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SEMIOLOGIE DU COLON

DU RECTUM ET DE L’ANUS
Sémiologie médicale
Objectifs
1. Décrire 4 caractères de la douleur colique
2. Décrire les signes spécifiques de l’atteinte rectosigmoidienne
3. Enumérer les anomalies pouvant être observées à l’inspection de
la région anale
4. Décrire les principes des examens coliques radiologique et
endoscopiques
5. Discuter l’indication des examens complémentaires suivant :
lavement baryté, rectoscopie, coloscopie, analyse des selles
devant une description clinique donnée
Introduction

• Le colon est le siège de processus tumoraux (cancer ou tumeurs


bénignes), inflammatoire (colites) ou simplement fonctionnel (TFI).

• Les affection anorectales sont soit isolées soit associées à une


atteinte colique.
I/SIGNES FONCTIONNELS
A/ Douleurs abdominales
• Les douleurs prenant leur origine au niveau du colon sont d’analyse

difficiles, ce qui explique qu’elles soient parfois interprétées

comme des douleurs biliaires, gastrique, pancréatique, hépatique

voire génitales chez la femme.


I/SIGNES FONCTIONNELS
A/ Douleurs abdominales
1. Siège
• Peuvent naitre à n’importe qu’elle endroit au niveau du cadre colique, elle
irradie habituellement en aval, parfois en amont. Les sièges douloureux les
plus fréquents sont :
• La fosse iliaque droite et le flanc droit
• La FIG et le flanc gauche
• L’hypogastre : parce que s’y jette un sigmoïde long et flexueux. Le risque
est grand de confondre une douleur colique avec une douleur génitale et
vésicale.
• Dans l’HCD : à partir de l’angle colique droit, cette douleur peut être
confondue avec douleur hépatique ou biliaire.
• Dans le flanc gauche et l’HCG, la douleur peut être confondue à une
douleur gastrique, pancréatique où même basithoracique.
• De ce qui précède, nous déduisons qu’il y a un intérêt à relier les
phénomènes douloureux au transit intestinal, qu’il soit normal ou
perturbé:
• Douleur déclenchée exagérée ou calmée par une selle normale ou
anormale.
• Douleur suivie régulièrement par l’émission d’une selle diarrhéique. Le
terme d’épreinte s’applique à des coliques suivies d’une émission de selles
I/SIGNES FONCTIONNELS
A/ Douleurs abdominales
2. Causes déclenchante
• Elles sont alimentaires : consommation de crudité, de sauces, de choux, de
haricots et de lait. Il y a également le froid, l’émotion et la prise de laxatif.
3. Type
• Il s’agit de sensation de torsion, de brulure et de distension
4. Intensité
• Elle est très variable allant de la simple gène à des douleurs extrêmement
violente véritable sensation de broiement, obligeant le malade à cesser
toute activité et à rechercher une position antalgique généralement une
compression abdominale.
I/SIGNES FONCTIONNELS
A/ Douleurs abdominales
5. Durée
• Variable de quelques secondes à plusieurs heures, voir l’endolorissement
continue chez certains malades colitiques ; retentissement sur l’état
général et psychique.
6. Facteurs calmants
• Ce sont : la chaleur, la compression abdominale, les antispasmodiques
B/ TROUBLES DU TRANSIT
1. La constipation
• C’est l’évacuation des matières fécales dont le séjour dans l’intestin est trop
prolongé.
• Cette évacuation retardée se traduit le plus souvent par des expulsions trop
espacées de selles déshydratées et dures. En fait cela n’est pas obligatoire et un
véritable constipé peut avoir des excrétions quotidiennes dont le transit est très
ralenti.
• Il faut s’efforcer de distinguer les constipations vraies de la dyschésie rectale qui
est un trouble du temps terminal de l’évacuation des selles qui appartient à la
symptomatologie sigmoïdo-rectale.
• Les dyschésiques ont un transit normal mais ils ont perdu le besoin d’excrétion.
Ces sujets présentent bien souvent des matières dans leur ampoule rectale.
• La constipation traduit soit une lésion organique soit une atteinte fonctionnelle.
B/ TROUBLES DU TRANSIT
2. La diarrhée
• 30% des diarrhées sont d’origine colique. C’est l’émission trop fréquente de
selles trop liquide ou l’émission de selle ayant fait un séjour trop court dans
l’intestin donc insuffisamment digéré. Les selles le plus souvent liquide ou
pâteuse mais dans certains cas elles ont une apparence normale alors
qu’elles contiennent des taux anormalement élevés de certains
constituants. Ex : graisse, calcium…
B/ TROUBLES DU TRANSIT
3. Les selles anormales
• A côté de l’émission des matières fécales, il peut exister des selles afécales
faite :
• D’eau : en réalité il s’agit d’une exsudation de la muqueuse colique
isotonique au plasma, mais plus riche en potassium
• De glaire
• De pus
• De sang
• La présence de sang et de pus traduit toujours une atteinte de la
muqueuse colique
B/ TROUBLES DU TRANSIT
4. L’occlusion colique
• Elle correspond à un arrêt de transit intestinal et/ou colique et associe
généralement :
• Des douleurs coliques
• Un arrêt des matières et des gaz qui entraine un météorisme abdominal
• Les vomissements surviennent tardivement
• Et l’état général se dégrade qu’après quelques heures d’évolution.
C/METEORISME ABDOMINAL

• Un grand nombre de malades ayant une affection colique se


plaignent de « gaz ». Il s’agit souvent de constipés ayant des
émissions de gaz. Ceci peut entrainer un météorisme plus ou moins
important. Ailleurs le météorisme est dû à une augmentation de la
production par prolifération de la flore caecale.
D/SEMIOLOGIE DU RECTUM
❑Signes communs au syndrome rectal et dysentérique
• Les évacuations afécales (glaires [comparables à de la salive
épaisse ou du blanc d’œuf cru], et/ou sang, et/ou mucus [liquide
teinté], et/ou pus) et les faux besoins (le patient ressent le besoin
d’aller aux toilettes mais n’émet rien).
• Le ténesme, inconstant : ressenti comme une contracture
douloureuse du sphincter anal, précédant ou suivant chaque
évacuation pathologique, parfois associé à une sensation de corps
étranger permanent rectal.
D/SEMIOLOGIE DU RECTUM
❑Signes propres au syndrome rectal
• Une constipation est possible par accumulation des matières en
amont du rectum.
❑Signes propres au syndrome dysentérique
• Si le côlon sigmoïde est touché, les épreintes sont possibles : ce
sont des spasmes douloureux et itératifs de la fosse iliaque gauche,
précédant une exonération et soulagés par celle-ci.
• Une vraie diarrhée (selles trop nombreuses et liquides), souvent
hémorragique, est possible en cas d’atteinte organique étendue du
côlon, dépassant le rectum et le sigmoïde.
D/SEMIOLOGIE DU RECTUM
❑Hématochésie
• Les saignements surviennent le plus souvent lors de la défécation
ou au décours de celle-ci.
• Les saignements sont habituellement peu abondants, de couleur
rouge vif (à la façon d’une véritable « épistaxis anale »), non
mélangés aux matières fécales, et peuvent tapisser la cuvette des
toilettes.
• Les saignements peuvent survenir isolément ou être accompagnés
de phénomènes douloureux. Leur aspect ou leur rythme ne préjuge
pas de la lésion organique causale, ni du siège du saignement, qui
peut être anal, rectal, voire suprarectal.
E/ SEMIOLOGIE ANALE
1. Les caractères de la douleur (très variés)
• Pesanteur périnéale
• Sensation de piqure de brulure : beaucoup d’anites hémorroïdaires
s’expriment par de telles douleurs.
• Douleurs extrêmement violente survenant lors de l’émission des selles,
puis cédant quelques instant pour reprendre aussi violente pendant
plusieurs minutes voire une demi-heure. Ces douleurs s’observent dans la
fissure anale.
• Sensation de torsions de brulures, d’autres douleurs sont vives et dure des
heures. C’est le cas de la thrombose hémorroïdaire externe et interne.
NÉVRALGIES ESSENTIELLES
• Les coccygodynies survenant chez le sujet ayant fait une chute sur
le coccyx. Ces douleurs surviennent en position assise.
• La proctalgie fugace : il s’agit de douleur rectale très brève en éclair
survenant avec une fréquence variable
• La névralgie anorectale : douleur permanente de l’anus, du rectum
parfois étendue au périnée, non influencée par l’émission des
selles.
E/ SEMIOLOGIE ANALE
• 2. Le prurit
• Très fréquent, il révèle souvent une lésion organique. Parfois cependant il
s’agit d’un prurit essentiel.
• 3. Les écoulements anormaux
• Il peut s’agir d’hémorragie de sang rouge. Elles sont soit isolées ou
accompagnent les selles qu’elles enrobent. Le plus souvent modéré
l’abondance de ces hémorragies peut être impressionnante. C’est le cas
des ulcérations thermométriques.
• 4. L’incontinence anale
• Elle traduit soit une destruction de l’appareil sphinctérien par une tumeur
ou un abcès, une intervention anale antérieure
• Soit une lésion neurologique
II/ Examen clinique
• A/ Examen abdominal
• 1. Inspection
• Permet d’observer un éventuelle distension abdominale localisée ou
diffuse symétrique ou non. Chez les sujets aigres on peut observer des
ondulations péristaltiques
• 2. Percussion
• Permet de localiser un météorisme abdominal. Il est normal de recevoir par
endroit des zones sonores sur le colon droit et le transverse. Seules les
zones météorisées s’une certaine importance de la largeur d’une main ou
plus doivent attirer l’attention.
II/ Examen clinique
• 3. Palpation
• Tout le cadre colique doit être examinée. Normalement l’abdomen est
insensible. On provoque quelques gargouillements au niveau de la FID
assez souvent. Anormalement on peut percevoir un segment colique
distendu du fait des matières fécales, des gaz ou d’une tumeur.
• Dans le flanc gauche ou la FIG on peut percevoir une « corde colique » il
s’agit d’un colon spasmé, rétracté sur lui-même, parfois sur les matières
donnant la sensation de palper une corde de la grosseur d’un pouce. Sa
palpation est douloureuse
II/ Examen clinique
• 4. Auscultation
• Elle a surtout de l’intérêt dans les occlusions intestinales. Elle permet de
saisir soit les bruits mécaniques dû à la mobilisation des liquides dans les
anses distendues, soit de percevoir des bruits de filtration correspondant à
la persistance d’un péristaltisme.
B/ le toucher rectal
• L’examen anal
• C’est le complément indispensable pour tout examen du colon. Chaque
fois qu’il existe des signes orientant vers une pathologie anale ou rectale
le TR doit s’imposer à l’examen clinique.
• 1. L’examen de l’anus
• L’examen s’effectue, le malade en position genu pectoral ou si cette
position ne peut être maintenue, en décubitus latéral droit ou gauche.
L’inspection se fait en déplissant les téguments de la marge anale.
2. Inspection
• L’aspect des téguments de la marge anale
• L’existence des marisque (cicatrice fibreuse de thromboses hémorroïdaire externes)
• L’existence d’hémorroïde ; on aller jusqu’à faire saillir en demandant au patient de
pousser
• L’existence de thromboses hémorroïdaires externes : hématome de grosseur variable
saillant au niveau de la marge anale
• L’existence de thromboses hémorroïdaires internes : prolapsus de muqueuse anale,
boursouflé, rouge parfois sphacélées
• L’existence d’une tumeur du canal anal
• L’existence d’une fissure anale
• L’existence ou non d’orifice, de fistule
• L’existence d’un prolapsus du rectum
3. Le TR
• Il est effectué, le malade ne décubitus dorsal ou latéral oui en position
genu pectoral.
• L’exploration doit être progressive en partant de la marge anale vers le
canal anal et l’ampoule rectal.
• Au niveau du canal, on appréciera la tonicité sphinctérienne en
demandant au malade de contracter ses sphincters lors du TR.
• Le doigt apprécie ensuite le relief des tissus.
• La muqueuse doit être souple régulière lisse. Toute irrégularité implique
un complément d’examen.
• Si lors du TR on perçoit des matières alors le malade n’éprouve pas le
besoin d’aller à la selle, on peut conclure à l’existence d’une dyschésie
rectale.
III. Examens complémentaires
• A/ analyse des selles
• Elle peut renseigner sur
• L’existence d’un parasite
• Les modifications e la flore intestinale
• La rapidité du transit
• La qualité de la digestion pancréatique ou grelique
• La qualité de la digestion bactérienne colique$
• Les réactions de paroi colique
B/ Techniques radiologiques
• 1. L’ASP
• Il peut montrer :
• Une distension du colon par les gaz
• Des niveaux hydroaérique en cas d’occlusion
• Des résidus de produits opaques
B/ Techniques radiologiques
• 2. Lavement baryté
• L’opacification du cadre colique par le lavement baryté permet d’explorer
tout le cadre et même la dernière anse grêle. Les clichés sont pris
successivement en réplétion, après évacuation et après insufflation d’air
dans le colon.
• Le lavement permet
• d’étudier la morphologie du cadre colique,
• de préciser les anomalies de la progression de la baryte du fait des
spasmes et/ou des formations tumorales,
• de noter les irrégularités de la paroi (œdème, ulcération) ou modification
du calibre de la lumière intestinale et également des lacunes
3. L’artériographie de la mésentérique
supérieure ou de la mésentérique inférieure
• Elle est réalisée dans certaines maladies
• RCH, CROHN, colite ischémique
• Elle permet d’étudier la distribution des artères colique, de noter
des anomalies de vascularisation de la paroi colique, de noter aussi
la rapidité du retour veineux.
4. La TDM abdominopelvienne
• Elle permet l’analyse de la paroi du colon et du rectum et de son
environnement. L’analyse de la paroi (contraste, épaississement
régularité couches) nécessite l’injection de produit de contraste. La
TDM colique est ainsi performante pour détecter l’existence d’une
colite ou d’une tumeur épaississant la paroi.
C/Technique endoscopiques
• 1. Anuscopie et rectosigmoïdoscopie
• L’anuscopie
• Permet l’exploration du canal anal et une partie de l’ampoule rectale.
• Le rectosigmoïdoscope : tube rigide associé à une source de lumière froide
est introduit jusqu’à 25cm voire 35cm dans la marge anale.
• Il permet une exploration parfaite de la muqueuse rectosigmoïdienne.
• Il existe aussi un rectoscope fonctionnant de façon identique au
rectosigmoïdoscope qui permet cette fois ci l’exploration de la muqueuse
jusqu’à 15cm de la marge anale.
• Le fibrosigmoïdoscope permet l’exploration jusqu’à 60cm de la marge
anale
Coloscopie
• L’intérêt essentiel de cet examen est de préciser l’existence ou la
nature des lésions soupçonnées par la nature des examens
cliniques. Il s’effectue sur un malade en décubitus latéral gauche
puis dorsal après une prémédication. La durée varie en fonction de
l’expérience de l’opérateur et l’état de l’intestin à explorer.
Conclusion
• La sémiologie du colon du rectum et de l’anus est dominée par les
manifestations douloureuses.
• La localisation topographique de certaines pathologies est possible
du fait de la spécificité sémiologique du segment colique incriminé.
• Intérêt du recours aux explorations directs en cas de suspicion de
néoplasie
• Un bilan exploratoire négatif peut confirmer le diagnostic de
trouble fonctionnel digestif

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