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Lycée Jean Moulin – Albertville COURS BTS CG – P1

CHAPITRE 11 – LES RAPPROCHEMENTS BANCAIRES

FICHE DE COURS 1 – LES DIFFERENTS MOYENS DE PAIEMENT

 Présentation des moyens de paiement


Moyen de paiement préféré des français de par sa facilité d’utilisation et l’étendue
Carte de paiement de son réseau d’acceptation, la carte de paiement permet d’effectuer des paiements
ou de retirer des fonds avec la seule saisie d’un code PIN.
Le virement permet d’effectuer des transferts de fonds entre deux comptes de
paiement. À la main du payeur, il est principalement utilisé par les entreprises
Virement
pour le paiement de leurs fournisseurs et le versement des salaires et par les
administrations publiques dans le cadre du versement des prestations sociales.
Le prélèvement permet à un créancier d’être à l’initiative de la mise en
recouvrement de ses créances sur son débiteur. Ce faisant, il dispense le débiteur
de l’envoi d’un titre de paiement lors de chaque règlement ou échéance des
Prélèvement opérations récurrentes. Le prélèvement est ainsi particulièrement adapté aux
paiements récurrents tels que les redevances d’électricité ou les abonnements
Internet et de téléphonie. Il est le deuxième moyen de paiement le plus utilisé en
France.
Très proche du prélèvement dans son mode de fonctionnement, le TIP permet au
Titre interbancaire débiteur de donner expressément son accord lors de chaque règlement en apposant
de paiement (TIP) sa signature sur un support papier qu’il renvoie à son créancier. Le TIP est appelé
à évoluer d’ici le 1er février 2016 afin de se conformer aux normes SEPA.
Le mécanisme du télé règlement est également similaire à celui du prélèvement à
la différence que le créancier ne peut initier le paiement qu’après avoir obtenu, par
voie télématique, l’accord au coup par coup du débiteur. Le recours au télé
Télé règlement règlement est une obligation légale pour le recouvrement de certains impôts (TVA
et IS notamment à compter d’un certain montant de chiffre d’affaires). Tout
comme le TIP, le télé règlement doit se conformer aux normes SEPA d’ici le 1er
février 2016.
Le paiement par chèque permet des transferts de fonds entre deux personnes sur la
seule base d’un écrit et donc sans transport d’espèces ni passage par un système
Chèque
électronique. Une baisse tendancielle du nombre de chèques émis est observée
depuis une vingtaine année et s’est accélérée au cours des dernières années.
La lettre de change est un écrit par lequel un créancier, dénommé « tireur », invite
un débiteur, appelé « tiré », à payer une somme d’argent à une date déterminée. La
Lettre de change
lettre de change est aujourd’hui très peu utilisée, représentant en volume moins de
1 % des opérations de paiement annuelles.
Le billet à ordre est un écrit constatant l’engagement d’un payeur, appelé «
souscripteur » de payer à l’ordre d’une autre personne, dénommée « bénéficiaire
Billet à ordre
», une somme d’argent à une date déterminée. Tout comme la lettre de change, le
recours au billet à ordre est aujourd’hui marginal.

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 Les délais de traitement des moyens de paiement à la banque : la notion de date de valeur
En pratique, la date de valeur doit être distinguée de la date d'opération.
La date d'opération est le jour au cours duquel l'opération est effectuée : un ordre de virement,
l'encaissement d'un chèque à la banque, un retrait au distributeur, etc. Or, en raison des délais de
traitement, il peut parfois exister un décalage entre le jour de l'opération et le jour de valeur, c'est-à-
dire la date à laquelle l'opération est effectivement prise en compte par la banque.
En conséquence, pour prévenir tout découvert sur un compte (et donc d'éventuels frais
supplémentaires) lorsque l’on effectue des opérations de débit et de crédit dans un temps très proche
(exemple : envoi d’un chèque de loyer le jour où l’on reçoit le virement du salaire mensuel), il faut
tenir compte de la date de valeur. En effet, c'est à partir de cette date que sont calculés les
éventuels intérêts débiteurs et les agios, et non à compter de la date d'opération.
Les règles applicables à cette date de valeur diffèrent selon que l'opération concerne un chèque, un
virement, des espèces ou autre.

Date de valeur d'un chèque


La législation encadre le jour de valeur applicable au chèque. L'article L131-1-1 du Code monétaire et
financier prévoit ainsi que la date de valeur d'une opération de paiement par chèque ne peut pas
différer de plus d'un jour ouvré par rapport à la date d'opération. Cette règle concerne les
chèques libellés en euros. Pour ceux libellés dans une autre devise (livres, dollars...), le délai peut être
plus long. Ce délai d'un jour peut être antérieur (J-1) ou postérieur (J+1) à la date d'opération.
Exemple : la date de valeur d'un chèque encaissé le 12 mars peut être le 13 mars. La date de valeur
d'un chèque émis et passé en compte de 10 janvier peut l’être le 9 janvier pour la banque.

Date de valeur d'un virement ou d'un prélèvement


Concernant les virements et les prélèvements, la date de valeur prise en compte ne peut pas être
antérieure à la date d'opération lorsque la somme est portée au débit du compte. Pour les sommes
portées au crédit du compte, un délai d'un jour ouvrable peut éventuellement être appliqué (article
L133-14 du CMF).

Dépôt ou retrait d'espèces


Pour ce qui est du dépôt d'argent liquide à la banque ou du retrait d'argent au distributeur, la date de
valeur correspond au jour du dépôt ou du retrait des fonds.
Toutefois, si le dépôt d'argent est effectué pour des besoins professionnels, un délai d'un jour
ouvrable peut éventuellement être appliqué (article L133-14 du CMF).

Remarque :

Jour ouvrable
Sont considérés comme jours ouvrables tous les jours de la semaine, sauf :
 le jour de repos hebdomadaire (généralement le dimanche)
 les jours fériés pendant lesquels l'entreprise ne travaille pas.

Jour ouvré
Les jours ouvrés sont les jours normalement travaillés dans l'entreprise, même si l'ensemble du
personnel ne travaille pas forcément ces jours-là. Il y a généralement 5 jours ouvrés (du lundi au
vendredi la plupart du temps).

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FICHE DE COURS 2 – LES REVENUS BANCAIRES : INTERETS ET COMMISSIONS CEJM - Appliquée

 Définition
L’intérêt correspond à la rémunération du prêteur d’argent lorsque ce dernier met à disposition de
l’emprunteur une somme d’argent qui sera remboursée au bout d’une période donnée.
Il y a plusieurs méthodes de calcul des intérêts, nous allons en détailler deux : les intérêts simples et
les intérêts composés.

 Les intérêts à court terme : notion d’intérêts simples


Cette méthode est utilisée pour le calcul des intérêts sur un découvert bancaire ou encore sur les effets
de commerce remis à l’escompte. La durée est de moins d’un an (normalement 360 jours).
La formule est la suivante :
Capital x taux x (prorata / 360)
Prorata : date d’échéance – date de départ des intérêts

Ex. : Une LCR d’une valeur de 1000,00 € à échéance du 30 avril N a été escomptée le 20 mars (moins
1 jour de valeur). Le taux d’escompte est de 10%. Soit : 1000 x (10%) x (43j / 360j) = 11,94 € de frais
d’escompte.

 Les intérêts à long terme : notion d’intérêts composés


Cette méthode est utilisée pour calculer les intérêts acquis sur plus d’une période. Les intérêts acquis à
la fin de chaque période sont intégrés dans le capital initial, ce qui permet d’accroitre davantage le
montant des intérêts générés au fil des périodes.
La formule est la suivante :
Valeur acquise = Capital initial x (1+taux) nombre périodes
Ex. : L’entreprise souhaite placer ses excédents de trésorerie de 10 000,00 € sur un compte
rémunérateur de 5% l’an, pendant 4 ans.
Soit : 10 000 x (1,05)4 = 12 155,06 € = valeur acquise de ce placement de 10 000 € au bout de 4 ans.
Les intérêts générés par ce placement sont de : 12 155,06 € – 10 000 € = 2 155,06 €

 Les découverts bancaires


Le découvert bancaire signifie que les sorties du compte bancaire sont supérieures aux entrées.
Lorsqu’un client est à découvert, il doit payer des intérêts de découvert.
a) Découvert bancaire autorisé
Il est possible, pour un client, de négocier une autorisation de découvert afin de résoudre les problèmes
liés au besoin en fond de roulement : les clients tardent à payer par rapport aux décaissements en
faveur des fournisseurs.

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La banque donne son accord sur le montant, la durée et le taux d’intérêt qui seront appliqués.
Ex. : La Banque Populaire a accordé une autorisation de découvert de 5 000,00 € maximum à son
client Paul, pour une durée de 15 jours maximum. Le taux appliqué est de 11 % l’an.
Le client Paul a été à découvert de 2 800,00 € du 15 au 20 janvier (plus 1 jour de valeur), soit pendant
7 jours.
Soit 2 800 x 11% x (7j / 360j) = 5,99 € d’intérêts de découvert autorisé.

b) Découvert bancaire non autorisé


Bien évidemment, il arrive qu’un client soit à découvert sans l’autorisation de sa banque, ou alors qu’il
dépasse le découvert autorisé par cette dernière. Dans ce cas de figure, le taux d’intérêt est nettement
plus élevé.
Ex. : Le client Paul, qui a donc une autorisation de découvert de 5 000,00 €, s’est retrouvé pendant 7
jours à découvert de 8 000,00. Le taux du découvert autorisé est donc de 11% l’an, mais sur le
dépassement du découvert, le taux passe à 19% l’an.
Soit 5 000,00 x 11% x (7j / 360j) = 10,69 € d’intérêts sur le découvert autorisé
Soit 8 000,00 – 5 000,00 = 3 000,00 € de découvert non autorisé
3 000,00 x 19% x (7j / 360j) = 11,08 € d’intérêts sur le découvert non autorisé
Le total des intérêts de découvert payés : 10,69 + 11,08 = 21,77 €

 Les agios
Il s’agit d’une expression générale qui regroupe souvent :
- les intérêts facturés (compte 6616 – Charges financières – Intérêts bancaires) qui ne sont pas
soumis à la TVA,
- les services bancaires d’exploitation (ex. : tenue de compte…), ces derniers sont inscrits dans
le compte – 627 Services bancaires, et sont donc soumis à la TVA au taux normal.

FICHE DE COURS 3 – LE RAPPROCHEMENT BANCAIRE

L’utilité du rapprochement bancaire


L’entreprise réalise périodiquement (en fin de mois, par exemple) le rapprochement du compte «
Banque » tenu en comptabilité et le relevé bancaire reçu de sa banque.
Elle vérifie la concordance des opérations comptabilisées dans le compte « Banque » avec celles
enregistrées par la banque.
En effet, dans la pratique, les soldes des deux documents sont rarement égaux. Les opérations sont
généralement enregistrées à des dates différentes dans la comptabilité de l’entreprise et dans celle de
sa banque.

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• Par exemple, un chèque émis sera aussitôt enregistré dans la comptabilité de l’entreprise, mais le
banquier ne tiendra compte de cette opération que lors de l’encaissement par le bénéficiaire.
• Au contraire, le banquier procède aux règlements par prélèvement automatique, mais n’informe
l’entreprise qu’ultérieurement.
Le rapprochement bancaire permet à l’entreprise de relever les règlements et encaissements non
enregistrés et d’identifier toutes les erreurs d’imputation ou d’arrondi.

 Les documents nécessaires


Pour réaliser un rapprochement bancaire, il faut se munir :
– du compte « Banque » tenu dans la comptabilité de l’entreprise (extrait du grand livre) ;
– du relevé de compte reçu de la banque (relevé bancaire) ;
– de l’état de rapprochement bancaire précédent (si existant).

 Les étapes du rapprochement bancaire


• Étape 1 : lettrer les soldes de départ. S’ils sont différents, une astuce existe : il faut repérer le numéro
du premier chèque dans le compte « Banque » et, sur le relevé bancaire, tous les numéros de chèques
antérieurs à celui-ci équilibrent généralement les soldes de départ.

• Étape 2 : lettrer par double croisement les opérations. Exemple : une somme au débit sur le compte «
Banque » doit se lettrer avec une somme au crédit sur le relevé bancaire.

• Étape 3 : établir l’état de rapprochement.


– Sous-étape 3.1 : reporter les soldes de fin de période. Exemple : le solde final débiteur du compte «
Banque » se reporte au débit du compte « Banque » dans l’état de rapprochement ;
– Sous-étape 3.2 : reporter toutes les sommes non lettrées en faisant une double inversion. Exemple :
une opération non lettrée au débit du compte « Banque » se reporte au crédit du relevé bancaire.
– Sous-étape 3.3 : établir la concordance finale en totalisant et en faisant apparaître les soldes
rapprochés.

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 Exemple d’état de rapprochement bancaire


Ce rapprochement bancaire contient des soldes initiaux différents. Ces différences s’expliquent par des
chèques non pris en compte et (en plus) par une erreur pour l’un d’entre eux. Notons que ces chèques
ont déjà été rapprochés dans l’état de rapprochement précédent.

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 Les enregistrements des écritures correctives suite au rapprochement bancaire


Le rapprochement bancaire (qui est un lettrage de compte) permet de corriger les erreurs et
d’enregistrer dans les comptes de l’entreprise les opérations figurant sur le relevé bancaire et
manquantes dans le compte « 512 – Banque ».
Normalement, à l’issue de ces enregistrements, le solde du compte banque est identique à celui qui
figure à la fin de l’état de rapprochement bancaire.

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