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Pathologie tubaire

I. Rappel :
L'appareil génital féminin regroupe un ensemble d'organes situés dans la cavité pelvienne : les
ovaires, les trompes de Fallope, l'utérus et le vagin.

- Embryologie : la trompe est un canal d’origine Mullérienne


- Anatomie : la trompe : conduit musculaire mesurant 10-15 cm de long, elle fait
communiquer la cavité péritonéale avec la cavité
utérine.
Chaque trompe comporte 4 segments :
1. Le pavillon
2. L’ampoule
3. L’isthme
4. La portion intra-murale qui pénètre dans la paroi
utérine

Histologie :
La paroi tubaire est constituée de 03 couches :

1. La muqueuse tubaire : est frangée, bordée d’un épithélium


cylindrique uni stratifié comportant 03 types de cellules :
- cellules ciliées,
- cellules sécrétoires non ciliées (glycogène ; MPS) Muqueuse
- cellules intercalaires.
Cet épithélium repose sur un chorion riche en vaisseaux sanguins et
lymphatiques.
2. La musculeuse(m) est épaisse d’aspect spiralé.
3. La séreuse(s)

1:Ȼ
sécrétoire

2 : Ȼ Ciliées

Ȼ intercalaire

Rôle de la trompe :

 Mécanique : capte l’ovule, permet l’ascension des spermatozoïdes


 Nutritif ;
 Rôle fertilisant tubaire
 Enzymatique.
Ascension des spz

Captation de l’ovule
II. Dystrophie tubaire
1) Hydrosalpinx :
- Collection séreuse située dans une trompe.
- C’est une complication d’une salpingite non traitée.
- Traitement : drainage du liquide par cœlioscopie

- Macroscopie : la trompe est dilatée enkystée, remplie d’un


liquide clair.
- Microscopie :
La lumière tubaire est distendue,
l’épithélium est aplati,
La musculeuse ainsi que la séreuse
sont amincies

2) Kyste du mesosalpinx (kyste para- tubaire)


- Cette formation kystique est le plus souvent de petite taille, translucide à paroi fine et à
contenu séreux.
- Traitement : ablation chirurgicale par coelioscopie
- Histopathologie :
La paroi kystique est bordée d’un épithélium unistratifié, aplati, cubique ou cylindrique
cilié, reposant sur un tissu conjonctif.
3) Autres : les autres lésions dystrophiques sont rares

III. Pathologies inflammatoires (inflammation tubaire = SALPINGITE)

L’inflammation tubaire ou salpingite est :

- Le plus souvent bilatérale,


- Non spécifique ou spécifique,
- Secondaire à une infection bactérienne provenant de l’utérus.
- Ces infections sont redoutables par leurs complications séquellaires à l’origine de stérilité
1) Salpingites non spécifiques AIGUES
Causes : - Vénérienne (MST) : chlamydia, gonocoque
- Non vénérienne : complications infectieuses du Post Partum (strepto,
germes pyogènes).
La salpingite aigue évolue en deux phases :

D’abord : La forme catarrhale : hydrosalpinx la muqueuse est le siège d’:

- Un œdème,
- Une congestion vasculaire.
- Un infiltrat : PN, histiocytes.
- La lumière tubaire est comblée par un liquide séreux.
Stade plus avancé d’infection : La forme suppurée :

- Pyosalpinx : formation d’abcès intra muqueux avec soudure


des franges et accumulation du pus dans la lumière tubaire

En cas de rupture de la paroi tubaire : évolution se fait → péritonite.

Evolution :

- Régression totale : est rare d’où la survenue de séquelles à


type d’adhérences des franges tubaires

2) Salpingites non spécifiques CHRONIQUES : évolution de la salpingite aigue;


- Pyosalpinx chronique : rétention de pus dans : des poches intra-tubaires,
tubo ovariennes : épaississement des tissus qui sont infiltrés de
fibroblastes, de lympho-plasmocytes, histiocytes.

Conséquences :

- Oblitération partielle au totale de la lumière


tubaire
- Troubles de la motilité pariétale

Nécrose suppurée

3) Salpingite spécifique CHRONIQUE : TUBERCULEUSE :

- C’est la première localisation de la tuberculose au nv de l’appareil génital.


- Elle est liée à un essaimage hématogène à partir d’un foyer primitif (pulmonaire).
- Souvent bilatérale
- En l’absence du TRT : La dissémination de l’infection se fait dans les
tissus de voisinage réalisant : le tableau tuberculose pelvi-génitale
dont la complication principale est la stérilité.

Follicule tuberculoïde
Histopathologie :
La muqueuse tubaire est le siège de nombreux follicules tuberculoïdes
(épithelio-giganto-cellulaires) centrés de nécrose caséeuse, entourés d’un Follicule tuberculoïde
infiltrat lymphocytaire avec des remaniements fibreux. Nécrose caséeuse

IV. Grossesse tubaire ectopique


- C’est l’implantation de l’œuf dans a paroi de la trompe utérine

C’est la plus fréquente des grossesses ectopiques=> 95%


Réalise l’aspect d’un hemato-salpinx : trompe tuméfiée, augmentée de
volume, comblée de sang, AVEC structure embryonnaire
L’évolution peut se faire vers la rupture tubaire.
Microscopie : la lumière tubaire renferme un magma fait de fibrine + hémorragie,
comportant :
- Des débris villositaires,
- Des Cellules trophoblastiques
- Parfois des tissus embryonnaires voire un embryon.

Villosité choriale

Paroi tubaire
Villosités choriales

Paroi tubaire

V. Pathologie tumorale de la trompe :


1) Tumeurs bénignes : rares
- Tumeur adénomatoide : d’origine mésothéliale, constituée de structures glandulaires
entourée d’un tissu conjonctif lâche.
- Papillome séreux : se développe au niveau de la muqueuse tubaire, caractérisé par la
présence de nombreuses structures papillaires avec un axe conjonctivo-vasculaire bordées
d’un épithélium régulier qui ressemble à l’épithélium tubaire.
- Autres : les autres tumeurs sont plus rares : polypes endométrioides, cystadenome
2) Tumeurs malignes :
- Il s’agit le plus souvent d’un adénocarcinome séreux.
- Tous les types histologiques de carcinomes décrits dans l’ovaire peuvent être identifiés dans
la muqueuse tubaire :
Carcinome mucineux, carcinome a cellules claires, à cellules transitionnelles
- Le carcinome est considéré comme d’origine tubaire lorsqu’il est localisé dans la trompe de
Fallope en absence de localisation utérine ou ovarienne.
- Autres : les sarcomes sont exceptionnels.

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