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2020

IMMUNOLOGIE
VETERINAIRE
COMBINAISON (S6+ S8 )
Toute l’immunologie vétérinaire en un seul document
(S6 - SYSTEME IMMUNITAIRE + S8 - IMMUNOLOGIE MEDICALE)

DZVET 360
2020

Unité d'Enseignement
Système immunitaire
1ère Année – S6

DZVET 360
‫القرآن‬ ‫‪‬‬

‫األذكار‬ ‫‪‬‬

‫تالوة‬ ‫‪‬‬

‫الحديث‬ ‫‪‬‬

‫مواقيت الصالة‬ ‫‪‬‬


‫تطبيق إسالم بوك ‪Islambook‬‬

‫تسابيح‬ ‫أذكار بعد الصالة‬ ‫أذكار المساء‬ ‫أذكار الصباح‬

‫جوامع الدعاء‬ ‫أذكار الصالة‬ ‫أذكار االستيقاظ‬ ‫أذكار النوم‬

‫أذكار متفرقة‬ ‫أدعية األنبياء‬ ‫األدعية القرآنية‬ ‫أدعية نبوية‬

‫أذكار المنزل‬ ‫أذكار الوضوء‬ ‫أذكار المسجد‬ ‫أذكار اآلذان‬

‫دعاء ختم القرآن الكريم‬ ‫أذكار الحج والعمرة‬ ‫أذكار الطعام‬ ‫أذكار الخالء‬

‫فضل القرآن‬ ‫فضل السور‬ ‫فضل الذكر‬ ‫فضل الدعاء‬

‫القرآن‬ ‫الرقية الشرعية‬


‫ُّ‬ ‫أدعية للم ّيت‬ ‫أسماء هللا الحسنى‬
UE : S6 - SYSTEME IMMUNITAIRE
OBJECTIFS D'ENSEIGNEMENT

L'enseignement vise à une connaissance générale des structures et des


mécanismes de l'immunité. L'accent sera mis sur le fonctionnement
dynamique de la réponse immune, et sur la sérologie.

SOMMAIRE

1. ANATOMIE Anatomie des organes lymphoïdes

1- Histologie des organes lymphoïdes primaires (moelle


osseuse,
thymus)
2. HISTOLOGIE 2- Histologie des ganglions lymphatiques
3- Histologie de la rate et des formations lymphoïdes
associées aux muqueuses
Etude de lames histologiques des organes lymphoïdes

3. GENETIQUE Génétique des immunoglobulines

1- Objectifs du cours - Organisation générale de l'immunité


2- Immunité non spécifique et barrières de l'organisme
3- Réaction antigène-anticorps; structure des
immunoglobulines (Ig);classes d'Ig
4- Fonctions des anticorps (Ac)
5- Techniques d'analyse de la réponse anticorps (sérologie) ;
variations interspécifiques des Ig
6- Production et distribution des anticorps; dynamique des
réponses Ac primaire et secondaire; répertoire
7- Antigènes et épitopes; récepteurs BCR et TCR; réactions
croisées
8- Cellules de l'immunité : identification/étude; cytokines et
communication interC ; activités cytotoxiques
9- Lymphocytes T, B et NK : caractérisation et fonctions
4. IMMUNOLOGIE 10- Complexe majeur d'histocompatibilité (CMH);
polymorphisme de l'immunité
11- Production et distribution des cellules immunes;
monocytes -
macrophages; cellules dendritiques
12- Cellules polynucléaires : neutrophiles, éosinophiles,
basophiles et mastocytes
13- Système du complément
14- Anticorps monoclonaux, antisérums et réponse immune
polyclonale
15- Cellules présentatrices d'antigène; apprêtement et
présentation des antigènes; coopération cellulaire :
immunogénicité, évolution de la réponse anticorps et
mémorisation
16- Régulation de l'immunité; Th1-Th2; réponse humorale et
cellulaire; immunité systémique, cutanée et muqueuse
17- Education thymique; soi et non soi, tolérance et contrôle
de
l'auto-immunité
18- Immunité du jeune individu; transfert passif de l'immunité
19- Immunité antibactérienne, antivirale et antiparasitaire :
mécanismes effecteurs et échappement
20- Immunité anti-tumorale - Bilan

Travaux Pratiques de sérologie : TP1 et TP2

TD 1 : assimilation du cours (Quizz d'autoapprentissage et


illustration des concepts par des figures et tableaux issus
d'articles)
TD 2 : assimilation du cours (Quizz d'autoapprentissage et
questions de synthèse)

CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR


REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM
:

L’immuno… pour les vétos

I- L’immunologie au S6

Nous allons étudier au cours de ce semestre les généralités de l’immunologie… Nous


verrons donc au cours de ce semestre :

 les acteurs de l’immunité


 la structure et la fonction des anticorps
 les techniques sérologiques (TP)
 l’immunité humorale et cellulaire,
 les mécanismes effecteurs,
 la dynamique et la régulation de la réponse immunitaire

Cet apprentissage permettra de voir en deuxième année l’immunologie médicale, la


vaccinologie et l’immunopathologie, et sera mis en application en clinique !

[cf. dernière page liste des cours du S6]

II- L’immunologie pour les vétos ?


A) Que doit savoir un (futur) véto ?

Les vétérinaires ont besoin d’une vision globale de l’immunologie :


- une culture générale en immunologie pour comprendre la physiopathologie
(infections, tumeurs) et exercer un œil critique sur les médicaments/diagnostic…
- des compétences cliniques : vaccination, sérologie/diagnostic, immuno-pathologie…

Nous étudions en médecine vétérinaire plus le fonctionnel que le descriptif : la


connaissance de la physiologie de l’immunité est plus importante que les connaissances
moléculaires. Mais la connaissance des bases moléculaires est indispensable pour la
compréhension de la physiologie de l’immunité.

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B) Quelle est l’organisation de l’enseignement ?

Les objectifs de l’enseignement sont :


- savoir décrire et expliquer,
- savoir effectuer la synthèse entre les cours

Les modalités d’apprentissage :

Les cours, TD et TP forment un ensemble : les TD et TP sont l’explication des figures et les
illustrations des cours !
Pour chaque cours, nous avons à notre disposition :
- le PDF du diaporama du cours,
- une vidéo YouTube, résumé du cours,
- une version rédigée du cours
- un quizz pour nous entrainer (dont le niveau est plus difficile que le niveau du partiel)
- un lien YouTube sur des animations illustrant le cours

Les modalités d’évaluation :

Le partiel constituera en un examen écrit sur l'ensemble des enseignements, y compris


TD et TP (2h sans note ni document). L'examen comprend 2 questions d'immunologie
(schémas ou tableaux appréciés) et 5-10 questions d'histologie. Des points négatifs peuvent
affecter à l'examen des erreurs flagrantes concernant l'organisation ou le fonctionnement de
l'immunité.
Un contrôle de connaissances et de compréhension a lieu durant les TD et TP (20mn, 2-3
questions), et en TP si le compte-rendu du groupe est satisfaisant, les étudiants reçoivent un
point de plus.

Evaluation par Objectifs!


- De rang A : indispensables en version simplifiée (erreurs rédhibitoires)!
- de rang B : version plus complète, utile à la compréhension…!
- De rang C : objectifs non évalués (exemples vus en cours ou TD…)

NB : Un petit en bas des diaporamas de la prof correspond à un rang A !


La prof apprécie les tableaux et schémas en partiel.

Dans le cas de graves erreurs, il y a des points négatifs !

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III- Importance de l’immunologie

A) L’immunologie c’est compliqué

De nombreuses recherches ont été menées par les


vétérinaires en immunologie, nous pouvons citer le prix “The idea that the body is a set
Nobel de 1996 pour les mécanismes d’immunité cellulaire : of ecosystem and the
R.M Zinkernagel (médecin suisse) et P. Doherty (vétérinaire realization that good science
australien). involves quantitation have
stayed with me from those
C’est une science difficile car il existe beaucoup de
mécanismes contradictoires et redondants, et des variations early days”, Peter Doherty,
individuelles propres à chaque individu. vétérinaire, Prix Nobel 1996,
Ainsi, même une vaccination de routine doit être un acte Immunologie
médical réfléchi.

B) L’immunologie dans la médecine vétérinaire

Le vétérinaire est une formation scientifique supérieure : il doit savoir répondre à ses
interlocuteurs. Il faut donc savoir comprendre, synthétiser, et décrire un cours complexe !
Face aux clients, il faudra savoir expliquer des cas complexes avec des mots simples.

C) Pourquoi faut-il aller en cours ?

 Parce qu’ils sont INTERACTIFS !


 Parce que c’est une première prise de connaissance du cours avec des explications
et des réponses aux questions  meilleure compréhension générale !
 Parce que la mémoire fonctionne mieux quand elle combine vision et audition 
persistance des acquis au delà de l’examen !
 Parce qu’il faut être acteur de notre formation !

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1ère année Module S6 : Système Immunitaire (2,5 ECTS)
ANATOMIE Anatomie des organes lymphoïdes 1h CM
1- Histologie des organes lymphoïdes primaires (moelle osseuse,
1h CM
thymus)
2- Histologie des ganglions lymphatiques 1h CM
HISTOLOGIE
3- Histologie de la rate et des formations lymphoïdes associées aux
1h CM
muqueuses
Etude de lames histologiques des organes lymphoïdes 2h TD
GENETIQUE Génétique des immunoglobulines 1h CM
1- Objectifs du cours - Organisation générale de l'immunité 1h CM
2- Immunité non spécifique et barrières de l'organisme 1h CM
3- Réaction antigène-anticorps; structure des immunoglobulines (Ig);
1h CM
classes d'Ig
4- Fonctions des anticorps (Ac) 1h CM
5- Techniques d'analyse de la réponse anticorps (sérologie) ;
1h CM
variations interspécifiques des Ig
6- Production et distribution des anticorps; dynamique des réponses
1h CM
Ac primaire et secondaire; répertoire
7- Antigènes et épitopes; récepteurs BCR et TCR; réactions croisées 1h CM
8- Cellules de l'immunité : identification/étude; cytokines et
1h30 CM
communication interC ; activités cytotoxiques
9- Lymphocytes T, B et NK : caractérisation et fonctions 30mn CM
10- Complexe majeur d'histocompatibilité (CMH); polymorphisme de
1h CM
l'immunité
11- Production et distribution des cellules immunes; monocytes -
1h CM
macrophages; cellules dendritiques
12- Cellules polynucléaires : neutrophiles, éosinophiles, basophiles et
1h CM
mastocytes
IMMUNOLOGIE
13- Système du complément 1h CM
(20h CM, 4h TD et 6h TP)
14- Anticorps monoclonaux, antisérums et réponse immune poly
1h CM
clonale
15- Cellules présentatrices d'antigène; apprêtement et présentation
des antigènes; coopération cellulaire : immunogénicité, évolution de 1h CM
la réponse anticorps et mémorisation
16- Régulation de l'immunité; Th1-Th2; réponse humorale et
1h CM
cellulaire; immunité systémique, cutanée et muqueuse
17- Education thymique; soi et non soi, tolérance et contrôle de
1h CM
l'auto-immunité
18- Immunité du jeune individu; transfert passif de l'immunité 1h CM
19- Immunité antibactérienne, antivirale et antiparasitaire :
1h CM
mécanismes effecteurs et échappement
20- Immunité anti-tumorale - Bilan 1h CM
TDimm1 : assimilation du cours (Quizz d'autoapprentissage et
2hTD
illustration des concepts par des figures et tableaux issus d'articles)
TDimm2 : assimilation du cours (Quizz d'autoapprentissage et
2hTD
questions de synthèse)
Assimilation du cours (enseignant à disposition!) 4h TDNP
Travaux Pratiques de sérologie : TPimm1 et TPimm2(dont contrôle) -
6h TP
quantification

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CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM

CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM


LE SYSTEME IMMUNITAIRE

I- Les systèmes de protection superficielle

II - Les réponses cellulaires

A) Les réponses cellulaires non spécifiques


B) Les réponses cellulaires spécifiques

III - Les organes du système immunitaire

A) Les organes centraux


- La moelle osseuse
- Le thymus

B) Les organes périphériques


1) Le système réticulo-histiocytaire
2) Le tissu lymphoïde des muqueuses
3) La rate
4) Les nœuds lymphatiques

Introduction :
Le système immunitaire est l'un des moyens de défense de l'organisme contre les
agressions infectieuses et tumorales. Les lignes de défense de l'organisme sont comparables
aux lignes de défense d'une forteresse : au niveau d'une place forte, la garnison (les
lymphocytes) va aider à défendre l'organisme contre l'envahisseur.

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I- Les systèmes de protection superficielle
En première ligne du système de défense, la peau et les muqueuses forment une
muraille. Cette protection superficielle correspond à un revêtement externe de cellules
jointives composé de plus ou moins de couches en fonction de la localisation (plus le risque
d’infection est élevé, plus le nombre de couches augmente : la peau qui est en contact
permanent avec l’extérieur possède un grand nombre de couches).

Au niveau de l'œil et de la bouche les muqueuses vont produire des lysozymes,


enzymes à activité bactériostatique (larmes et salive), au niveau du vagin des sécrétions
acides bactéricides, au niveau de l'appareil respiratoire du mucus, qui va piéger les
substances agressives avant d'être éliminé par un système ciliaire.

Au cours d'une chirurgie, le pont-levis est abaissé et permet la pénétration de


l'envahisseur : il faudra être extrêmement rigoureux au niveau des règles d'asepsie
opératoire !

Cette protection est un système de défense passif.

II - Les réponses cellulaires


Si la première ligne de défense est franchie, l'agresseur arrive dans la place forte en
profondeur de la peau et des muqueuses. L'organisme fait d’abord appel au système
immunitaire non spécifique - principalement l'activité macrophagique - qui entre alors en
action, puis au système immunitaire spécifique - avec les lymphocytes.

Le principe de la vaccination repose sur la mémoire du système immunitaire


spécifique, mais l’immunité ne se limite pas à ce système. Il ne faut pas oublier que c'est
tout un système mis en place, à différents niveaux.

A) Les réponses immunitaires non spécifiques

La réponse cellulaire non spécifique correspond à la mise en place de réactions à la


fois de phagocytose et d'isolement réalisées par les macrophages et les polynucléaires
neutrophiles et à l’intervention d'autres cellules de l’inflammation. Au niveau du tissu
conjonctif, des cellules peuvent limiter le lieu de bataille : les réticulocytes synthétisent des
fibres et mettent ainsi en place un abcès avec coque, associé à l'activité de macrophages non
spécifiques qui phagocytent le non soi sans distinction. La coque de l'abcès peut même être
calcifiée.

Cette réponse s’observe chez vertébrés et invertébrés (de façon moins élaborée). Il
s’agit d'une reconnaissance non spécifique de tout corps étranger.

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B) Les réponses immunitaires spécifiques

La réponse spécifique n’est présente que chez les vertébrés. Le système


immunitaire est également appelé système lymphoïde, dans la mesure où l'acteur principal
correspond aux lymphocytes.

Il existe deux types de réponse spécifique :

 L’immunité à médiation cellulaire, présente chez tous les Vertébrés. Elle est mise en
place par les lymphocytes T (LT). Les LT peuvent activer et guider par chimiotactisme les
macrophages afin de mieux cibler l'agresseur (lymphocytes helper LTh), ou encore le
neutraliser eux-mêmes en "injectant" à l'agresseur des cytokines (lymphocytes killer
LTk). Elle est mise en place avant l'immunité humorale.

 L'immunité à médiation humorale, présente uniquement chez les Amniotes (=Vertébrés


possédant un sac amniotique, comprend les Reptiles, Oiseaux et Mammifères). Elle est mise en
place par les lymphocytes B (LB). Les LB produisent des anticorps spécifiques dirigés
contre les antigènes de la périphérie de l'agresseur, qui vont le neutraliser soit
directement à partir de ce complexe Ag-Ac, soit en activant le complément : c'est alors
une médiation humorale. L'arrivée des LB sur le lieu de bataille est plus tardive.

Le système de défense est ciblé.

Tout cela demande un certain délai : identifier l'agresseur, construire un système de


défense spécifique ... Il est donc nécessaire de connaître plusieurs expositions à l'agresseur
pour préparer le système à la lutte ; une fois les cellules souches différenciées en LT ou LB,
elles se répartissent dans les organes lymphoïdes périphériques et constituent des
sentinelles. Dans ces organes, le contact avec l'agresseur est possible : une mémoire se
constitue contre l'agresseur, les L peuvent au besoin se multiplier et mettre en place des
troupes suffisamment nombreuses. Lorsqu'un agresseur est repéré, les troupes sont
mobilisées.

III - Les organes du système immunitaire


Le système immunitaire, contrairement aux appareils digestif, uro-génital ... ne va pas
constituer une structure macroscopiquement localisée : c'est un ensemble à cohérence
physiologique, mais dont la position est multiple : moelle osseuse, rate...

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A) Les organes centraux
1) La moelle osseuse

Maturation et actions des cellules de l'immunité

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Les lymphocytes proviennent de cellules souches de la moelle osseuse, dans la
cavité centrale des os longs de l'individu. . Ces os sont caractérisés par leur longueur et leur
faible épaisseur mais surtout par leur cavité centrale au niveau du corps de l'os (métaphyse).
Cette cavité est remplie par les cellules souches du système immunitaire, logées dans les
alvéoles dessinées par les trames osseuses.

Ces cellules vont après maturation être distribuées par voie sanguine jusqu'au
thymus pour les lymphocytes T chez les Mammifères (T < Thymus), ou bien poursuivre leur
différenciation en lymphocyte B, dans la moelle osseuse chez les Mammifères (B < Bones)
et dans la Bourse de Fabricius chez les Oiseaux (B < Bourse) - c'est une petite glande du
cloaque.

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L'os est un organe dur mais vivant, vascularisé, afin de permettre la dissémination
des lymphocytes. En histologie, le lymphocyte est caractérisé par un rapport entre noyau et
cytoplasme très élevé : c'est une cellule avec "quasiment que du noyau". La moelle osseuse
est également formée d'adipocytes bien visibles au microscope sous la forme de grandes
tâches claires, juxtaposées aux cellules souches.

Rmq : La greffe de moelle osseuse est essentielle dans certains cas de chimiothérapie, afin de
rétablir le système immunitaire mis à mal.

2) Le thymus

Le thymus assure la maturation des lymphocytes en LT. C'est un organe à durée de


vie limitée, qui va disparaitre à la puberté après une involution progressive. Chez le jeune,
il est progressivement envahi par la graisse puis disparaît. Sa vascularisation est relativement
discrète (mais nécessaire, notamment pour l'acheminement des cellules lymphocytaires) et
il possède donc une couleur rosée relativement pâle. Sa charpente conjonctive fine l'amène
à être lobé et lobulé, avec une tenue modérée (contrairement à un rein). Sa silhouette est
très variable selon les individus :

- Chez le poulain, il est essentiellement situé au niveau du médiastin crânial. Son


développement est maximal aux alentours de 10 mois, pour atteindre 300 à 400g pour
un cheval de selle, et disparaît vers 4 ans.

Sur le dessin, la paroi costale droite a été ouverte. Le thymus est situé en avant de la
masse cardiaque, ventralement aux vaisseaux. Il présente deux lobes, gauche et droit,
qui viennent ventralement au contact du sternum et qui dessinent comme une

6/20
gouttière dorsalement pour être moulé par la veine cave. Il fait également une
avancée discrète vers la région cervicale ventrale dans l'encolure (lobe cervical).
Thymus de poulain nouveau-né

- Chez les Ruminants et Suidés, il s'étend depuis la région rétro-mandibulaire,


couvre toute la région l'encolure jusqu'à la partie ventrale du médiastin crânial. Chez le
veau, cela correspond aux ris de veau ; il pèse 600g. La lobulation est assez marquée,
intermédiaire entre le chien et le cheval.

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- Chez les Carnivores, il est cantonné en région thoracique au niveau du médiastin
crânial et occupe l'entrée de la poitrine, ce qui conditionne son aspect. Chez le chiot et
le chaton, il est plus lobulé que chez le poulain (car avec une charpente conjonctive
plus marquée) ; il présente un maximum de développement autour de 4 mois pour
disparaître à la puberté vers 1 an. Pour un chien de 20aine de kg, il pèse 50aine de
grammes.

Thymus de chien

B) Les organes périphériques


Après différenciation au niveau du thymus, les cellules sont redistribuées pour
devenir des sentinelles attentives à l'invasion. Elles sont soit isolées, des lymphocytes
pratiquement seuls dans le tissu conjonctifs, soit regroupées en nodules pouvant eux même
s'agréger comme au niveau des amygdales (= tonsilles palatines), des plaques de Peyer -
dans la partie terminale de l'iléon -, de la rate, des nœuds lymphatiques.

1) Le système réticulo-histiocytaire

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Le système réticulo-histiocytaire correspond à des cellules lymphoïdes dispersées
dans le tissu conjonctif. Les fibrocytes=réticulocytes sont l'élément constitutif du tissu
conjonctif dont ils forment la trame fibreuse par production de réticuline. Entre ces cellules
fixes évoluent des cellules libres assurant la défense de la zone : lymphocytes T (gèrent la
réponse cellulaire CF p3), plasmocytes (= stade final de différenciation des LB ; gèrent la
réponse humorale), macrophages ... : ce sont des forces isolées, un système de veille. C'est
une surveillance généralisée et à faible efficacité car réalisée par un nombre restreint

d'acteurs.

2) Le tissu lymphoïde des muqueuses


a) Les nodules ou follicules lymphatiques
Les lymphocytes vont se regrouper sur les lieux stratégiques, sous forme de nodules
ou follicules lymphatiques : la trame conjonctive y est colonisée par les lymphocytes au
repos ou activés. Au repos, il s'agit de structures de dimension réduite, de couleur
homogène. Une réaction vis à vis d'un Ag transforme le nodule primaire au repos en nodule
réactionnaire, avec multiplication des lymphocytes au niveau du centre : le nodule prend du
volume et perd de la couleur : un centre germinatif plus clair se développe, où les
lymphocytes se multiplient et s'accumulent avant d'être libérés. Donc cela veut dire que lors
de l'examen d'un organe avec du tissu lymphoïde, la réactivité de l'organe correspondra à la
fois à sa taille et à sa couleur.
[cf illu page suivante]

9/20
b) Les caractéristiques générales du tissu

Les nodules sont insérés au sein des muqueuses, comme par exemple dans les
tonsilles (amydgales etc) ou de l'iléon (plaques de Peyer). On y retrouve localement des
follicules lymphatiques associés avec des cellules libres du système réticulo-histocytaire et
des réticulocytes pour éventuellement circoncire la zone d'intrusion.

Il s'agit d'une protection locale, activées en cas d'agression extérieure. Des


phénomènes de nécroses peuvent être associés à cette lutte : pus, abcès ...

Il s'agit d'un système de défense encore assez généralisé, constituant une première
barrière au niveau des parois. Une fois la peau, les muqueuses, le tissu conjonctif traversés,
le pathogène va essayer de généraliser son infection en utilisant les voies de circulation et
de gagner l'ensemble de l'organisme. Deux types de drainage vont à l'encontre de sa
propagation : un drainage sanguin et un drainage lymphatique.

3) La rate

La rate et les nodules hémolymphatiques effectuent le drainage lymphatique.

La rate est un organe situé sur les voies de la circulation, fixé à l'estomac et plaqué
contre la paroi costale gauche. Elle est aplatie transversalement, avec une face pariétale
gauche et une face viscérale profonde droite. Sa silhouette est variable selon l'espèce : en
forme de chaussette chez les carnivores, plutôt triangulaire chez le cheval, plutôt en langue
régulière chez le porc et le lapin, circulaire chez les ruminants.

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Module : Système Immunitaire - Anatomie CM1
LE SYSTEME IMMUNITAIRE

CHIEN

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Taille Poids
CHEVAL 40 à 65 cm 1 à 1,2 kg
8 à 150g (petits CN) 50 à
CHIEN 10 à 25cm
60g (gros CN)
CHAT 10 à 20 cm
BOEUF 40 à 50 cm 300 à 900g
PETITS RUMINANTS / 60 à 80g
PORC 25 à 45 cm /

Sa consistance est relativement ferme, intermédiaire entre solide et liquide ; elle est
peu résistante à la palpation (le pouce peut s'enfoncer légèrement à sa surface). Cette
caractéristique est directement liée à sa double fonction :

- de défense contre l'infection (pulpe blanche de la rate)


- de réserve sanguine : elle accumule du sang et le remet en circulation par
contraction si une perte se produit, afin de rétablir la volémie (pulpe rouge de la
rate)

Sa vascularisation est importante, puisque c'est une zone de réserve de sang ; c'est
un organe foncé, presque noir. Mais il ne s'agit pas d'un passage important : si une
bactériémie se déclare, elle ne sera pas dans un premier temps sur les voies de drainage
proprement dites : les bactéries passeront d'abord la veine cave, le cœur, la petite
circulation puis arriveront enfin au niveau de la rate dans la grande circulation ; la rate
possède tout de même une position stratégique (mais un grand chemin sera parcouru avant
d'y arriver ...).

Rate de cheval

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La pénétration et l’émergence des vaisseaux sanguins dans la rate se fait par le hile.
La répartition des vaisseaux dans le hile peut se faire de 2 façons différentes :

- par un tronc court où la division est rapide : le hile est ponctuel (petits ruminants)
- par un tronc commun avec des vaisseaux qui se répartissent sur toute la longueur du
hile, qui présente alors une forme très étirée (CN, CT) : le hile est linéaire.

Topographie des viscères du cheval

4) Les nœuds lymphatiques

Pour les 9/10 de la volémie, le drainage effectué est un drainage veineux. Le reste
correspond au drainage lymphatique. Il est réalisé par un système vasculaire (vaisseaux
lymphatiques) qui part des extrémités du corps pour confluer et restituer la lymphe dans la
veine cave crâniale. Les vaisseaux lymphatiques ne possèdent pas de média qui assurerait
une vasomotricité propre : la vasomotricité est assurée uniquement par l'activité
musculaire périphérique, les muscles adjacents aux vaisseaux vont les écraser lors de leur
activité et faire progresser la lymphe ; des valvules conditionnent le sens de la lymphe. Il
faut donc avoir une bonne activité physique pour avoir un bon drainage !

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On retrouve sur les voies de drainage des nœuds lymphatiques (NL) (communément
appelés ganglions). Ce sont des structures ultra-conjonctives localisées assurant la filtration
de la lymphe et abritant un grand nombre de lymphocytes. Ils sont formés d'un réseau
conjonctif associé à une capsule fibreuse, et logent de nombreux nodules lymphatiques. Au
cœur du nœud une trame conjonctive peut piéger les agents infectieux drainés.

Ces nœuds assurent donc à la fois une filtration mécanique qui permet
l’identification des particules piégées (agents pathogènes) et la mise en place de la défense
contre ces agents par le biais d’activation de lymphocytes.

Au repos, le nœud sera petit et sombre ; son activation entraîne un gonflement : à la


palpation, l'identification d'un nœud lymphatique sera difficile si tout va bien, et plus facile
en cas d'infection.

Un nœud est relié à la circulation lymphatique par des vaisseaux lymphatiques


afférents (5 à 10) et efférents (1 ou 2) qui pénètrent ou sortent du nœud au niveau des hiles.

Les nœuds lymphatiques

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Il existe un sens de circulation au sein du NL : pour l'espèce humaine et la majorité
des Mammifères domestiques, les afférences délivrent la lymphe à la périphérie et les
efférents l'éliminent au centre. ATTENTION C'est l'inverse chez le porc.

Organisation d'un nœud


lymphatique
> LB en périphérie
> LT centraux
> xx conjonctif en trame
ATTENTION chez le porc, la
médulla devient périphérique
(organisation inverse)

Le même système existe au niveau des voies sanguines chez les ruminants et les
rongeurs, avec des nœuds hémolymphatiques placés en dérivation : le sang peut prendre un
bras secondaire et être drainé de la même façon.

Nœud hémolymphatique

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Les capillaires lymphatiques drainent tout l’organisme depuis ses extrémités et
progressent vers la masse cardiaque pour former de véritables troncs. Ils s'organisent
autour de deux conduits principaux, dépourvus de nœuds lymphatiques [cf illu page
suivante]

- le conduit thoracique, qui part de la région caudale, suit l’aorte et la veine cave
caudale jusqu’au diaphragme puis reste en contact avec les corps vertébraux avant de se
jeter dans la veine cave crâniale. Il draine tout le corps hormis la partie droite de la tête,
encolure et thorax. Il prend naissance au niveau des troncs lombaires, qui drainent les
membres pelviens et le bassin, et du tronc viscéral, qui draine la masse viscérale. Le
tronc trachéal GAUCHE draine la partie gauche de la tête, l'encolure, le membre
thoracique gauche et rejoint également le conduit thoracique. Il existe également des
affluents pour drainer la paroi dorsale.

Rmq : dans la partie postérieure, la lymphe est libérée dans la citerne du chyle, et plus
rien ne s'oppose à la circulation jusqu'à la veine cave crâniale : les conduits n'ont pas de NL.
Cela représente un risque de généralisation des infections ; ne pas oublier que la zone de
défense n'est pas en position centrale : là c'est l'autoroute pour la colonisation.

- le conduit lymphatique droit est formé entre autres par le tronc trachéal DROIT qui
draine la partie droite de la tête, l'encolure, le membre thoracique droit, à nouveau par
des troncs lombaires, par le tronc cœliaque qui draine la masse intestinale, estomac,
foie, rate,...

Par rapport aux voies artérielles ou veineuses, l'abord du réseau lymphatique est
très complexe (et son apprentissage l’est de même…). Il existe également une grande

16/20
variabilité interespèce et individuelle, au niveau du trajet des vaisseaux lymphatiques, de la
topographie des NL, de la multiplicité des vaisseaux (parfois doubles ...) ...

Troncs collecteurs de la
lymphe chez le chien

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Cas particuliers et variabilité :
La disposition des nœuds lymphatiques présente des différences en fonction des espèces :
– les carnivores ont des nœuds volumineux mais peu nombreux.
– les ruminantes possèdent un peu plus de nœuds et plus petits.
– les équidés ont des nœuds très petits et très nombreux.
– les porcs présentent une inversion complète du dispositif (la médulla passe en
périphérie…) ce qui ne modifie pas la fonctionnalité.

Mais on aura toujours le même volume de tissus lymphatiques quelles que soient les espèces.

Les voies de drainage lymphatique présentent des variabilités, par exemple au niveau
du membre pelvien, dans lequel les nœuds peuvent se situer soit à proximité du genou, soit
au niveau de la cuisse, soit encore vers l’aine, suivant les espèces. Pour pallier aux difficultés
posées par ces variabilités, on définit le concept de lymphocentre.

On appelle lymphocentre (LC) un territoire de drainage lymphatique commun


quelque soit
l’espèce, regroupant un ensemble de nœuds drainant une région anatomique.

Il permet ainsi de situer l’origine du problème lors d’une autopsie par exemple.

Il est important de les connaître.

LES LYMPHOCENTRES [cf Illu page 20]


• Drainage de la tête :

- +++ LC parotidien : draine la partie supérieure de la face (nasales, partie supérieure


de la cavité buccale)
- +++ LC mandibulaire : draine la partie inférieure de la face

 Drainage de l'encolure :
- +++ LC cervicaux

NB : Si il y a contamination au niveau des cavités nasales, le drainage est d'abord


réalisé par les NL parotidiens. C'est une première barrière (efficace ou pas) ; si ce n'est pas
suffisant, le lymphocentre cervical poursuivra le drainage.

18/20
• Drainage de la queue et du membre pelvien :

- LC poplité : draine le pied et le membre postérieur


- LC ilio-fémoral : draine la cuisse (et le reste du membre par continuité)
- LC inguino-fémoral : draine la région génitale
- LC ischiatique : pénètre dans le bassin et draine la queue
- Ces voies rejoignent l’origine du conduit thoracique et se rejoignent en passant par le
LC iliosacral.

 Drainage des viscères :


- LC coeliaques
- LC mésentériques crâniaux et caudaux
- LC médiastinal

 Drainage des parois etc :


- LC lombaires : drainent les parois de l'abdomen
- LC thoraciques ventraux et dorsaux : drainent la paroi du thorax
- LC bronchiques

 Drainage du membre thoracique :


- LC axillaire Toute plaie qui se contracte au niveau du membre thoracique ne peut
s’exprimer que là, sans possibilité d'un échelonnement des défenses.

NB : Seuls quelques NL sont cliniquement palpables, les autres sont trop enfouis. Il
s'agit des NL parotidien, NL mandibulaire et du NL poplité. Ils doivent être examinés dans le
cadre d’un examen clinique lors d’une dissémination d’un phénomène infectieux ou tumoral.

Dans le cas du chien, les nœuds lymphatiques d'un lymphocentre sont toujours
relativement volumineux car ils sont peu nombreux. Chez le cheval, un LC peut parfois
contenir une centaine de NL : c'est un véritable semi microscopique pour lequel il est
beaucoup plus dur d'évaluer sa réactivité.

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20/20
CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM

CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM


Les organes lymphoïdes
Sommaire :
A. LES ORGANES LYMPHOIDES PRIMAIRES
I. LA MOELLE OSSEUSE
1. Embryogenèse et topographie
2. Structure
a. Aspects macroscopiques
b. Aspects microscopiques
3. Fonctions
a. Multiplication des lymphoblastes B
b. La maturation
c. L’éducation
d. L’export
II. LE THYMUS
1. Embryogenèse et topographie
a. Origines embryologiques
b. Topographie et aspects anatomiques
c. Aspects microscopiques
d. Vascularisation
2. Fonction :Multiplication et maturation des lymphocytes T
a. Colonisation du thymus par les précurseurs lymphoïdes : les lymphoblastes
b. Prolifération des précurseurs
c. Maturation des lymphocytes T (thymocytes)
d. Education des lymphocytes T (LTαβ)
3. Remarques
a. Involution thymique
b. Pathologie du thymus
B. LES ORGANES LYMPHOIDES SECONDAIRES
I. LES GANGLIONS ou NŒUDS LYMPHATIQUES
1. Embryogenèse
2. Topographie
3. Structure
a. Aspects macroscopiques
b. Aspects microscopiques
4. Fonctions des ganglions
II. LA RATE
1. Embryogenèse
2. Anatomie
3. Structure microscopique
a. La charpente de tissu conjonctif
b. La trame de cellule réticulées
c. Les vaisseaux sanguins
d. Les amas de cellules lymphoïdes = pulpe blanche
4. Fonctions de la rate
a. Filtration du sang
b. Stockage et déstockage du sang
c. Réponse immunitaire spécifique des antigènes sanguins
d. Hématopoïèse extra-médullaire

1
Les organes lymphoïdes

On distingue les organes lymphoïdes primaires des organes lymphoïdes secondaires.


Ils diffèrent par leurs structures et leurs fonctions.

 Les organes lymphoïdes primaires sont le lieu de la création, de la multiplication et de


la maturation de cellules spécialisées : les lymphocytes B et T. On distingue deux voire
trois organes lymphoïdes primaires : la moelle osseuse hématopoïétique, le thymus, et
la bourse de Fabricius qui se trouve dans le plafond du cloaque (uniquement chez les
oiseaux). L'éducation des lymphocytes B se fait dans la moelle osseuse ou dans la bourse
de Fabricius ; celle des lymphocytes T a lieu dans le thymus.

 Les organes lymphoïdes secondaires permettent la rencontre des lymphocytes créés


avec un antigène, provoquant ainsi une réponse immunitaire. Les organes lymphoïdes
secondaires correspondent aux ganglions ou nœuds lymphatiques, à la rate et aux tissus
lymphoïdes associés aux muqueuses ou M.A.L.T = Mucus Associated Lymphoïde Tissu (Ex
: muqueuses digestives, respiratoires…).

Ainsi, les organes lymphoïdes primaires sont le lieu de fabrication de la réponse


immunitaire, alors que les organes lymphoïdes secondaires ont le lieu de déclenchement
de la réponse immunitaire.

Les organes lymphoïdes

2
A.LES ORGANES LYMPHOIDES PRIMAIRES
I. LA MOELLE OSSEUSE

1. Embryogenèse et topographie

L'os et sa moelle ont une origine unique : mésenchymateuse (le mésenchyme est le
tissu conjonctif embryonnaire). La moelle se met en place au niveau de :
- la cavité médullaire des os longs,
- entre les lamelles d’os spongieux situées aux épiphyses de ces os longs
- « au milieu » des os plats (ex : côtes) et des os courts (ex : vertèbres).

Moelle osseuse hématogène Travée osseuse

Moelle osseuse dans la cavité médullaire d’un os long

Os court
(carpe, tarse)

Os plats (côtes,
crâne, omoplates)

Os long (fémur,
tibia, humérus)

Position de la moelle osseuse dans les os longs, plats et courts


3/38
2. Structure

a. Aspects macroscopiques

L'aspect de la moelle osseuse est variable en fonction de son activité et du temps


(donc âge de l’animal). On distingue la moelle rouge et la moelle jaune.

Répartition et structure des moëlles chez le jeune et l'adulte

• La moelle rouge est active : elle produit des cellules telles que les lymphocytes et les
hématies (d'où sa couleur, due à l’hémoglobine) : c'est l'hématopoïèse. Elle est présente
dans tous les os chez le jeune alors qu’elle est essentiellement présente dans les os plats
et courts chez l’adulte.
• La moelle jaune, peu active voire inactive, est obtenue suite à l’envahissement de la
moelle osseuse rouge par des adipocytes. On observe une perte en densité cellulaire.
Elle est présente dans les os longs des membres (dont les phalanges) chez l’adulte.

Ainsi les prélèvements de moelle doivent être effectués dans les zones rouges, lieu
d’activité, où les cellules (autres que les adipocytes) sont plus nombreuses. Le plus souvent,
on prélève dans la crête iliaque du bassin ou dans le sternum si l'individu est jeune. En
effet, avec le temps, la moelle s'appauvrit : elle passe de « rouge à jaune ».

4/38
b. Aspects microscopiques

On ne s'intéresse plus qu'à la moelle osseuse rouge. Elle est divisée en deux
compartiments : un compartiment vasculaire et un compartiment cellulaire.

 Compartiment vasculaire

L'os est irrigué par une artère


nourricière qui traverse le périoste. Elle se
divise ensuite en deux branches
(ascendante et descendante) qui donnent
des rameaux internes puis des capillaires
artériels. Ceux-ci deviennent des sinus
veineux qui se jettent dans la veine
centrale longitudinale qui ressort de l'os.

/!\ C'est au niveau des sinus veineux que se font les échanges, en l’occurrence le
passage dans la circulation sanguine des cellules créées dans la moelle rouge. Ces échanges
sont facilités par la finesse des parois de ces sinus (50-75µm), la largeur de leur lumière et
par la lame basale. /!\
On remarque par ailleurs que l'os n'est pas drainé par des vaisseaux lymphatiques
dans cette zone particulière. En effet, il n’y a pas de production de lymphe dans le tissu
osseux.

SINUS VEINEUX
=
Cellules
endothéliales
+
Membrane basale
+
Cellules réticulées
adventitielles
+
Paroi fine (50-75µm)

 Zone
d’échange

Compartiment vasculaire5/38
 Compartiment cellulaire ou hématopoïétique

On distingue plusieurs types de cellules :

- Les cellules réticulaires (en jaune


sur le schéma suivant), qui
sécrètent des fibres de réticuline
formant un maillage lâche tendu
entre les travées osseuses et sur
lequel se fixent les autres cellules.
Les cellules hématopoïétiques sont
disposées sur ce maillage. Il est
très difficile à observer dans la
moelle rouge. On peut le voir dans
des cas anormaux, où les autres
cellules sont présentes en très
faible quantité.

- Les cellules de la lignée mégacaryocytaire (en bleu sur le schéma suivant) : cellules de
très grande taille, plurinucléées, dont la maturation/fermentation mène à la
fragmentation du cytoplasme donnant ainsi les plaquettes sanguines. Ces cellules sont
étroitement associées aux sinus veineux, ce qui facilite le passage des plaquettes dans
la circulation sanguine.

- Les cellules de la lignée rouge : elles sont organisées en îlots à différenciation


centrifuge à proximité des sinus : Les cellules souches (nucléées avec peu de cytoplasme)
sont au centre et les hématies (ou cellules plus différenciées, anucléées (Mammifères), et
avec un cytoplasme abondant et de nombreuses hémoglobines) sont à la périphérie de
ces îlots, près du compartiment vasculaire.

- Les cellules de la lignée granulocytaire (en orange sur le schéma suivant) : les
polynucléaires neutrophiles, basophiles et éosinophiles. Ils sont rassemblés en niches
loin des sinus et présentent le même type de différenciation que les hématies.

- Les cellules de la lignée lymphocytaire (en rose sur le schéma suivant) dispersées dans la
moelle. (Pour leur reconnaissance, voir le TP diagnose)

- Les cellules de la lignée des macrophages (en vert sur le schéma suivant) qui sont soit
disséminées dans la moelle, soit dispersées autour des cellules érythroïdes (îlots rouges
d’hématies) pour permettre la digestion et le recyclage des noyaux expulsés par les
futures hématies.

6/38
- Les adipocytes (en noir sur le schéma suivant), grosses cellules contre la paroi des sinus.
Ils sont peu nombreux dans la moelle rouge ; à l’inverse, ils sont présents en grande
quantité dans la moelle jaune.

NB : Plus la moelle osseuse vieillit, plus il y a des adipocytes, moins il y a les autres
cellules !

Compartiment hématopoïétique

L'hématologiste sait reconnaître les différents types cellulaires de la moelle osseuse mais
aussi leur état de maturation. Il réalise pour cela un examen cytologique : il fait des
prélèvements de moelle osseuse (tissu mou presque liquide) qu’il étale sur des lames et qu’il
colore. Mais on voit beaucoup moins de choses en pratique que ce que l’on pourrait voir en
théorie. On pourrait également prélever des carottes de moelle osseuse puis les conserver
dans le formol mais cela les modifierait (altération des prélèvements).

7/38
3. Fonctions

La moelle osseuse assure plusieurs fonctions telles que :


- l'érythropoïèse (donnant les hématies ou érythrocytes),
- la granulopoïèse (donnant les granulocytes neutrophiles, éosinophiles et basophiles),
- la monocytopoïèse (donnant les macrophages),
- la mégacaryocytopoièse (donnant les plaquettes ou thrombocytes),
- la lymphopoïèse T (donnant des lymphoblastes, précurseur des lymphocytes T et qui
partiront vers le thymus où ils subiront une maturation)
- la lymphopoïèse B (donnant des lymphoblastes qui resteront sur place et y subiront leur
maturation).
Nous allons détailler cette dernière partie.

a. ETAPE 1 : La Multiplication des lymphoblastes B


La multiplication des cellules souches constitue la première étape et elle se fait au
contact de l'endoste (monocouche cellulaire plaquée contre la face interne de l'os lamellaire
compact). L'éducation est centripète (de la périphérie vers le centre) jusque la veine
centrolobulaire.
Elle débute assez tôt dans le développement embryonnaire bien que cela varie selon
l'espèce et le type d’os.
Ex : chez l'Homme : Clavicules → début à 10 semaines
Fémur → début à 14 semaines.
L'activité augmente jusqu'au milieu de la gestation (= apogée de la multiplication) puis
reste stable toute la vie.

Remarque : Le foie constitue une autre source des précurseurs des lymphocytes B lors de la
vie fœtale et des 1ères semaines de la vie d'un être humain.
8/38
La multiplication nécessite impérativement la présence de cellules réticulées. Le
contact passe par une liaison avec un récepteur spécifique (de type protéine/ligand). Le
premier contact se fait au niveau du récepteur FLT3, puis le contact se renforce et
l’association devient plus étroite, faisant intervenir d’autre molécules (peut importe leur
nom), aboutissant à la production d’IL7. Les cellules sont alors engagées dans la voie B.

La multiplication est contrôlée par des facteurs comme les cytokines produites par
les cellules du maillage. Parmi ces facteurs, on distingue les interleukines 3 (qui agissent sur
toutes les lignées), les interleukines 7 (sécrétées par les cellules réticulaires, elles
interviennent très tôt dans la multiplication des cellules souches à l’origine des lymphocytes
B et T), et la LBCGF (facteur de croissance de faible poids moléculaire) nécessaire à la
maturation des B. On obtient alors des cellules lymphoïdes pro-B. La trame des cellules
réticulaires joue un rôle important en terme de contact entre les cellules. Sans ce contact les
lymphoblastes meurent.

b. ETAPE 2 : La maturation

Elle consiste en l'acquisition d'un récepteur particulier sous forme


d'immunoglobuline spécifique (récepteur B-BCR) à un antigène. Ce processus de maturation
des lymphocytes B fonctionne depuis la gestation jusqu'à la mort de l'individu (au contraire
du thymus où le stock des LT est fixé au cours de la puberté) et augmente avec l’âge. La
maturation est centripète c’est-à-dire qu’elle débute au niveau de l'endoste et se termine à
proximité de la veine centrolobulaire dans laquelle sont déversés les lymphocytes.

9/38
Rappel sur la structure des immunoglobulines: les immunoglobulines sont composées de
2 chaînes légères identiques (kappa ou lambda), qui sont les parties hypervariables, de
grande diversité, portant l'épitope, et de 2 chaînes lourdes qui forment la partie constante, et
dont la fraction cristallisable (Fc) transmet l'information de contact (elles permettent de fixer
l’Ig sur la cellule).

Au cours de cette maturation, il y a


réarrangement des gènes :
- des chaînes lourdes, ce qui va déterminer
la classe de l’Ig (cf. cours de génétique SI). Si le
réarrangement de la chaine μ n’aboutit pas, il y a
destruction de la cellule.
- puis des chaînes légères. Il y a tout
d’abord vérifications des gènes codants pour
kappa. Si les réarrangements des gènes de kappa
sont non fonctionnels, il y a alors vérification de
ceux pour la chaîne lambda. Si les
réarrangements de lambda ont été fructueux, on
obtient des lymphocytes B immatures capables
de produire et d’exprimer en surface une Ig (avec
des chaînes légères de type soit lambda soit
kappa). Dans le cas contraire, la cellule meurt.
(cf. illustration suivante)

10/38
Réarrangement non
fonctionnel

Réarrangement
fonctionnel

Réarrangement non (En surface)


fonctionnel des
chaines kappa

Réarrangement des gènes pour la production des Ig

Remarque : si on veut rechercher des lymphocytes B, on utilise des anticorps anti-CD79 (a ou


b) car ce sont des anticorps présents chez les lymphocytes B et absents chez les lymphocytes
T. Ils permettent la transduction du signal à l’intérieur de la cellule.

c. ETAPE 3 : L’éducation

Il existe au fil des réarrangements des processus de contrôle et d’élimination des


cellules : (= les cellules qui réagissent sont opérationnelles  elles sont conservées, les
cellules qui ne réagissent pas ne sont pas opérationnelles  elles sont éliminées)
- Sélection positive : élimination des clones ayant un défaut de réarrangement des gènes
codant les Ig : BCR non fonctionnel. Elle est réalisée par déclenchement de l'apoptose

11/38
des cellules défectueuses par les cellules réticulaires de la partie centrale de la moelle
osseuse.
- Sélection négative : élimination des lymphocytes B immatures (exprimant un IgM) qui
portent un épitope contre le Soi (autoréactifs) et qui peuvent donc conduire à des
maladies auto-immunes. Le test et la destruction des cellules défectueuses (environ 1/5
des cellules entrant dans le sinus veineux) sont réalisés par les macrophages, les cellules
réticulées, et peut-être même les cellules dendritiques.

Au final, 3 cellules sur 4 sont éliminées ! Les cellules qui réussissent toutes les étapes
sont exportées.

d. ETAPE 4 :L’export

Les lymphocytes sont exportés par le sinus veineux puis la veine centrale et emportés
par le torrent circulatoire vers les organes lymphoïdes secondaires associés aux muqueuses.
Remarque : les rôles de la moelle décrits ici sont semblables à ceux de la bourse de Fabricius.

II. LE THYMUS

Son rôle est assez similaire à celui de la moelle osseuse mais pour les lymphocytes T.

1. Embryogenèse et topographie

a. Origine embryologique

L'origine est complexe car elle est triple :


- Tout d'abord, les cellules épithéliales prolifèrent à partir du pharynx primitif
(endoblaste). Les troisième et quatrième poches branchiales s’étirent et forment les
bourgeons droit et gauche dans le médiastin crânial. Puis il y a une perte des connexions
entre les bourgeons et le pharynx. Les bourgeons migrent en direction caudale le long de la
trachée, et fusionnent dans le plan médian (non fusion chez la poule et le cobaye) et s'isolent
de l'épithélium. Cela donne la future trame de cellules épithéliales du thymus : les cellules
réticulées.
- Il y a ensuite migration de cellules mésenchymateuses qui cloisonnent d’une part
l'organe en formant une capsule de tissu conjonctif autour des bourgeons épithéliaux et qui
s’insèrent d’autre part entre ces bourgeons, en profondeur, pour former les cloisons des
lobules. (Au départ, le thymus a 2 lobes, qui sont redécoupés en lobules, qui fusionnent dans
beaucoup d’espèces)
- Enfin les lobules sont colonisés par les cellules lymphoïdes provenant de la moelle.

12/38
b. Topographie et aspects anatomiques

Le thymus se situe dans le médiastin crânial, au niveau de la cage thoracique, entre


la première et la sixième côte, juste au dessous du cœur. Il déborde légèrement (plus ou
moins selon l’espèce) de la cage thoracique. Il apparaît sous forme d'un organe bilobé de
couleur grise/rosée. Les lobes sont fusionnés sauf chez la poule et le cochon d'inde où les
lobes restent indépendants. Des lobules sont bien visibles sur chacun des lobes.
Il existe bien sûr des variations spécifiques ! cf. CM Anat

c. Aspects microscopiques

 La charpente conjonctive

On distingue :
- La capsule, qui entoure l'organe. Elle est formée par du tissu conjonctif dense et une
lame basale.
- Les travées, formées par du tissu conjonctif lâche adipeux, qui permettent
d’individualiser les différents lobules.

13/38
Schéma et photographie d’une CT du thymus
 Les parenchymes

Chaque lobule possède une partie corticale (sombre car riche en noyaux, en
périphérie) et une partie médullaire (pâle car plus pauvre en lymphocytes et plus riche en
cellules épithéliales, au centre) souvent plus développée. La couleur est surtout due à la
répartition inégale des cellules. A la périphérie, on trouve beaucoup de thymocytes, qui
sont de petits lymphocytes, (à faible volume cytoplasmique), tandis qu’au centre ils sont
bien moins concentrés.

Zone corticale

Zone médullaire

Lobule

 La partie corticale

On trouve dans cette partie différents types de cellules:


 Les cellules épithéliales séparées en deux zones :
- La première forme en périphérie une couche aplatie, continue et jointive qui
isole les populations lymphoïdes du conjonctif environnant (au niveau du cortex
superficiel). Elles ont aussi un rôle de cellules nourricières.

14/38
- La seconde (dans le cortex moyen et profond) est composée de cellules
dendritiques, ramifiées, formant un réseau tridimensionnel (difficiles à voir sans
immuno-marquage).
Le maillage formé est similaire à celui de la moelle mais son origine cellulaire est différente.

 Les cellules lymphoïdes, de deux types :


 Les lymphoblastes, grands lymphocytes issus de la moelle osseuse, sont situés
dans la partie la plus périphérique de la corticale et jouent le rôle de cellules
souches. Ils mesurent entre 10 et 15 microns, sont nombreux et, pour la majorité,
leur noyau est très volumineux et pâle.
 Les thymocytes, plus petits (8 microns) sont situés plus centralement suite à
la différenciation centripète des lymphoblastes. Leur noyau est très coloré, petit et
bien régulier avec peu de cytoplasme. La densité de thymocytes est élevée dans la
corticale.

 Les macrophages (cellules à gros noyaux clairs, plus irrégulières que les épithéliales
et avec un cytoplasme vacuolisé) jouant un rôle dans l'éducation, au niveau de la
corticale profonde et de la jonction cortico-médullaire. Ils phagocytent en effet les
corps apoptotiques issus des thymocytes dont l’éducation a échouée. Ils sont
difficiles à voir et se situent plutôt autour des vaisseaux sanguins.
 Les cellules dendritiques non épithéliales possèdent un noyau de grande taille, pâle
et irrégulier et leur cytoplasme est peu visible. Ce sont des CPA (Cellules
Présentatrices d’Ag). Elles s'assemblent en un réseau (visible par immunomarquage
sur la photo ci-dessous) qui se superpose au réseau des cellules dendritiques. Elles
ont aussi un rôle dans la maturation des thymocytes et dans la tolérance.

Remarque : il y a beaucoup plus de cellules dendritiques non épithéliales que ce que l’on
croyait avant, et on peut les classer en plusieurs catégories. Chez l'homme, il y en a au moins
de deux types mais les recherches sont toujours en cours.

Corticale d’un lobule

15/38
 La partie médullaire

Elle est composée des mêmes types de cellules mais en proportions différentes (avec
plus de cellules épithéliales et moins de cellules lymphoïdes comme les thymocytes/ absence
de lymphoblastes) et plus espacées, d'où un aspect plus clair. On distingue tout de même :
 Les cellules épithéliales (en très grand nombre) formant un réseau lâche. Elles sont
rassemblées à la jonction corticale/médullaire en amas nommés corpuscules de
Hassal, spécifiques du thymus. Ce sont des empilements concentriques de cellules
épithéliales d'aspect homogène, et ramifié. Au pourtour de ces corpuscules, les
cellules épithéliales entrent en phase de dégénérescence et produisent de la
kératine extracellulaire. La fonction et l'intérêt de ces corpuscules n’ont toujours
pas été découverts.
 Les thymocytes complètement matures, en quantité moindre par rapport à la zone
corticale.
 Les macrophages et les cellules dendritiques, plus rares (d’après la littérature, mais
en pratique on a quand même pas mal de cellules dendritiques).

Médullaire d’un lobule


A gauche : Ac anti-kératine (→ cellules épithéliales + corpuscule de Hassal)

Corpuscules de Hassal

On distingue au centre de la photo une


substance acidophile et homogène (kératine
pure), entourée par les noyaux des cellules
épithéliales. Cette formation n’existe QUE
DANS LE THYMUS et est responsable de la
synthèse des cytokines jouant un rôle dans le
fonctionnement du thymus.

16/38
c. Vascularisation

Le thymus est irrigué par une artère thymique qui remonte jusqu’à la jonction
cortico-médullaire pour donner des artérioles allant dans la corticale. Celles-ci se divisent en
capillaires qui donnent des veinules post-capillaires (à la jonction cortico-médullaire) qui se
regroupent en veines.
Les veinules post-capillaires passent à la jonction cortico-médullaire et séparent ces
deux parties. C'est une zone importante car c’est là que se font les passages des précurseurs
et le départ des cellules matures (thymocytes), c’est donc un lieu d’échanges. De plus, c'est
la seule zone du compartiment vasculaire du thymus qui ne possède pas de barrière.
Au niveau des autres
vaisseaux sanguins du thymus,
cette barrière hémato-thymique
est constituée par des cellules
épithéliales plaquées contre la
lame basale des capillaires. Grâce
à cette barrière, seuls les
thymocytes matures pourront
passer dans le sang. D’autre part,
elle bloque les messages et les
substances chimiques ou
organismes étrangers, ce qui est
fondamental pour l'éducation
des thymocytes. Ils peuvent ainsi
différencier le soi du non-soi. La Barrière hémato-thymique dans la corticale
présence de substances
étrangères pourrait entraîner une reconnaissance de ces dernières comme des constituants
du soi et le système immunitaire serait donc inefficace à leur encontre.
Ex : si des bactéries avaient la possibilité d’entrer dans le compartiment des
thymocytes immatures, il y aurait un risque qu’elles soient reconnues comme des éléments
du Soi.

17/38
2. Fonction : multiplication et maturation des lymphocytes T

a. Colonisation du thymus par les précurseurs lymphoïdes :les lymphoblastes

Les précurseurs lymphoïdes ou lymphoblastes proviennent de la moelle osseuse, du


sac vitellin et du foie dans un premier temps puis uniquement de la moelle osseuse. Les
premiers lymphoblastes arrivent dans le thymus primitif dès le 40 ème jour de gestation chez le
chien ; l'arrivée est alors constante jusqu'à la disparition du thymus. Elle est plus ou moins
précoce selon les espèces, peut se dérouler par vagues plutôt que de manière continue et se
fait via les veinules post-capillaires, ce qui entraîne un peuplement de la région corticale
superficielle.
Des facteurs (appelés facteurs favorisants) favorisent cette colonisation en attirant
sur place les lymphoblastes par chimio-attraction:
- La thymotaxine produite par les cellules épithéliales thymiques (« attire » les
lymphoblastes).
- Les adressines sur la surface des cellules endothéliales des veinules post-capillaires
(forment une liaison du type Ag-Ac avec les lymphoblastes).
Une fois arrivés, les lymphoblastes vont se répartir à la jonction cortico-médullaire,
sous le tissu conjonctif qui entoure les lobules, là où se trouvent les cellules nourricières.

b. Prolifération des précurseurs

Les lymphoblastes, une fois fixés au conjonctif, atteignent la partie superficielle de la


corticale et vont s'épandre jusqu'à remplir 5 % de l'espace disponible. Ceci entraîne la
production de facteurs comme l’interleukine 7, la thymosine, le T.H.F. (facteur humoral
thymique) par les cellules épithéliales nourricières. Cette étape est indispensable car elle
conduit à la multiplication des lymphoblastes qui sont les cellules souches produisant les
thymocytes (78 % de l'espace).

c. Maturation des lymphocytes T (Thymocytes)

Les thymocytes, issus de la division des lymphoblastes, « apprennent » de nouvelles


fonctions via la création progressive de nouvelles protéines membranaires dont le récepteur
T. Ce récepteur est composé de parties variables codées par des gènes en mosaïque qui sont
réarrangés avant leur expression dans le phénotype membranaire de la cellule. Par ordre
chronologique le thymocyte exprime:
• Les chaînes du récepteur T : alpha (α) et bêta (β) (LTαβ), ou gamma (γ) et delta (δ) (LTγδ)
qui jouent le même rôle qu'un anticorps. Le thymocyte est alors capable de reconnaître
spécifiquement un épitope. Il y a donc 2 catégories de lymphocytes T.

18/38
o les LTαβ sont les lymphocytes T majoritaires et expriment en plus les gènes CD4
ou CD8, permettant de reconnaître les molécules du CMH à la surface d’autres
cellules.
o Les LTγδ quittent très tôt le thymus et vont dans la muqueuse ou les tissus
lymphoïdes secondaires.
• CD3 : protéine à 4 chaînes « constantes » associée au
récepteur T et qui transmet le signal à l’intérieur de
la cellule (transduction) : quatre chaînes non
polymorphiques et un homodimère. Etant spécifique
des lymphocytes T, la CD3 permet donc leur mise en
évidence. C’est l’équivalent de CD79 (des LB),
permettant la transduction du signal.
Pour les lymphocytes T αβ, les plus nombreux, on
trouve en plus :
• CD4 : protéine de reconnaissance du CMH II

(Complexe Majeur de l’Histocompatibilité)

• CD8 : protéine de reconnaissance du CMH I

Moyen mnémotechnique : 4 x 2 = 8 x 1 (Important pour


le cours d’immuno, plus qu’en histo)
Ces acquisitions sont favorisées par des
hormones thymiques (thymopoiétine, thymuline,
facteurs favorisants), produites par les cellules
épithéliales. Après maturation, les thymocytes ont un
double phénotype : TCR+, CD3+, CD4+, CD8+.

d. Education des lymphocytes T (LTαβ)

Seule une minorité va réussir à passer cette étape et réussir à quitter le thymus afin
de rejoindre les tissus lymphoïdes secondaires. Ici aussi, on distingue sélections positive et
négative.

 Sélection positive

C'est l'élimination des clones T n'ayant pas un TCR capable de reconnaître les
molécules du CMH I ou CMH II. La sélection a lieu dans la partie profonde et moyenne du
cortex, sous le contrôle des cellules épithéliales, et s'effectue en deux étapes :
- La première passe par la mise en contact des thymocytes avec le CMH I via les
cellules dendritiques et/ou épithéliales (en cours de recherche). Si le contact s'effectue

19/38
correctement, cela signifie que le thymocyte possède le CD8. Il arrête alors l’expression de
CD4 et conserve uniquement son phénotype CD8. C'est le cas de 5 % des thymocytes : ce
sont des lymphocytes T CD8. On parle d’un double positif.
- Si le contact est défectueux, le même test avec CMH II est réalisé. Si le contact
provoque une réaction, le thymocyte garde le phénotype CD4 (et oublie CD8). C'est le cas de
12 % des thymocytes : LT CD4 ou helper. Ces lymphocytes n’agissent pas directement pour
éliminer ce qui doit être détruit : ils activent d'autres cellules lymphoïdes qui vont détruire
l'agresseur.
Si aucun des tests n’est concluant (c'est-à-dire que la cellule n’est capable de
reconnaître ni CMH I ni CMH II), les thymocytes sont détruits par apoptose. Remarque : les
phénotypes TCR (récepteur T) et CD3 ne sont pas soumis à cette sélection.

 Sélection négative

Elimination des clones T4 et T8 dont le récepteur T (TCR) reconnaît des antigènes du


Soi. Elle se fait à la jonction cortico-médullaire du lobule et fait intervenir les cellules
dendritiques qui présentent les antigènes du soi aux thymocytes ; s'il y a réaction, les
thymocytes défectueux sont détruits par des macrophages. C'est pour cette phase que la
barrière hémato-thymique est primordiale car c'est à ce moment que les lymphocytes
apprennent à distinguer le Soi du non- Soi.

20/38
Après avoir réussi ces sélections, les lymphocytes T sont libérés dans les veinules
post-capillaires et vont coloniser les organes lymphoïdes secondaires.

Remarque: cette sélection a lieu à des instants variables selon les espèces : elle a lieu au
cours de la vie fœtale chez le lapin et après la naissance chez la souris.

3. Remarques

a. Involution thymique

Contrairement à la moelle, qui fonctionne tout au long de la vie, le thymus disparaît


presque totalement à la puberté : c'est l'involution thymique, qui se déroule au moment de
la puberté. Chaque lobule subit une perte de taille progressive de la corticale
(dépeuplement en thymocytes par migration dans les tissus lymphoïdes secondaires) au
profit de la médullaire où s'infiltrent des adipocytes. Le peu de thymocytes qui restent
semblent être encore fonctionnels, mais l’activité du reliquat de thymus est extrêmement
faible: fonctionnement et renouvellement extrêmement faible.
Ce phénomène est normal, physiologique mais peut être accéléré par le stress, les
corticoïdes (à ne pas utiliser sur les animaux jeunes ! sinon les LT entrent en apoptose), la
malnutrition ou encore certaines infections virales (certains herpes, ou des parvovirus qui
ont un tropisme pour les cellules lymphocytaires). Les recherches continuent sur des souris «
nude » et « SCID » au système immunitaire déficient (aux organes lymphoïdes plus ou moins
fonctionnels).

b. Pathologie du thymus

Cette partie n’a pas été abordée en cours cette année.

Nous verrons différentes réactions face aux agressions:


− Hypertrophie liée à une hyperplasie (augmentation de la cellularité). Cela correspond en
général à des phénomènes tumoraux d’origine thymocytaire / lymphocytaire (lymphome
thymique) ou épithéliale (thymome : grande cellule tumorale à noyau clair). Les thymomes,
bien que rares, s'expriment souvent sous forme de syndrome para-néoplasique (c’est-à-dire
agissant sur un autre organe).
Ex : myastenia gravis (production d'anticorps anti-Acétylcholine), polymyosite (inflammation
musculaire), dermatite exfoliative (thymome d’origine épithéliale : peau fine et luisante,
couche cornée épaisse).
− Hémorragies (très rare): elles sont dues à un choc ou une intoxication aux anticoagulants.
− Atrophie par hypoplasie : lobules petits dès la naissance, corticale très réduite, faible
activité des lymphoblastes. Les causes sont génétiques, la conséquence est
l'immunodéficience. Dès la naissance, le nombre de cellules est plus faible que celui qui aurait

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dû être obtenu. On parle de syndrome d’immunodéficience congénitale (Exemple : pur sang
arabe).
− Atrophie par déplétion : les cellules sont en quantité normale à la naissance mais sont
détruites par un virus, la malnutrition, des corticoïdes ou le stress. Si l'involution est aigüe
(cas viral surtout) le répertoire de lymphocytes T sera incomplet ; il en résultera un adulte
sensible aux maladies. Il existe également des involutions chroniques qui sont responsables
de cette atrophie.

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B. LES ORGANES LYMPHOIDES SECONDAIRES

I. LES GANGLIONS ou NŒUDS LYMPHATIQUES

Nomenclature officielle : On parle de nœuds lymphatiques (traduits de l’anglais), mais


il s’agit en fait de ganglions lymphatiques, et les deux termes sont équivalents. Le terme de «
ganglion » lymphatique est très utilisé en médecine humaine.

1. Embryogenèse
Les ganglions se mettent en place à partir de vaisseaux lymphatiques primaires. Des
tissus mésenchymateux se condensent autour de ces vaisseaux, et un sac lymphatique se
forme. Les vaisseaux se développent, se ramifient donnant un réseau de vaisseaux
lymphatiques. Des cellules lymphoïdes provenant des organes lymphoïdes primaires
s'infiltrent dans les vaisseaux et s'organisent en plages (B ou T, après la naissance),
notamment à la périphérie.
Remarque : à la naissance, il existe un maillage de cellules lymphatiques même dans
la lumière des vaisseaux, et les cellules mésenchymateuses ont une forme allongée. Le réseau
n’est pas encore organisé et on ne parle pas encore de ganglion lymphatique.
2. Topographie
Les ganglions lymphatiques ne sont présents que chez les Mammifères et
Ansériformes et leurs dispositions varient selon les espèces. Il peut y avoir un unique
ganglion, ou bien plusieurs petits ganglions isolés ou groupés. Ils se présentent sous forme
d'amas chez les Galliformes et Colombiformes. On distingue deux types de ganglions:
- les superficiels qui peuvent être palpés. Il faut donc connaître leur taille et consistance
normales. Ex : ganglion submandibulaire, inguinal, ... ( S’entrainer sur nos animaux !)
- les profonds qui drainent la cavité thoracique et abdominale (le foie, l'intestin). Ils sont
accessibles via les techniques d'imagerie médicale comme l’échographie (que lorsqu’ils
sont hypertrophiés, sauf pour les ganglions iliaques profonds) ou à l'abattoir lors de
l'examen des carcasses. Ex : ganglion iliaque médial
Ganglions superficiels Ganglions profonds

Explorable par palpation Imagerie médicale ou abattoirs

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3. Structure

a. Aspects macroscopiques

Les ganglions lymphatiques ont une forme arrondie - ovoïde, et un aspect lisse. La taille
(ou masse) des ganglions varie selon :
- l’espèce
- l’âge des animaux : plus de ganglions chez le jeune que chez l’adulte
- l’état réactionnel (= s’il y a infection ou pas)
Mais elle est toujours proportionnelle à la masse de tissus à drainer.

Cette masse peut être répartie en :


- beaucoup de petits ganglions : exemple chez le Cheval, 8000 ganglions mesurant moins
de 1cm
- quelques gros ganglions : exemple chez les Bovins, 300 ganglions d’environ 15 cm

La couleur varie selon l’espèce :


- blanc (Chat)
- gris (Chien)
- brun (Cheval)

Un ganglion lymphatique

Remarque: Lors d'un problème pathologique, on regardera préférentiellement le ganglion


correspondant à la région atteinte.

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b. Aspects microscopiques

La partie centrale (la médullaire) est plus claire que la partie périphérique (la
corticale) qui comporte plus de cellules lymphoïdes (gros noyau, faible cytoplasme donc très
coloré). On distingue tout autour du ganglion, du tissu adipeux plus ou moins abondant. Par
ailleurs, on peut le décomposer en quatre structures : la charpente de tissu conjonctif, la
trame de cellules réticulées, les amas de cellules lymphoïdes, les vaisseaux lymphatiques et
sanguins (cf. diapo suivante).

 La charpente de tissu conjonctif

On parle aussi de capsule conjonctive. Elle est constituée de tissu conjonctif dense
creusé de travées qui partent de la périphérie et confluent vers le centre de l'organe
(nommé hile). Ces travées sont les supports des vaisseaux sanguins et lymphatiques. Il y a
donc une compartimentation incomplète de l’organe.

 La trame de cellules réticulées

Les cellules réticulées forment un réseau, un maillage tridimensionnel enclavé entre


les travées, au bord de la capsule. Elles sont souvent difficiles à observer car les cellules
lymphoïdes sont posées dessus. On peut néanmoins observer parfois des grains marron en
coloration de Pearls, synonymes de présence de fer (petite capacité de phagocytose), ou les
observer dans les vaisseaux lymphatiques (cf. photo).

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Cellule réticulée

Aspect étoilé caractéristique


Formation d’un maillage qui
ralentit la lymphe lors de son
passage

Trame de cellules réticulées (lame d’histologie)

Ce réseau a plusieurs fonctions :


– ralentissement du flux de la lymphe
– fixation de macrophages
– phagocytose (très peu)
– production de fibres de réticuline consolidant la charpente

Trame de cellules réticulées (M.E.B.)

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 Les amas de cellules lymphoïdes (à savoir : important)

Elles sont surtout réparties dans la corticale, la médullaire servant plus aux voies de
circulation lymphatiques.

Zonation des centres lymphoïdes après immunomarquage

Dans la corticale.

Les lymphocytes sont répartis en plages, les uns à côté des autres (surtout les lymphocytes
T) ou en amas circulaires nommés follicules (surtout les lymphocytes B). On distingue deux
types de follicules ayant des aspects différents :
- Les follicules I (primaires), très homogènes et foncés. Ils contiennent les lymphocytes
B immatures c'est-à-dire ceux qui n'ont pas encore rencontré d’antigène.

Follicule primaire

Cellules de la trame réticulée

Lymphocytes B naïfs

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- Les follicules II (secondaires, issus de l’évolution des follicules primaires) plus gros et plus
hétérogènes en termes de couleur (la partie centrale est claire). On observe trois parties,
de l’extérieur vers l’intérieur, au sein de ces follicules :
 la zone marginale (ou couronne), pas toujours présente, qui est plus ou moins
large. Elle contient des moyennes cellules macronucléolées (M.C.M.N.) ou
cellule de la zone marginale, à gros noyau (et gros nucléole) et petit cytoplasme.
 le manteau périphérique de couleur foncée, comportant des petits lymphocytes
B actifs, des petits lymphocytes B mémoire (issu de la rencontre avec un
antigène) et des restes de follicules I.
 le centre germinatif divisé en deux zones (l'une sombre, l'autre claire).
 La zone sombre du centre est constituée de petits blastes à gros noyau
nommés centroblastes. Il comprend des lymphocytes B immatures qui ont
rencontré leur Ag et donc se transforment en blastes. Leur forte activité
mitotique est très visible via le Ki67. Les cellules issues des mitoses
migrent vers la zone claire.
 La zone claire, vers l'extérieur du ganglion est le lieu de l’éducation ; les
cellules non viables sont détruites par les macrophages à corps tingible.
C’est donc une zone de maturation où la nature de l’Ig peut être changé
(Ex : un IgA peut être modifié en IgM mais il reconnaît toujours le même
épitope). Leur maturation s'accompagne d'un changement de
morphologie, elles deviennent de petites cellules à encoches
cytoplasmiques nommées centrocytes. Il y a aussi d'autres cellules dans la
zone claire du centre. On trouve des immunoblastes qui sont de grandes
cellules à cytoplasme développé, nucléoles multiples. On ne connaît pas
leur rôle exact. Enfin, quelques cellules dendritiques à fonction
présentatrice d'antigènes peuvent être observées, visibles par leurs
noyaux en doublet.

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Les LB arrivent dans la zone interfolliculaire sous forme de lymphocytes B naïfs qui
deviennent rapidement des blastes extra-folliculaires ou immunoblastes suite à la rencontre
d’un antigène et interaction avec un LT CD4. Ces immunoblastes peuvent être acheminés
vers différentes destinations. En effet, certains passent directement dans les cordons
médullaires, formant des plasmocytes à IgM à vie courte. Les autres passent vers la zone
marginale et deviennent des cellules mémoires de zone marginale. La dernière partie passe
dans la zone sombre du centre germinatif où se produisent des divisions. Ils passent ensuite
dans la zone claire du centre germinatif, dans le quel se produit une maturation formant des
centrocytes. Au contact du CFD, ces centrocytes subissent une maturation par deux
processus :
 Une commutation de classe au cours de laquelle le fragment constant des
Ig produites est changé pour donner des IgG plus efficaces que les IgM (les
Ig changent de classe). Cette étape se fait à l'aide des LT4 helper et des
cellules folliculaires dendritiques. On observe aussi une modification de la
partie variable afin d'augmenter l'affinité de la cellule pour l'Ag concerné.
 Une maturation d’affinité qui augmente l’affinité et la spécificité des Ig
pour l’Ag qu’elles reconnaissent.
Ensuite, ces centrocytes peuvent passer dans les cordons médullaires via une zone
interfolliculaire, ils formeront des plasmocytes à IgG à vie longue. D’autre peuvent rester
dans la zone marginale et devenir des cellules mémoire de la zone marginale. Ces cellules
mémoires peuvent néanmoins repasser dans les cordons médullaires à tout moment
formant là aussi des plasmocytes à IgG.
Une population B dans la zone marginale, très particulière, se différencie. Elles sont
capables de reconnaître un Ag et de monter une réponse immunitaire sans interaction avec
les LT CD4.
Elles s’activent toutes seules grâce à un récepteur particulier qui reconnaît un Ag que
l’on retrouve souvent dans la paroi bactérienne. Ces cellules se divisent et donnent des
plasmocytes à IgM et des cellules mémoires. Les Ig ne sont pas très spécifiques mais ces
cellules agissent très rapidement.

29/38
Dans la zone paracorticale.

La zone paracorticale ou paracortex regroupe les zones T de la corticale (plages).


Cette zone contrôle le mouvement des lymphocytes. Ceci est possible grâce aux veinules
postcapillaires dont l'endothélium est turgescent. Au niveau de cette zone, les échanges
peuvent s’effectuer (dans le sens : du sang vers le ganglion). Les LT entrent et se divisent
pour donner des cellules effectrices et des cellules mémoire.
Le trafic des lymphocytes ralenti, les immunoblastes T peuvent présenter les
antigènes sur le même principe que les immunoblastes B mais via des mécanismes encore
mal connus.
Les cellules dendritiques interdigitantes (cytoplasme étendu et mal délimité, noyau
divisé) sont les cellules présentatrices d'antigènes des zones T par le CMH 1 ou 2 (même
fonction que les cellules à 2 noyaux dans la zone T).

Dans la partie centrale ou médullaire

Outre les voies de circulation que l'on verra après, on observe des éléments colorés
formant les cordons médullaires. Ces cordons riches en cellules sont le prolongement des
zones paracorticales. Les cellules des zones corticales descendent dans ces cordons
médullaires lorsqu'elles sont matures c’est-à-dire de vrais lymphocytes T ayant rencontrés
leur antigène. Ils contiennent des plasmocytes (noyau excentré, acroplasme : zone pâle au
contact du noyau correspondant à l’appareil de Golgi) ainsi que des pré-plasmocytes qui sont
sortis des follicules et ont gagné les cordons où ils subissent leur maturation (ils deviennent
ainsi des plasmocytes). Chez le chien et le chat, ces plasmocytes restent en place au niveau
des cordons et secrètent des Ig. Chez l’homme, les plasmocytes migrent dans la moelle
osseuse avant de produire les Ig.
On retrouve également dans cette médullaire des macrophages.

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 Voies de circulation

Vaisseaux lymphatiques

Ceci est valable chez tous les mammifères domestiques sauf le porc.
Les vaisseaux lymphatiques afférents apportent la lymphe qui se forme dans les
territoires périphérique traverse la capsule et se déverse dans les sinus lymphatiques sous-
capsulaires. Ceux-ci ont un diamètre large mais une paroi fine, ils se situent juste au dessous
de la capsule. Les sinus post-capsulaires suivent les travées conjonctives en profondeur
(sinus trabéculaires) puis ils deviennent des sinus médullaires en passant dans la médullaire
et convergent puis fusionnent vers le hile d’où il ressort un ou deux vaisseaux lymphatiques
efférents qui quittent le ganglion.
Entre temps, il y a filtration, épuration de la lymphe. Ceci est possible grâce au
maillage des cellules réticulées présent dans la lumière des vaisseaux et aux macrophages
qui s’y fixent (au contraire de la rate !). Leurs rôles est de ralentir la vitesse de la lymphe, de
permettre la présentation des antigènes (à laquelle s’ensuit une production d’anticorps), de
coincer les impuretés et de servir de support aux macrophages qui les phagocytent. Le tissu
lymphoïde est donc intercalé sur les vaisseaux de la lymphe (au contraire de la rate !).

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Vaisseaux sanguins

Une artère ganglionnaire entre dans le hile, se divise en artérioles qui remontent
dans les travées conjonctives émanant de la capsule, puis forment des capillaires dans la
région médullaire puis corticale. Le réseau capillaire passe dans les cordons médullaires, puis
dans la corticale profonde et enfin dans les follicules de la corticale externe. Ces réseaux
capillaires folliculaires sont drainés par des veinules : les veinules post-capillaires qui
gagnent ensuite à nouveau la corticale externe (zones T et B paracorticales) par les travées
conjonctives puis confluent pour donner les veines plus grosses qui cheminent au contact
des artères et gagnent enfin le hile (veine ganglionnaire). Les veinules postcapillaires sont
des zones de migration des lymphocytes du torrent circulatoire vers la zone médullaire. Ce
passage se fait en sens unique (sauf chez le porc).

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4. Fonctions des ganglions

Les ganglions sont le lieu de filtration et d’épuration de la lymphe. En effet les


ganglions sont les filtres de la lymphe via le maillage des cellules réticulées (qui ralentissent
la lymphe et offrent une zone de fixation aux macrophages) et les macrophages résident sur
ce maillage. Ainsi lors d'une hémorragie, le ganglion sert de drain car les macrophages
phagocytent les hématies passées dans la lymphe.
Mais comme c'est un site de drainage c'est aussi un site privilégié d'implantation
métastasique. C'est donc le premier organe touché par une tumeur après l'organe primaire.
La conséquence de cette réaction immunitaire, en particulier de la forte activité mitotique
favorisant la production de lymphocytes, est la fréquence des lymphomes (si la
multiplication cellulaire n’est pas contrôlée). Les ganglions lymphatiques sont ainsi souvent
siège de tumeurs, surtout chez les chiens.
C'est aussi un site de réaction immunitaire :
− non spécifique lors de la prolifération de macrophages et donc de l'inflammation du
ganglion.
− spécifique quand les cellules présentatrices d’antigènes les ramènent par la lymphe
jusqu'au ganglion. On observe alors une hyperplasie T et/ou B. Les zones concernées se
développent massivement du fait de la production de cellules spécialisées.

Ce rôle immunitaire est facilité par la patrouille permanente des lymphocytes dans
l’organisme nommée recirculation lymphocytaire. En effet, un lymphocyte T mature passe
d'un ganglion 1 au sang puis arrive dans la rate, il y reste un peu puis repart par la lymphe
jusque dans un ganglion 2, il repasse dans le sang qui le conduit dans un tissu lymphoïde
associé au muqueuse (comme les plaques de Payer) où il retourne dans la lymphe, etc…

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II. LA RATE

1. Embryogenèse

La mise en place de la rate débute par la condensation de tissu mésenchymateux


posé sur le bord postérieur gauche de l’estomac. Une partie de ce tissu donne des cellules
réticulées (trame réticulée), l'autre des cellules myéloïdes (tissu myéloïde). L'amas formé par
ces cellules est ensuite envahi par des vaisseaux sanguins qui forment des cavités : les sinus
veineux. Le réseau artériel se développe ensuite. Une fois ce réseau développé, les zones
périartérielles sont colonisées par des cellules lymphoïdes. Ces amas lymphoïdes forment la
pulpe blanche.
Cette organisation rappelle celle des ganglions ; en effet leurs rôles sont similaires.
Toutefois, les ganglions filtrent la lymphe et la rate le sang. La rate est bâtie autour des
vaisseaux sanguins.

2. Anatomie

La rate est un organe impair situé entre le diaphragme et l’estomac, appendu à la


grande courbure de ce dernier. Elle est en contact avec l’estomac par sa face viscérale et
avec le diaphragme par sa face pariétale. Sa forme est allongée chez le bœuf, le chien, le
chat, le porc et quadrangulaire chez les petits ruminants. De plus, sa taille et sa couleur
varient selon les espèces allant du rouge sombre au gris.
Elle est ferme mais élastique, ceci étant expliqué par sa structure microscopique
(organe riche en fibres élastiques et cellules musculaires). Sa taille dépend fortement de
l'espèce.
Ex : cheval : 1 à 2 kg, 50 cm sur 30 cm / Chien : 60 g, 8 à 30 cm sur 3 à 8 cm.

3. Structure microscopique

Les lames de rate sont souvent difficiles à observer car la quantité importante
d'hématies masque les autres cellules. On distingue cependant quatre structures :

 La charpente de tissu conjonctif (capsule et travées)


 La trame de cellules réticulées
 Le système circulatoire avec des vaisseaux sanguins très développés et des vaisseaux
lymphatiques efférents mais sans vaisseaux lymphatiques afférents.
 Les amas de cellules lymphoïdes disposés d’une façon particulière.

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a. La charpente de tissu conjonctif

Le tissu conjonctif forme, au contraire du ganglion, une capsule très épaisse qui
entoure tout l’organe (varie selon les espèces), elle même entourée par le feuillet viscéral du
péritoine sur la face externe (côté estomac), couche de cellules pavimentaires simple qui
sécrètent du liquide permettant aux organes de glisser les uns sur les autres.
Cette capsule est riche en fibres musculaires et en fibres élastiques. Cela autorise la
splénocontraction et permet donc ainsi l’expulsion du sang hors de la rate (stockage et
déstockage du sang dans la rate). Sur la face viscérale ou externe (coté estomac), on observe
une inflexion nommée hile, point de départ et d'arrivée des vaisseaux sanguins.
Le tissu conjonctif crée aussi une charpente de travées conjonctives très épaisses et
très nombreuses issues de la face interne de la capsule et convergeant vers le hile. Là encore,
il est riche en fibres musculaires et élastiques.

Capsule
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b. La trame de cellules réticulées

Entre les travées conjonctives, on retrouve un maillage de cellules réticulées qui


produisent des fibres de réticuline (difficile à voir car de nombreuses cellules sont fixées
dessus) visibles sur les animaux exsanguinés.
Les zones de tissus lymphoïdes et les lumières des vaisseaux et sinus sanguins sont
dépourvues de cellules réticulées, de réseau. Les cellules réticulées possèdent une légère
activité contractile car elles possèdent des filaments d’actine.

Coupe de rate après immunomarquage de l'actine


les cellules non marquées correspondent principalement aux cellules
lymphoïdes et aux macrophages

c. Les vaisseaux sanguins

Le sang entre dans la rate par l'artère splénique, issue de l’aorte, au niveau du hile et
suit la trame de cellules réticulées. Cette artère se divise en artères trabéculaires qui
remontent le long des travées, puis en artères centrales qui quittent les travées autour
desquelles on retrouve les cellules lymphoïdes et passe dans le maillage de cellules
réticulées. Ces artères diminuent encore de diamètre et deviennent des artères pénicillées,
entourées par moins de cellules lymphoïdes, puis des artérioles terminales. Les artères
pénicillées sont entourées par un ellipsoïde c'est-à-dire un groupe de cellules histiocytaires
présentatrices d'antigène et/ou de cellules mastocytaires. La fonction de cet ellipsoïde est
encore mal connue.

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Des artérioles terminales, le sang chemine selon deux voies :
- Cas de la circulation fermée : l’artériole déverse le sang dans les sinus veineux puis
les veines trabéculaires et enfin la veine splénique qui ressort de la rate par le hile. Cette
circulation concerne 98% du sang qui entre dans la rate.
- Cas de la circulation ouverte : l’artériole déverse le sang dans le maillage de cellules
réticulées (« sang libre »). Là encore, les macrophages filtrent le sang en association avec les
cellules lymphoïdes exerçant un contrôle immunitaire (Ex : élimination des globules rouges
défectueux). Le sang peut ensuite retourner dans les sinus veineux du système fermé grâce à
leur paroi perméable. Cette circulation concerne les 5% de sang entré restant dans la rate.
En une journée, la totalité du sang passe plusieurs fois dans la circulation ouverte.
Toutes les structures veineuses sont dépourvues de maillage et donc de filtration.
L'ensemble des cellules réticulées et des macrophages forme avec le sang, les
cordons de Billroth. L'ensemble système vasculaire fermé (capillaires sanguins) et cordons
de Billroth est nommé pulpe rouge. A ceci s'oppose la pulpe blanche formée par les cellules
lymphoïdes.

A 1 4 5
2

V 8 7

A : Artère splénique V : Veine splénique


1 : A. trabéculaire 2 : A. centrale 4 : A. Centrale
5 : Artérioles terminales 7 : Sinus veineux 8 : Veine trabéculaire

d. Les amas de cellules lymphoïdes : la pulpe blanche

Nous avons vu que ces cellules se trouvent autour des artères et artérioles centrales.
Elles entourent ces vaisseaux jusqu'au niveau des artères pénicillées où elles disparaissent.
Les cellules lymphoïdes forment :
- soit un manchon au contact de l’artériole : zone T (gaines péri-artériolaires
composées de lymphocytes T)
- soit des amas excentrés par rapport à l’artériole : corpuscules dits de Malpighi où le
maillage de cellules réticulées est absent et dans lequel se trouve une accumulation de
lymphocytes B. Ces amas sont équivalents aux zones B avec follicules I et II du ganglion : il
existe un centre germinatif, un manteau et une zone marginale.

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Attention ! Il ne faut pas confondre corpuscules de Malpighi et glomérules de Malpighi (qui
se trouvent uniquement dans les reins).

On trouve également des cellules dendritiques présentatrices d’anticorps.

4. Fonctions de la rate

a. Filtration du sang

La rate filtre le sang grâce au maillage de cellules réticulées et de fibres de réticuline


qui ralentit le flux sanguin pendant que les macrophages (pulpe rouge) fixés sur la réticuline
phagocytent les impuretés et les hématies trop vieilles. Cette filtration s'effectue donc lors
de la circulation ouverte du sang.

b. Stockage et déstockage du sang

Cette fonction est plus ou moins importante selon les espèces. Le stockage se fait
dans les sinus veineux et cordons de Billroth (circulation ouverte). Le déstockage est possible
grâce aux structures musculaires (muscles lisses) des travées et de la capsule, et aux cellules
réticulées qui possèdent une activité contractile. On parle de splénocontraction.
Attention ! Lors d'une anesthésie, les produits utilisés provoquent une accumulation
de sang dans la rate. Ainsi, des problèmes évidents se posent lors de splenectomie : il faut le
prévoir car la quantité présente n’est pas anodine. Sur un animal contenant 4-5 litres de sang,
on peut y trouver 1 litre.

c. Réponse immunitaire spécifique des antigènes sanguins

Tout antigène circulant dans le sang sera détecté par les cellules de la pulpe blanche
où il y aura alors stimulation des zones B et T, ce qui déclenchera une réponse immunitaire
spécifique.
La rate est le reflet de ce qui se passe dans l’ensemble du corps car elle appartient au
torrent circulatoire alors que les ganglions lymphatiques représentent une région donnée.

d. Hématopoïèse extra-médullaire

La rate joue le même rôle hématopoïétique que la moelle osseuse chez le fœtus en
conditions physiologiques mais s’arrête assez vite.
Elle peut cependant retrouver cette activité chez l'adulte en cas d'anémies graves,
issues d'un mauvais fonctionnement de la moelle (uniquement dans des cas pathologiques).

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CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM

CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM


Les organes lymphoïdes primaires
Moelle Osseuse
I- Origine embryologique : mésenchyme
II-Topographie : à l’intérieur des os

Entre les lamelles osseuses de


l’os spongieux

Cavité médullaire des os longs


III- Structure
A- aspect macroscopique : varie avec l’état d’activité
Moelle osseuse active : moelle rouge (hémoglobine)
Moelle osseuse inactive : moelle osseuse jaune (adipocytes)

Chez le jeune (puberté) Chez l’adulte


b- aspects microscopiques : 2 compartiments
- compartiment vasculaire :
Sinus veineux :

Cellules endothéliales
+
Membrane basale
+
Cellules réticulaires adventitielles

paroi fine (50-75 mm) : zone d’échange

Pas de vaisseaux lymphatiques


SV

SV
- compartiment hématopoiétique :
- Maillage de cellules réticulées

- Cellules hématopoiétiques
disposées sur ce maillage

Lignée mégacaryocytaire :

Cellules isolées contre la paroi des sinus

Lignée rouge :

En îlots près des sinus

Lignée granulocytaire :

En nid loin des sinus

Lignée lymphocytaire :

Disséminée

Lignée macrophagique :

Atour des îlots

Adipocytes : contre la paroi des sinus


IV-Fonctions
a- erythropoièse, granulocytopoièse, monocytopoièse,
mégacaryocytopoièse

b- lymphopoièse des précurseurs T

c- lymphopoièse et maturation des lymphocytes B


Étape 1 : multiplication
Où ? : au contact de l’endoste
Quand ?
Cela varie avec les espèces et les os
Exemple Chez l’homme : clavicules de l’embryon à 10 semaines
fémur de l’embryon à 14 semaines

Pleine activité vers le milieu de la gestation


(régression de l’hématopoièse hépatique)

Facteurs favorisants et de régulation : cytokines


Étape 2 : maturation

acquisition du récepteur d’antigènes : l’immunoglobuline


(récepteur B- BCR )

Où ? :

différenciation centripète : endoste vers veine centrolobulaire


Quand ?

Milieu de la gestation jusqu’à la mort de l’animal


Augmentation avec l’âge

Comment ?

rappel : structure de l’immunoglobuline


= CD 79 a et b
Étape 3 : éducation

- sélection positive : élimination des clones ayant un défaut de réarrangement


des gènes codant pour les Ig : BCR non fonctionnel
-sélection négative : élimination des autoréactifs

BCR reconnait des ag du soi


Étape 4 :exportation dans les OL II
Le Thymus
I- Origine embryologique :

Épithélium du pharynx primitif


(endoblaste)

3ème et 4ème poches branchiales droites


et gauches

Perte de connexion avec le pharynx et


fusion sur le plan médian
(non fusion chez le cobaye et la poule)

Migration de cellules mésenchymateuses


entourant l’organe (capsule) et le
cloisonnant en profondeur (lobules)

Colonisation par des cellules lymphoides


II Topographie :

Médiastin crânial, partie ventrale entre la 1er et la 6ème côte

Une partie sort de la cavité thoracique (taille variable selon les espèces)
III- Structure
A- aspect macroscopique

Organe bilobé (lobation difficile à voire), de couleur gris-rose, avec une lobulation visible
B- aspects microscopiques

- Charpente conjonctive

Capsule : tissu conjonctif dense

Travées : tissus conjonctif lâche


organe lobulé
B- aspects microscopiques

- Parenchyme

Zone corticale :

périphérique,
sombre,
la moins développée

Zone médullaire :

centrale,
pâle,
la plus développée
Zone corticale

- Cellules épithéliales :

grandes cellules (25 mm)


noyau clair, ovalaire volumineux
cytoplasme peu visible

cellules nourricières
- Cellules nourricières :

dans la corticale superficielle,


aplaties,
couche fine le long d’une
membrane basale

AE1/AE3
- Cellules épithéliales de la trame

corticale moyenne et profonde,

morphologie étoilée,

réseau tri-dimentionnel

cellules épithéliales en réseau

AE1/AE3
Cellules épithéliales
- Cellules lymphoides :

Grand lymphocytes = lymphoblastes

corticale superficielle,
noyaux de grande taille,
Noyaux pâles

grands lymphocytes = lymphoblastes


Petits lymphocytes = thymocytes

Corticale moyenne et profonde


noyaux de petite taille,
Noyaux sombres

petits lymphocytes = thymocytes


- Macrophages :

corticale profonde et
jonction cortico-médullaire,

autour des vaisseaux,

noyaux de grande taille,


pâles, plus irréguliers

cytoplasme vacuolisé,
Images de phagocytose
macrophages

DC Lamp
- Cellules dendritiques :

corticale moyenne, profonde et


jonction cortico-médullaire,

noyaux de grande taille,


pâles, irréguliers

Cytoplasme peu visible


réseau de cellules dendritiques

BLA 36
réseau de cellules dendritiques

BLA 36
Zone médullaire

- Cellules épithéliales

très nombreuses,

grande taille,

prolongements plus courts


et plus larges

Formation de corpuscules
de HASSAL

AE1-AE3
AE1-AE3
médullaire

corpuscule de Hassal
corpuscule de Hassal
Thymocytes : peu nombreux

Macrophages : rares

Cellules dendritiques : rares


veinules post-capillaires
corticale

médullaire
La vascularisation sanguine : rôle des veinules post-capillaires

veinules post-capillaires
La vascularisation sanguine : la barrière hémato-thymique dans la corticale
IV-Fonction
multiplication et maturation des lymphocytes T
A- colonisation du thymus par les précurseurs lymphoides : les lymphoblastes

Quand ? Chien : à partir du 40 ème jour

Comment ?

Origine : sac vitellin, foie, moelle osseuse puis que moelle osseuse

Facteurs favorisants : cellules endothéliales thymiques : adressines


cellules épithéliales thymiques : thymotaxine
Par où ? Veinules post-capillaires

Conséquence : peuplement de la région corticale superficielle


B-prolifération de ces précurseurs

Facteurs favorisants produits par les cellules épithéliales :


Il 7, Thymosine, Facteur humoral thymique (THF)

Où ? Au contact des cellules épithéliales nourricières


C- maturation des lymphocytes T (thymocytes)

- Acquisition du récepteur T
2 chaines différentes associées
dont les parties variables sont
codées par des gènes en mosaïque
qui subissent un réarrangement

a + b OU g+ d

- Acquisition des molécules de


transduction : - CD 3
4 chaînes non polymorphiques
(2 e + 1 g+ 1d)

- 1 homodimère de chaine z
- pour les lymphocytes T ab, acquisition des molécules de reconnaissance
du CMH : CD4 ou CD8

CD 4 reconnaissance du CMH II

CD 8 reconnaissance du CMH I

Phénotype : CD3 +, CD4 +, CD8 +, TCR +

Facteurs favorisants : hormones thymiques :


thymopoiétine,
thymuline
D- éducation des lymphocytes T

Sélection positive : élimination des clones n’ayant pas un TCR capable de


reconnaitre les molécules du CMH I ou II
Où : cortex moyen et profond

rôle des cellules épithéliales


Comment : sélection par le CMH I

Si efficace, perte de l’expression du CD4

Lymphocyte T 8

Puis si inefficace, sélection par le CMH II

Si efficace, perte de l’expression du CD 8

Lymphocyte T 4

Si es 2 réarrangements sont inefficaces : mort par apoptose


Sélection négative : élimination des clones dont le TCR pourrait
reconnaitre des antigènes du soi

Où : jonction cortico-médullaire

Rôle des cellules dendritiques et des macrophages


E- sortie vers les organes lymphoides secondaires

Où :médullaire, veinules post-capillaires

Quand : variable selon les espèces


Souris : après la naissance
Lapin : au cours de la vie foetale
Remarque : l’involution thymique

Physiologique : commence à la puberté

Réduction de la taille des corticales


par dépeuplement en thymocytes
Augmentation de la taille de la
médullaire
Infiltration des travées par du tissu
adipeux

Pathologique :

-Stress
- Corticoides
- Maladies infectieuses (virales)
- Malnutrition
agression agression
Thymus

multiplication et maturation des


lymphocytes T
agression agression
Thymus

multiplication et maturation des


lymphocytes T

hypertrophie
agression agression
Thymus

multiplication et maturation des


lymphocytes T

hypertrophie

tumeurs
primitives
agression agression
Thymus

multiplication et maturation des


lymphocytes T

hypertrophie

tumeurs
primitives

lymphomes
thymiques
agression agression
Thymus

multiplication et maturation des


lymphocytes T

hypertrophie

tumeurs
primitives

lymphomes thymomes
thymiques
agression agression
Thymus

multiplication et maturation des


lymphocytes T

hypertrophie

tumeurs
primitives

lymphomes thymomes
thymiques

syndromes
paranéoplasiques :
myastenia gravis, polymyosite,
dermatite exfoliative
agression agression
Thymus

multiplication et maturation des


lymphocytes T

hypertrophie hémorragies

tumeurs
primitives

lymphomes thymomes
thymiques

syndromes
paranéoplasiques :
myastenia gravis, polymyosite,
dermatite exfoliative
agression agression
Thymus

multiplication et maturation des


lymphocytes T

hypertrophie hémorragies

intoxications aux
tumeurs anticoagulants,
primitives traumatismes

lymphomes thymomes
thymiques

syndromes
paranéoplasiques :
myastenia gravis, polymyosite,
dermatite exfoliative
agression agression
Thymus

multiplication et maturation des


lymphocytes T

hypertrophie hémorragies
atrophie
intoxications aux
tumeurs anticoagulants,
primitives traumatismes

lymphomes thymomes
thymiques

syndromes
paranéoplasiques :
myastenia gravis, polymyosite,
dermatite exfoliative
agression agression
Thymus

multiplication et maturation des


lymphocytes T

hypertrophie hémorragies
atrophie
intoxications aux
tumeurs anticoagulants,
primitives hypoplasie
traumatismes

lymphomes thymomes
thymiques

syndromes
paranéoplasiques :
myastenia gravis, polymyosite,
dermatite exfoliative
agression agression
Thymus

multiplication et maturation des


lymphocytes T

hypertrophie hémorragies
atrophie
intoxications aux
tumeurs anticoagulants,
primitives hypoplasie
traumatismes
syndromes
lymphomes thymomes d ’immunodéfience
thymiques congénitaux

syndromes
paranéoplasiques :
myastenia gravis, polymyosite,
dermatite exfoliative
agression agression
Thymus

multiplication et maturation des


lymphocytes T

hypertrophie hémorragies
atrophie
intoxications aux
tumeurs anticoagulants,
primitives hypoplasie déplétion traumatismes
syndromes
lymphomes thymomes d ’immunodéfience
thymiques congénitaux

syndromes
paranéoplasiques :
myastenia gravis, polymyosite,
dermatite exfoliative
agression agression
Thymus

multiplication et maturation des


lymphocytes T

hypertrophie hémorragies
atrophie
intoxications aux
tumeurs anticoagulants,
primitives hypoplasie déplétion traumatismes
syndromes involution aiguë
lymphomes thymomes d ’immunodéfience
congénitaux (virus, malnutrition,
thymiques
Médicaments stress)

syndromes involution chronique


paranéoplasiques : (physiologique)

myastenia gravis, polymyosite,


dermatite exfoliative
Les organes lymphoïdes secondaires
Les Ganglions Lymphatiques
1- embryogenèse

- Condensation de tissu mésenchymateux


autour de vaisseaux lymphatiques primaires

- Développement des vaisseaux lymphatiques

- Infiltration par des cellules lymphoïdes


provenant des organes lymphoïdes I

- Organisation de ces cellules lymphoïdes en


plages B ou T (après la naissance)
2- rappels anatomiques
- présents chez les mammifères (isolés ou par groupes), et chez les Ansériformes
amas lymphoïdes chez les Galliformes et les Colombiformes

Poule, amas lymphoïdes


- ganglions superficiels ganglions profonds

Explorable par palpation Explorable par imagerie médicale ou à l’abattoir


3- structure : aspects macroscopiques

Taille : la masse de tissu lymphoïde est proportionnelle à la masse de tissu à drainer

petits ganglions mais nombreux ex : cheval 8.000 ganglions mais < 1cm

gros ganglions mais peu nombreux ex : bovins 300 ganglions jusqu’à 15 cm

N.B. : la taille varie avec l’âge (en proportion jeune > adulte) et l’état réactionnel

Forme : arrondie à ovoïde

Couleur : blanc (chat), gris (chien), brun (cheval)


3- structure : aspects microscopiques
a- Charpente de tissu conjonctif b- Trame de cellules réticulées
(capsule et travées)

d- Vaisseaux lymphatiques et sanguins c- Amas de cellules lymphoïdes


a- Charpente de tissu conjonctif (capsule et travées) : tissu conjonctif dense
b- Trame de cellules réticulées
b- Trame de cellules réticulées
c- Amas de cellules lymphoïdes
corticale
corticale

médullaire

médullaire
Amas de cellules lymphoïdes dans la partie corticale : plages ou follicules

plages

follicules
H.E.

Plages = Zones T
Follicules = Zones B

CD 79a CD 3
Les follicules de la zone corticale :

Follicules II

Follicules I
Follicules I

Cellules de la trame réticulée

Lymphocytes B naïfs
Follicules II
Follicules II

Zone marginale

Manteau

Centre germinatif :
zone claire

Centre germinatif :
Zone sombre
Centre germinatif : Zone sombre

Petits blastes lymphoïdes


Centre germinatif : Zone claire
centrocytes

immunoblastes
Macrophages à corps tingibles

Cellules folliculaires dendritiques


Petits lymphocytes T (CD4) dans les centres germinatifs

CD 3 CD 3
Manteau

petits lymphocytes B naïfs + petits lymphocytes B mémoires


Zone marginale

Cellules de la zone marginale = Moyennes Cellules Macro-Nucléoléées (MCMN)


Ig M

B naïf +
Centre germinatif
sang
CFD
recirculation
B mémoires
à Ig G
Commutation de classe
Maturation d’affinité
T CD4 TFH Centrocyte

Zone
marginale
Blaste extra-folliculaire
(Immunoblaste)

Ig G
Blaste folliculaire Centroblaste

Zone B mémoires à Ig M
interfolliculaire

Ig M Ig M Ig G Ig G
Cordons médullaires
Plasmocytes à Ig M Plasmocytes à Ig G
Ig M
Vie courte Vie longue
Ig M Blaste extra-folliculaire Plasmocytes
Ig M à Ig M

B naïf + Cellule de la zone

sang
+ Centre germinatif marginale mémoire

CFD
Cellule de la zone recirculation
marginale B mémoires
à Ig G
Commutation de classe
Maturation d’affinité
T CD4 TFH Centrocyte

Zone
marginale
Blaste extra-folliculaire
(Immunoblaste)

Ig G
Blaste folliculaire Centroblaste

Zone B mémoires à Ig M
interfolliculaire

Ig M Ig M Ig G Ig G
Cordons médullaires
Plasmocytes à Ig M Plasmocytes à Ig G
Ig M
Vie courte Vie longue
Les plages de la zone corticale : zone paracorticale

zone paracorticale

zone paracorticale

Veinule post-capillaire
Petits lymphocytes T Immunoblastes T

H.E. H.E.

Cellules dendritiques interdigitantes

Cellules dendritiques interdigitantes


H.E. BLA 36
Amas de cellules lymphoïdes dans la partie médullaire : les cordons médullaires

Cordons médullaires

plasmocytes et pré-plasmocytes,
lymphocytes T,
macrophages
d- Vaisseaux lymphatiques
Vaisseaux lymphatiques afférents

Vaisseaux lymphatiques afférents


sinus lymphatique sous-capsulaire
sinus lymphatique trabéculaire

sinus lymphatique médullaire


hile

sinus lymphatique médullaire


Capillaire
d- Vaisseaux sanguins

Artère ganglionnaire Artérioles Capillaires


hile travées conjonctives follicules

Veine ganglionnaire Veinules Veinules post-capillaires


hile travées conjonctives Zones T paracorticales (cordons médullaires)

Veinule post-capillaire

Artériole Veinules

travée conjonctive
Veinules post-capillaires
Veinule post-capillaire

lymphocyte

Veinule post-capillaire

Cellule endothéliale

Veinule post-capillaire
4- fonction : filtration et épuration de la lymphe

Sinus lymphatiques,
Maillage de cellules réticulées
(ralentissement + fixation de macrophage)

Macrophages résidants fixés sur la trame


Conséquence : site privilégié d’implantation métastatique
Conséquence : site privilégié de mise en place d’une réaction immunitaire

Non spécifique (inflammation)


Conséquence : site privilégié de mise en place d’une réaction immunitaire
spécifique

Hyperplasie B Hyperplasie T
Ganglion 1 Rate
Mise en place d’une réponse
immunitaire : facilitée par la
recirculation lymphocytaire
VPC

voie
lymphatique

VPC
voie
lymphatique

torrent
circulatoire
voie
lymphatique

VPC

VPC voie
lymphatique

Plaques de Peyer Ganglion 2


Conséquence : site privilégié de développement des lymphomes

Lymphome B reliquats T

CD 79 a
Lymphome T

cellules T tumorales
reliquats B
La Rate
1- embryogenèse

- Condensation de tissu mésenchymateux au


bord postérieur gauche de l ’estomac

- Développement du tissu mésenchymateux


trame réticulée
tissu myéloïde

- Développement du réseau sanguin veineux


et artériel
(formation de cavités : sinus veineux)

- Colonisation des zones péri-artérielles par


des cellules lymphoïdes
2- rappels anatomiques
organe impair, appendu à la grande courbure de l ’estomac, face pariétale plaquée
contre le diaphragme et face viscérale en contact avec l ’estomac
3- structure : aspects macroscopiques

Taille : très grande variations selon les espèces


ex : cheval 1,2 kg 50 cm de long 30 cm de large
chien 60 g 8 à 30 cm de long 3 à 8 cm de large

Forme : allongée (boeuf, chien, chat, porc)


ou quadrangulaire (petits ruminants)

Couleur : rouge sombre à gris


Consistance : ferme mais élastique

chat
chien
3- structure : aspects microscopiques

b- Trame de cellules réticulées c- Vaisseaux sanguins

a- Charpente de tissu conjonctif d- Amas de cellules lymphoïdes


(capsule et travées)
a- Charpente de tissu conjonctif : capsule entourant complètement l ’organe
épaisseur variable (cheval>ruminants>cochon>chien et chat)

capsule

tissu conjonctif dense riche en fibres élastiques et en cellules musculaires

actine lisse
recouverte sur la face externe par le feuillet invagination sur la face viscérale :
viscéral du péritoine le hile
a- Charpente de tissu conjonctif : les travées conjonctives
issues de la face interne de la capsule et convergeant vers le hile

H.E.
travées : tissu conjonctif dense
riche en fibres élastiques et en
cellules musculaires

H.E.

actine lisse
b- Trame de cellules réticulées
c- Vaisseaux sanguins
artères trabéculaires
artères trabéculaires
artère centrale
artère pénicillée
éllipsoïde
éllipsoïdes
artériole terminale
circuit fermé : sinus veineux
sinus veineux
sinus veineux / veine trabéculaire
veine trabéculaire
circuit ouvert : trame réticulée
la pulpe rouge

cordons de Billroth
d- Amas de cellules lymphoïdes : la pulpe blanche
gaine périartériolaire
corpuscule de Malpighi
corpuscule de Malpighi

manteau
centre germinatif

zone marginale
4- fonctions :
filtration du sang
maillage de fibres de réticuline ralentir le flux
macrophages de la pulpe rouge phagocytose

stockage et déstockage du sang


sinus veineux et cordons de Billroth stockage
muscles lisses des travées, cellules réticulées splénocontraction

mise en place d ’une réponse immunitaire


spécifique à partir des antigènes circulants dans le sang
pulpe blanche

hématopoïèse extra-médullaire
foetus (physiologique) adulte (pathologique)
CD 3

CD 79 a
CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM

CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM


IMMUNOGENETIQUE

Introduction

I- Le lymphocyte B
A) Production
B) Maturation
1) Présentation du BCR
2) Formation de la chaîne lourde
3) Formation de la chaîne légère

II- Le lymphocyte T
A) Production
B) Maturation

III- Les mécanismes génétiques


A) Diversité des paratopes
B) Commutation isotypique
C) Sécrétion des anticorps

Conclusion

Objectif du cours :
 Être capable d’expliquer les mécanismes de formation et de variabilité des
Immunoglobulines et du TCR

Objectifs d’apprentissage :
 Connaître et expliquer les des lymphocytes B.
 Décrire schématiquement les étapes de la biosynthèse d’une molécule
d’immunoglobuline.
 Connaître les différents mécanismes à l’origine de la diversité des paratopes des
immunoglobulines : diversité combinatoire, diversité jonctionnelle, hypermutations
somatiques.
 Connaître le mécanisme de la commutation isotypique.
 Connaître et expliquer les différents stades de maturation des lymphocytes T.
 Connaître les différences des étapes de synthèse du BCR et du TCR.

1/24
Introduction

Le but de ce cours est de comprendre comment le système immunitaire peut répondre


aux antigènes inconnus.

PHYLOGENETIQUE

Les Gnathostomes sont des animaux qui possèdent un système immunitaire, qui les
rend capables de répondre de manière plus ou moins spécifiques aux Ag. Ils possèdent donc
un ensemble d’enzymes, qui peuvent activer l’apparition des cellules immunocompétentes.

L'acquisition de deux gènes marque cette grande étape de l'évolution : le gène RAG
(avec RAG I et RAG II) et le gène CMH, véritable carte d’identité de l’individu, unique (sauf
dans les cas des vrais jumeaux).
L’organisme est alors capable de se défendre contre les Ag. Il peut présenter les Ag à des
cellules immunocompétentes, et mettre en œuvre des moyens de défenses contre les
attaques : ce sont les Anticorps et les Lymphocytes T.

2/24
HEMATOPOIESE

L’hématopoïèse permet entre autre la formation des lymphocytes B produits dans la


moelle osseuse et des lymphocytes T dans le thymus. (on ne s'intéressera qu'à la lignée
lymphoïde).

La maturation des cellules permettent aux lymphocytes d'acquérir la capacité de


reconnaître des Ag ; c’est l’acquisition de l’immunocompétence. Les différentes étapes de la
maturation sont liées à des mécanismes de sélection de gènes, aboutissant à la formation
des récepteurs BCR et TCR, propres aux lymphocytes B et T.
Dans ce cours, nous nous attacherons à comprendre quels sont ces mécanismes.

3/24
I- Le lymphocyte B

La production et la maturation des LB ont lieu dans la moelle osseuse. (Rappel : B =


Bones).
Il y a reconnaissance directe de l’antigène par le BCR.
Une fois activés, les LB deviennent des plasmocytes  production d’anticorps.
Les LB ont dans certains cas un rôle de CPA vis-à-vis des lymphocytes T : ils leur
présentent le CMH II après stimulation.

A) Production

La production a lieu dans la moelle osseuse, qui est située dans les os longs et dans
certains os plats.
/ ! \ Attention : Ne pas confondre Moelle osseuse et Moelle Epinière / ! \

Production centripète des LB

La différenciation des LB est centripète (dirigée vers les vaisseaux sanguins du centre de
la MO). La production des LB peut être divisée en 3 phases :
- une phase de prolifération intense de cellules souches lymphoïdes qui aboutit à la
production du « pool » de cellules
- une phase de production du BCR avec les réarrangements génétiques associés
- une phase de sélection (positive ou négative)

4/24
B) Maturation

Suite à la prolifération des cellules souches lymphoïdes, on assiste à la maturation de


ces cellules. Les cellules qui ne produisent pas un BCR adapté ou les cellules qui produisent un BCR
reconnaissant les Ag du soi sont éliminées. Cette maturation, indépendante de la présence d’Ag,
permet l’acquisition de l’immunocompétence.
1) Un premier réarrangement des gènes de la partie variable du BCR aboutit à la
formation de pro lymphocytes B, noté pro-B.
2) Un second réarrangement transforme les pro-B en pré-B, qui présentent quand à
eux un pré-BCR possédant une pseudo chaîne légère : le paratope n'est pas
constitué.
3) Les chaînes légères sont finalement mises en place, et les pré-B deviennent des LB
immatures, possédant un BCR fonctionnel.
A la fin de la sélection, les lymphocytes B jusque là immatures sont devenus des LB
matures, qui passent dans la circulation sanguine.

5/24
NB : Il y a très peu de LB qui arrivent dans la circulation sanguine.

La maturation consiste donc en :

 L'acquisition de
l’immunocompétence dans la moelle
osseuse (capacité à reconnaître l’Ag
grâce au BCR et être stimulé)

 L'élimination des cellules


auto-réactives (via la sélection
positive ou négative)

La maturation cellulaire passe par 3 stades: pro-B, pré-B, LB immature

1) Présentation du BCR

Le BCR est un récepteur présent à la surface du


LB. Il est composé de deux chaînes lourdes et de deux
chaînes légères.

La fabrication du BCR passe tout d’abord par la


fabrication de la chaîne lourde, puis de la chaîne
légère.

Le BCR est adjoint de deux molécules CD79.

Structure du BCR

RAPPEL :
Le terme immunoglobuline correspond à une structure protéique
Le terme anticorps décrit quant à lui une fonction, mais toutes les immunoglobulines n'ont
pas fonction d'antigène.

6/24
Rappel : Structure d’une Immunoglobuline et gènes associés aux différentes chaînes

On distingue deux parties dans l'Ig :


- une partie constante, en bleu sur le schéma, codée par le gène C
- une partie variable, en vert, rouge et jaune sur le schéma, codée par les gènes V,
D et J.

Remarque :
La classe de l'Ig est définie par la partie constante de la chaîne lourde ( A,E,G,M,D) tandis que
le type est défini par la partie constante de la chaîne légère (kappa ou lambda).

2) Formation de la chaîne lourde du BCR

ATTENTION : Pour un LB, les deux paratopes du BCR sont identiques : la cellule exprime les
mêmes gènes ! Un LB produit un type de BCR et un type d'Ac.

7/24
Il existe plusieurs gènes V, D et J juxtaposés (tous ne sont pas représentés, on en compte
une dizaine d'exemplaires par exemple pour le gène J), et plusieurs allèles pour chacun
d'entre eux. La diversité combinatoire est donc très importante (cf… probas   )
NB : Considérez qu'une recombinaison par exemple entre le gène D et le gène J (étape 1)
consiste en une sélection d’un gène D et d’un gène J, d'un simple « collage » des deux.

Etapes :
1. Recombinaison génique entre le gène D et le gène J | cellule souche > proB
Cette étape a lieu très précocement dans la M.O.
Un gène D est adjoint à un gène J, on aboutit à une jonction D-J. Il y a ainsi une excision de
toute la partie génomique superflue entre D et J. C’est le premier réarrangement
génomique.
2. Recombinaison entre les gènes DJ et le gène V | pro-B > pré-B
De la même façon, V et D-J sont juxtaposés. C’est le deuxième réarrangement génomique.
La partie variable de l’Ac est maintenant définié.
3. Recombinaison entre les gènes VDJ et le gène C | pré-B > L immature
Dans le cas du gène C (pour la partie constante) si l'on sélectionne le gène µ, le gène δ est
également sélectionné. Cela va alors définir la classe de l’Ig (IgG, IgE… IgM). Le lymphocyte
immature possède à la fois des IgM et des IgD mais ATTENTION le lymphocyte mature
fabrique une seule classe d'Ig, M ou D.
4. Coexpression des gènes μ et δ par épissage alternatif

8/24
3) Formation de la chaîne légère du BCR

La formation de la chaine légère du BCR est comparable à celle de la chaîne lourde, à la


différence qu’il n’y a pas de gène D.
Il existe deux types de chaînes légères : les chaînes κ et les chaînes λ.

9/24
Mécanisme d’exclusion génétique

A chaque étape se produisent des mécanismes d'exclusion génétique : il s'agit d'éviter


les associations non fonctionnelles de gènes.
1) Association de DH et JH (H=Heavy, chaîne lourde) sur les deux chromosomes
2) Association de DH-JH avec un allèle VH sur le premier chromosome :
- Si l'association VH-DH-JH est fonctionnelle tout va bien, on poursuit
- Sinon on peut encore rattraper le coup avec le deuxième allèle de VH (porté par
le deuxième chromosome) ; si l'association est à nouveau non fonctionnelle la
maturation s'arrête là et aboutit à la mort cellulaire.
3) Association VHDHJH avec CH ( µ + δ ) puis avec une pseudo-chaîne légère
4) Association V J sur la chaîne légère K d'abord : 2 tentatives
5) Association V J sur la chaîne légère λ ensuite : 2 tentatives

10/24
Bilan

11/24
II- Le lymphocyte T

A) Production

La production des cellules souches a lieu dans la moelle osseuse, puis ces cellules
colonisent le thymus et deviennent des précurseurs des lymphocytes T.
Le thymus est l’organe de de maturation des lymphocytes T. Une fois formés et maturés
dans l'OL I (thymus), les lymphocytes migrent vers des OL II.

B) Maturation

Il existe deux types de récepteurs TCR bi


caténaires :
 γδ : important dans les
mécanismes de défense locale, pas de
restriction au CMH et pas de mémoire.
 αβ : très majoritaires ; on ne
parlera par la suite que de ceux là : ils vont
acquérir des CD4 et CD8 dans la zone T
dépendante des organes lymphoïdes
secondaires, restriction au CMH et mémoire
Le LT CD4+ se différencie en LT helper =
auxilliaire (LTh ou Lta) et le LT CD8+ se
différencie en LT cytotoxiques (LTc)

NB : Le complexe majeur d'histocompatibilité (CMH) est un système de reconnaissance


du soi présent chez la plupart des vertébrés. Les molécules du CMH sont à la surface des
cellules présentatrices de l'Ag et assurent la présentation de l'Ag aux lymphocytes T afin de
les activer.

12/24
Maturation du lymphocyte T et formation
du TCR
Tout comme pour les lymphocytes B, il y a
passage par des stades pro-T, puis pré-T
pour aboutir aux lymphocytes T matures
via des réarrangements génomiques.
Ces mécanismes ont lieu très précocement
dans le cortex du thymus.

Au niveau génétique, les mécanismes touchant les gènes du BCR sont les mêmes pour le
TCR mais les gènes sont différents.

La formation de la chaine β est similaire à celle de la chaine lourde des BCR.


La formation de la chaine α est similaire à celle de la chaine légère des BCR : d’abord
formation d'une jonction V, J et D d'un côté puis ajout de la partie constante C.
Il faut noter que les gènes codant pour la chaine δ sont inclus dans les gènes codant
pour la chaine α : au cours des réarrangements on supprime tous les locus pour la chaîne δ,
qui ne pourra jamais être exprimée par un lymphocyte de TCR αβ !

La différence entre les lymphocytes B et les lymphocytes T réside dans le fait que toute
la formation des LT est indépendante de l’Ag, alors qu’une partie de la formation des LB,
elle, en est dépendante.

13/24
14/24
Bilan

15/24
III- Les mécanismes génétiques

Pourquoi chaque molécule de BCR et TCR est unique ?

Les mécanismes génétiques sont à l’origine de :


 la diversité des paratopes avec une phase indépendante et une phase
dépendante de l’Ag
 la commutation isotypique ou génétique = à un moment donné, un Ac donné va
changer de partie constante, on change ainsi d’isotype de classe. (« switch
isotypique »)
 la sécrétion des Ac

On ne détaillera que ces mécanismes pour le lymphocyte B (pour le lymphocyte T les


mécanismes sont similaires, voir en conclusion).

A) Diversité des paratopes

La diversité des paratopes a plusieurs origines :


 une diversité combinatoire : un gène J parmi ... gènes J juxtaposés sur l'ADN etc
 une diversité jonctionnelle de V (D) J : addition de nucléotides entre les gènes
"collés"
- Flexibilité jonctionnelle : formation et coupure au hasard d’épingle à
cheveux suite à l’activation de RAG 1 ou RAG 2 (= gènes activateurs de
recombinaison)
- Addition des nucléotides en région P : P-diversité
- Addition des nucléotides en région N : N-diversité
 une association combinatoire de chaines légères et lourdes

Ces mécanismes aboutissent à une spécificité de reconnaissance antigénique supérieure


6
à 10 .

 En présence de l’Ag, le phénomène d’hypermutation somatique peut donner


naissance à des régions hypervariables.

Remarque : les hypermutations donnent naissance aux « zones rouges » des BCR et TCR
(schémas p7 et p9). Tous ces mécanismes en l’absence et en présence de l’Ag aboutissent à
une spécificité antigénique gigantesque avec une spécificité de reconnaissance supérieure à
1011.

16/24
DIVERSITE GENETIQUE

La diversité génétique est liée à la présence de différents gènes codant pour la chaine
légère et lourde dans l’ADN germinal :
 chaine légère : association V J C
 chaine lourde : association de gène V D J et C.

Ex. chez l’homme : 51VH , 27D, 6JH, 40Vκ, 5Jκ, 3OVλ, 4Jλ

FLEXIBILITE JONCTIONNELLE

La flexibilité jonctionnelle est liée à la présence d’une séquence SSR (= Séquence Signal
de Recombinaison) présente au niveau des gènes V D J.

Ex. chaine lourde :


en 3' des gènes V : 5’-V-SSR-3’
flanquent les gènes D : 5’-SSR-D-SSR-3’
en 5' des gènes J : 5’- SSR-J-3’

Chaque SSR est constitué d'un motif très conservé de 7


nucléotides = heptamère CACAGTC et d'un autre de 9
nucléotides = nonamère ACAAAAACC, séparés de 12 (1 tour
d'hélice d'ADN) ou 23 nucléotides (2 tours d'hélice d'ADN). Pour
l'association de V et J par exemple, les deux heptamères et les
deux nonamères s’associent, ce qui a pour effet de mettre
exactement bout à bout les gènes V et J. Des enzymes
spécifiques = des recombinases reconnaissant ces motifs vont réaliser la jonction entre les
gènes. La recombinaison ne peut s’effectuer qu’entre RSS possédant un séparateur de taille
différente (règle 12/23) permettant d’éviter des réarrangements non désirés.
Ceci permet d’assurer l’ordre des recombinaisons.

17/24
Pour la chaine lourde uniquement, entre les deux parties
coupées, la TdT (=Terminal Desoxynucléotidyl Transferase)
ajoute des paires de bases au hasard ce qui est à l’origine de
la N-diversité.

18/24
LA P-DIVERSITE et la N-DIVERSITE

La P-diversité est le fruit d'une coupure au hasard de l’épingle à cheveux. Ce


phénomène est très important pour les chaines légères car l’activité de la TdT est faible pour
les chaines légères.
 Nécessité de réparer
 Ajout de séquence palindromique

Dans le cas de la N-diversité, elle concerne uniquement les chaines lourdes et est
réalisé par la Tdt qui rajoute 15 nucléotides au hasard (à priori) entre D et J ou entre V et D-
J.
Ce phénomène est à l’origine d’une très grande diversité pour le CDR3 de la chaine
lourde.

19/24
HYPERMUTATIONS SOMATIQUES

Les hypermutations somatiques sont des remplacements de nucléotides des sous


unités VJ et VDJ des régions CDR des VL et VH ce qui modifie la spécificité des paratopes.

Elles ont lieu dans le centre germinatif des follicules secondaires (mis en place à la suite
d'une stimulation antigénique) pour une réponse T dépendante.
Elles interviennent à une fréquence de 10-3/pb/génération sur tout le fragment VJ ou
VDJ
⇒ 100 000 fois plus fréquent qu’une mutation classique
⇒ Environ 600 pb par région V soit une mutation toutes les 1 ou 2 mitoses

Puis les cellules sont sélectionnées selon si la mutation est bénéfique ou non au système
immunitaire.
Ce mécanisme est peu maitrisé, mais aboutit à la sélection de clones de plus en plus
affins.

ASSOCIATION COMBINATOIRE des CHAINES LEGERES ET LOURDES

Une chaîne lourde et d’une chaîne légère sont sélectionnées aléatoirement et


associées entre elles ⇒ Obtention de très nombreux paratopes différents.

Bilan :
L’ensemble de ces mécanismes permet d’obtenir une très grande diversité des paratopes.

20/24
B) Commutation isotypique

La commutation isotypique correspond à un changement de partie constante pour un


Ac, modifiant ainsi l’isotype de classe. (« Switch isotypique »)

Exemple chez l’homme :


-s-Cμ-Cδ-s-Cγ3-s-Cγ1-s-Cα1-s-Cγ2-s-Cγ4-s-Cε-s-Cα2

Le génome du lymphocyte présente encore une succession des gènes codants pour les
différentes classes ; devant chaque gène codant pour une classe d’Ig, se trouve également
une séquence switch – s – (excepté devant Cδ).

Cette séquence switch fonctionne comme les séquences SSR ; deux séquences switch
s'apparient sous l'induction d'un contact avec les LT et LB ou avec des cytokines. Selon le
type de cytokine, la classe sélectionnée sera différente.

La commutation (ou switch) isotypique a lieu dans un ordre bien défini et propre à
chaque espèce.

21/24
C) Sécrétion des anticorps

Un lymphocyte peut produire soit des IgM sécrétées (qui vont correspondre aux Ac) soit
des IgM membranaires. La transcription et l'épissage alternatif seront différents selon le
type d’IgM synthétisé.

22/24
Conclusion

23/24
CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM

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Organisation générale de
l'immunité - Organes lymphoïdes
NB : Ce cours est à mettre en relation avec le cours d’anatomie et le cours d’histologie

I- Généralités
A) Définition de l’immunité
B) Les deux types d’immunité
1) L’immunité non spécifique ou innée
2) L’immunité spécifique ou acquise

II- Mécanisme intervenant dans l’immunité


A) Les signaux de danger permettent l’activation de l’immunité
B) Les cellules immunocompétentes
C) Le système lymphoïde

Les Organes Lymphoïdes

Réponse :
6.D

3.A

1.B
5.C

4.E

2.F

Objectifs du cours :
 Définir l'immunité et identifier ses cibles ; utiliser les termes décrivant les principales
modalités d'infection
 Définir et décrire les principales notions de l'immunité (spécificité, immunité
naturelle/spécifique, immunité humorale/cellulaire...)
 Décrire les principales structures et acteurs de l'immunité (organes lymphoïdes,
populations cellulaires immunocompétentes, anticorps…)
 Lister et décrire les principales caractéristiques des organes lymphoïdes I et II
 Décrire les principaux organes lymphoïdes (localisation, structure, rôle…) (cf immuno-
anat et immuno-histo)
 Décrire les principes de la circulation des cellules immunocompétentes (circulation
sanguine et lymphatique, mobilité dans les tissus) (cf immuno-histo et immun1-16)

1/12
I- Généralités

A) Définition de l’immunité
Rôles de l’immunité
L’immunité est une propriété que possède
un organisme de se défendre contre une
agression, un agent pathogène.

Le rôle principal de l’immunité est de


lutter contre les infections et les parasites,
mais elle contrôle également l’intégrité
générale de l’organisme (ex : destruction des
cellules tumorales, rejet des greffes, contrôle
de la relation fœto-maternelle...).

Le système immunitaire est l’ensemble des organes, des tissus, des cellules et des
mécanismes impliqués dans l’immunité. Le système immunitaire représente plus de 10% de
l’organisme : il s’agit d’un « budget-défense » considérable mais efficace. Cependant, s’il y a un
disfonctionnement, cela peut être dangereux pour l’organisme, comme dans le cas des
maladies auto-immunes.

L’immunité est organisée en deux grands types, ayant chacun leurs propres composantes :

 l’immunité innée
 l’immunité spécifique

Distinction entre immunité naturelle et spécifique

2/12
B) Les deux types d’immunité

1) L’immunité non spécifique ou innée

L’immunité non spécifique existe dès la naissance. C’est l’ensemble des mécanismes de
défenses tissulaires contre les infections et les agressions de toute nature.

Elle est immédiate, locale, mais sans mémoire ni spécificité. La plupart des réactions
s’installent rapidement, en quelques minutes, en réponse à des signaux de danger. Elles
disparaissent avec la fin de l’agression.

Chaque tissu possède des barrières et des moyens de défense propres (toux, pH…). Il existe
en parallèle des mécanismes généraux destinés à limiter le processus infectieux, qui sont initiés
à partir du tissu atteint (fièvre, inflammation …).

On distingue deux grands types d’immunité non spécifique :

 Des mécanismes permanents, existant même en l’absence d’infection. Il s’agit


d’une activité antimicrobienne intrinsèque des tissus. Ex : le mucus de l'appareil
respiratoire contient des lysozymes capables de détruire la paroi des bactéries
Gram+, le pH gastrique dégrade les microorganismes ingérés.
 Des mécanismes inductibles, qui se mettent en route lorsqu’un signal de danger est
perçu par les récepteurs des cellules tissulaires telles que les macrophages. Ex :
fièvre, éternuements.

Les « signaux de danger » ont un rôle essentiel dans l’activation de l’immunité. Cf. II. A.

L'immunité non spécifique (grâce à la production de facteurs activateurs lors des


mécanismes inductibles) contribue à la mise en route de l'immunité spécifique.

2) L’immunité spécifique ou acquise ou adaptative

L’immunité spécifique existe chez les vertébrés uniquement, et fonctionne en


complémentarité, en relai, de l’immunité non spécifique.

Il existe deux types d’immunité spécifique :

 Immunité humorale : (humeurs= liquides biologiques) transférable d'un individu


immun à un individu "naïf" par injection du sérum = réponse grâce aux anticorps.
 Immunité cellulaire : non transférable par le sérum, car ne dépend des Ac mais
des cellules (nécessite le transfert de cellules immunocompétentes, non réalisable
entre 2 individus non histocompatibles).

C’est l’ensemble des mécanismes de défense mis en place en réponse à un ou plusieurs


antigènes précis et impliquant le système lymphoïde et donc les lymphocytes. Les
lymphocytes sont producteurs d’anticorps, dotés de capacités cytotoxiques et/ou activateurs
des cellules immunocompétentes.

3/12
La reconnaissance spécifique s'appuie sur 3 principes:

① La diversité des lymphocytes : Un grand nombre de clones lymphocytaires sont


produits en continu par les organes lymphoïdes, ils se diversifient par leurs récepteurs
pour l’Ag différent et sont donc capables de répondre à la diversité des Ag.

Diversité clonale et prolifération spécifique

Diversité clonale et prolifération


spécifique

② La mémoire immunitaire : La réponse immune spécifique est amplifiée et


modifiée au cours des stimulations par un même antigène (différenciation des clones
lymphocytaires répondeurs) : les réactions s'installent progressivement (en quelques
jours) et durablement (pour plusieurs mois, voire années). Les lymphocytes changent
d’état quand ils rencontrent un antigène, ce qui permet la mise en mémoire et
l’acquisition d’une durée de vie plus longue… (intérêt pour les vaccins). La réponse
devient de plus en plus efficace (problème lors d’allergies qui sont liées à une
défaillance de l’immunité spécifique)

③ La dynamique clonale : seuls le(s) clone(s) lymphocytaire(s) spécifique(s) de


l'antigène en cause, prolifèrent et agissent (production d'anticorps et/ou de
cytokines...)

4/12
Principe de la production d’anticorps en réponse à un antigène

La spécificité est le caractère sélectif de la réaction entre deux


éléments, notamment entre l'antigène et l'anticorps
correspondant, ou entre l'antigène et le lymphocyte sensibilisé vis-
à-vis de cet antigène.

Un antigène (Ag) correspond à toute molécule, particule,


cellule ou organisme susceptible d'être reconnu par des anticorps,
ou par tout autre mécanisme de la réponse immune spécifique.
La reconnaissance d'antigènes sur un micro-organisme ou une
cellule permet de les désigner comme cible des mécanismes de
défense.
Les récepteurs lymphocytaires sont les BCR/anticorps et TCR.

Concept « clé-serrure » de
la reconnaissance
spécifique

Rmq : on fabrique à 3 ans 30 000 nouveaux lymphocytes par heures, à 20 ans 3000, et à 60 ans 300.

5/12
BILAN :

Les 2 types d'immunité

= réponse tissulaire aux agressions; immédiate, sans mémoire.


immunité non
spécifique

L'activation non spécifique correspond en particulier à la reconnaissance des "signaux de


danger" exogènes (paroi microbienne, endotoxines...) et endogènes (protéines de choc
cellulaire..) par les cellules immunocompétentes (en particulier les macrophages et cellules
dendritiques tissulaires) via de nombreux récepteurs (famille de TLRs, CD14..) cf tab
barrières de l'organisme; phagocytes et cellules de l'inflammation

= réponse particulière du système


lymphoïde à un antigène (spécificité) ;
mémoire (réponse amplifiée et modifiée au
immunité humorale (humeurs= liquide
cours des stimulations par un même
biologique: sang.) : transférable d'un individu
antigène).
immun à un individu "naïf" par injection du
sérum = anticorps
= immunité dépendante
de lymphocytes: producteurs d'anticorps,
Facilement analysable à partir d'un
immunité spécifique

dotés de capacités cytotoxiques et/ou


prélèvement de sérum: application au
activateurs des cellules
diagnostic
immunocompétentes.

Les lymphocytes sont un ensemble de


clones possédant chacun un récepteur pour
l'antigène différent: la réponse immune
immunité cellulaire: non transférable par
active un ou plusieurs clones qui prolifèrent
le sérum (nécessite le transfert de cellules
et se différencient. L'immunité spécifique
immunocompétentes, ce qui n'est en pratique
est caractéristique des vertébrés.
pas réalisable entre 2 individus non
histocompatibles).
2 composantes (selon une distinction
historique) coexistent dans la plupart des
Support de la protection contre les
réponses immunes: immunités humorale et
micro-organismes intracellulaires.
cellulaire.

6/12
II- Mécanismes intervenant dans l’immunité

A) Les « signaux de danger » permettent l’activation de l’immunité

L'activation de l’immunité non spécifique correspond en particulier à la reconnaissance des


"signaux de danger" exogènes (paroi microbienne, endotoxines..) et endogènes (protéines de
choc cellulaire..) par les cellules immunocompétentes (en particulier les macrophages et cellules
dendritiques tissulaires) via de nombreux récepteurs.

Les récepteurs sont classés par famille (ensemble de « TLRs », CD14...) et équipent de
nombreuses cellules tissulaires myéloïdes et lymphoïdes. Ils reconnaissent les molécules
rencontrées au cours des lésions tissulaires :

 Molécules microbiennes/parasitaires/fongiques («PAMP») (endotoxine/LPS,


peptidoglycane, dsRNA…)
 Molécules indicatrices d’une souffrance tissulaire (médiateurs neuro-
inflammatoires, éléments normalement seulement intra-cytoplasmique et en
quantité faible, libérés par des cellules mortes : protéines de stress cellulaire...)

Les signaux de danger :


 activent la réponse immune non spécifique inductible
 sont nécessaires pour activer les lymphocytes et l’ensemble des cellules
immunocompétentes (réponse immune impossible ou faible sans eux).
Des souris génétiquement modifiés qui n’ont pas certains de ces récepteurs sont incapables de se
défendre lors d’infections alors qu’elles ont un système immunitaire spécifique normal!

Signaux de dangers

7/12
BILAN :
principaux
"signaux de immunité spécifique
immunité non spécifique
(anticorps, lymphocytes
danger" activant (inflammation, fièvre..)
cytotoxiques..)
l'immunité:
Des constituants strictement cytoplasmiques (dont
la libération dans l'espace intercellulaire indique une
souffrance cellulaire) et produits de nécrose
tissulaire entraînent l'activation des récepteurs
correspondants exprimés par les phagocytes et les
lésion tissulaire
cellules dendritiques. Une inflammation locale et/ou
(activateurs
générale ± fièvre est entraînée. normalement non activée
endogènes de
par une lésion tissulaire
l'inflammation Cela permet, dans le cas de souffrance tissulaire (risque d'auto-immunité en
et/ou de la fièvre): comme un tendon abimé, la perception de la cas d'activation anormale)
entorse, brulure, douleur évitant que l’individu force sur l’organe lésé
plaie.. et accentue la blessure.
modification physico-chimique dans le tissu lésé
(plaie, pH, O2..): activation des fibres nerveuses
tissulaires --> participation à l'inflammation locale
et/ou générale
molécules microbiennes (endotoxines,
peptidoglycane, sucres caractéristiques du monde
microbien, ARNds..) ou parasitaires : structures
Infection virale, réponse spécifique des
typiquement microbiennes (="PAMPs"..) qui
bactérienne ou lymphocytes aux antigènes
activent une batterie de récepteurs
parasitaire microbiens
antimicrobiens/parasitaires exprimés par les
phagocytes ("Toll-Receptors"=TLRs, CD14..) --
> inflammation locale et/ou générale ± fièvre
protéines normalement non activée si les protéines n'ont pas
étrangères d'activité immune et sont purifiées (les vaccins en réponse spécifique des
(vaccins, produits revanche contiennent des adjuvants qui sont des lymphocytes aux antigènes
biologiques) activateurs de l'immunité)
généralement non activée
particule ou
par les molécules
molécule
normalement non activée d'utilisation
étrangère pharmaceutique (risque
(médicament...) d'allergie ou de rejet)
Au cours d'une infection microbienne on observe une réponse immune complexe, car des
facteurs activateurs des 2 types d'immunité coexistent, et car des stimulations à la fois exogènes
(molécules microbiennes) et endogènes (produits de nécrose tissulaire..) peuvent activer
l'inflammation.

8/12
B) Les cellules immuno-compétentes [cf. cours d’histo]

Ce sont les cellules appartenant à une population cellulaire qui participe à la réponse
immune spécifique.

Les principales populations cellulaires qui interviennent dans l'immunité sont les
lymphocytes (B, T, NK), les granulocytes (neutrophiles, éosinophiles, basophiles, mastocytes),
les cellules dendritiques et les monocytes-macrophages.

Les lymphocytes sont les seules cellules capables de reconnaitre et fixer spécifiquement
les antigènes, tandis que les autres cellules immunocompétentes agissent indirectement en
fixant les complexes antigènes-anticorps (grâce aux RFc).

Origine et diversité des cellules immunocompétentes

9/12
BILAN :
cellule appartenant à une population cellulaire qui participe à la réponse immune
spécifique :
 lymphocytes B
Reconnaissance directe Ag  lymphocytes T

 lymphocytes NK (et apparentés)!


 granulocytes :
- neutrophiles
- éosinophiles
Reconnaissance indirecte (complexe - basophiles
Ag-Ac) - mastocytes
 cellules dendritiques (et
apparentées)
 monocytes-macrophages

C) Le système lymphoïde
[cf. cours d’histo et anat]

C’est l’ensemble des organes et tissus qui


contiennent principalement des
lymphocytes, et qui assurent l'immunité
spécifique. Les organes lymphoïdes sont des
structures définies d'un point de vue
anatomique et histologique, mais la majorité
des cellules de l'immunité sont circulantes
(sang, lymphe..) et disséminées (muqueuses,
peau..).

On distingue deux types d’organes


lymphoïdes :
Organes et tissus lymphoïdes
 les organes lymphoïdes primaires (moelle
osseuse, thymus..) sont les lieux de la
production des lymphocytes : ils libèrent chaque jour des milliers de lymphocytes aux
spécificités différentes, qui circulent ensuite dans les tissus et les organes lymphoïdes
secondaires.
 les organes lymphoïdes secondaires (rate, nœuds lymphatiques..) sont les lieux
principaux de la réponse à l'antigène, grâce aux interactions entre les différents types
de lymphocytes et avec les cellules présentatrices qui amènent les antigènes depuis les
tissus. Même si certains de ces organes sont retirés (ex : amygdales), l’immunité est
toujours active car les autres compensent…

10/12
BILAN :
principales
organes lymphoïdes organes lymphoïdes
caractéristiques des
primaires secondaires
organes lymphoïdes
Réponse à l’Ag: interactions entre
cellules immunocompétentes
production de lymphocytes
(follicules lymphoïdes),
“naïfs” à partir de
production d'anticorps et de
précurseurs -> création et
fonction cytokines…
renouvellement du
Collecte des éléments (antigènes,
répertoire des lymphocytes
particules et cellules) issus du
circulants
drainage des tissus par le système
sanguin et lymphatique
nombre 2 (3 chez les oiseaux) nombreux
moelle osseuse pour les rate, nœuds lymphatiques,
lymphocytes B, thymus pour plaques de Peyer, structures
liste
les lymphocytes T, (+ bourse lymphoïdes associées aux
de Fabricius: oiseaux) muqueuses (ex : amygdales)...
mise en place embryon jeune
efficacité maximale jeune adulte
immunodépression sévère
conséquence de la
(infections graves, généralement sans conséquence
destruction/ablation
récurrentes, par des germes grave (suppléance entre organes)
d’un organe opportunistes)

Vrai ou faux ?
1. L’introduction d’un nouvel AG induit de nouveaux lymphocytes ?
2. La reconnaissance d’une AG dépend de la présence des lymphocytes
correspondants ?

Questions :

3. Comment le Système Immunitaire reconnait une agression ?


4. Est-ce le même degré de spécificité ?

11/12
Les relations entre un hôte et un microorganisme sont extrêmement diverses et complexes :
commensal, opportuniste, pathogène; primo-infection et réinfection; hôte naïf ou immun.

Il n'existe pas de limites franches entre ces catégories (de nombreux germes sont identifiés
comme pathogènes "mineurs" ou opportunistes). Une réponse immune efficace assure la guérison des
maladies infectieuses et permet le plus souvent d'éliminer le germe responsable et de prévenir toute
réinfection; dans certains cas, en particulier avec les parasites, un équilibre s'instaure qui aboutit à une
infection persistante mais sous contrôle :

Physiopathologie  infection: invasion d'un hôte par un micro-organisme qui se multiplie et se


infectieuse dissémine (avec une intensité très variable selon l'infection en cause). (fig:
étapes d'une infection)
(= étude du  maladie infectieuse: manifestation clinique d'une infection (symptômes) liée
déroulement des aux effets nocifs du micro-organisme (toxines, nécrose ..) et aux réactions de
infections) défense immune.

vit au contact d'un hôte sans provoquer d'infection (situation cutanée ou muqueuse,
sans pénétration tissulaire). Plusieurs milliards de bactéries et protozoaires
un micro-organisme commensaux colonisent l'organisme et contribuent à la physiologie normale= flore
commensal commensale (digestion, synthèse de vitamines, contrôle de flore..). Le contrôle de la
flore commensale est effectuée par les barrières immunes naturelles.
exemple: Lactobacillus..

ne provoque pas d'infection chez un hôte normal, ou une infection contrôlée (le
germe peut même se comporter comme un commensal, car l'immunité bloque toute
traversée des muqueuses). Un hôte immunodéprimé exposé à un opportuniste
un micro-organisme
contracte une infection et une maladie qui peut être mortelle. Un opportuniste peut
opportuniste
provoquer une maladie chez un hôte normal en cas de baisse importante de
l'immunité ou lors d'un franchissement accidentel des barrières immunes (plaie
profonde..). exemple: Staphylococcus.

provoque une infection, et une maladie, chez un hôte normal (au moins dans le cas
d'une première exposition: "hôte naïf"). L'acquisition d'une immunité protectrice
un micro-organisme peut permettre la guérison, protéger contre les rechutes et contre les réinfections
pathogène pendant une période de plusieurs années après une primo-infection (mémoire
immune: "hôte immun"). La gravité de la maladie et la perennité de l'infection
dépendent de la virulence de l'agent infectieux et des capacités immunes de l'hôte.

Le "portage sain" est l'état d'un individu qui héberge une infection contrôlée par un germe opportuniste ou
pathogène: le micro-organisme ne provoque pas de maladie (= infection asymptomatique) et la charge
microbienne est limitée par une immunité protectrice, qui est toutefois insuffisante à éliminer totalement
l'infection. Le portage survient avec certains micro-organismes et parasites (mais pas tous!); le portage peut
se faire d'emblée ou suivre un épisode de maladie apparemment guérie. Un porteur sain peut transmettre
l'infection.

12/12
CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM

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REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM


IMMUNITE NON SPECIFIQUE ET
BARRIERES DE L'ORGANISME

I- Les barrières immunes : des mécanismes de l'immunité non spécifique


II- Les barrières permanentes
A) Barrières physico-chimiques
B) La flore commensale

III- Les barrières inductibles


A) Barrières inductibles locales = tissulaires
1) Cellulaires
a) Les interférons
b) La phagocytose
2) Physiques
B) Barrières inductibles générales = systémiques
1) La fièvre
2) L'inflammation
3) Le complément et les protéines de la PAI

IV- Synthèses et autres

Objectifs du cours :

 Décrire les principales barrières immunes non spécifiques : barrières permanentes et


inductibles..
 Définir la flore commensale et décrire son rôle dans l'immunité; lister les zones
septiques et aseptiques de l'organisme
 Définir et décrire succinctement les mécanismes de la fièvre et de l'inflammation
 Décrire la phagocytose et sa signification biologique
 Décrire les principales propriétés et les effets des interférons de type I

1 / 14
I- Les barrières immunes : des mécanismes de l'immunité non spécifique

Ce sont des mécanismes de défense qui sont actifs très rapidement dans les tissus en
réponse à une agression. On parle d’immunité non spécifique car la réaction est similaire même
contre des agressions différentes.

Ces barrières :

 limitent la colonisation des surfaces et l'invasion tissulaire par les micro-organismes, les
parasites et les fungi
 détruisent les microbes sensibles (enzymes destructrices de la paroi gram+...)
 éliminent ou rejettent les corps étrangers (poussières, échardes...)

Principales barrières de l'immunité non spécifique chez le chien

Blocage des particules inhalées selon leur taille

Les barrières immunes peuvent être de deux types : permanentes ou inductibles.

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II- Les barrières permanentes
A) Barrières physico-chimiques
L'organisme possède de très nombreuses barrières qui limitent en permanence la
colonisation microbienne des surfaces. On peut citer comme exemples :
 Le renouvellement constant de la peau et des muqueuses par desquamation des
couches épithéliales extérieures.
NB : la surface développée de l'homme représente environ 3m 2 de peau et 400m2 de
muqueuses !
 Les flux aériens (respiration) associés à une ciliature bronchique permettant la remontée
des particules inhalées, et les flux liquides (miction, éjection du lait, larmes..) pour lesquels
la rythmicité de l'activité excrétoire (bol alimentaire, mictions..) est importante : des
individus incontinents possèderont une miction moins puissante et donc moins "purifiante" :
ils seront par conséquent plus sensibles aux infections.
NB : des souris OGM sans ciliature bronchique devront être placées dans des conditions
expérimentales non agressives afin de les protéger des infections contre lesquelles elles ne
peuvent lutter.
 La sécrétion de mucus (épithéliums) et de substances antimicrobiennes (tous tissus),
que l'on retrouve dans le sang, la salive, les larmes, le lait, les sécrétions des conduits génito-
urinaires ... Les tissus possèdent ainsi des propriétés protectrices (anti-dessication, anti-
O2...) et anti-microbiennes (lysozyme...)
 Des caractéristiques tissulaires défavorables aux bactéries (en particulier le pH acide
de l'estomac, qui détruit plus de 90% des bactéries ingérées)
 Le contrôle de la flore commensale de surface, ± développée dans les différents territoires
de l’organisme. Cette flore contribue à la protection contre les microorganismes pathogènes
(mécanismes d'écologie microbienne : compétition, équilibres de flore..)
 La présence de cellules phagocytaires dans les tissus
NB : on trouve des macrophages dans les alvéoles pulmonaires

Ces barrières correspondent donc à :


 l'activité normale des tissus
 la phagocytose (avec la "voirie de l'organisme")
 la flore commensale

B) La flore commensale

C'est un ensemble complexe de bactéries et protozoaires commensaux, acquis dès la


naissance, qui colonisent la peau et une grande partie des muqueuses.

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La flore commensale joue un rôle majeur dans la digestion et les équilibres des
épithéliums (gestion du pH, formation d'un biofilm, synthèse de vitamines, digestion de la
cellulose ...). Elle assure aussi un rôle très important dans le contrôle des infections et la
régulation de l'immunité. La flore commensale est caractéristique de chaque espèce, et
dépendante de facteurs tels que l'alimentation ; elle est maintenue en équilibre par des
mécanismes internes et par les barrières permanentes de l'organisme. Sa composition précise
est impossible à déterminer : nombreuses espèces anaérobies, non cultivables...

Il y a 10 fois plus de bactéries que de cellules dans un organisme !

Flore digestive et rôle de la


flore commensale
On dénombre plus de 200 espèces bactériennes et protozoaires différentes dans la flore
commensale des vertébrés. La plupart sont difficiles à cultiver (anaérobies) et peu connues,
mais la contamination d'un prélèvement par la flore commensale compromet le diagnostic des
infections.

La flore commensale est rapidement acquise par colonisation chez le nouveau-né (en
48h après la naissance), à partir des voies génitales et de la peau de la mère (et un peu à partir
de l'environnement : risque d'infections néonatales). La flore reste ensuite globalement stable
(quelques modifications au moment du sevrage et en fonction de l'alimentation).

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La flore commensale contribue à la physiologie digestive (digestion, synthèse de
vitamines..) et à la protection antimicrobienne. Des déséquilibres de la flore peuvent être à
l'origine de troubles :

 une augmentation du risque d'infection par des agents opportunistes ou pathogènes


en cas de réduction brutale de la flore (lors d'un mauvais usage des antibiotiques..)
 des dysfonctionnements digestifs en cas de fermentation excessive (erreurs
d'alimentation, arrêt de la motricité digestive..) : production de gaz, acidose..

peau ++ bronches -/+

voies génitales et urinaires basses


bouche +++ +++
(vagin..)

+/-

estomac (sauf ruminants : flore voies urinaires hautes et vessie -


cellulolytique des pré-
estomacs +++)

intestin grêle +/++ mamelle +/-

gros intestin ++++ conjonctive et oreille externe +/++

voies respiratoires
sang, muscles, cerveau, os et organes
supérieures (avant le +++ -
internes (poumons, foie, rein, uterus..)
larynx)

Répartition de la flore bactérienne

bactéricide : tout mécanisme immun ou susbstance (médicament, antiseptique..) provoquant


la destruction des bactéries. (définition similaire en ce qui concerne la virucidie)

bactériostatique : tout mécanisme immun ou substance (médicament, antiseptique..) bloquant


totalement ou partiellement la multiplication/reproduction bactérienne (les bactéries restent
viables et peuvent reprendre leur croissance). (définition similaire en ce qui concerne la
virostase).

/ ! \ ATTENTION aux antibiotiques qui détruisent la flore commensale ; s'ils sont donnés par
voie orale des troubles digestifs peuvent survenir (surtout chez certaines espèces) / ! \

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III- Les barrières inductibles

Les barrières inductibles sont mises en place en réponse aux signaux de danger
d'origine microbienne ou issus de lésions cellulaires. Elles peuvent être sous forme de
sécrétions de molécules spéciales (interférons) ou de réactions physiques qui activent les
cellules de manière indirecte (activation nerveuse comme éternuement, toux ... ; APR sécrétion
de protéines en réponse à une agression tissulaire.

Les cellules immunocompétentes tissulaires expriment des récepteurs membranaires,


les LTRs = Toll-like Receptors, capables de réagir à une grande variété de signaux de danger.

Ces mécanismes sont en grande partie responsables des symptômes des infections (en
plus des symptômes directement dus aux microbes tels que les effets des toxines).

Les barrières inductibles peuvent être :

 locales (tissulaires) : chaque tissu possède des défenses propres.


 générales (systémique) : production de cytokines diffusibles qui donnent des effets
locaux et généraux

Les cytokines sont des protéines impliquées dans la communication des cellules
immunocompétentes (entre elles et avec le système neuro-hormonal).

La communication s'effectue entre une cellule productrice de la cytokine et une cellule


réceptrice exprimant le récepteur correspondant, à des doses de l'ordre du pg ou du ng. Elle
peut concerner des cellules contigües (communication paracrine) ou s'effectuer à distance
(passage sanguin : communication endocrine).

On connait plus de 200 cytokines (on ne les décrira pas toutes) regroupées en familles
selon leur fonction ou le type de cellules productrices. La plupart des cytokines agissent sur la
prolifération, le métabolisme, la mobilité ou la différenciation cellulaire ; quelques-unes ont
des effets cytotoxiques. Il existe une très forte régulation de cette communication : la
production de cytokines aussi bien que l'expression des récepteurs aux cytokines sont contrôlés
en fonction de l'activité cellulaire.

A) Barrières inductibles locales = tissulaires


1) Cellulaires
a) Les interférons

Certaines cellules peuvent sécréter des molécules à activité anti-microbienne


(interférons, enzymes..).

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Les interférons constituent un groupe hétérogène de cytokines impliquées dans le
contrôle de l'activité cellulaire. Les interférons de type I ont un effet virostatique important
dès le début de l'infection : ils limitent transitoirement la propagation de l'infection virale dans
les tissus (mécanisme d'interférence virale).

Il faut savoir distinguer les 2 types d'IFN : ils font partie des médicaments commercialisés
en médecine vétérinaire ; ils coûtent cher et il est important de bien savoir les manier : ils sont
très efficaces mais peuvent quelques fois s'avérer dangereux.

type 1 type 2
interférons

autres
(thermorésistant) (thermosensible)

IFN-alpha IFN-beta IFN-gamma

Cellules
productrices

Lymphocytes T
dendritiques, Fibroblastes et
cellules

stimulés par
macrophages et cellules épitheliales
l'antigène
lymphocytes

Acide nucléique Réponse IFN tau, omega...


inducteur

Signaux de danger
agent

étranger dans le spécifique à gèrent la régulation


exogènes
cytoplasme (viral) l'antigène de l'activité/de la
prolifération
cellulaire dans les
(exprimant un

tissus producteurs
récepteur)
sensibles
cellules

Pratiquement toutes les cellules (récepteur Lymphocytes,


ubiquiste) macrophages..

Action anti-virale transitoire


principales
fonctions

(les cellules bloquent la synthèse ARN Régulation de


cytoplasmique) : protection des cellules l'immunité
adjacentes dans un tissu infecté par une virus

b) La phagocytose

Sous l'influence directe des signaux de danger ou par l'intermédiaire des cytokines pro-
inflammatoires et du complément, l'activité et la mobilité des phagocytes, mastocytes et
cellules dendritiques peuvent être augmentées.

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La phagocytose est un mécanisme de destruction des bactéries (et de petites
cellules) par des cellules "phagocytaires" (= phagocytes) capables d'ingérer et de digérer des
particules dans des vacuoles contenant des molécules cytolytiques.

Ce mécanisme, très efficace et peu nocif pour l'organisme, est naturel dans les tissus
("travaux de voirie" associés au renouvellement cellulaire). Il peut être fortement amplifié
par des cytokines et des éléments de la réponse immune, qui recrutent les cellules
phagocytaires et augmentent leurs capacités phagocytaires.
WIKI :
L'opsonisation est
un processus
biochimique par
lequel une
molécule (dite
opsonine)
recouvre la
membrane d'une
cellule cible pour
favoriser sa
phagocytose par
une cellule dotée
de récepteurs
pour les
opsonines.
Les étapes de la phagocytose Les Ac sont des
opsonines.

2 types de cellules peuvent phagocyter des micro-organismes :

 les neutrophiles (phagocytose bactérienne surtout)


 les cellules du groupe des monocytes-macrophages (bactéries, protozoaires, levures,
petites cellules).

Certaines bactéries et certains parasites sont capables de résister à la phagocytose,


en particulier les bactéries encapsulées ou produisant des leucotoxines détruisant les
phagocytes. Le pus résulte d'une phagocytose bactérienne inefficace (accumulation de débris
de nécrose cellulaire, de bactéries et de neutrophiles); on parle de bactéries "pyogènes".

2) Physiques

Des mécanismes nerveux peuvent être déclenchés, par stimulation des fibres
nerveuses locales. La physiologie sécrétoire et motrice sont modifiées, afin d'évacuer l'agent
agresseur (prurit, éternuement, toux, spasme, pleurs, ptyalisme, vomissement, diarrhée..)

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B) Barrières inductibles générales = systémiques
1) La fièvre

Certaines cytokines sont dites "pyrogènes" : elles entraînent la fièvre en agissant sur
l'hypothalamus. Ces cytokines sont produites par les cellules immunocompétentes dans les
tissus agressés en réponse à la reconnaissance de "signaux de danger".

NB : principales cytokines pyrogènes : IL1, IL6, TNF-alpha

La fièvre est une élévation de la température centrale du corps au-dessus des valeurs
physiologiques normales, accompagnée de troubles neuro-végétatifs et comportementaux
(sueurs, frissons, anorexie, apathie, malaise..).

La fièvre a un effet microbiostatique (sur les bactéries et virus) en modifiant l'activité


cellulaire et le métabolisme. Cependant, les fièvres élevées ou prolongées sont nocives pour
l'organisme (troubles métaboliques et cardio-vasculaires, convulsions, avortement...). Les
nouveaux nés et les femelles gestantes sont très sensibles à la fièvre, chez qui elle pourra
s'avérer dangereuse.

Il ne faut pas confondre les notions de « fièvre » et d'« hyperthermie ». La fièvre est
causée par un décalage à la hausse du thermostat hypothalamique, alors que l'hyperthermie
est causée par l'incapacité d'adapter sa régulation thermique à un environnement chaud ou à
un travail musculaire intense.

2) L'inflammation

L'inflammation est un ensemble de troubles tissulaires en réponse à une agression,


caractérisé par les signes suivants : rougeur, chaleur, douleur, tuméfaction.

L'inflammation a pour rôle principal de rejeter les éléments étrangers au tissu


(échardes, infections..). Elle se déroule selon deux étapes :

1) La phase vasculaire (immédiate) : >> Rincer le tissu, apporter des facteurs activants
 augmentation de la perméabilité vasculaire et de l'irrigation tissulaire : œdème (et
exsudation de liquides : rhinite, diarrhée...), rougeur/chaleur, douleur par compression
des fibres nerveuses ...
 troubles de la coagulation (formation de micro-caillots...)
2) La phase cellulaire (après quelques heures) : pénétration de cellules immunocompétentes
dans les tissus lésés >> Faire le ménage en profondeur
 altération de la physiologie du tissu atteint
 lésions et remaniements tissulaires (nécrose, fibrose , ...)

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Les facteurs activateurs de l'inflammation sont des "signaux de danger" auxquels
réagissent les cellules immunocompétentes tissulaires. Au cours de l'inflammation sont
produits de très nombreux médiateurs : cytokines "pro-inflammatoires", , enzymes,
histamine, kinines, "protéines de la phase aigüe de l'inflammation=PAI"...

Principe général de l'inflammation


On distingue de nombreux types d'inflammation, en particulier aigüe et chronique.

Une inflammation modérée est utile à la mise en place d'une réponse


immune efficace (réponse aux signaux de danger, cytokines...) mais une
inflammation prolongée/sévère est néfaste car elle perturbe le fonctionnement
tissulaire et peut entrainer des séquelles importantes.
Les principaux troubles sont locaux, mais parfois aussi généraux :

 Les troubles tissulaires sont liés principalement à la modification de


l'irrigation tissulaire et à la pénétration du tissu par des cellules
immuno-compétentes activées.
 les troubles généraux sont liés à la production de cytokines "pro-
inflammatoires" qui modifient le métabolisme général et peuvent aussi
entrainer de la fièvre
(principales cytokines proinflammatoires qui sont
quelquefois aussi pyrogènes : IL1, IL6, IL8, IL11,
IL12, TGF-beta, TNFs, IFNs..).

Principales protéines plasmatiques mises


en évidence au cours de la phase aigüe
de l'inflammation

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NB : La plupart des antiinflammatoires sont des inhibiteurs de certains médiateurs
cellulaire récepteurs aux cytokines pro-inflammatoires.

3) Le complément et les protéines de la PAI

 L'activation du système du complément (voie alterne, cf cours 13) :


Le système du complément est un ensemble de protéines plasmatiques impliquées dans
les défenses locales tissulaires. Ces protéines exercent leurs fonctions une fois clivées en
présence d'activateurs.

 Les protéines de la PAI Phase Aigüe de l'Inflammation


Ce sont les APR (Acute phase reaction of Inflammation) synthétisées par le foie et sous
l'influence des cytokines pro-inflammatoires. Un ensemble d'environ 20 "protéines de la
phase aigüe de l'inflammation" est libéré dans le plasma. Elles sont activées dans les tissus
et assurent diverses activités : activité antimicrobienne, régulation de la coagulation et
réparation des tissus.

IV - Synthèses et autres

>> A partir de tout ce qu'on a vu, quelles sont les composantes de notre immunité qui vont
réagir avec les microbes ?

Type de microbe
Immunité non spécifique Immunité spécifique
rencontré
Peu impliquée (la flore
Flore commensale Rapide et efficace commensale est externe à
l'organisme)
Opportunistes Insuffisante Rapide et efficace
Insuffisante (symptômes - liés au
microbe par lyse cellulaire, ± rapide ± efficace. Maladie puis
Pathogènes production de toxines ... ou guérison et protection contre
endogène avec fièvre et les infections ultérieures
inflammation - )

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>> On peut employer les termes suivants :

- "portage sain" : l'infection est partiellement contrôlée. Il n'y a pas de maladie, mais
l'infection persiste. Si le système immunitaire a un coup de fatigue, la rechute est possible
(ex : 10% des gens dans l'amphi auraient encore l'Herpèsvirus de la varicelle caché
quelque part ...)
- immunodéprimé : les opportunistes peuvent provoquent des maladies par déficience du
système immunitaire (faibles défenses)

>> Une électrophorèse des protéines plasmatiques permet de regarder où en est l'individu
dans la réponse immune. [cf p10] L'albumine est la protéine la plus abondante (grand pic) et les
autres bosses sont les alpha, bêta, gamma globulines (gammaglobulines = immunoglobulines =
anticorps). Un pic des cytokines est synonyme d'inflammation : on peut suivre la réponse à un
traitement.

"La flore commensale c'est génial "

>> Ne pas oublier l'importance de la flore commensale ! Un individu avec une flore commensale
de mauvaise qualité a une immunité moins forte.

>> Quelques éléments de raisonnement

 Détailler et commenter les voies d'entrée des micro-organismes pathogènes (superficie


des muqueuses..). En quoi la flore commensale peut-elle gêner le diagnostic d'une
infection?
 Qu'est ce qu'une infection suppurée? quels sont les micro-organismes responsables
d'infections suppurées?
 En quoi les conditions d'hébergement et l'alimentation des animaux sont elles
déterminantes pour le bon fonctionnement des barrières (analyser des exemples de
facteurs nocifs pour les barrières immunes naturelles : poussières, plaies et micro-
traumatismes, NH3, carences..).
 Peut-on utiliser les interférons pour prévenir et traiter les infections des animaux?
 Citer des causes à la fièvre. Doit-on combattre la fièvre? même question pour
l'inflammation

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>> Quelques éléments d'application :

 Il existe de très nombreux mécanismes anti-microbiens et anti-parasitaires de


l'immunité non spécifique, permanents ou inductibles, mais la plupart n'ont qu'un effet
microbiostatique. Un grand nombre des symptômes durant les infections sont liés non
seulement à l'action néfaste des micro-organismes, mais aussi aux réactions de
défense immunes, et en particulier aux mécanismes non spécifiques inductibles (fièvre,
toux..). Le traitement symptomatique des infections doit tenir compte du fait qu'il
réduit les capacités de défense propres (attention à l'usage abusif des anti-tussifs, anti-
diarrhéiques..).
 La flore commensale est un système complexe et encore mal connu. Un individu normal
adulte héberge souvent des micro-organismes opportunistes au sein de la flore des
muqueuses; il peut même être "porteur sain" de germes pathogènes vis-à-vis desquels
il a acquis une immunité. Ce portage sain peut créer des sources d'infection pour des
individus plus fragiles (nouveaux-nés, immunodéprimés..).
 Tout trouble (ou toute action médicale ou erreur zootechnique) qui altère les
barrières non spécifiques ou diminue leur fonctionnement est un facteur favorisant
des infections, par les agents pathogènes ou même par les agents opportunistes (ex :
infection urinaire si incontinence, infection cutanée d'une plaie, infection pulmonaire
après inhalation d'un gaz irritant..). La qualité de la flore commensale est également un
facteur important de l'immunité (mais sa maitrise est difficile).
 L'immunité non spécifique et l'immunité spécifique sont étroitement imbriquées : la
réponse spécifique ne s'enclenche efficacement qu'en relai des mécanismes inductibles
grâce aux cytokines qui interviennent dans les 2 types de réponse, qui sont produites
par les tissus atteints. La guérison intervient en général par la diminution de
l'immunité non spécifique (inflammation, fièvre..) au profit de la réponse spécifique.
L'acquisition, après un épisode clinique, d'une immunité spécifique efficace assure une
protection durable et asymptomatique vis-à-vis des rechutes et réinfections.

>> Quelles sont les grandes étapes de la réponse immune anti-infectieuse ?

1) Barrières permanentes
2) Barrières inductibles non spécifiques
3) Réactions qui se généralisent (fièvre ...)
4) Immunité spécifique (humorale et cellulaire)

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CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM

CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM


Réaction Antigène – Anticorps ;
Structure des Immunoglobulines ;
Classe des d’Immunoglobulines

I- Généralités
A) Définition de l’anticorps
B) La réaction antigène-anticorps
II- Les immunoglobulines
A) Définition et structure des immunoglobulines
B) Les trois types de variations
1) Variations isotypiques
2) Variations idiotypiques
3) Variations allotypiques
C) Les classes et sous classes d’immunoglobulines
D) Maturation de l’affinité

Il était une fois… La vie

Objectifs du cours :
 Faire le schéma d'un anticorps en indiquant les régions importantes sur le plan
fonctionnel (domaines, Fc, Fab, paratope); distinguer les notions d'immunoglobulines
(Ig) et d'Anticorps (Ac) ; définir la valence d'un anticorps.
 Définir la réaction antigène-anticorps et ses paramètres
 Définir les termes d'antigène et d'épitope ; décrire les conséquences biologiques de la
présence de plusieurs épitopes sur un antigène et de plusieurs antigènes sur un micro-
organisme (complexes immuns, réactions croisées...) (cf cours ultérieurs)
 Définir les principales variations structurales des immunoglobulines (isotypie,
allotypie, idiotypie)
 Décrire les classes d'Ig et leurs principales propriétés biologiques (cf cours ultérieurs)

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I- Généralités
A) Définition de l’anticorps

Un anticorps (Ac) est une protéine produite par


un lymphocyte B en réponse à une stimulation par
un antigène (Ag), et capable de se combiner avec cet
antigène pour former un complexe antigène-
anticorps.

Chaque clone lymphocytaire B produit un


anticorps dont la séquence et donc la spécificité
pour l’antigène sont uniques.

Les anticorps sont produits par le lymphocyte


sous 2 formes :
 des anticorps sécrétés
 une forme membranaire qui est constitutive
du récepteur BCR = récepteur à l'antigène du lymphocyte B (pour B-cell receptor)

La liaison antigène-anticorps se fait grâce à un ensemble de liaisons faibles entre les


deux zones actives : l’épitope de l’antigène et le paratope de l’anticorps. Cette
reconnaissance est à la base de la réponse immunitaire spécifique.
 Un épitope, ou déterminant antigénique, est une partie de l'antigène reconnue
spécifiquement par une molécule donnée d'anticorps (taille approximative : 5 à 10
acides aminés).
 Un paratope est une partie variable d’un anticorps qui se combine à l'épitope
complémentaire sur l'antigène. Il est formé par combinaison des domaines variables
des chaines H (Heavy) et L (Light) de l'anticorps. Il y a généralement 2 paratopes
identiques par anticorps, la valence classique est donc de deux (mais peut être de 4
ou 10 selon la classe d’immunoglobuline).

Un antigène ayant plusieurs épitopes peut donc être


reconnu par plusieurs anticorps (dont les paratopes sont
complémentaires de chacun de ses épitopes), on parle de
réponse anticorps polyclonale. De plus un même épitope peut
être reconnu par plusieurs anticorps différents avec une
affinité plus ou moins élevée.

Plusieurs épitopes sur un même


antigène

2/14
B) La réaction antigène-anticorps

C’est une réaction d’équilibre (non covalente), résultant d’un ensemble de liaisons
faibles :
Ag + Ac ↔ Ag-Ac.

Le pourcentage d’antigène fixé dépend de l’affinité de l’anticorps et des conditions


environnementales (température, pH…)

La spécificité est un paramètre


indiquant l'aptitude d'un anticorps à
discriminer entre 2 antigènes proches
(mais différents). La complémentarité
stérique et électrique d'un anticorps
avec l'antigène entraine la formation
d'un ensemble plus ou moins important
de liaisons faibles influencé par
l’affinité.

Complémentarité électrique et stérique Ag-Ac

L’affinité est un paramètre désignant


la force de la liaison antigène-anticorps, et
indiquant le pourcentage de forme
complexée par rapport à la forme libre.
L'affinité est très variable d'un anticorps à
l'autre (10-4 à 10-9).
Plus l’antigène est complémentaire de
l’anticorps, plus l’affinité augmente, ce qui
a une grande importance biologique, car si
l’anticorps est peu affin, l’antigène peut
« continuer sa vie ».

Affinité différente d’un Ac pour 2 Ag quasi-identiques

NB : L'avidité est la résultante de l'affinité et de la valence : à affinité identique, un


anticorps IgA dimère aura une plus grande avidité pour l'Ag qu'un anticorps IgG

3/14
II- Les immunoglobulines
A) Définition et structure des immunoglobulines

Le terme immunoglobuline (Ig) est un terme décrivant la nature chimique des


anticorps, tandis que le terme d'anticorps identifie la fonction. Chaque anticorps est une
immunoglobuline qui possède une séquence unique à l’extrémité de domaines «variables»,
ce qui lui confère sa spécificité.

Les Ig sont des protéines complexes se caractérisant par une structure globuleuse
polycaténaire contenant des domaines (constants ou variables), c'est à dire des zones de
repliement de la séquence, indépendantes sur le plan structural et fonctionnel (un domaine
= un boudin !).

Schéma à savoir refaire pour le partiel !!

Structure générale des Ig

4/14
On distingue sur les Ig deux régions séparables par clivage enzymatique :
 la région Fc : (fragment cristallisable) contenant les domaines constants et donc
assurant des fonctions communes à tous les anticorps
 la région Fab : (antigen binding fragment) fragment à domaines variables et
constants constituant le paratope qui fixe l’antigène.

La structure générale des Ac est un complexe de 4 chaines protéiques identiques 2 à 2 :


2 chaines H = Heavy et 2 chaines L = Light, fixées par des ponts disulfure inter et intra-
caténaires. Une immunoglobuline contient environ 5 domaines pour la chaine lourde et 2
domaines pour la chaine légère, chacune de ces chaines contient des domaines dits
constants et des domaines dits variables voire hypervariables (au niveau du paratope).
Une Ig possède également des glycosylations qui influent sur sa stabilité.

Chaque Ac est une Ig qui possède une séquence unique à l’extrémité de domaines
«variables», ce qui lui confère sa spécificité.
Le paratope est formé par juxtaposition des domaines variables des chaines H et L

NB : Le chameau et le lama n’ont pas de pont disulfure entre les chaines lourdes et les chaines
légères. Leurs Ig sont donc faciles à synthétiser, ce qui constitue un intérêt en immunologie.

La synthèse d'une protéine de type immunoglobuline résulte de l'assemblage de


plusieurs gènes pour former une chaine comprenant plusieurs domaines. C’est un processus
propre à chaque clone lymphocytaire, ce qui conduit à leur spécificité. Chaque clone
acquiert une génétique unique V D J, suite à une perte de gènes.

Plusieurs gènes sont nécessaires pour la synthèse des Ig :

 Groupe de gènes différents pour la chaine H et pour la chaine L


 Association de plusieurs gènes pour produire l’ensemble d’une chaine : V, D, J, C
 Chaque groupe de gène V D et C contiennent de nombreux allèles (« librairies »)

Il s’agit d’un système de recombinaison aléatoire assurant la diversité clonale.

L'isotype correspond à la variation structurale des Ig affectant les domaines


constants des chaînes H et L (séquence génétique, nombre de domaines, nombre de ponts S-
S assurant la cohésion de l'Ig, % de glycosylation..). Il est déterminé par la sélection d’un
allèle V, d’un allèle D et d’un allèle J.

L'idiotype correspond à la variation structurale des Ig affectant les domaines variables,


et donc le paratope (dizaines de milliers de variations possibles). Chaque clone
lymphocytaire produit un idiotype différent, selon l'allèle C sélectionné. [cf cours
Immunogénétique]

5/14
B) Les trois types de variations

Chaque chaine protéique est constituée de un à quatre domaines constants (peu de


variations entre les Ac), et d’un domaine variable (dont la variation est importante entre les
Ac). Les variations structurales sont liées à des variations des gènes utilisés lors de la
synthèse des Ig.

1) Variations isotypiques

Chaque clone lymphocytaire peut produire - selon son état de différenciation - plusieurs
isotypes, en utilisant plusieurs allèles différents du gène C qui codent pour les domaines
constants des chaines H (classes et sous classes d'Ig : IgM, IgG, IgA, IgE, IgD) et des chaines L
( kappa ou λ lambda). Les variations porteront sur le nombre de ponts disulfures S-S
assurant la cohésion de l’Ig, le pourcentage de glycosylation, la séquence génétique, le
nombre de domaine...

 Les variations interspécifiques sont liées à l'évolution phylogénétique des gènes


codant pour les Ig. Elles entrainent des variations dans la génétique, la nature des Ig
produites, et par suite des variations interspécifiques de leurs propriétés physico-
chimiques et biologiques. Ainsi, les IgG d'un chien ne sont pas strictement identiques
aux IgG d'une vache ou d'un homme ou d'une souris, et encore moins de celle des
autres Vertébrés...
 Les variations intraspécifiques sont dues au système génétique de production des Ig.
Les variations intraspécifiques définissent au sein de chaque espèce plusieurs classes
d'immunoglobulines (IgM, IgG, IgA, IgE, IgD), voire des sous-classes (IgG1-4, IgGa-c..).
Les classes et sous classes se distinguent par leurs propriétés physico-chimiques et
biologiques. La production de l'une ou l'autre des classes/sous-classes est régulée au
cours de la réponse immune en fonction de l'état de différenciation des lymphocytes.

Cf. II.C. Les classes et sous-classes d’immunoglobulines

2) Variations idiotypiques

Il s’agit de variations structurales des Ig affectant les domaines variables, et donc le


paratope. Chaque clone lymphocytaire produit un seul idiotype différent des autres, qui
correspond à une spécificité définie déterminée par les domaines variables des chaines H et
L. Un individu produit des millions d'idiotypes différents dans sa vie (autant de clones B).

Remarque : idios= racine grecque d'individu, original, particulier.

6/14
3) Variations allotypiques

Il s’agit de variations structurales affectant les jonctions entre domaines (quelques


dizaines de variants possibles). Il s'agit essentiellement de variations intraspécifiques dues
au système génétique de production des immunoglobulines. Ces variations permettent de
distinguer au sein d'une espèce des groupes d'individus présentant les mêmes allotypes.
Elles présentent peu d’intérêt en médecine vétérinaire (mais pose problème pour les
personnes recevant des transfusions régulières, pouvant faire des rejets à cause d’allotypes
différents).

Variations structurales des Ig

C) Les classes et sous classes d’immunoglobulines

Chaque espèce possède plusieurs classes d’Ig, qui ont des propriétés physico-
chimiques et biologiques différentes :
Les Mammifères produisent 5 classes d’Ig : IgM, IgG, IgD, IgA, IgE
Les IgG constituent les immunoglobulines de base.
Les IgM et les IgA sont produites sous forme de polymères ; il existe un peptide de
jonction entre Ig. Ainsi, les IgM sont des pentamères mobiles. Les IgA sont quant à elles
produites sous 3 formes : forme monomère, dimère, ou sécrétoire (= ajout d’une protéine
sécrétoire qui forme l’IgAs. On la trouve dans le mucus digestif et respiratoire, la bile, la
salive, les larmes, le lait…). Les IgD sont quand à elles des immunoglobulines non circulante :
elles régulent l’interaction Ag-Ac.

7/14
IgG

IgM

IgE
IgD

IgAs

8/14
L’évolution phylogénétique des gènes codant pour les Ig provoque des grandes
variations interspécifiques (classes, structures, propriétés). Ainsi prudence : on ne peut pas
extrapoler les mêmes vaccins chez différentes espèces d’animaux.
Les poissons ont quant à eux 2 classes d’Ig : IgM tétramères et Ig « T ». Les IgG de
l’homme et du chien n’ont pas les mêmes propriétés.
La concentration et la distribution des Ig sont régulées.

Concentration ½ vie
Valence* Affinité Distribution
sérique (mg/ml) (jours)
IgM 10 + 2 Sang <7
IgG 2 ++ 20 Sang et tissus 21
Sang et
7 à 21
IgA 2 ou 4 (IgAs) + 2 muqueuses
(IgAs)
(sécrétions : IgAs)
IgE 2 ++ 0,002 tissus <7
*La valence est le nombre d'antigènes identiques que peut fixer une molécule d'anticorps (2, 4 ou 10 selon
les classes d'Ig). La valence intervient dans la capacité des anticorps à former des complexes macromoléculaires
composés de nombreux antigènes et anticorps (formation d'un réseau macromoléculaire).

Pour une même spécificité d’un anticorps, la classe d’Ig a un rôle important :

 chaque classe a des propriétés et des fonctions différentes.


 Les lymphocytes produiront une classe d’immunoglobuline différente selon leur
stade de différenciation.

Traversée
Agglutination Activation Activation des
Neutralisation épithélium
Précipitation du C cellules IC
(transcytose)
IgM ++ - ++ - -
IgG ++ + à ++ + ++ Nouveau-né
Muqueuses
IgA + -à+ -
(IgAs)
IgE - - ++

NB : ces deux tableaux sont à connaitre parfaitement.

9/14
D) Maturation de l’affinité Ces notions ne sont pas au programme, mais
intéressantes à comprendre

L’affinité de la réponse de l’anticorps augmente durant la réponse à l'antigène. Dans la


grande majorité des cas, la réponse des anticorps est polyclonale : elle implique de
nombreux clones lymphocytaires B capables de reconnaitre un même antigène par ses
différents épitopes.

 Les clones les plus affins sont sélectionnés (ils sont plus activés par l’antigène),
parmi les clones B reconnaissant un même épitope et les clones B reconnaissant
des épitopes différents mais proches.
 Certains clones lymphocytaires B peuvent subir des mutations dans la séquence
produisant l’anticorps : la sélection des clones les plus affins évolue.

La maturation de l’affinité s’effectue plus ou moins selon la biodisponibilité de


l’antigène :

 Influence de la durée/répétition du contact avec l’antigène.


 Influence de la concentration de l’antigène (forte concentration : peu de
sélection ; faible concentration (mais suffisante) : sélection importante)

La réponse anticorps obtenue après plusieurs jours de contact avec l’antigène est plus
affine que la réponse initiale (affinité réponse secondaire > affinité réponse primaire).

L'évolution de l'affinité au cours de la réponse anticorps a des conséquences


importantes :

 La réponse anticorps est souvent plus affine durant la réponse secondaire, ce qui
accroit son efficacité (capacité neutralisante...)
 La dose d'antigène a une forte influence (d'où l'importance de bien fixer la dose
et la fréquence d'un vaccin : ni trop, ni trop peu).

Maturation de l’affinité

10/14
CONCLUSION ET ELEMENTS DE REFLEXION

Comment et pourquoi y a-t-il plusieurs anticorps pour un même antigène ?

Comment ?
Un Ag peut avoir plusieurs épitopes
Réponse polyclonale : Plusieurs clones lymphocytaires sont susceptibles de reconnaître
chaque épitope
Plusieurs isotypes pour un même Ac

Pourquoi ?
Complémentarité des Ac au cours de la réponse immune
Adaptation de la réponse immune grâce à l’isotype (propriété biologique)

L'adaptation est réalisée via l’isotype, au travers d'un changement de classe


d’immunoglobuline (IgM, IgG,…) au cours de la différenciation.

 En pratique, on utilise le terme d'immunoglobuline (Ig) pour désigner la nature chimique


et le terme d'anticorps (Ac) pour désigner la fonction (on sous-entend la spécificité pour
un Ag donné quand on parle d'Ac). Le taux des Ig reste globalement stable, tandis que le
taux d'un Ac donné peut varier considérablement.

 Les anticorps assurent un rôle d'intermédiaire et sont capables de faire réagir l'organisme
contre une multitude de cibles:
 La partie variable (Fab) fixe l'antigène. L'anticorps complexé à l'antigène désigne
la cible de la réponse immune. Le très grand nombre d'anticorps différents
répond à l'extrême diversité des microbes.
 La partie constante (Fc) transmet le signal, activant les mécanismes effecteurs
de la réponse immune contre la cible désignée. La combinaison des effets de
plusieurs classes d'anticorps permet d'adapter la réponse.

 Les variations isotypiques des Ig permettent d'adapter finement la réponse immune au


type d'agression, car chaque classe d'Ig possède une distribution, des propriétés
biologiques, et donc des fonctions différentes. La réponse immune évolue dans le temps à
la fois en quantité (production d'Ac adaptée à l'Ag) et en qualité (classe des Ac produits).

 Le terme d'antigène n'est pas une notion structurale mais fonctionnelle (des molécules
de taille et de structure variées sont des antigènes; des molécules de structure différente
peuvent être reconnues par un même anticorps). Un micro-organisme exprime des
dizaines d'antigènes différents qui peuvent donner lieu chacun à une réponse immune
spécifique indépendante.

11/14
 Plus généralement, on regroupe au sein d'une superfamille des Immunoglobulines
l'ensemble des protéines qui sont construites sur le modèle des Ig, avec un ou plusieurs
domaines constants ou variables : beaucoup d'autres protéines impliquées dans
l'immunité appartiennent à cette superfamille (Ig, BCR et TCR, récepteurs de surface des
lymphocytes, cytokines..). L'analyse évolutive de ces protéines permet de comprendre
comment l'immunité s'est créée et "complexifiée" depuis les poissons jusqu'aux
mammifères.

Classes d'Ig IgM IgG IgA IgE IgD


monomères ou
dimères (valence 2
pentamère ou 4)
monomère monomère monomère
(valence ou forme
(valence 2) (valence 2) (valence 2)
10) sécrétoire= IgAs
caractéristiques (dimère+ pièce
structurales sécrétoire)
1 ou 2(2H-alpha
5(2H-mu + +2L) + pièce de
1(2H-gamma 1(2H-delta +
2L) + pièce jonction (si dimère) 1(2H-epsilon +2L)
+2L) 2L)
de jonction + pièce sécrétoire
(si IgAs)
identique à la
classe d'Ig
affinité et
faible forte moyenne forte sécrétée par
spécificité
le
lymphocyte
nombreuses
sous-classes et 2 sous classes (IgA1
sous-classes
variations et IgA2)
(IgG1-IgG4)
ordre de
traces (Ig
grandeur de la 0,7-2,7
15-20 mg/ml 0,2-2,5 mg/ml <5µg/ml membranaire
concentration mg/ml
non sécrétée)
sérique (chien)
sanguine <<
sanguine <
tissulaire.
tissulaire (IgA dans
les IgE sont dites
les muqueuses
"cytophiles" = la
sanguine = principalement) et
majorité des IgE
distribution sanguine> tissulaire; sécrétoire (IgAs organes
n’est pas soluble,
principale tissulaire passage dans dans les sécrétions lymphoïdes
mais fixée à la
le colostrum digestives,
membrane des
pulmonaires,
cellules immuno-
génitales, salive,
compétentes via
larmes)
le R-Fc)

12/14
Classes d'Ig IgM IgG IgA IgE IgD
6 ( Les IgAs sont
2 (fragiles
très résistantes
1/2 vie en sous forme
aux variations de
jours 5 21 libre,
pH et aux
(stabilité) thermosensib
enzymes
les)
digestives)
principales
fonctions
propres neutralisation
précipitation,
(hormis la agglutination (IgAs dans les
neutralisation
formation de sécrétions)
complexes Ag-
Ac)
capacité à
+/++ (voie classique)
activer le +++ (voie
variations selon -/+ - -
système du classique)
sous-classes
complément
+/+++ (phagocytose),
capacité à
-/+ (ADCC, +++ (ADCC,
activer les
-/+ dégranulation) -/+ dégranulation -
cellules via le
variations selon )
R-Fc
sous-classes
+++ (colostrum et
transmission
lait); passage uterin + (lait : quantité
au nouveau -
en fin de gestation faible ou
né (transfert - - -
chez les primates, moyenne selon
de l'immunité
carnivores et les espèces)
maternelle)
rongeurs

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CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM

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LES FONCTIONS DES ANTICORPS

I- Fonctions propres des anticorps


A) Neutralisation
B) Agglutination
C) Précipitation

II- Fonctions indirectes des anticorps


A) Activation du système enzymatique du complément[cf CM13]
B) Activation des cellules via le RFc
C) L'opsonisation

Objectifs du cours :

 Décrire les principales fonctions des anticorps à l'aide de schémas : agglutination,


précipitation, neutralisation, activation du complément, activation cellulaire
 Décrire les conditions optimales de réalisation des différentes fonctions (concentration et
"zone d'équivalence", classe d'Ig..)
 Décrire l'opsonisation
 Comparer le rôle des anticorps dans l'activation des lymphocytes B (en tant que
constituant du B Cell Receptor=BCR cf CM7) et dans l'activation des autres cellules
immunocompétentes (via le R-Fc).

Pour le partiel, souvenez-vous qu’il existe 5 fonctions des anticorps ! C’est un bon moyen pour
les retrouver facilement en les listant.

NB : l’opsonisation n’est pas une fonction à proprement parler : c’est plutôt une conséquence
des fonctions indirectes !

1/10
cellules
classes d'Ig immuno- principal effet
concernées compétentes biologique
impliquées

inhibition de l'activité
neutralisation IgG >> IgA biologique d'un Ag
(=possibles avec des anticorps
fonctions propres des Ac

(toxine..)

élimination des
purifiés)

IgM > IgA >


agglutination particules reconnues
IgG
par la voirie tissulaire

élimination des
précipitation IgG complexes reconnus par
la voirie tissulaire

inflammation et
(=nécessitent des facteurs annexes aux anticorps: complément,

activation du complément augmentation de


IgM > IgG
(voie classique) l'activité anti-
microbienne
fonctions indirectes des Ac

neutrophiles
activation (IgG, IgA) et
aug. de la phagocytose
des cellules opsonisation IgG > IgA monocytes-
anti-bactérienne
cellules)

immuno- macrophages
(IgG)
compétentes
(fixation des Ac
ADCC activité anti-parasitaire
sur les cellules
(= Antibody IgG > IgE éosinophiles
par les Dependant Cell et inflammation
récepteurs de la Cytotoxicity)
partie Fc des Ig= mastocytes et
RFc) dégranulation IgE > IgG basophiles, inflammation
éosinophiles

2/10
I- Fonctions propres des anticorps
A) Neutralisation

La neutralisation correspond à la capacité d'un


anticorps à inhiber l'activité biologique d'un antigène. Elle
peut se mesurer en comparant l'activité biologique d'un
antigène en présence ou en absence d'anticorps.

:
Balto est un chien de traîneau de race
husky sibérien. Il est célèbre pour sa
La neutralisation peut bloquer de nombreuses participation à la course au sérum de
1925, en Alaska pendant laquelle un
activités biologiques : la toxicité de différentes molécules médicament antidiphtérique dut être
(toxines bactériennes..), la pénétration intracellulaire des transporté sur 1000 km par chemins de
micro-organismes (empêche l'infection), l'activité fer puis par traîneaux à chiens pour
enzymatique... Elle possède des applications combattre une épidémie.

thérapeutiques variées : sérum antirabique, antivenimeux


...

Seule une petite partie des Ac est capable de réaliser une telle neutralisation ; c'est
l'un des premier rôles que l'on a attribué aux Ac (cf Balto). L'efficacité du phénomène
dépend de la spécificité des Ac, car ils doivent rentrer en compétition avec l'épitope
impliqué dans l'action biologique de la toxine. Une très forte affinité associée à une grande
quantité d'Ac est nécessaire (par exemple les IgE ne sont pas en assez grande quantité pour
être efficaces).

La neutralisation peut s'appliquer aux toxines (botuliques, tétaniques, LPS ...) mais
également aux virus (dans le cas du VIH, on essaie de fabriquer des Ac neutralisants qui se
fixent sur CD4 afin de les masquer au virus, pour la rougeole ou la maladie de Carré des Ac-
anti C46...).
" Si elle est neutralisée
NB : La prof a travaillé sur la schistosomiase ou bilharziose. ils arrivent plus à ...
C'est une maladie parasitaire causée par un ver hématophage, enfin bref ils font
le schistosome. Les œufs sont extrêmement pathogènes, pondus dans le foie
ils provoquent de l'inflammation autour d'eux pour "casser le foie" et être plus d'œufs. "
ensuite distribués par les canaux biliaires pour atterrir dans les rivières. Si les
vers adultes sont tués, le système immunitaire ne lutte plus contre eux.
Il existe une enzyme, indispensable pour que le mâle et la femelle restent
collés, la glutathion transférase. On la bloque avec cette technique !

3/10
B) Agglutination

L'agglutination correspond à la capacité d'un antisérum (= mélange d'anticorps) à


former des agglutinats, visibles à l'œil nu, en présence d'antigènes particulaires. Sa
visibilité la rend très utile pour le diagnostic !

Elle peut concerner :

 des particules inertes (billes de latex recouvertes d'antigène : tests de diagnostic)


 des microorganismes : des bactéries, plus grosses, qui seront plus faciles à agglutiner
que les virus, et des parasites. Les agglutinats ont un ainsi un rôle anti-infectieux car
ils limitent la mobilité des agents agglutinés et augmentent leur phagocytose
 des cellules (hématies..) dans le contexte de troubles immunopathologiques. Le
problème le plus fréquent est le rejet des transfusions d’hématies de groupe sanguin
différent du receveur.

NB : Plus la valence des Ac sera grande, plus l'agglutination sera efficace : les IgM possèdent
une valence de 10 et sont donc très efficaces.

"Là vous mimer l'agglutination serait pas très facile "


>> Les techniques d'agglutination seront vues en TP

C) Précipitation

ATTENTION C'est presque l'agglutination, mais cela concerne des Ag solubles ! Si l'Ag est
dans le sang le phénomène de précipitation peut être très embêtant : un précipité peut
bloquer la circulation. Si il y en a un petit peu c'est bien, trop c'est pas bien.

4/10
La précipitation correspond à la capacité d'un antisérum à former un précipité en
présence d'antigènes solubles. Ces complexes macromoléculaires ont surtout un rôle
d’élimination des Ag : les précipités sont ensuite phagocytés. In vitro, on les utilisera dans les
techniques d'immunologie [cf CM5].

On peut définir expérimentalement la zone d’équivalence d'un antisérum : il s'agit


de la concentration d'un antisérum assurant le maximum de précipitation d'une
concentration connue d'Ag. Le complexe macromoléculaire précipitant se dissout
progressivement si on augmente la quantité d’Ac à quantité d’Ag fixe (ou réciproquement).

En dessous de cette concentration il n'y a pas assez de complexes et au dessus les


macro-complexes se dissolvent car chaque Ac n'est plus fixé que par un paratope.

Précipitation et zone d'équivalence

Le test consiste à placer l'antisérum à étudier dans un puits sur une gélose .Les Ac
diffusent dans le gel autour du puits (en mettant en place un gradient de concentration),
jusqu'à atteindre des puits contenant des Ag en concentrations différentes. L'observation
des précipités entre les puits permet d'évaluer la zone d'équivalence de la précipitation.

5/10
II- Fonctions indirectes des anticorps
A) Activation du système enzymatique du complément[cf CM13]

Un complexe antigène-anticorps peut provoquer l’activation du système


enzymatique plasmatique du complément à la surface de membranes, par la «voie
classique» d'activation du complément [cf CM13].
L'activation du complément a des fonctions microbicides et inflammatoires

Activation du système enzymatique du complément [] par un complexe Ag-Ac

B) Activation des cellules via le RFc

RAPPEL CM3 :
On identifie Le
2 régions
RFc estdistinctes sur chaque
un récepteur Ac :
membranaire pour la fraction Fc des Ig, permettant à une
cellule immunocompétente de fixer des anticorps ou des complexes Ag-Ac. La cellule
- la région Fc ("fragment cristallisable") contient les domaines constants, et assure des fonctions communes à
développe
tous sa réponse biologique efficace en réponse aux complexes Ag-Ac. : il s’agit d’une
les anticorps.
- laaction
régiondirigée.
Fab ("antigen binding fragment") contient des domaines constants et variables, qui fixe l'antigène.

Les cellules immunocompétentes peuvent être activées par plusieurs types de


récepteurs membranaires [cf illu p suivante] :

o Les lymphocytes sont activés grâce à un récepteur spécifique à l’Ag : c'est une
reconnaissance spécifique
o Les autres cellules immunocompétentes peuvent réaliser :
 une reconnaissance non spécifique dirigée par l’intermédiaire des Ac (la
cellule peut reconnaitre n’importe quel antigène à condition que l’individu
produise l’Ac correspondant)
 une reconnaissance non spécifique des microbes via les TLRs

6/10
ATTENTION Seuls les LB ont des récepteurs transmembranaires capables de reconnaître les
bactéries ; une fois la bactérie reconnue ils produisent des Ac qui se fixent sur la bactérie
pour que les neutrophiles puissent les localiser à leur tour.

Reconnaissance spécifique et reconnaissance "orientée"

Il existe une dizaine de R-Fc différents [cf CM8] : on les distingue principalement par
leur affinité pour les sous-classes d'IgG et/ou les IgE, et par leur expression par tel ou tel type
de cellule immunocompétente (macrophage, neutrophile, éosinophile, mastocyte..).
Certains ne fixent que les complexes Ac-Ag, d'autres des Ac libres. La diversité des R-Fc
assure une réponse de chaque type cellulaire, modulée par la classe et de la quantité des
anticorps produits. Les RFc-γ servent aux Igg, RFc-ε aux IgE ...

Chaque cellule va réagir selon son potentiel. Chaque type cellulaire va


présenter un ou plusieurs RFc. Certains seront de faible ou forte affinité, et la
réponse sera variable selon le nombre de récepteurs activés. L'activation cellulaire
par les anticorps correspond à la capacité d'un complexe antigène-anticorps à
activer des cellules immunocompétentes via le RFc. Selon le type cellulaire, de
très nombreuses fonctions sont alors exercées, par exemple pour lyser la cible
porteuse de l'antigène (phagocytose [cf CM2], dégranulation [cf CM8], ADCC
(cytotoxicité à médiation cellulaire dépendante des anticorps (antibody-dependent
cell-mediated cytotoxicity)).

NB : C'est crucial au niveau des anti-allergisants : certains agissent sur tous les RFc-ε mais
font dormir, d'autres sont plus sélectifs mais du coup ne neutralisent pas toute la réponse
allergique !

7/10
C) L'opsonisation

NB : l’opsonisation n’est pas une fonction à proprement parler : c’est plutôt une conséquence
des fonctions indirectes !

Les opsonines sont des molécules assurant l'opsonisation, c'est à dire capables de
recouvrir une cible pour augmenter sa phagocytose par une cellule dotée de récepteurs
pour les opsonines.

On distingue 2 types d'opsonines qui agissent de façon synergique (plus il y a


d’opsonines, plus l’opsonisation est importante) :

- les anticorps, qui participent à un complexe RFc-Ac-Ag sur la cible (reconnaissance dirigée
de la cible grâces aux Ag à sa surface).
- les opsonines non spécifiques capables de se fixer
sur les structures microbiennes, tels le facteur C3 du "
Ca fait fermeture-éclair
complément, qui participent à un complexe
substance microbienne activatrice-opsonine- autour de la bactérie "
récepteur pour l'opsonine (exemple: paroi
bactérienne -C3b du complément-RC3b du neutrophile).

Opsonisation par les opsonines non spéci

Pour le tableau p suivante :


Les conditions de réalisation ne seront pas demandées à l'examen, mais vous trouverez
quelques questions dans les quizz pour approfondir et réfléchir aux différentes fonctions des
Ac.

8/10
activation du
neutralisation agglutination/précipitation "système du activation cellulaire
complément"

bloquer la former des provoquer la


fonction former des gros complexes complexes Ag- reconnaissance d'une
fonctions

biologique d'un cibles-Ac qui sont insolubles Ac qui cible désignée par des Ag (en
Ag et précipitent provoquent présence d'Ac) par une
(toxine, facteur (provoquant un processus
l'activation des cellule
microbien d'élimination des complexes et
d'activation de l'inflammation)
enzymes du immunocompétente
d'adhésion
cellulaire..) complément exprimant des RFc

quantité importante d'un Ag


présentant de nombreux
conditions sur l'Ag

épitopes
Ag impliqué (formation de réseaux) Ag à la surface
dans la de membranes Ag à la surface de cibles
virulence (bactéries gram-,
cellulaires, parasitaires ou
(toxine soluble, agglutination: virus
bactériennes
facteur Ag particulaire précipitation: enveloppés,
d'adhésion..) (hématies, parasites..)
Ag soluble
bactéries
entières..)

chaque type cellulaire


Ac très affins,
l'activation du réagit à une classe
conditions sur les Ac

en quantité
ensemble d'Ac reconnaissant complément différente d'Ac(réponse
suffisante,
plusieurs épitopes sur les intervient variable selon le type de
reconnaissant
cibles (antiserum); souvent stimulation)
un épitope
conditions de concentrations lorsqu'il y a On parle d'opsonisation
impliqué dans
optimales ("zone excès de lorsque les Ac facilitent la
l'activité
d'équivalence"); complexes Ag- phagocytose de la cible par
biologique :
Ac des macrophages ou
très gént IgG
neutrophiles
fréquence d'obtention

fréquents en début-milieu de
non
réponse immune ou lors de fréquents et
systématiques, fréquents mais tardifs
processus de stimulation précoces
souvent tardifs
chronique

9/10
Eléments d'application et de raisonnement
 La fonction de l'anticorps est de fixer l'antigène sous forme de complexes Ag-Ac. Des effets
biologiques peuvent en découler de façon directe (neutralisation, agglutination,
précipitation) ou indirecte (activation du complément et des cellules): par souci de
simplification on parle de fonctions biologiques.
 Les différentes fonctions des anticorps permettent au système immunitaire d'adapter la
réponse en fonction des stimulations : certains mécanismes sont plus efficaces contre les
bactéries d'autres contre, les virus ou les parasites.
 Les différentes fonctions des anticorps ne sont pas toutes exercées en même temps: elles
dépendent de la quantité d'anticorps disponible, et se "concurrencent". La taille des
complexes est un critère important (en présence de beaucoup d'anticorps, les complexes
sont plus petits et n'activent pas les mêmes fonctions).
 La classe, l'affinité et la quantité des anticorps produits durant la réponse immune
influencent le type de fonctions exercées. Ces différents paramètres évoluent durant la
réponse immune (différences réponse anticorps primaire et secondaire).
 Les fonctions des anticorps ont également des applications in vitro, pour le diagnostic ou
pour purifier des antigènes (par "chromatographie d'affinité").

- Comment expliquer le phénomène de disparition du précipité pour une concentration


supérieure à la zone d'équivalence ? Quelles en sont les conséquences biologiques ?
- Comment expliquer les différences de réponse des cellules à l'activation par les anticorps ?
- Lister des fonctions des anticorps efficaces dans la lutte anti-bactérienne (bactéries intra ou
extracellulaires) ? anti-virale ? anti-parasitaire ?
- Lister les fonctions des anticorps dans le sang ? dans un tissu infecté ? dans une muqueuse
?
- Quelles sont les fonctions des anticorps qui persistent dans un transfert hétérospécifique
(sérothérapie hétérospécifique) ?

Antibody binds to
antigen

Opsonization - Pathogen is marked


for ingestion and destruction by a
phagocyte

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CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM

CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM


Techniques d’analyse de la
réponse anticorps : Sérologie.
Variations interspécifiques des Ig
NB : Ce cours est à mettre en relation avec les séances de TP

I- Généralités NE PAS CONFONDRE « diagnostic » = nom et


A) Définitions « diagnostique» = verbe conjugué
B) Quelques exemples (comme pronostic et pronostique).

II- Les techniques sérologiques


A) Techniques primaires, secondaires et tertiaires
B) Le conjugué
1) Présentation
2) Quelques exemples de conjugués
3) Obtention de conjugué par immunisation interspécifique
4) La protéine A, une alternative intéressante aux conjugués

III- Principe de quantification et de purification


A) La quantification
1) Tests qualitatifs, semi-quantitatifs, quantitatifs
2) Application : interprétation d’un ELISA*
B) La purification : la chromatographie
d’affinité

Objectifs du cours :
 lister les prélèvements vétérinaires utilisables pour les
études immunologiques ; définir sérum et plasma ; lister
les principaux constituants ; décrire les modalités
d’obtention et les avantages et inconvénients
 lister et décrire les 3 types de techniques en immunologie,
décrire des exemples (SRID, ELISA, RIA, IFI,
immunochromatographie) (cf Tpratiques)
 décrire le principe de réalisation d’un conjugué ; décrire les
principales conséquences découlant des variations
interspécifiques des Ig.

1/16
I- Généralités
A) Définitions

La sérologie est le terme usuel pour désigner l’étude des anticorps à partir du sérum.

Pour étudier les anticorps, il faut tout d’abord les prélever, et donc connaitre la
localisation des immunoglobulines dans le corps. Les immunoglobulines sont réparties un
peu partout dans le corps : on peut les trouver dans les tissus, dans les productions des
muqueuses, dans le sang,… on en trouve également dans le lait (mais en quantités trop
faibles) et dans les œufs.

Le plasma est le liquide dans lequel baignent les éléments figurés du sang (hématies,
leucocytes et plaquettes). Le plasma représente environ 50% du volume sanguin, on trouve
de nombreuses protéines dedans. On l’obtient après centrifugation de sang prélevé avec
anticoagulant.

Le sérum est le liquide résultant de la coagulation du sang (prélèvement sur tube sec),
c’est le plasma sans les protéines telles que la fibrine, il est assez utilisé en immunologie.

Il est difficile d’obtenir un sérum de bonne qualité, car il faut faire attention au
processus d’hémolyse qui libère le contenu cellulaire dans le sérum. Il est encore plus
difficile d’obtenir un sérum de bonne qualité sur de petites espèces à cause de la faible
quantité de sang (On ne peut pas prélever plus de 10% de la quantité de son sang à un
animal !).
Le sérum est préféré au sang ou au plasma car il est plus stable, possède un ratio
Ig/protéines totales supérieur à celui du plasma, s’abîme moins et ne contient pas tous les
facteurs anti-coagulation… Il permet une analyse très fiable des immunosérums.

Comparaison plasma et sérum

2/16
On peut regrouper schématiquement les techniques sérologiques selon plusieurs
critères :

 La méthode utilisée : directe (recherche d’antigènes) ou indirecte (recherche


d’anticorps)
 La technique utilisée : primaire (observation de la réaction Ag-Ac : agglutination..),
secondaire (observation des fonctions biologiques des anticorps : neutralisation
virale..) ou tertiaire (ELISA, IFI… utilisation de réactions spéciaux, toujours avec
fixation sur un support).

Dans le cas d’une méthode


directe, on recherche le microbe
par mise en évidence d'antigènes
spécifiques.
 Avantage : permet un
diagnostic de certitude
lorsque le test est positif
 Inconvénients : l’accès au
microbe peut être difficile
selon sa localisation dans
l’hôte, possibilité de faux
négatifs

Méthodes de diagnostic direct

Dans le cas d’une méthode


indirecte, on recherche les
anticorps tournés contre les
antigènes du microbe.
 Avantage : facilité
d’accès
 Inconvénients : difficulté de
synchronisation, coût de
certaines techniques

Méthodes de diagnostic indirect

Il existe de très nombreuses applications médicales et non médicales des techniques


utilisant des Ac. Ces techniques, très répandues et souvent peu couteuses, nécessitent
cependant une mise au point sophistiquée et une interprétation soigneuse (qualité,
sensibilité, spécificité...).

3/16
B) Quelques exemples de techniques sérologiques

Les
OBJECTIFS
techniques
sérologiques
Mesurer la quantité totale d’Ig (toutes classes ou une classe/sous classe
Dosage des

donnée) pour vérifier qu’elle est normale :


 déficit immunitaire (réduction ou absence)
Ig

 transfert de l’immunité maternelle (veau, poulain…)


 tumeur lymphocytaire B : sécrétion anormale d’un pic d’Ig
Rechercher un Ag (ou tout autre élément
caractéristique) : ex leucose féline
 Avantage : la présence d’Ag permet
Méthode directe
de confirmer une infection ou une
parasitose en cours (non résolue)
 Inconvénient : le prélèvement doit
Diagnostic : contenir une quantité d’Ag
identifier la cause d’une suffisante (peu
Dépistage des infections

maladie (symptômes) d’infections/parasitoses se


manifestent par une antigénémie
Parasitoses
Diagnostic

constante)
Dépistage :
rechercher un problème Rechercher des Ac (ou tout autre réponse
asymptomatique de l’organisme caractéristique) : ex la
(infection/parasitose : plupart des tests de dépistage des
Méthode indirecte

portage sain, incubation…) infections


 Avantage : la présence d’Ac est
fréquente durant les
infections/parasitoses
 Inconvénient : l’interprétation est
délicate (non synchronisation entre
la réponse anticorps et l’infection ;
risque de réactions croisées ou
d’interférence avec la vaccination
ou l’immunité maternelle).
hormonaux
Dosages

Utiliser des anticorps pour mesurer la quantité d’un facteur sérique (ou
plasmatique) donné

4/16
II- Les techniques sérologiques
A) Techniques primaires, secondaires et tertiaires
1) Techniques primaires
 Principe : observation directe de la réaction antigène-anticorps

 Exemples :
 Agglutination (identification des groupes sanguins)
 Précipitation (très nombreuses techniques) (SRID= single radial
immunodiffusion = technique de Mancini : précipitation en cercle, à partir d’un
puits contenant un Ag, dans un gel contenant un anticorps)

Technique de Mancini
 Avantages : facilité de mise en œuvre
 Inconvénients : faible sensibilité : 100 µg/ml (sauf techniques modernes utilisant des
appareils de détection très sophistiqués)

2) Techniques secondaires
 Principe : observation de fonctions biologiques résultant de la réaction Ag-Ac
 Exemples :
 Neutralisation (séroneutralisation virale…)
 Test de fixation du complément (cf p suivante)
 Inhibition de l’hémagglutination (possible pour détecter des agents infectieux
agglutinants : virus grippaux…)

/!\ Attention /!\ : ne pas confondre complément et conjugué ! C’est une faute rédhibitoire : - 2 points en
cas d’erreur !
WIKI : Le terme « complément » fut introduit à la fin des années 1890. Le système immunitaire
constitué de cellules qui possèdent des récepteurs spécifiques à leur surface afin de reconnaître des
antigènes. Après l’immunisation par un antigène, beaucoup de ces récepteurs sont formés, et ils
empêchent ainsi ces cellules de circuler dans le sang. Ces récepteurs sont les anticorps. Ils reconnaissent et
fixent un antigène spécifique, mais ils peuvent aussi être reconnus et être fixé par le composant
antimicrobien thermolabile du sérum, qui prit le nom de complément c’est un élément présent dans le
sang qui « complète » les cellules du système immunitaire.

5/16
"couple hémolytique"= hématies + Ac anti-hématies "couple antigénique" = Ag + sérum de l'individu
L'absence d'anticorps sériques chez l'animal (-) se La formation de complexes Ag-Ac provoque
traduit par l'hémolyse (cupule rouge) s'il reste du l'utilisation du C, et il n'en reste plus pour détruire
complément. les hématies (sédimentation des hématies : point
rouge au fond de la cupule).

Test de fixation du complément [cf CM 13]

 Avantages : forte sensibilité (µg/ml)


 Inconvénients : difficulté de mise en œuvre nécessitant le recours à un
laboratoire spécialisé

3) Techniques tertiaires
 Principe : création d’un complexe détectable entre l’élément recherché
(antigène ou anticorps) et un conjugué ; le complexe est détecté par fixation sur
un support (puits, lame histologique, papier de chromatographie, billes..).

 Exemples :
 ELISA (Enzym Linked Immunosorbent Assay)
 IFI
 Immunochromatographie
 Western-blot (détection de protéines)
 Billes recouvertes d’Ag (Multiplex et variantes)

 Avantages : très forte sensibilité (pg-ng/ml) ; très nombreuses variantes


appliquées à tous les cas de figure (recherche d’Ag, recherche d’Ac,
compétition…) ; techniques ± spécialisées et ± automatisables.
 Inconvénients : complexité et coût élevé de mise au point.

6/16
Test ELISA Test ELISA

Test d’immunochromatographie

Western-blot
7/16
Question : Quelle serait la technique la plus adaptée pour faire ces diagnostics par
immunologie ?

B) Le conjugué
1) Présentation

Le conjugué est un complexe moléculaire artificiel (produit en laboratoire), créé par


liaison covalente entre un élément détectable/mesurable et un élément de
reconnaissance qui est capable de se fixer sur l’élément recherché (antigène si on
recherche l’anticorps ou réciproquement...). On peut parler d’immun-conjugué pour
préciser qu’il s’agit d’un complexe entre un anticorps et un élément détectable.
Les techniques tertiaires imposent d’utiliser un support qui fixe les complexes au cours
de leur formation (élimination par rinçage des conjugués non fixés).

 Dans le cas d’une méthode directe, où l'on recherche un Ag, le conjugué est un
anticorps complémentaire de cet antigène qui sera fixé sur le support. On ajoutera un
substrat se fixant à l’anticorps choisit pour révéler la présence de l’antigène correspondant.

8/16
 Dans le cas d’une méthode indirecte, où l'on recherche un Ac, on fixe l’Ag
correspondant sur un support puis on ajoute un sérum (par exemple de vache) contenant un
anticorps reconnaissant l'Ag. On ajoute ensuite le conjugué, un anticorps anti-vache ici, sur
lequel sera accroché un élément détectable. On rince à chaque étape afin d'éliminer les Ac
non fixés (non spécifiques de l'Ag ou excédentaires).

2) Quelques exemples de conjugués

Élément
Exemples Avantages Inconvénients
détectable utilisé
dans le conjugué
nombreuses techniques en recherche et en médecine nucléaire
radio-isotope (immunoprécipitation, scintigraphie..)

(cpm) très sensible (pg/ml) ; permet


Radio-immunologie (RIA) danger, complexité
des dosages

très sensible; permet une


immuno-fluorescence sur
analyse détaillée qualitative sur complexité
fluorochrome lame microscopique
coupe tissulaire
(couleur apparaissant
immuno-fluorescence sur
par excitation UV) très sensible; application aux coût élevé de mise
plaque (technique similaire
automates (Luminex®...) au point
à l'ELISA) ou billes

9/16
colloïde d'or très sensible; permet une complexité
immunomarquage en
analyse détaillée à l'échelle (applications en
(couleur apparaissant microscopie électronique
cellulaire recherche)
par formation d'un
réticule entre
simple: nombreux "doctor's quantification
molécules de conjugué immunochromatographie
adjacentes) tests" impossible

ELISA (Enzym Linked très nombreuses variantes (du


coût élevé de mise
enzyme Immunosorbent Assay) "doctor's test" à l'automate de
au point
(substrat soluble) plaques)
(couleur apparaissant
par oxydation d'un
simple: nombreux "doctor's quantification
substrat; le substrat dot-blot (substrat insoluble)
tests" difficile
oxydé peut-être soluble
ou insoluble: coloration
sensible; permet une analyse
uniforme du test ou
détaillée à partir d'un mélange complexité
dépot de la coloration Western-blot (substrat
au site de fixation du
d'antigènes (séparation (applications en
insoluble)
conjugué) préliminaire des antigènes par recherche)
électrophorèse)

3) Obtention de conjugué par immunisation interspécifique


Point de réflexion, pas à connaître par cœur.

La structure des immunoglobulines est globalement conservée chez les Vertébrés,


mais il existe des différences isotypiques notables (dans leurs structure et propriétés, cf CM
3). Ceci a des conséquences sur le fonctionnement de l'immunité dans chaque espèce (réponse à la
vaccination...). Les IgG(T) du cheval sont un exemple de particularité spécifique.
 les gènes, et donc les séquences protéiques des domaines constants des
immunoglobulines, varient d'une espèce à l'autre: les Ig d'une espèce peuvent
donner lieu à une réponse anticorps contre les épitopes discordants. Les Ig d’une
espèce sont considérés aussi comme des Ag : réponse Ac par immunisation
interspécifique (utilité : obtention de réactifs /diagnostic)
 toutes les classes et sous-classes ne sont pas équivalentes dans les différents
ordres des vertébrés: les propriétés physico-chimiques et biologiques des Ig des
différentes classes varient d'une espèce à l'autre. (cf. cours immun2-01: immunologie
comparée)

10/16
Ces variations ont aussi des conséquences sur les techniques vétérinaires:
 Les Ig sont considérées comme des antigènes étrangers quand elles sont
transférées entre 2 espèces distinctes : leur immunogénicité provoque l'apparition
d'anticorps anti-Ig qui reconnaissent les éléments dissemblables (domaines constants
de la partie Fc...). Ceci est la base de création d'outils d'étude des Ig.
 Le transfert des Ig d'une espèce à l'autre s'accompagne généralement d'une
perte d'une partie des fonctions (selon la capacité de fixation aux RFc de l'espèce
receveuse.).
 Le transfert régulier d'Ig entre espèces n'est pas possible (mise en place
d'anticorps anti-Ig qui inhibent l'activité ou provoquent un rejet). [Cf cours sur la
sérothérapie A2 -CM 9]
NB : Considérations identiques en ce qui concerne les autres protéines de l'immunité
(cytokines, facteurs du complément..)

Pour étudier les anticorps dans une espèce donnée, il est souvent nécessaire d'utiliser
un conjugué anti-Ig de cette espèce. Ainsi l'injection d'IgG bovines à un lapin lui fait produire
des anticorps anti IgG bovines (qui reconnaissent les éléments caractéristiques de l'espèce
bovine sur les domaines constants des chaines H et L): les anticorps purifiés anti-IgG bovines
servent à fabriquer un conjugué utilisable dans de nombreuses trousses de diagnostic
indirect des maladies des bovins.
Les laboratoires produisent et commercialisent de nombreux conjugués utilisables en
recherche et en médecine vétérinaire.
Cette technique peut être de plus ou moins bonne qualité (affinité, sensibilité, et
production). Elle devient difficile à mettre en œuvre quand on veut fabriquer un conjugué
pour détecter une classe ou sous classe d’immunoglobuline.
Les chevaux sont très utilisés en recherche : ils sont capables de synthétiser rapidement
des Ac "anti', et ce même si la quantité d'Ac injectés est faible.
Il est également possible de synthétiser certains Ac in vitro.

Principe d’obtention d’un réactif anti-Ig

11/16
4) La protéine A, une alternative intéressante aux conjugués

La protéine A est une des protéines de la paroi des staphylocoques, qui a la capacité de
fixer les IgG (sur la partie Fc) et d’autres protéines (albumine): la bactérie se cache ainsi
derrière les protéines de l'individu et échappe à la réponse immune (limite l'opsonisation...).
On utilise différents variants recombinants de la protéine A au laboratoire pour fixer
les Ig des différentes classes :
 pour purifier les Ig par affinité sur une colonne de chromatographie (billes
recouvertes de protéine A).
 pour fabriquer des conjugués anti Ig (couplage protéine A-élément
détectable).
Les variants sont plus fiables que la protéine A naturelle (plus affins pour les Ig).

On utilise la protéine A (lorsqu’on cherche des Ig) associée à un élément de détection,


notamment pour faire des diagnostics ou des chromatographies d’affinité.

Exemples d'applications de la protéine A

12/16
IV- Principe de quantification et de purification
A) La quantification
1) Tests qualitatifs, semi-quantitatifs, quantitatifs

Il y a 3 principes de quantification :

 qualitatif : un résultat positif/négatif suffit (tests au chevet du patient). Ce principe


est utilisé lorsque la détection de l'Ag/Ac suffit au diagnostic et que sa quantité n'est
pas un élément de pronostic (par exemple : détection d'antigène viral /FeLV)

 semi-quantitatif : un ordre de grandeur suffit à l'interprétation (comparaison


échantillon/témoin, comparaison entre prélèvements à différents temps...) (mais
quantification dépendante de la technique)

- On peut transformer simplement une méthode qualitative en méthode semi-


quantitative par dilution du prélèvement : le titre est l'inverse de la dernière
dilution ayant donné un résultat positif (par exemple : titre en agglutination)
- La mesure est chiffrée (densité optique, score...). L'index est un rapport
échantillon/témoins qui pondère les variations techniques d'un essai à
l'autre (par exemple : ELISA)

 quantitatif : un résultat dans un système référencé (µg/ml..) est nécessaire, par


exemple pour un dosage. Cela nécessite d'effectuer en parallèle une «gamme
étalon» avec des échantillons de valeurs connues.

2) Application : interprétation d’un ELISA

Rappel : La plupart des techniques en immunologie sont "réversibles": on peut


rechercher l'antigène dans un prélèvement si le laboratoire dispose de l'anticorps (diagnostic
direct), ou on peut rechercher la réponse anticorps dans un prélèvement si le laboratoire
dispose de l'antigène (diagnostic indirect).

En prenant l'exemple de l'ELISA:

 diagnostic direct : un anticorps est fixé sur le support (pour capturer l'antigène
présent dans le prélèvement)
 diagnostic indirect : un antigène est fixé sur le support (pour capturer les
anticorps présents dans le prélèvement)

13/16
Application : Interprétation d’un ELISA classique
(test indirect : Ag-Ac-conjugué anti Ig)

Il existe de très nombreuses applications des techniques immunologiques basées sur la


reconnaissance d'antigènes :

 un antigène microbien/parasitaire : diagnostic ou dépistage d'infections


 toute autre protéine d'intérêt : hormone (dosage pour le diagnostic des maladies
endocrines et le contrôle du dopage..), contaminant…

B) La purification : la chromatographie d’affinité

La chromatographie d'affinité est un procédé de purification basé sur l'affinité d'un


ligand spécifique (fixé sur un support) pour une molécule (présent dans une solution): on
utilise souvent comme ligand un anticorps.

L'anticorps retient l'antigène sur le support durant le passage de la solution (à pH


neutre), puis le relâche dans l'éluât lorsqu'on déplace l'équilibre de la réaction antigène-
anticorps (à pH acide). On neutralise à nouveau l’éluât pour récupérer la molécule
recherchée sans l’altérer.

14/16
Principe de la purification par chromatographie d'affinité

Encore quelques remarques :

 Les outils immunologiques sont aussi utilisés dans de très nombreux domaines non-
médicaux, par exemple dans la recherche (caractérisation et purification de molécules),
l'agro-alimentaire (recherche de fraudes : détection de lait de vache dans un fromage
"pur chèvre"...)

 Pour chaque diagnostic, il existe souvent plusieurs possibilités techniques, qui ont
chacune leurs avantages et leurs inconvénients: le praticien doit choisir la plus adaptée à
ses besoins médicaux (spécificité/sensibilité, fiabilité..) et ses contraintes pratiques (délai
de réponse, coût).

Questions d’entrainement :
 Comment fabriquer un conjugé anti-IgG de lapin pour un ELISA ?
 Quel est l'intérêt de la proteine A par rapport à un anticorps anti-Ig?
 Reproduire sur un schéma les étapes de la réalisation d'un test immunologique (ex:
ELISA par compétition pour le diagnostic indirect de la brucellose bovine).

15/16
BON STAGE

16/16
CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM

CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM


PRODUCTION ET DISTRIBUTION DES AC -
DYNAMIQUE DE LA REPONSE ANTICORPS
PRIMAIRE ET SECONDAIRE - REPERTOIRE

I- Dynamique de la réponse anticorps


A) Réponses anticorps primaire et secondaire
B) Répertoire lymphocytaire
C) Mécanismes de production des immunoglobulines

II- Notions complémentaires


A) Homéostasie
B) Diffusion et transcytose

Objectifs du cours :

 Décrire les classes d'Ig présentes dans les différents tissus et dans les sécrétions et
décrire le mécanisme de transcytose des IgG et des IgA (distribution des classes d'Ig
[cf CM 3],compartimentation [cf CM 16])
 Décrire la dynamique générale de la réponse anticorps au cours de stimulations
répétées par un antigène (réponse primaire et secondaire)
 Comparer la réponse anticorps primaire et secondaire
 Décrire les principes généraux de génétique à l'origine de la diversité des Ig et du
caractère clonal des lymphocytes B et T (librairies, recombinaisons VDJ); décrire les
notions de répertoire B et T [cf. cours de génétique et Biologie moléculaire]

"LA REPONSE IMMUNITAIRE EST A CONNAITRE

PAR COEUR PAR COEUR PAR COEUR"

1/12
I- Dynamique de la réponse anticorps
A) Réponses anticorps primaire et secondaire

Il existe deux types de réponse à un contact avec un antigène :

 La réponse anticorps de type primaire est la réponse anticorps obtenue lors de la


première stimulation par antigène. C'est une réponse en première intention lors de tout
contact avec un Ag. Il s'agit généralement d'une réponse de faible intensité, peu durable
(quelques semaines), apparaissant après un délai de 3-7 jours après le contact avec l'Ag.
Elle est réalisée par des lymphocytes B peu ou pas différenciés, peu activés, produisant
principalement des IgM. De nombreux antigènes induisent cette réponse à chaque
contact (il n'y a pas d'évolution de la qualité ni de l'intensité de la réponse). C'est la
réponse la plus simple, la seule chez les Oiseaux et Poissons.
NB : Les IgM sont des polymères, d'affinité médiocre mais il n'empêche que ce sont les
plus simples à produire pour nos petits lymphocytes, et elles ont d'autres avantages
(elles attirent bien le complément par exemple).

 La réponse anticorps de type secondaire est la réponse anticorps obtenue dans le cas
d'une stimulation répétée ou prolongée par un antigène "immunogène". Il s'agit
généralement d'une réponse de forte intensité, de forte affinité et durable (plusieurs
mois). La réponse anticorps de type secondaire résulte de la production des Ig de
différentes classes par des lymphocytes B différenciés.
NB : Les IgG sont plus stables, d'où une réponse plus durable

2/12
Il existe de nombreuses conditions pour obtenir une réponse secondaire (nature de
l’antigène, contexte d’administration...).

 antigénicité : capacité de l’antigène à être reconnu par le système immunitaire


 immunogénicité : capacité d'un Ag à induire la différenciation et l’activation des
lymphocytes B

primaire secondaire

Ag susceptible
tout antigène antigène immunogène
d'induire la réponse (essentiellement les antigènes protéiques)

exposition prolongée: passage progressif


dès la 1ère exposition, en
d'une réponse primaire à une réponse
moins d'une semaine
secondaire en environ 10-15 jours
délai d'apparition de
la réponse
réapparait à l'identique en cas de ré-exposition: réponse très
lors de chaque stimulation rapide avec un pic à 2 jours
par l'antigène (=phénomène de mémoire immune)

forte-intense (10-1000 fois la quantité


quantité d'Ac faible-moyenne
produite durant la réponse primaire)

persistance de la
< 1 mois > 1 an
réponse anticorps
(disparition en quelques (plateau puis diminution progressive)
(après disparition de jours-semaines des (persistance longue des lymphocytes
l'antigène) lymphocytes producteurs) producteurs: plusieurs mois)

réponse complexe composée de plusieurs


classe d'Ig principalement IgM classes et sous-classes
(principalement IgG et/ou IgA et/ou IgE)

essentiellement
fonctions agglutination, activation toutes fonctions biologiques des anticorps
biologiques du complément et (selon quantité et classe produites)
précipitation

Les réponses anticorps primaire et secondaire

3/12
 La(les) classe(s) d’Ig selon le type de réponse détermine(nt) les fonctions biologiques
obtenues, et donc l'efficacité plus ou moins grande dans la défense immune.
 La durée et la qualité de la réponse dépendent du contexte de stimulation par l’Ag

QUESTION :
Quel serait le schéma de la réponse anticorps au cours d'une vaccination (primo injection puis
rappel = vaccin contre tétanos ...) ?

NB : Après vaccination, des rappels sont parfois nécessaires (Leptospirose CN : 1 an ou 6 mois


si les risques d'infection sont importants, Maladie de Carré : 1 an)

B) Répertoire lymphocytaire

Le répertoire lymphocytaire est l'ensemble des lymphocytes de spécificités


différentes qui sont présents à un instant t, circulants (sang, lymphe) ou stockés dans les
tissus. Le répertoire détermine la capacité de réponse à l’Ag de chaque individu (plusieurs
dizaines de milliers de spécificités à chaque instant : il s'agit de sélectionner la fréquence de
lymphocytes répondeurs).
Le répertoire théorique peut être estimé, mais le répertoire réel n'est pas mesurable
du fait de sa diversité. Le répertoire des Mammifères est beaucoup plus important que celui
des Poissons (cf «immunologie comparée») ; le répertoire théorique peut être estimé par le
nombre de gènes et est donc fonction de la taille du génome.
Le répertoire évolue dans le temps chez chaque individu :

• son renouvellement est assuré par la production journalière de nouveaux


lymphocytes par les organes lymphatiques primaires, qui remplacent les cellules

4/12
"vieillissantes". La production sous forme de clones lymphocytaires maintient la
diversité (les lymphocytes possèdent des récepteurs à l’Ag différents, par des
processus génétiques aléatoires).
• les clones lymphocytaires spécifiques prolifèrent en réponse à l'antigène et leur
proportion augmente donc dans le répertoire en réponse aux stimulations immunes :
adaptation du répertoire aux stimulations.
• les lymphocytes différenciés par plusieurs stimulations persistent plus longtemps
(➠ mémoire immune)

C) Mécanismes de production des immunoglobulines

Génétique de la diversité des anticorps

5/12
Le génome d’un clone lymphocytaire subit une évolution irréversible, depuis le stade
précurseur jusqu’au stade mature, au cours de laquelle le clone acquiert sa spécificité.
La synthèse d'une chaine d'Ig fait intervenir plusieurs gènes, appelés V, D, J, C, qui
subissent un phénomène particulier de sélection et regroupement, appelé
"réarrangement" [cf cours de génétique et Biologie moléculaire].

Ces processus caractéristiques des lymphocytes interviennent au cours de la


différenciation d'une cellule souche en lymphocyte mature :
• Les gènes V, D, J et C sont organisés en "librairies", qui regroupent un grand nombre
de copies légèrement différentes les unes des autres [cf tableau]. Il existe plusieurs
librairies pour les chaines H et L des anticorps (et aussi pour les chaines alpha et beta
du récepteur TCR)
• Les librairies V, D et J de chaque chaine subissent dans chaque clone en cours de
production un mécanisme de recombinaison. Un allèle est sélectionné
aléatoirement au sein de chaque librairie puis le reste de la librairie subit une
délétion. Chaque spécificité lymphocytaire correspond donc à un réarrangement
aléatoire propre à ce clone = idiotype. Seul l'ensemble des copies du gène C persiste
dans le lymphocyte mature : ceci permet à un lymphocyte B de produire les
différents isotypes d'un même anticorps.

lymphocyte B (Ig) lymphocyte T


(TCR alpha-beta ou TCR gamma-delta)
NE PAS APPRENDRE
chaine chaine chaine chaine
! chaine H chaine L
alpha beta gamma delta

V > 200 allèles (15 > 200 allèles (19


23 31 7 4
(variable) sous-groupes) sous-groupes)
domaine
D
variable 14 - - 2 - 2
(diverse)
(paratope)
J
4 5 61 14 (2 sous- 4 2
(jonction) groupes)

9 : IgM, IgG1,
domaine IgG2a, IgG2b,
C 2: kappa, lambda 1 2 4 1
constant IgG2c, IgG3, IgA,
IgE, IgD

6/12
Globalement, la synthèse d'une Ig ou d'un TCR (Récepteur des cellules) se déroule
comme suit :

• domaine variable : sélection aléatoire d'un gène par librairie et recombinaisons


génétiques somatiques VDJ ou VJ , selon les chaines; nombre de variants alléliques
possibles =VxDxJ ou VxJ
• domaine constant : utilisation d'un des gènes C en fonction de l'état de différenciation
du lymphocyte. Assemblage de 2 chaines pour constituer la molécule (Ig: H+L, TCR:
alpha + beta ou gamma + delta)

On peut ainsi obtenir 10 000 000 combinaisons différentes !

QUESTION :
Peut-on fabriquer des Ac contre ses propres constituants ?

- oui en principe, la sélection aléatoire produit des Ac autoréactifs


- non : normalement la régulation de l'activité lymphocytaire bloque les clones
autoréactifs

II- Notions complémentaires


A) Homéostasie

L'homéostasie est l'ensemble des


mécanismes de régulation assurant le
maintien des paramètres biologiques dans
un intervalle normal.
Dans le cas du système immunitaire,
l'homéostasie concerne le nombre total des
lymphocytes et des cellules immuno-
compétentes, la concentration globale des
Ig, des cytokines...
Il existe des variations physiologiques
des constantes immunes, par exemple en
fonction de l'âge, ou du cycle sexuel... La
concentration d’un Ac/clone lymphocytaire
donné (pour un Ag donné) est extrêmement Electrophorèse plasmatique pour vérifier la
variable d’un individu à l’autre et dans le
production d'Ig diverses
temps, en fonction de la stimulation (ou non)
par cet Ag.

7/12
Remarque : Des cytokines régulent le renouvellement et le fonctionnement global des
lymphocytes ; si par exemple il y a trop de lymphocytes, des effets feedback viennent exercer une
régulation du système. Les variations peuvent aller du simple au double en fonction du stade sexuel,
de l'âge, de l'environnement : les fluctuations sont physiologiques, et la régulation qui reste floue.

QUESTION :
Comment se fait-il que la réponse immune spécifique augmente le nombre de lymphocytes
alors que l'homéostasie contrôle le nombre total de cellules ? (fréquence des lymphocytes
spécifiques (répondeurs) ?

>> En fonction des Ag en présence, les proportions des différents clones sont modifiés
100%

80%
M. de Carré
60%
Leptospirose
40%
Parvovirose
20% Autres
0%
Avant vaccination V + 1 mois V + 10 mois

B) Diffusion et transcytose

La transcytose correspond à la capacité de certaines Ig (IgG et IgA) à passer à travers


des barrières épitheliales par le biais de récepteurs et de mécanismes régulés [cf tableau
RFc et récepteurs de transcytose].

Les RFc sont des récepteurs fixants le Fc des anticorps. Ils permettent aux anticorps
d’activer les cellules immuno-compétentes et de désigner leur cible : il s'agit d'une
reconnaissance indirecte de l’Ag via l'ensemble Ac-RFc (ne pas confondre avec récepteurs de
transcytose). Il existe plusieurs RFc différents :
- effets variables selon la classe/sous classe d’Ig (IgG, IgE) et la concentration d’Ig
- effets variables selon le type de cellule immuno-compétente

8/12
récepteurs de transcytose des Ig
RFc (RFc gamma, epsilon, alpha)
(pIg et FcRn)
cellules immunocompétentes
barrières épithéliales (muqueuses,
expression (plusieurs RFc ≠: effets ≠ selon types
placenta)
cellulaires et classes d'Ig)
activation des cellules par les complexes
Ag-Ac:
transcytose des IgAs (muqueuses)
rôle opsonisation- phagocytose, ADCC,
et des IgG (colostrum, placenta)
dégranulation..
(fonctions différentes selon les espèces)
expression variable selon l'état expression constante, ≠ selon
régulation
d'activation des cellules l'espèce (passage placentaire +/-)

Récepteurs et fixation des Ig aux cellules

Concernant la transcytose, deux points importants sont à retenir :

• les IgG subissent le mécanisme de transfert de l'immunité maternelle en passant à


travers les barrières des conduits lactifères dans les premiers jours de la lactation
(production du colostrum) et du placenta en fin de gestation (chez les primates,
carnivores et rongeurs). La concentration obtenue dans le colostrum et le placenta
peut être 10x supérieure à la concentration sérique.
[cf cours particulier "parce que c'est trop beau"]

 les IgA peuvent passer à travers les épitheliums des muqueuses en se transformant
en IgAs (une partie du récepteur se clive au cours de la transcytose, formant la "pièce
sécrétoire" ; la cellule doit en permanence synthéthiser des récepteurs). On trouve
des IgA dans toutes les sécrétions des muqueuses (mucus, salive, larmes...). La
concentration des IgAs dans la bile est 20x supérieure à la concentration des IgA dans
le sérum : les canaux biliaires ont beaucoup de récepteurs.

NB : On arrive à faire des analyses de la réponse immunitaire en analysant les
fécès et cela se révèle très utile en faune sauvage où on a même pas besoin de
rencontrer l'animal pour avoir une idée de son système immunitaire !

Certaines barrières sont imperméables aux Ig (méninges..) : si l'on en trouve


dans les tissus, il s'agira obligatoirement d'une production locale.

9/12
Transcytose des IgA et transformation en IgAs

Quelques éléments d'application et de raisonnement :

• Le taux d'Ig de chaque classe dans un territoire donné est constant (il dépend de
l'homéostasie immune générale et des mécanismes de distribution par diffusion
passive ou transcytose). En revanche, le taux d'anticorps contre un antigène donné est
extrêmement variable, en fonction des modalités d'exposition à cet antigène.

• La réponse anticorps de type primaire peut se produire à chaque nouvelle stimulation


ou lors de stimulation prolongée par un même antigène, mais elle est souvent
masquée par une réponse de type secondaire beaucoup plus forte. Dans le cas où on
recherche une infection inapparente, l'analyse des différentes classes d'Ig produites
permet de distinguer une infection active (présence d'IgM) d'une infection passée
(persistance d'IgG).

• Les mécanismes de diversité génétique des Ig assurent le renouvellement constant du


répertoire lymphocytaire, en générant chaque jour de façon aléatoire des milliers de
clones différents. A partir d'un précurseur qui possède l'ensemble des gènes des Ig, le
processus de différenciation aboutit à la génération de nombreux clones
lymphocytaires qui ne conservent chacun qu'un gène dans les librairies VDJ, et donc

10/12
qu'une spécificité. Des mécanismes d'"éducation" et de régulation vérifient ensuite
que les clones produits ne provoquent pas de réactions auto-immunes [cf CM 17]

• Des techniques très sophistiquées de biologie moléculaire permettent d'identifier les


gènes réarrangés dans un clone lymphocytaire, permettant d'identifier quels gènes
sont impliqués dans la reconnaissance d'un antigène (par exemple: TCR
Valpha2Jalpha12-Vbeta14). Ces techniques sont actuellement reservées à des
recherches fondamentales.

 Quel intérêt y-a-t-il à rechercher des IgG à la fois dans le sang et dans le liquide
céphalorachidien ? A faire une étude cinétique?

 Décrire différentes courbes de dosage des Ig, des classes d'Ig et des anticorps (comparaison
des facteurs de variation du taux des Ig totales, des classes d'Ig et du taux des anticorps
spécifiques d'un Ag donné).

 Quels sont les moyens d'étude d'un clone lymphocytaire possédant une spécificité
donnée ?

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CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM

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REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM


ANTIGENES ET EPITOPES - REACTIONS
CROISEES - SOI ET NON SOI

I- Dynamique de la réponse anticorps


A) Notion d'épitope [RAPPELS DU CM3]
B) Les épitopes T et B
1) Quelques définitions
2) Structure des épitopes T et B

II- Réactions croisées


A) Le phénomène des réactions croisées
B) Réactions croisées et microorganismes
C) Notion de sérotype

III- Cas particuliers


A) Les haptènes
B) Les super-antigènes
C) Soi et non-soi

Objectifs du cours :

 Représenter sur un schéma d'un antigène les notions d'épitopes conformationnels et


séquentiels
 Définir succinctement les récepteurs BCR et TCR; représenter sur un schéma la
reconnaissance de l'antigène par les récepteurs BCR et TCR
 Définir et comparer les propriétés des épitopes T et B
 Représenter sur un schéma les différents cas de réactions croisées; indiquer leur
signification biologique
 Donner des exemples de la biodiversité des antigènes ; définir les concepts de soi et
non-soi, de présentation des antigènes, d'immunogénicité et de coopération [cf
cours ultérieurs]

1/14
I- L'épitope
A) Notion d'épitope [RAPPEL DU CM3]

La liaison Ag-Ac se fait grâce à un ensemble de liaisons faibles entre


les deux zones actives : l’épitope de l’antigène et le paratope de
l’anticorps. Un épitope, ou déterminant antigénique, est une partie de
l'antigène reconnue spécifiquement par une molécule donnée
d'anticorps. Un paratope est une partie variable d’un anticorps qui se
combine à l'épitope complémentaire sur l'antigène.
L'épitope fait environ 4-5 AA pour un épitope B, 9 AA pour un
épitope T.
Un antigène protéique peut posséder quelques dizaines d'épitopes.

B) Les épitopes T et B
1) Quelques définitions

Un épitope B est un épitope d'un antigène susceptible


d'être reconnu par un lymphocyte B. Tous les antigènes
possèdent des épitopes B. L'antigène expose en surface des
épitopes B qui peuvent se fixer directement sur les anticorps ou
sur les récepteurs BCR.

Un épitope T est un épitope d'un antigène susceptible


d'être reconnu par un lymphocyte T. Tous les antigènes ne
possèdent pas d'épitopes T. L'antigène, capté par une cellule,
est fragmenté en épitopes T qui sont reconnus sous forme de
complexe {CMH + épitope} par les récepteurs TCR.

On définit l'antigénicité comme l'aptitude d'un antigène


à être reconnu par une réponse immune (jusqu'à ce que

l'antigène soit entièrement éliminé de l'organisme).


Reconnaissance d'un Ag par les
L'antigénicité dépend du nombre d'épitopes et de la
lymphocytes T et B
stabilité de l'antigène.

2/14
Seuls certains critères sont requis pour être un antigène :

- taille > 1kDa (équivalent d'une dizaine de cycles aromatiques). Les petites molécules (eau,
minéraux, hormones stéroïdes, vitamines..) ne sont pas antigèniques. En revanche,
certaines petites molécules (pas toutes ! : certains métaux comme le nickel, certains
médicaments comme la pénicilline...) peuvent s'associer à des protéines cellulaires ou
plasmatiques, les dénaturant au point qu'elles deviennent antigéniques.
- stabilité et biodisponibilité : les molécules facilement détruites dans les tissus (par les
enzymes, le pH..) ne sont pas antigéniques car elles ne persistent pas assez longtemps
pour donner lieu à une réponse. De plus, la capacité de la molécule à diffuser dans
différents tissus et liquides biologiques (hydrophilie..) conditionne sa rencontre avec des
lymphocytes, et donc la possibilité d'obtenir sa reconnaissance spécifique.

2) Structure des épitopes T et B

Un épitope conformationnel est un épitope d'un antigène formé par la juxtaposition


dans l'espace de zones de la molécule (les épitopes conformationnels peuvent être
juxtaposés dans les repliements de la structure tertiaire, voire même appartenir à des
molécules différentes formant un complexe multimérique).

Remarque : Ces épitopes sont très courants ; ils sont (hélas) labiles : si la protéine se déforme
pour une raison X ou Y l'Ag n'est plus reconnu... Dans le cas de la vaccination, les protéines
produites en laboratoire à l'aide une bactérie n'ont pas forcément la même conformation que
celles produites par un mammifère à partir de la même séquence d'ADN. En fin de compte, le
vaccin produit ne servira à rien : la réponse II ne sera pas induite chez l'individu vacciné avec une
protéine de conformation différente de l'Ag "naturel".

L'épitope conformationnel est à opposer à l'épitope séquentiel, épitope formé d'une


succession d'éléments de l'antigène (portion de la séquence d'un antigène protéique=
peptide de 5-10 aa

On trouvera également des épitopes composites : Ils sont obtenus par juxtaposition
et sont utilisés dans la recherche.

La stabilité et l’hydrophilie d’un Ag influence le nombre des épitopes exposés ; la


dénaturation d’un Ag modifie sa reconnaissance (mauvaise conservation d’un vaccin...).

3/14
Principe des épitopes conformationnels et séquentiels

L'«epitope mapping» permet maintenant d'identifier rapidement les épitopes sur un


Ag à partir de sa séquence nucléotidique. On peut alors déterminer la réponse qui sera mise
en place par l'organisme. La séquence d'ADN est rentrée dans le logiciel, qui renvoie "ça c'est
un bon épitope T" etc.

QUESTION [cf tableau page suivante] :


Comparez la reconnaissance de l'antigène par les
lymphocytes B et T.

LB : un récepteur épitope B : BCR (Ac) Ag libre


ou à la surface d'une cible (bactérie...)

LT : épitope T Ag dégradé en peptides


présentés à la surface d'une cellule exprimant
une molécule de CMH (cellule présentatrice
d'Ag)
Exemple des épitopes impliqués dans
la neutralisation de la ricine

4/14
l'antigène peut se fragmenter
l'antigène expose en surface des
pour libérer des
épitopes B
épitopes T

un lymphocyte T (TCR);
un anticorps libre, ou un lymphocyte
reconnu par pas de reconnaissance sur
B (BCR)
l'antigène libre

sous forme d'un complexe à la


à la surface de l'Ag surface d'une cellule
reconnaissance (Ag libre ou exposé en surface d'une cellule
"présentatrice" qui réalise
ou d'un micro-organisme) l'apprêtement de l'Ag

présent sur des


de toute nature quasi tous protéiques
Ag (protéine, glucide, complexe...)

taille équivalente à environ 5 AA,


fragment d'un Ag protéique
généralement hydrophile,
structure correspondant à un épitope
épitope conformationnel ou
séquentiel d'environ 9 AA
séquentiel

faible stabilité
(peut disparaitre lors d'un changement de Stabilité variable selon la
stabilité conformation suite à une dénaturation de séquence
l'antigène, par exemple par dissociation de (généralement stable)
dimères)
Propriétés des épitopes B et T

II- Réactions croisées


A) Le phénomène des réactions croisées

Parfois lors d'un test, les résultats ne


correspondent pas à ce qu'on avait prévu : l'Ac
spécifique de l'Ag1 a aussi reconnu un Ag2 qui
n'était pas prévu du tout...

Les réactions croisées reposent sur la


propriété d'un anticorps spécifique d'un
antigène donné de reconnaître également un
autre antigène (les 2 antigènes partagent en fait
un épitope commun).

5/14
Généralement les réactions croisées sont incomplètes (l'affinité pour le 2ème
antigène est inférieur à l'affinité pour le 1er), et ne concernent qu'une partie des antigènes
d'un micro-organisme (antigènes communs). Cela peut se produire aussi avec un antisérum
(mélange d'anticorps) ; lorsque la cible de la réponse anticorps possède des antigènes
communs avec d'autres structure/organismes.

fréquent : cas général des Ag appartenant à la même famille moléculaire


homologie de (enzyme...) : un ou plusieurs épitopes sont conservés (très fréquent)
tout ou partie de cas fréquent des Ag exprimés par des μorganismes apparentés (même
la séquence genre microbien)
structure stérique et électrique identique au niveau d’un ou plusieurs
rare : hasard
épitopes, par le fait du hasard, entre molécules distinctes

B) Réactions croisées et microorganismes

La majorité des réactions croisées est due à des homologies entre les antigènes
(=portions de séquence communes..) ou à des parentés entre les organismes ou micro-
organismes (bactéries d'un même genre ou d'une même espèce, comme pour les
Salmonella) : ceux-ci présentent alors une proportion non négligeable d'antigènes communs
ou peu différents. Les réactions croisées ont un rôle biologique important :

 Elles sont le support de nombreux mécanismes de défenses anti-infectieux : cette


propriété est utilisée en vaccination : une souche vaccinale non pathogène peut être
reconnue de la même façon que la souche sauvage.

 Elles peuvent être à l’origine d’immuno-pathologie [cf RMQ] : entretien de réactions


allergiques par réactions croisées (par exemple latex-ficus-avocat ou pomme-pollen de
bouleau) ou risque de réactions auto-immunes (reconnaissance croisée entre un
antigène microbien et un auto-antigène).

 Elles modifient la qualité et la durée des réponses spécifiques

 Elles provoquent des réactions secondaires inattendues (Ag2 reconnu comme déjà vu à
cause d’un épitope commun avec Ag1 : la réponse immunitaire sera plus importante)

 Elles sont impliquées dans le maintien d’une immunité à long terme (la stimulation par
Ag2 conserve immunité vis-à-vis d’Ag1)

6/14
Réactions croisées à l’échelle d’un antigène

 Parentés entre organismes :


 Les Ag communs correspondent le plus souvent à des Antigènes non ou peu
modifiés entre germes d’un même groupe (homologies de séquence…)
 Famille / genre / espèce / souche ou quasi-espèce / individu
Utilité des Ag communs pour le diagnostic d’un groupe microbien et des Ags
spécifiques pour l’identification d’une souche précise ( = Sérotypage des
antigènes de paroi bactérienne)
 Hasard des structures moléculaires entre organismes non apparentés (épitopes ou
antigènes identiques). Ex : Streptococcus / myocarde…

Réactions croisées à l’échelle d’un microorganisme

7/14
Les réactions croisées permettent donc d'obtenir rapidement une réponse immune
vis à vis d'un agent infectieux, si on a déjà rencontré des antigènes présentant des épitopes
identiques auparavant (vaccin, micro-organisme commensal ou infectieux apparenté). Elles
permettent aussi de prolonger l'immunité contre un agent infectieux au contact d'autres
agents
Elles peuvent poser aussi des problèmes pour le diagnostic et les immuno-marquages
in vitro (par manque de spécificité).

Remarque : Avant les angines étaient toujours traitées avec des antibiotiques : ce sont des
affections la plupart du temps virales mais parfois dues à un Streptocoque (RAA : Rhumatisme
Articulaire Aigu, complication grave d'une angine à Streptocoque) . Cependant il existe un épitope
commun entre le streptocoque et une protéine de l'endocarde : le traitement ATB cause donc
des lésions cardiaques graves ! Maintenant il existe des bandelettes de test, rapides, pour
reconnaitre les Streptocoques : cela permet d'anticiper le problème (et on limite l'usage des
ATBs !)

Flagelle (antigènes H)
Pili (antigènes F)

Membrane
Ribonucléoprotéïnes
Enzymes

Capsule (antigènes K)
Paroi (antigènes O) Antigènes sécrétés-excrétés
(toxines, enzymes)

Antigènes de surface
(paroi, flagelles, capsule, facteurs
d’adhésion…)

Antigènes cytoplasmiques
(libérés en cas de destruction)

Principaux antigènes bactériens

8/14
C) Notion de sérotype

Le sérotype correspond à un sous-groupe identifié au sein d'une espèce en fonction


de ses propriétés antigéniques, à l'aide d'un anticorps ou d'un antisérum de référence.

On peut ainsi réaliser deux types de diagnostic en utilisant les réactions croisées :
identifier les épitopes communs (diagnostic de groupe) ou particuliers (diagnostic de
souche). On réalise ainsi le sérotypage.

Le sérotypage s’applique à plusieurs cas de figure :

 Identification des microorganismes et parasites au sein d’une espèce. Les variations


intraspécifiques des antigènes sont fréquentes chez les microorganismes et sont à l’origine
de souches qui possèdent une distribution géographique ou une virulence particulière
(espèce-cible, gravité...) : virus influenza H5N1, E.coli O157... En cas d'infection, il peut être
utile d’identifier jusqu’au sérotype une espèce bactérienne ou virale, pour disposer de
données sur sa gravité ou son épidémiologie. On sait que certaines souches sont plus
agressives que d'autres : faire un sérotypage peut permettre de prendre plus ou moins de
précautions selon les risques.

 Détermination des groupes sanguins (repose sur l'hémagglutination) et tissulaires ; un


sérotypage tissulaire est effectué pour les greffes, mais c'est plus cher que la détermination
des groupes sanguins donc moins réalisé.

Les sérotypes microbiens correspondent à des variants antigéniques au sein d'une


espèce microbienne (souches), de même que les biotypes et les génotypes correspondent
respectivement à des variants métaboliques ou génétiques. Comme beaucoup d'antigènes
jouent un rôle dans la virulence (toxines, facteurs d'adhésion, enzymes..), il est fréquent de
distinguer des sérotypes "pathogènes" et des sérotypes "moins pathogènes" (par exemple
E.coli O157 responsable d'infections graves chez l'homme, alors que la majorité des E.coli ne
sont pas pathogènes, différents sérotypes de Leptospires..).
Pour identifier des sérotypes, le laboratoire doit disposer d'anticorps de référence
produits contre des souches de référence cultivées au laboratoire (la majorité sont
maintenant des anticorps monoclonaux [cf CM14] ).

9/14
QUESTION :
Quels Ag sont les plus susceptibles de varier d'une espèce à l'autre ?

Les protéines (le cholestérol c'est le même chez tout le monde etc). +/- effet d'une
modification structurale sur la reconnaissance Ac Une mutation (sélectionnée sous pression de
sélection) peut entrainer une modification structurale et influer sur la reconnaissance Ag-Ac.

Quel impact pour le diagnostic ?

On réalisera un diagnostic ± précis selon les agents (espèce/souche) ; il faudra des


réactifs adaptés (spécificité, affinité, pureté des Ac pour ne pas avoir de bruit de fond dans le
test) afin d'être sur de l'Ag reconnu et de ses effets.

III- Cas particuliers


A) Les haptènes

Un haptène est une molécule qui peut réagir spécifiquement avec


un anticorps, mais qui ne peut pas déclencher la synthèse de cet Ac
chez un animal : ce n’est pas un antigène à proprement parler (et
encore moins un immunogène): il est de petite taille, instable...

En revanche, si un haptène établit une liaison covalente avec


une protéine porteuse, l'ensemble induit alors une réponse
anticorps DE TYPE SECONDAIRE (IgG...).

Cette fixation peut être obtenue au laboratoire, artificiellement (fabrication de


réactifs contre de petites molécules comme des hormones en les fixant à une protéine
porteuse), ou arriver spontanément dans certaines maladies de l’immunité contre des
xénobiotiques (WIKI : une substance présente dans un organisme vivant mais qui lui est
étrangère). La protéine porteuse est alors une protéine normale de l’organisme qui établit
«malencontreusement» des liaisons avec le xénobiotique, comme dans le cas de l'allergie à
la pénicilline (qui n'induit normalement pas de réponse immunitaire et est toute petite).

Au laboratoire on crée également des haptènes dans le but de doser des Ag trop
petits "ou trop machin : on colle le ptit machin sur une grosse protéine facile à doser".

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B) Les super-antigènes

ATTENTION Le terme est très mal choisi : ils n'ont rien à voir avec un Ag.
Un super-antigène est une molécule capable de provoquer une activation
polyclonale des lymphocytes en se fixant sur le récepteur (TCR ou BCR) sans tenir compte
de sa spécificité (fixation sur les domaines constants).

On connaît quelques dizaines de super-antigènes : ils sont impliqués dans la toxicité


de certains poisons et la virulence de certains micro-organismes (staphylocoques par ex)
car ils désorganisent la réponse immune, par activation anarchique des lymphocytes T et
selon les cas en entraînant la prolifération des lymphocytes (effet «mitogène») ou leur
inhibition ou un effet cytotoxique.

NB : on les utilise au labo pour entretenir les cultures de lymphocytes (effet


mitogène).

C) Soi et non soi


Comparaison antigène et super-antigène
Ces concepts sont utilisés en immunologie pour expliquer comment la réponse
immune arrive à distinguer les antigènes appartenant en propre à l'individu ( soi ) et les
antigènes exogènes ( non-soi ).

Les antigènes exogènes sont extrêmement nombreux et divers : antigènes


microbiens et parasitaires, xénobiotiques (médicaments...) et molécules étrangères qui
réussissent à passer les barrières naturelles (corps étrangers, antigènes alimentaires ou
inhalés..).

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Il existe un polymorphisme inter-spécifique et intra-spécifique qui amène
naturellement à rejeter des cellules ou tissus étrangers (groupe sanguin...). Normalement,
des mécanismes de régulation et d'éducation empêchent les antigènes du soi de
déclencher une réponse immune (alors qu'ils peuvent être immunogènes et provoquer des
réactions de rejet s’ils sont administrés à une espèce ou à un individu différent). La
discrimination n’est pas due à la nature des Ag : elle est principalement basée sur des
mécanismes de contrôle qui régulent la production et l’activité des lymphocytes
reconnaissant les Ag du soi [cf CM17].

On pense souvent aux problèmes de greffes et de transplantation mais on oublie


souvent un problème bien plus important : comment différencier la mère et le foetus pour
éviter qu'ils fusionnent ? Il existe des mécanismes qui permettent au foetus de
s'individualiser de sa mère.

Quelques éléments d'application et de raisonnement :

 De très nombreuses molécules sont des Ag, y compris nos propres constituants (groupes
sanguins...). Pour simplifier, on peut considérer qu'un virus correspond à peu près à 20-100
antigènes différents, une bactérie à 200-2000 antigènes différents et un organisme
eucaryote (protozoaire, invertébré ou vertébré) à plus de 5000 antigènes qui peuvent
donner lieu à une reconnaissance spécifique (mais une minorité est immunogène) [cf
tableau page suivante].

 Les réactions croisées entre micro-organismes ont un rôle biologique : l'individu qui a
élaboré une réponse immune contre un micro-organisme opportuniste est plus apte à se
défendre contre un micro-organisme pathogène apparenté (réactions croisées contre une
partie des antigènes communs). En revanche, il faut savoir interpréter judicieusement les
tests de diagnostic en fonction des réactions croisées possibles (différentes astuces
techniques sont utilisées pour se débarrasser des réactions croisées, de façon à augmenter
la spécificité des tests).

 Les réactions croisées sont des phénomènes fréquents, mais la grande majorité de ces
réactions ont une affinité faible ou ne concernent qu'une partie des épitopes (d'où la
grande spécificité des réponses immunes).

 Certaines réactions croisées entre des antigènes étrangers et des protéines de


l'organisme peuvent occasionner des troubles immunopathologiques sévères
(Streptococcus pyogènes et Rhumatisme Articulaire Aigü, Maladie de
Chagas/cardiomyopathie...).

12/14
 Il peut paraitre étonnant qu'une protéine du soi puisse induire une réponse anticorps
lorsqu'un haptène y est fixé : on considère que l'haptène apporte l'épitope B et la protéine
l'épiptope T nécessaires à la mise en place d'une forte réponse anticorps. L'ensemble est
immunogène même si la protéine porteuse appartient au soi, car la protéine peut-être
dénaturée par la fixation de l'haptène (d'où la création d'épitopes T inhabituels), ou qu'un
contexte activateur/inflammatoire supprime l'anergie naturelle vis-à-vis des épitopes T de
cette protéine (dans la mesure où tous les clones T auto-réactifs ne sont pas éliminés par
l'éducation thymique).

 Quels sont les types d'épitopes d'un haptène ? d'un superantigène?


 Envisager différents moyens de réduire les réactions croisées dans un test de diagnostic.

13/14
micro-organismes, fungi et parasites ; variations inter-spécif variations intra-spécif
invertébrés chez vertébrés chez les vertébrés
 Nombreuses molécules
caractéristiques du monde
microbien, des protozoaires et des
fungi : paroi bactérienne,
endotoxines et autres molécules
Ag caractéristiques d'une espèce

typiquement microbiennes (sucres


(nombreux épitopes reconnus)

complexes, toxines, certaines


enzymes...)
il n'existe que quelques
 Nombreuses molécules Il existe quelques
exemples d'antigènes
caractéristiques des invertébrés protéines codées par le
caractéristiques
(hemocyanine, chitine, soie, GFP...) chromosome Y
d'espèce au sein des
Du fait de la très grande plasticité (expression exclusive
vertébrés : protéines
du génome microbien, les chez le mâle).
des venins..
molécules présentent des
variations importantes d'une
espèce à l'autre, voire même entre
souches au sein d'une même
espèce (cf réactions croisées).
ex : des 100aines de sérotypes connus
pour les Ag K, F, O d'E. coli (certains
identifient des souches pathogènes)
Ag présents sous des formes similaires mais

Globalement les
(variations concernant quelques épitopes)

protéines sont
similaires : les Quelques protéines
homologies sont plus ou subissent des variations
légèrement différentes

moins grandes en intra-spécifiques liées à


fonction de la proximité des variations alléliques,
quelques protéines, en particulier
phylogénétique ou à l'expression
des enzymes, sont conservées
(l'antigénicité est due à différenciée selon les
dans l'ensemble du règne animal
quelques épitopes individus de librairies
avec de faibles variations inter-
dissemblables d'une génétiques complexes
spécifiques
espèce à l'autre ) (groupes tissulaires et
Ex : l'albumine de CN groupes sanguins,
présente 76% d'homologie allotypes..)
avec l'albumine de BV, et 47%
avec l'albumine de poule
(ovalbumine).
identi-
ques

La majorité des molécules organiques simples sont quasi-identiques dans l'ensemble du règne
Ag

animal (sucres, acides gras, neuromédiateurs et hormones non protéiques..).

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CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM

CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM


CELLULES DE L’IMMUNITE :
IDENTIFICATION/ETUDE ;
CYTOKINES ET COMMUNICATION
INTERCELLULAIRE ; ACTIVITES
CYTOTOXIQUES
I- Types de cellules de l’immunité
A) Les différents leucocytes
1) Les cellules immunocompétentes des mammifères
2) La numérotation formule
B) CD : « Cluster of differenciation »
II- Cytotoxines et communication cellulaire
A) Communication cellulaire
B) Cytokines
III- Activités cytotoxiques au cours de la réponse immunes
A) Apoptose et cytolyse
B) ADCC

Objectifs du cours :
 Lister les types de cellules immunocompétentes: identifier pour chacun la
distribution normale et les principales fonctions ; décrire les principes du
chimiotactisme et de la diapédèse.
 Décrire les méthodes d'identification des cellules de l'immunité (frottis, colorations
usuelles et immunohistochimie, numérations-formules: cf.histologie) ; décrire
succinctement le principe des CD et de la cytométrie de flux.
 Décrire et comparer les mécanismes de phagocytose/opsonisation, apoptose,
cytolyse, ADCC, dégranulation (cibles, cellules effectrices, effets...) (bilan des
mécanismes effecteurs : cf CM19)
 Décrire les principes généraux de la communication entre cellules
immunocompétentes et des cytokines (donner quelques exemples)

Ce cours est un cours d’introduction sur les différentes cellules de l’immunité.

1/22
I- Types de cellules de l’immunité
A) Les différents leucocytes

Littéralement, les leucocytes sont les "cellules blanches", par opposition aux cellules
rouges du sang (parce que la centrifugation du sang hépariné sépare ces cellules en une
couche blanche au dessus du culot composé d'hématies et de plaquettes).
Les leucocytes sanguins comprennent 3 populations principales (les autres cellules
étant en quantité très faible) (cf. tableau suivant : les principales cellules immunocompétentes):
 les lymphocytes
 les monocytes
 les granulocytes : neutrophiles, éosinophiles, basophiles.

Ces cellules interviennent ± dans l’immunité spécifique ou non spécifique, dans les
nombreux mécanismes inflammatoires, anti-infectieux, antiparasitaires, anti-tumoraux. Les
activités cytotoxiques contre diverses cibles sont résumées dans le tableau Principaux
mécanismes cytotoxiques (page 19).

1) Les cellules immunocompétentes des mammifères (cf. histologie)

sous- distribution
groupe type caractéristiques / fonctions
populations principale

B Du LB Caractérisés par le maintien dans


cellules "mononuclées" (noyau en un seul tenant)

(expression immature au les cellules matures d'importantes


du BCR) plasmocyte organes capacités de prolifération-
lymphoïdes (OL) dédifférenciation-différenciation,
>> sang et en réponse aux stimulations
sous lymphe >
(=PBMC* dans le sang)

T antigéniques et aux cytokines :


(expression populations T muqueuses et  les lymphoblastes sont des
lymphocytes

du TCR) CD4, T CD8... tissus


formes dédifférenciées capables
(les lymphocytes
présents dans le
de proliférer (augmentation du
sang sont des nombre des clones spécifiques en
formes matures réponse à l'Ag)
intermédiaires: on  les lymphocytes matures
trouve peu ou pas présentent différents stades de
NK de lymphoblastes différenciation ; les plasmocytes
et pas de sont des formes différenciées de LB
plasmocytes)
capables de produire de grandes
quantités d'Ac.

2/22
sous- distribution
groupe type caractéristiques / fonctions
populations principale
monocyte :
cellules "mononuclées" (noyau en
un seul tenant) (=PBMC* dans le

forme
système des phagocytes

sanguine et
monocyte- immature
mononucléés

macrophage macrophage : tissus > OL


forme
sang)

(les monocytes phagocytose/opsonisation


tissulaire circulent dans le
mobile sang et la lymphe)
nombreuses
autres
cellules
phagocytes
propres à
tissulaires
chaque tissu
sang et réservoirs
neutrophiles phagocytose/opsonisation
>> tissus
cellules "polynucléées" =
granulocytes (noyau en
plusieurs segments)

activité cytotoxique et
éosinophiles tissus >> sang
inflammatoire (dégranulation)
sang activité inflammatoire
basophiles
principalement (dégranulation)
plusieurs types (dans
activité inflammatoire
mastocytes les conjonctifs et les tissus
(dégranulation)
muqueuses)
Principales cellules présentatrices
dendritique

des Ag
cellules

tissus, OL et
plusieurs types (phagocytent les particules et
s

lymphe
micro-organismes dans les tissus et
les transportent aux OL II)

NB : d'autres cellules, dites "accessoires", interviennent pour compléter les réactions immunes en
participant à l'inflammation, au chimiotactisme, à la coagulation: plaquettes, cellules endothéliales...

Les cellules immunocompétentes sont classés en différents types sur des critères
morphologiques (taille et granulosité, aspect du noyau, colorations histologiques..) et en
fonction de leur origine (lymphoïde, myéloïde…); puis subdivisés en sous-populations au
sein de ces types sur des critères structuraux (expression de récepteurs et molécules de
surface, constituants des granules..) et fonctionnels (participation à l'activité cytotoxique,
prodution de cytokines..).

3/22
.
PBMC* = "Peripheral Blood Mononuclear Cells" = ensemble des leucocytes mononucléés
du sang (lymphocytes + monocytes essentiellement).
Un grand nombre de mécanismes immunologiques (in vivo et in vitro) nécessitent la
présence conjointe des lymphocytes et monocytes (ces derniers agissent comme cellules
présentatrices d'antigène). La prolifération in vitro des lymphocytes seuls dans un test TTL
est très inférieure à celle obtenue avec le mélange lymphocytes-monocytes

Rappel : Origine des cellules immunocompétentes

Les échanges cellulaires entre le sang, la lymphe, les OL et les tissus sont régulés
(=circulation cellulaire)

2) La numérotation formule

La numération-formule est une méthode de comptage des


leucocytes sur un frottis (ou par un automate) : elle permet
d'étudier le nombre et la proportion des différentes
populations cellulaires : certaines variations peuvent donner
des indications cliniques (éosinophilie : parasitose ; neutrophilie
: infection bactérienne...).

Frottis sanguin

4/22
Toutefois, la numération par automate ne renseigne pas sur de possibles anomalies
morphologiques ou fonctionnelles ; le frottis sanguin permet une analyse morphologique
mais le comptage est peu fiable.

Exemple de numération-formule sanguine (chien) ;


Hématies 6 000 000/µl
8-12 000/µL
Leucocytes
les facteurs de variations du nombre total et des % sont nombreux (âge...)
dont environ :
20% LB
Lymphocytes 12-30%
70% LT (rapport CD4/CD8 environ 2)
10% L NK
Monocytes 3-10%
dont <3% cellules immatures
Granulocytes-
60-77% le rapport lymphocytes/neutrophiles varie selon les
neutrophiles
espèces
Granulocytes-
2-10%
éosinophiles
Granulocytes-
rares
basophiles
NB : il faut connaître par cœur au moins une numérotation formule. Elles sont propres à
chaque espèce, choisissez celle que vous préférez.

B) CD : « Cluster of differenciation »

Les CD sont les "cluster of differenciation".


C’est un système de classement des cellules
immunocompétentes en groupes définis par l'expression
d'un même antigène reconnu par un anticorps de
référence (le plus souvent il s'agit d'un anticorps
monoclonal).
Plus de 300 CD ont été recensés dans des consensus
scientifique international, en médecine humaine et
vétérinaire.
 Les anticorps correspondants (« anti CDxx ») sont
disponibles pour le diagnostic et la recherche chez
l'homme, les animaux de laboratoire et pour certaines
espèces domestiques (colorations spéciales en immuno-
histochimie)
Cluster of differenciation
(Wiki)

5/22
 Les CD sont aussi utilisés en médecine, par exemple pour l'identification 
du type
cellulaire d'une tumeur 
ou pour contrôler le taux de leucocytes (rapport CD4/CD8 au cours
de l’infection par HIV...)

Beaucoup de ces CD correspondent à des molécules ou complexes membranaires qui


sont maintenant identifiés sur le plan structural et/ou fonctionnel (récepteurs, facteurs
d'adhésion...)
➥Rôle dans les interactions avec les cellules et le micro-environnement
ex : CD4 et CD8 = chaines protéiques constitutives du récepteur TCR du lymphocyte T.
CD4 aussi exprimée séparément sur monocytes-macrophages et cellules dendritiques
(CD4 = stabilisateur d’une tyrosine kinase après fixation CMH2 ➠ activation
cellulaire)
ex : récepteur IL2 (R-IL2) = 3 chaines : α (CD25), β (CD122) and γ (CD132)

L'expression des CD à la surface des différentes cellules immunocompétentes


caractérise des sous-populations cellulaires fonctionnelles, au delà de l'identification
phénotypique : cela permet d'étudier leur état d'activation et de différenciation. Beaucoup
de ces CD sont inductibles : leur niveau d'expression varie durant le développement de la
cellule et en fonction de son état d’activation. D’autres sont permanents.
L'étude des CD est par exemple utilisée pour l'identification du type cellulaire d'une
tumeur.

Les CD peuvent être détectés principalement par immunohistochimie ou par cytométrie


de flux.
 L’immunohistochimie

Exemple d’application de l’immunomarquage avec le CD20 :


Le CD20 est un marqueur de la majorité des lymphocytes B. Sa détection dans un tissu
met donc en évidence la présence de lymphocytes B.
Il est normal par exemple normal de trouver des LB dans les follicules. Au contraire, la
présence de LB dans la trame rénale est anormale. Elle peut mettre en évidence une tumeur,
un lymphome. Dans le cas d’un lymphome, il est important de savoir identifier le type de
lymphome, B ou T, pour choisir judicieusement les anticancéreux.

 La cytométrie de flux

La cytométrie de flux nécessite l’utilisation d’un poste courant (dont le prix varie entre
30 000 et 300 000 €…)
Les cellules passent une à une dans le poste et traverse un faisceau lumineux. Elles sont
comptées et analysées individuellement. La taille et la granulométrie sont mesurées. La taille
est par exemple mesurée en calculant le temps de passage de la cellule devant le signal
lumineux, connaissant sa vitesse.

6/22
Il y a également identification des marqueurs cellulaires (membranaires ou internes) par
des conjugués fluorescents. Il existe 3 types de fluorescence de nos jours : vertes, jaunes, ou
les deux. La fluorescence doublement positive est rarissime chez l’homme et la souris, mais
très courant chez la vache.

La cytométrie de flux

CD Fonction Cellules - commentaires


chaine associée
CD3 lymphocytes T (rôle dans la transduction du signal)
molécules associés aux récepteurs TCR

au TCR
chaine associée lymphocytes T (sous-population T CD4); rôle dans la reconnaissance de la
CD4
au TCR voie de présentation de l'antigène

chaine associée lymphocytes T (sous-population T CD8); rôle dans la reconnaissance de la


CD8
au TCR voie de présentation de l'antigène
et BCR

tyrosine kinase
leucocytes (lymphocytes T: plusieurs isoformes de CD45 sont exprimés
(module la
CD45 selon l'état de différenciation: phénotype "naïf"/CD45RA et "mémoire
transduction du "/CD45R0)
signal TCR)
récepteur pour le
CD21 complément type lymphocytes B matures
2 (CR2)

Exemples de CD identifiés (Partie 1)

7/22
CD Fonction Cellules - commentaires
lymphocytes T CD4 ; modulation en fonction du ligand présenté par
chaine de co- la cellule présentatrice d'antigène (une CPA exprime B7, dont il
CD28 stimulation des existe plusieurs isoformes). En l'absence de l'association CD28-B7, le
lymphocytes T lymphocyte peut devenir hyporéactif à l'antigène (anergie). D'autres
cellules expriment le CD28, compliquant les mécanismes.
Monocytes-macrophages, neutrophiles (un peu éosinophiles); rôle
RFc gamma 1 dans l'opsonisation ++; forte affinité; inductible par ifngamma; chez
CD64
(IgG) l'homme le rfcgamma1 fixe très bien les IgG3, moyennement les
IgG1 et IgG4, et très peu les IgG2
récepteurs RFc

CD32 RFc gamma 2 Nombreuses cellules ; faible affinité


(IgG)

RFc gamma 3 Neutrophiles, éosinophiles, mastocytes, macrophages, NK; faible


CD16
(IgG) affinité (macro-complexes Ag-Ac)

RFc epsilon 1 Mastocytes, basophiles, éosinophiles, cellules de Langerhans; forte


(IgE) affinité

RFc epsilon 2
CD23 (IgE et autres Nombreuses cellules ; faible affinité; inductible
molécules de
l'immunité)

CD89 RFc alpha Neutrophiles : phagocytose


(IgA)

récepteurs chaine alpha du Lymphocytes activés (l'expression du récepteur est inductible: la


de CD25 récepteur pour réaction à l'IL2 est possible quand toutes les chaines du R-IL2 sont
cytokines l'interleukine 2 exprimées)

fixation au CD40L Cellules présentatrices d'antigène : fixation au lymphocyte T (qui


CD40
(=CD28) exprime le ligand CD40L=CD28)

co- famille des


intégrines Leucocytes (interactions avec les cellules endothéliales..)
stimulatio CD11/CD18
(nombreuses L'isoforme CD11b/CD18 est le RC3b des cellules phagocytaires
n entre
isoformes)
cellules
Leucocytes
adjacentes
Des anticorps monoclonaux anti-CD52 sont utilisés en thérapeutique
CD52 famille des humaine pour détruire les leucocytes (destruction de cellules
intégrines cancéreuses, prévention du rejet de greffe..) (anticorps monoclonal
humanisé: Campath®).

récepteurs récepteur pour


de signaux CD14 des substances Monocytes-macrophages, cellules dendritiques..
microbiennes
de danger
(LPS...)

Exemples de CD identifiés (Partie 2)


/!\ Ne pas apprendre /!\

8/22
II- Cytotoxines et communication cellulaire
A) Communication cellulaire

Les cellules immunocompétentes communiquent beaucoup, provoquant de nombreuses


fonctions.
Les capacités de réaction d'une cellule dépendent de ses récepteurs et ligands
membranaires (d'expression constitutive ou inductible).

« Elles se font des petites poignées de mains en permanence, en disant : t’es qui ? Moi je
suis un macrophage… »

La majorité des interactions ont lieu entre les cellules, mais elles peuvent également
interagir avec des cellules des tissus environnants (endothélium vasculaire : diapédèse [cf
CM9]...). On distingue plusieurs types de communication des cellules
immunocompétentes :
 Interactions par contact entre cellules adjacentes, par l'intermédiaire de paires
de ligands qui permettent aux cellules de déterminer leur type et leur état
d'activation.
 Interactions entre cellules immunocompétentes adjacentes ou lointaines par
l'intermédiaire de cytokines (et récepteurs correspondants)
 Interactions par contact avec les matrices extracellulaires, par l'intermédiaire
de paires de ligands qui permettent aux cellules de modifier leur état d'activation
en fonction du tissu où elles se situent
 Sensibilité aux hormones et neuromédiateurs produits par d'autres systèmes de
l'organisme.

Interaction par contact et à distance

9/22
B) Cytokines cf. CM2
On connait plus de 150 cytokines, regroupées en famille selon leur fonctions ou le type
de cellules productrices ; elles agissent à très faible dose selon des principes similaires aux
hormones protéiques.
Beaucoup de cytokines ont plusieurs activités, et certaines cytokines agissent sur
d'autres systèmes de l'organisme: hypothalamus/fièvre, TNF/métabolisme

On distingue:
 Cytokines pro-inflammatoires (IL1, IL6, IL8, IL11, IL12, TGF-beta, TNFs, IFNs..) et
pyrogènes (IL1, IL6, TNF alpha)
 Interférons (distinguer les IFN de type 1 et l'interféron gamma)
 Cytokines ayant une activité cytolytique (TNF...)
 Cytokines régulatrices de l'activité, de la prolifération et de la différenciation des
lymphocytes
 Cytokines régulatrices de l'homéostasie des leucocytes (en situation normale ou
en réponse à l'infection)
 Autres cytokines (chimiotactiques = chemokines, inductrices de
vascularisation/cicatrisation...)

Les cytokines sont produites tout au long de la réponse immune :


 non spécifique : cytokines produites par les cellules tissulaires (inflammation...)
 spécifique : cytokines produites par les lymphocytes (T)

Il existe d'importants mécanismes de régulation, pour ajuster la communication


cellulaire à tous les cas de figure :
 régulation de la production des cytokines (signaux de danger, antigène, autre
cytokine...)
 régulation de la sensibilité des cellules aux cytokines : récepteurs inductibles
(selon état de différenciation, par d’autres cytokines)

LES MODES D’ACTION DES CYTOKINES

10/22
LES EFFETS DES CYTOKINES

Les cytokines ont de nombreux effets, qui peuvent être différents selon les doses. Elles
agissent comme un langage : combinaison d’effets, synergie ou antagonisme lorsque les
cellules sont soumises à plusieurs cytokines
Exemples : ➲interleukines (IL) : rôle majeur dans l’immunité spécifique (sécrétion
surtout par lymphocytes)
➲chemokines : rôle majeur dans le chimiotactisme et le «homing»

Exemple des activités de


l’IL2 et de l’IFN gamma
Les effets des cytokines
sont différents selon leurs
doses et leurs cellules
cibles.

11/22
PRODUCTION DE PLUSIEURS CYTOKINES PAR UNE MÊME CELLULE

QUELQUES CYTOKINES

 Interleukine :

C’est un ensemble de cytokines produites par les cellules immunocompétentes,


nommées successivement IL1 à IL30 ; il s'agit d'un groupe hétérogène constitué au fur et à
mesure de leur découverte.
 CSF = " Colony Stimulating Factors"

C’est un ensemble de cytokines de la prolifération, intervenant dans la régulation du


nombre des leucocytes. On distingue plusieurs CSF actifs sur les monocytes, les
granulocytes...
 TGF = "Transforming Growth Factors"

C’est un ensemble de cytokines intervenant dans la prolifération cellulaire, la


vascularisation et la cicatrisation des tissus. Certains TGF sont également des régulateurs de
la réponse immune, le plus souvent inhibiteurs. Les TGF sont impliqués dans la
physiopathologie cancéreuse.

12/22
 TNF = "Tumor Necrosis Factors"

C’est un ensemble de cytokines possédant à la fois des activités cytolytiques par


induction d'apoptose, des activités pro-inflammatoires et régulatrices de l'immunité. Leur
rôle a été découvert par leur action cytolytique de nombreuses tumeurs in vitro.
La cytolyse s'exerce sur toute cellule reconnue comme anormale, qui en plus exprime
le récepteur R-TNF (normalement réprimé, il est induit lors d'inflammation ou dans certaines
pathologies). La cytolyse se fait surtout par induction d'apoptose (forme de cytolyse auto-
organisée par la cellule après fragmentation du noyau). Les TNF sont impliqués dans les
complications graves des infections et des tumeurs lors de surproduction par l'organisme
(facteur majeur du «choc septique» et de la phase terminale ...).
Les TNFs sont produits par plusieurs types cellulaires (macrophages activés, lymphocytes
T activés, NK, tissus inflammés…

Actions du TNF selon la dose

UTILISATION THERAPEUTIQUE DES CYTOKINES

L’utilisation thérapeutique des cytokines est possible mais souvent compliquée et


risquée.
Les interférons sont les plus utilisés en médecine humaine, et aussi en médecine véto.
Il y 3 approches possibles : cytokines in vivo, anti-cytokines in vivo (anti-TNF..), cytokines
ex vivo : trop toxiques pour être administrées, elles sont utilisées in vitro pour activer les
cellules immunes du patient (prélevées puis réinjectées !)

13/22
Les chiens ayant été traités
par IFN réagissent tous
positivement au traitement,
sauf un.
Il n’y a pas d’explication
connue à ce phénomène :
c’est une variation
individuelle.
L’utilisation thérapeutique
des cytokines n’est pas
fiable.

Exemple de traitement antiviral par IFN de type 1


(Treatment of canine parvoviral enteritis with interferon-omega in a placebo-controlled challenge
trial, V. Martin & al, Veterinary Microbiology, 2003, 89(2-3) p115-127)

L'utilisation thérapeutique des cytokines est une piste prometteuse mais difficile :
 Les essais chez la souris apportent beaucoup d'informations, mais qui sont difficiles à
transposer d'une maladie à l'autre, et d'une espèce à l'autre.
 L'administration de cytokines dans la circulation générale ne reproduit pas les doses et
effets obtenus localement. La plupart des cytokines sont toxiques par administration
générale aux doses nécessaires pour l'action locale (d'où l'intérêt des formulations qui
ciblent précisément le site de délivrance ou des traitements des cellules ex vivo avant
réimplantation). Actuellement, seuls les IFN de type 1 sont régulièrement utilisés en
médecine humaine (traitement de l'hépatite B...). Les IFN de type 1 procurent des résultats
intéressants dans différents essais cliniques vétérinaires ; des IFN de type 1 bovins et félin
sont disponibles depuis peu.
 De nombreux essais cliniques sur l'administration d'Ac anti-cytokines dans des maladies
inflammatoires graves de l'homme ont apporté des résultats contradictoires selon les
centres d'essais (actuellement sont surtout utilisés des Ac anti-TNF pour traiter les chocs
septiques et certaines maladies auto-immunes...)
 L'utilisation de cytokines pour moduler l'immunité in vitro avant réimplantation des
cellules au patient a montré son efficacité dans de nombreux essais cliniques en
cancérologie et greffes.

14/22
Principe de l'utilisation thérapeutique ex vivo des cytokines

III- Activités cytotoxiques au cours de la réponse immunes

La réponse immunitaire est capable de détruire des cibles (bactéries, parasites, cellules
anormales..) de façon ± efficace, ± ciblée.
Les principaux mécanismes sont :
 sécrétion de protéines toxiques pour les bactéries, les membranes cellulaires...
 phagocytose de bactéries et petites cellules par les macrophages et neutrophiles
 activité cytotoxique de plusieurs sous-populations de leucocytes, par ADCC
(Antibody Dependent Cell Cytotoxicity) ou cytolyse

Les 2 principaux mécanismes cytotoxiques pour les cellules anormales (infectées ou


tumorales) sont :
 la cytolyse (provoquant la nécrose tissulaire, et donc ± dommages tissus
adjacents et inflammation)
 l'apoptose (peu de dommage aux cellules adjacentes)

15/22
A) Apoptose et cytolyse

La cytolyse est un mécanisme de destruction cellulaire par libération ou sécrétion de


composés toxiques au contact de la cible (cf: vidéo cytolyse) :
 radicaux libres, nitrites et dérivés de l'O2 provoquant la destruction de la
membrane (générateur de dommages tissulaires importants)
 enzymes, modificateurs du pH et complexes générateurs de pores membranaires
(CAM, perforines, granzymes..) provoquant la mort par désorganisation des
échanges.

L'apoptose est une "mort cellulaire programmée". C’est un mécanisme d'auto-


destruction cellulaire par fragmentation de l'ADN, due à la transduction de signaux
membranaires aux endonucléases. Ce mécanisme est fréquent dans l'organisme, durant
l'embryogénèse et durant tout renouvellement ou remaniement tissulaire (de nombreuses
cellules tissulaires « vieillissantes » ne répondent plus aux cytokines et facteurs de
croissance et meurent d’apoptose).
L’apoptose détruit des cellules qui à la fois :
 sont reconnues comme anormales : cellules infectées, tumorales…
 expriment des récepteurs inductibles (R-TNF, ligand Fas..) qui les rendent
sensibles au contact avec les protéines correspondantes. Cette expression peut-
être induite par leur anomalie (!) ou par une forte inflammation locale

Les lymphocytes T et NK sont les principaux acteurs de la cytolyse, soit par nécrose, soit
par apoptose selon les sous-populations et leur état d’activation :
 nécrose : perforines...
 apoptose : TNF, Fas...

16/22
Certaines cellules anormales (tumorales, infectées...) peuvent exprimer en même
temps que des antigènes anormaux des récepteurs inductibles (R-TNF/TNF, ligand Fas..) qui
les rendent sensibles à l’activité cytotoxique des lymphocytes T et NK spécifiques. (sans
dommages pour les tissus adjacents).

Apoptose NK-dépendante

Mécanismes cellulaires cytotoxiques

L'apoptose est un mécanisme très répandu de contrôle des tissus, qui a été découvert
récemment car les manifestations cliniques et histologiques sont discrètes. De nombreuses
cellules expriment R-TNF ou FasL en cas d'anomalie (infection, tumorisation..), ce qui les
rend vulnérables au TNF/Fas produit par les lymphocytes ou par les tissus lésés.

17/22
B) ADCC
L’ADCC (= Antibody Dependent Cell
Cytotoxicity) est un mécanisme de cytolyse
médié par les anticorps, réalisé par
certaines cellules appelées "cellules
K=Killer" qui possèdent des RFc et des
capacités cytotoxiques (la cible est
reconnue par ses antigènes de surface).
L'ADCC est réalisée principalement
par les PNN éosinophiles (et certaines sous
populations de lymphocytes NK). Les cibles
sont surtout des parasites (et quelquefois
des cellules anormales : tumeurs...). Les anticorps impliqués sont surtout des IgE et des IgG.

➤ La cytolyse est un mécanisme plus fréquent que l'ADCC. La cytolyse est réalisée
principalement par des lymphocytes cytotoxiques (ils possèdent des lysosomes contenant
des composés toxiques). L'ADCC concerne surtout la cytolyse de parasites par des
éosinophiles, et dans une moindre mesure la cytolyse de cellules anormales par d'autres
types cellulaires (ce dernier mécanisme est limité par des interactions inhibitrices d'ADCC
entre cellules).

➤ Les capacités cytotoxiques de l'organisme sont très importantes :


 il existe plusieurs mécanismes complémentaires (chacun est caractérisé par des
cibles et des acteurs)
 une réponse immune spécifique efficace permet d'attaquer précisément les
cibles en limitant les dégâts "collatéraux" (tandis que les mécanismes non
spécifiques sont plus agressifs pour les tissus environnants).

➤ Il faut généralement plusieurs signaux pour activer les fonctions immunes (ce qui
assure une régulation fine):
 les lymphocytes s'activent en réponse à l'antigène ET aux cytokines
 la cytotoxicité par les CTL et les NK dépend de la reconnaissance de la cible ET de
paires de molécules membranaires co-stimulatrices qui renforcent la liaison du
lymphocyte avec la cellule cible (CD28-CD40, LFA-ICAM..)
 il faut réunir plusieurs complexes Ag-Ac pour activer l'ADCC ou pour activer le
complément

18/22
Acteurs Cibles Principe

protéines Selon molécule


anti-
Bactéries sensibles (lysozyme= lyse paroi
mécanismes

microbiennes production par des


acellulaires

(lysozyme…) gram+…)
types cellulaires
divers Formation de pores
complexe (muqueuses...) Bactéries Gram-, virus membranaires sur des
d'attaque du
enveloppés... cibles activant le
complément
complément
LT T ou NK Cellule exprimant un
Auto-destruction des
producteur d'un récepteur pour un
cellules anormales
apoptose signal d'apoptose signal d'apoptose (R- (infectées, tumorales...),
(TNF, Fas); cellules TNF ou Fasl) ;
par fragmentation de
tissulaires l'expression du R est
l'ADN
productrices de TNF régulée

Cellules reconnues Formation de pores


LT T ou NK membranaires (perforines,
(reconnaissance granzyme...) et/ou
cytolyse (et quelques autres antigénique ou sécrétion de protéines
types cellulaires) anomalie d'expression toxiques (enzymes,
du CMH) modificateurs du ph...)
Parasites
"Cellules K" (protozoaires et Sécrétion/dégranulation
ADCC principalement PNN helminthes) et cellules de molécules toxiques
(Antibody Dependent éosinophiles, et Les cibles sont (radicaux libres et dérivés
Cell Cytotoxicity) quelques autres reconnues par des Ac de l'o2, enzymes,
types cellulaires (activation des RFc par modificateurs du ph...)
des IgG ET des IgE)
Bactéries,
protozoaires et petites Ingestion et destruction de
cellules (hématies...) cibles sensibles à la
Phagocytes
phagocytose (radicaux
phagocytose (neutrophiles, amplifiée par libres et dérivés de l'O2,
macrophages...) l'opsonisation nitrites, enzymes contenus
(meilleure
dans les lysosomes)
reconnaissance des
cibles)
Mécanismes de cytotoxicité

19/22
Eléments d'application et de raisonnement

 Les cellules immunocompétentes sont classés en différents types sur des critères
morphologiques (taille et granulosité, aspect du noyau, colorations histologiques..) et en
fonction de leur origine (lymphoïde, myéloïde...), puis subdivisés en sous-populations au
sein de ces types sur des critères structuraux (expression de récepteurs et molécules de
surface, constituants des granules...) et fonctionnels (participation à l'activité cytotoxique,
production de cytokines...).

 Les capacités cytotoxiques de l'organisme sont très importantes :


- il existe plusieurs mécanismes complémentaires (chacun est caractérisé par des
cibles et des acteurs)
- une réponse immune spécifique efficace permet d'attaquer précisément les cibles
en limitant les dégâts "collatéraux" (tandis que les mécanismes non spécifiques
sont plus agressifs pour les tissus environnants).

 La cytolyse est un mécanisme plus fréquent que l'ADCC. La cytolyse est produite
principalement par des lymphocytes cytotoxiques : ces lymphocytes différenciés possèdent
des lysosomes contenant des composés toxiques. L'ADCC concerne surtout la cytolyse de
parasites par des éosinophiles, et dans une moindre mesure la cytolyse de cellules
anormales par d'autres types cellulaires (ce dernier mécanisme est limité par des
interactions inhibitrices d'ADCC entre cellules).

 Il faut généralement plusieurs signaux pour activer les fonctions immunes (ce qui
assure une régulation fine):
- Les lymphocytes s'activent en réponse à l'antigène ET aux cytokines
- La cytotoxicité par les CTL et les NK dépend de la reconnaissance de la cible ET de
paires de molécules membranaires co-stimulatrices qui renforcent la liaison du
lymphocyte avec la cellule cible (CD28-CD40, LFA-ICAM..)
- il faut réunir plusieurs complexes Ag-Ac pour activer l'ADCC ou pour activer le
complément

 Il existe maintenant de nombreuses cytokines recombinantes, ce qui facilite


considérablement l'étude des mécanismes fondamentaux et immunologiques. Il existe
aussi de nombreuses lignées de souris transgéniques ou knock-out (surexprimant ou
déficientes en cytokines ou récepteurs de cytokines). L'utilisation in vitro des cytokines
permet de maintenir et de maitriser la différenciation des cellules en culture.

20/22
 Lister les types cellulaires qu'on trouve normalement dans le sang, dans les tissus, dans
les organes lymphoïdes (préciser au niveau des sous-populations morphologiques ou
fonctionnelles)
 Attribuer à chaque type cellulaire ses principales caractéristiques (les éosinophiles sont-ils
capables de phagocytose ?...) Décrire les différents phénomènes de dégranulation.
 Comparer les mécanismes d'apoptose, de cytolyse et d'ADCC (cibles, cellules effectrices,
conséquences cliniques...)
 Etablir un schéma récapitulatif des types, de la distribution et du renouvellement des
cellules immunocompétentes
 Interpréter des exemples simples de cytométrie de flux

21/22
22/22
CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM

CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM


LYMPHOCYTES T,B ET NK :
CARACTERISATION ET FONCTIONS -
RECEPTEURS BCR ET TCR

I- Les lymphocytes : généralités


II- Les différents types de lymphocytes
A) Les différentes populations
B) Etude comparée des lymphocytes B et T
1) Les récepteurs BCR et TCR
2) Le récepteur TCR des lymphocytes T
C) Les TCL et cellules NK

III- Test de transformation lymphoblastique


IV- Adénomégalie, Splénomégalie, Adénite

Objectifs du cours :

 Lister et décrire les principales caractéristiques et fonctions des différents types de


lymphocytes
 Décrire un ganglion lymphatique et les follicules I et TT (cf histo)
 Décrire le principe d'un test de transformation lymphoblastique (TTL)
 Faire des schémas représentant les différents mécanismes de cytolyse d'une cellule
anormale (infectée ou tumorale) par un lymphocyte T ou NK

Introduction :
Les lymphocytes constituent une population homogène mais aussi très diverse. On
retiendra leur capacité à évoluer sans arrêt selon la dynamique de l'organisme, capables de
se dédifférencier, se multiplier puis se redifférencier à nouveau. L'ensemble des
lymphocytes d'un individu, appelé répertoire lymphocytaire, varie selon les confrontations
de l'individu aux antigènes.

1/14
I- Les lymphocytes = leucocytes ( globules blancs) mononucléés

#LYMPHOCYTE
ROLE : immunité spécifique

DIVERSITE: 3 types de lymphocytes: T, B et NK avec des sous-populations fonctionnelles


(pour les différencier il faudra se servir des CD (= Cluster of Differenciation))

DUREE DE VIE : courte

Renouvellement : régulier à partir des organes lymphoïdes primaires (thymus, moelle


osseuse, Bourse de Fabricius chez les Oiseaux).

Localisation : en «patrouille» dans les tissus, le sang, la lymphe et organes lymphoïdes II


(rate, NL, plaques de Peyer du duodénum, structures lymphoïdes des muqueuses (amygdales...))
pour assurer la réponse aux Ag (très nombreux au niveaux des OL et muqueuses), stockage
dans les OL II et la moelle osseuse.

Phénotypes :

Lymphocytes Sang, OL, Tissus Lymphocytes T, B ou NK


LGL (Large Granular Lymphocytes CTL ou NK activés
Sang, OL, Tissus
Lymphocyte) (granules = lysosomes)
Plasmocytes OL, Tissus LB producteurs d'Ac
Lymphoblastes OL, Tissus Prolifération clonale

Lymphocytes
au MO

RAPPEL DU S5 (HISTO)
Noyau rond, à peine plus gros qu’une hématie, rapport Noyau / Cytoplasme élevé. Peu
d’organites, pseudopodes en visibles au ME. Deux morphologies :

 des petits lymphocytes (80%): 6-9 μm, rapport N/C élevé. Pas de granules.
 des grands lymphocytes (20%): 9-15 μm, rapport N/C moins élevé. Granulation azurée.

Nombre : 5000/µL de sang

2/14
L'activation des lymphocytes requiert à la fois la reconnaissance spécifique de
l'antigène et un ou plusieurs signaux accessoires (cytokines, interactions entre cellules ou
interactions entre le lymphocyte et le tissu environnant). Ceci permet une modulation fine
de la réponse du lymphocyte, selon les facteurs extérieurs et selon son état de
différenciation (expression de récepteurs pour les cytokines, de ligands de reconnaissance
intercellulaire tels que CD28 [cf CM 8] ...).

Leur état de différenciation (fonctions, durée de vie) est profondément modifié au


cours des stimulations par l'Ag, ce qui est responsable de la mémoire immune spécifique, et
de l'évolution "adaptative " de la réponse immune en intensité et en qualité.

Alternance prolifération-différenciation

Les phénotypes microscopiques ne correspondent pas aux populations et sous-


populations : il n'y a pas de différence entre LB et LT au repos. Ils correspondent à des
activités particulières : prolifération (lymphoblastes, dans les OL II surtout), sécrétion
intense d'Ac (plasmocytes, dans les OL II surtout) ou activité cytotoxique («LGL», qui
peuvent être CTL ou NK, dans les tissus).

3/14
Les lymphocytes T activés se différencient en nombreuses sous-populations
fonctionnelles selon :

- l’expression de facteurs membranaires (CD)


- les capacités cytotoxiques (expression de ligands impliqués dans l’apoptose…)
- les cytokines produites

II- Les différents types de lymphocytes


A) Les différentes populations

Pour nous, on dira qu'il y a trois types, même si pour les chercheurs il y en a
beaucoup plus (entre ceux qui sont spécifiques à l'Homme, à la souris ...).

Lymphocytes B BCR (épitope B à la surface Ag) : sécrétion d'Ac


Lymphocytes T LT CD4 : sous populations
régulatrices (sécrétion de
cytokines)
TCR de type alpha-bêta (complexe
LT CD8 : sous populations
CMH-épitope T)
PARCE QU'ON EN A

régulatrices et sous
JAMAIS ASSEZ !

populations cytotoxiques
("CTL")
ATTENTION : pas de récepteur spécifique pour l'antigène mais des
Lymphocytes NK
récepteurs au CMH : cytolyse des cellules anormales
Lymphocytes T dont le récepteur TCR est de type gamma-delta ;
Autres lymphocytes
Lymphocytes NKT ( récepteur TCR + récepteur CDI)...

NB : Pour ceux qui aiment les vaches, intéressez vous aux gamma delta qui
sont très nombreux chez les ruminants ! Ils ne sont pas forcément passés par
le thymus, mais ce sont quand même des LT (eh oui, encore des exceptions ...)

B) Etude comparée des lymphocytes B et T


1) Les récepteurs BCR et TCR

Les récepteurs BCR et TCR sont


respectivement les récepteurs à l'antigène des BCR
lymphocytes B et T (CR = Cell Receptor).

Voilà, vous avez vu


comme c'est beau la TCR
vie ? (n'apprenez
pas hein)

4/14
Les BCR et TCR sont des complexes associant plusieurs types de protéines :

 des protéines assurant la reconnaissance spécifique de l’Ag via domaines variables


PAS A APPRENDRE : Le récepteur BCR correspond à des chaînes H et L d'une Ig + une séquence
transmembranaire. Il existe 2 types de TCR selon les librairies génétiques utilisées : alpha+beta ou
gamma+delta.
 des protéines transductrices du signal : elles font le lien avec les systèmes cytoplasmiques
de transport d'information vers le noyau pour activer la cellule !
 des protéines régulatrices de type « paires ligand-récepteur » : elles assurent surtout les
interactions entre les lymphocytes T et les cellules présentatrices

Le lymphocyte B est capable de reconnaitre Le lymphocyte T est capable de reconnaitre l'antigène


l'antigène via le BCR et de sécréter des via le TCR, et de sécréter des cytokines.
anticorps.
Chaque clone lymphocytaire B exprime un Certains lymphocytes T ont des capacités cytotoxiques
BCR qui possède les mêmes domaines (CTL= "Cytotoxic T Lymphocyte"). Les mécanismes de
variables que les anticorps qu'il secrète. Il reconnaissance de l'Ag sont complexes, car ils font
s'active au contact de l'épitope sur l'Ag. intervenir une cellule "présentatrice de l'antigène"
L'antigène peut être libre (soluble), ou à la (CPA) et la formation de complexes entre l'épitope T et
surface d'un élément figuré (microorganisme, des molécules du CMH.
cellule..).

Remarque : En recherche, on peut réaliser une modélisation informatique des interactions :


faut-il une grosse interaction de forte affinité ou plein de petites interactions pour mieux stimuler
un lymphocyte ? On a pu montrer qu'un lymphocyte B préfère les Ag à forte affinité qui envoient
un fort signal alors qu'un lymphocyte T c'est plutôt « Euhhh je réfléchis plusieurs fois et je finis par
faire quelque chose ».

5/14
Remarque : C'est très souvent l'IgD qui sert à faire les récepteurs : c'est une Ig
rarement libérée, souvent transmembranaire. Mais ce n'est pas un système figé, c'est
un tout bien équilibré ; les allergies et maladies auto immunes constituent un
déséquilibre de ce système.

2) Le récepteur TCR des lymphocytes T


Il existe plusieurs types de protéines membranaires associées au TCR qui
caractérisent des sous-populations de lymphocytes (lymphocytes T CD4, CD8...). Les
nombreuses chaines protéiques composant le TCR ou associées au TCR engagent des
interactions avec la cellule présentatrice :

 Chaines alpha-beta (domaines variables assurant la spécificité des clones


lymphocytaires) : reconnaissance conjointe de l'épitope et du CMH qui le présente
 Chaines CD4/CD8 : fixation du CMH de classe I/II (reconnaissance du type de CMH)
 Chaine CD3 : modulation du signal spécifique
 Chaine CD28 : fixation de protéines membranaires exprimées par la cellule
présentatrice d'antigène (famille B7), assurant la modulation du signal en fonction du
type de cellule présentatrice.

L’activation du lymphocyte est régulée en


fonction des conditions de présentation des Ag : elle
nécessite plusieurs signaux :

- L'Ag, par son épitope T (via les fragments


présentés par la CPA au CMH) : il s'agit d'une
première modulation selon l'affinité de l'Ag

- Interactions avec la CPA via des ligands


stabilisateurs/régulateurs : "On harponne puis
on regarde ce que c'est"

- Contexte : cytokines fixées sur les récepteurs


du LT ...

Modalités d'activation d'un


lymphocyte T
6/14
C) Les CTL et cellules NK
La cytolyse [cf CM 8] est réalisée principalement par les CTL et par les lymphocytes
NK ; la reconnaissance des cibles à lyser dépend de mécanismes de reconnaissance du CMH
et/ou d'Ag.

Les protéines de surface caractérisent l'état de la cellule

1) Les CTL
Le CTL (Cytotoxic T Lymphocyte ) est un
lymphocyte T capable de détruire des cellules
anormales (infectées, tumorales..) grâce à la
reconnaissance spécifique d'Ag issus de l’anomalie
(sous forme de complexe CMH-épitope).
Le plus souvent l’activité CTL se déroule par
libération de protéines toxiques qui perforent la
membrane de la cellule cible ; certaines sous-
populations agissent par induction d’apoptose. Les
CTL sont des lymphocytes différenciés, à vie courte,
Reconnaissance d'une cellule anormale
attirés dans les tissus atteints. Ce sont très souvent des
par un CTL
LT CD8 capable de détruire des cellules «anormales».

2) Les cellules NK

Une cellule NK ou lymphocyte "natural killer"


est capable de détruire des cellules anormales, par
apoptose ou cytolyse, via un mécanisme de
reconnaissance non spécifique particulier.

" Les NK c'est les vigiles de boite de nuit


[...] t'as ton badge(CMH) ? Si t'as ton
tampon(CMH) tu peux passer, sinon, tu
Cellule NK et ses récepteurs
dégages"
7/14
La cellule NK possède des récepteurs capables de reconnaitre le CMH de cellules
cibles, les KIR (Killing Inhibitory Receptors) qui agissent en mode répression c'est à dire en
cas de NON RECONNAISSANCE de la cellule testée : les cellules infectées, tumorales, ou
étrangères présentent une absence ou une diminution de l'expression du CMH. La cellule
exerce alors une activité cytotoxique par apoptose ou cytolyse selon les sous populations
NK.

L’activité cytotoxique est finement régulée : elle nécessite une combinaison de


plusieurs signaux activateurs et répresseurs, amplifiée par des anticorps (ADCC) et/ou des
ligands de cytotoxicité ainsi qu'une stimulation du NK par des cytokines issues de LT.

Les NK n'ont pas les mêmes récepteurs selon les espèces : rat et souris n'ont pas les
mêmes récepteurs KIR et ne tuent pas les mêmes cellules tumorales, d'où des publications
scientifiques en apparence contradictoires !

Remarque 1 : Si la cellule est tumorale, elle se dédifférencie la plupart du temps et exprime


moins ou pas du tout de CMH. Le KIR n'est pas réprimé et le NK "commence à être collant".
D'autres mécanismes viennent renforcer le contrôle de l'intégrité de l'organisme par les NK : la
cellule malade exprime des récepteurs FAS capables de réagir à des molécules inductrices
d'apoptose.

" Le NK, c'est quand même assez agressif, c'est


quand même un potentiel de destruction. Donc " Dans le cas d'une greffe les
il fait pas grand chose tout seul, il faut une cellules se demandent ce qu'elles
stimulation par des cytokines pour qu'il passe foutent là et expriment du FAS, d'où
en mode exterminator ; le NK de base va tuer les rejets "qui suis-je, où vais je ?""
vite fait quelques cellules."

QUESTION :
Quelle est la différence entre un lymphocyte T et un NK ?

>> Le lymphocyte T est reconnu par une partie variable (épitope T), le NK par une partie constante
(CMH) ; seul le NK a des RFc reconnaissant les Ac libres.
>> Le LT s'active après la reconnaissance (de l'Ag), tandis que le NK s'inhibe en cas de
reconnaissance (du CMH de la cellule de l'organisme)

8/14
D) Profils de cytokines

Le profil de cytokines correspond à l'ensemble des


cytokines produites par un clone lymphocytaire T. Chaque clone
ne produit en général qu'un nombre limité de cytokines en même
temps. Le profil est stable une fois que le lymphocyte T est arrivé
en fin de différenciation.

Plusieurs profils fréquents ont été identifiés chez l'homme


et la souris : Th1, Th2, Th17, Treg ... (les profils des autres espèces
sont en cours d'étude).
Ces profils inhibent ou activent de la réponse immune et
déterminent son orientation : immunité humorale ou cellulaire,
classe d'anticorps produite... On aura donc des réponses Différents profils de cytokines pour
différentes selon les profils. différents clones lymphocytaires T

Remarque 1 : Pasteur et ses potes ont été les premiers a avoir découvert les cytokines, en
travaillant sur la leishmaniose de la souris dont tout le monde se fiche royalement mais c'est un
super modèle d'immunologie. Certaines souris n'y sont pas du tout sensibles, d'autres très
sensibles mais si on leur donne les lymphocytes des premières, il n'y a plus de problème ! On en a
déduit que les lymphocytes injectés permettaient de produire des substances qui induisaient les
défenses des souris malades.

Remarque 2 : En changeant les adjuvants d'une injection d'Ag etc, on ne stimule pas les même
Th. Th 1 a d'abord été découvert, puis Th2 et Th17 (qui produit l'interleukine 17, Th 3,4,5...
n'existent pas). Les Trég ("régulateur") sont peu nombreux ; ils régulent la réponse immunitaire et
on aimerait bien les connaitre un peu mieux, pour diminuer les rejets de greffe.

Th1 cell secretes chemokines & cytokines that recruit phagocytes

9/14
III- Test de Transformation Lymphoblastique

Le Test de Transformation Lymphoblastique (TTL) est une technique employée pour


déterminer la capacité de reconnaissance d'un Ag par des lymphocytes, par mesure de la
prolifération. Le TTL met en évidence le premier temps de la reconnaissance spécifique, à
savoir la dédifférenciation (en lymphoblastes) et la prolifération des clones lymphocytaires
spécifiques.

En cas de réponse spécifique, on observe une prolifération qui peut se mesurer par
le rapport entre le nombre de cellules initial et le nombre de cellules final, par exemple en
comptant l'incorporation de thymidine tritiée, ou d'un colorant changeant de couleur
lorsqu'il est métabolisé par les cellules durant la mitose (plus cher). La prolifération est
d'autant plus marquée que les leucocytes non stimulés meurent in vitro en 3 jours.
Différents témoins permettent de vérifier qu'il s'agit d'une prolifération spécifique :

 un témoin positif avec un mitogène ie une substance utilisée dans la culture in vitro
des leucocytes pour provoquer la multiplication cellulaire: on connait plusieurs
mitogènes issus de plantes ou de micro-organismes, qui agissent sur différents types
cellulaires. Les mitogènes sont surtout utilisés pour étudier la capacité de
prolifération des lymphocytes. Les mitogènes sont utilisés comme témoins positifs
des TTL (maximum de prolifération possible).
NB : on connaît plusieurs mitogènes issus de plantes ou de micro-organismes, qui sont des
super-Ag qui agissent sur différents types cellulaires : PHA, ConA
 un témoin négatif avec un Ag jamais rencontré
Nb cellules spécifiques
Il n'y a plus qu'à déterminer la prolifération : x 100
Nb leucocytes totaux

NB : Il est aussi possible de


mesurer in vitro d’autres
paramètres de l’activation
par l’Ag : production de
cytokines...

Proliferative response of PBMC from mucosal leishmaniasis patients to


recombinant antigens

10/14
IV- Adénomégalie, Splénomégalie, Adénite

adénos = la glande(grec) | splénos = la rate(grec) | mégas= grand(grec) | -itis =l'inflammation(grec)

La réponse à l’Ag a lieu le plus souvent dans les organes lymphoïdes secondaires
(NL), quelquefois dans les tissus, en particulier dans les muqueuses.

RAPPEL DU S6 (HISTO)
Les lymphocytes se regroupent au sein des muqueuses, comme par exemple dans les
tonsilles (amydgales etc) ou l'iléon (plaques de Peyer), et forment des nodules ou follicules
lymphatiques : la trame conjonctive y est colonisée par les lymphocytes au repos ou activés.

Les processus de prolifération et de différenciation des lymphocytes au cours de la


réponse à l'antigène s'effectuent généralement au sein de follicules lymphoïdes activés qui
regroupent des lymphocytes de différents types ; les follicules lymphoïdes au repos
(primaires) se transforment en follicules lymphoïdes actifs (secondaires). Cette

11/14
modification entraine une augmentation de taille des follicules lymphoïdes =
adénomégalie. De même pour la rate = splénomégalie.

L'adénomégalie, palpable ou observable, fait partie des signes cliniques en faveur


d'une infection dans la région drainée par le NL. Cependant, toute grosseur d'un ganglion
n'est pas forcément une adénomégalie simple : il peut s'agir d'une inflammation et/ou d'une
infection du ganglion lui-même qui fait mal (=adénite) ou d'une tumeur. Des ganglions
tumoraux (comme les médiastinaux) se voient à la radio.

Eléments d'application et de raisonnement :


 Les lymphocytes forment un ensemble de cellules complexe :
- les lymphocytes T et B -mais pas les NK- ont la particularité d'évoluer sous forme de
clones présentant chacun une spécificité différente ; il existe néanmoins plusieurs
types de NK (plusieurs types de KIR)
- un même phénotype comprend des cellules différentes sur le plan fonctionnel (T, B
ou NK); la distinction des cellules nécessite des techniques d'analyse sophistiquées
(expression du BCR ou du TCR, analyse des CD membranaires..)
- une même sous-population fonctionnelle se présente sous plusieurs phénotypes :
lymphoblaste, cellule mature, cellule différenciée (plasmocyte, LGL...)
- les lymphocytes T regroupent un ensemble de sous-populations très différentes
(plusieurs types de récepteurs TCR..)
- les cellules subissent au cours des stimulations des différenciations qui fixent leurs
capacités biologiques (excrétion de telle ou telle classe d'Ig, profil de cytokines, durée
de vie..).

RAPPEL DU S5 (HISTO)
Dans le sang, on compte :

 20% de lymphocytes B présentant des Ig de surface


 70% de lymphocytes T affichant leur récepteur T dont : le CD4 (lymphocytes
auxiliaires) et le CD8 (lymphocytes cytotoxiques)
 10 % de cellules NK (Natural Killer)

 In vivo, le phénomène de prolifération des lymphocytes en présence de l'antigène est


particulièrement visible dans les OL II :
- Augmentation de taille des ganglions lymphatiques (adenomégalie) ou de la rate
(splénomégalie)
- Formation de follicules lymphoïdes secondaires (centre germinatif composé de
lymphoblastes)

12/14
 Les lymphocytes NK sont connus depuis des décennies, mais le mécanisme de cytotoxicité
et la diversité des sous types n'ont été découverts que récemment (1992). La recherche sur
les NK est essentiellement liée à leur activité anti-tumorale, bien qu'ils agissent aussi dans
l'immunité anti-infectieuse.
 L'immunité cellulaire regroupe un ensemble de mécanismes transférables par les
cellules:
- Capacités cytotoxiques propres des lymphocytes T (CTL) et NK vis-à-vis de cibles
cellulaires: rôle principal dans l'immunité anti-virale et anti-tumorale.
- Capacités régulatrices de la réponse immune via la production de cytokines qui
agissent sur toutes les cellules immuno-compétentes (lymphocytes, monocytes-
macrophages..). L'administration des cytokines seules ne permet généralement
qu'une reproduction partielle des effets.
 Il existe de nombreuses variations spécifiques concernant les sous-populations
lymphocytaires chez les mammifères. On connait ainsi des particularités des rongeurs
(récepteurs NK différents chez le rat et la souris), des ruminants (% de TCR gamma delta
très élevé), des porcins (existence de lymphocytes T qui sont à la fois CD4+ et CD8+).. Ces
variations, passionnantes, sont autant de pistes évolutives, qui compliquent la
transposition des études d'une espèce à l'autre.
 L'immunologie fondamentale utilise des outils très perfectionnés, en particulier chez
l'homme et la souris, pour identifier les sous-populations lymphocytaires (spécificité, état
d'activation..). Des sondes génétiques permettent même d'identifier quels sont les variants
des gènes VDJ qui sont utilisés dans la synthèse d'un TCR spécifique.

FAIRE LA SYNTHESE AVEC LE COURS D'HISTOLOGIE


On ne sait pas ce qu'il faudra en dire, mais la prof en parle régulièrement (pour info)

 Quelles sont les techniques utilisées pour l'identification des sous-populations


lymphocytaires ? Peut-on utiliser le phénotype? A quoi sert l'étude du rapport CD4/CD8?
 Où trouve-t-on des plasmocytes, des LGL, des lymphoblastes? Que penser de la présence
de plasmocytes ou de lymphoblastes dans le sang ?
 Pourquoi l'administration de cytokines ne reproduit-elle pas entièrement les effets
produits par transfert de lymphocytes ? Qu'est ce qui limite considérablement le transfert
de cellules entre individus?

13/14
B T NK
"Bone" "Thymus" "Natural Killer"
moelle osseuse
reconnaiss précurseurs
origine des

(chez les oiseaux : moelle osseuse


bourse de Fabricius) + passage dans le thymus des précurseurs moelle osseuse
(thymocytes)

reconnaissance de l'Ag : TCR (diversité !!! reconnaissance de


capacités

reconnaissance de
ance

clonale) cellules "anormales" par


de

l'Ag : BCR (diversité


2 types de TCR définissent des populations T des mécanismes propres
clonale)
distinctes (KIR...) !!!
sécrétion d'Ac en - contrôle, en réponse à un Ag, des
réponse à l'antigène activités des autres cellules
- capacités
fonction principale

(la quantité et la immunocompétentes par l'intermédiaire


cytotoxiques
quantité des Ac d'interactions inter-cellulaires et par
dépend des - production de
synthèse de cytokines
interactions entre cytokines
= support de "l'activité cellulaire"
LB&T) - cytolyse ou induction
d'apoptose (cellules
- certaines sous populations CD8 et gamma-
= support de l' présentant des
delta ont des capacités cytotoxiques par
"immunité anomalies du CMH)
cytolyse ou par induction d'apoptose (CTL
humorale" = Cytotoxic T Lymphocyte)
lymphoblastes immatures ou en cours de prolifération
(OL +++ et muqueuses +, faible quantité dans les tissus)
phénotypes et
distribution

lymphocytes matures "naif" et "mémoire" très difficiles à distinguer (isoformes de CD45...)


(circulants ++, dans les OL +++, les muqueuses et les tissus)
Plasmocytes :
LGL= large granular lymphocytes
production d'Ac très
(nombreuses granulations contenant des molécules cytotoxiques)
accrue
(au site d'une stimulation, quelques uns circulants)
(OL ++ et muqueuses +)
TCR alpha-beta (majoritaires
TCR gamma-
ds le système lymphoïde et
delta
principales sous populations

dans le sang) ; très mobiles, sous-populations NK en


circulation sanguine et lymph. (reconnaissance
cours d'étude (nombreuses
de l'épitope T
variations spécifiques)
CD8: associé au CMH
CD4: "Thelper "Tcytotoxic ou à la molécule
récemment, on a découvert
(Th)", Treg (Tc)" CD1d) ; peu
que certaines cellules NK
(regulateurs) et (reconnaissance mobiles
(="iNKT") expriment aussi
"Tsuppressor syngénique reconnaissant
certains TCR alpha-beta
(Ts)" épitope-CMH1): surtout des Ag
(alphaV14J18) et
[ cf CM 10] capacités microbiens
reconnaissent des antigènes
prod. de cytolytiques ou (surtout ds la
lipidiques présentés via CD1
cytokines production de peau et les
cytokines muqueuses)

Principaux types de lymphocytes

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CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM

CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM


CMH - POLYMORPHISME DE
L'IMMUNITE

I- Le Complexe Majeur d'Histocompatibilité


A) Définition du CMH
B) Rôles du CMH

II- Greffe et histocompatibilité : généralités


A) Greffe et transplantation
B) Histocompatibilité

III- Organisation génétique du CMH


A) Définition d'un haplotype
B) Polymorphisme du CMH
C) Conséquences du polymorphisme du CMH
D) Complémentarité des voies de présentation

IV- Détail de la reconnaissance conjointe [cf TD]


A) La reconnaissance conjointe
B) Mise en évidence de la restriction syngénique
C) Notion de gamme peptidique [cf CM 15]

V- Le polymorphisme de l'immunité
A) Valeur adaptative du polymorphisme de l’immunité
B) Identification du CMH : typage et signature corporelle individuelle

Objectifs du cours :

 Décrire les principaux éléments du CMH, leur polymorphisme et leur transmission (citer
des conséquences en médecine vétérinaire et productions animales)
 Décrire le principe de la restriction syngénique et de la gamme peptidique [cf CM 15] faire
des schémas représentant les différentes modalités de reconnaissance de l'antigène par les
lymphocytes T CD4 et CD8
 Décrire le principe de la Réaction Lymphocytaire Mixte (RLM) et son application pour le
typage
 Lister les cellules exprimant les antigènes du CMH de classe 1 et de classe 2 et les
conséquences sur les fonctions des lymphocytes

1/18
I- Organisation du CMH
A) Définition

Le Complexe Majeur d'Histocompatibilité est un groupe de gènes qui codent pour


des protéines membranaires présentant un fort polymorphisme individuel.
Historiquement, il a été défini comme des "antigènes leucocytaire" (1940) puisqu'il est
impliqué dans les phénomènes de rejet de greffes. Par la suite, on a découvert leur rôle dans
la reconnaissance antigénique par les lymphocytes T (= phénomène de « présentation »).

Le CMH est un groupe multigénique (>30 gènes), multiallélique (1-200 allèles/gène)


et d'expression codominante. On distingue 3 classes d'antigènes du CMH, regroupant de
nombreuses protéines (classe 1 = CMH I, classe 2 = CMH II et tous les autres en vrac).

CMH I : CMH II :
1 chaîne 2 chaînes
protéique protéiques

Structure des antigènes du CMH1 et CMH2


NB : C'est une structure des proches de celle des Ig

Le CMH présente un polymorphisme très important à la fois :

- interspécifique (nombre de gènes et allèles, organisation) : On parle de système HLA


(Human Leucocyte Antigens) chez l'Homme chez qui on les a découverts
initialement, et de système H2 chez la souris.
NB : on a identifié des systèmes équivalents chez les principales espèces domestiques :
DLA pour le chien [Dog], SwLA pour les porcs [Swine=porcs]...
- spécifique : selon les allèles possédés par les individus.
NB : Les antigènes de classe 1 et 2 non polymorphes sont encore à l'étude : ils sont
exprimés chez l'embryon/fœtus et/ou l'adulte. Certains interviennent dans le
contrôle de la croissance cellulaire, d’autres dans la régulation de l’activité
immune...

2/18
B) Rôles du CMH

Le rôle principal des antigènes du CMH de classe 1 et 2 consiste à assurer la


« présentation des épitopes T » aux lymphocytes T. Les antigènes du CMH présentent une
poche à peptide capable d’établir des liaisons faibles avec les épitopes T issus du clivage
protéique des Ag par la CPA (épitopes séquentiels d'une douzaine d'aa) : il se forme un
complexe {CMH-épitope T} qui est reconnu par le TCR.

"C'est un couple d'amoureux, un qui ouvre la


bouche et qui montre un petit bonbon : la
cellule présentatrice d'Ag et l'autre qui ouvre la
bouche pour le prendre"

La poche à peptide possède une


structure différente selon la séquence de
chaque molécule du CMH : elle est donc
capable de fixer mieux certains peptides que
[CPA] [lymphocyte T] d'autres car ils établissent plus de liaisons : on
parle de gamme peptidique pour identifier
l'ensemble des épitopes qu'une molécule du
Reconnaissance du complexe CMH est capable de présenter.
épitope-CMH par le TCR
(T-Cell Receptor) Moyen mnémotechnique : CD4 x CMHII = CD8 x CMH I

Antigènes Position Rôles

Présentation
des Ag
Antigènes du CMH Membrane de la quasi-totalité (épitopes T)
de classe I des cellules de l'organisme aux Reconnaissance
lymphocytes T des cellules du soi
CD8 par les NK
Présentation (contrôle de
Membrane de cellules de des Ag l'intégrité de
Antigènes du CMH l’immunité «CPA» : cellules (épitopes T) l'organisme
de classe II dendritiques, monocytes- aux
macrophages, lymphocytes B... lymphocytes T
CD4

Ensemble hétérogène de protéines impliquées dans la


CHM de classe III réponse immune (TNF, facteurs du complément, enzymes
(on oublie)
lymphocytaires, cytokines..).

3/18
Quelques points complémentaires au tableau :
 Les Ag du CMH de classe 1 CMH I ont au départ été associés au rejet aigu de
greffes/transplantations, car ils sont exprimés sur la membrane de la quasi-totalité des
cellules de l'organisme.

 La classe 2 présente un fort polymorphisme, à la fois en raison du grand nombre d'allèles,


et en raison de mécanismes d'association de chaines protéiques.

 Les antigènes de classe 3 sont sujet à un polymorphisme important, qui intervient dans la
plus ou moins grande réactivité individuelle (intensité des processus inflammatoires,
activité anti-tumorale...)

II- Greffe et histocompatibilité : généralités


A) Greffe et transplantation

La greffe consiste en un prélèvement d'un tissu ou d'un organe chez un donneur


pour l'implanter chez un receveur, soit sans restaurer la position exacte (peau, cornée,
moelle osseuse...), soit en rétablissant chirurgicalement la continuité vasculaire et dans ce
cas on parle de transplantation (rein, cœur...).

La greffe n'est acceptée que lorsque les tissus sont totalement histocompatibles
(même espèce, même CMH, même groupe sanguin...). Dans le cas contraire des
mécanismes de rejet ± sévères ont lieu contre le greffon ou le transplant et aboutissent plus
ou moins vite à sa destruction d'où la nécessité de réaliser un traitement anti-rejet continu).

NB : il existe aussi GVHD (Graft Versus Host Disease : les lymphocytes greffés attaquent
l’hôte [Graft = greffe])

B) Histocompatibilité

On appelle histocompatibilité l'aptitude d'une cellule, d'un tissu ou d'un organe à


être greffé ou transplanté sans rejet, grâce à la similitude entre donneur et receveur des
antigènes qui présentent des variations intraspécifiques concernant :

 le CMH (antigènes leucocytaires) qui est à l'origine des réactions de rejet


classiques. On distingue des antigènes du CMH "majeurs" (expression par tous les
tissus, rejet brutal et rapide) et des antigènes du CMH "mineurs" (expression limitée
à certains tissus, rejet chronique).
 d'autres systèmes polymorphes qui peuvent également contribuer au rejet de
certains tissus : groupes sanguins, allotypes, antigènes différents selon le sexe...

4/18
Le rejet des greffes implique surtout des lymphocytes T et NK, mais aussi les
anticorps. De nombreux mécanismes sont impliqués, ce qui explique les nombreuses formes
de rejets ± sévères, aigües/chroniques...

III- Organisation génétique du CMH


A) Définition d'un haplotype

L'haplotype correspond à l'ensemble de gènes contigus transmis en un bloc.

C'est le cas des gènes du CMH, qui sont étroitement imbriqués sur une région
chromosomique courte : un haplotype du CMH comprend l'ensemble des gènes codant pour
les 3 classes.

Organisation générale des gènes du CMH humain et murin


NB : chez l'Homme il s'agit du chromosome 6

Chaque individu exprime les protéines du CMH correspondant à ses 2 haplotypes


(codominance), celui d'origine maternelle et celui d'origine paternelle.

5/18
La transmission des haplotypes du CMH est de type mendélienne ie de manière
héréditaire par la combinaison des gènes des parents. Des individus d'une même fratrie ont
ainsi 25% de chances d'avoir le même CMH (donc histocompatibles), alors que la probabilité
que 2 individus non apparentés aient le même CMH est inférieure à 1/106 [cf Génétique et
A2 + CM14]

De façon simplifiée, on peut dire que la quasi-totalité des cellules expriment une
dizaine de CMH-I, ce qui donne un code individuel distinctif, et que les Cellules
Présentatrices d'Antigènes expriment une centaine de CMH-2 (dimères formés à partir des
allèles exprimés).

NB : Les cellules embryonnaires n'expriment pas le même type de CMH, elles n'ont donc pas
les même risques de rejet de greffe !

B) Polymorphisme du CMH

Le polymorphisme du CMH est de 2 ordres : des variations interspécifiques


importantes dans l’organisation du CMH et les gènes et des variations interindividuelles
importantes liées au grand nombre d’allèles existants.

Il résulte chez un individu :

- de l’expression des 2 haplotypes (codominance : paternel et maternel)


- d’un grand nombre d’allèles pour chaque antigène dans la population
- et en plus pour le CMH II de la formation de dimères entre protéines d’origine
maternelle/paternelle

Remarque : Dans chacune des 3 classes du CMH, il existe des Ag non polymorphes qui sont
exprimés chez l’embryon/fœtus et/ou chez l’adulte, et des Ag polymorphes. Chez l’homme 6
gènes de CMH I sont exprimés avec plein d'allèles de HLA-A à HLA-F, donc il existe beaucoup de
possibilités ! Les antigènes non polymorphes de classe 1 et 2 interviennent dans le contrôle de la
croissance cellulaire, la régulation des interactions entre cellules.

6/18
Le bonus des preneuses juste pour voir à quel point c'est complexe : assim.refer.org
La nomenclature actuelle (avril 2010) est la suivante :

HLA-A*02:101

Numéro de la Numéro de l'allèle dans


Nom du gène
famille allélique la famille

C) Conséquences du polymorphisme du CMH

Les cellules de l’organisme expriment sur leur membrane un grand nombre de


molécules du CMH (plus de 6 de classe 1 et plusieurs dizaines de classe 2) ; parmi les
principales on trouve chez l'Homme :

- des classe I non polymorphes (HLA-D, E, F, G), selon le type et l'état de


différenciation des cellules

- 3 classe I polymorphes (HLA-A, HLA-B et HLA-C)


- 3 classe II polymorphes (HLA-DP, -DQ, -DR) : nombreuses combinaisons

NB : Rappelez vous, on a dit qu'il existait aussi des classe I polymorphes.

Des individus d'une même fratrie ont ainsi 25% de


Number of
chances d'avoir le même CMH (donc histocompatibles) du Human MHC
allotypes
fait de la transmission mendélienne des haplotypes du CMH, class I gene
worldwide
alors que la probabilité que 2 individus non apparentés HLA-A 651
aient le même CMH est inférieure à 1/106 [cf Génét et A2 + HLA-B 1565
CM14]. Certains allèles seront plus fréquents ou plus rares HLA-C 431
selon l'origine ethnique : une population plus consanguine HLA-E 3
comme les Inuits auront moins de problèmes de rejets de HLA-F 4
greffe. HLA-G 15

L’identification du CMH d’un individu ne se fait pas Polymorphisme des gènes du


en routine, mais est nécessaire pour une greffe (recherche CMH I
donneur…)

7/18
Dans le cas d'une transfusion sanguine, l’histocompatibilité CMH ne pose pas
problème car les hématies n’expriment pas le CMH (polymorphisme des groupes sanguins
seulement).

QUESTION / REFLEXION :
Un chiot parmi cette portée de 5 chiens a besoin d'une greffe. Les parents peuvent-ils être
donneurs ?

étalon lice
A1,5 A1 22
B4,12 B2 12
C7,34 C5 28

CHIOT 1 CHIOT 2 CHIOT 3 CHIOT 4 CHIOT 5


A1,22 A5,22 A1,1 A1,22 A5,1
B 4,12 B4,2 B12 B4,2 B12,2
C7,28 C34,5 C34,28 C7,28 C34,5

>> Les parents ne peuvent pas donner aux chiots, un autre chiot aura plus de chance d'être
histocompatible !

IV- Détail de la reconnaissance conjointe cf TD


A) La reconnaissance conjointe

① Le TCR (domaines variables) établit des liaisons


faibles à la fois avec le CMH et avec l’épitope T d'où le
terme de reconnaissance conjointe.
NB : On parle aussi de «restriction syngénique», prix Nobel
Zinkernagel et Doherty 1996

② Une protéine du complexe TCR stabilise la liaison avec


le CMH :
CD4 + CMH 2 et CD8 + CMH 1 [CPA] [lymphocyte T]
4x2=8x1

La reconnaissance d’un Ag est ainsi modulée par Reconnaissance du complexe


l’antigène du CMH de la cellule immunitaire. épitope-CMH par le TCR
(T-Cell Receptor)

8/18
Chaque molécule du CMH de classe 1 ou 2 a la capacité de fixer des petites
séquences protéiques dans une "poche à peptide" : ces séquences issues du clivage des
antigènes forment les épitopes T reconnus par les lymphocytes T. Le mécanisme qui aboutit
au complexe CMH-épitope T via la poche à peptides est l'apprêtement antigénique [cf CM
15].

Les mécanismes impliquant le CMH de classe 1 et 2 sont complémentaires (TCD4


helper et TCD8 cytotoxiques) :

- La chaine CD4 renforce la liaison TCR/CMH II et permet donc une reconnaissance


optimale des antigènes récupérés dans le milieu extra-cellulaire par des cellules
phagocytaires.
- La chaine CD8 renforce la liaison TCR/CMH I et permet donc une reconnaissance
optimale des antigènes intracellulaires présents dans les cellules qui présentent une
anomalie (infection...).

Remarque : Un TCR contre un épitope T donné présenté par un CMH x peut ne pas le
reconnaitre avec un CMH y : on parle de polymorphisme individuel de la reconnaissance
spécifique. Un TCR contre un épitope T donné présenté par un CMH de classe 1 peut ne pas le
reconnaitre avec un CMH de classe 2.

NB : Ces molécules ont un rôle clé dans la distinction entre le soi et le non-soi [cf. CM 17]

B) Mise en évidence de la restriction syngénique

On a réalisé des expériences clés sur la modulation de la reconnaissance T selon le


CMH en réalisant des transferts de LT entre individus (par greffe de thymus).

La restriction syngénique rend compte de l'importance du complexe CMH-épitope


dans la reconnaissance spécifique (le lymphocyte T ne reconnait pas seulement l'épitope T
mais aussi le CMH de la CPA via s a protéine CD).

Remarque :
souche de souris syngéniques : les souris présentent les mêmes allèles du CMH
souche de souris congéniques : les souris présentent un génome identique

9/18
La moelle (AxB) F1
correspond à la moelle
des descendants des
souches A et B.

Les splénocytes
correspondent à tous
les types de cellules
immunitaires de la rate
dont les LT venant du
thymus greffé.

INTERPRETATION : La réponse du lymphocyte T (issu du thymus greffé) à l'antigène X


injecté est optimale lorsque la cellule présentatrice d'antigène utilisée provient d'un
donneur de même CMH que le lymphocyte T, tandis qu'elle diminue si on utilise des cellules
présentatrices exprimant un CMH différent. Les clones T spécifiques qui ont été activés
reconnaissent à la fois l’épitope et le CMH : la reconnaissance est donc moins forte avec un
autre CMH.

10/18
C) Notion de gamme peptidique [cf CM 15]

La gamme peptidique est l’ensemble des épitopes T qu’une molécule donnée du


CMH est capable de présenter. Elle dépend de la complémentarité biochimique ± grande
entre l’épitope T et la poche à peptide d’un CMH, d'où une stabilité ± grande du complexe
épitope/CMH.

Les capacités de présentation et de reconnaissance d’un Ag dépendent donc du CMH


de l’individu. Or l'’individu exprime de nombreux CMH : les CPA peuvent présenter de
nombreux épitopes aux lymphocytes T. Un épitope T donné peut être mieux reconnu chez
un individu avec un CMH x que chez un individu avec un CMH y ; le CMH a donc une
influence sur les capacités immunes de l'individu, apportant une complexité supplémentaire
à la compréhension des réactions individuelles.

NB : la consanguinité réduit la "variété" des molécules du CMH, et donc les capacités


du système immunitaire.

Remarque : Dire qu'un "vaccin marche à 80%", c'est dire que parmi l'échantillon testé, on a
observé "80% de bonnes réponses et 20% de médiocres" : le vaccin n'est pas adapté à 20% de la
population. Un Ag très pur donnera une très bonne réponse pour peu de personnes, tandis qu'un
Ag moins pur entrainera une réponse, moins bonne car moins précise, pour plus de personnes.
Les laboratoires fabriquent des vaccins contre les mêmes agents, mais ils n'ont pas le même
type d'efficacité : à vous de choisir !

QUESTION :
Quels sont les facteurs de variation individuelle de la réponse immunitaire à un Ag?
Il existe plein de HLA différents ; les différences structurales entre les Ag sont reconnues par des
chaines accessoires du TCR (CD4/CD8).

Complexité du CMH Expression de nombreux Ag du CMH

Nombreux allèles pour chaque molécule du CMH, répartis au sein


Polymorphisme individuel
de la population : chaque individu exprime un CMH différent
Conséquences sur les
Chaque Ag du CMH présente une gamme peptidique propre
capacités de présentation

11/18
D) Complémentarité des voies de présentation

RAPPEL : Les CMH 1 et 2 ont des rôles complémentaires :

Antigènes Position Rôles

Présentation
des Ag
(épitopes T)
Membrane de
Antigènes aux
la quasi-totalité
du CMH lymphocytes
des cellules de
de classe I T CD8
l'organisme Reconnaissance
>> cytokines
et activité des cellules du
cytotoxique soi par les NK
(contrôle de
Membrane de l'intégrité de
cellules de Présentation l'organisme)
l’immunité des Ag
Antigènes «CPA» : cellules (épitopes T)
du CMH dendritiques, aux
de classe II monocytes- lymphocytes
macrophages, T CD4
lymphocytes >> cytokines
B...

Les hématies et gamètes n'ont pas de CMH (sinon comment aurait lieu la rencontre
ovule/spermatozoïde si les LT de la femelle tuent les gamètes mâles ?!). Il existe des
mécanismes échappatoires pour les protéger également des cellules NK.

Remarque : Dans le cas des hépatites, ce sont les cellules du foie qui disent qu'elles sont malades
: elles sont dégommées, alors qu'en soit le virus ne fait pas de dégâts ...

QUESTION :

Comment se fait-il que les Ag normaux de la cellule n'aboutissent pas à sa destruction ?

La membrane de la cellule porte en permanence des Ag ; quand la cellule est malade elle présente
des Ag qui ne devraient pas y être. Les LT contre les Ag normaux n'existent pas : l'éducation au sein
du thymus permet d'éliminer dans le processus de maturation les LT tournés contre les Ag du soi !
Sinon il s'agit de maladies auto-immunes.

12/18
V- Le polymorphisme de l'immunité
A) Valeur adaptative du polymorphisme de l’immunité

L'immunité présente des variations considérables inter et intraspécifiques. Les


variations interspécifiques dépendent de l'évolution des espèces (complexité croissante
des poissons aux mammifères...).

Les variations intraspécifiques du CMH I et II assurent l'hétérogénéité de la


population face à un agent pathogène : il y a pour chaque infection des individus plus
résistants que les autres, car ils ont une meilleure capacité de présentation des antigènes de
l’agent pathogène (avantage adaptatif).

Certaines protéines du CMH de classe 3 sont aussi sujettes à un polymorphisme intra-


spécifique, qui module les capacités immunes individuelles (processus inflammatoires ±
intenses, activité anti-tumorale ± efficace...).

L'hérédité de l’immunité est liée au polymorphisme des CMH I, CMH II, CMH III. On
trouvera de nombreux exemples chez l’homme et les animaux de compagnie :

- Résistance aux maladies infectieuses


- Association de certains allèles du CMH avec des maladies dues au dysfonctionnement
du système immunitaire (diabète...)
- ...

Les variations intra et interspécifiques sont responsable du rejet des greffes.

Remarque 1 : Le diabète de type I est une maladie auto-immune qui Remarque 2 :


détruit les cellules β du pancréas (par association anormale entre le HLA Les plantes font
B 27 et l'épitope T ; les LT responsables de cette cytotoxicité ne sont pas également des rejets de
filtrés par le thymus ; c'est une maladie héréditaire qui conduit à l'arrêt greffe, pour des raisons
de la sécrétion d'insuline et à une hyperglycémie. similaires !

13/18
B) Identification du CMH : typage et signature corporelle individuelle
Typage : il existe plusieurs méthodes en médecine humaine ou en recherche pour
déterminer quels sont les antigènes du CMH d'un individu :

 Sérologie : utilisation d'anticorps de référence capables de distinguer les principaux


supertypes des antigènes de classe 1 et 2 (on met les cellules à typer en présence
d'anticorps + complément ➠ mesure cytotoxicité).
 Utilisation de sondes génétiques
 Biologique : réaction lymphocytaire mixte
"Le besoin d'affection on cherche
une même odeur que nous, le
Le CMH participe à l’odeur corporelle, et
besoin de sexe une autre odeur."
contribue à l’identification individuelle via les capacités
olfactives des individus. De nombreuses études ont été
réalisées, en utilisant des tampons imprégnés d'odeur (pour s'affranchir des autres stimuli
associés à la présence de l'individu même).
- Des protéines du CMH sont présentes dans les sécrétions (sueur, urine..), constituant
la signature propre à l'individu
- On a observé chez des souris une influence du CMH dans le choix des partenaires
sexuels (exogamie afin de limiter la consanguinité) et dans les soins aux jeunes
(préférence pour CMH similaire)
- Base des capacités de recherche d’individus par les chiens policiers/sauveteurs (les
chiens peuvent analyser le CMH entre eux, mais aussi des hommes). Il n'y a que les
jumeaux qui les perturbent ...

Typer permet d'identifier les donneurs potentiels pour une greffe : il existe plein de
méthodes très sophistiquées, qui permettent de donner à la personne l'ensemble de ses
allèles "Vous êtes HLA A1,2 | HLAB 1,5...".

Remarque : Pour faciliter une adoption, on imprègnera les petits à adopter de l'urine de la
mère adoptive. Il existe également des femelles qui urinent sur les petits pour les protéger de
l'agressivité du mâle.

14/18
Très peu développé en cours : La réaction lymphocytaire mixte

La réaction lymphocytaire mixte est une technique employée pour vérifier la


compatibilité entre un donneur et un receveur (ou pour identifier le type CMH).

PRINCIPE : On met en présence un


nombre défini de leucocytes provenant du
donneur (ou de cellules de référence) avec
un nombre défini de leucocytes provenant
du receveur ; on mesure le nombre de
leucocytes final après 2-3 jours de culture.

INTERPRETATIONS :

- En cas d'histocompatibilité, il n'y a pas de


modification du nombre des leucocytes
Réaction lymphocytaire mixte
- En cas d'histo-incompatibilité, on observe
(pour déterminer si le patient est HLA-Dw1)
une prolifération des cellules (ou à une
cytotoxicité)

Eléments d'application et de raisonnement

 La recherche en immunologie utilise depuis peu des outils très puissants: la


technique des "tétramères" permet d'analyser la réponse spécifique lymphocytaire T à
l'échelle clonale, dans le contexte de présentation d’un antigène du CMH purifié (chez la
souris, l'homme et le macaque).

Les tétramères sont des complexes produits au laboratoire, associant un


fluorochrome (détectable par cytométrie de flux ou immunohistochimie), des chaines
protéiques d'un CMH donné (chaines exprimées in vitro à partir des principaux allèles
connus du CMH), et un épitope T défini ● (produit in vitro par synthèse peptidique, déduit
de la séquence protéique de l'antigène étudié).

Il est ainsi possible de détecter, et même de purifier, les clones lymphocytaires T


qui reconnaissent cet épitope en association avec un CMH défini. Cette approche est par
exemple utilisée pour identifier les antigènes protecteurs au cours de l'infection par HIV
(identification des épitopes impliqués dans la réponse CTL). Elle permet de s'assurer que
l'antigène est reconnu efficacement par des individus possédant différents allèles du CMH.

15/18
 L'analyse du CMH a de nombreuses applications en médecine humaine et vétérinaire
en raison de son polymorphisme extrême (filiation et recherche de paternité, génétique des
populations, génétique de résistance/sensibilité aux maladies..). Certains allèles du CMH
sont associés avec une plus grande résistance aux infections, ou au contraire avec un plus
grand risque de développer une maladie auto-immune ou une allergie.

 Des lignées de souris congéniques pour le CMH ont été obtenues dans les années
1950-1970 par croisements consanguins : les souris d'une lignée congénique possèdent les
mêmes allèles pour tous les gènes du CMH. On a défini ainsi une vingtaine d'haplotypes
différents (identifiées H2a à H2z). L'apport des souris congéniques CMH et des souris
syngéniques (totalité du génome identique) à la recherche médicale est considérable :
- les souris qui possèdent le même halotype CMH acceptent sans rejet des greffes de
tissus et des transferts de lymphocytes (=histocompatibles), ce qui permet de
nombreuses études par transfert de tissus (immuns ou non immuns) d'une souris à
l'autre.
- Il est possible de comparer les réactions immunes obtenues dans des lignées qui
possèdent des haplotypes différents (étude de la résistance génétique aux maladies
et des capacités de présentation des antigènes..). Des études plus sophistiquées
utilisent des souris congéniques pour une partie du CMH seulement (classe 1
identique mais classe 2 polymorphe...).

 Interpréter quelques résultats expérimentaux d'activité lymphocytaire dans des lignées


murines
 Interpréter quelques résultats expérimentaux utilisant la technique des tétramères
 Quelles sont les mécanismes de rejet possibles d'une allogreffe : d'hématies, de rein, de
moelle osseuse... ? Comment expliquer la réaction de "greffon contre hôte" ? Dans quel
cas peut-elle se produire?
 Quel est l'intérêt en recherche des animaux histocompatibles ?

16/18
CMH I CMHII

Chromosome 6
Génome

(le CMH de classe 3 aussi)


7 régions génétiques 8 régions génétiques
protéique
Structure

2 chaines
1 chaine
(possibilité de réaliser de très nombreux dimères
(stabilisée par la ß2 microglobuline)
entre les chaines maternelles ou paternelles)

Il est considérable et la fréquence des allèles très différente d'une population à l'autre.
Polymorphisme du

Cependant, la plupart des allèles codent pour des protéines qui ont une séquence et une configuration 3D
proche ("supertypes"). Par exemple, il y a plusieurs dizaines d'allèles d'hla-DR mais ils correspondent
seulement à une douzaine de supertypes distinguables par sérologie.
CMH

Il y a plusieurs milliers de combinaisons CMH possibles. Toutefois, les antigènes du CMH sont
contigus et transmis sous forme d'haplotype. Il existe donc de forts déséquilibres de liaison dans la
transmission de chaque allèle (d'où une fréquence ≠ des allèles selon les ethnies).
2 individus non apparentés ont moins d'une chance sur 1 million d'être histocompatibles; des
frères et soeurs ont une chance sur 4 d'avoir le même CMH. [cf Génèt et CM14-A2]
Toutes les cellules nucléées (sauf les cellules
germinales et les neurones du SNC...) Lymphocytes, monocytes-macrophages,
Certaines cellules n'expriment pas les formes
cellules dendritiques
polymorphes mais seulement les antigènes HLA-E à I
Expression

(et quelques autres types cellulaires)


(trophoblaste, cellules immatures, fœtales...): cela
protège le fœtus contre l’immunité maternelle
Chaque cellule exprime plusieurs dizaines
Chaque type cellulaire exprime entre 2 et 5 Ag de d'antigènes de classe 2
classe 1. Pour chaque Ag, la cellule exprime les 2 (formés par combinaison entre les
versions, paternelle et maternelle. différentes chaines d'origine paternelle et
maternelle)
Constant ou inductible selon les types
d'expression

cellulaires (certaines maladies auto-immunes


Taux

Constant (plusieurs milliers de molécules/cellule) sont liées à une expression anormalement


élevée des antigènes du CMH2 sur les
cellules)
Reconnaissance des cellules du soi par les NK (contrôle de l'intégrité de l'organisme): les cellules
NK, grâce à leurs récepteurs KIR, détruisent les cellules anormales qui ne présentent pas un CMH
conforme par cytolyse ou par induction d'apoptose (cellules étrangères ou cellules présentant
une diminution de l'expression du CMH, par exemple en cas de tumorisation ou d'infection
Rôles

intracellulaire). [cf CM9]

Présentation des antigènes (épitopes T) aux Présentation des antigènes (épitopes T) aux
lymphocytes T CD8 lymphocytes T CD4

Organisation générale du CMH (exemple du système HLA de l'homme)


NE PAS APPRENDRE ! source IMGT

17/18
"Ton étonnant système immunitaire"

Ecrit par la Société Japonaise


d’Immunologie (JSI)

Illustré par Tomoko Ishikawa

18/18
CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM

CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM


PRODUCTION ET DISTRIBUTION DES
CELLULES IMMUNES
MONOCYTES - MACROPHAGES -
CELLULES DENDRITIQUES

I- Renouvellement et circulation des cellules immunocompétentes


A) Circulation des cellules immunes
B) Renouvellement des cellules immunes
C) Le SPM Système des Phagocytes Mononucléés

II- Monocytes-macrophages et cellules dendritiques


A) Les récepteurs TLR
B) Explosion respiratoire
C) Les cellules Présentatrices d'Antigènes

Objectifs du cours :

 Pour les principales cellules immunocompétentes, lister l'origine, les sites de production
chez l'adulte et de distribution
 Décrire les principales caractéristiques des monocytes-macrophages et des cellules
dendritiques
 Décrire les mécanismes augmentant les capacités cytolytiques des macrophages
(opsonisation et explosion respiratoire)

1/10
I- Renouvellement et circulation des cellules immunocompétentes
A) Circulation des cellules immunes

On trouve des cellules de l’immunité en grand nombre :

- dans les organes lymphoïdes I et II (OL I et OL II)


- dans les muqueuses (système lymphoïde associé aux muqueuses) et le conjonctif!
- en circulation : sang, lymphe, cellules mobiles dans les tissus!

La traversée des endothélium se fait par diapédèse [cf CM 12]. Cette diapédèse est
régulée par les facteurs d’activation et chémokines. La circulation des cellules entre le sang,
les OL II et les tissus peut se faire en boucle régulée (lymphocytes) ou bien à sens unique : un
monocyte du sang traverse l'endothélium et devient macrophage dans les tissus,
polynucléaires (tissus), cellules dendritiques ...

B) Renouvellement des cellules immunes


Le renouvellement de chaque type cellulaire est régulé ; des lymphocytes non activés
ou encore les neutrophiles auront une demi-vie courte, tandis que les lymphocytes
"mémoire" ou les mastocytes auront une demi-vie longue.

C) Le SPM Système des Phagocytes Mononucléés

Le SPM (Système des Phagocytes


Mononucléés ) regroupe les
macrophages et autres cellules
Le monocyte, formé dans phagocytaires issues du monocyte.
la moelle osseuse à partir des
monoblastes, circule dans le
sang. Après diapédèse et
passage dans les tissus, il
donnera macrophages et
cellules dendritiques
ainsi que toutes
les cellules
apparentées.

2/10
lieu de
capacités de distribution
production chez devenir/demi-vie
circulation principale
l'adulte
OL I :
- LB: moelle
circulation
osseuse
régulière via le
- LT: moelle Brève pour les
LB et LT sang et la lymphe OL II et tissus
osseuse puis cellules naïves
(CD4 ou CD8) (possibilité de lymphoïdes
thymus (quelques semaines)
retour dans le disséminés
renouvellement Longue pour les
sang via les OL2) (peau,
rapide du cellules mémoire
muqueuses..)
répertoire (plusieurs mois)
transit rapide dans
autres L
moelle osseuse le sang et la
(NK...)
lymphe
Passage dans
Longue pour les
Moelle osseuse les tissus et
Transit dans le macrophages dans
(et tissus pour différenciation
phagocytes sang et la lymphe les tissus
certains types de rapide en
mononuclés (sous forme de Variable pour les
cellules macrophages
monocytes) cellules dendritiques
dendritiques) (et cellules
apparentées)
Passage dans
Transit et stockage Courte
neutrophiles Moelle osseuse les tissus en cas
dans le sang (quelques jours)
d'inflammation
Transit rapide Essentiellement Longue
éosinophiles Moelle osseuse
dans le sang tissulaires (plusieurs semaines)
Essentiellement sanguins (faible Courte
basophiles Moelle osseuse
quantité) (quelques jours)
Essentiellement
tissulaires Longue
mastocytes Tissus Non
(conjonctifs et (plusieurs mois)
muqueuses)
Production, circulation et renouvellement des cellules IC

II- Monocytes-macrophages et cellules dendritiques


Les monocytes-macrophages et les cellules dendritiques sont 2 populations
distinctes qui interviennent dans la présentation des antigènes captés dans les tissus. Ils sont
complémentaires, car ils ont des dynamiques différentes, ne réagissent pas aux mêmes
substances microbiennes, présentent les antigènes microbiens différemment, et produisent
des cytokines différentes.

3/10
 Les macrophages phagocytent et présentent accessoirement des Ag en se déplaçant
peu. Leurs interactions avec les lymphocytes sont essentiellement autocentrées
(activation ou inhibition de l'activité phagocytaire...).
 Les cellules dendritiques phagocytent peu et présentent beaucoup en se déplaçant
vers les organes lymphoïdes. Leurs interactions avec les lymphocytes ont un rôle clé
dans la différenciation des sous-populations fonctionnelles lymphocytaires.

A) Les récepteurs TLR

Les TLR ("Toll Like Receptors" ) sont un ensemble de récepteurs capables de


reconnaitre des substances microbiennes (PAMPs = Pathogen Associated Molecular Patterns :
"signaux de danger d'origine microbienne ")

On connait une vingtaine de récepteurs, reconnaissant chacun un groupe de


molécules bactériennes, virales, parasitaires et fongiques (endotoxines, LPS, peptidoglycane,
zymosan, ARNds...).Leur répartition est variable selon les types cellulaires et leur état
d'activation (surtout cellules dendritiques, monocytes-macrophages et neutrophiles).

L'activation de ces récepteurs stimule différentes fonctions :

- La reconnaissance microbienne non spécifique (phagocytose non spécifique)


- Les capacités de présentation des Ag
- La production de protéines de l'inflammation (protéines antimicrobiennes, facteurs du
complément)
- La production de cytokines pro-inflammatoires
- La mobilité cellulaire

B) Explosion respiratoire

L'explosion respiratoire est un mécanisme


d'amplification de l'activité cytolytique des
phagocytes (surtout macrophages) sous l'influence
de cytokines (effet ++ interféron gamma).

Les cellules activées produisent plus de


molécules oxydantes dans les lysosomes, et la fusion
vacuole/lysosomes est plus efficace, ce qui permet
une plus grande capacité de destruction des cibles.
L'action combinée des anticorps (opsonisation) et des
cytokines produites par les lymphocytes T (interféron
gamma) augmente fortement la phagocytose au
cours de la réponse spécifique. Exemple d'activation de la phagocytose
par l'interféron gamma

4/10
C) Les cellules présentatrices d'antigènes[cf CM15]

La Cellule Présentatrice d'Antigènes (CPA) est une cellule immunocompétente


capable de présenter aux LT des antigènes captés dans son environnement, sous forme de
complexes {CMH de classe 2 + épitope T}.

Les cellules dendritiques et macrophages sont les principales CPA ; elles vont capter
les antigènes et se déplacer des tissus vers les zones riches en lymphocytes (OL II , follicules
disséminés des muqueuses...) après une activation par les PAMPs (via TLR) associé à un
contexte tissulaire (cytokines, complément...). Elles produiront en même temps des
cytokines qui activent les lymphocytes (IL12, cytokines pro-inflammatoires..).

#MONOCYTE
Les monocytes sont des leucocytes mononucléaires présents dans le sang, formés dans la moelle osseuse à
partir des monoblastes. Ils sont à l'origine des macrophages, cellules dendritiques et apparentés.

ROLE : PHAGOCYTOSE (voirie) + Réponse aux signaux de danger + Présentation des Ag

DUREE DE VIE : variable de quelques jours à quelques mois, courte pour la "forme transitoire".

RENOUVELLEMENT : précurseurs de la moelle osseuse

IMPORTANCE : 3-10% des leucocytes (CN) " Les monocytes ils savent pas faire grand chose à
LOCALISATION : sang part se promener [...] quand ils phagocytent ils
racontent aux autres ce qu'ils font : Oh, regarde ce
PHENOTYPE : que j'ai trouvé !"

RAPPEL DU S5 (HISTO)
15 à 20 μm = les plus grandes cellules sanguines - Noyau volumineux réniforme plus ou moins
régulier - pas de véritable granulation (Marchal : pas de granulation Grézel : fine granulation)

5/10
#MACROPHAGE
Les macrophages sont des cellules mononuclées tissulaires, avec pseudopodes, mobile et capable de
phagocytose issu du passage des monocytes dans les tissus. Les monocytes-macrophages ont un rôle
important dans l’immunité innée et spécifique.

Après stimulation par les LB et LT (opsonisation ± cytokines) leurs capacités sont accrues, en particulier de
phagocytose.

ROLE :

 voirie tissulaire des tissus sains (phagocytose et


production de protéines anti-microbiennes (lysozyme...))
 réponse aux signaux de danger : sécrétion de cytokines,
de facteurs chimiotactiques ...
 présentation d'Ag aux LT (peu)

DUREE DE VIE : longue

RENOUVELLEMENT : depuis les monocytes du sang Phagocyte dans un tissu


(image de synthèse)
LOCALISATION : tissus (donc pas de numération !)

Activité cytolytique du complément Opsonisation [cf CM4]


activé par les complexes Ag-Ac

Etapes de la
phagocytose

[cf CM3]

6/10
#CELLULE DENDRITIQUE
Les cellules dendritiques forment un ensemble de cellules tissulaires, présentant des dendrites, capables
de phagocyter des cibles en présence de signaux de danger (bactéries, cellules anormales..) puis de se
déplacer vers les OL pour les présenter aux lymphocytes. Les dendrites leur permettent de communiquer
entre elles. Elles expriment une dizaine de TLR.

Les cellules dendritiques regroupent plusieurs types cellulaires indépendants :

 Des cellules d'origine lymphoïde, qui ont des fonctions inhibitrices de la réponse immune (non
migrantes, présentes surtout dans les OL I)
 Des cellules d'origine myéloïde (proches des lignées monocyte-macrophages), activatrices de la
réponse immune (surtout dans les OL II). Parmi celles-ci, on distingue plusieurs sous-populations,
selon l'équipement en récepteurs membranaires, les facteurs nécessaires à leur maturation ...

ROLE :

 Phagocytose (peu) après activation


 Puis migration vers les OL, présentation aux
lymphocytes dont elles orientent la différenciation
(cytokines)
 Production de facteurs chimiotactiques, de cytokines
pro-inflammatoires

DUREE DE VIE : variable

RENOUVELLEMENT : depuis les monocytes du sang

LOCALISATION : tous les tissus


Réseau de cellules dendritiques
dans la peau = type Langerhans

" Hop elle l'a boulotté, elle replie tout


[les dendrites] et se transforme en
navette pour la présenter aux organes
aptes à agir "

Reconnaissance
microbienne par les
cellules dendritiques

7/10
Monocytes-macrophages Cellules dendritiques

Sang (monocytes)
Tissus
tissus (macrophages et cellules
Distribution organes lymphoïdes
apparentées= cellules du système
lymphe et sang
des phagocytes mononuclées)
Origine Précurseurs communs (sauf cellules dendritiques d'origine lymphoïde)
+ +++
(attraction vers le site d'action et (circulation vers les organes
Mobilité des cellules
circulation vers les organes lymphoïdes après captation des
lymphoïdes) antigènes)
++ : transport des cibles vers les
+++ : Destruction des cibles
organes lymphoïdes
Phagocytose (fortement augmentée par
+++ : capacités de pinocytose des
l'opsonisation et les cytokines)
antigènes solubles
+ A ++ +++
Expression CMH II
(coopération avec les lymphocytes) (forte présentation des antigènes)
Réaction
aux signaux de danger
+++ +++
d'origine microbienne
ou tissulaire
Production de Cytokines pro-inflammatoires (IL1, Cytokines régulatrices de l'activité
cytokines IL6, IL8, TNF..) lymphocytaire (IL12..)
Principales caractéristiques des monocytes-macrophages et cellules dendritiques

Eléments d'application et de raisonnement :


 De nombreux micro-organismes pathogènes ont développé des stratégies pour
échapper à la destruction par les phagocytes, à tel point que quelques protozoaires et
bactéries intra-cellulaires ont pour habitat les macrophages ! On connait plusieurs
mécanismes de résistance microbiens à la lyse par les macrophages (désactivation des
métabolites oxydants, inhibition de la fusion de la vacuole de phagocytose avec les
lysosomes, passage de la vacuole dans le cytoplasme). Une bonne réponse immune
cellulaire, capable d'activer fortement les capacités cytotoxiques des macrophages, permet
de se débarrasser de ces infections ou de les contrôler (mais il n'y a pas de contrôle en début
d'infection, avant la mise en place de l'immunité cellulaire spécifique, ni chez un individu
immunodéficient).

8/10
 La recherche sur les cellules dendritiques est
actuellement très active, en raison surtout des
progrès dans le traitement des cancers par auto-
greffe de cellules dendritiques sensibilisées in vitro
contre les cellules tumorales. Des méthodes de
culture in vitro des cellules dendritiques ont été
développées à partir de cellules souches (=précurseurs
CD34+) présentes dans le sang en faible quantité, ce
qui rend beaucoup plus facile leur obtention que par
isolement à partir de tissus.

 Les Récepteurs Toll Like interviennent dans


l'immunité non spécifique. Ce sont des structures très
conservées, puisque leur identification s'est faite
d'abord chez les invertébrés (vers, drosophiles).
L'activation des cellules immunocompétentes des
Vertébrés utilise à la fois des TLR, des récepteurs aux
fonctions similaires (CD14..) et des signaux spécifiques
(anticorps..).

 Faire la synthèse avec le cours d'histologie

9/10
Nombreux types de cellules dendritiques

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CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM

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REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM


CELLULES POLYNUCLEAIRES :
Neutrophiles, éosinophiles,
basophiles et mastocytes
I- Les Granulocytes = PNN
A) Mais c'est qui ?
B) Mais qu'est-ce qu'ils font ?
C) Mais d'où ils viennent ??

II- Etude détaillée des mécanismes utilisés par les PNN


A) Chimiotactisme et diapédèse : vers le site de l'inflammation
B) L'activation des PNN - Ig cytophiles
C) La dégranulation

III- Rappels d'histologie et synthèse sur les PNN

Objectifs du cours :

 Décrire les principales caractéristiques et fonctions des cellules polynucléaires

RAPPEL DU S5 (HISTO)
Pour étudier les cellules du sang, on réalise un frottis + une fixation + une coloration

 Hémalun - Eosine
L'hémalun colore les noyaux (ADN + ARN ...) en bleu L'éosine colore le reste en rose

 May-Grünwald Giemsa.

WIKI : Elle repose sur l'action de deux colorants neutres : le May-Grünwald, contenant un colorant acide
(éosine), et un colorant basique (bleu de méthylène) et le Giemsa, contenant lui aussi de l'éosine et un
colorant basique (azur de méthylène).

Adjectif descriptif Colorant fixé Couleur Constituants impliqués


Eosinophile Eosine (acide) Rose ADN, ARN
Neutrophile Tous ou aucun Neutre Constituants divers

Bleu et Azur de méthylène Hémoglobine


Basophile Bleu
(basiques) Constituants divers

1/12
I- Les Granulocytes
A) Mais c'est qui ?

Le terme granulocyte regroupe les leucocytes qui contiennent des granulations


neutrophiles, basophiles ou éosinophiles dans leur cytoplasme et qui possèdent un noyau
à plusieurs lobes (apparemment ± segmenté).

Selon les types cellulaires, les granulations contiennent des composés toxiques
et/ou inflammatoires, qui sont libérés dans le milieu extra-cellulaire ou stockés et utilisés
dans des vacuoles intracellulaires (phagocytose).

Les granulocytes possèdent tous des RFc qui permettent à ces cellules de s'activer
par l'intermédiaire des anticorps en présence :

- D'antigènes libres (inflammation...)


- D'antigènes de surface des micro-organismes et parasites
(phagocytose/ADCC/cytolyse).

A) Les basophiles
GRANULOCYTES = PPN NEUTROPHILES + BASOPHILES + EOSINOPHILES
LEUCOCYTES = LYMPHOCYTES + PNN + MACROPHAGES
CF CM1

B) Mais qu'est-ce qu'ils font ?

Polynucléaires Eosinophiles Neutrophiles Basophiles Mastocytes


Rôle ds l'infl. + ++

Cytolyse de Phagocytose anti- Dégranulation : histamine..


cellules microbienne Sécrétion de facteurs de
Fonctions
anormales et (impliqués dans la l'inflammation (prostaglandines,
parasites (ADCC) pyogenèse) leucotriènes..)

Sang Tissus
sang < tissus (PAS dans le sang)
sang > tissus (faible passage
Distribution (diapédèse lors (conjonctifs ou
(diapédèse) tissulaire en cas
d'inflammation) muqueuses selon le
d'inflammation) type)
environ 4000/µl Nb variable selon les espèces
< 800/µl sang
sang (<2% des leucocytes)
Importance (<10% des
50 à 70% des mastocytes nombreux dans les
leucocytes)
leucocytes muqueuses

2/12
Production de mucus
Hypertension pulmonaire
Via les
Vasodilatation et augmentation de la perméabilité vasculaire
récepteurs
(sauf gros vaisseaux : vasoconstriction)
H1
Prurit
Histamine Troubles cardiaques
Production de mucus
Via les
Bronchodilatation
récepteurs
Vasodilatation et augmentation de la perméabilité vasculaire
H2
Rétrocontrôle négatif des mastocytes
Pgd2 Bronchoconstriction
Prostaglandines
Pgf2 Hypertension pulmonaire
Bronchoconstriction
Leucotriènes
Chimiotactisme des cellules immunes
Bronchoconstriction
Hypertension pulmonaire
Paf Prurit
Chimiotactisme des cellules immunes
Augmentation de la perméabilité vasculaire

Principales molécules produites par les PNN intervenant dans


l'inflammation (et les réactions allergiques)
(à apprendre pour le plaisir, parce que l'immuno c'est fun !)

C) Mais d'où ils viennent ?? >> Pour connaitre toute leur histoire [cf CM1].

II- Etude détaillée des mécanismes utilisés par les PNN


A) Chimiotactisme et diapédèse : vers le site de l'inflammation

La diapédèse correspond au mécanisme de traversée des barrières endothéliales


par les cellules immunocompétentes. Elle assure le passage du sang vers les tissus des
leucocytes entre les cellules endothéliales, en particulier au niveau des OL II (ganglions) et
pour attirer des cellules vers un site d'inflammation.

La traversée s'effectue dans les jonctions intercellulaires ; elle est contrôlée par des
récepteurs sur les endothéliums, augmentée en cas d'inflammation (par chimiotactisme et
relâchement des jonctions).

3/12
L'attraction des cellules immunitaires vers le lieu de l'inflammation nécessite des
facteurs chimiotactiques et cytokines (IL8...). En cas d'infection, on observera une forte
diapédèse des NEUTROPHILES.

Remarque : L’étude histologique des lésions


identifie quel est le type de cellules accumulées
(neutrophiles, monocytes, lymphocytes..), ce
qui donne des pistes de diagnostic.

Certaines infections bactériennes provoquent du pus car elles attirent les


neutrophiles mais résistent à la phagocytose (pus= débris bactériens et cellulaires). Les
bactéries sont dites pyogènes.

Diapedesis
1) Rolling adhesion 2) Tight binding
3) Diapedesis 4) Migration
(c) 2000 Garland publishing / Elsevier science

B) L'activation des PNN - Ig cytophiles

Les Ig peuvent se fixer aux RFc sous 2 formes, libres ou liées :

- Ig libres (on parle d'Ig cytophiles) : c'est le cas des IgE sur le RFc- ε 1 des basophiles
et mastocytes. L'activation cellulaire a lieu quand la cellule porteuse d'Ig de surface
rencontre un antigène pour lequel elle a déjà fixé des Ac.
NB : La réaction allergique peut survenir immédiatement à l’introduction de l’Ag car les
mastocytes/basophiles portent déjà des IgE spécifiques issues des stimulations
antigéniques précédentes.

4/12
- Complexes Ag-Ac : les RFc autres que ε 1 fixent peu les Ig libres, et
l'activation cellulaire a lieu quand le RFc fixe un complexe Ag-Ac.

Polynucléaires Eosinophiles Neutrophiles Basophiles Mastocytes

Phagocytose anti- Dégranulation : histamine..


Cytolyse de cellules
Fonctions microbienne Sécrétion de facteurs de
anormales et
(rappel) (impliqués dans la l'inflammation (prostaglandines,
parasites (ADCC)
pyogenèse) leucotriènes..)

- Signaux de danger
microbiens - Anticorps
(via les récepteurs ( RFc : IgE cytophiles> IgG )
- Anticorps CD14, TLR) - Anaphylatoxines
Facteurs
(RFc : IgE > IgG) - Facteur C3 du (via récepteur spécifique)
activateurs - Cytokines complément - Signaux de danger
(via le RC3b) tissulaires (taux de calcium,
- Anticorps ph, protéases...)
(RFc : IgG > IgA)
Autres
Intégrines et facteurs d'adhérence cellulaire ; Récepteurs pour des cytokines
récepteurs

C) La dégranulation

La libération des composés toxiques est soit régulière ("sécrétion") soit violente. La
dégranulation est un mécanisme de libération brutale de composés stockés dans des
granules cytoplasmiques :

principalement des composés cytotoxiques par ADCC


Eosinophiles
(Antibody Dependent Cell Cytotoxicity)

Basophiles principalement des composés impliqués dans l'inflammation


(histamine...)
Mastocytes

NB : Les neutrophiles font plutôt la phagocytose.

5/12
La dégranulation est provoquée par des mécanismes spécifiques (activation par les
IgE sur RFcε>>IgG sur RFcγ) ou non spécifiques (anaphylatoxines*, Ca2+ extracellulaire,
cytokines...).

* les anaphylatoxines sont un ensemble de petites protéines solubles produites lors du


clivage d'éléments du complément [cf CM13]

Remarques : Quelques remarques concernant les molécules provoquant la dégranulation


non spécifique : " Les hommes préhistoriques eux ils ne prenaient pas de douche,
et ils avaient pas de problèmes de peau [CQFD]."

 Les cytokines produites par les LT peuvent expliquer les hypersensibilités de contact
avec par exemple les montres contenant du nickel

 L'implication du Ca extracellulaire explique la sensibilité aux eaux calcaires de certaines


personnes. Une peau fine richement irriguée favorise une dégranulation au contact
d'une eau calcaire. ATTENTION Si, vous rencontrez un étalon
allergique à l'eau, pensez-y !

 Rougir facilement peut devenir problématique si le phénomène devient trop fréquent ;


c'est un facteur déclenchant de la couperose ou rosacée (rougeurs chroniques).
"Rougir" c'est une vasodilatation localisée, qui apporte des cellules immunitaires au
contact des tissus souvent plus riches en Ca du plasma, d'où une dégranulation.

 Certaines intolérances ressemblent aux allergies, mais ne sont pas issues du même
mécanisme. Par exemple, l’intolérance au gluten est différente de l’allergie au gluten...

La dégranulation nécessite d’activer


plusieurs RFc à la fois, soit par plusieurs épitopes
Lisez "Histoires comme ça" de Rudyard
reconnus en même temps, soit par un seul épitope Kipling, et vous vous souviendrez que
répété sur l’Ag (Ag à motifs répétés). les IgE + RFcε ça provoque une bonne
dégranulation
Une dégranulation violente, de protéines
très basiques ou très acides abîmeront les tissus ; "C'est comme l'hippopotame que
lorsque l'on vérifie la toxicité d'un médicament, on quand il lève la queue il baille"
teste notamment la dégranulation. PS : je n'ai pas trouvé ce conte ... l'inspiration
du moment sans doute.

6/12
La dégranulation par un mastocyte
NB : A gauche c'est un vieux dessin, il manque les RFc

III- Rappels d'histologie et synthèse sur les PNN

Pour le tableau "minimaliste" à bien connaître TAPEZ 1 >> cf p2

Pour la numération du chien TAPEZ 2 >> cf CM8

7/12
#PNN EOSINOPHILE
Les éosinophiles sont des leucocytes polynucléaires dont le cytoplasme contient de nombreux granules
colorables en rose par le MGG. Ils assurent des fonctions inflammatoires et cytotoxiques.

ROLE : Fonctions inflammatoires et cytotoxiques selon s'il


sécrète ou dégranule ; cytolyse de cellules anormales et Médiateurs composés
parasites (ADCC) stockés toxiques,
(granules) protéases...
DUREE DE VIE : longue (quelques jours à quelques semaines selon
la localisation) Médiateurs prostaglandines,
néoformés leucotriènes,
RENOUVELLEMENT : précurseurs issus de la moelle (cytoplasme) cytokines..

IMPORTANCE : < 800/µl sang (<10% des leucocytes)

LOCALISATION : sang < tissus (diapédèse lors de l'inflammation) ; surtout dans les muqueuses et la peau

PHENOTYPES :
RAPPEL DU S5 (HISTO) + COMPLEMENT DE LA PROF (  )

12 à 20μm (grandes cellules) - Noyau segmenté - Granulations spécifiques différentes

*
CHAT CHIEN CHEVAL OISEAU
granules allongés "en granules de granules de grandes granules rouges et
bâtonnets" forme/taille variables taille pouvant masquer noyau bilobé
le noyau * notez l'hématie

8/12
#PNN NEUTROPHILE
Les neutrophiles sont des PNN dont le cytoplasme contient de nombreux granules non colorables par le
MGG. Ils assurent surtout des fonctions de PHAGOCYTOSE : leurs granules sont de type lysosomes. Les
neutrophiles sont attirés dans les tissus en réponse à l’inflammation, en général causée par une infection,
par DIAPEDESE.

ROLE : phagocytose antibactérienne

DUREE DE VIE : courte (quelques jours)

RENOUVELLEMENT : précurseurs de la moelle (production accrue par les cytokines pro-inflammatoires)

IMPORTANCE : environ 4000/µl sang (40 à 70% des leucocytes selon les espèces)

LOCALISATION : sang > tissus (apport aux tissus par diapédèse lors d'inflammation ; impliqués dans la
pyogénèse en cas de bactéries résistantes à la phagocytose)

PHENOTYPES :

RAPPEL DU S5 (HISTO)
12 à 15µm (grandes cellules) - Noyau segmenté à chromatine mottée (dense) avec Corpuscule
de Barr chez la ♀ - Granules peu ou pas visibles au MGG chez CN et CT

Corpuscule de Barr =
appendice nucléaire issu du
chromosome X

- CHEZ LES LAPINS Les neutrophiles sont


remplacés par des hétérophiles au hétérophile
noyau plurilobé et granulations moins
pâle que le PNN éosinophile
- Chez les Oiseaux, idem
- Chez les Reptiles, noyau rond non
segmenté (segmenté chez l'Iguane),
granules allongés
-

9/12
#PNN BASOPHILE
Les basophiles sont des leucocytes polynucléaires dont le cytoplasme contient de nombreux granules
colorables en bleu par le MGG. Ils assurent des fonctions inflammatoires et participent à la régulation de la
réponse immune. Ils sont impliqués dans les réactions parasites et allergies.

ROLE : Dégranulation (histamine...) et sécrétion de facteurs de


l'inflammation (prostaglandines, leucotriènes...) Médiateurs histamine,
stockés héparine,
DUREE DE VIE : courte (quelques jours) (granules) protéases...

RENOUVELLEMENT : précurseurs de la moelle Médiateurs


leucotriènes,
néoformés
cytokines..
IMPORTANCE : variable selon les espèces (<2% en moyenne) (cytoplasme)
(Lapin (8-10%) > Ruminants > Cheval > Chien & Chat (<< 1%))

LOCALISATION : sang (faible passage tissulaire en cas d'inflammation)

PHENOTYPES :

RAPPEL DU S5 (HISTO)

12 à 20 μm (grandes cellules) - Noyau souvent bi ou trilobé

CHAT CHIEN CHEVAL & BOVIN


basophiles peu basophiles gros et basophiles petits et nombreux
nombreux ( <1%) peu nombreux (<1%)

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#MASTOCYTE
#MUQUEUX #CONJONCTIF

Les mastocytes sont des leucocytes polynucléaires dont le


cytoplasme contient de nombreux granules colorables en
bleu par le MGG. LES MASTOCYTES SONT DES CELLULES
SIMILAIRES AUX BASOPHILES, MAIS EXCLUSIVEMENT
TISSULAIRES. Ils interviennent dans l'inflammation et sont
donc responsables des symptômes au cours des infections,
parasitoses et allergies.

On distingue 2 sous-populations :

Mastocytes muqueux Mastocytes conjonctifs

ROLE : Sécrétion de mucus ; gestion des ROLE : Interactions entre l'immunité et les
flux liquidiens et la mobilité cellulaire dans systèmes neuro-endocrines (vasodilatation,
les muqueuses bronchoconstriction ...)

DUREE DE VIE : COURTE (quelques jours) DUREE DE VIE : LONGUE (quelques jours)

RENOUVELLEMENT : précurseurs de la RENOUVELLEMENT : précurseurs de la


moelle moelle

IMPORTANCE : leur nombre et activité sont IMPORTANCE : leur nombre et activité sont
modulés par les cytokines de la réponse stables
immunitaire spécifique

LOCALISATION : muqueuses LOCALISATION : tissus conjonctifs

11/12
Eléments d'application et de raisonnement :
 Les phénotypes des cellules étant variables selon les espèces, il faudra réaliser en
fonction de l'animal un calibrage des robots d'analyse

 Les fonctions décrites dans ce cours sont très simplifiées :


- Il existe de nombreux facteurs d'activation (seuls les principaux sont indiqués)
- Chaque cellule est capable d'effectuer de nombreuses fonctions (seules les
principales sont indiquées)
- Il existe de nombreuses variations spécifiques dans la composition des granules, la
distribution des cellules et les fonctions cellulaires

 La dégranulation est à distinguer de :


- La sécrétion de molécules préformées ou produites en réponse à l'activation
cellulaire (mécanisme plus lent)
- La phagocytose : les granules ne sont pas libérés à l'extérieur mais fusionnent avec
la vacuole de phagocytose.
- L'ADCC : l'ADCC peut se faire par dégranulation ou par sécrétion

 Les dysfonctionnements de la réponse immune qui


impliquent des polynucléaires sont nombreux :
- Infections suppurées liées à une insuffisance de
phagocytose bactérienne (souvent dues à des
germes "pyogènes" qui résistent à la phagocytose).
PS: ne pas confondre pyogène et pyrogène!
- Rares déficits immunitaires liés à des anomalies
génétiques de la composition des granules ou de
l'activité des cellules
- Tumeurs (mastocytomes...)
- Allergies (hyperréactivité des mastocytes et des
basophiles liée à une production excessive d'IgE et
de cytokines de contrôle des mastocytes et
basophiles) Pus

 Faire la synthèse avec le cours d'histologie


 Faire un tableau récapitulatif du rôle des IgG, des IgA et des IgE dans les
activités des macrophages et des polynucléaires

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CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM

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SYSTEME DU COMPLEMENT

I- Système du complément
A) Nature et organisation
B) Forme inactive / Forme active : Activité convertase

II- Les voies d’activation


A) Voie classique du complément
B) Voie alterne du complément
C) Voie des lectines

III- Les effets du complément


A) Les effets des anaphylatoxines
B) Les effets de C3b
C) Les effets du Complexe d’Action Membranaire (CAM)
D) Ensemble des effets du complément

IV- Régulation
A) Régulation intrinsèque
B) Régulation extrinsèque

V- Test de fixation du complément

Objectifs du cours :
 Décrire l'organisation générale et les mécanismes d'activation du complément
 Lister les mécanismes effecteurs provoqués par l'activation du complément
 Décrire succinctement le principe de la technique de fixation du complément

1/12
I- Système du complément
A) Nature et organisation

Le système du complément est un ensemble d'une vingtaine de protéines plasmatiques


thermolabiles, dont l'action complémentaire des anticorps participe à la destruction
bactérienne (définition historique).

La découverte du complément est


du au chercheur belge Jules Bordet
(1870-1961) alors qu’il menait des
recherches sur le vibrion cholérique
Vibrio Cholerae à l’Institut Pasteur
de Paris.
En 1898, il découvrit que le sérum
d’un lapin immunisé contre le
vibrion cholérique (antisérum)
produisait la lyse des bactéries, mais
que cette action ne se produisait
plus si l’antisérum avait d’abord été
placé pendant quelques temps à la
température de 56°C, température
des étuves utilisées à l’époque pour
maintenir la paraffine fondue.
Jules Bordet, Prix Nobel 1919

Démonstration historique de l'activité du C contre les bactéries en présence d'Ac

En fait, ses activités sont à la fois antimicrobiennes, chimiotactiques, inflammatoires et


activatrices de l'immunité.
Le complément est finement régulé par l’instabilité des composants.
NB : La synthèse des facteurs du C a lieu principalement dans le foie.

Principaux facteurs du C
C1 initiation de la voie classique en présence de complexes Ag-Ac
initiation de la voie alterne par fixation non spécifique à des structures
C3 microbiennes (LPS +++, peptidoglycane+)
opsonisation/phagocytose (via plusieurs RC3b)
C2, C4, C5,
facteurs de la voie classique (C2, C4) et de la voie terminale (C5 à C8)
C6, C7, C8
B, D et P stabilisation du C3b : participation à la voie alterne
anaphylatoxines régulation de la pression sanguine (afflux sanguin au site
C2a
(C5a>C4a>C3a=C2a) de l'inflammation)...

2/12
Principaux facteurs du C
C3a chimiotactiques (neutrophiles,
C4a monocytes...)
activateurs de la dégranulation des
mastocytes
anaphylatoxines
contraction musculature lisse
(C5a>C4a>C3a=C2a)
C5a augmentation de la perméabilité
vasculaire
activateurs des cellules endothéliales
(initiation de la diapédèse)
facteur de la voie terminale formant par polymérisation le complexe
C9 et polyC9 (CAM)
d'attaque membranaire : cytolyse
mannose-binding permettent la fixation indirecte du C3 aux parois microbiennes
lectine et Properdine (reconnaissance de sucres bactériens, de zymosan...)
I, H... facteurs inhibiteurs (déstabilisent les complexes)

B) Forme inactive / Forme active : Activité convertase

Le système du complément possède 3


caractéristiques :

 Les protéines du C sont produites


en permanence, sous forme inactive, et
s'activent par clivage ou polymérisation entre
elles, créant un mécanisme d'amplification en
cascade. Les principaux éléments du C possèdent
une activité convertase, c'est à dire qu'ils
transforment les formes inactives en formes
actives.
Par convention, on note "a" le fragment soluble à
faible durée de vie et "b" le fragment qui se fixe
aux membranes cellulaire
Activité convertase
NB : phylaxie = protection | anaphylaxie = le contraire

 L’activation du complément est un phénomène très rapide car ses éléments sont
préexistants, mais très bref car les formes activées sont très fragiles et qu'il existe de
nombreux systèmes pour contrôler son activité.
 L’activation du complément est un phénomène étroitement lié aux membranes
cellulaires (qui stabilisent les complexes).

De nombreux facteurs spécifiques (voie classique) ou non spécifiques (voie alterne)


peuvent mobiliser ce système.

3/12
II- Les voies d’activation

Il y a deux grands types de voies d’activation :


 La voie en association avec les anticorps = la «voie classique»
 Les voies en rapport avec les facteurs d’immunité non spécifique : la «voie
alterne» et la «voie lectine»

A) Voie classique du complément

La voie classique du complément est un mécanisme d'activation du complément lié à


la fixation des éléments C1 à des complexes antigène-anticorps.
Plusieurs sous-unités du C1 se polymérisent pour former le C1, qui a une activité
convertase sur les facteurs suivants (C4 et C2) ; les éléments C2b et C4b s'associent pour
former la C3 convertase ; les éléments C2b, C3b et C4b s'associent pour former la C5
convertase.

La voie classique intervient dès la réponse anticorps primaire


(action IgM -pentamérique- >> IgG -monomérique- cf p suivante).

Voie classique du complément

4/12
Activation du C par les anticorps

B) Voie alterne du complément


 Des facteurs du C peuvent reconnaitre la paroi microbienne

La voie alterne du complément est un mécanisme d’activation du complément par


stabilisation d'éléments C3b à la surface de micro-organismes.
 Activation directe du C3 par LPS, peptidoglycane, zymosan...
 Activation indirecte du C3 par d’autres facteurs capables de reconnaitre la paroi
bactérienne (CRP = C-reactive protein, MBP...)

Remarque : Le dosage de la CRP, produite par le foie durant la phase aigue de


l’inflammation sous l’influence des cytokines pro-inflammatoires, est un indicateur très
utilisé dans le suivi des infections et autres inflammations.

Ce mécanisme fait intervenir une «boucle d’amplification». En effet, la formation de


complexes C3bC3 amplifie la boucle de clivage spontanée du C3. L’activation du facteur B est
à l'origine de complexes C3bBb qui ont une activité C5 convertase.

La voie alterne fait partie de la réponse immune non spécifique.

 C3 est l’élément central du complément, activable par les voies classique et alterne.

5/12
Voie alterne du complément (C3-C9) : "boucle d'amplification"

C) Voie des lectines

Le complément peut aussi être activé indirectement par des lectines qui reconnaissent
des sucres propres aux µorganismes (les lectines sont des protéines qui sont capables de
s'activer en fixant des sucres). Cela constitue une autre voie d'activation du complément au
cours de la réponse immune non spécifique.

Exemple : La MBP(Mannose Binding Protein) reconnaît GlcNac et clive C2 et C4. Elle se


comporte comme le C1.

6/12
III- Les effets du complément

Le but des ces trois voies est l’activation d’une protéine zymogène, la C3 convertase, et
la libération de différents composants du complément :
 Les molécules C3a, C4a et C5a sont des anaphylatoxines, molécules
responsables de l’activation de l’inflammation.
 Les molécules C3b ont une triple action en permettant tout d’abord
l’opsonisation de l’agent pathogène en se fixant directement à sa surface, puis
en activant la suite de la cascade d’activation entrainant la formation du
complexe d’attaque membranaire, et finalement en amplifiant l’activation du
complément par la voie alterne.
 Les molécules C5b, C6, C7, C8 et C9 permettent la destruction des agents
pathogènes par la formation du complexe d’attaque membranaire.

Les effets du complément

A) Les effets des anaphylatoxines

Les anaphylatoxines sont un ensemble de petites protéines solubles produites lors du


clivage des éléments C2-C5 (C2a, C3a, C4a, C5a), possédant de fortes activités
chimiotactiques, inflammatoires et activatrices des polynucléaires.
Les anaphylatoxines provoquent 
la dégranulation des mastocytes ➠ inflammation,
réaction de type allergique.
Leur action est locale et brève

La voie classique produit plus d'anaphylatoxines que la voie alterne.

7/12
B) Les effets de C3b
C3b est un élément du C (sous sa forme activée C3b obtenue par clivage de la forme
inactive C3) intervenant dans la reconnaissance non spécifique des micro-organismes et
leur opsonisation.
La reconnaissance des micro-organismes peut -être directe (fixation du C3b sur la paroi
bactérienne) ou indirecte (fixation à d'autres éléments du C qui se fixent sur la paroi des
micro-organismes : Mannose Binding Protein, properdine..). La CRP, produite par le foie
durant la phase aigue de l'inflammation sous l'influence des cytokines pro-inflammatoires,
est également un stabilisateur du C3b (CRP= C-Reactive Protein).
Les cellules immunocompétentes possèdent plusieurs types de récepteurs pour le C3b :
ces récepteurs interviennent surtout dans l'opsonisation, mais également dans la régulation
de l'activité cellulaire.

C) Les effets du Complexe d’Action Membranaire (CAM)

Le Complexe d’Action Membranaire =CAM est un polymère formé à partir des


éléments C6-C9, possédant 
une activité perforine capable de détruire les membranes
 lyse des bactéries gram,
 lyse de cellules (cellules de l'organisme, cellules étrangères ou protozoaires),
 inactivation des virus enveloppés : en abîmant l'enveloppe du virus, le CAM
empêche sa fusion avec les cellules cibles

La polymérisation intervient en présence de C5 convertase, 
qui est formée soit par la


voie classique, soit par la voie alterne

Voie terminale C5-C9


NB : La lyse est ± efficace car les membranes des cellules eucaryotes expriment des
facteurs de protection.

D) Ensemble des effets du complément

Les cellules IC possèdent plusieurs types de récepteurs pour le complément :


 Récepteurs pour le C3b
 Récepteurs pour les anaphylatoxines
Ces récepteurs interviennent surtout dans la phagocytose, mais aussi dans
l’inflammation et la régulation de l'activité cellulaire.

8/12
/!\ Attention /!\ Ce schéma n’est pas celui de la prof, mais vos preneuses trouvent que c’est une bonne
synthèse des pages précédentes. Source : cours-pharmacie.com

9/12
Récapitulatif des effets du complément
IV- Régulation de l’activité du complément

L'action du complément est très efficace et très rapide:


 mécanismes cytolytiques et bactériolytiques
 mise en œuvre de l'inflammation et de l'attraction des cellules
immunocompétentes au site d'une infection

L'action du complément est étroitement contrôlée dans le temps et dans l'espace, pour
éviter une extension nocive :

Contrôle par des facteurs internes

 Concentrations limitantes : certains facteurs sont produits en faible quantité ;


l'épuisement de ces facteurs diminue ou bloque les capacités d'activation.
 Instabilité des facteurs du complément (surtout sous forme active) : la plupart des
phénomènes durent moins d'une seconde : limitation dans le temps (et dans l'espace
car la diffusion des facteurs est faible). L'amplification en cascade est brutale mais très
brève.
 Association des facteurs aux membranes : le complément n'exerce son action que dans
le micro-environnement cellulaire : il n'y a pas d'activation en solution dans le plasma ou
les liquides intercellulaires.
 Présence parmi les éléments du complément de nombreux facteurs régulateurs
(stabilisateurs ou inhibiteurs): B, P, D, C1inh...

Contrôle par des facteurs externes

 Facteurs de protection des membranes cf. Page suivante


 Modification de la classe d'Ig produite au cours de la réponse anticorps

10/12
ZOOM SUR : Les facteurs de protection membranaire

Les facteurs de protection membranaire sont un ensemble de protéines


membranaires qui inhibent l'activité du complément (en déstabilisant les complexes
formés par les éléments activés du C, 
ou en empêchant la liaison des éléments à la
membrane…).
 ces facteurs sont divers (plusieurs groupes protéiques) : DAF, HRF...
 ils sont présents à la surface des cellules normales pour les protéger de la lyse

C-dépendante (l’organisme produit tjs un peu d’Ac auto-réactifs).

Ces facteurs régulent l’activité du C, mais n’empêchent pas la lyse en présence de


forte concentration d’anticorps reconnaissant des Ag à la surface cellulaire :
NB : Les hématies expriment peu de facteurs de protection (d'où leur sensibilité à la
lyse complément-dépendante si des anticorps se fixent à leur surface : rejet aigu des
transfusions d’hématies étrangères..).
L’expression ➚ ou ➘ de ces facteurs intervient dans la résistance/sensibilité de
certaines cellules anormales (tumeurs..) à la lyse anticorps-dépendante.

Remarque 1 :
Des phénomènes immunopathologiques liés au C peuvent survenir en présence de quantités
excessives de complexes antigène-anticorps. Les macro-complexes précipitent et se déposent
sur les membranes (endothéliums des capillaires..): Il est alors possible que du C s'active au
contact des cellules, provoquant l'inflammation et la destruction cellulaire (réactions
d'hypersensibilités).

Remarque 2 :
On peut faire le dosage des facteurs du C :
- diagnostic et suivi des inflammations

- étude des maladies liées aux anomalies du C

Remarque 3 :
Le dosage du C peut être demandé pour vérifier un éventuel déficit ou
dysfonctionnement. Il est possible:
- de doser certains des composés (par ELISA...)
- de vérifier et doser l'activité hémolytique du plasma frais en présence
d'hématies sensibilisées (hématies de mouton + anticorps de lapin anti
hématies de mouton).

11/12
V- Test de fixation du complément

Le test de fixation du complément est une technique sérologique indirecte,


secondaire, utilisant comme révélateur les propriétés hémolytiques du complément. cf TP
et CM5.
On met en présence dans des micro-cupules, dans l'ordre:
 Le sérum dans lequel on recherche les anticorps et l'antigène purifié
correspondant (ex: antigène de Brucella pour le diagnostic de la brucellose
bovine).
 Un extrait plasmatique (contenant les facteurs du C). Cet extrait, obtenu le plus
souvent à partir de lapin, doit être conservé dans de bonnes conditions pour
éviter la destruction des facteurs.
 Un couple hémolytique constitué d'un mélange d'hématies et d'anticorps ant-
hématies (on parle d'hématies sensibilisées).

La formation de complexes antigène-anticorps provoque l'utilisation du C, et il n'en


reste plus pour détruire les hématies (sédimentation des hématies: point rouge au fond de la
cupule). L'absence d'anticorps sériques se traduit par l'hémolyse (cupule rouge).
La technique est quantifiable en utilisant différentes dilutions du sérum (obtention d'un
titre). Il est nécessaire de réaliser de nombreux témoins pour s'assurer de la bonne
réalisation (surtout pour vérifier la quantité minimale de C nécessaire pour obtenir
l'hémolyse).

Principe du test de fixation du C

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CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM

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REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM


ANTICORPS MONOCLONAUX -
ANTISERUMS - REPONSE IMMUNE
POLYCLONALE

I- Les antisérums
A) Définition d'un antisérum
B) L'immunisation

II- Applications techniques et médicales des anticorps


A) La sérothérapie
B) Les anticorps monoclonaux
1) Définition
2) Obtention

Objectifs du cours :

 Décrire le principe d'obtention d'un anticorps


monoclonal, et ses domaines d'utilisation
 Comparer les capacités biologiques, les avantages
et inconvénients, des anticorps monoclonaux et
des antisérums

1/12
I- Les antisérums
A) Définition d'un antisérum

Il arrive assez souvent que l'on fasse exprès d'exposer un animal à un antigène
(vaccination, immunisation ou hyper immunisation en laboratoire). L'individu va produire un
ensemble d'anticorps, utilisés sous la forme d'antisérum.

L'antisérum correspond ainsi à un ensemble d'anticorps purifiés à partir d'un sérum,


capable de reconnaitre un antigène donné. Il provient d'une réponse anticorps polyclonale
typique d'un animal immunisé par un antigène donné. Très généralement la réponse
anticorps est de type secondaire, de forte intensité, possédant une forte spécificité et une
forte affinité.

L'antisérum est un mélange complexe d'anticorps :

 l'antigène peut en fait être un mélange d'antigènes (dans le


cas d'un micro-organisme, d'une cellule, d'un extrait
cellulaire). Chaque antigène induit une réponse anticorps qui
possède une qualité et une dynamique propre.

 l'antigène peut comporter plusieurs épitopes, reconnus par


des anticorps différents (d'où la formation de complexes
macromoléculaires qui peuvent précipiter)
Reconnaissance polyclonale
 un même épitope peut être reconnu par plusieurs anticorps polyépitopique de l'antigène
(donnant lieu à des compétitions, s’ils ont la même spécificité par la réponse anticorps
mais des affinités différentes, ou s’ils reconnaissent en fait naturelle ou par un
des régions qui se recouvrent partiellement). antisérum

B) L'immunisation

L'immunisation est une exposition contrôlée d'un individu à un antigène donné (par
exemple par injection de doses connues, à des dates connues), de façon à stimuler
efficacement la réponse immune spécifique. La vaccination est une technique
d'immunisation destinée à provoquer une réponse immune protectrice à long terme contre
un agent pathogène [cf. A2].

L'hyperimmunisation est une technique d'immunisation particulièrement efficace,


pratiquée chez les animaux producteurs d'antisérum (historiquement les lapins, manipulés
en labo de manière à ce qu'ils n'aient presque rien rencontré comme autres Ag dans leur vie
et de façon à ce qu'ils ne soient pas malades). On a découvert des sous-classes d'Ig comme
les IgG(T) (obtenue en grande quantité chez des chevaux hyper-immunisés = immunisés de

2/12
multiples fois contre la toxine tétanique - d'où le T -) qui n'apparaissent que dans un cas
d'hyperimmunisation ; ce ne sont pas des réponses naturelles. Leur efficacité biologique est
énorme : elles possèdent des propriétés neutralisantes et précipitantes très élevées.
IgY=équivalent des IgG chez les oiseaux.

On utilise aussi des chevaux, chèvres, lamas, poules. Les Ig de poule sont d'utilisation
récente, et constituent une nouvelle approche pour obtenir des anticorps de qualité :
- les oiseaux sont capables de produire des anticorps de forte affinité contre des
antigènes qui sont trop conservés chez les mammifères pour être immunogènes (ils
ont une réponse plus marquée contre les Ag issus de mammifères (très intéressant
pour le traitement des tumeurs !).
- le transfert des IgY (principales Ig des oiseaux) dans l'œuf est un mécanisme
comparable au transfert colostral : des quantités d'Ig très importantes peuvent être
produites par une poule pondeuse immunisée (10-20 fois plus que dans le sérum de
lapin). Des techniques de purification ont été adaptées pour récupérer les IgY à partir
du jaune d'œuf.

Remarque : La complexité de la réponse des antisérums est


utilisée par exemple chez les enfants leucémiques, qui sont
très fragiles. Les précautions sanitaires au laboratoire sont
alors une obligation vitale !

Production d’antisérums de
poules (purification d’IgY /
jaune d’œuf)

II- Applications techniques et médicales des anticorps


A) La sérothérapie

Le terme sérothérapie désigne l'utilisation thérapeutique ou prophylactique


d'anticorps pour :

3/12
- Prévenir ou traiter une maladie infectieuse (anticorps neutralisants des toxines..), en
complément ou non d'un traitement anti-infectieux : sérum anti-tétanique, anti-
rabique. L’activité neutralisante des Ac contre les toxines est la plus recherchée.
- Traiter une intoxication (antisérums antivenimeux...)
- Soigner un déficit de l'immunité ou certaines immuno-pathologies chez l’homme :
anticorps anti-TNF, pool d'Ig normales
- Détruire des cellules tumorales (antisérum anti-leucémie...) ou préparer une
transplantation (destruction de cellules IC du greffon...)
- Pallier à un déficit permanent de l'immunité (permanent de la production des Ig
(maladies génétiques humaines) ou bien transitoire chez le nouveau né
(administration de colostrum dans les 48h suivant la naissance, souvent enrichi en Ac
anti-infectieux pas vaccination des donneuses...)

B) Les anticorps monoclonaux


1) Définition

Les sérums et antisérums sont des outils très forts mais qu'on ne sait pas très bien
manier : en immunisant un lapin, c'est 3 ou 4000 anticorps différents contre l'Ag injecté qui
sont récupérés, comment isoler les quelques ng du n°136 ?! C'est tout simplement impossible.

Une alternative a été trouvée chez la souris : on a profité d'un hasard, l'obtention
d'une tumeur (cellule miélomateuse) qui avait la propriété de fusionner avec les LB qui
forme un hybridome B. Au début cet hybridome possède 4n chromosomes, puis une
expulsion chromosomique assez anarchique se produit, pour revenir à une cellule hybride de
2n chromosomes, qui a potentiellement gardé les gènes de production de l'anticorps que
l'on voulait isoler.

Un anticorps monoclonal est un anticorps produit en culture


par un hybridome B, c'est à dire une cellule «artificielle» formée par
la fusion d'un lymphocyte B (exprimant la spécificité anticorps) et
d’une cellule tumorale (de type myélome, apportant
l'immortalisation cellulaire, c'est à dire une multiplication indéfinie in
vitro).
Un anticorps monoclonal ne reconnait QU'UN SEUL EPITOPE,
ce qui lui confère une très grande spécificité, au point de pouvoir
distinguer entre des antigènes homologues (seuls quelques épitopes
varient entre des protéines apparentées). La qualité d'un anticorps
monoclonal dépend dépend de sa spécificité (pouvoir discriminant Culture in vitro
ou réaction croisée), mais aussi de son affinité et de sa classe (± d’hybridomes : production
fonctions biologiques in vitro et in vivo). d’Ac monoclonaux

4/12
Exemple de réactifs polyclonaux ou monoclonaux du commerce

Exemple d'application des mAbs au diagnostic par immunohistochimie

5/12
2) Obtention

 On immunise la souris (gérer les injections,


la voie ...). On en prend souvent plusieurs
souris pour sélectionner le "plus beau
résultat"
 On l'euthanasie, on récupère tous les
lymphocytes de la rate
 On les cultive avec les cellules de myélome
> fusion > hybridation
 Mais on a plein d'hybridomes produisant
chacun un Ac différent ! On les met dans des
petits puits pour identifier l'Ac
 Ne pas oublier les cellules qui n'ont pas
fusionné ! Le myélome d'origine a en fait est
rendu dépendant d'un facteur de croissance
(technique prix nobel) ; Après une phase de
culture sans ce facteur, les cellules n'ayant
pas fusionné meurent et celles qui ont
récupéré le gène depuis un lymphocyte
survivent.

Le milieu HAT assure la survie des hybridomes, mais pas des LB (vie courte) ni des myélomes
non fusionnés.

Les anticorps monoclonaux sont produits chez la souris :


 Elle dispose de myélomes adaptés : bonnes capacités de fusion inter cellulaire, déficit
en enzyme HGPRT (qui les rend inaptes à se multiplier dans le milieu HAT),
produisent des hybridomes stables
 Une petite quantité d’Ag suffit pour immuniser

Remarque : Produire des anticorps monoclonaux demande un minimum de 3 mois de travail,


mais si l'anticorps est très rare et très précieux, on peut ensuite garder les cellules pendant 20 ans !
Le prix est donc globalement le même pour les deux techniques.

6/12
réponse polyclonale anticorps monoclonal
commentaires
(antisérum) (mAb)
un Ag donné RECONNU PAR
un Ag donné UN SEUL EPITOPE
spécificité
(plusieurs épitopes reconnus) (spécificité très étroite si cet
épitope est caractéristique)
la qualité de l'Ag
nature MELANGE D'Ac UN SEUL Ac
(pureté...) et la qualité
de l'immunisation
variable
affinité généralement élevée
(critère de qualité du mAb)
conditionnent la
qualité des Ac obtenus
variable selon la classe
fonctions toutes les fonctions
produite par l'hybridome
(neutralisation, précipitation,
biologiques (critère de qualité du mAb)
activation cellulaire…)
précipitation impossible

espèce espèce d'intérêt


difficulté d'utilisation
(souvent lapin, mouton, cheval ou souris
productrice hétérospécifique
poule)

environ 6 semaines
par immunisation répétée
obtention

par culture in vitro d'un pour produire un


chez l'animal,
hybridome obtenu à partir antisérum, et 6 mois
en prélevant le sérum au pic
d'une souris immunisée pour produire et
de la réponse secondaire
sélectionner un mAb
production

très faible :
variabilité des lots

très grande :
caractérisation très précise
 chaque animal immunisé
de l'Ac (production in vitro les applications
répond différemment
très homogène). pharmaceutiques et
 la réponse anticorps
Les hybridomes peuvent industrielles des mAbs
évolue dans le temps
être conservés pendant sont nombreuses
(la réponse à J8 et à J12 n'est pas la
des années dans l'N2
même)
liquide.

7/12
réponse polyclonale anticorps monoclonal
commentaires
(antisérum) (mAb)

 certains
 l'immunisation de hybridomes posent des
inconvénient

nombreux animaux est difficultés de culture


nécessaire pour fournir de (instables, exigeants en
grandes quantités d'anticorps. culture..)
 chaque immunisation  problème éthique
utilise un lot d'antigène lié à la production "en
ascites"
production

 faible quantité d'Ag


nécessaire
(pour l'immunisation de la
souris donneuse)
 qualité de la
avantage

production
simplicité
(stabilité d'un lot à l'autre,
pureté..) le choix de l'un ou
 possibilité de l'autre procédé
travailler sur les gènes dépend de
produisant ce mAb (synthèse nombreux critères
d'anticorps "humanisés"..)
(quantité d'anticorps
 la plupart des Ac à visée  recherche fondamentale nécessaire, qualité
utilisations principales

(spécificité fine) des anticorps,


thérapeutique
disponibilité de
(nécessité de reproduire les  applications diagnostic
l'antigène..)
fonctions biologiques d'une et industrielles très
réponse polyclonale; production nombreuses
possible dans l'espèce cible..) (réactifs, chromatographie
 études immunologiques d'affinité..)
ponctuelles et simples  quelques Ac à visée
 cas particulier des thérapeutique (anti-
anticorps de poule TNF...)

8/12
Quelques éléments d'application et de raisonnement :

 La technique des hybridomes (Kohler Milstein et Jerne, Prix Nobel 1975) fournit des
outils immunologiques extrêmement puissants : les anticorps monoclonaux sont très utilisés
en recherche et en diagnostic. Les anticorps monoclonaux sont en particulier utilisés pour
l'identification cellulaire (CD). Toutefois cette technique est principalement possible chez la
souris (d'où l'utilisation extensive de cet animal par les immunologistes) ; la limite des
anticorps monoclonaux réside dans la difficulté de l'utilisation hétérospécifique, en raison
des variations interspécifiques des Ig.

 La production d'anticorps (antisérums ou anticorps monoclonaux) pour les


applications biomédicales est considérable (réactifs de diagnostic, purification d'antigènes,
sérums antitétaniques et antivenimeux, anticorps anticancéreux et pro-greffes..), et les
techniques évoluent sans cesse.

 La technologie monoclonale permet de disposer pour un même antigène de plusieurs


anticorps reconnaissant des épitopes différents, ce qui est un atout considérable pour :
- Créer des outils de diagnostic (tests de capture d'antigène avec un mAb fixé sur le
support et un 2ème mAb conjugué)
- De nombreux objectifs de recherche, par exemple pour identifier les épitopes
support d'anticorps neutralisants (immunité anti-infectieuse) ou pour comparer
des antigènes fortement conservés.

 Pourquoi utilise-t-on préférentiellement des anticorps monoclonaux dans les tests de


diagnostic ? cas particulier des techniques ELISA par compétition ?
 Quels sont les problèmes liés à l'utilisation hétérospécifique des Ig? quels sont les moyens de
diminuer ces problèmes?

>> L'immunotechnologie moderne


L'immunotechnologie a explosé ces dix dernières années :

 Les premières manipulations des anticorps ont permis la fabrication de


conjugués (fixation covalente d'une molécule d'intérêt sur un anticorps), utilisés pour le
diagnostic (ELISA, IF, RIA, immunochromatographie..) ou pour l'immunomarquage, ou
encore pour la fabrication d'immunotoxines anti-tumorales (assemblage d'une toxine et
d'un anticorps pour traiter une tumeur : la toxine pénètre par endocytose dans une cellule
tumorale reconnue par l'Ac, et n'a pas le temps d'attaquer le reste de l'organisme)

9/12
 Ensuite, l'objectif a été de produire des anticorps thérapeutiques utilisables
chez l'homme sans rejet, voire même des anticorps humains sans immunisation de
volontaires. Pour cela, de nombreuses approches ont été effectuées, soit à partir de souris
"humanisées" (souris immunodéficientes greffées avec des précurseurs de cellules
immunes humaines), soit par génie génétique en combinant in vitro les gènes constants des
IgG humains (gène Fcγ ) avec les gènes VDJ correspondant à un anticorps spécifique isolés à
partir d'un clone B produit par une souris immunisée. Il existe même depuis peu des souris
transgéniques exprimant le gène constant C-gamma humain (et produisant donc des
anticorps IgG"humains", plus efficaces et non rejetés (anticorps anti tumoraux...))

Principe d'humanisation d'un mAb: exemple d'un anticorps anti-TNF pour le


traitement des chocs septiques de l'homme

10/12
Exemples d'utilisation des mAbs en cancérologie

 Actuellement, la recherche s'oriente sur l'identification de la séquence codant pour le


paratope de l'anticorps, afin d'en extrapoler la synthèse de peptides qui auraient des capacités
similaires (par exemple bloquer l'invasion virale).

Un problème se pose quand on utilise des Ac de souris : S’il faut faire plusieurs
traitements, l'individu fait des Ac anti-souris, et neutralise son propre traitement. Cette
immunité inactive progressivement l'action bénéfique de l'anticorps. Pour éviter cela, on
cherche à produire des anticorps chimériques « humanisés », modifiés par génie génétique
pour remplacer au maximum les fragments constants Fc de l'espèce d'origine par des
fragments humains.

NB : On peut aussi fabriquer un petit équivalent du paratope de l'Ac (médicament anti


tumoraux), mais cette technique est plus compliquée.

Remarque : Il faut compter 7000€/souris humanisée, en sachant qu'elles sont très fragiles et
donc difficiles à élever : elles sont "sans système immunitaire de souris", avec un système
immunitaire humain, et par conséquent immunodéficientes sans l'être vraiment ... Elles sont
utilisées pour étudier l'hépatite B, qui ne touche que les grands singes et l'homme, chez qui on ne
peut pas trop travailler et inoculer le virus (pas éthique).

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CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM

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REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM


C E L LU L E S P R E S E N TAT R I C E S D ’A G :
A P P R E T E M E N T E T P R E S E N TAT I O N D E S A G s
C O O P E R AT I O N C E L LU L A I R E :
IMMUNOGENICITE, EVOLUTION DE LA
R E P O N S E A C , M E M O R I S AT I O N

I- Présentation des Ags aux LT


A) Les cellules présentatrices d’antigènes ; CPA
B) Voie des Ags endogènes
C) Voie des Ags exogènes

II- Coopération cellulaire


A) Immunogénicité
B) Mémoire immune
C) Commutation isotypique

Objectifs du cours :
 Décrire succinctement les mécanismes de présentation des antigènes endogènes et
exogènes
 Comparer les effets d'une présentation via le CMH1 et via le CM2
 Décrire les différents types de cellules présentatrices (cf tableau p.4)
 Faire un schéma représentant le principe de la coopération entre un lymphocyte B et T
et ses effets sur la réponse anticorps (réponse anticorps secondaire, commutation
isotypique)
 Expliquer le mécanisme de la mémorisation

1/18
I- Présentation des Ags aux LT

Les lymphocytes T reconnaissent des fragments issus de l’Ag (épitope T) sous forme de
complexe avec le CMH, à la surface de cellules :
 CMH de classe 1 : quasi toutes les cellules (sauf hématies, c. germinales)
 CMH de classe 2 : «Cellules Présentatrices d’Ag» (CPA)

A) Les cellules présentatrices d’antigènes ; CPA

Les CPA sont des cellules immunocompétentes capable de présenter des antigènes aux
lymphocytes T, sous forme de complexes associant le CMH de classe 2 et un épitope T. Les
CPA, une fois activées, captent les Ag et se déplacent des tissus vers les zones riches en
lymphocytes (organes lymphoïdes secondaires, follicules disséminés dans les muqueuses). Elles
produisent en même temps des cytokines qui activent les lymphocytes (IL12 et cytokines pro-
inflamamatoires).

Plusieurs types cellulaires assurent la


présentation des antigènes :
 cellules dendritiques (et autres
cellules apparentées) : transport des antigènes
depuis les tissus jusqu'aux organes lymphoïdes II
(activation et différenciation des lymphocytes).
 macrophages (et autres cellules
apparentées) : présentation "sur place"
principalement (coopération directe T-
macrophage)
 lymphocytes B : présentation de
l'Ag dont ils sont spécifiques (coopération directe
T-B)
 autres cellules
Présentation des antigènes aux lymphocytes
par les cellules dendritiques

La plupart des CPA ont besoin d'être activées pour présenter efficacement (l'activation se
fait le plus souvent grâce à la reconnaissance non spécifique de signaux de danger d'origine
microbienne ou tissulaire via les TLR= Toll-like receptors).(cf tableau p.4)

2/18
Présentation cellule dendritique-lymphocyte

Les signaux produits par les CPA en


même temps que les antigènes (ligands
membranaires, cytokines..) influencent
considérablement l'activation et la
différenciation du lymphocyte (cf
régulation). En l'absence de signaux
accessoires, la présentation des antigènes
aboutit le plus souvent à la tolérance
(hyporéactivité lymphocytaire), qui
permet d'éviter les réactions auto-
immunes.

Présentation des Ag dans les organes lymphoïdes II:


constitution de follicules lymphoïdes II
Cf. histologie

Cas particuliers:
 les cellules dendritiques ont également la capacité à présenter des antigènes via le
CMH1 à des lymphocytes T CD8. Dans ce cas, il y a activation/différencation du LT,
et non pas activité cytotoxique contre la cellule présentatrice.
 la présentation des antigènes dans le thymus assure l'éducation (sélection négative
et positive) via des mécanismes différents

3/18
Présentation via CMH CMH Activation de
Ag présentés Effets
CMH ou CD1 1 2 la CPA
épitopes T/CMH1
quasi-toutes les -
issus d'antigènes - reconnaissance par CTL
cellules protéiques CD8 : cytolyse
(sauf
tissulaires (sauf + endogènes (infection - destruction par NK en cas
anoma
cellules germinales, intra-cellulaire, de diminution anormale de
lie)
hématies...) virale, bactérienne l'expression du CMH1
ou parasitaire..)
nombreuses expression reconnaissance par
membranaire un certain nombre lymphocytes Tgamma-delta
cellules de CD1 de lipides etiNKT: production de
immunocompéte (protéine de membranaires ou cytokines pro-
ntes (cellules présentation microbiens inflammatoires ou
dendritiques..) des lipides) inhibitrices de l'immunité
Principales cellules présentatrices (présentation à la fois d'antigènes endogènes et exogènes)

épitopes T/CMH2
Monocyte et + à ++ issus de la coopération avec
signaux de
(selon phagocytose des lymphocytes T CD4
macrophages danger
+ état bactéries, cellules, (augmentation des capacités
(et cellules microbiens ou
d'activ levures et parasites de phagocytose par
apparentées) cytokines
ation) (et des corps explosion respiratoire..)
étrangers)
coopération avec
+ à ++
épitopes T/CMH2 lymphocytes T CD4
(selon
isssus de l'antigène (différenciation du antigène
Lymphocytes B + état
reconnu par lymphocyte B en plasmocyte spécifique
d'activ
l'anticorps ou cellule B mémoire,
ation)
commutation isotypique...)
- coopération avec
lymphocytes T CD4
- épitopes T/CMH2
(différenciation du
issus de la
lymphocyte T)
phagocytose des
- déplacement vers les
bactéries, cellules, signaux de
organes lymphoïdes
Cellules levures et parasites danger
+ +++ secondaires après captation
dendritiques - épitopes T/CMH2 microbiens ou
des antigènes et activation
issus de la pinocytose cytokines
- relargage progressif
des antigènes
d'antigènes dans les organes
solubles et des
lymphoïdes secondaires
complexes Ag-Ac
(stimulation des
lymphocytes B).
épitopes T/CMH2
Cellules M des issus des antigènes coopération avec
plaques de Peyer présents dans le tube lymphocytes TCD4 et
+ +
(et cellules digestif Tgamma-delta des plaques
apparentées) (principalement de Peyer
microbiens)
Tableau : Présentation des Antigènes aux LT

4/18
L’APPRETEMENT ANTIGENIQUE

L’apprêtement antigénique ou « antigen processing » est un mécanisme réalisé dans le


cytoplasme des CPA, qui produit des épitopes T (par protéolyse ménagée des antigènes) et qui
associe ces épitopes T aux antigènes du CMH pour les présenter à la membrane cellulaire.
L'équipement en protéases de la CPA découpe les antigènes protéiques en épitopes
séquentiels d'une dizaine d'acides aminés. Ces protéases clivent selon des séquences
déterminées, qui sont peu fréquentes dans les protéines normales de la cellule : elles sont plus
susceptibles de cliver des protéines étrangères.
Les capacités de présentation des cellules sont considérables :
 plus de 6 CMH1 et >100 CMH2
 persistance du complexe de présentation : quelques jours à quelques semaines
 gamme peptidique = ensemble des épitopes qu’un allèle donné du CMH 
est
capable de présenter (plusieurs dizaines)

2 mécanismes distincts sont réalisés selon la classe de CMH : cf illustration ci-dessous.

Association de l' épitope T au CMH de type 1 et 2: "niche à peptide"

5/18
B) Voie des Ags endogènes

Principe de la présentation des épitopes T endogènes via le CMH1

Un épitope endogène est un épitope T issu de la dégradation d'un antigène présent dans
le cytoplasme cellulaire (suite à une infection ou une parasitose intracellulaire..).
Les antigènes endogènes sont découpés par des ensembles de protéases cytoplasmiques
(=protéasomes), puis transloqués dans le REG où les épitopes s'associent aux CMH1.
La reconnaissance par la sous-pop LT CD8 entraine une cytotoxicité !
 Toutes les cellules anormales (infection, tumeur..) sont susceptibles d’être reconnues 
et
détruites par des lymphocytes T cytotoxiques (CTL) via la présentation Ag/CMH1.

C) Voie des Ags exogènes

Principe de la présentation des épitopes T exogènes via le CMH2

6/18
Un épitope exogène est un épitope T issu de la dégradation d'un antigène capté par
phagocytose ou par pinocytose.
Les micro-organismes, les complexes Ag-Ac et les antigènes solubles sont dégradés par les
enzymes lysosomiales dans des vacuoles, qui fusionnent ensuite avec des vacuoles
d'exportation du REG à la membrane: il y a alors formation des complexes épitopes T-CMH2.
Les macrophages ne peuvent réaliser une présentation efficace des antigènes que lorsqu'ils
sont peu activés (sinon la dégradation lysosomiale est complète).
La reconnaissance par la sous-pop LT CD4 (4x2 = 8x1) entraîne une coopération.
 L’interaction CPA/ lymphocyte est à la base de la régulation de l’immunité :
prolifération/différenciation des lymphocytes, production de cytokines...

GAMME PEPTIDIQUE

La gamme peptidique est l’ensemble des épitopes T susceptibles de s'associer à une


molécule donnée du CMH, en tenant compte des contraintes stériques et chimiques qui
permettent au peptide de se loger dans la "niche à peptide". Chaque molécule du CMH
présente en effet des particularités stéréo-chimiques de la poche à peptide et peut de ce fait
fixer ± efficacement certains épitopes. Ceci explique les variations dans la capacité de
reconnaissance des antigènes en fonction du CMH.
La diversité des molécules du CMH exprimée par chaque cellule lui permet de présenter un
très grand nombre d'épitopes.
Néanmoins, certains épitopes sont préférentiellement présentés en association avec
certaines molécules du CMH : ceci explique la variation individuelle et spécifique dans les
capacités de reconnaissance antigéniqe, et donc dans la résistance aux infections ou le
développement de maladies auto-immunes.

Exemple d'identification de la gamme


peptidique reconnue sur un antigène en Acides aminés reconnus par HLA-A
association avec un CMH donné
7/18
CD 4 et CD 8

CD4 et CD8 sont des chaines protéiques constitutives du TCR de type alpha-beta, qui
stabilisent la reconnaissance spécifique conjointe, en fixant respectivement le CMH2 et le
CMH1.
Les lymphocytes T alpha-beta matures se partagent en 2 sous-populations fonctionnelles
principales, qui expriment soit le CD4, soit le CD8 :
 les lymphocytes T CD4 sont principalement des lymphocytes producteurs de
cytokines régulatrices de la réponse immune en réponse aux stimulations par CPA
(on parle de lymphocytes T "helper"= Th, T "regulator"=TReg...)
 les lymphocytes T CD8 possèdent principalement des capacités cytotoxiques
("CTL"), qui peuvent donc s’exercer contre toute cellule qui présente des Ag.
NB : Attention : les cellules présentatrices d’Ag (à la fois CMH1 et CMH2) peuvent
activer les CD8 (stimulation activité CTL, production de cytokines..) sans en être
forcément la cible (signaux régulateurs associés)

Ce processus a lieu durant les mécanismes de production des lymphocytes T dans le


thymus (cf éducation CM17). La sous-population lymphocytaire mature "double-positive" (à la
fois CD4 et CD8) est généralement très minoritaire (sauf chez les porcins).

CD4 ⇔ CMH 2
CD8 ⇔ CMH 1
(4x2 = 8x1)

4xII=8xI

8/18
II- Coopération cellulaire

La coopération cellulaire est le mécanisme d’interaction


et de communication des lymphocytes entre eux ou avec
d'autres cellules immunocompétentes, aboutissant à la
modulation réciproque de leurs activités au cours de la
réponse immune spécifique : capacité de prolifération, état de
différenciation, fonctions...
La coopération s'effectue par des échanges de ligands
membranaires, de signaux et de cytokines entre les cellules.
Les mécanismes de coopération sont très complexes.

La coopération cellulaire est essentielle dans la


différenciation des lymphocytes pour activer et orienter la
réponse immune.

Les mécanismes de coopération sont responsables :


Coopération entre un L B et un  de la réponse anticorps secondaire
LT reconnaissant le même Ag  des mécanismes de l’immunité cellulaire
pour la mise en place de la  de la mise en place d’une mémoire immune
réponse anticorps secondaire

9/18
Exemples d'effet des cytokines produites par des lymphocytes T stimulés par
l'antigène

La coopération est « comme un langage entre cellules », qui interagissent en fonction de


leur type cellulaire, de leur état de différenciation, de leur état d’activation (grâce à la
régulation de l’expression des récepteurs et de la synthèse des cytokines et ligands
complémentaires).

10/18
Exemples de Conditions Effets
coopération
- sécrétion de cytokines par le lymphocyte T (les
effets sur le LB varient selon les cytokines
lymphocytes T et B spécifiques d'un produites, c’est à dire selon le sous-type de
lymphocyte T même antigène (épitope B et T); lymphocyte Th1 ou Th2..). Cf cours régulation
CD4 et reconnaissance de l'épitope T par le - différenciation du lymphocyte T (mémoire...)
lymphocyte B LB via CMH2 au LTh (= lymphocyte T - différenciation du lymphocyte B
"helper" CD4) (plasmocyte/mémoire, commutation
isotypique...): et obtention de la réponse
anticorps secondaire
- lymphocyte T spécifique d'un - sécrétion de cytokines par le lymphocyte T:
lymphocyte Th1 épitope T présenté par le augmentation de l'immunité cellulaire
CD4 et macrophage via CMH2 ; lymphocyte
Cf cours régulation
macrophage producteur de cytokines actives sur
le macrophage (IFN gamma...) - différenciation du lymphocyte T (mémoire...)
(peu d’action des
LT Th2 sur ces - augmentation des capacités phagocytaires du
cellules) - macrophage ayant phagocyté une
macrophage (explosion respiratoire...):
cible ou infecté (micro-organisme...)
augmentation de l'immunité cellulaire
lymphocytes T et NK activés au cours
- contrôle croisé, par les cytokines produites,
lymphocyte T et d'un même processus (en présence
des fonctions respectives des lymphocytes T et
lymphocyte NK de CPA qui présentent les antigènes
NK
via CMH2 aux lymphocytes T)
- contrôle croisé, par les cytokines produites,
mastocyte et mastocytes et éosinophiles activés
des fonctions respectives des mastocytes et des
éosinophile au cours d'un même processus
éosinophiles
Tableau : Exemples de coopération

 La coopération concerne de nombreuses cellules de l’immunité


 Elle est nécessaire à une action efficace et durable des lymphocytes (réponse anticorps
secondaire, activité CTL et NK...)

11/18
A) Immunogénicité

L’immunogénicité est l’aptitude d'un antigène à provoquer une forte réponse immune
anamnestique (antigène immunogène).
L'immunogénicité d'un antigène assure en premier lieu la production d'une réponse
anticorps de type secondaire (cf. CM06), ainsi qu'une immunité cellulaire (production de
cytokines et éventuellement activité cytotoxique). La mémoire se constate lors de chacune des
expositions ultérieures à l'antigène.
La réponse anticorps secondaire s'enclenche quand la stimulation immune est suffisante
pour aboutir à la différenciation des lymphocytes B, grâce aux phénomènes de coopération
entre les lymphocytes T et B. Il s'agit d'interactions entre des lymphocytes qui reconnaissent
les épitopes T et B d'un même antigène: les lymphocytes différenciés acquièrent des fonctions
différentes des lymphocytes "naïfs" (producteurs d'IgG...). Une partie des lymphocytes acquière
une durée de vie longue, assurant la mémoire immune.

Tous les antigènes ne sont pas immunogènes :


Les immunogènes doivent posséder à la fois des épitopes T et B pour assurer la
coopération : la condition principale de l’immunogénicité est donc le caractère protéique de
l’antigène, qui permet aux CPA de le fragmenter en épitopes T.
 les 2 populations lymphocytaires spécifiques T et B doivent être présentes :
normalement un individu ne possède pas de lymphocytes T très affins contre ses
propres protéines/épitopes T (cf. Protection du soi et Education CM17). (la souris ne
possède pas de lymphocyte T anti lysozyme de souris, mais possède des
lymphocytes T anti lysozyme de poulet).

Remarque : Certains Ag (« thymoindépendants ») sont immunogènes parce qu’ils


répètent plusieurs fois le même épitope B : stimulation forte du LB (LPS…) Cf. CM16

Attention : Ne pas confondre antigénicité et immunogénicité !

12/18
Exemple de démonstration expérimentale du rôle de l'épitope T dans
l'immunogénicité

B) Mémoire immune

La mémoire immune est la capacité des lymphocytes spécifiques à persister après une
stimulation par un antigène, et à répondre plus rapidement et plus intensément à une
réexposition par le même antigène. (Mémoire = capacité à stocker et réutiliser des
informations = anamnèse).
La mémoire est essentiellement basée sur la persistance de lymphocytes "mémoire" à
durée de vie longue dans les organes lymphoïdes secondaires (une petite partie continue à
circuler). Une coopération entre lymphocytes B et T est nécessaire pour obtenir des
lymphocytes "mémoire" (cela ne concerne donc que des antigènes immunogènes).

13/18
La mémoire immune repose sur des lymphocytes différenciés (surtout B et CD4) lors de
contacts répétés ou prolongés (qq jours) avec un Ag immunogène :
 populations effectrices (réponse Ac secondaire, synthèse de cytokines…)
 populations mémoire (durée de vie longue, stockage dans OL2 et MO).

Différenciation mémoire d'une partie des lymphocytes B spécifiques

La stimulation des lymphocytes mémoire par l'antigène:


 procure une réponse rapide (les lymphocytes mémoire s'activent et prolifèrent plus
vite que les lymphocytes "naïfs")
 est à la base de la réponse anticorps secondaire (réponse plus forte, plus rapide, de
classe IgG et IgE/IgA).

La dynamique de la mémoire immune reste peu connue car elle est difficile à étudier :
 un délai > 10j est nécessaire pour la mise en place de la mémoire ; 
le rappel active
les cellules en moins de 2j.
 la mémoire peut durer des mois, voire des années.

14/18
C) Commutation isotypique

La commutation isotypique est la capacité d'un lymphocyte B à changer la classe d'Ig


produite, sous l'effet de la coopération avec les lymphocytes T ➠ Réponse anticorps
secondaire !
La commutation suit un ordre au cours de la différenciation : IgM, IgG (différentes sous-
classes), IgA, IgE. L’isotype obtenu dépend des cytokines produites par le LT (IFNgamma, IL4...).
Le plasmocyte produit pendant plusieurs mois des Ac de l’isotype défini au cours de la
coopération.

Une fois la différenciation fixée à un stade, la classe d'Ig produite est peu modifiable, à
moins que de nouveaux mécanismes de coopération LB-LT se mettent en place :
 Les anticorps produits au cours de la réponse anticorps primaire sont des IgM
(lymphocytes B peu ou pas différenciés, réagissant de façon autonome).
 Les anticorps produits au cours de la réponse anticorps secondaire sont
principalement des IgG, mais aussi des IgA et/ou des IgE (lymphocytes B différenciés
au cours du processus de coopération avec des lymphocytes T spécifiques du même
antigène).

Réponse anticorps primaire et secondaire

15/18
Commutation isotypique IgE

16/18
Eléments d'application et de raisonnement :

 Au sens strict, la fonction de


présentation immunologique ne concerne
que les antigènes présentés via le CMH 2
aux lymphocytes T CD4.

Toutes les cellules sont susceptibles


également de présenter des antigènes issus
du métabolisme cytoplasmique via le CMH
1 aux lymphocytes T CD8. Les cellules
exprimant le CMH2 peuvent aussi
présenter des antigènes microbiens via CD1
aux lymphocytes T gamma-delta.

Cas particulier de la présentation


CD1/iNKT)

 Les capacités de présentation dépendent de nombreuses variables :


o elles varient d'un individu en raison du polymorphisme du CMH; la consanguinité, en
diminuant le nombre de CMH différents exprimés par un invididu, diminue les
capacités immunes.
o elles varient selon les modalités d'exposition à l'antigène (dose et voie
d'administration), en raison des variations dans les capacités de présentation des
différentes types de cellules présentatrices (par exemple les cellules impliquées dans la
présentation seront différentes par voie cutanée ou digestive).
o la gamme peptidique produite par un antigène donné sera différente selon la cellule
présentatrice (modalités de clivage), et selon l'espèce et l'individu (allèle du CMH).

17/18
 Récemment, il a été découvert que la présentation des antigènes concerne également
les lymphocytes B, dans une moindre mesure:
o les cellules dendritiques présentent les antigènes phagocytés ou pinocytés via le CMH2
aux lymphocytes T, le plus souvent après avoir migré vers les organes lymphoïdes
secondaires
o les cellules dendritiques "chargées en antigènes" peuvent les libérer progressivement
dans les organes lymphoïdes secondaires, et entretiennent ainsi la stimulation des
lymphocytes B pendant plusieurs semaines.

 Un processus particulier de captation-


présentation des antigènes a lieu dans la muqueuse
digestive au niveau des plaques de Peyer (cf organes)
o les cellules M qui forment l'épithélium
digestif sus-jacent à la plaque de Peyer sont capables
de phagocyter les antigènes particulaires ou solubles
présents dans le tube digestif (ces antigènes sont
essentiellement des antigènes microbiens, car les
antigènes alimentaires ont été presque tous dégradés
en amont).
o les cellules M transportent ces
antigènes vers les structures lymphoïdes des plaques
Plaques de Peyer d'un intestin de souris de Peyer, assurant une présentation des antigènes via
le CMH2 aux lymphocytes, à l'origine de la réponse
immune locale.
o

 La coopération entre le lymphocyte B et le lymphocyte T CD4 est la mieux connue :


o le lymphocyte B stimulé par l'antigène prolifère et initie la réponse anticorps primaire
(IgM)
o le lymphocyte B exprime également des fragments de l'antigène capté via le CMH2
o un lymphocyte T CD4 spécifique de ce même antigène reconnait l'épitope T via le CM2,
s'active et produit des cytokines. Selon le profil de cytokines produit, le lymphocyte T
influence la prolifération et la différenciation du lymphocyte B, et donc la réponse
anticorps (ou acquérir un phénotype mémoire).
o le lymphocyte B se différencie et peut produire la réponse anticorps secondaire (IgG..).
Plusieurs jours sont nécessaires pour la mise en place d'une coopération efficace lors des
premières expositions à l'antigène. Les différentes sous-populations CD4 ont des effets
différents (cf régulation). La coopération s'effectue plus efficacement dans les follicules

18/18
lymphoïdes (surtout dans les organes lymhoïdes). D'autres cellules sont souvent nécessaires
pour amplifier le processus (CPA pour apporter l'antigène dans le noeud lymphatique et pour
moduler la différenciation du lymphocyte T).

 L'immunogénicité dépend à la fois de l'antigène et de l'hôte:


o l'antigène immunogène doit comporter à la fois des épitopes T et B pour être reconnu
par les 2 populations lymphocytaires: il s'agit très généralement d'antigènes
protéiques (ou possédant une partie protéique). La production des épitopes T dépend
de la qualité des mécanismes d'apprêtement (contrôlée au cours de la réponse
immune).
o l'hôte doit posséder à la fois des clones lymphocytaires T et B spécifiques, susceptibles
d'interagir dans des mécanismes de coopération.
Les mécanismes de protection du soi interviennent pour inhiber la réponse au soi et
contrôler les réactions croisées entre des antigènes exogènes et des antigènes du soi: ceci
explique pourquoi les protéines du soi ne sont normalement pas immunogènes.

 La prolongation de la durée de vie des cellules mémoire est basée sur plusieurs
paramètres :
o fonctionnement cellulaire assurant une meilleure conservation des structures et du
métabolisme cellulaire
o stockage des cellules dans des structures qui fournissent un biotope adéquat (organes
lymphoïdes secondaires)
o augmentation du nombre de divisions possibles par une cellule (les cellules mémoire
se divisent mieux et plus vite que les cellules naïves!).
On considère que les cellules mémoire peuvent persister plusieurs mois (quelquefois
plusieurs années) en l'absence de stimulations antigéniques. Des réactions croisées avec des
antigènes similaires ou des expositions à d'infimes quantités d'antigène permettent
d'entretenir l'immunité pendant des années (ex: vaccination antitétanique valable 10 ans).

 Il est techniquement très difficile de distinguer les lymphocytes mémoire (à vie


longue) des cellules naïves (à vie brève), car les conditions de culture in vitro ne préservent pas
les propriétés détenues in vivo. Il existe quelques marqueurs en immunologie fondamentale
(lymphocytes T mémoire: isoformes du CD45..).

19/18
CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM

CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM


:
REGULATION DE L'IMMUNITE
TH1-TH2
REPONSE HUMORALE ET CELLULAIRE
IMMUNITE SYSTEMIQUE, LOCALE ET MUQUEUSE
I- La régulation de la réponse immunitaire
A) Généralités
B) Facteurs de la régulation de la RI
C) Régulation quantitative et qualitative de la RI

II- Immunités humorale et cellulaire


A) Immunités humorale et cellulaire
B) Th1, Th2, Th17, Treg
C) Antigènes «thymo-dépendants» et «thymo-indépendants»
D) Rôle des anticorps anti-idiotypes pour réfléchir

III- Facteurs influençant la RI


A) Influence du lieu de la réponse immune
B) Influence du contexte de la réponse immune
C) La compartimentation de l'immunité

Objectifs du cours :
 Décrire schématiquement les mécanismes de régulation quantitative et qualitative de l'immunité et
leur intérêt
 Décrire schématiquement la régulation qualitative par les sous-populations lymphocytaires Th1 et
Th2
 Faire le bilan des cellules impliquées dans les mécanismes à médiation humorale et à médiation
cellulaire
 Décrire le principe d'un anticorps anti-idiotypique et la notion d'image interne d'un antigène
 Faire la liste des structures lymphoïdes intervenant dans la protection générale et dans la
protection des muqueuses respiratoires et digestives (cf cours anatomie du système lymphoïde)
 Faire un schéma général de la circulation des cellules immunocompétentes a) dans l'organisme, b)
dans un nœud lymphatique
 Décrire le principe de la compartimentation, des organes séquestrés; faire une comparaison de
l'immunité systémique, locale et muqueuse
 Décrire le principe de la réponse à l'antigène dans les follicules lymphoïdes (distinction entre
follicules lymphoïdes I et II; adénomégalie en réponse à l'antigène) (cf cours précédent)

1/24
I- La régulation de la réponse immunitaire
A) Généralités

Schéma général de la réponse immune

La régulation de la réponse immunitaire (RI) consiste en une double régulation


quantitative (intensité, durée, réponse générale ou locale) et qualitative (réponse humorale
ou cellulaire).

La RI est compartimentée ; la réponse sera adaptée au tissu concerné. Il existe des


mécanismes de généralisation. Le type de RI obtenu vis à vis d'un Ag influence
considérablement l'efficacité protectrice : par exemple, les CTL seront efficaces contre une
infection intracellulaire tandis que les Ac neutralisants ne pourront gérer qu'une infection
extracellulaire ; les IgAs protectrices des muqueuses ne seront produites qu'au cours de la
réponse secondaire.

2/24
B) Facteurs de la régulation de la RI
Il existe de très nombreux facteurs de la RI :
 La nature de l’Ag et des lymphocytes répondeurs : protéique/non protéique,
stable/instable, hydrophilie, particule "phagocytable" ou antigène soluble ... Par
exemple, un Ag protéique (avec des épitopes B et T) génèrera une réponse
secondaire par coopération B-T

 La nature de la stimulation :
- La quantité d’Ag, le lieu/la voie d'administration et la durée de stimulation :
la biodisponibilité de l’Ag*. Les meilleures réponses immunes sont obtenues
dans le cas d'une présentation prolongée de l’Ag par les cellules dendritiques
dans un OL II.
- Le contexte de stimulation avec l'ensemble des signaux associés, cytokines
(inflammation...)
- La distinction soi/non soi [cf CM17]

 Des facteurs individuels :


- L'âge (immunité du jeune ≠ adulte ≠ vieillard)
- Un polymorphisme individuel des capacités immunes
- La mémoire d’infections antérieures ou des réactions croisées...
- Des circonstances particulières (co-infections...)

La biodisponibilité de l'Ag* correspond à l'efficacité biologique d'un antigène, à son


utilisation réelle par les cellules immunocompétentes après administration. Il s'agit d'un
paramètre très difficile à mesurer hors des modèles expérimentaux. La biodisponibilité est
un critère très important pour obtenir des réponses immunes efficaces (mise au point de
vaccins). Elle dépend de très nombreux facteurs : nature de l'antigène, dose et durée de la
stimulation (en fonction de la stabilité de l'antigène dans l'organisme et de sa clearance),
voie d'administration (capacité d'apport vers un organe lymphoïde via le de drainage
lymphatique)

C) Régulations quantitative et qualitative de la RI


1) Régulation quantitative
La régulation quantitative de la RI regroupe l'ensemble des mécanismes conduisant
à l'amplification puis à la décroissance de la réponse immune.
De très nombreux mécanismes immuns non spécifiques et spécifiques s’activent au
fur et à mesure des stimulations par l’agresseur (PAMPs, endotoxines, antigènes...). La
disparition de l’agresseur entraine la diminution progressive des mécanismes immuns. Il est

3/24
très rare qu'une réponse spécifique disparaisse entièrement après le premier contact avec
l'Ag : il reste des lymphocytes actifs (circulants ou dans les OL II) et des lymphocytes
"mémoire" (stockés) pendant de nombreux mois voire des années.
Il existe donc souvent une réponse initiale faible avant la première "vraie" rencontre
avec un µorganisme en raison des réactions croisées (flore commensale apparentée...).

La cinétique de la régulation quantitative de la RI est très variable (infection aigüe ou


chronique ...).

2) Régulation qualitative

La régulation qualitative de la RI regroupe l'ensemble des mécanismes conduisant à


favoriser ou inhiber telle ou telle composante de la réponse immune (classe d'Ac produite,
activité NK...), sous l'influence des coopérations cellulaires et des cytokines (on parle
d'orientation de la réponse immune). Une des régulations les plus spectaculaires est la
modification de la réponse anticorps, de type primaire en type secondaire. Cette régulation
s'appuie principalement sur des sous-populations lymphocytaires T qui produisent des
profils de cytokines différents, et sur des facteurs propres au micro-environnement
cellulaire dans les tissus et organes lymphoïdes.

Réponses anticorps primaire et secondaire (RAPPEL)

Les principales sous populations lymphocytaires T, comme les Th1 et les Th2, ont été
identifiées dans des modèles expérimentaux (tels que la leishmaniose murine), et ensuite ce
concept a été généralisé. Des clones spécifiques d’un même épitope T peuvent produire une
réponse qualitativement différente selon leur état de différenciation, ie les profils de
cytokines produits.

4/24
Rôle de l'IFNgamma et de l'IL12 dans la protection contre la leishmaniose
murine
(pas vu en cours, cf cours en ligne)

II- Immunité humorale et cellulaire


A) Immunité humorale et cellulaire

Il s'agit d'une distinction historique fondée sur des expériences "princeps" entre 2
groupes de mécanismes de l'immunité. NB : en fait c'est plus compliqué (production d’Ac par
les 2 voies...)

 Immunité humorale (humeurs= liquide biologique ie lait, sang ...) : immunité


spécifique transférable d'un individu immun à un individu "naïf" par injection du
sérum. Elle correspond aux mécanismes dépendants des anticorps : activation du
complément, neutralisation .... L'immunité humorale est à la base du diagnostic
sérologique, de la sérothérapie et du transfert maternel de l'immunité. Son étude,
facile, permet le diagnostic des infections.

 Immunité cellulaire : immunité spécifique non transférable par le sérum (nécessite le


transfert de cellules immunocompétentes, ce qui n'est en pratique pas réalisable
entre 2 individus qui ne sont pas histo-compatibles : elle est donc difficile à étudier).
Elle correspond aux mécanismes cellulaires dépendant directement de la stimulation
des lymphocytes T et de leur coopération entre eux et avec et les cellules effectrices
(macrophages, NK..).

5/24
B) Th1, Th2, Th17, Treg

Il s'agit de sous-populations fonctionnelles des lymphocytes T CD4 qui contrôlent


l'intensité et surtout la qualité de la réponse immune spécifique (classe d'Ig...)
On distingue classiquement des Th1 qui favorisent l'immunité cellulaire et des Th2
qui favorisent la production d'IgA et IgE. Ces populations ont été bien définies dans des
modèles expérimentaux et chez l’homme, et étendus à la plupart des espèces domestiques
mais leur caractérisation dans d'autres espèces n'est pas complète. NB : "Th" pour
"Lymphocyte T CD4 helper"
D'autres sous-populations ont été décrites, comme les Th17 et les Treg, qui sont un
peu moins connus et qui présentent de nombreuses variations interspécifiques. Les Th17
modulent l'inflammation par sécrétion de l'IL17, tandis que les Treg ont des effets
régulateurs, voire inhibiteurs de la réponse immune (production d'IL10 et de TGF), dans des
contextes particuliers.
La production de profils de cytokines caractéristiques (Th1: IFNgamma et IL2; Th2:
IL3, IL4 et IL5..) et l'expression de certaines molécules de surface et CD servent à
l’identification des sous-populations lymphocytaires TCD4 régulatrices.
Il existe aussi des sous-populations fonctionnelles CD8.

6/24
Principaux effets des Th1 et Th2
(schéma du cours en ligne)

Immunité cellulaire Immunité humorale

IFNg inhibe IL10

L'orientation Th1/Th2 est influencée par le


contexte de présentation (type de CPA...) et
par les rapports entre cytokines produites
7/24
QUESTIONS :
1) Parmi les cellules suivantes, lesquelles activent la production d'IgE par les LB ?
Lymphocytes B, Lymphocytes TCD4 h1, Lymphocytes TCD4 h2, Lymphocytes CD8

2) Parmi les conditions suivantes, lesquelles orientent vers la voie Th1 ?


Présentation de l'Ag par un LB, Par un macrophage, Taux IL4> taux IL12, Taux IL4 < taux IL12

Réponses :
1) Les lymphocytes TCD4 h2 2) Présentation par un macrophage, Taux IL4>IL12

NB : Le Th0 est un lymphocyte peu différencié

C) Antigènes «thymo-dépendants» et «thymo-indépendants»

L'expression "Ag thymo-dépendants" est une ancienne dénomination pour expliquer


comment certains antigènes donnent ou ne donnent pas lieu à une réponse anticorps
secondaire.

Normalement, un antigène est dit immunogène, c'est à dire capable de provoquer


une réponse immune humorale (secondaire) et cellulaire, lorsqu'il possède à la fois des
épitopes T et B. Ces Ag sont donc des protéines (ou des complexes contenant une partie
protéique qui fournit l'épitope T).

Ils sont dits "thymo-dépendants" car la réponse immune est très diminuée en cas
d'absence de lymphocytes T (individus athymiques).

Il existe cependant des cas où des Ag non protéiques induisent une forte réponse
Ac, en stimulant plus que la normale les LB même en l'absence de LT : on parle d'antigènes
thymo-indépendants (ils ne donnent pas lieu en revanche à une immunité cellulaire). En fait,
ces Ag présentent des motifs répétés, donc plusieurs fois le même épitope B. La stimulation
de récepteurs BCR contigus par ces multiples épitopes B permet une forte activation du LB,
au point de produire une réponse anticorps secondaire (IgG et/ou IgA).

Les antigènes thymo-indépendants sont en premier lieu les endotoxines bactériennes, les
gangliosides et les polysaccharides complexes ; des polymères artificiels peuvent aussi être
des Ag thymo-indépendants.

NB : le tableau page suivante n’est pas très important

8/24
Reconnus par les LB et les LT,
Antigènes
Antigènes Donnent lieu à une immunité humorale et/ou cellulaire
thymodépendants
protéiques (mais pas de réponse Ac secondaire chez les individus
(= immunogènes)
athymiques)

Réponse anticorps primaire intense, et réponse


Certains Ag secondaire même chez un individu athymique
à motifs répétés Antigènes Reconnus par les LB mais pas par les LT,
(LPS, polymères thymoindépendants Donnent lieu à une immunité humorale mais pas cellulaire
artificiels..) (stimulation importante du LB par agrégation des BCR car
l’antigène possède plusieurs fois le même épitope B)

Réponse anticorps primaire

Cas particulier des haptènes : réponse anticorps


Autres Ag secondaire en cas de couplage à une protéine porteuse
(glucides, lipides, acides nucléiques…)

Cas particulier de certains lipides : reconnaissance par NKT

[cf CM7] haptène : molécule qui peut réagir spécifiquement avec un anticorps, mais qui
ne peut pas déclencher la synthèse de cet anticorps chez un animal : ce n’est pas un
antigène à proprement parler (et encore moins un immunogène): petite taille,
instabilité... En revanche, si un haptène établit une liaison covalente avec une protéine
porteuse, l'ensemble induit alors une réponse anticorps, de type secondaire (IgG...).

D) Rôle des anticorps anti-idiotypes pour réfléchir : "Mais c'est trop beau, ça c'est
de l'immuno de haut vol"

Un anticorps anti-idiotypique reconnait un épitope formé sur la partie variable d'un


anticorps, soit dans le paratope, soit à l'extérieur de ce paratope. Chaque anticorps peut
donc donner naissance à plusieurs anticorps anti-Id.

Le paratope de l’Ac anti-Id qui se fixe dans le paratope


de l’Ac peut avoir une structure 3D/charge identique à
l’épitope, donnant ainsi l'«image interne» de l'anticorps.

Le paratope de l'Ac1 constitue un épitope pour l'Ac2.

Le concept d’image interne permet aux chimistes de


produire des peptides à partir du paratope de l’Ac2 ayant la
même conformation qu’un épitope non protéique.

9/24
Remarque :
Les Ac anti-Id ont été beaucoup utilisés dans des essais de vaccination concernant des Ag
dangereux (avec des épitopes causant des réactions croisées). Ils peuvent également
constituer une image protéique d'un antigène lipidique.

On appelle réseau idiotypique l'ensemble des mécanismes de régulation de la


réponse anticorps grâce à la production de générations successives d'anticorps anti-
idiotypes : des anticorps anti-idiotypes dirigés contre les anticorps produits en réponse
contre un antigène, puis contre ces anticorps anti-idiotypes. Ce principe un peu
« théorique » (Kohler, Milsten et Jerne, Prix Nobel 1984) a conduit en fait à des progrès
récents en médecine humaine dans le traitement de maladies du système immunitaire.

Remarque :
Pour calmer une réaction immunitaire trop importante il faudrait enlever l'Ag, mais si
il s'agit d'une maladie auto-immune c'est impossible... On rééquilibre en mettant des Ac
anti idiotypes. C'est une nouvelle voie de traitement de ces maladies : par plasmaphérèse on
enlève le trop plein d'Ac, puis on réinjecte afin d'essayer de "réinitialiser le système".

E) Notion d'anergie - Notion survolée en CM

L'anergie correspond à une hyporéactivité


cellulaire à un stimulus. Les lymphocytes T peuvent
devenir anergiques, c'est à dire hyporéactifs à
l'antigène : des doses d'Ag et des signaux accessoires
beaucoup plus forts que la normale sont requis pour
obtenir à nouveau une réponse normale (des
lymphocytes anergiques ne réagissent pas à
l'antigène, alors que des lymphocytes naïfs
répondent !). Il s'agit d'un état de différenciation
particulier des lymphocytes, obtenu lors de Interactions cellulaires : absence de
processus de coopération souvent anormaux, signaux accessoires B7/CD28 au cours de
l'anergie
pathologiques (présentation de l'antigène par des
Un des mécanismes de tolérance : destruction par
cellules immatures, infections terminales...) apoptose ou inhibition du LT par l'absence de co-
signaux (cas de la présentation d'Ag tissulaires par
des cellules dendritiques non activées : isoformes
B7 peu actives)

10/24
3 exemples d'adaptation du SI au type d'agression

1 On mesure quelle est la durée de l'excrétion de virus (abscisse) en fonction de la qtité d'Ac
neutralisants (ordonnée) : plus l'animal a d'Ac neutralisants contre le rotavirus plus il se débarrasse de
la maladie rapidement : la protection est ici assurée par des Ac neutralisants .

2 (2 épisodes = deux rechutes post traitement). Ceux qui font pas d'IL4 sont ceux qui font des rechutes.

3 (non infectés- porteurs - malades | IFN gamma - IL10) On regarde la différence entre ceux qui sont
malades et ceux qui gèrent leur maladie (porteurs sains)

III- Facteurs influençant la réponse immune


A) Influence du lieu de la réponse immune

La réponse «classique», vis à vis des agents pathogènes résulte des interactions
entre CPA et lymphocytes au sein des OLII (nœuds lymphatiques). En fait, ce n'est pas
toujours vrai ; la réponse est adaptée au lieu d’exposition à l’Ag :

11/24
 L'immunité systémique (= générale) correspond à la réponse immune observable dans
le sang.
Elle est prolongée et étendue à l'ensemble de l'organisme, mesurable par une
réponse anticorps sérique et/ou par la détection d'une réponse spécifique à partir de
lymphocytes sanguins (TTL). Cette immunité résulte d'une forte stimulation par un Ag
immunogène, initiée par le transport de l'Ag jusqu'à un OL II (rate, nœuds lymphatiques) où
se déroule une réponse spécifique puis la circulation dans le sang de lymphocytes
spécifiques vers les autres structures immunes. On obtient classiquement ce type
d'immunité au cours d'une infection/parasitose tissulaire, ou par la vaccination par voie SC,
ID ou IM. Le diagnostic sérologique des infections s'appuie sur la réponse Ac systémique. Ce
type d’immunité peut être associé à une mémoire persistante (plus d’un an) lorsque des
lymphocytes mémoire se sont différenciés et stockés dans la moelle osseuse.

 Les interactions lymphocytes/CPA ont lieu au sein d’un OL II (ganglion lymphatique, rate...)
puis ces lymphocytes circulent dans le sang/lymphe.

 L'immunité locale (muqueuse ou cutanée) est cantonnée à un territoire qui ne s'étend


pas au territoire systémique (ou seulement de façon passagère pendant quelques jours).
Cette immunité est souvent empreinte des particularismes du tissu d'origine
(production d'IgA et IgAs dans les muqueuses, activité des lymphocytes intra-épithéliaux
dans la peau...). On obtient classiquement ce type d'immunité au cours d'une stimulation
locale de faible intensité (réaction contre les bactéries opportunistes intestinales...), et cette
réponse est souvent de courte durée (quelques semaines). L'analyse de cette immunité est
difficile (pas de répercussion sur les taux sanguins des Ac et des lymphocytes) et n'est pas
faite en routine. Toutefois son rôle protecteur est essentiel, puisqu’elle constitue la première
défense spécifique contre les infections par voie cutané ou muqueuse. peu ou pas de
réponse générale. Les interactions lymphocytes/CPA ont lieu au sein du tissu concerné
(MALT=Mucosa Associated Lymphoïd Tissue, GALT=Gut Associated Lymphoïd Tissue...) et on
ne trouve pas ou peu de ces lymphocytes dans le sang/lymphe.

 L'immunité muqueuse est une immunité intermédiaire, RESSEMBLANT à une immunité


locale (peu de répercussion systémique et peu de mémorisation), MAIS ETENDUE A
L'ENSEMBLE DES ZONES MUQUEUSES grâce au homing*[cf plus loin]. Ainsi les lymphocytes
produits au cours d'une stimulation digestive peuvent circuler dans toutes les muqueuses, y
compris jusqu'à l'appareil génital ou à la mamelle : ce phénomène assure l'extension de la
protection immune dans tout le territoire muqueux, et la transmission de l'immunité au
jeune (via les Ig produites dans la mamelle et/ou transférées à travers le placenta). La
principale caractéristique de l'immunité des muqueuses est la production d'IgA (et leur
sécrétion sous forme d'IgAs).

12/24
B) Influence du contexte de la réponse immune

La théorie du danger (Polly Matzinger et al) explique comment les réponses


immunes non spécifiques et spécifiques agissent en synergie pour déclencher une réponse
efficace ou au contraire une tolérance : les cytokines produites par les cellules dendritiques
et les cellules tissulaires en réponse à l’activation TLR par les signaux de danger
(microbiens/lésionnels) sont de très forts activateurs des LT (comme l'IL12).

Cette théorie explique comment des stimulations au cours d'infections ou de


lésions tissulaires sont plus efficaces et plus pérennes que des stimulations "innocentes"
par des antigènes purifiés (d'où l'intérêt de mimer une réponse naturelle complète par des
adjuvants lors des vaccinations). L'augmentation des cas d’allergie peut s’expliquer par une
réduction des expositions microbiennes/parasitaires, et une diminution des stimulations
d’autres voies régulatrices.

Remarque :

On en a de plus en plus de preuves :


- Artificielles avec une défense antimicrobienne très réduite chez souris sans TLR ou sans
IL12
- Le rejet d’une greffe due à la fois à l’histocompatibilité et à l’inflammation de la chirurgie :
on a coupé des tissus, fait des trous dans les tissus etc et on a mis en route l'alerte "au
secours il faut faire quelque chose" : c'est toute la différence avec une gestation ("ah bon,
c'est un fœtus étranger" et "quoi c'est des cellules d'étranger !")
- On peut même faire tenir des greffes histoincompatibles avec des immunosuppresseurs et
anti-inflammatoires puissants jusqu'à la cicatrisation : c'est une révolution cette année
dans la greffe. On pourrait ne plus s'inquiéter de la compatibilité tissulaire du donneur ...

"Je suis fan de Polly Matzinger


Elle a commencé par ne pas savoir ce qu'elle voulait faire dans sa vie. Elle s'est retrouvée chanteuse de jazz et
serveuse dans les bars de San Diego, un des hauts lieux de la recherche en immuno. Les chercheurs lui trouvaient un
solide bon sens et venaient la voir ; elle a repris ses études, a publié ses premiers articles, mais l'éditeur lui
demandait plusieurs auteurs : elle a signé ses articles avec son chien. Maintenant elle est directrice du centre
d'immuno et est aussi dresseuse de chiens de berger."

13/24
La théorie de l'hygiène explique pourquoi des réponses immunes anormales sont
fréquentes chez les individus qui ne sont pas exposés au microbisme et au parasitisme
"traditionnel". On trouve bien plus souvent des individus allergiques, immunodéprimés ou
présentant des maladies auto-immunes dans les pays où une pression hygiéniste forte a
fait baisser les infections et le parasitisme infantiles, et les individus vivant dans une
atmosphère "trop propre" développent facilement des allergies et de l'asthme. La théorie
explique cela par des troubles de la régulation immune en l'absence d'un taux suffisant de
stimulations "innocentes" par le microbisme normal, avec réduction des lymphocytes Th1 et
Treg au profit de lymphocytes Th2.

C) La compartimentation de l’immunité
1) Les compartiments de l'immunité

L'organisme est organisé en divers compartiments immuns entre lesquels les


échanges sont régulés. On parle ainsi de compartiment (=territoire) cutané, systémique et
muqueux parce que la concentration et le phénotype des lymphocytes, ainsi que la
distribution et des différentes classes d'Ig sont différentes [cf CM3].

Exemple de taux normaux d'Ig dans différents


compartiments du chien
(a) Sérum (b) Salive (c) Larmes
(cf cours web)

14/24
(RAPPEL) On obtient une réponse immune :

- systémique quand les cellules présentatrices tissulaires se déplacent en nombre pour


amener l'antigène au niveau des OL II (rate ou nœuds lymphatiques)
- cutanée quand la réponse à l'Ag a lieu sur place dans les tissus cutanés, par
présentation à des lymphocytes locaux
- muqueuse quand la réponse à l'Ag a lieu sur place dans les muqueuses ou au niveau
des plaques de Peyer, amygdales... La réponse peut être locale ou étendue à
l'ensemble des muqueuses. La mémoire est souvent faible et de courte durée. Cette
réponse encore peu connue (mémoire ...) constitue un enjeu thérapeutique :
comment obtenir une bonne réponse immune muqueuse par vaccination systémique
?

Exemple d'obtention d'une réponse locale ou générale suite à une stimulation


digestive

15/24
2) La circulation entre les différents compartiments (RAPPEL)

 La plupart des cellules immuno-compétentes sont mobiles au sein de l'organisme,


d'autant plus que les cellules sont activées par des facteurs chimiotactiques ou des cytokines
[cf CM11]. Il existe une patrouille permanente des lymphocytes dans le territoire
systémique ; le canal lymphatique droit et le conduit thoracique permettent un apport
régulier de lymphocytes d’origine tissulaires vers le sang (plusieurs milliards de cellules / jour).
Le temps de retour d’un lymphocyte du sang vers un OL II est inférieur à 1h !

- Les cellules immuno-compétentes sont produites à partir de cellules souches dans les
OL I puis rejoignent les tissus et les OL II. La production des lymphocytes T CD4 et
CD8 passe par 2 OL I (moelle osseuse puis thymus).
- Les lymphocytes effectuent des circuits entre le sang, la lymphe et les OL II de façon à
"patrouiller régulièrement" dans l'ensemble de l'organisme.
- Les CPA (cellules dendritiques...) peuvent retourner des tissus jusqu'aux OL II après
activation.
- Les autres cellules effectuent des trajets à sens unique depuis les sites de production
jusqu'aux tissus. Elles possèdent une mobilité accrue après activation (diapédèse des
neutrophiles vers un site d'infection..).

Circulation des lymphocytes


 Les Ig diffusent au travers des vaisseaux et imprègnent les tissus, sauf lorsque ces
tissus se trouvent derrière des barrières imperméables (méninges et cerveau, œil, ovaires et
testicules...). Les mécanismes de transcytose organisent un passage contrôlé des Ig à travers
les barrières vers ces tissus ou vers l'extérieur de l'organisme (IgG à travers le placenta et la
glande mammaire, IgAs à travers les muqueuses).

16/24
 La réponse immune présente des caractéristiques propres à chaque tissu
(muqueuses : IgA et IgAs...). Les lymphocytes expriment des facteurs d’adhésion typiques du
tissu d’origine, qui les attirent dans des tissus de même nature (selon la compartimentation) ;
les cellules immunocompétentes présentent des états de différenciation typiques de certains
tissus (par exemple, on trouvera des plasmocytes à IgA surtout dans les muqueuses, des
cellules dendritiques de Langerhans au niveau de la peau ...)

 Le homing est un phénomène de circulation préférentielle des lymphocytes entre


des tissus de même nature. Ceci s'explique par l'expression, par les cellules immmuno-
compétentes, de facteurs d'adhésion et d'intégrines caractéristiques de tissus, qui favorisent
la diapédèse dans les tissus exprimant les ligands correspondants. Le homing contrôle
également le passage des lymphocytes à travers les capillaires au niveau des OL II, en fonction
de leur état d'activation (les lymphocytes activés se déplacent plus facilement que les
lymphocytes mémoire).

"C'est le village gaulois qui résiste encore et


3) Les "organes séquestrés" toujours [...]"

Il existe des organes, dits "organes sequestrés", dans lesquels il y a peu de cellules
immunocompétentes. Le drainage lymphatique est absent et les barrières sont quasi
imperméables aux lymphocytes et aux Ig (méninges et cerveau, œil, oreilles internes,
ovaires et testicules...).

Il existe dans ces organes des phénomènes de "privilège immunitaire", qui limitent
fortement les réponses inflammatoires et spécifiques. L'immunité locale s'installe
seulement lors de forte stimulation et l'immunité générale n'y pénètre presque pas (la
concentration des Ig dans le LCR ou l'œil est très inférieure à la concentration sérique, sauf
lorsque un processus immun s'y déroule). Les mécanismes de rejet de cellules étrangères y
sont faibles (d'où la possibilité de greffe de cornée..). De ce fait, ces organes présentent des
complications physiopathologiques en cas d'infection in situ ou de tumeur (réponse souvent
inadaptée) ou encore de rupture de barrière: une plaie ou une inflammation permet le
passage de lymphocytes sanguins, au risque d'attaque immune contre un tissu non reconnu
comme soi (traumatisme oculaire compliqué par une atteinte auto-immune ...).

Il existe également des mécanismes immunitaires particuliers au niveau de la


barrière placentaire qui empêchent l'agression d'un fœtus histo-incompatible par
l'immunité maternelle (imperméabilité du placenta aux Ig, inhibition de l'activité CTL et NK
par des facteurs placentaires...).

17/24
RAPPEL : les gonades n'expriment pas le même CMH (système de protection)
que les autres compartiments.

4) Les plaques de Peyer (cf Histo, peu développé)

Les plaques de Peyer sont des OL II placés


en bordure de la muqueuse digestive. Les
cellules M forment un revêtement épithélial
particulier en regard de la plaque de Peyer : elles
transfèrent les Ag et microorganismes de la
lumière intestinale vers les follicules lymphoïdes
sous-jacents. On trouve principalement les
plaques de Peyer le long de l'iléum (intestin
grêle). Les plaques de Peyer présentent de
nombreuses particularités selon les espèces
(distribution, fonctions..).

Plaques de Peyer

18/24
L'exclusion immune est un mécanisme simple de régulation de la réponse immune
vis à vis d’Ag fréquemment rencontrés (aliments, flore commensale..) au niveau des plaques
de Peyer.

Les cellules M modulent la présentation


par les cellules dendritiques (d’où une réponse
Ac stable vis-à-vis des Ag usuels qui ne sature pas
les capacités immunes) :

- activatrice quand elles captent des Ag


libres (surtout si signaux de danger)
- inhibitrice quand elles captent des
complexes Ag-IgAs. Les IgAs, outre leur
rôle protecteur contre les infections des
muqueuses, participent à la régulation de Exemple d'exclusion immune contre
l'immunité vis-à-vis des antigènes digestifs un réovirus chez des souris
fréquemment rencontrés : la production normales et déficientes en IgA
d'IgAs est contrôlée par la concentration (cf cours web)
déjà présente, puisque les antigènes ne sont plus efficacement amenés au niveau des
plaques de Peyer

"Histoire de pas tout le temps s'inquiéter parce qu'il a mangé des saucisses "oh il
a mangé des saucisses il faut faire des antigènes de saucisses !" "

Après transfert des Ag et microorganismes aux follicules lymphoïdes, la réponse à


l'Ag se développe, le plus souvent avec une orientation Th2 (mais quelquefois Th1 dans
certains contextes inflammatoires). Les plaques de Peyer assurent donc la réponse immune
vis à vis des Ag et microorganismes de la lumière intestinale. Toutefois, si les
microorganismes sont pathogènes et traversent la muqueuse digestive, la réponse immune
s'effectue alors surtout dans les nœuds lymphatiques médiastinaux.

NB : En sérologie, des labos se sont amusés à analyser la nationalité d'un individu rien
qu'avec les Ac contre ce qu'il mange...

19/24
Régula- impact sur la régulation
effets
tion de l'immunité
+++

générale
(cytokines pro-
iNKT inflammatoires ou de type activateurs de l'immunité non spécifique et de
Th1)
l'immunité cellulaire
NK +
TCD8 (IFNgamma, TNF...)
Th0 + initiation de l'activation lymphocytaire
(indifférencié) (IL2...) (prolifération...)
- activateurs de l'immunité cellulaire :
augmentation des capacités cytotoxiques
++
des lymphocytes et macrophages ;
spécifique de l'antigène

Th1 (IL2, IFNgamma, TNF, IL3,


augmentation des capacités de présentation
IL10...)
; différenciation et mémorisation
- induction d'IgG2
TCD4

- activateurs de l'immunité humorale :


augmentation forte de la production des IgG
++ (surtout IgG1), et d'IgE et/ou IgA (selon le
Th2
(IL4, IL5, IL6, IL13, IL10...) ratio IL4/IL5)
- activation des mastocytes, basophiles et
éosinophiles
+++ inhibiteurs de la réponse immune (contrôle de
Treg
(IL10, TGFbeta...) la tolérance au soi...) ; différenciation des LT
+
Th17 impliqué dans l'inflammation
(IL17)

Sous-populations lymphocytaires régulatrices de l'immunité

Immunité non spécifique Immunité spécifique


cellules tissulaires : IFN alpha, IFN
Interférons beta Lymphocytes : IFN gamma
lymphocytes NK : IFN gamma
cytokines pro-inflammatoires,
Cytokines cytokines produites par les lymphocytes (IL2...)
chemokines...
Complément voie alterne voie classique
B et T
Lymphocytes NK, iNKT
anticorps
explosion respiratoire; phagocytose via Ig
Phagocytes phagocytose; opsonisation via C3
présentation des antigènes
mécanismes dépendant des cytokines
Granulocytes mécanismes dépendant des Ig
et anaphylatoxines

Lien entre Immunité non spécifique et immunité spécifique

20/24
Eléments d'application et de raisonnement :

 La distinction de sous-populations fonctionnelles Th1-Th2 a été découverte


dans le modèle de la leishmaniose murine :
- Les souris C57Bl6 sont protégées contre l'infection, mais pas les souris Balb/c , qui
sont malades. Peu de différences ont été remarquées dans la réponse immune anti-
Leishmania de ces souris (mêmes antigènes reconnus, même réponse anticorps..).
Les 2 lignées ont montré l'importance de l'immunité cellulaire (transfert de la
protection par injection de lymphocytes T entre souris immunes et souris naïves).
- Le transfert de clones lymphocytaires T spécifiques d'un même antigène a montré
des résultats très discordants, variant de 0 à 100% de protection. Il apparait que les
clones protecteurs produisent de l'interféron gamma (clones Th1) tandis que les
clones non protecteurs n'en produisent pas (production d'IL4 et IL5). La protection ne
dépend pas que de la spécificité et de l'intensité de la réponse immune, mais aussi de
sa qualité.
- La production de profils de cytokines distincts par les clones Th1 et Th2 est un
caractère fixé au cours de la différenciation lymphocytaire (elle persiste en culture in
vitro). Ces 2 populations s'individualisent à partir de clones Th0 (précurseurs) en
fonction des conditions de présentation de l'antigène. Les clones favorisant les
mécanismes d'immunité humorale ou cellulaire sont mutuellement exclusifs
(sécrétion de cytokines inhibitrices des autres sous-populations).
Cette découverte a ensuite été étendue à de très nombreuses autres situations et
espèces.

 La distinction de sous-populations fonctionnelles Th1-Th2 a fortement


contribué à la compréhension de la physiopathologie :
- 2 individus peuvent présenter une réponse immune spécifique contre une infection,
mais seul celui qui produit les mécanismes effecteurs efficaces, sous l'influence d'une
régulation Th1/Th2 adéquate, sera protégé efficacement contre l'infection.
- Certains dysfonctionnements de l'immunité (allergies..) peuvent s'expliquer par un
déséquilibre des sous-populations Th1/Th2.
- Il n'existe pas de "bonne" et de "mauvaise" orientation : la protection dépend dans
certains cas de mécanismes Th1-dépendants (infections intracellulaires..) et dans
d'autres cas de mécanismes Th2-dépendants (immunité des muqueuses..).
- Toutefois cette distinction ne rend pas compte de toute la complexité des
mécanismes de l'immunité (d'autres sous-populations ont été identifiées
récemment).

21/24
 Le transfert d'immunité cellulaire est un phénomène qu'on peut analyser
dans les souches de souris syngéniques (les souris possèdent un génome identique à 100%
: histocompatibilité totale). Les modèles les plus sophistiqués sont ceux de "reconstitution
immune": on greffe des lymphocytes ou des cellules précurseurs à des souris receveuses
normales ou qui n'ont aucune immunité (souris "scid"). Il est même possible de greffer à
des souris scid des lymphocytes humains, qui confèrent à ces souris une immunité
"normale" humaine= souris "scid humanisées".

 La question se pose maintenant de connaitre les signaux qui modulent la


différenciation des lymphocytes vers l'une ou l'autre sous-population Th1/Th2 (influence
des cytokines produites par les CPA en réponse aux signaux de danger, facteurs du micro-
environnement tissulaire?..).

 De nombreuses approches thérapeutiques et prophylactiques de l'immunité


s'appuient sur ces concepts Th1/Th2 :
- On peut maintenant identifier dans les modèles d'infections expérimentales quel
est le type d'immunité nécessaire et tenter d'orienter la réponse vaccinale vers celui-
ci, par exemple en travaillant sur les modalités d'administration d'un vaccin (voie,
dose, adjuvants..)
- Certains troubles de la gestation et plusieurs maladies auto-immunes sont associés
à un déséquilibre Th1/Th2.
- Les essais de désensibilisation allergique tendent à restaurer l'équilibre Th1/Th2 vis-
à-vis de l'allergène.
L'identification des populations Treg et Th17 a fortement contribué à la
compréhension des équilibres inflammation/réponse spécifique/tolérance, et leur
rôle est suspecté dans de nombreux phénomènes immunopathologiques.

 L'anergie est un phénomène rare dans les situations naturelles et difficile à


analyser in vivo et in vitro. Toutefois, il a une grande importance médicale, à la fois parce
qu'il explique certaines réactions paradoxales d'infections chroniques (absence de réponse
immune dans des cas avancés de tuberculose..), et parce qu'il représente une perspective
de recherche pour le traitement des problèmes immunopathologiques.

 Bien que la production d'anticorps anti-idiotypiques soit très faible dans les
situations normales, il est possible d'obtenir dans certaines circonstances expérimentales
ou pathologiques jusqu'à 2 ou 3 générations d'anticorps anti-idiotypiques successives,
formant un réseau de réactions entre anticorps, se régulant les unes les autres.
La formation de ce réseau a quelques applications conceptuelles et médicales. Il semble en
particulier que des déséquilibres dans la production d'anticorps et d'anticorps anti-
idiotypiques soit impliqués dans plusieurs maladies auto-immunes ; l'administration de

22/24
pools d'Ig est même pratiquée en thérapeutique humaine pour la correction de déficit
immuns et de maladies auto-immunes. Par ailleurs, le concept d'image interne permet de
concevoir une protéine (l'anticorps anti-idiotypique) qui présente des épitopes B similaires
à ceux d'un antigène non protéique (au stade de la recherche, il s'agit d'une astuce pour
concevoir des antigènes immunogènes à partir d'antigènes qui ne le sont pas !).

 Les plaques de Peyer ont un rôle important dans la régulation de l'immunité


vis-à-vis des antigènes d'origine digestive :
- Les lésions de la muqueuse amènent directement les Ag vers les lymphocytes et
structures lymphoïdes sous-jacentes (cas d'une infection par un micro-organisme
entéropathogène...) en court-circuitant les plaques de Peyer, et éventuellement en
provoquant une inflammation locale et des signaux de danger. On obtient une réponse
immune classique (IgM et IgG...).
- Les antigènes protéiques solubles et les micro-organismes non pathogènes sont
récupérés dans la lumière digestive par les cellules M et transportés pour être présentés
aux lymphocytes des plaques de Peyer. On obtient une réponse locale, principalement à
base d' IgA et IgAs. Ce phénomène diminue quand ces antigènes ont donné déjà
naissance à une réponse anticorps IgAs (qui empêche la captation par les cellules M =
mécanisme "d'exclusion immune"). Cette réponse locale diffuse peu dans l'ensemble de
l'organisme, mais assure une première ligne de protection contre des antigènes et des
micro-organismes opportunistes fréquemment rencontrés.

 Seule une faible partie des antigènes protéiques alimentaires donne lieu à
une réponse immune, en premier lieu parce qu'ils sont dégradés par les processus de
digestion en amont des plaques de Peyer.

 La durée, l'intensité et la qualité de la réponse immune obtenue au cours


des infections et parasitoses varie considérablement d'un agent pathogène à l'autre:
- La plupart des infections virales donnent lieu à une réponse immune
systémique, à l'exception des virus dont la propagation se fait surtout par voie
nerveuse car ils sont peu exposés au système immunitaire (rhabdovirus,
herpesvirus...).
- La plupart des infections digestives qui n'occasionnent pas de lésions profondes
des muqueuses ne donnent pas lieu à une réponse immune systémique mais
seulement à une réponse locale (entérobactéries, coccidies, Helicobacter...).

 Une grande partie de la difficulté de conception des vaccins est de procurer


une immunité intense et prolongée (plutôt de nature systémique) aux voies d'entrée de
l'agent pathogène (plutôt des portes muqueuses) !

23/24
 Malgré son avantage évident sur le plan pratique, la vaccination par voie
orale n'est quasiment pas utilisée car elle nécessite des formulations antigéniques
complexes et l'immunité n'est pas forcément d'une qualité et d'une durée suffisante (il
faut protéger les antigènes de la dégradation stomacale, faciliter leur transport vers les
plaques de Peyer..). Les vaccins commercialisés actuellement qui sont efficaces par voie
muqueuse (administration orale, conjonctive ou nasale) sont des préparations qui
contiennent des µorganismes vivants.

C'est pas fini ça continue ...

Chaque soir, Disneyland libère 200 chats


dans le parc pour aider à garder la
population des rongeurs sous contrôle.

Le lait des hippopotames est rose.

L’araignée banane cause aux hommes une


douloureuse érection de 4 heures.

L’anatidaephobie est la peur que quelque


part il y ait un canard qui vous observe.

Le koala dort 22 heures par jour.

SOURCE : http://www.lesaviezvous.net/

24/24
CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM

CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM


:

E D U C AT I O N T H Y M I Q U E , S O I E T N O N
S O I , TO L E R A N C E E T C O N T R O L E D E
L’A U TO - I M M U N I T E

I- Education thymique
A) Sélection positive
B) Sélection négative

II- Distinction du soi et du non soi


A) Maladie auto-immune et auto-antigène
B) Tolérance et anergie

Objectifs du cours :
 Décrire les principes généraux de l'éducation thymique.
 Décrire le principe de la tolérance, les principaux mécanismes impliqués et les différences
obtenues dans les réponses immunes vis-à-vis des antigènes exogènes et des propres
constituants de l'organisme.
 Définir le concept de maladie auto-immune et indiquer son importance en médecine
vétérinaire.
 Comprendre les principaux mécanismes auto-immuns et les principales raisons de
développement de maladies auto-immunes.

1/16
I- Education thymique

L’éducation thymique est le phénomène de sélection des lymphocytes T, s'effectuant


au cours de leur différenciation dans le thymus, qui a pour effet de limiter la production de
lymphocytes T auto-réactifs : seuls des lymphocytes pas ou faiblement auto-réactifs sont
libérés dans la circulation. Ces lymphocytes sont susceptibles de reconnaitre avec une plus
forte affinité des antigènes étrangers que les Ag du soi.
Les mécanismes d'éducation thymique sont à la base de la reconnaissance conjointe et
de la restriction synergique des lymphocytes T. Cf. CM10

"On fabrique des lymphocytes anti-martiens,


anti-pollen, anti-tout-ce-que-vous-voulez,
mais jamais contre soi"

Principe général de la production des lymphocytes T (diversité puis sélection)

Plusieurs millions de nouveaux lymphocytes sont produits chaque jour chez le fœtus et
chez le jeune, puis quelques milliers chez l’adulte, mais près de la moitié sont détruits au
cours du processus d'éducation thymique.

NB : Les animaux athymiques (par mutation... exemple de l’anomalie génétique de la


souris «nude».) sont immunodéficients par absence de lymphocytes T.

2/16
De nombreux auto-antigènes sont présentés dans le thymus aux LT en cours de
production par différents types de cellules dendritiques et macrophages (qui sont les CPA
présentes dans le thymus) :
o auto-antigènes cellulaires (constituants normaux des cellules) exposés dans un
contexte épitopeT-CMH1
o auto-antigènes circulants (protéines plasmatiques, hormones..) exposés dans un
contexte épitopeT-CMH2

Education thymique

5 mécanismes de sélection positive et négative interviennent en parallèle durant les


étapes de maturation des thymocytes (cf illu page suivante).

Les thymocytes-lymphocytes reçoivent ces signaux durant leurs interactions avec les
cellules présentatrices d'antigène présentes dans le thymus. Les lymphocytes acquièrent le
phénotype CD4 ou CD8 selon que les interactions ont lieu via le CMH2 ou via le CMH1: les
thymocytes expriment les 2 chaines CD4 et CD8, puis perdent l'expression de la chaine non
concernée pour devenir CD4 ou CD8.

3/16
5 mécanismes de sélection positive et négative
De manière générale ... :
Interaction faible : "Ah tu veux avoir une copine, et ben ça sera pas moi, mais vas voir
ailleurs !" >> signaux de maturation en CD8 si CMH I, CD4 si CMH II (8x1=4x2)
Interaction trop forte : "Un lymphocyte trop collant avec la CPA est dégommé [...] un
lymphocyte doit être poli"

A) Sélection positive

La sélection positive est un mécanisme assurant la prolifération/différenciation des


lymphocytes, grâce à la production de facteurs de croissance lors des interactions entre les
thymocytes-lymphocytes et les cellules présentatrices d'antigène du thymus.

Ces mécanismes sont mis en place quand l'affinité du TCR pour le complexe épitope-
CMH est faible. Les thymocytes expriment des taux de TCR faibles et n'ont pas encore acquis
les fonctions cytotoxiques, ce qui empêche qu'ils détruisent les cellules thymiques qui
interagissent avec eux.

En l'absence de ce mécanisme la prolifération-différenciation est limitée (apoptose


spontanée des thymocytes dont le TCR ne reconnait pas du tout de complexe épitope-CMH
sur les cellules présentatrices d'antigène du thymus).

4/16
Schéma de la reconnaissance T : reconnaissance
conjointe épitope T-CMH et restriction syngénique
issue de la sélection thymique. Le lymphocyte T
reconnaît le CMH-épitope du soi faiblement, mais
cela ne suffit pas à son activation : il faudra un
épitope T du non-soi pour une plus forte affinité ! ).
Tous les T matures reconnaissent une partie du
CMH de l'individu : pas d'intéraction LT avec une
cellule avec un CMH différent.

Restriction syngénique

5/16
Lymphocytes T issus de
l’éducation thymique :

 Tous reconnaissent un peu


le CMH de l’individu, et
pourront donc interagir avec
les cellules présentant des
épitopes via CMH1 ou CMH2
= «restriction syngénique»

 Peu sont auto-réactifs : ils


auront bien plus d’affinité
pour des épitopes qu’ils n’ont
pas encore rencontré (mais
l’auto-réactivité n’est pas
complètement éliminée)

Recombinaison aléatoire à
l’origine de la synthèse du
TCR puis sélection

B) Sélection négative

La sélection négative est un mécanisme assurant l'apoptose des thymocytes-


lymphocytes lors des interactions avec les cellules présentatrices d'antigène du thymus. Ces
mécanismes sont mis en place quand l'affinité du TCR pour le complexe épitope-CMH est
très forte : ils provoquent la "délétion clonale" (disparition des clones fortement auto-
réactifs).

6/16
BILAN : Reconnaissance conjointe du complexe épitope T - CMH
par le lymphocyte T

La reconnaissance spécifique par le TCR du


lymphocyte T correspond à un ensemble de liaisons
à la fois avec l’épitope T et avec la structure du CHM
formant la poche à peptide (stabilisée en plus par la
fixation CMH/CD4 ou 8)

 tous les clones T d’un individu issus de


l’éducation thymique sont capables
d’établir des liaisons avec au moins un
des allèles du CMH exprimés par
l’individu (faible affinité : pas d’auto-
réactivité)
 chaque clone T établit une
reconnaissance unique avec un
complexe épitope T-CMH donné

II- Distinction du soi et du non soi

A) Tolérance et anergie

LA TOLERANCE

La tolérance est la réduction notable ou absence de réponse immune à un antigène


(réponse anticorps faible ou absente…)
La tolérance est un phénomène normal vis-à-vis des antigènes du soi, essentiel dans la
prévention des réactions auto-immunes. Il est peu fréquent vis-à-vis d'antigènes exogènes,
sauf conditions particulières de stimulation (exposition à l'antigène in utero…).

La tolérance correspond à plusieurs mécanismes, dont les principaux sont synthétisés


dans le tableau page suivante :

7/16
Mécanismes de la tolérance

 absence des lymphocytes fortement auto-réactifs, grâce surtout à l'éducation


thymique (qui empêche le développement des clones T reconnaissant fortement le
complexe CMH-épitope).
 anergie=hypo-réactivité des lymphocytes spécifiques en réponse à des antigènes
présentés en l'absence de stimulation par des signaux accessoires (ce qui est le cas
lorsque une cellule normale expose des auto-Ag dans un tissu sain).
 modification qualitative de la réponse immune entrainant la disparition des
mécanismes effecteurs observés initialement (disparition par exemple des réactions
allergiques ou inflammatoires) au profit de mécanismes effecteurs non pathogènes.

Ce mécanisme de tolérance participe au contrôle de l'immunité, et en particulier à la


prévention des réactions auto-immunes.

A voir sur le cours web :


2 expériences :
- Démonstration
princeps des
phénomènes d'anergie
et de suppression
-Mise en évidence
expérimentale des
mécanismes de
tolérance à un antigène
soluble ou
membranaire)

8/16
2 cas particuliers de la tolérance
 Tolérance du fœtus durant la gestation (malgré des échanges cellulaires entre la
mère et le fœtus !) réalisée au travers de :
 un passage contrôlé des anticorps maternels à travers la barrière placentaire
 une anergie des lymphocytes T maternels anti CMH paternel et Ag propres au
fœtus : cellules dendritiques fœtales et maternelles inactives au niveau du placenta
(cytokines inhibitrices : TGF...) ; faible expression du CMH polymorphe par placenta
et foetus, expression de CMH monomorphe par placenta et foetus ➟ inhibition des
NK
 La présence de nombreux lymphocytes Treg dans le placenta ➠ contexte
immunosuppresseur

 Tolérance hépatique : réponses immunes anormalement faibles vis-à-vis d’Ag


présentés dans/par le foie (infections/tumeurs hépatiques, greffe de foie) réalisée au
travers de :
 la présence de nombreux lymphocytes Treg dans le foie ➠ contexte
immunosuppresseur
 mécanismes en cours d’étude : enjeu thérapeutique majeur !

La tolérance peut ainsi être vue comme un compromis entre une tolérance
nécessaire pour respecter un tissu «essentiel» et un risque de RI insuffisante en cas de
problème infectieux ou tumoral.

L’ANERGIE

L'anergie est une modification importante de la capacité de réponse du lymphocyte :


un lymphocyte anergique présente une hyporéactivité à l’Ag et nécessite une stimulation
beaucoup plus forte qu'un lymphocyte normal/naïf pour reprendre une activité.
Il s'agit d'un état de différenciation particulier des lymphocytes, obtenu lorsque les
CPA ne fournissent pas les signaux accessoires nécessaires à la stimulation normale. La
principale raison est l’absence de signaux accessoires (CPA immature, non stimulée par des
signaux de danger : expression faible de B7), ou la présence de signaux immunorégulateurs
(IL10 produite par Treg…).

9/16
Des doses d'antigènes et des signaux accessoires beaucoup plus forts que la normale
sont requis pour obtenir à nouveau une réaction immunitaire : des lymphocytes anergiques
réagissent moins à l’Ag que des lymphocytes naïfs !

Ainsi, les lymphocytes auto-réactifs


restants après éducation thymique sont TTL
anergiques. Seules des conditions anormales
peuvent les réactiver en passant par des
mécanismes complexes, au risque de développer
une réaction auto-immune : on parlera de maladie
auto-immune par levée d'anergie. (NDVPD* : oui, il
en reste quelques uns).
La manipulation de la tolérance/anergie est
un enjeu thérapeutique majeur (greffes, maladies
auto-immunes ...).
*NDVPD : Note De Vos Preneuses Dévouées

NB : L’anergie est physiologique vis-à-vis des


antigènes du soi ! (pas de réponse vis-à-vis des auto-
Ag dans un tissu sain)

L'expérience ci-contre analyse la réactivité des


LT mémoire (TTL = Test de Transformation
Lymphoblastique, cf CM précédents). Le test montre
qu'une stimulation forte des LT peut lever l'anergie.
(1 : témoin positif / 2 : stimulation par l'IL2 / 3 : témoin négatif)

B) Maladie auto-immune et auto-antigène cf.2A

Une maladie auto-immune (MAI) est due à des mécanismes inflammatoires et/ou
cytolytiques dirigés contre les propres tissus de l'individu, du fait de la reconnaissance
anormale d'auto-antigènes par des lymphocytes spécifiques. Il y a une rupture de tolérance
au soi.
Le pronostic est souvent sévère car les mécanismes immuns s'amplifient tant que
l'antigène ou l’inflammation persiste, et peuvent provoquer des lésions et des pertes de
fonction (exemple du diabète 1) ; toutefois l'évolution peut-être chronique ou entrecoupée
de périodes de rémission, selon qu'il y a ou non persistance de mécanismes de régulation
(restauration partielle ou intermittente de la tolérance au soi).

10/16
Le traitement consiste le plus souvent à réduire ou supprimer l'activité immune
générale pendant une période plus ou moins longue, jusqu'à guérison ou à vie (ce qui
nécessite de réaliser en parallèle une prise en charge du risque infectieux, parasitaire et
tumoral associé à une baisse de l'immunité). Le traitement passe la plupart du temps par
l’administration d’anti-inflammatoires et immunosuppresseurs. Mais les effets secondaires
sont importants.
Le déclenchement et l’évolution d’une MAI posent de nombreuses questions : beaucoup
de MAI présentent plusieurs composantes, ce qui complique la compréhension des
mécanismes physiopathologiques complexes et donc la recherche d'un traitement. La
plupart des MAI résultent d'une défaillance prolongée des mécanismes de régulation de la
réponse au soi (rupture de tolérance): cette anomalie peut être idiopathique (sans raison
connue), ou consécutive à une atteinte tissulaire infectieuse ou inflammatoire (car elle est
la source de signaux de danger qui peuvent entrainer parfois la levée de l'anergie T).
Cependant, toute anomalie inflammatoire tissulaire ne conduit pas forcément à une
MAI car il existe de nombreux lymphocytes régulateurs dans les tissus, qui sont capables de
contrer la levée d'anergie. Il existe de nombreux modèles expérimentaux, le plus souvent
chez la souris ou le rat, pour tenter de comprendre ces mécanismes.

MAI à médiation cellulaire


Quel type de maladie ?
(myéline)
En situation normale, quel est le
mécanisme de tolérance vis à vis de Anergie
MBP ?
Arrêt de l'activation cellulaire
Pourquoi y a-t-il guérison ? après disparition des signaux
de danger bactériens

Obtention expérimentale d'une encéphalite auto-immune par hyper-immunisation avec une


protéine cérébrale (MBP)
Les lymphocytes T spécifiques issus d'un animal atteint transfèrent la maladie à un animal sain histocompatible

11/16
On distingue de nombreuses maladies auto-immunes (plus de 80), qui sont classées par
organe/tissu atteint, par type de mécanisme immun pathogène, et par auto-antigène
responsable. Le diagnostic est confirmé par la détection d'auto-anticorps à des titres élevés,
ou par histologie des tissus atteints (selon le type des mécanismes en cause). Chacune de ces
MAI a une fréquence faible en médecine vétérinaire (<1 cas/2000 individus). La plupart sont
associées à des prédispositions génétiques (d'où une vigilance chez les reproducteurs), et à
des facteurs favorisants, tels que des anomalies dans les mécanismes de régulation de
l’immunité (levée d’anergie, réduction de l’activité Treg...).

L'induction d'une tolérance vis-à-vis des antigènes posant des problèmes médicaux est
un enjeu thérapeutique majeur :
 pour obtenir la désensibilisation vis-à-vis des allergènes chez des patients
allergiques
 pour traiter les maladies auto-immunes
 pour supprimer les réactions de rejet des greffes et transplantations
hétérologues

NB : Plusieurs réactions auto-immunes -temporaires- sont déclenchées par une


infection : des Ag microbiens homologues à des Ag du soi peuvent générer des réactions
croisées (ex : RAA*/Streptococcus pyogenes).
*RAA : Rhumatisme Articulaire Aigu : ET OUI on en a déjà parlé (Ah bon ?)

Mais c’est quoi un auto-antigène ?

Un auto-antigène est un antigène du soi (antigène appartenant en propre à l'individu,


produit par ses propres cellules).
On considère qu'un mammifère exprime plusieurs milliers d'auto-antigènes protéiques
différents, dont la majorité présente une séquence caractéristique de l'espèce (albumines,
myoglobines, enzymes, hormones..). Les antigènes circulants ou exprimés dans un grand
nombre de cellules donnent lieu au phénomène d'éducation thymique, ce qui n'est pas le
cas des antigènes dont l'expression est limitée à certains tissus (surtout quand ces tissus sont
peu en contact avec le système immunitaire : œil, cerveau, gonades, articulations..).
La plupart des MAI sont dirigées contre des Ag du soi pour lesquels il n’y a pas eu
d’éducation thymique (Ag spécifiques de tissus, Ag issus d’organes séquestrés).
Certains auto-antigènes présentent une variabilité au sein de l'espèce, soit en terme de
structure (polymorphisme allélique...), soit en terme d'expression (expression âge-
dépendante ou sexe-dépendante) : ces variations influencent le risque de survenue d'une
maladie auto-immune…

12/16
Plusieurs MAI ont pour facteur favorisant une infection chronique : le risque principal
concerne une perturbation de la tolérance vis-à-vis d'auto-antigènes qui présentent des
homologies avec des antigènes microbiens (phénomène de mimétisme moléculaire). Des
réactions croisées peuvent alors se mettre en place vis-à-vis des épitopes communs entre
l'auto-antigène et l'antigène microbien : c'est le cas de la complication de « rhumatisme
articulaire » chez l’enfant après une angine due à Streptococcus pyogenes.
Exemples de maladies
Intérêt
auto-immunes d'intérêt Tissus atteints Mécanismes Pronostic
vétérinaire
vétérinaire
maladie fréquente
irréversible
cellules ß du pancréas humoral et (1/500), 10%
diabète insulino-dépendant (traitement palliatif:
(perte de sécrétion d'insuline) cellulaired'origine auto-
insuline)
immune
souvent par
maladies hématologiques lyse ou agglutination des complication d'une maladies sévères, mais
auto-immunes hématies ou des plaquettes auto-anticorps infection bactérienne réversibles si cause
(nbrses formes cliniques) (anémies, thromboses..) systémique ou d'une infectieuse
tumeur
rares, parfois par
myasthenia gravis récepteurs à l'acétylcholine des formes bénignes ou
auto-anticorps complication d'une
(maladie neuro-musculaire) jonctions neuro-musculaires tumeur du thymus
graves
sites d'attaque tissulaire
dermatites bulleuses
différents selon la forme
(nombreuses formes auto-anticorps rares maladies sévères
clinique (jonctions cutanéo-
cliniques: pemphigus...) muqueuses...)
atteintes auto-immunes dépôts de complexes immuns
complexes
systémiques : lupus, qui provoquent des troubles
immuns
polyarthrites, vasculites vasculaires dans tous les tissus rares maladies sévères
(anticorps anti-
(nombreuses formes (peau, polyarthrite,
nucléaires)
cliniques) glomerulonephrites...)
fréquentes mais
rarement auto-
maladies sévères, mais
glomerulonéphrites auto- dépots de complexes immuns : complexes immunes strictes
réversibles si cause
immunes syndrome néphrotique immuns (complication d'une
infectieuse
infection systémique
ou d'une tumeur)
très rare en médecine
humoral et vétérinaire
arthrite rhumatoide cartilage maladies sévères
cellulaire (fréquente en
humaine)
atteintes auto-immunes de auto-anticorps
thyroïde (troubles du ou mécanismes
glandes endocrines (plusieurs
métabolisme), glandes cellulaires selon rares irréversible
formes cliniques) ou autres lacrymales (kératite sèche)... les antigènes en
glandes cause
rares, souvent par
sites d'attaque tissulaire complication maladies sévères, mais
encéphalites et uvéites auto- humoral et
différents selon la forme d'infection virale réversibles si cause
immunes cellulaire
clinique (sclérose en plaque...) (encéphalite post- infectieuse
maladie de Carré...)
Exemple de MAI d’intérêt vétérinaire

13/16
Eléments d'application et de raisonnement :
 L'immunogénicité d'un antigène, c'est à dire l'aptitude à provoquer une forte
réponse immune par l'intermédiaire d'une coopération entre lymphocytes B et T, résulte de
plusieurs critères dépendant à la fois de l'antigène et de l'individu :
- sa nature chimique (protéique ou non, stable ou non, plus ou moins clivable par les
protéases des cellules présentatrices...)
- sa biodisponibilité dans l'organisme (dose, voie et durée d'exposition) et les conditions
d'exposition (en présence ou non de facteurs activateurs des cellules présentatrices ou
de cytokines)
- la présence de lymphocytes spécifiques (cette présence résulte de la combinaison du
hasard et de l'éducation thymique)
- la production des facteurs accessoires propres à stimuler la réponse lymphocytaire
(présence de signaux de danger ou de cytokines). En l'absence de ces facteurs, les
lymphocytes deviennent anergiques à l'antigène reconnu (d'où la tolérance
physiologique aux auto-antigènes tissulaires).

 2 phénomènes concourent à la faible immunogénicité des antigènes du soi en


situation normale :
- la disparition des lymphocytes fortement auto-réactifs au cours de l'éducation
(mécanisme touchant surtout les lymphocytes T, dans le thymus)
- la mise en place d'une hyporéactivité=anergie des lymphocytes T lorsque l'antigène
spécifique est rencontré en l'absence de signaux accessoires (antigènes du soi
rencontrés dans un tissu normal).

 Les phénomènes d'éducation concernent essentiellement les lymphocytes T, mais il


existe aussi dans la moelle osseuse des mécanismes de sélection négative des lymphocytes B
(délétion clonale des lymphocytes B fortement auto-réactifs). De ce fait, la majorité des
anticorps auto-réactifs ont une affinité moyenne ou faible.

 L'induction d'une tolérance vis-à-vis des antigènes posant des problèmes médicaux
est un enjeu thérapeutique majeur :
- pour obtenir la désensibilisation vis-à-vis des allergènes chez des patients allergique
- pour traiter les maladies auto-immunes
- pour supprimer les réactions de rejet des greffes et transplantations hétérologues

Actuellement on arrive à obtenir une tolérance dans quelques modèles expérimentaux


chez la souris, mais pas encore dans ces différentes situations médicales. Il est très difficile
de l'obtenir, dans la mesure où le principe de la réponse immune est l'amplification au fur et
à mesure des stimulations par l'antigène (seules des conditions particulières de présentation
de l'antigène, en présence de certaines cytokines, est susceptible d'induire une tolérance).

14/16
 Les principaux mécanismes auto-immuns sont :
- des mécanismes d'inflammation, d'agglutination ou de cytolyse en présence
d'anticorps reconnaissant des antigènes membranaires ou des matrices
extracellulaires (MAI à médiation humorale),
- des mécanismes inflammatoires et cytolytiques liés à l'activation du complément
par des dépôts de complexes immuns, dans les tissus et dans les capillaires sanguins
(MAI à médiation humorale),
- des mécanismes de cytotoxicité médiés par des CTL, reconnaissant des auto-
antigènes nucléaires ou cytoplasmiques (MAI à médiation cellulaire).
Beaucoup de MAI présentent plusieurs composantes, ce qui complique la
compréhension des mécanismes physiopathologiques et donc la recherche d'un traitement.
Il existe de nombreux modèles expérimentaux, le plus souvent chez la souris ou le rat, pour
tenter de comprendre ces mécanismes.

 Il est normal de trouver chez tout individu quelques auto-anticorps, à condition que
leur affinité soit très faible et leur concentration très faible. Cela correspond à une
production par des clones B légèrement auto-réactifs en l'absence de coopération T. En
revanche, les maladies auto-immunes à médiation humorale correspondent à de fortes
productions d'auto-anticorps :
- soit par des tumeurs lymphocytaires B qui par malchance sécrètent un auto-
anticorps (complication possible de certaines tumeurs).
- soit par rupture de la tolérance vis-à-vis du soi (d'où une coopération entre des
lymphocytes B et T auto-réactifs)= levée d'anergie

 La lyse de cellules saines de l'organisme par des mécanismes immuns n'est pas
forcément d'origine auto-immune :
- il y a maladie auto-immune (vraie) lorsque l'antigène est un auto-antigène
(constituant cellulaire ou matrice extra-cellulaire). Le pronostic est sévère quand
l'auto-antigène est exprimé de façon permanente (nécessité d'effectuer une
immunosuppression).
- certains antigènes exogènes sont capables de se fixer sur des membranes cellulaires
et provoquent alors des mécanismes d'agglutination et/ou de cytolyse (hémolyse,
thrombose, purpuras...) : on connait ainsi quelques antigènes microbiens qui
peuvent occasionner des complications au cours d'infections, et certains
xénobiotiques induisent des réponses immunes cytolytiques. La disparition de la
cause déclenchante entraine l'arrêt des atteintes tissulaires.

15/16
 Le mauvais fonctionnement ou l'absence du thymus provoque une
immunodépression sévère, en diminuant partiellement ou complètement la production
de lymphocytes T (d'où absence d'activité CTL contre des cellules infectées ou
tumorales, absence de réponse anticorps secondaire et absence de production de
nombreuses cytokines, donc disparition de l'activité NK). On connait des
dysfonctionnements :
- innés (individus athymiques, le plus souvent également sans poils car il s'agit
d'un défaut d'embryogénèse ectodermique). On utilise en recherche
biomédicale des souris et des rats "nude" (nu+/+), car ils ne sont pas capables
de rejetter des tissus histo-incompatibles et permettent donc d'étudier la
physiologie de cellules greffées, normales ou tumorales, provenant de
donneurs humains ou animaux (vérification de l'activité anti-cancéreuse in
vivo..). En revanche leur déficit immunitaire sévère entraine une grande
fragilité aux infections : ils doivent être hébergés et manipulés dans un
environnement aseptique
- acquis (par traumatisme ou ablation, par irradiation ou par surdosage de
produits lymphotoxiques...).

Par le hasard des mutations on a obtenu


des souris sans thymus (et en plus elles
ont pas de poils, cils, vibrisses etc : il
s'agit d'une anomalie d'invagination
ectodermique.
RAPPEL : le thymus est une invagination
ectodermique
[...]elles sont fragiles
"[...]En gros c'est mes préférées,
parce que je trouve que les
chercheurs sont méchants avec
elles [...]"
Sur le ton de la plaisanterie bien sûr ;)
Souris nude dans une cage à couvercle filtrant 0,22µm

 L'anergie est physiologique contre les antigènes du soi. Elle peut être pathologique
vis-à-vis d'antigènes microbiens : on constate des phénomènes d'anergie lors d'infections
sévères avec atteinte générale, et cela complique le diagnostic (risque de faux négatif si
recherche anticorps ou réponse HSR = Hypersensibilité retardée [cf plus tard ...]).

16/16
CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM

CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM


IMMUNITE DU JEUNE INDIVIDU
TRANSFERT PASSIF DE
L'IMMUNITE

I- L'immunité du foetus et du jeune


A) L'immunité du foetus
B) L'immunité du jeune

II- Mise en place de l'immunité chez le fœtus et le jeune


A) Activité thymique et régulation de l'immunité chez le jeune
B) Production propre d'Ig par le jeune
C) Transfert maternel de l'immunité
D) Bilan sur les étapes de l'acquisition de l'immunité

III- Le transfert de l'immunité maternelle en détails


A) Transfert passif de l’immunité maternelle
B) La transcytose des Ig maternelles
C) Déficit de transfert passif

Objectifs du cours :

 Décrire les étapes de l'acquisition de l'immunité humorale et cellulaire par le foetus


et par le nouveau-né
 Décrire les mécanismes de transfert de l'immunité maternelle dans différentes
espèces domestiques
 En déduire les conséquences en matière de capacités immunes anti-infectieuse, de
diagnostic et de vaccination chez le jeune animal.
 En déduire les principaux conseils d'élevage et de prévention des maladies
néonatales

1/12
I- L'immunité du fœtus et du jeune
A) Immunité du fœtus

Etapes du développement et du fonctionnement du système immunitaire chez le


foetus (exemple : bovins)

La mise en place des organes et des cellules de l'immunité s'effectue


progressivement au cours du développement fœtal, suivant un schéma assez semblable chez
tous les mammifères. Le système immunitaire est en place à partir des 2/3 de la gestation.
Si le fœtus est sensible à la douleur à partir du 3è tiers de la gestation, son système
immunitaire est toujours au repos : les enveloppes de la mère sont très étanches et
empêchent toute stimulation antigénique.

Le placenta et l'utérus qui assurent le rôle de barrière pour protéger le fœtus


contre les infections et contrôlent la tolérance foeto-maternelle (ils empêchent le fœtus de
subir les phénomènes de rejet d'un organisme histo-incompatible). De ce fait :

 Les capacités de défense du fœtus contre les infections sont faibles, d'où un risque
important de mortalité, malformations et d'avortement lors d'infection d'une femelle
gestante par un microorganisme capable de traverser ces barrières (même par des
germes non ou faiblement pathogènes pour un individu adulte). Il existe de
nombreux mécanismes de régulation locale de l’activité des LT/NK maternels. Le
fœtus peut produire des réponses immunes, mais très inférieures à celles de l'adulte.

 Le fœtus ne possède pas ou très peu de capacité de rejet de greffes (d'où un grand
nombre de modèles expérimentaux d'induction de tolérance et d'étude de greffes).

2/12
 L'activité thymique (production et éducation des lymphocytes T) est maximale chez
le fœtus en fin de gestation et les lymphocytes produits vont coloniser tous les tissus
et OL II. Le thymus involue au moment de la maturité sexuelle et est difficilement
identifiable chez l'adulte (diminution du cortex et de la medulla), mais il faut noter
toutefois que l'activité thymique persiste dans les tissus thymiques restants, tout au
long de la vie de l'individu pour assurer le renouvellement du répertoire
lymphocytaire .

 L'administration d'un antigène à un fœtus in utero, en milieu de gestation, si elle


n'a pas de conséquence toxique, peut conduire à un mécanisme de tolérance vis-à-
vis de cet antigène (d'où le phénomène d'infection persistante immunotolérée= IPI).

La-remarque-qui-change-tout :
Lors de free-martinisme, il y a échange de cellules entre les deux jumeaux. Ca arrive trèèèèès souvent
chez les ouistitis, qui sont donc beaucoup utilisés en immuno ! Ce sont parfois de vraies mosaïques de
cellules de l'un et de l'autre des jumeaux.

B) L'immunité du jeune "Le seul défaut, c'est qu'il y a pas de lumière, mais
sinon iletétait
Le nouveau-né est issu d'un utérus quasi-stérile, il estpas si mal bien
"bombardé" au chaud"de
d'antigènes
toutes natures dès sa naissance ; une protection est donc nécessaire :

- Une protection directe au travers des capacités immunes propres du nouveau-né :


le transfert d’immunité d’origine maternelle est le premier moyen de protection du
jeune
- Une protection indirecte qui passe par les soins aux jeunes par la mère, le maintien
de l'hygiène, l'isolement du petit dans un environnement favorable (nid...), la tenue à
distance des individus potentiellement malades ...
NB : ces comportements ne sont que rarement respectés en élevage industriel.

A RETENIR :

Durant les premiers mois, concernant les capacités immunes chez le jeun :

 l'immunité non spécifique est efficace dès la naissance


 l'immunité cellulaire est globalement égale à celle de l'adulte à partir du 10ème jour
 l'immunité humorale se met en place lentement et on n'observe que très peu de
réponse anticorps de type secondaire (en raison des délais nécessaires aux
phénomènes de présentation des antigènes et de coopération)

3/12
Il faut compter 3 mois pour que la production d'Ac soit optimale : il n'y a que des
lymphocytes naïfs chez les nouveaux nés, il faut faire toute leur éducation...

L’handicap immun du jeune est compensé par des échanges avec la mère :

- acquisition d’une flore commensale (dans les voies génitales , sur la peau de la mère
...)
- passage d’Ac maternels in utero (sauf chez les chevaux et ruminants car il y a trop de
barrières) et/ou via l’allaitement = transfert de l'immunité

Remarques :
 Les rongeurs sauvages sont un réservoir du virus de la lymphochorioméningite, qui est
transmise de génération en génération ; les souris n'en meurent pas, les souriceaux sont
contaminés à la naissance et ne produisent jamais d'Ac contre ce virus... La détection du virus
peut se faire par PCR (mais pas par sérologie).
 Dans le cas des IPI, si la souche n'est pas pathogène ça va, mais si elle mute ...

II- Mise en place de l'immunité chez le fœtus et le jeun


A) Activité thymique et régulation de l'immunité

L'activité thymique (production et


éducation des LT) est intense chez le
fœtus (fin de gestation) et en période
post-natale : les lymphocytes produits
colonisent les tissus et les OL II.

RAPPEL CM01 :
On fabrique à 3 ans 30 000 nouveaux
lymphocytes par heure, à 20 ans 3000 et à
60 ans 300.

Le thymus involue au moment de


la maturité sexuelle et est difficilement
identifiable chez l'adulte (diminution du
cortex et de la medulla), toutefois une
petite activité thymique persiste dans les
tissus restants, suffisante tout au long de Involution thymique et activité thymique du foetus,
la vie de l'individu pour participer au du jeune et de l'adulte
renouvellement du répertoire
lymphocytaire.

4/12
La réponse à l’Ag d’un fœtus/nouveau-né de moins de 5 jours est très complexe : elle
peut basculer vers l’immunité ou la tolérance, selon de nombreux facteurs (type
d’exposition, diffusion de l’Ag, immunité de la mère...).

B) Production propre d'Ig par le jeune

Le nouveau-né peut produire des


anticorps de classe IgM, mais il n'est pas
capable de produire une réponse anticorps
efficace de classe IgG avant 3-4 semaines.

Le taux d'IgG sériques atteint un taux


proche de l'adulte seulement autour de 6-8
semaines, et que les IgA et les IgE apparaissent
plus tardivement. La réponse IgA dans les
muqueuses met plusieurs mois à atteindre le
taux adulte (d'où une plus grande sensibilité du
jeune aux infections ORL, respiratoires et
digestives).

Production de différentes classes d'Ig chez le


jeune
Remarque : A 1an, il produit 80% des Ig adultes mais
20% des IgA : l'immunité des muqueuses est faible

C) Le transfert maternel de l'immunité

L'immunité du jeune est la résultante de sa


production propre et du transfert maternel de
l'immunité.

Les IgG sériques du jeune proviennent d'un apport


maternel précoce (via le placenta et/ou le colostrum)
et de sa production propre (croissante).

Transfert des Ig d'origine maternelle et


taux d'Ig du jeune

5/12
Le jeune acquiert dès la naissance une flore commensale cutanée et muqueuse au
contact des voies génitales, muqueuses, lait et peau maternelle (et de l'environnement) [cf
bactério].

Cette flore assure un rôle direct de barrière vis-à-vis des agents infectieux et
contribue au développement de l'immunité anti-infectieuse. Les risques d’infections
opportunistes à partir de la mère, d'autres individus ou de l'environnement sont toujours
présents.

Vous aurez souvent à construire la courbe page précédente pour expliquer la période optimale
de vaccination. Chez le poulain, la période critique correspond souvent au milieu du sevrage, là
où le poulain est le plus fragile (changement de lieu, de régime alimentaire ...).

D) Bilan sur les étapes de l'acquisition de l'immunité

6/12
III- Le transfert de l'immunité maternelle en détails
A) Transfert passif de l’immunité maternelle

L'immunité humorale transférée par la mère :

 est immédiate : le jeune est protégé tout de suite par les anticorps transmis sans
qu'un délai de réponse immune soit nécessaire
 est temporaire : les anticorps maternels sont progressivement éliminés selon les
modalités classiques de catabolisme des Ig (demi-vie des IgG : environ 3 semaines) :
l'immunité d'origine maternelle dure en général moins de 16 semaines.
 est limitée aux anticorps de classes IgG (IgG1 et IgG2) et IgA.
 est passive : les Ig transférées ont les spécificités des Ac maternels (un jeune issu
d'une mère séropositive vis-à-vis d'un antigène X est également séropositif).

Avantages : Le petit possède des Ac adaptés au risque microbien ou parasitaire rencontré


par la mère dans les semaines précédentes (mais il n’est pas protégé contre un nouvel Ag si
l’environnement est modifié) : anticorps neutralisants, opsonisants...

Inconvénients : Les anticorps apportés par la mère peuvent interférer avec la pratique
médicale : neutralisation des antigènes vaccinaux [cf module "'vaccinologie"], fausse
positivité des tests de diagnostic sérologique chez des jeunes issus de mère séropositive (il
faut attendre alors la décroissance des anticorps maternels pour effectuer un test fiable ou
passer par la recherche d’IgM (qui ne sont pas transmises au jeune)). C'est souvent le cas
pour la recherche de la toxoplasmose puisque la nourriture contaminée et les chats sont les
principales sources de contamination. On pourra savoir si la mère l'a vu (avec un test
sérologique classique) et si le petit l'a "vu" (test des IgM uniquement))

Remarque :
Il est possible d’améliorer l’immunité du jeune contre des maladies néonatales en renforçant
l’immunité maternelle (vaccins réalisés avant/pendant la gestation = "vaccination altruiste").

B) La transcytose des Ig maternelles

Le transfert de l'immunité maternelle s'effectue :

 par sécrétion des Ig maternelles (par transcytose des Ig au travers des cellules
épithéliales, grâce à l'expression de récepteurs spécifiques pour les IgG et les IgA [cf
CM6].
 par diffusion chez le jeune (de l’intestin vers la lymphe puis le sang)

7/12
On observe plusieurs types de transfert :

 par le placenta (primates, rongeurs, carnivores) : le transfert via les récepteurs


placentaires procure au jeune un taux d'IgG sérique significatif en fin de gestation

 par le colostrum (toutes espèces) : le colostrum est une sécrétion mammaire


particulière au cours des premiers jours suivant la mise-bas (maximum 10jours), qui
contient un taux d'IgG très supérieur au sang, ainsi que des IgAs

 par le lait (toutes espèces): les IgAs et IgG produites par la muqueuse mammaire se
retrouvent dans le lait à des quantités faibles et constantes durant toute la lactation
(pas de diffusion sanguine : protection intestinale)

 par le vitellus (jaune d'oeuf) chez les ovipares ("IgY")

Il est très important de noter que le transfert dans la circulation sanguine des IgG
ingérées est un phénomène transitoire très bref, qui a lieu dans les 0-24h suivant la
naissance (ensuite la diffusion depuis l’intestin des IgG s’arrête, et il n'y a plus de passage
sanguin des IgG après 48h).

taux d'Ig dans le colostrum taux d'Ig dans le lait


passage placentaire (mg/ml) (mg/ml)
(taux sérique IgG du foetus à
terme)
IgG
IgAs IgG IgAs
(principalement IgG1)
primates <4 12 <0,1 1
élevé (> 50% taux adulte)
rongeurs
lapins
moyen (environ 20-50%
chiens 1-3 5-22 <3 1-6
carnivores taux adulte)
chats 44-52 1-3 1-4 2-6
porcins 30-70 9-10 <3 3-7
ruminants (ex : BV) faible (<10% taux adulte) 34-80 1-7 <1 <0,5
équidés 15-50 5-15 <0,5 <1
Modalités spécifiques de transfert des Ig maternelles
PAS A APPRENDRE, POUR LES CURIEUX

Remarque :
Si la mère a une maladie auto-immune liée à des Ac, le petit va l'avoir aussi... On fait en sorte que sa
maladie soit au plus bas avec des médicaments qui ne sont pas dangereux pour le fœtus.

8/12
C) Déficit de transfert passif

Différents problèmes peuvent altérer le transfert colostral de l'immunité maternelle


et donc causer un déficit immunitaire du nouveau-né (grave chez les équidés et les
ruminants qui n’ont pas d’apport utérin) :

- Une quantité d'IgG dans le colostrum insuffisante. Certaines femelles produisent un


colostrum de qualité médiocre (en cas de maladie ou héréditaire) ; le problème est
également rencontré en cas de prématurité.
- Une absence ou une insuffisance de tétée dans les 24 premières heures (nouveau-né
trop faible, refus de la mère de se laisser téter...).

L'hypogammaglobulinémie du jeune, lorsque le transfert maternel est insuffisant,


occasionne une grande sensibilité aux infections néonatales.

Le vétérinaire a un rôle de conseil important auprès de l'éleveur pour que celui-ci


vérifie la bonne prise du colostrum et y aide au besoin (colostrum artificiel...). Il est possible
de traiter le déficit par une administration d'IgG, soit par voie orale (avant 48h), soit par
injection (après 48h).

QUESTIONS :
>> Si la mère a un rhume, est-ce que le petit va lui aussi choper un rhume ?

NON le virus va rester dans le nez...

>> Quelle est la réponse Ac du petit en cas d’infection maternelle durant la gestation ?

0-3 mois Après 3 mois


IgG maternelles* (réponse Ac propre)
Avortement
+
(cas général)
Petit infecté + puis - si guérison
(sauf cas où la mère est
(avec ou sans symptômes !) -
séronégative)
(cas particulier des infections
IPI)
+
Petit indemne (sauf cas où la mère est -
séronégative)
*La réponse Ac de la mère dépend de l’agent infectieux et de la date d’infection (dans le cas d'une
infection juste avant terme : souvent séronégative à la mise-bas, donc pas d’Ac transmis au petit)

9/12
Eléments d'application et de raisonnement :

 Le transfert d'immunité maternelle peut être vérifié par des dosages du taux d'Ig
dans le colostrum (peu réalisé en pratique) ou dans le sérum du nouveau-né âgé de 24h (il
existe des trousses commerciales de diagnostic chez le veau et le poulain). Le seuil sérique
d'IgG nécessaire à une protection suffisante est défini dans plusieurs espèces (veau : 6mg/ml
; poulain : 4mg/ml...), et correspond généralement à une quantité minimale de prise de
colostrum (minimum recommandé chez le veau : 2l de colostrum).

 On trouve dans le commerce des colostrums et préparations enrichies en Ig, surtout


destinées aux ruminants. Ces préparations peuvent être utilisées pour traiter un déficit de
transfert maternel avéré, mais en pratique elles sont également utilisées à titre préventif.
En effet, les déficits de transfert de l'immunité maternelle sont fréquents (près de 10% des
veaux sont affectés en élevage laitier).
La qualité du colostrum et des préparations à base d'Ig doit cependant être
soigneusement vérifiée pour éviter de faire plus de mal que de bien (absence de
contaminants microbiens...). Leur efficacité en utilisation hétérospécifique est souvent
discutée (utilisation de colostrum bovin chez les agneaux ou les nourrissons humains).
Lorsque ces préparations commerciales ne sont pas disponibles (par exemple chez le
cheval), il peut être judicieux d'organiser une "banque de colostrum": on peut collecter du
colostrum excédentaire et le conserver plusieurs mois à -20°C.

 De nombreuses vaccinations réalisées chez les femelles en cours de gestation ont en


fait pour objectif d'améliorer la protection des jeunes en augmentant la quantité d'anticorps
protecteurs dans le colostrum (vaccination bovine contre la colibacillose ou la rotavirose..)
(cf module "vaccinologie").

 Des mécanismes de transfert passif de l'immunité maternelle existent également


chez les oiseaux et les reptiles :
- Le jaune de l'œuf contient une forte quantité d'IgG (ou IgY) transférée à travers
l'oviducte, qui passe progressivement dans la circulation sanguine du fœtus et assure
après l'éclosion une immunité générale passive durant quelques semaines.
- Le blanc de l'œuf contient une faible quantité d'IgAs libérée par les muqueuses
génitales, qui assure une immunité digestive temporaire à l'éclosion (le fœtus ingère le
blanc au cours de son développement).

10/12
 L'infection persistante immunotolérée (IPI) est un phénomène qui survient au cours
de certaines conditions d'infection, par un agent capable de traverser la barrière placentaire
et d'infecter le fœtus sans provoquer de maladie (virus BVD - Diarrhée Virale Bovine- ...).
Une tolérance s'instaure alors vis-à-vis des antigènes microbiens, entrainant une infection
persistante toute la vie sans manifestation immune (absence de réponse anticorps :
sérologie négative ; l'infection ne peut être détectée que par recherche antigénique ou PCR).
L'animal IPI peut exprimer une forme clinique quand les tissus sensibles se développent
(pneumonie...) et contaminer son entourage.

 Des transferts d'immunité cellulaire et de facteurs de l'immunité non spécifiques


existent aussi entre la mère et le fœtus (puis dans le colostrum et le lait). Ces transferts font
l'objet de recherches fondamentales, mais n'ont pas encore d'application médicale.

 Malgré tout, l'immunité du jeune individu est souvent inférieure à celle de l'adulte,
ce qui explique la fréquence des infections des jeunes :
- parce que chaque µorganisme est rencontré "pour la première fois"
- parce que la production globale des IgA et des IgE est inférieure à celle des adultes,
limitant les mécanismes de défense qui reposent sur ces classes d'Ig.

11/12
CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM

CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM


IMMUNITE ANTI-BACTERIENNE,
A N T I V I R A L E E T A N T I - PA R A S I TA I R E :
MECANISMES EFFECTEURS ET
ECHAPPEMENT

I- La protection, c'est quoi ?


A) Réponse immune anti-infectieuse et anti-parasitaire
B) De nombreux mécanismes effecteurs
C) Polymorphisme individuel de la résistance aux infections et parasites

II- Au cas par cas


A) Les mécanismes en cas de choc septique
B) L'immunité anti-virale
C) Rôle des IgE et cellules inflammatoires dans l'immunité anti-helminthes
D) Cas des protozooses et mécanismes d'échappement
E) Cas des fungi

III- Compléments sur la réponse immune


A) Participation de la réponse immune aux symptômes
B) Notion d'immunité concomitante

Objectifs du cours :

 Décrire les principaux mécanismes effecteurs efficaces contre une bactérie (à habitat
intra-cellulaire ou extra-cellulaire) ou un virus
 Définir l'échappement d'un micro-organisme à la réponse immune et décrire
quelques exemples
 Décrire les étapes de la mise en place de la réponse immune au cours d'une infection
et ses conséquences physiopathologiques
 Décrire le choc septique et donner les premiers éléments de la conduite à tenir (cf
cours de physiologie et de médecine des carnivores).
 Décrire les principaux mécanismes de l'immunité anti-parasitaire ciblés contre les
protozoaires digestifs ou systémiques, les helminthes digestifs ou systémiques, les
ectoparasites et les fungi
 Décrire les principaux mécanismes d'échappement des parasites et leurs
conséquences en terme de physiopathologie et de prévention des parasitoses

1/16
I- La protection c'est quoi ?
A) Réponse immune anti-infectieuse et anti-parasitaire

La réponse immune sert à :

 prévenir/contrôler l’infection, à réduire sa gravité (symptômes minimes, durée


limitée)
 empêcher les ré-infections par des mécanismes effecteurs et/ou protecteurs*

La réponse immune permet un contrôle de la charge : il s'agit d'empêcher le


microorganisme ou le parasite de pénétrer les tissus, se multiplier... Elle assure également
un contrôle des symptômes en empêchant par exemple les effets des toxines...

Tous les mécanismes produits par un individu ne sont pas aussi efficaces, pouvant
mener à la mort comme à la guérison, au portage (l'incubation correspond au portage
avant maladie et durant la période post-clinique) ou à la chronicité. Cela dépendra de
l’agressivité de l’agent infectieux ou du parasite et des capacités immunes de l’hôte
(polymorphisme individuel, mécanismes de régulation...).

La mémoire immune (post-infectieuse ou vaccinale) joue un rôle très important ; elle


permet :

 d'empêcher la réinfection d’un individu (ou réduire la gravité des infections


ultérieures)
 la résistance progressive d’un effectif à une infection/parasitose

La réponse immune - surtout Ac - est très utile au diagnostic/dépistage [cf techniques


sérologiques vues en TP]

B) De nombreux mécanismes effecteurs

Les mécanismes effecteurs* sont l'ensemble des mécanismes de l'immunité ayant


des effets biologiques efficaces dans une situation donnée (infection bactérienne...).

L'immunité se décompose en nombreuses composantes, telles que la production


d'anticorps neutralisants, l'activité NK... Chacun des mécanismes de l'immunité est plus ou
moins efficace selon les agents pathogènes en cause, en particulier selon leur localisation
intra ou extracellulaire, ou leur sensibilité aux différentes molécules cytotoxiques [cf
tableaux]. Ainsi, on distinguera des mécanismes anti-bactériens, anti-viraux, anti-
parasitaires, anti-tumoraux.

2/16
La recherche a identifié pour un certain nombre de maladies les mécanismes qui sont
les plus impliqués dans la protection, et les antigènes microbiens/parasitaires qui les
induisent : la guérison surviendra d'autant plus rapidement que l'individu sera capable de
mettre en place ces mécanismes protecteurs en montant une immunité de qualité contre
ces antigènes.

De manière générale, on distingue :

- Des mécanismes non spécifiques largement impliqués dans les symptômes [cf CM2]
: des réaction tissulaire : toux, diarrhée... et une réaction générale : fièvre,
inflammation
- Des mécanismes spécifiques ± efficaces selon les agresseurs en cause : cf TABLEAU 1
QUI (pour une fois) EST IMPORTANT

Ag microbiens / parasitaires Ac neutralisants / toxines, enzymes...


solubles Ac précipitants ➠ élimination des complexes Ac-Ag
Ac neutralisants/facteurs d'adhésion, réception du virus
Ac agglutinants, précipitants (IgM) ➠ inhibition de la mobilité
Microorganismes/parasites
Ac opsonisants ➠ phagocytose des bactéries/PZ (MP-PNN)
en position extracellulaire
Ac + complément ➠ bactériolyse, inflammation
Ac + PNE (ADCC) ➠ cytolyse des parasites
Infection d'une cellule phagocytaire : "auto-libération" des
Microorganismes/parasites macrophages par exemple, qui se débarrassent de leurs parasites
en position intracellulaire (nécessite une stimulation par des cytokines produites par les LT)
CTL et NK : cytolyse des cellules infectées

Influence ++ de la classe d'Ac sur la type de mécanismes effecteurs

TABLEAU 1 : Synthèse sur la spécificité des mécanismes


effecteurs

3/16
Bactéries extra- Bactéries intra-
Virus
cellulaires cellulaires
Barrières immunes effet bactériostatique-bactéricide et virostatique-virucide
permanentes (pH, protéines (efficacité variable selon les µorganismes )
Immunité non spécifique

anti-microbiennes : lysozyme..) (lysozyme : destruction de la paroi gram+...)


effet bactériostatique et virostatique
Fièvre et inflammation (efficacité variable selon les µorganismes )
réduction de la dissémination du µorganisme dans l'organisme
diminue l'infectivité
et empêche la
IFN de type 1
peu d'effet peu d'effet dissémination virale
(IFNalpha et IFNbeta)
dans un tissu
(effet temporaire)
cytolyse bactérienne
Système du complément
(si gram-)
(voie alterne ou classique: peu d'effet peu ou pas d' effet
opsonisation-
IgM>IgG)
phagocytose
(dépend surtout d'une régulation de type Th2)

élimination des particules/Ag solubles issus de la sécrétion


Ac précipitants ou
bactérienne ou de la destruction microbienne (par les autres
agglutinants (IgM et IgG)
mécanismes immuns)
neutralisation des neutralisation des
Immunité humorale

facteurs de virulence : facteurs de


Ac neutralisants (IgG) peu d'effet
toxines, enzymes, pénétration virale
facteurs d'adhésion... intracellulaire
Phagocytose par les efficace (sauf germes
neutrophiles (en présence échappant à la peu d'effet pas d'effet
d'Ac opsonisants IgG ou IgA) phagocytose : pus)
Autres mécanismes exclusion immune (limite la contamination par voie muqueuse)
dépendant des Ac régulation spécifique des mécanismes inflammatoires
(IgAs des muqueuses...) (dégranulation des mastocytes..)
Activité des mastocytes et
pas ou peu d'effet
des éosinophiles
(mais participe à l'inflammation, en particulier dans les infections des
(avec Ac IgG ou IgE, ou avec
muqueuses)
anaphylatoxines...)
Immunité cellulaire (dépend
surtout d'une régulation de type
Th1 et de la prod. d'IFNgamma)

efficace si les bact.


phagocytose par les
efficace en présence ont pour cible des
macrophages pas d'effet
d'Ac macrophages activés
(en présence ou non d'Ac)
par l'IFNgamma
destruction des cellules infectées
activité cytotoxique CTL pas d'effet
(en général)
destruction des cellules infectées
activité cytotoxique NK pas d'effet (cas part. : infections diminuant l'expression
cellulaire du CMH)

TABLEAU 2 : La version imbuvable

4/16
C) Polymorphisme individuel de la résistance aux infections et parasites

Nous ne sommes pas égaux face aux infections : pour chaque infection/parasitose on
trouvera au sein d'une espèce des individus plus ou moins sensibles ou résistants, en raison
de leur capacité propre à produire une réponse immune efficace.

(a) individus résistants :


réponse immune cellulaire

(b) (c) (b) individus sensibles :


maladie d'évolution lente et
réponse au traitement

(a) (c) individus très sensibles :


maladies sévère, de traitement
difficile, présentant des
rechutes (réponse immune
principalement de type Th2)

Polymorphisme de la résistance aux infections : exemple de la leishmaniose canine

Le polymorphisme individuel de l'immunité explique que pour chaque infection on


trouvera au sein d'une espèce des individus plus ou moins sensibles ou résistants, en
dehors du fait que l’exposition individuelle réelle à l’agent pathogène est variable. En
effet, chaque individu est plus ou moins capable de produire la réponse immune
appropriée, selon 3 facteurs principaux :

- La qualité globale de la réponse immune selon l’état général de l’individu et son


statut physiologique (âge, gestation...)
NB : ces caractéristiques peuvent aussi moduler l’infection elle-même.

- Le polymorphisme allélique de molécules clés de l’immunité ie la capacité à


reconnaître efficacement les Ag impliqués dans la protection (selon les capacités de
présentation par le CMH de l’individu : cf "gamme peptidique")

- La régulation qualitative de la réponse vers des mécanismes adaptés, par exemple


de type humoral ou cellulaire ou encore l'orientation Th1/Th2 (dépendant des
conditions d’exposition, des autres infections/parasitoses en cours...) selon les
conditions de présentation des antigènes et les coopérations cellulaires mises en
place

5/16
Au contraire, des individus consanguins peuvent
présenter une réponse homogène, protectrice ou
non, vis-à-vis d’une infection donnée (cas des souris
de laboratoire, mais aussi des élevages intensifs
porcins ou volailles qui sont constitués de souches
assez consanguines).

Résistance à la salmonellose de souris


d’haplotype CMH b ou d, homozygote ou
hétérozygote

II- Au cas par cas


A) Les mécanismes en cas de choc septique
(peu développé en cours mais bien présent sur la version web)

Le choc septique est une atteinte brutale et sévère de l'organisme (défaillance


cardio-vasculaire et insuffisance des principales fonctions), souvent mortelle. Elle est due à
une production excessive de cytokines et de facteurs de l'inflammation en réponse à une
infection, le plus souvent par des bactéries gram- .

Le choc peut survenir au cours d'une infection massive chez un individu fragile
(bactériémie/septicémie...), ou lors d'infections par des bactéries possédant des endotoxines
et/ou super-antigènes connus pour leur virulence (streptocoques du groupe A,
entérobactéries, Neisseria...).

La principale cytokine impliquée dans le choc septique est le TNF = Tumor Necrosis
Factor, dont différentes formes sont produites par les tissus agressés et les lymphocytes T. A
faible dose, le TNF est un activateur efficace de l'immunité, mais à forte dose -comme durant
le choc septique-, le TNF est responsable d'inflammation, de troubles métaboliques et de
destruction tissulaire.

6/16
Mécanismes immuns et inflammatoires au cours du
choc septique
PAS A APPRENDRE

B) L'immunité anti-virale

Des vagues de différents mécanismes se mettent en place au cours de la lutte contre


l'infection virale. Pour une réponse optimale, il faut simultanément :

 Des lymphocytes T/B reconnaissant efficacement les Ag microbiens : affinité,


fréquence, état de différenciation (naïf/mémoire...)
NB : la fréquence de lymphocytes capables de reconnaitre un virus donné varie de
10-5 à 10-3
 Des mécanismes effecteurs adaptés au type de pathogène (anticorps, phagocytose,
activité CTL...)
 Une régulation adaptée afin de favoriser les mécanismes effecteurs adéquats

7/16
Cytokines and NK cells B
combine to provide early C
defense against virus A
infections

1 2

Protection against subsequent challenge varies with the behaviour of the virus but antibody is highly
effective in preventing reinfection if it is of the right type and against the appropriate epitope. Antibody
wich prevents infection of a susceptible host cell by a virus is termed neutralising. This property requires
that the antiboy either prevent binding of the virus to its receptor or blocks some reaction necessary for
viral entry. Because of the slower response time, T cell memory is rarely able to prevent the
establishment of a secondary infection but it is of considerable importance in limiting its spread.
(1) Maladie (2) Guérison
(A) Eléments ralentisseurs (B) Action efficace de courte durée (faible mémoire T)
(C) Action efficace de longue durée (bonne mémoire B)

La recherche vise à identifier pour chaque maladie les mécanismes qui sont les plus
impliqués dans la protection, et les antigènes microbiens/parasitaires qui les induisent. La
compréhension de ces mécanismes permet de développer des vaccins plus efficaces, et de
comprendre pourquoi certains individus sont ± protégés.

De nombreux facteurs influencent le développement d’une immunité efficace, par


exemple l'âge, les réactions croisées, la dose et la voie d’entrée du microorganisme ou du
parasite...

Remarque :
Pour la vaccination contre la variole, on a essayé au début de faire manger le virus mais ça n'a pas
marché... Sinon les femmes chinoises étaient volontairement infectées au niveau du pied dans leur
jeunesse : seul leur pied était tout déformé tout moche "pour rester belles de visage"...

8/16
C) Rôle des IgE et cellules inflammatoires dans l'immunité anti-helminthes

Les helminthes sont souvent situés dans des tissus muqueux : dans un premier temps
s'organise une production d’IgA et IgG, puis en quelques semaines la production évolue vers
des IgE et des cytokines Th2.

Les IgE et les éosinophiles sont particulièrement efficaces contre les parasites
métazoaires (helminthes, acariens, puces..) car ils agissent en synergie sur de nombreux
mécanismes :

 Les mastocytes et les éosinophiles sont présents en quantité abondante dans les tissus les
plus souvent parasités (peau, paroi digestive...) ; la concentration des IgE est maximale
dans ces mêmes tissus (car elles se fixent préférentiellement sur les mastocytes et les
éosinophiles).

 Les IgE provoquent la dégranulation des mastocytes, basophiles et éosinophiles, causant


une inflammation locale (libération d'histamine) et l'expulsion des parasites adultes : du
mucus est sécrété par les cellules intestinales et/ou pulmonaires, la motricité musculaire
lisse est activée.
Ces mécanismes s'exercent au dépend des parasites (diarrhée, toux, prurit, modification
vasculaire, afflux de leucocytes...). Ces mécanismes sont également induits par des
"signaux de danger" produits en cas de lésion tissulaire.

 Les IgE activent les mécanismes d’ADCC (Antibody Dependent Cell Cytotoxicity)
d’éosinophiles, entraînant la production de molécules toxiques qui attaquent la surface
du parasite (en particulier au niveau des zones d'échange comme l'appareil buccal ou
génital). La viabilité du parasite est réduite (diminution de la ponte d’œufs...).Les
éosinophiles sont capables de mécanismes cytotoxiques importants, principalement par
dégranulation (mécanisme d'ADCC=).

" Il existe des phénomènes de self-cure [...] notamment chez le


mouton avec une diarrhée phénoménale qui nettoie tout [...]"

Toutefois ces réponses sont longues à s’installer (peu chez le jeune) et l'inflammation
peut être importante lors de fortes infestations (diarrhées, prurit...).

Dans certains cas de parasitoses digestives, on aboutit à un phénomène de « self-


cure » où la réponse immune et inflammatoire est suffisamment efficace pour éliminer tous
les parasites (après un ou plusieurs cycles de ponte tout de même !).

9/16
Principaux mécanismes immuns dirigés contre les helminthes intestinaux

D) Cas des protozooses et mécanismes d'échappement

Les microbes sont plus ou moins doués ; les protozoaires sont de ceux qui causent le
plus de difficultés au système immunitaire. Il n'existe toujours pas de vaccins efficaces
contre le paludisme (RAPPEL PARA : =la malaria, due au Plasmodium transmis par
Anopheles), la maladie du sommeil (RAPPEL PARA : due au Trypanosome transmis par la
glossine=mouche Tsé-tsé)...

* la malaria provoque des épisodes de fièvre réguliers ; le microbe n'arrête pas de muter et détruit
les globules rouges.
* la trypanosomiase provoque des troubles des cycles du sommeil et un affaiblissement général ; la
maladie évolue vers la somnolence, le coma et la mort

Les protozoaires sont des microorganismes bien plus sophistiqués que les bactéries,
qui s’adaptent à différentes conditions de vie durant le cycle parasitaire.

10/16
Dans une population infestée, on observe souvent une distinction nette entre une
population résistante et une population très sensible (qui développe une forme sévère) :
cela s'explique à la fois par le polymorphisme de l'immunité (± grande aptitude à reconnaitre
les antigènes impliqués dans la protection selon le CMH de l'individu...), mais aussi par le
très grand nombre de facteurs régulateurs qui interviennent dans le développement de la
fraction protectrice de l'immunité (ex : les chiens présentant une forme grave de
leishmaniose produisent beaucoup d'Ac mais très peu d'IFN gamma).

Exemple d’échappement par


variation antigénique
(paludisme)

Des variants antigéniques


apparaissent régulièrement et sont
résistants aux Ac produits
précédemment : vagues de
prolifération parasitaire coïncidant
avec les épisodes fébriles.

L'immunité doit se construire efficacement vis-à-vis de chaque stade du parasite,


impliquant plusieurs mécanismes immuns contre des Ag différents : c'est pourquoi de
nombreuses protozooses évoluent sur un mode chronique/portage asymptomatique, et que
la guérison complète est rare.

 Les protozoaires de lumière intestinale (coccidies, amibes...) induisent une immunité


locale (IgAs agglutinantes) : il n’y a pas forcément une immunité systémique (sérologie peu
fiable). Les cytokines produites localement provoquent de l’inflammation, les Ac peuvent
agglutiner les parasites, bloquer l’invasion cellulaire et faciliter la phagocytose.
 Les protozoaires sanguins/tissulaires sont détruits surtout par des Ac (neutralisants,
agglutinants et/ou opsonisants), d'où des complications en cas de surproduction d’Ac. Les
protozoaires intra-érythrocytaires sont également essentiellement détruits par l'immunité
humorale.

 Les protozoaires intracellulaires sont surtout détruits par l'immunité cellulaire : certains
protozoaires vivent dans des macrophages quiescents, mais sont détruits lorsque ceux-ci

11/16
sont stimulés par l’IFN gamma produit par les LT : les parasites n'arrivent plus à former une
vacuole parasitophore ou à sortir d'une vacuole de phagocytose lorsque le macrophage est
activé.

Les protozoaires possèdent de nombreux mécanismes d'échappement (cf tableau) et


leurs Ags sont souvent peu immunogènes : le plus souvent, l'individu développe un grand
nombre de mécanismes immunitaires dont seule une petite partie est réellement
protectrice (d’où la difficulté à développer des vaccins efficaces).

De manière générale, quelques espèces et souches de microorganismes et parasites


pathogènes sont capables de résister aux mécanismes de la défense immune et provoquent
ainsi des maladies plus sévères ou plus durables que la moyenne. Dans un même genre
bactérien ou viral, les espèces et les souches les plus pathogènes sont souvent celles qui
présentent des capacités d'échappement (formes capsulées...).

 La plupart des mécanismes d'échappement permettent au microorganisme/parasite de


continuer l'invasion et la multiplication (d'où infections persistantes et chroniques).

 La stimulation excessive et inefficace de l'immunité conduit à des complications


immunopathologiques des infections et parasitoses : à force de faire des Ac qui ne
servent à rien, le SI s'épuise pour rien, causant une immunodépression générale par
gaspillage. A cela s'ajoute une quantité de complexes immuns à éliminer, pouvant
entraîner une hypersensibilité (allergique) de type III liée au dépôt de complexes immuns
ou suppurations chroniques.

E) Cas des fungi

Peu de fungi sont parasites, et la plupart ne sont pathogènes lors de primo-


infestation et sur un terrain fragilisé (individus immunodéprimés, manque d'hygiène,
utilisation abusive d'antibiotiques..): teignes des jeunes...

Beaucoup d'infections fungiques de la peau et des muqueuses sont fortement


inflammatoires (teignes, otite à Malassezia...), et se résolvent lentement en l'absence de
traitement anti-fongique.

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Exemple Conséquence

Exposer en surface des Ag peu bactéries gram+, Réponse spécifique faible et peu
immunogènes (non protéiques...) parasites durable
1- Limiter la
Produire des Ag présentant une Inefficacité des lymphocytes et
reconnaissance HIV, paludisme..
grande variabilité des Ac
spécifique
Libérer des Ag solubles
filaires,
= "brouillard antigénique" pour ne pas Inutilité, voire nocivité, des Ac
schistosomes..
soi-même être attaqué

2- Se cacher toxoplasmose,
Infections persistantes, avec
dans des zones peu accessibles à la réponse immune rechute en cas de baisse de
filariose...
(formes intra-cérébrales, intra-oculaires (oncocercose= cécité l'immunité
des rivières)...), souvent sous des formes peu actives
Se protéger dans une capsule bactéries pyogènes
Infections suppurées
empêchant la phagocytose (streptocoques...)

Produire des enzymes détruisant les


3- Résister produits cytotoxiques des lysosomes parasites et Infections persistantes:
pied-à-pied aux bactéries résistance à la lyse par les
mécanismes Sortir de la vacuole de phagocytose intracellulaires macrophages
effecteurs vers le cytoplasme (Lystéria)

Produire des lymphotoxines et/ou


nombreux virus et Résistance à la phagocytose et à
cytotoxines détruisant les neutrophiles
bactéries l'activité CTL, immunodépression
et/ou les lymphocytes

Forte fièvre et inflammation


Exposer et libérer des endotoxines bactéries gram- (pouvant aller jusqu'au choc
4- septique)
Désorganiser
Activation lymphocytaire
la réponse Produire des superantigènes (de quelques anarchique (d'où
immune différents types) "qui rendent les L µorganismes et inflammation++), ou au contraire
complètement fous" parasites destruction/inhibition des
lymphocytes

Nombreux mécanismes
Nombreux mécanismes, comme virus, bactéries et
5- autres (on en favorisant l'invasion : agents
utiliser les capacités anti-immunes des parasites transmis
découvre tout le inhibiteurs de l'inflammation ou
arthropodes vecteurs (tiques, par des
temps...) enzymes cytolytiques contenues
moustiques...) arthropodes
dans la salive!

Exemples de mécanismes d'échappement des microorganismes et parasites

13/16
III- Compléments sur la réponse immune
A) Participation de la réponse immune aux symptômes

Lors d'une infection/parasitose, les symptômes peuvent avoir une double origine :
liés à l'agent pathogène ou bien des "dommages collatéraux" liés à la lutte contre cet agent.
Plus les mécanismes effecteurs sont ciblés et efficaces contre l'agent infectieux, moins il y a
de symptômes dus à l'inflammation et aux mécanismes non spécifiques : la guérison sera
rapide et les symptômes bénins chez un individu immun.

Ainsi les symptômes sont liés :

1) Au pouvoir pathogène de l'agent infectieux :


multiplication microbienne(± atteinte des cellules infectées), production de toxines et
enzymes (neurotoxine: paralysie..)...

2) Aux mécanismes immuns :


o non spécifiques des tissus : toux, prurit, diarrhée, ...
o non spécifiques comme la production de cytokines par les tissus atteints
(facteurs chimiotactiques, cytokines pyrogènes, médiateurs de
l'inflammation) et l'activation du complément : fièvre (hyperthermie et
troubles neuro-végétatifs), inflammation (œdème, infiltration cellulaire...). La
production massive de cytokines en réponse à des endotoxines bactériennes
peut-être à l'origine du "choc septique".
o spécifiques comme la destruction des cellules infectées par CTL : la capacité
de reconstitution d'un tissu est très variable selon son type (épithélium,
musculaire, nerveux) et selon l'étendue de la destruction tissulaire. Les
mécanismes de réparation peuvent dysfonctionner, entrainant des séquelles
à long terme (fibrose...). Les symptômes seront directement fonction du tissu
atteint (hépatite, pancréatite, myosite...).

Il existe des «mortalités subites» par infection massive avec peu de symptômes
apparents chez des individus immunodéficients ou des nouveaux-nés.

Certaines infections/parasitoses se compliquent par des troubles de l’immunité (choc


septique par hyper-production de TNF=Tumor Necrosis Factor, déficits immuns,
hypersensibilités, maladie auto-immune...)

14/16
B) La notion d'immunité concomitante

L'immunité concomitante est une immunité partielle d'un individu vis-à-vis d'une
parasitose, aboutissant à un équilibre hôte-parasite où le parasite est contrôlé mais n'est
pas éliminé.

Le maintien de l'infestation est du à l'échappement des formes adultes ou à la


persistance de formes parasitaires localisées dans des tissus peu accessibles à la réponse
immune (kystes cérébraux : toxoplasmose...).

Cette immunité est spécifique, elle ne modifie pas la sensibilité à d'autres parasites.

L'immunité concomitante diminue la multiplication/reproduction des parasites, et


empêche la sur-infestation (destruction des stades infestants : larves..). Ainsi la
symptomatologie et la ponte des œufs/larves/ookystes peut diminuer ou « onduler » au
cours d’une infestation parasitaire alors que la charge en parasites adultes reste constante.

Elle est lente à s'installer et ne s'observe en fait que chez des individus adultes,
expliquant pourquoi les jeunes sont bien plus sensibles aux infestations parasitaires.
Malheureusement, cette immunité partielle est aussi instable et disparait rapidement (en
quelques semaines) après la mort des adultes : l'individu recevant un traitement anti-
parasitaire redevient de ce fait sensible à une nouvelle infestation. Cette immunité peut
diminuer lors de la gestation (par léger immunodéficit), expliquant "le réveil" des parasites
et la transmission aux jeunes. "Ce qui est embêtant c'est les adultes qui pondent des œufs :
un coup d'ivermectine ne suffit pas ..."

L'immunité concomitante est un phénomène fréquemment observé avec les


helminthes ; on l’observe aussi dans certaines protozooses et infections bactériennes
chroniques.

Excrétion des larves L2 de Toxocara canis (ascaris du chien) dans le lait des chiennes
infestées avec des oeufs de T. canis 10j après la parturition (flèche)
d'après BARRIGA, 1991

15/16
Eléments d'application et de raisonnement :
 L'apparition plus ou moins rapide et intense des mécanismes protecteurs dépend
pour beaucoup du polymorphisme de l'immunité d'un individu à l'autre, ce qui rend compte
de la plus ou moins grande sensibilité individuelle aux infections/parasitoses :
- en particulier, le polymorphisme du CMH influence l'aptitude à bien présenter et
reconnaitre les antigènes impliqués dans la protection.
- un autre élément du polymorphisme est le ratio Th1/Th2 (régulation de
l'immunité humorale/cellulaire) et l'activité du complément

 Plus les microorganismes/parasites sont complexes, et plus on assiste à des situations


d'équilibre entre l'hôte et l'agent infectieux, avec l'acquisition progressive d'une immunité
qui n'est que partiellement efficace (infections chroniques, infections latentes et portage
asymptomatique...). Ceci explique par exemple la récurrence des accès herpétiques
("boutons de fièvre" : rechute en cas de baisse de l'immunité) et des crises de paludisme
(variant parasitaire échappant à la réponse immune). L'immunité contrôle alors le taux de
réplication pour maintenir une charge infectieuse faible, occasionnant peu de symptômes,
mais ne parvient pas à éliminer complètement l'infection.

 Les surinfections bactériennes (= infections secondaires) sont des éléments


fréquents de complication des infections virales :
- dans le cas d'infections par des virus provoquant une immunodépression
(parvovirus des carnivores, retrovirus félins..)
- dans le cas d'infections par des virus capables de détruire les épithéliums
(muqueuses respiratoires ou digestives)
Les bactéries en cause sont fréquemment des bactéries opportunistes, dont l'animal est déjà
un "porteur sain" au moment de l'infection virale (pasteurellaceae, mycoplasmes,
staphylocoques-streptocoques, entérobactéries, corynebactéries..)

 Le stress peut réduire considérablement la qualité de la réponse immune, et de ce


fait faciliter et aggraver les infections et les parasitoses.
Le stress est une réaction endocrine générale d'un organisme qui lutte sans succès contre
une agression organique (traumatisme...) ou psychologique (conflits hiérarchiques...). Les
principales hormones produites lors de stress chronique sont des glucocorticoïdes produits
par les surrénales ; ces GC réduisent les capacités d'activation et de différenciation des
cellules immunocompétentes, et diminuent la prolifération lymphocytaire.

Exemples de la physiopathologie et du diagnostic de différentes infections : leucose féline


(FeLV: Feline Leucosis Virus), immunodéficience féline (FIV: Feline Immunodeficiency Virus),
parvovirose canine, rage, brucellose bovine, tuberculose bovine : cf CM4-A3

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CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM

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REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM


IMMUNITE ANTI-TUMORALE

A) Généralités sur l'immunité anti-tumorale


B) Antigénicité/ immunogénicité des cellules tumorales
C) Mécanismes effecteurs anti-tumoraux
D) Echappement à l'immunité anti-tumorale
E) Outils immunologiques anti-tumoraux
F) Principe de l'immunostimulation spécifique ex vivo

Objectifs du cours :
 Lister les principaux mécanismes immuns impliqués dans la destruction des cellules
tumorales
 Donner des exemples d'application des outils immunologiques au diagnostic et au suivi
des processus tumoraux
 Donner des exemples de traitement immunologique des tumeurs

1/10
A) Généralités sur l'immunité anti-tumorale

Il existe de très nombreux types de tumeurs, et donc leur antigénicité (capacité de


reconnaissance) et leur immunogénicité (capacité à induire une réponse anti-tumorale) sont
très variables.
Des cellules devenant tumorales sont détruites en permanence par l'immunité
normale d'un individu. Malheureusement, le développement d’une tumeur/cancer résulte
souvent d'un échec de la réponse immune anti-tumorale naturelle. Le risque tumoral
augmente chez des individus présentant des troubles de l'immunité.
L’immunologie anti-tumorale a 2 intérêts :
- La détection, le diagnostic et le suivi d’une tumeur. C’est essentiel pour établir le
pronostic et proposer le traitement adapté. On peut ainsi identifier le type tumoral, la
localisation de la tumeur ( avec un «bilan d’extension»), réaliser un dosage d’antigènes
tumoraux circulants (pour certaines tumeurs).
- L'analyse, la recherche d’une réponse immune anti-tumorale efficace (naturelle ou
induite)

Le système immunitaire est très impliqué par les tumeurs : nombreuses tumeurs des
cellules IC, dissémination des cellules tumorales via lymphe et NL, immunité anti-tumorale.

B) Antigénicité/immunogénicité des cellules tumorales

Les cellules tumorales peuvent ± se distinguer des cellules normales d'un tissu :
 Par leur phénotype ± normal : morphologie, densité cellulaire, taux de mitose... (surtout si
elles infiltrent un tissu différent de celui dont elles sont issues)
 Si elles ont des anomalies génétiques/protéiques comme des anomalies de synthèse de
protéines de communication inter cellulaire et/ou de régulation de la prolifération
(fréquent), ou l'expression d’antigènes tumoraux (ce n’est pas le cas de toutes les tumeurs)
 Si elles induisent des processus d'inflammation (et donc l’expression de récepteurs
membranaires et de cytokines), dus soit directement à la tumeur (présence de nécrose
centrale et/ou périphérique), soit à des troubles physiologiques indirects (troubles digestifs
si tumeur digestive, modifications de la vascularisation...)

Cette immunogénicité présente 3 avantages :


 Possibilité d’une réponse immune anti-tumorale naturelle (ou induite)
 Diagnostic du type tumoral par immunohistochimie, afin de mieux faciliter le choix d’un anti-
tumoral adapté et le pronostic (utilisation des marqueurs CD...)
 Suivi du nombre de cellules tumorales (et recherche de métastases) par imagerie nucléaire
in vivo avec des anticorps radio-marqués au cours du traitement (ou plus simplement dosage

2/10
d’antigènes tumoraux circulants dans certains cas comme le cancer du colon ou de la
prostate chez l’homme).

3 exemples d'identification immunologique d'une tumeur :

- Avec l'utilisation d’un facteur de prolifération marqué


(a) : localisation de la tumeur primitive et de métastases
(a) - En identifiant le type cellulaire à l’aide d’anticorps anti
CD ( (b) ici immunohistochimie d’une tumeur ovarienne
montrant des cellules d’origine hématopoietique (CD34+))
- En évaluant le taux de prolifération par marquage
anticorps anti ki-67

(b)

C) Mécanismes effecteurs anti-tumoraux

Les mécanismes effecteurs anti-tumoraux constituent l'ensemble des mécanismes


susceptibles de détruire des cellules tumorales.
Pour que la tumeur induise une réponse immune anti-tumorale il faut :
1) Reconnaissance par les lymphocytes de la tumeur : via la présence d’antigènes
tumoraux reconnaissance par les lymphocytes T et B, ou via l'absence de l’expression
du CMH ; la réponse naturelle dépend surtout de l'immunité cellulaire (activités CTL
et NK), et dans une moindre mesure des anticorps (un peu d’ADCC).
2) Stimulation des cellules immuno-compétentes par des cytokines : des signaux de
danger (liés à une atteinte tissulaire) entraîne la stimulation cellules présentatrices. Il
faut donc que des lymphocytes T (surtout Th1) produisent des cytokines stimulant les
lymphocytes CTL et NK

3/10
Principaux mécanismes anti-tumoraux (simplifié !)
La coopération cellulaire, basée sur les interactions CD4-CD8 et les cytokines, est indispensable pour
une cytolyse efficace.

L'induction d'un processus immun protecteur dépendra alors de plusieurs


paramètres :
- si les cellules tumorales présentent des antigènes tumoraux, issus d’infections par
des virus oncogènes, de mutations et/ou d'anomalies de la physiologie cellulaire
(modification des marqueurs CD usuellement attendus...), ce qui n’est pas le cas de
toutes les tumeurs.
- si les tumeurs entrainent des processus d'inflammation et/ou des modifications
physiologiques (problème de transit intestinal si tumeur digestive, modifications de
la vascularisation...).
- si elles présentent une diminution de l'expression des antigènes du CMH (et/ou de
facteurs d’adhésion/communication R-TNF, Fas...) et/ou de facteurs anti-oncogènes
(p53...) : très souvent les cellules tumorales modifient leurs synthèses protéiques par
rapport aux cellules normales en raison de la prolifération-dédifférenciation.

4/10
Les antigènes tumoraux sont des antigènes (malheureusement !) très peu
immunogènes car très homologues aux antigènes normaux (sélection négative thymique). Ils
sont cependant utiles au diagnostic (par marquage) ; ils sont de différents types :
 oncogènes = forme mutée d'un proto-oncogène cellulaire, ou sur-expression d’une
forme normale (concentration très augmentée). Les oncogènes sont surtout impliqué
dans le contrôle de la prolifération et des communications inter-cellulaires.
 néo-antigènes = protéines anormales issues de mutations (assez fréquentes) ou
d'expression anormale chez l’adulte (antigènes embryonnaires/fœtaux...)
 Les antigènes viraux (tumeurs d'origine virale) sont généralement immunogènes. ce
sont des antigènes solubles, ou exprimés dans le cytoplasme des cellules infectées
(qu'elles soient ou non devenues tumorales). Les principaux virus oncogènes sont les
Retrovirus (FeLV...), les Herpesvirus (leucose aviaire..), les Papillomavirus, l’hépatite B
chez l’homme..

Activité anti-
Principe
tumorale
On observe rarement des anticorps efficaces au cours des réponses
immunes naturelles (faible immunogénicité des antigènes tumoraux). La
cytolyse est liée principalement à l'activité ADCC (anticorps + cellules) et
à l'activité cytolytique du complément en présence d'anticorps ;
± à ++
toutefois, certaines cellules tumorales restent réfractaires à l'action
(selon type
cytolytique du complément en exprimant des protéines protectrices
tumoral)
Ac membranaires [cf CM 13 sur le complément]. L'activité cytotoxique
en présence de
complément ou consomme donc une grande quantité de complément et occasionne une
de cellules réaction inflammatoire.
cytotoxiques Les anticorps issus de l'immunotechnologie ont de bonnes efficacités
dans les essais cliniques pratiqués en médecine humaine (mais chaque
type tumoral nécessite de fabriquer l'anticorps correspondant= une
vingtaine existent maintenant).
+ Stimulation de l'activité CTL et NK par l'IL2 et l'IFNgamma
LT CD4 (complémentaires (reconnaissance d'antigènes tumoraux présentés par des cellules
des autres exprimant le CMH de classe 2).
lymphocytes)
Activité cytotoxique si les cellules expriment des antigènes tumoraux
LT CD8 ++ associés au CMH de classe 1
NK ++ Activité cytotoxique si l'expression de CMH de classe 1 diminue
Principaux mécanismes anti-tumoraux

5/10
D) Echappement à l’immunité anti-tumorale

Il existe souvent un affaiblissement de l'immunité chez les patients atteints de


tumeurs sévères, entrainant souvent + complications par surinfections et troubles immuns.
Ce déficit peut résulter soit de l'effet délétère direct de la tumeur sur le métabolisme, voire
sur l’immunité (tumeur lymphoïde...), soit du traitement anti-tumoral (traitement
cytotoxique ou anti-mitotique)

Les tumeurs peuvent résister par différents moyens à la réponse immune :


- par leur agressivité : les cancers à prolifération rapide, mutations fréquentes et/ou forte
inflammation submergent les capacités immunes (surtout métastases).
- au contraire par leur discrétion (faible immunogénicité des Ag tumoraux - peu de
lymphocytes répondeurs et non activation des cellules dendritiques -, fibrose
périphérique... )
- par leur localisation dans un tissu où l’immunité est peu efficace : si il y a peu de
circulation lymphocytaire (organes séquestrés comme le cerveau, les gonades, l'œil...)
dans lequel la réponse immune est naturellement inhibée par les cytokines de
l'homéostasie immune (foie, moelle osseuse...)
- par dysfonctionnement de l'immunité (induction inflammation non efficace)
Les facteurs produits par la tumeur peuvent inhiber le fonctionnement normal de l'immunité, de
même que l'inflammation excessive. Certains oncogènes et cytokines produits par les cellules
tumorales modifient les capacités de prolifération des lymphocytes ou l'adhésion cellulaire
(TGFbeta...)... Ce phénomène est particulièrement problématique lorsqu'il s'agit de tumeurs
affectant le système immunitaire lui-même, productrices de cytokines inhibitrices de la réponse
immune (lymphome, plasmocytome, mastocytome...).

E) Outils immunologiques anti-tumoraux

De nombreux anticorps monoclonaux sont utilisés dans le traitement des tumeurs


de l’homme (peu en médecine vétérinaire), par exemple des Ac cytotoxiques sur les cellules
tumorales par ADCC, le plus souvent avec intervention des NK. Pour limiter le rejet, les
anticorps sont «humanisés» (partie Fc humaine).
On utilise également des immunotoxines.
Une immunotoxine est une molécule composite produite au laboratoire, associant un
élément susceptible de reconnaitre les cellules tumorales (anticorps...) couplé à une toxine
(ricine, radio-isotope...). Elle délivre un produit hautement cytotoxique directement au
contact des cellules tumorales, le plus spécifiquement possible, de façon à limiter les effets
néfastes sur les cellules saines.

6/10
Utilisation thérapeutique Utilisation diagnostique
- Dosage des oncogènes circulants (ex :
suivi après traitement de certaines
Administration in vivo (perfusion iv) tumeurs du colon...)
(le plus souvent anticorps

anti-oncogènes pour provoquer la cytolyse des cellules


- Identification du type tumoral pour
tumorales par des anticorps
évaluer la sensibilité thérapeutique et le
monoclonaux)

reconnaissant un antigène tumoral


pronostic (ex: cancer du sein/erv2)
exprimé à la membrane cellulaire, par
Ac

un mécanisme d'ADCC ou de cytolyse - In vitro (immunohistologie sur biopsie) :


complément-dépendante. identification du type tumoral pour
anticorps anti- (exemple: "Epratuzumab, a Humanized évaluer la sensibilité thérapeutique et le
marqueurs Anti-CD22 Antibody, in Aggressive Non- pronostic
membranaires Hodgkin’s Lymphoma" Leonard et al,
- In vivo (imagerie en utilisant des
(anti-CD..) Clinical Cancer Res. 2004;10/16:5327-34)
anticorps radio-marqués) : topographie
de la tumeur, recherche de métastases...
Cytolyse par effet ciblé sur un antigène
exprimé à la membrane cellulaire:
Immunotoxines

- Ag tumoral (effet limité à la tumeur) -


anticorps-toxine
- Ag caractéristique d'un type cellulaire
(effet sur la tumeur mais aussi sur des
tissus sains)
Cytolyse par effet ciblé sur les cellules
exprimant le récepteur à cette cytokine -
cytokine-toxine
(effet sur la tumeur mais aussi sur des
tissus sains)
Traitement in vivo ou ex vivo pour
utilisation de augmenter l'activité CTL:
Cytokines

cytokines - in vivo (IFN alpha dans l'hépatite B)


activatrices de - ex vivo (IL2...): immunostimulation en -
l'activité CTL et culture des lymphocytes T du patient
NK (IL2..) en présence de cellules tumorales, de
cellules dendritiques et d'IL2.
Outils de lutte anti-tumorale

7/10
F) Principe de l’immunostimulation spécifique ex vivo

En médecine humaine, en synergie avec les traitements "classiques"


(chiomiothérapie, radiothérapie..), on utilise des procédés novateurs pour contrer l’évasion
immune, afin de stimuler les lymphocytes ou les cellules dendritiques, ou de rendre plus
immunogènes les cellules tumorales... Certains traitements immunomodulateurs sont trop
toxiques pour être utilisés in vivo : on effectue alors une démarche ex vivo.

Méthode employée en médecine humaine pour activer les cellules dendritiques ex


vivo et générer ainsi l’immunité anti tumorale
(les cellules sont cultivées in vitro en présence de doses de cytokines qui seraient toxiques in vivo)

En médecine humaine comme en médecine vétérinaire, la prévention est


indispensable : il faut éviter les facteurs de risque (cancérigènes, exposition au soleil...) et
réaliser la vaccination contre les virus susceptibles de provoquer des cancers.

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Eléments d'application et de raisonnement :
 La cancérologie est beaucoup plus développée en médecine humaine qu'en
médecine vétérinaire. Toutefois, il est utile que les informations circulent entre les médecins
et les vétérinaires dans ce domaine, en particulier pour contribuer aux progrès des
connaissances fondamentales (cancérologie comparée) et de la prévention (facteurs de
risque communs aux hommes et animaux...).

 La création de nouvelles thérapeutiques antitumorales repose sur une recherche


fondamentale de très haut niveau :
- Connaissance des mécanismes moléculaires impliqués dans la croissance tumorale
(prolifération, vascularisation..) pour identifier des cibles thérapeutiques
- Identification des marqueurs membranaires pour cibler les cellules tumorales (diagnostic
par imagerie, anticorps anti-tumoraux..). Le diagnostic immunohistochimique (et
maintenant génétique) du type tumoral est un élément essentiel pour mettre en place un
traitement et un suivi efficaces.

 La recherche en cancérologie utilise de nombreux modèles animaux :


- Animaux domestiques présentant des cancers similaires à ceux de l'homme (cancérologie
comparée)
- Rongeurs de laboratoire présentant des mutations occasionnant des cancers ...
- Rongeurs de laboratoire hébergeant des greffes de tumeurs humaines ou animales (ces
rongeurs sont immunodéficients : ils ne rejettent pas la tumeur spontanément. On peut
essayer alors de provoquer la destruction tumorale par des nouveaux médicaments anti-
tumoraux ou en transférant des lymphocytes anti-tumoraux provenant d'animaux
immunisés pour évaluer leur efficacité).

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CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM

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REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM


TP 1 et 2 immunologie
Déroulé et objectif du TP : Réalisation de plusieurs tests en immunologie.
- Test ELISA pour la paratuberculose, le BVD et l’IBR.
- Test d’immunodiffusion
- Test Dot-blot
- Immunochromatographie
- Test d’agglutination

I. Test ELISA
Pour ce test on utilise une plaque comportant un certain nombre de puits. Pour le TP on a utilisé 2x8
puits.
Au fond des puits sont fixés les Ag (ou un complexe Ac-Ag lorsque que l’Ag se fixe difficilement au
fond du puits). Par exemple pour l’IBR, les plaques utilisées présentent des Ag IBR dans le fond des
puits.
Le but de ce test est de mettre en évidence la présence ou non d’Ac anti-Ag de la maladie étudiée
dans le sérum d’un individu.
Le protocole à suivre est détaillé par la fiche fournie par le fabriquant.

La lecture des résultats est effectuée grâce à un appareil mesurant les absorbances. Ces valeurs sont
entrées dans un tableur qui détermine si les résultats sont positifs, négatifs ou non exploitables.

Lors du TP nous avons utilisé le sérum de 5 bovins différents que nous avons testé pour trois
maladies : la paratuberculose, le BVD et l’IBR.

Les puits sont remplis de sérum selon le tableau suivant :


Puits A B C D E F G H
Ligne 1 Témoin Témoin Bovin 1 Bovin 2 Bovin 3 Bovin 4 Bovin 5 Diluant
négatif positif
Ligne 2 Témoin Témoin Bovin 1 Bovin 2 Bovin 3 Bovin 4 Bovin 5 Diluant
négatif positif

Remarque : Il est important de faire deux lignes identiques pour vérifier la reproductibilité des
résultats.

Les puits sont laissés à incuber. Enfin une révélation est effectuée à l’aide d’un conjugué qui va
permettre de colorer ou non les puits si les tests sont positifs ou non. (Tout de détail du protocole à
suivre est également donné par le fabriquant du test).

Page 1 sur 6
A. Principe de l’ELISA pour l’IBR

Il s’agit d’un test indirect.

Le test est négatif si le puits est incolore. Le test est positif si le puits est coloré en bleu.

B. Principe de l’ELISA pour le BVD

Il s’agit d’un test à révélation par compétition.

Test positif Test négatif


(coloration en jaune)

L’Ag p80 est instable et ne peut donc pas se fixer correctement au fond du puits, il est donc fixé via
un complexe wB103 (Ac).
L’avantage de ce test, c’est qu’il est fonctionnel quel que soit la nature de l’Ig (sérum, lait etc).

Page 2 sur 6
C. Principe de l’ELISA pour la paratuberculose

-La première étape consiste à saturer les Ac anti-Ag-commun-aux-mycobactérium (orange).


-Le fond du puits est tapissé par les Ag communs aux mycobactérium et par des Ag de la
paratuberculose puisqu'on ne sait pas les séparer. On ajoute le sérum dans le puits, seuls les Ac anti-
paraT (bleu) peuvent se fixés s’ils sont présents, car les Ac anti-mycobact sont saturés.
-On rince les puits, et on ajoute le conjugué coloré qui se fixe aux Ac anti-paraT s’ils sont présents. Le
test est donc positif si le puits est coloré.

II. Test d’immunodiffusion


Ce test permet de déterminer la quantité d’Ig dans le sérum.

On utilise une plaque qui contient un gel avec des puits. Cette méthode consiste à incorporer un
antisérum spécifique dans la gélose et à déposer la solution d'Ag dans des puits. A l'équilibre il se
forme un anneau de précipitation dont le diamètre est proportionnel à la racine carrée de la
concentration de l'Ag. La concentration est déterminée grâce à une gamme étalon donnée par le
fabricant (que l’on peut tracer sous forme de graphique : diammètre = f( √[Ig]) ).

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La lecture du diamètre se fait grâce à un lecteur présentant deux tangentes aux anneaux de
précipitation.

A B C

A B C

Résultats du TP : pour le veau A on a 1.32mg/ml et pour le veau B on a 3.28mg/ml. Pour un veau le


seuil normal est supérieur ou égale à 8mg/m, donc les deux veaux sont immunodéficients.

III. Dot-blot
Le dot blot est une version simplifié de l’ELISA.
On dépose des taches de 5µl de différents sérums sur une membrane de nitrocellulose qui fixe les
protéines (il ne faut pas y poser les doigts).
Cette membrane est placée dans du blanc d’œuf pour la saturer et éviter que le conjugué ne colore
tout.
La membrane est rincée plusieurs fois et les conjugués sont ajoutés successivement.
Le test est positif si l’on observe un disque à l’endroit du dépôt de sérum.

Lors du TP nous avons utilisés un conjugué monoclonal, un polyclonal et de la protéine A.

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Protéine A Polyclonal Monoclonal
Bovin - +++ ++++
SFV - - -
Veau B - ++ -
Veau A - ++ -
Mouton +/- ++ -
Chèvre - ++ -
Cheval +/- +/- -
Lapin ++++ +/- -
Porc ++ +/- -
Chien +++ - -
Rat - - -
Volaille - - -

IV. Immunochromatographie
Il s’agit d’un test diagnostique utilisant du papier de chromatographie de grande qualité (d’où son
prix élevé). Ce test utilise des conjugués fragiles colorés en rouge grâce à la présence de colloïdes
d’or.
Pour le test on place une goutte de sérum sur le papier et 3 gouttes de liquide de chromatographie
qui va permettre la migration.
La protéine A est un témoin, elle fixe les Ac en trop.

Diagnostique de la FIV : Test indirect

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Diagnostique de la FELV : Test direct (on cherche directement l’Ag, s’il n’est pas présent l’Ac
colorant ne se fixe pas).

V. Test d’agglutination
Dans 6 puits sont déposées des suspensions de bactéries (Brucela Bortus, la bactérie est morte mais
entière et non déformée).
On ajoute à côté du dépôt de bactérie les éléments suivants :
1- Témoin +
2- Témoin-
3- Sérum de chevreuil à tester pure
4- Sérum de chevreuil à tester dilué au demi
5- Sérum de chevreuil à tester dilué au quart
6- Sérum de chevreuil à tester dilué au huitième
Puis on mélange avec un cure-dent.

Cette méthode est peu chère et nécessite peu de matériel. Cependant elle reste peu sensible.
Remarque : Grâce à cette méthode on peut calculer le titre.
C’est le test utilisé pour déterminer les groupes sanguins.

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TD 1 – Système immunitaire

 Question analyses de résultat :

Question 1
Dans un test de dosage d’un Ag par SRD (immunoprécipitation) choisir les schémas
correspondant à :

Au maximum de précipitation (cercle extérieur)  B

Près du puits de dépôt A

A la zone d’équivalence B

Loin du puits de dépôt C

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Question 2
Choisir parmi ces schémas ce qui correspond à :

Dépistage direct de FELV par ELISA (test classique pas compétition)  C

Dépistage indirect de IBR par ELISA (par compétition) D

Dosage d’une hormone par ELISA (par compétition) A

Dépistage indirect de FIV par immunochromatographie B

Question 3
Parmi les 3 figures ci dessous, choisissez celle qui représente le mieux un test sérologique
ELISA pour le diagnostic de la paratuberculose bovine, sachant qu'il comporte une étape de

préincubation du sérum avant d'effectuer le test : A

Il s'agit d'un test indirect avec épuisement préalable . Du fait que l'antigène utilisé est en
fait un mélange (lysat complet d'une culture microbienne de Mycobacterium paratuberculosis),
cette technique évite le risque de faux positif (si le bovin a été exposé à une autre Mycobactérie
que Mycobacterium paratuberculosis, par exemple Mycobacterium phlei non pathogène), qui
pourrait être causé par des antigènes communs à l'ensemble des Mycobactéries.

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Question 4
Identifier le type et la durée habituelle de chaque technique :

Diagnostique indirect par immunochromatographie Tertiaire (moins de 15 minutes)

Dosage d’Ag par précipitation en milieu gélosé Primaire (environ 24h)

Dosage d’Ag par ELISA par compétition Tertiaire (environ 2h)

Diagnostic de la brucellose par agglutination Primaire (moins de 15 minutes)

Diagnostic indirect par ELISA Tertiaire (environ 2h)

Diagnostic indirect par séroneutralisation virale Secondaire (environ 24h)

Question 5
Ne pas confondre complément et conjugué :
Réponse 1
Est une molécule artificielle conjugué

Réponse 2
Est un ensemble de molécules naturellement présentes
dans le sang complément

Réponse 3
Peut avoir une activité cytolytique en présence
d'anticorps complément

Réponse 4
Sert de réactif dans les tests immunologiques tertiaires conjugué

Réponse 5
Sert de réactif dans les tests immunologiques primaires aucun des deux

Réponse 6
Sert dans un test immunologique secondaire utilisant un
couple hémolytique et un couple antigénique complément

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Question 6
Un laboratoire emploie la technique de fixation du complément pour le diagnostic indirect de la
brucellose bovine.
Veuillez choisir au moins une réponse :

a. Le couple antigénique correspond au mélange (sérum à tester) + (antigènes solubles de

Brucelles abortus)

b. le couple hémolytique correspond au mélange (sérum à tester) + (hématies à tester)

c. On ajoute les produits dans l'ordre suivant : couple hémolytique puis complément puis couple
antigénique

d. un animal séropositif correspond à un puit où les hématies ont sédimenté

e. en augmentant la quantité de complément dans le test, on diminue sa sensibilité

Question 7
Comparaison de l'effet protecteur d'anticorps IgG et IgA sur l'infection influenza chez la
souris. Les auteurs ont produit et purifié des anticorps spécifiques du virus influenza de classe
IgA (sous forme dimère pIgA) et IgG1, capables de reconnaitre les antigènes viraux avec une
affinité équivalente : des groupes de souris reçoivent ces anticorps IgA ou IgG1, à différentes
doses, par voie iv 4h avant une infection nasale par le virus. On mesure à 24h l'excrétion virale
des souris ("virus shed"). Les doses administrées correspondent à une capacité neutralisante
définie dans un test in vitro sur oeuf embryonné (EVND). (d'après Renegar et al, 2004).

D'après cette figure, à pouvoir neutralisant in vitro équivalent, les pIgA ont un pouvoir protecteur
supérieur. Cet effet est (d'après le cours), probablement du
à une transcytose à travers les muqueuses.

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Question 8
L'étude concerne la discrimination par des anticorps monoclonaux de 8 souches virales du
virus BVD = Bovine Viral Diarrhea virus. Les anticorps monoclonaux ont été produits contre 3
antigènes de la souche Singer de ce virus, qui est la souche de référence). La figure montre la
fluorescence de puits de culture contenant des cellules bovines infectées par chacune des
souches virales, après immunomarquage avec chacun de ces anticorps (strong : forte
fluorescence, faint : faible/nulle).

 Lignes : 7 souches du virus BVD rencontrées dans des élevages


 Colonnes : 10 mAbs produits contre les 3 principales protéines de la souche Singer du virus
BVD (protéine non structurale NS2, protéine d’enveloppe E2, protéine d’enveloppe E0).

Veuillez choisir au moins une réponse :

a. en utilisant seulement les anticorps 1 et 4, on peut différencier les souches Singer, 126.1 et
ISBP-5, mais pas 152 et LV-96

b. la souche LV-96 est la seule des 8 souches reconnue par l'anticorps n°5

c. un antiserum anti E0 (obtenu par immunisation d'un lapin avec l’antigène E0 de la souche
Singer) serait capable de reconnaitre les 8 souches

d. cette étude est un exemple d'identification de sérotypes viraux

e. l'anticorps n°14 est capable de neutraliser la souche virale 126.1 mais pas la souche EVI-006

f. l’épitope reconnu par l’anticorps n°2 est conservé

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Question 9
La photo montre un marquage par immunofluorescence d'une coupe de la paroi intestinale de
souris au cours d'une infection bactérienne. Le marquage rouge correspond à un conjugué
(anticorps anti CD68) reconnaissant les macrophages. (librement adapté pour usage
pédagogique d'après Ungaro et al, 2009)
- à gauche : souris infectée
- à droite : souris infectée, ayant reçu un composé antagoniste du TLR4.

Veuillez choisir au moins une réponse :

a. d'après ces photos, les souris contrôle présentent une infection bactérienne plus importante

b. les souris contrôle présentent plus de macrophages capables de phagocyter les bactéries que

les souris traitées avec l'antagoniste de TLR4

c. (cours) il est possible que l'antagoniste de TLR4 empêche l'activation normale des

macrophages par les bactéries

d. aucune de ces propositions

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Question 10
Les figures A et B montrent des activités cytotoxiques in vivo :
-la figure A montre l’activité cytotoxique d’éosinophiles contre des larves de parasites. Les
cellules sont mises au contact des parasites pendant 6h en présence de sérum contenant des Ac
contre les parasites (a). Idem après avoir chauffé le sérum (b). Idem après avoir ajouté le sérum
et un antagoniste du récepteir RFC-epsilon (c).
-la figure B montre le % de destruction d’hepatocytes infectés par HCV en présence de
lymphocytes T spécifiques provenant du patient, a) ajout d’un sérum contenant des anticorps anti
HCV, b) ajout d’un sérum sans Ac anti HCV, c) ajout d’interféron gamma.
Remarque : les tests in vivo montrent souvent une activité cytotoxique « basale » : l’astérisque
indique une augmentation significative.

Veuillez choisir au moins une réponse :

a. l’activité cytotoxique des éosinophiles dans cette étude correspond à un mécanisme d’ADCC

par des Ac de classe IgE

b. sachant que le chauffage du sérum détruit les IgE et le complément, cette étude montre que le
complément est nécessaire à l’activité cytotoxique des éosinophiles contre les larves de paraites

c. l’activité cytotoxique des lymphocytes T dans cette étude correspond à un mécanisme d’ADCC

d. cours : l’interféron gamma a un effet cytotoxique direct sur des cellules anomales

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Question 11
La figure A montre la dégranulation in vitro de mastocytes (humains), après les avoir mis en
présence d’un antigène (lipocaline féline) et différentes doses d'anticorps anti lipocaline de classe
IgE et/ou IgG4. Chaque point représente un essai indépendant (3 essais par condition).
La figure B montre le % de dégranulation in vitro de mastocytes de souris, mis en présence de
l’antigène DNP et d'anticorps purifiés de classe IgE de souris anti DNP (ou d'anticorps IgE
contrôle), en présence d'anaphylatoxines C3a et C5a. Ces mastocytes proviennent soit d'une
souris normale, soit de souris déficientes en récepteurs mastocytaires aux anaphylatoxines C3a
ou C5a (librement adapté pour usage pédagogique d'après Schaefer et al 2013 ; Remarque : les
anaphylatoxines C3a et C5a proviennent du sérum d'une souris effectuant une réaction
allergique au DNP).

Veuillez choisir au moins une réponse :

a. Les IgG4 inhibent l’effet des IgE de façon dose-dépendante

b. la dégranulation mastocytaire s’effectue en réponse à un signal spécifique Ag-Ac, mais elle est

augmentée par des signaux non spécifiques issus de l’activation du complément.

c. cours : les IgE et les IgG4 se fixent sur le même récepteur RFc

d. cours : la dégranulation des mastocytes peut être activée par des anticorps (réponse

spécifique) ou par des signaux non spécifiques

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Question 12
Décrivez les propriétés des protéines produites au cours de la réponse immune :
Synthèse et sécrétion de rythme lieu

Protéines de la phase aigüe de l'inflammation


inductible foie

Facteurs du complément
constitutive foie

Question 13
Une étude de Saverio et al (2007) relative à l'infection par le virus PIF de la péritonite infectieuse
féline étudie la concentration plasmatique de l'alpha1-acid glycoprotein (AGP, moyenne et écart
type) chez des chats de différents statuts :
- groupe 1 : chats infectés par PIF, à la fois séropositifs et malades, avec syndrome inflammatoire
généralisé (n=58) AGP = 3,0 ± 1,82
- groupe 2a : chats non infectés par PIF (séronégatifs) mais présentant un syndrome
inflammatoire généralisé due à une autre maladie (n= 26) AGP = 1,35 ± 2,38
- groupe 2b : chats porteurs sains, infectés par PIF mais non malades (n =49) AGP = 0,80 ± 1,12
- groupe 2c : chats non infectés par PIF et sains (n=10) AGP = 0,34 ± 0,39
Les valeurs étant significativement plus élevées dans le groupe 1 et 2a comparées aux valeurs
des groupes 2b et 2c, vous pouvez en déduire que AGP est un élément de la réponse

immune non spécifique . La séropositivité vis à vis du virus PIF vous parait être un

élément utile mais non concluant pour effectuer le diagnostic d'un syndrome inflammatoire
généralisé du chat.
A noter qu'il manque dans cette étude un groupe de chats séropositifs et malades d'une autre
cause.

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 Questions de cours :

Question 14
Les cytokines (1) :
Veuillez choisir au moins une réponse :

Les cytokines appartiennent à des familles, ce qui fait que certaines cytokines ont des effets

similaires

Chaque cytokine agit sur un type cellulaire unique

Les cytokines ne sont produites qu'en réponse à une stimulation (au cours de la reconnaisance

de l'antigène dans le cas des lymphocytes)

Les cytokines n'ont d'effet que sur les cellules immunocompétentes

Question 15
Appariez les différents cas d'immunodéficience présentés avec l'anomalie :
- il existe une maladie
génétique qui entraine
l'absence de thymus par
altération du
gène Foxn1 (c'est le cas des Réponse 1
souris de la lignée "nude"), absence de lymphocytes T (persistance de lymphocytes B et NK)
et qui causent donc une
immunodéficience
importante (mauvaise
résistance aux infections,
production d'anticorps
faible, absence de rejet de
greffe..); cela correspond à :
- il existe des maladies
génétiques qui bloquent la
recombinaison V(D)J par
altération d'un gène du
groupe Rag (c'est le cas des
souris de la lignée "scid"), et Réponse 2
qui causent donc une absence de lymphocytes B et T (persistance de lymphocytes NK)
immunodéficience très
importante (très mauvaise
résistance aux infections,
absence de production
d'anticorps, absence de rejet
de greffe..); cela correspond
à:

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Question 16
La présentation des épitopes :
Veuillez choisir au moins une réponse :

1. la gamme peptidique est l'ensemble des séquences peptidiques qu'un antigène donné du

CMH est susceptible de présenter

2. un épitope T est une séquence d'environ 50 acides aminés

3. le TCR du lymphocyte reconnaît à la fois des acides aminés de l'épitope T et des acides

aminés de l'antigène du CMH

4. le CD4 (et le CD8) du lymphocyte établit des liaisons avec à la fois des acides aminés de
l'épitope T et des acides aminés de l'antigène du CMH

Question 17
Les cellules dendritiques :
Veuillez choisir au moins une réponse :

1. les cellules dendritiques sont capables de phagocytose et de pinocytose

2. les cellules dendritiques sont très mobiles, surtout après avoir capté des antigènes

3. on trouve des cellules dendritiques surtout dans les tissus nerveux

4. on distingue plusieurs types de cellules dendritiques

Question 18
Les mastocytes :
Veuillez choisir au moins une réponse :

1. on trouve des mastocytes dans les muqueuses

2. on trouve des mastocytes dans les tissus conjonctifs

3. plusieurs signaux peuvent provoquer la dégranulation des mastocytes, en particulier IgE et

anaphylatoxines

4. la dégranulation des mastocytes a des effets important sur la musculature lisse

(bronchoconstriction..) et la secrétion de mucus

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CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM

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TD 2 – Système immunitaire

 Question analyses de résultats :

Question 1
Les auteurs étudient les capacités de présentation des antigènes de l'herpesvirus simplex
humain par le CMH (d'après Novak et al, 2001). DR0401 et DR0404 sont 2 allèles du CMH2
fréquemment rencontrés chez l'homme. VP16 est une protéine d'enveloppe de l'herpesvirus
simplex de l'homme (3 séquences peptiques issues de l'antigène VP16 sont utilisées dans cette
étude : ALF, DFE, FDL). Les auteurs mesurent l’affinité de complexes peptide-CMH, en utilisant
des molécules purifiées in vitro : plus l'IC est faible, plus la fixation est forte.

Tandis que l’affinité peptide-CMH est équivalente pour le peptide DFE avec les 2 allèles étudiés,
le peptide FDL est bien mieux présenté par le CMH DR0404 (d’où probablement une plus grande
résistance à l’infection chez les individus DR0404).
Sélectionnez une réponse :

Vrai

Faux

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Question 2
Les auteurs étudient la diversité du SLA (CMH porcin) dans des élevages basés sur le même
fonds génétique (truies Landrace x Yorkshire et verrats Duroc). Ils utilisent un ensemble de
sondes génétiques capables de distinguer des allèles de SLA-1, SLA2 et SLA3 ; les
combinaisons de ces allèles correspondent aux haplotypes 1.0 à 62.0 (remarque : certains
haplotypes ne sont pas complètement caractérisés, et donc un allèle peut être double ou "blank"
=n'importe lequel). Un échantillonnage de 101 porcs est effectué dans 7 fermes au Danemark (10
à 36 animaux par ferme). Les allèles les plus fréquemment rencontrés sont SLA-1*08xx (24%),
SLA-2*02xx (26%) et SLA-3*04xx (48%) ; le tableau décrit la fréquence des haplotypes qui ont
été trouvés chez ces animaux (librement adapté d'après Pedersen et al 2014).

Veuillez choisir au moins une réponse :

a. cours : chaque animal exprime deux haplotypes du CMH, et deux individus sont
histocompatibles si au moins un haplotype est identique

b. le croisement d'une truie SLA-1*04*02 SLA-2*04*08 SLA-3*04*02 avec un verrat SLA-1*04*02


SLA-2*04*08 SLA-3*04*02 peut donner des porcelets exprimant seulement 3 haplotypes

différents

c. presque un animal sur deux est porteur du SLA-3*04xx

d. l'haplotype 4.0 est présent dans les 7 fermes avec des fréquences similaires

e. les haplotypes 2.0, 4.0 et 32.0 sont les plus fréquents dans ces fermes

f. la ferme Lindholm présente apparemment le plus de consanguinité (sur le CMH)

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Question 3
ML et HEL sont respectivement le lysozyme de souris et le lysozyme de poulet ; ML-HEL est un
dimère formé par couplage de ML et HEL, et mutML est un lysozyme de souris muté dans lequel
plusieurs parties de la séquence ont été remplacées par la séquence équivalente chez le poulet
(à noter que ces séquences correspondent après repliement à des parties internes de la
protéine). 4 groupes de souris sont immunisés avec les 4 préparations d'antigène. Les réponses
anticorps IgG anti ML et IgG anti HEL sont mesurées un mois post immunisation
(µg/ml). (librement adapté pour usage pédagogique d'après Tsujihata 2000)

Veuillez choisir au moins une réponse :

a. le répertoire lymphocytaire contient a priori, chez des souris naïves, des clones B capables de

reconnaitre ML et des clones B capables de reconnaitre HEL

b. le répertoire lymphocytaire contient a priori, chez des souris naïves, des clones T capables de
reconnaitre ML et des clones T capables de reconnaitre HEL

c. l'épitope T de HEL présent dans mutML permet la coopération entre des LT anti HEL et des

LB anti ML

d. cours : la coopération entre deux lymphocytes T et B impliquent qu'ils reconnaissent le même


épitope de l'antigène

e. la réponse anticorps IgG anti HEL est de type secondaire

f. les épitopes de HEL présent dans MutML activent les LB pour produire des IgG anti ML

g. chez les souris immunisées par ML-HEL, on observe une coopération entre des lymphocytes

B anti-ML et des lymphocytes T anti-HEL

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Question 4
Activité cytoxique des lymphocytes T contre des cellules infectées par le virus de la grippe
(d'après Ennis et al, 1977).
Les auteurs mesurent la cytotoxicité effectuée par des lymphocytes T contre des cellules cibles
(fibroblastes) infectées par un virus grippal. Ils utilisent 4 lignées de souris consanguines (toutes
les souris d'une lignée ont le même génome, et donc le même haplotype CMH). On utilise 2
lignées d'haplotype CMH différent : H-2d et H-2k (chez la souris le CMH est appelé H-2). On
considère qu'un % de cytotoxicité entre 20 et 50 représente une bonne activité cytotoxique (non
significatif en dessous). Il n’y a pas de cytotoxicité contre des fibroblastes non infectés (données
non présentées).

Veuillez choisir au moins une réponse :

a. les lymphocytes T provenant de souris H-2d sont capables seulement de tuer des fibroblastes

exprimant l’antigène viral associé à CMH H-2d

b. les différences de cytotoxicité selon le CMH s’expliquent par une moins bonne capacité de H-
2d à présenter l’antigène viral

c. le CD8 des lymphocytes T provenant de souris H-2d n’est pas capable de se fixer au CMH H-
2k
1 ; on a une activité cytotoxique équivalente chez les souris H-2d et H-2k, donc il est peu
probable que les capacités de présentation de l'antigène viral soient différentes ; le CD8 est
capable de fixer tous les allèles du CMH2, mais le TCR est sélectionné pour se fixer à un allèle
donné du CMH (reconnaissance conjointe)

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Question 5
Capacités de reconnaissance de l’Ag par les lymphocytes T (Zinkernagel et al, dans Revillard
1992). Les souris sont rendues artificiellement chimères entre le thymus, la moelle et le reste de
l’organisme.

 La figure 2 illustre les capacités de reconnaissance d’un antigène X par les lymphocytes
produits par la souris, selon l’origine des précurseurs lymphocytaires et du thymus.
 La figure 3 illustre les capacités cytotoxiques de lymphocytes contre des cellules infectées
par le virus X, selon la compatibilité entre le donneur de précurseurs lymphocytaires et le
receveur.

Veuillez choisir au moins une réponse :


a. le CMH exprimé par le thymus conditionne l’activité des LT : les LT produits dans un thymus A

ne reconnaissent l’Ag qu’associé à un CMH A (idem pour B)

b. à partir des précurseurs lymphocytaires exprimant les CMH A et B, chez un receveur de


thymus A, il y a sélection des lymphocytes exprimant A et disparition des lymphocytes exprimant
B

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c. le CMH exprimé par le thymus conditionne l’activité des LT : les LT produits dans un thymus A
ne reconnaissent l’Ag qu’associé à un CMH A, les LT produits dans un thymus AB peuvent

reconnaitre l’Ag soit associé à A, soit associé à B.

d. les lymphocytes T reconnaissant l’Ag associé à A ou à B sont des clones différents, possédant

des TCR différents (capables de reconnaitre soit épitope X-CMH A soit épitope X- CMH B)

e. les fibroblastes des souris (AxB) F1 expriment des épitopes issus du virus à la fois via le CMH-

1 A et via le CMH-1 B

f. on parle d'éducation thymique parce que dans le cas des souris receveur A, leurs lymphocytes

T ont appris à reconnaître des Ag présentés par le CMH A mais pas par le CMH B.

g. chez les souris AxB, on trouve à la fois des clones lymphocytaires T capables de reconnaître

virus-CMH A et des clones capables de reconnaître virus-CMH B

h. chez les souris receveuses A, la greffe de cellules de moelle apporte des précurseurs qui
deviennent des thymocytes, puis des lymphocytes, dans un thymus ou il n'y a que des cellules

exprimant le CMH A

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Question 6
Mécanismes de tolérance (d'après Freidman et al 1994) : les auteurs administrent un Ag OVA à 3
groupes de souris, puis étudient la prolifération lymphocytaire spécifique dans un test TTL réalisé
à partir de PBMC prélevés à l’âge adulte, en conditions normales ou en présence d'interleukine
2. Le témoin mitogène montre une réponse positive dans tous les cas (non montré sur le
graphique). On observe une différence significative de prolifération entre 1 et 2,3 en condition
normale, et entre 1,2 et 3 en culture avec IL2.

 le groupe 1 est immunisé "normalement" (injection sc chez des souris adultes)


 le groupe 2 est immunisé le jour de la naissance par voie sc
 le groupe 3 reçoit des doses quotidiennes d'OVA entre J0 et J5 après la naissance par voie
orale

Veuillez choisir au moins une réponse :

a. Le groupe 1 correspond à une réponse normale tandis que les groupes 2 et 3 montrent une

tolérance à l’antigène

b. Le groupe 2 correspond à un mécanisme d’anergie (les lymphocytes spécifiques sont présents

mais hyporéactifs)

c. Le groupe 3 correspond à un mécanisme de déletion clonale (les lymphocytes spécifiques

sont absents)

d. L’administration néonatale répétée par voie orale aboutit probablement à un passage

d’antigène dans le thymus

e. on observe une tolérance/OVA chez les souris immunisées à la naissance

f. l'IL2 permet la levée de l'anergie en stimulant fortement les lymphocytes

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Question 7
L'activité anti-tumorale des lymphocytes NK est régulée par de nombreux facteurs. Dans la figure
C, les auteurs mesurent la cytotoxicité exercée in vitro par des lymphocytes NK provenant de
donneurs sains contre des cellules tumorales (lignée cellulaire humaine "Raji"). Le milieu de
culture contient soit un anticorps monoclonal humanisé "rituximab" dirigé contre le CD20 (qui est
exprimé par la lignée cible), soit un anticorps monoclonal contrôle (ne reconnaissant aucune
protéine membranaire sur la lignée). Le milieu de culture contient aussi (à différentes doses) de
l'interleukine 15 humaine, ou un nouveau composé synthétique capable de se fixer sur la
membrane des NK (ALT-803). (données pour utilisation pédagogique d'après Rosario M et al
2016).

D'après cette figure, vous pouvez interpréter que les NK ont une activité ADCC et

que IL15 et ALT-803 sont des molécules agonistes. .

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Question 8
réponse lymphocytaire B après immunisation par un antigène complexe (hématies de mouton),
du LPS (Choléra) ou de la toxine cholérique (librement adapté pour usage pédagogique d’après
Kateley 1974 et 1975). Les souris sont normales, déficientes en lymphocytes T (anticorps anti
thymocytes) ou irradiées puis reconstituées avec des lymphocytes B et/ou T. Le test mesure le
nombre de lymphocytes B spécifiques producteurs d’anticorps dans la rate («plaque forming cells
assay»).

 l’histogramme montre la réponse maximale après immunisation, dans les 4 groupes de souris
 les courbes décrivent la cinétique journalière comparée des réponses anticorps au LPS et à
l’exotoxine

Veuillez choisir au moins une réponse :

a. la présence de lymphocytes T est nécessaire à la réponse anticorps anti LPS (antigène


thymo-dépendant)

b. la présence de lymphocytes T est nécessaire à la réponse anticorps anti exotoxine (antigène

thymo-dépendant)

c. Les cinétiques des réponses anticorps anti exotoxine et anti LPS correspondent
respectivement à une réponse primaire et secondaire
Prop 2 ; le LPS ne possède pas d'épitope T mais des épitopes répétés, la cinétique est différente
de la réponse Ac secondaire typique (intensité peu modifiée par rapport à une réponse primaire,
un peu différée par rapport une réponse primaire, peu durable)

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Question 9
Modulation de l'activité bactériolytique des macrophages (cas d’une infection par des
mycobactéries : habitat intracellulaire dans des vacuoles). PBMC = cellules mononucléées
sanguines ; l’étude mesure le % des bactéries mortes dans les vacuoles. Les % sont simplifiés
pour raison pédagogique. (modifié librement d'après Denis et al, 2004)

Veuillez choisir au moins une réponse :

a. la cytokine amplifiant la phagocytose dans cette étude est l'interferon gamma

b. les lymphocytes stimulant les phagocytes dans cette étude sont de type CD8

c. cours : les lymphocytes sont capables d'effectuer la phagocytose bactérienne

d. l'amplification de la phagocytose s'explique par une coopération entre les macrophages et les
lymphocytes T du fait d'une présentation des antigènes bactériens via le CMH1, entrainant
l'explosion respiratoire

e. l'amplification de la phagocytose dans cette étude correspond à une coopération entre les
macrophages et les lymphocytes, entrainant l'explosion respiratoire (présentation des antigènes

bactériens par le macrophage via le CMH2)

f. l'amplification de la phagocytose dans cette étude correspond à une meilleure opsonisation des
bactéries

g. il faut un contact direct entre les lymphocytes et les macrophages pour obtenir l'activation

réciproque des deux types cellulaires

h. les CD8 et les LB n'interviennent pas dans l'activation de la phagocytose présentée dans cette

étude

Page 10 sur 17
Question 10
L’étude compare, chez la souris, 2 adjuvants (CFA et IFA) destinés à augmenter la réponse
immune lors d’une immunisation par l’antigène OVA (CC étant un antigène contrôle). CD44 est
un marqueur présent sur les lymphocytes mémoire chez la souris.(librement adapté d’après
Shibaki et al 2011)

 La figure a est une étude par cytométrie de flux de l’expression des marqueurs CD4 et/ou
CD44 : les PBMC sont prélevés une semaine après immunisation de souris avec OVA
(combiné à l’adujvant CFA ou IFA) et incubés pendant 48h avec l’antigène OVA (une mesure
similaire la veille de l’immunisation indique des % de cellules CD4+CD44+ inférieurs à 1%
dans les 2 groupes).
 La figure b est une mesure du % de lymphocytes TCD4 producteurs d’IFNgamma et/ou d’IL4
(PMBC prélevés chez les souris après immunisation, exposés pendant 48h à l’antigène
OVA).

Veuillez choisir au moins une réponse :

a. l’immunisation augmente le % de lymphocytes T spécifiques à phénotype «mémoire» quel que

soit l’adjuvant employé

b. le CFA oriente nettement la réponse immune vers la voie Th1

c. cours : la cytométrie de flux utilise des conjugués fluorescents, généralement spécifiques de

protéines membranaires

d. cours : la cytométrie de flux permet d'identifier des populations et des sous-populations

cellulaires, par exemple grâce aux CD exprimés

Page 11 sur 17
Question 11
Les figures sont extraites d'une étude sur le développement d'une tumeur mammaire (lignée
tumorale CT26) chez la souris en fonction de son métabolisme thermorégulateur (librement
adapté de Kokolus et al, 2013). Les souris sont hébergées à température standard (ST=22°C) ou
à température élevée (TT = 26°C, thermoneutralité chez la souris).
- les figures A et D sont respectivement des mesures par cytométrie de flux, chez les souris ST et
TT, des lymphocytes extraits à partir de la tumeur et des lymphocytes extraits du noeud
lymphatique drainant la tumeur. Les cellules sont marquées à l'aide d'un anticorps anti-CD8 et à
l'aide d'un "pentamer", c'est à dire un complexe entre une molécule de classe 1 de souris
associée avec un peptide provenant d'un antigène de la tumeur CT26 (une figure de cytométrie
représente la situation d'une souris).
- La figure C montre la relation entre le nombre des lymphocytes doublement positifs présents
dans la tumeur et sa taille.

Veuillez choisir au moins une réponse :

a. les cellules pent+ correspondent à des lymphocytes T spécifiques d'un antigène de la

tumeur

b. le % de lymphocytes infiltrant la tumeur qui sont spécifiques d'un antigène tumoral est

supérieur chez les souris TT que chez les souris ST

c. les lymphocytes T CD8 correspondent aux quadrants supérieur gauche et droit de ces

mesures de cytométrie

d. cours : la cytométrie de flux utilise des conjugués radiomarqués

e. le % total de lymphocytes T CD8 infiltrant la tumeur (spécifiques et non spécifiques de la

tumeur) est plus élevé chez les souris TT que chez les souris ST

Page 12 sur 17
Question 12
Modification des sous-populations lymphocytaires au cours de la désensibilisation chez 10 chiens
allergiques aux acariens (librement modifié d'après Shida et al, 2004). Les 10 chiens ont suivi
une série d'injections hebdomadaires puis leur sang a été prélevé au bout de 3 mois, après
disparition des signes d'allergie. Les cytokines IFNg et IL4 sont mesurées lors d'une incubation in
vitro de PBMC avec l'antigène d'acariens (par comparaison avec les résultats de 5 chiens non
allergiques).
Le tableau récapitule les principaux résultats (moyennes de 10 chiens) :
IFNg IL4 rapport IFNg/IL4

chiens normaux 0,55 0,52 1,05

chiens allergiques 0,2 0,3 0,66

chiens allergiques après désensibilisation 0,4 0,33 1,21

La figure illustre les résultats individuels des mesures des cytokines et du gène "de ménage"
G3PDH dont l'expression est corrélée à la viabilité cellulaire :

Veuillez choisir au moins une réponse :

a. Cet exemple illustre que les chiens allergiques présentent plutôt un profil Th2, tandis que les

chiens normaux ou désensibilisés présentent plutôt un profil Th1

b. Le dosage de l'IFNg d'un chien permet d'effectuer le diagnostic d'une allergie

c. il existe une forte variabilité individuelle dans cette réponse

Page 13 sur 17
Question 13
Les auteurs comparent trois vaccins contre la grippe chez le cheval : préparation antigénique
pure, préparation antigénique avec adjuvant minéral et préparation antigénique avec adjuvant
lipidique (librement adapté pour usage pédagogique d'après Horohov 2015). Les auteurs
prélèvent de petites biopsies de la peau autour du site d'injection 6, 24, 48 et 72 heures après et
mesurent les ratio d'expression des ARNs par immunomarquage par rapport à une biopsie avant
injection. Les trois préparations vaccinales provoquent une infiltration cellulaire notée comme
équivalente par histologie (coloration H&E) : augmentation légère sans adjuvant et augmentation
marquée avec les deux adjuvants du nombre de cellules mononucléées et des neutrophiles.
ratio maximum de production d'ARN observé entre 6 et 72 heures par rapport au sans adjuvant adjuvant
temps h0 (moment du maximum) adjuvant mineral lipidique

expression CD83 1,2 (24h) 2,2 (6h) 22 (48h)

production d'IL6 1 11 (24h) 21 (24h)

expression CD4 1 7 (72h) 29 (48h)

production d'IFNg 1 48,5 (24h) 92 (24h)

production de TNF 1 1,6 (6h) 2,8 (6h et 48h)

production d'IL10 1 5,4 (6h) 2,2 (6h et 48h)

Veuillez choisir au moins une réponse :

a. l'adjuvant lipidique provoque une augmentation de tous les ARN testés plus importante que

l'adjuvant mineral (sauf pour l'IL10)

b. sachant que CD4 est exprimé principalement par les lymphocytes T et CD83 par les cellules
dendritiques activées, l'adjuvant lipidique semble activer ces deux populations

simultanement

c. il est vraissemblable que l'adjuvant lipidique provoque une réaction inflammatoire locale plus

importante que l'adjuvant minéral

Page 14 sur 17
Question 14
Les auteurs étudient l'effet du stress chronique sur la réponse immune, en utilisant un antigène de référence
(RBC) (étude comportementale et immune 15 jours après la vaccination ; les résultats sont des moyennes par
groupe).
- Les figures 1A et 1B montrent la réponse anticorps à une vaccination et la capacité proliferative in vitro des
lymphocytes T exposés à un mitogène chez des porcelets identifiés comme dominants ou soumis (12 porcelets
par groupe) (Rudine et al, 2007).
- Les figures 2a et 2b montrent la réponse anticorps à une vaccination et la capacité de prolifération
lymphocytaire in vivo à un antigène chez des poules soumises à un stress : les poules sont réparties en
groupes recevant ou non un aliment enrichi en corticostérone, dans des cages avec ou sans paille (4x3 poules
pondeuses par groupe (El-Lethey et al, 2003). (skin reaction : mesure in vivo de l'augmentation d'épaisseur de
la peau après administration intradermique d'un antigène chez une poule immunisée).
- La figure C décrit la réponse anticorps après immunisation chez des souris exposées à un stress avant et/ou
après la naissance (le stress consiste à bloquer les souris dans un tube pendant 30 minutes plusieurs jours
d'affilée, soit durant la fin de gestation, soit après sevrage et immunisation) (librement adapté pour usage
pédagogique d'après Pascuan et al 2014).

Veuillez choisir au moins une réponse :

a. la réponse immune est modifiée chez des animaux stressés

b. il est plus difficile de faire des études de l'immunité chez des animaux de rente dans des
fermes que chez des souris dans des animaleries de recherche, car les conditions

expérimentales sont nettement plus variables

c. il est plus difficile de faire des études de l'immunité chez des animaux de rente dans des
fermes que dans des animaleries de recherche avec des souris, car on dispose dans ces

espèces de moins de réactifs et de techniques immunologiques

Page 15 sur 17
 Question de cours :

Question 15
La voie alterne :
Veuillez choisir au moins une réponse :

1. la voie alterne peut s'activer au contact de bactéries

2. la voie alterne peut s'activer au contact de cellules

3. la voie alterne est dépendante du clivage de C3 en C3b au contact de la cible

4. la voie alterne n'aboutit pas à la formation de complexes d'attaque membranaire

Question 16
Les antigènes d'origine endogènes :
Veuillez choisir au moins une réponse :

1. sont les antigènes qui sont présents dans le cytoplasme de la cellule

2. il peut s'agir d'antigènes du soi (mais dans ce cas il y a normalement un phénomène de

tolérance)

3. il peut s'agir d'antigènes issus d'un µorganisme intracellulaire (virus..)

4. les lymphocytes B peuvent présenter un seul type d'antigène endogène : celui reconnu par le
BCR (par son épitope B)

Question 17
La compartimentation de l'immunité :
Veuillez choisir au moins une réponse :

1. les lymphocytes passent librement au sein de tissus qui présentent des

caractéristiques communes ("compartiments")

2. les 2 compartiments principaux sont : systémique (tout l'organisme) et cérébral

3. les 2 compartiments principaux sont : systémique et muqueux

4. les lymphocytes passent peu au sein d'un organe sequestré

Feedback
le cerveau fait partie des organes sequestrés (les méninges font barrière)

Page 16 sur 17
Question 18
Les lymphocytes auto-réactifs sont normalement détruits par apoptose au contact des auto-
antigènes dans les tissus
Sélectionnez une réponse :

Vrai

Faux

Feedback
F
Question 19
Une bonne partie du transfert passif de l'immunité maternelle s'effectue par transcytose des IgG
à travers la barrière placentaire chez les bovins et les équins
Sélectionnez une réponse :

Vrai

Faux

Feedback
F ; passage colostral uniquement dans ces espèces

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‫القرآن‬ ‫‪‬‬

‫األذكار‬ ‫‪‬‬

‫تالوة‬ ‫‪‬‬

‫الحديث‬ ‫‪‬‬

‫مواقيت الصالة‬ ‫‪‬‬


‫تطبيق إسالم بوك ‪Islambook‬‬

‫تسابيح‬ ‫أذكار بعد الصالة‬ ‫أذكار المساء‬ ‫أذكار الصباح‬

‫جوامع الدعاء‬ ‫أذكار الصالة‬ ‫أذكار االستيقاظ‬ ‫أذكار النوم‬

‫أذكار متفرقة‬ ‫أدعية األنبياء‬ ‫األدعية القرآنية‬ ‫أدعية نبوية‬

‫أذكار المنزل‬ ‫أذكار الوضوء‬ ‫أذكار المسجد‬ ‫أذكار اآلذان‬

‫دعاء ختم القرآن الكريم‬ ‫أذكار الحج والعمرة‬ ‫أذكار الطعام‬ ‫أذكار الخالء‬

‫فضل القرآن‬ ‫فضل السور‬ ‫فضل الذكر‬ ‫فضل الدعاء‬

‫القرآن‬ ‫الرقية الشرعية‬


‫ُّ‬ ‫أدعية للم ّيت‬ ‫أسماء هللا الحسنى‬
CE DOCUMENT A ETE OFFERT PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM


2020

Unité d'Enseignement
Immunologie médicale
2ème Année – S8

DZVET 360
‫القرآن‬ ‫‪‬‬

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‫تسابيح‬ ‫أذكار بعد الصالة‬ ‫أذكار المساء‬ ‫أذكار الصباح‬

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‫ُّ‬ ‫أدعية للم ّيت‬ ‫أسماء هللا الحسنى‬
UE : S8 - IMMUNOLOGIE MEDICALE
OBJECTIFS D'ENSEIGNEMENT

 Comprendre et décrire les principaux mécanismes immuns contre


les infections, les parasites, les tumeurs, ainsi que les
dérèglements de l'immunité.

 Utiliser ces compétences pour effectuer une vaccination ou un


diagnostic.

SOMMAIRE

CM0 -Présentation du module


CM1- Rappels d’immunologie générale
CM2 - Immunité innée
CM3 - Immunité antibactérienne et antifongique
CM4 - Immunité antivirale
CM5 - Immunité antiparasitaire
CM6 - Hypersensibilité de type 1
CM7 - Hypersensibilité de type 2
CM8 - Hypersensibilité de type 3
CM9 - Hypersensibilité de type 4
CM10 - Immunité anti-tumorale
CM11 - Auto-immunité
CM12 - Immunité de greffe
CM13- Déficits immunitaires
CM14 - Vaccinologie, généralités sur les immunités
CM15 - La vaccination et les vaccins
CM16 - Adjuvants et immunomodulateurs

TD 1-2 Questions de cours


TD3 - Récapitulatif Hypersensibilités
TD4 - Vaccination des carnivores domestiques + Liste des vaccins utilisés
en médecine vétérinaire
CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM


Présentation du module d’immunologie
médicale

Vous trouverez à la fin les abréviations fournies par les professeurs pour l’année

 Présentation et objectifs :

L’enseignement est réparti sur 16 CM du mardi 9 février au vendredi 18 mars et 8h de TD.

Ce cours est à l’interface :

 De l’immunologie générale : il est important de bien maîtriser les cours du S6


 De la microbiologie générale et spécialisée : virologie, bactériologie, parasitologie
(parasites et champignons)….
 De la médecine des animaux de compagnie (les "pets") et des animaux de rente
 De la pathologie infectieuse → MEDECINE PREVENTIVE
 De l'anatomie pathologique
 De la chirurgie, l’épidémiologie, la génétique médicale, la physiologie, etc

Il y a peu de domaines vétérinaires sans composante immunitaire ; ce cours sera utile plus
tard dans différents domaines tels que la médecine néo-natale et l'immunité colostrale, la
vaccination, les diagnostics de laboratoire, les maladies chroniques et celles à composante
immunitaire provoquant le déséquilibre de l’homéostasie immune.
AVERTISSEMENT : Qui dit interface, laisse supposer parfois des redondances entre les
différentes disciplines = quelques redites inévitables et renoncement à certaines informations.
 Programme de l’enseignement :

1. Immunité spéciale
1. Rappels sur l’immunité et immunité innée
2. Immunité anti-bactérienne
3. Immunité anti-virale
4. Immunité anti-parasitaire
5. Immunité du rejet de greffe
6. Immunité anti-tumorale

Objectifs : Etudier (et rappeler) les particularités des mécanismes de la réponse immunitaire
mis en jeu dans les différentes situations pathologiques.

2. Immunopathologie

a) Etude des mécanismes pouvant être à l’origine de pathologies induites par


des réponses inappropriées du système immunitaire :
 Les déficits immunitaires (primitifs et secondaires)
 L’auto-immunité
 Les hypersensibilités (1 à 4)
b) Cancérisation du système immunitaire

Objectifs : Etudier les dysfonctionnements du système immunitaire sous l’angle clinique.

3. La manipulation du système immunitaire

a) Les vaccins et la vaccination


b) Les adjuvants et les immunomodulateurs

Objectifs : Être en mesure de comprendre et d’expliquer le pourquoi et le comment de la


vaccination et autres modalités pour renforcer ou diminuer la réponse immunitaire
(mais aussi analyser les effets secondaires des vaccins et leur innocuité.)

 Modalité d’évaluation :

 Contrôle théorique : Noté sur 16


Il aura lieu le lundi 2 mai de 8h à 10h. Modalités : QCM ou QROC, pas encore déterminé.

 Contrôle de TD (TD4) : Noté sur 4


Il aura lieu du 1 avril au 8 avril, selon les groupes (= TD4).
Pour le TD4 il faudra réaliser en une ou deux semaines une présentation par petits
groupes d’un poster explicatif sur un vaccin.

2/6
 Test d’auto-évaluation à réaliser avant le TD1 : il faut un minimum de 70%
de réponse justes pour valider le test, possibilité de réaliser
ce test autant de fois que l’on veut.

 Les ouvrages :
1. Un ouvrage de référence: VETERINARY IMMUNOLOGY: (2013) d’Ian R. Tizard (Texas,
USA) aux Editions Elsevier (9 ème édition).

2. Autres ouvrages:
 LES BASES DE L’MMUNOLOGIE FONDAMENTALE ET CLINIQUE (2009) de AK Abbas
& AH Lichtman aux Editions Elsevier (traduction de PL. Masson)
 VETERINARY IMMUNOLOGY. PRINCIPLES AND PRACTICE de MJ DAY & RD SCHULTZ
(CRC Press, 2ème édition, 2014)
 IMMUNOLOGIE. LE COURS DE JANIS KUBY (Traduction sous la direction de
Catherine Fridman (Dunod, 7ème édition, 2013))

3/6
4/6
5/6
6/6
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REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM

CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

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Rappels d’immunologie générale

I. L’immunité innée ........................................................................................ 3


A. L’immunité constitutive ................................................................................................. 3
B. L’immunité innée au sens strict ..................................................................................... 4
II. L’immunité acquise ..................................................................................... 5
A. La réponse immunitaire à médiation humorale (RIMH) ............................................... 6
1. Partenaires................................................................................................................... 6
2. Orientation : la voie du Th2 ......................................................................................... 6
3. Action des Th2 ............................................................................................................. 8
4. Réponse primaire et secondaire (RIMH) ................................................................... 11
5. Exploration de la RIMH .............................................................................................. 12
B. La réponse immunitaire à médiation cellulaire (RIMC) .............................................. 13
1. Partenaires................................................................................................................. 13
2. Orientation : la voie du Th1 ....................................................................................... 13
3. Action des Th1 ........................................................................................................... 15
4. Exploration de la RIMC .............................................................................................. 19

Annexe ..............…………………………………………………………………………………………………………………….…19

Objectifs : re-situer les partenaires et le déroulement de la réponse immunitaire pour bien


comprendre:

 les mécanismes abordés en immunologie médicale (= spéciale)


 les situations pathologiques faisant intervenir le système immunitaire
Introduction
Les organes lymphoïdes (OL) primaires (le thymus, la moelle osseuse [et la bourse
Fabricius chez les oiseaux et plaques de Peyer chez bovins]) sont responsables de la
production et de la maturation des cellules de l’immunité. Tous les précurseurs naissent
dans la moelle.
Les organes lymphoïdes secondaires (rate, nœuds lymphatiques, plaques de Peyer,
amygdales) sont eux responsables de la prolifération des cellules de l’immunité, grâce aux
cellules présentatrices d’antigènes CPA qui permettent une stimulation spécifique et une
activation. Cette stimulation permet une différenciation en cellules effectrices d’une part
(plasmocytes et lymphocytes T) et en cellules mémoires d’autre part, capables de réagir plus
rapidement et plus efficacement en cas de nouvelle stimulation.

On retrouvera deux grands types de cellules effectrices :


 Les plasmocytes responsables de la production d’anticorps = médiation humorale
 Les lymphocytes T cytotoxique = médiation cellulaire

ANTIGENE : Un antigène est une molécule capable d’induire une réponse immunitaire
(propriété d’immunogénicité = déclenche une réponse) et d’être reconnu par le produit
de la réponse immunitaire (propriété d’antigénicité = est la cible de la réponse) comme les
anticorps et les lymphocytes T cytotoxiques.

Quel(s) organe(s) parmi cette liste ne sont pas des organes lymphoïdes secondaires :
1) Rate 2) Nœuds lymphatiques 3) Thymus 4) Plaque de Peyer

Réponse : Réponse 3 (4 peut être OL1 chez porc, bovin)

2/22
I. L’immunité innée

L’immunité innée a longtemps été


délaissée par les immunologistes. Elle est
en train de redevenir à la mode car ils se
sont rendus compte qu’ils avaient sous-
estimé son importance. Elle est en effet
responsable de l’élimination de 99% des
micro-organismes pathogènes.

Elle constitue la première des protections


face à un agent pathogène.

A. L’immunité constitutive

L’immunité constitutive est un ensemble de barrières physiques :

 phanères, peau, sébum, flore commensale en compétition avec les agents


pathogènes…

 barrière épithéliale muqueuse (barrière muco-ciliée des bronches par exemple pour
faire ressortir des antigènes et déclencher la toux)

Remarque : Certaines barrières constitutives comme la toux sont inductibles.

3/22
B. L’immunité innée au sens strict

L’immunité innée au sens strict met en jeu :

 des cellules (polynucléaires, monocytes, macrophages libérant des molécules


et réalisant la phagocytose)
 des facteurs moléculaires (système du complément, cytokines…)
L’immunité innée est nécessaire au recrutement des acteurs de l’immunité acquise, qui agit
en relais notamment via les macrophages et les cellules dendritiques (regroupés sous le terme
de CPA). Les CPA ont donc le rôle d’interface entre les deux immunités.

La qualité de la réponse innée impacte la qualité de la réponse adaptative.

1- Le rôle pivot des macrophages et des


2- Interactions entre immunité innée et acquise
cellules dendritiques
L’immunité innée sera détaillée lors du CM2. Voilà donc juste un petit rappel des quatre
phases de l’inflammation :

o initiation (phase vasculaire puis cellulaire)


o amplification
o stabilisation
o réparation

4/22
II. L’immunité acquise

La voie principale de l’immunité acquise est dite thymo-dépendante. Elle peut déclencher la
réponse immunitaire cellulaire via les Th1 (Th= T helper) ou la réponse immunitaire humorale
via les Th2.Il en existe une seconde dite thymo-indépendante, qui n’existe que pour
l’orientation Th2.

1) La voie thymo-dépendante (1 sur schéma) : l’immunité acquise démarre par la


présentation de l’antigène aux LT CD4 (rôle central, oriente l’immunité) qui se
différencient alors :
- soit en LTh1 qui aident les LT8 à se différencier en LT cytotoxiques (CTL), aboutissant
au déclenchement de la Réponse Immunitaire à Médiation Cellulaire (RIMC),
- soit en LTh2 qui aident les LB à se différencier en plasmocytes, aboutissant à
la Réponse Immunitaire à Médiation Humorale (RIMH).

2) La voie thymo-indépendante (2 sur schéma): certains antigènes sont captés


directement par les LB, ils court-circuitent la réponse, sans présentation par les CPA ni
transfert au thymus, il n’y a pas de mémoire mise en place.
Exemple d’Ag thymo-indépendant : le LPS
La plupart des pathogènes présentent plusieurs antigènes différents, ce qui sollicite les
deux voies de réponse immunitaire.

5/22
1 2

A. La réponse immunitaire à médiation humorale (RIMH)

Il s’agit d’une réponse plus lente (15-20 jours) et productrice d’anticorps.

1. Partenaires

On distingue deux types de partenaires :

 les acteurs cellulaires: CPA (cellule présentatrice d’Ag), lymphocytes Th2 (CD4+),
lymphocytes B et leurs cellules terminales, les plasmocytes.
 les médiateurs immunitaires : cytokines immunitaires (IL4, IL5, IL10, IL13…) et
anticorps (IgD, IgM, IgG, IgA, IgE)

2. Orientation : la voie du Th2

 L’antigène thymo-dépendant est présenté aux LT (CD4+) par les CPA via les CMH II : il y a
restriction au CMH. Il y a alors production d’IL1 et IL4 et orientation vers la voie du Th2.
 Les antigènes thymo-indépendants activent directement les lymphocytes B via le BCR:
les lymphocytes B ne subissent pas la restriction au CMH. On a donc une coopération
entre LB et LT : le LB trouve un antigène soluble et le montre au LT qui l’active en retour.
C’est la présentation antigénique.

6/22
Il y a mise en mémoire. Ainsi lors d’une réponse secondaire, les lymphocytes B mémoire
peuvent activer directement le Th2 via le BCR, d’où une réponse plus rapide, plus intense et
plus durable.

3
4

Réponse secondaire Réponse primaire

3-L’activation cellulaire de la voie des Th2

La voie des Th2 a lieu dans le centre germinatif des organes lymphoïdes secondaires
(en particulier les nœuds lymphatiques) . La multiplication des lymphocytes B entraîne

7/22
une augmentation de la taille des nœuds lymphatiques (d’où le gonflement que l’on peut
sentir des nœuds lymphatiques rétro-mandibulaires par exemple).

3. Action des Th2

Les Th2 produisent des cytokines et permettent


d’activer les lymphocytes B avec formation de
plasmocytes et de LB mémoire.
La réponse adaptative repose sur la création des
cellules mémoires !

a) Production de cytokines

Le Th2 activé sécrète IL3, IL4, IL5, IL6, IL10 et IL13 qui sont des cytokines activant la
différenciation des LB en plasmocytes. Suivant les cytokines libérées, les plasmocytes
produisent une classe d’anticorps différente, ceci permet notamment la commutation de
classe.

8/22
Une interleukine est le fruit de plusieurs cellules.
L’interleukine 10 inhibe la réponse Th1. Il n’existe pas réponse mixte qui serait à la fois Th1
et Th2.

L’IL4 est la plus importante et stimule la croissance et la différenciation des lymphocytes B


en plasmocytes et B mémoire. Elle inhibe également les réponses Th1, Th17 et
stimule les macrophages inhibiteurs M2 (cf CM2).

Retenez bien les quatre grands rôles de l’interleukine 4.

9/22
Quelle(s) cytokines ne sont pas classiquement associées à la voie des Th2 ?

1) IL-5 2) IL-4 3) IL-2 4) IL-13


Réponse : 3 : qui est associée à la voie des Th1 (carton rouge pour Privat…)

b) Activation des lymphocytes B

Le plasmocyte est le stade final de différenciation du lymphocyte B. Il assure la production


d’anticorps après reconnaissance directe d’un antigène par un BCR, provoquant la
transduction d’un signal via le CD79. Ces anticorps produits sont spécifiquement dirigés
contre l’antigène à l’origine de la stimulation (pas de restriction par CMH).
Il existe aussi une co-stimulation : CD40-CD154 avec les lymphocytes T et CD21/CD19 avec
C3b. Elle aboutit soit à l’activation (différenciation en LTh2 et libération de molécules) soit à
l’inactivation du LB en fonction de la molécule à laquelle ils vont se lier. Il y a ainsi une
adaptation de la réponse immunitaire.

Différentes classes d’anticorps (isotypes) peuvent être produites :

Classe Valence Caractéristiques


IgM 10 pentamères Spécialisé dans l’agglutination, la précipitation et l’activation du
complément
IgA 2 ou 4 Excrété à l’extérieur (ex : lumière intestinale) par trancytose
Monomère ou Ig des muqueuses
dimère
IgE 2 Stimule la dégranulation des mastocytes. Produit lors du
parasitisme. Responsable de l’HS1 (hyper sensibilité de type 1)
IgD 2 Sur la membrane des lymphocytes B. Jouerait un rôle dans la
régulation de la réponse immunitaire
IgG 2 Durée de vie longue 21j. Polyvalent : activation du complément,
opsonisation, neutralisation et précipitation

Les effecteurs de la RIMH : les immunoglobulines

10/22
 Les fonctions des anticorps :

Les anticorps se lient à l’antigène par des liaisons faibles. De cette liaison découlent les
différentes fonctions possibles des anticorps :
1) neutralisation = inhibition d’une action (ex : virus, toxine, fixation d’une
bactérie)
2) agglutination = liaison à un Ag particulaire et forment un réseau
3) précipitation = liaison à un Ag soluble et forment un réseau
4) opsonisation = facilite la phagocytose
5) cytolytique = lyse d’une cellule (via le complément)

 Autres fonctions des Ac :

1) Fixation du complément
2) Liaison à la membrane cellulaire
 Traversée des barrières
 Présentation de l’antigène
 Opsonisation
 ADCC
 Dégranulation cellulaire

c) Formation de cellules B mémoires :

On distingue deux populations :

 Les lymphocytes B mémoire à vie courte (7 à 15 jours): dans les nœuds


lymphatiques, la rate et le sang. Ils auront les phénotypes CD27+, CD38- et
CD44+.
 Les lymphocytes B mémoire à vie longue (plusieurs années) : dans la moelle
osseuse. Ils auront une sécrétion constante d’anticorps. Plutôt sollicités pour la
vaccination et les rappels.

4. Réponse primaire et secondaire (RIMH)

La réponse primaire de l’immunité acquise intervient après un temps de latence dû


à l’activation des plasmocytes. Elle aboutit à la synthèse d’IgM en quantité moyenne ainsi
qu’à la synthèse de quelques IgG (minoritaire par rapport aux IgM, détails important lors du
diagnostic et la datation). Elle est peu durable.

C’est la seule réponse possible pour un antigène thymo-indépendant qui reproduira une
réponse primaire (donc majoritairement IgM) à chaque mise en contact.

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En revanche, un antigène thymo-
dépendant induit la formation de LB
mémoire, ce qui permet lors d’une mise
en contact ultérieure, de déclencher une
réponse immunitaire secondaire qui est
immédiate et à base d’IgG en grande
quantité (commutation isotypique).
L’affinité est grandement améliorée et la
décroissance est lente.

Cinétique des anticorps au cours des


réponses immunitaires acquises I et II

Lymphocyte B mémoire et immunoglobulines


associées aux réponses I et II

5. Exploration de la RIMH
Cette exploration repose sur des réactions sérologiques :

 Réactions ne mettant en jeu que l’union Ag-Ac : on retrouve l’immunofluorescence,


l’immunoenzymologie (ELISA et autres tests rapides), l’immunoradiologie….

 Réactions mettant en jeu les propriétés biologiques des Ac : formation de réseau


(précipitation et agglutination), fixation du complément, neutralisation….

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B. La réponse immunitaire à médiation cellulaire (RIMC)

Il s’agit d’une réponse plus rapide (7-10 jours) et cytotoxique.

1. Partenaires

On distingue deux types de partenaires :

 les acteurs cellulaires: CPA, LT CD4+, LT CD8+ (CTL = lymphocyte T cytotoxique),


macrophages
 les médiateurs : cytokines immunitaires (IL2, IL12, IFN…), molécules inflammatoires
(cytokines, enzymes macrophagiques…), molécules toxiques (Fas /FasL, facteurs
antimicrobiens macrophagiques, perforines, granzymes….)

Question : la restriction par le CMH signifie que `


1) seules les cellules présentatrices de l'Ag possèdent un CMH
2) l'Ag est porté par le CMH
3) Il y a double reconnaissance : l'Ag par le TCR et le CMH par CD4 ou le CD8
4) l'Ag est d'abord reconnu par les IgM après interaction avec le CMH

Réponse 3 :sans double reconnaissance, pas d’activation des lymphocytes T

2. Orientation : la voie du Th1

Remarque : il n’y a pas d’antigène thymo-indépendant dans cette voie

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L’orientation vers la voie Th1 est séparée en deux étapes : la présentation antigénique et
l’activation des Th1.

a) La présentation antigénique :

Les CPA expriment le CM II et présentent l’antigène thymo- dépendant aux LTCD4.

Il existe une double reconnaissance : le CD4 par le CM II et l’antigène par le


récepteur du lymphocyte T. S’il manque un des deux, il n’y aura pas d’activation de
la machinerie cellulaire. C’est d’ailleurs la stratégie de certains pathogènes afin
d’empêcher la réponse immunitaire.

b) L’activation des Th1 :

Les LT4, sous l’action des cytokines présentes dans


l’environnement et qui dépendent de la nature de
l’antigène stimulant, se différencient alors en LTh1 qui
libèrent :
- IL 2 : différenciation des LT Cytotoxiques et autres
cellules cytotoxiques
- IFN : induction de LT « mémoire »
La présentation de l’antigène se fait dans les organes
lymphoïdes secondaires. Le premier signal est la
reconnaissance du complexe Ag-CMH II par le TCR du
LT4, ce qui active chez le LT4 l’expression de CD154 (=
CD40L pour CD40 ligand) reconnu par le CD40 de la CPA.
Cette 2ème reconnaissance fait exprimer à la CPA des
CD80 et CD86: c’est le deuxième signal.

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Les LT4 sont donc soumis à la restriction au CMH : pas de stimulation directe des LT4 par
l’antigène (sauf si super-antigène).

Cette fois encore, la costimulation (entre le LT4 et la CPA) aboutit soit à l’activation
(différenciation en LTh1 et libération de molécules) soit à l’inactivation du LT4 en fonction de
la molécule à laquelle ils vont se lier.
Il y a ainsi une adaptation de la réponse immunitaire.

3. Action des Th1

a) Les principales cytokines produites par Th1

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 L’interleukine 2 :
Aussi appelée facteur de croissance des lymphocytes T, elle possède trois fonctions
biologiques majeures :
1) Fonction autocrine pour stimuler la prolifération des lymphocytes Th1
2) Favorise la croissance et la survie des lymphocytes T régulateurs qui inhibent la
réponse cellulaire et permettent de la contrôler.
3) Stimule la prolifération et la différenciation des lymphocytes B et des cellules Natural
Killer (NK). Les cellules NK sont des cellules de l‘immunité innée mais aussi acquise.
L’IL-2 est donc nécessaire à la fois à l’induction et à la régulation des réponses immunitaires
assurées par les lymphocytes T. IL-2 joue à la fois un rôle endocrine (sur d’autres cellules
éloignées), paracrine (sur cellules proches) et autocrine (sur les lymphocytes qui l’ont
produite).

 L’interféron gamma 

Il active les macrophages et les NK et


possède un effet antiviral en inhibant la
traduction.

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b) La formation des lymphocytes T cytotoxiques

Les Th1 activés produisent de l’Il2 et


présentent l’antigène exogène via le
CMH I de la cellule cible aux
lymphocytes T CD8. Ceux-ci se
différencient alors en lymphocytes
cytotoxiques d’une part et en
lymphocytes mémoire d’autre part.

Les lymphocytes T cytotoxiques


interviennent lors de l’infection virale,
contre les bactéries intracellulaires ou
contre les cellules tumorales et ont
une activité cytotoxique pour la cellule
cible. Ils induisent une apoptose via
deux voies :
 Voie directe, voie de la "perforine" : le LTC reconnait des protéines de stress
exprimées par la cellule en souffrance et libère alors des perforines, qui par auto-
assemblage, vont former un canal intra-membranaire dans la cellule cible. Le
granzyme, libéré par le lymphocyte, pénètre alors dans la cellule cible, activant la
caspase 3…….. c’est l’apoptose

 Voie extrinsèque, voie CD95L = voie des « récepteurs de mort » : le LTC se lie au
récepteur de mort FasL (=CD95L) et déclenche l’activation du Fas (CD95) qui lui-
même déclenche l’activation de la caspase 8 qui active la caspase 3….. c’est encore
l’apoptose.

Voie directe Voie extrinsèque

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Rem : le mécanisme des lymphocytes killer est superposable à celui des lymphocytes T
cytotoxiques.

c) Les lymphocytes T mémoire

L’existence de cellules mémoire permet d’obtenir une réponse plus rapide et intense lors
d’un contact ultérieur avec un même Ag. On distingue deux types de populations (phénotypes
particuliers) mémoire :
 Les cellules centrales :
Il s’agit des cellules circulantes dans les organes lymphoïdes secondaires. Elles sont de
phénotype : CD25+, CCR7+, CD45RO+.

 Les cellules effectrices :


Il s’agit des cellules localisées dans les tissus. En fonction des intégrines exprimées par le
tissu et les cellules mémoires, ces dernières se répartissent soit dans la peau si elles sont
α4β1 CCR4+ soit dans les muqueuses si elles sont α4β7 CCR5+.

d) L’activation des macrophages

Bactérie intracellulaire
facultative
ex : Brucella

Les macrophages sont un autre élément de la voie des Th1 en plus des lymphocytes T.

Les Th1 activés produisent de l’IL 2 et de l’interféron gamma qui les deux combinés permettent
une activation complète (explosion respiratoire) des macrophages. En retour, ceux-ci
expriment de l’IL12 et du TNFα qui stimulent les Th1 et les NK. On a donc une auto-
amplification de la réponse immunitaire, puisque les NK peuvent activer partiellement les
macrophages (à la différence des Th1) en sécrétant uniquement de l’interféron gamma.

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Quelle est la cytokine activatrice des macrophages ?

1) IL-2 2) IL-4 3) IFN-γ 4)TNF

Réponse : 3) en priorité même si IL-2 participe

Comparaison des voies TH1 et Th2

4. Exploration de la RIMC

Cette immunité ne faisant pas intervenir d’anticorps, il existe d’autres méthodes


d’exploration :

 Numération, phénotypage des lymphocytes (par cytométrie de flux)

 Dosage des cytokines : dosages biologiques, ELISA (cytokines ≈ Ag)

 Tests fonctionnels : Test de stimulation lymphocytaire, Elispot,


cytotoxicité par relargage du Cr 51, tuberculinisation des bovins

 NB : exploration "in vivo"

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CONCLUSION
Il est important de maîtriser les mécanismes que nous venons de voir pour pouvoir
comprendre ensuite leurs dysfonctionnements.

Il est possible d’améliorer l’immunité d’un individu selon deux principes :

 l’immunisation passive ne met pas en jeu le système propre à l’individu.


Elle consiste à lui apporter directement les anticorps ou les lymphocytes T
cytotoxiques et est très utile en situation d’urgence, mais elle ne permet pas
de mémoire immunitaire (colostrum, sérum antitétanique,…).

 l’immunité active utilise le système propre de l’hôte. On stimule son système


immunitaire en apportant des cytokines ou des antigènes pour qu’il produise
la réponse voulue. Elle est plus longue à se mettre en place mais permet la
mémoire immunitaire (infection naturelle, vaccination…).

Les annexes : (il y a des tableaux récapitulatifs utiles alors ne


les passez pas trop vite)

Caractéristiques des immunités innée et acquise

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Lignées cellulaires impliquées dans la réponse immunitaire.

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CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM

CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM


L’immunité innée

Table des matières

I. Immunité constitutive ................................................................................. 3


A. Rôles des barrières physiques ............................................................................................ 3
1) La peau ......................................................................................................................... 3
2) Les muqueuses............................................................................................................. 3
3) Les flux ......................................................................................................................... 3
B. Barrières chimiques ........................................................................................................... 4
C. Barrières biologiques : rôle de la flore commensale ............................................................ 4

II. Inflammation ............................................................................................... 4


A. Reconnaissance innée de l’agent pathogène ...................................................................... 6
1) Signaux d’alerte ........................................................................................................... 6
2) Récepteurs aux signaux de danger (PRRs = pattern-recognition receptors) .............. 8
B. Cellules de l’inflammation : cellules de l’immunité innée ...................................................12
1) Cellules phagocytaires : neutrophiles et macrophages ............................................. 12
2) Les cellules sentinelles : macrophages, cellules dendritiques et mastocytes ........... 17
3) Autres cellules de l’inflammation .............................................................................. 20
C. Conséquences de l’inflammation : le double visage de l’inflammation ...............................22
1) Conséquences physiologiques ................................................................................... 22
2) Conséquences pathologiques .................................................................................... 23
D. Les médiateurs de l’inflammation .....................................................................................24
Introduction

Le système immunitaire regroupe l’ensemble des mécanismes de défense de


l'organisme contre le non-soi. Il met en jeu des acteurs cellulaires et moléculaires qui sont
produits dans les organes lymphoïdes primaires et agissent dans les organes lymphoïdes
secondaires.

On distingue l’immunité innée qui est non spécifique et l’immunité adaptative qui fait
intervenir la lignée lymphocytaire et est spécifique de l'agent pathogène (à médiation
humorale ou cellulaire). L’immunité adaptative fonctionne en relais de l’immunité innée.

L’immunité innée se définit donc comme l’immunité non spécifique, appelée aussi
immunité naturelle ou native, qui ne dépend pas de mécanismes antigéniques ; la réponse
est stéréotypée face à un type d’agression donné. Il s’agit en fait de tous les mécanismes
immunitaires ne faisant pas intervenir la lignée lymphoïde.
On peut la diviser en une immunité constitutive qui ne met pas en jeu des cellules
immunitaires et en une immunité de type inflammatoire qui fait intervenir les cellules
immunitaires de la lignée myéloïde.
L’immunité innée est surtout impliquée dans la défense contre les micro-organismes (virus
et bactéries) ainsi que contre les agents physico-chimiques (corps étrangers).

Diminution
considérable du
nombre de
pathogènes

Place de l’immunité innée dans la réponse immunitaire

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Franchissement des différentes barrières immunitaires par un agent pathogène

I. Immunité constitutive

Se reporter au cours d’immunologie générale pour plus d’informations. Cette partie a été
traitée très rapidement mais nous vous avons laissé le développement des autres années pour
une meilleure compréhension.

A. Rôles des barrières physiques

1) La peau

La peau saine constitue une barrière anti-microbienne très efficace par le renouvellement
permanent de la couche cornée, par la compacité du derme (jonctions serrées) et par la
sécrétion de molécules anti-microbiennes (défensine, dermicidine).

2) Les muqueuses

Ce sont des zones non kératinisées donc moins résistantes mais leur intégrité assure
néanmoins une certaine protection, notamment au niveau des tractus digestif, respiratoire
et uro-génital qui sont les principales portes d’entrées des agents pathogènes.
La muqueuse intestinale est protégée plus particulièrement par les lymphocytes intra-
épithéliaux.

3) Les flux

Il s’agit d’éliminer les agents pathogènes par un rinçage permanent au niveau de certains
tissus : les larmes nettoient (et nourrissent) la cornée, les sécrétions muco-nasales
assainissent le rhinopharynx, la salive dilue les germes buccaux et l’ascenseur muco-ciliaire
assure un nettoyage permanent des bronches.

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B. Barrières chimiques

Il s’agit surtout du pH gastrique qui permet la détersion de la plupart des micro-organismes,


l’estomac recevant tous les flux muqueux du nez et des bronches ainsi que le flux salivaire.

C. Barrières biologiques : rôle de la flore commensale

Il s’agit de la flore bactérienne commensale, qu’elle soit cutanée ou digestive. Elle est non
pathogène et assure une lutte efficace contre les pathogènes par compétition (place,
ressources) et par la sécrétion de molécules qui inhibent la croissance d’autres espèces
bactériennes. Le microbiote produit des agents naturels qui permettent d’écarter les micro-
organismes envahissant. Ainsi, la qualité du microbiote influence notre capacité à répondre
sur le plan immunitaire : si la flore commensale est altérée par des antibiotiques, les agents
pathogènes pourront pénétrer au sein de l’organisme.

Rôle de la flore commensale

II. Inflammation

L'inflammation est un mécanisme clef dans la défense contre les agents pathogènes. Elle
limite la dissémination de l’agent pathogène et initie la réponse adaptative. La qualité de la
réponse inflammatoire détermine la qualité de la réponse adaptative. Elle se traduit sur le
plan clinique par des signes généraux (fièvre) et des signes locaux au site inflammatoire
(rougeur, douleur, chaleur et œdème).

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L’étude cinétique de la réaction inflammatoire permet de distinguer plusieurs phases :

Cinétique de la réaction inflammatoire

• Initiation : il s’agit de l’inflammation aiguë avec la phase vasculaire, à l’origine d’une


hyperhémie et la phase cellulaire, à l’origine de l’attraction des cellules sur le site de
l’agression
• amplification
• stabilisation
• réparation : cicatrisation ou restitutio ad integrum.

L’inflammation est une réponse tissulaire et il y a production de très nombreux médiateurs


qui permettent d’activer la coagulation, ce qui limite la dispersion des pathogènes.
De nombreuses populations cellulaires y prennent part :

 les cellules sentinelles : macrophages, cellules dendritiques et mastocytes (muqueux


et associés au tissu conjonctif). Elles reconnaissent des signaux de danger.
 les cellules du système phagocytaire : granulocytes ou polynucléaires et
monocytes/macrophages + cellules dendritiques. Macrophages et cellules
dendritiques permettent la présentation des antigènes et le recrutement de
l’immunité spécifique
 les cellules du système immunitaire : les lymphocytes
 les cellules de la coagulation : les plaquettes

Si malgré tout le pathogène réussit à franchir les barrières physiques, trois questions se posent
à nous :
1) Comment le pathogène sera-t-il reconnu ?
2) Comment les différents composants du système immunitaire inné vont fonctionner
pour s’opposer au pathogène ?
3) Comment la réponse innée va-t-elle préparer la réponse adaptative ?

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Remarque - Culture générale : Les chercheurs J. Hoffmann (Français) et B. Beutler (USA) ont
découvert les bases de l’immunité innée et notamment la capacité des mouches drosophiles à
se défendre contre des agents infectieux via une molécule appelée Toll = un récepteur
membranaire qui une fois activé déclenche, par une réaction en cascade, des substances
antimicrobiennes. Le chercheur R. Steinman (USA) a quant à lui découvert les cellules
dendritiques et leurs rôles essentiels en immunologie.

A. Reconnaissance innée de l’agent pathogène

Il ne s’agit pas ici de reconnaissance antigénique mais de perception de signaux d’alerte.

1) Signaux d’alerte

a. Les PAMPs (=pathogen-associated molecular patterns)

Il s’agit de signaux extrinsèques produits par les agents pathogènes (viraux ou bactériens). Il
s’agit par exemple du LPS, du peptidoglycane, de l’ADN ou ARN viral, de la flagelline, etc.

 Signaux bactériens

- Le peptidoglycane est un élément constant de la paroi bactérienne commun aux Gram+ et


au Gram-. Il constitue un signal d’alarme.
- Chez les Gram +, les acides teichoïques et lipoteichoïques de la paroi peuvent être reconnus
par l’organisme.

Les PAMPs des bactéries Gram +

- Chez les Gram -, ce sont le LPS mais également les porines qui peuvent être reconnus.

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Les PAMPs des bactéries Gram -

- Chez les bactéries acido-alcoolo-résistantes (AAR), ce sont les lipides de la paroi (acide
mycolique et galactane), les porines et le peptidoglycane qui constituent des signaux
d’alerte.

Les PAMPs des bactéries AAR

 Signaux viraux
La cellule infectée est capable de reconnaître des motifs d’ADN ou d’ARN étrangers et
notamment les ARN double brin.

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b. Les alarmines (=DAMPs pour damage-associated molecular patterns)

Il s’agit des molécules libérées par les cellules mortes ou en train de mourir. On les scinde en
deux groupes : celles produites à l’extérieur de la cellule (ex : héparane sulfate) et celles
produites à l’intérieur de la cellule (ex : HMGB1).

2) Récepteurs aux signaux de danger (PRRs = pattern-recognition


receptors)

Initialement mis en évidence chez les drosophiles (par Hoffman et Beutler, prix Nobel de
médecine en 2011), on en distingue deux types.

a. Les Toll Like Receptors (TLRs)

Il s’agit de récepteurs protéiques pouvant être intra (à la surface d'endosomes) ou


extracellulaires. Certains sont sous forme d’hétérodimères et d’autres sous forme
d’homodimères.

Localisation des différents TLRs : extracellulaire ou intracellulaire

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Il en existe de nombreux types reconnaissant chacun un signal préférentiel (mais ne pas
employer le terme spécificité qui est réservé à l’immunité lymphocytaire). On retiendra par
exemple le TLR8 qui reconnait préférentiellement l’ARN viral simple brin.

PAMPs reconnus par les TLRs des mammifères

Les TLRs possèdent un domaine intracellulaire qui assure la transduction du signal par une
cascade de phosphorylations, ce qui aboutit à l’activation de gènes spécifiques. Il y a donc
synthèse de cytokines inflammatoires par la cellule, de chimiokines permettant d’attirer les
cellules immunitaires et de molécules endothéliales d’adhérence permettant aux autres
molécules de sortir du torrent circulatoire.

Action des TLRs activés

Par exemple, lorsque le TLR4 reconnait le LPS des bactéries Gram -, il provoque, via une
molécule adaptatrice (MyD88), une cascade d’activation qui aboutit à la synthèse d’IL1-β, d’IL-
6 et de TNF-α, trois cytokines inflammatoires entraînant notamment une réaction fébrile.

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Il y a adaptation de la réponse de la cellule en fonction des TLRs sollicités.

Cascade d’activation lors de la reconnaissance du LPS

 Illustration de l’importance des TLRs

- Exemple de TLR4 et de TLR2 qui contrôlent la clairance de Leptospira interrogans


Leptospira : spirochète responsable d'une zoonose bactérienne ; les rongeurs sont des
porteurs asymptomatiques et excrètent la bactérie dans leur urine.
Des souris DKO (double KO) pour les gènes TLR2 et TLR4 meurent 6j après l’injection d’une
dose de spirochètes alors que les souris sauvages (WT) survivent à la même dose. Les souris
DKO montrent des niveaux plus faibles d’ARNm codant pour l’IFNγ et l’iNOS (oxyde nitrique
synthase inductible) d’où une absence d’activation des macrophages qui ne peuvent donc pas
phagocyter les Leptospires et ne peuvent donc pas présenter l’Ag aux Th2 pour recruter les
plasmocytes.
=> La réponse adaptative nécessite donc l’intégrité des mécanismes de l’immunité innée.
A noter qu’on observe également des niveaux plus élevés ou équivalents d’autres cytokines
inflammatoires (TNFγ et IL1β).
=> La réponse inflammatoire n’est pas complètement TLR-dépendante (cf autres PRRs).

- Toute mutation des TLRs a des conséquences immunologiques : ex du Berger Allemand


avec un polymorphisme au niveau du TLR5.
Il existe une maladie fréquente chez le Berger Allemand, due à des SNPs qui entraînent une
hypersensibilité à la flagelline, d’où une réponse inflammatoire inappropriée associée à une

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diarrhée et à des vomissements. On appelle cette maladie IBD (=inflammatory bowel disease)
ou MICI (=maladie inflammatoire chronique de l’intestin).
=> Le polymorphisme des TLRs permet ainsi d’adapter la réponse immunitaire mais elle peut
aussi être à l’origine de son exacerbation.

b. Autres PRRs

Ils sont de nature variée mais leur fonctionnement est semblable à celui des TLRs
(reconnaissance préférentielle, cascade d'activations...). On retiendra notamment le CD14 qui
reconnaît le LPS et les récepteurs RIG qui reconnaissent l’ARN viral.

Autres PRRs

Remarque : Les bactéries, les parasites et les virus vont chercher à élaborer des stratégies de
contournement de cette reconnaissance.

Après reconnaissance, les cellules de l’inflammation prennent en charge l’agent pathogène.

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Réponse à l’invasion microbienne

Question : Les "TLRs" pour "Toll-like receptors" sont :


1) des récepteurs présents chez les cellules sentinelles
2) des motifs bactériens et viraux reconnus par les cellules sentinelles
3) des signaux d'alerte (ou alarmines) émis par les cellules détruites
4) des récepteurs spécifiques des Ags bactériens et viraux
ǝun ǝsuodǝɹ

B. Cellules de l’inflammation : cellules de l’immunité innée

1) Cellules phagocytaires : neutrophiles et macrophages

a. Etapes de la phagocytose

 Etape 1 : migration des cellules à partir du sang


Les cellules phagocytaires (neutrophiles et monocytes/macrophages) sont présentes dans le
sang et doivent se rendre dans les tissus par diapédèse pour pouvoir y exercer leur activité
phagocytaire. Sous l’influence des signaux de danger et/ou des chimiokines émises par les
cellules sentinelles, elles expriment des sélectines qui se lient aux intégrines des cellules

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endothéliales, ce qui permet le roulement et l’adhésion puis le passage entre les cellules
endothéliales.

Etapes de la diapédèse

 Etape 2 : adhérence, ingestion et destruction


Il y a déplacement actif vers le pathogène par chimiotactisme, suivi d’une phase d’adhésion,
d’une phase d’internalisation et enfin de la lyse du pathogène.

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Exemple d’une mobilisation massive des PMNs sur un site
inflammatoire : suite à l’injection sous-cutanée de
Corybacterium pseudotuberculosis au niveau de l'oreille droite
chez un agneau, on observe la mobilisation des polynucléaires
neutrophiles dans le noeud lymphatique drainant le site
d’inoculation.

b. Les neutrophiles

Rappels : Ce sont les premières cellules à arriver sur le lieu de l’inflammation. Ce sont des
cellules à vie courte, incapables de mémoire, qui ne se multiplient pas dans les tissus et ne
peuvent pas retourner dans le sang.

1) Adhésion des PNNs aux


« sélectines » des cellules
endothéliales en 2 temps
(rolling)
2) Extravasation, passage et
migration = diapédèse
3) Phagocytose
4) Puis régulation de
l’activité des neutrophiles
par les macrophages

Mode d’action des neutrophiles

Ces cellules sont attirées par des cytokines inflammatoires actives (IL1 et IL6), se fixent
aux micro-organismes et les phagocytent.
Elles sont également capables de projeter leur ADN hors d’elle-même tel un filet qui piège
l’agent pathogène ; il s’agit du phénomène de NET (Nuclear Extracellular Traping), sorte de
suicide du neutrophile qui jette son ADN sur l’agent pathogène pour l’emprisonner. Ce
phénomène a été découvert récemment.
Par ailleurs, les neutrophiles recrutent et activent les macrophages. Il existe un rétrocontrôle
négatif de la production de neutrophiles via les macrophages et LTh 17.

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D’autre part, les neutrophiles sécrètent des enzymes et molécules anti-bactériennes
présentes dans leurs granules : lactoferrine qui piège le fer nécessaire à la croissance
bactérienne, défensine, etc.

Equipement enzymatique des neutrophiles

c. Les macrophages

Il existe trois grands types de macrophages : les macrophages classiques activés par l’IFN et
à activité antimicrobienne, les macrophages impliqués dans la réparation cellulaire et les
macrophages régulateurs.

Les trois grands types de macrophages

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Contrairement aux neutrophiles, ils arrivent plus tardivement, peuvent se multiplier sur le
lieu de l’inflammation et quitter le tissu pour aller présenter l’antigène dans les nœuds
lymphatiques.

Les macrophages M1 (= à activité antimicrobienne) produisent du monoxyde d’azote NO qui


est un vasodilatateur et un puissant oxydant.
Les macrophages M2 (= régulateurs et impliqués dans la réparation cellulaire) nettoient le
site de l’inflammation en ingérant les neutrophiles morts et limitent ainsi les dommages
causés par les enzymes des neutrophiles. Ils initient le processus de cicatrisation
(multiplication fibroblastique et néoangiogenèse).

Cytokines produites par les macrophages

Au final, le macrophage est très polyvalent, à tel point qu’il est capable à la fois d’activer la
voie des Th1 et celle des Th2. Il est capable de remodelage tissulaire mais aussi destruction
tissulaire = rôles opposés.

Le rôle très polyvalent des macrophages

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2) Les cellules sentinelles : macrophages, cellules dendritiques et mastocytes

Les cellules sentinelles sont capables de répondre aux PAMPs et aux DAMPs. Elles sont
disséminées sur toutes les surfaces susceptibles d’être des portes d’entrées des pathogènes.
Elles libèrent des cytokines vasoactives, chimiotactiques et activatrices des cellules effectrices
et des molécules antimicrobiennes.

a. Les macrophages (sont aussi des cellules phagocytaires)

Les macrophages prennent différentes dénominations suivant leurs localisations. Ils sont ainsi
présents sous forme de monocytes dans le sang et prennent le nom de macrophages une fois
dans les tissus.

Les monocytes et différentes appellations des macrophages

Rappel : Un macrophage est caractérisé sur le plan morphologique par un cytoplasme large,
un appareil réticulé développé et de nombreux appareils de Golgi = activité sécrétoire très
dense.

Aspect morphologique d’un macrophage

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Les macrophages sont à la fois des cellules sentinelles, des phagocytes et des cellules
présentatrices d’antigènes.
Ils se mobilisent massivement sur le site de l’inflammation, après les neutrophiles. Ils
détectent, ingèrent et éliminent les microbes survivants et autres particules.
Les cytokines produites par les macrophages et autres cellules sentinelles peuvent engendrer
une fièvre et d’autres signes cliniques de l’inflammation.

b. Les cellules dendritiques

Découvertes par Steinman (prix Nobel de médecine en 2011), elles sont localisées dans
la peau et les muqueuses ainsi que dans les plages T des nœuds lymphatiques. Elles
constituent le relais avec l’immunité adaptative par leur capacité à présenter des antigènes
exogènes. Elles reconnaissent un signal de danger et sont capable d’internaliser l’agent
pathogène. Elles expriment alors le CMHII et présentent un antigène T après dégradation de
la bactérie.

Rôle pivot des cellules dendritiques

On distingue 6 fonctions dont deux sur lesquelles notre cher Prof a bien insisté :

 Fonction 3 : maturation en réponse à des stimuli de stress ou microbiens


La maturation des cellules dendritiques se fait sous l’influence de divers facteurs notamment
en réponse à des stimuli de stress ou microbiens.

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 Fonction 4 : sous-populations aux fonctions et récepteurs de dangers différents
On distingue en réalité deux types de cellules dendritiques d’origine différente, ce qui permet
d’orienter la réponse immunitaire en activant la voie humorale ou la voie cellulaire.

- Cellule dendritique conventionnelle


Elle est d’origine myéloïde. C’est le type le plus courant. Les cellules dendritiques myéloïdes
sécrètent majoritairement de l’IL12 et induisent une réponse de type Th1, c’est-à-dire à
médiation cellulaire.

- Cellule dendritique plasmocytoïde


Elle est d’origine lymphoïde et ne produit pas d’IL12, ce qui induit une réponse Th2,
humorale.

Sous-populations aux fonctions et récepteurs de danger différents

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c. Les mastocytes

Ils sont analogues à des basophiles et on en distingue deux populations : les mastocytes
muqueux et les mastocytes conjonctifs.
Ils jouent un rôle important dans l’immunité anti-infectieuse et anti-parasitaire. Ils disposent
d'une grande panoplie de PRRs, ce qui fait d’eux des cellules sentinelles. Ils sécrètent des
peptides antimicrobiens, des cytokines et des chimiokines qui attirent les PNNs.
Ce sont les cellules pivots de l’hypersensibilité de type I.

Question : Parmi les cellules suivantes, laquelle n'est pas qualifiée de sentinelle ?
1) Le macrophage
2) La cellule dendritique
3) Le mastocyte
4) Le polynucléaire neutrophile
ǝlıɥdoɹʇnǝu ǝɹıɐǝlɔnuʎlod ǝl : ǝsuodǝɹ

3) Autres cellules de l’inflammation

a. Les cellules NK (Natural Killer)

Elles représentent 10% des lymphocytes et sont des médiateurs importants de l’immunité
naturelle. Les cellules NK possèdent des TLRs et d’autres PRRs. Elles reconnaissent les
changements à la surface des cellules infectées ou stressées (ex : cellules tumorales) et tuent
ces cellules.
Elles ne reconnaissent pas l’antigène mais la présence et la qualité du CMHI conjointement à
des facteurs de stress (via les PRRs). Leur activation passe par un équilibre entre la stimulation
de récepteurs activateurs ou inhibiteurs.

Les cellules NK activées ont une action cytotoxique suivant plusieurs mécanismes:
 Induction de l’apoptose par la voie directe
 Coopération avec les anticorps pour déclencher la lyse cellulaire (ADCC)
 Action cytolytique indirecte par activation des macrophages via l’IFN et activation de
la voie Th1 cytotoxique.
L’action des cellules NK est renforcée par l’IL15, l’IFN de type 1 et l’IL12.
Ils sont également capables de mémoire mais cette capacité reste limitée.

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Mode d’action des cellules NK

Rôles des cellules NK

b. Cellules NKT

Ces lymphocytes sont présents dans les épithéliums et les organes lymphoïdes. Ils
expriment des molécules de surfaces typiques des cellules NK mais à la différence de ces
dernières, les cellules NKT reconnaissent certains antigènes microbiens non peptidiques
(comme les lipides ou glycolipides) via la molécule CD1 apparentée au CMH1 et expriment un
TCRαβ (invariant chez iNKT)..
Il existe deux sous-populations de cellules NKT : les iNKT (cellules NKT classiques) et les NKT
(cellules NKT de type II). Leurs fonctions précises restent mal comprises.

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c. Les cellules émergentes : les ILC ( = innate lymphoïd cells)

Le prof est passé très vite là-dessus, on se sait pas encore grand-chose de ces cellules.
Ces cellules, localisées essentiellement dans les muqueuses, sont à l’interface entre
l’immunité innée et l’immunité adaptative. Elles ont des fonctions qui rappellent les
différentes sous-populations lymphocytaires Th (Th1, Th2, Th17, Th22) mais sans
reconnaissance spécifique de l’antigène. Il existe trois sous populations : ILC 1, ILC2, ILC3
avec des fonctions différentes. La stimulation inappropriée de ces cellules aurait pour
conséquence des situations inflammatoires délétères.

C. Conséquences de l’inflammation : le double visage de


l’inflammation

1) Conséquences physiologiques

La réaction inflammatoire permet la mise en place de l’immunité adaptative qui permet, si


nécessaire, de lutter contre le pathogène. Une fois l’agression maîtrisée, on observe un
phénomène de réparation tissulaire qui conduit soit à une restitutio ad integrum si les dégâts
ont été peu importants, soit à une cicatrisation.

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Rôles de l’inflammation

Elle déclenche également des réponses systémiques (fièvre via IL1, IL6 et TNFα, arrêt de la
prise alimentaire via TNFβ, séquestration hépatique du fer). Tout ceci a pour effet de limiter
la croissance bactérienne.
Les signes de l’inflammation sont : la douleur, la chaleur, la rougeur et la tuméfaction.

Les signes de l’inflammation

2) Conséquences pathologiques

Si l'inflammation dure trop longtemps, on entre dans un phénomène d'inflammation


chronique qui peut prendre une forme suppurée si les neutrophiles n’arrivent pas à dégrader
correctement l’agent pathogène (d’où formation de pus) ou une forme granulomateuse (cas

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de la tuberculose) si ce sont les macrophages qui persistent dans le tissu, aboutissant à la
formation de granulomes qui enkystent l’agent pathogène.
La persistance du stimulus peut aussi aboutir à une fibrose du tissu. La chronicité est due à la
persistance de l’agent pathogène dans l’organisme (agent trop virulent et/ou réponse trop
faible) et limite sa progression mais ne permet pas son élimination, c’est un compromis.

3ème couche : coque


fibreuse

2ème couche de cellules


composée
essentiellement de
lymphocytes CD4+

1ère couche de cellules


(surtout des
macrophages OM1+)

Nécrose centrale

Exemple de conséquence d’une inflammation chronique : le granulome

Si la réaction inflammatoire se fait de manière trop intense, comme lors d’allergies, les
conséquences sur l’organisme peuvent être mortelles (choc anaphylactique avec vasodilation
généralisée, œdème laryngé à l’origine d’asphyxie) ou fortement invalidantes (cachexie si trop
de TNF, néphrite et nécrose vasculaire si dépôts amyloïdes).

D. Les médiateurs de l’inflammation

Lors de l'inflammation, les cellules immunitaires libèrent de nombreuses molécules pro-


inflammatoires :

1) les amines vaso-actives = histamine, sérotonine, ...


2) les kinines
3) les métabolites des phospholipides membranaires: prostaglandines (via cyclo-
oxygénases COX 1 et 2) et leucotriènes (via les lipo-oxygénases)

Page 24 sur 28
Cascade de l’acide arachidonique

NB : mode d'action des corticostéroïdes qui peuvent bloquer cette cascade en stimulant
l’expression d’un inhibiteur de la phospolipase A2 : propriété anti-inflammatoire.

4) le PAF (facteur activateur des plaquettes)


5) le NO via la NOS2 (inducible nitric oxide synthase)
6) les cytokines pro-inflammatoires : IL1 = IL-α (et IL-β), TNF, IL6 et autres
cytokines/chimiokines

Rôle de l’IL1

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Rôle du TNF-α : effets à la fois positifs et toxiques

7) facteurs de coagulation
8) cascade d’activation du complément

Les 3 voies d’activation du complément :

 2 voies « innées » :
 La voie des lectines
 La voie alterne (la plus
usitée = 80 à 90 %)
 1 voie « adaptative » = la voie
classique

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Rôles du complément

9) les protéines sériques de l’inflammation = acute phase proteins: CRP (PRR soluble),
haptoglobine...): ce sont des témoins de l'inflammation.

Conclusion : à retenir

Le système immunitaire protège l’organisme contre l’invasion microbienne et est donc


essentiel pour le maintien de la vie.
De multiples mécanismes agissent pour assurer l’absence de maladie infectieuse. Ces
mécanismes incluent les barrières physiques qui excluent les envahisseurs, l’immunité innée
qui fournit une protection initiale rapide et l’immunité adaptative qui fournit une résistance
spécifique et prolongée vis-à-vis de l’agent pathogène.

L’hôte reconnaît rapidement les microbes invasifs grâce à des molécules communes
exprimées à la surface, ou via les acides nucléiques. Ces molécules sont les PAMPs.
L’hôte reconnait aussi des molécules communes aux tissus endommagés, appelées DAMPs ou
alarmines.
Les PAMPs sont reconnus par les PRRs (dont les TLRs) présents à la surface des cellules ou par
d’autres récepteurs (intracellulaires).

Ces récepteurs à PAMPs sont essentiellement localisés sur les cellules sentinelles: les
macrophages, les cellules dendritiques et les mastocytes.
Les signaux émis par les TLRs et autres récepteurs permettent l’activation des cellules
sentinelles qui produisent divers médiateurs et cytokines. Les cytokines initient la réaction
inflammatoire proprement dite.

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Les principales cytokines pro-inflammatoires sont le TNFα, l’IL1 et l’IL6 + chimiokines.
Ces molécules augmentent le flux sanguin et la perméabilité vasculaire. Elles sont donc
chimiotactiques pour les phagocytes.

Certains agents pathogènes ont développé des stratégies pour contourner l’immunité
innée (phénomène d’échappement immunitaire).

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CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM

CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM


Immunité antibactérienne et immunité antifongique

I. Immunité antibactérienne .............................................. 2


A. Pathogénie bactérienne ........................................................................... 2

1) Les bactéries exotoxinogènes ...................................................................................... 2

2) Les bactéries endotoxinogènes ................................................................................... 5

3) Les bactéries invasives................................................................................................. 6

B. La réponse innée antibactérienne ............................................................ 7

C. La réponse adaptative antibactérienne ................................................... 8

D. Immunopathologie induite par les bactéries ........................................... 9

E. Mécanismes d’échappement à la réponse immunitaire ........................ 10

F. Diagnostic des infections bactériennes .................................................. 15

II. Immunité antifongique ................................................. 16

1/20
I. Immunité antibactérienne

A. Pathogénie bactérienne

On distingue plusieurs types de bactéries en fonction de leur pathogénie :


 les bactéries exotoxinogènes
 les bactéries endotoxinogènes
 les bactéries invasives
Remarque : certaines bactéries peuvent appartenir à plusieurs catégories ci-dessus.

1) Les bactéries exotoxinogènes

Les bactéries exotoxinogènes sont des bactéries qui libèrent des toxines dans
l'organisme.
La bactérie se multiplie mais sa multiplication n'est pas à l'origine des signes cliniques.
Les bactéries restent bloquées au niveau de la paroi intestinale mais les toxines passent la
barrière épithéliale et sont absorbées par les cellules cibles, provoquant une intoxination à
l’origine des signes cliniques.
L'intoxination est le résultat d'une accumulation de toxines.

Attention à ne pas confondre intoxination et intoxication !

Mode d’action d’une bactérie exotoxinogène

Exemples de bactéries exotoxinogènes :

 Clostridium tetani
Elle libère une toxine protoplasmique, à rôle neurotoxique à l’origine du tétanos.

2/20
 Clostridium botulinum
Elle libère également une toxine protoplasmique, présente dans les aliments (TIAC),
neurotoxique. On parle alors d'intoxination pure car il n’y a pas de dissémination
bactérienne.

 Bacillus anthracis (= fièvre charbonneuse ou charbon bactéridien ou anthrax):


Cette bactérie libère 2 toxines qui s'associent à l'antigène protecteur, « PA » pour
«Protective Antigen » :
 LT ou LF pour Anthrax Lethal Toxin ou Facteur Létal, à action cytotoxique
 EF pour Edema Factor ou facteur œdèmatogène
Ces deux toxines ont un support plasmidique (pXO1 et pXO2).

Remarque : Il faut bien noter que l'antigène protecteur est protecteur pour les toxines, et non
pas pour l'individu infecté...

Architecture de B.anthracis

Deux éléments sont à l’origine de l’immunité antibactérienne : les toxines et la capsule.

Pathogénie de Bacillus anthracis :


1) Fixation du PA sur un récepteur de la cellule à infecter. Il est ensuite clivé et
forme un heptamère.
2) Le LF et/ou l’EF se fixent alors au PA et le complexe ainsi formé est internalisé.
3) Une fois dans le cytosol des cellules « parasitées », les deux toxines peuvent
activer leur capacité toxique :
- Échappement au système immunitaire et dommages cellulaires
- Mort de la cellule

3/20
Pathogénie de Bacillus
anthracis

 Les E. coli pathogènes extra-intestinaux : non responsables de diarrhées

 Les E. coli uropathogènes (UPEC)

 Les autres E. coli pathogènes non responsables de diarrhées: septicémies,


méningites,...

 Les E. Coli pathogènes intestinaux, agents de diarrhées.


Six principaux pathotypes intestinaux sont décrits :

 Les E. Coli entérotoxinogènes (ETEC): Ils sont liés à la présence d'entérotoxines, les
unes thermostables (ST), les autres thermolabiles (LT), et d'adhésines qui
permettent aux bactéries d'adhérer aux cellules épithéliales de la muqueuse de
l’intestin grêle, de s’y multiplier et de produire des toxines qui seront absorbées.
Les gènes de ces deux types de facteurs de pathogénicité ont un support
plasmidique.

Les 5 autres pathotypes sont moins importants.

 Les E. Coli entéropathogènes (EPEC): Ces bactéries colonisent la muqueuse


intestinale en adhérant très fortement aux entérocytes, produisent des lésions
d'attachement et d'effacement caractérisées par la destruction localisée des
microvillosités de la bordure en brosse, et en induisant des altérations au niveau du
cytosquelette des cellules épithéliales.

4/20
 Les E. Coli entérohémorragiques (EHEC) ou Escherichia coli producteurs de Shiga-
toxines (STEC) (ou anciennement VTEC)
 Les E. Coli entéroinvasifs (EIEC) (voir petit 3 sur les bactéries invasives)
 Les E. Coli entéroagrégatifs ou EaggEC, ou AAEC
 les E. Coli à adhésion diffuse ou DAEC: les DAEC adhèrent seulement aux cellules
Hep-2 et paraissent uniformément dispersées sur toute la surface des cellules
épithéliales en un profil diffus.

2) Les bactéries endotoxinogènes

Les bactéries endotoxinogènes sont des bactéries qui ont des toxines ancrées dans
leur membrane, comme par exemple le lipopolysaccharide (LPS). Les antigènes peuvent alors
être thymo-dépendants mais aussi thymo-indépendants.

Le LPS constitue un important facteur de virulence à l’origine de l’inflammation


tissulaire mais aussi du choc toxique, associant un syndrome de détresse respiratoire et des
lésions d’organes pouvant entraîner la mort.

Mode d’action des bactéries endotoxinogènes

Les macrophages reconnaissent le LPS via le TLR4 (cf. CM2) associé à la protéine CD14.
Cette reconnaissance entraîne une réponse inflammatoire cytokinique (production d'IL1, IL6
et de TNFα) qui conduit ensuite au choc septique en cas de sollicitation importante.

Définition du choc septique : réaction exagérée de l’hôte au relargage systémique du LPS des
bactéries de type Gram négatif, caractérisée entre autres par une hypotension et une
hypoperfusion.

5/20
Pathogénie du choc septique 

3) Les bactéries invasives

Les bactéries invasives sont des bactéries capables d'envahir et de proliférer dans les
tissus de l'organisme et d'y provoquer des troubles physiopathologiques plus ou moins
importants.
Leur multiplication peut être locale ou systémique (intracellulaire ou extracellulaire).

Ainsi, on trouve des bactéries:


 à développement extracellulaire, à l’origine de production d’enzymes et de
destructions tissulaires (Streptococcus, Staphylococcus)
 à développement intracellulaire facultatif (Brucella, Listeria, mycobactéries) ou
obligatoire (Chlamydia, rickettsies), à l’origine de destructions cellulaires et
d’infections chroniques.

Mode d’action des bactéries invasives

6/20
Exemple : Les E. coli intestinaux, agents de diarrhées, font partie des bactéries invasives. Six
principaux pathotypes intestinaux sont décrits, dont les E. coli entéroinvasifs (EIEC), à l'origine
de syndromes dysentériques: intermédiaires entre les Escherichia coli et les Shigella dont ils
possèdent le pouvoir pathogène (invasion des cellules épithéliales, échappement au
phagosome, protection de molécules causant la pathogénie).

Les Brucella sont à classer parmi ?


1) Les bactéries extracellulaires
2) Les bactéries capables de parasitisme intracellulaire facultatif
3) Les bactéries invasives
4) Les bactéries exotoxinogènes

Réponses : 2 et 3. Ce sont des bactéries « furtives » qui produisent peu de réaction


inflammatoire afin de se cacher du SI

B. La réponse innée antibactérienne

Après l’entrée des bactéries dans l'organisme, celui-ci met en place différents moyens
de défense. Cela passe d’abord par des mécanismes de l'immunité innée via la reconnaissance
des PAMPs des agents pathogènes par les cellules sentinelles (via les récepteurs TLRs). Cette
reconnaissance participe à la réponse innée inflammatoire et oriente la réponse adaptative
Th1/Th2 selon le TLR activé.

Rappel : PAMPs reconnus par les TLRs des mammifères

Il faut alors constater le grand nombre de ligands possibles (en gras : ceux strictement
bactériens), qui sont reconnus par des récepteurs de type TLR ou autres (dont CD14, NOD1 et
NOD2). [Cf CM2]

7/20
Autres PRRs

C. La réponse adaptative antibactérienne

La réponse adaptative est mise en jeu lorsque les bactéries ont réussi à passer la barrière de
l’innée.

Les 5 mécanismes de bases de la réponse adaptative sont :


1) La neutralisation des toxines ou enzymes par les Ac
2) La destruction des bactéries par les anticorps et le complément après activation de
la voie classique
3) L’opsonisation des bactéries par les Ac (ADCC) et le complément (rôle d’opsonine
alors) → phagocytose et destruction
4) La destruction des bactéries intracellulaires par les macrophages activés
5) La destruction directe des bactéries par les
lymphocytes T cytotoxiques et les cellules NK

Les cinq mécanismes de base de la réponse


adaptative

Remarque : La voie alterne du complément est


plutôt liée à la réponse immunitaire innée et la voie
classique à la réponse adaptative.

8/20
L’hôte se protège :

 contre les bactéries exotoxinogènes : neutralisation des toxines par les Ac, ce
qui explique l’importance de la vaccination (contre le tétanos par exemple).

 contre les bactéries à multiplication extracellulaire :


 Phagocytose par les macrophages activés par l’IFNγ
 Neutralisation des enzymes bactériennes par les Ac
 ADCC
 Opsonisation, avec ou sans phagocytose

Remarque : La cytotoxicité dépendante des anticorps (ADCC) est le mécanisme par lequel les
cellules entourées d'anticorps sont détruites par des cellules ayant des récepteurs Fc
(opsonisation), sans qu'il y ait besoin de CMH.

 contre les bactéries invasives

D. Immunopathologie induite par les bactéries

Elle correspond aux lésions entretenues par le système immunitaire via les bactéries.
On reparlera des différentes hypersensibilités dans les CM suivants.

 Hypersensibilité de type II

Fixation d'un élément bactérien (LPS) sur certains éléments comme les hématies, qui sont
alors reconnues par le complément, d'où une lyse des hématies. Il en découle :
- une anémie hémolytique et un choc inflammatoire
- une thrombocytopénie si le LPS se fixe aux plaquettes

9/20
 Hypersensibilité de type III
Un complexe immun complique l'infection bactérienne. Les Ag circulants se complexent aux
Ac circulants, ce qui attire les neutrophiles et provoque leur dégranulation ; il y alors activation
intempestive de l’immunité.
Il s’agit par exemple du cas de l'ehrlichiose canine, de l'uvéite récidivante des équidés (ERU),
ou encore de la phase chronique de la gourme du cheval à Streptococcus equi.

 Hypersensibilité de type IV
Dans le cas des bactéries à multiplication intracellulaire, il peut y avoir formation d'un
granulome parasitaire (par exemple le granulome tuberculeux), qui assure une protection,
mais permet aussi la persistance de l'agent bactérien.

Parmi ces quatre mécanismes de défense antibactérienne, citez celui qui ne convient pas, à
priori, pour les bactéries extracellulaires ?
1) Neutralisation des toxines ou des enzymes par les Ac
2) Destruction des bactéries par les Ac et le complément
3) Opsonisation des bactéries par les Ac et le complément (phagocytose et
destruction)
4) Destruction directe des bactéries par les LTc et les cellules NK

Réponse 4

E. Mécanismes d’échappement à la réponse immunitaire

Il existe plusieurs moyens d’échapper à la réponse


immunitaire : la non reconnaissance des molécules, le
blocage de la transduction, l’accélération de la destruction
des médiateurs et la redirection du signal.

Mécanismes d’échappement à la réponse immunitaire

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On distingue plusieurs catégories de résistance des bactéries au système immunitaire :

 Résistance à l’attaque par les facteurs chimiques


Exemple : Staphylococcus aureus. Ces bactéries sont résistantes au lysozyme grâce à la
sécrétion d’inhibiteurs des défensines (antibiotiques naturels) sécrétées par les PN. Cela peut
entraîner des infections pyogènes si l'infection s'installe de façon durable (caractéristique des
Staph).

 Inhibition de l’activation du complément (C’)


La coque des bactéries Gram+ est résistante à la voie alterne (donc la voie de l'immunité
innée). Cela permet de ne pas avoir de production de facteurs chimiotactiques et
inflammatoires et pas de destruction directe.

 Résistance à l’opsonisation
La capsule des bactéries Gram+ (ex : Bacillus anthracis, cf schéma p3) limite la destruction
bactérienne et la présentation antigénique.

 Résistance à la lyse par les cellules phagocytaires


 Résistance des bactéries à multiplication extracellulaire aux granulocytes
- Inhibition de la phagocytose (E. coli)
- Production de toxines lytiques (streptolysines et leukocidines de S.aureus)
- Inhibition de la mobilité des granulocytes (ex : protéine CHIPS* de S. aureus ou
toxines de B. anthracis)
- Résistance aux dérivés oxygénés (bactéries catalase +)
 Résistance des bactéries à multiplication intracellulaire aux macrophages
- Blocage de la fusion du phagosome avec le lysosome (mycobactéries, Brucella)
- Échappement du phagosome avant la fusion et multiplication dans le cytoplasme
(Listeria)
- Résistance aux enzymes lysosomiales (corynébactéries, Legionella)

Mécanismes de survie des bactéries à parasitisme intracellulaire facultatif

11/20
Exemple de Listeria monocytogenes
Cette bactérie est capable de s’échapper du phagosome avant la fusion avec le lysosome grâce
à ses toxines. Une fois libérée, elle se retrouve dans le cytoplasme où elle s’entoure de
filaments d’actine, ce qui lui permet de passer directement de la cellule infectée à une cellule
saine adjacente et donc de se propager.

Processus infectieux de Listeria

Remarque : Certaines bactéries peuvent aussi s’opposer à l’autophagie.

 Inhibition de la réponse spécifique


- Inhibition de l’apoptose (Shigella ; M tuberculosis)
- Inhibition de l’activité des IgA: protéases IgA spécifiques (Neisseria), leurres FcRα (=
pseudo-récepteurs) capables de tromper les IgA et inhibition de l’expression des
CMH2, ce qui perturbe la présentation des Ag (Helicobacter pylori)

 Variation antigénique et/ou mimétisme moléculaire et inhibition de la reconnaissance


C’est le cas des Spirochètes, de Campylobacter fetus et de Streptococcus pneumoniae.

 Modifications du profil de la réponse spécifique


 Exemple de Mycobacterium avium var paratuberculosis: responsable de la
paratuberculose chez les ruminants.
Il existe une forme lépromateuse (LEP) et une forme tuberculoïde (TUB).
La forme TUB est associée à une forte résistance de l'organisme car la voie Th1, celle de
l’immunité cellulaire, est activée (plus d’IL2 et d’IFN que d’Ac).
La forme LEP, quant à elle, orientera vers la voie de type Th2, donc vers la production
d'anticorps. Or la bactérie est intracellulaire, la réponse immunitaire est donc insuffisante.
On ne sait pas ce qui entraîne le passage de la forme TUB à la forme LEP.

12/20
Spectre immunitaire dans la paratuberculose ovine

 Exemple de Bordetella bronchiseptica, agent causal de :


- la toux de chenil chez le chien
- la rhinite atrophique chez le porc
- d’infections du tractus respiratoire chez le lapin (« snuffles »)
C'est une bactérie assez proche de Bordetella pertussis, agent de la coqueluche chez l’homme.
Elle agit rarement seule !

Elle exprime son pouvoir pathogène grâce à la présence d’un système de sécrétion de
type 3 (T3SS) qui agit comme une « seringue » capable d’injecter dans les cellules cibles de
l’hôte des protéines bactériennes appelées « effecteurs » ou « protéines effectrices ».
Une de ces protéines, la BopN, a été récemment identifiée (en 2009) dans un processus de
survie de la bactérie : elle est nécessaire pour induire la maladie.

Des expériences ont été réalisées sur des


souris et on remarque que les souris meurent
rapidement après avoir été infectées par les
bactéries sauvages (WT) alors que les souris
infectées par des bactéries délétées
respectivement de BopN et de T3SS survivent.

Suivi du pourcentage de survie lors de


l’expérience

13/20
On voit que la délétion de BopN ou de T3SS entraîne une diminution de synthèse de l'IL10
(graphe A) et une augmentation de la synthèse de l'IFNγ (graphe B).

 Des cellules CD11c+ sont recrutées massivement lors de l’infection à B bronchiseptica


(= cellules dendritiques).
 Les souris infectées par un mutant ΔT3SS de B.bronchiseptica éliminent rapidement ce
mutant (100% de survie à J8) à la différence des bactéries WT.
 Les souris infectées par un mutant ΔBopN, un effecteur de T3SS, de B bronchiseptica
éliminent rapidement ce mutant.
 Les souris infectées par une souche sauvage WT produisent de l’IL-10 à la différence
des souris infectées par ΔBopN qui en produisent peu.

En conséquence B. bronchiseptica WT « uprégule » la production d’IL-10 via BopN et via


le NF-kBp50, ce qui pour conséquence de « downréguler » la production d’IFNγ ce qui diminue
la clairance bactérienne par les phagocytes pulmonaires et les neutrophiles.
Bordetella, grâce à BopN, dérégule ainsi la réponse inflammatoire induite par l’infection
intranasale et persiste ainsi chez l’hôte infecté au lieu d’être éliminée normalement.

Application possible: BopN pourrait être une cible thérapeutique.

14/20
 Exemple des Leptospires
Les TLR 4 & 2 sont primordiaux pour la clairance bactérienne (cf CM2).

Leur capacité d’adhésion est due à un répertoire très riche d’adhésines avec de multiples
activités biologiques :
- Adhésion aux tissus
- Activation du plasminogène, qui entraîne une dissémination accrue des leptospires
- Capacité à développer des biofilms dans les organes cibles (reins chez le rat)

Ces bactéries résistent à la phagocytose (différence entre leptospires pathogènes et


leptospires saprophytes) et à l’action du complément.

Dans l’exemple concernant B.bronchiseptica, la bactérie utilise comme stratagème pour


échapper à la réponse du système immunitaire de l’hôte :
1) La production d’Ac neutralisants
2) Un système de sécrétion capable d’injecter à l’hôte une protéine immunomodulatrice
3) L’induction de la production de l’IFN gamma par la protéine BoPN
4) L’induction de la production d’IL10 par la protéine BoPN
Réponses 2 et 4

F. Diagnostic des infections bactériennes

 Diagnostic direct
Coloration, isolement par culture ou PCR : ++++

Attention, la présence de la bactérie n'entraîne pas forcément une virulence : on peut avoir
des porteurs sains.

 Diagnostic indirect
 Détection de marqueurs spécifiques de la réponse immunitaire : +
 In vivo : mise en évidence de la réponse à médiation cellulaire : ++
(Par exemple, le test d'intradermoréaction mis en œuvre lors du dépistage de la
tuberculose bovine : on déclenche une HS4 pour détecter la présence de
mycobactéries)
 In vitro : sérodiagnostic principalement : ++++
-Agglutination = Rose bengale, ring test...
-ELISA, fixation du complément, ...

Attention : Il peut y avoir des faux-positifs et des faux-négatifs !!!

15/20
II. Immunité antifongique

Il existe 3 modalités d'infection fongique:


 Infections primaires des surfaces (peau et muqueuses).
 Infections primaires par des champignons dimorphes principalement localisées
aux voies respiratoires. Exemple : Aspergillus
 Infections secondaires par des champignons opportunistes chez des individus
immunodéficients

Les mécanismes innés et adaptatifs de la réponse immunitaire sont :


- Neutrophiles et voie alterne du complément; cellules NK
- Les PAMPs qui sont reconnus par les TLR2
- Intervention préférentielle des cellules Th17 → sollicitation accrue des neutrophiles &
cellules endothéliales → réponse immédiate aux infections fongiques

Une fois ces mécanismes mis en place, la voie dominante est celle des Th1, ce qui entraîne
l'activation des macrophages et des CTL, mais il y a souvent persistance des champignons et
réactivation.
La voie Th1 permet la formation d’un granulome qui encercle le champignon et le détruit.
Par contre, si l’individu est immunodéprimé cette voie ne peut être activée et il y a
dissémination du champignon dans tout l’organisme.

Immunité des infections fongiques

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Conclusion : à retenir

 Les anticorps neutralisent les toxines bactériennes


 Les anticorps seuls opsonisent les bactéries
 Les anticorps et le complément peuvent soit opsoniser les bactéries, soit les détruire
directement via le complexe d’attaque membranaire
 L’activation des macrophages via les lymphocytes Th est nécessaire pour détruire les
bactéries intracellulaires
 Dans certaines circonstances, une réponse inappropriée Th2 en lieu et place d’une
réponse Th1 peut conduire à une maladie exacerbée voire à la mort de l’animal (cas
des mycobactéries)
 Les bactéries sont capables de résister à la destruction et l’élimination via de multiples
mécanismes
 L’immunité à médiation cellulaire est le mode prépondérant pour lutter contre les
infections fongique

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Annexes

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CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM

CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM


L’immunité antivirale

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Introduction : rappels sur la structure des virus
Un virus est un parasite intracellulaire obligatoire, composé d'un acide nucléique
(ADN ou ARN) mono ou bicaténaire, enveloppé dans une capside qui assure sa protection.
Cette capside peut être entourée d'une enveloppe membranaire qui peut porter des
glycoprotéines de surface.

Les virus, qu'ils soient enveloppés ou non, portent toujours des éléments antigéniques
en surface : glycoprotéines, éléments de la capside. Toutes les protéines, structurales ou non,
sont des antigènes capables de déclencher la réponse immunitaire.
Un virion ne possède pas de protéines non structurales exprimées : elles sont produites
pendant le stade intracellulaire de l'élément viral et sont utilisées pour sa réplication.
Remarque : Ce qui est dans la capside est protégé du système immunitaire, il faut donc se
concentrer sur les antigènes extérieurs.

Rotavirus (infections digestives Structure d’une particule virale


chez le veau), en forme de roue

Il est possible de déterminer quels antigènes sont à l'origine d'une réponse antivirale anticorps
grâce à la technique du Western-blot :
 prélèvement cellulaire et purification du virus
 lyse de la particule virale et électrophorèse des protéines sur gel puis transfert sur
membrane (exemple : feuille de micro cellulose)
 hybridation avec des anticorps dirigés contre les antigènes viraux (obtenus par
immunisation chez un individu de laboratoire) et révélation.

2/30
Protéines d’enveloppe et
de la capside

Détection des antigènes viraux par Western-Blot

Cette technique permet de visualiser les antigènes repérés par les anticorps circulants
mais pas ceux reconnus directement par les cellules.

Pathogénie virale

A. Déroulement de l’infection virale


Le prof est passé très vite sur la décapsidation, l’assemblage, la maturation et la libération des
nouveaux virions.

1. Etape 1 : Attachement et internalisation

Le virus présente des antigènes qui sont reconnus par la cellule cible via des récepteurs
grâce à des analogies structurales, ce qui permet l’adhésion de la particule virale à la cellule.
Exemples de récepteurs :

• Récepteur à l'acétylcholine pour le virus de la rage

• Récepteurs au C3 pour le Virus d'Epstein-Barr


• Chémokine CCR5 pour le virus West Nile (rappel : flavivirus responsable
d’encéphalite chez le cheval et chez l’homme)

3/30
Le virion est ensuite internalisé dans la cellule par fusion de la membrane cellulaire
avec la membrane virale (virus enveloppés) et / ou par endocytose (virus enveloppés et tous
les virus nus).

Ex d’endocytose : macropinocytose

Les modalités d’endocytose dépendent de la nature du virus et des protéines cellulaires


impliquées. La pinocytose se fait plutôt par invagination tandis que la phagocytose commence
par l’émission de pseudopodes.

Quelques exemples de pénétration de virus dans les cellules cibles par endocytose
Il faut simplement savoir que le mode d’entrée du virus dépend de sa nature
(nu/enveloppé) et savoir citer quelques modes d’endocytose : la phagocytose et la
pinocytose dont il existe des variantes (avec ou sans clathrine, avec ou sans
dynamine…).

2. Etape 2 : décapsidation ou « uncoating »

Il s’agit de la libération de l’acide nucléique et des enzymes virales (ex : rétro-transcriptase)


dans le cytoplasme de la cellule hôte. Ce sont les enzymes cellulaires qui dégradent la capside.

4/30
Ex : entrée du virus de la FVR via la molécule DC-SIGN
Pour le virus de la fièvre de la vallée du Rift (FVR) par exemple, la fixation du virus au récepteur DC-
SIGN (porté par les cellules dendritiques) entraîne le rassemblement de plusieurs récepteurs puis
l’endocytose.

3. Etape 3 : réplication du virus

Il s’agit de la phase de synthèse des différents constituants du virion. Elle est permise par
les enzymes de la cellule et son déroulement diffère suivant la nature du virus. On trouve
toujours :

 La réplication du génome viral


 La transcription des gènes viraux en ARNm => traduction en protéines virales

On rappelle que la réplication des virus à ARN se fait dans le cytosol et consiste
principalement en une traduction tandis que pour les virus à ADN, il y a d’abord transcription
en ARNm dans le noyau puis traduction dans le cytosol.

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Le cas des Rétrovirus est un peu à part puisqu’ils convertissent leur ARN en ADN grâce à
la rétrotranscriptase présente dans le virion. Cet ADN s’intègre dans le génome de la cellule
hôte pour y être transcrit en ARNm puis traduit.
Ces deux étapes (rétrotranscription et intégration) sont spécifiques aux Rétrovirus
et sont à connaître.

6/30
4. Etape 4 : assemblage et maturation

L’assemblage des particules virales est spontané.

5. Etape 5 : libération des nouveaux virions

Il existe principalement deux modalités de sortie :

 Lyse cellulaire pour les virus nus


 Bourgeonnement pour les virus enveloppés

B. Conséquences d’une infection virale

L’infection d’une cellule par une particule virale peut conduire à :

 Une infection lytique productive : il y a lyse des cellules infectées

 Une infection abortive : pas de production de nouveaux virus. La cellule parvient à


empêcher la synthèse de virions. Il n’y a pas de signe clinique mais une transmission
est possible.

 Une infection transformante : transformation maligne des cellules infectées. C’est


l’acquisition d’un phénotype tumoral avec prolifération excessive incontrôlée (par
apport d’un oncogène ou par extinction d’un anti oncogène).

 L’apoptose : permet d’éviter la libération de virions et freine la propagation du virus.

 Une infection persistante : apparition de nouvelles protéines à la surface des cellules


infectées. Le virus n’est généralement jamais épuré complétement de l’organisme.
Les protéines virales ne sont pas détectées par le système immunitaire.

 Infection chronique : la charge virale ne diminue jamais et reste à un niveau


constant.

 Infection latente : la charge virale est contrôlée par le système immunitaire.


Le virus est latent, à très bas bruit après une première phase clinique. Il a la
possibilité d’être réactivé (= synthèse massive de virions lors d’un stress).
Exemple : les Herpesvirus restent cachés dans le système nerveux et se
multiplient en cas de stress (coryza du chat, varicelle de l’homme).
 Infection à évolution lente : équilibre entre le système immunitaire et la
charge virale pendant des mois, voire des années…. Mais il est finalement
rompu avec une multiplication virale qui s’intensifie.

7/30
Exemples : FIV du chat, VIH de l’homme.

Les conséquences d’une infection virale

Les infections persistantes


En résumé : il existe des infections non productives (grâce à la lyse et l’apoptose des cellules
infectées) et des infections productives (aiguë ou latente). Les infections virales peuvent
déclencher un phénomène tumoral (rare).

Les virus sont intracellulaires, ils vont donc nécessiter une immunité cytotoxique pour être
éliminer.

8/30
Quelles sont les étapes caractéristiques du cycle du Rétrovirus ?
1) L’attachement à la cellule cible.
2) La transformation de l’ARN viral en ADN viral.
3) La possibilité pour l’ADN viral de s’intégrer au génome de la cellule hôte.
4) La libération des nouveaux virions par bourgeonnement.

Réponses : 2 et 3

L’immunité innée antivirale

A. Reconnaissance
Des PAMPs viraux sont reconnus par des PRRs (dont les TLRs) plus ou moins
spécialisés. Les principaux PAMPs viraux sont les acides nucléiques (notamment les ARN
double brins qui n’existent pas dans les cellules normales, mais également tous les ADN et
ARN différents de ceux de l’hôte).

9/30
Parmi les récepteurs, on retrouve notamment les TLR3, 7, 8, 9 qui sont intracellulaires
et qui reconnaissent les acides nucléiques des virus et les TLR 2 et 4 qui reconnaissent des
protéines virales. Il existe aussi des récepteurs RIG1 et PKR qui sont activés par l’ARN viral.
Pour plus de détails se reporter au CM2.

B. Action des TLRs activés

Après la reconnaissance des virus par les cellules sentinelles, les TLRs activés (et autres
PRRs) :

 Participent à la réponse innée inflammatoire production d’IFN 1


 Orientent la réponse adaptative Th1/Th2

Ils permettent la transduction d’un signal et la transcription de gênes particuliers

10/30
Etape 1 : reconnaissance des virus par les cellules sentinelles : rôle des TLRs et autres PRRs

1. Enzymes diverses

L’activation des TLRs conduit à la synthèse de molécules, qui se lient aux glycoprotéines
d’enveloppe, empêchant la fixation virus-cellule hôte, telles que les défensines, le lysozyme (à
action anti Gram + mais également antivirale), les collectines, etc.

2. Apoptose des cellules infectées

Ce signal peut aboutir au sabordage des cellules par apoptose !

3. Interférons

Il s’agit de cytokines produites par les cellules sentinelles activées. On en distingue trois types
qui sont produits par des cellules différentes à des moments particuliers.

11/30
Les différents types d’interférons.

Remarques : les IFNα et les IFN β peuvent exister sous différents isoformes.
Les IFNλ ou les IL28-29 (de type 3) ont été découverts récemment.
L’IFN  est utilisé comme adjuvant par certains laboratoires.
L’IFN est produit par le foetus et piège la PGF2α dans l’utérus, ce qui empêche la
lyse du corps jaune.
L’IFN  possède une toute petite activité antivirale.

a) Interférons de type 1 (ou 3)

i. Présentation des IFN-1

Les interférons de type 1 (α et β principalement) sont thermostables et sont les premiers


produits. L’IFN-β est produit spécifiquement lors des infections virales par les fibroblastes et les
cellules épithéliales alors que l’IFN-α est produit par les cellules dendritiques dans des
circonstances moins spécifiques.

12/30
Etape 2 : Fixation de l’IFNα sur son récepteur et activation des ISG

Ils agissent selon deux mécanismes :

 ils jouent le rôle de facteurs de transcription (via les facteurs Jak et Stat) pour des gènes
appelés ISG (Interferon Stimulated Genes) et qui regroupent plus de mille gènes
différents.

 ils activent également les cellules NK qui vont exercer leur activité cytotoxique et
recruter les macrophages. Les NK reconnaissent les cellules exprimant peu le CMHI et
déclenchent l’apoptose par la voie directe (perforine) ou extrinsèque (récepteur FAS).

ii. Cinétique de la production d’interféron de type 1 (ou 3)

La production d’IFN 1
démarre dès les premières heures
(contrairement à la production
d’anticorps) après l’infection et
atteint un maximum au bout de
cinq jours pour ensuite décroître
progressivement et laisser place à
la réponse adaptative.

Cinétique de production des IFN 1

13/30
iii. Mode d’action des IFN1

Liaison à un récepteur => activation de facteurs de transcription => activation de


nombreux gènes. L’activation des gènes ISG aboutit à :

 La production de protéines antivirales : permet d’inhiber la synthèse d’ARN par la


cellule ce qui bloque la réplication virale d’où leur action virostatique.
Exemples :
 la PKR (protéine kinase) qui est donc un TLR et un effecteur ->
phosphoryle elF2α ce qui bloque la traduction des ARNm viraux
 les protéines Mx qui empêchent la traduction de certains ARNm viraux
 la NO Synthase qui permet de synthétiser un puissant oxydant (le NO)
qui est toxique pour le virus et/ou la cellule hôte

 La production de protéines immunomodulatrices : CMH de classe I et cytokines


(TNF et IL12)
Les interférons de type 1 induisent la maturation et une expression accrue du CMHI
par les cellules qui peuvent mieux présenter les antigènes viraux et sont alors
mieux reconnues par les lymphocytes T cytotoxiques.

 L’activation des cellules NK

b) Interféron de type 2 (activité négligeable par rapport à celle des


IFN1 et IFN3)

Il s’agit de l’interféron gamma qui est produit par les cellules NK en réponse aux
interférons de type 1. Il active les macrophages et induit également la synthèse d’IL12, ce qui
permet justement d’activer une réponse Th1 avec recrutement des lymphocytes T
cytotoxiques, et de TNF d’où l’apparition de fièvre.

14/30
Pour récapituler :

4. L’exemple du virus de la Blue Tongue (BTV) :

Un même virus peut être reconnu par plusieurs TLRs différents suivant le type cellulaire
qu’il infecte.
Le virus de la Fièvre Catarrhale Ovine (FCO ou Blue Tongue Virus) est reconnu par les
récepteurs RIG4 et MDA5 dans les cellules non hématopoïétiques alors que d’autres
récepteurs non identifiés interviennent dans les cellules hématopoïétiques.
Les deux cellules vont produire des IFN β.

Phénomène
d’interférence virale

Exemple du virus de la Blue Tongue

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Dans les cellules hématopoïétiques, cette production d’IFN dépend de la formation
d’un endo/lysosome tandis que dans les cellules non hématopoïétiques, il y a activation d’une
ARN hélicase qui va à son tour, via des intermédiaires, activer la synthèse d’IFN β.

C. Autre mécanisme de défense antivirale : ARN


interférence ou RNA silencing

Les ARN interférences reposent sur l’action de petits ARN inhibiteurs (ARNi)
synthétisés lors de la réplication du virus. Ils reconnaissent spécifiquement certaines
séquences de l’ARNm viral dont ils sont complémentaires et les dégradent avec l’aide des
protéines RISC : ils bloquent la phase de traduction et donc le cycle viral.

Les ARN interférences

Ces mécanismes interviennent chez de nombreux virus des plantes et des invertébrés.
Comme toujours, des virus ont déjà développé des stratégies pour contourner les ARNi. Ces
ARNi constituent une cible pour une action thérapeutique antivirale (ex : RSV).

Attention : il ne s’agit pas d’un phénomène immunitaire à proprement parler puisqu’il est
mis en place directement par la cellule infectée.

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Le virus de la Blue Tongue (BVT) ou FCO est reconnu préférentiellement dans les cellules non
hématopoïétiques par … ?
1) Le TLR3
2) Les récepteurs de type NOD1 et2
3) Les PRRS RIG et MDA5
4) Les anticorps neutralisants
Réponse 3

L’immunité adaptative antivirale

On se situe ici quelques jours après la primo-infection. L’immunité adaptative se


déclenche si l’immunité innée n’a pas été suffisamment efficace, c’est-à-dire qu’elle se
déclenche à partir d’un certain seuil virémique.

Intervention de l’immunité acquise au-delà d’un certain seuil de virémie

Les mécanismes de base de la protection contre les virus sont :

 Les anticorps :
 Neutralisent l’attachement du virus à la cellule cible : virus de la rage
ou virus de la FVR

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 Facilitent la phagocytose (opsonisation)

 Les anticorps + complément (voie classique) :


 Cytolyse (complexe d’attaque membranaire)
 Virolyse
 Blocage de l’attachement

 Le complément seul : virolyse via la voie alterne

 Les macrophages activés : phagocytose et apoptose

 Les lymphocytes T cytotoxiques (CTL)

 Les cellules NK

Les mécanismes de protection de base des cellules contre les virus

A. Réponse humorale (Th2)

Exemple 1 : Action des Ac neutralisants contre le virus de la rage

Petits rappels : Le virus de la rage se transmet par morsure d'un animal infecté à un
autre. Le virion migre du lieu d’inoculation au SNC par les axones des cellules nerveuses. Il est
reconnu par le récepteur à l’acétylcholine et est internalisé par la cellule nerveuse. Le virus de
la rage est dit neurotrope car il a une affinité pour le tissu nerveux et migre dans les cellules
nerveuses sans passer par le sang (pas de virémie).

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Une réponse anticorps dirigée contre la glycoprotéine de surface doit donc, pour être
efficace, neutraliser le virion avant qu’il ne pénètre dans les cellules et doit donc intervenir
très rapidement. Or chez un individu naïf, la synthèse d’anticorps prend trop de temps et tout
le virus est déjà internalisé quand les anticorps sont produits, ce qui rend cette réponse
inefficace.
En revanche, si l’individu est vacciné, il possède déjà les anticorps qui peuvent donc
bloquer directement le virus avant son entrée dans les cellules. Le principe de la sérothérapie
est le même : apporter directement les anticorps neutralisants après l’infection (mime une
synthèse rapide des anticorps).

Rôle de la glycoprotéine de surface dans la réponse anticorps neutralisante

Il est admis qu'un individu est protégé lorsque son titre sérique en anticorps anti-
glycoprotéines rabiques est supérieur à 0,5 unités. C'est une norme acceptée par la grande
majorité des pays européens : un chien, pour voyager dans l’Union Européenne, doit être
vacciné contre la rage et posséder un titre d'anticorps antirabique supérieur à 0,5U.

Exemple 2 : Action des anticorps contre le virus de la Fièvre de la Vallée du Rift (FVR)

Pour une population infectée par le virus de la Fièvre de la Vallée du Rift (FVR), virus
responsable d'épidémie notamment chez les moutons et à caractère zoonotique, on mesure
l'avancement de la virémie et le nombre de chiens positifs à la présence d'anticorps anti-FVR.
La période clé d’élimination se situe entre 5 et 10 jours.

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Expérience réalisée à l’aide d’un
vaccin (donc un virus atténué ou
tué)

Cinétique des anticorps lors d’une infection par le virus de la FVR

Les IgM sont les premiers anticorps produits. Leur production est quasi instantanée
après la contamination de l'animal. Elles sont ensuite rapidement éliminées (décroissance
rapide). Les IgG, quant à elles, apparaissent plus tardivement et persistent plus longtemps.
Il est ainsi possible de dater assez précisément le début de l'infection, en réalisant des mesures
d'IgG et d'IgM. Une virémie positive associée à un fort taux d'IgM et une absence d'IgG reflète
une infection récente, tandis qu'un taux élevé d'IgG sans aucun IgM traduit une infection
plutôt ancienne.

B. Réponse cellulaire (Th1)

C’est la réponse à priori la plus intéressante pour lutter contre les virus
(intracellulaires).

(Rappel du CM1)
Cette réponse repose sur l’activation des lymphocytes TCD8 qui reconnaissent l’antigène T
dégradé dans la cellule par le protéasome et présenté via le CMHI. Il y a donc restriction au
CHM de type I par le CD8. Cette reconnaissance active le lymphocyte qui déclenche
l’apoptose de la cellule infectée :

- soit par la voie directe (= voie de la perforine où la perforine ménage un canal dans
lequel passe le granzyme qui active la caspase 10 puis la 3)
- soit par la voie extrinsèque (= voie des CD95L = voie des « récepteurs de mort » où
Fas=CD95 active la caspase 8 puis la 3).

20/30
Les lymphocytes T cytotoxiques

Remarque : Le mécanisme d’action des NK (immunité innée) est le même que celui des
TCD8 mais c’est la reconnaissance cellulaire qui est différente : alors que les LTcytotoxiques
reconnaissent l’antigène (présenté par le CMHI), les NK reconnaissent le CMHI lui-même
(sans qu’il soit question d’antigène puisqu’il s’agit d’immunité innée) et n’agissent que s’il est
absent ou altéré.

Echappement du virus à la réponse immunitaire

A. Mécanismes d’échappement à la réponse innée

L'inhibition de l'immunité innée passe par une inhibition de la production d’interférons.

Exemple du virus de la fièvre de la vallée du Rift :

C'est un arbovirus de la famille des Bunyaviridae (virus enveloppé à ARN) responsable


d'une zoonose et présent en Afrique, Moyen-Orient et Océan Indien. Il est transmis par des
vecteurs arthropodes : moustiques de genre Aedes, Culex... (dont certains sont déjà présents
en France). Ce virus est classé parmi les 6 agents pathogènes animaux prioritaires à étudier,
en lien avec les changements climatiques.

Le virus de la FVR est constitué de 3 segments d’ARN : segment L, M et S (pour Large,


Médium et Small) chacun entouré d’une nucléocapside protéique. Il contient des protéines
structurales (S) et non structurales (NS).

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Organisation du virus de la FVR

On peut montrer expérimentalement que ce virus inhibe la production d’interféron


gamma grâce à la protéine NSs.
En effet, des souris délétées en récepteurs aux interférons alpha et béta infectées par
une souche virale dépourvue de cette protéine NSs meurent, alors que les souris normales
infectées par cette même souche résistent car elles produisent de l’interféron gamma. Ce
n’est donc que lorsque NSs est présente qu’elle inhibe la production d’interféron gamma
après fixation des interférons α et β.

Expérience détaillée :
 Modèle murin. Les souris insensibles aux IFN de type 1 ne survivent pas aux infections
(courbes avec les triangles), peu importe la souche virale utilisée (atténuée ou pas).
Conclusion 1 : L'IFN de type 1 joue donc un rôle primordial dans la lutte contre le virus
(notamment par le biais de l’interféron dont il induit la synthèse).

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Souris normales : 0% de mortalité

Souris clone 13 : résistance nulle,


100% de mortalité

 Les souris sauvages résistent au clone 13 mais pas au virus sauvage.


Conclusion 2: c’est donc que la protéine NSs est impliquée dans la stratégie d’évitement
du virus contre l’action de l’IFN type 1.

 On montre également que les souris sauvages primo-infectées par les clones 13
résistent au virus sauvage. Le clone 13 sera utilisé comme vaccin car il n’a pas le
facteur de virulence que constitue la protéine NSs.
Conclusion 3 : Cette protéine NSs est donc un facteur de virulence important car elle
bloque la production d’interféron.

D'autres familles de virus sont capables de réaliser ce genre de phénomène (par exemple
les Flavivirus : hépatite C, fièvre jaune, West Nile…), et il existe un grand nombre de modalités
d'échappement à l'action des IFN par inhibition de différentes étapes de la transduction
cellulaire.
La production de différents antagonistes aux IFN 1 par les virus aboutit de manière
fréquente à la mort des animaux infectés. Les trois mécanismes principalement impliqués
sont:
 blocage de l’effet cascade à la suite de la réception d’un IFNα par la
cellule
 blocage de la production d’IFNβ par la cellule…
 défaut de recrutement de la réponse adaptative en bloquant les IFN de
type 2

23/30
A l’interface entre l’immunité innée et l’immunité acquise :

Il s’agit d’une inhibition de la présentation antigénique selon deux mécanismes :

 l’inhibition de l’activité du protéasome. Exemple : Cytomégalovirus (CMV), Virus


d’Epstein-Barr
 Elimination des molécules du CMH1 du réticulum endoplasmique. Exemples : CMV

B. Mécanisme d’échappement à la réponse adaptative

L'échappement aux réponses humorale et cellulaire passe par différents mécanismes.

1. Variation antigénique (ou antigenic drift)


Exemples : virus influenza (grippe), lentivirus

2. Absence ou faible production d'anticorps neutralisants


Exemple des lentivirus des petits ruminants.

24/30
3. Production d’anticorps facilitants

Ce sont des anticorps dirigés contre les antigènes viraux et qui peuvent, par exemple, aider à
la pénétration du virus dans la cellule au lieu de les neutraliser (pour vous en rappeler, vous
pouvez vous dire que c’est une sorte « opsonisation inverse »). C’est le cas de la péritonite
infectieuse féline (PIF) du chat (coronavirus) où la réponse humorale peut aggraver les choses.

4. Blocage de la réponse cellulaire

Trois mécanismes peuvent intervenir :

 « Downrégulation » des molécules de classe 1 (et 2).


Les cellules infectées ne peuvent alors plus présenter l’antigène. Il y a donc diminution de
la reconnaissance par les LT cytotoxiques et survie des cellules infectées d’où
dissémination du virus.

 Production de facteur « cytokines-like » qui miment l’action des cytokines


exemple : IL-10 à action anti-inflammatoire. Permet une diminution de la réponse
inflammatoire (EBV, Orf virus).

 Production de leurres : production de récepteurs de cytokines solubles, qui flottent


dans le milieu extracellulaire et ne permettent aucune transduction. Cela revient à une
neutralisation (« piégeage ») des cytokines par le virus. exemple : poxvirus.

Conséquences délétères de l’immunité antivirale

Il faut garder à l'esprit que les réponses de l'organisme face aux infections sont primordiales
pour assurer son intégrité. Il arrive cependant que celles-ci puissent avoir des conséquences
délétères, soit à un niveau local, soit de manière générale (surtout lorsque la réponse
immunitaire est exacerbée ou prolongée).

A. Dérèglement de la réponse anticorps

 L’hypersensibilité de type I : exemple : bovine RSV avec IgE

 L’hypersensibilité de type II : hémolyse par activation du complément.


Dans ce cas, les anticorps produits vont activer préférentiellement le
complément qui va déclencher son action cytolytique notamment contre les
hématies, d’où une hémolyse. Ce type d’hypersensibilité intervient dans le
rejet des transfusions sanguines. C’est également le cas lors de l’anémie
infectieuse des équidés.

25/30
 L’hypersensibilité de type III : Elle résulte d’un excès d’anticorps et peut entraîner
des lésions tissulaires en bouchant les vaisseaux (vascularite) et les glomérules
rénaux (néphrite) souvent plus graves que les lésions dues aux virus et à l’origine des
symptômes.

Exemple : L’hépatite de Rubarth

Cette maladie, causée par un Adénovirus canin de type 1 (CAV1), est caractérisée dans
certaines formes par une uvéite. Suite à l'activation du complément, il y a dépôt de complexes
immuns dans l'œil, à l'origine d'une réaction inflammatoire qui entraîne une opacification et
un bleuissement de la cornée.
Auparavant, le vaccin vivant utilisé contre
l'hépatite de Rubarth était également à l'origine
d'uvéite causée par la formation de ces complexes
immuns. Le problème a aujourd'hui été résolu par
l'utilisation de vaccins faisant appel à des
adénovirus de type 2 possédant des Ag ayant des
réactions croisées avec les Ag du virus de l'Hépatite,
le vaccin garde donc son efficacité. Il ne possède
cependant plus l'Ag responsable de la formation des
complexes immuns et n'occasionne donc plus de
symptômes désagréables chez l'animal vacciné.

B. Mauvaise orientation de la réponse immunitaire

Une mauvaise orientation de la réponse immunitaire peut occasionner des dégâts


importants en ne parvenant pas à endiguer le virus. Une réponse cellulaire (Th 1) est
généralement plus efficace qu’une réponse humorale (Th2).

Cependant, l’orientation de la réponse immunitaire dépend à la fois du virus et de


l’individu, ce qui fait qu’on observe la maladie que chez certains individus (généralement à
réponse Th2) et pas chez les autres (à réponse Th1).
Exemple de la PIF du chat, Péritonite Infectieuse Féline, (coronavirus) :

 si le chat met en place une réponse de type Th1 (plutôt cellulaire), il se débarrasse
rapidement et de manière efficace du virus et il y a guérison.

 si le chat met en place une réponse de type Th2 (plutôt humorale), l'équilibre
réponse immunitaire / action virale s'inverse, on a une inflammation chronique
conduisant aux formes humides et sèches de la péritonite infectieuse féline, voire à
une aggravation dépendante des anticorps souvent fatale.

26/30
L’œil bleu chez le chien dû à l’infection par l’adénovirus canin CAV1 est causé par … ?

1) Des complexes immuns


2) Une HS2
3) Une HS1
4) Une HS3

Réponses : 1 et 4

Diagnostic des infections virales


Un diagnostic peut être direct (mise en évidence de la présence du virus) ou indirect (mise
en évidence d'éléments en rapport avec sa présence, tels que les anticorps). On notera qu’une
sérologie peut être directe ou indirecte.

 Diagnostic direct :

 Isolement et mise en culture du virus : sur cellules sensibles, œufs embryonnés,


animaux de laboratoire + identification par sérologie

 PCR, RT-PCR, qPCR ou qRT-PCR, (LAMP-PCR)


Les techniques biomoléculaires de PCR et dérivées permettent la mise en évidence de l'acide
nucléique viral après migration du produit de PCR sur gel d'électrophorèse.
Exemple : LAMP-PCR: Loop Mediated isothermal Amplification PCR. C'est une technique de PCR
qui permet de se passer de l'utilisation de haute température. Elle serait plus pratique à mettre
en œuvre et tendrait donc à se démocratiser.

 Immunofluorescence directe (rage)


 Observation directe (microscopie électronique)

 Diagnostic indirect par sérologie:

 Séro-neutralisation ou virus neutralization test (VNT)


 Immunodiffusion en gel = test de Coggings pour l’AIE
 ELISA
 Western blot
 Fixation du complément
 Inhibition de l’hémagglutination

Remarque : Les anticorps témoins d’infections sont souvent utiles pour le dépistage et le
diagnostic.

Attention :
1. Un dépistage se fait sur un animal sain, un diagnostic sur un animal malade (ou suspect)
pour confirmer.

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2. Pour chaque diagnostic, il faut faire attention aux potentiels faux positifs et faux
négatifs.

Les virus peuvent-ils susciter une réponse anticorps et CTL ?

1) Oui
2) Non

Réponse : 1 dans la très grande majorité oui.

La seule réponse anticorps peut-être protectrice.


La protection peut être à la fois anticorps et CTL (ex : Rage, le virus va susciter des Ac neutralisant
mais trop tard, réponse CTL mais inefficace).
La réponse anticorps peut n’être que témoin de l’infection sans rôle protecteur (ex : Anticorps anti N
du virus de la FVR)

Conclusion : ce qu’il faut retenir !

 Quand les cellules sentinelles détectent des acides nucléiques étrangers via leurs TLRs
(récepteurs Toll-like) ou RIG, elles sont activées et produisent des interférons de type 1.

 Les anticorps sont actifs sur les virus en position extra-cellulaire, préviennent leur
attachement sur les cellules cibles et « neutralisent » ainsi les virus.

 Les réponses à médiation cellulaire sont dominantes dans l'immunité antivirale, compte
tenu du caractère intracellulaire strict des virus ; le mécanisme principal de protection
est dû aux lymphocytes T cytotoxiques.

 Les virus, compte tenu de leur caractère intracellulaire strict, déploient de nombreuses
stratégies pour échapper aux réponses innée et adaptative de l'hôte.

 Certains virus sont proprement dit peu pathogènes pour l'hôte, mais une maladie plus
grave peut être engendrée par des réponses immunitaires inadéquates contre ces
mêmes virus.

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Annexe :

Caractéristiques des interférons de type 1 et 2 (issus du cours de S6 )

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CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM

CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM


L’immunité antiparasitaire

I. L’immunité contre les protozoaires ............................................ 2


A. L’immunité innée ............................................................................................................ 2
B. L’immunité adaptative ................................................................................................... 3
1. Immunité adaptative médiée par les anticorps ........................................................... 3
2. Immunité adaptative à médiation cellulaire ............................................................... 4
C. Mécanismes d’échappement : ..................................................................................... 10
D. Effets néfastes des infestations par les protozoaires.................................................. 11
E. Vaccination contre les protozoaires ............................................................................ 11

II. Immunité contre les helminthes ............................................... 12


A. Immunité innée............................................................................................................. 12
B. Immunité adaptative .................................................................................................... 12
1. L’Immunité humorale................................................................................................. 13
2. L’immunité cellulaire.................................................................................................. 15
C. Mécanismes d’échappement des helminthes ............................................................. 15
D. Vaccination contre les helminthes ............................................................................... 16

III. Immunité contre les Arthropodes ............................................. 16

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Introduction: particularités des parasites
Les infections et infestations parasitaires sont de longue durée, et diffèrent sur ce
point des infections bactériennes et virales, qui sont aiguës ou subaiguës pour la plupart,
même si certaines peuvent être persistantes.

Le parasitisme est souvent une ≪ longue histoire ≫ entre l’hôte et le parasite.


Les parasites exploitent les ressources de l’hôte tout en le ménageant, sans causer de dégâts
irréversibles ni induire une réponse trop drastique :
 Ils régulent la réponse immunitaire de l’hôte.
 Ce mode de vie leur permet de se reproduire efficacement.
Le parasitisme est alors rarement fatal (sauf en cas de surnombre), entrainant le plus
souvent des baisses de production.

On étudiera trois grandes familles : les protozoaires (microparasites), les helminthes


(macroparasites) et les arthropodes.
L’immunité contre les protozoaires est très semblable à celle contre les virus ou les
bactéries. Au contraire contre les helminthes, l’immunité est différente. L’immunité contre les
arthropodes sera juste abordée.

I. L’immunité contre les protozoaires

A. L’immunité innée

Les protozoaires sont des organismes unicellulaires (à l’inverse des Helminthes qui
sont pluricellulaires).

L’immunité innée met en jeu une composante génétique importante. Le bagage


génétique (= background génétique) a un impact important sur les réponses immunitaires.

Exemple : la trypano-tolérance du bétail africain : il est beaucoup plus tolérant au


trypanosome que le bétail européen qui est très sensible à T. congolense.

Cette tolérance est liée à :

 une diminution de la production en IL6 (cytokine inflammatoire), entrainant une


diminution de la réponse inflammatoire.
 une augmentation de la production en IL4, qui guide la réponse immunitaire
adaptative vers une réponse de type Th2, avec production d’anticorps contre les
facteurs de virulence (notamment une enzyme du trypanosome), ce qui permet à
l’hôte et au trypanosome de survivre avec l’établissement d’un équilibre.

2/20
Les mécanismes de l’immunité innée antiparasitaire sont similaires à ceux déployés contre
les bactéries ou les virus, avec la reconnaissance de motifs communs à de nombreux
pathogènes, appelés PAMPs (Pathogen-Associated Molecular Patterns), qui se fait via des
TLRs (Toll-like receptors).

Ces TLRs sont portés par des cellules qualifiées de sentinelles, le TLR qui reconnait les
protozoaires est le TLR9.

TLR impliqués dans la reconnaissance antiparasitaire

Dans l’ensemble on connait assez mal les motifs communs de reconnaissance des parasites.

B. L’immunité adaptative

Elle peut être humorale (médiée par les anticorps) ou cellulaire (via les TCL).

1. Immunité adaptative médiée par les anticorps

Les mécanismes d’action sont similaires à ceux décrits pour les bactéries et les virus.
Les anticorps n'agissent que sur les parasites extracellulaires présents dans le sang ou dans
les fluides.

On peut citer par exemple :

 Trichomonas fœtus provoquant une réponse locale à IgA, Ig1 et Ig2 chez le taureau,
ce qui induit une protection. (Si cette réponse est absente, il y a possibilité de
prolifération et transmission vénérienne.)
 Babesia (= agent de la piroplasmose chez le chien), les globules rouges infectés sont
opsonisés, d’où leur phagocytose ou ADCC (cytotoxicité cellulaire dépendante des
anticorps).

3/20
Notion de prémunition : l’animal porteur de parasites serait protégé contre une ré-
infestation (en quelque sorte résistant aux infestations futures).

Il y aurait mise en place d’une régulation efficace innée et adaptative capable de


bloquer la ré-infestation. Cette notion est néanmoins aujourd’hui remise en question
notamment car d’autres parasites peuvent infecter l’hôte.

Remarque : La notion de prémunition est vraie pour les helminthes, un peu moins pour les
protozoaires. Cette immunité dure tant que le parasite est présent dans l’hôte.

Les réponses cellulaires sont surtout dirigées vers les parasites intracellulaires.

2. Immunité adaptative à médiation cellulaire

L’immunité adaptative met aussi en jeu des réponses cellulaires, surtout dirigées
contre les parasites intracellulaires. Pour illustrer ce point, nous prendrons deux exemples :
Exemples : Toxoplasma gondii et Leishmania infantum.

 La toxoplasmose (agent causal : T. gondii)

Il s’agit d’un parasite intracellulaire obligatoire qui infecte quasiment tous les animaux
à sang chaud: il est très ubiquitaire.
Chez l’animal (sauf chez le chat ; notamment les petits ruminants), il provoque des
avortements et est à l’origine d’infections chroniques voire silencieuses.
Chez l'Homme, T. gondii est à l’origine :
 d’avortements et malformations chez la femme enceinte non immunisée.
 de cas sévères chez les personnes immunodéficientes (atteintes du SIDA), avec
des cas à localisation cérébrale (apparition de kystes). Ceci montre l'intérêt du
système immunitaire dans la lutte contre les parasites.

Il s’agit d’une zoonose alimentaire grave due notamment à l'ingestion de viande


contaminée.

Les félidés constituent l’hôte définitif, chez qui a lieu la reproduction sexuée. Il y a
excrétion dans les fèces d’oocystes non sporulés, qui sporulent (dans le milieu extérieur) et
sont alors contaminants pour les hôtes intermédiaires (rongeurs, autres mammifères dont
l’homme).

Le félidé se contamine en mangeant un rongeur lui-même infecté et la boucle est


bouclée.

Modes de contamination :

 Consommation d’aliments souillés par des fèces de chat


 Changement de la litière du chat sans se laver les mains

4/20
 Ingestion de viande de porc ou de bovin mal cuite ou mal congelée contenant des
kystes toxoplasmiques
 Enfant jouant dans un bac à sable : des études ont montré qu’il y avait plusieurs
milliers de kystes/m2 …..

Remarque : Il semblerait que lorsque T. gondii se place dans le système nerveux central, il
pourrait être à l’origine de démences (ce n’est pas encore démontré). Le rongeur, une fois
infecté, semble moins se mettre à l’abri et moins éviter les chats. Cette modification du
comportement serait donc une stratégie du parasite pour faciliter son cycle, d’où cette
hypothèse.

Cycle « vrai »

Cycle de la toxoplasmose

L'immunité anti T.gondii repose sur des anticorps et sur le complément contre les
tachyzoites libres dans le sang (=forme circulante extracellulaire), et surtout grâce aux
cellules T et aux macrophages activés, actifs sur les stades intracellulaires du parasite.
Les kystes correspondent à des
formes de résistance
(l’organisme ne peut alors pas
les éliminer mais le parasite ne
se propage pas. C'est un
compromis, un peu comme les
granulomes).

L’immunité anti T.gondii

5/20
Tout se joue lors des premières phases de l’infection. Au niveau de la muqueuse
intestinale, le parasite pénètre au niveau des entérocytes, sollicite les lymphocytes intra-
épithéliaux (LIE), les cellules dendritiques et déclenche la production d’IL15.
L’IL15 active les cellules NK, ainsi que, via des cytokines et chémokines, des macrophages et
des cellules dendritiques. Il y a ensuite production d’IL12, qui active les lymphocytes TCD4.

Ceux-ci orientent une réponse Th1 en produisant des IFNγ (rôle de destruction des
parasites), cytokines effectrices qui activent les cellules dendritiques et les macrophages.
L’IL10 et le TGFβ interviennent également.
Il y a donc mise en place d’une immunité à médiation cellulaire, à l’origine de la destruction
du parasite. L'immunité humorale se met aussi en place via les LB, avec production
d’immunoglobulines.

La véritable histoire de T. gondii au niveau des entérocytes

Remarque: Une stratégie vaccinale consisterait à empêcher l’interaction des toxoplasmes


avec les premières cellules cibles, c’est-à-dire les entérocytes. Cependant, les
phénomènes d’échappement tels que la forme kystique permet la persistance du
parasite.

 La leishmaniose (agent causal : L. infantum)

On retrouve cet agent principalement chez le chien (réservoir), un peu moins chez le
chat et l’homme.
La leishmaniose est une zoonose parasitaire due à un protozoaire et transmise par des
insectes hématophages du genre Phlebotomus (« sandfly » en anglais).

Le parasite se trouve sous deux formes dans l’hôte: promastigote et amastigote.

6/20
Le cycle débute lors du premier repas sanguin du moustique infecté. Les promastigotes
alors injectés dans la peau sont phagocytés par les macrophages, dans lesquels ils se
transforment en amastigotes, et inhibent la fusion de la vacuole de phagocytose avec les
lysosomes. Ils s’y multiplient jusqu'à faire éclater le macrophage et se retrouvent alors
librement dans le plasma. Au repas du moustique suivant, ce dernier ingère des macrophages
infectés. Les amastigotes de ces macrophages se transforment en promastigotes puis migrent
du tube digestif vers la trompe (dans les glandes salivaires).

Cycle de L. infantum

La leishmaniose est en expansion en France, l’extension se fait du sud vers le nord,


avec en cause le réchauffement climatique. Le bassin naturel reste le sud-est méditerranéen.

Répartition et extension géographique Chien atteint de


de L. infantum Leishmaniose clinique

7/20
Tous les chiens infectés ne sont pas malades. La plupart des chiens infectés sont
résistants car ils développent une forte immunité cellulaire Th1 dépendante.
Environ 60% des infections sont inapparentes et éliminées spontanément. Seul 10
à 40% des chiens développent une maladie clinique, car ils développent une
réponse Th2 humorale, avec des taux élevés d’anticorps IgG2, inefficace contre les parasites
intracellulaires. La maladie est progressive avec des charges parasitaires très fortes.

Pour résumer : réponse Th1= chien résistant, réponse Th2= chien malade !

Symptômes généraux et modifications observées lors de leishmaniose clinique

CI=complexes immuns

Importance de la voie Th1 (via IL-12 et IFN)

L’importance de l’IL-12 (produite par les


cellules présentatrices d'antigènes surtout) et
de l’IFNγ peut être mise en évidence grâce à
une expérience sur des souris infectées par L.
brazilensis :

 Les souris normales (C57BL6) maîtrisent


l’infection, les lésions rétrocèdent après
6 jours.
 Les souris mutantes délétées au niveau
du gène codant pour l’IL12 (IL-12p40 -/-)
empêchent la prolifération du parasite
mais celui-ci persiste. 1 -12 contre L. infantum

8/20
 Les souris ne possédant pas d’IFN γ (IFN-γ -/-) meurent des suites de l’infection: pas
d'activation des macrophages.

Cette expérience montre bien l’importance de la polarisation vers la voie Th1 alors
que la voie Th2 (humorale) est inefficace (la maladie se stabilise, il y a une réponse Th1 pas
très efficace mais qui permet malgré tout de protéger un peu les souris).

Si on mesure les cytokines produites par ELISA à partir des PBMC (peripheral blood
mononuclear cell) chez des chiens infectés, on obtient des profils différents chez les animaux
exprimant une forme clinique par rapport à ceux ayant réussi à éliminer le parasite.

Lors de manifestation clinique, IFNγ est bas alors que IL-10 est élevée (réponse de
type Th2). Si l'infection est maîtrisée, IFNγ est élevé alors que IL-10 est basse (réponse de
type Th1).
On rappelle que l'IL10 est une cytokine inhibitrice de la réponse cellulaire.

Profils de cytokines dans les différentes populations infectées

Remarque sur l’expérience précédente :


 Les populations « control » et « non infectées » sont équivalentes.
 La population « inf-sus » est dite sensible mais n’a pas encore développée de signe
clinique.
 La population « clinical » est celle ayant déclenchée une maladie clinique.

9/20
C. Mécanismes d’échappement :

Il existe 5 mécanismes principaux d’échappement des protozoaires à la réponse immunitaire :

1) Inhibition de la phagocytose par les neutrophiles. (Ex : T. gondii)

2) Induction d’une immunosuppression ou modulation de la réponse immune


 Babesia bovis
 Trypanosomes (cf. trypano-tolerance du bétail africain, à comparer à la trypano
≪ intolérance ≫ du bétail européen, avec augmentation d’IL-4, diminution
d’IL-6)
3) Formes non antigéniques ou persistance sous forme de kystes, qui empêchent l’accès
pour les effecteurs de la réponse immunitaire adaptative.
 Kystes de T. Gondii. 40% de la population humaine est porteuse, ils peuvent être
réactivés par exemple lors de transplantations.

4) Liaison avec des protéines de l’hôte, on parle de masquage immunitaire car le


parasite présente alors des molécules du soi qui ne sont pas reconnues comme Ag.

5) Variations antigéniques, qui permettent d'échapper à des vagues successives de


réponses immunitaires = très important pour les parasites.

 Trypanosomes (cf. infra)


 Babesia bovis Difficulté à faire des vaccins
 Giardia (parasite de l’intestin)
 Plasmodium (paludisme).

Exemple : La variation antigénique chez le trypanosome. Quand des animaux sont


infectés, on a une première parasitémie avec développement d’une réponse immunitaire
humorale importante. Le parasite varie alors pour y échapper, et cela à chaque fois qu’une
nouvelle réponse immunitaire humorale se met en place. Il y a apparition de trypanosomes
différents à chaque nouvelle vague d’anticorps

Trypanosome 1 -> 1ère vague -> Ac 1 -> réponse 1


Trypanosome 2 -> réponse 1 déjà inefficace ->2ième
vague -> Ac 2 -> réponse 2

……
Variation antigénique des Trypanosomes

10/20
D. Effets néfastes des infestations par les protozoaires

 Phénomènes d’hypersensibilité (cf. cours correspondant) :


HS1 : ex: tritrichomonose et les IgE qui provoquent une inflammation de la muqueuse
vaginale. (Ag qui fonctionnent comme des allergènes)

HS2 : ex: babésiose avec cytotoxicité anti-globules rouges infectés.


HS3 : dépôt de complexes immuns (ex : leishmaniose viscérale).

HS4 : ou HS retardée, formation d’un granulome autour du parasite (ex: kyste toxoplasmique).

 Auto-immunité associée aux infections par les protozoaires :

Il existe un phénomène de mimétisme avec les Ags du soi d’où la présence d’auto-anticorps
(communauté antigénique entre l’hôte et l’agent pathogène). Le système immunitaire
s’attaque alors aux auto-antigènes.

E. Vaccination contre les protozoaires

 Le vaccin contre la toxoplasmose destiné aux ovins : il s’agit d’un vaccin à souche atténuée
(souche S48), qui bloque l'avortement lors de la phase clinique. On garde également
l’espoir pour un vaccin bloquant la phase intestinale.

 Le vaccin dirigé contre la babesiose canine (= piroplasmose), maladie transmise par les
tiques, est à base d’antigènes solubles parasitaires produits par culture et adjuvés par la
saponine. Son efficacité est relative. La fraction de prévention est relativement faible : il
faut l’utiliser avec prudence car il y a de nombreux échecs.

 Le vaccin contre la leishmaniose, ce vaccin vient d’obtenir l’AMM, pour lutter contre la
leishmaniose canine : Cani-Leish. Les antigènes utilisés sont les ESP (protéines excrétées
sécrétées) adjuvés avec le MDP (Muramyl Di Peptid). Il a été mis en évidence que ce vaccin
stimule non seulement l’immunité à médiation cellulaire (renforce la voie Th1) mais aussi
la production d’anticorps. Ce vaccin est destiné aux chiens situés dans les zones où se
trouvent les phlébotomes. Le protocole vaccinal est lourd car il y a trois injections.

Question : L’immunité protectrice contre les protozoaires est préférentiellement « portée »


par ?
a) Des anticorps neutralisants
b) Une réponse de type Th2
c) Une réponse de type Th1
d) La production d’IgE
Réponse : c

11/20
II. Immunité contre les helminthes

A. Immunité innée

Ses effecteurs ne sont pas différents de ceux de la réponse innée contre les
protozoaires. S’il y a présence d’autres parasites, on observe le phénomène d’exclusion
parasitaire, on peut alors parler d’une forme de prémunition (la présence d’autres parasites
gène l’infestation par de nouveaux parasites).

De nombreux facteurs influent sur cette réponse immunitaire, génétique comme l’âge,
le sexe et le bagage génétique, le « background », de l’hôte (lignées résistantes aux parasites,
chez les ovins, caprins et chevaux avec aussi une immunité spécifique plus importante).

La sélection de lignées résistantes peut poser problème : on se retrouve avec des


animaux résistants à un ou deux parasites mais restants très sensibles à tous les autres.

Les mécanismes classiques de l’immunité innée sont peu efficaces: la réaction


inflammatoire peut être faible.
Leur taille empêche toute phagocytose, car ils sont pluricellulaires et donc trop gros
pour être phagocytés.
La liaison PAMPs-TLR reste toutefois importante pour activer les cellules sentinelles :
il y a donc mise en place d'une réponse adaptative.
Remarque : il existe une co-évolution entre le parasite et son hôte. Il y a une sélection des
meilleures défenses chez la population hôte, ce qui provoque la sélection des parasites les
plus résistants… ex : problèmes de résistance en Australie

B. Immunité adaptative

Les Helminthes sont entourés d’une coque protectrice appelée cuticule externe. Elle
permet une protection contre les CTL (lymphocytes T cytotoxiques) et le complément.
Les cellules présentatrices d’antigènes (ex : les cellules dendritiques) vont orienter la
réponse adaptative :

 la réponse dominante, (à l’inverse des protozoaires) est humorale (Th2) avec


production importante d’IL-4, IL-10 et IL-13, et également production d’IgE. Les
éosinophiles et les mastocytes ont une activité accrue. Les antigènes sont des
protéines excrétées/sécrétées, reconnues par les anticorps.

On surnomme les IgE « les immunoglobulines antiparasitaires ».

12/20
 Il existe aussi une composante Th1, qui se développe lorsque l’infestation devient
chronique, mais elle est peu efficace.

1. L’Immunité humorale

Elle consiste en une réponse de type Th2 avec des IgE, selon le mécanisme suivant :

 Attraction des mastocytes à l’ origine d’une hypersensibilité de type 1 (voir CM 6).


 La liaison IgE-mastocyte (via Fc) + Ags parasitaires entraînant la dégranulation des
mastocytes, d’où une réaction inflammatoire locale et brutale à l’origine de l’expulsion
des parasites et de l’attraction des éosinophiles au niveau des muqueuses digestive
ou respiratoire. Les éosinophiles sont les cellules effectrices de l’immunité cellulaire
anti-helminthe.
 Liaison des IgE aux macrophages et éosinophiles via un récepteur (CD23) pour le
fragment FCε, suivie d’une destruction directe des parasites par le relargage d’un
certains nombres de composants toxiques contre les parasites.
 D’autres Ig peuvent intervenir selon le parasite concerné: des Ac neutralisant l’action
des protéases parasitaires, ou encore des Ac anti-GST (glutathione-S-transferase) de
Fasciola hepatica.

1
5

2
3 :dégranulation
4

Rôle et action des mastocytes dans la réponse inflammatoire

L’intensité de la réponse Th2 est héritable, il existe des races ovines sensibles et
d‘autres résistantes, ce qui rend possible la sélection des races ovines résistantes.

Après un 1er contact les mastocytes sont présents dans l’épithélium intestinal et les IgE
fixées à leurs membranes captent les Ags parasitaires.

13/20
Le pontage de deux IgE entraîne alors la dégranulation des mastocytes, libérant des
molécules vasoactives (prostaglandines, leucotriènes), qui concourent à :

 recruter les éosinophiles (via les LT et IL-5) -> destruction de la cuticule


 la contraction des muscles lisses -> expulsion des parasites
 une exsudation vasculaire

Recrutement des éosinophiles dans la réponse antiparasitaire

Les éosinophiles sont donc recrutés via les LT et IL-5, via les mastocytes ou via les
macrophages et IL-3.
Dans un premier temps il y a migration des éosinophiles, puis arrive la dégranulation
qui libère des oxydants capables de dégrader la cuticule des helminthes (peroxyde
d’hydrogène, des enzymes telles que les phospholipases...).

Action directe des éosinophiles sur les parasites

14/20
2. L’immunité cellulaire

La réponse Th1 existe mais elle est souvent de faible utilité. Elle peut limiter la
diffusion du parasite mais l’hôte reste infesté.
Une forte réponse cellulaire s'instaure après destruction du parasite, ce qui peut
concourir à une bonne résistance à une nouvelle infestation, mais aussi à la formation d’un
granulome réactionnel autour du parasite détruit ou des œufs (HS4).
Il existe cependant des LT cytotoxiques, ex: contre Trychostrongylus colubriformis
(trychostrongle transmis par injection de cellules immunes).
Ex : Shistosoma mansoni, dont les œufs persistent dans l'organisme sous forme de
kystes musculaires mais ne peuvent se développer.

C. Mécanismes d’échappement des helminthes

o Certains parasites (ex: Tænia) croissent mieux en présence d’un milieu riche en Ig.
Ig=source de nourriture!

o Masquage par adsorption d’antigènes du soi de l’hôte : il s’agit d’un phénomène de


mimétisme, créant un leurre.

o Sécrétion de protéases parasitaires capables d’inhiber l’attraction des neutrophiles,


l’activation du complément ou encore la production d’IL2.

o La GST de F.hepatica protège contre le « burst » respiratoire (l’explosion respiratoire) des


phagocytes en dégradant l’eau oxygénée.

o La variation antigénique : par renouvellement de la cuticule.

o L’immunosuppression induite via des substances immunomodulatrices, souvent locale,


conduit à une résistance moindre aux infections bactériennes et virales.
D’où la recommandation de vermifuger un animal avant de le vacciner pour éviter
que les parasites contribuent à diminuer la réponse contre le vaccin !

o Formation de granulomes (HS4) = enkystement et persistance.


Le granulome réactionnel a un double rôle :

+ Il limite la dissémination du parasite dans l’organisme.

- Il protège le parasite de la réponse immunitaire.

15/20
D. Vaccination contre les helminthes

Celle-ci est relativement complexe et difficile. Malgré la bonne disponibilité des


traitements antiparasitaires, on déplore l’apparition de résistances et un impact
environnemental des vermifuges, surtout dans les filières « animaux de production ».

Remarque : impact des ivermectines sur les insectes capables de dégrader les bouses de
vaches

De plus, il n’y a pas de réponse immunitaire spécifique forte à l’issue de la vaccination.


On utilise des préparations à base de parasites entiers (larves) irradiés (vaccin Bovilis
lungworm), mais non commercialisées en France (Australie). D’autres vaccins sont en cours
de recherche, ciblant non pas les organismes entiers mais des antigènes, qui sont :

 Des produits excrétés/secrétés (ex : GST cible pour vacciner contre la douve)
 Des antigènes de surface (mais problème des variants...)
 Des molécules immunomodulatrices pour lutter contre les immunodépressions
provoquées par les parasites et créer ainsi une forme de tolérance

La difficulté de vaccination est aussi due aux différentes formes que le parasite
peut prendre au cours de son cycle !

Question : La cellule clef de la défense contre les helminthes est ?

1) Le macrophage
2) Le polynucléaire neutrophile
3) Le Lymphocyte B
4) Le polynucléaire éosinophile
Réponse : 4

III. Immunité contre les Arthropodes

Les arthropodes (parasites externes = ectoparasites) sont à l’origine de réactions locales,


comme par exemple contre les piqûres de tiques ou de moustiques :

 La réaction inflammatoire (production d’IgE liée à une HS1) tend à rendre l’hôte moins
attractif pour le parasite
 Réactions d’HS4 avec dermatite de contact (ex : Demodex)

Exemple d’Hypoderma bovis : (myiase = infestation par les mouches)

16/20
Le cas d’Hypoderma (= varron) se différencie de celui des autres arthropodes puisqu’il
peut être considéré comme un ver étant donné qu’il y a migration chez l’hôte.

Le stade L1 secrète localement des immunosuppresseurs, l’hypodermine A pour


migrer vers le dos de l’animal, sans risque d'expulsion par le système immunitaire, où il se
transforme en L2, L3 puis pupe qui tombe au sol et se transforme en adulte.

Remarque : Les conséquences cliniques sont faibles, mais les pertes économiques sont
lourdes avec une diminution de la qualité de la peau, donc du cuir. En France, un plan national
d’éradication avec un traitement préventif à l’ivermectine a été mis en place. Une possibilité
de vaccination est à l’étude. La vaccination aurait pour objectif d’empêcher la migration sous-
cutanée.

Cycle d’Hypoderma bovis

Des essais de vaccins sont pratiqués pour réduire l’infestation


par les arthropodes tels que les tiques, puces ou mouches. Par
exemple, le vaccin Tickguard dont le principe d’action est
d’immuniser l’animal vacciné contre les antigènes intestinaux
des tiques (antigènes cachés/cryptiques). Ce vaccin n’est pas
commercialisé en Europe car il concerne Boophilus bovis qui n’atteint pas l’Europe.

Les Ag sont injectés à l’animal que l’on souhaite vacciner ce qui entraine l’apparition d’Ac.
Lorsque la tique ingère le sang de l’hôte, les Igs de ce dernier détruisent son intestin, ce qui la
tue.

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4)destruction
Ag tique
1)Ag

2)Ac 3)ingestion par


nappe sanguine

Principe de vaccination contre les antigènes intestinaux des tiques

Le vaccin empêche la transmission du pathogène à un autre animal.


Si un animal se fait piquer par une tique, il y a transmission possible de l’agent
pathogène lors du repas sanguin. Par contre si l’animal est vacciné la tique ne sera
plus en mesure de piquer un autre animal.

Inconvénients du vaccin :

 Besoin d’entretenir un niveau d’anticorps élevé chez l’hôte. Il faut faire des
rappels réguliers.
 Pas de rejet précoce : il y a quand même repas sanguin donc le pathogène est
transmissible à l’animal vacciné mais ensuite la transmission s’arrête.
 Apparition de résistances.

Remarque : Le vaccin Merilym contre la borréliose a un mode d’action assez comparable.

18/20
Ce qu'il faut retenir :
Les parasites, par définition, sont capables d’échapper aux réponses immunitaires de l’hôte
pour un temps au minimum nécessaire à leur reproduction.

Il faut retenir que :


- Les réponses médiées par les anticorps protègent contre les parasites extracellulaires.
- Les réponses cellulaires contrôlent plutôt les parasites intracellulaires.
- Les protozoaires utilisent des stratagèmes sophistiqués pour échapper à la réponse
immune de l’hôte.
- Les helminthes ont la capacité particulière de susciter surtout une réponse de type Th2
conduisant à la production d’IgE qualifiées d'immunoglobulines antiparasitaires.
- Les vers possèdent une coque (la cuticule) protectrice capable de résister aux attaques
cellulaires... sauf à celles des éosinophiles, cellules uniques pour leur capacité à
détruire les vers.
- L’immunité contre les arthropodes est également plutôt orientée Th2. Ces réponses
immunitaires diminuent parfois la capacité du parasite à se nourrir et/ou à se
reproduire mais ne détruisent pas réellement le parasite.

Autre lecture possible : Immunomodulation par les helminthes parasites des ruminants :
conséquences sur le développement de vaccins et la compétence immunitaire de l'hôte
Conférence, présentée à la SNGTV, Nantes, mai 2015

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CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM

CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM


Hypersensibilité de type I

I. Mécanismes .............................................................................. 3
A. Le contact sensibilisant ........................................................................................... 3
1. Les anticorps anaphylactiques ................................................................................................ 3
B. Le contact déclenchant ........................................................................................... 4
1. Dégranulation des mastocytes ................................................................................................ 4
2. Les autres cellules impliquées dans l’HS1 ................................................................................ 8

II. Symptômes et formes cliniques ................................................. 9


A. Choc anaphylactique .............................................................................................. 9
B. Manifestations cliniques de l’HS1 : états anaphylactiques ..................................... 10
1. Les allergies alimentaires ...................................................................................................... 10
2. Les dermatites allergiques ..................................................................................................... 10
3. Les allergies médicamenteuses ou aux vaccins (rare) ........................................................... 14
4. Les allergies anti-parasitaires ................................................................................................ 14
5. Le complexe « granulome éosinophilique » du chat ............................................................. 14
6. La dermatite estivale récidivante du cheval (DERE) .............................................................. 14
C. Les états anaphylactoïdes ..................................................................................... 15

III. Diagnostic de l’HS1 .................................................................. 15


A. Tests cutanés (prick tests) « skin test » ................................................................. 15
B. Tests PCA (Passive Cutaneous Anaphylaxis) .......................................................... 16
C. Dosage des IgE sériques ........................................................................................ 16

IV. Traitement .............................................................................. 16


A. Traitement spécifique ........................................................................................... 17
1. Eviction .................................................................................................................................. 17
2. Thérapie de désensibilisation (ou vaccination anti-allergène) = immunothérapie ............... 17
B. Traitement symptomatique .................................................................................. 18
1. Corticostéroïdes : effet immédiat .......................................................................................... 18
2. Autres médicaments .............................................................................................................. 18

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Introduction

L’hypersensibilité est une réponse immunitaire exagérée ou inappropriée,


provoquant une très forte réaction inflammatoire. Une réaction d’hypersensibilité ne peut pas
se déclencher dès le premier contact avec l’antigène, elle nécessite au moins deux contacts :
le premier contact est dit sensibilisant car l’antigène est reconnu et déclenche l’apparition
d’une mémoire immunitaire. Au deuxième contact, l’antigène est à nouveau reconnu et
déclenche une réponse exagérée, c’est pourquoi il est dit déclenchant.
Un antigène à l’origine de telles réactions est appelé allergène et les hypersensibilités
en général sont également appelées allergies. C’est donc par abus de langage que l’on fait
l’analogie entre allergie et hypersensibilité de type I.
L’allergénicité dépend de nombreux paramètres intrinsèques et extrinsèques comme
la dose d’allergène inoculée, l’adjuvant injecté avec, la voie de l’inoculation, la génétique de
l’individu,…

D’après la classification établie par Gell et Coombs, on définit quatre types


d’hypersensibilités :

= cytotoxique

= cellulaire

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Les trois premières hypersensibilités sont à médiation humorale et mettent en jeu
des anticorps alors que l’hypersensibilité de type IV est à médiation cellulaire et nécessite
un certain laps de temps d’où son qualificatif de retardée.
On s’intéressera dans ce cours exclusivement aux hypersensibilités de type I ou
anaphylaxies.

En 1902, Charles Richet (prix Nobel en 1913) et Paul Portier tentent de vacciner des
chiens contre le venin de l’anémone de mer. Ils leur injectent une première fois une toxine
plus ou moins modifié chez les chiens, aucune réaction n’est observée. En revanche, au
deuxième contact, les chiens font un choc hypovolémique et meurent par asphyxie. Cet effet,
tout à fait opposé à celui attendu lors d’une vaccination, est qualifié d’anaphylactique, c’est-
à-dire qui va à l’encontre (ana) d’une protection (phyllein) vaccinale.
Ce phénomène immunologique est caractérisé par :
 La spécificité de l’allergène à l’origine du choc : si on avait utilisé une autre toxine il
n’y aurait pas eu ce phénomène de choc
 La période de latence nécessaire à la mise en place de cette immunité adaptative
(dramatique) = maladie par hyper-adaptation
 L’existence d’une mémoire

La triade symptomatique du choc anaphylactique est caractéristique de l’hypersensibilité


de type I : vomissement et diarrhée / asphyxie / mort.

Le choc anaphylactique est porté par les mastocytes et les éosinophiles avec comme
médiateurs les IgE aussi appelées réaginines. Il s’agit du processus normal contre les parasites
et c’est un phénomène héritable, on parle alors de « terrain allergique » ou « atopie ».
Les IgE sont les médiateurs des réactions d’HS immédiate
Si la réaction d’HS1 est systémique, elle est appelée anaphylaxie ou choc anaphylactique.

I. Mécanismes

A. Le contact sensibilisant

1. Les anticorps anaphylactiques

Aussi appelés réaginines car capables d’induire seuls une réaction d’hypersensibilité
lors d’injection expérimentale, il s’agit en réalité des IgE (chez le chien, les IgG de type 4 ont
également une action comparable à celle des IgE).
Elles sont constituées de 2 chaines lourdes et 2 chaines légères symétriques pour un
poids moléculaire de 190 kDa. Il y a 4 domaines constants dont les 3 derniers constituent la
partie Fc qui se fixe sur les membranes cellulaires de différentes cellules telles que des
mastocytes et des éosinophiles via les récepteurs Rfcε aussi appelés CD23 (epsilon : (Ig)E en
grec) 1 et 2. La partie variable est le paratope qui fixe l’allergène. La voie Th2 permet la
synthèse d’IL4 et d’IL13 qui induisent la production d’IgE par les LB.

3/22
Les IgE ont une demi-vie très courte dans le sérum (deux à trois jours) mais sont
stabilisés une fois fixés aux Rfcε des mastocytes (la demi-vie est augmentée de plusieurs jours
à quelques semaines=> durée de vie très longue sur les mastocytes : plusieurs mois).
Les IgE sont 100 à 1000 fois moins concentrées dans le sérum que les autres classes
d’anticorps : de l’ordre du μg/ml dans le sérum chez l’homme (0,1-0,4 μg/ml), alors que les
IgG sont de l'ordre de 10g/L et les IgM de 3-4 g/L.

IgE fixée à son récepteur

B. Le contact déclenchant

Les IgE formées lors du premier contact sensibilisant vont se fixer sur la membrane des
mastocytes dans les tissus et « attendre » l’antigène, ce qui explique leur faible concentration
sérique puisque leur localisation est surtout tissulaire. Lors du contact déclenchant, les IgE
fixées sur le mastocyte fixent l’antigène libre et il s’établit un pontage entre deux IgE
adjacentes, ce qui déclenche la dégranulation. D’autres cellules comme les éosinophiles
interviennent également.

1. Dégranulation des mastocytes

Rappel: les mastocytes correspondent à des basophiles situés dans les tissus

Les mastocytes sont de grandes cellules de 15-20 µm de diamètre bourrées de granules.


On distingue deux types de mastocytes :
 Les mastocytes associés au tissu conjonctif
 Les mastocytes muqueux

Ils sont directement activables via des TLRs et via le C’ (C3a et C5a = anaphylatoxines).

4/22
Ils produisent des cytokines : TNFα, Ilβ, IL6 (cytokines pro-inflammatoires). Ils sont
également activables via la liaison Ag-Ac déclenchant leur dégranulation.

a) Mécanisme de dégranulation

Une fois les IgE fixées (passage du sang au tissu) sur les mastocytes, ces derniers sont
dits sensibilisés. La fixation d’un antigène sur deux IgE adjacentes entraîne une cascade de
phosphorylation aboutissant à la dégranulation immédiate et à la synthèse des médiateurs.
Le calcium est très important dans le mécanisme de dégranulation puisque sa seule présence
peut la déclencher.

La stimulation des mastocytes va provoquer trois réponses différées dans le temps :


 exocytose des granules contenant de la sérotonine et de l’histamine dans les
premières secondes
 synthèse et sécrétion de leucotriènes, prostaglandines et facteurs activateurs des
plaquettes dans les premières minutes (intervient dans la réponse inflammatoire) via
la cascade de l’acide arachidonique.
 synthèse et libération d’un ensemble de cytokines qui régulent ou amplifient la
réponse immunitaire/inflammatoire (TNF-α)/tissulaire

= activation IgE par Ag allergène

3 1
2

Mécanismes de transduction lors du pontage de 2 IgE

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Question : Les IgE :
1) sont appelées aussi réaginines
2) possèdent une demie-vie de 3 à 4 semaines dans le sérum
3) sont en faible quantité dans le sérum (<1mg/L chez le chien)
4) induisent seules la dégranulation des mastocytes lorsqu’elles se fixent à ces cellules
Réponses 1 et 3

b) Action des médiateurs

Il y en a deux sortes : les préformés qui sont présent dans le cytoplasme avant la stimulation,
et les néosynthétisés.

Médiateurs libérés et synthétisés par les mastocytes

Complément : Ils vont être responsables des trois symptômes de l'HSI : la vasodilatation des
vaisseaux sanguins, la contraction des fibres musculaires lisses (au niveau digestif et des bronches
notamment) et la sécrétion de mucus.

 Médiateurs préformés

Parmi les médiateurs primaires ou préformés, l’histamine et la sérotonine sont les plus
importants. Ce sont des amines vaso-actives qui provoquent une vasodilatation suivie d’une
stase sanguine voire d’un choc anaphylactique. Elles sont responsables de quasi tous les
symptômes sauf de l'inflammation (provoqué par les leucotriènes, prostaglandines et les
cytokines pro-inflammatoires IL-I et TNF alpha).

 Médiateurs néosynthétisés

La libération des médiateurs secondaires néosynthétisés provoque l’emballement de la


réponse immunitaire. On retiendra parmi ceux-là le facteur d’activation des plaquettes (PAF),
les leucotriènes et les prostaglandines qui sont synthétisés assez rapidement. Plus
tardivement, il y a synthèse de cytokines qui entretiennent le phénomène et attirent

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notamment les éosinophiles (IL5). On retrouve notamment l’IL1β, l’IL6 et le TNFα. On notera
également la libération de GM-CSF qui stimule l’éosinopoïèse au niveau de la moelle osseuse.

Question : Les prostaglandines et les leucotriènes font partie des médiateurs préformés:
1) Vrai
2) Faux

Réponse 2

c) Modulation de l’activité des mastocytes

La dégranulation des mastocytes est en réalité assez finement contrôlée par l’existence
notamment de certains mécanismes inhibiteurs.
Les catécholamines (adrénaline et noradrénaline) jouent un rôle majeur dans le contrôle de
la dégranulation :

 via les récepteurs alpha, elles facilitent la dégranulation. Ceci peut expliquer que les
crises d’allergie surviennent plus facilement si l’individu est stressé.
 via les récepteurs béta, elles inhibent la dégranulation, d’où l’importance des béta 2
mimétiques dans le traitement symptomatique des réactions d’hypersensibilité de
type I.

Ces récepteurs sont présents à la surface des mastocytes mais également à la surface des
muscles lisses (béta 2 sur les bronches notamment) et des vaisseaux (alpha). D’où la
possibilité de limiter les effets de l’HS1 via des agents bloquants ou des agents stimulants.

Boucles de régulation de l’activité des mastocytes

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En résumé :
Les mastocytes exercent un chimiotactisme et activent les éosinophiles. La libération
de chémokines (IL5) fait migrer les éosinophiles de la moelle osseuse vers le tissu agressé. Des
cytokines provoquent leur activation une fois qu’ils sont arrivés à destination. Par ailleurs, les
LTh2 (on rappelle qu’il s’agit d’une réponse humorale) auront participé à la prolifération des
PNE dans la moelle osseuse auparavant par le biais de cytokines.

Schéma : résumé du rôle des mastocytes

2. Les autres cellules impliquées dans l’HS1

a) Recrutement des polynucléaires éosinophiles

Ce sont des cellules tissulaires possédant une demi-vie de 12 jours dans les tissus, dont
ils ne peuvent sortir et où ils ne se multiplient pas. Chez le chien, ils représentent 2% des
leucocytes circulants.
Ils sont attirés sur place par les mastocytes via l’IL5 et sont ensuite activés par les
produits de dégranulation des mastocytes (chimiokines, histamine, ECF-A, leu B4, et
cytokines : IL3, IL5, GM-CSF) et par les lymphocytes Th2 (IL3, IL5, GM-SCF).
Ils contiennent deux types de granules (phospholipase D, peroxydase, protéine
basique majeure…) qui libèrent des oxydants puissants dans le tissu pour lutter contre
l’allergène, ce qui entretient l’inflammation. Ce sont les effecteurs ultimes de la réaction
allergique.

Remarque : dans l’immunité anti-helminthes, les mécanismes impliqués sont les mêmes mais il s’agit
dans ce cas d’une réponse normale qui n’a pas de conséquences générales (lutte locale) sauf chez
certains animaux infestés, chez qui des réactions allergiques peuvent apparaître.

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b) Les polynucléaires basophiles

On rappelle que les basophiles correspondent à des mastocytes circulants et ont


donc des fonctions similaires à ceux-ci.

c) Les neutrophiles, macrophages et TH17

En plus des éosinophiles, les mastocytes attirent également les neutrophiles et les
macrophages, mais dans une proportion moindre. Il existe également des lymphocytes T
auxiliaires particuliers qui sont activés plus tardivement : ce sont les Th17 (qui produisent IL17)
à l’origine des manifestations plus tardives de la réaction d’hypersensibilité de type I (rougeur,
œdème et prurit).

II. Symptômes et formes cliniques


Les formes cliniques résultent du relargage rapide et excessif de médiateurs inflammatoires.

A. Choc anaphylactique

L’expression clinique est variable selon l’espèce car l’organe cible est différent (car dépend
de la nature des médiateurs propres à chaque espèce) :
 Chien = se traduit surtout au niveau du foie (veines sus-hépatiques) : histamine, PG et
LKT
 Ruminants = tractus respiratoire : sérotonine, LKT, kinines, dopamine
 Cheval = tractus respiratoire et intestin : histamine, sérotonine
Il faut retenir que dans la plupart des cas ce sont l’histamine et la sérotonine qui interviennent
lors du choc anaphylactique.

Il se déroule globalement en deux temps :

1) Vasodilatation généralisée au niveau du système artériel à l’origine d’un œdème. Ce


stade est caractérisé par une urticaire, c’est-à-dire l’apparition brutale de papules
prurigineuses.
2) Hypovolémie relative, c’est-à-dire inadaptation du contenant (vaisseaux dilatés) au
contenu (volume de sang identique). Le sang est séquestré dans les organes cibles.
Cette chute de tension entraine une tachycardie réflexe et des troubles neurologiques
(syncope, convulsions), une hypotension et une contraction des muscles lisses avec
mort s’il n’y a pas d’intervention.

Le traitement repose sur :


 une injection immédiate d’adrénaline et des mesures de remplissage vasculaire
 l’utilisation de corticoïdes à effet immédiat et d’anti-histaminiques (chien, cheval et
homme) ou de phénylbutazone (bovins)

Le choc anaphylactique est à distinguer du choc vagal, du choc septique et de l’hypoglycémie.

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B. Manifestations cliniques de l’HS1 : états anaphylactiques

Les manifestations cliniques dépendent de la voie de pénétration de l’allergène:


 Par inhalation → allergies respiratoires (rhume des foins, asthme)
 Par aérosol → allergies respiratoires et conjonctivites
 Par ingestion→ diarrhées et coliques
 Par contact → dermatite locale (= urticaire avec grattage)
 Par injection → réaction d’anaphylaxie (choc)

Nous allons détailler un certain nombre d’exemples de réactions localisées qui sont à
connaître.

1. Les allergies alimentaires

ATTENTION : A ne pas confondre avec les intolérances alimentaires qui ne sont pas
immunologiques.

Les aliments le plus souvent mis en cause sont : l’arachide, les œufs, les noix, le poisson
et les crustacés. Ils provoquent des réactions cutanées avec souvent un prurit qui peut se
compliquer secondairement par des surinfections bactériennes suite au grattage. On peut
aussi observer des problèmes gastro-intestinaux, mais ce sont des symptômes non réguliers.

2. Les dermatites allergiques

Elles sont relativement fréquentes chez les animaux de compagnie. Les principaux
allergènes impliqués sont : les pollens, les poussières d’acariens domestiques, les tissus, les
extraits de glandes salivaires de puces (DAPP : dermatite allergique par piqure de puces).
Quelquefois elles se superposent avec l’HS4 avec le temps (DAC) : affection chronique et
complexe (évolution de HS1 à HS4).

a) La dermatite atopique canine (DAC)

Rem: Atopique dérive du grec « topos » qui signifie « lieu » : une dermatite atopique est une dermatite
« sans lieu » c’est-à-dire sans point de départ connu, elle est donc considérée comme d’origine
génétique. Elle est donc transmissible à la descendance.

On note certaines prédispositions raciales (Cocker, Setter, Beagle, Shar-pei).


Les allergènes sont environnementaux et alimentaires.

On considère qu’une dermatite atopique est une maladie multi-factorielle impliquant :


 une peau fine ou fragile (génétique) qui s’irrite facilement et est donc enflammée
 des facteurs irritants
 un ou plusieurs contacts sensibilisants

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Phase aiguë de dermatite atopique Phase chronique de dermatite atopique
Erythème diffus métacarpien et Inflammation cellulaire associée à une
interdigité sans autre lésion associée chez alopécie, une lichenification et une
un Staffordshire Bullterrier hyperpigmentation avec surinfection à
Malassezia chez un Berger allemand

En réalité, à une première phase aiguë de type Th2, correspondant donc bien à une
hypersensibilité de type I, succède une phase chronique de type Th1, ce qui correspond plutôt
à une HS4. A ce stade, on a souvent des surinfections bactériennes ou fongiques. Les profils
des cytokines sont différents dans ces deux phases.

Profil de cytokines impliquées dans la DAC lors de la réaction aiguë (Th2 à gauche) et
chronique (Th1 à droite)

L’IL31 permet l’entretien du prurit.


L’immunothérapie à base de ciclosporine est possible.

11/22
Mécanisme de la DAC

Traduction : Description du mécanisme physiopathologique couramment admis de la


dermatite atopique du chien, basée sur des recherches sur des chiens et des humains atteints
de dermatite atopique. Le processus de la maladie commence par l’exposition cutanée et
l’absorption d’allergènes à travers l’épiderme, dont la fonction de barrière est altérée.

Schéma de gauche – Le processus de sensibilisation de la dermatite atopique canine

Les cellules de Langerhans naïves capturent et internalisent les allergènes. Les allergènes sont
alors préparés et « packagés » en molécules du complexe d’histocompatibilité à la surface des
cellules de Langerhans, et présentés aux lymphocytes T helper naïfs (Th0) dans le nœud
lymphatique drainé.
Des signaux spécifiques du microenvironnement permettent aux cellules dendritiques d’activer
les cellules T helper, et de les polariser en un phénotype Th2. Les Th2 produisent alors des
cytokines telles que l’IL4 et l’IL3. Ces cytokines peuvent stimuler les lymphocytes B en
plasmocytes qui commencent à produire des IgE spécifiques des allergènes. Les Th2 activés
migrent vers la peau, grâce à des chémokines produites par différentes cellules de la peau.

12/22
Les IgE spécifiques des allergènes passent dans la circulation et dans d’autres tissus, et se lient
à des cellules via une faible ou une forte affinité pour les récepteurs Fcepsilon situés à la surface
des cellules.

Schéma de droite- La progression de la dermatite atopique canine en terme de symptômes


neurologiques et immuns de la maladie
Lors de la réexposition au même allergène, la cellule épidermique de Langerhans, avec des IgE
spécifiques de l’allergène à sa surface, se lie efficacement à l’allergène et migre vers le derme.
Ces cellules de Langerhans présentent alors l’allergène aux lymphocytes T helper et continuent
de les polariser en Th2. D’autres cytokines des Th2 telles que des IL31 peuvent être libérées et
activent le neurone sensitif qui induit le prurit. Les allergènes peuvent aussi former une liaison
croisée à la surface des mastocytes du derme grâce à des IgE spécifiques, et stimuler la
libération de médiateurs de l’inflammation préformés, comme l’histamine, la sérotonine et de
la substance P avec des cytokines comme le facteur chimiotactique éosinophile. Des blessures
cutanées dues au grattage, des toxines microbiennes de Staphylococcus sp et Malassezia sp,
ou des allergènes environnementaux activent les kératinocytes et d’autres cellules de
l’immunité innée, qui libèrent des cytokines pro-inflammatoires (eg IL12) et des chemokines,
qui peuvent polariser les lymphocytes T helper vers le phénotype Th1, avec lequel ils produisent
des cytokines telles que l’IFN gamma. A son tour, l’IFN gamma stimule l’activation des
monocytes et des macrophages. Les kératinocytes, les monocytes et les mastocytes activés
produisent des cytokines pro-inflammatoires additionnelles comme le facteur de nécrose
tumorale TNF alpha ; uprégulent l’expression de la P-sélectine et de la E-sélectine au niveau
des cellules endothéliales, qui recrutent plus de leucocytes provenant du sang.
L’épaississement de l’épiderme et la détérioration de sa fonction de barrière, permettent
l’augmentation de la pénétration de l’allergène. Le cycle se perpétue. TSLP = Thymic stromal
lymphopoietin.

b) La dermatite par allergie aux piqûres de puces (DAPP)

La DAPP est à différencier de la pulicose qui est une infestation par les puces sans
allergie.

Les allergènes sont dans ce cas les protéines de la salive des puces, notamment
Ctenocephalides felis que l’on retrouve chez le chat et le chien. La DAPP est très fréquente
chez le chat avec un prurit, des lésions souvent à la base de la queue, des signes cutanés
(érythème, papules, alopécie, squamosis, croûtes …).
Attention, les puces ne sont pas toujours présentes ou visibles lors de l’examen
clinique. L’examen allergologique est alors plus démonstratif que nécessaire. On peut aussi
remarquer la présence d’anneaux de parasites du type Dipylidium caninum (ténia avec la puce
comme hôte intermédiaire).La DAPP est une HS1 qui peut se compliquer avec une HS4 au
cours de la maladie avec l’intervention d’IgE, des mastocytes et des basophiles.

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3. Les allergies médicamenteuses ou aux vaccins (rare)

On les observe lors d’injections sous-cutanées ou intramusculaires d’antibiotiques


(pénicillines) ou de vaccins (avec adjuvants, notamment ceux à base d’aluminium). En réalité,
il s’agit plus souvent de chocs vagaux (bradycardie et hypotension par stimulation vagale) que
de réactions allergiques. Il s’agit d’une réaction immédiate (différente de celle conduisant au
fibrosarcome chez le chat). Ces réactions sont rares mais existent.

4. Les allergies antiparasitaires

Il s’agit d’un rôle bénéfique de l’HS1, contre les Helminthes notamment.

5. Le complexe « granulome éosinophilique » du chat

Il est dû à des allergènes variés : auto-Ag, puces, moustiques, allergènes


environnementaux…
Il se traduit dans certaines formes par des lésions linéaires de dépilation à la face
postérieure des cuisses suite au léchage excessif du chat pour soulager son prurit ou des
lésions de la peau (ulcères, granulomes).

6. La dermatite estivale récidivante du cheval (DERE)

Aussi appelée Insect Bite Hypersensitivity (IBH) ou summer eczema ou sweet itch ou encore
summer seasonal recurrent dermatitis.

Il s’agit d’une réaction d’hypersensibilité médiée par les IgE en réaction à des piqûres
d’insectes, surtout des moucherons du genre Culicoïdes en association avec d’autres
dérèglements dans les stades chroniques de la maladie.
On observe une augmentation du taux d’Ac d’isotype IgE et IgG chez les chevaux atteints
dirigés contre les protéines salivaires de Culicoïdes.

Cette dermatite se traduit par des lésions au niveau de la peau :


 Œdème avec infiltration par des éosinophiles et des mastocytes, et une expression
accrue des cytokines Th2
 Lésions plus anciennes : hyperkératose et infiltration par des LT
Les chevaux islandais seraient prédisposés (prévalence de plus de 50%) à cette affection.
Elle ne survient que chez les adultes (après la puberté) car le taux d’IgE est naturellement bas
chez les poulains.
Cette dermatite est à rapprocher d’un autre syndrome allergique du cheval : le Recurrent
Airway Obstruction (RAO ou heaves), mais dans ce dernier cas la composante HS1 existe mais
est moins évidente.

14/22
C. Les états anaphylactoïdes

La réaction anaphylactoïde ou pseudo-anaphylactique est une réaction allergique qui


ne relève pas d’un mécanisme immunologique (= pas d’IgE), mais d’aspect clinique et de
traitement identiques. Un mastocyte ou un polynucléaire basophile seul peut induire une
réaction allergique et ce, dès le premier contact avec l'allergène. On utilise plutôt le terme de
réaction d'hypersensibilité non allergique.
Il y a libération des anaphylatoxines (C3a et C5a), d’histamines (libération non
spécifique) et/ou de leucotriènes.
Ces états sont décrits en médecine humaine et vétérinaire pour des allergies aux
produits de contraste radio. C’est le cas aussi avec des vaccins à adjuvant huileux (bovins), ou
lors d’efforts (anaphylaxie à l’effort).

III. Diagnostic de l’HS1


Il ne s’agit pas de diagnostiquer l’hypersensibilité en elle-même, mais une fois qu’on a décelé
l’hypersensibilité de type I (choc, urticaire, et cætera), d’identifier l’allergène en cause. On
dispose de plusieurs techniques.

A. Tests cutanés (prick tests) « skin test »

Il s’agit d’injecter en intradermique (pour éviter une diffusion de l’antigène et une


réaction généralisée) une batterie d’antigènes afin d’identifier celui auquel le chien est
allergique. On utilise toujours un témoin négatif (eau) pour être sûr que l’animal réagira de
manière spécifique et un témoin positif (histamine) pour être sûr que l’animal est capable de
réagir (sensibilité).
Cependant, ces tests sont difficiles à interpréter (plusieurs allergènes positifs,...), il
faut les relier à la clinique (saisonnalité, habitat,…). Il faut également faire attention aux
erreurs par défaut et par excès.

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Témoin positif

Test positif aux pollens

Test cutané sur un chien

B. Tests PCA (Passive Cutaneous Anaphylaxis)

On prélève le sérum du chien allergique et on l’injecte à un animal sain : celui-ci est «


sensibilisé » car il a reçu les IgE du chien allergique. On injecte ensuite à l’animal sain
l’antigène qu’on souhaite tester 24 à 48h après l’injection de sérum : si c’est bien l’antigène
impliqué, les IgE du donneur vont déclencher une réaction anaphylactique localisée au sérum
chez le receveur. Ce test est peu utilisé en pratique mais utilisé en recherche.

Pour le test cutané, on injecte les allergènes.


Pour le test PCA, on injecte le sérum.

C. Dosage des IgE sériques

Il est possible de mesurer le taux d’IgE sérique (par ELISA ou IMMUNODOT) produit
après exposition à un allergène. On peut ainsi tester plusieurs allergènes et déterminer celui
qui est impliqué en partant du principe que le taux d’IgE est plus élevé pour l’allergène
responsable.
ex : Allercept E-screen® de Idexx avec pour Ags un panel d’allergènes courants. Ce test se
réalise au chevet de l’animal.

IV. Traitement
On peut associer un traitement spécifique, c’est-à-dire de la cause, et un traitement
symptomatique.

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A. Traitement spécifique
1. Eviction

Lorsque c’est possible, il s’agit du traitement le plus efficace, il consiste à éviter le contact
avec l’allergène. Cela nécessite cependant d’avoir identifié l’allergène en cause.

Complément :
On peut néanmoins proposer quelques mesures au propriétaire :
- laver l’animal toutes les semaines avec un produit adapté
- aérer la maison
- aspirer régulièrement les tapis et moquettes
- lutter contre les puces
- éviter la climatisation ou la fumée qui irritent les voies respiratoires et génèrent des protéines
porteuses qui se comportent comme des haptènes pour les allergènes présents.
Ces conseils s’appliquent aussi bien aux propriétaires d’animaux allergiques qu’aux propriétaires
allergiques à leurs animaux.

2. Thérapie de désensibilisation (ou vaccination anti-allergène) =


immunothérapie

Il s’agit d’injecter de manière croissante et répétée à l’individu des doses de l’allergène


préalablement identifié. On cherche en fait à obtenir une évolution vers un stade chronique
comparable à ce qui se passe dans la dermatite atopique canine : il s’agit de réorienter la
réponse initiale Th2 vers une réponse cellulaire Th1. Il y aura alors production d’IL10 et
d’IFNgamma et stimulation de lymphocytes Treg qui inhibent la réponse humorale et
empêchent donc la synthèse de nouvelles IgE par l’IL4.
Les chiens, les chats et l’homme répondent assez bien à ces thérapeutiques, mais cela
reste cher et peu réalisé. Le cheval réagit en revanche de manière moins satisfaisante.
Pour éviter un choc anaphylactique suite à l’injection d’un venin d’abeille, on préconise
ces injections.

Principe de l’immunothérapie spécifique d’un allergène

Les LT régulateurs calment les Th2

17/22
B. Traitement symptomatique
1. Corticostéroïdes : effet immédiat

Mode d’action des corticoïdes : les glucocorticoïdes inhibent (entre autres) la relâche d’acide
arachidonique en stimulant l’expression de l’annexine 1 (ou Anx-A1 = ex-lipocortine), un
inhibiteur de la phospholipase A2, ce qui empêche la synthèse des prostaglandines et des
leucotriènes.

Mode d’action des corticoïdes

Les effets des corticoïdes recherchés sont:


o Anti-inflammatoire
 Inhibition de la phospholipase A2
 D’où l’inhibition des médiateurs de l’inflammation (supprime le
chimiotactisme)
 D’où l’inhibition de la migration des leucocytes et de la phagocytose
o Anti-allergique

MAIS il existe des effets secondaires :


o Immunosuppression
o Troubles métaboliques
 Effets hyperglycémiants
 Augmentation du catabolisme protéique
 Augmentation de la diurèse, PUPD (polyuro-polydypsie)
o Troubles systémiques nombreux : SNC, endocriniens, appareil génital

2. Autres médicaments
a) Inhibiteurs de la dégranulation des mastocytes
Il s’agit des β2 mimétiques (ou β stimulants) puisqu’on rappelle que les
catécholamines peuvent via les récepteurs β2 inhiber la dégranulation. On retiendra
l’épinéphrine, l’isoprénaline et le salbutamol. De plus, l’action β2 sur les bronches permet de
lever le bronchospasme et de faciliter la respiration.

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On peut également utiliser des α antagonistes puisqu’on rappelle que les
catécholamines peuvent via les récepteurs α faciliter la dégranulation. En occupant ces
récepteurs sans les activer, on inhibe la dégranulation des mastocytes. On retiendra la
méthoxamine et la phényléphrine.

b) Anti histaminique et adrénaline


On utilise l’adrénaline, puis les corticoïdes et les anti-histaminiques en cas de choc.

c) Traitement des complications infectieuses


On réalise également un traitement des complications infectieuses pouvant être associées
aux allergies chroniques. Ex : ciclosporine en cas de DAC

Question : Le mécanisme d’action de la vaccination anti allergène (désensibilisation ou


immunothérapie) repose sur les principes suivants :

1) Identification de l’allergène et soustraction de l’animal à cet allergène


2) Identification de l’allergène et injection progressive de quantités croissantes d’allergène
3) La réorientation de la réponse immunitaire vers une voie Th1
4) Un changement du pattern des cytokines induites avec forte production d’IL4
Réponses 2 et 3

Conclusion : à retenir !
 L’HS1 appelée aussi HS immédiate, est médiée par les IgE liées aux mastocytes.
 La maladie est engendrée par une très rapide libération de molécules inflammatoires
à partir des mastocytes après « pontage » des IgE par l’Ag (appelé aussi allergène).
 Les manifestations cliniques de l’HS1 dépendent surtout de la voie d’entrée de
l’allergène.
 Rappel : rôle bénéfique des IgE dans la lutte contre les parasites (helminthes).
 Une libération massive et brutale des molécules inflammatoires par les mastocytes
entraîne le choc anaphylactique : les animaux atteints peuvent mourir par contraction
des muscles lisses notamment ceux des bronches.
 Les allergies sont plutôt fréquentes chez les animaux de compagnie.
 Dans de nombreux cas (et chez le chien particulièrement), ces allergies ont des
manifestations cutanées avec prurit intense.
 Les traitements de l’allergie sont possibles:
- Adrénaline pour le choc anaphylactique
- Corticostéroïdes pour les inflammations locales
- Désensibilisation pour un contrôle prolongé de l’allergie
Mais le meilleur traitement reste l’éviction de l’allergène

19/22
L’hypothèse en cours sur l’augmentation des états allergiques (et des maladies
auto immunes) : la théorie hygiéniste

On constate dans les pays occidentaux, une nette augmentation des phénomènes
allergiques (dermatites, rhume des foins…). Pour expliquer cela, certains ont émis une théorie
hygiéniste : on serait trop propre. Une meilleure hygiène globale associée à une vie en zone
urbaine (notamment dans les pays occidentaux) serait responsable d’une diminution de la
stimulation des PRRs (TLRs notamment). D’où une déviation plus importante vers des
réponses de type Th2. L’excès d’asepsie fait que la tolérance immunitaire vis-à-vis des
molécules courantes n’existe plus.
De la même façon, les infestations chroniques par des helminthes réduiraient les risques
d’allergies via des mécanismes immunorégulateurs des réponses « allergiques »
antiparasitaires.
Les animaux domestiques seraient aussi des promoteurs d’allergie chez l’Homme.

ANNEXES

Les allergènes

Les allergènes sont des antigènes possédant des propriétés physico-chimiques les rendant
allergéniques. Ils sont responsables du contact sensibilisant. Ils sont nombreux et de nature variée :

• Protéines : sérum étranger, vaccins


• Pollen végétaux : bouleau, ivraie,…
• Médicaments : pénicilline est le plus connu, anesthésiques
• Aliments : l’allergie est souvent répartie sur un groupe d’aliments, noix, produits de la mer,…
• Produits issus d’insectes : venins, salive, excréments
• Poussières
• Spores de moisissures
• Poils et squames des animaux (les allergies au poil de chat sont en fait des allergies à la salive des
chats déposée sur leurs poils. Il semblerait que les chats puissent également être allergiques à leur
propriétaire (d’après mon programme télé)).

Remarque : les allergies alimentaires vraies (c’est-à-dire provoquées par le contact de l’antigène avec
le tube digestif) seraient en fait assez rares, il s’agirait plutôt d’allergies cutanées (avec répercussions
systémiques) avec dépôt des allergènes sur la peau lors du repas (miettes, coupures,…).

Ces antigènes sont apprêtés et présentés aux lymphocytes Th2 par les cellules présentatrices
d’antigènes (cellules dendritiques). Il y alors production d’IL4 qui induit une activation des plasmocytes
qui produisent alors des IgE.

Les médiateurs préformés

Complément :
 Histamine : Sécrétée par les mastocytes et basophiles, elle est préformée dans les granules
(jusqu'à10 % du poids des granules) et elle a trois types de récepteurs :
- H1 : responsable des effets de l’HSI

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- H2 : dilate les vaisseaux, augmente leur perméabilité, inhibe la dégranulation des mastocytes
et basophiles (rétro-contrôle négatif)
- H3 : dans le système nerveux, stimule la vigilance (pas d’antihistaminique avant de conduire !)
 Sérotonine
Également préformée dans les mastocytes mais aussi dans les plaquettes, elle permet la contraction
des muscles lisses et augmente la perméabilité vasculaire. Son effet est rapide.
Selon l'espèce, c'est soit la sérotonine qui est majoritaire, soit l'histamine.
- Chez le cheval, on a de l’histamine et de la sérotonine
- Chez le chien, on n’a que de l’histamine
- Chez les ruminants, on n’a que de la sérotonine mais également des kinines

Complément choc anaphylactique

Complément pour information :


Les médiateurs (histamine sur son récepteur H1 ou sérotonine chez les bovins) se fixent sur leurs
récepteurs et induisent trois réactions :
- contraction des muscles lisses
- intestinaux : on observera une diarrhée
- bronchiques : apparition d’un bronchospasme qui induit une gêne respiratoire
- vésicaux : on pourra observer une miction
- utérins
- perméabilité des veinules : apparition d’un oedème (pulmonaire notamment, ce qui aggrave la
gêne respiratoire)
- sécrétion de mucus par les cellules caliciformes : obstruction des voies respiratoires et réflexe
de toux.
Cela entraîne une atteinte systémique, le choc anaphylactique, et/ou une atteinte locale, appelée
atopie (rhinite, asthme, allergie alimentaire, dermatite…). Ces deux réactions sont immédiates, mais il
existe également une phase tardive d’inflammation localisée persistante (car l'antigène persiste ou du
fait de l’absence de contrôle de l'inflammation).

Chez le chien, les médiateurs se fixent surtout sur les veines hépatiques qui se contractent fortement.
Le drainage veineux du foie n’est alors plus assuré et on observe une stase sanguine dans le parenchyme
hépatique conduisant à un engorgement de la veine porte, ce qui gêne tout le retour veineux en
provenance des intestins qui s’engorgent à leur tour. On observera alors des symptômes digestifs :
diarrhée et vomissement.
De plus, tout ce sang qui ne revient pas dans la circulation générale entraine une hypotension à l’origine
dans un premier temps d’une réaction de compensation [mécanisme supposé d’après la lecture du
cours des MFS car cela n’a pas été vraiment détaillé cette année] avec tachycardie et excitation, puis
d’une phase décompensée où le chien est abattu, présente une détresse respiratoire, des convulsions
puis meurt dans l’heure qui suit le contact déclenchant.

Dans la majorité des espèces sauf chez le chien, on a une atteinte de l’appareil respiratoire car les
bronches expriment des récepteurs aux médiateurs libérés. On observe successivement :
- une broncho-constriction
- une sécrétion de mucus
- une accumulation de cellules inflammatoires

Chez le chat, on note également un fort prurit de la face.

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CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM

CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM


L’hypersensibilité de type II

I. Les groupes sanguins des animaux domestiques ........... 3


II. Transfusions sanguines et accidents transfusionnels ..... 4
A. L’accident transfusionnel ......................................................... 4
B. Traitement et prévention ......................................................... 4
III. La maladie hémolytique du nouveau-né (exemple du
poulain) ............................................................................... 5
A. Cas général............................................................................... 5
B. Cas du poulain.......................................................................... 6
IV. Autres cas d’hypersensibilité de type II ......................... 7
A. L’HS2 médicamenteuse ............................................................ 7
B. HS2 d’origine infectieuse.......................................................... 8
C. HS2 : maladies auto-immunes.................................................. 8

1/8
Introduction
L’hypersensibilité de type II est semi-retardée (3 à 4h) et implique des IgM (et dans
une moindre mesure des IgG) à activité cytotoxique, qui sont dirigées contre les antigènes
fixés à la surface cellulaire. Le mécanisme lésionnel se fait par recrutement de neutrophiles
via le complément.

Elle intervient dans de nombreuses maladies (virales, bactériennes, tumorales...) et se


traduit par une hémolyse (destruction des hématies, des plaquettes et de la matrice
extracellulaire). Comme toutes les hypersensibilités, elle se caractérise par un temps de
latence qui permet la mise en place d’une mémoire immunitaire.

C’est elle qui intervient lors de transfusions entre animaux de groupes différents : les
antigènes hétérologues portés par les érythrocytes du donneur sont reconnus par le système
immunitaire du receveur.

Cela entraine une production d’anticorps puis :

 Une hémolyse intravasculaire par action des anticorps anti-GRs et du complément.


 Une hémolyse extravasculaire par opsonisation et phagocytose par les macrophages.

Particularités de l’HS2

2/8
I. Les groupes sanguins des animaux domestiques

Les antigènes des groupes sanguins sont portés par les érythrocytes (EA). Il existe
différents groupes sanguins suivant les espèces, avec plusieurs systèmes de groupes différents
(un peu comme le rhésus chez l’homme).
Chez le chien, il existe 8 à 9 types d’Ag érythrocytaires, la plupart des individus
possèdent des antigènes de type 1 et un groupage n’est donc pas obligatoire avant une
première transfusion (mais il le sera lors d’une deuxième transfusion).

Chez le chat en revanche, il existe 3 groupes sanguins avec une forte prédominance du
groupe A. Cependant, le chat présente une particularité : il est capable de faire des Ac naturels
contre les Ag des autres groupes sanguins, l’accident de transfusion est donc possible dès la
première transfusion d’où le fait que le groupage est obligatoire avant transfusion.

A, B, AB

Groupes sanguins des principales espèces animales

Les groupes sanguins sont à différencier des antigènes du CMH.


L’expression des EA (antigènes érythrocytaires) est contrôlée par des gènes. Les
groupes sanguins sont mis en évidence et se caractérisent par des techniques d’hémolyse ou
d’agglutination avec des antisérums spécifiques.

Les groupes sanguins sont utilisables pour les tests de filiation, même si aujourd’hui ils
sont un peu obsolètes.

3/8
II. Transfusions sanguines et accidents transfusionnels

Les accidents transfusionnels surviennent lors de l’administration à un individu de sang


d’un groupe différent de celui du receveur (sang hétérologue) et reposent sur un mécanisme
d'HS2.
Il s’agit d’une réponse immunitaire car on observe un phénomène de latence et de
mise en mémoire.

A. L’accident transfusionnel

On assiste à une destruction complète des hématies du donneur via le complément.


La libération massive d’hémoglobine ainsi induite, entraine une hémoglobinémie et une
hémoglobinurie.

La lyse des globules rouges entraîne une activation de la coagulation, ce qui provoque
une coagulation intravasculaire disséminée (CIVD). L’activation du complément a aussi pour
conséquence la dégranulation des mastocytes avec libération de cytokines d’où un état de
choc (bradycardie, hypotension et apnée) via les fragments C3a et C5a ou anaphylatoxines.

Mécanismes de l’accident transfusionnel

B. Traitement et prévention

Pour éviter ce genre de troubles, il convient de :

 Prévenir l’accident transfusionnel par un test préalable (cross match = GRs du


donneur + sérum du receveur).
 Stopper la transfusion dès l’apparition des signes cliniques

4/8
III. La maladie hémolytique du nouveau-né (exemple du
poulain)

La maladie hémolytique est due à la destruction des hématies de l'enfant par les anticorps
présents chez la mère.

A. Cas général

Le mécanisme est le suivant : une femelle de groupe sanguin X s’accouple avec un mâle
de groupe sanguin Y. Le fœtus porte des antigènes Y sur ses hématies. La mère peut posséder
des anticorps naturels anti Y ou être sensibilisée par passage d’hématies fœtales dans la
circulation générale au niveau placentaire lors de la gestation. Lors de l’ingestion de
colostrum, le nouveau-né ingère des anticorps dirigés contre ses propres hématies, ce qui
active son complément et provoque une hémolyse conduisant à la mort de l’animal.
Ce phénomène survient dans toutes les espèces animales (y compris chez la femme
avec des anticorps anti facteur Rh).
Quatre conditions sont donc nécessaires :

 Le fœtus doit recevoir un EA du père non présent chez la mère


 La mère doit être sensibilisée à cet EA « étranger »
 La réponse de la mère doit être boostée par des passages répétés ou des gestations
multiples : la maladie hémolytique n’existe pas lors de la première gestation !
 Le nouveau-né doit ingérer le colostrum contenant des titres élevés

Les chevaux et les bovins sont des animaux à placentation épithélio-choriale (6


couches de cellules), il n'y a donc pas de passage transplacentaire des anticorps. Ces animaux
doivent donc boire du colostrum dans les heures qui suivent leur naissance, car aucun
transfert d’immunité passive n’a lieu pendant la vie utérine. La prise colostrale est donc
indispensable pour la protection du nouveau-né contre les agents pathogènes. En
conséquence, on n’aura pas de maladie hémolytique in utero, mais il faut surveiller son
apparition après l’ingestion de colostrum.
Chez les carnivores à placentation endothélio-choriale, seulement 15% des anticorps
maternels passent par le placenta. Le reste des anticorps est issu du colostrum : les maladies
hémolytiques des carnivores se déclarent donc surtout après la naissance.

 le chiot présente des ictères, une hépato et une splénomégalie


 le chaton est abattu, prostré (cf génétique S5)

5/8
B. Cas du poulain

Chez la jument, lors de la parturition, il peut y avoir contact entre le sang de la mère
et du jeune lors d'effraction de la muqueuse utérine ou du placenta. Ainsi, on a immunisation
de la mère contre les antigènes érythrocytaire du jeune, avec une production d’anticorps anti-
EA de l’étalon. Puis lors d'une seconde mise bas avec le même étalon, on aura une réaction
immunitaire après la prise colostrale. En effet le colostrum contient les anticorps maternels
dirigés contre les antigènes du groupe sanguin du poulain.

Il en résulte une destruction des hématies (hémolyse) par les anticorps maternels.

Mécanismes de la maladie hémolytique du poulain.

Le poulain présente une faiblesse, une pâleur des muqueuses avec ictère, polypnée,
tachypnée, et hémoglobinurie. Soit la mort survient en 24h, soit on a une évolution
favorable.

Résumé : les
mécanismes
lésionnels de l’HS2 :
cytotoxicité
cellulaire
dépendante des Ac
ou de l’ADCC

6/8
IV. Autres cas d’hypersensibilité de type II

A. L’HS2 médicamenteuse

 Certains médicaments forment des liaisons avec les globules rouges, les plaquettes ou
les granulocytes.
Exemples : antibiotiques (pénicillines, sulfamides), AINS (aspirine)

 Il peut aussi y avoir liaison avec un vaccin.

Exemple : vaccin contre la BVD aujourd’hui retiré de la commercialisation qui est responsable
de la pancytopénie néonatale bovine. C’est une maladie « mystérieuse » apparue en 2007.
Une étude épidémiologique a permis de montrer un lien avec l’utilisation d’un vaccin inactivé
contre le BVDV = le PregSure® de Pfizer. Ce vaccin est un vaccin inactivé (souche cp de type
1), produit sur des lignées cellulaires bovines rénales et adjuvé avec le QuilA (un dérivé de
saponine). Ce vaccin a été retiré du marché depuis.
On explique ce phénomène par le mécanisme suivant : les cellules bovines utilisées
pour la fabrication du virus possèdent un certain CMHI. Lors de la purification du virus, un
peu de ce CMHI est involontairement récupéré et incorporé dans le vaccin.

 Si la mère possède un CMH proche de celui de la lignée utilisée pour la culture, il n’y a
pas de problème.
 En revanche, si une vache possède un CMH différent de celui de la lignée cellulaire, elle
développe des anticorps contre ce CMH. Si le père possède un CMH proche de celui de
la lignée cellulaire, le veau exprimera donc ce CMH et lors de l’ingestion de colostrum,
les anticorps dirigés contre le CMH de la lignée cellulaire reconnaîtront également le
CMH que le veau a hérité de
son père. Le veau subira donc
une hémolyse à l’origine de la
maladie observée.

Physiopathogénie de la pancytopénie
néonatale bovine induite par le
vaccin BVD

7/8
B. HS2 d’origine infectieuse

L’origine peut être très variée : des bactéries (ex : LPS des Gram -), des virus (AIE), des
parasites comme des rickettsies ou des protozoaires (ex : Babesia).
Rem : l’action de l’HS2 s’ajoute à l’action hémolytique du parasite

C. HS2 : maladies auto-immunes

Il s’agit d’une réaction contre les auto-antigènes qui ne sont plus reconnus comme du soi.

Ex : anémie hémolytique auto-immune ou purpura thrombopénique chez l’Homme, …

Tous ces mécanismes sont identiques : les antigènes liés aux globules rouges ou aux
cellules cibles sont reconnus comme étrangers et entraînent leur lyse via des anticorps et le
complément.

Ce qu’il faut retenir


 L’HS2 appelée aussi hypersensibilité cytotoxique, apparaît quand la réponse
immunitaire détruit des cellules normales.
 La destruction des hématies transfusées à un animal incompatible est un exemple
d’HS2. La maladie est le résultat de la lyse des hématies par les anticorps et le
COMPLÉMENT.
 Les femelles gravides peuvent être sensibilisées lors de la gestation et fabriquer des
Ac contre les hématies du foetus. Ces Ac peuvent, à la mise-bas et après ingestion du
colostrum, provoquer une lyse des hématies du nouveau-né à l’origine de la maladie
hémolytique du nouveau-né.
 Certaines substances médicamenteuses et agents pathogènes (comme le virus de
l’AIE) peuvent se fixer aux hématies et provoquer ainsi une HS2 (ex : vaccin contre le
BVD chez les bovins).
 De nombreuses maladies auto-immunes ont pour origine un phénomène d’HS2.

Question: L’HS2 est due à un mécanisme de cytotoxicité dépendant des anticorps ?


a) Vrai
b) Faux

Réponse : a)

8/8
CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM

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REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM


L’hypersensibilité de type III

I. Réaction d’Arthus ou reproduction expérimentale de


l’HS3 locale .......................................................................... 3
A. Mise en évidence expérimentale ............................................ 3
B. Les HS3 locales ....................................................................... 4
1. Uvéite ou œil bleu .............................................................................. 4
2. Pneumonie par hypersensibilité de type III ......................................... 5
3. Dermatite pustuleuse et prurigineuse du chien................................... 5
II. Les HS3 systémiques ....................................................... 6
A. Mécanismes ........................................................................... 6
B. Cas particulier du rein ............................................................. 6
C. Autres manifestations d’HS3 ................................................... 8

Ce cours est très succinct : il est à savoir parfaitement

1/10
Introduction :
L’hypersensibilité de type III, appelée aussi hypersensibilité semi-retardée (quelques
heures à jours suivant le contact avec l’antigène) ou hypersensibilité à complexes immuns, est
très importante en médecine vétérinaire car elle est responsable de nombreuses
complications de maladies: tumeurs, maladies auto-immunes, infections…
L'hypersensibilité de type III est une hypersensibilité à médiation humorale. Elle met
en jeu des IgG (et dans une moindre mesure des IgM) non cytotoxiques à l’origine du dépôt
de complexes immuns (antigène soluble + IgG). La formation de complexes immuns est
normale et intervient dans toute réaction à médiation humorale, mais leur destinée est d’être
phagocytés et éliminés : c’est leur accumulation qui est anormale. Le dépôt de complexes
immuns est à l’origine d’une réaction inflammatoire et donc de dommages tissulaires.
Dans une réaction d’hypersensibilité de type III, l’excès de complexes immuns ou une
modification de leurs propriétés physico-chimiques (perte de solubilité) fait qu’ils ne peuvent
pas être éliminés et s’accumulent, notamment sur la membrane basale des cellules
endothéliales. Ces complexes peuvent alors activer le complément, ce qui entraine la
production de composants attirants les neutrophiles, qui vont se dégranuler, provoquant des
lésions.
Les manifestations cliniques de l’HS3 dépendent de la quantité, des propriétés de ces
complexes immuns (CI) et de la quantité relative d’Ac et d’Ag. Elles dépendent aussi du site
de dépôt des CI : ainsi, on pourra avoir des arthrites si ils sont déposés au niveau des
articulations, des vascularites si ils sont déposés au niveau de la paroi des vaisseaux, des
lésions du glomérule rénal, etc. Enfin, les manifestations cliniques dépendant également de
défauts d’élimination des CI (macrophages saturés, insuffisance hépatique, ..).
Il existe 2 formes d'HS3 :

 localisée: la maladie d'Arthus. Les manifestations sont surtout cutanées.


 généralisée: la maladie sérique.

Détails de l’HS3

2/10
Mécanisme général de l’HS3

I. Réaction d’Arthus ou reproduction expérimentale de


l’HS3 locale
A. Mise en évidence expérimentale
Dans une réaction d’Arthus, l'antigène reste localisé au niveau tissulaire et ne diffuse
pas dans la circulation sanguine.
1ère étape : il s’agit de la sensibilisation de l’animal par un antigène. On a présentation
de l’antigène par les cellules dendritiques qui déclenchent une réponse de type Th2 avec
synthèse d’IgM puis d’IgG. Comme l’antigène persiste, on a une hyperstimulation des
lymphocytes B qui produisent beaucoup d’anticorps : il s’agit d’une réponse en excès
d’anticorps.
2ème étape : On injecte de l’antigène dans le derme ; on a apparition d’une réaction
inflammatoire 3 à 8h après l’injection (= HS semi-retardée) :

 Œdème au point d’injection


 Purpura (=micro-hémorragies)
 Nécrose si forte sensibilisation

Le phénomène est réversible si l’Ag disparaît, sauf en cas de lésions trop graves !
Lors du contact déclenchant, il y formation de complexes immuns dans le tissu en trop
grand nombre pour être éliminés. Les complexes immuns activent le complément, ce qui attire
les neutrophiles (rôle chimiotactique du fragment C5a) et les macrophages. Les enzymes et

3/10
les molécules oxydantes qu’ils libèrent (ADCC) entraînent une nécrose des cellules
endothéliales. On a ainsi apparition de lésions vasculaires.

Activation des neutrophiles et destruction tissulaire

L’activation plaquettaire (activation de la coagulation suite aux lésions vasculaires)


finit par libérer des médiateurs inflammatoires, ce qui emballe la réaction.

B. Les HS3 locales


1. Uvéite ou œil bleu

Cela est dû à un dépôt de complexes immuns au niveau de l'uvée (iris + choroïde +


corps ciliaires) conduisant à une uvéite aboutissant à un œdème cornéen et une opacité
(réversible).

Uvéite ou œil bleu

4/10
Cette réaction est observée chez les chiens lors de la vaccination ou de l'infection par
un adénovirus canin de type 1 (CAV1), responsable de l’hépatite de Rubarth.
Remarque : C’est pourquoi la vaccination contre cette maladie se fait avec l’adénovirus de type
2 (CAV2) responsable de la toux de chenil, qui offre une protection croisée contre ces deux
maladies sans induire les effets secondaires du CAV1. [cf. Virologie S7]

2. Pneumonie par hypersensibilité de type III

Il s’agit d’une hypersensibilité due à l’inhalation de spores de champignons (type


Actinomyces) présentes dans les fourrages moisis. Elle touche le bétail en stabulation
hivernale, à savoir les bovins et les chevaux, mais également l’homme (= poumon du fermier).
Le traitement est malaisé car il n’y a pas de médicament actif sur la liaison antigène-anticorps.
Seuls les anti-inflammatoires limitent les symptômes.
Pour lutter contre cette maladie, on peut veiller à la bonne conservation des fourrages et au
renouvellement de l’air dans les bâtiments de logement des animaux.

3. Dermatite pustuleuse et prurigineuse du chien

Il s’agit d’une réaction d’hypersensibilité à un Staphylocoque. C’est une entité clinique


complexe qui se combine avec des mécanismes d'HS 1, 2 et 4.

5/10
II. Les HS3 systémiques
A. Mécanismes
Il y a trop d'antigènes au niveau tissulaire et ceux-ci vont donc diffuser et passer dans
la circulation sanguine où ils forment des complexes immuns avec les anticorps.
Il s’agit cette fois d’une réaction par excès d’antigènes.

Déroulement de cette maladie :

 Phase de diffusion de l'antigène : sa concentration diminue car il diffuse dans


l'organisme. On a donc une exposition relativement longue à l’antigène qui fait office de
sensibilisation.
 Catabolisme physiologique : mise en place de la réaction immunitaire primaire. Une
partie des antigènes est détruite.
 Formation des complexes : Ces complexes ne se forment que pour une concentration
précise en anticorps et en antigène : la zone d’équivalence.
 Le taux d'antigènes libres diminue encore car ils sont utilisés dans les complexes
immuns. Ils vont déclencher l’apparition des symptômes.
 Phase symptomatique: apparition de fièvre, d'abattement, de lésions vasculaires
(artérites) en fonction des organes touchés. Il n'y a plus ni d'antigène ni d'anticorps libre.
Il y a activation du complément qui stimule l'inflammation par les complexes immuns.
 Montée du taux d'Ac libres après l'élimination des complexes, puisqu’il n'y a plus
d'antigène.

B. Cas particulier du rein

Dans le rein, le dépôt de CI au niveau des glomérules rénaux se traduit surtout par une
prolifération cellulaire glomérulaire, due à la libération d’IL6 notamment, à l’origine de
glomérulonéphrite membrano-proliférative (MPGN).
On retrouve des IgM, des IgG et des IgA dans cette HS3.
Suivant la population cellulaire qui prolifère, on distingue plusieurs types de glomérulo-
néphrites :

 Cellules endothéliales : type I


 Cellules mésangiales : type II
 Cellules épithéliales : type III

6/10
Dans les MPGN de type II, c’est surtout le complément C3 qui s’accumule dans la
matrice mésangiale et la membrane basale. Il n’y a quasiment pas de complexes immuns qui
s’accumulent.
Dans les deux autres types, on a dépôt de complexes immuns et du complément, mais
la taille des complexes varie :

o dans les MPGN de type I, on a surtout des


gros complexes qui ne peuvent pas passer
entre les cellules épithéliales. Ils restent
donc dans la région endothéliale et
mésangiale. Ils induisent alors une
prolifération de ces cellules via l’IL6 et une
fibrose via le TGFβ.

o dans les MPGN de type III, on a surtout


des petits complexes qui peuvent passer
entre les cellules épithéliales et se
déposer sur les cellules épithéliales
(macula densa du tube contourné distal).
Ils induisent alors une prolifération de ces
cellules.

Importance de la taille des complexes dans les


glomérulonéphrites de type I et III

7/10
En résumé, on peut donc distinguer les glomérulonéphrites comme suit :

Classification des glomérulonéphrites

C. Autres manifestations d’HS3

L’HS3 peut avoir plusieurs origines et d’autres manifestations :

 Hypersensibilité alimentaire : ex protéines de soja. Cette HS est souvent associée à de


l’HS1.
 Polyarthrite : arthrite rhumatoïde, ostéoarthrite (souvent manifestation d’auto-
immunité).
 Hypersensibilité médicamenteuse : liaison des complexes immuns à des cellules de
l’hôte. Elles peuvent provoquer une HS3 avec lyse cellulaire.
 Après traitement antibiotique : libération massive d’antigènes en présence
d’anticorps provoquant la formation de complexes immuns.
 Purpura hémorragique

Les lésions peuvent être rénales, articulaires, cutanées (lupus érythémateux disséminé,
purpura hémorragique), cardiaques et vasculaires ou encore intestinales.
Remarque : si vous voulez plus d’infos sur ces différentes lésions, allez voir le cours des
NOQ. Cette année, le prof n’a développé que l’exemple du purpura hémorragique, A
CONNAITRE PAR CŒUR.

8/10
 Purpura hémorragique chez le cheval:
Il s’agit d’une réaction d’hypersensibilité qui survient 2 à 4 semaines après une
infection à Streptococcus equi (ou après une vaccination). Cette bactérie est l’agent de la
gourme ; c’est un germe opportuniste qui est sensible aux antibiotiques usuels.
On observe alors une urticaire, des œdèmes sous-cutanés au niveau des membres et un
syndrome fébrile avec hyperthermie et abattement. Les CI sont responsables d’une
vascularite et d’une MPGN, à l’origine des signes cliniques. Le purpura hémorragique
rétrocède si on réalise un traitement aux corticoïdes.

L’HS3 est associée à de nombreuses maladies auto-immunes et maladies infectieuses.

Principales affections impliquant des réactions d’hypersensibilité de type III

9/10
Conclusion : ce qu’il faut retenir

 lorsque les antigènes et les anticorps se lient, ils forment des complexes immuns (CI).
Ces complexes sont « normaux » lors de la réponse immunitaire ; dans certaines
circonstances (quantité de CI importante), ces CI peuvent se déposer et générer une
réaction inflammatoire néfaste, connue sous le nom d’hypersensibilité de type III.
 le dépôt de CI au niveau des poumons après inhalation d’antigènes de poussières est
la cause de la pneumonie par hypersensibilité.
 les CI formés dans le sang se déposent très généralement au niveau des glomérules
rénaux et induisent des glomérulonéphrites membrano-prolifératives (MPGN).
 l’HS3 est très souvent associée à la pathogénie de nombreuses maladies d’origine
infectieuse (bactéries, virus & parasites) et auto-immune.

Petites questions..

 Question 1 : L’uvéite ou « œil bleu du chien » est due :


1) A l’Adénovirus canin de type 1
2) A l’Adénovirus canin de type 2
3) Au virus de l’Hépatite de Rubarth
4) Au virus de la maladie de Carré

Réponses : 1 et 3

 Question 2 : La cellule-clé de l’HS3 est :


1) Le macrophage
2) La cellule dendritique
3) Le lymphocyte B
4) Le polynucléaire neutrophile

Réponse : 4

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CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM

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L’hypersensibilité de type IV

A. La réaction à la tuberculine ............................................................................................. 2


B. Les utilisations de la tuberculine ..................................................................................... 3

A. La brucelline .................................................................................................................... 4
B. La malléine....................................................................................................................... 4
C. La leishmanine................................................................................................................. 4

A. Modulation immunitaire ................................................................................................. 4


B. Formation d’un granulome ............................................................................................. 5
1. Le granulome ................................................................................................................. 5
2. Exemple 1 : la lymphadénite caséeuse ............................................................................. 6
3. Réaction Th 1 dominante ................................................................................................ 8
4. Exemple 2 : la schistosomiase ......................................................................................... 8
C. Autre manifestation de l’HS4 : la dermatite de contact ................................................. 9
1. Pathogénie de la dermatite de contact ............................................................................ 9
2. Sources d’allergènes de contact inducteurs d’HS4 ...........................................................11

A. In vivo ............................................................................................................................ 11
B. In vitro ........................................................................................................................... 12
1. Test de prolifération cellulaire........................................................................................12
2. Test de cytotoxicité cellulaire .........................................................................................12
3. Elispot ..........................................................................................................................12
4. Dosage de l’IFNγ (le plus largement utilisé aujourd’hui) ...................................................13

1/16
Introduction
L'hypersensibilité de type IV est la seule hypersensibilité à médiation CELLULAIRE : il
n'y a donc pas d'anticorps sécrétés. En effet, si on transfère les lymphocytes T d’un individu
allergique à un individu sain, ce dernier déclare le tableau clinique correspondant à une HS4.
Le mécanisme effecteur résulte de l’interaction entre l’Ag, les cellules présentatrices de l’Ag
et les lymphocytes T.

Elle est dite retardée (aussi appelée HSR pour Hyper Sensibilité Retardée) car elle se
manifeste plusieurs jours après le contact déclenchant. On peut observer des phénomènes de
latence et de mémoire.

On distingue deux formes d’hypersensibilité de type IV :


- HS de contact (72h)
- HS granulomateuse (21-28j).

La réaction caractéristique de l’HS4 est la réaction à la tuberculine.

L’HS4 est une forme d’inflammation qui possède un rôle physiologique puisqu’elle est
dirigée contre des agents pathogènes résistants à l’élimination par la réaction inflammatoire
conventionnelle : des bactéries/parasites à développement intracellulaire et leurs antigènes,
certains virus, des antigènes tumoraux, des produits chimiques et des médicaments (formes
retards).

Caractéristiques de l’HS4

La tuberculination

A. La réaction à la tuberculine
On teste ici la positivité à Mycobacterium bovis par injection intradermique de
tuberculine ou PPD (Dérivé Protéique Purifié) pour identifier les animaux tuberculeux. Aucune
réaction n’a lieu dans les premières heures suivant l’injection (sauf une légère hyperthermie
fugace). Une induration rouge apparaît chez l’animal infecté dans les 72-96 heures, il s’agit
donc d’une réaction tardive qui persiste pendant quelques semaines.
L’examen de la lésion révèle la présence de lymphocytes, de macrophages et de
quelques neutrophiles.

2/16
Pathogénie de l’HS4

Lors du contact sensibilisant, l’antigène est capté par les cellules de Langerhans au
niveau de l'épiderme. Ces cellules migrent jusque dans les nœuds lymphatiques locaux au
niveau de la zone paracorticale, zone d'induction des lymphocytes T. Les kératinocytes
peuvent également capter l’antigène et le présenter de manière locale aux lymphocytes T. Les
T CD4 (Th1) migrent ensuite sur le lieu de l’agression et y restent.

Lors du contact déclenchant, qui peut être directement dans la continuité du contact
sensibilisant dans le cas d’un antigène persistant, les Th1 libèrent de l’IFN et de l’IL 2 qui
aboutit à l’activation des NK et surtout des macrophages, mais également des kératinocytes,
qui peuvent à leur tour relarguer des cytokines et amplifier la réaction. Les cytokines sont à
l’origine d’une inflammation avec tous les signes cardinaux de l’inflammation au niveau du
site d’injection de l’antigène.

B. Les utilisations de la tuberculine

La principale utilisation de ce test est le diagnostic chez les bovins, il correspond ainsi
à un test d’exploration de la réponse cellulaire et constitue un pilier de la lutte contre la
tuberculose bovine.
Le test est positif lorsqu’il y a induration au point d’injection de la tuberculine.

Néanmoins, il y a risque d’avoir des faux-positifs (réaction croisée avec la


paratuberculose par exemple ou avec des bactéries du genre Nocardia) mais également des
faux-négatifs chez les animaux anergiques (en fin d’infection), chez les animaux âgés ou ayant
mis bas (baisse de l’immunité) et chez les animaux déjà testés depuis moins de dix semaines.
Pour éviter les faux-positifs, on peut réaliser une intradermo-réaction comparative (IDC) en
réalisant simultanément deux injections différentes : une pour tester M. bovis et une pour
tester M. avium paratuberculosis à côté du premier site d’injection. On peut ainsi savoir à la
lecture du test si l’animal est vraiment tuberculeux (M. bovis) ou non.

3/16
Bien que la sensibilité et la spécificité de ce test soient discutables, il reste néanmoins
un outil diagnostique incontournable pour l’éradication de la maladie en espèce bovine (il est
en effet peu utilisé chez les autres espèces).

Les autres tests cutanés


A. La brucelline
Peu utilisé actuellement, le test à la brucelline a permis d’éradiquer la brucellose
bovine (France indemne depuis 2005). Avant ce test, on utilisait des tests sérologiques mais
de trop nombreuses réactions sérologiques faussement positives (RSFP) étaient enregistrées,
dues à une réaction croisée avec Yersinia (souvent, un test était positif par troupeau…).
Ce test est très sensible et très spécifique

B. La malléine

Ce test est surtout utilisé chez le cheval pour diagnostiquer la morve, la malléine étant
un extrait de Burkholderia mallei.

Il existe deux techniques de réalisation du test :


 Soit on injecte la malléine dans la paupière (injection palpébrale), ce qui provoque un
œdème palpébral si l‘animal est infecté
 Soit on dépose simplement la malléine sous forme de collyre sur la cornée, ce qui
provoque une conjonctivite passagère si l’animal est infecté

C. La leishmanine
On injecte un extrait de Leishmania infantum. Ce test est peu utilisé.

Les conséquences de l’HS4


A. Modulation immunitaire
Il s’agit de la transformation progressive de la réponse Th1 en une réponse Th2 (c’est
l’inverse de la désensibilisation utilisée dans l’HS1). Le problème est que la réponse anticorps
est incapable d’empêcher la multiplication des pathogènes qui se disséminent rapidement
dans l’organisme. On passe d’une forme tuberculeuse à une forme lépromateuse.
Ceci explique également le phénomène d’anergie rencontré en fin d’évolution de la maladie :
il n’y a plus réponse au test intradermique [noté HSR dans le tableau suivant].

Conclusion: En cas d’HS4 importante, on a une réponse Th1 avec une réaction
d’hypersensibilité exacerbée et la formation d’un granulome qui entoure les bactéries. Au
contraire, si la réponse Th1 est mal définie, on a une forme lépromateuse et une réponse de
type Th2.

4/16
Spectre immunologique lors des infections à Mycobactéries

Ce phénomène est observé dans le cas de la paratuberculose ovine (Mycobacterium


avium subsp. paratuberculosis).

Spectre immunitaire dans la paratuberculose ovine

B. Formation d’un granulome

1. Le granulome

La formation d’un granulome est une réaction caractéristique des infections par les
bactéries à parasitisme intracellulaire facultatif comme les Mycobactéries, Brucella,
Corynebacterium pseudotuberculosis, etc… C’est une réaction « similaire » au test à la
tuberculine avec persistance des bactéries non complètement éliminées par les macrophages
activés (réponse Th1) qui continuent à sensibiliser l’hôte. En conséquence, il y a accumulation
de plus en plus de macrophages et de lymphocytes T, producteurs d’IFNγ.
La formation d’un tubercule ou granulome autour des bactéries viables constitue une lésion
caractéristique des infections par les mycobactéries.

5/16
2. Exemple 1 : la lymphadénite caséeuse

Elle est due à une infection à Corynebacterium pseudotuberculosis. Elle touche les
petits ruminants, les chevaux (lymphangite ulcéreuse), les chameaux et accessoirement
l’homme (zoonose mineure). Cette maladie est englobée dans le complexe « maladie des
abcès » où se retrouvent un ensemble d’affections pyogènes.
Les facteurs de virulence sont : une phospholipase D (=exotoxine) et une paroi avec
des acides gras mycoliques proches du « cord factor »* des mycobactéries.

*Le cord factor est la fraction lipidique la plus abondante de la paroi des mycobactéries
pathogènes: induit des granulomes, participe à l’inhibition de la fusion phagosome-lysosome.

Suivant la vitesse de dissémination du pathogène, on peut avoir formation de


granulomes sur des sites secondaires tels que les nœuds lymphatiques par exemple.

INOCULATION SITE
C.pseudotuberculosis

Dissemination of bacteria C
From the inoculation site PRIMARY FOCUS
Towards the draining lymph node
(free bacteria or bacteria engulfed in Massive infiltration by
Phagocytes) Granulocytes, thus by
macrophages
Dissemination of bacteria LYMPH NODE
From the inoculation directly
leading to primary foci
In lungs Central necrosis and
Development of pyogranuloma

LUNGS SECONDARY FOCI

Other lymph nodes, spleen, … etc

Pathogénie de la lymphadénite caséeuse

Le pyogranulome est formé en son centre de bactéries viables qui maintiennent la


manifestation, mélangées avec du pus et des débris cellulaires. Tout autour se trouve une
palissade de macrophages et de lymphocytes T.

6/16
Organisation cellulaire du pyogranulome à C pseudotuberculosis

Schéma de formation du granulome à C pseudotuberculosis

La voie de pénétration des pathogènes étant surtout respiratoire, il y a prise


en charge de l’antigène par les macrophages pulmonaires et présentation dans les nœuds
lymphatiques locaux. On peut également avoir une contamination cutanée.
On a ensuite différenciation des Th1 qui se rendent sur le lieu de pénétration de l’antigène (phase de
sensibilisation).
Comme l’agent est persistant, il y a directement activation des Th1 qui activent les macrophages (par
IL2 et IFN gamma) mais également des polynucléaires neutrophiles : il y a formation d’un
pyogranulome.

Si le granulome est trop gros, il peut aller jusqu’à éclater et libérer les bactéries dans le sang
=> bactériémie.

7/16
3. Réaction Th 1 dominante

La réaction de type Th1 est dominante avec un contrôle de la dissémination


systémique des bactéries mais également persistance de celles-ci.
En cas de modification de la réactivité immunitaire, il y a passage à une réaction immunitaire
de type Th2 inappropriée avec la production d’anticorps peu efficaces ; d’où une
multiplication et une dissémination des bactéries.

4. Exemple 2 : la schistosomiase

La schistosomiase est une maladie parasitaire humaine due à des trématodes (S.
mansoni et S. japonicum). Les cercaires pénètrent la peau saine et pondent des œufs en très
grande quantité. Il y a un arrêt des œufs dans les sinusoïdes du foie. Ce sont ces œufs qui vont
déclencher une réaction d’hypersensibilité qui conduit à leur enkystement dans des
granulomes. Cette réaction granulomateuse est à l’origine des principaux signes cliniques de
la schistosomiase.

Rappel : cycle de Schistosomia sp

8/16
Cytokines impliquées dans la formation d’un granulome

Il y a production de nombreux médiateurs avec des effets à la fois positifs et négatifs.

C. Autre manifestation de l’HS4 : la dermatite de contact

1. Pathogénie de la dermatite de contact

La dermatite de contact est une pathogénie encore mal connue, mais clairement, il y
a implication d’une composante de type HS4.

La réactivité de produits (haptènes) avec des protéines de la peau a un rôle initiateur


important des cellules dendritiques de la peau (= les cellules de Langerhans). La présentation
de l’antigène aux lymphocytes T dans le nœud lymphatique drainant le site de contact induit
la production de cytokines (IL12 et IL18) qui activent les lymphocytes Th1. Il y a alors
production d’IFNγ, activation des lymphocytes T cytotoxiques et infiltration par des
macrophages (et d’autres cellules : B, NK) en 24-48 h.

9/16
Pathogénie de l’allergie de contact

Cette réaction d’HS4 locale est à distinguer de la dermatite atopique (qui est plutôt
une HS1). On a du prurit dans les deux cas, mais la dermatite de contact se distingue surtout
par la formation de vésicules.

Comparaison entre les deux formes de dermatite « allergique »


NB : on peut avoir un phénomène d’HS4 qui peut venir compliquer les lésions d’une dermatite
atopique.

10/16
2. Sources d’allergènes de contact inducteurs d’HS4

Ce sont principalement des produits chimiques, mais on retrouve également des


allergènes d’origine naturelle comme certains cuirs ou des plantes d’appartement :
- Insecticides présents dans les colliers antipuces
- Produits de traitement du bois
- Cires
- Colorants de tapis
- Pollens
- Crèmes à usage dermatologique
- Peintures
- Produits à base de cuirs
- Plantes d’appartement (huiles,...)
- …

Exploration de l’immunité à médiation cellulaire


Il existe deux modes d’exploration de l’immunité à médiation cellulaire : in vivo et in vitro.

A. In vivo

Il existe trois techniques diagnostiques in vivo :


 Intradermo-réaction
 Allogreffe de peau
 Injection intradermique d’un mitogène (PHA)

Les deux dernières techniques ne sont pas utilisées en pratique car trop complexes à réaliser
(greffe) et difficiles d’interprétation (le mitogène ne stimule pas spécifiquement les macrophages). On
détaillera donc uniquement l’intradermo-réaction.
Le principe est le suivant : on injecte en intradermique l’antigène à tester. L’intérêt de la voie
intradermique est que l’antigène ne diffuse pas et ne crée pas une sensibilisation : on pourra donc tester
l’individu plusieurs fois de suite, le sujet ne sera pas positif la deuxième fois à cause de la première
injection. Ce test ne constitue donc pas non plus un vaccin, il ne conduit pas à une immunité.
Si l’individu n’a jamais rencontré l’antigène, le contact sera sensibilisant et il y aura stimulation des
Th1, mais ceux-ci ne s’activeront pas. Il n’y aura pas de réaction visible.
Si l’individu est infecté, il s’agira dans ce cas d’un contact déclenchant qui activera les macrophages
locaux : il y aura donc formation d’un granulome qui se mesure par l’épaississement du pli cutané.
Comme il s’agit d’une hypersensibilité retardée, il faut revenir faire la lecture trois jours (72h) après
l’injection. Il faut faire une première mesure du pli cutané au moment de l’injection et une deuxième à
la lecture pour apprécier l’épaississement et en déduire le statut de l’animal.
Il existe cependant des limites à ce test : mesure correcte du degré d’épaississement, réactions
croisées,… De plus, notamment du fait de la modulation immunitaire, en fin de maladie, les animaux
développent une réponse Th2 (voire plus de réponse du tout), qui n’est donc plus explorable par ce test

11/16
: on a donc des faux négatifs sur les animaux infectés depuis longtemps. C’est le phénomène d’anergie
: disparition de la positivité au test chez des malades.
Ce test est surtout utilisé chez les ruminants, et surtout les bovins lors des visites d’achat notamment
(diagnostic tuberculose)

B. In vitro

1. Test de prolifération cellulaire

On prélève des lymphocytes circulants du patient et on les cultive en présence de


l’antigène à tester dans un milieu contenant de la thymidine tritiée ou du colorant type MTT.
Si les lymphocytes se sont beaucoup divisé et rapidement, c’est qu’ils étaient déjà sensibilisés
et que l’individu est infecté.

2. Test de cytotoxicité cellulaire

On prélève des lymphocytes circulants du patient et on les cultive en présence de


cellules exprimant l’antigène à tester et contenant dans leur cytoplasme du Cr (chrome).
Après un temps d’incubation, on observe le relargage du Cr dans le milieu : s’il est massif et
rapide, c’est qu’il y a une forte lyse des cellules sous l’action des lymphocytes T de l’individu,
c’est donc que cet individu est infecté.

3. Elispot

Il s’agit d’un ELISA particulier qui mesure la production d’IFN (impliqué dans la
réponse Th1). Contrairement au test précédent, il permet d’identifier les cellules qui
produisent l’IFN.
On prélève des lymphocytes circulants du patient et on les cultive en présence de l’antigène
à tester dans des puits contenant des anticorps anti-IFN. On utilise une grande plaque et on
place une cellule par puit, ce qui permettra de savoir quelle cellule a réagi.
On révèle ensuite les puits après rinçage de l’antigène et on observe des taches colorées (spot
en anglais, d’où le nom de cette technique) dans les puits où les lymphocytes ont réagi. On
peut donc identifier les cellules qui ont réagi. En comptant les spots, on peut même quantifier
la réponse cellulaire.

12/16
Etape 1 : coating de la
plaque avec un Ac anti-
cytokine

Etape 2 : Les PBL à tester


sont incubés avec l’Ag

Etape 3 : la cytokine
produite par les PBL est
« capturée » par l’Ac

Etape 4 : ajout d’un 2ème Ac


anti-cytokine

Etape 5 : révélation par un


substrat coloré insoluble ->
spots de couleur aux
endroits positifs

Principe et réalisation de l’Elispot

4. Dosage de l’IFNγ (le plus largement utilisé aujourd’hui)

On prélève des lymphocytes circulants du patient et on les cultive en présence de


l’antigène à tester. On mesure ensuite la concentration en IFN dans le milieu par un test
ELISA : les lymphocytes s’activent spécifiquement en présence de l’antigène et produisent
de l’IFN. Si la concentration en IFN augmente, c’est que l’individu est infecté.
C’est une alternative au test de la tuberculine.

13/16
Tableau bilan : l’exploration de l’immunité à médiation cellulaire

Conclusion : ce qu’il faut retenir


 Certains antigènes (notamment bactériens), lorsqu’ils sont injectés dans la peau,
induisent une réaction inflammatoire retardée appelée aussi hypersensibilité
retardée.
 Ces réactions d’HS4 sont médiées essentiellement par des lymphocytes T et des
cellules NK auxquels s’associent des macrophages et quelques autres cellules.
 L’exemple typique de la réaction d’HS4 est la réaction à la tuberculine, ce qui en fait
un test de diagnostic très utilisé pour les infections à mycobactéries.
 L’HS4 a un rôle physiologique au cours des infections par des bactéries à parasitisme
intracellulaire facultatif, mais aussi contre des parasites, des champignons,...
 Une forme néfaste de l’HS4 est la dermatite de contact avec des produits capables
d’activer une réponse cellulaire

14/16
Petites questions

Question 1 : Chassez l’intrus parmi les composants cellulaires essentiels d’un granulome :
1) Macrophages
2) Lymphocytes T
3) Cellules géantes
4) Lymphocytes B
Réponse : 4

Question 2 : Quel est le test alternatif à l’intradermoréaction avec injection de tuberculine ?


1) Le dosage de l’IFNγ
2) Le test à la brucelline
3) Le test ELISA pour le dosage des Ac anti-INFgamma
4) Le dosage de l’IFNgamma par un ELISA sandwich
Réponse : 1

Question 3 : Le principe du test de l’IFNγ est le suivant :


1) L’IFNγ sanguin est dosé par ELISA
2) L’IFNγ sanguin est dosé 72h après l’intradermoréaction du bovin à dépister
3) L’IFNγ est dosé 18h après stimulation in vitro des lymphocytes du sang par la
tuberculine
4) L’IFNγ est dosé par un ELISA « sandwich »
Réponses : 3 et 4

Question 4 : La tuberculine est … ?


1) Un vaccin utilisé contre la tuberculose à M.bovis chez les bovins
2) Un extrait protéique de M.bovis
3) Un réactif permettant de rechercher l’HS chez les bovins infectés ou non par M bovis
4) Un réactif induisant une induration chaude et douloureuse au site d’injection dans
les 10h suivant l’intradermoréaction
Réponses : 2 et 3

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CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM

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REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM


La réponse immunitaire anti-tumorale

I. Méthode d’études ................................................................................................................. 6


A. Les modèles animaux ......................................................................................................... 6
B. Les approches in vitro......................................................................................................... 7
II. La réponse immunitaire anti-tumorale .................................................................................... 9
A. Les antigènes tumoraux (AAT) ............................................................................................ 9
1. Les AAT « cancer testis » ................................................................................................10
2. Les AAT tissus-spécifiques / différenciation .....................................................................11
3. Les AAT surexprimés......................................................................................................11
4. Les AAT mutés...............................................................................................................12
5. Les AAT dérivés de virus oncogènes................................................................................13
B. Les mécanismes de la RI anti-tumorale ...............................................................................13
1. La réponse CTL : induction .............................................................................................15
2. Les effecteurs................................................................................................................15
C. Echappement à la réponse ................................................................................................17
III. Stratégies d’immunothérapie ................................................................................................20
1. Utilisation de cytokines..................................................................................................20
2. Vaccination anti-tumorale..............................................................................................22

Objectifs d’apprentissage : à bien retenir


 Connaître les caractéristiques des antigènes associés aux tumeurs et donner un
exemple de chacun des groupes.
 Être capable de faire et d’expliquer le schéma général de la réponse immunitaire
antitumorale.
 Être capable de citer les différents mécanismes d’échappement des tumeurs à la RI
(réponse immunitaire) antitumorale.
 Expliquer les concepts d’immunosurveillance, d’immunoediting et
d’immunosubversion.
 Connaître la composition et le mode de fonctionnement des stratégies
d’immunothérapie existantes (cytokine et vaccin).

1/28
 Expliquer le concept de vaccin antitumoral.
 Citer les différentes approches vaccinales antitumorales.
 Expliquer les principes, avantages et inconvénients des différentes approches
vaccinales.

Afin d’alléger le cours pour ceux qui n’ont rien à faire des petits plus du prof ou
des remarques des années précédentes nous vous avons mis tout ça en annexe à
la fin du cours

Introduction : on discute tous ensemble :


Qu’est-ce qu’une cellule tumorale ?
Les cellules tumorales sont des cellules dites transformées car elles ont acquis six propriétés
particulières issues d’une accumulation de mutations au niveau de certains gènes (cf.
génétique S7) :
1) Indépendance vis-à-vis du support (production autocrine de facteurs de croissance)
2) Prolifération continue par divisions illimitées (pas d’inhibition de contact) sans
sénescence (grâce aux télomérases)
3) Invasion des tissus et métastases
4) Insensibilité aux signaux de quiescence
5) Échappement à l’apoptose
6) Stimulation de l’angiogenèse pour
assurer sa nutrition : permet d’assurer la
viabilité de la tumeur grâce à l’apport de
nutriments et de facteurs de croissance.
C’est aussi une condition requise au
développement de métastases.
+ 7ème critère : l’échappement à la réponse
immunitaire.

Métastase : essaimage de cellules tumorales à


distance du site de la tumeur primitive.

Les six propriétés classiques définissant les


cellules tumorales
(Mais on n’oublie pas la 7 ième )

Le SI est capable de lutter efficacement contre les phénomènes tumoraux : des cellules
tumorales apparaissent chaque jour dans l’organisme, mais il ne se développe pas de cancer
pour autant. Il existe donc une immunosurveillance efficace qui permet l’élimination précoce
de la plupart des cellules tumorales dès leur apparition.

2/28
Pourquoi le système immunitaire tolère-t-il parfois ces cellules tumorales ?

Les cellules tumorales sont des cellules du soi qui ont subi des mutations et qui se sont
transformées ; or le SI est tolérant envers les cellules du soi.
Il faut donc que les mutations soient « visibles », que les cellules expriment un profil
antigénique différent des cellules normales… Il faut obtenir une rupture de tolérance.

Interaction tumeur/système immunit aire

Si les cellules tumorales sont très agressives ou si le SI s’épuise, on passe à une phase
dynamique d’équilibre entre destruction par le système immunitaire et prolifération de la
tumeur : les cellules tumorales et le système immunitaire "cohabitent".
Il y a survie de quelques cellules tumorales qui ne se développent pas encore (ce n’est pas
grave, ce qui est grave c’est quand on aura rupture de cet équilibre).
Les phases d’immunosurveillance et d’équilibre constituent une phase infra clinique au cours
de laquelle aucun symptôme n’est visible .

Durant cette période d’équilibre s’effectue une immunosélection. Seuls les clones qui
échappent à la reconnaissance immunitaire peuvent proliférer, en déviant la réponse
immunitaire : c’est l’immunodiversion. On observe alors un échappement de la tumeur qui se
développe et est décelable cliniquement.

Petit rappel de S6 : Une rupture de tolérance peut mener à une maladie auto-immune.
On différencie deux types de tolérance :
 Centrale, dans le thymus
 Périphérique, ex : mécanisme de tolérance envers les
spermatozoïdes qui ne possèdent pas de CMH

3/28
Qu’est-ce qu’on peut imaginer comme réponse immunitaire face à une tumeur ?

Les cellules tumorales sont des cellules qui se multiplient trop rapidement ou qui n’ont pas les
mêmes récepteurs que les autres cellules .

Le mécanisme de destruction des cellules tumorales principale est la cytotoxicité, médiée par
les cellules NK. En effet, les cellules natural killer (NK) reconnaissent le CMH sur les cellules
non tumorales, se lient avec celui-ci et s’inhibent : c’est un mode de fonctionnement de
rétrocontrôle permanent. Ceci est différent de la restriction CMH, par reconnaissance d’Ag
spécifiques propres à l’individu, qui est le mode de fonctionnement des LTCD8. Enfin, les LB
n’ont pas besoin d’avoir une présentation d’Ag par le CMH car grâce au phénomène de
mémoire ils reconnaissent directement l’Ag.
Il existe différents mécanismes qui induisent la cytotoxicité : RI innée et RI adaptative
(terme que le prof veut qu’on retienne, on oublie le terme d’acquise).
- RI adaptative : l’induction se fait par le LTC(CD8) qui reconnait CMH1 qui est stabilisé
par une β2microglobuline. Ensuite, il y a deux modes d’action possible : soit il y a FAS
(CD95/CD95L), soit libération de granules cytotoxiques (contenant des granzymes)
renfermés dans le LTC qui une fois déversés, dégradent la membrane plasmique de la
cellule.
- RI innée : Il existe différents mécanismes
o Action des cellules NK : le NK reconnait le CMH des cellules non tumorales et
s’auto-inhibe. Dans le cas d’une cellule tumorale, le CMH est absent, il n’y a
donc pas d’inhibition, on peut avoir intervention de perforine et activation de
l’apoptose (activation CD95 ligand, granzyme).
o Cytotoxicité médiée par les Ac :
 Action du complément
 ADCC : le NK reconnait l’Ac fixé sur la cellule tumorale par le fragment
Fc (il y a des Ag à sa surface qui lorsqu’ils se fixent à l’Ac modifient sa
structure, ce qui permet au NK de le reconnaître).
 Phagocytose par macrophages et neutrophiles médiée par les Ac :
opsonisation

Que sont les Ag tumoraux ?

Il peut s’agir d’Ag de structure normale mais en quantité anormale. On doit tous être
capables de citer un Ag tumoral !!
Il existe des virus oncongènes (rétrovirus : FeLV, BeLV / Papillomavirus / Herpesvirus : virus
de Marek chez volailles), ça peut être une protéine du soi mutée / Ag de différenciation, Ag
présents dans un type de cellules qui vont être réexprimés ou surexprimés dans un type de
cellule qui n’est pas censée les exprimer : tyrosinase, Ag dans les mélonocytes / Ag de la
lignée cancer testis exprimés dans le cas de la cellule germinale.

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Pour ceux qui préfèrent les schémas !

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I. Méthode d’études

A. Les modèles animaux

Démonstration de l’immuno-surveillance et de son efficacité (lignée murine


immunocompétente)

 Mise en évidence de l’immunosurveillance :

On dépose sur la peau de souris une substance chimique cancérigène forte (ici le MCA =
méthylcolanthrène).
Au bout de 6 ou 7 mois, certaines souris ont développé une tumeur cutanée et d’autres ne
montrent pas de signes de tumeur.

Conclusion 1: il existe une variabilité dans la sensibilité aux agents cancérigènes : certains
individus sont résistants à la tumorisation. Il existe plusieurs hypothèses: moindre
perméabilité cutanée, systèmes de réparation de l’ADN plus efficaces, réponse immunitaire
plus efficace. => Pourquoi n’ont-elles pas toutes des tumeurs ?

Or, si on inhibe le système immunitaire par injection d’un sérum contenant un


anticorps anti-CD4/-CD8/-IFNγ (Ac contrôles) ceci revient à détruire la RI cytotoxique chez les
souris exposées n’ayant pas développé de tumeur, on observe le développement de tumeurs
(on a bien des cellules tumorales qui étaient présentes).

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Conclusion 2: Le SI exerce une pression sur le développement des cellules tumorales, cela
permet l’élimination des cellules tumorales qui apparaissent : c’est l’immunosurveillance ou
veille immunitaire. Les cellules tumorales sont présentes mais il n’y a développement de
tumeurs que si l’on supprime le système immunitaire.

NB : On utilise un modèle où toutes les souris sont identiques. Certains systèmes immunitaires
se révèlent plus compétents que d’autres : c’est la sensibilité individuelle.

 Pour plus d’infos culturelles cf annexe

Le développement d’une tumeur dépend donc du SI de l’hôte et de l’antigénicité


de la tumeur.

Le prof a insisté sur le fait qu’on parle deS réponseS immunitaireS


En effet toutes les tumeurs ne sont pas sous le contrôle des mêmes réponses immunitaires.

B. Les approches in vitro

On étudie la réponse immunitaire par :


 la caractérisation des antigènes associés aux tumeurs (AAT) et le clonage génétique
 des techniques classiques d’exploration cellulaire (composante cellulaire de la
réponse)
 l’étude du micro-environnement tumoral (intervient dans l’échappement à la RI)

7/28
L’étude in vitro de l’immunité anti-tumorale

Etape 1 : On s’est intéressés à des patients atteints de tumeurs à qui on a prélevé des cellules
tumorales d’un mélanome exprimant des molécules de CMH I qui présentent à leur surface
un peptide antigénique tumoral. On a dans chaque puit un antigène potentiel différent.
Etape 2 : On prélève des lymphocytes TCD8 cytotoxiques présents sur la tumeur, donc
spécifiques de cette tumeur et on réalise des prises de sang à partir desquelles on purifie des
lymphocytes. Les puits pour lesquels on verra ces lymphocytes réagir nous indiqueront les
antigènes contre lesquels ces lymphocytes sont destinés.

Etape 3 : Parallèlement, des banques d’ADNc sont établies, à partir des ARNm extraits des
cellules tumorales du patient et utilisées pour transfecter des cibles exprimant des CMH I.

Etape 4 (Révélation) : Les cellules transfectées exprimant l’antigène tumoral sont identifiées
grâce à l’utilisation de clones T cytotoxiques qui vont les lyser de manière spécifique. On peut
ensuite identifier et séquencer les gènes codants les antigènes tumoraux reconnus par les
clones lymphocytaires T.

Remarque : Si in vitro on retrouve la capacité à détruire les cellules tumorales, in vivo ces
cellules tumorales arrivent à inhiber la réponse immunitaire.

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Remarque : Cette expérience a permis la caractérisation dans les années 1980 des AAT
du mélanome. Elle reste fastidieuse et très coûteuse, elle n’est pas pratiquée en routine, et
encore moins en médecine vétérinaire.

II. La réponse immunitaire anti-tumorale

A. Les antigènes tumoraux (AAT)

On a défini cinq classes d’antigènes tumoraux à partir de modèles murins. Il peut s’agir :
 d’antigènes endogènes « cancer testis »
 d’antigènes endogènes tissus-spécifiques
 d’antigènes surexprimés
 d’antigènes mutés
 d’antigènes exogènes (viraux)

Classification des antigènes associés aux tumeurs

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1. Les AAT « cancer testis »

AAT « cancer testis »

Petits rappels : La lignée germinale mâle diverge très tôt lors de l’embryogenèse et évolue
séparément du stroma. Les gonades constituent donc des organes séquestrés avec
notamment chez le mâle l’existence d’une barrière hémato-testiculaire entre les cellules de
Sertoli et le sang. Le thymus n’a donc jamais reçu d’antigènes testiculaires et il n’y pas eu
d’éducation thymique vis-vis de ces antigènes qui sont donc du non-soi immunitairement
parlant.
Les spermatozoïdes n’expriment donc pas de CMH (lignée sans CMH) afin de ne pas
déclencher de réactions immunitaires dans les voies génitales femelles.
Les antigènes spécifiques de cette lignée dont les antigènes MAGE sont séquestrés dans le
cytoplasme et ne sont jamais exprimés à la surface de la membrane.
Toutes les cellules de l’organisme possèdent le même génome, toutes possèdent donc les
gènes de la lignée germinale (dont le gène MAGE) mais ne les expriment pas. Si une cellule
du stroma se tumorise et active la transcription et la traduction de ces gènes de la lignée
germinale, elle les présentera via son CMH I. Ces antigènes n’ayant jamais été rencontrés, ils
déclenchent une réaction immunitaire.
De plus, cette réaction ne concernera que les cellules tumorales puisqu’elles sont les seules à
exprimer l’antigène ; les gonades n’étant pas accessibles du fait de la barrière hémato -
testiculaire.

Les tumeurs exprimant ces antigènes sont les plus intéressantes pour l’individu puisque :
 Elles induisent une réponse immunitaire
 Cette réponse est ciblée et n’a pas de conséquences pour les autres tissus (pas de
maladie auto-immune)

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2. Les AAT tissus-spécifiques / différenciation

Le principe est le même que pour les AAT cancer testis sauf que l’antigène exprimé ne provient
pas d’un organe séquestré. La cellule qui se tumorise exprime un gène qui n’est normalement
pas exprimé dans le tissu dont elle provient : antigène normal (protéine, enzyme souvent) au
mauvais endroit perturbant le microenvironnement (ex : antigène mélanocytaire Melan A
exprimé ailleurs que dans la peau).

Contrairement aux AAT « cancer testis », la réponse immunitaire va aussi être


dirigée contre le tissu car il possède lui aussi cet antigène spécifique. Il y a mise en
place d’une auto-immunité pathologique.
Ex : dans le cas du mélanome il y a mise en place d’un vitiligo, une dépigmentation de la peau
due à la destruction des mélanocytes.

3. Les AAT surexprimés

Exemples : HER-2/neu est impliqué dans le cancer du sein, hTERT est un antigène catalytique
de la télomérase.

L’antigène est normal, au bon endroit mais en trop grande quantité. Le CMH est également
surexprimé, ce qui va conduire à une surprésentation de l’antigène par la cellule.

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En théorie, puisque l’éducation thymique a été faite vis-à-vis de cet antigène, il ne devrait pas
y avoir de clones réactifs contre cet antigène, mais la grande quantité d’antigène va
déclencher une réponse immunitaire.

Seules les cellules tumorales vont surexprimer le CMH. Les autres cellules de l’organisme en
expriment trop peu, avec une liaison TCR-CMH de trop faible affinité et de trop faible
intensité et ne deviennent donc pas la cible SI. Il n’y aura donc pas de maladie auto-immune !
On peut penser aussi au phénomène d’anergie, qui fait que les lymphocytes auto-réactifs ont
besoin d’un stimulus beaucoup plus intense pour être activés.

Quelles est la différence entre l’affinité d’un anticorps et l’affinité d’un LT ?


L’affinité d’un anticorps est l’intensité de liaison entre un anticorps et un antigène. C’est une
liaison très forte, quasi-irréversible.

L’affinité d’un lymphocyte T est l’intensité de liaison entre un LT et le CMH. Puisque le LT doit
pouvoir se détacher du CMH, la liaison est beaucoup moins forte. Pour rester stable il existe
un autre moyen : multiplier les liaisons ; c’est l’augmentation de l’avidité.

4. Les AAT mutés

La cellule tumorale a subi une mutation dans un antigène normal, ce qui conduit à l’expression
d’un antigène du non-soi et à une réponse immunitaire. Si la protéine mutée est suffisamment
différente de l’originale, il n’y pas de maladie auto-immune.

Toutefois, ces mutations sont aléatoires et les antigènes sont donc propres à chaque
population tumorale issue de la cellule mutée. Les stratégies d’immunothérapies mises en
place sont donc spécifiques du seul patient chez lequel on a mis en évidence la mutation. La
stratégie thérapeutique devrait donc être individuelle…. Cette méthode même si elle est
facile à utiliser, coûte beaucoup trop cher car chaque tumeur est différente, c’est individu-
dépendant, elle n’est donc utilisée qu’en recherche expérimentale.

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5. Les AAT dérivés de virus oncogènes

Les virus oncogènes induisent une transformation cellulaire. Les antigènes qui en résultent
sont fortement immunogènes (non-soi) et spécifiques des cellules infectées : en théorie il
n’y a pas de maladie auto-immune.

Pouvez citer 4 virus oncogènes ?


 le papillomavirus chez l’homme responsable du cancer de l’utérus et pour lequel un
vaccin est disponible
 le FeLV chez le chat
 le virus de la maladie de Marek chez les volailles
 le virus de la leucose bovine

Tableau résumé :

B. Les mécanismes de la RI anti-tumorale

Pour être efficace contre les cellules tumorales la réponse doit être cytotoxique: la réponse
cellulaire est donc la plus adaptée, mais une réponse humorale peut également avoir un effet
cytotoxique (ADCC).

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Cytotoxicité médiée par les Cytotoxicité médiée par des
cellules anticorps(ADCC)

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1. La réponse CTL : induction

Les antigènes tumoraux sont captés par les CPA (cellules dendritiques) qui peuvent les
présenter par deux voies différentes :
 via le CMH II, ce qui active les LT CD4 qui deviennent des Th1 (sous l’action des
cytokines IFN, IL2, IL12) qui à leur tour stimulent une réaction immunitaire à
médiation cellulaire (LT CD8 qui reconnaissent le CMH I des cellules). Il n’y a pas de
passage par le cytoplasme : la voie est donc « exogène ».
 via le CMH I (« cross présentation ») ce qui active directement les LT CD8. Après
phagocytose, l’antigène pénètre dans le cytoplasme des CPA puis est exposé à leur
surface. C’est un mode de présentation « intermédiaire » entre la voie exogène et la
voie endogène, qui permet la présentation d’antigène exogène par la voie endogène.

La voie via le CM II est la voie principale et classique (hors mécanisme particulier),


la voie via le CM I est très particulière et caractéristique de la réponse
immunitaire anti-tumorale.

Orientation de la réponse immunitaire cytotoxique

Voies CTL : présentation antigénique lors de l’activation TCD8

2. Les effecteurs

a) Les NK : récepteurs
Leur action lytique est conditionnée par la présence de signaux activateurs et
inhibiteurs.

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Les NK reconnaissent le CMH I des cellules et sa présence inhibe leur activité
cytotoxique. A l’inverse, l’absence du CMH I est un signal activateur qui peut suffir à activer
les NK. La présence de signaux de co-stimulation (surexpression de signaux activateurs par les
cellules tumorales) facilite l’activation.
Les NK peuvent également être activés directement par les LT CD4 (Th1 ou Th2) ou par les
anticorps (ADCC). Ils sont systématiquement activés quelle que soit la voie empruntée.
Cependant, les cellules NK ne reconnaissent que le CMH et pas l’antigène : si le CMH est
présent sur la cellule tumorale, on n’a aucune destruction cellulaire (CD16 : récepteur au
fragment FC des AC ; Ly49 reconnaît la présence de CMH1).

2) Voies d’activation des cellules NK chez la souris 1) Variabilité des récepteurs NK selon les espèces

Les récepteurs portés par les NK varient selon les espèces (IMPORTANT).

b) Les lymphocytes T4

Les lymphocytes T CD4 amplifient la réponse immunitaire via le CM II.

3) Effecteurs de l’immunité cellulaire

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Conclusion: La réponse immunitaire anti-tumorale déclenche une cytotoxicité cellulaire :
 LT CD8 qui ont pour cible les cellules avec CMH I + peptide tumoral
 LT CD4 qui amplifient la réponse immunitaire en reconnaissant CMH II
+ peptide tumoral et se différencient en LT Th1
 Cellules NK qui tuent lors d’absence de CMH I
La réponse à médiation cellulaire est la plus efficace.

C. Echappement à la réponse

Sélection de clones résistants et échappement de la tumeur

L’échappement a lieu si la tumeur est trop agressive et/ou si le système immunitaire perd en
efficacité. Cette perte d’efficacité a généralement plusieurs causes :
 Terrain génétique favorable
 Stress
 Excès…
 Pollution

Immuno editing et immuno subversion

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On peut expliquer cet échappement par l’effet de sélection du système immunitaire
qui tue les cellules tumorales sensibles (en bleu sur le schéma) mais sélectionne les plus
agressives et dures à tuer : c’est l’immuno-sélection (immuno-editing en anglais).
En plus, les cellules tumorales secrètent des substances (ex : cytokines
immunosuppressives) qui empêchent le système immunitaire d’être efficace.

Trois caractéristiques sont requises pour le développement de la tumeur :


 capacité à se développer dans un microenvironnement inflammatoire chronique : des
cytokines sont produites, la cellule tumorale doit y résister
 capacité à échapper à la reconnaissance immunitaire : pas de destruction des cellules
tumorales
 capacité à supprimer l’action du système immunitaire (sécrétion
d’immunosuppresseurs par la tumeur : surexpression de TGFβ ou IL10). C’est l’immuno-
subversion : la tumeur développe des mécanismes qui vont affaiblir le système
immunitaire.

1 3

Modalité d’échappement à la réponse immunitaire

La mise en échec du système immunitaire peut se produire à plusieurs niveaux :


1) pas d’activation ni prolifération des LT naïfs
2) inhibition de la migration des LT spécifiques et activés sur le lieu de la tumeur
3) pas d’effet sur la cellule tumorale

De plus, il existe des LT régulateurs qui inhibent les LTCD4, les LTCD8 et empêchent de détruire
la tumeur s’ils sont trop nombreux (ils activent l’angiogenèse). Certaines tumeurs ont la
capacité de stimuler ces Treg (il en existe plusieurs types dont certains sont inductibles).

18/28
Pour info, en cas de déficit en LT régulateurs, on se retrouve dans le cas d’hypersensibilité de
type I (HS1).
Schémas du dessous : DC : cellules dendritiques. Deux populations : LTreg produit par le
thymus et LTreg induits qui ont des rôles particuliers : à connaître !!!!

Activation des Treg

Action des Treg

19/28
III. Stratégies d’immunothérapie

Modalité d’immunothérapie anticancéreuse

Les principales stratégies d’immunothérapie sont :

 l’utilisation d’anticorps : monoclonaux (très cher et les antigènes tumoraux restent


inconnus) et immunotoxines (Ac lié à une toxine qui reconnaît Ag particulier de la
tumeur, capable de détruire les cellules tumorales).
 l’utilisation de cytokines : in vivo (recombinante, gène, adjuvant) ou in vitro (prise de
sang, stimulation cellules d’intérêt et re-injection de ces cellules, peu courant)
 l’inhibition de la neo-angiogènese (bloque le développement tumoral, surtout chez
l’homme)
 l’utilisation de vaccins anti-tumoraux

1. Utilisation de cytokines

Elles sont peu utilisées directement, on a surtout une utilisation ex vivo. Cela ne marche pas
trop car elles doivent aller sur le lieu de la tumeur, il faut des signaux spécifiques et on n’est
pas toujours capables de les connaître.

20/28
Utilisation de cytokines ex vivo

Cette méthode consiste à extraire des cellules lymphoïdes de l’individu et à les mettre en
contact de la tumeur in vitro. On les active via des cytokines (IL2) et on les réinjecte au patient.

Remarque : ce traitement n’est pas très cher, ni lourd mais il ne fonctionne pas
toujours (problème pour aller sur le lieu de la tumeur).

Exemple : fibrosarcome du chat et utilisation d’Oncept IL-2 (médicament à connaître).


Exemple d’immunisation ex vivo. ATTENTION ceci n’est pas une vaccination.

On injecte un vecteur (ici un canarypox) recombinant exprimant l’IL-2 féline,


permettant une stimulation des LT4, LT8 et des cellules NK. Cela augmente l’immunité anti-
tumorale adaptative et naturelle et permet la destruction des cellules tumorales.

21/28
2. Vaccination anti-tumorale

Cette vaccination peut être prophylactique ou thérapeutique.


Il faut respecter plusieurs critères afin de créer un vaccin anti-tumoral (= afin d’obtenir une
réponse th1) :

 Ciblage des cellules capables d’induire une réponse CTL efficace: les cellules
dendritiques
 Nécessité d’obtenir une présentation restreinte au CMH I : utilisation de vecteurs =
capacité d’obtenir une cross présentation, le vecteur est capable de faire passer un A g
initialement exogène dans la cellule en position endogène => voie endogène
 Utilisation d’un protocole aboutissant à la maturation des CPA : utilisation d’adjuvants
(molécules qui aident le côté immunogène du vaccin et capables d’orienter la réponse
immunitaire vers la voie th1). Ex : saponines

Il existe un vaccin anti-tumoral en véto, commercialisé en 2011 : on vaccine avec la


tyrosinase humaine et on induit une réponse Ac chez les chiens atteints de mélanomes
buccaux. Objectif : aider les chiens à vivre plus longtemps. Il est peu utilisé en France mais il
est à connaître !
a) Vaccin « atténué »

On injecte au patient des cellules tumorales irradiées qui ne peuvent plus se


multiplier. Pour augmenter l’immunogénicité de ces cellules, on peut leur faire exprimer par
manipulation génétique des cytokines activatrices comme l’IL2, qui stimulera les LT4 et LT8.

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b) Vaccination par injection de cellules dendritiques

On n’injecte pas directement l’antigène qui ne serait pas assez immunogène, on le


greffe sur des cellules dendritiques (introduction du gène par manipulation génétique et
expression dans la cellule dendritique) de l’hôte qui vont présenter l’antigène.

En pratique : ce n’est pas souvent efficace !

c) Vaccinations peptidiques et protéiques

1) Utilisation des peptides restreints classe I dérivés des AAT


Avantages : ciblage du complexe CMH I, facile à concevoir et sécurisé
Inconvénients : restriction à un haplotype donné, faible induction de réponse CTL

⇒ Utilisation de polypeptide (classe I et II) pour optimiser l’induction et la coopération


des réponses CD4 et CD8 :
⇒mais faibles réponses CTL

2) L’utilisation de protéines oriente la réponse plutôt vers une production d’anticorps par
absence de présentation croisée

23/28
d) Vaccination par injection d’ADNc

Retenez bien les avantages et inconvénients de chaque méthode, connaissez bien les étapes
de conception d’un vaccin !

Conclusion

Intérêt de la vaccination contre le mélanome oral du chien

Il existe actuellement un vaccin anti-tumoral contre le mélanome oral avancé du chien. Il


augmente significativement la durée de vie des chiens.

Le problème est que ce vaccin contient de l’ADN de tyrosinase humaine, ce qui peut poser
problème lors des rappels vaccinaux (sensibilisation et rejet) : c’est un vaccin
hétérospécifique.

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On n’a pas de preuve que ce vaccin stimule la réponse à médiation cellulaire, or il doit le faire
sinon ce ne serait pas efficace.

Les vaccins anti-tumoraux thérapeutiques rallongent l’espérance de vie ; ils ne


permettent pas de guérison !

Les différentes stratégies thérapeutiques


C’est au final l’association de plusieurs stratégies qui sera le plus efficace pour stimuler
l’immunité anti-tumorale.

Ce qu’il faut savoir


 Le système immunitaire est capable de reconnaître et de lutter efficacement contre
l’apparition de cellules tumorales (immunosurveillance).
 La réponse est nécessairement cytotoxique et peut être humorale ou cellulaire, mais
la réponse cellulaire est la plus efficace.
 Cette reconnaissance est permise par l’expression d’antigènes tumoraux (AAT) par les
cellules tumorales.
 Durant une phase d’équilibre s’opère une sélection des clones à multiplication rapide
et de faible antigénicité (immunosélection).
 Ceci, combiné avec des mécanismes immunosuppresseurs mis en place par les cellules
tumorales, permet un échappement de la tumeur au contrôle du système
immunitaire. On entre alors dans la phase clinique.
 Il est possible d’aider le patient à lutter contre la tumeur en stimulant son immunité,
notamment par l’utilisation de vaccins qui surexpriment les antigènes tumoraux.

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Il y a trois stratégies historiques qui existent pour lutter contre les tumeurs (chirurgie,
radiothérapie, chimiothérapie) mais elles ne fonctionnent pas toutes. La stratégie actuelle est
l’immunothérapie (vaccin) couplée pour chaque tumeur aux 3 autres stratégies.

ATTENTION On parle de manière générale mais tout est à nuancer pour chaque tumeur. En
effet il n’existe pas une seule réponse immunitaire mais 1 réponse adaptée à 1 tumeur.

Annexe 1
 Variabilité antigénique des cellules tumorales :

La transformation d’une cellule en cellule tumorale est le fruit de mutations aléatoires : la


tumeur issue de cette cellule n’est donc pas forcément immunogène. On peut classer les
tumeurs suivant le type cellulaire dont elles sont issues, et les antigènes tumoraux suivant leur
mécanisme de mise en place, mais il faut bien comprendre que chaque tumeur est unique car
elle est issue de mutations aléatoires.

Variabilité de l’antigénicité tumorale

Dans le 1er cas, les cellules tumorales sont considérées comme du soi (H-2 est le système du
CMH de souris, B l’haplotype de la souris). La tumeur est faiblement immunogène, ce qui
permet son développement.
Dans le 2ème cas, les cellules tumorales ont le même CMH que le soi (H-2K), mais elles
possèdent des AAT (antigènes associés aux tumeurs) fortement immunogènes, ce qui induit
une réponse lymphocytaire et aboutit au rejet de la tumeur. On a donc bien l’illustration de la
variabilité individuelle de l’immunogénicité des tumeurs.
Dans le 3ème cas, si on injecte des anticorps anti-lymphocytes T et B, la tumeur se développe:
on a prouvé que les lymphocytes induits étaient spécifiques de la tumeur et efficaces.

26/28
Remarque : Dans tous les cas, on injecte des cellules tumorales ayant le même CMH que
l’organisme receveur, on mime en fait le développement d’une tumeur dans le soi.

Conclusion : On a donc une variabilité de l’antigénicité de la tumeur.

Pour approfondir la compréhension de ces mécanismes, on utilise différentes lignées (murine


ou autres) syngéniques, dans lesquelles on a inhibé une partie spécifique de la composante
immunitaire (ex : une lignée Rag2-/-, lignée insensible à l’IFNγ….). Ainsi quel que soit ce que
l’on invalide dans le système immunitaire, on induit la formation de tumeurs.

Lignées animales utilisées dans l’exploration de la réponse immunitaire anti-tumorale

Ces lignées ne permettent pas l’étude des mécanismes d’échappement.

Remarque : Il existe plusieurs modalités d’immunothérapie :


 Immunisation active : stimuler le système de l’individu (vaccination, injection de
cytokines).
 Immunisation passive : lui apporter directement des éléments immunitaires issus d’un
autre individu. Cette protection est évidemment de courte durée (transfert placentaire,
transfert colostral, sérothérapie, injection d’anticorps monoclonaux).
 Une modalité intermédiaire consiste à extraire des cellules lymphoïdes de l’individu et
à les mettre en contact avec la tumeur in vitro. On les active via des cytokines et on les
réinjecte au patient. C’est une méthode dite ex-vivo.

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CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM

CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM


Auto immunité
Généralités

I. Tolérance et Auto-immunité ........................................... 4


A. Tolérance centrale (ou éducation lymphocytaire) ................................... 4
B. Tolérance périphérique ............................................................................ 6
C. Rupture de tolérance ............................................................................... 8
D. Facteurs favorisants ............................................................................... 10
II. Pathogénie.................................................................... 12
A. Antigènes................................................................................................ 12
B. Auto-anticorps........................................................................................ 13
C. Lymphocytes T auto-réactifs .................................................................. 16
D. Lymphocytes T régulateurs .................................................................... 16
III. Diagnostic et traitement ............................................... 17
A. Diagnostic ............................................................................................... 17
B. Thérapeutique ........................................................................................ 18

1/20
Objectifs du cours :

Appréhender la notion de la tolérance et de sa rupture pour comprendre l’implication


de l’auto-immunité dans des mécanismes pathologiques.

Il est indispensable pour l’examen de différencier étiologie et pathogénie (PAR


CŒUR, tombe souvent à l’examen !)
 Etiologie : cause de la maladie (agent déclenchant)
 Pathogénie : mécanisme de la maladie (mise en place)

Objectifs d’apprentissage :
 Être capable d’expliquer la notion de tolérance centrale et tolérance périphérique
 Connaître les situations qui aboutissent à une rupture de tolérance et donner un
exemple
 Être capable d’expliquer les mécanismes d’installation (=pathogénie) d’une auto-
immunité pathologique (en particulier le rôle des autoanticorps et des lymphocytes T
autoréactifs)

Introduction / discussion avec le prof


Il existe quatre grands types de processus qui expliquent comment l’individu est
malade à cause du système immunitaire (=immunopathologies) :
1) Une réaction exacerbée ou inappropriée (les HS)
2) Les maladies auto-immunes = auto-immunité
3) Une immunodéficience = déficit immunitaire
4) Une cancérisation du système immunitaire

Dans ce chapitre, on s’intéresse à l’auto-immunité = capacité de l’organisme à réagir


contre des antigènes du soi. Elle est généralement néfaste car elle aboutit à une destruction
des cellules du soi.

Elle repose sur :


• une réponse immunitaire normale, bénéfique pour l’organisme (cf. schéma page
suivante, partie de gauche en rouge). Comme il s’agit en fait d’antigènes masqués (organes
séquestrés, antigènes intracellulaires, antigènes du soi muté), ils ne font en réalité pas partie
du soi immunologiquement parlant.
• une réponse immunitaire anormale, c’est-à-dire non physiologique de la réponse
immunitaire, donc néfaste pour l’organisme (cf. schéma, partie de droite en vert).
• des cas mixtes (cf. partie centrale en bleue) par mimique antigénique notamment :
la bactérie a un antigène proche d’un antigène du soi, ce qui fait que le soi est attaqué puisqu’il
est pris pour une bactérie.

2/20
On sait que les clones lymphocytaires sont le fruit de réarrangements aléatoires de
l’ADN des précurseurs lymphocytaires : on devrait donc théoriquement avoir des clones
réactifs contre les antigènes du soi. Or il n’en est rien dans les conditions physiologiques : il
existe donc une tolérance du système immunitaire vis-à-vis du soi.

Quelques exemples pour vous aider à différencier étiologie et pathogénie (tirés du cours
des NOQ)

Ex 1 : HS3
Il y a formation de complexes immuns entre un Ac et un Ag soluble avec accumulation
dans le rein notamment. Les plaquettes et le complément sont activés provoquant une réaction
d’inflammation. Cette maladie à dépôt d’immuns complexes s’appelle le lupus érythémateux
disséminé avec comme symptômes des arthrites et des polyarthrites. La pathogénie est une
HS3.

Ex 2 : HS2
La pathogénie d’HS2 correspond à l’action d’anticorps cytotoxiques dans l’activation
du complément et de l’ADCC. Elle est responsable entre autre de l’anémie hémolytique auto-
immune. L’étiologie est la reconnaissance de l’auto-Ag de l’hématie.

3/20
I. Tolérance et auto-immunité
La tolérance du système immunitaire repose sur deux mécanismes :

 Élimination des clones qui réagissent contre le soi lors des réarrangements génétiques
(on agit à la source). C’est la tolérance centrale.
 Inhibition des clones réactifs qui auraient échappé à cette première sélection (on agit
après coup). C’est la tolérance périphérique.

Tolérances centrale et périphérique

95% des LT produits sont tués. 5% reconnaissent le soi, ne le détruisent pas et détruisent le
non soi.

A. Tolérance centrale (ou éducation lymphocytaire)

Il s’agit de sélectionner les clones qui ne réagissent pas contre le soi en éliminant tous
ceux qui réagissent lors de la présentation d’un antigène du soi. C’est le phé nomène
d’éducation. Il a lieu dans la moelle osseuse pour les lymphocytes B et dans le thymus pour les
lymphocytes T, c’est-à-dire dans les organes lymphoïdes primaires.
On détaillera principalement l’éducation des lymphocytes T, mais le principe est exactement le
même pour les lymphocytes B.
On rappelle que les lymphocytes T sont formés dans la moelle osseuse sous forme de
précurseurs appelés thymocytes (attention, les thymocytes sont des lymphocytes T immatures
et non pas des cellules constitutives du thymus). Ces précurseurs colonisent ensuite le thymus
où ils subissent l’éducation thymique.

4/20
Leur maturation se réalise de manière centripète, de la capsule à la médulla. On a
d’abord des thymocytes immatures sans récepteur T membranaire (TCR) puis on a fabrication
du TCR et double sélection : les cellules T subissent deux étapes de sélection au cours
desquelles plus de 95% des lymphocytes sont éliminés (coût énergétique de l’immunité…).

1. Sélection positive

La première étape est nommée sélection positive car elle consiste à ne garder que les
clones qui reconnaissent le CMH : dans cette étape, on ne garde que les clones qui réagissent.
Cette sélection positive a lieu dans le cortex thymique.
Elle concerne les lymphocytes doubles positifs CD4+/CD8+. Elle agit sur un répertoire de TCR
capables de reconnaître de façon spécifique les molécules du complexe majeur
d'histocompatibilité (CMH).

On teste la fonctionnalité des précurseurs T en leur présentant le CMH :


 les cellules qui possèdent un TCR fonctionnel qui reconnait le CMH (I pour les CD8 et II
pour les CD4) reçoivent des signaux de survie par les cellules qui présentent le CMH.
Ainsi, seuls les lymphocytes dont le récepteur est capable d’interagir avec le CMH du
soi pourront survivre et continuer à se différencier.
 celles qui ont un TCR non fonctionnel incapable de reconnaître le CMH reçoivent un
signal de mort.

2. Sélection négative

Une fois qu’on a gardé les lymphocytes dont le TCR est fonctionnel, on va éliminer parmi
ceux-là, ceux qui réagiront contre les antigènes du soi. On garde donc les cellules qui ne
réagissent pas : la sélection est dite négative.

La sélection négative se réalise dans la médulla du thymus.


On teste les lymphocytes ayant franchi la première étape de sélection en leur présentant des
antigènes du soi :
 ceux qui réagissent sont potentiellement dangereux pour l’organisme et sont éliminés:
ce sont les clones auto-réactifs.
 ceux qui ne réagissent pas sont sans danger et peuvent être libérés dans l’organisme
sans risque.

5/20
Education thymique par double sélection

A l’issue de ces deux étapes (qui conduit à l’élimination de 95% des clones initiaux), on
obtient des lymphocytes matures simples positifs CD4+ ou CD8+.
Parmi les 5% qui passent, la sélection négative n’est pas infaillible et il y toujours une infime
proportion de lymphocytes auto-réactifs qui sont générés. Ceci est dû à la faible intensité de
la liaison entre l’antigène et le TCR qui fait qu’au moment de la sélection, la liaison ne durera
pas assez longtemps pour activer le clone qui est donc conservé.

Ces clones sont ensuite distribués dans l’organisme, notamment au niveau des organes
lymphoïdes secondaires.
Il y donc systématiquement dans l’organisme des clones auto-réactifs, or seuls très peu
d’individus déclarent des maladies auto-immunes. Il existe donc un mécanisme de contrôle de
ces clones auto-réactifs au niveau des organes lymphoïdes secondaires : c’est la tolérance
périphérique.

B. Tolérance périphérique

La tolérance périphérique aux auto-antigènes repose sur plusieurs mécanismes. Elle


empêche les LT et les LB auto-réactifs d’agir.

1. Anergie

Le seuil d’activation de ces lymphocytes est surélevé, il faut un stimulus plus important
pour les activer. Ces lymphocytes sont dits anergiques, c’est-à-dire qu’il y a absence du
processus d’activation complète, donc absence de réaction.

6/20
2. Ignorance

Certains antigènes sont présents dans des organes séquestrés tels que le cerveau, la
chambre antérieure de l’œil, la thyroïde, le pancréas, le testicule. Ces auto-antigènes ne sont
pas ou peu accessibles par le système lymphoïde (barrière hémato-encéphalique, hémato-
testiculaire,…). Les LT auto-réactifs n’entrent donc jamais en contact avec cellules-cibles.

3. Délétion

Certaines cellules lymphocytaires auto-réactives peuvent exprimer des cytokines de


type Th2 (IL-4, IL-5, IL-10, IL-13) qui limitent l’inflammation et entraînent une
immunodéviation évitant ou supprimant la réponse de lymphocytes pathogènes auto-
réactifs. Les LT auto-réactifs peuvent être supprimés.

4. Suppression

Les lymphocytes T régulateurs Treg (ou « suppresseurs ») jouent un rôle important


dans le contrôle de l’auto-immunité. Ils sont capables d'inhiber la prolifération de lymphocytes
T conventionnels via des cytokines (surtout TGF-β et IL10). En effet, quand le LT auto-réactif
est au contact de la cellule-cible, celle-ci active un Treg spécifique qui inhibe le LT auto-réactif.

Modalités de la tolérance périphérique

7/20
C. Rupture de tolérance

Il existe quatre causes (=étiologies) de rupture de la tolérance qui font que les clones
auto-réactifs ne sont plus inhibés et attaquent les cellules du soi.

Causes de rupture de la tolérance

Pour le soi ignoré et le soi exclu, il s’agit d’antigènes du soi physique mais que le
système immunitaire n’a jamais vu : ils ne font donc pas partie du soi immunologique.
Lorsqu’ils sont exprimés ou rendus accessibles au système immunitaire (rupture des barrières
hémato-tissulaires), il y apparition de maladie auto-immune.

Soi ignoré : C’est un antigène qui n’a pas été présenté aux cellules de l'immunité lors des
sélections thymiques pendant la vie fœtale, car il était intracellulaire à ce moment-là.

Soi exclu : C’est un antigène présent dans les organes séquestrés. La rupture des barrières
hémato-tissulaires entraîne la mise en contact des cellules de l'immunité avec cet antigène du
non-soi immunologique.

Soi modifié : Il s’agit à la base d’un antigène normal du soi qui subit des modifications ou des
mutations, par liaison covalente avec des médicaments par exemple. On parle d’antigène
modifié.
Exemple : haptène fixé à une protéine du soi

Soi mimé : cf la partie C.1. suivante.

8/20
Etiologie : pourquoi y a-t-il mise en place d’une auto-immunité ?
Les cases jaunes reflètent l’étiologie.Le reste du schéma constitue les mécanismes et
correspond à la physio pathogénie.

1. Communauté ou mimique antigénique

Il s’agit d’antigènes exogènes (viral, bactérien,...) qui sont structurellement ou


séquentiellement proches d’antigènes du soi. On aura alors réaction contre les agents
pathogènes mais aussi contre les cellules du soi qui portent cet antigène.
On retiendra notamment :
 uvéite du chien dans la maladie de Carré
 polyarthrite rhumatoïde à Streptocoque (les LB produisent des Ac contre nos
synovies)

Mimique antigénique

9/20
2. Infections et/ou tumeurs intercurrentes : effet « bystander »

Il s’agit ici d’un concours de circonstance : le lymphocyte auto-réactif se trouve au


mauvais endroit au mauvais moment dans un contexte pro-inflammatoire. Il reçoit des
signaux d’activation qui ne lui étaient pas destiné et s’active.
Ce phénomène est surtout observé lors d’infections virales.

Effet bystander

3. Antigènes séquestrés

Lors de la rupture de séquestre, l’antigène séquestré est libéré, déclenchant ainsi une
réponse auto-immune. Ceci concerne les protéines de l’œil, la myéline, les antigènes de
développement et du cerveau.

D. Facteurs favorisants (intrinsèques et extrinsèques)

Les maladies auto-immunes sont complexes et souvent, il faut une certaine sensibilité
de l’individu pour déclencher la maladie. Certains facteurs augmentent la probabilité de
survenue d’une maladie auto-immune mais :
- on ne développe pas forcément la maladie dans le cas de la présence de facteurs
prédisposants.
- on peut développer la maladie même en l’absence de ces facteurs.

10/20
Il existe des facteurs génétiques et donc héréditaires. Ils peuvent concerner :
 le sexe : les femelles seraient plus susceptibles de développer des maladies auto-
immunes, l’explication serait hormonale.
 certains allèles du CMH qui entraînent un risque accru de développer une maladie
(très étudié chez l’homme).
 la race : dans le cas du lupus érythémateux disséminé (LED) du chien, les races sont
touchées de façon différente.

Il existe aussi des facteurs extrinsèques tels que l’environnement (tabac, alcool,
manque de sommeil, stress) ou la présence d’infections (à Streptococcus A12 qui cause des
angines).

Les races du tableau suivant sont seulement prédisposées : tous les individus de
l’espèce ne sont pas obligatoirement malades et ces maladies affectent aussi d’autres
espèces.

Prédispositions raciales à certaines maladies auto-immunes

11/20
L’auto immunité entre réponse immunitaire physiologique et réponse non physiologique

II. Pathogénie

A. Antigènes

Les antigènes impliqués peuvent être de nature variée.

Antigènes impliqués dans des réactions auto-immunes

Certains anticorps du soi physique ne sont plus considérés comme faisant partie du soi
immunologique, mais comme antigènes ce qui déclenche l’apparition d’une maladie auto-
immune.

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B. Auto-anticorps

Les maladies auto-immunes à médiation humorale sont toutes transférables d’un


individu malade à un individu sain par injection de sérum (qui ne contient pas de cellules) :
elles sont donc médiées par des anticorps.

Mise en évidence du rôle des anticorps dans la pathogénie des maladies autoimmunes

Les mécanismes d'action des auto-anticorps sont au nombre de trois.

1. Action cytotoxique

Les auto-anticorps exercent leur activité cytotoxique par activation du complément


(avec libération du complexe d’attaque membranaire) et/ou par ADCC (activation des NK
notamment).
On peut citer le cas des hémolyses auto-immunes : les auto-anticorps se fixent aux antigènes
spécifiques de la membrane des globules rouges. La lyse est soit intravasculaire par choc
osmotique s’il y activation du complément, soit extravasculaire par opsonisation (ADCC
médiée par les macrophages).

13/20
Anémie hémolytique auto-immune

Remarque : Ce mécanisme est mis en jeu dans les réactions d’hypersensibilité de type II. Une
réaction d’hypersensibilité peut donc être un mécanisme d’installation d’une maladie auto-
immune.

Il existe deux types d’HS II :


 HSIIa : les anticorps ont une activité cytotoxique avec notamment une hémolyse. Elle
peut être auto-immune ou non (accident transfusionnel, maladie hémolytique du
nouveau-né ; cependant, dans ces deux cas, il y a lyse des hématies du donneur et non
pas du receveur, ce n’est pas de l’auto-immunité).
 HSIIb : les anticorps sont dirigés contre des récepteurs à des hormones,
neurotransmetteurs,… et induisent des perturbations fonctionnelles. Elles sont
nécessairement auto-immunes. Il n’y a donc pas de destruction de la cellule cible mais
modification de son fonctionnement.

2. Perturbation fonctionnelle

Il s’agit d’une HSIIb : les auto-anticorps anti-récepteurs qui peuvent être antagonistes
ou agonistes du ligand ou bien détruire le récepteur.

14/20
Perturbation du fonctionnement des récepteurs par les auto-anticorps

3. Formation de complexes immuns

Il s’agit d’une HS3. Il y a défaut d’élimination des immuns complexes. L’Ag qui
intervient est un Ag soluble.

Formation des complexes immuns

Il y a un défaut de clairance des corps apoptotiques, perte d’auto-tolérance et


production d’auto-anticorps pathogènes.

15/20
Pour rappel, il y a deux types d’HS3 : l’HS3 localisée (=maladie d’Arthus) et l’HS3 systémique
(maladie sérique).

Lors des polyarthrites, les immuns complexes se déposent et il y a production d’IL6, ce


qui entraîne un remodelage cellulaire avec les neutrophiles. Les polyarthrites sont érosives. Il
faut les différencier des polyarthrites rhumatoïdes (HS4) où il y a destruction de l’os.

C. Lymphocytes T auto-réactifs

Les lymphocytes T ont deux mécanismes d'action :


 cytotoxique : LT CD8 activés par les Th1
 inflammatoire : LT CD4 et production de cytokines

On citera notamment le cas de la polyarthrite rhumatoïde (HS4) où l’inflammation


(liée à l’infiltration de cellules mononuclées) provoque une douleur pour le sujet tandis que
l’activité cytotoxique entraîne une dégradation des cartilages et une déminéralisation.

Physiopathogénie de l’arthrite rhumatoïde : mécanismes d’actions des LT

On notera cependant l’intervention de complexes immuns dans cette maladie : la distinction


Th1/Th2 n’est pas aussi tranchée.

D. Lymphocytes T régulateurs

Il existe une petite population de LTreg qui inhibe la réponse des effecteurs.
Un déficit fonctionnel des LTreg peut aboutir à une maladie auto-immune par :
 déficit réel en lymphocytes LTreg
 LTreg non fonctionnels
 effecteurs réfractaires aux LTreg

16/20
Un défaut de LTreg empêche la régulation de lymphocytes auto-réactifs et favorise
donc l’apparition de maladies auto-immunes.

Rôle des Treg dans l’apparition des maladies auto-immunes

Pour info : rôle des LTreg dans différentes maladies

III. Diagnostic et traitement

A. Diagnostic

Ce sont des maladies très complexes à diagnostiquer car les symptômes


n’apparaissent pas tous en même temps, il est donc souvent nécessaire de connaître
l’historique de l’installation des symptômes.

17/20
Le diagnostic se fait tout d'abord dans un contexte clinique : historique de l’animal,
apparition de complexes d'immuns (et donc lésions articulaires, vasculaires, etc. …).
On peut ensuite faire une recherche d’auto-anticorps par différents examens
complémentaires : Test de Coombs (HS II), immunofluorescence, Waaler Ross (mise en
évidence de facteurs rhumatoïde par précipitation d’Ac)... Ces tests ont des spécificités et
sensibilités variables, et ne sont pas pathognomoniques des maladies auto-immunes.

Exemple NOQ : Dans le cas du lupus érythémateux disséminé, les symptômes sont extrêmement
polymorphes. Les antigènes impliqués sont des antigènes nucléaires (ADN). Ce sont donc des anticorps
anti-ADN qui sont responsables de la maladie. Cependant, on peut également retrouver des anticorps
anti-ADN chez les individus âgés de manière physiologique, du fait d’une sénescence des cellules avec
libération plus fréquente d’ADN due au vieillissement. Les anticorps anti-ADN ne sont pas spécifiques
du lupus.

B. Thérapeutique

1. Symptomatique

Il s’agit principalement de lutter contre l’inflammation : on utilisera pour cela des anti-
inflammatoires stéroïdiens (pas d’AINS).

2. Etiologique

C’est le traitement de la cause. En réalité, il est difficile d’identifier véritablement la


cause (génétique,…) et de la traiter, d’autant qu’il existe une mémoire immunitaire. On utilise
un traitement immunosuppresseur.

3. Palliative

Il s’agit de suppléer les organes détruits (pancréas endocrine, thyroïde) ou les fonctions
perdues par l’injection des hormones manquantes (insuline,…).

Conclusion
On a proposé dans ce cours une étude physiopathologique des maladies auto-
immunes en les classant suivant leur mécanisme d’apparition. Cependant, la classification
utilisée par les cliniciens est une classification médicale : on distingue les maladies
n’atteignant qu’un organe précis (spécifiques d’organe) des maladies systémiques (non
spécifiques d’organe).
Selon le mécanisme d’apparition de la maladie, la thérapeutique ne sera pas la même.

18/20
Classification médicale des maladies auto-immunes

19/20
Ce qu’il faut savoir :

 Les maladies auto-immunes sont des maladies dans lesquelles le soi physique est
considéré comme du non-soi immunologique et est attaqué.
 Les lymphocytes sont normalement éduqués pour ne pas réagir contre les antigènes
du soi. Ceux qui échappent à cette sélection sont normalement inactivés. Il s’agit du
phénomène de tolérance.
 Il existe généralement des facteurs génétiques prédisposants.
 Le mimétisme antigénique est une cause fréquente de maladie auto-immune (arthrite
rhumatoïde et Streptocoque).
 Un défaut de Treg peut également entraîner l’apparition de maladie auto-immune.
 Les maladies auto-immunes à médiation humorale reposent sur des mécanismes
d’hypersensibilité de type II ou III.
 Les maladies à médiation cellulaire sont à manifestation cytotoxique et inflammatoire.
 Le diagnostic est difficile.
 Le traitement peut être spécifique (immunosuppresseurs), symptomatique (anti-
inflammatoires) ou palliatif (hormones type insuline).
 Il existe de très nombreuses maladies auto-immunes réparties suivant leur spécificité
d’organe.

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CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM

CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM


Immunité de greffe

Le déroulement du cours a été un peu particulier :


- Pendant 50 min nous avons construit le cours avec le prof sur un exemple concret
- Pendant 10 min le prof a rapidement passé l’ensemble de ses diapositives
Du coup, nous avons choisi de vous retranscrire le raisonnement que nous avons eu dans un
premier temps puis le cours issu des diapos du prof.

Qu’est-ce qu’une greffe ?

La greffe comprend deux notions :


- la greffe stricte, qui correspond au transfert de cellules ex : transfusion sanguine
- la transplantation, qui correspond à la greffe d’un organe complet ex : greffe de rein
La transplantation est donc inclue dans la notion générale de greffe.

Pour qu’il y ait réponse immunitaire, il faut qu’il y ait reconnaissance d’un Ag. Il existe
différents types de greffes selon le type d’Ag concerné, qui conditionne la réponse
immunitaire par la suite :

- Les Ag sont des auto-antigènes, c’est le cas notamment des Ag du soi. Ceci concerne
les greffes pour lequel le donneur est le receveur (ex : greffe de peau) que l’on appelle
autogreffe mais aussi les cas de greffes entre individus de même espèces et de même
groupe ou entre clones et entre vrais jumeaux, que l’on appelle isogreffe.

- Les Ag sont issus d’une espèce différente. On parle de xénogreffe : greffe d’une espèce
différente sur une autre espèce. Ex : greffe d’un organe de porc chez l’homme.

- Les Ag sont des allo-antigènes. Dans ce cas on parle d’allogreffe : entre individu
différents d’une même espèce qui n’appartiennent pas au même groupe. C’est le cas
par exemple d’un greffe entre individus de groupes sanguins différents.

Pour rappel : Il existe 4 groupes sanguins chez l’homme (A, B, AB et O) réalisés en fonction des
types d’allo-antigènes : A, B, AB. Les individus de groupes A, B et AB produisent des
alloantigènes A et/ou B tandis que les individus O se caractérisent par l’absence d’Allo Ag.

1/20
ATTENTION à l’échelle quand on utilise les termes d’isogreffe ou allogreffe !
En effet l’isogreffe correspond à la greffe entre 2 individus de même espèce et de
même groupe contrairement à l’allogreffe, même espèce mais groupe différent. Cependant
tout cela dépend de l’échelle à laquelle on se place. A l’échelle de l’organisme entier,
l’isogreffe ne correspond qu’aux greffes entre vrais jumeaux ou clones. Cependant si on
s’intéresse à une échelle plus réduite comme le groupe sanguin alors, d’après la définition,
une transfusion sanguine entre 2 individus de même groupe sanguin est une isogreffe.
Exemple :
- transfusion d’un individu de groupe A à un individu de groupe A : isogreffe
- transfusion d’un individu de groupe A à un individu de groupe B : allogreffe

Notion allotypie/ isotypie :

Si on injecte un Ac de lapin à une vache, on va avoir une réaction immunitaire. La vache


va faire des Ac anti-lapin. C’est ce qu’on appelle l’isotype : spécificité antigénique d’un
individu lié à l’espèce.
Maintenant, on injecte un Ac de lapin Bélier à des lapins non béliers. Il va y avoir
synthèse des Ac de lapin anti-lapin bélier. Or, les béliers au sein des lapins sont une race c’est
à dire un groupe au sein de l’espèce : allotype.

Quel est le but de faire une greffe ?

Une greffe a pour but de remplacer un organe dysfonctionnel ou une partie manquante de
cet organe.

Prenons l’exemple de la transplantation de rein chez le chien (qui se fait couramment aux EU
mais pas en Europe), le rein transplanté provenant d’un autre chien.

2/20
Quel est le problème en cas de greffe ?

Lorsqu’on réalise une transplantation, l’organe est considéré comme une


métastructure avec plein de cellules différentes dont les cellules du système immunitaire. Il
va y avoir les cellules immunitaires du greffon et les cellules immunitaires du receveur :
- les cellules présentatrices du receveur vont récupérer les Ag du donneur, les emmener
dans le NL et les présenter aux LTs qui sont activés. Les LTs retournent sur le lieu du
greffon et détruisent les cellules du greffon. C’est ce qu’on appelle l’alloreconnaissance
indirecte. Cette situation correspond au déroulement physiologique du SI que l’on
connaît.
- Les cellules présentatrices d’Ag (CPA) du greffon vont aussi dans le NL. Pour que les LT
soient activés, il faut qu’ils reconnaissent le CMH et l’Ag que la CPA porte et qui
appartiennent au non-soi (restriction au CMH). La CPA du donneur va présenter au LT du
receveur qui va détruire le greffon, le greffon active lui-même la réponse immunitaire.
On parle d’alloreconnaissance directe.

Schéma des différents types d’alloreconnaissance (version retranscrite du raisonnement,


à comprendre et connaitre)

La première réponse à se mettre en place est l’alloreconnaissance directe. Les deux


réponses ne sont pas successives mais se chevauchent. Les CPA du donneur vont finir par
mourir ce qui limite l’alloreconnaissance directe dans le temps tandis que

3/20
l’alloreconnaissance indirecte se poursuit (les cellules présentatrices d’Ag du receveur sont
renouvelées par l’organisme). Il y a donc une notion de cinétique.

ATTENTION ces deux phénomènes font partie des rejets aigues. Il existe différentes
cinétiques : rejet sur-aigue, aigue (précoce/tardif) et chronique. Les acteurs des rejets sur-
aigue et chronique sont les Ac alors que les acteurs du rejet aigue sont les cellules.

Alloreconnaissance directe Alloreconnaissance indirecte

LT CPA LT CPA
Ag D Ag R
R R

TCR CMH TCR CMH

Réponse Th1 Réponse Th2

Rejet aigu précoce possible Rejet chronique possible

Schéma SIMPLIFIE de l’alloreconnaissance directe et indirecte

Qu’en est-il de la transfusion ?

Si on transfuse une personne du groupe O avec du sang du groupe A ou B, elle meurt


dans les minutes suivantes. En effet, il y a choc anaphylactoïde résultant d’une HS2 : les
anticorps préexistants détruisent les hématies, il y a libération d’hémoglobine hautement
toxique qui détériore les reins et l’absence d’O2 entraîne une hypoxie.

On ne confond pas choc anaphylactique et anaphylactoïde !!!


C’est aussi ce qui arrive lors de greffes avec des anticorps préexistants. Il y a alors rejet
suraigu humoral.

Rappel : La RIMC (RI à médiation cellulaire) met en moyenne 1 semaine pour se mettre
en place dans un organisme, alors que la RIMH met 3 semaines.
L’alloreconnaisance directe peut aboutir à un rejet aigu précoce (7 jours) de la greffe.
L’alloreconnaissance indirecte peut aboutir à un rejet chronique de la greffe.
Le mélange de ces deux alloreconnaissances peut aboutir à un rejet aigu tardif (1 mois).

LA LECTURE DE CE RAISONNEMENT NE VOUS DISPENSE PAS DE LIRE LE RESTE DU COURS. IL


NE S’AGIT EN AUCUN CAS D’UN RESUME. CERTAINS POINTS ONT ETE ABORDES SEULEMENT
DANS LE COURS !!!

4/20
I. Les différentes greffes ............................................................... 7
A. Greffe syngénique ...................................................................................................................7
B. Greffe allogénique...................................................................................................................7
C. Greffe xénogénique.................................................................................................................8
D. Les différents rejets de greffe ..................................................................................................9
1. Rejet suraigu .......................................................................................................................9
2. Rejet aigu précoce ...............................................................................................................9
3. Rejet aigu tardif ...................................................................................................................9
4. Rejet chronique ...................................................................................................................9

II. Mécanismes des rejets de greffe ............................................. 10


A. Alloreconnaissance indirecte ................................................................................................. 11
B. Alloreconnaissance directe .................................................................................................... 12
C. Conséquences physiopathologiques ...................................................................................... 13
D. Cas de la GVHD (cas particulier) ............................................................................................. 14

III. Conséquences ......................................................................... 15


A. Cas de la gestation ................................................................................................................ 15
1. Immunosuppression locale ................................................................................................ 16
2. Baisse de l’antigénicité fœtale ........................................................................................... 16
B. Thérapeutique....................................................................................................................... 17
1. Les glucocorticoïdes........................................................................................................... 17
2. Les composés cytotoxiques................................................................................................ 18
3. Les immunosuppresseurs sélectifs ..................................................................................... 18
4. Le traitement anti-lymphocytaire ...................................................................................... 18
C. Problématique des xénogreffes ............................................................................................. 19

Objectifs du cours :

Etre capable d’expliquer la classification des rejets de greffe et les mécanismes immunitaires
mis en jeu ainsi que les différents types de rejet.

Objectifs d’apprentissage :
- Définir : autogreffe, allogreffe, xénogreffe, espèces concordantes, espèces discordantes,
HVG, GVH
- Connaître et expliquer la classification des rejets de greffe
- Savoir expliquer les mécanismes immunitaires mis en jeu dans les différents rejets de greffes

5/20
- Expliquer les mécanismes d’alloreconnaissance directe et indirecte
- Connaître le principe de la GVHD
- Expliquer les principales limites de la xénogreffe

Introduction

Une greffe au sens large consiste en l'introduction dans l'organisme de cellules étrangères.
Elle implique donc un donneur et un receveur. Il convient de bien distinguer deux notions :
 la greffe au sens strict qui correspond à un simple transfert de tissus d’un donneur à
un receveur. On peut citer les transfusions sanguines, les greffes de moelle osseuse,
les greffes de peau,…
 la transplantation qui concerne principalement les organes et nécessite de rétablir la
continuité nerveuse et vasculaire entre le greffon et l’hôte
La transplantation d’organes en médecine vétérinaire est peu pratiquée en France en dehors du cadre
expérimental ; elle est en revanche bien plus fréquente outre-Atlantique.

Le donneur et le receveur peuvent être :


 le même individu. On parle dans ce cas d’autogreffe (ex : plastie cutanée avec
technique des lambeaux). Il n’y a pas de rejet.
 des individus de la même espèce mais éventuellement de races différentes. On parle
alors d’allogreffe (ex: transfusion, greffe de moelle osseuse). Le rejet est lent (plusieurs
semaines) sauf pour les transfusions.
 des individus d’espèces différentes. On parle dans ce cas de xénogreffe. Le rejet est
rapide (quelques heures).

Classification « chirurgicale » des types de greffe

Le rejet est d’autant plus rapide que donneur et receveur sont « éloignés »
phylogénétiquement.

L'immunité de greffe repose sur la reconnaissance du Complexe Majeur


d'Histocompatibilité (CMH).

6/20
I. Les différentes greffes

A. Greffe syngénique

Une greffe syngénique consiste à greffer un tissu génétiquement identique au


receveur. Le CMH est donc identique entre les cellules introduites et celles de l'organisme
hôte : la compatibilité tissulaire est parfaite. Il s'agit soit d'une greffe de l'hôte sur lui-même
(autogreffe) soit d’une greffe entre deux vrais jumeaux (on parle d'isogreffe).
Rem : une isogreffe est une autogreffe dans le cas particulier de vrais jumeaux

Greffe syngénique

Dans le cas d’une greffe de rein : on observe une revascularisation au bout du 3° jour, pas
d'infiltration glomérulaire et une prise définitive le 8°jour. La cicatrisation est normale
comme sur une chirurgie classique.

B. Greffe allogénique

Un caractère allogénique est un caractère codé par un petit nombre d’allèles à l’origine
d’une faible variabilité individuelle. On retrouvera donc des populations entières possédant le
même génotype pour le caractère étudié (ex : allotypes des groupes sanguins (A, B, O, AB)).
Il s’agit donc d’une variabilité à l’échelle de la population, alors que le CMH par exemple
présente une variabilité à l’échelle de l’individu (chacun élabore un CMH unique avec de
nombreux allèles).
Dans une allogreffe, on a nécessairement des CMH différents mais on essaye de faire en sorte
que donneur et receveur soient du même allotype.

Greffe allogénique

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Si on réalise une allogreffe entre individus d’allotypes différents, on observe un
phénomène de rejet :

 Primogreffe allogénique : la première fois que le chien B reçoit des tissus du chien A,
on observe un rejet obligatoire au bout de 10 à 14j avec :
 3°jour : revascularisation et infiltration de cellules mononuclées
 5°jour : circulation ralentie, thrombose et œdème.
 7°jour: rejet avec nécrose du greffon et mort de celui-ci à 10-15j.

 2ème greffe allogénique : la deuxième fois que le chien B reçoit un tissu du chien A, la
réponse immunitaire est beaucoup plus rapide, le rejet s'effectue en 2 à 3 jours car la
mémoire immunitaire s'est mise en place.

De plus, si le chien B reçoit un tissu du chien C (autre allotype), il n'y aura pas
forcément situation de primogreffe : il peut y avoir une communauté moléculaire
entre C et A, provoquant un rejet en 2/3 jours.

C. Greffe xénogénique

Une greffe xénogénique se fait entre individus d'espèces différentes : donneur et


receveur sont assez éloignés génétiquement. On observe des rejets aigus voire suraigus.

Greffe xénogénique

Ce rejet est basé sur le système du complément : dans les conditions normales, des
fractions du complément s’activent spontanément mais sont inhibées par des molécules
présentes à la surface des cellules. Or ce système de régulation du complément peut être
différent d’une espèce à l’autre : dans ce cas, le complément n’est plus inhibé et entraîne une
lyse des cellules du greffon. La notion de discordance/ concordance entre les espèces est due
à la régulation du complément. En effet les fragments protéiques du complément sont
identiques d’une espèce à l’autre, ce qui diffère est le système de régulation qui inhibe l’action
du complément.

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 On définit des espèces comme concordantes (Homme et primate, hamster et rat)
lorsque le système de régulation du complément est similaire entre ces espèces.
 De même des espèces seront dites discordantes (Homme et porc, cobaye et rat) si leur
système de régulation est différent. Ainsi, le greffon ne sera pas en mesure d’inhiber
le complément de l’hôte et le receveur détruira son greffon.

Ces greffes ont surtout été étudiées chez l’Homme et le porc (correspondance de taille
des organes) pour pallier le déficit en donneurs humains. Comme il s’agit d’espèces
discordantes, on assiste à un rejet suraigu. On a alors créé des lignées de porcs transgéniques
qui expriment le même système de régulation du complément, mais il y a alors risque de
transmission d’infections (rétrovirus endogène dont le génome est intégré dans celui des
cellules porcines et qui peut se réactiver chez le receveur, bactéries…).

D. Les différents rejets de greffe

La classification des rejets est à connaître parfaitement

1. Rejet suraigu

Il survient dans les 48h suivant l'introduction du greffon.


Une telle rapidité est incompatible avec l’élaboration d’une réponse cellulaire ou d’une
réponse humorale (21 jours pour synthétiser des anticorps). Cela signe donc l’existence
d’anticorps pré-existants dirigés contre le greffon (exemple des groupes sanguins : si l'individu
est A, il contient des anticorps pré-existants contre B).

2. Rejet aigu précoce

Il survient entre 48h et 7j (moins d’une semaine) après l'introduction du greffon.


La réponse est trop rapide pour être à médiation humorale (21j) et trop lente pour être due
aux anticorps préexistants : il s’agit donc d’une réponse à médiation cellulaire.

3. Rejet aigu tardif

Il apparaît plus tard, jusqu'à plusieurs semaines (2 à 3 semaines) après l’introduction


du greffon. Il est à médiation cellulaire également.

4. Rejet chronique

Il est plus long à se mettre en place (plusieurs mois à plusieurs années). La réaction
est humorale.

9/20
Alloreconnaissance Alloreconnaissance indirecte
directe

Classification cinétique des rejets de greffe

II. Mécanismes des rejets de greffe

Le mécanisme général met en jeu la reconnaissance entre les cellules dendritiques du


donneur et du receveur et les antigènes du donneur et du receveur.

Cette reconnaissance se fait dans les deux sens :


 les antigènes du donneur présents sur le greffon sont reconnus par les cellules
dendritiques du receveur comme étant du non-soi et déclenchent une réaction de
rejet du greffon
 les cellules dendritiques du donneur présentes dans le greffon vont reconnaître les
cellules de l'hôte comme des antigènes étrangers : il s’agit de la maladie du greffon
contre l’hôte

Dans tous les cas, c’est le CMH du donneur (greffon) qui est reconnu, mais la présentation
antigénique peut être réalisée soit par les cellules dendritiques du receveur (situation
classique : reconnaissance indirecte), soit par les cellules dendritiques du donneur
(reconnaissance directe) présentes sur le greffon.

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Modalités de reconnaissance du greffon par l’hôte

= double reconnaissance

Exemple de réactivité croisée

A. Alloreconnaissance indirecte

La reconnaissance indirecte correspond à la reconnaissance classique et est la plus


longue à se mettre en place.
Lorsque les cellules du greffon se renouvellent, celles qui meurent libèrent des
antigènes du donneur dans le milieu et notamment le CMH du donneur. Ce CMH est capté
par les cellules dendritiques du receveur et internalisé. Il est dégradé par le protéasome.

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Alloreconnaissance indirecte

La reconnaissance est dite indirecte car le CMH du donneur est présenté par les
cellules présentatrices du receveur via le CMH2 du receveur.
Les lymphocytes T (du receveur) qui sont activés dans ce cas sont principalement des
lymphocytes Th2 : on a donc une réponse humorale avec synthèse d’anticorps par les
lymphocytes B sur au moins 21 jours. On a alors un rejet de type chronique (mois voire
années) avec production de facteurs de croissance prolifératifs et fibrinogènes, entraînant
une thrombose du greffon et une perte progressive de fonctionnalité de ce dernier.

B. Alloreconnaissance directe

La reconnaissance directe est non physiologique car les cellules présentatrices ne sont
pas celles du receveur mais celles du donneur qui ont été apportées avec le greffon. Cette
voie d’activation est minoritaire puisque seulement 1 à 5 % des lymphocytes T activés le sont
par cette voie.

En théorie, du fait de la restriction au CMH, les lymphocytes T du receveur ne devraient


pas réagir lorsqu’un antigène leur est présenté par des cellules d’un CMHII différent du leur.
Mais les différences, bien que suffisantes pour déclencher une réponse immunitaire, ne sont
pas forcément assez marquées pour que la restriction au CMH empêche l’activation du
lymphocyte T. En effet, le CMH II est constitué de plusieurs sous-unités, et il suffit que la sous-
unité du donneur reconnue par le CD4 soit relativement proche de celle du receveur pour
que la reconnaissance se fasse, même si toutes les autres sous-unités sont différentes. Il s’agit
de mimique antigénique.

12/20
Alloreconnaissance directe

La reconnaissance est dite directe car les peptides du CMH du donneur sont ancrés
dans la membrane des cellules dendritiques du donneur. Il n’y donc pas d’étape
d’internalisation et apprêtement de l’antigène. Ce CMH est reconnu en tant que CMH du
receveur par mimique antigénique (et en tant qu’antigène par ses sous-unités différentes de
celles de l’hôte). Il présente un antigène interne qui a déjà été apprêté.
Cette reconnaissance est donc plus rapide et aboutit à un rejet aigu précoce par activation
des lymphocytes Th1 avec une réponse cellulaire à l’origine de réactions d'hypersensibilité
retardée (HS IV).

C. Conséquences physiopathologiques

L’alloreconnaissance directe anti-CMH, de nature Th1, joue un rôle essentiel dans les
épisodes de rejet aigu.
L’alloreconnaissance indirecte, orientée vers la voie Th2, la production d’IgG anti-CMH
et de facteurs de croissance, prolifératifs et fibrinogènes, intervient surtout dans le rejet
chronique et la perte de fonction tardive du greffon.

13/20
Conséquences physiopathologiques

D. Cas de la GVHD (cas particulier)

Lors de la GVHD (Greffe Versus Host Disease) ce n'est plus l'hôte qui monte une réponse
immunitaire contre le greffon mais les cellules immunitaires du greffon qui attaquent l'hôte.

On la rencontre avec la greffe de moelle osseuse lors de traitement de leucémie. En


effet, on irradie les cellules leucémiques mais on détruit du même coup les cellules
immunitaires du patient donc il faut greffer de la moelle osseuse pour permettre
l’hématopoïèse (plaquettes et érythrocytes), mais on va conjointement apporter un nouveau
système immunitaire.
On se retrouve avec un individu A possédant le système immunitaire d’un individu B
: pour ce système immunitaire, toutes les cellules de l’individu A sont étrangères. La greffe de
moelle osseuse déclenche ainsi une réponse immunitaire (issu donc du système immunitaire
du donneur) dirigée contre l'hôte, car elle reconnait les molécules de l’hôte comme des
molécules du non soi. Les cellules du donneur sont activées par le relargage d’IL-1 et de TNF-
alpha (cytokines de l'inflammation) puis elles s'autoactivent par IL-2. On cherche à limiter le
GVH, cependant ce phénomène permet de voir que la greffe a fonctionné.

14/20
Mécanisme de la GVHD

Les symptômes sont surtout cutanés, mais on a également des atteintes hépatiques et
rénales.

Ce genre de situation arrive aussi lorsque le receveur est immunodéprimé suite à une greffe
d’un organe comportant des cellules immunitaires.

III. Conséquences

A. Cas de la gestation

La gestion du système immunitaire de


la mère pendant la gestation est un vrai casse-
tête puisqu’elle doit d’une part tolérer le
fœtus qui exprime des antigènes paternels et
donc étrangers (CMH à expression co-
dominante : le CMH du fœtus est une
combinaison aléatoire des allèles du père et
de la mère) et d’autre part maintenir le
milieu utérin exempt de germes. La gestation
est une sorte de greffe. La nécessité d’une
tolérance vis-à-vis du fœtus et d’une forte
efficacité face aux agents pathogènes aboutit
à un équilibre subtil orchestré par le fœtus.

15/20
L’absence de ces mécanismes induit des fausses-couches et des avortements.

Importance de la tolérance immunitaire vis-à-vis du fœtus dans le maintien de la gestation

On notera l’importance des lymphocytes Treg (qui empêchent la réaction du


système immunitaire).

1. Immunosuppression locale

Le fœtus sécrète des protéines qui inhibent la réponse maternelle au niveau du placenta :
 Alpha-foeto protéine
 Il 10 et TGF béta qui inhibent la réponse Th1 cytotoxique
 Blocage de l’activité lytique du complément via CD55 et une protéine inhibitrice
 L’activité NK est également bloquée

Le fœtus possède également des cellules dendritiques tolérogènes qui stimulent les
lymphocytes T régulateurs de la mère.

2. Baisse de l’antigénicité fœtale

Le fœtus essaye de ne pas se faire repérer pour stimuler le moins possible l’immunité
maternelle :
 pas d’expression du CMH sur l’embryon en phase de pré-implantation.
 diminution de l’expression du CMH I et II à la surface des cellules du placenta au
contact avec les tissus maternels et expression de CMH II fœtaux particuliers.
 Insensibilité à l’IFNγ : pas d’augmentation de l’expression du CMH sur les cellules
trophoblastiques.

16/20
Structure impliquées dans la tolérance immunitaire lors de la gestation

Lors d’une gestation, la femelle est donc légèrement immunodéprimée et il faudra


éviter de la vacciner avec des vaccins à germes atténués. De plus, elle pourrait contracter des
maladies opportunistes.

B. Thérapeutique

 PARTIE QUI SERA PLUS ABORDEE L’AN PROCHAIN


1. Les glucocorticoïdes

Les glucocorticoïdes sont des anti-inflammatoires inhibant la synthèse de leucotriènes et


prostaglandines (via l’inhibition de la phospholipase A2) mais aussi des immunodépresseurs en inhibant
la NfkB et diminuant donc la synthèse de cytokines. Ils diminuent la sensibilité des macrophages aux
cytokines et inhibent donc préférentiellement la réponse cellulaire mais ils ont peu d'impact sur la
réponse humorale.
Les effets secondaires sont ceux retrouvés lors d’un syndrome de Cushing. Le chat peut également
présenter un syndrome de fragilité cutanée cortico-induit.

17/20
Traitement par les glucocorticoïdes

2. Les composés cytotoxiques

Ici, il s’agit d’un traitement non ciblé sur les cellules immunitaires, il est donc efficace
mais avec beaucoup plus d’effets secondaires.
On peut citer le méthotrexate (antagoniste de l’acide folique), le cyclophosphamide (agent
alkylant) et l’azathioprine (inhibiteur de la synthèse d’ADN).

3. Les immunosuppresseurs sélectifs

La cyclosporine est un inhibiteur de la calcineurine et donc bloque la production d’IL 2


et les réponses Th. Elle est utilisée comme immunosuppresseur pour prévenir les rejets de
greffe et les dérèglements immunitaires (HS1). Cependant, elle ne détruit pas les cellules de
l'immunité donc si on arrête de la prendre, le greffon est rejeté.

La rapamycine bloque la prolifération des lymphocytes B et T.

4. Le traitement anti-lymphocytaire

18/20
C. Problématique des xénogreffes

Rem : Greffe de rein beaucoup plus fréquente en Angleterre et aux Etats Unis. A l’école, on
travaille sur les porcs, à visée de greffer des mains sur les nouveaux nés

Les greffes sont très peu réalisées en cliniques mais beaucoup plus importantes en clinique.

Conclusion

Les antigènes étrangers du greffon (donc du donneur) qui peuvent être reconnus et
déclencher un rejet sont au nombre de quatre :
• les antigènes du CMH (Centre Majeur d’Histocompatibilité) de classe 1 présents sur
l’ensemble des cellules lorsque le greffon appartient à un individu différent du receveur (pas
en cas de greffe syngénique).
• les antigènes du CMH de classe 2 présents uniquement sur les cellules présentatrices (CPA).
Leur diffusion est davantage restreinte à un certain nombre de cellules.
Cependant, comme les CPA sont nombreuses et largement disséminées, ces Ag sont
également présents en nombre important dans tout l'organisme.
• les antigènes des groupes sanguins (abordés lors du cours sur l’HS2).
• Les antigènes endogènes présentés par le CMH1 (du donneur) à la surface du greffon.

On observe que le rejet allogénique direct (médié par les cellules du donneur et donc le
plus rapide) inhibe le rejet indirect (médié par les cellules du receveur).
De même, lors de réaction du greffon contre l’hôte, on a inhibition des réactions de l’hôte contre le
greffon. L'inconvénient de cette maladie est que si on lutte contre la GVHD, on favorise le rejet aigu de
la greffe par une réponse immunitaire de l'hôte contre le greffon ; à l’inverse, plus la GVHD est présente,
plus l’hôte tolère le greffon. C’est une situation paradoxale.

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Mécanismes de régulation des réactions de rejet

Tableau sur les alloreconnaissances

Connaître par cœur les mécanismes, déf.

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CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM

CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM


Déficits immunitaires

Table des matières

I. Aspects cliniques ........................................................................ 3


A. Signes cliniques d’orientation .................................................................. 3
B. Symptômes majeurs ................................................................................. 4
II. Etiologie...................................................................................... 4
A. Déficits primitifs ....................................................................................... 4
1. Rappels sur la genèse des lignées immunitaires................................................................ 5
2. Etude de quelques déficits .............................................................................................. 5

B. Déficits secondaires.................................................................................. 8
1. Importance de la placentation......................................................................................... 8
2. Déficits colostraux .......................................................................................................... 9
3. Déficits non colostraux ..................................................................................................10

III. Diagnostic et thérapeutique ..................................................... 11


A. Diagnostic ............................................................................................... 11
B. Thérapeutique ........................................................................................ 12
Conclusion ..................................................................................... 12

1/12
Objectifs du cours :

Être capable d’appréhender les impacts d’un déficit immunitaire primitif ou


secondaire sur l’état clinique de l’animal.

Objectifs d’apprentissage :

- Connaître la classification des déficits immunitaires.


- Expliquer la symptomatologie rencontrée dans les espèces appréhendées en cours.
- Expliquer la démarche diagnostique aboutissant à une suspicion de déficit immunitaire.
- Justifier la démarche thérapeutique mise en jeu lors de déficits immunitaires.

Introduction/discussion avec le prof


Attention !!!! Ne surtout pas confondre moelle osseuse et moelle épinière, sinon on a
0 au partiel.

Définition : Un déficit immunitaire se définit comme l’absence totale ou partielle d’une des
fonctions du système immunitaire, d’origine génétique, congénitale ou acquise.

Il s’agit généralement de déficits partiels qui ne touche qu’un nombre limité de sous-
populations de cellules immunitaires, car la majorité des déficits totaux sont létaux (déficit
en cellules macrophagiques) et ne sont pas observés en pratique.

Il y a deux manières de classer les déficits immunitaires mais celle que l’on retiendra
est une classification étiologique (en fonction du mode d’action du déficit):

 les déficits immunitaires primitifs sont d’origine génétique. Il s’agit de déficits


congénitaux, héréditaires (en majorité autosomal récessif). Ils se traduisent souvent
par des mort-nés et on ne les diagnostique pas (diagnostic difficile), sauf sur des
chevaux qui valent très cher ou dans certains élevages canins. Autant dire qu’on n’en
verra pas des masses dans notre carrière .
 les déficits immunitaires secondaires sont d’origine acquise (= conséquence ou
résultat de l’action d’un élément extérieur sur la fonction immunitaire). On les
subdivise en déficits colostraux et non colostraux. Contrairement aux déficits
primaires, on sera souvent confrontés à ce type de déficit.

Cette classification a son intérêt en clinique car la thérapeutique sera différente selon
la cause du déficit.

La deuxième façon de classer les déficits est une classification immunologique qui
repose sur la caractérisation des populations déficientes (lymphocytes T, B, NK, ...) mais qui
est moins pertinente médicalement parlant.

2/12
I. Aspects cliniques

A. Signes cliniques d’orientation

Les signes apparaissent à la naissance ou à la disparition des anticorps maternels (de


15 jours à un mois). On peut également citer le cas des immunodéficiences viro-induites (FIV,
FeLV, Panleucopénie féline, …) qui surviennent plus tardivement. Il existe des cas rarissimes
d’infection post-vaccination (avec des vaccins vivants) et de GVH (Graft VS Host, réaction du
greffon contre l’hôte) après une transfusion sanguine.

Les signes d'appel sont nombreux et peu spécifiques : tout sujet présentant des
infections multiples chroniques et/ou récidivantes avec rechute systématique après arrêt du
traitement doit être suspecté d’immunodéficience.
L’individu immunodéprimé n’a en effet pas réussi à éliminer les germes, chose qu’un
individu immunocompétent peut faire avec l’aide du traitement qui ralentit la propagation du
pathogène pour laisser le temps à l’individu de l’éliminer par lui-même. Les signes cliniques
consécutifs à l’infection sont de la fièvre, de l’anorexie …

Ces infections sont essentiellement bactériennes, rarement parasitaires et encore plus


rarement virales : on parle de sensibilité inhabituelle à ces infections. Les germes en cause
sont principalement des germes opportunistes (souvent issus de la flore commensale que
l’individu ne parvient pas à maîtriser), des germes physiologiques ou non pathogènes : ce ne
sont que rarement des germes pathogènes primaires. Il est important de se renseigner sur la
nature du germe isolé et surtout sur le caractère intra- ou extra-cellulaire de la bactérie en
cause afin de savoir si on a un déficit de la réponse immunitaire cellulaire ou humorale.

Il existe néanmoins des associations fréquentes liées à ces déficits immunitaires :


 infections respiratoires (bronchopneumonie, pharyngite, amygdalite)
 infection digestives (diarrhée chronique, stomatites)
 infections ostéoarticulaires (arthrite suppurée, ostéomyélite chronique)
 infections cutanées répétées (pododermatite, pyodermite)
 Lymphadénopathie
 Hépato-splénomégalie
 Trouble de la croissance ou de la pilosité
 Thrombocytopénie et eczéma
 Albinisme partiel ou complet

Ces affections se combinent entre elles suivant la gravité du déficit immunitaire.


Notons que toutes les espèces ne sont pas sensibles aux mêmes types d’agents pathogènes.

3/12
B. Symptômes majeurs

On retrouve, selon l’espèce, des grandes dominantes symptomatiques. Ainsi, on aura


majoritairement des atteintes :
 cutanées chez le chien
 digestives chez le chat
 respiratoires puis articulaires chez le cheval

Néanmoins, ceci correspond uniquement à des sensibilités accrues de chaque espèce,


mais toutes les formes sont possibles chez toutes les espèces.

Symptômes majeurs des immunodéficiences des espèces domestiques


Les symptômes encadrés sont à connaître

II. Etiologie

A. Déficits primitifs

Ces déficits (qui sont le plus souvent congénitaux) sont rares en médecine vétérinaire pour
plusieurs raisons :
- d’une part, les déficits génétiques qui affectent directement les lignées immunitaires
sont souvent responsables de mortinatalité ; on ne rencontre donc pas ces individus
en clinique.
- d’autre part, il est rare de poser un diagnostic de déficit immunitaire chez ces individus
(soit ils sont déjà morts soit ils sont très chétifs et malades, ce sont des non -valeurs
économiques et le propriétaire ou l’éleveur ne voudra pas engager des frais
supplémentaires pour ces animaux).

4/12
Les seuls étudiés sont les déficits autosomiques récessifs. Ces déficits apparaissent
lorsque les anticorps maternels disparaissent. La mort intervient chez des jeunes d’environ
un mois, et il est rare que l’on en cherche la cause.

1. Rappels sur la genèse des lignées immunitaires

Ces déficits primaires peuvent concerner une ou plusieurs des lignées immunitaires à
des stades différents de leur maturation. Il est donc important de connaître la formation des
différentes lignées cellulaires impliquées dans la réponse immunitaire innée (lignées
myéloïdes) ou acquise (lignées lymphocytaires). Cf cours d’hématologie

Différenciation des différentes lignées impliquées dans la réponse immunitaire

Il faut retenir que plus le déficit est précoce dans la lignée et plus il sera grave.

2. Etude de quelques déficits

Selon la précocité du déficit dans une lignée cellulaire, on pourra avoir un déficit de
réponse immunitaire innée ou acquise, ou des deux à la fois. Plus on est près de la cellule
souche, plus le déficit concernera un grand nombre de lignées.

5/12
Schéma simplifié des déficits primitifs et des maladies associées
Encadré: nom des cellules ou de l’organe touchés ; non encadré: nom de la maladie.
DICS : Déficit immunitaire combiné sévère (ou SCID pour les Anglais).

Remarque : le petit a, b, c et d qui suivent sont à lire mais pas à connaître entièrement
par cœur. En effet, nous rencontrerons rarement des déficits primaires.

a) Troubles touchant toutes les lignées

 Hématopoïèse cyclique : atteinte de la production des LT et LB qui varie de manière


cyclique (c’est-à-dire que la présence de lymphocytes augmente, puis diminue, puis ré-
augmente …), avec une production générale des LT et LB amoindrie. Elle concerne
également la lignée granulocytaire.

 Syndrome de Chediak Higashi : ce trouble concerne toutes les cellules cytotoxiques


(monocytes, neutrophiles et T cytotoxiques). Ces lignées sont présentes mais non
fonctionnelles car incapables de détruire l’élément phagocyté. En effet, les granules
primaires et secondaires des neutrophiles ou les lysosomes des monocytes fusionnent
et leur contenu devient inactif par modification du pH, ce qui rend impossible la lyse
du pathogène.
b) Troubles de la lignée lymphoïde

 DICS : déficit immunitaire combiné sévère. L’anomalie concerne le précurseur


commun aux lignées B et T, d’où une lymphopénie pour ces deux types cellulaires. Elle
est fréquente chez le pur-sang arabe aux États-Unis, car l’étalon utilisé pour fonder
les lignées américaines d’Arabe était porteur de l’anomalie et l’a transmise à ses
descendants…

6/12
 Troubles de la lignée T

 A-46 (bovins, bull terrier)


 nanisme hypopituitaire (braque de Weimar)

 Troubles de la lignée B

 a-γ-globulinémie : C’est l’absence de fraction γ dans une électrophorèse c’est-à-


dire une absence d’anticorps. Elle peut-être transitoire (entre l’âge de 2 et 3
mois) lorsqu’il y a un retard de mise en place du système immunitaire. Le
diagnostic est complexe.

 Hypo-γ-globulinémie: il y a présence de lymphocytes B mais déficit en un type


d’immunoglobuline (souvent chez le berger allemand, le doberman…). Cela peut
toucher l’ensemble des classes d’immunoglobulines ou une seule.

Ces troubles sont mis en évidence lorsqu’il n’y a plus d’immunité chez la mère avec une
apparition de symptômes chez les chiots vers 3 mois.

POUR INFO : Maladies à atteinte lymphocytaire les plus fréquentes selon les
espèces (essayez d’en retenir un par espèce)

c) Troubles de la lignée granulocytaire

 Syndrome de granulocytopathie: neutropénie cyclique (baisse de la production des


neutrophiles selon les jours), avec un taux basal bas. Ceci conduit à une forte sensibilité
aux infections bactériennes car l’immunité innée est inefficace. Cette maladie est
rencontrée chez le colley gris.

7/12
 Certaines maladies causent une perte de la lobulation du noyau des neutrophiles : le
noyau est alors trop gros et la diapédèse est difficile (maladie de Pelger Huet chez le
fox- terrier).

Maladies les plus fréquentes à atteints majoritairement granulocytaire

d) Troubles de synthèse du complément

Il existe un déficit en fragment C3 chez l’épagneul breton.


Pour rappel, le complément agit dans l’ADCC, la lyse des bactéries, l’HS2 et l’HS3.

B. Déficits secondaires

Les déficits secondaires correspondent à l’absence totale ou partielle d’une des


fonctions du système immunitaire, acquise après un événement autre que génétique ou
congénitale.

Deux étiologies sont possibles :


 Déficit colostral
 Déficit non colostral : infectieux ou non

1. Importance de la placentation

L’existence ou non d’un transfert d’immunité placentaire est directement lié à la


placentation et va conditionner la nécessité de la prise colostrale. Il est donc fondamental de
connaître le type de placentation des différentes espèces.
On rappelle que le placenta n’est pas une annexe fœtale mais la surface d’échange entre le
fœtus et la mère, c’est-à-dire la jonction utéro-choriale.

8/12
 les primates, le lapin et les rongeurs sont à placentation hémo-choriale. C’est la
placentation la plus perméable : il existe donc un transfert placentaire
d’immunoglobulines dans ces espèces et la prise de colostrum est sans influence sur
le jeune.
 les carnivores sont à placentation endothélio-choriale. Le passage transplacentaire
existe mais est plus limité.
 les ruminants ont une placentation syndesmo-choriale (= conjonctivo-choriale). Le
passage transplacentaire est quasi inexistant.
 le cheval et le porc ont une placentation épithélio-choriale n’autorisant aucun
passage d’immunoglobulines. La prise de colostrum est donc indispensable !

Les défauts de transfert passif d’immunité maternelle peuvent être congénitaux


ou colostraux. Un déficit congénital est un déficit acquis au cours de la gestation : il peut être primaire
s’il perturbe le développement des lignées immunitaires du fœtus ou acquis s’il s’agit d’un défaut de
transfert passif d’immunité maternelle transplacentaire.
Lors du défaut de passage placentaire (rare), il y a absence de transfert placentaire
d’immunoglobulines. Attention, ceci ne concerne que les espèces où les anticorps passent la barrière
placentaire, à savoir les primates, les carnivores, le lapin et les rongeurs. Ils sont peu fréquents.

2. Déficits colostraux

Il y a absence de transfert d’immunité colostrale. Ceci concerne les herbivores et plus


particulièrement le poulain qui est très dépendant de l’apport d’immunoglobulines
colostrales car la jument possède la placentation la plus imperméable.

Chez le poulain, on considère que le taux sérique en IgG maternels doit être supérieur
à 8g/L pour que l’animal soit sain. Entre 4 et 8g/L, le risque d’infection est accru et en dessous
de 4g/L, une infection sévère est assurée. On considère que 20 à 25% des poulains naissent
avec un déficit partiel ou total, causé essentiellement par un colostrum de mauvaise qualité.

Importance des IgG sériques pour l’immunité du poulain

Remarque : en plus lors de son 1er poulinage, la jument est souvent une mauvaise mère du
fait du manque d’instinct maternel.

9/12
Plusieurs étiologies sont possibles :

1) Défaut de production par la mère :


Cela correspond soit à un colostrum contenant peu d’anticorps (défaut de qualité) soit
à un colostrum produit en quantité insuffisante (défaut de quantité).
Une hypoproduction se rencontre notamment lors de naissances prématurées (sécrétions
colostrales pas assez accumulées) ou de lactations prématurées (perte excessive avant les
premières tétées). Plus de 28% des juments produisent un colostrum de mauvaise qualité !

2) Défaut d’ingestion du colostrum :


Les petits ne prennent pas assez de colostrum. Cela peut être dû à la mère qui ne laisse
pas téter son petit (absence d’instinct maternel chez les primipares) ou au petit (nouveau-né
trop faible pour s’alimenter ou comportant des malformations l’en empêchant (défaut de
mâchoire (veau BVD), trayons endommagés…)). Lorsque la portée est trop nombreuse
(porcins, ovins), il y un phénomène de compétition entre les petits où les plus forts prennent
tout le colostrum et ne laissent pas téter les plus faibles.

3) Défaut d’absorption du colostrum:


Le colostrum est de bonne qualité, ingéré en bonne quantité mais le petit ne peut
l’absorber correctement du fait d’une mauvaise perméabilité de la barrière intestinale. C e
défaut se rencontre surtout chez le poulain et l’alpaga.

3. Déficits non colostraux

Ce sont toutes les étiologies autres que celles liées à la prise de colostrum. On retiendra
donc essentiellement la distinction colostrale/non colostrale pour les déficits acquis.

 Origine infectieuse

Ils sont causés par des virus, des bactéries ou des parasites. Ils sont responsables d’une
immunodépression qui peut être ponctuelle ou définitive.

Déficits secondaires non colostraux d’origine infectieuse

NB : Parvovirose du chat = Typhus = Panleucopénie féline, déficit (« pénie ») de toutes


(« pan ») les lignées leucocytaires (« leuco »).

10/12
La pathogénie peut être propre de l’infection ou secondaire de l’infection. Par
exemple, dans le cas de la FIV, ce sont les LT4 qui sont touchés et l’individu meurt souvent
d’une infection secondaire.
Les infections bactériennes ne sont pas directement responsables du déficit
immunitaire, contrairement aux virus se multipliant directement dans certaines cellules
immunitaires (VIH et Tcd4). Elles peuvent par exemple être responsables d’aplasie médullaire
secondaire à médiation immune par proximité antigénique (le ‘ ?’ du tableau n’indique donc
pas qu’on ne sait pas si ça existe).

 Origine non infectieuse

On les classe en trois catégories: iatrogène (causé par un traitement), hormonale et


néoplasique. Il existe des origines alimentaires dans certaines situations physiologiques
(fatigue, gestation…).

Principales étiologies non infectieuses de déficit acquis non colostral


MAI : Maladie Auto-Immune

Les corticoïdes chez les chiens et les chats sont peu immunodépresseurs avec une
action anti-inflammatoire très forte, contrairement à l’homme chez lequel ils sont très
immunodépresseurs.

III. Diagnostic et thérapeutique

A. Diagnostic

 D’un point de vue clinique, on va suspecter un déficit en cas d’infections (bactériennes


surtout) récidivantes, chroniques et résistantes aux traitements.

 Il existe ensuite différentes techniques de diagnostic :


 NFS : numération-formule sanguine permettant la mise en évidence de
lymphopénie, leucopénie, granulocytopénie.

11/12
 Electrophorèse des protéines sériques : mise en évidence d’un déficit en
gammaglobulines. A retenir !
 Techniques de mise en évidence d’un déficit colostral (colostrum de mauvaise
qualité) : dosage au colostromètre, test de turbidité au sulfate de zinc, Mancini
(peu cher), agglutination sur billes de latex, électrophorèse ou ELISA.
 Analyse plus spécifique, chère et d’intérêt limité : dosage des classes d’anticorps,
dosage d’interleukine, dosage du complément, étude de la prolifération
lymphocytaire, etc. On ne fait ces analyses que sur des chiens ou des chevaux de
race.

B. Thérapeutique

 Elle est surtout symptomatique. On utilise pour cela des antibiotiques à large spectre
de manière préventive et régulière pour éviter que des infections ne se développent
et on prend des mesures hygiéniques.

 Une thérapeutique palliative peut être mise en place face aux déficits secondaires
colostraux par administration de colostrum congelé par exemple.

Ex de gestion du déficit colostral du poulain et du veau:

- Si le petit a moins de 15h, on lui fait avaler 2 ou 3 L de colostrum (dépourvu d’anticorps


anti-érythrocytaire) en 3-4 fois, à une heure d’intervalle. On peut aussi administrer du
plasma ou du sérum par voie orale (mais au moins 9L car la concentration en anticorps
est plus faible).
- Si il a plus de 15h, on le perfuse pour obtenir un minimum de 4g/L d’IgG maternelles
(10g/L pour un veau).

 Il existe une thérapeutique correctrice mais elle reste rare. Elle consiste en une greffe
de moelle osseuse ou de foie fœtal (pour le cheval et le chien), de cellules souches
(mais risque de rejet de greffe), ou en l’administration d’immunostimulants
(lévamisol).

Conclusion

En médecine vétérinaire, le déficit immunitaire est une entité pathologique difficile à


mettre en évidence et dont la thérapeutique est compliquée et d’intérêt limité.

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CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM

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REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM


Vaccinologie
Lors de notre travail en clinique, nous serons confrontés à de nombreuses questions
de la part des clients à qui nous devrons savoir répondre.
 Les rappels vaccinaux sont-ils nécessaires ?
 Quel type (vivant / atténué / tué) de vaccin, en fonction de leurs différentes propriétés,
utiliser (efficacité vs dangerosité) ?
 Faut-il vacciner dans le cas de la rage en France ? Quelle est la réglementation en
vigueur ?
 Faut-il vacciner un chat qui ne sort pas ? Y a-t-il une nécessité de vaccination ?
 Par rapport à l’âge de la primo-vaccination, quelles sont les conséquences d’une
vaccination trop précoce ?
 La vaccination rend-elle malade ?
 Quel est le prix d’un vaccin ?
 Lors d’une consultation de médecine préventive, pourquoi vaccine-t-on un animal en
bonne santé ?

Objectifs des cours de vaccinologie :

 Appréhender le concept de vaccination et mettre en rapport les vaccins et leurs


propriétés, avec le fonctionnement du système immunitaire.
 Comprendre les notions et problématiques liées à l’utilisation des vaccins à l’échelle
d’un individu ou d’une population pour pouvoir argumenter une discussion.
 Être capable d’expliquer la notion de protection
 Être capable d’expliquer les mécanismes d’installation d’une réponse vaccinale
 Expliquer et illustrer les notions d’immunité passive, active, naturelle, artificielle dans
les principales espèces d’intérêt vétérinaire
 Expliquer les avantages et inconvénients des différents types d’immunités
 Expliquer les avantages et inconvénients des différents types de vaccins

Ce cours se compose de trois grandes sous-parties :

 Les généralités sur les immunités (CM13)


 La vaccination (CM14)
 Les vaccins (CM14)

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2
Généralité sur les immunités

I. Immunités actives .................................................................................... 8


A. Réponse primaire ................................................................................................... 8
B. Réponse secondaire................................................................................................ 9
II. Immunité passive ....................................................................................11
A. L’immunisation passive artificielle : la sérothérapie .............................................. 11
B. L’immunité passive naturelle : la prise colostrale .................................................. 12

Ce cours s’est déroulé en deux parties :


 Pendant 50 minutes, le cours était sous forme de questions/réponses/discussion, sans
diaporama, avec beaucoup de digression.
 Pendant les 10 dernières minutes, le prof a déroulé ses diapos et complété les
quelques points qui n’avaient pas été abordés avant.

Lisez bien le raisonnement, certaines définitions ne sont pas redonnées par la suite.

Raisonnement/Echange

La vaccination est un sujet primordial pour tous ceux qui feront de la pratique clinique.
Elle représentera une bonne part de notre quotidien et c’est ce qui nous fera vivre : ne coute
quasiment rien mais mobilise une bonne part de nos compétences intellectuelles.
Pour commencer, rappel d’une définition très importante :
Immunité : ensemble des mécanismes biologiques qui visent au maintien de l’intégrité de
l’organisme, ce qui implique la reconnaissance du soi et le rejet du non soi.

On peut classer l’immunité selon une double classification :


 Active/passive :

- Immunité active: stimulation du SI et des effecteurs propres de l’individu qui va réagir


face à un antigène donné.
- Immunité passive: les effecteurs de l’immunité sont transférés d’un individu à un autre.

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2
Cette immunité peut être curative et/ou protectrice (ex : la vaccination). Même lorsque l’on
parle de la vaccination, n’oubliez pas qu’il y a une immunité humorale et cellulaire…. Les
étudiants oublient toujours la deuxième !

 Naturelle/artificielle :

- Immunité naturelle : immunité qui s’installe sans intervention de l’homme.


- Immunité artificielle : immunité qui s’installe avec intervention de l’homme à une
étape.
Exemples :

Immunité Naturelle Artificielle


Active Réponse ordinaire contre une infection Vaccin
Passive Prise de colostrum Sérothérapie

Associez les exemples au bon mécanisme d’immunité :

a) active naturelle 1) sérothérapie (pour Edward)

b) active artificielle 2) infections

c) passive naturelle 3) transfusion

d) passive artificielle 4) vaccination

5) colostrum, passage placentaire, œuf


Rep : a2, b4, c5, d1 et d3

Il existe différentes phases dans la réponse immune :


 Réponse innée
 Réponse adaptative :
o Réponse primaire : qui se déclenche avec l’Ag lors du 1er contact, capable d’induire
une RI mémoire (Attention condition importante). Il existe en effet des Ag incapables
d’induire une RI mémoire.
o Réponse secondaire : après mise en mémoire.
La réponse primaire est basée obligatoirement sur l’action d’IgM (molécule
pentamérique), elle ne persiste pas longtemps, nécessite peu d’Ac et est moins rapide que la
réponse secondaire à se mettre en place. La réponse secondaire est quant à elle plutôt basée
sur les IgG, on a une maturation qui permet aux Ac d’avoir une affinité plus forte et ainsi d’être
plus spécifiques.

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2
Entre la réponse primaire et secondaire a lieu un changement d’affinité. En effet, on
passe d’une molécule pentamérique (= les IgM) qui présente 10 paratopes (de faible affinité)
mais qui ne peut fixer que 5 Ag en raison de l’encombrement stérique, à une molécule (=IgG)
à 2 paratopes (forte affinité) qui peut fixer 2 Ag identiques. Les IgM présentent des liaisons
moins intenses mais plus nombreuses à l’inverse des IgG. On a donc, en passant des IgM aux
IgG, un passage de faible à forte affinité : il s’agit de la maturation d’affinité. Cette maturation
a lieu dans le nœud lymphatique.
Cependant, entre ces molécules, il n’y a pas forcément de changement d’avidité (l’IgG
fixe 2 molécules avec une forte affinité tandis que l’IgM fixe 5 molécules avec une faible
affinité, il y a donc une sorte d’équilibre).
Rappel : avidité : force qui résulte du nombre de liaisons et de leur intensité. On peut
donc bien avoir la même avidité entre IgM et IgG.
ATTENTION : ne pas confondre la maturation d’affinité avec la commutation
isotypique. Au cours de la commutation isotypique, on change d’isotype : on passe de l’IgM à
l’IgG grâce à l’échange de parties constantes. Contrairement à la maturation d’affinité qui
correspond au passage d’une faible affinité à une forte affinité.

Schéma RI primaire et secondaire en cas d’Ag thymodépendant

Ce schéma est à traduire en termes biologiques. Il ne concerne que les cas où l’antigène
est thymo-dépendant : Ag qui stimule les LB et LT.

4/14

2
La différence entre ces 2 types d’Ag réside dans la présence d’un épitope pour LT : il
s’agit d’un bout de protéine (9 aa pour TH1, une vingtaine d’aa pour Th2). Les Ag thymo-
dépendants sont protéiques tandis que les Ag thymo-indépendants peuvent être protéiques
mais sont surtout des sucres qui sont sur la paroi des bactéries, c’est pourquoi on monte une
réponse primaire à répétition contre certaines bactéries. Dans le cas d’Ag thymo-
indépendant : on a que des réponses primaires, ce qui explique pourquoi on peut faire
certaines angines à répétition.
Dans le cas de la RI primaire, on observe un temps de latence long qui est du à la
reconnaissance de l’Ag, l’activation, la prolifération et la différenciation = 4 premières phases
de la RI, qui ont lieu dans les OL secondaires. Il y a synthèse d’IgM, qui s’arrête ensuite parce
qu’il n’y a plus d’Ag et qu’il y a régulation de la RI. Il y a un phénomène de commutation
isotypique : c’est la même cellule qui produit des IgM puis des IgG.
Lors de la réintroduction de l’Ag, on observe une production d’Ac rapide et forte (Ac différents
de la RI primaire) puis persistance avec décroissance lente contrairement à la réponse
primaire où il y a non persistance avec décroissance rapide. Dans ce cas, les cellules mémoires
sont circulantes ou dans les NL.
On peut aussi avoir le cas de la persistance antigénique, dans ce cas on aura présence
d’IgM et d’IgG.

 Comment fonctionne la réponse secondaire ? Y a-t-il malgré tout persistance de la


réponse primaire qui est masquée par la réponse secondaire ?
Non, les 2 mécanismes ne se superposent pas sinon la réponse secondaire n’a pas lieu
d’être.
Petite anecdote pour comprendre le fonctionnement de l’immunité : il y a deux types
de soldats à la guerre:
les LB qui se rapprochent des archets et qui vont se cacher dans la moelle et les LT
qui sont les soldats qui ont les épées et doivent aller au contact de l’infection. Les
Ac sont les flèches.

A partir de là nous vous avons remis certains points traités par les NOQ.

La vaccination est un acte médical à part entière :


 Acte médical strict : piqûre.
 Exercice de communication : pour un propriétaire, on n’a pas le droit de rendre
malade un animal qui ne l’est pas.
Il faut absolument appliquer un principe de précaution : pas plus d’effets négatifs que d’effets
positifs ! Or on ne voit pas les effets positifs mais seulement les effets négatifs si ils
apparaissent.

5/14

2
 Quelles sont les caractéristiques de la réponse vaccinale ?
On cherche une réponse spécifique mais surtout une immunité protectrice de longue
durée. Pour avoir cette réponse (mémoire) il faut un antigène protéique !
Ne confondez pas immunité protectrice (qui permet une protection contre un agent
pathogène) et efficace (qui déclenche une réponse immunitaire mais pas forcément contre le
bon agent).
On retrouve peu de vaccins antibactériens sur le marché (vaccins contre la Leptospirose,
Bordetella et la tuberculose) car les bactéries sont entourées d’une paroi lipidique et non
protéique.
 Quelle est l’histoire d’un vaccin ?
Nous allons prendre l’exemple du vaccin de la grippe (association de neuraminidases et
hémagglutinines présentées à la surface d’un Parainfluenza virus).
Les antigènes sont injectés et sont captés par des CPA qui circulent et qui vont ensuite
migrer jusqu’aux nœuds lymphatiques. /!\ Ne dites pas ganglions !!

Structure d’un nœud lymphatique (internet)

Les lymphocytes T se trouvent dans le paracortex du nœud lymphatique, tandis que


les lymphocytes B se trouvent dans le cortex.
Les antigènes du vaccin ne circulent pas via le sang, ils sont injectés en sous-cutané ou
en intramusculaire : ils restent donc dans le muscle et ce sont les CPA qui les trouvent en
circulant ! C’est dans le nœud lymphatique que se déroulera la commutation isotypique.

6/14

2
Introduction

L’immunité correspond à l’ensemble des mécanismes biologiques qui conduisent au


maintien de l’intégrité de l’organisme (pluricellulaire). Cela implique la cohérence du « soi »
et le rejet du « non soi ».

Rappel : On peut immuniser un individu de manière active ou de manière passive :

- Immunité active: stimulation directe du système immunitaire du sujet qui déclenchera


une réponse primaire ou secondaire. Dans cette situation, le contact avec un antigène
induit activement la production d’anticorps afin de lutter contre l’élément du « non
soi ». Ex : l’infection par un virus, ou la vaccination.

- Immunité passive: Immunité obtenue par transfert des effecteurs de la réponse


immunitaire sans mettre en jeu le système immunitaire de l’individu. Dans ce cas-là, on
transmet les anticorps orientés contre la maladie directement à l’organisme naïf. Ex :
la sérothérapie, ou la prise de colostrum.

Comparaison entre immunité active et immunité passive (ex du tétanos)

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2
Les différents types d’immunité acquise

I. Immunités actives

L’immunisation active est l’immunité résultant de l’activation du système immunitaire


propre de l’organisme qui réagit à une agression.
Son avantage est l’obtention d’une mémoire immunitaire après un contact avec un
antigène thymo-dépendant. Elles sont cependant lentes à se mettre en place lors d’un
premier contact avec un antigène

On s’intéressera surtout à la réponse anticorps.

A. Réponse primaire

Quand ? Elle se produit lors du premier contact avec un


antigène T-dépendant ou à chaque contact avec
antigène T-indépendant.

Caractéristiques : cette réponse primaire se caractérise


par 6 critères :

- sa lenteur,
- un temps de latence élevé,
- une faible production d’anticorps,
- une sécrétion principalement composée d’IgM,
- une faible affinité, 1: Cinétique de la réponse immunitaire
primaire
- une décroissance rapide.

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2
B. Réponse secondaire
Quand ? Elle se produit uniquement lors du deuxième contact avec un antigène thymo-
dépendant.

Caractéristiques : elle possède

- un temps de latence plus faible que celui de la réponse primaire,


- une production d’anticorps plus rapide et plus intense,
- une commutation isotypique,
- une maturation d’affinité,
- une décroissance plus lente,
- une mémoire cellulaire.

La commutation isotypique (ou commutation de classe) est un processus qui, lors de la


maturation d'un lymphocyte B, permet de changer l'isotype (classe) des
immunoglobulines produites : on passe donc d’une réponse IgM à une réponse IgG.

Cinétique des réponses primaire et secondaire

N.B. : avec un antigène persistant, il est possible d’obtenir une réponse secondaire fusionnée
avec la réponse primaire dès le premier contact, puisque l’antigène continue de stimuler le
système immunitaire et assure la maturation de la réponse. C’est le cas avec les vaccins
vivants.

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Réponse primo-secondaire fusionnée

Réponse primaire Réponse secondaire

Deuxième contact ou contact


Contact déclenchant Premier contact
persistant
Immédiat (temps de latence plus
Délai d’apparition Latence (10j), réponse lente
faible)
Rapidité de production
Faible (phase de croissance) Élevée
d’anticorps

Intensité et affinité de la Élevée


Basse, faible affinité
production d’anticorps
Élevée, décroissance lente et mise en
Durabilité de la réponse Faible (décroissance rapide)
place d’une mémoire cellulaire !
Classe d’Anticorps IgM IgG (commutation isotypique)
Type d’antigène tous Thymo-dépendants (protéines)

Comparaison des deux réponses immunitaires I et II

Ces immunités actives sont acquises :

 soit naturellement :
- Immunités actives naturelles
- Immunités anti infectieuses
- Immunité de greffe
- Immunité anti-tumorale

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2
 soit artificiellement :
- Immunités actives artificielles
- Vaccination

II. Immunité passive

L’immunisation passive consiste en la mise en place d’une immunité par transfert


d’effecteurs spécifiques dans un organisme (par exemple les IgG). Ces effecteurs sont
fabriqués chez un autre animal, ils fournissent une protection immédiate « immunité de
l’urgence » mais de courte durée et sans mémoire.

Ces immunités passives sont acquises :

 soit naturellement :
- Immunité passive naturelle
- Immunité maternelle
 soit artificiellement :
- Immunité passive artificielle
- Sérothérapie

A. L’immunisation passive artificielle : la sérothérapie

Il s’agit de l’injection d’un sérum contenant des immunoglobulines homologues (de la


même espèce) ou hétérologues dirigées contre l’élément pathogène.
Exemples : sérum antitétanique, sérum anti maladie de Carré chez le chien, sérum anti anthrax
pour le bétail, sérum anti typhus chez le chat, sérum anti rougeole chez l’homme…

La fabrication du sérum se fait par hyperimmunisation de chevaux, ce qui provoque une


maladie sérique chez le cheval (HS3). On peut prendre l’exemple de la production d’immun
sérum anti-toxine tétanique : on infecte un cheval et on récupère les IgG3 (ou IgG(T))
antitétaniques.

L’antisérum obtenu est administré à des individus récemment infectés (utilisation


thérapeutique).

Test et titrage en comparaison au standard biologique international :

Pour le sérum antitétanique, la dose varie en fonction des symptômes et des espèces:

>1500 UI pour les chevaux et le bétail.


> 500UI pour les veaux, moutons, chèvres et porcs.
>250 UI pour les chiens.

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2
Pour les espèces (ex: le chien) qui reçoivent un sérum hétérologue (fourni par un
individu d'une espèce différente de celle à laquelle appartient un individu auquel on l'injecte),
il peut y avoir une immunisation contre les anticorps provoquant un choc anaphylactique à la
deuxième injection.

Vitesse de dégradation des Ig équines antitétaniques selon l’espèce ciblée

En rouge : hétérologue : vitesse de décroissance basée sur le catabolisme des protéines


En bleu : homologue : vitesse de décroissance basée sur la ½ vie naturelle des Ac

B. L’immunité passive naturelle : la prise colostrale

Il n’y a pas de transfert passif de l’immunité in utero (sauf partiellement chez les
carnivores : 5 à 10% des immunoglobulines G maternelles sont transmises in utero).

Le colostrum est donc primordial dans les toutes premières heures de vie pour le
transfert des immunoglobulines et des cellules T principalement. En effet, les propriétés de
l’intestin du nouveau-né permettent le passage des immunoglobulines à travers la muqueuse
entérique puis dans la circulation générale.

Cette perméabilité diminue rapidement dès les premières heures. Ces


immunoglobulines vont permettre une immunité locale et systémique.

Souvenez-vous bien que la quantité d’immunoglobulines dans le lait est en rapport


avec le type de placentation : en effet plus il y a de couches, moins il y a d’Ig qui
passent via le placenta et meilleure doit être la qualité du lait à la naissance pour
compenser.

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2
Primate Chien/Chat Ruminant Cheval

Epithélio-chorial ou
Hémo-chorial Endothélio-chorial Epithélio-chorial
conjonctivo-chorial

3 couches 4 couches 5 ou 6 couches 6 couches

Les différents types de placentation

Conclusion :
Le prof n’a pas fait de conclusion pour ce chapitre, donc nous vous proposons de vous reporter
à la discussion si jamais vous ne l’avez pas déjà lue.

Immunité spécifique ou acquise ou adaptative

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CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM

CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM


La vaccination et les vaccins

Table des matières

I. La vaccination, à quoi ça sert ? .................................................................... 3


A. Découverte historique de la vaccination ....................................................................... 3
B. Un vaccin qu’est-ce que c’est ? ...................................................................................... 4
C. L’immunité vaccinale ...................................................................................................... 5
II. Vaccination individuelle versus vaccination collective ?............................. 7
A. Hypothèse 1 : Propagation de la maladie sans vaccination.......................................... 7
B. Hypothèse 2 : couverture vaccinale de 50% .................................................................. 7
C. Hypothèse 3 : Couverture vaccinale à 80%.................................................................... 8
III. Est-ce sans risque ?...................................................................................... 9
A. Un peu de philosophie pour commencer….................................................................... 9
B. Classification des vaccins : une balance bénéfice/risque différente ............................ 9
C. Les risques réels associés à la vaccination ................................................................... 13
D. Le rôle de l’adjuvant ..................................................................................................... 16
E. Les échecs vaccinaux .................................................................................................... 17
F. La perception du vaccin dans la population ................................................................ 20

1/22

2
Introduction :

La vaccination fait partie de la médecine préventive dont le but est de conserver un


animal sain.

C’est le nombre supplémentaire de morts en France l’année dernière à cause de la


grippe. Le vaccin contre la grippe est réalisé chaque année en fonction du virus qui circule
dans le monde. Dans ce vaccin, ce qui est important c’est la composition par rapport aux
antigènes H (hémagglutinine) et N (neuraminidase), composition qui est à adapter chaque
année.
L’année dernière, le vaccin était efficace contre deux souches de la grippe mais pas contre la
troisième. Dans la population, une pensée s’est alors installée « le vaccin contre la grippe n’est
pas efficace » ! Ce vaccin était partiellement intéressant puisqu’il protégeait partiellement
contre la grippe et ce n’est pas une raison pour ne pas l’utiliser. Dire : « le vaccin ne protège
pas contre la grippe donc je ne vais pas me faire vacciner » est un acte irraisonnée et
irresponsable selon le prof car je vais participer à la transmission du virus.
Autre point abordé : il ne faut pas oublier qu’un vaccin est un médicament donc il peut
avoir, comme tout médicament, des effets positifs dans la majorité des cas mais également
des effets néfastes chez une minorité de cas et il ne faut pas cacher ça. Attention, le prof
ne néglige pas les effets néfastes qu’il y aura sur la minorité de personnes mais on doit séparer
dans notre tête le côté individuel et le côté collectif. En effet, le principe de la vaccination, ce
n’est pas de se protéger soi, c’est de protéger la population. Le prof a insisté en disant que
si nous n’avons pas conscience de ça, nous ne serons pas d’accord avec la vaccination.
Il nous faut garder à l’esprit que dans le code rural, nous sommes les garants de la santé
publique.

Par ailleurs, on ne peut pas parler de LA protection au sens général, chaque vaccin a
un mode de fonctionnement différent qui est lié à la pathogénie des agents contre lesquels
on vaccine. Dans ce cours, on va parler de la vaccination en générale mais il est illusoire de
penser que vacciner contre une parvovirose chez le chien est pareil que de vacciner contre
une Salmonelle chez les Bovins, contre le Papillomavirus chez la femme, contre un coronavirus
chez le chat, etc.
Pour chaque vaccination la réponse est différente, plus ou moins efficace et plus ou moins à
risque. La protection permet donc l’une ou l’autre des propriétés suivantes :

 Empêcher les signes cliniques


 Empêcher la transmission d’un individu à l’autre
 Empêcher le partage asymptomatique
 Diminuer les séquelles

2/22

2
 Empêcher la pénétration/l’infection

Dans ce cours, nous allons essayer de répondre à trois questions :


 La vaccination, à quoi ça sert ?
 Vaccination individuelle versus vaccination collective ?
 Est-sans risque ?

I. La vaccination, à quoi ça sert ?

Un vaccin, ça sert à PROTEGER !


La vaccination permet la protection d’une population pour assurer une protection
individuelle et non le contraire.

A. Découverte historique de la vaccination

Certaines maladies ont tenu une place remarquable dans l’histoire de la vaccination.
C’est le cas par exemple de la variole (occasionnée par un poxvirus = le cow-pox ou virus de
la vaccine), appelée aussi ‘’petite vérole” (la grande vérole est la syphilis). La variolisation a
été introduite vers 1700 par Lady Montaigu (en Turquie), qui prenait des excoriations de
personnes atteintes de la variole et les inoculait à des personnes saines (scarification avec les
croûtes des malades…= variolisation) pour déclencher une réaction de faible amplitude et
ainsi protéger ces personnes. Il persistait néanmoins un fort risque d’inoculer directement la
maladie avec cette méthode.

Expression clinique de la variole


La première vaccination proprement dite a été introduite par le chirurgien Edward
Jenner, le 14 mai 1796, à la suite de l’observation de la protection contre la variole acquise

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2
par les trayeurs atteints du ‘’cow-pox” ou ‘’vaccine” des trayeurs (vaccine vient de vaca =
vache en latin) : c’est de la vaccination hétérologue.

Démonstration de l’efficacité des vaccins (voir les pourcentages de réduction des


différentes maladies après vaccination)

B. Un vaccin qu’est-ce que c’est ?

Définition d’un vaccin :


C’est une préparation antigénique qui a pour but d’induire chez l’individu vacciné une réponse
immunitaire spécifique d’un élément agresseur capable de le protéger contre l’infection naturelle,
ou d’en atténuer les conséquences (réduire les symptômes, diminuer ou empêcher l’excrétion, voire
approche thérapeutique).

Le vaccin doit posséder 7 caractéristiques :

 Absence d’effets adverses = innocuité


 Efficace (parfois, innocuité et efficacité sont difficilement compatibles)
 Bon marché (en médecine vétérinaire car le propriétaire paie pour un acte dont il ne
voit pas les conséquences).
 Stable
 Adaptable à la vaccination de masse.
 Sur le plan immunologique :
o Stimulation optimale des CPA et production de cytokines.
o Les lymphocytes T et B doivent être sollicités pour produire de nombreuses
cellules mémoires.
o Plusieurs épitopes nécessaires pour prévenir les variations individuelles (CMH)
 Doit stimuler une immunité solide distinguable de l’infection naturelle (« DIVA
vaccines »). Rappel : DIVA = Differentiating Infected from Vaccinated Animals

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2
C. L’immunité vaccinale

Il faut bien comprendre que l’immunité vaccinale est variée.


 Protéger contre l’infection : empêcher l’infection de l’organisme au sens strict
(pénétration de l’agent pathogène) ou au sens large (pénétration et neutralisation
précoce).

Protection contre l’infection

Exemples : - Vaccin à réponse muqueuse protectrice au sens strict : vaccin contre la toux de
chenil.
- Au sens large : le vaccin contre la rage, contre les rotavirus chez les bovins,
contre le typhus du chat.

 Protéger contre la maladie : empêcher l’expression du pouvoir pathogène de l’agent


infectieux et diminuer l’intensité des symptômes.

Protection contre la maladie


Exemples : Vaccin contre la leucose féline, contre la leishmaniose canine, contre la
leptospirose (Versican L3).
 Protéger contre l’excrétion de l’agent pathogène : empêcher la dissémination de l’agent
pathogène dans l’environnement et réduire l’infectivité de l’agent pathogène.

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Protection contre l’excrétion

Exemples : Vaccin contre l’IBR, contre la leptospirose (Nobivac L4), etc.

 Cas particulier : l’immunité de prémunition : un micro-organisme non pathogène se


multiplie et stimule la réponse immunitaire pour empêcher l’installation de l’infection .

Immunité de prémunition

Exemple : Vaccin du BCG (contre la tuberculose, on injecte des mycobactéries non pathogènes
qui entretiennent une réponse immunitaire basale), anciennement de scourvax (contre les
rotavirus per os à la naissance des veaux).

Ce qu’il faut comprendre et retenir à propos de la protection vaccinale :

 Elle dépend de la maladie considérée :


 Absence d’infection (cas d’une immunité muqueuse neutralisante)
 Diminution de l’infection
 Tolérance de l’infection, avec diminution ou absence d’expression
symptomatique de la maladie
 Diminution de l’excrétion
 Elle dépend de l’individu ciblé
 Elle dépend du vaccin utilisé

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II. Vaccination individuelle versus vaccination collective ?

A. Hypothèse 1 : Propagation de la maladie sans vaccination

On se place dans le cas d’une population naïve, c’est-à-dire n’ayant jamais été exposée
à l’agent pathogène et n’ayant jamais été vaccinée. Chaque malade est figuré en rouge. La
propagation est propre à chaque agent pathogène : bactéries, virus…

B. Hypothèse 2 : couverture vaccinale de 50%

Voyons maintenant la situation avec 50% de la population vaccinée. Les individus


vaccinés sont figurés en vert. La propagation de la maladie est complètement différente.
Toute la partie droite est préservée.

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Au final nous avons une partie de la population protégée directement par le vaccin
comme attendu et en plus une autre partie qui aura été préservée par une non-exposition à
la maladie. Ce sont les individus vaccinés autour de cette population qui auront endigué la
propagation de l’agent pathogène : c’est ce phénomène de protection supplémentaire qui
s’appelle « immunité de troupeau » (ou « herd immunity). Les individus protégés ainsi sont
ici figurés en violet.

C. Hypothèse 3 : Couverture vaccinale à 80%

Dans cette troisième hypothèse, le taux de couverture vaccinale passe maintenant à


80%. La propagation de la maladie est enrayée rapidement. L’immunité de troupeau joue alors
à plein régime et une grande partie de la population est protégée soit directement soit
indirectement. C’est le rationnel pour une couverture vaccinale élevée. En effet, on protège
non seulement les individus accessibles par les systèmes de santé mais aussi indirectement
les plus démunis qui en sont exclus. C’est pourquoi le vaccin prend toute sa place dans les
politiques de santé publique.

Il y a donc possibilité de choisir la population cible à vacciner pour aboutir à la


protection recherchée.

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III. Est-ce sans risque ?

A. Un peu de philosophie pour commencer…

« On dit doucement, dans l’Europe chrétienne, que les Anglais sont des fous et des enragés :

des fous, parce qu’ils donnent la petite vérole à leurs enfants, pour les empêcher de l’avoir,
des enragés, parce qu’ils communiquent de gaieté de cœur à ces enfants une maladie
certaine et affreuse, dans la vue d’un mal incertain. »

Introduction de la XI° lettre Philosophique – Voltaire

« Les Anglais, de leur côté, disent : « Les autres Européens sont des lâches et des dénaturés :

Ils sont lâches, en ce qu’ils craignent de faire un peu de mal à leurs enfants ; dénaturés, en ce
qu’ils les exposent à mourir un jour de la petite vérole. » (…) »

Introduction de la XI° lettre Philosophique – Voltaire

Ce sont les prémices de la vaccination (ce principe est la variolisation).

B. Classification des vaccins : une balance bénéfice/risque


différente

1. Vaccin vivant atténué

Le microbe est vraiment magané, mais juste assez fort pour que le vaccin soit efficace.
On peut avoir des problèmes de réversion de la virulence mais c’est quasiment improbable.

Exemple : vaccin RRO (rougeole-rubéole-oreillons).

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2. Vaccin inactivé (« mort »)

Le microbe est mort, kaput, parti, fini, pu là…

Exemple : vaccin contre la polio.

3. Vaccin en sous-unités

Le vaccin est constitué de morceaux de microbe ou de ses toxines.

Exemples : vaccins contre la diphtérie et le tétanos (crée par Gaston Ramon).

Liste des différentes classes de vaccins (à connaître un minimum) !

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Remarque : Chez le lapin, le vaccin contre la myxomatose est un vaccin dit hétérologue avec
le virus du fibrome de Shope. C’est un vaccin biotechnologique car le virus de la myxomatose
exprime une GP du virus de la maladie hemorragique. On obtient donc un vaccin avec une
protection contre ces deux maladies.

Pour apprendre ce tableau, il faut faire preuve de logique. Si le vaccin est à germes
vivants, une seule injection suffit normalement pour que l’individu/l’animal soit protégé à la
différence des vaccins à germes inactivés. Par ailleurs, les vaccins à germes inactivés sont
moins fragiles, moins sensibles au froid, à la dessiccation, etc… que les vaccins à germes
vivants.

4. Les vaccins DIVA

Un vaccin DIVA permet de différencier les animaux infectés des animaux vaccinés.
Exemples : IBR, Aujezsky (Herpesvirus délété de la glycoprotéine E).

Délétion protéique chez les vaccins DIVA

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Pour certaines maladies où la distinction n’est pas faisable, il faudra privilégier une prophylaxie
sanitaire et non médicale (ex : Brucellose).

5. Exemple du vaccin contre le mélanome canin

Développement du vaccin contre le mélanome canin

Le principe de ce vaccin qui permet de lutter contre le mélanome oral canin est à
connaître par cœur. Il faut savoir expliquer comment il fonctionne (3 caractéristiques : à
ADN, hétérologue et thérapeutique).
Attention : Il ne s’agit pas d’un vaccin prophylactique mais d’un vaccin thérapeutique.
La différence est qu’un vaccin thérapeutique est utilisé sur un animal malade alors qu’un
vaccin prophylactique est utilisé sur un animal sain.

Par ailleurs, il s’agit d’un vaccin ADN hétérologue : il contient de l'ADN plasmidique
hautement purifié capable d'exprimer la protéine tyrosinase humaine dans les cellules
transfectées du chien. En effet, la tyrosinase est une enzyme qui intervient dans la synthèse
du pigment mélanine par les mélanocytes présents dans la peau, les cheveux. La protéine est
exprimée dans la plupart des mélanomes chez les humaines et les chiens et est reconnue
comme une protéine tenant lieu de marqueur de ce type de cellule cancéreuse. La vaccination
avec de la tyrosinase humaine semble rompre la tolérance à l’égard de la tyrosinase canine
autologue et une réaction immunitaire contre la tyrosinase canine endogène exprimée par les
cellules du mélanome est mise en place.

Ce vaccin permet une amélioration du délai de survie des chiens atteints de mélanome
oral de grade II ou III, avec un contrôle local de la maladie (les nœuds lymphatiques doivent
rester négatifs sinon il faudra faire une irradiation ou une exérèse).

Autre exemple de vaccin thérapeutique : ce qu’on appelle à tort la « désensibilisation »


(terme que le prof n’aime pas, il préfère que l’on emploie le terme d’hyposensibilisation).

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C. Les risques réels associés à la vaccination

Les risques associés à la vaccination

 Erreurs de fabrication : c’est aujourd’hui devenu rare mais il y a eu quelques exemples


célèbres :
- La vaccination contre la fièvre aphteuse était obligatoire en France et en Europe
jusqu’en 1991 (vaccin inactivé et adjuvé à l’hydroxyde d’alumine et saponine). Elle fut
arrêtée sur la base d’arguments économiques mais surtout sur le fait que les derniers
épisodes de fièvre aphteuse auraient été liés à des défauts d’inactivation du vaccin .
- En 2004, certains vaccins contre la Blue-Tongue (FCO) ont été envoyé en Corse, mal
inactivés… On a protégé les ovins contre certaines souches mais on a apporté d’autres
souches… Et hop la Blue-Tongue a été réintroduite là-bas.

 Réponse inappropriée : hypersensibilités dont la pire est le choc anaphylactique qui se


traduit d’abord par une diarrhée, des vomissements aigus suivis de convulsions et de la
mort (tout ça en une dizaine de minutes). Ces réponses sont imprévisibles et dépendent
de l’animal.

Exemple : vaccin PregSure


contre la BVD qui causait des
hémorragies chez le veau (cf
cours sur l’HS2).

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 Les toxicités dites « admissibles » : réactions transitoires qui peuvent être attendues suite
à l’injection du vaccin (fièvre, malaise, inflammation, douleur…) et qui n’auront pas de
conséquence durable pour l’animal.

 Erreur d’administration : c’est l’exemple typique du vaccin sous-cutané administré en


intramusculaire, ou inversement. Il peut aussi s’agir d’un geste mal maitrisé. La
responsabilité du vétérinaire est engagée.
Exemple : le cas du fibrosarcome.

Attention aux rumeurs et aux suspicions : certains effets secondaires sont fondés (ils
ont été démontrés) mais un certain nombre d’autres effets ont été supposés, il s’agit de fait
spéculatifs.

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Vous vous rappelez peut être qu’il y a eu une grosse polémique sur le vaccin contre
l’hépatite B et contre le Papillomavirus ? Le journal Le Monde a publié un article en 2014 en
expliquant qu’il n’y a pas de lien entre ces vaccins et la sclérose en plaque (article mis en
annexe).

On rappelle que le principe de la vaccination est d’injecter un médicament (donc non


dénué d’effets secondaires) à un individu sain (au moins vis-à-vis des pathologies contre
lesquelles on vaccine). La survenue d’effets indésirables est donc extrêmement mal perçue
par le propriétaire, ce qui peut être à l’origine de refus de vaccination voire de conflit avec le
vétérinaire.

La notion d’effet indésirable recouvre deux grands aspects : l’échec vaccinal et les
autres effets indésirables. Les effets indésirables sont toutefois relativement rares en regard
du nombre de doses vaccinales administrées.

Effets secondaires : statistiques chez le chat et le chien


38 effets secondaires pour 10 000 chiens vaccinés : on est très loin d’un rapport
bénéfice/risque contre le vaccin. On peut établir de manière statistique le profil des
populations à risque dans ces deux espèces :

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D. Le rôle de l’adjuvant

Adjuvant : substance qui potentialise (accélère, augmente, améliore et/ou prolonge)


l’immunité induite contre un antigène, avec lequel il est combiné, en agissant sur une ou
plusieurs étapes de la réponse immunitaire.

Il peut être utilisé pour :

 Augmenter l’immunogénicité des nouveaux antigènes (protéines purifiées ou


recombinantes, polysaccharides)
 Moduler la RI (orientation Th…).
 Maintenir la RI dans le temps
 Diminuer des doses d’Ag
 Diminuer la fréquence et le nombre de rappels
 Modifier la voie d’administration

Les différents types d’adjuvants


On les classe en trois grandes catégories :

 les adjuvants dépôt : ils permettent un relargage lent de l’antigène (pseudo-forme


retard) pour une stimulation prolongée du système immunitaire

 les immunostimulants : ils sont capables de stimuler de manière accrue les TLRs des
cellules présentatrices, ce qui permet une présentation plus rapide et par un plus
grand nombre de cellules

 les adjuvants particulaires : ils améliorent également la présentation antigénique

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E. Les échecs vaccinaux

Les échecs vaccinaux peuvent avoir deux origines :

 Une administration incorrecte : animaux protégés passivement (ex : chiot), mauvaise


voie d’administration, mort de vaccins vivants (mal conservés). La responsabilité du
vétérinaire est en jeu.
 Une administration correcte mais qui n’induit pas de réponse protectrice : animal
immunodéprimé (injectez le vaccin de la toux de chenil à un animal immunodéprimé…
hop une petite toux de chenil), variation individuelle, mauvaise souche (ex :
Leptospirose), animal déjà malade ou en incubation.

Principales causes d’échec vaccinal

1. Les échecs dus à la variabilité individuelle

Variabilité individuelle de la réponse immunitaire

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Il existe une variabilité individuelle dans l’élaboration d’une réponse protectrice face
à une stimulation antigénique : le laboratoire garantit que son vaccin est efficace s ur la
majorité de la population, mais il existe toujours une population de mauvais répondeurs qui
développeront une réponse trop faible pour être protectrice.

2. Immunité chez le jeune et interférence maternelle

Type de placentation et passage d’Ig

Il existe un phénomène d’interférence naturelle lorsque l’on vaccine trop tôt un jeune
animal.

En effet, le jeune est protégé à la naissance par immunisation passive le temps que son
propre système immunitaire soit pleinement fonctionnel. Cette immunisation peut se faire in
utero (carnivores et primates) ou lors de la prise colostrale (herbivores). Elle aboutit à la
présence d’anticorps maternels dans le sang du jeune ; ces anticorps persistent environ trois
mois (mais cela dépend de l’agent pathogène : jusqu’à 6 mois pour les anticorps dirigés contre
le FIV).

Tant que la concentration sérique en anticorps est au-delà d’une certaine valeur,
l’individu est protégé : c’est le seuil de protection. Comme les immunoglobulines maternelles
ont une durée de vie limitée, on observe une décroissance progressive du taux plasmatique
d’anticorps maternels jusqu’à passage sous le seuil de protection entre deux et trois mois
(dépend de l’individu et de l’agent pathogène). L’individu n’est alors plus protégé.
Le problème est que ces anticorps, s’ils sont trop peu nombreux pour protéger efficacement
le jeune, peuvent encore interférer avec les antigènes vaccinaux et en neutraliser une partie.
On risque donc de ne pas avoir une efficacité maximale du vaccin.

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2
Il faut donc attendre que la concentration en anticorps maternels descende en dessous
d’un deuxième seuil qui est la concentration maximale d’anticorps compatible avec la
vaccination.

Cinétique anticorps du jeune et interférence maternelle


SCHEMA A CONNAITRE PAR CŒUR

Il existe donc deux périodes particulières dans la vie du jeune à considérer lors de la
vaccination :

 une période d’interférence vaccinale où les antigènes vaccinaux seront détruits. On


parle de période critique. On comprend donc aisément que si l’on vaccine durant
cette période, on s’expose à un échec vaccinal.

 une période de non protection vis-à-vis de l’agent pathogène. Il s’agit de toute la


période au cours de laquelle la concentration sérique en anticorps (maternels puis du
jeune) est en dessous du seuil de protection. En effet, même si l’on vaccine juste au
moment où la concentration en anticorps maternels est suffisamment basse, il faut
attendre que le jeune ait fabriqué suffisamment d’anticorps pour se protéger lui -
même. Le délai de non protection correspond donc au relais entre la protection
passive et la protection active.

Remarque : pour contourner les Ac de la mère, on pourrait pratiquer la vaccination


muqueuse ; il n’y a alors pas de contact avec les Ac présents dans le sang.

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F. La perception du vaccin dans la population

Perception de la vaccination au cours du temps

La perception de l’intérêt de la vaccination par la population varie au cours du temps.


Au début, tout le monde est convaincu de la nécessité de vacciner contre la maladie car elle
crée des dégâts physiques et économiques importants, et ce même si le vaccin a quelques
effets secondaires.
Puis, lorsque l’incidence de la maladie diminue, les gens ne perçoivent plus vraiment l’intérêt
de vacciner contre une maladie qu’ils ont peu de chances de contracter, d’autant plus que le
risque d’effets indésirables n’a pas diminué. On assiste donc à une baisse de la couverture
vaccinale et à un regain de la maladie consécutif à ce relâchement.
Pour parvenir effectivement à l’éradication de la maladie, il est nécessaire de maintenir une
pression vaccinale constante, et c’est au vétérinaire d’éduquer ses clients pour qu’ils
continuent la vaccination.

Perception de la vaccination au cours du temps

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La vaccination (seule ou combinée à d’autres techniques) a permis d’éradiquer un
certain nombre de maladies vétérinaires (peste bovine à l’échelle de la planète, rage vulpine
en France) et surtout humaines (variole, polyomyélite en bonne voie, …).

Conclusion (très courte)


La vaccination doit être un acte raisonné, pour chaque vaccin il faut évaluer la balance
bénéfice/risque. Il est impératif d’être conscient des risques liés à la vaccination afin d’en
discuter avec le propriétaire qui pourra s’être informé au préalable. Soulignons également que
la médecine préventive constitue une part importante du chiffre d’affaire du vétérinaire et
qu’il est donc capital de savoir la gérer convenablement.

Annexe

Article tiré du journal Le Monde, publié le 22 octobre 2014

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CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM

CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM


 

CM  21  :  Adjuvants  et  immunomodulateurs  

1   LES  ADJUVANTS  :  PROPRIETES  GENERALES   1  

2   EXEMPLES  D’ADJUVANTS   3  
2.1   LES  SELS  D’ALUMINIUM   3  
2.2   LES  LIPOSOMES   3  
2.3   LES  EMULSIONS   3  
2.4   SAPONINE  ET  ISCOMS   4  
2.5   LES  NOUVEAUX  ADJUVANTS   5  
2.6   LA  CONTROVERSE   5  

3   LES  IMMUNOSUPPRESSEURS   5  
3.1   NON  SELECTIFS   5  
3.2   SELECTIFS   5  

4   LES  IMMUNOSTIMULANTS   5  

CE  QU’IL  FAUT  RETENIR   6  


 

1 Les  adjuvants  :  propriétés  générales  


 
Pourquoi  les  adjuvants  sont-­‐ils  indispensables  ou  
presque  ?  
-­‐ Dans   le   cas   d’une   immunogénicité   réduite   ou  
nulle   des   (nouveaux)   antigènes   (protéines  
purifiées   ou   recombinantes,   peptides,  
polysaccharides   purifiés…)   à   les   adjuvant  
permettent   une   amplification   de   la   réponse  
immunitaire  :  réponse  quantitative  
-­‐ modulation   de   la   réponse   immunitaire   (Th1,  
Th2,  CTL…)  à  réponse  qualitative    
-­‐ maintien   de   la   réponse   immunitaire   dans   le  
temps  (mémoire)  
 
Mode  d’action  des  adjuvants  
 Un   adjuvant   potentialise   (accélère,   augmente,   et/ou   prolonge)   l’immunité   induite   contre  
l’antigène  avec  lequel  il  est  combiné,  en  agissant  sur  une  ou  plusieurs  étapes  de  la  réponse  immune  
comme  décrit  sur  le  schéma  ci-­‐après.  Il  peut  aussi  assurer  un  relargage  progressif  de  l’Ag  vaccinal.  Il  
augmente  également  le  potentiel  immunogène  de  l’Ag  vaccinal.  
 

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Les  différentes  catégories  d’adjuvants  
Adjuvants  classiques  
(sels  d’aluminium,  émulsion,  liposomes,  microsphères)  
+  
Immunomodulateurs  
(QS21  (saponine),  agonistes  des  PRR  (TLR,  NOD,  …))  
=  
Adjuvants  combinés  
(à  permettent  une  orientation  Th1  et/ou  Th2  selon  l’effet  recherché)  

2/6  
2 Exemples  d’adjuvants  

2.1 Les  sels  d’aluminium  


Hydroxyde  d’aluminium  =  Al(OH)3  /  Phosphate  d’aluminium  =  AlPO4  
 
Préparation  :    
-­‐ adsorption  de  l’Ag  vaccinal  sur  des  gels  d’hydroxide  ou  de  phosphate  d’aluminium  
-­‐ capacité  d’adsorption  :  Al(OH)3  >  AlPO4  
-­‐ taille  des  particules  :  ex  =  Alhydrogel  :  3μm  ;  adju-­‐Phos  :  4,3  μm  
 
Mécanisme  d’action  et  limites  des  sels  d’aluminium  :  
-­‐ effet  dépôts  :  libération  lente  de  l’antigène  vaccinal  (cet  effet  est  remis  en  cause)  
-­‐ il  permet  une  inflammation  au  site  d’injection  et  ainsi  un  recrutement  des  CPA  
-­‐ particules  d’aluminium  adsorbent  l’antigène  ainsi  capté  par  les  macrophages  (activation,  
induction  d’IL-­‐1)  et  les  cellules  dendritiques.  
-­‐ action   via   les   récepteurs   cytosoliques   NALP3   (NLR  :   inflammasome)   à   action   sur   les  
capsases  et  la  sécrétion  d’IL1  
-­‐ activation  du  système  du  complément  et  des    éosinophiles  
-­‐ effet  sur  la  réponse  humorale  uniquement  et  polarisation  vers  la  voie  Th2  
 
mais  l’aluminium  n’a  pas  que  des  avantages…  
-­‐ il  est  non  biodégradable  
-­‐ Pas  de  lyophilisation  ou  congélation  possibles  avec  cet  adjuvant  
 

2.2 Les  liposomes  


 
Ils  sont  d’avantage  utilisés  en  médecine  vétérinaire.    

2.3 Les  émulsions  


 
Exemple  :  le  MF59  (O/W  =  oil  in  water  =  emulsion)    
à  Augmentation  des  titres  en  Ac,  des  proliférations  de  cellules  T  CD4,  des  proliférations  de  
cellules  TCD4,  des  activité  CTL...  
à   C’est   un   adjuvant   courant   en   médecine   humaine   (vaccin   grippe   notamment)   depuis   son  
autorisation  en  1997.  
 
 

3/6  
 
 
 
 

2.4 Saponine  et  ISCOMs  


Saponine  :  QS21  
-­‐ QS21  :   triterpène   glycoside   saponine   (Quillaja  
saponaria   molina   plante   d’Amérique   du   Sud)  :  
activité   adjuvante   détectée   en   1951   par  
Espinet  
-­‐ Extrait   total   de   Quil   A  :   très   toxique   à   QS21  
purifiée  :   toxicité   réduite   et   efficacité  
maintenue  
-­‐ Molécule  amphiphile,  soluble  dans  l’eau  permettant  la  formation  de  micelles  
-­‐ Adjuvant  puissant  des  réponses  cellulaires  et  humorales  (x1000)  :  prédominance  Th1  
-­‐ Peut  être  utilisée  combinée  à  d’autres  adjuvants  :  sels  d’Al  ou  émulsions  
-­‐ Problèmes  de  toxicité  et  d’hypersensibilité  aigüe  (IgE)  
 
 
ISCOMs  (ImmunoStimulating  COMplex)  
-­‐ complexes   spontanés  ;   mélange   de   cholestérol,   QuilA   (saponin),   et   autres   lipides  
(phosphatidyl  choline)  
-­‐ vésicules   pentagonales   de   30-­‐40   nm,   chargées   négativement   (première   description  :  
Morein  et  col,  1984)  
-­‐ assemblage  du  complexe  basé  sur  des  interactions  hydrophobes  
-­‐ possibilité  de  délivrance  d’Ag  pour  présentation  Classe  I  et  induction  de  CTLs  
-­‐ adjuvant  testé  dans  de  nombreux  modèles  

4/6  
 

2.5 Les  nouveaux  adjuvants  


Les  agonistes  des  PRRs  :  
-­‐ exemple  :  le  MPL  (pour  MonoPhosphoryl  Lipid  A)  =  agoniste  du  TLR4  
-­‐ LPS  détoxifié  :  utilisé  dans  le  Cervarix  (vaccin  anti-­‐HPV)  
-­‐ Agonistes  de  TLR9  =  CpG  (attention  à  la  possibilité  d’induire  des  manifestations  d’auto-­‐
immunité)  
-­‐ Attention  ou  risque  de  «  cytokine  storm  »  (Sébastien  Folin,  vivant  au  PMU,  pourra  -­‐  avec  
beaucoup  de  plaisir  -­‐  vous  renseigner  sur  ce  risque  météorologique  :    
§ par  courrier  à    l’adresse  :  68  chemin  du  château,  69210  Lentilly    
§ ou  par  sms  au  06  46  79  73  58  code  TEMPÊTE  
§ ou   par   transmission   de   pensée   via   Cam’s   Voyance,   souscrivez   un  
abonnement  a  prix  réduit  avec  le  code  promo  FOLIN  au  07  70  90  50  50)  
 
Les  adjuvants  «  muqueux  »  :    
-­‐ exemple  :  cholera  toxine  de  Vibrio  cholerae  
-­‐ …  

2.6 La  controverse  
Elle  se  propage  notamment  au  travers  de  sites   extrêmement  bien  faits,  prenant  une  forme  
scientifique   sans   en   avoir   le   fond.   Le   vétérinaire   doit   donc,   autant   que   possible,   expliquer   et  
vulgariser  la  science  de  la  vaccination  vaccination.  

3 Les  immunosuppresseurs  

3.1 Non  sélectifs  


-­‐ les  corticostéroïdes  
-­‐ l’irradiation  
-­‐ les  produits  cytotoxiques  
 

3.2 Sélectifs  
-­‐ cyclosporinne  et  tacrolimus  
-­‐ rapamycine  
-­‐ leflunomide  
-­‐ …  

4 Les  immunostimulants  
-­‐ Composés   d’origine   bactérienne  :   extraits   de   mycobactéries,   MDP,   nucléotides   CpG  
(pour  cytosine-­‐phosphate-­‐guanine  ;  action  sur  TLR9)  
-­‐ Hydrocarbonates  :  zymosan,  …  
-­‐ Lévamisole  
-­‐ Vitamines  
-­‐ Cytokines  (IFNs,  IL2,  IL12,  GM-­‐CSF,  …)  

5/6  
 
Exemple  :  le  bG-­‐CSF  par  Elanco  
Le   laboratoire   Elanco   vient  
d’obtenir   l’autorisation   de   mise   sur   le  
marchée   (AMM)   du   médicament  
préventif   Imrestor,   la   première   cytokine  
immunomodulatrice   qui   réduit   le   risque  
de   mammites   cliniques   de   26%   chez   les  
vaches   laitières   et   les   génisses   pendant  
les  30  jours  suivant  le  vêlage.  
Son   rôle   est   d’accroitre   le   nombre  
de  neutrophiles  à  traitement  adjuvant  permettant  de  stimuler  le  SI  et  ainsi  de  limiter  le  risque  de  
mammites.  
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Ce  qu’il  faut  retenir  


-­‐ les  mécanismes  d’action  des  adjuvants  commencent  à  être  mieux  compris  
-­‐ le   couple   antigène-­‐adjuvant   est   déterminant  :   pas   d’adjuvant   universel   qui   pourrait  
s’adapter  à  n’importe  quel  antigène  !!!  
-­‐ l’AMM  de  nouveaux  adjuvants  est  de  plus  en  plus  complexe  :  
o peu  d’adjuvants  sont  en  réalité  utilisés  chez  l’homme  :  essentiellement  des  sels  
d’aluminium  et  le  MF59  (émulsion)  
o de   nouveaux   adjuvants   sont   indispensables   pour   développer   de   nouveaux  
vaccins,   en   particulier   contre   les   cancers   et   les   ifnections   virales   pour   lesquels  
une  réponse  Th1  et/ou  CTL  est  indispensable  
o longue   liste   d’attente   d’adjuvants   actuellement   en   essais   cliniques   (MPL,  
émulsions,  ISCOM,  QS21,  liposomes,  autres  agonistes  de  TLR…)  
o la  balance  efficacité/risque  est  critique  pour  la  sélection  d’un  adjuvant  
o les   modèles   animaux   sont   insuffisamment   prédictifs  :   nécessité   d’essais   cliniques  
humains.  
-­‐ Le   marché   des   immunomodulateurs   est   dynamique…   mais   pardois   avec   des   produits  
dont  l’efficacité  (et  l’innocuité)  n’est  pas  démontrée.  

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CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM

CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM


TD1$et$TD2$"!QUESTIONS)DE)COURS#

Michel$Pépin$
12$et$15$Mars$2018$
Preneuses#:#Langouët#&#Fano#
Q1)#Chassez#l’intrus#:##
a)$$Macrophages$$$ c)$LB$
b)$$PN$neutrophiles$$ d)$Cellules$NK$
$
Réponse#:#c.##
Il#s’agit#du#seul#effecteur#de#l’immunité#acquise.#Les#cellules#NK#sont#un#peu#piégeuses#car#elles#font#parties#de#
la#lignée#lymphoïde#et#myéloïde#(si#l’on#différencie#NK#et#NKT).##
$
Q2)#Chassez#l’intrus#:##
a)$$Thymus$$ c)$Moelle$osseuse$$$
b)$$Nœuds$lymphatiques$$ d)$Bourse$de$Fabricius$$$
Réponse#:#b.#
#Il#s’agit#du#seul#organe#lymphoïde#secondaire.#Remarque#:#La#bourse#de#Fabricius#est#un#organe#primaire#
retrouvé#chez#les#oiseaux.##
$
Q3)#L’orientation#de#la#réponse#immune#vers#une#RIMC#se#fait#via#:##
a)$$Les$LB$$ b)$$Les$LTh2$$
c)$Les$LT$cytotoxiques$$$ d)$Les$LTh1$$$
Réponse#:#d.##
Les#3#cytokines#de#la#voie#Th1#:#IL25IL125IFNg##
$
Q4)#Quelle#est#la#cytokine#qui#n’intervient#pas#dans#l’orientation#de#la#voie#Th1#?##
a)$$IL10$$$ c)IL2$$
b)$$IL12$ d)$IFNg$$$
Réponse#:#a##
$
Q5)#Quel#est#le#rôle#qui#n’est#pas#attribué#préférentiellement#à#l’IL2#?##
a)$$Agit$surtout$de$façon$autocrine$pour$stimuler$la$prolifération$des$LT$effecteurs.$$$
b)$$Agit$sur$la$commutation$isotypique.$$$
c)$$Favorise$la$croissance$et$la$survie$des$LT$régulateurs.$$$
d)$$Stimule$également$la$prolifération$et$la$différenciation$des$cellules$NK$et$des$LB.$$$
Réponse#:#b.##
Remarque#:#La#chronologie#de#temps#et#l’unité#de#lieu#sont#importantes#pour#le#fonctionnement#des#cytokines#:#
en#effet#selon#l’endroit#et#le#moment,#l’action#des#cytokines#sera#différente.#Elles#ont#une#action#dite#
pléïotrope.#Ex#:#l’IL6#peut#participer#au#développement#de#tumeur#ou#tuer#certaines#cellules#tumorales.##
$
Q6)#Citez#parmi#ces#antigènes#celui#qui#est#thymo"indépendant#:##
a)$$Capside$virale$$$ c)$Peptidoglycane$bactérien$$
b)$$Capsule$bactérienne$$ d)$LPS$bactérien$$$
Réponse#:#d.##

1/15$
14
Un#antigène#qui#ne#stimule#pas#la#lignée#T#est#un#antigène#qui#n’est#pas#présenté#par#une#CPA#et#qui#n’est#pas#
protéique#!#Il#n’y#a#pas#de#mémoire#sans#Ag#thymo5dépendant.#Retenez#bien#qu’un#lymphocyte#B#reconnait#
directement#l’antigène#tandis#que#le#LT#ne#peut#pas,#il#doit#passer#via#une#CPA#et#grâce#au#CMH#avoir#une#
double#reconnaissance.##
#
Q7)#Chassez#l’intrus#:##
a)$$Macrophages$$$ c)$LB$
b)$$LT$$ d)$Cellules$dendritiques$$$
Réponse#:#b.##
Les#autres#sont#toutes#des#CPA.##
$
Q8)#Les#immunoglobulines#qui#se#lient#à#une#pièce#sécrétoire#sont#:##
a)$IgA$$ b)$IgE$$
c)$IgM$$ d)IgG$$
Réponse#:#a##
$
Q9)#Le#dosage#de#l’IFNg#par#ELISA#est#un#test#d’exploration#de#:##
a)$$L’immunité$à$médiation$humorale$$ c)$$L’HS3$$
b)$L’HS4$$$ d)$L’immunité$à$médiation$cellulaire$$$
Réponses#:#b#et#d#
$
Q10)#Trouvez#l’affirmation#fausse#:##
a)$ $Les$ immunités$ innée$ et$ adaptative$ travaillent$ de$ concert$ pour$ mettre$ en$ place$ une$ réponse$ contre$ les$
pathogènes.$$$
b)$ $L’immunité$ innée$ est$ déployée$ uniquement$ au$ court$ de$ la$ réponse$ primaire$ et$ la$ réponse$ adaptative$
commence$au$cours$de$la$réponse$secondaire.$$$
c)$$Les$réponses$innée$et$adaptative$sont$toutes$les$deux$capables$de$répondre$efficacement$au$cours$d’une$
réponse$secondaire.$$$
d)$$L’immunité$adaptative$implique$la$liaison$au$pathogène$pour$des$réponses$spécifiques$de$l’antigène.$$$
Réponse#:#b#et#c##
$
Q11)#Parmi#les#cellules#suivantes,#laquelle#n’est#pas#qualifiée#de#sentinelle#?##
a)$$Macrophages$$$ c)$Mastocytes$
b)$$Cellules$dendritiques$$ d)$PN$neutrophiles$$$
Réponse#:#d##
Les#PNN#sont#dans#le#sang,#toutes#les#autres#sont#dans#les#tissus.#
$$
Q12)#Les#TLRs#(Toll#like#receptors)#sont#:##
a)$$Des$récepteurs$présents$chez$les$cellules$sentinelles$$$
b)$$Des$motifs$bactériens$et$viraux$reconnus$par$les$cellules$sentinelles$$$
c)$$Des$signaux$d’alertes$(ou$alarmines)$par$les$cellules$détruites$$$
d)$$Des$récepteurs$spécifiques$des$antigènes$bactériens$et$viraux$$$
Réponse#:#a.#La#réponse#d#est#fausse#car#ce#sont#des#récepteurs#non#spécifiques.##
$

2/15$
14
$
Q13)#Lequel,#parmi#ces#4#chercheurs,#n’a#pas#reçu#le#prix#Nobel#de#Médecine#?##
a)$$Jules$Hoffmann$FR$$ b)$$Bruce$Beutler$USA$$
c)$Claude$Portier$FR$$$ d)$Ralph$Steinman$CANADA$$$
Réponse#:#c##
Pour#la#petite#histoire#:#Steinman#est#le#seul#homme#à#avoir#reçu#le#prix#nobel#en#post5mortem#car#le#jury#
n’avait#pas#été#mis#au#courant#de#sa#mort#entre#sa#nomination#et#le#jour#de#l’élection.#Les#trois#hommes#
travaillaient#sur#l’immunité#innée#et#sur#les#TLRs.##
$
Q14)#Les#PN#neutrophiles#sont#des#cellules#capables#de#phagocytose#à#répétition?##
a)$Vrai$$ b)$Faux$$
Réponse#:#b#;#ils#ne#peuvent#phagocyter#qu’une#seule#fois#(puis#meurent#et#cela#forme#du#pus)##
$
Q15)#Les#PN#neutrophiles#agissent#contre#les#agents#pathogènes#en#:##
a)$$Produisant$des$radicaux$oxygénés$ou$des$ROS$$$
b)$$Produisant$des$IFN$de$type$2$(=$IFNg)$$$
c)$$Libérant$des$enzymes$via$des$granules$$$
d)$$Emprisonnant$et$tuant$les$microbes$hors$de$la$cellule$$$
Réponses#:#a,#c,#d#Remarque#:#La#réponse#d#est#une#méthode#autre#que#la#phagocytose.#Le#PNN#lance#des#filets#
de#chromatines,#emprisonne#la#bactérie,#et#meurt...##
$
Q16)#Chassez#l’intrus#parmi#les#pyrogènes#(inducteurs#de#fièvre)#suivants#:##
a)$$IL12$$ c)$TNF$$$
b)$$IL6$$ d)$IL1$$$
Réponse#:#a#(IL12#est#une#cytokine#pro5inflammatoire).##
$
Q17)#Quel#rôle/propriétés#n’est#pas#attribuable#aux#cellules#dendritiques#?##
a)$$Apprêtement$et$présentation$des$complexes$CMH/peptides$$$
b)$$Interaction$avec$des$LT,$LB,$NK$et$NKT$$$
c)$$Emprisonnement$dans$des$filets$et$destruction$des$microbes$$$
d)$$Existence$de$sous$populations$aux$fonctions$et$récepteurs$de$dangers$différents$$$
Réponse:#c##
La#réponse#c#est#une#des#fonctions#du#PNN.##
$
Q18)# Quelle# est# la# conséquence# positive# principale# d’une# réponse# inflammatoire# en# réaction# à# un# agent#
pathogène#?##
a)$$Initiation$de$la$réponse$immunitaire$adaptative$ c)$$Fibrose$$$
$$ d)$$Granulome$$$
b)$$Inflammation$chronique$$$
Réponse#:#a#
On#n’oublie#pas#le#double#rôle#du#granulome#:#protège#l’agent#pathogène#qui#persiste#mais#en#même#temps#
empêche#sa#prolifération.#
$
Q19)#Les#E.Coli#pathogènes#ne#peuvent#pas#être#classés#parmi#:##
a)$$Les$bactéries$exoctoxinogènes$$$
b)$$Les$bactéries$endoctoxinogènes$$$
c)$$Les$bactéries$capables$de$parasitisme$intracellulaire$obligatoire$$$
d)$$Les$bactéries$invasives$$$
Réponse#:#c##
$

3/15$
14
Q20)# Chassez# l’intrus# parmi# les# mécanismes# suivants# attribués# préférentiellement# à# la# défense#
antibactérienne#:##
a)$$Phagocytose$$$ c)$ADCC$$
b)$$Neutralisation$des$enzymes$ d)$Production$d’IFN$de$type$1$$$
Réponse#:#d##
Q21)#Listeria-monocytogenes#est#le#prototype#de#la#:##
a)$$Bactérie$extracellulaire$$$
b)$$Bactérie$capable$de$parasitisme$intracellulaire$facultatif$$$
c)$$Bactérie$capable$de$parasitisme$intracellulaire$obligatoire$$$
d)$$Bactérie$sans$paroi$$$
Réponse#:#b##
$
Q22)#Une#manifestation#immuno"pathologique#constatée#dans#l’uvéite#récidivante#(des#équidés),#avec#une#
implication#possible#des#leptospires,#serait#surtout#une#manifestation#de#:##
a)$$L’HS1$$$ c)$L’HS3$$
b)$$L’HS2$$ d)$L’HS4$$$
Réponse#:#c##
$
Q23)#La#capsule,#présente#chez#certaines#bactéries,#a#pour#rôle#essentiel#de#:##
a)$$Inhiber$la$fusion$phagosomeclysosome$$$ c)$$Orienter$la$réponse$immune$$$
b)$$Faciliter$la$pénétration$de$la$bactérie$dans$la$ d)$$Limiter$la$phagocytose$
cellule$hôte$$$
$$
Réponse#:#d##
$
Q24)#Dans#la#paratuberculose#du#mouton,#la#forme#tuberculoïde#est#caractérisée#par#rapport#à#la#forme#dite#
lépromateuse#(TH2)#par#:##
a)$$Une$production$plus$élevée$d’IFNg$$$ c)$$Des$taux$d’anticorps$spécifiques$plus$
b)$$Une$production$plus$faible$d’IL2$$$ importants$$$
d)$$Une$HS3$
$$
Réponse#:#a##
Forme#tuberculoïde#:#production#d’IFNg##
Forme#lépromateuse#:#Ac#et#IL2##
$
$
$
Q25)#Quelle#est#la#cytokine#qui#«#arme#»#les#macrophages#pour#lutter#contre#les#infections#:##
a)$$IL2$$$ c)$TNF$$
b)$$IL6$$ d)$IFNγ$
$$ $
Réponse#:#d#surtout#(et#un#peu#d’IL2#mais#ce#n’est#pas#important)##
$
Q26)#Le#vaccin#contre#le#tétanos#est#une#préparation#d’exotoxine#traitée#par#les#paraformaldéhydes#appelée#
:##
a)$$Cytotoxine$$ b)$$Toxoïde$$ c)$Anaphylatoxine$$$ d)$Anatoxine$$$
Réponses$:$b$et$d$$

4/15$
14
#

Le$terme$anaphylatoxine$(du$grec$«$ana$»$:$contre$et$«$phyla$»$:$la$protection)$désigne$littéralement$une$
substance$soluble$contre$la$protection.$Il$s’agit$du$complément.$Les$amaphylatoxines$interviennent$dans$l’HS2$
et$l’HS3.$Elles$sont$responsables$du$choc$anaphylactoïde.$Le$terme$toxine$désigne$«$une$substance$qui$tue$».$$
$
Q27)#Les#PAMPs#viraux#sont#plutôt#présents#au#niveau#de#:##
a)$$L’enveloppe$virale$$$ c)$ $L’acide$ nucléique$ viral$ (ARN,$ ADN$
b)$$La$capside$virale$$$ simple$brin$ou$double$brin)$$$
d)$$La$polymérase$$$
Réponse#:#c.##
PAMPs#signifie#:#Pathogen#Associated#Molecular#Pattern.#Ils#se#fixent#sur#les#TLRs#qui#reconnaissent#l’acide#
nucléique.#Les#TLR#sont#dans#le#cytoplasme#ou#sur#les#endosomes.##
$
Q28)#Citez#un#effecteur#ou#un#médiateur#non#impliqué#dans#l’immunité#innée#anti#virale#:##
a)$$IFN1$$ c)$IFN3$$$
b)$$IFN$2$$ d)$Cellules$NK$$$
Réponse#:#b##
L’IFN#2#correspond#à#l’IFNγ,#qui#est#une#cytokine#effectrice#de#l’immunité#adaptative.##
$
Q29)#L’IFNβ#est#surtout#produit#par#:##
a)$$Les$fibroblastes$$$ c)$$Les$cellules$infectées$par$un$virus$$$
b)$$Les$cellules$du$trophoblaste$$$ d)$$Les$cellules$NK$$$
Réponses#:#a#et#c##
$
Q30)#Eliminer#la#réponse#incorrecte#:##
a)$$Les$cellules$NK$reconnaissent$les$cellules$infectées$par$des$virus$via$l’association$CMH1/Ag$$$
b)$$Les$cellules$NK$reconnaissent$des$changements$de$surface$des$cellules$infectées$par$le$virus$$$
c)$$Les$cellules$NK$sont$des$productrices$d’IFNγ$$$
d)$$L’activité$cytotoxique$des$cellules$NK$est$stimulée$par$les$IFN$de$type$1$$$
Réponse#:#a##
La#réponse#a#est#fausse,#il#faudrait#mettre#LT8#à#la#place#de#cellules#NK#pour#que#ce#soit#juste.##
#
$
Q31)#Les#supports#de#l’immunité#protectrice#contre#le#virus#de#la#rage#sont#:##
a)$$Les$Ac$neutralisants$$$ c)$$Les$Ac$dirigés$contre$les$glycoprotéines$
b)$$Les$LT$cytotoxiques$$$ d’enveloppe$du$virus$$$
d)$$Les$cellules$NK$$$
Réponses#:#a#et#c##
$
Q32)#Quel#est#le#mécanisme#le#plus#fréquent#d’échappement#des#virus#à#la#réponse#immunitaire#adaptative#
?##
a)$$La$variation$antigénique$$$ c)$$Des$Ac$facilitants$$$
b)$ $L’absence$ ou$ une$ faible$ production$ d’Ac$ d)$$Le$blocage$de$la$réponse$cellulaire$$$
neutralisants$$$
Réponse#:#a##
La#réponse#c)#correspond#à#des#Ac#qui#se#fixent#sur#les#virus#et#facilitent#leur#pénétration#(c’est#l’inverse#des#Ac#
neutralisants).##
$

5/15$
14
Q33)#L’œil#bleu#ou#blue#eye#ou#uvéite#du#chien#qui#survient#à#la#suite#d’une#infection#par#le#CAV1#est#dû#:##
a)$$A$une$HS2$$$
b)$$A$une$HS3$$$
c)$$Au$fait$que$l’œil$est$un$espace$immunologique$protégé$laissant$libre$cours$au$virus$$$
d)$$A$l’action$néfaste$de$complexes$immuns$$$
Réponses#:#b#et#d##
L’action#néfaste#de#complexes#immuns#correspond#en#fait#à#leur#dépôt.#$
$
Q34)#Les#virus#enveloppés#ne#peuvent#pas#être#lysés#par#le#complément#parce#que#leur#enveloppe#externe#
est#résistante#à#la#formation#de#pores#par#le#CAM#(Complexe#d’Attaque#Membranaire),#vrai#ou#faux#?##
a)$$Vrai$$$ b)$$Faux$$$
Réponse#:#b##
$
Q35)#L’immunité#protectrice#contre#les#protozoaires#est#préférentiellement#«#portée#»#par#:##
a)$$Les$Ac$neutralisants$$$ c)$$Une$réponse$de$type$Th1$$$
b)$$Une$réponse$de$type$Th2$$$ d)$$La$production$d’IgE$$$
Réponse#:#c##
$
Q36)#Dans#le#cas#de#l’immunité#anti"parasitaire,#le#terme#de#prémunition#signifie#:##
a)$$L’existence$d’une$immunité$préalable$$$
b)$$Un$état$de$résistance$lié$à$la$persistance$du$ou$des$parasites$$$
c)$$Un$état$réfractaire$et$inné$à$l’infestation/infection$par$des$parasites$$$
d)$$Un$état$d’HS$aux$parasites$$$
Réponse#:#b##
La#réponse#c)#est#possible#(mais#pas#à#propos#de#la#prémunition),#sur#le#point#génétique#le#CMH#fait#que#
certaines#personnes#présentent#des#Ag#plus#efficacement#que#d’autres.#Exemple#de#prémunition#:#le#vaccin#BCG#
contre#la#tuberculose#:#l’injection#de#M.#bovis#active#une#immunité#spécifique#basale#contre#les#mycobactéries.##
$
Q37)#La#phagocytose#est#le#principal#mécanisme#de#défense#innée#contre#les#Helminthes,#vrai#ou#faux#?##
a)$$Vrai$$$ b)$$Faux$$$
Réponse#:#b##
Les#Helminthes#sont#trop#gros#pour#être#phagocytés.##
$
Q38)#La#cellule#clé#de#la#défense#contre#les#Helminthes#est#selon#vous#:##
a)$$Le$macrophage$$$ c)$$LeLB$$$
b)$$Le$polynucléaire$neutrophile$$$ d)$$Le$PN$éosinophile$$$
Réponse#:#d##
Les#PN#éosinophiles#sont#les#seules#cellules#qui#ont#les#enzymes#capables#de#détruire#leur#cuticule.##
$
Q39)# Un# vaccin# contre# la# tique# Boophilus# microplus# (nom# Tick# guard)# :# le# ou# les# principe(s)# de# l’action#
protectrice#de#ce#vaccin#repose(nt)#sur#:##
a)$$Le$développement$d’une$immunité$cellulaire$dirigée$contre$les$cellules$des$glandes$salivaires$de$la$
tique$$$
b)$$La$production$d’Ac$antictique$chez$les$bovins$vaccinés$$$
c)$$La$destruction$par$des$Ac$prélevés$au$cours$du$repas$sanguin$contre$des$Ag$du$tube$$digestif$de$la$
tique$$$

6/15$
14
d)$$Le$développement$d’une$HS$chez$le$bovin$vacciné$conduisant$à$l’élimination$rapide$$(=expulsion$
de$la$tique)$$$
Réponses#:#b#et#c##
Ce#vaccin#n’est#pas#commercialisé#en#France,#car#il#ne#fonctionne#que#contre#cette#espèce#précise#de#tique#qui#
n’est#pas#présente#chez#nous.#La#tique#n’a#pas#le#temps#de#transmettre#le#pathogène#(elle#meurt#pendant#le#
repas#sanguin#ou#juste#après).#Après#fixation#de#l’Ac#sur#l’Ag,#il#y#a#activation#du#complément#et#destruction#
cellulaire.##
Remarque#:#le#vaccin#contre#la#boreliose#chez#le#chien#fonctionne#de#la#même#façon.##
#
Q40)# La# plupart# des# infections# fongiques# ne# conduisent# pas# à# une# maladie# sévère# et# sont# contrôlées# par#
l’immunité#innée,#vrai#ou#faux#?##
a)$$Vrai$$$ b)$$Faux$$$
Réponse#:#a##
La#plupart#de#ces#infections#sont#secondaires.#Il#existe#tout#de#même#des#exceptions#:#par#exemple,#
l’Aspergillose#qui#est#une#maladie#grave.##
$
Q41)#Les#LAK#(Lymphocyt#Activated#Killer)pour#lutter#contre#la#progression#tumorale#sont#obtenus#par#:##
a)$$Injection$répétée$d’IL2$homologue$chez$le$patient$$$
b)$ $Un$ tri$ de$ ces$ lymphocytes$ spécialisés$ (par$ cytométrie$ de$ flux)$ qui$ sont$ ensuite$ réc$ $injectés$ au$
patient$$$
c)$$Un$traitement$ex$vivo$des$lymphocytes$du$patient$en$présence$d’IL2$suivi$d’une$$réinjection$de$ces$
lymphocytes$activés$$$
d)$$Un$traitement$ex$vivo$des$lymphocytes$du$patient$en$présence$d’IFNγ$suivi$d’une$réc$$injection$de$
ces$lymphocytes$activés$$$
Réponse#:#c##
L’IL2#peut#intervenir#sur#les#LAK.#Elle#intervient#dans#la#médiation#cellulaire#:#c’est#un#facteur#de#croissance#des#
lymphocytes.#L’IFNγ#intervient#dans#la#fin#de#la#médiation#cellulaire#en#activant#les#macrophages#avec#un#rôle#
cytotoxique#et#cytostatique.#Les#LAK#ne#sont#pas#sensibles#à#l’IFNγ.##
Les#patients#atteints#de#cancers#ne#sont#pas#déficitaires#en#IL2.#L’injection#in#vivo#de#trop#d’IL2#peut#induire#des#
dégâts.#L’IL2#a#un#mode#de#fonctionnement#paracrine#avec#une#production#au#niveau#local#(temps#de#demi5vie#
très#court).#L’injection#en#IV#d’IL2#ne#va#donc#pas#toucher#toutes#les#cellules.#L’injection#en#IV#d’IL2#induit#la#
mort#des#patients#dans#les#heures#qui#suivent#l’injection.#Il#y#a#en#effet#activation#de#l’ensemble#des#
lymphocytes#induisant#une#tempête#cytokinique#(avec#en#particulier#des#cytokines#pro5inflammatoires).##
$
Q42)#Quels#sont#parmi#les#quatre#Ag#cités,#les#Ag#possiblement#associés#à#des#tumeurs#(AAT)#?##
a)$$Protéine$du$soi$mutée$$$ c)$$Protéine$du$soi$normale$$$
b)$$Produit$d’un$oncogène$$$ d)$$Virus$oncogène$$$
Réponses#:#a,b#et#d#La#réponse#(c)#serait#vraie#si#les#protéines#du#soi#étaient#surexprimées.##
$
Q43)#Quelle#est#la#cellule#classiquement#associées#à#l’immuno"#surveillance#tumorale#?##
a)$$Les$macrophages$activés$$$ c)$$Les$cellules$dendritiques$$$
b)$$Les$LT$cytotoxiques$$$ d)$$Les$cellules$NK$
$$
Réponses#:#d##

7/15$
14
$
Q44)#Le#vaccin#Oncept#melanoma#développé#contre#le#mélanome#malin#du#chien#(commercialisé#aux#USA#et#
en#cours#d’essai#en#France)#:##
a)$$Est$un$vaccin$ADN$$$
b)$$Vise$à$induire$une$immunité$contre$la$tyrosinase$du$chien$$$
c)$$Est$basé$sur$l’utilisation$d’une$tyrosinase$humaine$$$
d)$ $Est$ basé$ sur$ l’activation$ des$ lymphocytes$ dirigés$ contre$ la$ tyrosinase$ par$ l’IL2$ $présente$ dans$ le$
vaccin$$$
Réponses#:#a,b#et#c##
C’est#un#vaccin#hétérologue#(vaccination#d’une#espèce#pour#une#autre#espèce).#La#tyrosinase#humaine#doit#être#
suffisamment#proche#de#la#tyrosinase#canine,#mais#en#même#temps#suffisamment#éloignée#pour#induire#une#
réponse#immunitaire.#Il#y#a#deux#grands#types#de#vaccins#:##
!#Thérapeutique#qui#mène#à#la#guérison#du#patient#(exemple#:#désensibilisation#aux#allergies,#vaccin#anti5
cancéreux)##
!#Prophylactique#qui#sert#à#éviter#le#développement#de#la#maladie#Dans#le#cas#du#vaccin#contre#la#rage#:#on#
n’est#pas#malade#!#Car#pour#la#rage#malade#=#mort.##
$
Q45)#Parmi#les#mécanismes#suivants,#quels#sont#ceux#qui#sont#associés#à#l’échappement#des#tumeurs#aux#
réponses#immunitaires#?##
a)$$Surexpression$de$l’Ag$tumoral$$$
b)$$Déficit$de$production$de$l’Ag$tumoral$$$
c)$$Mutation$des$gènes$du$CMH$$$
d)$$Production$de$cytokines$immunocsuppressives$$$
Réponses#:#b,#c#et#d##
$
Q46)#Une#xénogreffe#est#:##
a)$$Une$greffe$entre$individus$de$la$même$espèce$mais$différents$génétiquement$$$
b)$$Une$greffe$entre$deux$individus$identiques$génétiquement$$$
c)$$Une$greffe$entre$individus$d’espèces$différentes$et$donc$très$différents$$génétiquement$$$
d)$$Une$greffe$réalisée$où$le$donneur$et$le$receveur$correspondent$au$même$individu$$$
Réponse#:#c##
a=allogreffe,#b=#isogreffe,#d=#autogreffe##
$
Q47)#Une#réaction#un#greffon#contre#l’hôte#ou#GVH#(Graft#Versus#Host)#peut#survenir#:##
a)$$Si$le$donneur$de$la$greffe$est$immunodéprimé$$$
b)$$Si$le$receveur$de$la$greffe$est$immunodéprimé$$$
c)$$Lorsque$la$greffe$concerne$un$organe$lymphoïde$(ex$:$la$moelle$osseuse)$$$
d)$$Lorsque$le$donneur$et$le$receveur$sont$histocincompatibles$$$
Réponses#:#b,#c#et#d##
$
Q48)#Le#mécanisme#de#tolérance#centrale#pour#les#LT#a#lieu#dans#:##
a)$$La$moelle$osseuse$$$ c)$$Le$cortex$des$nœuds$lymphatiques$$$
b)$$Le$foie$$$ d)$$Le$thymus$$$
Réponse#:#d##
Tolérance#centrale#:#reconnaître#et#ne#pas#réagir#au#soi,#cela#s’apprend#dans#le#lieu#de#production#des#LT.##

8/15$
14
$
Q49)#Les#IgE#:##
a)$$Sont$aussi$appelés$réaginines$$$
b)$$Ont$une$demi$cvie$de$3$à$4$semaines$$$
c)$$Sont$présents$en$faible$quantité$dans$le$sérum$chez$le$chien$(<1mg/mL)$$$
d)$$Induisent$seuls$la$dégranulation$des$mastocytes$$$
Réponse#:#a#et#c##
$
Q50)#Les#prostaglandines#et#leucotriènes#sont#des#médiateurs#préformés##
a)$$Vrai$$$ b)$$faux$$$
Réponse#:#b##
$
Q51)#L’histamine#n’est#pas#le#principal#médiateur#chez#les#bovins#
a)$Vrai$$ $ b)$Faux$$
Réponse#:#a,#c’est#la#serotonine##
$
Q51)#La#DAPP#est#:##
a)$$Une$dermatose$prurigineuse$$$ c)$$Due$à$une$HS$contre$Dipylididium#caninum###
b)$$Une$pulicose$$$ d)$$Due$à$la$salive$de$Ctenocephalides#felis$$$
Réponse#:#a#et#d##
$
Q52)#Les#principaux#médiateurs#de#l’HS2#sont#:##
a)$IgM$$ b)$IgE$$ c)$LT$$ d)$IgG$$
Réponse#:#a#(les#IgG#sont#minoritairement#impliqués),#ce#sont#les#Ac#qui#fixent#le#plus#efficacement#le#
complément.#IgE#!#HS1#;#IgM#!#HS2#;#IgG#!#HS3#
$
Q53)#Quelle#est#la#cellule#principale#de#l’HS3#?##
a)$$Macrophage$$$ c)$$LB$$$
b)$$Cellule$dendritique$$$ d)$$PNN$$$
Réponse#:#d##
(activés#par#les#CI#;#le#contenu#de#leurs#granules#causeront#alors#des#lésions#cellulaires)#
#
Q54)#Quelle#est#l’hyper"sensibilité#lié#à#la#réaction#d’Arthus#?##
a)$1$ b)$2$$ c)$3$$ d)$4$$
Réponse#:#c##
$
Q55)#L’uvéite#ou#l’œil#bleu#du#chien#est#dû#à#:##
a)$$Un$adénovirus$CAV$1$$$ c)$$Le$virus$de$l’hépatite$de$Rubarth$$$
b)$$Un$adénovirus$CAV$2$$$ d)$$Le$virus$de$la$maladie$de$Carré$$$
Réponse#:#a#et#c##
$
Q56)#Le#phénomène#de#Koch#est#une#HS4#?##
a)$Vrai$$ b)$Faux$$
Réponse#:#a##
$
Q57)#Quelles#sont#les#tests#alternatif#à#l’intradermoréaction#à#la#tuberculine#?##
a)$$Test$IFNg$$$ d)$ $Test$ de$ transformation$ lymphoblastique$ en$
b)$$Test$à$la$brucelline$$$ présence$d’IFNg$$$
c)$$Test$ELISA$pour$le$dosage$des$Ac$anti$IFNg$$$
$
Réponse#:#a#

9/15$
14
On#mélange#sang#+#tuberculline.#Si#l’individus#est#sensibilisé,#il#aura#des#LT#activé#et#actif#qui#réagissent#
en#présence#de#la#tuberculline#et#produise#des#IFNg.#On#dose#les#IFNg#18h#après.$$
#
Q58)#Quelle#est#la#réponse#inexacte#?##
a)$$HS4$est$dite$retardée$$$
b)$$HS4$est$transférée$par$injection$de$lymphocytes$d’un$donneur$sensible$à$un$receveur$$naïf$$$
c)$$HS4$est$transférée$par$injection$d’Ac$d’un$donneur$sensible$à$un$receveur$naïf$$$
d)$$HS4$engendre$la$formation$d’un$granulome$$$
Réponse#:#c##
Q59)#Le#déficit#en#C3#chez#le#chien#est#un#déficit#secondaire#observé#après#infection#virale#ou#bactérienne#?##
a)$$Vrai$$$ b)$$Faux
Réponse#:#b#(primaire)##
Q60)#Le#principe#de#la#première#vaccination#de#Sir#Edward#Jenner#contre#la#variole#humaine#est#:##
a)$$La$variolisation$des$personnes$à$vacciner$$$ c)$$Un$vaccin$hétérologue$$$
b)$$Un$vaccin$à$germe$inactivés$$$ d)$$Utilisation$de$cowcpox$de$la$vache$$$
Réponse#:#c#et#d##
$
Q61)#l’ordre#de#grandeur#de#IgG#dans#le#colostrum#de#la#vache#est,#en#g/L#:##
a)$5$ b)$25$$ c)$50$$ d)$100$$
Réponse#:#c##
$
Q62)#La#capacité#adjuvante#des#sels#d’aluminium#repose#sur##
a)$$Effet$de$dépôt$$$ c)$$Effet$immunostimulant$$$
b)$$Effet$de$carrier$$$ d)$$Tous$$$
Réponse#:#d##
#
Q63)# La# vaccination# intradermique# ou# transcutanée# est# avantageuse# par# rapport# à# sous"cutanée# ou#
intramusculaire#car##
a)$$Ag$persiste$plus$longtemps$$$ c)$$Pas$d’adjuvant$nécessaire$$$
b)$$Les$cellules$dendritiques$sont$plus$nombreuses$ d)$$LB$et$LT$mémoire$y$siègent$préférentiellement$
$$
$$
Réponse#:#b##
Q64)#L’ordre#de#grandeur#des#accidents#post"vaccin#chez#le#chien#et#le#chat#est#:##
a)$$5/10$000$$$ b)$$50/10$000$$$ c)$$100/10$000$$$ d)$$200/10$000$$$
Réponse#:#b##
$
Q65)#Quel#est#l’intrus#?##
a)$$Maladie$d’Addison$$$ c)$$Thyroïdie$d’Hashimoto$$$
b)$$Maladie$de$carré$$$ d)$$Maladie$de$Basedow$$$
Réponse#:#b#n’est#pas#une#maladie#auto5immune###
$
Q66)#Le#mécanisme#pathologique#des#maladies#auto"immunes#implique#quasi"exclusivement#des#auto"Ac##
a)$$Vrai$$$ b)$$Faux$$$
Réponse#:#b#(Lymphocytes#auto5réactifs)#
Q67)#La#myasthénie#ou#myasthénia#gravis#est##
a)$$Une$maladie$autocimmune$des$muscles$$$

10/15$
14
b)$$Un$lymphocyte$autocréactif$contre$les$récepteurs$à$l’acétyl$choline$$$
c)$$Un$Ac$autocréactif$contre$les$récepteurs$à$l’acétyl$choline$$$
d)$$Un$antagoniste$à$acétyl$choline$$$
Réponses#:#a,#c##
Q68)#L’histiocytome#est#une#tumeur#impliquant#:##
a)$LB$$ c)$Macrophage$$
b)$LT$$ d)$Fibroblaste$$
Réponse#:#c##
Q69)#la#protéine#de#Bence"Jones#est##
a)$$Une$protéine$excrétée$dans$l’urine$$$ c)$$Observée$lors$de$gammapathies$$$
b)$$Une$chaine$légère$d’Ig$$$ d)$$Un$facteur$rhumatoïde$$$
Réponses#:#a,#b#et#c#/#RQ-:-CECI-N’A-PAS-ETE-ABORDÉ-EN-COURS#
$
Q70)#Chassez#l’intrus#parmi#les#dégranulation#des#mastocytes#:##
a)$$FcεRI$$$ b)$$Ca2+$$$ c)$$Le$complément$$$ d)$$Allergène$$$
Réponse#:#c##
$
Q71)# Le# mécanisme# d’action# de# la# vaccination# anti"allergène# (ou# désensibilisation# repose# sur# le(s)#
principe(s)#suivant(s)#:##
a)$$Identification$de$l’allergène$et$soustraction$de$l’animal$à$cet$allergène$$$
b)$$Identification$de$l’allergène$et$injection$très$progressive$de$faibles$quantités$$$
c)$$La$réorientation$de$la$réponse$immunitaire$vers$une$voie$Th1$$$
d)$$Un$changement$du$«$pattern$»$des$cytokines$induites$avec$forte$production$d’ILc4$$$
Réponse#:#b#et#c##
$
Q72)#Quelle(s)#est#(sont)#les#réactions#d’HS#qui#peuvent#être#associée(s)#à#la#pénicilline#?##
a)$$HS1$$$ b)$$HS1$et$2$$$ c)$$HS1,$2$et$3$$$ d)$$HS1$,2$,3$et4$$$
Réponse#:#d##
$
Q73)#L’HS#2#est#surtout#due#à#un#mécanisme#de#cytotoxicité#dépendante#des#Ac?##
a)$$Vrai$$$ b)$$Faux$$$
Réponse#:#a##
$
Q74)#La#maladie#hémolytique#du#poulain#nouveau"né#:##
a)$$Est$due$à$une$HS2$$$
b)$$Est$due$aux$Ac$maternels$présents$dans$le$colostrum$$$
c)$$Est$due$à$la$sensibilisation$de$la$mère$par$les$Ags$érythrocytaires$présents$chez$le$$fœtus$$$
d)$$Survient$généralement$dès$la$première$gestation$$$
Réponse#:#a,#b#et#c##
$
Q75)#Les#signes#cliniques#et#lésionnels#présents#dans#l’anémie#infectieuse#des#équidés#peuvent#s’expliquer#
par#des#phénomènes#d’HS#2#et#3#?##
a)$$Vrai$$$ b)$$Faux$$$
Réponse#:#a#

11/15$
14
$
Q76)#Identifier#le#ou#les#cas#possibles#d’HS#2#:##
a)$$Mère$Rhc,$père$Rh+,$enfant$Rhc$$$ b)$$Mère$Rh+,$père$Rh+,$enfant$Rh+$$$
c)$$Mère$Rhc,$père$Rh+,$enfant$Rh+$$$ d)$$Mère$Rh+,$père$Rhc,$enfant$Rhc$$$
Réponse#:#c##
Q77)#La#tuberculine#est#:##
a)$$Un$vaccin$utilisé$contre$la$tuberculose$à$M.$bovis$chez$les$bovins$$$
b)$$Un$extrait$protéique$de$M.$bovis$$$
c)$$Un$réactif$permettant$de$rechercher$un$état$d’HS$chez$un$bovin$infecté$ou$non$par$$M.$bovis$$$
d)$$Un$réactif$induisant$une$induration$chaude$et$douloureuse$au$site$d’injection$dans$les$$10h$suivant$
l’intradermoréaction$$$
Réponse#:#b#et#c##
$
Q78)#Le#principe#du#test#à#l’IFN"γ#est#le#suivant#:##
a)$$L’IFN$gamma$sanguin$est$dosé$par$ELISA$$$
b)$$L’IFN$gamma$sanguin$est$dosé$72h$après$l’intradermoréaction$du$bovin$à$dépister$$$
c)$$L’IFN$gamma$est$dosé$18h$après$stimulation$in$vitro$des$lymphocytes$du$sang$par$la$$tuberculine$$$
d)$$L’IFN$gamma$est$dosé$par$un$ELISA$«$sandwich$»$$$
Réponse#:#c#et#d##
$
Q79)#Chassez#l’intrus#parmi#les#composants#cellulaires#essentiels#d’un#granulome#:##
a)$ $Les$ macrophages$ b)$ $Les$ lymphocytes$ c)$ $Les$ cellules$ d)$ $Les$ lymphocytes$
$$ T$$$ géantes$$$ B$$$
Réponse#:#d##
$
Q80)#Les#Ags#du#CMH#1#&#2#ont#pour#rôle#principal#le#rejet#des#greffes#:##
a)$Vrai$$ b)$Faux$$
Réponse#:#b##
Q81)#La#sélection#négative#des#lymphocytes#T#:##
a)$$Consiste$à$éliminer$les$thymocytes$CD3c,$CD4c,$CD8c$$$
b)$$Concerne$les$thymocytes$CD3+,$CD4+,$CD8+$$$
c)$$Se$produit$au$contact$des$cellules$épithéliales$du$cortex$du$thymus$$$
d)$$Se$produit$au$contact$des$cellules$dendritiques$du$thymus$$$
Réponse#:#b#et#d##
Q82)#Les#chiens#de#la#race#samoyèdes#sont#sensibles#au#diabète#insulinodépendant#?##
a)$$Vrai$$$ b)$$Faux$$$
Réponse#:#a##
$
Q83)#À#propos#de#la#figure#suivante,#identifier#les#réponses#exactes#:##
a)$$Les$Ac$de$souris$normales$ne$reconnaissent$pas$les$protéines$de$membrane$des$plaquettes$$$
b)$ $Les$ Ac$ de$ souris$ immunisées$ avec$ le$ virus$ JEV$ se$ fixent$ sur$ des$ protéines$ membranaires$ des$
plaquettes$$$
c)$ $Les$ Ac$ des$ souris$ immunisées$ avec$ le$ virus$ DV$ se$ fixent$ sur$ des$ protéines$ membranaires$ des$
plaquettes$$$
d)$ $Il$ y$ a$ mimétisme$ moléculaire$ avec$ la$ protéine$ NS1$ du$ virus$ de$ la$ dengue$ et$ la$ protéine$ DPI$ des$
membranes$plaquettaires$$$

12/15$
14
$
Réponse#:#a,#c#et#d#
$
$
Q84)#Chassez#l’intrus#:##
a)$$Le$virus$leucogène$félin$ou$FeLV$$$ c)$$Le$virus$de$la$leucose$bovine$$$
b)$$Le$virus$de$l’hépatite$de$Rubarth$chez$le$chien$$$ d)$$Le$virus$de$la$maladie$de$Marek$$$
Réponse#:#b##
$
Q85)#Chassez#l’intrus#:##
a)$$Le$FIV$$$ c)$ $Le$ virus$ de$ la$ bursite$ infectieuse$ des$ oiseaux$
b)$$Le$BVDV$$$ (birnavirus)$$d)$$Le$virus$de$la$grippe$équine$$$
Réponse#:#d##
$
Q86)#La#célèbre#expérience#dite#«#de#Pouilly#le#fort#»#réalisée#par#Pasteur#et#ses#collaborateurs#en#1881#a#
trait#à#un#essai#de#vaccination#contre#:##
a)$$Le$choléra$des$poules$$$ c)$$La$rage$$$
b)$$Le$charbon$des$ruminants$$$ d)$$Le$rouget$du$porc$$$
Réponse#:#b##
Q87)#Le#composant#principal#du#colostrum#de#la#vache#est#:##
a)$$Les$IgA$$$ b)$$Les$IgG$$$ c)$$Les$IgM$$$ d)$$LesIgG2$$$
Réponse#:#b##
$
Q88)#Parmi#les#caractéristiques#suivantes,#quelle(s)#est#(sont)#celle(s)#qui#ne#s’applique(nt)#pas#aux#vaccins#à#
germes#vivants#?##
a)$$Nombre$de$doses$réduit$$$ c)$$Peu$coûteux$à$produire$$$
b)$$Adjuvants$non$indispensables$$$ d)$$Pas$de$risque$de$réversion$$$
Réponse#:#d##
$
Q89)#D’après#le#tableau#suivant,#quelles#affirmations#sont#exactes#?##
a)$ $Les$ souris$ immunisées$ avec$ le$ vaccin$ dit$ commercial$ sont$ mieux$ protégées$ qu’avec$ le$ vaccin$
expérimental$RV6$$$
b)$$Le$vaccin$expérimental$RV6$est$un$vaccin$vivant$$$
c)$$Les$souris$OF1$immunisées$avec$le$vaccin$expérimental$RV6$sont$totalement$$protégées$après$une$
épreuve$virulente$non$létale$$$
d)$$Le$vaccin$dit$commercial$est$plus$protecteur$que$le$vaccin$expérimental$Rv6$$$

13/15$
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14
CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM

CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM


Les hypersensibilités : bilan

Hypersensibilité Hypersensibilité de type 1 Hypersensibilité de type 2 Hypersensibilité de type 3 Hypersensibilité de type 4


Appellations HS immédiate Hypersensibilité cytotoxique HS à dépôt de complexes immuns HS granulomateuse ou
synonymes Allergie, atopie, anaphylaxie Phénomène d'Arthus (si locale) ou HS de contact
maladie sérique (si systémique)
Délai Immédiate (10mn) Quasi-immédiate (3 à 4h) Quasi-immédiate (3 à 4h) Retardée (12 à 72h)
Conséquences Œdème, bronchoconstriction, Cytotoxicité Dépôts de complexes immuns Granulome,
globales inflammation Hémolyse Vascularite inflammation
Cellules Mastocytes (des muqueuses et des TC) Cellules cibles : toutes les cellules Neutrophiles Lymphocytes TCD4+
principales Plasmocytes à IgE
Cellules Lymphocytes Th2 Macrophages Mastocytes Macrophages
secondaires Lymphocytes mémoire Neutrophiles Macrophages Basophiles/mastocytes
Cellules présentatrices d’AG Eosinophiles Plasmocytes à IgG Cellules NK
Plaquettes NK LTCD8+
Lymphocytes Th17
Médiateurs IgE= « réaginines » IgM Complexes immuns Chimiokines
(hors cytokines) Histamine et sérotonine Complément IgG (Pas d’IgM !)
Prostaglandines et leucotriènes Anaphylatoxines (C3a et C5a) Complément
Catécholamines C5a (chimiotactique)
Calcium
Cytokines IL5 : attirent les éosinophiles IL6 : prolifération cellulaire IFN-γ : chimiotactisme
impliquées IL4 : activent les LB TGFβ : fibrose IL12
IL31 : prurit IL2 : activation NK/Mφ
IL1β IL1
IL13 TNF-α
IL6
TNFα

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Inducteurs Allergènes Antigènes Complexes immuns Bactéries intracellulaires
Constitutifs cellulaires
Antigènes érythrocytaires Antigènes (=haptènes) capables de se
Antigènes du CMH fixer à des protéines de la peau
Antigènes cryptiques

Membrnaires exogènes
(antibiotiques, AINS, vaccins)
er
Mécanismes 1 contact: Présentation des allergènes Après une phase de latence, les antigènes Dépôts de complexes immuns insolubles L'Ag, après un 1er contact initiateur, active
mis en jeu aux LTh2 : production d’IgE (commutation (exogènes ou auto-Ags) sont reconnus par (qui ne peuvent pas être éliminés) sur les lymphocytes Th1 sensibilisés via les
isotypique induite par IL5 et IL4) des Ac (IgM surtout) conduisant à l’endothélium vasculaire dans les lieux de cellules dendritiques (et l'IL12)
l'activation du complément qui peut perturbation du flux sanguin :
e
2 contact: l'Ag se lie aux IgE fixées par leur être :  rein  prolifération de ces lymphocytes T et
fragment Fc sur les mastocytes   totale  lyse des cellules porteuses  cœur (par projection, plus rare) production de cytokines Th1 (dont l'IFN-γ),
dégranulation des mastocytes avec des de ces Ags (dans le cas des hématies,  capillaires qui par cascade va attirer puis activer les
médiateurs actifs on a une hémolyse) par le Complexe  membranes synoviales des macrophages et autres cellules (NK) qui
 Préformés (histamine et d’attaque du complément articulations) vont à leur tour produire des composés
sérotonine chez les bovins) en une lyse intra vasculaire est rapide inflammatoires et induire la lyse des
qqes sec, et se traduit par l’apparition d’un Les neutrophiles attirés par cellules cibles (par les lymphocytes
 Néosynthétisés ictère flamboyant. chimiotactisme libèrent le contenu de cytotoxiques et les cellules NK).
(prostaglandines) en qqes leurs granules dans les tissus où les CI se Cette réaction d'HS peut conduire à la
minutes à qqes heures  incomplète, les macrophages sont déposés, à l'origine de lésions formation de granulomes autour de l'Ag
(+neutrophiles, éosinophiles et NK) peuvent tissulaires. lorsque ce dernier persiste
On parle de choc anaphylactique vrai intervenir en phagocytant les
(implique IgE et mastocytes). cellules porteuses des Acs (ou Dans les formes systémiques, les
facteurs du C' =opsonines) à l'origine plaquettes jouent un rôle primordial dans
Passée cette 1ère phase, d'autres cellules d'une lyse extravasculaire (ADCC) les lésions vasculaire à l'origine du
sont recrutées sur le site inflammatoire, qui a lieu dans le foie ou la rate et chimiotactisme et de l'inflammation.
PMNs et éosinophiles à l'origine de n’entraîne pas d’ictère.
dommages tissulaires s'ajoutant aux Différentes modalités cliniques selon le
réactions inflammatoires des premiers Les fragments C5a et C3a entraînent une lieu du dépôt des CI: vascularites,
instants (= phase tardive de la réaction) vasodilatation et un œdème : c’est un choc glomérulonéphrites, uvéites, dermatites,
anaphylactoïde polyarthrites, ...
(indiscernable cliniquement du choc
anaphylactique mais ne reposant pas sur

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l’activation des mastocytes par les IgE)

Diagnostic Injection intradermique d’antigènes Test de Coombs : mise en évidence  Injection intradermique d’haptènes
(Chien, Homme : cf dermato) différent d’auto-anticorps dans le sang (indirect) (tuberculinisation) (Bovins)
de bovins ! ou fixés aux hématies (direct)  Dosage de l’IFNγ
Dosage d’IgE pour identifier l’allergène  ELISPOT
Rôle Cytotoxicité : lutte anti-helminthes, Lutte contre les bactéries intra-cellulaires
physiologique lutte anti-tumorale (Mycobactéries,…) et les protozoaires et
certains helminthes (larves de
Dyctyocaulus, Schistosome,
Paramphistome,…)
Exemple de Dermatite atopique Maladie hémolytique du poulain Lésions rénales : glomérulonéphrites Tuberculose (tuberculine)
pathologies DAPP nouveau-né Lésions articulaires : Maladie des abcès
associées chez Complexe granuleux éosinophilie du Conséquence de maladies infectieuses Arthrite rhumatoïde Schistosomiase
l’animal chat (ex : piroplasmose) Lésions cutanées : Lupus Brucellose (brucelline) Leishmaniose
Dermatite estivale chronique du Maladie transfusionnelle Érythémateux Disséminé, purpura (leishmanine) Morve (malléine)
cheval Pancytopénie Neonatale Bovine hémorragique, rouget Dermatites de contact (nombreux Ags)
Lésions vasculaires : Maladie sérique,
PIFhumide
Lésions oculaires : Uvéite
Exemple de Rhume des foins Hypersensibilités médicamenteuses Poumon du fermier Dermatite de contact (ciment,…)
pathologies Asthme Glomérulonéphrite post- Tuberculose
associées chez Sinusite allergique Allergies streptococcique
l’homme alimentaires HS médicamenteuse
Traitement Spécifique : Stopper la transfusion dès l’apparition Anti-inflammatoires Anti-inflammatoires
éventuel Eviction de l’allergène des premiers signes Corticoïdes (corticoïdes pour les dermatites de
Hyposensibilisation contact)
Systématique : Test-cross (Coombs) avant la
Anti-inflammatoires transfusion : vérifier la compatibilité Immunosuppresseurs
β2-mimétiques
α-antagonistes Retrait du médicament inducteur Antagonistes du TNF
Anti histaminiques associé
Adrénaline
Anti-prurit

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Quelques questions posées par les propriétaires (réponses à vulgariser !) :
 A quoi sert la vaccination ?
Elle permet la mise en place d’une réponse immunitaire protectrice chez l’individu, elle limite l’expression des signes cliniques et
l’excrétion de l’agent pathogène. Elle protège l’individu et la population (immunité de troupeau).
 Comment ça marche ?
On expose l’individu à un agent pathogène inoffensif pour qu’il développe une réponse immunitaire sans déclencher une maladie. Il y a
mise en place d’une mémoire mais il est important de l’entretenir grâce aux rappels vaccinaux.
 Pourquoi faire vacciner contre une maladie presque disparue ?
- Risques d’émergence (vecteurs, mouvement d’animaux)
- Agents pathogènes peuvent être présents chez des réservoirs (faune sauvage).
- Agents pathogènes présents chez des individus sans signes cliniques
Remarque : certaines maladies ont disparu (comme la peste bovine et la variole), on a donc arrêté la vaccination.
 Pourquoi vacciner un adulte ?
- Entretenir une mémoire immunitaire
- Protéger les individus sensibles, immunité de troupeau
 Doit-on vacciner un animal qui ne sort pas ?
La vaccination est fonction de l’épidémiologie de la maladie. Dans le cas de maladies très contagieuses, le propriétaire peut être un
vecteur, il faut donc vacciner. (ex : la panleucopénie féline est très résistant dans le milieu extérieur et peut être transportée sur nos
chaussures).
 N’administre-t-on pas trop de vaccin aux jeunes ?
Les associations de valence sont étudiées et leurs efficacités sont prouvées.
 Un vaccin est-il efficace à 100% ?
NON. Il y a des risques de « non répondeurs », de réversion du vaccin, de mauvais protocole. Les souches peuvent être différentes entre
le vaccin et l’infectante (nombreux sérogroupes).

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Changer de producteurs peut être intéressant pour élargir la protection
 Quels sont les risques liés à la vaccination ?
Il y en a peu (50/10 000). Il peut y avoir des réactions locales et encore plus rarement des réactions générales.
 Les conservateurs et adjuvants sont-ils à risque ?
Ils ont été étudiés (AMM) donc les risques sont faibles. Les conservateurs empêchent le développement de bactéries dans le vaccin et
les adjuvants augmentent la réponse immunitaire.
 La vaccination peut-elle déclencher la maladie ?
Généralement non. Il peut y avoir une petite maladie vaccinale et une excrétion des souches vaccinales (ex : toux du chenil).

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CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM

CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM


Gom’s, Cam, Gwi 28/04/09
Stéphane Chloé Virologie 14h – 15h
Stephagnoli the BG

VACCINATION DES CARNIVORES DOMESTIQUES


 Objectifs de la vaccination

-Vaccination individuelle
-Vaccination collective : il faut limiter la circulation des agents pathogènes. Plus l’on vaccine au
sein d’un groupe, plus les individus non vaccinés de ce groupe seront protégés. Aujourd'hui la
vaccination est controversée, mélange à la fois de peur et de fantasme.

Exemple : un relâchement de la vaccination contre la Rougeole est observé ces dernières années,
on a eu en 2009, 600 cas de rougeole au lieu d’une centaine d’habitude ! Il n’y a plus assez de
personnes vaccinées pour protéger les non vaccinées.
Quand 90% d’une population est vaccinée, ce sont 100% qui sont protégés. Le minimum pour
garantir une protection et éviter une épizootie est de 75% de la population vaccinée.

Il est important de bien faire comprendre aux proprios que l’on va trouver un intérêt dans la
vaccination pour leur animal et pour les autres qui sont autour. La santé de la population est aussi
à prendre en compte lorsqu l’on vaccine. On rencontre tout de même de plus en plus des
mouvements anti-vaccins…

Vaccin : toute préparation destinée à stimuler activement l’immunité d’un individu de façon à le
protéger contre un agent pathogène ou une maladie. Attention, on protège souvent contre la
maladie et non contre l’infection !

 Principe de base de la vaccination

La vaccination permet d’induire une réaction immunitaire permettant lors d’un contact ultérieur
avec le même agent pathogène une réponse rapide et efficace : on parle de protection.
Deux caractéristiques du système immunitaire sont importantes à retenir : la spécificité et la
mémoire du système. (Les cellules mémoires répondent spécifiquement à un antigène donné)

On peut donc, grâce à des campagnes de vaccination :


- diminuer l’incidence
- diminuer la prévalence
- diminuer les conséquences cliniques

Il faut réagir tôt :


- Éviter tout contact agent pathogène/individu = protection sanitaire
Exemple : Éradiquer l’agent d’un territoire (abattage ou solution alternative)
- Quand on connait la nature de l’agent circulant :
o Niveau microbiologique : si le vaccin protège contre l’infection = on agit sur
l’incidence (aucun nouveau cas n’apparait). Peu de vaccins en sont capables.
Exemple : Variole, rage
o Protection contre les symptômes : éviter les effets délétères mais l’infection
est présente quand même. Il y aura donc des porteurs sains de l’agent

Vaccinologie-Vaccination des carnivores domestiques – page 1 /7


infectieux, susceptibles de contaminer la population : grand rôle
épidémiologique. Un bon nombre de vaccins se contentent de cette fonction.

Sans oublier la pensée spirituelle de notre cher Stéphagnoli : « Le vaccin c’est bien, mais pas un
outil miracle. » (Philosophe notre petit Gnognolili)

Facteurs Infection
de risque

Sujets
Sujets exposés Sujets Sujets
sains infectés
aux malades
risques

Incidence
Prévalence

S1-Protection contre V1-Protection V2-Protection V3-Diminution


les facteurs de risque contre contre les de la sévérité
l’infection symptômes des symptômes

1/Diminution de l’incidence 2/Diminution de 3/Diminution des


la prévalence conséquences

Pour un sujet sain


On procède à une prophylaxie sanitaire (désinfection, recensement des animaux, dépistage…). On
soustrait l'individu aux facteurs de risque. On agit alors en amont, avant la chaîne de diffusion de
l’agent infectieux. On parvient dans le meilleur des cas à diminuer le nombre de nouveaux cas :
diminution de l’incidence.

Pour un sujet exposé au risque


A ce stade on vaccine. On essaie en effet de limiter les conséquences de l’exposition à ce risque.
V1 : les vaccins évitent l’infection. On agit sur l’incidence.
Exemple : les vaccins contre la fièvre jaune, la variole, la rage. Ils ciblent des maladies généralisées
à tropisme large, et dont la réponse immunitaire est systémique.

V2 et V3 (cas plus fréquents) : On protège contre l’apparition (V2) des symptômes (à 100% ou
juste les symptômes les plus graves) et on diminue leur sévérité (V3) pour qu’ils soient plus
supportables. Mais les animaux infectés seront toujours susceptibles de faire circuler l’agent
infectieux mais l’excrétion sera diminuée. On diminue la prévalence de la maladie.

 L’offre vaccinale chez les carnivores domestiques

Vaccinologie-Vaccination des carnivores domestiques – page 2 /7


CHIENS : offre très large
Rage
Carré VACCINS INDISPENSABLES
Hépatite Rubarth
Parvovirose
Leptospirose ( vaccin ne protège pas contre tous sérovars)
Toux de chenil +++ si vie collectivité
Herpesvirose
Babésiose; Lyme (déconseillé par Stéphane)

CHATS
Rage
Panleucopénie féline VACCINS INDISPENSABLES
Coryza
Leucose féline
Chlamydiose féline -
(les vaccins PIF et FeLV dispo à l’étranger)

o Choix d’un type de vaccin

Types des vaccins :


 Inactivés : il faut une primo + une 2ème injection successive + un rappel annuel
 Atténués : pour Herpesvirose féline, Leucose féline, Parvo canine… Mais PAS pour la rage
(en France) car on flippe d’un accident et d’une transmission à l’homme !
Toujours en France, on ne veut pas mettre le vaccin contre le FeLV sur le marché car c’est
un virus vaccinal qui se réplique et qui persiste chez l’hôte. La réticence est donc d’induire
une persistance virale chez un animal sain…
 Sous-unité : ce sont des protéines issues d’un agent infectieux. C’est donc un vaccin
« mort ». Un seul type en France : le FeLV, avec des extraits de protéines issues de cellules
infectées ou d’E.coli modifiées, souvent adjuvé car peu immunogène.
 Vectorisés : injection dans un virus inoffensif d’une séquence codant pour un antigène (du
méchant virus) : fabrication par le virus de la protéine d’intérêt, injection de ce dernier
dans l’hôte = expression de l’Ag dans l’hôte et réponse immunitaire.
Toujours le même : le vaccin contre le FeLV.

Remarque : vaccins sous-unité + vaccins vectorisés = vaccins recombinés, soient tout ce qui est
produit en génie génétique.

Question de Mlle X (je sais plu qui…) : Le vaccin contre l’Herpervirose féline est pratiqué alors que
c’est aussi un virus persistant chez l’hôte, comme le FeLV…mais pourquoi donc ? Et bien parce que
ce gentil petit Herpes ne s’intègre pas au génome de la cellule pardis ! Alors c’est tout de suite
moins emmerdant.

Il existe de nombreux vaccins polyvalents (nombreuses valences) qui sont plus à la mode puisque
le client ne vient qu’une fois par an. Il n’existe pas forcément de vaccin monovalent pour chaque
maladie : par exemple, on ne peut pas vacciner contre l’Herpesvirose féline seule.
Il faut donc bien réfléchir à ce que l’on fait lorsque l’on vaccine et surtout à un protocole prenant
en compte l’état de santé de l’animal, sa physiologie….

Vaccinologie-Vaccination des carnivores domestiques – page 3 /7


De plus pour une valence, on a une variété de vaccins qui existent. On a donc le choix pour faire
un vaccin a un animal. Les boîtes pharmaceutiques font pression en augmentant l’offre vaccinale
sur le marché. Il faut se faire soi même une idée de la pertinence d’un vaccin. Néanmoins, la
notice d’utilisation est souvent floue, les précisions manquent parfois, surtout pour le temps de
protection, l’adjuvant… On ne sait même pas si on peut combiner les marques…
La simplification n’est pas forcément bénéfique, Ré-FLé-CHI-SSEZ ! Bordel…

o Protocoles classiques
Schémas issus des recommandations actuelles des fabriquants…

CHIEN
-Carré
-Hépatite de Rubarth
-Para-influenza (Toux de chenil)
-Parvovirose
-Leptospirose et rage (Age minimum de la vaccination anti-rabique = 3 mois.)

Avant 3 mois :
1) primo vers 7-8 semaines (1 injection)
2) rappel 1 mois après (dans l’éventualité de persistance d’AOM qui auraient neutralisé la
primo)
3) rappel 1 an après puis rappel tous les 2 ans (en théorie, tous les ans si l’on veut respecter
les AMM)

Après 3 mois :
1) primo (en 1 injection car il s’agit de vaccins vivants atténués, pas besoin de rappels mais
souvent les vétos font 2 injections par habitude vu que la primo avant 3 mois se fait en 2…
mais c’est uniquement à cause des anticorps d’origine maternelle ! Ré-FLé-CHI-SSEZ bis)
2) rappel 1 an après puis rappel tous les 2 ans (en théorie, tous les ans si l’on veut respecter
les AMM)

Parvovirose: on peut commencer à vacciner à 6 semaines, mais il faut faire un rappel 1 mois
après. Si on ne fait pas la première injection à 6 semaines mais plus tard, il n’y a pas besoin de
rappel car c’est un vaccin atténué.

Leptospirose : rappel au moins une fois par an, 2 fois si le chien est soumis à une forte pression
d’infection (contexte épidémiologique).

CHAT

Avant 3 mois : primo et rappel 1 mois plus tard pour la Panleucopenie et la Leucose.
Après 3 mois : une seule injection pour la Panleucopenie mais 2 pour la Leucose
Rappel tous les ans pour la Leucose et 2 ans pour la Panleucopénie.

Herpesvirus et Calicivirus : 2 injections nécessaires avec des vaccins vivants ou inactivés.


Rappel tous les ans pour Herpesvirus et Calicivirus (si peu de risque d’infection, rappel tous les
deux ans)

Vaccinologie-Vaccination des carnivores domestiques – page 4 /7


ANNE Stéphanie/LE BRIS Marjolaine 28/04/09
Chloé - Stéph Vaccinologie 15h-16h
Bertagnoli

 Variation du protocole classique de vaccination

Pour les chiens :

Vaccin contre la Toux de Chenil : Voie mucosale = administration intra-nasale, surtout fait sur les
jeunes animaux vivant en collectivité. L’efficacité est variable, on peut s’interroger sur l’utilité d’un
tel vaccin. On peut aussi vacciner par voie parentérale.

Vaccin contre l’Herpesvirose Canine : On vaccine la mère pendant la gestation afin d’immuniser
les chiots grâce aux AOM qu’ils vont recevoir dans le colostrum. C’est une protection clinique.

Vaccin contre la Babésiose : Pyrodog ND (efficacité limitée) Novibac Pyro ND (risques d’effets
secondaires ?). Peu efficace en raison de la grande diversité de Babésia.

Vaccin contre la maladie de Lyme : peu utile.

Pour les chats :

Vaccin contre la Chlamydiose féline : Valence uniquement associée au Coryza, efficacité


uniquement clinique (non microbiologique).

 Quelques études spécifiques

Vaccins contre les Herpesviroses des carnivores : CHV1 et FeHV1.


Entrée mucosale, multiplication et atteinte du nœud lymphatique régional. Il y a un phénomène
de latence : ces virus persistent à vie dans les voies nerveuses.
Chez le chat, on utilise un vaccin vivant, il s’agit d’une souche apathogène peu réactivable.
Les objectifs sont de limiter les conséquences de la primo infection, limiter les récurrences
successives et contrôler l’expression clinique et l’excrétion virale.
Les jeunes reçoivent des AOM qui les protègent contre les troubles péripartum s’ils sont nés d’une
mère infectée : la transmission de l’Herpes aura lieu mais sans les signes cliniques associés.

Vaccination contre la Rhinotrachéite Infectieuse Féline :


On utilise un vaccin inactivé adjuvé, ou un vaccin atténué, administrés par voie parentérale.
Pas de relation directe entre la quantité d’anticorps et la réaction.
Ce vaccin protège seulement contre les signes cliniques de la maladie : il faut maintenir une
vaccination continue (tous les ans).

Vaccination contre l’Herpes Virose Canine :


Il n’existe qu’un seul vaccin, qui est inactivé et adjuvé. On vaccine la femelle gravide, il ya
transmission passive des anticorps aux chiots.

Exemple de vaccination contre les rétroviroses : Vaccins contre la Leucose féline FeLV
C’est la seule rétrovirose contre laquelle on vaccine en médecine vétérinaire.
Vaccinologie-Vaccination des carnivores domestiques – page 5 /7
Rappel : Le provirus est integré dans les cellules, il n’y a donc pas d’élimination du virus mais
persistance sous forme provirale = PROVIRUS.
Il existe des chats virémiques permanents, donc cliniquement malades (« pas de chance »), et des
chats non ou faiblement virémiques qui sont porteurs à vie (faible charge virale, le plus souvent
non détectable). L’immunité est responsable d’une protection mixte : les Ac neutralisants et les
lymphocytes.
Remarque : la virémie est caractérisée par des Ag circulant dans le sang.

o Courbes du PPT diapo 22 : représentent la quantité de provirus (ADN proviral) et d’ARN viral
en fonction du temps. (fondées sur des codes couleur donc inutiles a intégrer dans la ronéo en
noir et blanc…)

La courbe rouge représente les chats infectés persistants (ceux qui vont tomber malade). On
observe une quantité de provirus et d’ARN viral importante.
La courbe verte représente des chats sans antigènes circulants mais avec une quantité faible de
provirus et d’ARN viral, l’infection est sous contrôle.
La courbe jaune : virémie transitoire. Au début, on observe une forte quantité de virus et d’ARN
viral, puis une diminution rapide de ceux-ci. Le virus est contrôlé mais non éradiqué par la
réponse immunitaire.
Il existe des chats qui sont réfractaires à l’infection : on n’observe alors ni Antigène, ni ARN viral,
ni provirus (= abortive infection)

Les objectifs de la vaccination


Développer une réponse immunitaire susceptible d’empêcher l’apparition d’une virémie
permanente (c'est-à-dire éviter la courbe rouge).
Le vaccin n’agit que sur la charge virale (il ne protège pas contre l’infection).
Il existe de nombreux vaccins (cf. ppt), à stratégies différentes.
Exemple : CanariPox ND semble être le plus efficace : il entraine la réponse de type TH1 souhaitée.

Vaccinologie-Vaccination des carnivores domestiques – page 6 /7


Appréciation de l’efficacité d’un vaccin
Globalement, la protection est de courte durée (<1 an). Il est difficile de tester les vaccins au long
terme car il faut garder les animaux d’expérimentation longtemps, de plus le protocole de
vaccination est variable d’un animal à l’autre.

A la suite de la vaccination, il n’y a pas forcément beaucoup d’anticorps neutralisants détectés. En


effet, parfois il faut attendre que le chat soit en contact avec le virus (épreuve virulente qui sert de
rappel) pour observer une forte sécrétion d’anticorps. Les vaccins offrent tout de même des
résultats satisfaisants, même s’il y a rarement une protection virologique.

Appréciation de la durée d’immunité post vaccinale


Pour les chiens : Il s’agit d’un point délicat, peu étudié par les firmes pharmaceutiques.
Il semblerait qu’un rappel annuel ne soit pas nécessaire, une injection tous les 3 ans serait
suffisante.
Pour les chats : Les études sont basées sur la sérologie, la durée de l’immunité est de 4 à 7 ans, en
fonction des valences. Exemple : le vaccin contre la Parvo offre une bonne protection dans le
temps, on en est moins sûrs pour le vaccin contre l’Herpes Virose.
L’estimation est tempérée par la qualité de la protection, par exemple, pour les Calicivirus, il faut
des vaccinations fréquentes.

CONCLUSION
Pour les vaccins accessoires (non obligatoires) il n’y a pas ou très peu d’études.
La durée de protection des vaccins antiviraux est supérieure aux vaccins antibactériens.
La durée de protection d’un vaccin vivant est supérieure à celle d’un vaccin inerte.
La durée de protection d’un vaccin contre une maladie systémique est supérieure à celle d’une
maladie mucosale (type Coryza).

Vaccinologie-Vaccination des carnivores domestiques – page 7 /7


Liste des vaccins utilisés
en médecine vétérinaire
RÉPERTOIRE COMMENTÉ DES MÉDICAMENTS
À USAGE VÉTÉRINAIRE

2020

Répertoire
Commentaires
pharmacothérapeutiques

Catalogue
Médicaments vétérinaires

A partir de 2021, le CBIPvet n’enverra plus systématiquement


le Vetcompendium aux vétérinaires et pharmaciens.

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SYMBOLES

Mode de délivrance

OTC médicaments vétérinaires en vente libre

π médicaments vétérinaires soumis à prescription médicale

Symboles LMR

autorisé chez les animaux, y compris les animaux producteurs


de denrées alimentaires

X interdit chez les animaux producteurs de denrées alimentaires

interdit chez les animaux producteurs de denrées alimentaires,


excepté les équidés

Voir aussi Introduction p. XIV.

Codes AMCRA

examen de labo test de sUsceptibilité aUx


Usage complémentaire*, ** antibiotiqUes*, **

JAUNEA curatif de préférence de préférence

ORANGEB curatif condition de préférence

ROUGEC curatif condition condition


** Echantillon prélevé avant le début de la thérapie.
** Si un examen de laboratoire complémentaire (examen bactériologique et/ou PCR,
sérologie, …) et/ou un test de susceptibilité aux antibiotiques sont impossibles ou ne
sont pas immédiatement disponibles, il convient de démontrer le « choix thérapeutique
correct » du traitement aux antibiotiques, basé soit sur des données de la littérature
scientifique, soit sur des données historiques, datant de moins d’un an, relatives aux
résultats de l’examen de laboratoire complémentaire et/ou des tests de susceptibilité
aux antibiotiques, soit sur des résultats cliniques. La condition pour effectuer le « choix
thérapeutique correct » est le fait qu’aucun produit jaune ou orange ne soit incontesta-
blement efficace.

Voir aussi Introduction p. XIV.


I

VETCOMPENDIUM
RÉPERTOIRE COMMENTÉ DES MÉDICAMENTS
À USAGE VÉTÉRINAIRE

2020

Médicaments vétérinaires commercialisés au 1er mars 2020

CENTRE BELGE
D’INFORMATION PHARMACOTHÉRAPEUTIQUE
www.vetcompendium.be
III

TABLE DES MATIERES


TABLE DES MATIERES VII

14. Système uro-génital . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 137


14.1. Diurétiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 137
14.2. Incontinence urinaire chez la chienne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 139
14.2.1. Œstriol . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 139
14.2.2. Phénylpropanolamine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 140
14.2.3. Ephédrine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 141
14.3. Hypertrophie bénigne de la prostate . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 142
14.3.1. Progestagènes à activité anti-androgène . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 142
14.3.2. Osatérone . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 142
14.4. Insuffisance rénale chronique chez le chat . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 143
14.4.1. Antagonistes de l’angiotensine II: telmisartan . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 143
14.4.2. IECA: bénazépril . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 144
15. Système nerveux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 145
15.1. Anesthésiques généraux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 145
15.1.1. Anesthésiques dissociatifs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 145
15.1.2. Propofol . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 147
15.1.3. Stéroïdes neuroactifs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 148
15.1.4. Anesthésiques volatils . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 149
15.2. Euthanasie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 151
15.2.1. Barbituriques pour l’euthanasie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 151
15.2.2. Association pour l’euthanasie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 152
15.3. Anesthésiques locaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 153
15.4. Neuroleptiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 155
Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 155
15.4.1. Phénothiazines . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 156
15.4.2. Dérivés de la butyrophénone . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 157
15.5. Benzodiazépines . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 158
15.5.1. Diazépam - zolazépam - midazolam . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 158
15.6. Agonistes alpha-2-adrénergiques et leurs antagonistes . . . . . . . . . . . . . 159
15.6.1. Agonistes alpha-2-adrénergiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 159
15.6.2. Antagonistes alpha-2-adrénergiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 162
15.7. Myorelaxants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 163
15.7.1. Guaïfénésine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 163
15.8. Thérapies comportementales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 164
15.8.1. Antidépresseurs tricycliques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 164
15.8.2. Inhibiteurs des monoamines oxydases . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 164
15.8.3. Agonistes alpha-2-adrénergiques contre l’anxiété . . . . . . . . . . . . . . . . 165
15.8.4. Imépitoïne contre l’anxiété . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 166
15.9. Antiépileptiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 166
15.9.1. Phénobarbital . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 166
15.9.2. Bromure de potassium . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 168
15.9.3. Imépitoïne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 169
16. Vaccins . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 171
16.1. Vaccins pour chevaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 171
16.1.1. Grippe équine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 171
16.1.2. Tétanos . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 172
16.1.3. Rhinopneumonie (Eq) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 172
16.1.4. Virus du Nil occidental . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 173
16.2. Vaccins pour ruminants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 174
16.2.1. Vaccins contre les maladies respiratoires chez le bovin . . . . . . . . . . . . 174
16.2.2. Rhinotrachéite infectieuse bovine (IBR) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 175
16.2.3. Diarrhée virale bovine - maladie des muqueuses (BVD-MD) . . . . . . . . . 176
16.2.4. Diarrhée néonatale bovine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 177
16.2.5. Fièvre catarrhale ovine (Bo, Ov) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 177
16.2.6. Vaccins anti-clostridiens pour ruminants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 178
VIII TABLE DES MATIERES

16.2.7. Piétin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 178


16.2.8. Vaccin contre les mammites . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 179
16.2.9. Vaccin contre la fièvre Q . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 179
16.2.10. Vaccin contre Chlamydia abortus pour les ovins . . . . . . . . . . . . . . . . 180
16.2.11. Vaccin contre Salmonella Abortusovis pour les ovins . . . . . . . . . . . . 180
16.2.12. Vaccin contre les dermatophytoses . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 181
16.3. Vaccins pour porcs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 181
16.3.1. Grippe porcine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 181
16.3.2. Syndrome Dysgénésique et Respiratoire Porcin (SDRP) . . . . . . . . . . . . 182
16.3.3. Parvovirose chez le porc . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 182
16.3.4. Circovirus porcin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 183
16.3.5. Pleuropneumonie contagieuse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 184
16.3.6. Pneumonie enzootique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 184
16.3.7. Rhinite atrophique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 185
16.3.8. Diarrhée néonatale causée par les souches
E. coli entérotoxigènes (ETEC) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 186
16.3.9. Maladie de l’œdème causée par les souches
E. coli productrices de Shiga-toxines (STEC/VTEC) . . . . . . . . . . . . . . . 187
16.3.10. Salmonella enterica . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 187
16.3.11. Rouget du porc . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 188
16.3.12. Maladie de Glässer . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 188
16.3.13. Entéropathie proliférative porcine (EPP) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 189
16.3.14. Vaccins anti-clostridiens pour porcs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 190
16.3.15. Leptospirose (Su) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 190
16.4. Vaccins pour lapins . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 191
16.4.1. Myxomatose . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 191
16.4.2. Maladie hémorragique virale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 192
16.5. Vaccins pour poules . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 193
16.5.1. Maladie de Marek . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 193
16.5.2. Maladie de Newcastle (poule) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 193
16.5.3. Bronchite infectieuse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 195
16.5.4. Syndrome de la chute de ponte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 196
16.5.5. Maladie de Gumboro . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 196
16.5.6. Arthrite due à des réovirus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 197
16.5.7. Anémie virale et infectieuse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 197
16.5.8. Laryngotrachéite infectieuse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 197
16.5.9. Rhinotrachéite (poule) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 197
16.5.10. Coccidiose . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 198
16.5.11. Salmonellose (poule) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 199
16.5.12. Vaccination contre d’autres maladies bactériennes . . . . . . . . . . . . . . 199
16.6. Vaccins pour pigeons . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 199
16.6.1. Maladie de Newcastle - Paramyxovirose (pigeon) . . . . . . . . . . . . . . . . 200
16.6.2. Herpèsvirose du pigeon . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 200
16.6.3. Vaccin contre l’adénovirus de la volaille pour les pigeons . . . . . . . . . . 201
16.7. Vaccins pour dindes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 202
16.7.1. Maladie de Newcastle (dinde) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 202
16.7.2. Rhinotrachéite (dinde) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 203
16.7.3. Salmonellose (dinde) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 203
16.8. Vaccins pour canards . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 203
16.8.1. Salmonellose (canard) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 204
16.9. Vaccins pour canaris et pinsons . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 204
16.9.1. Variole aviaire (canaris et pinsons) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 204
16.10. Vaccins pour chiens . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 204
16.10.1. Les vaccins essentiels pour le chien . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 204
16.10.2. Hépatite infectieuse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 204
16.10.3. Parvovirose chez le chien . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 205
16.10.4. Maladie de Carré . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 207
16.10.5. Herpèsvirose canine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 208
TABLE DES MATIERES IX

16.10.6. Toux des chenils . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 208


16.10.7. Leptospirose canine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 210
16.10.8. Borréliose . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 211
16.10.9. Leishmaniose . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 212
16.11. Vaccins pour chats . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 212
16.11.1. Les vaccins essentiels pour le chat . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 212
16.11.2. Panleucopénie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 213
16.11.3. Coryza félin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 214
16.11.4. Chlamydiose . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 215
16.11.5. Leucose féline . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 216
16.11.6. Péritonite infectieuse féline . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 217
16.12. Vaccins antirabiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 218
Tableaux récapitulatifs des vaccins . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 219
16.13. Immunocastration . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 232
17. Immunomodulateurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 235
17.1. Interféron . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 235
17.2. Pegbovigrastim . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 235
17.3. Immunomodulateurs dans le traitement de la dermatite atopique . . . . . . 236
17.3.1. Ciclosporine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 236
17.3.2. Oclacitinib . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 238
17.3.3. Lokivetmab . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 238
18. Immunoglobulines et sérums . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 241
18.1. Immunoglobulines et sérums utilisés chez le bovin . . . . . . . . . . . . . . . . 241
18.2. Sérum antitétanique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 241
19. Antitumoraux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 243
19.1. Inhibiteurs de tyrosine kinase . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 243
20. Topiques à usage cutané . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 245
20.1. Antiseptiques topiques à usage cutané . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 245
20.2. Antiseptiques pour trempage de trayons . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 245
20.2.1. Iode utilisé pour le trempage des trayons . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 245
20.2.2. Chlorhexidine utilisée pour le trempage des trayons . . . . . . . . . . . . . . 246
20.3. Antibiotiques topiques à usage cutané . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 246
20.3.1. Tétracyclines à usage dermatologique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 246
20.3.2. Thiamphénicol à usage dermatologique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 247
20.4. Antimycosiques topiques à usage cutané . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 247
20.4.1. Enilconazole à usage dermatologique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 247
20.5. Antiparasitaires topiques à usage cutané . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 247
Tableau récapitulatif des antiparasitaires topiques à usage cutané
comme pour-on, spot-on, collier, spray . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 247
20.5.1. Dinotéfurane . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 248
20.5.2. Pyriproxyfène . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 249
20.5.3. Organophosphorés et carbamates . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 250
20.5.4. Pyréthrinoïdes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 252
20.5.5. Fipronil . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 254
20.5.6. Imidaclopride . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 256
20.5.7. Amitraz . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 257
20.5.8. Pyriprole . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 257
20.5.9. Indoxacarbe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 258
20.5.10. S-méthoprène . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 259
20.6. Glucocorticoïdes topiques à usage cutané . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 261
20.6.1. Hydrocortisone acéponate . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 261
20.7. Associations à usage dermatologique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 261
20.8. Préparations cicatrisantes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 262
171

16. VACCINS

16.1. Vaccins pour chevaux


Pour un aperçu de tous les vaccins disponibles pour le cheval, voir les Tableaux
récapitulatifs page 219.

16.1.1. Grippe équine


Le virus de la grippe équine engendre une infection aiguë de l’épithélium des
voies respiratoires supérieures et des poumons. Fièvre, abattement, anorexie et
toux sèche en sont les signes cliniques caractéristiques. Seules les infections
bactériennes secondaires peuvent en général provoquer de la mortalité qui res-
te plutôt rare, mais les performances des chevaux peuvent être amoindries du-
rant de nombreuses semaines. Il existe deux sous-types du virus de la grippe
équine, H7N7 (type 1) et H3N8 (type 2), dont les souches prototypes sont res-
pectivement Prague/56 et Miami/63. Le virus influenza A équin de sous-type H7N7
n’a plus été associé à un cas clinique depuis 1979. Des chevaux ayant occa-
sionnellement encore été trouvés séropositifs, on peut admettre que le virus cir-
cule sous forme subclinique au sein de la population équine. Quant à l’autre sous-
type, H3N8, il circule largement dans les populations de chevaux et engendre
fréquemment des épisodes de grippe chez le cheval dans le monde entier.
Vaccin
Vaccin contre la grippe équine - Vaccins combinés avec l’anatoxine tétanique.
La plupart des vaccins sont des vaccins inactivés à base d’un virus complet ou
d’antigènes, hémagglutinine (HA) et neuraminidase (NA), fractionnés. Un vac-
cin recombinant est préparé à base de 2 vecteurs poxvirus du canari exprimant
les hémagglutinines de virus H3N8 de la lignée américaine et de la lignée euro-
péenne. Ils contiennent au minimum un isolat de chaque sous-type et en géné-
ral également un adjuvant (huile, dérivés d’aluminium, carbomère ou Quil A). Le
sous-type H3N8 présente une certaine « dérive antigénique » (antigenic drift).
De ce fait, des isolats plus récents assurent une protection plus large contre les
souches actuellement circulantes. Un groupe d’experts de l’OIE (Expert Sur-
veillance Panel on Equine Influenza Vaccine) émet les recommandations sur les
souches vaccinales les plus adéquates. C’est pourquoi tous les vaccins contien-
nent une ou plusieurs souches récentes de virus H3N8, en plus de la souche
Miami/63 ou s’y substituant. Certains vaccins H3N8 contiennent en plus, à côté
d’isolats de la lignée européenne, un représentant de la lignée américaine (New-
market/1/93). Des adjuvants tels que les carbomères (carbopol) et les saponi-
nes (Quil A), ou les systèmes de présentation d’antigènes (immune stimulating
complexes, ISCOMS) peuvent élargir et prolonger la réponse en anticorps. Les
vaccins ISCOM seraient également en mesure de stimuler la réponse immune à
médiation cellulaire.
Protection
La protection est basée sur la présence d’anticorps sériques dirigés contre l’hé-
magglutinine : il y a une corrélation très nette entre le taux en anticorps et le de-
gré de protection. La réponse en anticorps après la vaccination est cependant
de courte durée et des revaccinations fréquentes sont nécessaires afin d’assu-
rer un taux en anticorps qualifié de «protecteur». Chez les chevaux à haut risque
tels les chevaux de compétition ou de spectacle, il est conseillé de procéder à
des revaccinations tous les 3 à 4 mois. Dans d’autres situations, il suffit de re-
vacciner tous les 6 mois à un an. Même les chevaux bien vaccinés sont souvent
seulement partiellement immunisés. Ils sont alors protégés contre la maladie,
mais non contre l’infection. Excrétant encore le virus, ils sont une source d’in-
fection dangereuse pour les animaux sensibles. L’efficacité des vaccins est éga-
lement déterminée par la concentration en antigènes et la parenté antigénique
entre les souches du vaccin et les souches circulantes.
172 VACCINS POUR CHEVAUX

Particularités
Des directives spécifiques sont en vigueur concernant la vaccination des che-
vaux de sport participant aux concours de la http://inside.fei.org/fei/regulations/
veterinary - FEI . La non-observation de ces directives peut entraîner l’exclusion
du droit de participation aux concours.
EQUILIS PREQUENZA Intervet Int virus influenza (Eq) inj Eq prod de lait, Eq non prod d’aliments π
EQUILIS PREQUENZA TE Intervet Int virus influenza (Eq), Clostridium tetani (Eq) inj Eq prod de lait, Eq
non prod d’aliments π
EQUIP FT Zoetis virus influenza (Eq), Clostridium tetani (Eq) inj Eq prod de lait, Eq non prod
d’aliments π
PROTEQFLU Boehringer Ingelheim virus influenza (Eq) inj Eq prod de lait, Eq non prod d’aliments π
PROTEQFLU-TE Boehringer Ingelheim virus influenza (Eq), Clostridium tetani (Eq) inj Eq prod de lait,
Eq non prod d’aliments π

16.1.2. Tétanos
Cette affection est caractérisée par des spasmes toniques des muscles striés
suite à la formation d’une exotoxine, la tétanospasmine, par la bactérie Clostri-
dium tetani. Dans un milieu anaérobie, ce germe peut engendrer une infection
de la plaie ou de l’ombilic. Il n’est cependant pas invasif et la multiplication se
réduit à la plaie. C’est à ce niveau que se forme la tétanospasmine qui atteint le
système nerveux central par les fibres nerveuses, les vaisseaux lymphatiques et
sanguins. La toxine agit sur la corne ventrale de la moelle épinière et au niveau
du tronc cérébral. Elle bloque, au niveau des extrémités nerveuses présynap-
tiques, l’excrétion de neurotransmetteurs tels que la glycine ou l’acide gamma-
amino butyrique, levant ainsi le contrôle exercé par les neurones inhibiteurs et
provoquant les spasmes musculaires caractéristiques.
Vaccin
Vaccin monovalent contre le tétanos - Vaccins combinés avec l’anatoxine téta-
nique et le virus de la grippe équine.
Protection
Les vaccins à base de l’exotoxine inactivée de C. tetani sont en mesure d’induire
une très bonne protection contre cette affection. Plusieurs schémas de vacci-
nation sont proposés. Un animal vacciné pour la première fois doit recevoir deux
injections à 4-6 semaines d’intervalle. Chez les poulains issus d’une jument vac-
cinée, l’immunité maternelle peut interférer avec la vaccination jusqu’à l’âge d’en-
viron 4 - 5 mois. Une troisième vaccination a lieu de préférence six mois voire un
an après la deuxième. Il est conseillé par la suite de répéter la vaccination an-
nuellement ou tous les trois ans. La revaccination est également à conseiller chez
les animaux ayant des plaies suspectes. Lorsqu’une jument gestante reçoit une
vaccination de rappel 1 à 3 mois avant la mise bas (avec un vaccin dont la no-
tice assure l’innocuité lors de la gestation), son poulain est protégé par l’immu-
nité colostrale durant 1 à 4 mois. Pour ce qui est des poulains nouveau-nés is-
sus d’une jument non vaccinée, il est recommandé de leur administrer des anti-
corps contre l’exotoxine de C. tetani. Voir 18.2. Sérum antitétanique.
EQUILIS PREQUENZA TE Intervet Int virus influenza (Eq), Clostridium tetani (Eq) inj Eq prod de lait, Eq
non prod d’aliments π
EQUIP FT Zoetis virus influenza (Eq), Clostridium tetani (Eq) inj Eq prod de lait, Eq non prod
d’aliments π
PROTEQFLU-TE Boehringer Ingelheim virus influenza (Eq), Clostridium tetani (Eq) inj Eq prod de lait,
Eq non prod d’aliments π

16.1.3. Rhinopneumonie (Eq)


L’herpèsvirus équin 1 (EHV-1) et l’EHV-4 sont présents de manière endémique
dans la population équine. Les deux virus se multiplient d’abord dans le systè-
me respiratoire. Ce phénomène peut entraîner des troubles respiratoires (rhino-
pneumonie). C’est surtout dans le cas du EHV-1 que la multiplication primaire
est suivie d’une virémie. Le virus EHV-1 se localise dans les globules blancs et
se dissémine dans différents organes cibles, aussi bien l’utérus que le système
VACCINS 173

nerveux. Ceci peut entraîner des avortements, de la mortalité néonatale et des


troubles nerveux (la myéloencéphalopathie).
Vaccin
Vaccin contre la rhinopneumonie.
Ces vaccins inactivés peuvent être utilisés chez les chevaux et les poneys quel
que soit leur état physiologique.
Protection
Les vaccins actuellement disponibles pour le contrôle de l’EHV-1 et de l’EHV-4
assurent principalement une protection clinique contre l’apparition de troubles
respiratoires. La protection contre les avortements, la mortalité néonatale ou la
myéloencéphalopathie ne peut pas être garantie, car, même en présence d’anti-
corps neutralisants, une virémie peut apparaître suite à une (ré-)infection par
l’EHV-1 suivie d’une dissémination vers les organes cibles. Les animaux peu-
vent être vaccinés dès la disparition de l’immunité maternelle. Des revaccina-
tions régulières sont conseillées.
EQUIP EHV 1,4 Zoetis herpèsvirus (Eq) EHV inj Eq prod de lait, Eq non prod d’aliments π

16.1.4. Virus du Nil occidental


Le virus de la fièvre du Nil occidental ou virus West Nile est un flavivirus. Il s’agit
d’un arbovirus à ARN, dont les vecteurs sont des moustiques du genre Culex.
Les oiseaux jouent le rôle de réservoir. Le virus est capable d’infecter une très
grande diversité d’animaux, et spécialement le cheval et l’homme qui peuvent
développer une maladie de gravité variable jusqu’à une encéphalite mortelle. Le
virus peut être introduit dans une nouvelle région par le biais d’oiseaux migra-
teurs. Des moustiques contaminés peuvent infecter les mammifères et l’hom-
me. L’homme et le cheval sont des hôtes accidentels. La virémie est trop faible
chez les mammifères et les espèces animales autres que les oiseaux pour infec-
ter les moustiques : ce sont des culs-de-sac épidémiologiques. Les signes cli-
niques après infection sont principalement observés chez le cheval, dans seu-
lement 10 % des cas infectés. Les signes peuvent apparaître de manière aiguë
ou graduellement. Les principaux signes cliniques traduisent une méningo-
encéphalomyélite descendante : faiblesse musculaire, incoordination, ataxie, pa-
résie, paralysie des membres postérieurs, puis des quatre membres, et qui peut
évoluer en une encéphalite fatale.
Cette maladie est à déclaration obligatoire.
Vaccin
Il existe deux vaccins, l’un inactivé et l’autre recombinant. Le vaccin inactivé
contient la souche VM-2 du virus West Nile inactivé, issu d’un isolat américain
qui protège également contre les types de virus sauvages rencontrés en Euro-
pe. Le vaccin recombinant est composé d’un vecteur poxvirus du canari expri-
mant les gènes preM et E du virus West Nile.
Protection
Le vaccin est indiqué dans l’immunisation active des chevaux de 6 mois et plus
contre la maladie causée par le virus West Nile, en vue de réduire le nombre de
chevaux virémiques. Le vaccin diminue et prévient les signes cliniques chez les
animaux vaccinés. Après la vaccination, une légère tuméfaction peut survenir
au niveau du site d’injection, elle disparaît spontanément après 1 à 2 jours. Dans
certains cas, de l’hyperthermie se manifeste durant les 2 jours suivant la vacci-
nation.
Particularités
L’interférence de la vaccination sur la surveillance épidémiologique dépend de
la méthode de diagnostic utilisée. Elle est inexistante pour la détection par les
techniques de PCR, étant donné l’absence de particules virales vivantes dans
les vaccins et un taux d’ARN viral très faible ou inexistant. Elle est faible si les
tests sérologiques sont basés sur la détection d’anticorps IgM, présents en cas
d’infections naturelles mais pas en cas de vaccination. Cette interférence est
néanmoins réelle si les tests sérologiques dépistent les IgG.
174 VACCINS POUR RUMINANTS

EQUIP WNV Zoetis Virus du Nil occidental inj Eq prod de lait, Eq non prod d’aliments π
PROTEQ WEST NILE Boehringer Ingelheim Virus du Nil occidental inj Eq prod de lait, Eq non prod
d’aliments π

16.2. Vaccins pour ruminants


Pour un aperçu de tous les vaccins disponibles pour les ruminants, voir les Ta-
bleaux récapitulatifs page 220.

16.2.1. Vaccins contre les maladies respiratoires chez le bovin


Les agents pathogènes suivants sont principalement responsables de maladies
respiratoires chez les bovins :
- virus respiratoire syncytial bovin (RSB) ;
- virus de la rhinotrachéite infectieuse bovine (IBR) (voir plus loin) ;
- virus parainfluenza 3 bovin (PI-3) ;
- adénovirus bovins ;
- Mannheimia haemolytica ;
- Histophilus somni.
On peut également citer les mycoplasmes bovins. Le virus de la diarrhée virale
bovine (BVD) n’est pas un virus directement pneumotrope, mais son infection
peut être associée à des troubles respiratoires.
Vaccin
Vaccins monovalents contre le virus RSB, le virus IBR (voir plus loin), le virus
BVD (voir plus loin) et Mannheimia haemolytica - Vaccins multivalents contre le
virus RSB, le virus PI-3, le virus BVD et Mannheimia haemolytica et contre Man-
heimia haemolytica et Histophilus somni.
Ces vaccins sont soit atténués, soit inactivés. Un vaccin ne peut être administré
par voie intranasale que si cette voie est clairement mentionnée dans la notice
du vaccin. Le choix entre vaccins monovalents et multivalents doit être motivé
par la situation épidémiologique de l’exploitation et l’anamnèse qui permettent
de connaître quels agents pathogènes sont présents.
Les vaccins contre le virus IBR et le virus BVD sont commentés dans des cha-
pitres séparés.
Protection
La prévalence élevée des infections respiratoires dans le cheptel bovin est res-
ponsable de la présence d’une immunité colostrale envers les virus et bactéries
respiratoires chez de nombreux veaux. Cette immunité maternelle peut interfé-
rer avec la vaccination jusqu’à l’âge de 3 à 4 mois. Il est impératif que la notice
vaccinale mentionne clairement la possibilité de protéger en surmontant l’inter-
férence colostrale. En effet, la plupart des vaccins présentent une bonne inno-
cuité chez le veau, même nouveau-né, et peuvent donc être injectés sans réac-
tion secondaire défavorable. Cette indication d’innocuité ne représente en aucu-
ne manière un gage d’efficacité à un âge inférieur à 3 ou 4 mois à cause de l’in-
terférence colostrale. Comme le statut individuel de chaque veau vacciné est in-
connu, il est nécessaire de répéter en tout ou en partie le protocole de vacci-
nation lorsque l’âge de 3 à 4 mois est atteint. En général, un vaccin atténué
administré par voie intranasale induit une réponse immune capable de mieux
surmonter l’interférence induite par les anticorps colostraux. Il est impératif que
la notice vaccinale mentionne clairement la possibilité de protéger en surmon-
tant l’interférence colostrale. L’apparition de la protection est généralement plus
précoce lors d’une injection intranasale que lors d’une administration parenté-
rale. La durée d’immunité est inférieure à un an pour plusieurs vaccins, et en
particulier pour les vaccins contre le RSB. Il est donc recommandé de vacciner
les animaux avant la période de l’année où l’incidence maximale de la maladie
est constatée, soit, pour les maladies respiratoires, avant l’automne et l’hiver.
VACCINS 175

Particularités
La qualité de la protection conférée par un vaccin dépend de la maîtrise du pro-
tocole de reproduction expérimentale de la maladie. Elle est aisée pour le virus
IBR et, dans ce cas, les vaccins peuvent être testés expérimentalement envers
l’infection et la maladie telles qu’elles se présentent naturellement. En revan-
che, les modèles expérimentaux d’infections par les virus RSB, PI-3 imitent beau-
coup moins les situations naturelles. Dans tous les cas, les études réalisées doi-
vent être conformes aux monographies de la Pharmacopée Européenne, lors-
qu’elles existent.
BOVALTO RESPI 3 Boehringer Ingelheim virus respiratoire syncytial (Bo) RSB, virus parainfluenza (Bo),
Mannheimia haemolytica inj Bo prod de lait π
BOVALTO RESPI 4 Boehringer Ingelheim virus respiratoire syncytial (Bo) RSB, virus parainfluenza (Bo),
virus BVD, Mannheimia haemolytica inj Bo prod de lait π
BOVALTO RESPI INTRANASAL Boehringer Ingelheim virus respiratoire syncytial (Bo) RSB, virus
parainfluenza (Bo) inas Bo prod de lait π
BOVILIS BOVIPAST RSP Intervet Int via MSD AH virus respiratoire syncytial (Bo) RSB, virus
parainfluenza (Bo), Mannheimia haemolytica inj Bo prod de lait π
BOVILIS INTRANASAL RSP LIVE Intervet Int via MSD AH virus respiratoire syncytial (Bo) RSB, virus
parainfluenza (Bo) inas Bo prod de lait π
HIPRABOVIS SOMNI/LKT Hipra Mannheimia haemolytica, Histophilus somni inj Bo prod de lait π
NASYM Hipra virus respiratoire syncytial (Bo) RSB inj, inas Bo π
PASTOBOV Boehringer Ingelheim Mannheimia haemolytica inj Bo prod de lait π
RISPOVAL 3 BRSV PI3 BVD Zoetis virus respiratoire syncytial (Bo) RSB, virus parainfluenza (Bo), virus
BVD inj Bo prod de lait π
RISPOVAL RS + PI3 intranasal Zoetis virus respiratoire syncytial (Bo) RSB, virus parainfluenza (Bo)
inas Bo prod de lait π

16.2.2. Rhinotrachéite infectieuse bovine (IBR)


La législation belge impose l’utilisation de vaccins contre l’IBR qui possèdent
comme marqueur sérologique l’absence de la glycoprotéine virale d’enveloppe
E (gE).
Voir aussi https://www.arsia.be/la-sante-des-bovins/le-point-sur-la-lutte-ibr/ - Ar-
sia.
Vaccin
Les vaccins marqués, dénommés négatifs envers gE, immunisent l’animal contre
tous les antigènes du virus responsable, soit le BoHV-1, sauf la glycoprotéine
gE. Un examen sérologique permet de différencier les animaux séronégatifs en-
vers gE (animaux vaccinés à l’aide du vaccin marqué) des bovins séropositifs
(animaux infectés naturellement). Les vaccins contre l’IBR sont soit vivants atté-
nués, soit inactivés. Les vaccins vivants peuvent être administrés soit par voie
intranasale, soit par voie parentérale. Les vaccins inactivés sont exclusivement
injectés par voie parentérale.
Protection
La vaccination contre l’IBR est appliquée dans le cadre du plan de lutte belge
contre l’IBR détaillé ci-dessous. Après la primovaccination, des rappels de vac-
cination seront effectués tous les 6 mois jusqu’à l’obtention d’un statut où les
animaux seront tous séronégatifs envers la glycoprotéine gE. À ce moment, le
virus sauvage ne sera plus présent dans l’exploitation (statut I3) et celle-ci pour-
ra évoluer vers un statut complètement négatif envers l’IBR (statut I4). La stra-
tégie d’assainissement des troupeaux infectés était initialement basée sur la seu-
le vaccination, obligatoire et répétée, de l’ensemble des animaux à l’aide d’un
vaccin marqué. Elle a récemment été adaptée en imposant un suivi sérologique
dans les élevages non encore certifiés indemnes d’IBR.
Particularités
Depuis janvier 2012, tout éleveur de bovins en Belgique doit disposer au moins
d’un statut I2. En 2016, la lutte IBR est entrée dans une nouvelle phase qui vise
à faire évoluer les exploitations à statut I2 vers un statut indemne d’IBR (I3). L’IBR
clinique est une maladie à déclaration obligatoire. Dès que la suspicion est confir-
mée par les résultats des analyses, l’AFSCA doit en être informée (Arrêté Royal
176 VACCINS POUR RUMINANTS

du 16 février 2011 et du 16 septembre 2013 modifiant l’Arrêté Royal du 22 no-


vembre 2006 relatif à la lutte contre la rhinotrachéite infectieuse bovine).
Voir aussi http://www.arsia.be/?page_id=406 - ARSIA.
BOVILIS IBR MARKER INAC Intervet Int via MSD AH virus rhinotrachéite infectieuse (Bo) IBR inj Bo
prod de lait π
BOVILIS IBR MARKER LIVE Intervet Int via MSD AH virus rhinotrachéite infectieuse (Bo) IBR inj, inas
Bo prod de lait π
HIPRABOVIS IBR MARKER LIVE Hipra virus rhinotrachéite infectieuse (Bo) IBR inj Bo prod de lait π
RISPOVAL IBR-MARKER INACTIVATUM Zoetis virus rhinotrachéite infectieuse (Bo) IBR inj Bo prod de
lait π
RISPOVAL IBR-MARKER VIVUM Zoetis virus rhinotrachéite infectieuse (Bo) IBR inj, inas Bo prod de
lait π

16.2.3. Diarrhée virale bovine - maladie des muqueuses


(BVD-MD)
Le virus BVD peut exercer son action pathogène de deux manières différentes.
L’infection post-natale est responsable de la diarrhée virale bovine, du syndro-
me hémorragique ou de l’intervention du virus BVD dans des pathologies multi-
factorielles respiratoires ou digestives. L’infection in utero mène à la mortalité
embryonnaire, l’avortement, des anomalies congénitales ou à la production de
veaux infectés persistants immunotolérants (IPI). Les animaux IPI sont des ex-
créteurs persistants de virus et sont donc responsables de la circulation du vi-
rus dans l’exploitation. Lorsque les animaux IPI sont surinfectés par une souche
de biotype cytopathogène de même antigénicité que la souche non cytopatho-
gène qu’ils hébergent, ils développent la maladie des muqueuses mortelle.
Vaccin
Vaccin monovalent − vaccin combiné.
Les virus BVD présents dans les vaccins doivent être capables d’immuniser l’ani-
mal envers un large spectre de souches virales d’antigénicité variable. La pré-
sence de virus BVD de génotype II en Belgique et dans d’autres pays euro-
péens, où le génotype I est le plus prévalent, rend également nécessaire l’utili-
sation de vaccins qui puissent protéger les bovins contre les deux espèces de
virus BVD.
Protection
La vaccination doit aussi être adaptée au type d’infection contre lequel on dési-
re protéger l’animal. La protection contre les infections post-natales, principa-
lement les maladies respiratoires, est obtenue par la vaccination des jeunes
veaux, lorsque l’immunité colostrale n’interfère plus avec la vaccination. La pro-
tection contre la virémie et plus précisément contre l’infection intra-utérine est
obtenue par la vaccination des génisses ou des vaches avant la gestation. À cet
effet, la notice vaccinale doit indiquer la nature de la protection conférée : soit
contre l’infection post-natale, soit contre la virémie, soit contre l’infection in utero.
L’efficacité de la vaccination des vaches gestantes pour enrichir le colostrum en
anticorps anti-BVD et protéger passivement le veau nouveau-né n’est pas éta-
blie.
Particularités
Depuis le 1er janvier 2015, un plan de lutte en vue de l’éradication du BVDV est
obligatoire au niveau national (voir AR du 18 juin 2014 relatif à la lutte contre la
diarrhée virale bovine). La lutte contre le BVD repose sur l’identification et l’enre-
gistrement des animaux IPI. Depuis le 1er janvier 2017, seuls les bovins avec un
statut « Non IPI après examen » ou « Non IPI par descendance » peuvent être
commercialisés. Voir aussi https://www.arsia.be/la-sante-des-bovins/bvd/ - Stop
BVD sur ARSIA.
BOVALTO RESPI 4 Boehringer Ingelheim virus respiratoire syncytial (Bo) RSB, virus parainfluenza (Bo),
virus BVD, Mannheimia haemolytica inj Bo prod de lait π
BOVELA Boehringer Ingelheim virus BVD inj Bo prod de lait π
BOVILIS BVD Intervet Int via MSD AH virus BVD inj Bo prod de lait π
RISPOVAL 3 BRSV PI3 BVD Zoetis virus respiratoire syncytial (Bo) RSB, virus parainfluenza (Bo), virus
BVD inj Bo prod de lait π
VACCINS 177

16.2.4. Diarrhée néonatale bovine


Vaccin
Les vaccins destinés à la protection contre les virus responsables de la diarrhée
néonatale chez le veau contiennent les deux valences virales rotavirus et coro-
navirus et une ou plusieurs valences des souches entérotoxinogènes d’Esche-
richia coli (ETEC ; K99 ou F5, F41, F17, CS31A).
La vaccination du veau à la naissance est théoriquement possible, car le veau
nouveau-né est immunocompétent. Cependant, la période d’incubation des diar-
rhées néonatales est plus courte que le temps nécessaire à l’induction de la pro-
tection post-vaccinale et la vaccination en période néonatale n’est pas recom-
mandée. Ces vaccins ont dès lors été développés pour l’immunisation de la mère
durant la gestation, de manière à conférer au veau une immunité colostrale spé-
cifique.
Protection
Ces vaccins sont destinés à protéger les veaux contre les diarrhées du nouveau-
né (24 à 48 heures). La protection conférée par ces vaccins est excellente, à
condition que l’agent étiologique des diarrhées soit bien un colibacille ETEC, un
rotavirus et/ou un coronavirus, et sous réserve d’une bonne administration du
colostrum. La vaccination est faite chez la mère en période de gestation selon
les instructions du RCP et l’immunité est transférée au veau par le colostrum.
Pour obtenir un colostrum enrichi en anticorps, la deuxième injection de vaccin
ou le rappel de vaccination doit être réalisé aux environs de 2 à 4 semaines avant
la date prévue de parturition. La vaccination au moment de la parturition permet
uniquement d’enrichir le lait en anticorps spécifiques, mais la concentration en
anticorps est 100 fois plus faible dans le lait que dans le colostrum. C’est donc
la vaccination durant la gestation qui est recommandée.
Particularités
La vaccination contre les diarrhées néonatales doit prendre en considération trois
éléments qui sont tous très critiques pour l’efficacité de l’immunisation : 1) la vac-
cination appropriée des mères, 2) l’ingestion d’une quantité suffisante de colos-
trum de bonne qualité, suffisamment tôt dans la vie du veau (un demi-litre à la
naissance et deux litres dans les deux premières heures de la vie), et 3) l’hygiè-
ne de l’élevage des veaux nouveau-nés.
Il n’existe pas de vaccins contre les souches septicémiques d’E. coli. Cepen-
dant, même sans vaccination de la mère, la distribution du colostrum est indis-
pensable pour protéger le veau contre les souches septicémiques d’E. coli. Rap-
pelons que l’intestin du veau n’est totalement perméable aux immunoglobuli-
nes que pendant les 12 premières heures de la vie, et qu’il ne faut que 2 à 3
heures à un colibacille pour envahir le système circulatoire.
BOVIGEN SCOUR Forte Healthcare rotavirus (Bo), coronavirus (Bo), E. coli (Bo) inj Bo prod de lait π
LACTOVAC Zoetis rotavirus (Bo), coronavirus (Bo), E. coli (Bo) inj Bo prod de lait π
ROTAVEC CORONA Intervet Int via MSD AH rotavirus (Bo), coronavirus (Bo), E. coli (Bo) inj Bo prod de
lait π
SCOURGUARD 3 Zoetis rotavirus (Bo), coronavirus (Bo), E. coli (Bo) inj Bo prod de lait π

16.2.5. Fièvre catarrhale ovine (Bo, Ov)


La fièvre catarrhale ovine (FCO ou bluetongue) est une maladie virale des ovins,
des bovins, des caprins et d’autres ruminants, notamment sauvages, transmise
par des insectes vecteurs appartenant au genre Culicoides (moucherons piqueurs).
Il s’agit d’une maladie saisonnière. Les symptômes chez les bovins sont sou-
vent moins graves que chez les ovins. Chez ces derniers, la mortalité est élevée.
Situation actuelle : voir http://www.afsca.be/santeanimale/fievrecatarrhale/ - AFS-
CA et http://www.favv.be/santeanimale/fievrecatarrhale/mesures.asp - Fièvre ca-
tarrhale du mouton (bluetongue) : Mesures, procédures et échanges intracom-
munautaires.
178 VACCINS POUR RUMINANTS

Vaccin
Les animaux des espèces sensibles peuvent être vaccinés avec des vaccins FCO
autorisés.
Protection
Le vaccin doit être spécifique du sérotype. Celui qui a émergé en Belgique et
dans une grande partie de l’Europe du Nord est le sérotype 8. La vaccination de
80 % des animaux devrait assurer une immunité suffisante dans la population
pour obtenir le contrôle des infections et réduire considérablement les signes
cliniques et la mortalité.
Particularités
Le Fonds sanitaire n’a pas prévu d’acheter un nouveau stock pour continuer à
mettre des vaccins gratuitement à la disposition des vétérinaires. Il reste cepen-
dant vivement recommandé de vacciner contre la fièvre catarrhale.
Voir aussi : http://www.afsca.be/newsletter-da-vt/newsletter254_fr.asp - Newslet-
ter de l’AFSCA.
La fièvre catarrhale ovine est une maladie à déclaration obligatoire.
BLUEVAC BTV8 susp inj bovins, ovins CZV virus Bluetongue inj Bo prod de lait, Ov prod de lait π
BOVILIS BLUE-8 Intervet Int via MSD AH virus Bluetongue inj Bo prod de lait, Ov prod de lait π
SYVAZUL BTV Laboratorios Syva virus Bluetongue inj Bo prod de lait, Ov prod de lait π

16.2.6. Vaccins anti-clostridiens pour ruminants


Vaccin
Les vaccins contenant une ou plusieurs valences de différentes espèces de clos-
tridies (anatoxines et/ou anacultures) sont destinés à protéger les bovins et les
ovins contre les différentes affections causées par ces bactéries : tétanos, enté-
rotoxémies, maladie du rein pulpeux, abomasite, myosites nécro-hémorragi-
ques (charbon bactérien), hépatites nécrosantes et gangrène gazeuse.
Protection
L’efficacité des vaccins multivalents est excellente chez les ovins (nouveau-nés,
jeunes et adultes), pour autant que l’on respecte bien les instructions du fabri-
cant et que les pathologies observées soient bien causées par l’un des toxino-
types des espèces de clostridies incluses dans le vaccin. Sous ces conditions,
les jeunes agneaux et veaux sont aussi protégés via l’immunité colostrale après
vaccination de la mère. L’efficacité de ces vaccins chez les bovins contre l’enté-
rotoxémie (entre autres) est sujette à discussion par manque de données sur
l’étiologie exacte des pathologies similaires.
BRAVOXIN 10 Intervet Int via MSD AH Clostridium spp. (Ru) inj Bo prod de lait, Ov prod de lait π
COVEXIN 10 Zoetis Clostridium spp. (Ru) inj Bo prod de lait, Ov prod de lait π
MILOXAN Boehringer Ingelheim Clostridium spp. (Ru) inj Bo prod de lait, Ov prod de lait π

16.2.7. Piétin
Le piétin est une maladie infectieuse engendrée par deux germes anaérobies
Fusobacterium necrophorum et Dichelobacter nodosus. L’infection, qui apparaît
surtout lors d’un climat relativement chaud et humide, entraîne une érosion de
l’hypoderme au niveau de l’onglon et de l’espace interdigité. Un séjour prolon-
gé dans la bergerie sur un sol humide peut également être à l’origine de cette
infection.
Vaccin
Vaccin inactivé avec Dichelobacter nodosus (Bacteroides nodosus).
Protection
Après la primovaccination (deux injections), la vaccination sera répétée tous les
six mois ou une fois par an en fonction du risque d’infection et des conditions
climatiques. Selon la gravité des signes cliniques, la vaccination peut parfois fa-
voriser la guérison de l’animal atteint.
VACCINS 179

Particularités
Après la primovaccination (deux injections), la vaccination sera répétée tous les
six mois ou une fois par an en fonction du risque d’infection et des conditions
climatiques. Selon la gravité des signes cliniques, la vaccination peut parfois fa-
voriser la guérison de l’animal atteint.
FOOTVAX Intervet Int via MSD AH Dichelobacter nodosus inj Ov prod de lait π

16.2.8. Vaccin contre les mammites


Voir aussi 24.1. Mammites.
Vaccin
Pour les bovins, il existe un vaccin à base de souches inactivées d’Escherichia
coli et Staphylococcus aureus et un vaccin de sous-unités à base d’acide lipo-
téichoïque du composant d’adhérence du biofilm (BAC) de Streptococcus ube-
ris.
Le vaccin pour ovins et caprins contient des souches inactivées de Staphylo-
coccus aureus et ne doit être administré qu’aux animaux sains.
Protection
Ces vaccins sont destinés à améliorer l’immunité des troupeaux présentant des
problèmes récurrents de mammites causées par E. coli et S. aureus ou Strepto-
coccus uberis chez les bovins, ou par S. aureus chez les ovins et les caprins. Il
induit une réduction de l’incidence des mammites subcliniques, ainsi que de l’in-
cidence et de la sévérité des symptômes associés aux mammites cliniques. Le
programme complet de vaccination sera répété pour chaque gestation. La vac-
cination doit toujours aller de pair avec les mesures d’hygiène nécessaires, des
techniques de traite appropriées et un traitement adéquat, l’isolation ou la réfor-
me des animaux infectés.
STARTVAC Hipra E. coli (Bo), Staphylococcus aureus inj Bo prod de lait π
UBAC Hipra Streptococcus uberis inj Bo prod de lait π
VIMCO Hipra Staphylococcus aureus inj Ov prod de lait, Capr prod de lait π

16.2.9. Vaccin contre la fièvre Q


La coxiellose ou fièvre Q est une maladie bactérienne provoquée par Coxiella
burnetii.
La maladie est à déclaration obligatoire.
- Les ruminants représentent le réservoir principal. L’affection est généralement
asymptomatique chez les ruminants.
- Chez les caprins et les ovins, on peut observer des avortements en fin de ges-
tation, des mises-bas prématurées, et des nouveau-nés chétifs. Chez les bovins
en gestation, une métrite, de l’infertilité et des avortements peuvent être obser-
vés.
- L’homme peut également être infecté. Parmi les personnes infectées, une mi-
norité développera un syndrome pseudo-grippal. La maladie est surtout dange-
reuse chez les patients à risque (femmes enceintes, patients cardiaques) qui ris-
quent de développer la forme chronique de la maladie.
Vaccin
Vaccin inactivé contenant l’antigène phase I pour bovins et caprins.
Protection
- Immunisation active des bovins visant à réduire le risque chez les animaux vac-
cinés non-infectés et non-gestants de devenir excréteurs, et à diminuer l’excré-
tion de Coxiella burnetii chez ces animaux par le lait et le mucus vaginal.
- Immunisation active des caprins visant à réduire les avortements causés par
Coxiella burnetii et l’excrétion de cet agent causal de l’organisme par le lait, le
mucus vaginal, les fèces et le placenta.
180 VACCINS POUR RUMINANTS

Particularités
L’utilisation de ce vaccin en Belgique se fait dans le cadre du programme de
surveillance de l’AFSCA concernant la fièvre Q dans les exploitations laitières
ovines et caprines. (Voir http://www.afsca.be/santeanimale/fievreq/ - AFSCA)
COXEVAC Ceva Coxiella burnetii inj Bo prod de lait, Capr prod de lait π

16.2.10. Vaccin contre Chlamydia abortus pour les ovins


Chlamydia abortus (C. abortus) (avortement enzoötique chez les brebis) est une
cause importante d’avortement chez les ovins. L’écoulement vaginal, les tissus
avortés et les nouveaux-nés contaminés issus de brebis infectées sont les prin-
cipales sources de contamination. Les signes de la maladie se manifestent tard
au cours de la gestation. Pendant les 2-3 dernières semaines de la gestation nais-
sent des agneaux faibles ou morts ou un avortement peut survenir sans que la
brebis ne soit malade. Les agneaux vivants meurent quelques heures après la
naissance. Les brebis affectées n’avorteront normalement plus lors d’une ges-
tation ultérieure mais elles continueront à excréter la bactérie et elles consti-
tuent donc une source d’infection pour d’autres animaux. Les brebis non ges-
tantes infectées ou infectées en début de gestation peuvent avorter durant la ges-
tation subséquente. Les béliers peuvent aussi transmettre l’infection par voie vé-
nérienne.
Vaccin
Un vaccin combiné inactivé (Chlamydia abortus et Salmonella abortusovis) à ad-
ministrer avant la gestation est disponible.
Protection
La vaccination dans les élevages sujets à des troubles de reproduction dus à C.
abortus peut aider à réduire le nombre d’avortements, de naissances prématu-
rées et de naissances d’agneaux faibles.
Particularités
Très souvent (1/10), les animaux vaccinés montrent un gonflement à hauteur du
site d’injection une semaine après la vaccination. Ce dernier disparaît sans trai-
tement.
Zoönose (femmes enceintes !).
Voir aussi https://www.arsia.be/nos-services-a-lelevage/protocole-avortement/ -
Protocole Avortement Arsia.
INMEVA Hipra Chlamydia spp. (Ov), Salmonella spp. (Ov) inj Ov prod de lait π

16.2.11. Vaccin contre Salmonella Abortusovis pour les ovins


Salmonella enterica subsp. enterica serovar Abortusovis cause la mort et l’avor-
tement des brebis gestantes. Les sources d’infection sont la nourriture conta-
minée, l’eau de boisson, le matériel contaminé, les transporteurs (bétail) ou les
cadavres. Les brebis ont de la fièvre et sont malades avant d’avorter.
Vaccin
Un vaccin combiné inactivé (Chlamydia abortus et Salmonella abortusovis) à ad-
ministrer avant la gestation est disponible.
Protection
La vaccination dans les élevages sujets à des troubles de reproduction dus à S.
abortusovis peut aider à réduire le nombre d’avortements, de naissances pré-
maturées et de naissances d’agneaux faibles.
Particularités
Zoönose.
Très souvent (1/10), les animaux vaccinés montrent un gonflement à hauteur du
site d’injection une semaine après la vaccination. Ce dernier disparaît sans trai-
tement.
Voir aussi https://www.arsia.be/nos-services-a-lelevage/protocole-avortement/ -
Protocole Avortement Arsia.
INMEVA Hipra Chlamydia spp. (Ov), Salmonella spp. (Ov) inj Ov prod de lait π
VACCINS 181

16.2.12. Vaccin contre les dermatophytoses


Trichophyton verrucosum est un agent responsable de la teigne bovine assez
fréquemment observé en Belgique. Ce dermatophyte a non seulement un im-
pact sur les résultats zootechniques mais est également susceptible de provo-
quer des lésions cutanées assez sévères et difficiles à traiter chez l’homme.
Le dermatophyte se développe dans les couches kératinisées de l’épiderme. La
contamination se fait par contact direct ou par contact indirect via les spores qui
survivent longtemps dans l’environnement.
Les bovins infectés naturellement développent une bonne immunité, principa-
lement cellulaire. C’est pourquoi la maladie est rarement observée chez les ani-
maux plus âgés dans les exploitations.
Vaccin
Vaccins contenant des micronidies atténuées de Trichophyton verrucosum. La
dose de vaccin est adaptée en fonction de l’âge de l’animal et en fonction de
son utilisation, prophylactique ou curative. La vaccination prophylactique réduit
les signes cliniques de la dermatophytose, tandis que l’utilisation curative accé-
lère le processus de guérison.
Ne pas administrer de produits antifongiques jusqu’à trois semaines après la der-
nière dose de vaccination.
Le vaccin ne doit pas être administré aux animaux traités avec des corticosté-
roïdes.
Effets indésirables :
- très fréquents (> 1 animal sur 10) : œdème local, zones de dépilation ou de
desquamation au site d’injection.
- très rares (< 1 animal sur 10 000) : augmentation de la température corporelle
2 jours après l’injection, réactions d’hypersensibilité telles qu’une réaction ana-
phylactique.
Protection
Ce vaccin protège contre la teigne due à une infection à Trichophyton verruco-
sum. Tous les animaux du troupeau doivent être vaccinés en même temps. Une
fois le troupeau entier vacciné, seuls les veaux nouveau-nés ou les animaux nou-
vellement acquis devront encore être vaccinés deux fois.
Particularités
La vaccination doit être complétée par de bonnes mesures d’hygiène, telles que
le nettoyage et la désinfection des locaux.
BOVILIS RINGVAC Intervet Int via MSD AH Trichophyton verrucosum inj Bo prod de lait π
TRICHOBEN Kernfarm Trichophyton verrucosum inj Bo π

16.3. Vaccins pour porcs


Pour un aperçu de tous les vaccins disponibles pour le porc, voir les Tableaux
récapitulatifs page 223.

16.3.1. Grippe porcine


La grippe chez le porc est causée par 4 sous-types de virus n’induisant pas ou
peu d’immunité croisée. Les virus des sous-types H1N1, H3N2 et H1N2 sont pré-
sents de manière enzootique dans la population porcine européenne depuis les
années 90 déjà. Depuis 2009, le virus H1N1 pdm09 pandémique, à l’origine d’une
pandémie humaine cette année-là, est également rapporté chez les porcs dans
la plupart des pays européens. Ce dernier virus a formé des virus réassortants
avec les sous-types précités.
Vaccin
Actuellement, un vaccin trivalent contenant les sous-types H1N1, H3N2 et H1N2
et un vaccin monovalent contenant le sous-type pH1N1 pdm09 (virus grippal hu-
main pandémique) sont disponibles. Ces vaccins sont inactivés et contiennent
un adjuvant.
182 VACCINS POUR PORCS

Protection
Le vaccin est administré aux truies afin de les protéger elles-mêmes et en vue
de susciter une immunité maternelle chez leur progéniture. Le vaccin est éga-
lement recommandé pour les porcelets au début de la période d’engraissement
afin de réduire les pertes dues aux troubles respiratoires.
RESPIPORC FLU 3 susp inj porcs IDT Biologika virus influenza (Su) inj Su π
RESPIPORC FLUpan H1N1 IDT Biologika virus influenza (Su) inj Su π

16.3.2. Syndrome Dysgénésique et Respiratoire Porcin (SDRP)


Ce syndrome est provoqué par un virus découvert assez récemment, respon-
sable de troubles respiratoires et de la reproduction. Cette affection a été décri-
te aux Etats-Unis dans la deuxième moitié des années quatre-vingt et est appa-
rue en Europe dès 1990. Le virus, appelé SDRP, a été isolé en premier lieu en
Europe puis s’est rapidement étendu à toute l’Europe continentale puis à l’échel-
le mondiale. On le rencontre maintenant fréquemment au sein du cheptel por-
cin.
Vaccin
Des vaccins monovalents, aussi bien vivants qu’inactivés, ont été mis au point
pour une utilisation chez les truies et les porcelets.
Protection
Les vaccins atténués sont recommandés pour la primovaccination des porce-
lets et des cochettes et pour la revaccination des truies. Les vaccins inactivés
sont exclusivement destinés à la vaccination des truies immunisées. La vacci-
nation des porcelets charcutiers est destinée à prévenir les troubles respiratoi-
res, la vaccination des cochettes et des truies à prévenir les troubles de la repro-
duction provoqués par la multiplication du virus SDRP dans le placenta à partir
de 70 jours de gestation. Deux génotypes du virus SDRP, présentant des diffé-
rences génétiques et antigéniques, circulent actuellement : le type 1 ou type euro-
péen et le type 2 ou type américain. La plupart des souches présentes en Bel-
gique appartiennent au type 1. Le virus SDRP est génétiquement très instable.
Les vaccins continuent toutefois à réduire la multiplication du virus, et une vac-
cination est fortement recommandée. Les truies sont généralement vaccinées à
60 jours de gestation, juste avant la période pendant laquelle le virus se multi-
plie dans le placenta du fœtus et peut provoquer des troubles. La vaccination à
90 jours de gestation peut améliorer l’immunité colostrale, ce qui réduit la pro-
pagation du virus des porcelets virémiques vers les autres porcelets de la por-
tée.
INGELVAC PRRS MLV Boehringer Ingelheim virus SDRP inj Su π
INGELVAC PRRSFLEX EU Boehringer Ingelheim virus SDRP inj Su π
PORCILIS PRRS Intervet Int via MSD AH virus SDRP inj Su π
PROGRESSIS Ceva virus SDRP inj Su π
REPROCYC PRRS EU&IMPRANFLEX Boehringer Ingelheim virus SDRP inj Su π
SUVAXYN PRRS MLV Zoetis virus SDRP inj Su π
UNISTRAIN PRRS Hipra virus SDRP inj Su π

16.3.3. Parvovirose chez le porc


Le parvovirus porcin est responsable, après infection chez la truie gestante sé-
ronégative, d’une transmission transplacentaire vers les fœtus et de mortalité fœ-
tale ; la truie elle-même n’est pas malade. Une infection qui débute chez un ou
plusieurs fœtus se dissémine de manière intra-utérine et touche ainsi la majeure
partie de la portée. A côté de fœtus momifiés (de différentes tailles), des porce-
lets vivants peuvent également naître, vu que la gestation n’est pas interrom-
pue. L’avortement n’a donc pas lieu.
Vaccin
Les vaccins contre le parvovirus sont souvent combinés à d’autres vaccins, par
exemple en vue de combattre le rouget du porc (Erysipelothrix rhusiopathiae).
Tous deux sont utilisés pour lutter contre les troubles de reproduction, mais on
VACCINS 183

administre également le vaccin contre le rouget du porc afin d’induire par le co-
lostrum une immunité maternelle chez le porcelet. Tous les vaccins contre la par-
vovirose porcine sont inactivés et destinés à vacciner la mère et entraver la trans-
mission transplacentaire lors d’un contact ultérieur avec le virus sauvage.
Protection
Les vaccins sont administrés dès la puberté de façon à garantir une protection
lors de la gestation. On notera que de très bas titres en anticorps dans le sang
peuvent prévenir la transmission transplacentaire du virus de la truie vers le fœ-
tus. Il est recommandé de revacciner les animaux étant donné que l’on ne connaît
pas la durée exacte de l’immunité après la vaccination.
ERYSENG PARVO susp inj porcs Hipra parvovirus (Su), Erysipelothrix rhusiopathiae inj Su π
PARVORUVAX Ceva parvovirus (Su), Erysipelothrix rhusiopathiae inj Su π
PORCILIS ERY+PARVO+LEPTO Intervet Int via MSD AH Erysipelothrix rhusiopathiae, parvovirus (Su),
Leptospira spp (Su) inj Su π
PORCILIS ERY-PARVO Intervet Int via MSD AH parvovirus (Su), Erysipelothrix rhusiopathiae inj Su π
PORCILIS PARVO Intervet Int via MSD AH parvovirus (Su) inj Su π
REPROCYC PARVOFLEX Boehringer Ingelheim parvovirus (Su) inj Su π
SUVAXYN PARVO/E-AMPHIGEN Zoetis parvovirus (Su), Erysipelothrix rhusiopathiae inj Su π

16.3.4. Circovirus porcin


L’infection de porcelets par le circovirus porcin 2 (PCV 2) est associée au syn-
drome appelé « Syndrome de Dépérissement PostSevrage » (SDPS) ou encore
« Porcine Multisystemic Wasting Syndrome » (PMWS). Après l’infection initiale
par le PCV 2, et la virémie, le virus diffuse vers différents organes où apparais-
sent des lésions. Le PMWS touche surtout les animaux à l’âge du sevrage et son
évolution est lente et progressive. Les symptômes sont peu typiques : perte de
poids, dureté du poil, faiblesse, lymphadénopathie, diarrhée et essoufflement.
Le PMWS est typiquement caractérisé par une très forte multiplication virale dans
les tissus lymphoïdes, accompagnée d’une déplétion lymphoïde et d’une infil-
tration de monocytes. Si la maladie se déclare, la mortalité peut atteindre 10 %
et plus. Par ailleurs, une forte multiplication du PCV2 dans les tissus lymphoïdes
lors de blastogénèse en cas de co-infections par d’autres pathogènes, peut avoir
un impact négatif sur l’immunité et induire des symptômes plus sévères (mala-
dies associées au PCV2). Les fœtus peuvent être infectés par voie transplacen-
taire via le sang de la mère non immunisée, ce qui peut entraîner une momifi-
cation ou des porcelets mort-nés ou faibles à la naissance (le PCV2 a été classé
comme virus SMEDI (stillbirth, mummification, embryonic death, infertility).
Vaccin
Les vaccins contiennent le virus PCV2 inactivé, le virus PCV1/2 inactivé (c’est-
à-dire une capside du virus PCV2 contenant le génome hybride ORF1 du PCV1/
ORF2 du PCV2) ou des sous-unités de la capside du PCV2, exprimées par un
baculovirus.
Protection
Les vaccins sont utilisés pour l’immunisation active des porcelets afin de préve-
nir le PMWS et les maladies associées au PCV2, et pour la prévention des trou-
bles de la reproduction chez les cochettes et les truies. La vaccination des truies
entraîne une augmentation des anticorps colostraux, améliorant ainsi l’immuni-
té passive.
CIRCOVAC Ceva circovirus (Su) inj Su π
INGELVAC CIRCOFLEX Boehringer Ingelheim circovirus (Su) inj Su π
PORCILIS PCV Intervet Int circovirus (Su) inj Su π
PORCILIS PCV ID Intervet Int circovirus (Su) inj Su π
PORCILIS PCV M HYO Intervet Int circovirus (Su), Mycoplasma hyopneumoniae inj Su π
SUVAXYN CIRCO Zoetis circovirus (Su) inj Su π
SUVAXYN CIRCO + MH RTU Zoetis circovirus (Su), Mycoplasma hyopneumoniae inj Su π
184 VACCINS POUR PORCS

16.3.5. Pleuropneumonie contagieuse


La pleuropneumonie contagieuse est caractérisée par une pneumonie hémor-
ragique et nécrotique aiguë et une pleurésie, ou encore par une affection pul-
monaire chronique avec des foyers nécrotiques localisés et une pleurésie fibri-
neuse. La bactérie Actinobacillus pleuropneumonia est à l’origine de l’affection.
On connaît deux biotypes et 15 sérotypes de ce germe.
Plusieurs facteurs de virulence ont été décrits dont les toxines Apx, la capside,
des protéinases, des lipopolysaccharides, de l’uréase, des adhésines et des pro-
téines de la membrane extérieure telles que des protéines de fixation de la trans-
ferrine et de l’hémoglobine. A. pleuropneumoniae est inhalé et peut coloniser
les muqueuses nasales et les amygdales. Aucun signe clinique n’apparaît tant
que l’infection se réduit aux voies respiratoires supérieures ; les animaux peu-
vent, dans ce cas, rester longtemps porteurs du germe. Des signes cliniques
peuvent apparaître lorsque ce dernier atteint les bronchioles et les alvéoles. Cet-
te situation est favorisée par une pression d’infection élevée, un environnement
néfaste, une infection virale et une infection par la bactérie Mycoplasma hyop-
neumoniae. A. pleuropneumoniae se fixe sur l’épithélium des bronchioles et des
alvéoles terminales. Les lésions sont principalement causées par la production
de ce qu’on appelle les toxines Apx. Il s’agit d’exotoxines qui peuvent former
des pores dans la membrane des cellules de l’animal infecté. On décrit quatre
toxines Apx. L’Apx IV, qui est décelée chez tous les sérotypes, est indispensable
à la pleine virulence du pathogène, mais son rôle exact dans la pathogénie n’est
pas clair. Cette toxine est exprimée exclusivement in vivo. Les autres toxines Apx
(I, II, III) sont aussi exprimées in vitro. Il n’existe pas de neutralisation croisée
entre ces toxines Apx. Chaque sérotype produit une ou deux de ces toxines. El-
les peuvent entre autres détruire les phagocytes, les cellules de l’endothélium
et les cellules alvéolaires de l’épithélium ; et jouent un rôle important dans l’ap-
parition des lésions. Apx I et II ont également une activité hémolytique.
Vaccin
Le vaccin inactivé contenant des toxines Apx et une protéine de membrane ex-
terne, est en mesure d’induire une protection clinique partielle par rapport aux
différents sérotypes de A. pleuropneumoniae.
Protection
Les animaux doivent être vaccinés à deux reprises avec un intervalle de 4 se-
maines. Le vaccin ne peut être administré avant l’âge de 6 semaines en raison
d’une interférence possible avec l’immunité maternelle.
Particularités
La vaccination des porcelets peut se révéler judicieuse dans les exploitations à
problèmes, en combinaison avec d’autres mesures de protection.
COGLAPIX Ceva Actinobacillus pleuropneumoniae inj Su π
FIXR APP 2, 9, 11 Kernfarm Actinobacillus pleuropneumoniae inj Su π
PORCILIS APP Intervet Int via MSD AH Actinobacillus pleuropneumoniae inj Su π

16.3.6. Pneumonie enzootique


La pneumonie enzootique est une affection multifactorielle des voies respiratoi-
res et dont la bactérie Mycoplasma hyopneumoniae constitue le principal agent
pathogène. Le signe clinique le plus marquant est une toux chronique non pro-
ductive qui se révèle surtout lorsque les porcs sont rendus nerveux. Les signes
cliniques sont lents à apparaître, mais la toux peut perdurer pendant plusieurs
semaines voire même plusieurs mois. La température corporelle est susceptible
d’augmenter légèrement. Dans le cas d’infections bactériennes secondaires, de
graves troubles respiratoires peuvent apparaître et parfois même engendrer de
la mortalité. La toux devient productive et peuvent alors se manifester une respi-
ration saccadée et de la fièvre. Les animaux gravement touchés subissent un
retard de croissance visible par rapport aux autres animaux de la loge. Après
une phase de guérison clinique, la maladie est susceptible de resurgir. Au ni-
veau de l’exploitation, la toux est souvent plus importante chez les porcelets se-
VACCINS 185

vrés et les porcs d’engraissement. L’évolution de la maladie est fortement in-


fluencée par la gestion de l’exploitation et les facteurs environnementaux.
Vaccin
Vaccins monovalents inactivés - Vaccins bivalents à base de Mycoplasma hyo-
pneumoniae et du circovirus porcin.
Protection
Les porcelets sont en général vaccinés pendant la période d’allaitement. Selon
le vaccin, la vaccination aura lieu dès l’âge de 1 ou 3 semaines. Certaines étu-
des ont montré qu’une vaccination lors de la période de post-sevrage et d’en-
graissement peut s’avérer fructueuse. Ceci dépend du moment où les porcs ont
été contaminés au sein de l’exploitation. Les animaux doivent être vaccinés avant
d’être infectés. Tous les porcelets de l’exploitation doivent être vaccinés. Les por-
celets non vaccinés peuvent constituer une source d’infection pour les animaux
vaccinés et peuvent retarder ou limiter la réduction de la pression d’infection dans
l’exploitation. Les principaux résultats de la prévention vaccinale sont une utili-
sation moindre des antibiotiques à visée curative et de meilleures prestations
zootechniques : amélioration de la croissance quotidienne et du rendement ali-
mentaire, période d’engraissement raccourcie, signes cliniques réduits, pour-
centage diminué d’animaux souffrant de lésions pulmonaires et lésions pulmo-
naires moins étendues.
Particularités
La vaccination en elle-même ne suffit pas comme mesure de lutte contre les in-
fections à M. hyopneumoniae : d’autres mesures complémentaires doivent être
prises simultanément.
FIXR M HYO ONE Kernfarm Mycoplasma hyopneumoniae inj Su π
HYOGEN J5 Ceva Mycoplasma hyopneumoniae inj Su π
INGELVAC MYCOFLEX Boehringer Ingelheim Mycoplasma hyopneumoniae inj Su π
M+Pac Intervet Int via MSD AH Mycoplasma hyopneumoniae inj Su π
MYPRAVAC SUIS Hipra Mycoplasma hyopneumoniae inj Su π
PORCILIS M. HYO Intervet Int via MSD AH Mycoplasma hyopneumoniae inj Su π
PORCILIS M. HYO ID ONCE Intervet Int via MSD AH Mycoplasma hyopneumoniae inj Su π
PORCILIS PCV M HYO Intervet Int circovirus (Su), Mycoplasma hyopneumoniae inj Su π
STELLAMUNE MYCOPLASMA Elanco Mycoplasma hyopneumoniae inj Su π
STELLAMUNE ONE Elanco Mycoplasma hyopneumoniae inj Su π
SUVAXYN CIRCO + MH RTU Zoetis circovirus (Su), Mycoplasma hyopneumoniae inj Su π
SUVAXYN M.HYO Zoetis Mycoplasma hyopneumoniae inj Su π
SUVAXYN MH-ONE Zoetis Mycoplasma hyopneumoniae inj Su π

16.3.7. Rhinite atrophique


La rhinite atrophique est une affection multifactorielle caractérisée par une atro-
phie des cornets. Lorsque l’affection est sérieuse, elle s’accompagne de diffé-
rents degrés de distorsion faciale tels que la brachygnatie supérieure et une dé-
viation latérale du groin et du septum nasal. On distingue la rhinite atrophique
non progressive et progressive.
La rhinite atrophique non progressive est engendrée par des souches de Bor-
detella bronchiseptica et la rhinite atrophique progressive par des souches toxi-
gènes de Pasteurella multocida ou par une combinaison de souches B. bronchi-
septica et P. multocida toxigènes. Les toxines dermonécrotiques de B. bronchi-
septica et P. multocida peuvent endommager les cornets mais leur mécanisme
d’action est différent. L’hypoplasie des cornets induite par les souches de B. bron-
chiseptica est en général moins grave que celle engendrée par les souches de
P. multocida toxigènes.
Vaccin
Les vaccins contre la rhinite atrophique progressive contiennent la toxine der-
monécrotique et/ou les germes inactivés de P. multocida en combinaison avec
les germes inactivés de B. bronchiseptica.
Protection
Les vaccins contre la rhinite atrophique progressive doivent au minimum conte-
nir la toxine dermonécrotique de P. multocida. La vaccination des truies avec des
186 VACCINS POUR PORCS

vaccins inactivés peut favoriser la régression de la rhinite atrophique. L’objectif


de cette vaccination est la transmission de l’immunité colostrale aux porcelets.
PORCILIS AR-T DF susp inj Intervet Int Bordetella bronchiseptica (Su), Pasteurella multocida (Su) inj
Su π
RHINIFFA T Boehringer Ingelheim Bordetella bronchiseptica (Su), Pasteurella multocida (Su) inj Su π
RHINISENG Hipra Bordetella bronchiseptica (Su), Pasteurella multocida (Su) inj Su π

16.3.8. Diarrhée néonatale causée par les souches E. coli


entérotoxigènes (ETEC)
Les souches entérotoxinogènes d’Escherichia coli (ETEC) peuvent engendrer
une diarrhée aqueuse. Celle-ci peut être à l’origine d’une importante mortalité
chez les porcelets nouveau-nés. Cette forme dite entérotoxinogène de la coliba-
cillose se rencontre également chez les porcelets plus âgés, qu’ils soient sevrés
ou non. Les souches ETEC possèdent deux facteurs importants de virulence.
Les fimbriae leur permettent de se fixer sur les entérocytes de l’intestin grêle.
Les principaux facteurs d’adhésion des souches ETEC qui engendrent la diar-
rhée néonatale sont les fimbriae F4 (K88), F5 (K99), F6 (987P) et F41. Les sou-
ches ETEC F4+ peuvent également jouer un rôle dans la diarrhée de porcelets
à un âge plus avancé. En ce qui concerne la diarrhée survenant après le sevra-
ge, ce sont les ETEC F4+ et F18+ qui sont les plus impliquées. Les souches
ETEC forment également des entérotoxines qui sont à l’origine de la diarrhée
aqueuse, les thermolabiles (LT) et les thermostables (STa,STb et EAST1). L’en-
térotoxine LT est une protéine de poids moléculaire élevé, fortement antigéni-
que. Les entérotoxines thermostables sont des peptides de faible poids molé-
culaire, peu immunogènes, sauf si elles sont conjuguées avec l’entérotoxine LT
par exemple.
Vaccin
On administrera des vaccins inactivés contenant des facteurs d’adhésion puri-
fiés ou un nombre réduit de sérotypes E. coli avec les facteurs d’adhésion et
éventuellement l’entérotoxine LT. Des vaccins combinant les souches ETEC et
le rotavirus porcin ou Clostridium perfringens, éventuellement associés à Clos-
tridium novyi sont disponibles. Voir aussi 16.3.14. Vaccins anti-clostridiens pour
porcs.
Protection
La vaccination des truies gestantes peut se révéler efficace dans la lutte contre
la diarrhée néonatale à E. coli. Une primovaccination avec de tels vaccins suit
en général le schéma suivant : deux injections à 3-6 semaines d’intervalle, la
deuxième dose étant administrée 2 à 6 semaines avant la mise bas. Ces vaccins
ont principalement comme résultat une augmentation de la teneur en IgG dans
le colostrum.
Particularités
En combinaison avec d’autres mesures visant à réduire le risque d’infection et
augmenter l’immunité générale, ces vaccins s’avèrent dans la plupart des cas
fructueux dans le traitement de la diarrhée néonatale. Ils sont cependant beau-
coup moins efficaces contre la diarrhée chez les porcelets plus âgés et non se-
vrés et n’offrent aucune protection contre la diarrhée après le sevrage.
COLIPROTEC F4/F18 Prevtec Microbia E. coli (Su) po Su π
ENTERICOLIX CZV E. coli (Su), Clostridium spp. (Su) inj Su π
FIXR ROTA COLI Kernfarm E. coli (Su), Rotavirus (Su) inj Su π
NEOCOLIPOR Boehringer Ingelheim E. coli (Su) inj Su π
PORCILIS COLICLOS Intervet Int E. coli (Su), Clostridium spp. (Su) inj Su π
PORCILIS PORCOLI DF Intervet Int E. coli (Su) inj Su π
SUISENG Hipra E. coli (Su), Clostridium spp. (Su) inj Su π
VACCINS 187

16.3.9. Maladie de l’œdème causée par les souches E. coli


productrices de Shiga-toxines (STEC/VTEC)
Les Escherichia coli productrices de la toxine de Shiga Stx2e (STEC) (synonyme :
vérotoxine VT2e des souches VTEC) sont responsables de la maladie de l’œdème
chez les porcelets récemment sevrés. Ces souches produisent des adhésines fim-
briaires F18 qui permettent leur adhérence aux entérocytes de l’intestin grêle. Après
production, la toxine Stx2e traverse la paroi intestinale et est transportée dans la
circulation sanguine. Les cellules cibles de la toxine Stx2e sont les cellules endo-
théliales. Les lésions à hauteur de l’endothélium vasculaire entraînent le dévelop-
pement d’œdème dans l’ensemble des organes avec comme signes cliniques prin-
cipaux des oedèmes sous-cutanés (face, paupières, abdomen), des signes ner-
veux (incoordination motrice, ataxie, parésie) et des mortalités subites.
Vaccin
Les vaccins disponibles sont des vaccins inactivés sous-unitaires contenant une
toxine génétiquement détoxifiée et un adjuvant. La vaccination contre les STEC
porcins est réalisée à partir d’une toxine Stx2e recombinante. Les différentes toxi-
nes de Shiga sont constituées de deux sous-unités protéiques : la sous-unité A
de la toxine Stx2e, responsable de sa toxicité, a été génétiquement modifiée en
une protéine non toxique, alors que la sous-unité B, responsable de la liaison
aux récepteurs membranaires des cellules endothéliales, est restée inchangée.
La réponse immunitaire qui se développe produit des anticorps spécifiques qui
préviennent la liaison de la toxine Stx2e à ses récepteurs cellulaires.
Protection
Les vaccins disponibles contre les STEC porcins sont indiqués pour l’immuni-
sation active de porcelets à partir de l’âge de 2 à 4 jours, afin de réduire les mor-
talités et les signes cliniques de la maladie de l’œdème.
ECOPORC SHIGA IDT Biologika E. coli (Su) inj Su π
VEPURED Hipra E. coli (Su) inj Su π

16.3.10. Salmonella enterica


Les infections dues à Salmonella spp. chez le porc sont souvent asymptoma-
tiques alors qu’elles ont une influence négative sur la croissance des porcs de
chair et reproducteurs. Les animaux infectés ou chez qui l’infection est subcli-
nique peuvent devenir porteurs et excréter la bactérie de manière intermittente,
notamment en conditions de stress.
La viande contaminée est une source non négligeable d’intoxication alimentaire
chez l’homme.
Vaccin
Vaccin à base de souches inactivées de Salmonella enterica subsp. enterica sé-
rovars Typhimurium, Derby et Infantis, avec une huile minérale pour adjuvant et
vaccin lyophilisé à base d’un mutant de Salmonella Typhimurium.
Les truies et les cochettes sont vaccinées pendant la gestation pour protéger
leurs porcelets par immunisation passive. Le vaccin lyophilisé peut aussi admi-
nistré aux porcelets.
Protection
Les porcelets issus de mères vaccinées doivent rapidement ingérer suffisam-
ment de colostrum après la naissance. L’immunité des porcelets allaités durera
jusqu’à l’âge de 30 jours s’ils sont sevrés après 21 jours. Cette immunisation pas-
sive permettra de réduire la colonisation de l’intestin et des ganglions lympha-
tiques iléosécaux par les sérovars de Salmonella mentionnés.
Particularités
En plus de la vaccination, assurer une bonne hygiène générale et la biosécurité
de la ferme est fondamental afin de réduire autant que possible les risques d’in-
fection à Salmonella.
FIXR SALMONELLA Bioveta Salmonella spp. (Su) inj Su π
SALMOPORC lyophilisat IDT Biologika Salmonella spp. (Su) po Su π
SALMOPORC lyophilisat et solvant IDT Biologika Salmonella spp. (Su) inj, po Su π
188 VACCINS POUR PORCS

16.3.11. Rouget du porc


Le rouget du porc est engendré par la bactérie Erysipelothrix rhusiopathiae. Cet-
te affection sous sa forme aiguë s’accompagne de graves signes cliniques gé-
néraux dont parfois des altérations dermatologiques typiques. La fièvre est sus-
ceptible d’engendrer l’avortement chez la truie gestante. Les verrats peuvent,
quant à eux, souffrir de troubles de fécondité. Sous sa forme chronique, l’affec-
tion est caractérisée par de la polyarthrite et de l’endocardite. On connaît un grand
nombre de sérotypes de ce germe. La plupart des souches isolées chez le porc
appartiennent toutefois aux sérotypes 1 ou 2.
Vaccin
Il existe des vaccins monovalents et bivalents. En Belgique, seuls des vaccins
inactivés ont été enregistrés. Les vaccins à base de souches spécifiques du sé-
rotype 2 n’induisent pas seulement une protection contre ce sérotype mais éga-
lement contre les souches de sérotype 1 et la plupart des autres sérotypes. De
tels vaccins se composent de germes inactivés et d’un antigène soluble produit
lors de la croissance du germe dans des milieux liquides.
Protection
La durée de la protection après une double vaccination à 3-6 semaines d’inter-
valle est d’environ six mois. L’immunité maternelle peut interférer avec la vacci-
nation jusqu’à l’âge de trois mois environ. La vaccination est surtout préconisée
chez les animaux de reproduction. Dans les exploitations à problèmes, les porcs
de chair peuvent également être vaccinés. Il a été démontré que, pour certains
vaccins, une seule vaccination dès l’âge de trois mois induit une protection du-
rant la période d’engraissement. Les vaccins contre le rouget du porc ne peu-
vent cependant induire qu’une faible (voire aucune) protection contre la forme
chronique de cette affection.
ERYSENG PARVO susp inj porcs Hipra parvovirus (Su), Erysipelothrix rhusiopathiae inj Su π
ERYSENG susp inj porcs Hipra Erysipelothrix rhusiopathiae inj Su π
PARVORUVAX Ceva parvovirus (Su), Erysipelothrix rhusiopathiae inj Su π
PORCILIS ERY Intervet Int via MSD AH Erysipelothrix rhusiopathiae inj Su π
PORCILIS ERY+PARVO+LEPTO Intervet Int via MSD AH Erysipelothrix rhusiopathiae, parvovirus (Su),
Leptospira spp (Su) inj Su π
PORCILIS ERY-PARVO Intervet Int via MSD AH parvovirus (Su), Erysipelothrix rhusiopathiae inj Su π
RUVAX VET Boehringer Ingelheim Erysipelothrix rhusiopathiae inj Su π
SUVAXYN PARVO/E-AMPHIGEN Zoetis parvovirus (Su), Erysipelothrix rhusiopathiae inj Su π

16.3.12. Maladie de Glässer


La maladie de Glässer, engendrée par Haemophilus parasuis, a été décrite à l’ori-
gine comme une affection survenant chez les jeunes animaux (âgés de 2 à 4
semaines) et caractérisée par une polysérosite fibrineuse, une polyarthrite, une
méningite et dans certains cas, de la mortalité. Peuvent apparaître également :
une septicémie (sans polysérosite), une myosite aiguë (muscle masseter) et des
troubles respiratoires. Des facteurs de stress tels que le sevrage ou le transport
prédisposent à ce type d’affection. La maladie est généralement bénigne et pré-
sente un faible taux de morbidité. Ce sont aujourd’hui surtout les exploitations à
niveau sanitaire très élevé qui peuvent souffrir de grandes pertes économiques,
plus particulièrement dans les cas où des animaux d’origines différentes y sont
rassemblés. Les taux de morbidité et de mortalité dans ce type d’entreprises sont
élevés, quel que soit l’âge ou le stade de production dans lequel se trouvent les
porcs.
Haemophilus parasuis est fréquemment présent au niveau de la muqueuse na-
sale des animaux sains et même immunisés, et peut aussi être isolé des amyg-
dales et de la trachée. Quinze sérotypes sont connus pour ce germe. Les sou-
ches non sérotypables sont régulièrement isolées. Toutes les souches de H. pa-
rasuis ne sont pas aussi virulentes. La virulence dépend plus ou moins du séro-
type. Les souches des sérotypes 1, 5, 10, 12, 13 et 14 ont été classées comme
hautement virulentes, et les souches des sérotypes 2, 4 et 15 comme moyen-
nement virulentes. Dans un même sérotype, des souches peuvent être aussi bien
VACCINS 189

plus et moins virulentes et même les souches non sérotypables peuvent être vi-
rulentes. Il reste donc à déterminer si la variation dans la virulence est dépen-
dante de la souche ou du sérotype.
Le traitement ou la prévention à base d’antibiotiques n’est pas toujours efficace
et doit avoir lieu en tout cas à un stade avancé. On peut éviter que la maladie ne
se déclare en réduisant le stress et en ne rassemblant que les animaux présen-
tant une immunité protectrice, obtenue naturellement ou par le biais de vacci-
nations.
Vaccin
Un vaccin monovalent commercialisé en Belgique contient une souche inacti-
vée de sérotype 5.
Protection
Ce vaccin stimule le développement d’une immunité active contre le sérotype 5
de Haemophilus parasuis. Les animaux doivent être vaccinés à deux reprises.
PORCILIS GLÄSSER Intervet Int via MSD AH Haemophilus parasuis inj Su π

16.3.13. Entéropathie proliférative porcine (EPP)


L’entéropathie proliférative porcine (EPP) est causée par la bactérie Lawsonia
intracellularis et peut être aiguë (entéropathie proliférative hémorragique), chro-
nique (adénomatose intestinale porcine) ou subclinique. La forme aiguë de l’en-
téropathie proliférative hémorragique est le plus souvent observée chez des porcs
de chair ou de reproduction plus âgés (> 70 kg poids vif) et peut entraîner une
mortalité aiguë sans signes cliniques préalables. Dans certains cas, des fèces
de couleur rougeâtre voire goudronneuse peuvent être constatées avant que la
mort ne s’ensuive. En cas de progression plus lente de la maladie, les porcs de-
viennent d’abord anémiques, anorexiques puis moins mobiles. Des vomisse-
ments de matières goudronneuses sont possibles. L’apparence des fèces peut
varier considérablement : profuses, plus ou moins aqueuses, goudronneuses,
rouge vif ou sanglantes. La mortalité peut se manifester dans les 48 h. Certains
animaux se rétablissent complètement, mais en général, on constate un retard
de croissance durable. La mortalité peut atteindre jusqu’à 50 % des animaux tou-
chés. L’adénomatose intestinale porcine peut apparaître chez des porcs dès l’âge
de 7 semaines et se manifeste par une diarrhée chronique, une peau pâle et,
tout comme dans le cas d’une entéropathie subclinique, un manque d’unifor-
mité dans la croissance. En général, les signes cliniques sont cependant peu
typiques. Lawsonia intracellularis est identifiée dans la plupart des exploitations
et peut causer des dégâts économiques importants. La forte capacité de survie
dans le fumier (2 à 3 semaines) et l’excrétion prolongée par les animaux infectés
exigent une stricte application des mesures d’hygiène classiques dans l’exploi-
tation (all in all out, désinfection de la porcherie et du matériel utilisé) afin d’en-
traver la maladie et de limiter les pertes économiques.
Vaccin
Le vaccin actuellement commercialisé contient une souche atténuée de Lawso-
nia intracellularis.
Protection
Le vaccin est destiné à immuniser activement les porcelets (dès l’âge de 3 se-
maines) afin de réduire les lésions intestinales causées par Lawsonia intracellu-
laris et éviter ainsi les pertes de poids. La protection débute 3 semaines après la
vaccination et dure au moins 17 semaines.
Particularités
La vaccination se faisant avec des germes atténués, on n’administrera pas de
médicaments antimicrobiens durant les trois jours précédant et suivant la vacci-
nation. Si la vaccination se fait par l’eau de boisson, l’installation d’eau de bois-
son doit également être exempte de toute substance antimicrobienne, désinfec-
tant ou détergent. Du lait en poudre écrémé ou du thiosulfate de sodium peu-
vent fonctionner comme stabilisateurs du vaccin dans l’eau de boisson. De l’ADN
de Lawsonia intracellularis peut être présent dans les excréments des porcs vac-
190 VACCINS POUR PORCS

cinés jusqu’à trois jours après la vaccination. Même si le risque de propagation


du germe après vaccination est moindre, on n’excluera pas la possibilité de trans-
mission aux animaux de la même porcherie.
ENTERISOL ILEITIS Boehringer Ingelheim Lawsonia intracellularis po Su π

16.3.14. Vaccins anti-clostridiens pour porcs


Clostridium novyi peut provoquer une infection aiguë chez les truies, notam-
ment accompagnée d’une nécrose hépatique et de mort subite. Clostridium per-
fringens type C provoque l’entérite nécrotique chez les porcelets.
Vaccin
Des vaccins inactivés à sous-unités sont disponibles. Ces vaccins stimulent la
synthèse d’anticorps, dans le sérum des animaux vaccinés, contre les adhési-
nes et l’entérotoxine thermolabile (LT) des souches entérotoxigènes d’Escheri-
chia coli (ETEC) et contre la bêta-toxine de Clostridium perfrigens de type C. L’un
de ces deux vaccins stimule également la synthèse d’anticorps contre l’alpha-
toxine de Clostridium novyi. Voir aussi autres vaccins ETEC : 16.3.8. Diarrhée
néonatale causée par les souches E. coli entérotoxigènes (ETEC).
Protection
Par l’immunisation active des truies et des cochettes reproductrices, les porce-
lets nouveau-nés sont protégés, après ingestion suffisante de colostrum, contre
la diarrhée néonatale causée par les Escherichia coli entérotoxinogènes expri-
mant les adhésines F4 (K88), F5 (K99) ou F6 (987P) et contre l’entérite nécro-
hémorragique causée par Clostridium perfringens de type C. Cette protection
se manifeste par une réduction de la mortalité et des signes cliniques. La vacci-
nation des truies et des cochettes avec le vaccin contenant la valence Clostri-
dium novyi induit également des anticorps séroneutralisants contre l’alpha-toxi-
ne de Clostridium novyi.
CLOSTRIPORC A IDT Biologika Clostridium spp. (Su) inj Su π
ENTERICOLIX CZV E. coli (Su), Clostridium spp. (Su) inj Su π
PORCILIS COLICLOS Intervet Int E. coli (Su), Clostridium spp. (Su) inj Su π
SUISENG Hipra E. coli (Su), Clostridium spp. (Su) inj Su π

16.3.15. Leptospirose (Su)


Après infection via les lésions cutanées et les muqueuses, les leptospires peu-
vent se multiplier dans les reins d’où ils peuvent être excrétés via l’urine. Les ani-
maux ne présentent généralement pas de signes cliniques ou présentent des
signes cliniques généraux comme de la fièvre, de l’anorexie et de la diarrhée.
Des problèmes de fertilité peuvent être constatés chez les truies, pouvant se tra-
duire par des avortements et la naissance de porcelets mort-nés ou chétifs. Etant
donné que les leptospires survivent facilement dans l’environnement dans des
circonstances humides en l’absence de choc thermique et que les rongeurs sont
considérés comme des réservoirs, la vaccination doit être accompagnée d’une
bonne hygiène dans les locaux d’élevage et de mesures de lutte contre les ani-
maux nuisibles afin d’éviter cette maladie.
Vaccin
Vaccin combiné contenant des souches inactivées du parvovirus, de Leptospira
et Erysipelothrix rhusiopathiae pour la vaccination des porcs reproducteurs.
Protection
Une revaccination tous les 6 mois est recommandée pour protéger contre le rou-
get du porc et contre L. interrogans sérogroupe Australis, et une revaccination
annuelle est recommandée pour conférer une protection contre les autres séro-
groupes de Leptospira présents dans le vaccin et contre le parvovirus.
PORCILIS ERY+PARVO+LEPTO Intervet Int via MSD AH Erysipelothrix rhusiopathiae, parvovirus (Su),
Leptospira spp (Su) inj Su π
VACCINS 191

16.4. Vaccins pour lapins


Pour un aperçu de tous les vaccins disponibles pour le lapin, voir les Tableaux
récapitulatifs page 225.

16.4.1. Myxomatose
La myxomatose est une maladie provoquée par le virus myxomateux apparte-
nant à la famille des Poxviridae et atteignant les lapins européens. Elle touche
les animaux à tout âge. On distingue deux formes cliniques :
- la forme classique est principalement observée chez les lapins domestiques et
les lapins sauvages qui constituent le réservoir du virus. Le virus se transmet
ici principalement par des morsures d’insectes, mais la promiscuité entre les
lapins peut également constituer un facteur de contagion. La maladie a une
courte période d’incubation et est caractérisée par une mortalité élevée. Elle
est diagnostiquée à partir des signes cliniques typiques.
- Au cours de ces dernières décennies, une myxomatose à symptômes respira-
toires est apparue dans l’élevage industriel. Cette forme respiratoire est pré-
sente en élevage toute l’année. Elle est provoquée par des souches virales
moins pathogènes. Elle peut être subclinique et n’est pas toujours facile à dia-
gnostiquer.
Vaccin
La souche vaccinale est un virus de la myxomatose qui exprime le gène codant
la protéine de capside du RHDV1. Ainsi les lapins sont immunisés à la fois contre
le virus de la myxomatose et contre le RHDV. Voir aussi 16.4.2. Maladie hémor-
ragique virale.
Protection
Le vaccin est utilisé pour l’immunisation active des lapins, dès l’âge de 5 semai-
nes, afin de réduire la mortalité et les signes cliniques dus à la myxomatose et
de prévenir la mortalité due à la RHD1. Le vaccin combiné immunise contre le
virus classique RHD1 et seule une protection partielle envers le variant RHDV-2
est attendue.
Les animaux vaccinés sont protégés à partir de 3 semaines après la vaccina-
tion. La protection dure 1 an. Une augmentation transitoire de la température de
l’ordre de 1 à 2°C peut survenir. Dans les deux premières semaines après la vac-
cination, un œdème non douloureux de petite taille peut être observé au niveau
du site d’injection. Cet œdème disparaît complètement à la fin de la troisième
semaine.
Après une infection avec le virus sauvage de la myxomatose, certains animaux
vaccinés peuvent développer quelques vésicules de très petite taille, particuliè-
rement aux endroits dépourvus de poils, formant rapidement des croûtes. Les
croûtes disparaissent généralement dans les 2 semaines après l’observation des
petites vésicules. Ces croûtes sont observées uniquement chez les animaux avec
une immunité active et n’ont pas d’influence sur l’état de santé général, l’appétit
ou le comportement du lapin.
Particularités
Il se peut que les lapins ayant été précédemment vaccinés avec un autre vaccin
contre la myxomatose ou ayant contracté une myxomatose naturelle sur le ter-
rain ne développent pas de réponse immunitaire appropriée contre la RHD après
la vaccination. La vaccination n’est pas recommandée dans les 14 premiers jours
de la gestation. Aucun essai n’ayant été réalisé sur l’effet de la vaccination chez
les lapins mâles reproducteurs, la vaccination de ces lapins n’est pas recom-
mandée.
NOBIVAC MYXO-RHD Intervet Int virus de la myxomatose, virus maladie hémorragique lapin RHDV inj
lapin non prod d’aliments, lapin prod d’aliments π
192 VACCINS POUR LAPINS

16.4.2. Maladie hémorragique virale


La maladie hémorragique virale du lapin est provoquée par un virus de la famille
des Caliciviridés, et du genre Lagovirus, le rabbit haemorrhagic disease virus ou
RHDV. Ce virus hautement contagieux se propage par contact direct entre les
lapins ou par contact indirect via l’urine, les excréments, l’eau, l’alimentation, les
insectes piqueurs ou d’autres vecteurs mécaniques tels que les vêtements, les
mains ou les cages.
Deux variantes de ce virus sont connues : le RHDV1 et le RHDV2. Le RHDV2 a
d’abord été identifié en France, en 2010, mais, entre-temps, sa présence a été
rapportée en Belgique ainsi que dans la plupart des autres pays d’Europe occi-
dentale. En raison de la grande différence génétique et antigénique entre le
RHDV2 et le RHDV classique, il n’y a pas d’immunité croisée entre ces deux va-
riantes.
Une infection par le RHDV2 diffère de celle induite par le RHDV classique. Le
RHDV2 donne lieu à une période d’incubation plus longue (3 à 5 jours), un taux
de mortalité plus variable (5 à 70 %, en moyenne 20 %), un spectre d’hôte plus
large (le virus a parfois été isolé chez les lièvres notamment) et une résistance
liée à l’âge (les animaux de moins de 15 jours sont résistants, les animaux âgés
de plus de 2-3 semaines sont sensibles). Dans les deux cas, la plupart des ani-
maux infectés meurent sans symptômes préalables (forme suraiguë). En cas de
forme aiguë, en particulier avec le RHDV2, les animaux présentent les symptô-
mes suivants : difficultés respiratoires, forte fièvre (> 40 °C), hémorragies et symp-
tômes nerveux juste avant de mourir. Le RHDV2 peut être associé, dans quel-
ques rares cas, à des signes cliniques plus chroniques, tels que perte de poids,
léthargie, ictère et mortalité après 1 à 2 semaines. De manière sporadique, et
surtout avec le RHDV2, les lapins survivent à l’infection et présentent alors une
très forte séroconversion.
Chez les lapins domestiques, la maladie peut être endiguée par la vaccination,
en association avec des mesures d’hygiène préventives et la mise en quaran-
taine des cas suspects et des animaux qui sont entrés en contact avec des ani-
maux suspects, qu’ils soient malades ou morts. Les lieux de vie de ces animaux
doivent être soigneusement nettoyés et désinfectés. Les aliments (légumes, her-
be fraîche, foin) ou les terriers susceptibles d’avoir été en contact avec des la-
pins sauvages, doivent être évités. Il convient également de prévoir un plan de
lutte efficace contre les insectes et d’éviter d’introduire le virus dans la lapinière
par les vêtements, les chaussures ou d’autres vecteurs mécaniques.
Vaccin
- Vaccin monovalent contre le RHDV2 inactivé.
- Vaccin bivalent contre le RHDV1 et le RHDV2.
- Vaccin combiné contre la myxomatose et le RHDV1 dont la souche vaccinale
est un virus de la myxomatose qui exprime le gène codant pour la protéine de
capside du RHDV (voir 16.4.1. Myxomatose).
Protection
Le vaccin bivalent contre le RHDV1 et le RHDV2 est administré à partir de l’âge
de 10 semaines, le vaccin contre le RHDV2 à partir de l’âge de 30 jours. Ces
vaccins sont destinés à l’immunisation active des lapins de chair afin de réduire
la mortalité causée par le RHDV2. Aucune protection croisée contre le RHDV clas-
sique n’a été démontrée.
ERAVAC émulsion inj lapins Hipra virus maladie hémorragique lapin RHDV inj lapin prod d’aliments,
lapin non prod d’aliments π
FILAVAC VHD K C+V Filavie virus maladie hémorragique lapin RHDV inj lapin non prod d’aliments,
lapin prod d’aliments π
NOBIVAC MYXO-RHD Intervet Int virus de la myxomatose, virus maladie hémorragique lapin RHDV inj
lapin non prod d’aliments, lapin prod d’aliments π
VACCINS 193

16.5. Vaccins pour poules


Pour un aperçu de tous les vaccins disponibles pour les poules, voir les Ta-
bleaux récapitulatifs page 226.

16.5.1. Maladie de Marek


Les poules pondeuses et reproductrices sont vaccinées en période d’élevage.
Etant donné la durée d’élevage plus longue des poulets à label, il est recom-
mandé de vacciner les poussins à l’âge d’un jour, au couvoir, contre la maladie
de Marek.
Vaccin
Les vaccins contre la maladie de Marek sont administrés par injection, au cou-
voir, à des poussins d’un jour ou à des embryons âgés de 18 jours. Ils contien-
nent soit l’herpèsvirus de la dinde (souche HVT FC126) sous forme lyophilisée,
soit la souche Rispens du virus de la maladie de Marek atténuée (CVI988) sous
forme cellulaire conservée en azote liquide. Certains vaccins combinent l’her-
pèsvirus de la dinde et la souche homologue, tous deux sous forme cellulaire et
donc conservés en azote liquide. Une spécialité contient comme souche vacci-
nale un herpèsvirus de la dinde (HVT) recombinant, exprimant l’antigène pro-
tecteur (VP2) du virus de la bursite infectieuse aviaire (IBDV ou maladie de Gum-
boro), souche Faragher 52/70. Ce vaccin induit une immunisation active et une
réponse sérologique vis-à-vis de la maladie de Gumboro (Infectious Bursal Di-
sease ou IBD) et de la maladie de Marek chez le poussin. Un autre vaccin com-
biné administré aux poussins d’un jour protège contre la laryngotrachéite infec-
tieuse et la maladie de Marek. Il contient un herpèsvirus vivant du dindon recom-
binant (souche HVT/ILT-138) exprimant les glycoprotéines gD et gI du virus de la
laryngotrachéite infectieuse.
Protection
La vaccination empêche la formation des tumeurs et des lésions nerveuses dues
au virus pathogène de la maladie de Marek. Elle ne prévient cependant pas l’in-
fection des volailles par ce virus. Les résultats de la vaccination dépendent lar-
gement du respect de la technique de vaccination.
La vaccination doit obligatoirement être pratiquée à l’âge d’un jour, au couvoir,
afin de protéger les poussins durant les quatre premières semaines de vie, pé-
riode critique durant laquelle une infection par le virus de la maladie de Marek
engendre la formation ultérieure de tumeurs spécifiques.
INNOVAX-ILT Intervet Int virus de la maladie de Marek, virus de la laryngotrachéite infectieuse (Av) inj
poule π
INNOVAX-ND-IBD Intervet Int virus de la maladie de Newcastle, virus de la maladie de Marek, virus de la
bursite infectieuse (virus de la maladie de Gumboro) inj, in ovo poule π
NOBILIS RISMAVAC Intervet Int via MSD AH virus de la maladie de Marek inj poule π
NOBILIS RISMAVAC + CA 126 Intervet Int via MSD AH virus de la maladie de Marek inj, in ovo
poule π
VAXXITEK HVT + IBD Boehringer Ingelheim virus de la maladie de Marek, virus de la bursite infectieuse
(virus de la maladie de Gumboro) inj, in ovo poule π
VECTORMUNE ND Ceva virus de la maladie de Newcastle, virus de la maladie de Marek inj, in ovo
poule π

16.5.2. Maladie de Newcastle (poule)


La vaccination contre la maladie de Newcastle (ND) est obligatoire pour toutes
les exploitations de volailles de plus de 100 animaux. Le responsable de l’ex-
ploitation doit faire appel à un vétérinaire agréé pour la faire exécuter. Toutes les
volailles, y compris les pigeons, présentées lors de rassemblements (les expo-
sitions, les concours et les marchés sont à considérer comme des rassemble-
ments) doivent être vaccinées contre la ND. Les volailles mises en vente sur un
marché doivent avoir été vaccinées dans les 3 mois qui précèdent la vente, avec
un vaccin adjuvé inactivé. Les volailles achetées sur les marchés doivent léga-
lement être vendues avec un certificat de vaccination.
194 VACCINS POUR POULES

- Pour la vaccination des dindes contre la maladie de Newcastle, voir 16.7.1. Ma-
ladie de Newcastle (dinde).
- Pour la vaccination des pigeons contre la maladie de Newcastle, voir 16.6.1.
Maladie de Newcastle - Paramyxovirose (pigeon).
- Pour la vaccination des pintades, faisans, perdreaux et cailles, aucun vaccin
n’est disponible en Belgique ; le médecin vétérinaire peut envisager d’appli-
quer le système de la cascade.
Vaccin
Vaccins vivants monovalents − Vaccins inactivés monovalents ou combinés.
Les vaccins à virus vivants contenant des souches lentogènes sont administrés
durant la période d’élevage. L’utilisation des vaccins inactivés est exclusive-
ment réservée aux immunisations de rappel des poules pondeuses et reproduc-
trices, afin de les protéger durant la période de ponte.
Les vaccins vivants conviennent aussi bien pour la vaccination des poulets de
chair que pour celle des poules pondeuses et reproductrices. Chez les poules
pondeuses et reproductrices, cette première vaccination est suivie, après au
moins 4 semaines, par une vaccination avec un vaccin inactivé. Cette vaccina-
tion de rappel doit se faire au moins 4 semaines avant le début de la ponte. Ces
animaux peuvent être revaccinés avec un vaccin inactivé après le début de la
mue.
Les volailles d’agrément peuvent être vaccinées au printemps ou en automne
avec un vaccin inactivé, la durée de protection étant de l’ordre d’une année, ou
lorsque les animaux n’ont pas encore été vaccinés avec un vaccin vivant aupa-
ravant.
Protection
La durée d’immunité des vaccins à virus vivant, telle que mentionnée dans les
notices, est généralement de 4 à 6 semaines. Ceci suffit généralement pour les
poussins de chair. Les poules pondeuses et reproductrices doivent être revac-
cinées avec un vaccin inactivé avant leur transfert vers les unités de ponte ou de
reproduction. Le but de ces vaccinations est double : a) protéger les volailles
durant toute la période de ponte, et b) protéger de façon passive les poussins
provenant de volailles vaccinées durant les premières semaines de leur vie.
Particularités
La ND est une maladie à déclaration obligatoire assortie d’une politique d’abat-
tage pour raison sanitaire. Si la ND est constatée dans une exploitation avicole,
la réalisation de la vaccination préventive obligatoire est l’une des conditions pour
le remboursement des animaux mis à mort.
En 2018, pour la première fois depuis 1998, des cas de ND ont été détectés chez
des poules d’ornement détenues par des détenteurs amateurs. Depuis juillet
2018, quelques foyers de maladie de Newcastle ont été détectés dans des ex-
ploitations avicoles professionnelles. Dans tous ces cas, une nouvelle souche
virale de ND a été identifiée. Il s’agit d’une souche déjà présente en Asie du Sud-
Est et qui s’est rapidement propagée au Moyen-Orient, en Afrique du Nord et en
Europe de l’Est. Cette souche a également été identifiée récemment au Grand-
Duché du Luxembourg. Voir aussi http://www.favv.be/professionnels/productio-
nanimale/santeanimale/newcastle/ - AFSCA.
AVINEW NEO Boehringer Ingelheim virus de la maladie de Newcastle po, oculonasale, ophtalmique
poule π
AVISHIELD ND Genera virus de la maladie de Newcastle oculonasale, po poule, dinde π
GALLIMUNE ND + IB + EDS + ART Boehringer Ingelheim virus de la maladie de Newcastle, virus de
la bronchite infectieuse (Av), virus du Egg Drop Syndrome, virus de la rhinotrachéite (Av) inj poule π
HIPRAVIAR-NDV CLON Hipra virus de la maladie de Newcastle oculonasale, ophtalmique, inas, po
poule π
INNOVAX-ND-IBD Intervet Int virus de la maladie de Newcastle, virus de la maladie de Marek, virus de la
bursite infectieuse (virus de la maladie de Gumboro) inj, in ovo poule π
NOBILIS IB MULTI + ND Intervet Int via MSD AH virus de la maladie de Newcastle, virus de la bronchite
infectieuse (Av) inj poule π
NOBILIS ND C2 Intervet Int via MSD AH virus de la maladie de Newcastle oculonasale, ophtalmique,
inas poule π
NOBILIS ND CLONE 30 Intervet Int via MSD AH virus de la maladie de Newcastle oculonasale, inas, po
poule π
VACCINS 195

NOBILIS NEWCAVAC Intervet Int via MSD AH virus de la maladie de Newcastle inj poule π
NOBILIS RT+ IBmulti + ND + EDS Intervet Int via MSD AH virus de la maladie de Newcastle, virus de
la bronchite infectieuse (Av), virus du Egg Drop Syndrome, virus de la rhinotrachéite (Av) inj poule π
POULVAC NDW Zoetis virus de la maladie de Newcastle spray poule π
VECTORMUNE ND Ceva virus de la maladie de Newcastle, virus de la maladie de Marek inj, in ovo
poule π

16.5.3. Bronchite infectieuse


La bronchite infectieuse aviaire est causée par un coronavirus de distribution
mondiale qui se propage rapidement au sein des volailles non vaccinées. En rai-
son des nombreuses mutations et recombinaisons, le virus IB est susceptible
de se modifier rapidement en une nouvelle variante ou un nouveau sérotype. La
vaccination ne confère pas toujours le même degré de protection croisée contre
un virus hétérologue sauvage.
Le programme de vaccination doit tenir compte des sérotypes circulants. Pour
conférer une protection aussi large que possible, la vaccination peut être réali-
sée avec des vaccins IB contenant 2 sérotypes ou le schéma de vaccination peut
prévoir des vaccinations successives avec deux sérotypes ou plus.
Vaccin
Vaccins vivants contenant une ou deux souches IB − Vaccins combinés conte-
nant un virus IB inactivé et d’autres valences virales.
Des vaccins à virus vivants atténués de la bronchite infectieuse sont administrés
durant la période d’élevage pour conférer une protection précoce et pour la pri-
movaccination des futures poules pondeuses et reproductrices. Des vaccins inac-
tivés sont administrés pour la vaccination de rappel des poules pondeuses et
reproductrices avant leur transfert. En général, les poulets de chair ne sont vac-
cinés qu’une fois, à l’âge d’un jour. Des vaccins inactivés combinés contenant
les valences IB et ND ou les valences IB, ND, EDS et rhinotrachéite aviaire, sont
destinés à la revaccination des poules pondeuses et reproductrices. Ils sont ad-
ministrés 3 à 4 semaines avant le début de la ponte et protègent les volailles
durant toute la période de ponte. Les poules pondeuses peuvent être revacci-
nées après le début de la mue.
Les volailles d’agrément peuvent être vaccinées au printemps ou en automne
avec un vaccin vivant contenant le souche Massachussetts et/ou un vaccin vi-
vant contenant une souche variante.
Protection
Les schémas de vaccination contre la bronchite infectieuse ne confèrent pas tou-
jours une protection suffisante pour toute la période de ponte. Dans les exploi-
tations où l’on constate malgré tout encore régulièrement des diminutions de la
ponte, le médecin vétérinaire peut développer un schéma de vaccination adap-
té, à appliquer éventuellement pendant la période de ponte. Dans la notice du
vaccin, il est mentionné si le vaccin peut éventuellement être utilisé en période
de ponte.
Dans les exploitations de poussins de chair où la bronchite infectieuse pose pro-
blème ou en cas de pression d’infection élevée, une revaccination peut être re-
commandée dans la période d’engraissement, incluant, outre les souches clas-
siques de Massachussetts, des souches variantes qui seront choisies en fonc-
tion du virus sauvage circulant.
Particularités
Etant donné que le virus IB peut être rapidement inactivé, il importe de préparer
et d’administrer les vaccins vivants à virus IB avec précaution, afin de garantir
une efficacité optimale de la vaccination.
AVISHIELD IB H120 Genera virus de la bronchite infectieuse (Av) oculonasale, po poule π
CEVAC IBIRD Ceva virus de la bronchite infectieuse (Av) po, oculonasale poule π
CEVAC MASS L Ceva virus de la bronchite infectieuse (Av) oculonasale poule π
GALLIMUNE ND + IB + EDS + ART Boehringer Ingelheim virus de la maladie de Newcastle, virus de
la bronchite infectieuse (Av), virus du Egg Drop Syndrome, virus de la rhinotrachéite (Av) inj poule π
GALLIVAC IB88 NEO Boehringer Ingelheim virus de la bronchite infectieuse (Av) buccale poule π
HATCHPAK IB H120 Neo Boehringer Ingelheim virus de la bronchite infectieuse (Av) oculonasale
poule π
196 VACCINS POUR POULES

NOBILIS IB 4-91 Intervet Int virus de la bronchite infectieuse (Av) oculonasale, ophtalmique, inas, po
poule π
NOBILIS IB MA 5 Intervet Int via MSD AH virus de la bronchite infectieuse (Av) oculonasale,
ophtalmique, inas, po poule π
NOBILIS IB MULTI + ND Intervet Int via MSD AH virus de la maladie de Newcastle, virus de la bronchite
infectieuse (Av) inj poule π
NOBILIS IB PRIMO QX Intervet Int virus de la bronchite infectieuse (Av) oculonasale poule π
NOBILIS RT+ IBmulti + ND + EDS Intervet Int via MSD AH virus de la maladie de Newcastle, virus de
la bronchite infectieuse (Av), virus du Egg Drop Syndrome, virus de la rhinotrachéite (Av) inj poule π
POULVAC IB PRIMER Zoetis virus de la bronchite infectieuse (Av) oculonasale poule π
POULVAC IB QX Zoetis virus de la bronchite infectieuse (Av) oculonasale poule π
POULVAC IBMM + ARK Zoetis virus de la bronchite infectieuse (Av) oculonasale poule π

16.5.4. Syndrome de la chute de ponte


La vaccination contre le syndrome de la chute de ponte (EDS) est envisagée en
fonction de la situation épidémiologique.
Vaccin
Ces vaccins à adénovirus inactivés sont associés au vaccin contre la maladie
de Newcastle, éventuellement en association avec la valence contre la bronchi-
te infectieuse et la rhinotrachéite. Les futures poules pondeuses peuvent être
vaccinées au moins 4 semaines avant le début de la ponte.
Protection
Ils procurent une immunité durant une période de ponte.
GALLIMUNE ND + IB + EDS + ART Boehringer Ingelheim virus de la maladie de Newcastle, virus de
la bronchite infectieuse (Av), virus du Egg Drop Syndrome, virus de la rhinotrachéite (Av) inj poule π
NOBILIS RT+ IBmulti + ND + EDS Intervet Int via MSD AH virus de la maladie de Newcastle, virus de
la bronchite infectieuse (Av), virus du Egg Drop Syndrome, virus de la rhinotrachéite (Av) inj poule π

16.5.5. Maladie de Gumboro


Vaccin
Des vaccins à virus vivants atténués contenant des souches intermédiaires du
virus de la maladie de Gumboro (Infectious Bursal Disease Virus ou IBDV) sont
administrés durant la période d’élevage des poules pondeuses et reproductri-
ces et des poulets de chair.
Les vaccins disponibles sur le marché belge peuvent être utilisés pour vacciner
les poulets de chair dès l’âge d’un jour, à condition que le taux en anticorps ma-
ternels soit suffisamment bas (titre en ELISA < 500) (voir aussi « Protection »).
Un vaccin contenant comme souche vaccinale un herpèsvirus de la dinde (HVT)
recombinant, exprimant l’antigène protecteur (VP2) du virus de la bursite infec-
tieuse aviaire (IBDV ou maladie de Gumboro), souche Faragher 52/70, protège
les volailles simultanément contre la maladie de Gumboro et la maladie de Ma-
rek. Il peut être inoculé aux embryons âgés de 18 jours ou injecté aux poussins
à l’âge de 1 jour.
Protection
Les vaccins contre la maladie de Gumboro n’induisent aucune immunosuppres-
sion ; ils causent cependant une légère atrophie de la bourse de Fabricius. Le
moment de la vaccination dépend entre autres du taux en anticorps maternels
et de la pression d’infection. En général, on recommande deux vaccinations pour
les groupes d’oiseaux présentant une forte variation interindividuelle des taux
en anticorps maternels, ou pour les oiseaux de différentes origines.
Particularités
Le succès de la vaccination contre la maladie de Gumboro dépend largement
du respect des mesures d’hygiène en matière d’élevage, notamment en ce qui
concerne la désinfection des locaux.
AVIPRO GUMBORO VAC Elanco virus de la bursite infectieuse (virus de la maladie de Gumboro) po
poule π
AVIPRO PRECISE Elanco virus de la bursite infectieuse (virus de la maladie de Gumboro) po poule π
AVISHIELD IBD INT Genera virus de la bursite infectieuse (virus de la maladie de Gumboro)
oculonasale poule π
VACCINS 197

HIPRAGUMBORO CW Hipra virus de la bursite infectieuse (virus de la maladie de Gumboro) po


poule π
HIPRAGUMBORO-GM97 Hipra virus de la bursite infectieuse (virus de la maladie de Gumboro) po
poule π
INNOVAX-ND-IBD Intervet Int virus de la maladie de Newcastle, virus de la maladie de Marek, virus de la
bursite infectieuse (virus de la maladie de Gumboro) inj, in ovo poule π
NOBILIS GUMBORO D 78 Intervet Int via MSD AH virus de la bursite infectieuse (virus de la maladie de
Gumboro) po, oculonasale, ophtalmique, inas poule π
POULVAC BURSA PLUS Zoetis virus de la bursite infectieuse (virus de la maladie de Gumboro) po
poule π
POULVAC BURSINE 2 Zoetis virus de la bursite infectieuse (virus de la maladie de Gumboro) po
poule π
VAXXITEK HVT + IBD Boehringer Ingelheim virus de la maladie de Marek, virus de la bursite infectieuse
(virus de la maladie de Gumboro) inj, in ovo poule π

16.5.6. Arthrite due à des réovirus


Ces vaccins sont utilisés en fonction de la situation épidémiologique.
Vaccin
Un vaccin inactivé en émulsion huileuse est utilisé chez les poules reproductri-
ces.
Protection
Les vaccins protègent passivement les poussins contre l’arthrite virale.
Particularités
Le RCP du vaccin disponible mentionne une prévaccination avec un vaccin à
réovirus vivant, un vaccin qui n’est pas commercialisé en Belgique.
NOBILIS REO INAC Intervet Int via MSD AH réovirus (Av) inj poule π

16.5.7. Anémie virale et infectieuse


Vaccin
Un vaccin vivant atténué est administré aux poules reproductrices afin d’aug-
menter leur taux en anticorps spécifiques du virus de l’anémie aviaire ou CAV, et
de protéger passivement les poussins qui en sont issus. Le vaccin est adminis-
tré au moins 6 semaines avant l’entrée en ponte.
Protection
La vaccination confère une protection passive aux poussins contre les signes
cliniques et la mortalité dus au virus de l’anémie infectieuse aviaire.
AVIPRO THYMOVAC Elanco virus de l’anémie infectieuse (Av) po poule π
NOBILIS CAV P4 Intervet Int via MSD AH virus de l’anémie infectieuse (Av) inj poule π

16.5.8. Laryngotrachéite infectieuse


Ces vaccins sont utilisés en fonction de la situation épidémiologique.
Vaccin
Les vaccins contiennent des virus vivants et sont administrés par instillation ocu-
laire pendant la période d’élevage des poules pondeuses et reproductrices ou
des volailles d’agrément. Un vaccin combiné administré aux poussins d’un jour
protège contre la laryngotrachéite infectieuse et la maladie de Marek. Il contient
un herpèsvirus vivant du dindon recombinant (souche HVT/ILT-138) exprimant
les glycoprotéines gD et gI du virus de la laryngotrachéite infectieuse.
INNOVAX-ILT Intervet Int virus de la maladie de Marek, virus de la laryngotrachéite infectieuse (Av) inj
poule π
NOBILIS ILT Intervet Int via MSD AH virus de la laryngotrachéite infectieuse (Av) ophtalmique poule π

16.5.9. Rhinotrachéite (poule)


Le pneumovirus aviaire (APV), appelé auparavant virus de la rhinotrachéite de la
dinde (TRT), provoque des maladies chez les poules et les dindes, connues res-
pectivement sous le nom de syndrome infectieux de la grosse tête et de rhino-
198 VACCINS POUR POULES

trachéite de la dinde. D’autres espèces, dont les faisans, les pintades, les ca-
nards et les oiseaux sauvages, seraient également sensibles à l’infection sans
que la maladie n’ait été identifiée chez ces espèces.
Le virus, dont il existe 4 sous-types différents, A, B, C, D, appartient à la famille
des paramyxovirus, du genre métapneumovirus. Il se réplique dans le système
respiratoire et reproducteur, induisant des problèmes respiratoires aigus, une
chute de ponte et des malformations de la coquille des œufs.
L’infection a lieu suite à un contact direct avec des congénères ou du matériel
infectés. Chez les poules, l’évolution de la maladie est plus variable que chez
les dindes. Outre la chute de ponte et l’altération de la qualité de la coquille d’œuf,
les infections à pneumovirus aviaire peuvent jouer un rôle dans le syndrome in-
fectieux de la grosse tête, une affection multifactorielle des voies respiratoires
supérieures qui provoque également, outre des symptômes respiratoires, un
œdème de la tête et éventuellement un torticolis et de l’opisthotonos. Etant don-
né que les oiseaux infectés excrètent le virus pendant quelques jours seule-
ment, on admet qu’il n’y a pas d’infections latentes ou de porteurs latents du
virus.
Vaccination des dindes contre la rhinotrachéite aviaire, voir 16.7.2. Rhinotrachéi-
te (dinde).
Vaccin
Vaccin vivant monovalent − vaccins inactivés de la rhinotrachéite combiné avec
d’autres virus inactivés (ND, EDS et IB).
Un vaccin à virus vivant atténué est recommandé pour la primovaccination des
futures poules pondeuses et reproductrices afin de prévenir les symptômes res-
piratoires, la chute de ponte et la diminution de qualité de la coquille d’œuf, pro-
voqués par le virus de la rhinotrachéite aviaire (sous-types A et B). La durée de
l’immunité après le schéma de vaccination complet s’étale sur une période de
ponte.
La vaccination se fait en fonction de la situation épidémiologique.
Particularités
Les poules vaccinées peuvent excréter la souche vaccinale jusqu’à 20 jours après
la vaccination, qui peut ensuite se propager parmi les animaux non vaccinés,
engendrant éventuellement des symptômes cliniques. Tous les animaux sensi-
bles doivent donc être vaccinés simultanément, et il convient de prendre les me-
sures de biosécurité nécessaires pour éviter la propagation vers d’autres ani-
maux. Il est conseillé de ne pas vacciner en présence d’autres espèces sensi-
bles telles que les pintades, les faisans ou les canards musqués.
GALLIMUNE ND + IB + EDS + ART Boehringer Ingelheim virus de la maladie de Newcastle, virus de
la bronchite infectieuse (Av), virus du Egg Drop Syndrome, virus de la rhinotrachéite (Av) inj poule π
NOBILIS RHINO CV Intervet Int via MSD AH virus de la rhinotrachéite (Av) oculonasale poule π
NOBILIS RT+ IBmulti + ND + EDS Intervet Int via MSD AH virus de la maladie de Newcastle, virus de
la bronchite infectieuse (Av), virus du Egg Drop Syndrome, virus de la rhinotrachéite (Av) inj poule π

16.5.10. Coccidiose
Ces vaccins sont utilisés en fonction de la situation épidémiologique.
Vaccin
Vaccins anticoccidiens atténués.
Lors de leur utilisation, ni l’aliment ni l’eau de boisson ne pourront contenir de
substances à effet coccidiostatique. Le recyclage des oocystes vaccinaux est
indispensable afin d’assurer le maintien et le renforcement de l’immunité indui-
te. Par ailleurs, l’index thérapeutique de ces vaccins est relativement faible. En
cas de surdosage accidentel (10 fois la dose et plus), on pourra administrer dans
l’aliment ou l’eau de boisson un coccidiostatique pour éviter l’apparition de coc-
cidiose clinique. La vaccination contre la maladie de Gumboro, la maladie de
Newcastle et la bronchite infectieuse peut être réalisée simultanément.
VACCINS 199

Particularités
Pour éviter l’exposition des nouveaux animaux à une infection sévère (d’origine
naturelle), les locaux d’élevage seront vidés, nettoyés et désinfectés entre cha-
que lot de poussins.
EVALON Hipra Coccidia spp. (Av) po poule π
HIPRACOX Hipra Coccidia spp. (Av) po, oculonasale poule π
HUVEGUARD MMAT Huvepharma Coccidia spp. (Av) po poule π
HUVEGUARD NB Huvepharma Coccidia spp. (Av) po, ophtalmique poule π
PARACOX Intervet Int via MSD AH Coccidia spp. (Av) po, cut poule π
PARACOX-5 Intervet Int via MSD AH Coccidia spp. (Av) po, oculonasale poule π

16.5.11. Salmonellose (poule)


Dans les exploitations avicoles dont la taille est supérieure à 200 animaux de la
même espèce, la vaccination contre Salmonella enterica sérotype Enteritidis est
obligatoire chez les poules pondeuses, les volailles de multiplication de l’espè-
ce Gallus gallus et les dindes, sauf si ces volailles sont destinées aux échanges
intracommunautaires ou à l’exportation (voir aussi l’AR du 27 avril 2007 relatif à
la lutte contre les salmonelles chez les volailles, modifié par l’AR du 17 juin 2013).
Cette vaccination des poules pondeuses, poules reproductrices et dindes contre
Salmonella peut être déléguée par le médecin vétérinaire de l’exploitation au res-
ponsable du troupeau. La vaccination de ces volailles contre d’autres salmonel-
les zoonotiques reste facultative. Il est interdit de vacciner des volailles de sélec-
tion avec un vaccin contre Salmonella.
Salmonellose chez la dinde, voir 16.7.3. Salmonellose (dinde).
Salmonellose chez le canard, voir 16.8.1. Salmonellose (canard).
Vaccin
Vaccin vivant − vaccin inactivé.
Particularités
La vaccination des poules pondeuses doit empêcher autant que possible la trans-
mission de Salmonella Enteritidis aux œufs. Cette vaccination fait partie du pro-
gramme de lutte contre Salmonella visant à diminuer la pression d’infection glo-
bale dans la population. Le succès de la vaccination dépend toutefois du res-
pect de bonnes mesures d’hygiène.
AVIPRO SALMONELLA DUO Elanco Salmonella spp. (Av) po poule, dinde, canard π
AVIPRO SALMONELLA VAC E Elanco Salmonella spp. (Av) po poule π
AVIPRO SALMONELLA VAC T Elanco Salmonella spp. (Av) po poule π
NOBILIS SALENVAC Intervet Int via MSD AH Salmonella spp. (Av) inj poule π
NOBILIS SALMONELLA ET MSD AH Salmonella spp. (Av) inj poule π

16.5.12. Vaccination contre d’autres maladies bactériennes


Ces vaccins sont utilisés en fonction de la situation épidémiologique.
Ils peuvent être utilisés pour prévenir les maladies dues aux infections à E. coli,
Mycoplasma gallisepticum ou Mycoplasma synoviae, ou Pasteurella multocida.
Les poules-mères de poulets de chair peuvent être vaccinées contre Ornitho-
bacterium rhinotracheale sérotype A afin de protéger les poulets de chair.
MS-H vaccin Pharmsure Mycoplasma spp. (Av) ophtalmique poule π
NOBILIS E. COLI Intervet Int via MSD AH E. coli (Av) inj poule π
NOBILIS OR INAC Intervet Int Ornithobacterium rhinotracheale inj poule π
POULVAC E. COLI Zoetis E. coli (Av) oculonasale, po poule, dinde π
POULVAC MG Zoetis Mycoplasma spp. (Av) inj poule π

16.6. Vaccins pour pigeons


Pour un aperçu de tous les vaccins disponibles pour les pigeons, voir les Ta-
bleaux récapitulatifs page 229.
200 VACCINS POUR PIGEONS

16.6.1. Maladie de Newcastle - Paramyxovirose (pigeon)


La vaccination de pigeons qui participent à des concours et expositions est obli-
gatoire (AR du 28/11/1994). Le schéma recommandé est le suivant :
- Vaccination de début d’année, avant la saison des concours : tous les pigeons
à partir de l’âge de 5 semaines, y compris les pigeons adultes vaccinés l’an-
née précédente, sont vaccinés avec un vaccin inactivé en émulsion aqueuse
ou huileuse.
- Vaccination durant la saison des concours : tous les pigeons nés durant la pé-
riode des concours seront vaccinés dès l’âge de 5 semaines avec un vaccin
inactivé en émulsion aqueuse ou huileuse.
Remarque : il est essentiel que la quantité de vaccin injectée soit correcte. L’in-
jection doit être pratiquée par voie sous-cutanée dans la région du cou, l’aiguille
étant introduite parallèlement à la colonne cervicale en direction du dos et pas
trop près de la nuque.
En Belgique, les cas de Newcastle Disease (paramyxovirose) sont fréquents chez
les pigeons. Le médecin vétérinaire (agréé) qui se charge des vaccinations doit
veiller à ce que tous les oiseaux du pigeonnier soient vaccinés et revaccinés de
manière adéquate.
- Pour la vaccination des poules contre la maladie de Newcastle, voir 16.5.2. Ma-
ladie de Newcastle (poule).
- Pour la vaccination des dindes contre la maladie de Newcastle, voir 16.7.1. Ma-
ladie de Newcastle (dinde).
- Pour la vaccination des pintades, faisans, perdreaux et cailles contre la mala-
die de Newcastle : aucun vaccin disponible n’est indiqué chez ces espèces.
Vaccin
Plusieurs vaccins monovalents contre la paramyxovirose du pigeon sont dispo-
nibles, ainsi qu’un vaccin combiné contre l’herpèsvirus du pigeon, le paramyxo-
virus du pigeon et l’adénovirus de la volaille.
COLOMBOVAC PMV Zoetis paramyxovirus du pigeon inj pigeon non prod d’aliments, pigeon prod
d’aliments π
COLUMBA Pharmagal Bio paramyxovirus du pigeon inj pigeon prod d’aliments, pigeon non prod
d’aliments π
NOBILIS PARAMYXO P201 Intervet Int via MSD AH paramyxovirus du pigeon inj pigeon prod
d’aliments, pigeon non prod d’aliments π
PHARMAVAC PHA Pharmagal Bio paramyxovirus du pigeon, adénovirus (volaille), herpèsvirus du
pigeon (CoHV-1) inj pigeon non prod d’aliments, pigeon prod d’aliments π

16.6.2. Herpèsvirose du pigeon


L’herpèsvirose du pigeon est causée par le Columbid herpesvirus 1 (CoHV-1),
un virus de la sous-famille des Alphaherpesvirinae, du genre Mardivirus (Marek
disease like virus), qui peut également infecter d’autres espèces aviaires, telles
que les hiboux et les faucons.
La transmission s’effectue par contact entre pigeons ou avec des individus d’autres
espèces sensibles au virus, lors de la consommation d’animaux contaminés par
les rapaces et lors du gavage des pigeonneaux, protégés par les anticorps vitel-
lins mais qui deviennent ainsi porteurs latents. Les animaux malades sont prin-
cipalement de jeunes pigeons (2-10 semaines) qui ne possèdent pas encore d’im-
munité propre ou des adultes porteurs affaiblis. Les signes cliniques associés à
l’herpèsvirose du pigeon incluent : conjonctivite, rhinite, dépression et mort, as-
sociées à des lésions épithéliales, éventuellement avec siège dyphtéroïde, à hau-
teur du pharynx, du larynx, de l’œsophage et du jabot suite à des infections se-
condaires.
Les animaux adultes atteints de la maladie ne présentent presque aucun signe
clinique, bien que le virus puisse jouer un rôle (limité) vis-à-vis des symptômes
du coryza. Des inclusions intranucléaires éosinophiles sont présentes dans les
épithéliums atteints, le foie, le pancréas et l’encéphale.
VACCINS 201

Après guérison, les pigeons infectés restent porteurs latents et peuvent à nou-
veau excréter le virus, ce qui est le cas de la majorité de la population de pi-
geons.
La surpopulation dans les pigeonniers, un manque d’hygiène, des infections
concurrentes et le transport facilitent la propagation et la gravité de la maladie.
Voir aussi :
- 16.6.1. Maladie de Newcastle − Paramyxovirose (pigeon)
- 16.6.3. Vaccin contre l’adénovirus de la volaille pour les pigeons
Vaccin
Un vaccin combiné inactivé (herpèsvirus du pigeon, paramyxovirus du pigeon
et adénovirus de la volaille) à administrer dès l’âge de 4 semaines est disponi-
ble.
Protection
Le vaccin est indiqué pour l’immunisation active des pigeons à partir de l’âge de
4 semaines :
- pour la réduction de la gravité des signes cliniques, lésions importantes et l’éli-
mination des virus causés par le herpèsvirus des pigeons,
- pour la réduction de la mortalité et de la fréquence et gravité des signes clini-
ques causés par le paramyxovirus de type 1 (PMV1) et
- pour la réduction de la gravité des signes cliniques et des lésions importantes
causés par l’adénovirus (AdV) de types 7/E, 2/D, 3/D et 4/C appartenant au sous-
groupe I.
Particularités
Le choix du moment de vaccination/revaccination devrait se baser sur l’évalua-
tion du rapport bénéfices/risques établie par le vétérinaire responsable, compte
tenu de la prévalence des maladies concrètes dans l’élevage et des périodes
présentant le plus de risques associés à la transmission de maladies (c’est-à-
dire début de la saison de vol, saison d’exposition et/ou saison de reproduc-
tion).
PHARMAVAC PHA Pharmagal Bio paramyxovirus du pigeon, adénovirus (volaille), herpèsvirus du
pigeon (CoHV-1) inj pigeon non prod d’aliments, pigeon prod d’aliments π

16.6.3. Vaccin contre l’adénovirus de la volaille pour les pigeons


L’adénovirus de la volaille est un Aviadenovirus de la famille des Adenoviridae.
Les Aviadenovirus affectent plusieurs espèces aviaires et comprennent 3 séro-
groupes, dont le premier (sérogroupe I) affecte les pigeons.
Ces derniers peuvent développer des infections à adénovirus de 2 types : l’adé-
novirose de type I (adénovirose classique) et l’adénovirose de type II (hépatite
nécrosante).
L’adénovirose de type I affecte principalement les animaux âgés de 3 à 5 mois,
jamais ou rarement les animaux âgés de plus d’un an. La maladie connaît un
cours épidémique typique, avec un pic en juin. Elle et se caractérise par des vo-
missements, des diarrhées très liquides, un fort amaigrissement et un mauvais
état général. La mortalité est faible et la guérison survient après 1 à 2 semaines.
Des complications par infection bactérienne à Escherichia coli sont possibles
(durée de maladie plus longue, mortalité plus importante). Cette maladie doit
être suspectée en cas d’apparition de diarrhée et de vomissements chez pres-
que tous les jeunes pigeons de l’élevage. Des corps d’inclusion intranucléaires
dans les hépatocytes et les entérocytes sont observables à l’autopsie.
L’adénovirose de type II peut affecter les pigeons à tout âge. Elle se caractérise
par une hépatite nécrosante et la présence de corps d’inclusion intranucléaires
éosinophiles dans le foie visibles à l’autopsie. Les signes cliniques sont peu nom-
breux (vomissements et fientes liquides rares) et la mort survient entre 24 et 48
heures, affectant en moyenne 30% des animaux. La maladie doit être suspectée
lorsque certains pigeons meurent brutalement alors que d’autres sont en bonne
santé. Cette mortalité aiguë peut survenir dans un pigeonnier pendant une pé-
202 VACCINS POUR DINDES

riode de 6 semaines, après quoi de nouveaux cas de décès apparaissent par


intermittence.
A l’autopsie, on décèle un foie jaune, pâle et gonflé typique avec une nécrose
focale ou diffuse et des corps d’inclusion éosinophiles/amphophiles.
Voir aussi :
- 16.6.1. Maladie de Newcastle − Paramyxovirose (pigeon)
- 16.6.2. Herpèsvirose du pigeon
Vaccin
Un vaccin combiné inactivé (adénovirus de la volaille, paramyxovirus du pigeon
et herpèsvirus du pigeon) à administrer dès l’âge de 4 semaines est disponible.
Protection
Le vaccin est indiqué pour l’immunisation active des pigeons à partir de l’âge de
4 semaines :
- pour la réduction de la gravité des signes cliniques et des lésions importantes
causés par l’adénovirus (AdV) de types 7/E, 2/D, 3/D et 4/C appartenant au sous-
groupe I,
- pour la réduction de la mortalité et de la fréquence et gravité des signes clini-
ques causés par le paramyxovirus de type 1 (PMV1) et
- pour la réduction de la gravité des signes cliniques, lésions importantes et l’éli-
mination des virus causés par le herpèsvirus des pigeons.
Particularités
Le choix du moment de vaccination/revaccination devrait se baser sur l’évalua-
tion du rapport bénéfices/risques établie par le vétérinaire responsable, compte
tenu de la prévalence des maladies concrètes dans l’élevage et des périodes
présentant le plus de risques associés à la transmission de maladies (c’est-à-
dire début de la saison de vol, saison d’exposition et/ou saison de reproduc-
tion).
PHARMAVAC PHA Pharmagal Bio paramyxovirus du pigeon, adénovirus (volaille), herpèsvirus du
pigeon (CoHV-1) inj pigeon non prod d’aliments, pigeon prod d’aliments π

16.7. Vaccins pour dindes


Pour un aperçu de tous les vaccins disponibles pour les dindes, voir les Tableaux
récapitulatifs page 229.

16.7.1. Maladie de Newcastle (dinde)


La vaccination contre la maladie de Newcastle (ND) est obligatoire pour toutes
les exploitations de volailles de plus de 100 animaux. Le responsable de l’ex-
ploitation doit faire appel à un vétérinaire agréé pour la faire exécuter. Toutes les
volailles (y compris les pigeons, voir chapitre « Vaccination des pigeons ») pré-
sentées lors de rassemblements (les expositions, les concours et les marchés
sont à considérer comme des rassemblements) doivent être vaccinées contre la
ND. Les volailles mises en vente sur un marché doivent avoir été vaccinées dans
les trois mois qui précèdent la vente, avec un vaccin adjuvé inactivé. Les vo-
lailles achetées sur les marchés doivent légalement être vendues avec un certi-
ficat de vaccination.
- Pour la vaccination des poules contre la maladie de Newcastle, voir 16.5.2. Ma-
ladie de Newcastle (poule).
- Pour la vaccination des pigeons contre la maladie de Newcastle, voir 16.6.1.
Maladie de Newcastle - Paramyxovirose (pigeon).
- Pour la vaccination des pintades, faisans, perdreaux et cailles, aucun vaccin
n’est disponible en Belgique ; le médecin vétérinaire peut envisager d’appli-
quer le système de la cascade.
Vaccin
Pour la vaccination des dindes, un vaccin est disponible (vaccination à partir de
l’âge de 14 jours), qui est également indiqué chez les poussins d’1 jour.
VACCINS 203

AVISHIELD ND Genera virus de la maladie de Newcastle oculonasale, po poule, dinde π

16.7.2. Rhinotrachéite (dinde)


Le pneumovirus aviaire (APV), appelé auparavant virus de la rhinotrachéite de la
dinde (TRT), provoque des maladies chez les poules et les dindes, connues res-
pectivement sous le nom de syndrome infectieux de la grosse tête et de rhino-
trachéite de la dinde. D’autres espèces, dont les faisans, les pintades, les ca-
nards et les oiseaux sauvages, seraient également sensibles à l’infection sans
que la maladie n’ait été démontrée chez ces espèces.
Le virus, dont il existe 4 sous-types différents, A, B, C, D, appartient à la famille
des paramyxovirus, du genre métapneumovirus. Il se réplique dans le système
respiratoire et reproducteur, induisant des problèmes respiratoires aigus, une
chute de ponte et des malformations de la coquille des œufs.
Chez les dindes et les canards, la gravité de cette maladie et le taux de mortalité
dépendent de la présence d’infections bactériennes secondaires telles que des
infections à Bordetella avium, Mycoplasma gallisepticum, Pasteurellae ssp. La
maladie peut se manifester à tout âge mais les jeunes animaux sont plus sou-
vent plus gravement atteints, avec un taux de mortalité plus élevé (jusqu’à 80 %).
Etant donné que les oiseaux infectés excrètent le virus pendant quelques jours
seulement, on admet qu’il n’y a pas d’infections latentes ou de porteurs latents
du virus.
Vaccination des poules contre la rhinotrachéite, voir 16.5.9. Rhinotrachéite (pou-
le).
Vaccin
Vaccin à virus APV (rhinotrachéite de la dinde) vivant atténué, destiné à prévenir
cette affection.
POULVAC TRT Zoetis virus de la rhinotrachéite (Av) oculonasale, ophtalmique, inas dinde π

16.7.3. Salmonellose (dinde)


Dans les exploitations avicoles dont la taille est supérieure à 200 animaux de la
même espèce, la vaccination contre Salmonella enterica sérotype Enteritidis est
obligatoire chez les poules pondeuses, les volailles de multiplication de l’espè-
ce Gallus gallus et les dindes, sauf si ces volailles sont destinées aux échanges
intracommunautaires ou à l’exportation (voir aussi l’AR du 27 avril 2007 relatif à
la lutte contre les salmonelles chez les volailles, modifié par l’AR du 17 juin 2013).
Cette vaccination des poules pondeuses, poules reproductrices et dindes contre
Salmonella peut être déléguée par le médecin vétérinaire de l’exploitation au res-
ponsable du troupeau. La vaccination de ces volailles contre d’autres salmonel-
les zoonotiques reste facultative. Il est interdit de vacciner des volailles de sélec-
tion avec un vaccin contre Salmonella.
Salmonellose chez la poule, voir 16.5.11. Salmonellose (poule).
Salmonellose chez le canard, voir 16.8.1. Salmonellose (canard).
Vaccin
Un seul vaccin est actuellement indiqué chez la dinde pour protéger contre Sal-
monella.
AVIPRO SALMONELLA DUO Elanco Salmonella spp. (Av) po poule, dinde, canard π

16.8. Vaccins pour canards


Pour un aperçu de tous les vaccins disponibles pour les canards, voir les Ta-
bleaux récapitulatifs page 229.
204 VACCINS POUR CHIENS

16.8.1. Salmonellose (canard)


Un seul vaccin est actuellement indiqué chez le canard pour protéger contre Sal-
monella.
Salmonellose chez la poule, voir 16.5.11. Salmonellose (poule).
Salmonellose chez la dinde, voir 16.7.3. Salmonellose (dinde).
AVIPRO SALMONELLA DUO Elanco Salmonella spp. (Av) po poule, dinde, canard π

16.9. Vaccins pour canaris et pinsons


Pour un aperçu de tous les vaccins disponibles pour les canaris et pinsons, voir
les Tableaux récapitulatifs page 229.

16.9.1. Variole aviaire (canaris et pinsons)


Vaccin
De la mi-juin à la mi-juillet, vacciner tous les canaris présents une seule fois. Les
jeunes nés plus tard, devront être vaccinés séparément à partir de l’âge de 4
semaines.
Protection
Après la 1e vaccination, les jeunes oiseaux développent à l’endroit de l’adminis-
tration un petit nodule de la taille d’un grain de riz, ce qui prouve que la vacci-
nation est réussie. Le développement de ce bouton doit donc être contrôlé. S’il
ne se développe pas chez les jeunes oiseaux, séparez-les et vaccinez-les à nou-
veau.
Particularités
Les animaux non vaccinés ne peuvent pas être placés avec les animaux vacci-
nés, ces derniers pouvant être porteurs asymptomatiques de la souche virulen-
te du virus sauvage.
POULVAC P Canary Zoetis virus de la variole (canari) inj oiseau d’ornement π

16.10. Vaccins pour chiens


Pour un aperçu de tous les vaccins disponibles pour le chien, voir les Tableaux
récapitulatifs page 230.

16.10.1. Les vaccins essentiels pour le chien


La primovaccination du chiot s’effectue par l’injection de vaccins multivalents
composés au minimum du parvovirus canin (CPV-2), du virus de la maladie de
Carré (CDV) et de l’adénovirus canin 2 (CAV), ce dernier protégeant essentiel-
lement contre l’hépatite infectieuse canine. Tous les chiens devraient être vac-
cinés avec ces vaccins essentiels (« core vaccines »), d’une part pour protéger
l’individu contre des maladies potentiellement fatales, et d’autre part pour indui-
re une immunité de groupe (« herd immunity ») réduisant le risque d’épidémies.
Les valences « leptospirose » et « parainfluenza canin » peuvent également y être
associées.

16.10.2. Hépatite infectieuse


Voir 16.10.1. Les vaccins essentiels pour le chien.
L’hépatite infectieuse canine, connue aussi sous le nom de maladie de Rubarth,
a pour agent pathogène l’adénovirus canin 1 (CAV-1). Chez le chiot, l’infection
peut produire une maladie aiguë ou suraiguë et mortelle ; chez l’adulte, elle est
responsable de signes cliniques de gravité variable. La vaccination est systé-
matiquement appliquée, car la valence vaccinale protégeant contre l’hépatite in-
VACCINS 205

fectieuse canine est présente dans tous les vaccins multivalents destinés à la
primovaccination du chiot. L’épidémiologie de cette infection reste encore in-
connue dans notre pays ; en outre la maladie est rarement rencontrée en Euro-
pe.
Vaccin
Vaccins multivalents.
La valence vaccinale est composée de l’adénovirus canin 2 (CAV-2) vivant atté-
nué, car les deux adénovirus canins possèdent des parentés antigéniques étroi-
tes. La valence CAV-2 protège à la fois contre l’hépatite infectieuse canine pro-
voquée par le CAV-1 et la laryngotrachéite infectieuse canine causée par le CAV-
2, un des agents de la toux de chenil. Elle présente également une très bonne
innocuité et cette propriété a motivé le remplacement du CAV-1 par le CAV-2 com-
me valence vaccinale. En effet des réactions secondaires avaient été rencon-
trées chez des chiens après vaccination avec une valence CAV-1 : de l’œdème
cornéen avait été observé et imputé à ce virus.
Protection
L’hépatite infectieuse fait partie, à l’instar du parvovirus et du virus de la maladie
de Carré, des vaccins dits « essentiels », que tout chien est tenu de recevoir.
- Indépendamment des vaccinations antérieures, il est recommandé de complé-
ter les deux injections de primovaccination à 8 et 12 semaines, par l’injection
d’une dernière dose du vaccin à l’âge de 16 semaines, âge auquel l’immunité
maternelle est suffisamment faible chez la plupart des chiots.
Une vaccination de rappel à l’âge de 12 mois est essentielle. Elle peut être déjà
recommandée entre 6 et 12 mois.
- Chez les animaux adultes, une seule injection suffit à conférer une protection.
- Après la vaccination de base incluant le premier rappel annuel, des revaccina-
tions à intervalle régulier, jusqu’à 3 ans pour certains vaccins, sont recomman-
dées pour assurer la protection.
CANIGEN CHP Virbac adénovirus - hépatite infectieuse (Ca), parvovirus (Ca) CPV, virus de la maladie
de Carré du chien inj Ca π
CANIGEN DHPPi Virbac virus de la maladie de Carré du chien, adénovirus - hépatite infectieuse (Ca),
parvovirus (Ca) CPV, virus parainfluenza (Ca) CPIV inj Ca π
CANIGEN DHPPi/L Virbac virus de la maladie de Carré du chien, adénovirus - hépatite infectieuse (Ca),
parvovirus (Ca) CPV, virus parainfluenza (Ca) CPIV, Leptospira spp. (Ca) inj Ca π
EURICAN DAP Boehringer Ingelheim adénovirus - hépatite infectieuse (Ca), parvovirus (Ca) CPV, virus
de la maladie de Carré du chien inj Ca π
EURICAN DAP-Lmulti Boehringer Ingelheim adénovirus - hépatite infectieuse (Ca), parvovirus (Ca) CPV,
virus de la maladie de Carré du chien, Leptospira spp. (Ca) inj Ca π
EURICAN DAPPi Boehringer Ingelheim adénovirus - hépatite infectieuse (Ca), parvovirus (Ca) CPV, virus
de la maladie de Carré du chien, virus parainfluenza (Ca) CPIV inj Ca π
EURICAN DAPPi-Lmulti Boehringer Ingelheim adénovirus - hépatite infectieuse (Ca), parvovirus (Ca)
CPV, virus de la maladie de Carré du chien, Leptospira spp. (Ca), virus parainfluenza (Ca) CPIV inj
Ca π
NOBIVAC DHP Intervet Int via MSD AH adénovirus - hépatite infectieuse (Ca), parvovirus (Ca) CPV, virus
de la maladie de Carré du chien inj Ca π
NOBIVAC DHPPI Intervet Int via MSD AH adénovirus - hépatite infectieuse (Ca), parvovirus (Ca) CPV,
virus de la maladie de Carré du chien, virus parainfluenza (Ca) CPIV inj Ca π
VANGUARD DA2PI-CPV Zoetis adénovirus - hépatite infectieuse (Ca), parvovirus (Ca) CPV, virus de la
maladie de Carré du chien, virus parainfluenza (Ca) CPIV inj Ca π
VANGUARD DA2PI-CPV-LEPTO Zoetis adénovirus - hépatite infectieuse (Ca), parvovirus (Ca) CPV,
virus de la maladie de Carré du chien, Leptospira spp. (Ca), virus parainfluenza (Ca) CPIV inj Ca π
VERSICAN PLUS DHP Zoetis parvovirus (Ca) CPV, virus de la maladie de Carré du chien, adénovirus -
hépatite infectieuse (Ca) inj Ca π
VERSICAN PLUS DHPPi Zoetis adénovirus - hépatite infectieuse (Ca), parvovirus (Ca) CPV, virus de la
maladie de Carré du chien, virus parainfluenza (Ca) CPIV inj Ca π
VERSICAN PLUS DHPPi/L4 Zoetis adénovirus - hépatite infectieuse (Ca), parvovirus (Ca) CPV, virus de
la maladie de Carré du chien, Leptospira spp. (Ca), virus parainfluenza (Ca) CPIV inj Ca π
VERSICAN PLUS DHPPi/L4R Zoetis adénovirus - hépatite infectieuse (Ca), parvovirus (Ca) CPV, virus
de la maladie de Carré du chien, virus parainfluenza (Ca) CPIV, Leptospira spp. (Ca), virus de la rage
inj Ca π

16.10.3. Parvovirose chez le chien


Voir 16.10.1. Les vaccins essentiels pour le chien.
206 VACCINS POUR CHIENS

La parvovirose canine est produite par le parvovirus canin de type 2 (CPV) dont
il existe trois sous-types : a, b et c. Les souches virales présentes dans les vac-
cins protègent contre ces trois sous-types. Le virus est responsable d’une gas-
tro-entérite hémorragique mortelle chez le chiot. Il est donc indispensable de pro-
téger le chiot des conséquences de cette infection.
Vaccin
Les vaccins contiennent une souche de parvovirus atténué.
La résistance élevée de cet agent pathogène permet de le conserver dans le sol-
vant utilisé pour reconstituer la partie lyophilisée d’un vaccin multivalent.
Protection
Le parvovirus canin fait partie, à l’instar du virus de la maladie de Carré et du
CAV-2, des vaccins dits « essentiels », que tout chien est tenu de recevoir.
Les chiots possèdent presque tous une immunité maternelle envers le parvo-
virus. Celle-ci joue un rôle paradoxal qui est à l’origine du concept du « trou im-
munitaire », défini comme étant la période au cours de laquelle le chiot n’est plus
protégé contre l’infection par l’immunité maternelle, alors que celle-ci interfère
encore avec la vaccination. Certains vaccins classiques ne peuvent pas tout à
fait contourner ce phénomène et doivent donc être ré-administrés à l’âge de 16
semaines, outre la vaccination à l’âge de 12 semaines.
Des virus vaccinaux à titres élevés sont présents dans la plupart des vaccins qui
surmontent ainsi plus facilement l’immunité maternelle, même dès l’âge de six
semaines chez certains chiots. Avec ces vaccins à titres élevés, la vaccination
protège plus de 90 % des chiots dès l’âge de 12 semaines. Certains chiots, moins
de 10 %, nés de mères fortement immunisées, peuvent donc ne pas être vala-
blement immunisés à 12 semaines.
- Indépendamment des vaccinations antérieures, il est donc recommandé de
compléter les deux injections de primovaccination à 8 et 12 semaines, par l’in-
jection d’une dernière dose du vaccin à l’âge de 16 semaines.
Une vaccination de rappel à l’âge de 12 mois est essentielle. Elle peut être déjà
recommandée entre 6 et 12 mois.
- Après la vaccination de base incluant le premier rappel annuel, des revaccina-
tions à intervalle régulier, jusqu’à 3 ans pour certains vaccins, sont recomman-
dées pour assurer la protection.
CANIGEN CHP Virbac adénovirus - hépatite infectieuse (Ca), parvovirus (Ca) CPV, virus de la maladie
de Carré du chien inj Ca π
CANIGEN DHPPi Virbac virus de la maladie de Carré du chien, adénovirus - hépatite infectieuse (Ca),
parvovirus (Ca) CPV, virus parainfluenza (Ca) CPIV inj Ca π
CANIGEN DHPPi/L Virbac virus de la maladie de Carré du chien, adénovirus - hépatite infectieuse (Ca),
parvovirus (Ca) CPV, virus parainfluenza (Ca) CPIV, Leptospira spp. (Ca) inj Ca π
CANIGEN PUPPY 2b Virbac parvovirus (Ca) CPV inj Ca π
EURICAN DAP Boehringer Ingelheim adénovirus - hépatite infectieuse (Ca), parvovirus (Ca) CPV, virus
de la maladie de Carré du chien inj Ca π
EURICAN DAP-Lmulti Boehringer Ingelheim adénovirus - hépatite infectieuse (Ca), parvovirus (Ca) CPV,
virus de la maladie de Carré du chien, Leptospira spp. (Ca) inj Ca π
EURICAN DAPPi Boehringer Ingelheim adénovirus - hépatite infectieuse (Ca), parvovirus (Ca) CPV, virus
de la maladie de Carré du chien, virus parainfluenza (Ca) CPIV inj Ca π
EURICAN DAPPi-Lmulti Boehringer Ingelheim adénovirus - hépatite infectieuse (Ca), parvovirus (Ca)
CPV, virus de la maladie de Carré du chien, Leptospira spp. (Ca), virus parainfluenza (Ca) CPIV inj
Ca π
EURICAN PUPPY Boehringer Ingelheim parvovirus (Ca) CPV inj Ca π
NOBIVAC DHP Intervet Int via MSD AH adénovirus - hépatite infectieuse (Ca), parvovirus (Ca) CPV, virus
de la maladie de Carré du chien inj Ca π
NOBIVAC DHPPI Intervet Int via MSD AH adénovirus - hépatite infectieuse (Ca), parvovirus (Ca) CPV,
virus de la maladie de Carré du chien, virus parainfluenza (Ca) CPIV inj Ca π
NOBIVAC PARVO-C Intervet Int via MSD AH parvovirus (Ca) CPV inj Ca π
NOBIVAC PUPPY DP Intervet Int via MSD AH parvovirus (Ca) CPV, virus de la maladie de Carré du chien
inj Ca π
VANGUARD CPV Zoetis parvovirus (Ca) CPV inj Ca π
VANGUARD CPV-LEPTO Zoetis parvovirus (Ca) CPV, Leptospira spp. (Ca) inj Ca π
VANGUARD DA2PI-CPV Zoetis adénovirus - hépatite infectieuse (Ca), parvovirus (Ca) CPV, virus de la
maladie de Carré du chien, virus parainfluenza (Ca) CPIV inj Ca π
VANGUARD DA2PI-CPV-LEPTO Zoetis adénovirus - hépatite infectieuse (Ca), parvovirus (Ca) CPV,
virus de la maladie de Carré du chien, Leptospira spp. (Ca), virus parainfluenza (Ca) CPIV inj Ca π
VACCINS 207

VERSICAN PLUS DHP Zoetis parvovirus (Ca) CPV, virus de la maladie de Carré du chien, adénovirus -
hépatite infectieuse (Ca) inj Ca π
VERSICAN PLUS DHPPi Zoetis adénovirus - hépatite infectieuse (Ca), parvovirus (Ca) CPV, virus de la
maladie de Carré du chien, virus parainfluenza (Ca) CPIV inj Ca π
VERSICAN PLUS DHPPi/L4 Zoetis adénovirus - hépatite infectieuse (Ca), parvovirus (Ca) CPV, virus de
la maladie de Carré du chien, Leptospira spp. (Ca), virus parainfluenza (Ca) CPIV inj Ca π
VERSICAN PLUS DHPPi/L4R Zoetis adénovirus - hépatite infectieuse (Ca), parvovirus (Ca) CPV, virus
de la maladie de Carré du chien, virus parainfluenza (Ca) CPIV, Leptospira spp. (Ca), virus de la rage
inj Ca π
VERSICAN PLUS DP Zoetis parvovirus (Ca) CPV, virus de la maladie de Carré du chien inj Ca π
VERSICAN PLUS P Zoetis parvovirus (Ca) CPV inj Ca π

16.10.4. Maladie de Carré


Voir 16.10.1. Les vaccins essentiels pour le chien.
L’agent pathogène de la maladie de Carré (distemper) est un morbillivirus (CDV).
La maladie se présente sous des formes cliniques variées, fréquemment accom-
pagnées de signes nerveux, qui peuvent être mortels. Une immunodépression
peut être induite au cours de la phase aiguë. La vaccination est donc indispen-
sable chez le chiot.
Vaccin
La valence ″maladie de Carré″ est incorporée dans des vaccins multivalents. Le
vaccin contre la maladie de Carré est constitué d’un virus vivant atténué.
Protection
Le virus de la maladie de Carré fait partie, à l’instar du parvovirus et du CAV-2,
des vaccins dits « essentiels », que tout chien est tenu de recevoir.
- Indépendamment des vaccinations antérieures, il est recommandé de complé-
ter les deux injections de primovaccination à 8 et 12 semaines, par l’injection
d’une dernière dose du vaccin à l’âge de 16 semaines, âge auquel l’immunité
maternelle est suffisamment faible chez la plupart des chiots.
Une vaccination de rappel à l’âge de 12 mois est essentielle. Elle peut être déjà
recommandée entre 6 et 12 mois.
- Chez les animaux adultes, une seule administration suffit à conférer une pro-
tection.
- Après la vaccination de base, incluant le premier rappel annuel, des revacci-
nations à intervalle régulier, jusqu’à 3 ans pour certains vaccins, sont recom-
mandées pour assurer la protection.
CANIGEN CHP Virbac adénovirus - hépatite infectieuse (Ca), parvovirus (Ca) CPV, virus de la maladie
de Carré du chien inj Ca π
CANIGEN DHPPi Virbac virus de la maladie de Carré du chien, adénovirus - hépatite infectieuse (Ca),
parvovirus (Ca) CPV, virus parainfluenza (Ca) CPIV inj Ca π
CANIGEN DHPPi/L Virbac virus de la maladie de Carré du chien, adénovirus - hépatite infectieuse (Ca),
parvovirus (Ca) CPV, virus parainfluenza (Ca) CPIV, Leptospira spp. (Ca) inj Ca π
EURICAN DAP Boehringer Ingelheim adénovirus - hépatite infectieuse (Ca), parvovirus (Ca) CPV, virus
de la maladie de Carré du chien inj Ca π
EURICAN DAP-Lmulti Boehringer Ingelheim adénovirus - hépatite infectieuse (Ca), parvovirus (Ca) CPV,
virus de la maladie de Carré du chien, Leptospira spp. (Ca) inj Ca π
EURICAN DAPPi Boehringer Ingelheim adénovirus - hépatite infectieuse (Ca), parvovirus (Ca) CPV, virus
de la maladie de Carré du chien, virus parainfluenza (Ca) CPIV inj Ca π
EURICAN DAPPi-Lmulti Boehringer Ingelheim adénovirus - hépatite infectieuse (Ca), parvovirus (Ca)
CPV, virus de la maladie de Carré du chien, Leptospira spp. (Ca), virus parainfluenza (Ca) CPIV inj
Ca π
NOBIVAC DHP Intervet Int via MSD AH adénovirus - hépatite infectieuse (Ca), parvovirus (Ca) CPV, virus
de la maladie de Carré du chien inj Ca π
NOBIVAC DHPPI Intervet Int via MSD AH adénovirus - hépatite infectieuse (Ca), parvovirus (Ca) CPV,
virus de la maladie de Carré du chien, virus parainfluenza (Ca) CPIV inj Ca π
NOBIVAC PUPPY DP Intervet Int via MSD AH parvovirus (Ca) CPV, virus de la maladie de Carré du chien
inj Ca π
VANGUARD DA2PI-CPV Zoetis adénovirus - hépatite infectieuse (Ca), parvovirus (Ca) CPV, virus de la
maladie de Carré du chien, virus parainfluenza (Ca) CPIV inj Ca π
VANGUARD DA2PI-CPV-LEPTO Zoetis adénovirus - hépatite infectieuse (Ca), parvovirus (Ca) CPV,
virus de la maladie de Carré du chien, Leptospira spp. (Ca), virus parainfluenza (Ca) CPIV inj Ca π
VERSICAN PLUS DHP Zoetis parvovirus (Ca) CPV, virus de la maladie de Carré du chien, adénovirus -
hépatite infectieuse (Ca) inj Ca π
208 VACCINS POUR CHIENS

VERSICAN PLUS DHPPi Zoetis adénovirus - hépatite infectieuse (Ca), parvovirus (Ca) CPV, virus de la
maladie de Carré du chien, virus parainfluenza (Ca) CPIV inj Ca π
VERSICAN PLUS DHPPi/L4 Zoetis adénovirus - hépatite infectieuse (Ca), parvovirus (Ca) CPV, virus de
la maladie de Carré du chien, Leptospira spp. (Ca), virus parainfluenza (Ca) CPIV inj Ca π
VERSICAN PLUS DHPPi/L4R Zoetis adénovirus - hépatite infectieuse (Ca), parvovirus (Ca) CPV, virus
de la maladie de Carré du chien, virus parainfluenza (Ca) CPIV, Leptospira spp. (Ca), virus de la rage
inj Ca π
VERSICAN PLUS DP Zoetis parvovirus (Ca) CPV, virus de la maladie de Carré du chien inj Ca π

16.10.5. Herpèsvirose canine


L’infection par l’herpèsvirus canin est très fréquente en Belgique, à la fois chez
les chiens de particuliers et dans les élevages et les chenils. Le virus se trans-
met aisément par la voie respiratoire et de nombreux chiens sont infectés de ma-
nière asymptomatique et durant toute leur vie à cause de la persistance du virus
à l’état latent. Le virus se transmet également par la voie vénérienne. Les chiens
montrent donc des épisodes d’excrétion et de réexcrétion virales au niveau na-
sal et génital. L’herpèsvirus canin est principalement associé à la maladie hé-
morragique du chiot, une affection généralisée, hémorragique et rapidement mor-
telle, qui atteint les chiots âgés de moins de 4 semaines. Les chiots s’infectent
au moment de la naissance, par contact avec la mère ou des congénères qui
excrètent le virus. Le chiot infecté devient anorexique, apathique et présente de
l’hypothermie, une extrême faiblesse et des troubles nerveux. La mortalité sur-
vient dans les 10 à 14 jours après la naissance. Des cas de morts subites sont
également observés. En général, c’est l’ensemble de la portée qui est atteinte
sans signes cliniques particuliers chez la mère. Parmi les autres affections pro-
voquées par l’herpèsvirus canin, des résorptions fœtales, des momifications, des
avortements, de la mortalité néonatale et la naissance de chiots normaux por-
teurs latents du virus sont rapportés. La présence du virus au niveau respiratoire
l’associe à certaines formes de toux de chenil.
Vaccin
Vaccin sous-unitaire adjuvé contenant les antigènes purifiés de l’herpèsvirus ca-
nin. Il est destiné à l’immunisation active des chiennes gestantes pour conférer
aux chiots une protection passive contre la maladie néonatale fatale induite par
l’herpèsvirus canin.
Protection
La persistance des anticorps étant faible après vaccination ou infection naturel-
le, une revaccination en deux injections est recommandée lors de chaque ges-
tation.
EURICAN HERPES 205 Boehringer Ingelheim herpèsvirus (Ca) inj Ca π

16.10.6. Toux des chenils


La trachéobronchite infectieuse du chien, encore appelée toux des chenils, est
une affection respiratoire épidémique multifactorielle. Ce caractère rend sa pré-
vention difficile. Outre Bordetella bronchiseptica, l’adénovirus canin 2 et le virus
parainfluenza canin (CPIV) sont impliqués comme agents étiologiques partiels
de cette entité. La toux des chenils se caractérise principalement par une toux
sèche. On peut aussi observer des signes cliniques tels qu’anorexie, fièvre et
somnolence, en particulier chez les jeunes animaux. La toux des chenils appa-
raît surtout lors des rassemblements canins, elle peut cependant se rencontrer
chez des individus isolés. Dans les élevages, les signes cliniques surgissent en
général chez les individus âgés de 6 à 7 semaines, même s’ils peuvent parfois
apparaître dès l’âge de 3 semaines.
Vaccin
Deux catégories de vaccins existent : inactivés et atténués. Vaccins monova-
lents contenant soit Bordetella bronchiseptica, soit le virus parainfluenza canin.
Vaccins bivalents contenant Bordetella bronchiseptica et le virus parainfluenza
canin. Vaccins multivalents contenant le virus parainfluenza, combiné avec d’autres
valences.
VACCINS 209

En plus des vaccins injectables, un vaccin à administrer par voie intranasale et


un vaccin à administrer oralement sont également disponibles.
Protection
Les vaccins multivalents utilisés en primovaccination et en rappel chez le chien
apportent un premier niveau de protection. Celle-ci est complétée par des vac-
cins mono- ou bivalents contenant le virus parainfluenza canin et/ou Bordetella
bronchiseptica. Après administration parentérale, les vaccins inactivés peuvent
au moins induire une protection partielle. La primovaccination nécessite deux
injections, à 2 ou 3 semaines d’intervalle. La revaccination doit avoir lieu tous
les ans. On tiendra compte de la possibilité d’une interférence avec l’immunité
maternelle. Pour les chiots issus de mères vaccinées, la 1e injection peut être
administrée à partir de la 6e semaine ; quant à ceux issus de mères non vacci-
nées, ils peuvent recevoir leur première injection dès leur 4e semaine.
Le vaccin atténué intranasal est administré dès l’âge de 4 semaines, quel que
soit le statut immunitaire maternel. Une seule injection est nécessaire. L’admi-
nistration d’antibiotiques juste avant ou jusqu’à une semaine après la vaccina-
tion, a un effet négatif sur l’efficacité du vaccin ; la vaccination doit alors être ré-
pétée. Les animaux vaccinés par voie intranasale peuvent excréter la souche vac-
cinale de Bordetella bronchiseptica pendant 6 semaines, et la souche vaccinale
du parainfluenza canin pendant plusieurs jours après la vaccination.
Particularités
La vaccination est à conseiller dans un chenil à problèmes et chez les animaux
destinés à être en contact avec d’autres lors d’expositions, soit en refuge, en
élevage ou en pension. Il est donc indispensable, avant l’entrée du chien en ces
lieux, de réaliser l’ensemble du protocole de vaccination et de respecter le délai
nécessaire à l’établissement de la protection.
CANIGEN DHPPi Virbac virus de la maladie de Carré du chien, adénovirus - hépatite infectieuse (Ca),
parvovirus (Ca) CPV, virus parainfluenza (Ca) CPIV inj Ca π
CANIGEN DHPPi/L Virbac virus de la maladie de Carré du chien, adénovirus - hépatite infectieuse (Ca),
parvovirus (Ca) CPV, virus parainfluenza (Ca) CPIV, Leptospira spp. (Ca) inj Ca π
CANIGEN Pi/L Virbac virus parainfluenza (Ca) CPIV, Leptospira spp. (Ca) inj Ca π
EURICAN DAPPi Boehringer Ingelheim adénovirus - hépatite infectieuse (Ca), parvovirus (Ca) CPV, virus
de la maladie de Carré du chien, virus parainfluenza (Ca) CPIV inj Ca π
EURICAN DAPPi-Lmulti Boehringer Ingelheim adénovirus - hépatite infectieuse (Ca), parvovirus (Ca)
CPV, virus de la maladie de Carré du chien, Leptospira spp. (Ca), virus parainfluenza (Ca) CPIV inj
Ca π
EURICAN PNEUMO Boehringer Ingelheim virus parainfluenza (Ca) CPIV, Bordetella bronchiseptica (Ca)
inj Ca π
NOBIVAC BbPi Intervet Int via MSD AH virus parainfluenza (Ca) CPIV, Bordetella bronchiseptica (Ca)
inas Ca π
NOBIVAC DHPPI Intervet Int via MSD AH adénovirus - hépatite infectieuse (Ca), parvovirus (Ca) CPV,
virus de la maladie de Carré du chien, virus parainfluenza (Ca) CPIV inj Ca π
NOBIVAC Pi Intervet Int via MSD AH virus parainfluenza (Ca) CPIV inj Ca π
VANGUARD DA2PI-CPV Zoetis adénovirus - hépatite infectieuse (Ca), parvovirus (Ca) CPV, virus de la
maladie de Carré du chien, virus parainfluenza (Ca) CPIV inj Ca π
VANGUARD DA2PI-CPV-LEPTO Zoetis adénovirus - hépatite infectieuse (Ca), parvovirus (Ca) CPV,
virus de la maladie de Carré du chien, Leptospira spp. (Ca), virus parainfluenza (Ca) CPIV inj Ca π
VERSICAN PLUS Bb IN Zoetis Bordetella bronchiseptica (Ca) inas Ca π
VERSICAN PLUS Bb Oral Zoetis Bordetella bronchiseptica (Ca) po Ca π
VERSICAN PLUS DHPPi Zoetis adénovirus - hépatite infectieuse (Ca), parvovirus (Ca) CPV, virus de la
maladie de Carré du chien, virus parainfluenza (Ca) CPIV inj Ca π
VERSICAN PLUS DHPPi/L4 Zoetis adénovirus - hépatite infectieuse (Ca), parvovirus (Ca) CPV, virus de
la maladie de Carré du chien, Leptospira spp. (Ca), virus parainfluenza (Ca) CPIV inj Ca π
VERSICAN PLUS DHPPi/L4R Zoetis adénovirus - hépatite infectieuse (Ca), parvovirus (Ca) CPV, virus
de la maladie de Carré du chien, virus parainfluenza (Ca) CPIV, Leptospira spp. (Ca), virus de la rage
inj Ca π
VERSICAN PLUS Pi Zoetis virus parainfluenza (Ca) CPIV inj Ca π
210 VACCINS POUR CHIENS

16.10.7. Leptospirose canine


La leptospirose canine est une maladie infectieuse aiguë, subaiguë ou chroni-
que et parfois à évolution subclinique, au cours de laquelle la septicémie éven-
tuellement présente peut aboutir à une néphrite et une hépatite s’accompa-
gnant d’urémie voire d’ictère.
Systématique ancienne et actuelle du genre Leptospira
Par le passé, le genre Leptospira était divisé en deux espèces : L. interrogans et
L. biflexa, rassemblant les souches pathogènes et non pathogènes, respective-
ment. Les souches pathogènes sont classifiées en sérogroupes qui, eux-mê-
mes, rassemblent différents sérotypes (ou sérovars). Les sérotypes au sein d’un
sérogroupe sont proches antigéniquement, tandis que ceux de différents séro-
groupes sont éloignés génétiquement : ceci a son importance dans le diagnos-
tic sérologique et dans la constitution de vaccins (voir ci-dessous).
Si les subdivisions en sérogroupes et sérotypes sont toujours d’actualité, les ana-
lyses génétiques ont subdivisé les deux espèces précitées en plus de vingt es-
pèces génétiques ou « genospecies ». L’une de ces espèces porte toujours le
nom L. interrogans (sérogroupes Icterohaemorrhagiae, Canicola, Australis), mais
les autres ont reçu différents noms comme par exemple L. kirschneri (sérogrou-
pes Grippotyphosa).
Epidémiologie
Les chiens peuvent être infectés par différents sérotypes. La leptospirose clini-
que est principalement engendrée par des souches appartenant au sérogroupe
Icterohaemorrhagiae (sérotypes icterohaemorhhagiae et copenhageni), Grippo-
typhosa (sérotype grippotyphosa), Canicola (sérotype canicola) et Australis (sé-
rotype australis). Ce sont les rats qui tiennent lieu de réservoir pour le sérotype
icterohaemorrhagiae, tandis que les rats musqués et les campagnols sont le ré-
servoir du sérotype grippotyphosa, et le hérisson pour le sérotype australis. Ces
hôtes jouant le rôle de réservoir peuvent excréter les germes via l’urine pendant
une durée très longue. Au sein d’un milieu humide à pH neutre ou légèrement
alcalin, les leptospires sont en mesure de survivre très longtemps. Ceci expli-
que que la maladie apparaisse surtout chez les chiens se promenant dans les
fossés ou près des cours d’eau où l’on retrouve précisément ce type de ron-
geurs. Les canidés domestiques et sauvages sont le réservoir pour le sérotype
canicola. Cette spécificité d’hôte a permis d’en réduire fortement l’incidence grâ-
ce à la vaccination.
Vaccin
Vaccins inactivés contenant 2 sérotypes de Leptospira ou plus − vaccins multi-
valents contre la leptospirose contenant des valences virales − vaccins contre la
leptospirose combinés avec le virus de la rage.
Ces vaccins contiennent des souches des sérogroupes Icterohaemorrhagiae et
Canicola. Des vaccins plus récents contiennent en outre des souches des séro-
groupes Grippothyphosa et Australis. Pour rappel, il n’y a pas d’immunité croi-
sée entre les différents sérogroupes de leptospires. Ainsi, un vaccin à base des
sérogroupes Icterohaemorrhagiae et Canicola ne protège pas contre les séro-
groupes Grippotyphosa ou Australis. Par contre, une protection croisée est at-
tendue entre les différents sérotypes d’un même sérogroupe.
Protection
La primovaccination consiste en deux injections à 2 - 5 semaines d’intervalle se-
lon le vaccin utilisé. On n’oubliera pas de prendre en considération l’interféren-
ce de l’immunité maternelle avec la vaccination chez les chiots issus de mères
vaccinées, et ce jusqu’à l’âge de 7 à 16 semaines.
Une revaccination semestrielle ou annuelle est indispensable.
CANIGEN DHPPi/L Virbac virus de la maladie de Carré du chien, adénovirus - hépatite infectieuse (Ca),
parvovirus (Ca) CPV, virus parainfluenza (Ca) CPIV, Leptospira spp. (Ca) inj Ca π
CANIGEN L Virbac Leptospira spp. (Ca) inj Ca π
EURICAN DAP-Lmulti Boehringer Ingelheim adénovirus - hépatite infectieuse (Ca), parvovirus (Ca) CPV,
virus de la maladie de Carré du chien, Leptospira spp. (Ca) inj Ca π
VACCINS 211

EURICAN DAPPi-Lmulti Boehringer Ingelheim adénovirus - hépatite infectieuse (Ca), parvovirus (Ca)
CPV, virus de la maladie de Carré du chien, Leptospira spp. (Ca), virus parainfluenza (Ca) CPIV inj
Ca π
EURICAN Lmulti Boehringer Ingelheim Leptospira spp. (Ca) inj Ca π
NOBIVAC L4 Intervet Int Leptospira spp. (Ca) inj Ca π
VANGUARD CPV-LEPTO Zoetis parvovirus (Ca) CPV, Leptospira spp. (Ca) inj Ca π
VANGUARD DA2PI-CPV-LEPTO Zoetis adénovirus - hépatite infectieuse (Ca), parvovirus (Ca) CPV,
virus de la maladie de Carré du chien, Leptospira spp. (Ca), virus parainfluenza (Ca) CPIV inj Ca π
VANGUARD LEPTO Zoetis Leptospira spp. (Ca) inj Ca π
VERSICAN PLUS DHPPi/L4 Zoetis adénovirus - hépatite infectieuse (Ca), parvovirus (Ca) CPV, virus de
la maladie de Carré du chien, Leptospira spp. (Ca), virus parainfluenza (Ca) CPIV inj Ca π
VERSICAN PLUS DHPPi/L4R Zoetis adénovirus - hépatite infectieuse (Ca), parvovirus (Ca) CPV, virus
de la maladie de Carré du chien, virus parainfluenza (Ca) CPIV, Leptospira spp. (Ca), virus de la rage
inj Ca π
VERSICAN PLUS L4 Zoetis Leptospira spp. (Ca) inj Ca π

16.10.8. Borréliose
La borréliose ou « maladie de Lyme » est une maladie vectorielle causée par Bor-
relia burgdorferi sensu lato. En Europe, les espèces B. burgdorferi sensu stricto,
B. garinii et B. afzelii sont pathogènes. Les tiques du genre Ixodes, en Europe
principalement l’espèce Ixodes ricinus, sont les vecteurs responsables de la trans-
mission. Des tiques contaminées sont dispersées dans toute la Belgique. En
moyenne, 10 à 20 % des tiques sont porteuses de Borrelia burgdorferi mais ce
pourcentage peut varier en fonction des zones géographiques. Cette maladie
est surtout observée chez l’homme et chez le chien mais peut également sur-
venir chez d’autres animaux. Chez le chien, les symptômes suivants sont obser-
vés : épisode de fièvre parfois récidivant, léthargie et anorexie, qui peuvent par-
fois être associés à une boiterie et, dans certains cas, à une néphrite. Toutefois,
chez la plupart des chiens entrés en contact avec cette bactérie, l’infection évo-
lue de manière imperceptible. Cependant, les jeunes chiens, ainsi que les chiens
dont l’immunité est faible, sont plus sensibles. Certaines races seraient plus sen-
sibles, telles que le Berner Sennen, et peut-être aussi les retrievers.
Vaccin
Vaccin inactivé multivalent contre B. burgdorferi sensu stricto, B. garinii et B. af-
zelii.
Durant un repas de sang de la tique, les anticorps induits par le vaccin et pré-
sents dans le sang sont ingérés par la tique. Dans l’intestin de la tique, ces anti-
corps se lient aux protéines OspA exprimées par les bactéries Borrelia, ce qui
devrait réduire leur migration vers les glandes salivaires de la tique et la trans-
mission à l’hôte. La réduction par le vaccin de la transmission de Borrelia de la
tique au chien a seulement été étudiée dans des conditions de laboratoire, à la
suite d’une épreuve réalisée avec des tiques sauvages provenant d’une région
touchée par la bactérie Borrelia. Contrairement aux chiens non vaccinés, aucu-
ne Borrelia n’a pu être isolée de la peau des chiens vaccinés. L’efficacité du vac-
cin contre une infection conduisant au développement clinique de la maladie n’a
pas été étudiée.
Protection
Les chiens peuvent être vaccinés dès l’âge de 12 semaines. La primovaccina-
tion consiste en 2 injections à 3 semaines d’intervalle. Cette vaccination doit être
réalisée au moins 1 mois avant l’exposition éventuelle à des tiques contami-
nées. Une revaccination annuelle est recommandée avant le début de la saison
des tiques. On notera que les tiques peuvent être actives tout au long de l’an-
née, si les températures hivernales le permettent, la période d’activité maximale
des tiques se situant entre juin et septembre.
Particularités
Il n’est pas recommandé d’utiliser le vaccin en cas de borréliose clinique sus-
pectée ou confirmée. Aucune information n’est disponible sur l’utilisation de ce
vaccin chez des animaux séropositifs ou chez des animaux ayant des anticorps
d’origine maternelle.
MERILYM 3 Boehringer Ingelheim Borrelia spp. (Ca) inj Ca π
212 VACCINS POUR CHATS

16.10.9. Leishmaniose
La leishmaniose est une zoonose provoquée par Leishmania infantum, un para-
site protozoaire transmis par des phlébotomes. Ce parasite est endémique dans
le bassin méditerranéen, en Asie et en Amérique centrale et Amérique du Sud.
Sans vecteur dans nos régions, la leishmaniose reste pour l’instant une maladie
importée. Le réservoir principal de L. infantum est le chien. L’évolution de l’in-
fection est très variable. Certains chiens développent la maladie tandis que
d’autres restent des porteurs sains ou guérissent spontanément. L’émergence
de la maladie dépend de l’immunité individuelle de l’animal. Le tableau clinique
varie selon les organes atteints. L’évolution de la maladie est lente. Il s’agit d’une
maladie chronique à manifestation cutanée et/ou viscérale. Chez l’homme, L.
infantum provoque la leishmaniose viscérale, touchant plus particulièrement les
enfants.
Vaccin
Ce vaccin contient des protéines excrétées sécrétées de Leishmania infantum.
Ces protéines interviennent dans le cycle de vie du parasite et induisent une im-
munité cellulaire chez les chiens vaccinés. Les protéines se présentent sous for-
me de lyophilisat à reconstituer dans une solution isotonique de chlorure de so-
dium. La primovaccination consiste en trois injections sous-cutanées à adminis-
trer avec 3 semaines d’intervalle entre chaque dose. Une dose de vaccin est en-
suite administrée annuellement à titre de rappel.
Protection
Ce vaccin est administré pour l’immunisation active des chiens négatifs envers
Leishmania à partir de l’âge de 6 mois, afin de réduire le risque de développer
une infection active et une maladie clinique après contact avec Leishmania in-
fantum. Les données d’efficacité ont montré qu’un chien vacciné a 3,6 fois moins
de risques de développer une infection active et 3,8 fois moins de risques de
développer une maladie clinique qu’un chien non vacciné, chez des chiens sou-
mis à une exposition naturelle multiple dans des zones à forte pression parasi-
taire. L’utilisation du vaccin n’est pas recommandée pendant la gestation et la
lactation. L’effet protecteur du vaccin n’a pas été étudié chez des chiens déjà
infectés. On n’a pas observé d’effet indésirable spécifique lors de l’injection du
vaccin chez des chiens déjà infectés par Leishmania infantum. Chez les chiens
développant une leishmaniose clinique malgré la vaccination, la poursuite des
injections de vaccin ne s’est pas révélée avantageuse. Avant de vacciner, il est
recommandé de faire un test de dépistage sérologique rapide afin de détecter
une infection à Leishmania. Ceci n’a de sens que chez les chiens qui ont vécu
dans des régions endémiques.
Particularités
La vaccination ne doit pas empêcher de prendre d’autres mesures pour réduire
l’exposition aux phlébotomes, notamment l’utilisation d’antiparasitaires appro-
priés et éviter le contact en gardant les chiens enfermés entre le coucher et le
lever du soleil, période durant laquelle les phlébotomes sont actifs.
CANILEISH Virbac Leishmania infantum inj Ca π

16.11. Vaccins pour chats


Pour un aperçu de tous les vaccins disponibles pour le chat, voir les Tableaux
récapitulatifs page 231.

16.11.1. Les vaccins essentiels pour le chat


Les vaccins essentiels pour le chat sont les vaccins protégeant contre le parvo-
virus félin (FPV), le calicivirus félin (FCV) et l’herpèsvirus félin (FHV-1). Tous les
chats devraient être vaccinés avec les vaccins essentiels ou « core vaccines »,
d’une part pour protéger l’individu contre des maladies potentiellement fatales,
VACCINS 213

et d’autre part pour induire une immunité de groupe (« herd immunity ») rédui-
sant le risque d’épidémies.

16.11.2. Panleucopénie
Voir 16.11.1. Les vaccins essentiels pour le chat.
La panleucopénie féline est engendrée par le parvovirus félin et se caractérise
par de la fièvre, de la léthargie, de l’anorexie, des vomissements, de la diarrhée
et de la déshydratation. Une leucopénie prononcée est observée du point de
vue hématologique. La mortalité se rencontre surtout chez les chatons. Le virus
est transmis de manière oro-fécale mais également transplacentaire. L’infection
précoce d’embryons et de fœtus entraîne la mortalité suivie d’une résorption ou
d’un avortement. Lorsque l’infection des fœtus a lieu alors que la gestation est
déjà plus avancée, elle engendre une hypoplasie cérébelleuse. Le virus étant
très résistant, il reste infectieux durant des mois. Il se transmet facilement par le
biais de matériel ou de personnel contaminés.
Vaccin
Vaccins multivalents à parvovirus félins atténués ou inactivés combinés à d’autres
valences virales et bactériennes.
Le parvovirus félin est généralement combiné à d’autres valences virales et bac-
tériennes (virus de la rhinotrachéite virale, calicivirus félin, Chlamydia (Chlamy-
dophila) felis et virus de la leucose féline) afin de réduire le nombre d’injections.
Protection
L’immunité colostrale assure une protection durant les premières semaines de
la vie du chat, cette période étant celle où sa sensibilité est la plus grande. Des
revaccinations sont donc conseillées chez les chattes reproductrices. L’immu-
nité maternelle interférant avec l’édification de l’immunité active, la primovacci-
nation se fera de préférence après disparition des anticorps d’origine maternel-
le. Indépendamment des vaccinations antérieures, il est recommandé de com-
pléter les deux injections de primovaccination à 8 et 12 semaines, par l’injection
d’une dernière dose du vaccin à l’âge de 16 semaines, âge auquel l’immunité
maternelle est suffisamment faible chez la plupart des chatons. Une vaccination
de rappel à l’âge de 12 mois est essentielle. Elle peut être déjà recommandée
entre 6 et 12 mois après la primovaccination. L’intervalle entre les rappels ulté-
rieurs dépend de la notice et peut être de trois ans pour certains vaccins.
Particularités
Vu la résistance du parvovirus, un nettoyage et une désinfection insuffisants des
locaux et du matériel contaminés peuvent contribuer à augmenter sérieusement
le risque d’infection. Ceci pourrait avoir comme conséquence le franchissement
de la barrière de l’immunité maternelle par le virus sauvage avant même la pre-
mière vaccination. Les résultats de la vaccination seule pourraient alors se révé-
ler décevants. C’est pour cette raison qu’il est conseillé d’assurer la séparation
des chats sensibles et des excréteurs potentiels, et le nettoyage et la désinfec-
tion de l’environnement.
Le parvovirus félin fait partie, à l’instar du calicivirus félin et de l’herpèsvirus félin,
des vaccins dits ″essentiels″, que tout chat est tenu de recevoir. Après la vacci-
nation de base incluant le premier rappel annuel, des revaccinations à intervalle
régulier, jusqu’à 3 ans pour certains vaccins, sont recommandées pour assurer
la protection.
FELIGEN CRP Virbac parvovirus - virus de la panleucopénie (Fe) - FPV, virus de la rhinotrachéite (Fe)-
FHV-1, calicivirus (Fe) - FCV inj Fe π
FEVAXYN PENTOFEL Zoetis parvovirus - virus de la panleucopénie (Fe) - FPV, virus de la rhinotrachéite
(Fe)- FHV-1, calicivirus (Fe) - FCV, Chlamydia felis, virus de la leucémie (Fe) inj Fe π
FEVAXYN QUATRIFEL Zoetis parvovirus - virus de la panleucopénie (Fe) - FPV, virus de la rhinotrachéite
(Fe)- FHV-1, calicivirus (Fe) - FCV, Chlamydia felis inj Fe π
LEUCOFELIGEN FeLV/RCP Virbac parvovirus - virus de la panleucopénie (Fe) - FPV, virus de la
rhinotrachéite (Fe)- FHV-1, calicivirus (Fe) - FCV, virus de la leucémie (Fe) inj Fe π
NOBIVAC TRICAT TRIO Intervet Int via MSD AH parvovirus - virus de la panleucopénie (Fe) - FPV, virus
de la rhinotrachéite (Fe)- FHV-1, calicivirus (Fe) - FCV inj Fe π
214 VACCINS POUR CHATS

PUREVAX RCP Boehringer Ingelheim parvovirus - virus de la panleucopénie (Fe) - FPV, virus de la
rhinotrachéite (Fe)- FHV-1, calicivirus (Fe) - FCV inj Fe π
PUREVAX RCP FeLV Boehringer Ingelheim parvovirus - virus de la panleucopénie (Fe) - FPV, virus de la
rhinotrachéite (Fe)- FHV-1, calicivirus (Fe) - FCV, virus de la leucémie (Fe) inj Fe π
PUREVAX RCPCh Boehringer Ingelheim virus de la rhinotrachéite (Fe)- FHV-1, calicivirus (Fe) - FCV,
parvovirus - virus de la panleucopénie (Fe) - FPV, Chlamydia felis inj Fe π
PUREVAX RCPCh FeLV Boehringer Ingelheim virus de la rhinotrachéite (Fe)- FHV-1, calicivirus (Fe) -
FCV, parvovirus - virus de la panleucopénie (Fe) - FPV, Chlamydia felis, virus de la leucémie (Fe) inj
Fe π

16.11.3. Coryza félin


Voir 16.11.1. Les vaccins essentiels pour le chat.
Le coryza félin est un complexe respiratoire impliquant principalement deux vi-
rus : le virus de la rhinotrachéite féline (herpèsvirus félin 1) et le calicivirus félin.
Tous deux sont présents de manière enzootique au sein de la population féline.
Les infections apparaissent surtout après disparition de l’immunité maternelle.
La résistance de l’herpèsvirus étant faible, il perd rapidement son caractère in-
fectieux après excrétion. Il se transmet principalement par contact direct et aé-
rogène avec de fines gouttes de sécrétion nasale éternuées par des chats conta-
minés ou oralement par ingestion de sécrétions contaminées (salive, sécrétion
nasale ou liquide lacrymal). Le calicivirus se transmet de manière analogue. Ce
virus étant plus stable que l’herpèsvirus, il demeure plus longtemps infectieux et
peut également être transmis de manière mécanique. D’un point de vue épidé-
miologique, les chats souffrant d’une infection aiguë constituent les principales
sources virales. Ils excrètent le virus en très grandes quantités. L’herpèsvirus ain-
si que le calicivirus peuvent cependant également rester présents chez l’hôte.
L’herpèsvirus est présent de manière latente dans le ganglion trijumeau et peut
être réactivé et de nouveau excrété lors de situations de stress. Le calicivirus peut
persister après une infection aiguë au niveau de la gorge. Il est alors excrété de
manière continue en quantités minimes. L’excrétion de virus par des chats natu-
rellement immunisés contribue à maintenir les calicivirus et les herpèsvirus au
sein de la population féline durant l’absence temporaire d’infections aiguës.
Les signes cliniques dépendent du virus, de la souche virale (surtout importante
pour le calicivirus), de la dose d’infection, de l’âge, de la réponse immunitaire
du chat et de la présence ou non d’une immunité maternelle. Les infections ob-
servées chez le chat adulte sont en majeure partie subcliniques. Chez les jeu-
nes chatons sans immunité maternelle, les signes cliniques observés sont gra-
ves : fièvre, anorexie, éternuements, sécrétions mucopurulentes nasales et ocu-
laires, ulcérations et déglutition difficile. Il existe quelques différences dans les
syndromes causés par les deux virus respiratoires. Dans le cas d’une infection
avec l’herpèsvirus, le chat présente des signes généraux et les yeux sont plus
gravement atteints. Dans le cas d’une infection par le calicivirus, on observe fré-
quemment des ulcérations dans la cavité buccale et des boiteries.
Une maladie particulièrement grave est provoquée par le calicivirus félin virulent
systémique induisant des épidémies sporadiques caractérisées par une morbi-
dité et une létalité élevées.
Vaccin
Vaccins contenant le virus inactivé et/ou atténué de la rhinotrachéite féline et du
calicivirus, éventuellement associé à d’autres valences virales ou bactériennes.
Les vaccins contre le coryza félin sont constitués des deux composantes vira-
les, et sont disponibles sous forme inactivée et sous forme atténuée. La bactérie
Chlamydia (Chlamydophila) felis pouvant être impliquée dans le coryza félin, les
vaccins sont parfois complétés par cette composante bactérienne. Afin d’éviter
le nombre de vaccinations, d’autres composantes virales sont parfois ajoutées
(virus de la panleucopénie et de la leucose féline, par exemple).
Protection
Il est conseillé de revacciner régulièrement les chattes afin d’augmenter au maxi-
mum la concentration d’anticorps dans le colostrum. De cette façon, les cha-
tons bénéficient d’une protection passive avant la primovaccination. La vacci-
VACCINS 215

nation contre le coryza félin est effectuée après disparition de l’immunité mater-
nelle car celle-ci peut interférer avec l’édification d’une immunité active. C’est
particulièrement le cas pour le calicivirus félin. Indépendamment des vaccina-
tions antérieures, il est recommandé de compléter les deux injections de primo-
vaccination à 8 et 12 semaines, par l’injection d’une dernière dose du vaccin à
l’âge de 16 semaines, âge auquel l’immunité maternelle est suffisamment faible
chez la plupart des chatons. Les rappels de vaccination sont effectués chaque
année ou tous les 3 ans en fonction du risque d’infection (voir « Particularités »).
Les vaccins ne sont pas efficaces pour protéger contre la forme virulente systé-
mique de l’infection à calicivirus félin qui est observée chez des chats réguliè-
rement vaccinés.
Particularités
Lorsque le risque d’infection est élevé, des infections à virus sauvage peuvent
apparaître avant la vaccination, ce qui oblige alors de prendre des mesures sup-
plémentaires telles que le nettoyage, la désinfection des lieux et la séparation
des chats qui n’ont pas encore été vaccinés des excréteurs de virus potentiels
(infections aiguës, latentes ou chroniques). Cette dernière mesure peut être pri-
se en isolant la mère et ses chatons dans un lieu bien désinfecté et de séparer la
mère, qui peut être un excréteur potentiel du virus, des chatons avant la dispa-
rition de la protection assurée par l’immunité maternelle (à l’âge de 5 semai-
nes).
Le calicivirus félin et l’herpèsvirus félin font partie, à l’instar du parvovirus félin,
des vaccins dits ″essentiels″, que tout chat est tenu de recevoir. Après la vacci-
nation de base incluant le premier rappel annuel, des revaccinations régulières
sont recommandées pour assurer la protection. Chez les chats solitaires vivant
à l’intérieur, une revaccination tous les 3 ans peut conférer une protection. Les
chats vivant en groupe qui sortent à l’extérieur, participent à des concours ou
vont dans des chatteries, présentent un risque d’infection plus élevé et doivent
être revaccinés annuellement. Le moment de la vaccination peut être choisi de
façon à ce que la visite de la chatterie corresponde à la période où l’immunité
est la plus robuste, à savoir dans les 3 mois après la vaccination.
FELIGEN CRP Virbac parvovirus - virus de la panleucopénie (Fe) - FPV, virus de la rhinotrachéite (Fe)-
FHV-1, calicivirus (Fe) - FCV inj Fe π
FEVAXYN PENTOFEL Zoetis parvovirus - virus de la panleucopénie (Fe) - FPV, virus de la rhinotrachéite
(Fe)- FHV-1, calicivirus (Fe) - FCV, Chlamydia felis, virus de la leucémie (Fe) inj Fe π
FEVAXYN QUATRIFEL Zoetis parvovirus - virus de la panleucopénie (Fe) - FPV, virus de la rhinotrachéite
(Fe)- FHV-1, calicivirus (Fe) - FCV, Chlamydia felis inj Fe π
LEUCOFELIGEN FeLV/RCP Virbac parvovirus - virus de la panleucopénie (Fe) - FPV, virus de la
rhinotrachéite (Fe)- FHV-1, calicivirus (Fe) - FCV, virus de la leucémie (Fe) inj Fe π
NOBIVAC DUCAT Intervet Int via MSD AH virus de la rhinotrachéite (Fe)- FHV-1, calicivirus (Fe) - FCV inj
Fe π
NOBIVAC TRICAT TRIO Intervet Int via MSD AH parvovirus - virus de la panleucopénie (Fe) - FPV, virus
de la rhinotrachéite (Fe)- FHV-1, calicivirus (Fe) - FCV inj Fe π
PUREVAX RC Boehringer Ingelheim virus de la rhinotrachéite (Fe)- FHV-1, calicivirus (Fe) - FCV inj
Fe π
PUREVAX RCP Boehringer Ingelheim parvovirus - virus de la panleucopénie (Fe) - FPV, virus de la
rhinotrachéite (Fe)- FHV-1, calicivirus (Fe) - FCV inj Fe π
PUREVAX RCP FeLV Boehringer Ingelheim parvovirus - virus de la panleucopénie (Fe) - FPV, virus de la
rhinotrachéite (Fe)- FHV-1, calicivirus (Fe) - FCV, virus de la leucémie (Fe) inj Fe π
PUREVAX RCPCh Boehringer Ingelheim virus de la rhinotrachéite (Fe)- FHV-1, calicivirus (Fe) - FCV,
parvovirus - virus de la panleucopénie (Fe) - FPV, Chlamydia felis inj Fe π
PUREVAX RCPCh FeLV Boehringer Ingelheim virus de la rhinotrachéite (Fe)- FHV-1, calicivirus (Fe) -
FCV, parvovirus - virus de la panleucopénie (Fe) - FPV, Chlamydia felis, virus de la leucémie (Fe) inj
Fe π

16.11.4. Chlamydiose
La maladie engendrée par Chlamydia (Chlamydophila) felis apparaît surtout chez
les chats vivant en groupe, comme, par exemple, dans les magasins d’animaux,
les refuges et les élevages. Les animaux sont généralement infectés par C. felis
en bas âge. Une telle affection engendre au départ un écoulement oculaire sé-
reux, un blépharospasme, du chemosis et une hyperémie conjonctivale. La
216 VACCINS POUR CHATS

conjonctivite peut être unilatérale au début, puis affecter l’œil adelphe, en géné-
ral 1 à 3 semaines plus tard. Dans un stade plus avancé de la maladie, des in-
fections bactériennes secondaires apparaissent et l’écoulement devient muco-
purulent. Une rhinite accompagnée d’écoulement nasal et d’éternuements peut
également faire partie des signes cliniques observés. La conjonctivite disparaît
spontanément, sans traitement, après 3 à 4 semaines. Elle peut cependant per-
sister dans certains cas pendant 8 semaines voire plus. La plupart des chats se
rétablissent en fin de compte, mais la maladie peut récidiver. La bactérie est tou-
jours susceptible d’être isolée un an et demi après l’infection.
Vaccin
Vaccins multivalents inactivés ou atténués contenant C. felis et différentes va-
lences virales.
Protection
Pour la primovaccination des animaux âgés de 8 − 9 semaines ou plus, on admi-
nistrera deux doses, à 3 ou 4 semaines d’intervalle. On tiendra compte de l’in-
terférence des anticorps d’origine maternelle jusqu’à l’âge d’environ 9 semai-
nes. La revaccination doit avoir lieu annuellement. La protection n’est pas totale
après la vaccination, mais les signes cliniques sont toutefois nettement moins
marqués et de plus courte durée chez les animaux vaccinés, et la bactérie est
excrétée pendant moins longtemps.
Particularités
La vaccination contre C. felis est surtout conseillée dans le cas où l’animal entre
fréquemment en contact avec d’autres chats, et au sein des élevages de chats
où l’affection est endémique.
FEVAXYN PENTOFEL Zoetis parvovirus - virus de la panleucopénie (Fe) - FPV, virus de la rhinotrachéite
(Fe)- FHV-1, calicivirus (Fe) - FCV, Chlamydia felis, virus de la leucémie (Fe) inj Fe π
FEVAXYN QUATRIFEL Zoetis parvovirus - virus de la panleucopénie (Fe) - FPV, virus de la rhinotrachéite
(Fe)- FHV-1, calicivirus (Fe) - FCV, Chlamydia felis inj Fe π
PUREVAX RCPCh Boehringer Ingelheim virus de la rhinotrachéite (Fe)- FHV-1, calicivirus (Fe) - FCV,
parvovirus - virus de la panleucopénie (Fe) - FPV, Chlamydia felis inj Fe π
PUREVAX RCPCh FeLV Boehringer Ingelheim virus de la rhinotrachéite (Fe)- FHV-1, calicivirus (Fe) -
FCV, parvovirus - virus de la panleucopénie (Fe) - FPV, Chlamydia felis, virus de la leucémie (Fe) inj
Fe π

16.11.5. Leucose féline


Le virus de la leucose féline n’est pas très répandu. Il apparaît principalement
chez les chats errants et les chats vivant à l’extérieur, dans certaines régions. Il
est éradiqué des élevages félins. Ce virus étant très instable en milieu extérieur,
sa transmission n’est possible que par contact très direct. Le virus est excrété
par la salive d’excréteurs persistants et transmis lors de batailles ou de lécha-
ges. La transmission du virus peut également se faire lors de l’accouplement,
par voie transplacentaire, pendant la mise bas et lors de l’ingestion du colos-
trum ou de lait.
Si l’animal a été en contact avec le virus de la leucose féline, il s’ensuit une mul-
tiplication dans les cellules en mitose au niveau de l’organisme entier. Cette pha-
se de l’infection se déroule de manière subclinique. Par l’édification d’une im-
munité adéquate, le chat peut empêcher l’installation d’une virémie persistante
ou repousser le virus dans un état latent dans la moelle osseuse. Le virus per-
siste cependant chez certains chats. Ils sont alors virémiques et excrètent de ma-
nière continue le virus par le biais de chaque sécrétion et excrétion. De ce fait,
ils constituent un danger permanent pour les chats sensibles. Les signes clini-
ques, qui sont l’immunosuppression, l’anémie, l’apparition de tumeurs, la diar-
rhée et des troubles de la reproduction, ne sont observés que chez les chats
virémiques persistants.
Vaccin
Vaccins monovalents inactivés et vaccins à sous-unités - Vaccin recombinant for-
mé du virus de la variole du canari.
Le virus de la variole du canari du vaccin intègre les gènes codant les antigènes
du FeLV qui sont exprimés lors de la vaccination.
VACCINS 217

Protection
Il est nécessaire de déterminer l’état virologique du chat avant la vaccination. Il
est en effet déconseillé de vacciner des chats virémiques car ils peuvent déve-
lopper la maladie malgré la vaccination. Ceci pourrait porter à croire, à tort, que
le vaccin est inefficace. La vaccination des chats contre la leucose féline a pour
but de limiter au maximum la multiplication du virus en cas de contact avec un
virus sauvage, afin d’éviter la persistance et l’excrétion du virus ainsi que les si-
gnes cliniques. La primovaccination est réalisée en deux injections à 8 et 12 se-
maines d’âge. Le premier rappel annuel est indispensable. La fréquence des rap-
pels ultérieurs se feront selon la notice du vaccin et en considérant aussi le ris-
que épidémiologique que court le chat. En cas de risque faible (chat d’intérieur)
les rappels de vaccination peuvent être réalisés tous les 2 à 3 ans.
Particularités
La vaccination est à conseiller dans les régions où le nombre de chats virémi-
ques est important et dans le cas où le chat pourrait entrer en contact avec des
chats errants. Les éleveurs de chats ont tout intérêt à s’assurer de l’absence d’in-
fection par le virus de la leucose féline. Pour y parvenir, il faut analyser le sang
des chats présents afin d’y déceler la présence ou non d’antigènes viraux, puis
exclure les chats virémiques persistants. De cette manière, le virus de la leucose
féline a été éradiqué des élevages félins.
FEVAXYN PENTOFEL Zoetis parvovirus - virus de la panleucopénie (Fe) - FPV, virus de la rhinotrachéite
(Fe)- FHV-1, calicivirus (Fe) - FCV, Chlamydia felis, virus de la leucémie (Fe) inj Fe π
LEUCOFELIGEN FeLV/RCP Virbac parvovirus - virus de la panleucopénie (Fe) - FPV, virus de la
rhinotrachéite (Fe)- FHV-1, calicivirus (Fe) - FCV, virus de la leucémie (Fe) inj Fe π
LEUCOGEN Virbac virus de la leucémie (Fe) inj Fe π
PUREVAX FeLV Boehringer Ingelheim virus de la leucémie (Fe) inj Fe π
PUREVAX RCP FeLV Boehringer Ingelheim parvovirus - virus de la panleucopénie (Fe) - FPV, virus de la
rhinotrachéite (Fe)- FHV-1, calicivirus (Fe) - FCV, virus de la leucémie (Fe) inj Fe π
PUREVAX RCPCh FeLV Boehringer Ingelheim virus de la rhinotrachéite (Fe)- FHV-1, calicivirus (Fe) -
FCV, parvovirus - virus de la panleucopénie (Fe) - FPV, Chlamydia felis, virus de la leucémie (Fe) inj
Fe π
VERSIFEL FeLV Zoetis virus de la leucémie (Fe) inj Fe π

16.11.6. Péritonite infectieuse féline


Les coronavirus félins peuvent être classés selon deux biotypes : les coronavi-
rus félins entériques qui ne causent qu’une diarrhée momentanée et les virus de
la péritonite infectieuse féline qui engendrent une pleurésie/péritonite/péricar-
dite chroniques et exsudatives, et dont l’issue est fatale. Le biotype entérique
engendre le biotype de la péritonite infectieuse féline par mutation. Cette muta-
tion aide le coronavirus à développer une infection généralisée et à persister au
sein de l’organisme hôte. Le biotype entérique est présent de manière enzoo-
tique dans la plupart des élevages de chats. Pratiquement tous les jeunes cha-
tons sont infectés après le sevrage. Le risque de mutation étant corrélé à la quan-
tité de virus produit, la plupart des cas de péritonite infectieuse féline apparais-
sent lorsque le risque d’infection par des coronavirus entériques félins est élevé.
Vaccin
Vaccin par voie intranasale contenant un virus mutant thermosensible du coro-
navirus félin.
Protection
Il est recommandé de vacciner les chats séronégatifs qui présentent un risque
d’infection par le coronavirus félin. Le vaccin est administré par voie intranasale,
et stimule une réaction immunitaire locale (IgA et réaction immunitaire à média-
tion cellulaire).
Particularités
On peut prévenir la péritonite infectieuse féline : (a) par la protection des cha-
tons contre une infection par le virus sauvage avant la vaccination, en séparant
la mère et ses chatons des excréteurs de virus potentiels (chatons infectés et
excréteurs persistants) et en anticipant le sevrage (la mère peut être un excré-
218 VACCINS ANTIRABIQUES

teur potentiel); (b) puis par la vaccination des chatons séronégatifs et, (c) par la
réduction du risque d’infection au moyen de mesures sanitaires.
PRIMUCELL FIP Zoetis virus péritonite infectieuse (Fe) FIPV inas Fe π

16.12. Vaccins antirabiques


La rage demeure une maladie largement répandue dans le monde et participe à
plusieurs cycles épidémiologiques généralement distincts : la rage urbaine, la
rage sylvatique terrestre et la rage aérienne liée aux chauves-souris insectivores
ou hématophages.
Vaccin
Vaccins inactivés contenant le virus de la rage, éventuellement combiné à Lep-
tospira spp.
Actuellement, seule l’utilisation de vaccins inactivés est autorisée. Ceci élimine
tout risque spécifique, d’autant que certains sont préparés au départ de sou-
ches préalablement atténuées ce qui leur confère un double volet d’innocuité.
Une des particularités des vaccins antirabiques est donc qu’ils sont destinés,
contrairement à la majorité des autres vaccins, à de très nombreuses espèces.
Des vaccins sont disponibles pour les carnivores et les herbivores domesti-
ques.
Particularités
Une particularité des vaccins antirabiques à usage humain est de pouvoir être
utilisés pour le traitement après exposition ; ce type de traitement est systéma-
tiquement appliqué chez l’homme conformément aux règles primitivement défi-
nies par Louis Pasteur. Le traitement de l’infection après risque d’exposition n’est
pas autorisé chez les animaux domestiques ; dans certains pays une déroga-
tion peut être obtenue pour peu que le propriétaire de l’animal puisse dûment
faire état d’une vaccination antérieure, encore valide, à l’aide d’un certificat.
Législation
La rage est en effet une anthropozoonose majeure ce qui explique son appar-
tenance aux maladies légalement contagieuses et qu’elle fasse donc l’objet d’une
réglementation internationale (https://www.who.int/rabies/en/ - Organisation mon-
diale de la Santé - http://www.oie.int/en/animal-health-in-the-world/rabies-por-
tal/″ target=″_blank - Office International des Epizooties) et nationale. Du fait de
sa portée épidémiologique, la vaccination antirabique est pratiquée dans un ca-
dre légal strict qu’il convient de respecter. De même, il faut respecter le proto-
cole de vaccination : le vétérinaire porte une responsabilité toute particulière en
la matière.
Dans tous les pays membres de l’EU, les mêmes règles sont applicables pour
voyager avec des chiens, chats et furets (voir Règlement (EU) No. 576/2013 du
Parlement Européen et du Conseil du 12 juin 2013 relatif aux mouvements non
commerciaux d’animaux de compagnie et abrogeant le règlement (CE) no. 998/
2003. Un certain nombre d’États Membres fixent des conditions supplémentai-
res.
- La vaccination contre la rage est obligatoire chez les chiens, les chats et les
furets qui voyagent depuis la Belgique vers un autre pays de l’UE et qui revien-
nent.
- Les chiens, chats et furets doivent être préalablement identifiés et la vaccina-
tion notée dans le passeport de l’animal.
- La primovaccination ne peut être effectuée qu’à partir de l’âge de 12 semaines
et ne sera valable qu’après 21 jours.
- Les jeunes animaux (< 12 semaines) non vaccinés contre la rage ne pourront
plus être introduits en Belgique. Etant donné que la vaccination contre la rage
ne peut être effectuée qu’à partir de l’âge de 12 semaines et qu’un délai de 21
jours après la vaccination doit être respecté, les jeunes animaux ne peuvent
entrer en Belgique qu’à partir de leur 15ème semaine.
- La primovaccination n’est valable qu’après 21 jours, tandis qu’une revaccina-
tion est valable dès le moment de la vaccination pour autant que celle-ci ait eu
VACCINS 219

lieu durant la période de validité de la vaccination précédente. Une vaccination


pratiquée en dehors de la période de validité est considérée comme une pri-
movaccination.
- La durée de validité de la vaccination est indiquée par le titulaire d’enregistre-
ment du vaccin et correspond à la durée d’immunité du vaccin.
- Le propriétaire ou le responsable qui importe des animaux d’un pays à haut
risque rabique est obligé de contrôler ses animaux au préalable par un test sé-
rologique destiné à vérifier l’activité de la vaccination chez ces animaux.
- Pour voyager vers la Suède, le Royaume Uni, l’Irlande, la Finlande ou Malte, il
ne faut plus effectuer de prise de sang pour prouver que l’animal est immunisé
contre la rage. Pour le Royaume Uni, l’Irlande, la Finlande et Malte, les ani-
maux doivent être traités contre le vers Echinococcus (au moins 24 heures et
au plus tard 120 heures avant l’entrée dans ces pays). Plus d’informations sur
les voyages avec animaux de compagnie dans ces pays à l’adresse www.vet-
compendium.be/fr/node/3565.
- En Belgique, la vaccination contre la rage n’est plus obligatoire chez les chiens
au sud du sillon Sambre-et-Meuse et les chiens qui voyagent en camping-ca-
ravaning avec leurs propriétaires dans toute la Belgique.
Pour voyager vers des pays tiers et en revenir, il faut remplir aussi bien les condi-
tions définies par le pays de destination que les conditions requises pour le re-
tour dans notre pays.
Pour en savoir plus consultez http://www.health.belgium.be - www.health.bel-
gium.be et choisissez « Animaux et végétaux » et puis « http://www.health.bel-
gium.be/fr/animaux-et-vegetaux/animaux/detention-et-mouvements-danimaux/
voyager-avec-des-animaux-de-compagnie - Voyagez avec des animaux de com-
pagnie ».
Voir aussi Folia 15/05/2018: ″Le risque de rage chez l’animal et l’homme en Bel-
gique″
NOBIVAC RABIES Intervet Int via MSD AH virus de la rage inj Eq non prod d’aliments, Eq prod de lait,
Bo prod de lait, Ov prod de lait, Ca, Fe π
PUREVAX RABIES Boehringer Ingelheim virus de la rage inj Fe π
RABISIN Boehringer Ingelheim virus de la rage inj Eq non prod d’aliments, Eq prod de lait, Bo prod de
lait, Ov prod de lait, Ca, Fe, furet π
VERSICAN PLUS DHPPi/L4R Zoetis adénovirus - hépatite infectieuse (Ca), parvovirus (Ca) CPV, virus
de la maladie de Carré du chien, virus parainfluenza (Ca) CPIV, Leptospira spp. (Ca), virus de la rage
inj Ca π
VERSIGUARD RABIES Zoetis virus de la rage inj Eq non prod d’aliments, Eq prod de lait, Bo prod de
lait, Ov prod de lait, Capr prod de lait, Su, Ca, Fe, furet π

Tableaux récapitulatifs des vaccins


Tableau récapitulatif des vaccins pour les chevaux
Clostridium tetani (Eq)

virus du Nil occidental


herpèsvirus (Eq) EHV
virus influenza (Eq)

virus de la rage

EQUILIS PREQUENZA
Intervet Int x
EQUILIS PREQUENZA TE
Intervet Int x x
EQUIP EHV 1,4
Zoetis x
EQUIP FT
Zoetis x x
220

Clostridium tetani (Eq)

virus du Nil occidental


herpèsvirus (Eq) EHV
virus influenza (Eq)

virus de la rage
EQUIP WNV
Zoetis x
NOBIVAC RABIES
Intervet Int via MSD AH x
PROTEQ WEST NILE
Boehringer Ingelheim x
PROTEQFLU
Boehringer Ingelheim x
PROTEQFLU-TE
Boehringer Ingelheim x x
RABISIN
Boehringer Ingelheim x
VERSIGUARD RABIES
Zoetis x

Tableau récapitulatif des vaccins pour les bovins


virus rhinotrachéite infectieuse (Bo) IBR
virus respiratoire syncytial (Bo) RSB

Trichophyton verrucosum
Mannheimia haemolytica
virus parainfluenza (Bo)

Staphylococcus aureus
Streptococcus uberis
Clostridium spp. (Ru)

Histophilus somni
virus Bluetongue

coronavirus (Bo)

Coxiella burnetii

virus de la rage
rotavirus (Bo)

E. coli (Bo)
virus BVD

BLUEVAC BTV8 susp inj bovins,


ovins
CZV x
BOVALTO RESPI 3
Boehringer Ingelheim x x x
BOVALTO RESPI 4
Boehringer Ingelheim x x x x
BOVALTO RESPI INTRANASAL
Boehringer Ingelheim x x
BOVELA
Boehringer Ingelheim x
BOVIGEN SCOUR
Forte Healthcare x x x
BOVILIS BLUE-8
Intervet Int via MSD AH x
BOVILIS BOVIPAST RSP
Intervet Int via MSD AH x x x
BOVILIS BVD
Intervet Int via MSD AH x
BOVILIS IBR MARKER INAC
Intervet Int via MSD AH x
BOVILIS IBR MARKER LIVE
Intervet Int via MSD AH x
BOVILIS INTRANASAL RSP LIVE
Intervet Int via MSD AH x x
VACCINS 221

virus rhinotrachéite infectieuse (Bo) IBR


virus respiratoire syncytial (Bo) RSB

Trichophyton verrucosum
Mannheimia haemolytica
virus parainfluenza (Bo)

Staphylococcus aureus
Streptococcus uberis
Clostridium spp. (Ru)

Histophilus somni
virus Bluetongue

coronavirus (Bo)

Coxiella burnetii

virus de la rage
rotavirus (Bo)

E. coli (Bo)
virus BVD
BOVILIS RINGVAC
Intervet Int via MSD AH x
BRAVOXIN 10
Intervet Int via MSD AH x
COVEXIN 10
Zoetis x
COXEVAC
Ceva x
HIPRABOVIS IBR MARKER LIVE
Hipra x
HIPRABOVIS SOMNI/LKT
Hipra x x
LACTOVAC
Zoetis x x x
MILOXAN
Boehringer Ingelheim x
NASYM
Hipra x
NOBIVAC RABIES
Intervet Int via MSD AH x
PASTOBOV
Boehringer Ingelheim x
RABISIN
Boehringer Ingelheim x
RISPOVAL 3 BRSV PI3 BVD
Zoetis x x x
RISPOVAL IBR-MARKER
INACTIVATUM
Zoetis x
RISPOVAL IBR-MARKER VIVUM
Zoetis x
RISPOVAL RS + PI3 intranasal
Zoetis x x
ROTAVEC CORONA
Intervet Int via MSD AH x x x
SCOURGUARD 3
Zoetis x x x
STARTVAC
Hipra x x
SYVAZUL BTV
Laboratorios Syva x
TRICHOBEN
Kernfarm x
UBAC
Hipra x
VERSIGUARD RABIES
Zoetis x
222

Tableau récapitulatif des vaccins pour les ovins

Staphylococcus aureus
Dichelobacter nodosus
Clostridium spp. (Ru)

Salmonella spp. (Ov)


Chlamydia spp. (Ov)
virus Bluetongue

virus de la rage
BLUEVAC BTV8 susp inj bovins, ovins
CZV x
BOVILIS BLUE-8
Intervet Int via MSD AH x
BRAVOXIN 10
Intervet Int via MSD AH x
COVEXIN 10
Zoetis x
FOOTVAX
Intervet Int via MSD AH x
INMEVA
Hipra x x
MILOXAN
Boehringer Ingelheim x
NOBIVAC RABIES
Intervet Int via MSD AH x
RABISIN
Boehringer Ingelheim x
SYVAZUL BTV
Laboratorios Syva x
VERSIGUARD RABIES
Zoetis x
VIMCO
Hipra x

Tableau récapitulatif des vaccins pour les chèvres


Staphylococcus aureus
Coxiella burnetii

virus de la rage

COXEVAC
Ceva x
VERSIGUARD RABIES
Zoetis x
VIMCO
Hipra x
VACCINS 223

Tableau récapitulatif des vaccins pour les porcs

Actinobacillus pleuropneumoniae

Bordetella bronchiseptica (Su)


Mycoplasma hyopneumoniae
Erysipelothrix rhusiopathiae

Pasteurella multocida (Su)


Lawsonia intracellularis

Haemophilus parasuis
Clostridium spp. (Su)

Salmonella spp. (Su)

Leptospira spp (Su)

virus influenza (Su)


GnRF (analogue)

virus de la rage
parvovirus (Su)
circovirus (Su)

Rotavirus (Su)

virus SDRP
E. coli (Su)
CIRCOVAC
Ceva x
CLOSTRIPORC A
IDT Biologika x
COGLAPIX
Ceva x
COLIPROTEC F4/F18
Prevtec Microbia x
ECOPORC SHIGA
IDT Biologika x
ENTERICOLIX
CZV x x
ENTERISOL ILEITIS
Boehringer Ingelheim x
ERYSENG PARVO susp
inj porcs
Hipra x x
ERYSENG susp inj porcs
Hipra x
FIXR ROTA COLI
Kernfarm x x
FIXR APP 2, 9, 11
Kernfarm x
FIXR M HYO ONE
Kernfarm x
FIXR SALMONELLA
Bioveta x
HYOGEN J5
Ceva x
IMPROVAC
Zoetis x
INGELVAC CIRCOFLEX
Boehringer Ingelheim x
INGELVAC MYCOFLEX
Boehringer Ingelheim x
INGELVAC PRRS MLV
Boehringer Ingelheim x
INGELVAC PRRSFLEX
EU
Boehringer Ingelheim x
M+Pac
Intervet Int via MSD AH x
MYPRAVAC SUIS
Hipra x
NEOCOLIPOR
Boehringer Ingelheim x
PARVORUVAX
Ceva x x
PORCILIS APP
Intervet Int via MSD AH x
224

Actinobacillus pleuropneumoniae

Bordetella bronchiseptica (Su)


Mycoplasma hyopneumoniae
Erysipelothrix rhusiopathiae

Pasteurella multocida (Su)


Lawsonia intracellularis

Haemophilus parasuis
Clostridium spp. (Su)

Salmonella spp. (Su)

Leptospira spp (Su)

virus influenza (Su)


GnRF (analogue)

virus de la rage
parvovirus (Su)
circovirus (Su)

Rotavirus (Su)

virus SDRP
E. coli (Su)
PORCILIS AR-T DF susp
inj
Intervet Int x x
PORCILIS COLICLOS
Intervet Int x x
PORCILIS ERY
Intervet Int via MSD AH x
PORCILIS
ERY+PARVO+LEPTO
Intervet Int via MSD AH x x x
PORCILIS ERY-PARVO
Intervet Int via MSD AH x x
PORCILIS GLÄSSER
Intervet Int via MSD AH x
PORCILIS M. HYO
Intervet Int via MSD AH x
PORCILIS M. HYO ID
ONCE
Intervet Int via MSD AH x
PORCILIS PARVO
Intervet Int via MSD AH x
PORCILIS PCV
Intervet Int x
PORCILIS PCV ID
Intervet Int x
PORCILIS PCV M HYO
Intervet Int x x
PORCILIS PORCOLI DF
Intervet Int x
PORCILIS PRRS
Intervet Int via MSD AH x
PROGRESSIS
Ceva x
REPROCYC PARVOFLEX
Boehringer Ingelheim x
REPROCYC PRRS EU &
IMPRANFLEX
Boehringer Ingelheim x
RESPIPORC FLU 3 susp
inj porcs
IDT Biologika x
RESPIPORC FLUpan
H1N1
IDT Biologika x
RHINIFFA T
Boehringer Ingelheim x x
RHINISENG
Hipra x x
RUVAX VET
Boehringer Ingelheim x
VACCINS 225

Actinobacillus pleuropneumoniae

Bordetella bronchiseptica (Su)


Mycoplasma hyopneumoniae
Erysipelothrix rhusiopathiae

Pasteurella multocida (Su)


Lawsonia intracellularis

Haemophilus parasuis
Clostridium spp. (Su)

Salmonella spp. (Su)

Leptospira spp (Su)

virus influenza (Su)


GnRF (analogue)

virus de la rage
parvovirus (Su)
circovirus (Su)

Rotavirus (Su)

virus SDRP
SALMOPORC lyophilisat E. coli (Su)
IDT Biologika x
SALMOPORC lyophilisat
et solvant
IDT Biologika x
STELLAMUNE
MYCOPLASMA
Elanco x
STELLAMUNE ONE
Elanco x
SUISENG
Hipra x x
SUVAXYN CIRCO
Zoetis x
SUVAXYN CIRCO + MH
RTU
Zoetis x x
SUVAXYN M.HYO
Zoetis x
SUVAXYN MH-ONE
Zoetis x
SUVAXYN
PARVO/E-AMPHIGEN
Zoetis x x
SUVAXYN PRRS MLV
Zoetis x
UNISTRAIN PRRS
Hipra x
VEPURED
Hipra x
VERSIGUARD RABIES
Zoetis x

Tableau récapitulatif des vaccins pour les lapins


hémorragique lapin RHDV

virus de la myxomatose
virus maladie

ERAVAC émulsion inj lapins


Hipra x
FILAVAC VHD K C+V
Filavie x
NOBIVAC MYXO-RHD
Intervet Int x x
226

Tableau récapitulatif des vaccins pour les poules

virus de la bursite infectieuse (virus de la maladie de Gumboro)

virus de la laryngotrachéite infectieuse (Av)


virus de la bronchite infectieuse (Av)
virus de l’anémie infectieuse (Av)
virus de la maladie de Newcastle

Ornithobacterium rhinotracheale
virus de la rhinotrachéite (Av)
virus du Egg Drop Syndrome

virus de la maladie de Marek

Mycoplasma spp. (Av)


Salmonella spp. (Av)

Coccidia spp. (Av)

réovirus (Av)
E. coli (Av)
AVINEW NEO
Boehringer Ingelheim x
AVIPRO GUMBORO VAC
Elanco x
AVIPRO PRECISE
Elanco x
AVIPRO SALMONELLA DUO
Elanco x
AVIPRO SALMONELLA VAC E
Elanco x
AVIPRO SALMONELLA VAC T
Elanco x
AVIPRO THYMOVAC
Elanco x
AVISHIELD IB H120
Genera x
AVISHIELD IBD INT
Genera x
AVISHIELD ND
Genera x
CEVAC IBIRD
Ceva x
CEVAC MASS L
Ceva x
EVALON
Hipra x
GALLIMUNE ND + IB + EDS + ART
Boehringer Ingelheim x x x x
GALLIVAC IB88 NEO
Boehringer Ingelheim x
HATCHPAK IB H120 Neo
Boehringer Ingelheim x
HIPRACOX
Hipra x
HIPRAGUMBORO CW
Hipra x
HIPRAGUMBORO-GM97
Hipra x
HIPRAVIAR-NDV CLON
Hipra x
VACCINS 227

virus de la bursite infectieuse (virus de la maladie de Gumboro)

virus de la laryngotrachéite infectieuse (Av)


virus de la bronchite infectieuse (Av)
virus de l’anémie infectieuse (Av)
virus de la maladie de Newcastle

Ornithobacterium rhinotracheale
virus de la rhinotrachéite (Av)
virus du Egg Drop Syndrome

virus de la maladie de Marek

Mycoplasma spp. (Av)


Salmonella spp. (Av)

Coccidia spp. (Av)

réovirus (Av)
E. coli (Av)
HUVEGUARD MMAT
Huvepharma x
HUVEGUARD NB
Huvepharma x
INNOVAX-ILT
Intervet Int x x
INNOVAX-ND-IBD
Intervet Int x x x
MS-H vaccin
Pharmsure x
NOBILIS CAV P4
Intervet Int via MSD AH x
NOBILIS E. COLI
Intervet Int via MSD AH x
NOBILIS GUMBORO D 78
Intervet Int via MSD AH x
NOBILIS IB 4-91
Intervet Int x
NOBILIS IB MA 5
Intervet Int via MSD AH x
NOBILIS IB MULTI + ND
Intervet Int via MSD AH x x
NOBILIS IB PRIMO QX
Intervet Int x
NOBILIS ILT
Intervet Int via MSD AH x
NOBILIS ND C2
Intervet Int via MSD AH x
NOBILIS ND CLONE 30
Intervet Int via MSD AH x
NOBILIS NEWCAVAC
Intervet Int via MSD AH x
NOBILIS OR INAC
Intervet Int x
NOBILIS REO INAC
Intervet Int via MSD AH x
NOBILIS RHINO CV Intervet Int via MSD
AH x
NOBILIS RISMAVAC
Intervet Int via MSD AH x
228

virus de la bursite infectieuse (virus de la maladie de Gumboro)

virus de la laryngotrachéite infectieuse (Av)


virus de la bronchite infectieuse (Av)
virus de l’anémie infectieuse (Av)
virus de la maladie de Newcastle

Ornithobacterium rhinotracheale
virus de la rhinotrachéite (Av)
virus du Egg Drop Syndrome

virus de la maladie de Marek

Mycoplasma spp. (Av)


Salmonella spp. (Av)

Coccidia spp. (Av)

réovirus (Av)
E. coli (Av)
NOBILIS RISMAVAC + CA 126
Intervet Int via MSD AH x
NOBILIS RT+ IBmulti + ND + EDS
Intervet Int via MSD AH x x x x
NOBILIS SALENVAC
Intervet Int via MSD AH x
NOBILIS SALMONELLA ET
MSD AH x
PARACOX
Intervet Int via MSD AH x
PARACOX-5
Intervet Int via MSD AH x
POULVAC BURSA PLUS
Zoetis x
POULVAC BURSINE 2
Zoetis x
POULVAC E. COLI
Zoetis x
POULVAC IB PRIMER
Zoetis x
POULVAC IB QX
Zoetis x
POULVAC IBMM + ARK
Zoetis x
POULVAC MG
Zoetis x
POULVAC NDW
Zoetis x
VAXXITEK HVT + IBD
Boehringer Ingelheim x x
VECTORMUNE ND
Ceva x x
VACCINS 229

Tableau récapitulatif des vaccins pour les pigeons

adénovirus (volaille)

du pigeon (CoHV-1)
paramyxovirus

herpèsvirus
du pigeon
COLOMBOVAC PMV
Zoetis x
COLUMBA
Pharmagal Bio x
NOBILIS PARAMYXO P201
Intervet Int via MSD AH x
PHARMAVAC PHA
Pharmagal Bio x x x

Tableau récapitulatif des vaccins pour les dindes

Salmonella spp. (Av)

virus de la maladie

rhinotrachéite (Av)
de Newcastle

E. coli (Av)

virus de la
AVIPRO SALMONELLA DUO
Elanco x
AVISHIELD ND
Genera x
POULVAC E. COLI
Zoetis x
POULVAC TRT
Zoetis x

Tableau récapitulatif des vaccins pour les canards


Salmonella
spp. (Av)

AVIPRO SALMONELLA DUO


Elanco x

Tableau récapitulatif des vaccins pour les canaris et pinsons


variole (canari)
virus de la

POULVAC P Canary
Zoetis x
230

Tableau récapitulatif des vaccins pour les chiens

hépatite infectieuse (Ca)

Leptospira spp. (Ca)

Leishmania infantum
parvovirus (Ca) CPV

bronchiseptica (Ca)
virus parainfluenza
virus de la maladie
de Carré du chien

Borrelia spp. (Ca)


herpèsvirus (Ca)

virus de la rage
adénovirus -

Bordetella
(Ca) CPIV
CANIGEN CHP
Virbac x x x
CANIGEN DHPPi
Virbac x x x x
CANIGEN DHPPi/L
Virbac x x x x x
CANIGEN L
Virbac x
CANIGEN Pi/L
Virbac x x
CANIGEN PUPPY 2b
Virbac x
CANILEISH
Virbac x
EURICAN DAP
Boehringer Ingelheim x x x
EURICAN DAP-Lmulti
Boehringer Ingelheim x x x x
EURICAN DAPPi
Boehringer Ingelheim x x x x
EURICAN DAPPi-Lmulti
Boehringer Ingelheim x x x x x
EURICAN HERPES 205
Boehringer Ingelheim x
EURICAN Lmulti
Boehringer Ingelheim x
EURICAN PNEUMO
Boehringer Ingelheim x x
EURICAN PUPPY
Boehringer Ingelheim x
MERILYM 3
Boehringer Ingelheim x
NOBIVAC BbPi
Intervet Int via MSD AH x x
NOBIVAC DHP
Intervet Int via MSD AH x x x
NOBIVAC DHPPI
Intervet Int via MSD AH x x x x
NOBIVAC L4
Intervet Int x
NOBIVAC PARVO-C
Intervet Int via MSD AH x
NOBIVAC Pi
Intervet Int via MSD AH x
NOBIVAC PUPPY DP
Intervet Int via MSD AH x x
NOBIVAC RABIES
Intervet Int via MSD AH x
RABISIN
Boehringer Ingelheim x
VANGUARD CPV
Zoetis x
VACCINS 231

hépatite infectieuse (Ca)

Leptospira spp. (Ca)

Leishmania infantum
parvovirus (Ca) CPV

bronchiseptica (Ca)
virus parainfluenza
virus de la maladie
de Carré du chien

Borrelia spp. (Ca)


herpèsvirus (Ca)

virus de la rage
adénovirus -

Bordetella
(Ca) CPIV
VANGUARD CPV-LEPTO
Zoetis x x
VANGUARD DA2PI-CPV
Zoetis x x x x
VANGUARD DA2PI-CPV-
LEPTO
Zoetis x x x x x
VANGUARD LEPTO
Zoetis x
VERSICAN PLUS Bb IN
Zoetis x
VERSICAN PLUS Bb Oral
Zoetis x
VERSICAN PLUS DHP
Zoetis x x x
VERSICAN PLUS DHPPi
Zoetis x x x x
VERSICAN PLUS DHPPi/L4
Zoetis x x x x x
VERSICAN PLUS DHPPi/L4R
Zoetis x x x x x x
VERSICAN PLUS DP
Zoetis x x
VERSICAN PLUS L4
Zoetis x
VERSICAN PLUS P
Zoetis x
VERSICAN PLUS Pi
Zoetis x
VERSIGUARD RABIES
Zoetis x

Tableau récapitulatif des vaccins pour les chats


panleucopénie (Fe) - FPV

virus de la rhinotrachéite

virus de la leucémie (Fe)


parvovirus - virus de la

calicivirus (Fe) - FCV

infectieuse (Fe) FIPV


virus de la rage
Chlamydia felis

virus péritonite
(Fe)- FHV-1

FELIGEN CRP
Virbac x x x
FEVAXYN PENTOFEL
Zoetis x x x x x
FEVAXYN QUATRIFEL
Zoetis x x x x
LEUCOFELIGEN FeLV/RCP
Virbac x x x x
LEUCOGEN
Virbac x
232 IMMUNOCASTRATION

panleucopénie (Fe) - FPV

virus de la rhinotrachéite

virus de la leucémie (Fe)


parvovirus - virus de la

calicivirus (Fe) - FCV

infectieuse (Fe) FIPV


virus de la rage
Chlamydia felis

virus péritonite
(Fe)- FHV-1
NOBIVAC DUCAT
Intervet Int via MSD AH x x
NOBIVAC RABIES
Intervet Int via MSD AH x
NOBIVAC TRICAT TRIO
Intervet Int via MSD AH x x x
PRIMUCELL FIP
Zoetis x
PUREVAX FeLV
Boehringer Ingelheim x
PUREVAX RABIES
Boehringer Ingelheim x
PUREVAX RC
Boehringer Ingelheim x x
PUREVAX RCP
Boehringer Ingelheim x x x
PUREVAX RCP FeLV
Boehringer Ingelheim x x x x
PUREVAX RCPCh
Boehringer Ingelheim x x x x
PUREVAX RCPCh FeLV
Boehringer Ingelheim x x x x x
RABISIN
Boehringer Ingelheim x
VERSIFEL FeLV
Zoetis x
VERSIGUARD RABIES
Zoetis x

Tableau récapitulatif des vaccins pour les furets


virus de
la rage

RABISIN
Boehringer Ingelheim x
VERSIGUARD RABIES
Zoetis x

16.13. Immunocastration
Indications
Ce vaccin est proposé pour la castration immunologique, pour la réduction de
l’odeur de verrat induite par l’androsténone et le scatole chez les porcs mâles
entiers après la puberté. L’administration peut se faire à partir de l’âge de 8 se-
maines. L’immunité (induction d’anticorps anti-GnRF) se met généralement en
place 1 semaine après la seconde vaccination.
Vaccin
Le vaccin contient comme principe actif un analogue hormonalement inactif du
facteur de libération de la gonadotrophine (GnRF) conjugué à la toxine diphté-
rique, également utilisée dans des vaccins à usage humain. Une première vac-
cination amorce la réponse immunitaire sans conséquences physiologiques.
VACCINS 233

Après la deuxième dose, des anticorps neutralisant le GnRF endogène sont pro-
duits, d’où une diminution de la sécrétion de la LH et de la FSH, entraînant une
diminution temporaire de la production de stéroïdes dans les testicules. Le vac-
cin diminue ainsi la production de testostérone et d’autres stéroïdes tels que l’an-
drosténone, qui est principalement à l’origine de l’odeur de verrat. Une autre com-
posante importante de l’odeur de verrat est le scatole qui est inhibé indirecte-
ment.
Particularités
Des gonflements au niveau du site d’injection sont observés surtout chez les jeu-
nes animaux. Les réactions locales disparaissent progressivement, mais peu-
vent persister longtemps (42 j) chez certains animaux. Une légère augmentation
de la température corporelle (0,5 °C) peut être observée durant les premières 24
heures suivant la vaccination. Chez un nombre limité d’animaux, des réactions
de type anaphylactoïde apparaissent immédiatement après l’injection. Dans de
rares cas, l’issue est fatale, mais en général, l’animal se rétablit spontanément.
Les réactions ne surviennent plus lors des injections suivantes.
Une injection chez l’homme peut provoquer une diminution temporaire des hor-
mones sexuelles et des fonctions reproductrices aussi bien chez les hommes
que chez les femmes, ainsi que des effets indésirables sur la grossesse. Ce ris-
que augmente après une seconde (ou plus) injection. Le produit doit donc être
administré avec la plus grande prudence, au moyen d’un injecteur de sécurité
spécialement prévu à cet effet. Le produit ne doit pas être manipulé ni adminis-
tré par des femmes enceintes ou susceptibles de l’être. En cas de contact avec
les yeux ou la peau ou en cas d’(auto-)injection, rincer immédiatement et abon-
damment à l’eau. En cas d’(auto-)injection, consulter un médecin. On conseille
aux personnes ayant été victimes d’une (auto-)injection de ne plus manipuler ce
produit ou des produits similaires dans le futur.
IMPROVAC Zoetis GnRF (analogue) inj Su π
235

17. IMMUNOMODULATEURS

17.1. Interféron
Indications
Un seul interféron possède actuellement une autorisation de mise sur le marché
en médecine vétérinaire : l’interféron oméga recombinant d’origine féline qui est
indiqué pour réduire la mortalité et les signes cliniques de la parvovirose (forme
entérique) chez les chiens de plus de 1 mois. Les chats infectés par le virus de
la leucose féline (FeLV) et/ou le virus de l’immunodéficience féline (FIV), à un
stade clinique non terminal, peuvent être traités à partir de l’âge de 9 semaines.
Une réduction des signes cliniques pendant la phase symptomatique ainsi qu’une
réduction de la mortalité ont également été observées.
Pharmacodynamie
Les interférons appartiennent au groupe des cytokines et ont des propriétés an-
tivirales et immunomodulatrices.
Pharmacocinétique
L’interféron oméga félin (rFeIFN) diffuse principalement vers les reins et le foie.
Le rFeIFN est très rapidement métabolisé dans les reins et excrété par les uri-
nes. De fortes concentrations se retrouvent dans les reins, le foie, la glande thy-
roïde et la rate. Le rFeIFN ne traverse pas la barrière hémato-méningée. De fai-
bles concentrations ont été relevées dans les tissus musculaires et adipeux. L’ac-
tivité pharmacologique du rFeIFN dure plus longtemps que sa détection dans le
plasma.
Contre-indications
Voir ″Reproduction et lactation″.
Effets indésirables
De l’hyperthermie, des vomissements, de la leucopénie, de la thrombocytopé-
nie et de l’anémie peuvent être constatés durant le traitement. Aucune donnée
n’est connue concernant les effets indésirables apparaissant chez le chien et le
chat après un usage prolongé (chez l’homme, des maladies auto-immunes ap-
paraissent suite à un usage prolongé).
Précautions particulières
La vaccination de l’animal doit être reportée jusqu’à la guérison complète de l’ani-
mal.
Reproduction et lactation
L’innocuité de l’utilisation de ce produit chez les chiens et chats en gestation ou
en lactation n’a pas été démontrée.
VIRBAGEN OMEGA 10 ME Virbac X interféron inj Ca, Fe π

17.2. Pegbovigrastim
Indications
Réduction du risque de mammite clinique chez les vaches laitières et les génis-
ses périparturientes pendant les 30 jours qui suivent le vêlage.
Pharmacodynamie
Le pegbovigrastim est une forme modifiée de la cytokine naturelle immuno-ré-
gulatrice - facteur de stimulation des colonies de granulocytes bovins (bG-CSF)
- qui est produite par les leucocytes mononucléés, les cellules endothéliales et
les fibroblastes afin de réguler la production et la fonction des granulocytes neu-
trophiles. Il augmente le nombre de neutrophiles circulants et augmente la ca-
pacité bactéricide de ces neutrophiles.
Aucune information n’est disponible concernant une possible réaction immuni-
taire contre le produit ou la molécule endogène (bG-CSF) après une utilisation
répétée du produit chez les vaches.
236 IMMUNOMODULATEURS DANS LE TRAITEMENT DE LA DERMATITE ATOPIQUE

Pharmacocinétique
Aucune information n’est disponible sur la pharmacocinétique du pegbovigras-
tim chez les bovins.
Effets indésirables
Peu fréquents : gonflement des muqueuses (vulve et paupières), réactions cu-
tanées, fréquence respiratoire et salivation accrues.
Rares : l’animal peut s’effondrer.
Ces signes apparaissent généralement entre 30 min et 2 h après la première dose
et disparaissent dans les 2 h. Un traitement symptomatique peut être nécessai-
re.
L’administration sous-cutanée peut induire localement un gonflement transitoi-
re au niveau du site d’injection ainsi que des réactions inflammatoires qui se ré-
solvent dans les 14 jours après le traitement.
Interactions
Eviter l’administration concomitante d’autres substances altérant la fonction im-
munitaire, tels que des corticostéroïdes ou des AINS. Aucune information n’est
disponible concernant l’administration concomitante de ce produit avec des vac-
cins.
Précautions particulières
En cas d’auto-injection accidentelle, des maux de tête et des douleurs osseu-
ses et musculaires peuvent survenir, ainsi que d’autres effets, notamment, des
nausées, des irritations cutanées et des réactions d’hypersensibilité (difficultés
respiratoires, hypotension, urticaire et angio-oedème). Porter des gants lors de
l’administration du produit.
Reproduction et lactation
Peut être utilisé au cours de la gestation et de la lactation.
IMRESTOR 15 mg sol inj bovins Elanco pegbovigrastim inj Bo prod de lait π

17.3. Immunomodulateurs dans le traitement de


la dermatite atopique
17.3.1. Ciclosporine
Concernant l’usage en ophtalmologie, voir: 21.1.1. Kératoconjonctivite sèche.
Indications
La ciclosporine peut être administrée per os dans le traitement symptomatique
de la dermatite atopique. Avant d’initier le traitement, il est impératif d’écarter les
autres causes de dermatoses caractérisées par les mêmes symptômes que ceux
associés à la dermatite atopique.
Pharmacodynamie
Les puissantes propriétés immunomodulatrices de la ciclosporine s’expliquent
principalement par l’inhibition de la transcription de gènes codant pour la syn-
thèse de cytokines dans les cellules-T activées par un contact antigénique. La
production et la sécrétion de plusieurs cytokines sont ainsi réprimées. D’autres
cellules impliquées dans les réactions allergiques cutanées comme les masto-
cytes, les cellules de Langerhans, les éosinophiles et les kératinocytes sont éga-
lement inhibées.
Pharmacocinétique
La biodisponibilité chez le chien est faible et varie fortement en fonction des in-
dividus. Elle est optimale lorsque la ciclosporine est administrée en dehors des
repas. La métabolisation a principalement lieu dans le foie et est dépendante du
cytochrome P450. Les substances ayant un effet sur ce complexe enzymatique
peuvent influencer la concentration plasmatique de la ciclosporine (voir ″Inte-
ractions″). Les matières fécales représentent la voie d’élimination majeure. Les
reins y contribuent également mais dans une moindre mesure. Les propriétés
pharmacocinétiques de la ciclosporine chez le chien sont analogues à celles de
IMMUNOMODULATEURS 237

la ciclosporine utilisée chez l’homme. La marge de sécurité est cependant plus


grande chez le chien.
Contre-indications
- Hypersensibilité à la ciclosporine.
- L’immunodépression pouvant favoriser le développement de tumeurs mali-
gnes, l’usage de cette substance est contre-indiqué chez les animaux présen-
tant de telles pathologies.
- Troubles hépatiques ou rénaux graves.
- Chiens âgés de moins de 6 mois ou pesant moins de 2 kg.
- Les vaccinations durant le traitement sont à éviter surtout avec des vaccins vi-
vants atténués. Elles doivent avoir lieu 2 semaines avant ou 2 semaines après
le traitement.
- Diabète sucré.
Effets indésirables
Des vomissements et de la diarrhée peuvent survenir chez le chien. Ces effets
indésirables sont généralement de courte durée et apparaissent surtout chez les
races plus petites. D’autres effets indésirables dépendent de la dose adminis-
trée et n’apparaissent que rarement lorsque la posologie recommandée est res-
pectée. L’insuffisance rénale et l’hypertension pouvant apparaître chez l’hom-
me, même lorsque les doses sont peu élevées, ne se manifestent pas chez le
chien.
Interactions
La ciclosporine augmente la concentration plasmatique de la digoxine. Elle peut
également augmenter la néphrotoxicité des aminoglycosides et du triméthopri-
me. Inversement, plusieurs substances actives peuvent diminuer les concentra-
tions plasmatiques en ciclosporine : les sulfamidés, le triméthoprime, la rifam-
picine, le phénobarbital, l’oméprazole, la phénytoïne (anti-arythmique), la terbi-
nafine (antimycotique), le probucol (diminue le cholestérol). En revanche, les an-
tifongiques, notamment les dérivés azolés tels que le kétoconazole, le flucona-
zole, les inhibiteurs des canaux calciques (le vérapamil, le diltiazem), les macro-
lides (érythromycine), le métoclopramide, les androgènes, l’amiodarone (anti-
arythmique) peuvent augmenter les concentrations plasmatiques en ciclosporine
et accroître sa toxicité. L’administration simultanée de la ciclosporine avec des
glucocorticoïdes, de la colchicine ou la lovastatine peut augmenter la toxicité de
chacune de ces substances. En inhibant la P-glycoprotéine de transport, la ci-
closporine peut diminuer l’efflux des lactones macrocycliques (ivermectine, mil-
bémycine) au niveau de la barrière hémato-encéphalique et déclencher la symp-
tomatologie nerveuse typiquement associée à l’intoxication par ces antiparasi-
taires. L’efficacité des vaccins peut être influencée.
Précautions particulières
Vu l’effet immunosuppresseur de la ciclosporine, il est déconseillé de vacciner
durant le traitement. La ciclosporine n’induit pas de tumeur mais peut conduire
à l’augmentation de l’incidence des manifestations cliniques d’affections mali-
gnes. Toute lymphadénopathie observée au cours du traitement à la ciclospo-
rine doit être régulièrement contrôlée.
Reproduction et lactation
Il a été démontré que des doses de 2 à 5 fois plus élevées que la normale sont
embryo- et fœtotoxiques. La sécurité du produit n’a pas été établie chez les ani-
maux gestants ou en lactation, ni chez les animaux reproducteurs mâles.
ATOPICA 100 mg Elanco X ciclosporine po Ca π
ATOPICA 100 mg/ml Elanco X ciclosporine po Ca, Fe π
ATOPICA 25 mg Elanco X ciclosporine po Ca π
ATOPICA 50 mg Elanco X ciclosporine po Ca π
CYCLAVANCE 100 mg/ml Virbac X ciclosporine po Ca, Fe π
MODULIS 100 mg/ml sol po chiens Ceva X ciclosporine po Ca π
SPORIMUNE 50 mg/ml Dechra X ciclosporine po Ca, Fe π
238 IMMUNOMODULATEURS DANS LE TRAITEMENT DE LA DERMATITE ATOPIQUE

17.3.2. Oclacitinib
Indications
Chez le chien :
- traitement du prurit associé aux dermatites allergiques.
- traitement symptomatique de la dermatite atopique.
Pharmacodynamie
L’oclacitinib est un inhibiteur sélectif des Janus kinases (JAK) contrôlant la syn-
thèse de plusieurs cytokines, telles que les cytokines pro-inflammatoires dont
celles jouant un rôle dans la réponse allergique et le prurit. L’oclacitinib peut aus-
si influencer d’autres cytokines, par exemple celles impliquées dans le système
immunitaire ou dans l’hématopoïèse, une caractéristique rendant compte des
effets indésirables associés à cette thérapie.
Pharmacocinétique
Après administration orale, l’absorption est rapide (tmax < 1h) indépendam-
ment de l’état prandial du chien. La biodisponibilité est de 89 %. Le volume de
distribution est de 0,942 l/kg, la liaison aux protéines est < 70 %. L’oclacitinib est
principalement excrété sous la forme de ses métabolites. L’inhibition du cyto-
chrome P450 est minimale. Aucune bioaccumulation n’a été observée.
Contre-indications
Ne pas utiliser en présence de signes d’immunosuppression, comme l’hyper-
corticisme, ou d’affections malignes évolutives.
Effets indésirables
L’oclacitinib influence le système immunitaire et peut ainsi augmenter la sensi-
bilité des animaux aux infections et aggraver les conditions néoplasiques.
De la diarrhée, des vomissements, de l’anorexie, une léthargie, de la polydipsie
et de nouvelles masses cutanées ou sous-cutanées peuvent être observés.
Interactions
Aucune interaction n’a été observée lors de l’administration concomitante avec
des antiparasitaires, des antibiotiques ou des anti-inflammatoires.
Précautions particulières
Le développement d’infections et de tumeurs doit être régulièrement surveillé
en cours de traitement. Les causes sous-jacentes du prurit doivent être recher-
chées et éventuellement traitées. Il convient également de traiter les complica-
tions, telles que les infections bactériennes, fongiques ou les infestations para-
sitaires. Une réponse immunitaire adéquate à la vaccination des animaux traités
par l’oclacitinib ne peut pas être garantie.
Reproduction et lactation
L’utilisation n’est pas recommandée pendant la gestation, la lactation ni chez
les chiens destinés à la reproduction.
APOQUEL 16 mg compr pelliculés chiens Zoetis X oclacitinib po Ca π
APOQUEL 3,6 mg compr pelliculés chiens Zoetis X oclacitinib po Ca π
APOQUEL 5,4 mg compr pelliculés chiens Zoetis X oclacitinib po Ca π

17.3.3. Lokivetmab
Indications
Traitement symptomatique de la dermatite atopique chez les chiens (réduction
du prurit et réduction de la sévérité de la maladie).
Pharmacodynamie
Le lokivetmab est un anticorps monoclonal ciblant spécifiquement l’interleuki-
ne-31 canine (IL-31), une protéine clé dans le déclenchement de la dermatite ato-
pique chez le chien. En se liant à cette interleukine, le lokivetmab inhibe le mes-
sage cellulaire médié par l’IL-31, provoquant ainsi un soulagement du prurit et
une action anti-inflammatoire.
Contre-indications
Ne pas administrer aux animaux pesant moins de 3 kg.
IMMUNOMODULATEURS 239

Effets indésirables
Rares : réactions d’hypersensibilité (anaphylaxie, œdème facial, urticaire) qui né-
cessitent un traitement adéquat.
Interactions
Aucune interaction n’a été observée avec des antiparasitaires, des antibioti-
ques, des anti-inflammatoires ou des vaccins. Si un vaccin doit être administré
concomitamment au lokivetmab, il est conseillé de les administrer sur des sites
différents.
Précautions particulières
Une minorité de chiens ne montre pas de réponse clinique après le traitement.
En l’absence de réponse après l’administration d’une seconde dose, ou si la ré-
ponse reste limitée, le recours à un traitement alternatif doit être envisagé.
L’auto-injection accidentelle peut donner lieu à une réponse immunitaire contre
le lokivetmab. Des auto-injections répétées pourraient augmenter le risque de
réactions d’hypersensibilité.
Reproduction et lactation
L’utilisation n’est pas recommandée pendant la gestation, la lactation, ni chez
les animaux reproducteurs.
CYTOPOINT Zoetis lokivetmab inj Ca π
241

18. IMMUNOGLOBULINES ET SÉRUMS

18.1. Immunoglobulines et sérums utilisés chez


le bovin
Indications
Les spécialités répertoriées ci-dessous sont utilisées en prophylaxie ou en trai-
tement contre les colibacilloses du veau.
Comme la protection conférée par les immuns-sérums ne dépasse pas celle
conférée par un bon colostrum, l’utilisation de ces produits ne devrait jamais se
substituer à l’administration du colostrum.
Les spécialités à usage oral doivent être administrées pendant les 12 premières
heures de la vie, période pendant laquelle l’intestin du veau est perméable aux
immunoglobulines.
LOCATIM Biokema Anstalt anticorps E. coli (Bo) po Bo π
LOCATIM PLUS Fendigo anticorps E. coli (Bo) inj Bo prod de lait π

18.2. Sérum antitétanique


Indications
L’immunisation passive contre le tétanos est indiquée en cas de plaies suspec-
tes chez les animaux dont l’immunisation est nulle ou douteuse.
Une immunisation active doit être entreprise simultanément (voir 16.1.2. Téta-
nos).
Des doses massives seront utilisées une fois que des signes cliniques apparais-
sent.
SERUM ANTITETANIQUE Intervet Int via MSD AH anticorps tétanos inj Eq prod d’aliments, Eq non
prod d’aliments, Bo prod de lait, Ov prod de lait, Ca π
243

19. ANTITUMORAUX

19.1. Inhibiteurs de tyrosine kinase


Indications
Traitement des tumeurs à mastocytes non résécables ou récidivantes chez le
chien (grade 2 ou 3). Les animaux traités doivent faire l’objet d’un suivi intensif
et, si nécessaire, le traitement doit être ajusté ou arrêté. La spécialité à base de
masitinib ne doit être utilisée que chez les chiens présentant une tumeur à mas-
tocytes non résécable et exprimant le récepteur tyrosine kinase c-kit muté.
Pharmacodynamie
Le mécanisme d’action de ces substances à bas poids moléculaire (small mole-
cule ou ″-nib″) repose sur l’inhibition compétitive d’enzymes intracellulaires. Le
masitinib inhibe puissamment et de manière sélective, in vitro, la forme mutée
du récepteur tyrosine kinase c-kit. Il inhibe également le récepteur au facteur de
croissance dérivé des plaquettes (PDGF) et le récepteur du facteur fibroblasti-
que de croissance (FGFR3). Le traitement par masitinib ne doit être envisagé
que chez les chiens présentant une tumeur à mastocytes non résécable, expri-
mant le récepteur tyrosine kinase c-kit muté.
Le tocéranib exerce à la fois une activité directe antitumorale et une activité anti-
angiogène. Le tocéranib inhibe de façon sélective l’activité tyrosine kinase de
plusieurs membres de la famille des split kinases (récepteurs à activité tyrosine
kinase : RTK) dont certains sont impliqués dans la croissance tumorale, l’angio-
genèse pathologique et dans la progression métastatique du cancer.
Lors d’essais biochimiques et cellulaires, le tocéranib inhibe l’activité de la tyro-
sine kinase Flk-1/KDR (récepteur des facteurs de croissance de l’endothélium
vasculaire, VEGFR2), des récepteurs des facteurs de croissance dérivés des pla-
quettes (PDGFR) et des récepteurs Stem Cell Factor (c-Kit).
Pharmacocinétique
Après administration orale chez le chien (11,2 mg/kg PV), le masitinib est rapi-
dement absorbé et le temps nécessaire pour atteindre la concentration maxi-
male (Tmax) est d’environ 2 heures. La demi-vie d’élimination (t1⁄2) est d’environ
3-6 heures. Le masitinib se lie à environ 93 % aux protéines plasmatiques. Le
masitinib est principalement métabolisé par N-désalkylation. L’excrétion se fait
dans la bile.
La demi-vie d’élimination (t1⁄2) du tocéranib est d’environ 17 heures, le temps
pour atteindre la concentration plasmatique maximale (Tmax) d’environ 6 heu-
res. Le tocéranib a un taux de liaison important aux protéines, entre 91% et 93%.
Après administration orale du phosphate de tocéranib, environ 92% du produit
est excrété dans les fèces et 7% dans l’urine.
Contre-indications
Ne pas utiliser : chez les chiennes gravides ou allaitantes, chez les chiens de
moins de 6 mois ou de moins de 3 à 4 kg. L’utilisation de masitinib est égale-
ment déconseillée chez les chiens souffrant de troubles hépatiques ou de la fonc-
tion rénale, chez les chiens souffrant d’anémie ou présentant une neutropénie,
ou en cas d’hypersensibilité au principe actif ou à l’un des excipients.
Effets indésirables
Les effets indésirables suivants surviennent assez fréquemment et ont une évo-
lution bénigne : effets gastro-intestinaux (diarrhée, vomissements, anorexie), alo-
pécie (masitinib). Des cas d’hépatotoxicité, d’anémie, de toxicité rénale et de syn-
drome néphrotique peuvent également survenir. Pour la liste détaillée des effets
indésirables, nous renvoyons aux RCP des spécialités.
Interactions
Il convient de tenir compte des interactions possibles avec d’autres substances
éliminées par le foie ou inhibant les enzymes hépatiques. L’utilisation concomi-
tante d’autres substances présentant un degré élevé de liaison protéique peut
entraîner une compétition au niveau de la liaison du masitinib et provoquer ainsi
244 INHIBITEURS DE TYROSINE KINASE

des effets indésirables. L’efficacité de masitinib peut être diminuée chez les chiens
précédemment traités par chimiothérapie et/ou radiothérapie. Il n’y a pas de don-
nées concernant une éventuelle résistance croisée avec d’autres produits cy-
tostatiques.
Etant donné que le tocéranib augmente le risque d’ulcération ou de perforation
gastro-intestinale, l’utilisation concomitante d’anti-inflammatoires non stéroï-
diens doit se faire avec prudence.
Précautions particulières
Les comprimés doivent être administrés entiers, sans être coupés, cassés ou
broyés.
Un contact cutané répété avec le masitinib peut provoquer des troubles de la
fertilité féminine et nuire au développement fœtal, provoquer une sensibilisation
cutanée, ou une irritation oculaire sévère et de graves lésions de l’œil. Éviter tout
contact cutané avec les selles, l’urine et le vomi des chiens traités. En cas de
contact cutané ou avec les yeux, rincer abondamment à l’eau. Les enfants ne
doivent pas avoir de contact rapproché avec les chiens traités, leurs selles ou
leur vomi.
Reproduction et lactation
Ne pas utiliser chez les chiennes gravides ou allaitantes. Ne pas utiliser chez les
chiens destinés à la reproduction.
MASIVET 50 mg, 150 mg compr pelliculés chiens AB Science X masitinib po Ca π
PALLADIA 10 mg, 15 mg, 50 mg compr pelliculés chiens Zoetis X tocéranib po Ca π

Vaccin contre l'adénovirus de la volaille pour les pigeons
adénovirus (volaille)

Herpèsvirose du pigeon
herpèsvirus du pigeon (CoHV-1)

Vaccin contre Salmonella enterica pour le porc


Salmonella spp. (Su)

Vaccin contre Salmonella abortusovis pour les ovins


Salmonella spp. (Ov)

Vaccin contre Chlamydia abortus pour les ovins


Chlamydia spp. (Ov)

Leptospirose (Su)
Leptospira spp (Su)


Variole aviaire (canaris et pinsons)
virus de la variole (canari)

Lokivetmab
lokivetmab

Vaccin contre les dermatophytoses


Trichophyton verrucosum

Les vaccins essentiels pour le chien


parvovirus (Ca) CPV, virus de la maladie de Carré du chien, adénovirus - hépatite
infectieuse (Ca)

Les vaccins essentiels pour le chat


virus de la rhinotrachéite (Fe)- FHV-1, calicivirus (Fe) - FCV, parvovirus - virus de la
panleucopénie (Fe) - FPV

Coccidiose UPDATED
Eimeria spp. (Av)


Maladie de Glässer
Haemophilus parasuis

Maladie hémorragique virale


virus maladie hémorragique lapin RHDV

Oclacitinib
oclacitinib

Ciclosporine
ciclosporine

Vaccins antirabiques
virus de la rage

Péritonite infectieuse féline


virus péritonite infectieuse (Fe) FIPV

Leishmaniose
Leishmania infantum

Leptospirose canine
Leptospira spp. (Ca)

Toux des chenils


virus parainfluenza (Ca) CPIV, Bordetella bronchiseptica (Ca)

Hépatite infectieuse
adénovirus - hépatite infectieuse (Ca)

Maladie de Newcastle - Paramyxovirose (pigeon)


paramyxovirus du pigeon

Rhinotrachéite (poule)
virus de la rhinotrachéite (Av)

Maladie de Gumboro
virus de la bursite infectieuse (virus de la maladie de Gumboro)

Maladie de Newcastle (poule)


virus de la maladie de Newcastle

Myxomatose
virus de la myxomatose

Vaccins anti-clostridiens pour porcs


Clostridium spp. (Su)

Maladie de l’œdème causée par les souches E. coli


productrices de Shiga-toxines (STEC/VTEC)
E. coli (Su)

Pneumonie enzootique
Mycoplasma hyopneumoniae

Pleuropneumonie contagieuse
Actinobacillus pleuropneumoniae

Parvovirose chez le porc


parvovirus (Su)

Syndrome Dysgénésique et Respiratoire Porcin (SDRP)


virus SDRP

Diarrhée néonatale bovine


rotavirus (Bo), coronavirus (Bo), E. coli (Bo)

Diarrhée virale bovine - maladie des muqueuses (BVD-


MD)
virus BVD

Vaccins contre les maladies respiratoires chez le bovin


virus respiratoire syncytial (Bo) RSB, virus parainfluenza (Bo), virus BVD,
Mannheimia haemolytica, Histophilus somni

Grippe équine
virus influenza (Eq)

Salmonellose (dinde)
Salmonella spp. (Av)

Maladie de Newcastle (dinde)


virus de la maladie de Newcastle

Vaccin contre la diarrhée néonatale causée par les


souches E. coli entérotoxigènes (ETEC), éventuellement
combiné avec Clostridia spp. ou le rotavirus
E. coli (Su)

Rhinite atrophique
Bordetella bronchiseptica (Su), Pasteurella multocida (Su)

Fièvre catarrhale ovine (Bo, Ov)


virus Bluetongue

Grippe porcine
virus influenza (Su)

Rhinotrachéite (dinde)
virus de la rhinotrachéite (Av)

Salmonellose (poule)
Salmonella spp. (Av)

Circovirus porcin
circovirus (Su)

Vaccin contre les mammites


E. coli (Bo), Staphylococcus aureus, Streptococcus uberis

Rhinotrachéite infectieuse bovine (IBR)


virus rhinotrachéite infectieuse (Bo) IBR

Chlamydiose
Chlamydia felis


Laryngotrachéite infectieuse
virus de la laryngotrachéite infectieuse (Av)

Arthrite due à des réovirus


réovirus (Av)

Entéropathie proliférative porcine (EPP)


Lawsonia intracellularis

Vaccin contre la fièvre Q


Coxiella burnetii

Virus du Nil occidental


Virus du Nil occidental

Maladie de Marek
virus de la maladie de Marek

Rouget du porc
Erysipelothrix rhusiopathiae

Vaccins anti-clostridiens pour ruminants


Clostridium spp. (Ru)

Piétin
Dichelobacter nodosus

Rhinopneumonie (Eq)
herpèsvirus (Eq) EHV

Tétanos
Clostridium tetani (Eq)

Immunocastration
GnRF (analogue)

Leucose féline
virus de la leucémie (Fe)

Coryza félin
virus de la rhinotrachéite (Fe)- FHV-1, calicivirus (Fe) - FCV

Panleucopénie
parvovirus - virus de la panleucopénie (Fe) - FPV

Borréliose
Borrelia spp. (Ca)

Herpèsvirose canine
herpèsvirus (Ca)

Maladie de Carré
virus de la maladie de Carré du chien

Parvovirose chez le chien


parvovirus (Ca) CPV


Salmonellose (canard)
Salmonella spp. (Av)

Vaccination contre d'autres maladies bactériennes


E. coli (Av), Mycoplasma spp. (Av), Ornithobacterium rhinotracheale

Anémie virale et infectieuse


virus de l'anémie infectieuse (Av)

Syndrome de la chute de ponte


virus du Egg Drop Syndrome

Bronchite infectieuse
virus de la bronchite infectieuse (Av)

Sérum antitétanique
anticorps tétanos

Immunoglobulines et sérums utilisés chez le bovin


anticorps E. coli (Bo)

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