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SEMIOLOGIE DE L’APPAREIL

DIGESTIF

Dr ZOUNGRANA Steve Léonce


Hépato-Gastroentérologue/Nutritionniste
UFR-SS/ Université -OHG
Avril 2022
OBJECTIFS D’APPRENTISSAGE 1/2
Objectif 1 : aider à acquérir les connaissances nécessaires
pour examiner et interroger un malade ayant des troubles
digestifs

❑ Décrire les conditions de l’examen de l’abdomen


❑ Nommer et localiser les différentes régions de l'abdomen
❑ Décrire les données de l’inspection de l’abdomen
❑ Décrire les données de la palpation de l’abdomen
❑ Décrire les données de la percussion de l’abdomen
❑ Décrire la technique du toucher rectal, les résultats
normaux et pathologiques.
OBJECTIFS D’APPRENTISSAGE 2/2
• Objectif 2 : acquérir les connaissances relatives
aux examens courants complémentaires
appliqués dans les affections de l’appareil
digestif

• Objectif 3 : être capable devant un malade


donné, d’utiliser ses connaissances pour
formuler et discuter un ou plusieurs diagnostics,
poser et discuter l’indication d’examens
complémentaires
PLAN DE PRESENTATION
• I. EXAMEN PHYSIQUE DE L’APPAREIL DIGESTIF

A. Les conditions de l’examen


B. L’inspection
C. La palpation
D. La percussion
F. L’auscultation

II. SYMPTOMATOLOGIE FONCTIONNELLE DIGESTIVE


A. Les caractères des symptômes digestifs
B. La douleur digestive
I. EXAMEN PHYSIQUE DE L’APPAREIL
i,
DIGESTIF
A. LES CONDITIONS DE L’EXAMEN
• malade nu en décubitus dorsal, étendu sur un lit
résistant, la tête à plat, les jambes légèrement
fléchies, les bras le long du corps et les mains à
plat.
• malade détendu et en relâchement musculaire
complet.
• Le médecin placé à droite du malade, les mains
réchauffées surtout si enfants+++
• abdomen découpé en 9 régions distinctes :
permet de faciliter examen clinique et
interprétation des symptômes selon leur
topographie.
A. LES CONDITIONS DE L’EXAMEN
Quadrants abdominaux
B. L’INSPECTION
1. Au niveau de la cavité buccale :
• Examen systématique de la denture +++
• Recherche d’infections bucco-dentaires qui
peuvent contaminer la portion supérieure du tube
digestif.
Dépôts blanchâtres reposant sur une muqueuse
rouge=candidose buccale ou « Muguet ».
• Rechercher des aphtes dans la bouche
• Aspect de la langue +++: saburrale, lisse,
dépapillée ou simplement propre.
B. L’INSPECTION
1. Au niveau de l’abdomen :
• Observer :respiration abdominale, mouvements
péristaltiques et battements aortiques
• Rechercher :voussure abdominale témoin d'une
masse intra-abdominale
• Examiner :veines superficielles à la recherche d'une
circulation collatérale
• inventaire des cicatrices: interventions chirurgicales
(laparotomies)?
• Rechercher: déhiscences pariétales (hernies?
Eventrations?), état de l’ombilic (déplissé ou en doigt
de gant ?)
C. LA PALPATION
1.Règles générales de la palpation abdominale
2. Résultats
a. Les plans superficiels : recherche d'une irritation
péritonéale
-Défense abdominale
-Irritation péritonéale: localisée, ou diffuse (« ventre de
bois »)
b. Les plans profonds: organes abdominaux+++
- Recherche: gros rein, gros foie, grosse rate
- Recherche: empâtement profond ou une tumeur
(volume, siège, limites, consistance, sensibilité …)
- Palpation du caecum: en FID sensation de corde
colique
C. LA PALPATION
• Recherche de points douloureux abdominaux (plan
profond)

-Point appendiculaire de Mac BURNEY au niveau de la


FID, mi- chemin ombilic et EIAS
-Point vésiculaire de Murphy: sous rebord costal droit
-Points urétéraux moyens

• Normalement: foie et rate non perçus


D. LA PERCUSSION ( 1)
• Pour percuter, le majeur d’une main frappe celui
de l’autre main posée à plat en regard de la zone
du corps à examiner.
• Recherche d'une matité ou d'un tympanisme
● A la percussion, l'abdomen normal présente des zones
de matités physiologiques :
○ 3 zones de matité obligatoires: foie, rate et colon
gauche
o 2 zones de matité facultative : région sus ombilicale si
l’estomac est plein, région sus pelvienne si la vessie
est pleine ou si l’utérus est gravide.
○ matité sus-pubienne : elle apparaît lorsque la vessie
est pleine, juste avant la miction
D. LA PERCUSSION(2)
●A la percussion, l’abdomen présente des zones de sonorité
physiologiques
o 3 zones sonores : l’espace semi lunaire de TRAUBE qui
correspond à la poche à air gastrique, le flanc et la FID qui
correspondent au caecum et au colon ascendant,la région
péri ombilicale qui correspond au grêle.
● La percussion permet par ailleurs :
○ d’estimer l’augmentation de volume d’un organe plein comme
le foie (ou la rate)
○ de détecter la présence de liquide dans la cavité péritonéale
(par la disparition du tympanisme abdominal physiologique)
o De détecter une hyper sonorité globale de l’abdomen : on dit
qu’il y a un météorisme généralisé.
o De détecter une disparition de la matité pré hépatique qu’il
faut rechercher en position semi-assise : ceci traduit un
pneumopéritoine dû à une perforation colique ou grêlique
E. L’AUSCULTATION
• L'auscultation abdominale :normalement
d'entendre les bruits hydro-aériques
correspondant au transit intestinal normal: bruits
de gargouillis ou de mobilisation de liquide dans
l'intestin.
• Ces bruits seront d'autant plus importants que le
péristaltisme abdominal sera rapide. Ils seront
abolis en cas d'occlusion intestinale ou d'iléus
réflexe.
• Dans certains cas, souffles en rapport avec des
tumeurs hépatiques hyper vascularisées, en
rapport également avec une circulation veineuse
collatérale exubérante.
F.EXAMEN DE LA MARGE ANALE ET DU RECTUM (1)
1. Technique
2. Résultats
a. normaux
■ la marge anale est normale : il n’y a pas d’hemorroïdes, pas
de fissure ni de fistule, il n’ y a pas d’écoulement ( séreux,
sanglant ou purulent). L’ampoule rectale est vide, la paroi
souple, lisse et indolore.
■ Le tonus du sphincter anal
■ Chez l’homme on sent la face antérieure du rectum, la face
postérieure de la prostate avec son sillon médian.
■Chez la femme, le col utérin est souvent perceptible
■Le toucher rectal doit être indolore. Le doigtier revient
propre, non souillé de sang de pus de glaire ou de selles.
F.EXAMEN DE LA MARGE ANALE ET DU RECTUM (2)
b. Pathologique
■ Le toucher rectal signes directs quand lésion accessible au doigt
: matières fécales (fécalome), tumeur, sténose, etc...
o Le cancer du rectum : ulcération, masse bourgeonnante,
infiltration ; lésion dont les caractères majeurs sont : l’induration,
la large implantation et saignant au contact. Doigtier souillé de
sang.
o Les tumeurs villeuses : molles et pédiculées mais bénignes.
o Polype pédiculé ou sessile.
■ Le cul de sac de Douglas : est-il le siège d'un comblement ou d'une
douleur ? dans la péritonite, l’appendicite aigue, les annexites
■ Les organes pelviens chez la femme : palpation d’ une masse
utérine ou ovarienne . Associé au toucher vaginal, le TR permet aussi
d'examiner la cloison rectovaginale.
II. SYMPTOMATOLOGIE FONCTIONNELLE
A.LES CARACTÈRES DU SYMPTÔME DIGESTIF(1)

• Examen clinique en gastroentérologie ,souvent


pauvre, manifestations fonctionnelles bruyantes
+++.
Importance du symptôme fonctionnel+++
• Quatre (04) paramètres doivent être précisés
devant chaque symptôme.
1.Les circonstances de début
• Brutal ou progressif, existence ou non d’une cause
déclenchante telle : médicaments, alimentation,
efforts, etc.
A.LES CARACTÈRES DU SYMPTÔME DIGESTIF(2)

2.La chronologie
Le symptôme est- il continu ou intermittent ?
l’horaire dans la journée, les périodes de l’année ou
dans la vie du malade.
3.La durée
Lorsque le symptôme apparait, quelle est sa durée
spontanée ? Existe-t-il des circonstances
particulières de sédation telles que : position, prise
d’aliments, vomissement, émission de gaz ou de
selles ; ou d’exacerbation.
4.Troubles associés au symptôme majeur.
B. LA DOULEUR DIGESTIVE (1)

1. La douleur ulcéreuse
• C’est une douleur à type de crampe, de torsion
ou de brûlure siégeant dans la partie médiane du
creux épigastrique, n’irradiant pas, survenant 2 à
4 h après les repas, calmée par l’ingestion d’anti-
acides et d’aliments.
• Elle survient par période pendant lesquelles le
malade souffre après tous les repas ( 2 à 4h ),
puis elles disparaissent pendant des périodes de
calme complet qui peuvent durer plusieurs mois
ou années.
B. LA DOULEUR DIGESTIVE (2)

2.La douleur colique ( colique intestinale)


• C’est une douleur à type de brûlure ou de
torsion sans rapport avec les repas, de siège
variable ou diffuse, sans périodicité,
s’accompagnant souvent de borborygmes, de
ballonnement, d’émission fréquente de gaz.
Elle est souvent d’’évolution chronique et
presque continuelle. Elle est calmée par les
anti spasmodiques ( météospasmyl*, spasfon
*, débridat* etc) et souvent par l’émission de
gaz
B. LA DOULEUR DIGESTIVE (3)
3.La douleur biliaire (colique hépatique)
• La colique hépatique en est l’expression la plus
caractéristique. Elle siège à l’hypochondre droit
ou à l’épigastre à type de broiement ou de
crampe, irradiant vers le dos et l’épaule droite.
Elle inhibe l’inspiration profonde et peut
s’accompagner de nausée ou de vomissement
B. LA DOULEUR DIGESTIVE (4)
4.La douleur pancréatique
• Elle siège le plus souvent dans la région épigastrique,
parfois à l’hypochondre gauche. Elle irradie vers le
dos au-dessus ou en dessous du D12, à droite ou à
gauche.
• C’est une douleur à type de torsion, parfois en
« coup de poignard » ou de barre épigastrique, plus
rarement de brûlure.
• Elle est déclenchée les repas gras bien arrosés et
souvent soulagée par l’antéflexion et plus rarement
par la chaleur et l’aspirine.

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