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Les anaerobies

• I / Introduction :
– Les anaérobies : microorganismes qui n’ont pas besoin
d’O2. L’O2 étant toxique.
– Anaérobies modérés : capables de se multiplier dans une
atmosphère contenant 2 à 8% d’O2.
– Anaérobies stricts : atmosphère d’O2 < 5%.
– Origine endogène ou origine tellurique.
– Rôle de pathogènes opportunistes
– Responsables d’intoxications spécifiques ou de toxi
infections.
– Diagnostic clinique car diagnostic bactériologique long
– Diagnostic bactériologique nécessite des conditions
rigoureuses
– Le traitement s’appuie sur l’antibiotherapie , la
chirurgie et l’O2 hyperbar.
– Objectif :
• Définir les anaérobies
• Connaitre la localisation de la flore endogène
• Reconnaitre cliniquement une intoxication à anaérobies
• Conduire le diagnostic au laboratoire
• Connaitre le traitement des germes à anaérobies
• II / CLASSIFICATION :

– Les germes anaérobies se répartissent en 2 groupes :

• Flore exogène d’origine tellurique

• Flore endogène ou flore de Veillon


FLORE TELLURIQUE EXOGENE FLORE ENDOGENE DE
VEILLON

HABITAT SOL , PLANTES COMMENSALE DES CAVITES


NATURELLES

BACTERIO HOMOGENE : VARIEE : BACILLES ET COCCI


BGP DU GENRE CLOSTRIDIUM

SPORULATION PRESENTE ABSENTES

TOXINES PRESENTES ABSENTES

TABLEAUX CLINIQUES PARALYSIE INFECTIONS PYOGENES

PREVENTION ANATOXINES ABSENTES

TRAITEMENT ATB ANTIBIOGRAMME


ANTITOXINE
• III / Germes anaérobies d’origine tellurique :

– 1/ Caractères généraux :

• Bacilles gram positifs


• Anaérobies stricts
• Sporulés
• Généralement mobiles par une ciliature péritriche
• Produisent des endospores qui peuvent déformer la bactérie

– 2 /Caractères morphologiques :
Formes végétatives Formes sporulées

Clostridium botulinium BGP Spore ovoide déformante


Extrémités arrondies Favorisée par des conditions
Mobiles ciliature péritriche difficiles
Non capsulé Spore thermorésistante

Clostridium difficile BGP Spore ovale deformante


Mobile par ciliature peritriche
Peut etre capsulée

Clostridium perfringens BGP Déformante


Trapu bord parrallele Subterminale
Immobile Thermo sensible ou thermo
Peut etre capsulé résistante

Clostridium tetani BGP Spore terminale avec aspect


Long et fin en tète d’epingle
Extremement mobile
• 3 /Caractères épidemiologiques
Clostridium botulinium Clostridium difficile

-Germes tellurique , tres répandu dans la -Intestin de l’homme ainsi que de nombreux
nature. animaux.

-La bactérie éxiste sous forme de spore dans la -Clostridium difficile est capable de survivre
boue , la terre et l’eau. plusieurs mois dans l’environnement grâce à
ses spores.
-Les végétaux sont contaminés par la spore.
-Suite à un déséquilibre de la flore intestinale
-La spore est présente dans l’intestin de surtout en milieux hospitalier
nombreux animaux.

-La persistance des spores est favorisée par la


mauvaise conservation et la mauvaise
stérilisation
Clostridium perfringens Clostridium tetani

-Présent dans la flore intestinale de l’homme et -Clostridium tétani se trouve dans le sol ou il
de nombreux animaux. persiste indéfiniment grâce à ses spores.

-Le sol contient des spores de clostridium -Présent dans l’intestin et les déjections de
perfringens. l’homme.

-L’homme se contamine à partir d’une source -Le germe peut persister dans l’organisme à la
endogène ou à partir d’une source exogène. faveur de lésions diverses
plaies souillées de terre
ou acte chirurgical avec asepsie
insuffisante.
• 4 / Physiopathologie :
Clostridium botulinium Clostridium difficile

1. Ingestion de la bactérie 1. Antibiothérapie (aminopenicilline ,


céphalosporine , clindamycine )
2. Libération de la toxine dans l’intestin
2. Déséquilibre de la flore intestinale
3. Dissémination dans les lymphatiques et le
sang 3. Diarrhées , colites et colites
pseudomembraneuse qui s’observent suite au
4. Fixation sur les tissus nerveux déséquilibre de la flore intestinale

5. L’intoxication se traduit par une paralysie 4. Les toxines produites par C.difficile
générale de l’activité neuromusculaire et du provoquent une lésion inflammatoire de la
système nerveux autonome. paroi colique entrainant des diarrhées.

5. Colite pseudomembraneuse
Clostridium perfringens Clostridium tetani

1. Contamination à partir d’une souche 1. L’infection débute par l’introduction des


endogene (intestin) à l’occasion d’une spores de Clostridium tétani dans
effraction cutannée ou d’une intervention l’organisme à la faveur d’une effraction
chirurgicale. cutanée.

2. Contamination à partir d’une souche exogène: 2. Les spores qui se trouvent dans des
conditions d’anaérobiose vont germer et
• Plaie : Le germe pénètre puis se multiplie dans redonner la forme bactérienne produisant
les tissus ou il libère des toxines et des des toxines.
enzymes.
• Aliments contaminés : Toxi infection 3. La toxine se fixe sur le SNC remonte le lon
alimentaire . des axones se fixe sur le tronc puis la
substance grise des cornes antérieures de
la moelle et entraine une paralysie.
• 5 / Pouvoir pathogene :
Clostridium botulinium Clostridium difficile

1. Intoxication liée à l’ingestion de la toxine 1. Diverses pathologies intestinales allant du


préformée. portage asymptomatique à la colite
pseudomembraneuse.
2. Période d’incubation : 8 à 12h.
2. Les troubles digestifs apparaissent en
3. Phase d’invasion : moyenne moins d’une semaine après le
Signes digestifs : Nausées, vomissement, début du traitement
diarrhée .
3. Responsable de 15 à 20 % des diarrhées
4. Phase d’état : Troubles moteurs oculaire post antibiotique.
,bucco pharyngée .
Pas de fièvre , pas d’atteinte 4. La colite pseudo membraneuse peut
cardio respiratoire pas de troubles de la évoluer vers la perforation.
conscience.

5. Le pronostic varie avec la quantité ingérée.


Clostridium perfringens Clostridium tetani

1. Toxi infection alimentaire. 1. Forme habituel : le tétanos


2. Incubation : 3 à 15 jours
2. Les symptômes apparaissent 8 à 12 h âpres 3. Trismus
le repas infectant crampes abdominales , 4. Contracture généralisée
diarrhées , nausées. 5. Crises très douloureuse provoquant des
postures diverses : opistotonos
3. Les troubles diminuent dans les 24h 6. La fonction respiratoire peut etre touchée

4. Autres : infections tissulaires , cellulite et


fasceites , gangrène gazeuse , bactériémie.
• 6 / Diagnostic biologique :
Clostridium botulinium Clostridium difficile

1. Recherche de la toxine dans le sérum du 1. Recherche dans les selles fraichement


malade. émises.

2. Culture sur Gélose au sang en anaérobiose : 2. Milieux spécifique.


colonies lisses de 2 à 8 mm de diamètre
visible après 48h d’incubation. 3. Incubation en anaérobiose / 48h.

3. Recherche de la toxine dans l’aliment. 4. Colonies : aspect typiques : margination


filamenteuse irréguliere.

5. Identification par galerie API.


Clostridium perfringens Clostridium tetani

1. Prélèvement : pus, pièces anatomiques 1. Le rôle du laboratoire est secondaire.


,selles.
2. Le diagnostic est exclusivement clinique.
2. Culture : milieux anaérobies spécifique en
anaérobiose. 3. Le bacille tétanique reste localisé au niveau
du point de pénétration .il ne diffuse jamais.
3. Identification Galerie API anaérobie
4. Au moment du prélèvement dans 80 % des
cas le germe a disparu de la plaie au profit
d’autre espèce bactérienne.
• 7 / Traitement :

• Hospitalisation
• Traitement symptomatique
• Antibiothérapie
• Si Clostridium difficile : arret de toute antibiothérapie
• Sérothérapie pour Clostridium tétani
• IV / Anaérobies d’origine endogène :

– 1/ Epidémiologie :

• Localisé à des tissus profonds


• Commensaux des cavités naturelles
• Font partie de la flore endogène normale de l’homme
• Sont confinés à certains sites par des structures anatomiques
qui les empêchent normalement de coloniser d’autres
territoires.
• Ils sont retrouvés dans de nombreuses situations.
• IL est important de connaitre la répartition des anaérobies
dans l’organisme et la prévalence des différentes espèces car
elle conditionne la thérapeutique des infections endogènes.
– Flore cutanée :
• Propionibactérium acnès
• Peptostreptococcus

– Flore buccopharyngée :
• Fusobactérium
• Prévotella
• Veillonella
• Cocci gram +

– Tractus digestif :
• Bacteroides du groupe fragilis
• Clostridium
– Flore vaginale :
• Flore de doderline
• Lactobacillus
• Bifidobacterium
• Cocci gram + ; baciles Gram -
– 2 / Physiopathologie :

• Les anaérobies peuvent entrainer des infections pathogènes à


chaque fois que les conditions sont favorables:

– Diminution de la pression en O2
– Diminution du débit sanguin
– Diminution du potentiel rédox.

• Ces conditions sont réunies en cas d’ischémie , de nécrose ou


d’obstacle.
– 3 / Clinique :

• Clinique : fondamentale car le diagnostic biologique est tres


long et le pronostic vital est souvent mis en jeu.
• L’antibiothérapie doit être commencée juste après les
prélèvements.
• Odeur fétide
• Crépitation neigeuse à la palpation
• Proximité d’un foyer normlement colonisé par des anaérobies
• Chirurgie digestive
• Chirurgie pelvienne
• Avortements septiques
• Morsure d’animal
– Les signes fonctionnels :

• Fièvre
• Frissons
• Altération de l’état général
• Oligoanurie
• Etat de choc

– Prélèvement bactériologique et antibiothérapie en urgence


– 4 / Diagnostic biologique :

• A / Le prélèvement :

– Hémoculture
– Liquide de ponction
– Abcès du poumon
– Ostéite
– Abcès du cerveau
– Péritonite
– Abcès abdominaux ou gynécologique

• L’une des principales causes d’échec du diagnostic


bacteriologique est la mauvaise qualité du prélèvement :
– Milieux de transport pour anaérobies
– Seringues purgées de l’air
– Protéger les bactéries de l’O2
• B /Examen direct :

– Le pus anaérobies présente des caractéristiques particulières.

» Odeur fétide
» Quantité importante
» Peu de PN
» Nombreuses bactéries de toutes formes Gram + et Gram –

– Ces deux derniers caractères réalisent la dissociation


cytobactériologique de Prévost.
• Ex microscopique : GRAM
– Flore polymorphe
– On recherche des formes caracteristiques :
» Aspect en fuseau de BGN
» BGP ramifiés
» Un bacille ramifié évoque du propionibactérium , de l’actinomyces,
du fusobactérium.

• C / Culture :
– Milieux desoxygénés avant leur utilisation.
– Milieux contenant de nombreux facteurs de croissance : gélose
schaedler.
– Conditions d’anaérobiose :
» Jarres avec sachets générateurs d’anaérobiose.
» Chambres anaérobies : Laboratoire spécialisés.
• D / Identification :

– Mobilité entre lames et lamelles


– Coloration de GRAM
– Recherche d’une oxydase , d’une catalase
– Galerie API Anaérobies.

• E / Sensibilité aux antibiotiques :

– Les anaérobies provoquent un nombre important d’infection qui nécessitent une


thérapeutique spécifique.
– Les antibiotiques à tester pour une bactérie anaérobie :
» Amoxicilline
» Amoxicilline + ac clavulanique
» Céfoxitine
» Céfotaxime
» Imipénème
» Clindamycine
» Métronidazole
» Vancomycine
» Ofloxacine
• 5 / Traitement :
– A / Médical
• Infection tete , cou , ORL :
– Amoxicilline + Ac clavulanique

• Infections intra abdominale :


– Ticarcilline + ac clavulanique

• Infections dentaire :
– Macrolides + métronidazole

• Infections sévères :
– Imipénème.

– B / Chirurgical :
• Mise à plat de la plaie

– C / Oxygénothérapie hyperbar
• 6 / Conclusions :

– Infections fréquentes
– Peuvent toucher tous les organes
– Diagnostic biologique long
– Clinique importante
– L’antibiothérapie doit être débutée après les
prélèvements bactériologique

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