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Situation d’évaluation
La femme africaine est un être humain dont le traitement, dans la littérature, est
divers. Très craintes chez certains, elle fait l’objet de second rang chez d’autres.
Le débat à son sujet est toujours houleux, passionnant des fois. Pourtant, sur
bien des plans, elle n’a rien à envier à l’homme.
Voici un corpus de trois textes qui t’instruit à ce propos.
Tu es invité (e) à le lire et à répondre aux questions qui te sont posées.
Corpus
Texte 1 : Succès littéraire de Mariama Bâ pour son livre « Une si longue
lettre », Interview de Mariama Bâ, par Touré Dia, publiée dans "Amina",
novembre 1979.
Texte 2 : Léopold Sédar Senghor, Chants d’ombre
Texte 3 : Sembène Ousmane, Les bouts de bois de Dieu, Pp. 64-65.
Texte 1 :
Il y a des difficultés réelles pour la femme dans le militantisme
politiques. Si la femme est animée d’un idéal politique, si elle ne veut pas
seulement être un support, un objet qui applaudit, si elle a en elle un
message politique, il lui est difficile de s’insérer dans un parti politique.
Les hommes sont souvent égoïstes. Il faut voir le visage de l’Assemblée
nationale sénégalaise. C’est le pluralisme politique qui a renforcé le
nombre de femmes, avec les femmes élues au niveau de l’un des partis
d’opposition, le parti démocratique sénégalais, PDS. S’il n’y avait pas eu
l’apport féminin de ce parti, il y aurait, comme dans la législation
précédente, quatre femmes ; ce qui n’est même pas une représentation
régionale. Il y a aussi des difficultés inhérentes aux responsabilités de la
femme au foyer. C’est la femme qui enfante, qui est mère, qui nourrit ses
enfants, qui fait ou supervise les travaux domestiques. Il est difficile
1
qu’elle cumule ces tâches avec des activités extérieures, si elle ne sait pas
programmer son temps. Il est difficile d’ajouter des responsabilités à cet
enlisement que représente la marche du foyer. Il y a également un autre
handicap : le travail de la femme corse davantage la difficulté du
militantisme politique. Au niveau des partis, les organisations féminines
connaissent des tiraillements inconnus des organisations masculines du
fait du tempérament de la femme. La femme a l’émotion facile et la
langue bien pendue. Quand elle rencontre une rivale sur son chemin,
elle se met sans hésitation à fouiller dans son passé, pour ressusciter la
grand-mère sorcière ou un fait sordide du grand-père. Au lieu de placer
la lutte sur le plan idéologique, elle instaure la lutte sur le plan
personnel. Toutes ces difficultés font hésiter bien des femmes à entrer
dans l’arène politique. Dans le militantisme politique, l’octroi de postes
comme les portefeuilles ministériels, les sièges de députés doublent les
rivalités. Mais quand on a envie de travailler sainement, qu’on ne
recherche pas à être connue, les associations féminines offrent des cadres
d’évolution aux angles plus arrondis. Il y a des manœuvres plus aisées
sans hargne, sans rogne, grogne. Les associations féminines donnent les
mêmes moyens d’épanouissement que les partis politiques. La
promotion de la femme et de l’enfant sont souvent le mobile de leurs
actions, même des femmes politiciennes. Cela ne signifie pas que nous
soyons désintéressées du sort de notre pays, que nous n’aimions pas la
politique. Bien au contraire. Nous savons le poids politique plus
déterminant pour la marche de la Nation que le poids des associations
féminines. Mais malgré cela, il y a des satisfactions dans le militantisme
d’association.
Succès littéraire de Mariama Bâ pour son livre « Une si longue lettre »,
Interview de Mariama Bâ, par Touré Dia, publiée dans "Amina",
novembre 1979.
Texte 2 : Femme nue, femme noire
Femme nue, femme noire
Vêtue de ta couleur qui est vie, de ta forme qui est beauté
J’ai grandi à ton nombre ; la douceur de tes mains bandait mes yeux
Et voilà qu’au cœur de l’Eté et du Midi,
Je te découvre, Terre promise, du haut d’un haut col calciné
Et ta beauté me foudroie en plein cœur, comme l’éclaire d’un aigle.
2
Femme nue, femme obscure
Fruit mûr à la chaire ferme, sombre extases du vin noir, bouche qui fais
lyrique ma bouches
Savane aux horizons purs, savane qui frémis aux caresses ferventes du
Vent d’Est
Tam-tam sculpté, tam-tam tendu qui gronde sous les doigts du
vainqueur
Ta voix grave de contralto est le chant spirituel de l’Aimée
3
« Mère, est-ce qu’on va manger aujourd’hui ? ». Alors, on se
réunissait, à quatre, à dix, les bébés accrochés au dos, la marmaille
suivant ou précédant, on disait : « Allons chez Une Telle, peut-être
qu’elle a encore un peu de mil ». Et l’errance commençait, de demeure en
demeure. Souvent Une Telle disait : »Eh, je n’ai plus rien, je vais avec
vous » ; elle prenait un bébé sur son sein flasque et s’en venait augment
le cortège. Parfois, on arrivait chez une qui avait de l’eau ; elle tenait une
calebasse à la ronde, mais elle disait : « Ne buvez pas tout !»
Sembène Ousmane, Les bouts de bois de Dieu, Pp. 64-65.
II TRAVAUX D’ECRITURE
Sujet unique
SUJET 1 : DISSERTATION (TEXTE1)
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Parlant des charges et des responsabilités des femmes, Mariama Bâ
affirme : « C’est la femme qui enfante, qui est mère, qui nourrit ses
enfants, qui fait ou supervise les travaux domestiques. Il est difficile
qu’elle cumule ces tâches avec des activités extérieures».
Discute cette affirmation.
Consignes (10 pts)
- Fais une introduction à ton argumentation.
- Rédige la première partie d’une trentaine de lignes pour expliquer
et justifier les propos de l’auteur.
- Rédige une phrase de transition pour relier la première partie à la
deuxième.
- Rédige la deuxième partie d’une trentaine de lignes pour relever
les insuffisances de la thèse de l’auteur et la réfuter.
- Conclus ton argumentation.
Bonne chance.