à leurs clients ou à d’autres banques
- offrir à leurs clients des produits de couverture du risque de change
- pro ter de certains écarts instantanés de cours (arbitrage)
- prendre des positions sur les marchés nanciers (spéculation)
๏ Les banques centrales interviennent d’une façon inégale sur le marché de change pour:
- Exécuter les ordres de la clientèle: administrations, Banques Centrales étrangères, organismes
internationaux.
- Chercher à in uencer l’évolution du TC pour des raisons de politique économique interne et pour
faire respecter certains engagements internationaux: les Banques Centrales peuvent intervenir dans
le but de maintenir ou faire évoluer le cours de leurs monnaies nationales respectives à une
valeur “compatible” avec la politique économique du pays.
๏ Ce sont des professionnels indépendants qui interviennent sur le marché des changes pour leur
propre compte.
๏ Ils assurent la diffusion d’informations et facilitent les transactions en recherchant des contreparties
tout en garantissant une certaine con dentialité.
๏ Les courtiers exercent leurs fonctions dans des maisons de courtage qui sont divisées en sections:
- Chaque section correspond à une devise ou à un groupe de devises.
- A l’intérieur des sections, les courtiers se spécialisent dans les opérations de change au comptant
ou dans différentes échéances du marché à terme.
๏ La part des Brokers est en nette diminution depuis l'émergence des plates-formes électroniques.
Cependant, ils interviennent encore comme intermédiaire pour négocier des ordres “hors
normes” ou sur des monnaies émergentes.
๏ Il existe depuis quelques années des courtiers qui offrent aux particuliers un accès au marché des
changes.
๏ Parmi les principaux Brokers actifs sur les marché des changes, on peut citer : OTCex; BGC Partners.
๏ On trouve dans cette catégorie les compagnies d’assurances, les caisses de retraites, les fonds de
pension et les fonds d’investissement.
๏ Ces acteurs peuvent intervenir directement sur le marché des changes a n de couvrir ou de diversi er
leurs investissements.
๏ Elle n’intervient pas directement sur le marché des changes, mais elle le fait par l’intermédiaire des
banques.
๏ Elle regroupe 2 catégories d’opérateurs:
- Les entreprises industrielles et commerciales
- Les particuliers
✓ Les entreprises
๏ À l’origine, l’existence même du marché des changes repose sur les activités de commerce
international et donc sur les entreprises.
๏ Les entreprises font appel à leurs banques pour acheter ou vendre des devises ou des instruments de
couverture du risque de change.
✓ Les particuliers
๏ Les particuliers peuvent accéder depuis quelques années au marché des changes par l’intermédiaire
de Brokers qui mettent à leur disposition des plate-formes de Trading de change a n de spéculer sur
l’évolution des cours.
๏ Cette activité reste très faible en volume et sans impact sur les cours des devises.
fi
2 Cotation du taux de change spot
๏ Sur le marché des changes au comptant, dit marché spot, s’effectuent des échanges de devises qui
doivent être livrées au plus tard 2 jours ouvrés après la date de la conclusion de la transaction.
- La date de transaction est la date où l'opération est réalisée.
- La date de valeur est la date où les monnaies seront réellement échangées, c'est à dire le jour où les
comptes des contreparties seront mouvementés.
๏ Cet échange se fait sur la base d'un prix appelé cours de change spot sur lequel les 2 contreparties se
sont mises d’accord.
๏ Le TC est la quantité de monnaie nationale nécessaire à l’achat d’une unité de monnaie étrangère.
Exemple : EUR/TND = 3.34507 TC(TND/EUR) = 3.34507
N(TND/EUR) = 3.34507 3.34507 TND/EUR
๏ Les cours sont généralement exprimés avec 4 à 6 décimales ; les deux premières sont des gures. Les
troisième et quatrième décimales sont des points ou des pips.
๏ Taux d’appréciation ou de dépréciation entre la date 0 et la date 1, de la monnaie M1 par rapport à une
monnaie M2:
S1 ( M1 / M 2 ) − S0 ( M1 / M 2 )
S0 ( M 1 / M 2 )
fi
2.1 Cotation directe - Cotation indirecte
- Cotation indirecte (au certain): Le TC est le prix d’une unité de monnaie locale exprimé en
termes de monnaie étrangère.
Exemple: A Londres, on observe les cotations suivantes:
GBP/USD = 1.22069 GBP/EUR = 1.15690 GBP/JPY = 181.748
๏ Les cotations af chées par les banques sur le marché des changes spot se présentent sous forme de
deux cours:
- Un cours acheteur (Bid) (M1/M2)A: il correspond au prix auquel la banque sollicitée se propose
d’acheter au comptant une unité de M1 contre M2.
- Un cours vendeur (Ask) (M1/M2)V: il correspond au prix auquel la banque sollicitée se propose de
vendre au comptant une unité de M1 contre M2.
- La différence correspond à la marge de la banque ou le Spread qui varie d’une banque à l’autre en
fonction de la position commerciale sur le marché des changes.
- Une banque peut resserrer son spread pour attirer le maximum d’acheteurs et de vendeurs.
( M1 / M 2 )V − ( M1 / M 2 ) A
Spread (en pourcentage) = A
*100
( M1 / M 2 )
1
( M1 / M 2 ) A =
( M 2 / M1 )V
1
( M1 / M 2 )V =
( M 2 / M1 ) A
Exemple
๏ On observe la cotation suivante: EUR/CHF = 0.95843 - 63
- Calculez le taux moyen EUR/CHF
- Calculez le spread en points et en pourcentage EUR/CHF
- Déterminez la cotation CHF/EUR
๏ Les cambistes peuvent être amenés à calculer des TC par les cours croisés pour leurs propres comptes
ou pour répondre aux besoins spéci ques de leurs clients.
๏ La monnaie intermédiaire la plus généralement utilisée est le USD car toutes les devises sont cotées
contre le USD et ne sont pas nécessairement cotées entre elles.
A A
( M / M ) ( M / M )
( M1 / M 2 ) A = 1 3
= ( M 1
/ M 3
) A
*( M 3
/ M 2
) A
= 3 2
( M 2 / M 3 )V ( M 3 / M1 )V
( M1 / M 3 )V ( M 3 / M 2 )V
( M1 / M 2 ) =V
A
= ( M1 / M 3 ) *( M 3 / M 2 ) =
V V
( M2 / M3 ) ( M 3 / M1 ) A
Exemple
๏ Un investisseur sollicite une banque américaine pour vendre 1 million de CAD contre CHF; les
cotations af chées sont les suivantes:
CAD/USD = 0.73345 - 56 CHF/USD = 1.10065 - 88
๏ Calculez le cours qui sera appliqué par la banque à son client.
๏ Calculez le spread CAD/CHF.
๏ Exemple 1: Un importateur tunisien achète au comptant 200 000 EUR contre TND pour payer un
fournisseur allemand dans 3 mois.
๏ Exemple 2: Une société française vend au comptant contre EUR 1.5 M USD qui seront reçus d’un
client américain.
๏ Sur les marchés des changes spot, des opérations d’arbitrage direct (entres deux monnaies cotées
différemment sur deux marchés), et d’arbitrage triangulaire (entre plus de deux monnaies et au moins
deux marchés) sont de nature à rapprocher les parités des devises entre les différentes places
nancières.
๏ Les arbitragistes peuvent faire de l’arbitrage sans utiliser des encaisses puisque leurs positions sont
contrebalancées avant le règlement effectif.
๏ Dans un marché ef cient, il n’y a pas d’opportunité rentable pour faire de l’arbitrage.
๏ On parle d’arbitrage géographique si, à un instant donné, le cours acheteur d’une devise sur une place
nancière donnée (P) est supérieur au cours vendeur de cette devise sur une autre place nancière (P’).
(M1/M2)A (P) > (M1/M2)V (P’)
๏ La validité de la relation des taux inverses est garantie par le mécanisme de l’arbitrage sur les marchés des
changes. Il permet de parvenir à une situation où il n’y a plus de possibilités de réaliser un pro t certain.
๏ A l’équilibre, on aura :
1
( M1 / M 2 ) A =
( M 2 / M1 )V
1
( M1 / M 2 )V =
( M 2 / M1 ) A
Exemple : On observe sur les marchés des changes spot les cotations suivantes:
- à Paris: USD/EUR = 0.94159 – 73
- à New York: EUR/USD = 1.06209 - 25
๏ Déterminez les sources de déséquilibre sur ces marchés et en déduisez le gain résultant pour un cambiste
détenant une trésorerie excédentaire de 10 millions d’euros.
๏ Quel sera l’impact de la présence d’une commission de 0.05% pour chaque transaction sur la décision du
cambiste ?
MP Expertise Comptable 26 Année universitaire 2023/24
fi
fi
fi
๏ Détermination des sources de déséquilibre des marchés spot
- A Paris: USD/EUR = 0.94159 – 73
(EUR/USD)* = 1.061875 – 1.062033
๏ L’arbitrage triangulaire met en jeu trois devises et deux ou plusieurs places nancières; il permet de
tirer pro t de l’existence, à un instant donné, d’un écart entre un cours croisé calculé (implicite) et un
cours coté (explicite).
๏ L’arbitrage est possible si:
- Cours acheteur calculé (implicite) > Cours vendeur coté (explicite)
- Cours acheteur coté (explicite) > Cours vendeur calculé (implicite)
Exemple
๏ On considère les cotations suivantes:
- A Londres: GBP/EUR = 1.15147 - 69
- A New York: GBP/USD = 1.22239 - 59
EUR/USD = 1.06187 - 203
๏ Déterminez le gain d’arbitrage réalisé par un cambiste détenant 100 millions d’euros.
๏ L’arbitrage triangulaire consiste à vendre les EUR contre USD et acheter les GBP sur le marché
américain pour vendre en n les GBP contre EUR à Londres.
Gain d’arbitrage = 100 M * 1.06187 / 1.22259 * 1.15147 - 100 M = 9933.74 EUR.
๏ La spéculation est l’action d’acheter (ou de vendre) des actifs dans l’espoir de pro ter d’une
augmentation (ou d’une baisse) future anticipée des prix.
๏ La spéculation est risquée. Elle ne devrait pas permettre de réaliser systématiquement des pro ts.
๏ Lorsque les coûts de transaction sont faibles et les barrières à l’entrée sont réduites, les spéculateurs
peuvent facilement intervenir sur le marché des changes pour réaliser des pro ts de spéculation.
- Si les spéculations sont économiquement fondées, la spéculation constituera un effet stabilisateur
du marché:
- Les spéculateurs achètent une monnaie M1 lorsque son prix est faible pour la revendre quand il
est élevé. En achetant M1, ils empêchent une baisse plus importante du prix de cette devise. En
la vendant, ils préviennent une hausse plus accentuée.
- Plus ils sont nombreux à opérer de cette manière et plus leurs interventions ont tendance à
réduire les uctuations.
- Si les anticipations sont hasardeuses, la présence des spéculateurs déstabilise le marché des
changes d’une manière volontaire ou involontaire: lorsque le prix de M1 est faible, le spéculateur
ignore réellement si M1 est arrivée à un palier. Il peut, en toute bonne foi, penser que le cours ne va
pas continuer à baisser et s’abstenir d’en acheter, et par conséquent, M1 va encore chuter.
๏ D’une manière générale, le TC résulte de la confrontation des offres et des demandes de devises
sur le marché au comptant.
- Les demandes émanent essentiellement des acheteurs de biens et services facturés en devises
étrangères, des investisseurs à l’étranger, des emprunteurs en devises étrangères, des
résidents et des touristes qui se rendent à l’étranger.
- Les offres de devises émanent des vendeurs de biens et de services facturés en monnaie
étrangère, des investisseurs qui transfèrent leurs dividendes et leurs rentrées de devises
étrangères en monnaie nationale, des prêteurs en devises étrangères, des touristes qui
viennent dans le pays.
๏ D’une manière spéci que, les TC sont déterminés par des facteurs économiques et nanciers tels
que : les taux d’in ation, les taux d’intérêt, les soldes des balances des paiements, les
mouvements de spéculation et les informations et les anticipations économiques et politiques.
๏ La LPU est une relation d’équilibre général sur les marchés des biens.
๏ Elle stipule que, si des produits ou des services parfaitement identiques étaient vendus sur deux
marchés différents, leur prix devrait être exactement le même, dans la mesure où aucune restriction ne
s’applique à leur échange (information parfaite, absence de coûts de transport ou de transaction).
๏ Si ces deux marchés se trouvent dans deux pays différents, leurs prix seront établis dans des monnaies
différentes, mais ils seront égaux s’ils sont convertis en une même monnaie en appliquant le TC
approprié (absence de barrières of cielles aux échanges (droits de douane)).
๏ S’il n’en était pas ainsi, l’écart de prix serait mis à pro t pour arbitrer entre les deux marchés:
- Etant donné que les consommateurs sont libres d’acheter dans le pays où le produit a le prix le
moins élevé et compte tenu de l’absence de coûts de transaction, la concurrence implique une
exportation du bien à prix bas vers le pays où le prix est plus élevé.
- Il en résulterait un dé cit extérieur du pays ayant la monnaie surévaluée qui ne peut être résorbé
que par une dépréciation de celle-ci jusqu’au cours d’équilibre.
- L’af ux d’achat d’un bien dans un pays où il aurait un prix réel moins élevé, aurait pour effet
d’augmenter la masse monétaire en circulation. Ceci entraînerait une hausse de l’in ation
rétablissant l’égalité des prix dans les pays concernés.
๏ Supposons que le TC effectivement observé sur le marché de change est de EUR/USD = 1.1 :
- L’euro est sous-évalué sur le marché des changes.
- Le prix en USD du bien à Paris serait seulement de 550 USD, inférieur à 600 USD, le prix à NY.
๏ Le résultat de cette surévaluation du USD est un dé cit commercial qui aboutit, dans un système
de change ottant, à une dépréciation du USD (une dévaluation dans un régime de change xe).
๏ L’équilibre sera nalement rétabli lorsque 1 Euro ≈ 1.2 USD.
SM est le rapport des prix du bien i sur le marché local et sur le marché étranger.
E / ML
๏ Tous les biens marchands considérés comme des substituts parfaits entre eux, devraient avoir le
même prix partout.
๏ On dit que le TC est neutre et que la monnaie a le même pouvoir d’achat dans les 2 pays
(encourager la compétitivité par l’amélioration de la productivité globale de l’ensemble du
système productif : du facteur travail et du facteur capital).
๏ La théorie de la parité des pouvoirs d’achat (PPA), développée par Gustav Cassel (1916), est
une théorie de détermination du TC qui occupe une place centrale dans les mécanismes de
fonctionnement des marchés des changes.
๏ Elle permet, sur des marchés parfaits, d’expliquer certaines relations de causalité entre la
dynamique des TC et les niveaux des prix.
๏ Il existe deux versions de la PPA : la PPA absolue et la PPA relative.
๏ La PPA au sens strict est considérée comme une généralisation de la LPU à un même panier de biens et
services représentatif de la consommation des ménages dans chaque pays.
๏ Elle stipule que le TC d’équilibre entre 2 monnaies est celui qui établit la parité entre les pouvoirs d’achat
intérieur et extérieur de chaque monnaie. L’arbitrage instantané sur les prix assure cette égalité.
๏ On considère deux pays (pays domestique et pays étranger) ayant respectivement pour monnaie ML et ME.
๏ On considère un panier de biens de référence vendus sur le marché local et sur le marché étranger
(mêmes biens, mêmes pondérations). Ce panier mesure correctement le pouvoir d’achat de la monnaie
dans les 2 pays.
๏ Soit PL le prix d’un panier de référence de biens vendus sur le marché local et PE le prix du même panier
sur le marché étranger.
๏ Conformément à la PPA :
PL
PL = S M * PE ⇒ S M =
E / ML E / ML
PE
๏ La PPA relative transforme la PPA absolue d’un énoncé sur les niveaux des prix et des TC à un
énoncé sur les changements dans les niveaux de prix et des TC.
๏ Selon la théorie de la PPA relative, c’est la différence des taux d’in ation entre deux pays qui
explique la variation du TC entre leurs monnaies. Il faut que le TC varie pour absorber le
différentiel d’in ation ;
- Si le taux d’in ation dans le pays 1 est supérieur au taux d’in ation dans le pays 2 (le pouvoir
d’achat de M1 se dégrade par rapport à celui de M2), M1 se déprécie de façon proportionnelle
๏ Le taux de change nominal doit évoluer de façon à effacer les écarts d’in ation.
๏ La justi cation de la PPA relative est que, si un pays connait une in ation plus forte que ses
partenaires commerciaux et que son TC reste identique, ses produits deviendront moins
performants sur le marché international.
Variation en pourcentage du TCM1/M2 = Variation en pourcentage du rapport des indices des prix des
S M2 (1+ rL )
E / ML
D’où : =
S 1M (1+ rE )
E / ML
(1+ rL )
ou : S 2
ME / ML
=S 1
ME / ML
*
(1+ rE )
S M2 − S 1M (rL − rE )
E / ML E / ML
ou alors : =
S 1M (1+ rE )
E / ML
SM2 E /M L − SM1 E /M L
1
! rL − rE
S M E /M L
Δc ≅ Δr
๏ A la différence de la PPA absolue, la PPA relative est dé nie par rapport à l’intervalle de temps sur lequel les
niveaux de prix et les TC varient.
๏ La PPA relative est importante car elle peut être validée même lorsque la PPA absolue ne l’est pas.
- La PPA absolue n’a de sens que lorsque les deux paniers de biens sont identiques (standardisés
internationalement). La PPA relative s’avère commode pour comparer le pourcentage de changement
dans les TC aux différences d’in ation même si les pays calculent leur niveau de prix sur la base de
paniers de biens qui diffèrent dans leur étendue et leur composition.
- Si les facteurs causant des déviations de la PPA absolue (coûts de transport, coûts d’obtention de
l’information et obstacles divers aux échanges (quotas, droits de douane…)) sont plus ou moins stables
dans le temps, les changements en pourcentage dans les niveaux relatifs des prix peuvent approximer
les changements dans les TC.
๏ La PPA, même dans sa version relative, a des performances faibles ; le TC réel d’une monnaie par
rapport à une autre peut dif cilement être considéré comme constant, même sur longue période.
- La PPA relative a été, dans les années 1960, un guide pour apprécier les relations entre les TC
et les niveaux des prix.
- A partir des années 1970, ses performances sont plutôt faibles même pour expliquer
l’évolution des TC en longue période.
- Les TC ottants conduisent systématiquement à des déviations plus fréquentes et plus
importantes par rapport à la PPA.
๏ Plusieurs hypothèses sont à la base de la théorie de la PPA. Les plus importantes sont les suivantes :
- Les biens échangés sont homogènes.
- Les marchés nanciers et les marchés des biens sont parfaits : absence de contrôles
administratifs, de droits de douane, de coûts de transaction et de réglementation.
- La structure de la consommation des agents économiques est identique dans les différents pays
et les consommateurs sont libres d’acheter dans le pays où le produit a le prix réel le moins
élevé.
- Les indices des prix utilisés pour calculer le pouvoir d’achat de la monnaie domestique et
étrangère doivent utiliser les mêmes biens avec les mêmes pondérations.
๏ Compte tenu du caractère restrictif des hypothèses retenues, la théorie de la PPA se heurte à des
obstacles dans sa véri cation empirique.
๏ De nombreux biens et services ne sont pas mobiles par nature. Ce sont des biens non
échangeables (la construction, le logement, l’artisanat, les traitements médicaux, etc.).
๏ La qualité de nombreux biens et services n’est pas similaire d’un pays à l’autre ce qui les rend
dif cilement échangeables à travers les pays.
๏ Les restrictions of cielles aux échanges (les droits de douane) peuvent être suf samment
importantes relativement aux coûts de production de certains biens et services que ceux-ci ne
peuvent jamais être échangés internationalement avec pro t entre les pays.
๏ Les coûts de transport peuvent être si élevés pour rendre coûteux de déplacer les biens d’un pays
à l’autre et faire des biens échangeables des biens non échangés affaiblissant le mécanisme de la
loi du prix unique qui est à la base de la PPA.
➡ L’existence de biens et services non échangés, dont les prix ne sont pas liés internationalement,
compromet à l’évidence l’application de la PPA.
๏ La véri cation empirique de la théorie de la PPA est sensible aux indices des prix retenus. Or, les mesures
of cielles des niveaux de prix diffèrent d’un pays à l’autre et les statistiques d’in ation publiées dans les
différents pays ne sont pas basées sur les mêmes paniers de biens.
- L’utilisation d’indices généraux est contestable du fait qu’ils peuvent englober des biens et des
services qui ne donnent pas lieu à des échanges internationaux.
- Les indices des prix des différents pays peuvent ne pas comporter les mêmes éléments.
- Les poids des différents biens ne sont pas identiques.
- L’estimation de la PPA par des indices de prix à la consommation peut introduire un biais du fait des
différences de productivité et d’in ation entre les secteurs ; le poids de certaines branches
économiques, à faible productivité et à taux d’in ation élevé mais ne donnant pas lieu à des échanges
internationaux, peut induire une fausse représentation de la compétitivité externe de certains pays.
- Les prix intérieurs prennent en compte des phénomènes purement nationaux (TVA, intensité de la
concurrence, coûts de distribution) qui ne sont pas répercutés à l’exportation.
➡ Les écarts entre les rythmes d’in ation des différents pays devraient être mesurés par des indices
généraux comparables pour tous les pays ou des indices re étant l’évolution des prix des seuls produits
faisant l’objet d’échanges internationaux, ce qui est dif cile à avoir dans la pratique.
๏ La théorie de la PPA écarte toutes les opérations relatives aux actifs nanciers pour ne considérer
que les mouvements de biens et de services qui affectent le TC ; la monnaie étrangère est
demandée pour le seul motif transactionnel.
๏ Le pouvoir d’achat de la monnaie d’un pays peut se dégrader sans affecter le TC si un ux
d’investissement à long terme compense la dégradation du pouvoir d’achat de cette monnaie.
๏ La théorie de la PPA ignore le fait qu’une devise comme le USD puisse être utilisée comme un
instrument de transfert entre deux pays tiers (monnaie véhiculaire). Dans ces conditions, l’évolution
de la valeur d’une devise est déterminée par des considérations autres que le taux d’in ation du
pays de la devise véhiculaire.
๏ La théorie de la PPA fournit une référence à long terme à un équilibre hypothétique des TC, un
référentiel, vers lequel devraient naturellement converger les TC: les cours de change et les
rapports de prix ont souvent tendance à converger vers leur niveau d’équilibre stable à long terme.