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Espèces de Brassica

oleracea
Classification botanique
Brassica oleracea se divise en de nombreux types. La
classification dépend des pays et des auteurs et il en est
de même des noms latins utilisés.

* Brassica oleracea var. alboglabra: le brocoli Chinois, Gai-


lohn, le chou de Chine à fleurs blanches.

* Brassica oleracea var. botrytis: le chou-fleur.

* Brassica oleracea var. capitata: le chou cabus, le chou


rouge.

* Brassica oleracea var. costata: le chou à grosses côtes,


le chou de Beauvais.

* Brassica oleracea var. cymosa: le chou-brocoli.

* Brassica oleracea var. gemmifera: le chou de Bruxelles.

* Brassica oleracea var. gongylodes: le chou-rave.

* Brassica oleracea var. medullosa: le chou moellier.

* Brassica oleracea var. sabauda: le chou de Milan.

* Brassica oleracea var. sabellica ( ou var. acephala) : le


chou frisé ou chou lacinié.

Pollinisation
La plupart des variétés de l’espèce Brassica oleracea
sont auto-incompatibles (ou autostériles): le pollen de
chaque plante est viable mais il ne peut féconder que les
fleurs d’une autre plante. Ce sont les insectes qui sont le
vecteur des pollinisations.

Afin de conserver la pureté variétale, il est conseillé


d’isoler d’un kilomètre deux variétés de l’espèce Brassica
oleracea, quel que soit leur type : choux-fleurs, choux
rouges, choux de Bruxelles, etc.

Il est possible également de pratiquer une culture sous


cage par alternance. Lorsque deux variétés de l’espèce
Brassica oleracea sont cultivées sous cages voilées,
chacune de ces variétés est mise en pollinisation ouverte
(sans les cages), un jour sur deux, pour que les insectes
pollinisateurs puissent féconder librement les fleurs.

Certaines variétés de chou-fleur d’été sont, cependant,


auto-compatibles. Les porte-graines de ces variétés
peuvent donc rester en permanence sous voile. Il en est
de même pour les variétés de la sous-espèce Brassica
oleracea var. alboglabra, le chou-brocoli Chinois. Ce chou
est auto-compatible. Cependant, il semblerait que les
semences produites en pollinisation croisée soient plus
abondantes et plus grosses que les semences produites
en auto-pollinisation.

Il est conseillé de planter un minimum de 6 plantes porte-


graines par variété, une vingtaine étant l’idéal, afin de
garantir une bonne diversité génétique

Production de semences
Dans les régions au climat rigoureux, il est conseillé
d’arracher soigneusement de terre les choux à l’approche
des fortes gelées et de les hiverner en enterrant la racine
dans du sable ou de la sciure de bois humides. Les
pommes peuvent être également protégées par du papier
journal.

Les choux-pommes vont se conserver de deux à quatre


mois à une température de quelques degrés au-dessus
de 0°C et à une humidité relative de 90-95 %. Ils sont
repiqués au printemps dès que la terre est travaillable et
que les risques de fortes gelées sont passés. Nous avons
pu remarquer que ce transfert génère un certain stress et
que de nombreux plants ne survivent pas. Un certain
nombre d’autres plants a de la difficulté à se remettre et a
de la peine à résister aux pucerons du printemps.

Les hivers se suivant et ne ressemblant pas du tout, il


nous semble sage d’être “audacieux” et de laisser une
partie des plants porte-graines de variétés de choux en
terre durant l’hiver. Notre expérience de plusieurs années
de production de semences dans les terres ingrates de
l’Allier nous a permis de prendre conscience que de
nombreuses variétés de choux sont très résistantes. Nous
avons vu des choux-pommes, des brocolis “Romanesco”
et des choux-fleurs violets résister à des températures de
-15°C dans des terres argileuses le plus souvent gorgées
d’eau.

Il faut veiller, dans ce cas, premièrement à ce que les


plantes ne soient pas trop développées à l’approche de
l’hiver et secondement à ce que les plantes porte-graines
ne partent pas trop tôt en floraison en raison d’un redoux
de milieu d’hiver.

Une floraison trop précoce est vouée à l’échec, la plupart


du temps, en raison de très fortes gelées subséquentes. Il
est donc conseillé, dans ces conditions, de couper les
tiges florales afin qu’une floraison réellement féconde
puisse émerger vers la fin de l’hiver ou au début du
printemps.

Voici quelques autres informations concernant la


production de semences de choux. Les choux frisés, ainsi
que les choux de Bruxelles, peuvent rester en terre tout
l’hiver étant très résistants aux basses températures. Il
n’est pas aisé d’hiverner des plants de choux-brocolis et
de choux-fleurs plus de 4 à 6 semaines. Certains
jardiniers font à l’automne des boutures de brocolis, qu’ils
gardent en pépinière durant l’hiver et qu’ils replantent au
printemps.

Il est parfois indispensable, au printemps, de faciliter


l’émergence des tiges florales de chou-pommes
(particulièrement les variétés à la pomme très serrée) en
incisant le sommet de la pomme au couteau. L’incision
peut être en forme de croix. Certains jardiniers
consomment la pomme ou la partie centrale des choux,
choux-fleurs, choux-brocolis, pour ne laisser que des
rejets monter à semences. Il est vrai que cette modalité de
production fonctionne et qu’elle est parfois
incontournable dans le cas d’un rabattage hivernal de
tiges florales trop précoces par rapport à la saison. Il est,
cependant, considéré de manière générale que les
semences ainsi produites sont de moins bonne qualité
que les semences produites par une plante de chou que
l’on a laissé se développer naturellement vers les
processus de floraison et de fructification.

Les siliques des choux étant très déhiscentes, la plante


entière peut être récoltée avant la maturité complète des
semences afin de continuer à sécher dans un endroit sec
et ventilé. Il faut également surveiller les oiseaux qui
adorent les semences de Brassicaceae.

Les semences de choux ont une durée germinative


moyenne de 5 ans. Elles peuvent, cependant, conserver
une faculté germinative jusqu’à 10 années.

Un gramme contient de 250 à 350 semences en fonction


des variétés.

Erosion génétique
Il semblerait que les commissions officielles de protection
de ressources génétiques, les conventions et les grands
discours aient fait chou blanc. La situation n’était pas
brillante mais elle s’est détériorée encore plus durant les
dix dernières années et à cette vitesse, nous courrons
tout droit dans le mur du tout hybride. Les pourcentages
en fin de ligne représentent les hybrides F1

Chou Brocoli

– 1995: 14 variétés dont 12 hybrides F1. 86 %

– 1997: 10 variétés dont 10 hybrides F1. 100 %

– 2001: 16 variétés dont 15 hybrides F1. 94 %

– 2004: 13 variétés dont 12 hybrides F1.

– 2011: 18 variétés toutes hybrides F1.

Limagrain en détient 10 (56 %) et Sakata en détient 5


(28%).

Chou Cabus

– 1995: 47 variétés dont 30 hybrides F1. 64 %

– 1997: 58 variétés dont 41 hybrides F1. 71 %


– 2001: 62 variétés dont 50 hybrides F1. 81 %

– 2004: 56 variétés dont 46 hybrides F1. 82 %.

– 2011: 46 variétés dont 39 hybrides F1. 85 %

Limagrain en détient 24 (62%) et Sakata en détient 5


(13%).

Chou de Milan

– 1995: 23 variétés dont 14 hybrides F1. 61 %

– 1997: 27 variétés dont 18 hybrides F1. 66 %

– 2001: 31 variétés dont 25 hybrides F1. 81 %

– 2004: 30 variétés dont 25 hybrides F1. 83%

Chou Fleur

– 1995: 97 variétés dont 40 hybrides F1. 41 %

– 1997: 99 variétés dont 46 hybrides F1. 47 %

– 2001: 116 variétés dont 73 hybrides F1. 63 %

– 2004: 153 variétés dont 119 hybrides F1. 78 %

– 2011: 153 variétés dont 140 hybrides F1. 92 %

Limagrain en détient 99 (65%) et CTPS/INRA en


détiennent 33 (22%).
Chou de Bruxelles

– en 1995: 13 variétés dont 9 hybrides F1. 70 %

– en 1997: 11 variétés dont 8 hybrides F1. 72 %

– en 2001: 5 variétés dont 2 hybrides F1. 40 %

– en 2004: 4 variétés dont 2 hybrides F1. 50 %

Chou Rouge

– 1995: 4 variétés dont 1 hybrides F1. 25 %

– 1997: 4 variétés dont 2 hybrides F1. 50 %

– 2001: 6 variétés dont 4 hybrides F1. 66 %

– 2004: 8 variétés dont 6 hybrides F1. 75 %

Dans l’édition 1891 des Plantes Potagères de Vilmorin-


Andrieux, il y avait:

– 41 variétés de choux cabus. Il en reste 8 dans le


Catalogue Officiel de 2004.

– 5 variétés de choux rouges. Il en reste 2 dans le


Catalogue Officiel de 2004.

– 17 variétés de choux de Milan. Il en reste 3 dans le


Catalogue Officiel de 2004.

– 30 variétés de choux-fleur.
Selon le Seed Savers Exchange, sur les 152 variétés non-
hybrides de choux-fleurs disponibles sur les catalogues
de semences aux USA en 1981, 30 variétés ont perduré,
en 2004, à savoir une perte de 80 %. La perte génétique
aux USA, durant le même laps de temps, de 1981 à 2004,
est de 74 % pour les choux pommés et de 68 % pour les
choux de Bruxelles. En France, il n’est que de remonter
40 années en arrière pour découvrir une biodiversité de
Brassicacées incroyable dans nos campagnes. Selon le
témoignage de Mr. Yves Hervé (INRA de Rennes) en 1985,
lors du colloque sur la diversité légumière, ce sont 794
variétés-populations de Brassicacées qui ont été
collectées entre 1965 et 1984, principalement dans
l’ouest de la France et un peu en Auvergne, Dauphiné et
Pas de Calais. Ces populations se déclinent comme suit :

– 38 variétés de choux pommés

– 300 variétés de choux-fleurs

– 6 variétés de choux de Bruxelles

– 342 variétés de choux fourragers

– 33 variétés de colzas fourragers

– 81 variétés de rutabagas, choux-raves, navets et choux-


navets.

Avec les variétés commerciales, ce sont 1032 variétés qui


ont été ainsi collectées en 20 années. Yves Hervé
considérait que c’était une première sauvegarde d’un
patrimoine menacé. En 1993, Yves Hervé ( avec Michel
Chauvet et Louis Olivier) écrit un article dans la revue
Sauve qui Peut duquel on apprend que la régénération de
cette collection n’a été entreprise qu’en partie, à partir de
1992. Yves Hervé insiste de nouveau sur le caractère
d’urgence de la préservation des ressources génétiques
des Brassicacées. Yves Hervé est l’auteur du chapitre sur
les choux dans l’ouvrage de l’INRA, Histoire de
Légumes. Dans ce chapitre très intéressant sur l’histoire
des Brassicacées, on ne trouve que deux petits
paragraphes timides (sur 12 pages) sur l’hybridation des
choux. Cette timidité tranche avec le ton dithyrambique
de certains autres chapitres de cet ouvrage, par d’autres
auteurs, quant aux vertus miraculeuses de l’hybridité et
de la transgénèse. Espérons que toutes ces variétés
sauvegardées ont été bien congelées pendant 30 ou 40
années.

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